extrait argu 7.3 tirs de mine

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extrait argu 7.3 tirs de mine
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7.3. Troisième facteur impactant la sécurité : les tirs de mine
Le dossier évoque, en page 76, une fréquence de tirs de mine de 5 par trimestre, soit 20 par an, soit 460
tirs de mine sur la durée d’exploitation prévue de 23 ans.
Sur l’avertissement sonore précédant les tirs
L’exploitant prévoit d’annoncer ses tirs de mine par un signal sonore.
Se pose tout d’abord immédiatement la question, tenant la préoccupation sécuritaire comme
prioritaire, de savoir jusqu’où sera audible le signal sonore, et notamment depuis l’autre versant sur
lequel se déroulent les activités d’escalade.
Nous sollicitons d’ores et déjà du commissaire enquêteur que soit réalisé, en conditions réelles in situ,
un véritable tir de mine, afin de vérifier la propagation du bruit et des vibrations qu’il va induire, ainsi
que du signal précédant le tir.
Pour cela, il sera nécessaire, compte tenu de la configuration du site, au commissaire enquêteur et à ses
suppléants, de se positionner, l’un dans le village de BEDEILHAC, l’autre dans le hameau d’AYNAT, et le
3è sur le versant SUD, siège des activités de plein air.
En tout état de cause, nous pouvons d’ores et déjà faire remarquer que, même si ce signal sonore était
audible depuis les falaises d’escalade, il sera matériellement impossible aux grimpeurs situé sur la partie
haute des voies de redescendre à toute vitesse pour se mettre à l’abri des éventuelles chutes de pierre
provoquées par le tir…
Il sera de la même manière impossible de prévoir le véhicule qui arrivera juste après le signal sonore, et
qui circulera dans le rayon d’impact du tir de mine en prenant le risque d’un accident lié à la surprise de
la déflagration. A cet égard, la précaution qui se veut rassurante de fermer l’accès au site avant le tir est
inopérante, dans la mesure où la route départementale jouxte cet accès à la carrière.
On peut à ce sujet relever que DENJEAN propose d’évacuer le site de la carrière « et ses environs », sans
préciser ce que recouvreront les environs (p.277), et c’est bien là tout le problème…
Finalement, on pourrait se représenter le danger induit par le tir de mine dans la carrière de Bédeilhac
en concentrant, à l’entrée du site, des enfants, des cyclistes, des personnes allant se recueillir au
cimetière, un automobiliste passant sur la route à ce moment-là, etc… pour se poser la seule vraie
question : est-on absolument sûr que les tirs de mine déclenchés par DENJEAN ARIEGE GRANULATS ne
provoqueront aucun danger d’aucune sorte (bruit, poussière, projections…) ?
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Sur les vibrations liées aux tirs de mine
Nous lisons en page 155 : « Les vibrations liées aux tirs de mines ne peuvent être ressenties qu'aux
abords immédiats de l'exploitation. », et un peu plus loin : « Aucune mesure de vibration n'est
actuellement disponible sur la carrière de Bédeilhac-et-Aynat. »
La première affirmation est évidemment fausse, ce que démontre la seconde par l'absence de mesures
sismiques qui sont pourtant fortement recommandée dans ce genre de dossier, mais dont là encore
DENJEAN ARIEGE GRANULATS a cru bon devoir se dispenser…
Un certain nombre d’habitants de Bédeilhac ont malheureusement déjà souvent éprouvé les vibrations
induites par les tirs de mine réalisés par l’ancien exploitant, et ce jusqu’à l’Eglise de BEDEILHAC pourtant
bien plus éloignées de la carrière que les premières maisons du bourg.
Que ce soit pour les maisons dont les murs sont en pierre, et qui ont commencé à se fissurer peu à peu
au cours des 40 ans d’exploitation de CUMINETTI, ou les maisons réalisées en simple torchis, la plupart
n’ont pas été soumises aux normes antisismiques, et restent particulièrement fragilises face à ce risque.
Encore une fois, un tir de mine réalisé en conditions réelles pendant l’enquête publique permettra, pour
le premier tir, de mesurer le volume sonore généré par le tir, pour le 2ème tir de ressentir à l’intérieur
d’une maison riveraine les secousses induites par la déflagration.
Enfin, l'abondance des sources, dans la périphérie du site envisagé, laisse présager des séquelles, non
seulement parce que les vibrations modifieront les dynamiques d'écoulement, mais aussi parce que la
carrière va créer un nouvel impluvium dont la purge prendra de nombreuses années.
Sur le format des volées de mines :
Nous évoquerons par la suite longuement la situation tout à fait particulière du site convoité, qui est
localisé au cœur même du village de Bédeilhac, à 55 mètres de la première maison d’habitation et à 65
mètres du bourg.
Nous constatons qu’aucune indication n'est fournie par le carrier sur le format des volées de mines qui
sont prévues pour la fragmentation de la roche, ni même sur leur nature. Aujourd'hui, les nécessités
économiques font que les tirs de mine sont regroupés et on tire des volées de mines dont les charges
atteignent des dizaines de tonnes.
Des accidents de tir en carrière ont montré qu'il n'est certainement pas raisonnable d'avoir un
périmètre inférieur à 1000 mètres. Si l'usage des explosifs s'est aujourd'hui confiné dans des pratiques
très contraignantes, il n'en demeure pas moins que cet exercice n'est pas une science exacte et qu'il y a
parfois des surprises de taille.
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Nous reproduisons ci-dessous un article publié dans LE DAUPHINE le 6 avril 2014, relatant le
déferlement de blocs de roche consécutif à un tir de mine effectué sur le site d’une carrière, ayant
contraint à l’évacuation de 2 hameaux et à la coupure d’une route départementale pendant 15 jours :
Ou encore en octobre 2014 sur la commune de COUVIN où un tir de mine a entraîné des projections de
pierre sur 2 maisons d’habitation.
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(Source : http://www.rtl.be/info/votreregion/namur/1136568/grosse-frayeur-pour-une-famille-de-couvin-leurmaison-touchee-par-des-debris-de-tirs-d-explosifs-video)
(Source : http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=dmf20141029_00551538).
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Ce risque d’accident peut se produire encore plus souvent dans le calcaire de carrière qu'ailleurs : en
effet cette roche n'est pas isomorphe, de plus elle est parcourue de fissures, voire de chambres, et
l'effet des explosifs dans cet environnement peut donner lieu à des phénomènes extrêmement
aléatoires qui ne sont pas sans rappeler les effets de l'artillerie.
On a déjà vu des blocs de plusieurs centaines de kilos franchir plus d'un kilomètre dans les airs. Il ne faut
pas confondre le front de taille d'une mine d'uranium dans le désert et celui d'une carrière à granulat en
milieu habité.
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