L`étude CHARM - Cardiologie actualités
Transcription
L`étude CHARM - Cardiologie actualités
Cardiologie RAPPORT DE LA DIVISION DE CARDIOLOGIE S T. M I C H A E L ’ S H O S P I T A L , U N I V E R S I T É D E T O R O N T O e ST. MICHAEL’S HOSPITAL A teaching hospital affiliated with the University of Toronto UNIVERSITY OF TORONTO e al a ci u .c es èm lle pé e a tes tiv th ve s sit ali osi ce ou on e tu p r N ati otr eac dia su t n i s t en z log de oin és ite io r rP pr is ard nne we V c o o w. si s P i wwur v que i po gog da pé Leading with Innovation Serving with Compassion Actualités scientifiques MC Traitement complet des patients présentant une fraction d’éjection faible et préservée – L’étude CHARM (Candesartan in Heart Failure – Assessment of Reduction in Mortality and Morbidity) Présenté initialement par : C.B. Granger, M.D., J.J. V. McMurray, M.D., S. Yusuf, M.D. et M.A. Pfeffer, M.D. Présentation à une réunion hotline et à un symposium satellite du Congrès 2003 de la Société européenne de cardiologie 30 août au 3 septembre 2003 Présenté et commenté par : GORDON MOE, M.D. Le pronostic des patients atteints d’insuffisance cardiaque congestive (ICC) s’est amélioré au cours de la dernière décennie en raison, en partie, de l’application des résultats de plusieurs études cliniques de référence sur l’ICC. Cependant, presque toutes ces études cliniques étaient axées sur des patients présentant une fraction d’éjection du ventricule gauche (FÉVG) réduite. Dans la pratique clinique, un grand nombre de patients atteints d’ICC ont une FÉVG préservée, pour laquelle on ne connaît pas de traitement efficace fondé sur l’expérience clinique. De plus, un nombre considérable de patients ne tolèrent pas les inhibiteurs de l’enzyme de l’angiotensine (IECA), le fondement du traitement de l’ICC avec une FÉVG réduite. Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA) inhibent le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) selon un mécanisme pharmacologiquement distinct et l’association des ARA et des IECA est théoriquement bien fondée chez les patients atteints d’ICC due à une FÉVG réduite. Le programme CHARM (Candesartan in Heart Failure – Assessment of Reduction in Mortality and morbidity) est l’étude la plus importante jamais réalisée pour évaluer l’utilisation d’un ARA, le candésartan, chez un large éventail de patients atteints d’ICC, y compris ceux présentant une FÉVG réduite et préservée et ceux qui ne tolèrent pas les IECA. Dans ce numéro de Cardiologie – Actualités scientifiques, nous présenterons les tout derniers résultats de l’étude CHARM et examinerons leurs implications cliniques. Étant donné le vieillissement de la population, la prévalence et l’incidence de l’ICC augmente au Canada et dans les autres pays, et l’on prédit d’autres augmentations au cours de la prochaine décennie1-4. Par conséquent, la mortalité élevée et la morbidité importante associée à l’ICC sont devenues des questions de santé publique majeures1,2,4,5, le traitement des patients atteints d’ICC représentant une partie importante des dépenses de soins de santé6-9. Fort heureusement, pour la première fois, il existe un nombre croissant de données indiquant que la Division de cardiologie Duncan J. Stewart, M.D. (chef) Gordon W. Moe, M.D. (rédacteur) David H. Fitchett, M.D. (rédacteur adjoint) Juan C. Monge, M.D. (rédacteur adjoint) Beth L. Abramson, M.D. Warren Cantor, M.D. Luigi Casella, M.D. Robert J. Chisholm, M.D. Chi-Ming Chow, M.D. Paul Dorian, M.D. Michael R. Freeman, M.D. Vienne, Autriche mortalité chez les patients atteints d’ICC s’est améliorée au cours des dernières décennies9,10. Cette amélioration est due, dans une grande mesure, à l’application des résultats de plusieurs études de référence, dont la plupart impliquait l’utilisation des IECA et des bêta-bloquants11-16. Cependant, malgré ces progrès, la mortalité et la morbidité des patients atteints d’ICC demeurent élevées. Sur la base des données concluantes provenant d’études cliniques, les IECA sont devenus le traitement de référence des patients atteints d’ICC et ayant une FÉVG réduite. Cependant, de nombreux patients ne tolèrent pas les IECA en raison de leurs effets indésirables, principalement la toux17. En outre, on reconnaît maintenant qu’un grand nombre de patients atteints d’ICC ont une fonction systolique du VG préservée18-20. Les patients atteints d’ICC et ayant une FÉ préservée sont généralement plus âgés et, comme chez les patients atteints d’ICC systolique, la prévalence de la mortalité et de la morbidité est élevée. Cependant, contrairement aux patients présentant une altération de la fonction systolique du VG, on n’a identifié aucun traitement efficace modifiant le pronostic chez ces patients. On a suivi plusieurs approches dans la recherche d’un traitement plus efficace et mieux toléré chez les patients atteints d’ICC. Une approche consiste à utiliser des ARA21. L’inhibition du récepteur de type 1 de l’angiotensine II (AT1) fournit un mécanisme pharmacologiquement distinct pour inhiber le SRAA et en fait, confère l’avantage théorique d’un blocage plus complet de l’action de l’angiotensine II. L’existence de voies non ECA-dépendantes implique que l’angiotensine II peut être produite à partir de l’angiotensine I, même en présence des IECA22,23. D’autres avantages théoriques qui peuvent être conférés par les ARA comprennent les avantages d’une stimulation « non compensée » des récepteurs de type 2 de l’angiotensine II (AT2) qui, pense-t-on, produisent des effets opposés à ceux de la stimulation des récepteurs AT1. En revanche, les ARA ne potentialisent pas la bradykinine dans la même mesure que les IECA, un effet qui, pense-t-on, contribue aux effets bénéfiques des IECA25,26, mais provoquent également certains de leurs effets indésirables. Jusqu’à récemment, seulement deux études prospectives, randomisées et contrôlées de grande envergure sur les ARA dans l’ICC ont été rapportées, à savoir l’étude ELITE II (Evaluation of Losartan in the Elderly)27 et l’étude Val-HeFT (Valsartan in Heart Failure)28. Bien que toutes Shaun Goodman, M.D. Anthony F. Graham, M.D. Robert J. Howard, M.D. Stuart Hutchison, M.D. Victoria Korley, M.D. Michael Kutryk, M.D. Anatoly Langer, M.D. Howard Leong-Poi, M.D. Iqwal Mangat, M.D. Thomas Parker, MD Trevor I. Robinson, M.D. Bradley H. Strauss, M.D. St. Michael’s Hospital, 30 Bond St., Suite 7049, Queen Wing, Toronto, Ontario M5B 1W8 Télécopieur : (416) 864-5941 Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de la Division de Cardiologie, St. Michael’s Hospital, Université de Toronto, du commanditaire de la subvention à l’éducation ou de l’éditeur, mais sont celles de l’auteur qui se fonde sur la documentation scientifique existante. On a demandé à l’auteur de révéler tout conflit d’intérêt potentiel concernant le contenu de cette publication. La publication de Cardiologie, Actualités scientifiques est rendue possible grâce à une subvention à l’éducation sans restrictions. Figure 1 : Plan du programme CHARM • Ne reçoit pas d’IECA en raison d’une intolérance antérieure définie comme la décision d’arrêter le traitement en raison d’un événement indésirable lié au traitement dont la cause spécifique a été classifiée • IC symptomatique (classes II-IV). 3 études comparant le candésartan au placebo chez des patients atteints d’insuffisance cardiaque symptomatique CHARM Alternative CHARM Added CHARM Preserved N = 2028 FÉVG ≤ 40 % Intolérant aux IECA N = 2548 FÉVG ≤ 40 % Traité avec un IECA N = 3025 FÉVG = > 40 % Traité/non traité avec un IECA CHARM-Added • FÉVG ≤ 40 % dans un délai de 6 mois • Symptômes de la classe III ou IV de la NYHA ou, si le patient appartient à la classe II, doit avoir été hospitalisé pour une cause cardiaque au cours des 6 derniers mois. • Dose constante d’un IECA pendant ≥ 30 jours Paramètre primaire pour chaque étude : Mortalité cardiovasculaire ou hospitalisation pour insuffisance cardiaque CHARM-Preserved deux aient fourni des renseignements très importants concernant l’utilisation des ARA dans l’ICC, de nombreuses questions demeuraient sans réponse. Par exemple, dans l’étude ELITE II, l’ARA le losartan n’était pas plus efficace que l’IECA le captopril27. Dans l’étude Val-HeFT, l’ajout de l’ARA le valsartan au traitement de fond, comprenant des IECA, a réduit la mortalité et les hospitalisations pour ICC combinées. La réduction de ce paramètre primaire combiné était due principalement à une réduction des hospitalisations pour insuffisance cardiaque). Cependant, une analyse de sous-groupe a posteriori a indiqué une interaction indésirable possible entre les IECA, les bêta-bloquants et les ARA28. L’étude CHARM (Candesartan in Heart Failure-Assessment of Reduction in Mortality and Morbidity) était donc conçue comme un programme pour fournir des renseignements cliniques définis et quantitatifs sur le rôle de l’ARA le candésartan cilexitil dans le traitement d’un large éventail de patients atteints d’ICC. Le candésartan est un ARA à longue durée d’action se liant au récepteur de façon soutenue29-31. La justification et le plan de l’étude CHARM ont été publiés antérieurement32 et étaient fondés sur la réponse à trois importantes questions dans l’ICC : • L’addition d’un ARA à un inhibiteur de l’ECA confère-t-elle une protection plus efficace qu’un IECA seul chez les patients atteints d’ICC et de dysfonction systolique ? • Les ARA ont-ils un effet protecteur plus important que le placebo chez les patients atteints d’ICC systolique qui sont intolérants aux IECA ? • Un ARA protège-t-il les patients atteints d’ICC dont la fonction systolique du VG est préservée ? Plan de l’étude Afin de vérifier si le candésartan réduirait la mortalité cardiovasculaire (CV) ou l’hospitalisation pour ICC, le programme CHARM a identifié prospectivement 3 groupes distincts : CHARM Alternative, CHARM-Added et CHARM-Preserved (figure 1). On notera que chacune des trois études avait une efficacité statistique suffisante pour détecter un impact du candésartan sur le paramètre primaire (mortalité CV et hospitalisation pour ICC). Les critères d’inclusion courants pour le programme CHARM étaient : âge ≥ 18 ans et ICC des classes II à IV de la New York Heart Association (NYHA) pendant ≥ 4 semaines. Dans les trois études, la dose initiale était de 4 ou 8 mg de candésartan une fois par jour ou un placebo correspondant. La dose du médicament à l’étude était doublée toutes les deux semaines jusqu’à la dose cible de 32 mg une fois par jour (dose moyenne de 24 mg). La répartition aléatoire dans chacune des études dépendait de la FÉVG et de la tolérance aux IECA. Les critères d’inclusion spécifiques aux études étaient les suivants : CHARM-Alternative • FÉVG ≤ 40 % dans un délai de 6 mois • FÉVG > 40 % • Antécédents d’hospitalisation pour une cause cardiaque • Déclaration par les investigateurs que les signes et les symptômes des patients étaient principalement dus à l’ICC. • Classes II-IV de la NYHA pendant au moins 4 semaines. Initialement, dans l’étude CHARM-Preserved, l’utilisation des IECA était l’un des critères d’exclusion. Cependant, après les résultats de l’étude HOPE (Heart Outcome Prevention of Events)33, le protocole a été modifié pour permettre un traitement concomitant avec un IECA si le patient répondait aux critères de l’étude HOPE. L’ensemble du programme CHARM avait également une efficacité statistique suffisante pour détecter si le candésartan réduirait le paramètre primaire (mortalité totale) dans la population globale des patients atteints d’ICC symptomatique en utilisant une analyse des trois études regroupées. Les principaux paramètres secondaires étaient les suivants32 : • Mortalité CV, hospitalisation pour ICC ou infarctus du myocarde (IM) non mortel • Mortalité CV, hospitalisation pour ICC, IM non mortel ou accident vasculaire cérébral • Mortalité CV, hospitalisation pour ICC, IM non mortel, accident vasculaire cérébral ou interventions de revascularisation coronarienne • Mortalité toutes causes et hospitalisation toutes causes • Chacun des éléments individuels des paramètres mixtes ci-dessus. D’autres paramètres spécifiés au préalable comprenaient la survenue du diabète et des paramètres spécifiés par les investigateurs. Le programme CHARM a sélectionné 13 202 patients admissibles et a randomisé ultérieurement 7601 patients provenant de 618 centres dans 26 pays. Résultats Les résultats de chacune des études, ainsi que de l’ensemble du programme CHARM, ont été publiés en ligne le 1er septembre 20033437 . Entre mars 1999 et mars 2001, 7601 patients ont été randomisés. Le suivi moyen pour l’ensemble du programme était de 37,7 mois. Les données démographiques de base du programme CHARM ont été publiées antérieurement39 et des caractéristiques de base sélectionnées sont présentées dans le tableau 1. Comparativement aux deux autres études, les patients dans l’étude CHARM-Preserved étaient plus âgés, comprenaient un taux plus élevé de femmes et étaient plus souvent atteints d’hypertension. Inversement, la fréquence des antécédents d’IM était moins élevée. Les diurétiques étaient les agents les plus fréquemment prescrits dans les trois études. Les bêta-bloquants ont été utilisés chez plus de 50 % des patients, alors que les antagonistes des récepteurs de l’aldostérone ont été utilisés chez environ 20 % des patients atteints de dysfonction systolique. Le traitement hypolipidémiant et l’aspirine étaient également utilisés chez un nombre élevé de patients. Cardiologie Actualités scientifiques Tableau 1 : Caractéristiques de base des patients dans le programme CHARM Figure 3 : CHARM-Alternative : paramètres secondaires Valeur p Candésartan Placebo Toutes les Alternative Added Preserved études (n=2028) (n=2548) (n=3023) (n=7599) Âge moyen (années) Sexe féminin (%) TAS/TAD (mm Hg) FÉVG Classe II de la NYHA (%) III (%) IV (%) Antécédents d’IM (%) Hypertension (%) Diabète (%) Fibrillation auriculaire (%) Utilisation des IECA (%) Bêta-bloquants (%) Spironolactone (%) Digoxine (%) Diurétiques (%) AAS (%) Agent hypolipidémiant (%) 67 32 130/77 0,30 48 49 4 62 50 27 25 0 55 24 46 86 58 41 64 21 125/75 0,28 24 73 3 56 48 30 26 100 56 17 58 90 52 41 67 40 136/78 0,54 61 38 2 44 64 28 29 19 56 12 22 75 58 42 66 32 131/77 0,39 45 52 3 53 55 28 27 41 55 17 43 84 56 41 TAS/TAD = tensions artérielles systolique/diastolique; FÉVG = fraction d’éjection du ventricule gauche; IM = infarctus du myocarde; NYHA = New York Heart Association CHARM-Alternative Dans cette étude, 2028 patients atteints d’ICC et présentant une FÉVG réduite qui étaient intolérants aux IECA ont été assignés au hasard au candésartan (n = 1013) ou à un placebo (n = 1015). Deux patients dans le groupe candésartan et 1 patient dans le groupe placebo ont été perdus de vue. Les raisons indiquées de l’intolérance aux IECA étaient la toux chez 70 % et 74 %, la dysfonction rénale chez 13 % et 10 % et l’angioœdème/anaphylaxie chez 4 % et 4 % des groupes candésartan et placebo, respectivement. Le suivi moyen était de 33,7 mois. Les données pour le paramètre primaire – mortalité CV et hospitalisation pour ICC – sont indiquées dans la figure 2. Le candésartan a réduit ce paramètre mixte de 23 %. Cette réduction était plus significative après un ajustement covarié planifié à l’avance en fonction des variables de base préspécifiées qui sont connues pour influer sur le pronostic. Les % de patients Figure 2 : CHARM-Alternative : paramètre primaire – Mortalité CV ou hospitalisation pour ICC 50 RRR = 23 % 40 NNT = 14 406 (40 %) Placebo 334 (33 %) 30 Candésartan 20 10 Probabilité 0,77 (IC à 95 % 0,67-0,89), p = 0,0004 Probabilité ajustée 0,70, p < 0,0001 0 0 Nombre à risque Candésartan 1013 Placebo 1015 1 2 929 887 831 798 RRR = réduction du risque relatif NNT = nombre nécessaire à traiter 3 3,5 ans 434 122 427 126 Mortalité CV 219 252 Hosp. pour ICC 207 286 Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM 353 420 Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM, ACV Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM, ACV, revasc. 369 396 0.85 0.072 0.68 <0.0001 0.78 0.0007 0.80 432 0.001 0.81 456 0.6 0.8 0.002 1.0 1.2 1.4 Candésartan Probabilité Placebo supérieur supérieur courbes de survie des deux groupes se sont séparées de façon précoce (3 à 6 mois) après la randomisation et sont demeurées pratiquement parallèles durant toute la période de suivi. Les données pour les paramètres secondaires sont indiquées dans la figure 3. Le candésartan a réduit significativement tous les paramètres mixtes ainsi que l’hospitalisation pour ICC. On a enregistré 265 décès de toutes causes dans le groupe candésartan, et 296 dans le groupe placebo (probabilité non ajustée 0,87 (0,74-1,03), p = 0,11 ; ajustement covarié 0,83 (0,70-0,99), p = 0,033). Le nombre de patients admis à l’hôpital pour ICC signalé par les investigateurs et le nombre total d’admissions à l’hôpital pour ICC étaient significativement moins élevés dans le groupe candésartan. L’effet du candésartan sur la mortalité CV et l’hospitalisation pour ICC concordait généralement dans les sous-groupes spécifiés au préalable. L’angio-œdème est survenu chez 3 patients recevant le candésartan et il n’est survenu chez aucun des patients recevant le placebo. Dans aucun des trois cas, il a entraîné une menace pour la vie et dans deux cas, les patients ont continué à prendre le candésartan sans récidive. Dans les trois cas, il s’agit de patients qui avaient des antécédents d’intolérance aux IECA en raison d’un angio-œdème. Ainsi, l’angio-œdème qui nécessitait l’arrêt du candésartan n’est survenu que chez 1 des 39 patients qui avaient des antécédents d’angio-œdème associés à la prise d’IECA. CHARM-Added Dans cette étude, 2548 patients ont été assignés au hasard au candésartan (n = 1276) ou à un placebo (n = 1272). Trois patients dans le groupe recevant le candésartan et 1 patient dans le groupe recevant le placebo ont été perdus de vue. La durée médiane du suivi était de 41 mois. Les investigateurs ont signalé que 96 % des patients recevaient une dose optimale d’IECA, par ex. la dose quotidienne moyenne pour l’énalapril était de 16,8 mg dans le groupe candésartan et de 17,2 mg dans le groupe placebo. On notera que 55 % des patients étaient traités avec des bêtabloquants au départ et 17 % avec la spironolactone. À la fin de l’étude, 64 % et 68 % des patients dans les groupes candésartan et placebo, respectivement, recevaient des bêta-bloquants. Les données pour le paramètre primaire, la mortalité CV et l’hospitalisation pour ICC, sont indiquées dans la figure 4. Le candésartan a réduit ce paramètre mixte de 15 %. Les paramètres secondaires ont tous été significativement réduits et sont indiqués dans la figure 5. Le nombre de patients hospitalisés pour ICC signalé par les investigateurs et le nombre d’hospitalisations pour ICC étaient significativement réduits. La mortalité toutes causes était de 30 % dans le groupe candésartan et de 32 % dans le groupe placebo, avec une tendance à une réduction avec le candésartan (probabilité non ajustée 0,89 (0,77-1,02), p = 0,086, ajusté p = 0,105). Le candésartan a réduit le risque de mortalité CV ou d’admission pour ICC dans tous les sous-groupes spécifiés à l’avance. En particulier, le candésartan a réduit le risque de survenue du paramètre Cardiologie Actualités scientifiques Figure 4 : CHARM-Added : paramètre primaire – Mortalité CV ou hospitalisation pour ICC 30 RRR = 15 % 538 (42 %) 483 (38 %) Placebo 40 NNT = 23 30 % de patients % de patients 50 Figure 6 : CHARM-Preserved : Paramètre primaire – Mortalité CV ou hospitalisation pour ICC Candésartan 20 10 0 Nombre à risque Candésartan 1276 Placebo 1272 1 2 1176 1136 1063 1013 3 Candésartan 15 10 5 Probabilité 0,89 (IC à 95 %,0,77-1,03), p = 0,118 Probabilité ajustée 0,86, p < 0,051 0 0 Nombre à risque Candésartan 1514 Placebo 1509 3,5 ans 948 457 906 422 primaire chez les patients, qu’ils aient pris ou non des bêta-bloquants ou la dose recommandée d’IECA (définie comme le captopril 150 mg, l’énalapril 20 mg, le lisinopril 20 mg ou le périndopril 4 mg, tous une fois par jour). Les médicaments à l’étude ont été bien tolérés. Plus de 75 % des patients prenaient encore le médicament à l’étude à la fin de l’étude. Bien que les effets indésirables tels que l’hyperkaliémie et un taux accru de créatinine aient été plus fréquents dans le groupe candésartan, l’incidence globale de ces effets indésirables était encore excessivement faible. CHARM-Preserved Dans cette étude, 3023 patients atteints d’ICC de la classe II-IV de la NYHA et dont la FÉ était > 40 % ont été assignés au candésartan (n = 1514) ou à un placebo (1509) (pour 2 patients, il n’y avait pas de données après la randomisation). Deux patients dans le groupe candésartan et 1 patient dans le groupe placebo ont été perdus de vue. La durée moyenne du suivi était de 36,6 mois. Au départ, 20 % et 19 % des patients dans les groupes candésartan et placebo, respectivement, recevaient des IECA. Les données sur le paramètre primaire (mortalité CV et hospitalisation pour ICC) sont indiquées dans la figure 6. Le taux annualisé des événements était de 8,1 % et de 9,1 % dans les groupes candésartan et placebo, respectivement. La réduction du risque relatif de 11 % n’était pas significative. Après ajustement en fonction des variables de base, la réduction du risque relatif était de 14 %, un taux dont la signification statistique était limite. Les données concernant les paramètres secondaires sont indiquées dans la figure 7 et les résultats sont généralement similaires à ceux pour le paramètre primaire. Le nombre de patients hospitalisés pour ICC une fois, plus d’une fois et le nombre total d’hospitalisations pour ICC étaient 1 2 3 1458 1441 1377 1359 significativement moins élevés dans le groupe candésartan. Une analyse additionnelle spécifiée à l’avance était la survenue du diabète. Quarante pour cent (40 %) moins de patients ont fait l’objet d’un diagnostic de diabète d’apparition nouvelle dans le groupe candésartan que dans le groupe placebo (probabilité 0,60, (0,410,86), p = 0,005). CHARM – Programme global Dans l’ensemble du programme, 7601 patients ont été randomisés, pour 2 patients, il n’y avait pas de données, 3803 patients ont été assignés au candésartan (dont 7 ont été perdus de vue) et 3796 ont été assignés au placebo (dont 3 ont été perdus de vue). Dans l’ensemble du programme CHARM (comprenant les 3 études), il n’y avait qu’un total de 10 patients perdus de vue sur les 7601, ce qui est extrêmement peu. Le paramètre primaire défini à l’avance pour l’ensemble du programme était la mortalité toutes causes. Les résultats sont indiqués dans la figure 8 ; 886 (23 %) dans le groupe candésartan et 945 (25 %) dans le groupe placebo sont décédés, (probabilité 0,91 (0,83-1), p = 0,055), probabilité ajustée 0,90 (0,82-0,99), p = 0,032). Les taux de mortalité annuelle étaient de 8,1 % et de 8,8 % dans les groupes candésartan et placebo, respectivement. La réduction de la mortalité était due presque exclusivement à une réduction de la mortalité CV (probabilité 0,88 (0,79-0,97), p = 0,012 ; probabilité ajustée 0,87 (0,78-0,96), p = 0,006). La mortalité CV et l’hospitalisation combinées dans l’ensemble du programme ont été réduits de 16 %, p < 0,0001) (figure 9). On a noté également un nombre significativement réduit d’admissions à l’hôpital pour ICC signalées par les investigateurs. Figure 7 : CHARM-Preserved : Paramètres primaires et secondaires Valeur p ajustée Valeur p covariée Candésartan Placebo Valeur p Mortalité CV 302 347 Hosp. pour ICC 309 356 Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM, ACV Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM, ACV, revasc. 495 512 548 0,84 0,029 0,83 0,014 0,85 550 0,010 0,87 559 0,020 0,87 596 0,6 0,8 0,015 1,0 1,2 3,5 ans 833 182 824 195 Figure 5 : CHARM-Added : Paramètres secondaires Candésartan Placebo 366 (24 %) 333 (22 %) Placebo NNT = 43 20 Probabilité 0,85 (IC à 95 %,0,75-0,96), p = 0,011 Probabilité ajustée 0,85, p < 0,010 0 RRR = 11 % 25 Mortalité CV, hosp. pour ICC 333 – Mortalité CV 170 170 – Hosp. pour ICC Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM 241 365 276 399 Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM, ACV 388 Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM, ACV, revasc. 460 1,4 Candésartan Probabilité Placebo supérieur supérieur Cardiologie Actualités scientifiques 0,89 366 0,118 0,051 0,918 0,072 0,635 0,047 0,126 0,051 0,078 0,037 0,123 0,13 0,99 0,85 0,90 0,88 429 0,91 497 0,8 1,0 1,2 Candésartan Probabilité Placebo supérieur supérieur Figure 8 : CHARM-Overall : Paramètre primaire – Mortalité toutes causes 35 RRR = 9 % 30 % de patients Tableau 2 : Comparaison des caractéristiques des patients et paramètres sélectionnés des études CHARM-Added et Val-HeFT28 945 (24,9 %) 886 (23,3 %) NNT = 63 Placebo 25 20 Candésartan 15 10 5 Probabilité 0,91 (IC à 95 %,0,83-1,00), p = 0,055 Probabilité ajustée 0,90, p < 0,032 0 0 Nombre à risque Candésartan 3803 Placebo 3796 1 2 3563 3464 3271 3170 3 3,5 ans 2215 761 2157 743 Pour l’ensemble du programme, les cas de diabète nouvellement diagnostiqués étaient significativement réduits (probabilité 0,78 (0,64-0,96), p = 0,02). Discussion CHARM-Alternative Sur la base du registre SPICE (Study of Patients Intolerant of Converting Enzyme Inhibitors) (nombre total de patients = 9580)17, chez les patients atteints d’ICC que l’on jugeait pouvoir recevoir un IECA, 20 % n’ont pas reçu de traitement en raison d’une intolérance aux IECA chez 9 % (862) de ce total. Le programme CHARMAlternative visait spécifiquement à répondre aux besoins de ces patients et est donc la seule étude contrôlée avec placebo sur un ARA chez des patients atteints d’ICC présentant une intolérance aux IECA. On notera que la réduction de 23 % du risque relatif de mortalité CV et d’hospitalisation pour ICC était étonnamment similaire à la réduction de 26 % signalée avec la comparaison entre l’IECA et le placebo dans l’étude SOLVD (Study of Left Ventricular Dysfunction)16. Les données actuelles concordent également avec l’analyse a posteriori d’un sous-groupe de 366 patients qui ne recevaient pas d’IECA dans l’étude Val-HeFT qui a révélé une réduction du risque relatif relativement importante avec le vaslartan en ce qui concerne le paramètre mixte (mortalité et morbidité)30. Cependant, les données de l’étude Val-HeFT doivent être interprétées à la lumière du fait que l’on n’a pas déterminé clairement pourquoi ces 366 patients ne recevaient pas d’IECA et en reconnaissant les limites de cette analyse de sous-groupe a posteriori. Cependant, la totalité des données appuient actuellement fermement la substitution d’un ARA à un IECA Figure 9 : CHARM-Overall : Paramètres secondaires mixtes Candésartan Placebo Mortalité CV 691 769 Hosp. pour ICC 757 918 Mortalité CV, hosp. pour ICC Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM 1150 1310 1213 1369 Mortalité CV, hosp. pour ICC, IM, ACV 1269 1420 Mortalité CV, hosp. pour 1404 ICC, IM, ACV, revasc. 1549 Valeur p 0,88 0,79 0,84 0,84 0,85 0,86 0,012 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 <0,0001 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 Candésartan Probabilité Placebo supérieur supérieur Période de recrutement Suivi moyen Classe II de la NYHA (%) Classe III de la NYHA (%) Classe IV de la NYHA (%) TAS/TAD (mm Hg) Fraction d’éjection du VG IECA (%) Diurétiques (%) Bêta-bloquants (%) Spironolactone (%) Digoxine (%) Dose moyenne d’IECA (mg/j) Énalapril Captopril Mortalité toutes causes* Mortalité CV* Val-HeFT (n=5010) CHARM Added (n=2548) 4/97-3/99 23 mois 62 36 2 124/76 0,27 93 86 35 2 35 3/99-11/99 41 mois 25 73 3 130/77 0,28 100 90 55 17 55 17 80 979 (20 %) 846 (17 %) 17 83 789 (31 %) 641 (25 %) * Les données portent sur toute la période de l’étude. CV = cardiovasculaire chez les patients atteints d’ICC et de dysfonction systolique qui sont intolérants aux IECA. Un ARA comme le candésartan est très bien toléré chez ces patients. CHARM-Added L’ajout du candésartan aux IECA est efficace et permet une réduction supplémentaire de 15 % de la mortalité CV et des hospitalisations pour ICC. Cet effet bénéfique a été observé dans tous les sous-groupes spécifiés au préalable, que les patients reçoivent ou non un bêta-bloquant. Val-HeFT, qui a également évalué l’utilisation concomitante du valsartan et des IECA chez des patients présentant une FÉVG réduite, a signalé une réduction de 13,2 % de la morbidité et de la mortalité combinées, induite par une réduction de 27,5 % de l’hospitalisation pour ICC28. Les résultats des études CHARM-Added et Val-HeFT étaient donc similaires à cet égard. Cependant, une analyse de sous-groupe dans l’étude Val-HeFT a suscité des préoccupations concernant l’utilisation de cette approche chez les patients recevant un traitement bêta-bloquant concomitant28,40. Il est donc utile et approprié de comparer les caractéristiques des patients dans les études Val-HeFT et CHARM-Added et les résultats obtenus. Comme le montre le tableau 2, la plupart des caractéristiques de base étaient comparables dans les deux études (bien que dans l’étude CHARM-Added, le nombre de patients présentant des symptômes de la classe III de la NYHA aient été plus nombreux). Une différence importante entre les deux études était l’utilisation de médicaments concomitants au départ. Le pourcentage de patients recevant des bêta-bloquants et de la spironolactone était plus élevé dans l’étude CHARM-Added. Bien que la mortalité des patients dans l’étude CHARM-Added ait été supérieure à celle des patients dans l’étude Val-HeFT, le suivi était également plus long dans l’étude CHARM. En résumé, la totalité des données indiquent maintenant que l’ajout d’un ARA tel que le candésartan à un traitement de fond optimal avec des IECA et des bêta-bloquants confère un avantage additionnel en ce qui concerne la mortalité CV et les hospitalisations Cardiologie Actualités scientifiques 18. Dauterman KW, Massie BM, Gheorghiade M. Heart failure associated with preserved systolic function: a common and costly clinical entity. Am Heart J 1998;135:S310-S319. 19. Senni M, Tribouilloy CM, Rodeheffer RJ, et al. Congestive heart failure in the community: a study of all incident cases in Olmsted County, Minnesota, in 1991. Circulation 1998;98: 2282-89. 20. Vasan RS, Larson MG, Benjamin EJ, Evans JC, Reiss CK, Levy D. Congestive heart failure in subjects with normal versus reduced left ventricular ejection fraction: prevalence and mortality in a population-based cohort. J Am Coll Cardiol 1999;33:1948-55. 21. Burnier M, Brunner HR. Angiotensin II receptor antagonists. Lancet 2000;355:637-45. 22. Urata H, Kinoshita A, Misono KS, Bumpus FM, Husain A. Identification of a highly specific chymase as the major angiotensin II-forming enzyme in the human heart. J Biol Chem 1990;265:22348-57. 23. Wolny A, Clozel JP, Rein J, et al. Functional and biochemical analysis of angiotensin II-forming pathways in the human heart. Circ Res 1997;80:219-27. 24. Hornig B, Landmesser U, Kohler C, et al. Comparative effect of ace inhibition and angiotensin II type 1 receptor antagonism on bioavailability of nitric oxide in patients with coronary artery disease: role of superoxide dismutase. Circulation 2001;103:799-805. 25. Hornig B, Kohler C, Drexler H. Role of bradykinin in mediating vascular effects of angiotensinconverting enzyme inhibitors in humans. Circulation 1997;95:1115-18. 26. McDonald KM, Mock J, D’Aloia A, et al. Bradykinin antagonism inhibits the antigrowth effect of converting enzyme inhibition in the dog myocardium after discrete transmural myocardial necrosis. Circulation 1995;91:2043-48. 27. Pitt B, Poole-Wilson PA, Segal R, et al. Effect of losartan compared with captopril on mortality in patients with symptomatic heart failure: randomised trial – the Losartan Heart Failure Survival Study ELITE II. Lancet 2000;355:1582-87. 28. Cohn JN, Tognoni G, For the Valsartan Heart Failure Trial Investigators. A randomized trial of the angiotensin receptor blocker valsartan in chronic heart failure. N Engl J Med 2001; 345:1667-75. 29. Elmfeldt D, Olofsson B, Meredith P. The relationships between dose and antihypertensive effect of four AT1-receptor blockers. Differences in potency and efficacy. Blood Press 2002; 11:293-301. 30. Morsing P, Adler G, Brandt-Eliasson U, et al. Mechanistic differences of various AT1-receptor blockers in isolated vessels of different origin. Hypertension 1999;33:1406-13. 31. Vanderheyden PM, Fierens FL, De Backer JP, Fraeyman N, Vauquelin G. Distinction between surmountable and insurmountable selective AT1 receptor antagonists by use of CHO-K1 cells expressing human angiotensin II AT1 receptors. Br J Pharmacol 1999;126:1057-65. 32. Swedberg K, Pfeffer M, Granger C, et al. Candesartan in heart failure – assessment of reduction in mortality and morbidity (CHARM): rationale and design. Charm-Programme Investigators. J Card Fail 1999;5:276-82. 33. Yusuf S, Sleight P, Pogue J, Bosch J, Davies R, Dagenais G. Effects of an angiotensinconverting-enzyme inhibitor, ramipril, on cardiovascular events in high-risk patients. The Heart Outcomes Prevention Evaluation Study Investigators. N Engl J Med 2000;342:145-53. 34. Pfeffer MA, Swedberg K, Granger CB, et al. Effects of candesartan on mortality and morbidity in patients with chronic heart failure: the CHARM-Overall programme. Lancet 2003;362(9386):759-66. 35. McMurray JJ, Ostergren J, Swedberg K, et al. Effects of candesartan in patients with chronic heart failure and reduced left-ventricular systolic function taking angiotensin-converting-enzyme inhibitors: the CHARM-Added trial. Lancet 2003;362(9386): 767-71. 36. Granger CB, McMurray JJ, Yusuf S, et al. Effects of candesartan in patients with chronic heart failure and reduced left-ventricular systolic function intolerant to angiotensin-converting-enzyme inhibitors: the CHARM-Alternative trial. Lancet 2003;362(9386):772-6. 37. Yusuf S, Pfeffer MA, Swedberg K, et al. Effects of candesartan in patients with chronic heart failure and preserved left-ventricular ejection fraction: the CHARM-Preserved Trial. Lancet 2003;362(9386): 777-81. 38. McMurray J, Ostergren J, Pfeffer M, et al. Clinical features and contemporary management of patients with low and preserved ejection fraction heart failure: baseline characteristics of patients in the Candesartan in Heart failure-Assessment of Reduction in Mortality and morbidity (CHARM) programme. Eur J Heart Fail 2003;5:261-70. 39. Maggioni AP, Anand I, Gottlieb SO, Latini R, Tognoni G, Cohn JN. Effects of valsartan on morbidity and mortality in patients with heart failure not receiving angiotensin-converting enzyme inhibitors. J Am Coll Cardiol 2002;40:1414-21. 40. Carson P, Tognoni G, Cohn JN. Effect of valsartan on hospitalization: results from Val-HeFT. J Card Fail 2003;9:164-71. pour ICC chez les patients atteints d’ICC et ayant une FÉ réduite. Il n’y a pas d’interaction néfaste avec le traitement bêta-bloquant. Des effets indésirables tels que l’hyperkaliémie et la dysfonction rénale, bien que rares, surviendront plus fréquemment chez les patients recevant le traitement d’association, ce qui nécessite de faire preuve de prudence dans la surveillance de ces paramètres. CHARM-Preserved Bien que le paramètre primaire de l’étude CHARM-Preserved n’ait pas été statistiquement significatif, ce résultat n’exclut pas la possibilité que des avantages cliniques significatifs auraient pu être démontrés si l’étude avait inclus un plus grand nombre de patients et si le suivi avait été plus long. En fait l’estimation ponctuelle favorisait le candésartan pour presque tous les paramètres secondaires, la réduction des hospitalisations pour ICC étant significative après l’ajustement. CHARM-Preserved offre les premières données dans cette population de patients et fournit des preuves que l’ARA le candésartan peut prévenir les hospitalisations pour ICC et la survenue du diabète de type 2. L’étude I-PRESERVE en cours devrait fournir des données additionnelles sur le traitement de l’insuffisance cardiaque avec une fonction systolique préservée. L’ensemble du programme CHARM En ce qui concerne la réduction absolue, le programme CHARM a démontré que chez les patients atteints d’ICC systolique, le traitement de 23 patients avec le candésartan et un IECA pendant 3 ans permettrait de prévenir un décès CV ou une hospitalisation pour ICC. Chez les patients atteints d’ICC systolique et présentant une intolérance aux IECA, le nombre nécessaire pour traiter est de 14. Chez un large éventail de patients atteints d’ICC, le traitement de 63 patients permettra de prévenir 1 décès et le traitement de 71 patients permettra de prévenir 1 cas de diabète d’apparition nouvelle. Étant donné ces données, il existe actuellement des preuves relativement concluantes à l’appui de l’utilisation d’un ARA tel que le candésartan chez des patients recevant un traitement optimal souffrant d’ICC et d’une fonction systolique du VG réduite. Références 1. Cardiovascular health & services in Ontario: An ICES atlas. Toronto: Institute for Clinical Evaluative Sciences; 1999:111-22. 2. Cowie MR, Mosterd A, Wood DA, et al. The epidemiology of heart failure. Eur Heart J 1997;18:208-25. 3. Heart and Stroke Foundation of Canada. Hospital Morbidity Database 2000/2001. 2002. 4. Johansen H, Strauss B, Arnold JM, Moe G, Liu P. On the rise: The current and projected future burden of congestive heart failure hospitalization in Canada. Can J Cardiol 2003;19: 430-35. 5. Jong P, Vowinckel E, Liu PP, Gong Y, Tu JV. Prognosis and determinants of survival in patients newly hospitalized for heart failure: a population-based study. Arch Intern Med 2002;162:1689-94. 6. Bentkover JD, Stewart EJ, Ignaszewski A, Lepage S, Liu P, Cooper J. New technologies and potential cost savings related to morbidity and mortality reduction in Class III/IV heart failure patients in Canada. Int J Cardiol 2003;88:33-41. 7. O’Connell JB, Bristow MR. Economic impact of heart failure in the United States: time for a different approach. J Heart Lung Transplant 1994;13:S107-S112. 8. O’Connell JB. The economic burden of heart failure. Clin Cardiol 2000;23 (3 suppl):III6-10. 9. Ho KK, Pinsky JL, Kannel WB, Levy D. The epidemiology of heart failure: the Framingham Study. J Am Coll Cardiol 1993;22:6A-13A. 10. MacIntyre K, Capewell S, Stewart S, et al. Evidence of improving prognosis in heart failure: trends in case fatality in 66 547 patients hospitalized between 1986 and 1995. Circulation 2000;102:1126-31. 11. CIBIS-II Investigators and Committee. The Cardiac Insufficiency Bisoprolol Study II (CIBIS-II): a randomised trial. Lancet 1999;353:9-13. 12. MERIT-HF Study Group. Effect of metoprolol CR/XL in chronic heart failure: Metoprolol CR/XL Randomised Intervention Trial in Congestive Heart Failure (MERIT-HF). Lancet 1999;353:2001-07. 13. Packer M, Bristow MR, Cohn JN, et al. The effect of carvedilol on morbidity and mortality in patients with chronic heart failure. U.S. Carvedilol Heart Failure Study Group. N Engl J Med 1996;334:1349-55. 14. Packer M, Coats AJ, Fowler MB, et al. Effect of carvedilol on survival in severe chronic heart failure. N Engl J Med 2001;344:1651-58. 15. The CONSENSUS Trial Study Group. Effects of enalapril on mortality in severe congestive heart failure. Results of the Cooperative North Scandinavian Enalapril Survival Study (CONSENSUS). The CONSENSUS Trial Study Group. N Engl J Med 1987;316:1429-35. 16. The SOLVD Investigators. Effect of enalapril on survival in patients with reduced left ventricular ejection fractions and congestive heart failure. The SOLVD Investigators. N Engl J Med 1991;325:293302. 17. Bart BA, Ertl G, Held P, et al. Contemporary management of patients with left ventricular systolic dysfunction. Results from the Study of Patients Intolerant of Converting Enzyme Inhibitors (SPICE) Registry. Eur Heart J 1999;20:1182-90. Le Dr Moe signale qu’il est un investigateur de l’étude CHARM et que l’Hôpital St. Michael a reçu des fonds de recherche pour sa participation à cette étude. Le Dr Moe a participé antérieurement aux réunions du conseil consultatif d’AstraZeneca. SNELL Communication Médicale reconnaît qu’elle a reçu une subvention à l’éducation sans restrictions d’AstraZeneca Canada Inc. pour la publication de ce numéro de Cardiologie – Actualités scientifiques. L’octroi de cette subvention était fonction de l’acceptation par le commanditaire de la politique établie par la Division de cardiologie et par SNELL Communication Médicale garantissant le but éducatif de la publication. Cette politique garantit que l’auteur et le rédacteur jouissent en tout temps d’une indépendance scientifique rigoureuse totale sans l’interférence de toute autre partie. La version française a été révisée par le Dr George Honos, Montréal. © 2003 Division de Cardiologie, Hôpital St. Michael, Université de Toronto, seule responsable du contenu de cette publication. Éditeur : SNELL Communication Médicale Inc. en collaboration avec la Division de Cardiologie, Hôpital St. Michael, Université de Toronto. MCCardiologie – Actualités scientifiques est une marque de commerce de SNELL Communication Médicale Inc. Tous droits réservés. L’administration des traitements décrits ou mentionnés dans Cardiologie – Actualités scientifiques doit toujours être conforme aux renseignements thérapeutiques approuvés au Canada. SNELL Communication Médicale Inc. se consacre à l’avancement de la formation médicale continue de niveau supérieur. SNELL 202-036F