Le numérique embarque le domaine du Chapitre
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Le numérique embarque le domaine du Chapitre
Date : 28 OCT 16 Page de l'article : p.20 Journaliste : Philippe Douteau Pays : France Périodicité : Hebdomadaire Page 1/3 DOSSIER NOUVELLES TECHNOLOGIES 016 Le numérique embarque le domaine du Chapitre Sous l'égide de Montpellier SupAgro et impulse par SMAG, Vivelys, Pera-Pellenc et ITK, en partenariat avec huit autres sociétés spécialisées dans l'agriculture numérique, le projet du Mas numérique est en phase de concrétisation. Futur berceau de démonstration de solutions numériques pour la viticulture, le domaine du Chapitre expérimente ce système de solutions numériques pour l'agriculture d'aujourd'hui et de demain. nité d'expérimentation de Montpellier SupAgro et site de production viticole, le domaine du Chapitre (à Vllleneuvelès-Maguelone, dans l'Hérault) s'apprête à devenir la vitrine du Mas numérique : une véritable exploitation méditerranéenne connectée. "Équiper ce domaine de ce qui se fait de meilleur pour améliorer le processus en gestion agricole, pour les clients, les étudiants..."Voilà en substance le vaste projet numérique qui va s'éten- dre sur le domaine du Chapitre à l'horizon 2017, d'après le projet dévoilé par Anthony Clenet, responsable marketing innovation chez SMAG (Smart agriculture), éditeur de logiciels agricoles. U Synergie de compétences Sur une idée de SMAG et de Vivelys, spécialisée entre autres en solutions œnologiques, et chapeauté par lins- Tous droits réservés à l'éditeur titut national d'études supérieures agronomiques de Montpellier, le Mas numérique finalise tout juste sa phase de formalisation de partenariat "Les premiers comités techniques ont eu lieu. On forme les premiers utilisateurs sur le domaine", déclare Anthony Clenet. 'Vivelys a fait un diagnostic sur les productions, les différentes cuvées à identifier en vue de l'amélioration de la qualité du vin, en pilotant mieux la vendange, par télédétection (qui permet de collecter des données sur des objets terrestres à distance, ndlr), par exemple" Pour mener à bien ce futur site ultra-connecté dédié à la vigne méditerranéenne, il a fallu réunir les compétences, créer les synergies nécessaires à la mise en place de cette vitrine de la gestion agricole numérique. "Quatre partenaires privés sont engagés : SMAG, Vivetys, Pera-Pellenc et UK, qui financent le projet via SupAgro Fondation", pré- cise Anthony Clenet. Sans compter les huit autres sociétés impliquées. "SMAG et Vivelys nous ont soumis l'idée, car eux ont les solutions technologiques mais il n'est pas évident de mettre en place un tel dispositif chez leurs clients", ajoute Thomas Crestey, jeune ingénieur agronome de la section AgroTIC (Technologies de l'information et la communication) à Montpellier SupAgro et animateur du projet à Montpellier SupAgro. Destiné à devenir un site de démonstration pour les entreprises partie prenante du Mas numérique, le domaine accueillera les étudiants futurs ingénieurs, les professionnels comme les techniciens de coopératives, "où chacun amène son expertise, ses outils embarqués, qui existent déjà mais pas sur une même exploitation", explique Thomas Crestey. Maître d'oeuvre du programme, Montpellier SupAgro est soutenu dans le projet par ses quatre per- SMAG 2785949400507 Date : 28 OCT 16 Page de l'article : p.20 Journaliste : Philippe Douteau Pays : France Périodicité : Hebdomadaire Page 2/3 teurs, à hauteur de 350 DOO € sur trois ans, sans compter la mise à disposition des solutions des douze autres prestataires complémentaires. Pour boucler le budget total s'élevant à 740 DOO € sur trois ans, l'école d'agronomie a complété l'investissement pour prendre en charge l'animation et les opérations de communication autour du Mas numérique. Privilégiant les porteurs régionaux, sans toutefois se fermer à d'autres si un chaînon venait à manquer au niveau local, le projet a pour objectif de "mettre de la technologie sur un domaine", insiste Thomas Crestey. "Les entreprises partenaires vont considérer le Mas numérique comme un client, certes particulier, car équipe des différentes solutions. Cest comme si on était un super client." Un client d'un nouveau genre capable de générer une offre globale de solutions de pointe et d'outils embarqués. Encourager la viti connectée : de la parcelle à la bouteille En septembre dernier, Pascal Pény, directeur du service partenariats de Montpellier SupAgro présentait le Mas numérique dans ses grandes lignes. "Ce sera une exploitation méditerranéenne exemplaire, de démonstration de solutions grâce à des objets intelligents capables de gérer les apports de produits phytosanitaires, l'achat de semences adéquates ou le suivi de degré de maturité," En utilisant les compétences de 5MAG, l'école va équiper le do- Tous droits réservés à l'éditeur maine sur la vigne et le chai, grâce notamment au logiciel de solution parcellaire, Agree. Grâce à cet outil, l'exploitant peut enregistrer et suivre les travaux engagés sur le vignoble, contrôler la traçabilité et les doses de phyto, gérer les stocks ou encore calculer les coûts de production. "A ces solutions vont se greffer d'autres outils complémentaires tels qu'une station météo, le pilotage d'irrigation, le suivi des maladies, de la maturité.." poursuit Anthony Clenet, de SMAG. "De la parcelle à la bouteille, c'est ce que l'on fait déjà chez SMAG, mais là on va plus loin grâce à une interface de porteurs." Parmi eux, CAP 2020, spécialisée dans le suivi agroclimatique des parcelles et à l'origine de CapTrap, un piège à insectes connecté, ou aussi Agriscope, société installée à Mauguio, qui permet de rester connecté à son exploitation pour suivre les indicateurs de gel, de maladie, de météo ou d'irrigation, via son ordinateur, son smartphone ou sa tablette. Lin gain de temps et une nouvelle façon d'appréhender son travail au quotidien sur le terrain pour Anthony Clenet. "Ces systèmes vont permettre d'améliorer l'ergonomie de la saisie pour la protection des plantes contre l'oïdium ou le mildiou, par exemple. Les agriculteurs ne sont pas toujours informés en temps réel de ce qui se passe sur leurs parcelles. Les informations seront transmises par SMS." Si aujourd'hui, il déplore le peu de matériel viticole connecté, l'amélioration SMAG 2785949400507 Date : 28 OCT 16 Page de l'article : p.20 Journaliste : Philippe Douteau Pays : France Périodicité : Hebdomadaire Page 3/3 de la qualité du vin grâce à des solutions numériques est possible, en équipant le domaine de matériel de pulvérisation par modulation par exemple, comme Picore, l'outil développé par l'Irstea et commercialisé par Sika, destiné à optimiser les réglages du pulvérisateur et à économiser 15 à 20 % de produit. Autant de solutions qui permettent de "suivre l'historique météo ou le comportement des parcelles", atteste Thomas Crestey. L'ingénieur agronome de la section AgroTIC à SupAgro souhaite que les améliorations apportées par ces systèmes connectés influent tant sur la quantité que sur la qualité du produit fini. "Selon les objectifs des domaines, on pourra choisir telle ou telle solution pour sélectionner les arômes voulus, idem pour les vendanges ou le pressurage, grâce aux solutions d'imagerie satellites, de modélisation." Si toutes ces solutions existent et sont déjà commercialisées, l'enjeu du Mas numérique est de les centraliser pour les rendre plus opérationnelles aux yeux des chefs de eu Hu re, décavé... Une vitrine à vocation commerciale Utilisé dans une dynamique d'enseignement, la future "vitrine" a évidemment une vocation commerciale, outre l'enjeu pédagogique auprès des professionnels intéressés. Si le Mas numérique est pensé comme l'exploitation méditerra- Tous droits réservés à l'éditeur néenne ultra-connectée pour la vigne, l'olive et les grandes cultures, pour l'instant, c'est surtout en tant qu'exploitation viticole que le domaine du Chapitre s'inscrit dans le projet. Vinifiant 800 hl sur la moitié de ses 35 ha de vignoble restructuré, la plateforme pédagogique de SupAgro (à Villeneuve-lès-Maguelone), a déjà ouvert ses portes à SMAG et aux ingénieurs, venus former les salariés du domaine à ces outils 2.0. "Pour les accompagner dans la prise en main des outils, répondre à leurs questions", explique Thomas Crestey. "On réfléchit à un parcours de démonstration des solutions de chaque partenaire. Chacun a ses solutions. Et s'il n'y en a pas, alors il va falloir les créer. Pour autant nous n'en ferons pas un lieu de prototypage." Chaque société va ainsi venir saisir les données concernant son domaine de compétences et mettre les équipes du domaine au parfum avant de lancer réellement le programme. "Chaque client choisira ses fournisseurs et partenaires", précise Anthony Clenet. "Ce ne sera pas un partenaire qui pourra vendre la totalité du dispositif." La mise en route officielle est prévue pour le printemps 2017, avec une première visite au mois de mars et une présentation en grande pompe prévue au Sitevi, comme le point d'orgue de la mise en orbite. • PHILIPPE DOUTEAU SMAG 2785949400507