La belle histoire des tubes à gaz pulsés pour l`espace La belle
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La belle histoire des tubes à gaz pulsés pour l`espace La belle
3e trimestre 2007 — nº 37 Le m a g a z i n e d e l a D i v i s i o n d e s T e c h n i q u e s A v a n c é e s La belle histoire des tubes à gaz pulsés pour l'espace P 4, 5 Télégrammes Dernières nouvelles de la DTA P 2, 3 Technique COV et tissus de carbone activés P 6, 7 Parole d’expert Louis Sentis : une nouvelle organisation P8 pour Ariane www.dta.airliquide.com Télégrammes Du stockage des gaz à la molécule ultra pure : la chaîne complète pour AMD En trois ans, DTA a fourni plusieurs épurateurs de gaz à AMD (Advanced Micro Devices), l’un des plus grands sites de microélectronique en Europe basé à Dresde, en Allemagne. Aujourd’hui, Air Liquide a été sollicité pour fabriquer deux “unités” de vaporisation, spécifiquement destinées à alimenter la Fab 36 d’AMD, l’unité de fabrication de processeurs 65 mm du site. « La première unité permettra de vaporiser de l’hydrogène stocké sous forme liquide, avec un débit maximum de 200 Nm3 par heure et une pression de 8 ± 0,5 bar, détaille Yannick Rouaud, responsable de marché. La seconde servira à vaporiser de l’hélium liquide à raison de 120 Nm3 maximum par heure, également à la pression de 8 ± 0,5 bar… tout en maintenant la pureté des gaz à un grade de niveau électronique. Et 2 ceci pour une alimentation de gaz en continu, 24 h sur 24, 365 jours par an, sans interruption. » Avec ces nouvelles commandes, DTA fournit désormais une chaîne complète dédiée aux gaz vecteurs de la microélectronique : du stockage à la fourniture de molécules ultra pures. « Le fait de proposer une solution complète ouvre la voie à de nouveaux développements à Dresde, confie Yannick Rouaud. Non seulement avec AMD, mais également avec d’autres entités à forte activité microélectronique. » Challenge Bibendum à Shanghai : DTA fait le plein d’hydrogène Pour la troisième fois, Air Liquide est partenaire du Challenge Bibendum*, un rallye automobile axé sur la mobilité routière durable : consommation d’énergie, émission de gaz à effet de serre, niveau sonore, etc. font partie des épreuves. Comme les années précédentes, tous les véhicules du Challenge Bibendum – camions, bus, voitures de tourisme, voiturettes de golf… – concourant dans la catégorie hydrogène, sont ravitaillés par la station-service 350 et 700 bar de DTA. Mais cette année, pour la première fois, le rallye accueille huit prototypes chinois, sur les 16 véhicules à hydrogène du Challenge (et les 200 concurrents de toutes catégories). Le Challenge Bibendum constitue également l’occasion pour Air Liquide de présenter son réservoir automobile d’hydrogène liquide. Construit en aluminium, celui-ci est si léger qu’il peut stocker deux fois plus d’hydrogène que tous les autres réservoirs existants. *Du 14 au 17 novembre 2007 à Shanghai. Une station hydrogène en Chine. Le premier MESMA prêt à naviguer La principale qualité d’un sousmarin ? La discrétion. Une discrétion compromise lorsqu’il fait surface, pour recharger ses batteries. Or, l’autonomie d’un sous-marin conventionnel ne dépasse pas quelques dizaines d’heures. Avec le MESMA, DCNS (ex DCN) donne un nouveau souffle aux sousmarins. Ce système de propulsion anaérobie produit plus de 200 kW d’électricité pour quatre fois plus d’autonomie en plongée. « DTA contribue au MESMA, informe Jean-Marie Gaillard, responsable Produits Marine, puisque nous fournissons le sous-système d’alimentation en oxygène. C’est un réservoir cryogénique, avec une vocation double : faire tourner le système de propulsion MESMA et apporter l’oxygène nécessaire à la respiration de l’équipage. » DTA a également installé les lignes de distribution d’oxygène. Avec le soutien technique de DTA, DCNS vient de réaliser le démarrage du premier MESMA, qui équipe un sous-marin de la Pakistan Navy. « C’est une première, lance Jean-Marie Gaillard, puisque le système n’avait jamais été rempli en oxygène liquide à bord du sousmarin. C’est aussi une réussite : les tests grandeur nature effectués sur la base navale à Karachi, ont été très concluants. » La Pakistan Navy a commandé deux autres MESMA à DCNS. DTA est encore de la partie : elle est chargée de fabriquer en parallèle deux réservoirs identiques à celui du MESMA 1. Les livraisons sont prévues pour décembre 2008 et mars 2009. Le MESMA prêt pour le départ. Télégrammes HELIAL : triplé pour la recherche britannique Les liquéfacteurs HELIAL rencontrent un franc succès de l’autre côté de la Manche. En 2006, DTA avait déjà mis en service un HELIAL, pour refroidir les cavités supraconductrices du synchrotron Diamond, à Oxford (voir Le Cryoscope nº 32, p. 2). Cette année, trois autres laboratoires britanniques ont commandé des HELIAL à DTA, chacun avec des spécificités différentes. Pour tous ces projets, DTA a su s’adapter. 220 000 litres d’hélium liquide par an à Cambridge Le Covendish Laboratory de Cambridge nécessite chaque année 220 000 litres d’hélium liquide, pour ses expériences de physique des basses températures. C’est pour approvisionner ces quantités d’hélium que le laboratoire a fait appel à DTA. « Pour ce projet, nous avons prévu un pré-refroidissement par l’azote pour augmenter le débit de la liquéfaction, indique Aurélie Praud, responsable du projet à DTA. Classiquement, l’HELIAL fournit 40 litres d’hélium liquide par heure. En refroidissant préalablement l’hélium par l’azote, le débit dépasse 80 litres par heure. Ainsi, le client a le choix d’augmenter le débit de son HELIAL s’il le souhaite. » Autre particularité du système ? Le centre de liquéfaction de l’Université de Cambridge voulait pouvoir suivre le travail du liquéfacteur et lui donner des ordres en permanence, week-ends et congés inclus. DTA a donc ajouté un “opérateur à distance” à l’HELIAL. Le responsable du liquéfacteur reste ainsi toujours en lien avec la machine, par le biais d’une simple connexion internet. Un prix “littéraire” pour DTA ! C’est la meilleure publication de l’année ! Ainsi en ont décidé les éditeurs d’Europe, d’Asie et des États-Unis de la revue internationale Cryogenics, LA revue référence sur le secteur des technologies des basses températures. “Design and performance of the dilution cooler system for the Planck mission”, écrite par Sébastien Triqueneaux et Louis Sentis de DTA, avec Philippe Camus et Alain Benoît du CRTBT (Centre de Recherche sur les Très Basses Températures) de Grenoble et Guy Guyot de l’Institut d’Astrophysique Spatiale de Paris, a en effet reçu le premier prix de Cryogenics. Ce prix a été remis à l’occasion du Congrès CEC-ICEC (Cryogenic Engeneering Conference- International Cryogenic Material Conference), à Chattanooga Des besoins plus petits pour Bristol À l’Université de Bristol, les besoins en hélium liquide sont modestes : 15 litres par heure. Mais le liquéfacteur existant arrivait en fin de vie. Pour investir dans du neuf, le centre de liquéfaction de Bristol a demandé à DTA un HELIAL. « Pour brider le liquéfacteur, explique Aurélie Praud, nous l’avons équipé avec un compresseur de petite capacité. En revanche, le système de déshuilage et la boîte froide sont de taille identique à celle d’un HELIAL classique. » À cet HELIAL, DTA a ajouté un épurateur interne, qui Robert Wiltshire, responsable du permet au client de liquéfier de l’hélium ayant centre de liquéfaction de Bristol. déjà servi aux expériences de recherche. En perspective, de belles économies ! Dernière remarque : comme le laboratoire de Cambridge, le client de Bristol a demandé un système de supervision dans le cadre de son projet. Modérer des neutrons à Oxford Basée au Sud d’Oxford, la source de neutrons pulsés et de muons ISIS est la plus puissante au monde. Elle permet à des scientifiques du monde entier d’étudier la matière à l’échelle atomique. Elle va recevoir prochainement un second faisceau (TS2ISIS). C’est dans ce cadre que deux HELIAL ont été commandés à DTA. Ceux-ci vont refroidir des appareils placés au cœur de TS2ISIS, qui “modèrent” l’intensité et l’énergie des neutrons produits. Ces modérateurs utilisent de l’hydrogène liquide et du méthane solide à des températures au dessous de 20 K (- 253 °C). Pour cette application, la machine standard HELIAL a été adaptée pour fonctionner avec un cycle Brayton 13,5 K. Pour amener ensuite les modérateurs à la température de 20 K, une boucle secondaire d’hydrogène, fabriquée par DTA, a été ajoutée. « Pour le projet TS2ISIS, comme pour ceux de Cambridge et de Bristol, l’HELIAL, un produit standard de DTA, a pu être adapté pour répondre aux besoins spécifiques du client », souligne Christof Roling, responsable commercial du projet. Des auteurs primés ! aux États-Unis. Cet article décrit comment le système de refroidissement des détecteurs de la Mission Planck, dont l'objectif est de “voir le fond de l’Univers”, a été conçu et mis au point. « Ce prix illustre un bel exemple de collaboration entre un industriel, un laboratoire de recherche et un institut », se félicite Alain Ravex, d'Air Liquide. Ce même travail a remporté un autre prix récemment : le prix du meilleur développement industriel de l’année, remis par le journal L’Usine Nouvelle . 3 Reportage À l’occasion du Space Cryo Workshop organisé par l’ESA en novembre 2007, Air Liquide DTA présente deux types de refroidisseurs utilisant la technologie des tubes à gaz pulsé ou pulse tubes. Un exemple Le MPTC : Miniature Pulse Tube Cooler. Innovation et conquête La belle histoire du MPTC et À l’orée des années quatre-vingtdix, pour des applications optroniques dans des programmes de défense, Air Liquide DTA se penche sur les améliorations à apporter aux refroidisseurs cryogéniques fonctionnant sur la technologie à cycle thermodynamique de Stirling. Ces produits permettent d’obtenir du froid à partir d’une alimentation électrique, sans apport de fluide cryogénique. Mais il s’agit de machines mettant en œuvre une pièce mobile dans le doigt froid (appelé déplaceur), ce qui implique une usure et des vibrations induites importantes. La technologie du tube à gaz pulsé apparaissant alors comme la seule pouvant apporter fiabilité, durée de vie et réduction des coûts, fait, à l’époque, l’objet de développements spécifiques sur le site de DTA. Le marché des refroidisseurs cryogéniques Stirling, en plein essor durant les années quatre-vingt-dix, les donneurs d’ordres militaires décident d’y être fidèles, délaissant les pulse tubes nés pourtant de leur propre volonté et avec leur contribution au niveau des études. Du côté d'Air Liquide, on n’en reste pas là, persuadés que deux arguments clés peuvent intéresser d’autres clients : une fiabilité accrue, des vibrations extrêmement réduites (dues à l’absence de pièce mobile dans le doigt froid) conduisant à une intégration facilitée pour tout maître d’œuvre (pas de perturbation pour d’autres équipements placés à proximité). Dans ce but, des contacts sont noués et un premier contrat de développement est signé avec l’ESA (European Space Agency) en 2000. Son objectif : élaborer un mini refroidisseur cryogénique à tube à gaz pulsé capable de produire 1 watt de froid à une température de 80 K (voisine de celle de l’azote liquide), avec 35 watts électriques et moins de 3 kg ! Objectif Espace Mis en compétition sur ce projet, Air Liquide décide de faire équipe avec deux partenaires. Le premier est le Service des Basses Températures du CEA, aux compétences reconnues en matière de modélisation et de prototypage de doigts froids, installé lui aussi dans l’agglomération grenobloise. MPTC : Miniature Pulse Tube Cooler Le second partenaire est Puissance frigorifique : 1,5 W à 80 K Thalès Cryogenics BV (basé Puissance électrique : 35 We à Eindhoven, Pays-Bas) qui Masse : < 3 kg avait déjà prouvé sa capacité à produire des compresseurs LPTC : Large Pulse Tube Cooler dotés de la technologie à palier Puissance frigorifique : 2,3 W à 50 K flexible, permettant aux pistons Puissance électrique : 160 We de compression de se déplacer Masse : < 5,5 kg dans leur cylindre sans contact, 4 et donc sans phénomène d’usure. Dans le cadre de ce premier développement achevé dès 2003, le rôle d’Air Liquide est de spécifier, de valider les dimensionnements, d’assembler les différents composants, puis de livrer un modèle qualifié aux exigences de l’ESA. L’expérience acquise par le site de Sassenage en matière de respect des normes requises pour le spatial permet d’obtenir avec Le LPTC en phase de test thermique. Reportage qui illustre que, pour bien accompagner nos clients et conquérir des parts de marché, il faut anticiper leurs besoins et programmer nos propres développements technologiques. Le LPTC : Large Pulse Tube Cooler. du LPTC succès cette qualification thermique et mécanique au sol pour le MPTC, le mini refroidisseur cryogénique à tube à gaz pulsé. Séduite par cette réussite, l’ESA négocie directement en 2004 avec l’équipe de DTA la fabrication et la mise au point d’un nouveau produit destiné à satisfaire le marché des satellites d’observation de la terre, notamment la nouvelle génération de satellites météorologiques. Le MPTC en test de micro-vibration. Baptisé LPTC, ce produit satisfait d’autres spécifications, et fait même mieux en terme de masse puisque avec 5,1 kg, le modèle présenté en janvier 2007 est en deçà des attentes de l’ESA. Ces modèles étant qualifiés, l’objectif est maintenant de les reproduire en vue de les soumettre à des tests d’endurance. Ensuite viendront les modèles de Opération d’assemblage du doigt froid du MPTC. vols propres aux projets des clients de l’ESA. Qu’ils soient EADS à l’environnement de ces machines ou Thales Alenia Space, par exemple, embarquées. « Grâce à elles, on à chaque fois il faudra définir une obtient des niveaux vibratoires naturels interface spécifique, des qualifications très réduits et une durée de vie particulières, une exigence qualité ou inégalée. Pour diminuer les niveaux un environnement propre à chaque résiduels de vibration au compresseur satellite, à chaque projet. « Mais, en (quelque 10 mN) et assurer l’intégration attendant, cela n’empêche pas Air complète du refroidisseur cryogénique, Liquide DTA d’effectuer d’autres nous développons également des développements » souligne Thierry électroniques de pilotage très pointues. Trollier, ingénieur expert, responsable Nous produisons des refroidisseurs des refroidisseurs cryogéniques. performants, mais nous pouvons aussi « Ainsi, pour le MPTC, nous avons concevoir et intégrer l’intelligence qui réussi à augmenter ses performances doit être embarquée avec » expliquede 50 % par rapport aux spécifit-il. « Avec notre maîtrise des interfaces cations initialement demandées par thermiques, mécaniques, électriques… l’ESA, et donc à atteindre 1,5 W à c’est une compétence système que 80 K » ajoute-t-il. nous proposons désormais à nos clients. » Une compétence système Contact : Jeune représentant de plusieurs [email protected] générations d’hommes et de femmes qui ont œuvré sur le développement des refroidisseurs cryogéniques, Thierry Trollier ne cache pas l’intérêt qu’Air Liquide DTA porte aujourd’hui 5 Technique Pour piéger les effluents de type Composés Organiques Volatils, les industriels recherchent des solutions innovantes et économiques. Air Liquide propose une solution originale Une cartouche d’adsorption enroulée et une autre plissée. COV et tissus de carbone activés TCA : en aval ou en amont, c’est selon L es industriels le savent bien : l’élimination des COV(1) est une priorité dans la lutte contre les émissions gazeuses polluantes et – protocole de Kyoto oblige – la réglementation se fait de plus en plus draconienne. Pour relever ce défi, le choix existe entre plusieurs technologies, chacune étant plus ou moins adaptée à chaque procédé industriel, selon la nature, les débits et les concentrations en COV des effluents à traiter. Fort de son expertise en cryogénie, Air Liquide a mis au point une technique propre et compétitive : la cryocondensation (lire encadré). La gamme Voxal Cryo est utilisable pour des débits allant jusqu’à 1 500 Nm3 /h, des concentrations en COV supérieures à 0,5 % du volume d’effluent, lorsque les températures de condensation sont inférieures à - 30 °C. Un procédé breveté En vue d’élargir son offre (traiter des débits plus importants ou obtenir de plus faibles concentrations), Air Liquide s’est intéressé de près dès 2001 aux travaux de Pierre Le Cloirec et Albert Subrenat, à l’École des Mines de Nantes (2) . Le procédé mis au point est basé sur l’adsorption des COV par des tissus de carbone activés (TCA). Leur structure fibreuse se traduit par d’importantes surfaces d’échanges externes, donc une forte capacité d’adsorption vis-à-vis d’une Sylvain Payard, responsable de projet à Air Liquide DTA, devant un ensemble de trois unités d’adsorption disposées en parallèle. Chacune est équipée de deux cartouches TCA disposées en série. L’ensemble est relié aux cryo-condenseurs situés juste derrière et au-dessus. Au fond et à droite, la cuve d’azote liquide qui permet d’alimenter l’ensemble des équipements. 6 large gamme de solvants. Lorsqu’ils sont saturés en COV, les tissus sont régénérés par effet joule. Une fois le procédé qualifié, deux types de filtres TCA à faible encombrement ont été conçus. Le plus simple appelé “cartouche enroulée” permet de satisfaire des débits inférieurs à 100 Nm3 /h, alors que la cartouche dite “plissée” permet de traiter jusqu’à 500 Nm 3 /h. La masse adsorbée dépend de la nature du COV : elle varie en général de 5 à 20 %. Constituée de 2 kg de tissu, chaque cartouche peut piéger jusqu’à 400 g de solvant. Évidemment, toute installation est taillée sur mesure en fonction du procédé industriel. Selon la nature des COV à adsorber et le débit de l’effluent à traiter, Pierre Le Cloirec et Albert Subrenat définissent la nature des cartouches à mettre en œuvre, leur nombre et leur arrangement (série ou parallèle) dans les carters. Pré et post-traitement Ces équipements commercialisés sous le nom générique de Voxal TCA sont complémentaires des cryocondenseurs VOXAL Cryo. En effet, dans le cas où la réglementation impose des normes de rejets très strictes, les filtres TCA peuvent être utilisés en post-traitement d’un système récupératif par condensation (voir schéma ci-contre). Après son passage dans le cryo-condenseur, l’effluent chargé en COV est acheminé vers les adsorbeurs qui parachèvent l’abattement. Durant la phase de régénération, un faible flux d’azote Technique permettant d’associer deux technologies : la cryo-condensation et l’adsorption sur tissus de carbone activés. La nature fibreuse du tissu de carbone activé procure d’importantes surfaces d’échanges. gazeux traverse le tissu de l’intérieur vers l’extérieur, emportant au passage les COV vaporisés par effet joule. Hautement chargé en solvants facilement condensables, l’effluent est réacheminé vers le cryo-condenseur pour piéger les COV sous forme liquide ou solide. Ceux qui ne le sont pas retournent vers le VOXAL TCA… Le cycle adsorption-désorption est en marche. Il est également possible d’utiliser les VoxaL TCA en prétraitement d’un Voxal Cryo. Ceci est particulièrement intéressant dans le cas d’un effluent au débit élevé (jusqu’à 5 000 Nm3 /h) mais disposant d’une faible concentration en COV (quelques centaines de mg/m 3 ). Dans ce cas, les Voxal TCA ont pour mission de concentrer la teneur en COV de l’effluent, et ce pour faciliter la cryo-condensation. L’avantage n’est pas négligeable : la quantité d’effluents à refroidir étant moindre, ceci conduit à installer en aval un cryo-condenseur plus compact, à diminuer les consommations en azote liquide, et donc à réduire les coûts d’investissement et opératoires. Adoptés au départ pour les associer en post-traitement aux Voxal Cryo et permettre aux industriels de satisfaire une réglementation stricte en matière de rejets dans l’atmosphère, les VOXAL TCA permettent aujourd’hui à Air Liquide DTA d’élargir son offre en épuration pour des volumes d’effluents importants mais à teneur réduite en solvants. (1) COV : Composés Organiques Volatils. Exemples : dichlorométhane, benzène, hydrocarbures, esters, aldéhydes, cétones, alcools… (2) Ces travaux ont fait l’objet du dépôt d’un brevet en 2001, et d’un contrat de licence avec Air Liquide DTA en 2006. Contact : [email protected] Principes du cryo-condenseur TM TCA (Post traitement) VOXAL Un cryo-condenseur est un échangeur de chaleur fonctionnant à basse VOXAL™ Réchauffeur Gaz température. L’effluent gazeux issu du procédé industriel pénètre à Filtre - TCA Azote azote VOXAL™ épuré Gaz épu gazeux l’intérieur d’une calandre, puis chemine à travers une série de chicanes, Cryo condenseur Azote Gazeux autour d’un faisceau tubulaire à ailettes dans lequel circule de l’azote liquide (-196 °C). La température intérieure de la calandre est réglée en fonction de la concentration tolérée pour les COV à piéger. Quand Azote ces liquide Azote derniers atteignent leur point de rosée, ils se liquéfient sur les surfaces liquide d’échange, puis rejoignent un réservoir où ils sont stockés avant d’être A B récupérés ou détruits. Parfois, au contact des parois froides, certains effluents passent directement de l’état gazeux à l’état solide et se fixent sur les surfaces d’échange. Pour compenser ce phénomène de bouchage, chaque cryo-condenseur est donc régulièrement régénéré. L’opération se fait grâce à l’injection Effluents Atm os Effluents d’azote gazeux chaud dans le faisceau tubulaire, provoquant ainsi la Atmosphère Q = 100 à 1000 Nm3/h fonte des cristaux qui rejoignent alors le réservoir sous forme liquide.C >10 g/Nm3 Résea Pour traiter un flux continu, deux cryo-condenseurs fonctionnent Réseau d'azote en alternance : pendant que l’un est en mode piégeage, l’autre se Condensats Condensats régénère(1). Stockage Condensats À noter : pour atteindre des températures très basses (de l’ordre de Principe d’une installation de cryo-condensation (VOXAL Cryo) -120 à -140 °C), il est parfois nécessaire de mettre en œuvre plusieurs World leader in industrial and medical gase associée — en post-traitement – à une installation d’adsorption des étages de cryo-condenseurs. COV sur tissus de carbone activés (VOXAL TCA). Pour en savoir plus, lire l’article : Des COV pris au piège de Finorga (Le Cryoscope nº 31, pages 6 et 7). 7 (1) Ce principe de régénération par injection d’azote gazeux est également applicable pour les VOXAL TCA. Parole d’expert Depuis 30 ans, DTA fabrique les réservoirs cryogéniques pour la fusée Ariane. C’est dire l’expérience accumulée par le site de Sassenage dans le cadre de ce programme. Aujourd’hui, les commandes s’accélèrent. Pour assurer des cadences de fabrication jamais réalisées sur Ariane 5, DTA s’est remise en cause et a installé sur le site une organisation innovante et motivante. Récit par l’auteur, Louis Sentis. Organisation, motivation, communication : le fil d’Ariane Quelle est la contribution de DTA pour le projet Ariane ? DTA participe au programme Ariane depuis son origine. Les avancées technologiques nées de cette aventure sont prodigieuses : super-isolation, soudage de précision, équipement des pas de tirs, mise au point de bancs d’essais moteurs, conception du sous-système hélium liquide (SSHel)*… et, bien sûr, fabrication des centaines de réservoirs du lanceur. En 2005, Astrium-ST nous a commandé 21 réservoirs oxygène et 30 SSHel pour Ariane 5. En 2007, ce sont 35 réservoirs et 35 SSHel qui sont demandés par Arianespace. Nous ne pouvions plus nous contenter de la cadence de fabrication de routine : deux réservoirs d’oxygène et quatre SSHel chaque année. Il a fallu créer une nouvelle organisation. Concrètement, quelle est donc cette nouvelle organisation ? Jusqu’à présent, les intervenants au programme Ariane étaient dispersés sur le site : d’un côté le bureau d’études, de l’autre les services achat, ailleurs l’atelier, à l’opposé la gestion de projet ou encore la qualité… L’organisation était ainsi faite, service par service. Cela fonctionne très bien pour certains programmes. Pas pour Ariane. Il faut dire que l’on dénombre 1 000 opérations sur la totalité de notre contribution à un lanceur ! Pour que les intervenants dédiés au programme travaillent ensemble, un plateau projet a été mis en place. Huit personnes – le chargé d’affaire, l ’i n g é n i e u r système, le chef d’ate- lier, le préparateur des opérations, le responsable logistique, le technicien méthodes et les deux agents qualité – ont déménagé dans les mêmes locaux, se consacrant à Ariane. Juste à côté, dans l’atelier, 30 opérateurs sont dédiés à la fabrication. Les anciens forment les nouveaux sur les spécificités de ce projet exigeant. Nous avons créé un esprit d’équipe autour de ce programme, informant les techniciens du devenir sur le lanceur, des produits qu’ils fabriquent, relayant les retours des clients, mettant en place des indicateurs qui améliorent nos performances… Avec quels résultats ? Les acteurs du programme sont plus que jamais motivés. Ils ont plaisir à travailler ensemble. Résultat : alors qu’hier nous produisions deux réservoirs et quatre SSHel par an, aujourd’hui nous fabriquons six réservoirs et six SSHel. Demain, dès l’année prochaine, ce seront neuf de chaque. À ce rythme, nous aurons livré en 2009 tous les réservoirs et tous les SSHel du lot PA, commandé en 2005, et en 2014 le lot PB, négocié cette année. *Le SSHel fournit l’hélium nécessaire au maintien de la pression du réservoir oxygène de l’étage principal cryotechnique d’Ariane 5. Une équipe soudée pour le programme Ariane. Louis Sentis à l'extrême gauche. Contact : [email protected] Le CRYOSCOPE est publié par la Division Techniques Avancées d’Air Liquide • BP 15 • 38360 Sassenage • Tél. : +33 (0) 4 76 43 62 11 • Fax : +33 (0) 4 76 43 62 71 • E. mail : [email protected] • Directeur de la publication : Didier Magnet • Coordination : Sébastien Lefèvre • Éditeurs délégués : 2ème Communication — Groupe Publicis • 22, rue Seguin • 69286 Lyon CEDEX 02 • Tél. +33 (0) 4 72 41 64 84 • Photos : Air Liquide, Université de Bristol, DCNS, DR • Impression : Imprimerie Lamazière • 165, avenue Franklin-Roosevelt • 69153 Décines • ISSN 1270-4369 • Dépôt légal à parution • Novembre 2007.
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