le programme en pdf - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

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le programme en pdf - Orchestre Philharmonique Royal de Liège
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CUIVRES ET ORGUE
DIMANCHE 31 MAI 2015 – 16H
LÉON BOËLLMAN (1862-1897)
Fantaisie dialoguée pour orgue et orchestre op. 35 (1896) w env. 8’
(transcription pour orgue et quintette de cuivres : Steven Verhaert)
Maestoso – Allegretto – Allegro vivo – Maestoso
CÉSAR FRANCK (1822-1890)
Cantabile pour orgue (extrait des Trois Pièces, 1878) w env. 6’
(transcription pour orgue et quintette de cuivres : Steven Verhaert)
1. Allegro vivo
2. Andante ma non troppo
3. Allegro vivo
4. Largo – Allegro vivace
MARCEL DUPRÉ (1886-1971)
Cortège et litanie pour orgue op. 19 n° 2 (1921) w env. 6’
(transcription pour orgue et quintette de cuivres : Steven Verhaert)
NOËL GOEMANNE (1926-2010)
Suite San Antonio pour orgue (1991) (extraits) w env. 8’
1. En el silencio de la noche
2. El dia de fiesta
ALEXANDRE GUILMANT (1837-1911)
Symphonie pour orgue et orchestre n° 1 op. 42 (1874, 1878) w env. 22’
(transcription pour orgue et quintette de cuivres : Steven Verhaert)
1. Introduction et Allegro (Largo e maestoso – Allegro – Tempo primo)
2. Pastorale (Andante quasi allegretto)
3. Finale (Allegro assai – Andante maestoso – Tempo primo)
Ottone Brass Quintet : Steven Verhaert et Alain De Rudder, trompette
Eliz Erkalp, cor | Jan Smets, trombone | Bernd Van Echelpoel, tuba
Jan Vermeire, orgue
Dans le cadre de la Fête de l’Orgue à Liège
En partenariat avec l’asbl Liège Les Orgues
DIMANCHE 31 MAI 2015 CUIVRES ET ORGUE [PROGRAMME 33]
EUGÈNE BOZZA (1905-1991)
Sonatine pour quintette de cuivres (1951) w env. 12’
D
irecteur artistique du
« Festival international
d’orgue en Flandre »,
titulaire de l’orgue
de Coxyde, Jan Vermeire
associe l’instrument de la Salle
Philharmonique aux sonorités
cuivrées de l’Ottone Brass Quintet.
Ensemble, ils revisitent les grandes
pages de l’orgue romantique
français marquées par les orgues
symphoniques du facteur CavailléColl. De César Franck, le fondateur,
à Alexandre Guilmant et son
ébouriffante Première Symphonie.
BOËLLMAN
FANTAISIE
DIALOGUÉE (1896)
NÉ EN
ALSACE EN
1862, Léon
Boëllmann
étudie à
Paris, à l’École
Niedermeyer.
C’est là qu’il
travaille le
piano et
l’harmonie avec
Eugène Gigout
(son futur oncle par alliance), l’orgue avec Clément
Loret et la composition avec le directeur Gustave
Lefèvre. Nanti d’un Premier Prix d’orgue en 1879,
puis d’un Premier Prix de composition en 1881,
il devient organiste du chœur de l’église SaintVincent-de-Paul (près de la gare du Nord) en 1881,
puis accède à la tribune du grand orgue CavailléColl de cette église en 1887, à 25 ans. Si son
œuvre la plus connue demeure la Suite gothique
pour orgue (1895) — avec sa célèbre Prière à
Notre-Dame —, il est aussi l’auteur de mélodies,
de motets, de pièces pour violoncelle et piano
et de Variations symphoniques pour violoncelle et
orchestre (1892).
Sa Fantaisie dialoguée pour orgue et orchestre
(1896) est contemporaine de sa 2e Suite pour orgue.
Dans la version que nous entendons aujourd’hui,
l’orchestre est transcrit pour quintette de cuivre
par Steven Verhaert. L’introduction vigoureuse
(Maestoso) est suivie d’un thème fluide et mélodieux
(Allegretto) qui précède un scherzo plein de fantaisie
(Allegro vivo), avant d’aboutir à une apothéose
impressionnante (Maestoso). Mort de la tuberculose
à 35 ans, en 1897, Boëllmann laisse trois enfants qui
seront élevés par Eugène Gigout. Soucieux de faire
connaître l’œuvre de son neveu et fils adoptif, Gigout
réalisera à son tour une transcription pour orgue seul
de la Fantaisie dialoguée.
2
FRANCK CANTABILE
BOZZA SONATINE
(1878)
(1951)
NÉ À LIÈGE EN 1822, César Franck est l’un
des tout premiers élèves du Conservatoire de
Liège, alors situé non loin de la place SaintLambert. Exhibé par son père — qui veut en faire
un pianiste virtuose —, le jeune César gagne la
capitale française à 15 ans pour approfondir sa
formation. Après un Premier Prix de piano et un
Second Prix d’orgue (chez François Benoist, 1841),
Franck occupe successivement plusieurs tribunes
parisiennes : Notre-Dame-de-Lorette (1845-1853),
Saint-Jean-Saint-François (1853-1858), puis enfin
Sainte-Clotilde (1858-1890) dont le superbe
Cavaillé-Coll lui inspirera pendant plus de 30 ans
l’essentiel de son œuvre pour orgue. Il participe
également aux inaugurations les plus remarquées
à Saint-Eustache, Sainte-Clotilde, Saint-Sulpice,
Notre-Dame, la Trinité ou au Trocadéro. Professeur
d’orgue au Conservatoire de Paris dès 1872, Franck
aura de nombreux élèves, parmi lesquels Vierne
et Tournemire. Il meurt le 8 novembre 1890,
quelques mois à peine après l’inauguration par
Widor de l’orgue de la Salle Philharmonique de
Liège.
NÉ À NICE EN 1905, d’une mère française
et d’un père italien, Eugène Bozza étudie au
Conservatoire de Rome de 1915 à 1919, puis au
Conservatoire de Paris où il obtient un Premier
Prix de violon en 1924. Nommé concertmeister de
l’Orchestre Pasdeloup l’année suivante, il entame
une carrière internationale de violoniste, ce qui
ne l’empêche pas d’obtenir les Premiers Prix de
direction d’orchestre puis de composition (classe
de Henri Büsser). En 1934, sa cantate La Légende de
Roukmani lui vaut de remporter le Prix de Rome,
et donc un séjour de quatre ans à la Villa Médicis à
Rome, où il compose abondamment et fréquente
l’élite artistique de son temps. Chef d’orchestre
des Ballets russes à Monte-Carlo en 1932, puis de
l’Opéra Comique à Paris de 1939 à 1948, Bozza
mène une intense carrière musicale. Directeur du
Conservatoire de Valenciennes de 1950 à 1975, il y
compose la cantate Le Chant de la mine, hommage
aux gueules noires de sa région d’adoption.
Le Cantabile est la plus brève des compositions
pour orgue de Franck (si l’on excepte les pièces de
L’Organiste, un recueil de 1890 s’adressant d’abord
à l’harmonium). Créé en même temps que ses
consœurs (la Fantaisie en la et la Pièce héroïque)
pour l’inauguration de l’orgue du Trocadéro à Paris,
il aurait été composé en dernier lieu (la Fantaisie
est datée du 10 septembre 1878, la Pièce héroïque
du 13, et le Cantabile du 17). Steven Verhaert
en livre ici une relecture pour cuivres et orgue.
Par-dessus les jeux de fonds de ce dernier, la
trompette déploie une longue ligne mélodique
en quatre parties. Plus loin, elle est reprise dans
le médium par le trombone. Il n’en fallait pas plus
pour que Léon Vallas voie dans la version originale
pour orgue un duo d’amour, hommage à Tristan et
Isolde de Wagner. Il est vrai que l’œuvre se poursuit
par un magnifique développement où les thèmes
semblent s’enlacer avec une ivresse passionnée.
Auteur d’une Symphonie, de nombreux Concertos
et Concertinos, de deux Requiem, d‘opéras et
de plusieurs ballets (Fêtes romaines, Jeux de
plage), Bozza est surtout connu aujourd’hui
grâce à ses œuvres de musique de chambre,
claires, accessibles et élégantes. Nombre de ses
réalisations pour quintette à vents, quintette
de cuivres, quatuor de saxophones et autres
combinaisons inhabituelles, sont devenues des
« standards » régulièrement joués dans les écoles
de musique du monde entier. Appartenant à
ce dernier groupe, la Sonatine pour quintette
de cuivres, fut composée en 1951 pour des
membres du célèbre corps de musique de la
Garde républicaine. Elle comporte successivement
quatre mouvements contrastés : Allegro vivo,
Andante ma non troppo (une marche progressant
sur des accords répétés), Allegro vivo et Largo –
Allegro vivace (comportant quelques échos
rythmiques au Concerto pour piano de Ravel).
3
DUPRÉ CORTÈGE ET LITANIE (1921)
prestigieuse tribune de Saint-Sulpice. À Meudon,
où il réside, Dupré se fait construire un auditorium
attenant à sa villa, dans lequel il fait placer l’orgue
de son maître Guilmant qu’il fait transformer selon
ses plans. Ses talents d’improvisateur plongeaient
ses auditeurs dans la stupéfaction. Sur le plan
musical, Dupré est le premier à extirper l’orgue
du romantisme ambiant pour le projeter dans la
modernité du XXe siècle. Il décède à Meudon en
1971, à l’âge de 85 ans.
MARCEL DUPRÉ (1886-1971) naît à Rouen
en 1886, dans une famille de musiciens — ses
grands-pères et son père sont organistes. À 12 ans,
il devient titulaire de l’orgue de Saint-Vivien à
Rouen. Ses talents phénoménaux lui font gravir
les échelons très rapidement. Au Conservatoire de
Paris, il étudie le piano avec Diémer, l’orgue avec
Guilmant et Vierne, et la composition avec Widor.
En 1914, il obtient un Grand Prix de Rome de
composition, mais la Guerre éclate et il ne peut se
rendre à Rome à la Villa Médicis. Reconnu inapte
au service armé, Dupré décide de réaliser un coup
d’éclat, musical à défaut d’être militaire : il donne
de mémoire l’intégrale de l’œuvre pour orgue de
J. S. Bach, d’abord au Conservatoire (1920), puis au
Trocadéro (1921). Remarqué par Claude Johnson
à Notre-Dame de Paris, où il remplace Vierne
souffrant, Dupré entame alors une fulgurante
carrière internationale, qui le mène à Londres, puis
aux États-Unis. En 1926, il est nommé professeur
d’orgue au Conservatoire de Paris, ce qui le
conduit à former, jusqu’en 1954, une pléiade de
jeunes organistes comme Olivier Messiaen, Jehan
Alain, André Fleury, Jeanne Demessieux, Rolande
Falcinelli, Suzanne Chaisemartin, Marie-Claire
Alain, Pierre Cochereau, Jean Guillou… En 1934,
Widor désigne Dupré comme son successeur à la
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Alors qu’il est en tournée aux États-Unis, Marcel
Dupré joue dans l’intimité, à New York, une
réduction au piano d’une musique de scène
qu’il a composée pour 11 instruments, intitulée
Cortège et litanie. Peu après, son imprésario le
Dr Russel, qui avait assisté à la soirée, lui écrit :
« Vous êtes engagé pour de nouveaux concerts
avec un programme que, d’urgence j’ai dû établir
en votre nom. Ne soyez pas surpris : Cortège et
litanie s’y trouve inscrit… Transcrivez-le pour
orgue ; vous en avez le temps… en chemin de fer !
Ce sera superbe ! » Après le Cortège, figurant une
lente procession, la Litanie évoque l’adoration des
saints. Elle répète à l’envi un thème insistant, qui
influencera d’ailleurs Jehan Alain pour ses propres
Litanies (1937). La fin est un crescendo jubilatoire
au cours duquel se superposent les deux thèmes.
Dupré réalisera par la suite une version pour
orgue et orchestre de la même œuvre, créée par
l’Orchestre de Philadelphie dirigé par Leopold
Stokovsky. À nouveau, Steven Verhaert en livre
ici une transcription pour orgue et quintette de
cuivres.
Disposition des claviers du Grand Orgue de Saint-Sulpice.
GOEMANNE
SUITE SAN ANTONIO
(1991)
NÉ PRÈS D’YPRES, à Poperinghe, le
10 décembre 1926, le compositeur belge
Noël Goemanne étudie à l’Institut Lemmens de
Malines, puis approfondit l’orgue et l’improvisation
avec Flor Peeters et au Conservatoire de Liège.
Arrêté durant la Seconde Guerre mondiale pour
avoir joué en public de la musique de Félix
Mendelssohn, il est ensuite engagé comme
pianiste de radio à Namur. En 1952, réalisant que
l’Europe regorge d’organistes, il décide, avec
sa jeune épouse Janine Marloye, de s’expatrier
aux États-Unis. Il y devient organiste et chef de
chœur dans de nombreuses églises du Michigan
et du Texas. Dès les années 1960, il s’adapte au
renouveau liturgique et compose près de 300
chants sacrés en anglais d’excellente facture.
Nommé à l’église Christ the King de Dallas en
1972, il y restera en poste jusqu’à sa mort en
2010, à l’âge de 84 ans. Durant sa longue carrière,
Noël Goemanne reçut plusieurs distinctions
honorifiques : Prix de l’Institut de musique
sacrée de Manille (Philippines, 1974), Médaille
« Pro Ecclesia » du pape Paul VI (1977), Docteur
honoris causa de la Madonna University de
Detroit (Michigan, 1999)… Il compose également
des œuvres de circonstance comme la Fanfare
d’accueil du pape Jean-Paul II, en visite à Dallas en
1987.
Composée en 1991, sa Suite San Antonio pour
orgue est une œuvre haute en couleurs qui
comporte quatre mouvements. Son titre fait
référence à la ville de San Antonio, située dans
le sud du Texas, qui doit son nom au fait que
la région fut découverte en 1691, le jour de la
fête de Saint-Antoine-de-Padoue. Œuvre de
son temps, par ses harmonies et ses formules
rythmiques, la Suite San Antonio peut être
exécutée intégralement ou pas. Nous entendrons
aujourd’hui deux extraits : En el silencio de la noche
(« Dans le silence de la nuit ») et El dia de fiesta (« Le
jour de fête »).
GUILMANT
SYMPHONIE N° 1
(1874, 1878)
NÉ EN 1837 à Boulogne-sur-Mer (non loin de
Calais), Alexandre Guilmant commence l’orgue
avec son père, lui-même organiste. Repéré par le
grand facteur d’orgues français Aristide CavailléColl, il est envoyé à Bruxelles pour recueillir
l’enseignement de Jacques-Nicolas Lemmens,
qui se distinguait par une maîtrise étonnante
du pédalier, héritée en droite ligne de J. S. Bach.
Rentré en France, Guilmant est très tôt associé à
l’inauguration des grands instruments de CavailléColl à Saint-Sulpice (1862), Notre-Dame (1868),
la Trinité (1869, dont il devient titulaire en 1871),
mais aussi en province et l’étranger. En 1878, la
construction de l’orgue du Palais du Trocadéro
(du même Cavaillé-Coll !) le conduit à proposer
quatre récitals d’orgue par an, qu’il organise luimême avec l’aide de son épouse. Son répertoire,
particulièrement vaste, s’étend des maîtres
anciens français, italiens, allemands (qu’il publie
dans des éditions toujours en usage aujourd’hui),
en passant par l’œuvre intégrale de Bach et les
concertos de Händel, et jusqu’au romantisme
allemand et aux œuvres de ses contemporains.
C’est l’un des premiers organistes à effectuer de
nombreuses tournées en Angleterre (proche de
sa ville natale), mais aussi en Allemagne, Autriche,
Hongrie, Espagne, Italie, Russie, Canada et trois fois
aux États-Unis…
5
Orgue du Trocadéro, Paris.
monumental du Palais du Trocadéro à Paris, en
1878, qui devait donner à Guilmant l’idée de
transcrire cette Sonate pour en faire sa Symphonie
pour orgue et orchestre n° 1, créée le 22 août de
la même année par le compositeur et l’Orchestre
Colonne dirigé par Édouard Colonne.
Lors de sa dernière tournée de 1904, il donne 40
récitals en trois mois à l’Exposition universelle
de Saint-Louis, sans jouer deux fois la même
œuvre ! En 1896, il est nommé professeur d’orgue
à la Schola Cantorum et au Conservatoire de
Paris. Après une grave dispute avec le curé de
la Trinité (qui avait fait exécuter des travaux à
l’orgue sans son accord), Guilmant démissionne
de son poste d’organiste en 1901 et se consacre
essentiellement à l’enseignement et à la
composition. C’est dans sa villa de Meudon (au
sud-ouest de Paris), où il s’était fait construire un
orgue de 28 jeux (trois claviers et un pédalier), qu’il
s’éteint en 1911, à l’âge de 74 ans.
Personnalité extraordinairement riche et multiple,
Alexandre Guilmant a composé huit Sonates pour
orgue (1874-1906), dont la taille et l’ampleur les
rapprochent des dix Symphonies pour orgue de son
confrère Charles-Marie Widor. Il est aussi l’auteur
de nombreuses pièces à vocation liturgique,
parues dans diverses collections, entre 1861 et
1904. Sa Sonate n° 1 en ré mineur op. 42 fut
composée en 1874 pour l’inauguration du grand
orgue Schyven de l’église Notre-Dame de Laeken,
lieu de sépulture de la famille royale belge. Dédiée
au roi Léopold II, elle fut créée le 30 novembre
1874 à Laeken. L’œuvre fut ensuite rejouée à
Paris en avril 1875, à l’occasion de l’audition, en
atelier, de l’orgue destiné au Palais de l’Industrie à
Amsterdam. Mais c’est la construction de l’orgue
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Aujourd’hui entendue dans une version de
Steven Verhaert pour orgue et cuivres, la Symphonie
n° 1 de Guilmant s’articule en trois mouvements.
Sombre et majestueuse, l’Introduction (Largo e
maestoso) s’inspire de l’ouverture à la française
avec ses rythmes pointés et ses grands accords
ponctués d’interventions de la « partie adverse »
(tour à tour le quintette ou l’orgue). Au fil d’un solo
de 26 mesures au pédalier, l’organiste entonne le
premier thème de l’Allegro, toujours en ré mineur.
Un decrescendo mène à un deuxième thème
lyrique, en fa majeur, énoncé par l’orgue puis repris
par le quintette. Au terme du développement et
de la réexposition, une coda pleine de panache
consacre la reprise du premier thème sous forme
de strette (travail contrapuntique où les voix
entrent de manière rapprochée, presque en rafale).
Dans le mouvement central, une paisible Pastorale
(Andante quasi allegretto) en mesure 12/8,
l’orgue expose longuement un thème berceur qui
sera repris par les cuivres. Un épisode en forme
de choral intervient deux fois à l’orgue sur les
sonorités si spéciales du jeu de Voix humaine avec
Tremblant. Le Finale (Allegro assai – Andante
maestoso – Tempo primo) éclate à l’orgue dans
un grand trait de doubles croches. Conçu comme
une toccata pleine d’élan, ce mouvement entraîne
l’auditeur dans un tourbillon, à peine interrompu
par un second thème lui aussi en forme de choral.
Particulièrement sonore, héroïque et virtuose, la
fin unit les protagonistes en un même geste de
conclusion grandiose.
Par la suite, Guilmant transcrira également sa
8e Sonate (1906) pour en faire sa Symphonie pour
orgue et orchestre n° 2 (1910), dédiée à son élève
Joseph Bonnet, organiste de Saint-Eustache, qui
la créera de manière posthume avec l’Orchestre
Lamoureux dirigé par Camille Chevillard (créateur
de La Mer de Debussy), le 31 décembre 1911, neuf
mois après la mort du maître.
JAN VERMEIRE
ORGUE
NÉ EN 1968, JAN VERMEIRE étudie l’orgue à
l’Académie de Furnes avec Robert Deleersnyder,
puis au Conservatoire de Bruxelles avec Hubert
Schoonbroodt. Il poursuit sa formation avec la
pédagogue hongro-viennoise Hedda Szamosi et
étudie la direction de chœur au Conservatoire
de Gand avec Florian Heyerick. Organiste de
l’église Sainte-Walburge de Furnes pendant
de nombreuses années, il est nommé en 2011
organiste titulaire du nouvel orgue Jan Lapon
de l’église Notre-Dame des Dunes à Coxyde.
Sa carrière de concertiste l’a conduit en France,
Angleterre, Italie, Espagne, Autriche, Allemagne,
Suisse, Russie, Pologne, Tchéquie et aux Pays-Bas.
Il est directeur artistique du Festival International
d’Orgue de Coxyde et Furnes, et du Festival
International d’Orgue en Flandre française.
La Radio 4 hollandaise (NCRV) a produit avec
lui toute une série d’émissions sur les orgues
historiques de Flandre occidentale. Il a enregistré
plusieurs disques : notamment avec l’Ottone Brass
Quintet à l’orgue Woehl (1993) de Cuxhaven en
Allemagne (2008), sur l’orgue historique Jacobus
Van Eynde (1716) de Ver-Assebroek (Bruges, 2009),
et un disque consacré à J. S. Bach sur l’orgue
Jürgen Ahrend de Porrentruy (Suisse, 2012).
Jan Vermeire dirige le chœur grégorien Schola
Gregoriana Henricus Beauvarlet. Il est chevalier
de l’Orde Driekoningen Beauvoorde, assurant la
promotion de la région du Westhoek.
OTTONE BRASS
QUINTET
FONDÉ EN 2004, l’Ottone Brass Quintet tire
son nom du terme Ottone qui signifie « cuivre »
en italien. Le Quintette a été immédiatement
remarqué par la radio classique Klara, lors de son
premier concert au Bijloke de Gand. Ce concert
fut diffusé pendant le programme Visioenen,
produit par Peter Van Bouwel. L’Ottone réunit
cinq musiciens qui veulent perpétuer l’art du
quintette de cuivres : Alain De Rudder et Steven
Verhaert à la trompette, Eliz Erkalp au cor,
Jan Smets au trombone et Bernd Van Echelpoel
au tuba. Solistes de deFilharmonie (Anvers)
et de l’Orchestre de La Monnaie (Bruxelles),
ses membres peuvent aussi se vanter d’une
riche expérience en musique de chambre,
musique ancienne et contemporaine. Ils jouent
également dans d’autres ensembles nationaux et
internationaux. L’Ottone Brass Quintet interprète
un large répertoire, de la musique médiévale à
la musique contemporaine. Le quintette peut
jouer à la carte, emmener ses auditeurs à travers
l’histoire de la musique ou mettre en avant un
compositeur en particulier. Son objectif principal
est de mettre en valeur les cuivres dans la
musique de chambre et d’enrichir le répertoire
existant avec ses propres arrangements d’œuvres
connues ou moins connues.
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À ÉCOUTER
SALLE PHILHARMONIQUE
JAN VERMEIRE
OTTONE BRASS QUINTET
Retrouvez la plupart des
œuvres entendues lors de
ce concert sur le CD que
l’Ottone Brass Quintet et
Jan Vermeire ont enregistré
en 2007 sur l’orgue Woehl
(1993) de l’église Sankt-Petri
de Cuxhaven (près de Hambourg) pour le label Talent.
VENDREDI 5 JUIN 2015 – 18H ET 20H
L’ORCHESTRE À LA PORTÉE DES ENFANTS
GUILMANT, SYMPHONIES POUR ORGUE
ET ORCHESTRE N° 1 ET N° 2
Edgar Krapp à l’orgue Jann
(1993) de la Philharmonie
de Bamberg, Orchestre
Symphonique de Bamberg,
dir. Vladimir Fedosseïev &
Sebastian Weigle (ARTS).
À LIRE
Pour tout connaître sur la Salle Philharmonique de
Liège et son grand orgue Schyven 1888, restauré
de 2002 à 2005 par la Manufacture d’Orgues
Luxembourgeoise et la Manufacture d’Orgues
Thomas… (En vente à la billetterie).
PROCHAINS CONCERTS
PINOCCHIO
Bruno Coppens, narration
Samoel Verbecelte, narration
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Patrick Davin, direction
Lionel Rougerie, écriture - mise en scène
Satu Peltoniemi, scénographie
COPRODUCTION JEUNESSES MUSICALES/OPRL
LUNDI 8 JUIN 2015 – 20H
CONCOURS REINE ÉLISABETH 2015 (VIOLON)
4e, 5e et 6e lauréats
Brussels Philharmonic
Michel Tabachnik, direction
MERCREDI 10 JUIN 2015 – 20H
CONCOURS REINE ÉLISABETH 2015 (VIOLON)
1er, 2e, 3e lauréats
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Christian Arming, direction
DIMANCHE 21 JUIN 2015 – 16H
FÊTE DE LA MUSIQUE
CLASSIC ACADEMY
Œuvres de MOZART, ROSSINI, BIZET, MAHLER,
LALO, MASSENET...
Solistes de l’IMEP
et des Conservatoires francophones belges
Orchestre Philharmonique Royal de Liège
Christian Arming, direction
TICKETS DISPONIBLES DÈS LE 1er JUIN
SAMEDI 27 JUIN 2015 – 16H
CLASSIQUE & JAZZ
TCHAIKOVSKI, Concerto pour violon
EMLER, Concerto pour jazz trio et orchestre
« Un été malmené »
Alena Baeva, violon
Andy Emler, piano
Claude Tchamitchian, contrebasse
Éric Échampard, batterie
Orchestre National de Lille
Jean-Claude Casadesus, direction
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