Les paysans suisses font figure de pionnier en Europe

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Les paysans suisses font figure de pionnier en Europe
Communiqué de presse
La Suisse est le premier pays d'Europe à autoriser le biochar comme enrichissement du sol
Les paysans suisses font figure de pionnier en Europe
Berne, le 30 avril 2013 – Les paysans suisses sont les premiers en Europe à pouvoir utiliser le
charbon végétal, ou biochar, comme fertilisant de sol. Le 22 avril dernier, l'Office fédéral de
l'agriculture a accordé une autorisation en ce sens à l'Institut Delinat (« Delinat-Institut für
Ökologie und Klimafarming »). L'institut valaisan sera ainsi chargé de contrôler la qualité et de
certifier le caractère durable de la production de biochar. Actuellement, le biochar certifié est
produit en Suisse par les sociétés Verora GmbH, dans le canton de Zoug, et Swiss Biochar Sàrl, à
Belmont-sur-Lausanne. La Fondation Suisse pour le Climat soutient cette production, car le
biochar est utile non seulement comme fertilisant, mais permet aussi de réduire les émissions de
CO2 dans l'atmosphère.
Ce produit, dont la structure poreuse permet d’emmagasiner les éléments nutritif comme une éponge,
est produit dans des installations spéciales de pyrolyse, sises à Belmont-sur-Lausanne (VD) et à
Neuheim (ZG). Celles-ci transforment les résidus végétaux en un charbon à la propriété particulière.
C'est justement cette propriété qui a incité l'Office fédéral de l'agriculture à donner son approbation à
l'utilisation du biochar comme fertilisant. L'autorisation accordée est valable jusqu'à ce que le biochar
puisse être intégré dans l'ordonnance sur le Livre des engrais. La Confédération se donne un délai de
trois ans pour cela.
Le Japon autorise déjà l'utilisation du biochar comme fertilisant depuis 1984. La Suisse est aujourd’hui le
premier pays d'Europe à donner officiellement cette autorisation pour l'agriculture.
Rôle pionnier de la Suisse
L'autorisation accordée par la Suisse est cependant soumise à des exigences sévères de qualité et de
durabilité.
« De telles prescriptions n'existent pas dans l'Union Européenne », explique Hans-Peter Schmidt,
directeur de l'Institut Delinat. En effet, l'UE ne dispose d'aucune réglementation claire ni d'aucune
interdiction explicite à ce sujet. « En Allemagne, par exemple, le biochar est autorisé comme fourrage et
peut par conséquent être composté et épandu sur les champs », explique Hans-Peter Schmidt. Il
manque aussi une définition précise de ce qu'est le biochar. En Suisse, l'autorisation fournit désormais
cette définition et prescrit des contrôles stricts de la qualité. Hans-Peter Schmidt est satisfait de la
clarté des exigences : « Avec cette autorisation, la Suisse et ses autorités restent fidèles à leur rôle de
pionnier dans la recherche et l'utilisation du biochar. »
Du carbone dans le sol au lieu de CO2 dans l'atmosphère
L'installation de production de biochar dans le canton de Zoug a reçu un subside de 180 000 francs de
la Fondation Suisse pour le Climat. Car en plus d'emmagasiner des éléments nutritifs, le biochar a un
autre avantage important : celui de séquestrer le carbone que les plantes intègrent sous forme de CO2
au cours de leur croissance. « Une fois dans le sol, le charbon ne se modifie quasiment pas pendant des
centaines d'années », explique Vincent Eckert, directeur de la Fondation Suisse pour le Climat. Au lieu
d'être rejeté dans l'atmosphère, le CO2 contenu dans les végétaux peut ainsi être enfoui de manière
utile et durable dans le sol.
Savoir ancien, recherche moderne
Le biochar intéresse beaucoup les scientifiques et le réseau Biochar Science Network of Switzerland
réunit plus de quinze universités, écoles supérieures et instituts dans le but d'étudier les multiples
facettes et utilisations possibles de ce produit. Il participe également au réseau européen European
Biochar Research Network (eBRN), qui bénéficie du soutien de l'UE.
Il y a plus de 1000 ans, les indiens d'Amazonie utilisaient déjà une sorte de charbon végétal pour
améliorer la fertilité des sols pauvres de la forêt amazonienne. Ils enfouissaient dans leurs champs un
compost enrichi de charbon et amélioraient ainsi sensiblement le produit de leurs récoltes. Grâce à ce
charbon végétal, ces sols, appelés terre noire (« terra preta » en portugais), sont encore aujourd'hui
extrêmement fertiles. Le charbon végétal empêche que les éléments nutritifs soient nettoyés. Il
fonctionne ainsi comme un fertilisant qui, au lieu de se décomposer dans le sol, y est au contraire
conservé durablement. La connaissance de la terre noire, perdue suite à la colonisation, a été
redécouverte il y a quelques années seulement. La culture de la « terra preta » et le potentiel d'espoir
qu'offre le biochar sont exposés en détail dans un livre paru en mars aux éditions Oekom-Verlag (« Mit
Klimagärtnern die Welt zu retten und gesunde Lebensmittel zu produzieren »).
Contact presse :
Delinat-Institut für Ökologie und Klimafarming
Hans-Peter Schmidt, responsable de l'Institut
Ancienne Eglise 9, 1974 Arbaz
Téléphone : +41 27 398 12 92
[email protected]
www.delinat-institut.org
Fondation Suisse pour le Climat
Vincent Eckert, directeur
Téléphone : +41 43 285 44 80,
Portable : +41 79 572 47 16
[email protected]
www.fondation-climat.ch
A propos de l'Institut Delinat
L'Institut Delinat (« Delinat-Institut für Ökologie und Klimafarming ») est une fondation de recherche
d'utilité publique établie en Valais. Il est l'un des premiers instituts de recherche dans le domaine de la
réduction des émissions de CO2 par des méthodes agricoles et développe des approches
d'assainissement des écosystèmes. L'Institut Delinat coordonne le groupe de travail en vue de la
caractérisation du biochar et a développé un système de certification pour la production durable de
biochar. Près de 100 exploitation viticoles en Europe travaillent selon les prescriptions écologiques de
l'Institut et participent à son programme de conseil en faveur de l'écologie et de la protection du climat.
Delinat est lauréat 2013 du prix allemand CSR en faveur de la protection de la biodiversité dans le
monde.
La Fondation Suisse pour le Climat
Protéger le climat. Fortifier les PME. Sous ce slogan, la Fondation Suisse pour le Climat soutient des
projets de petites et moyennes entreprises qui contribuent à la protection du climat en Suisse. Depuis
sa création en 2008, la Fondation a soutenu plus de 400 PME avec des subsides totalisant plus de
sept millions de francs.
La Fondation Suisse pour le Climat est une fondation indépendante d'utilité publique placée sous la
surveillance de la Confédération. Elle est ouverte à toutes les entreprises qui souhaitent contribuer
davantage à la protection du climat par une utilisation efficace et ciblée des recettes provenant de la
taxe CO2.
Depuis janvier 2008, la loi fédérale sur la réduction des émissions de CO2 exige la perception d'une taxe
sur les combustibles. Une partie de ces fonds est réinjectée dans l'économie. Les grands prestataires de
services, en particulier, récupèrent davantage d'argent qu'ils n'en ont payé. Les entreprises partenaires
de la Fondation Suisse pour le Climat ont choisi d'allouer le montant de leur « restitution nette » au
profit de mesures de PME suisses et liechtensteinoises contribuant à la protection du climat.
Les partenaires de la Fondation Suisse pour le Climat
La Fondation Suisse pour le Climat a pour partenaires les prestataires de services suisses et
liechtensteinois suivants : Allianz Suisse, Assurance immobilière Berne, AXA Winterthur, Banque
Alternative Suisse SA, Banque Vontobel, Gebäudeversicherung Kanton Zürich, KPMG, LGT,
Liechtensteinische Landesbank, Man Investments AG, PartnerRe, Pictet & Cie, PricewaterhouseCoopers,
Raiffeisen Suisse, Sanitas Krankenversicherung, SAP (Suisse) SA, Sarasin & Cie SA, SCOR Services
Switzerland SA, Swiss Life, Swiss Re, Swisscanto Asset Management SA, Vaudoise Assurances, VP Bank
et XL Insurance.
Pour de plus amples informations :
www.fondation-climat.ch
www.delinat-institut.org
www.biochar-science.net
http://cost.european-biochar.org
Ute Scheub, Haiko Pieplow et Hans-Peter Schmidt : « Terra Preta – Die schwarze Revolution aus dem
Regenwald. Mit Klimagärtnern die Welt retten und gesunde Lebensmittel produzieren », Oekom
Verlag, 2013