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ACTES de la journée > Document téléchargeable sur www.adesr.asso.fr ADES du Rhône Association départementale d’éducation pour la santé _____________________________________ 71 QUAI JULES COURMONT – 69002 LYON TEL. 04 72 41 66 01 – FAX. 04 72 41 66 02 [email protected] – www.adesr.asso.fr Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 1 Sommaire Ouverture de la séance Charles Bréchard, Vice-président au Conseil général du Rhône, maire de Chamelet Interventions éclairantes sur le territoire - Synthèse d'une étude d'identification de territoires cibles en santé (analyse cantonale du Rhône) Olivier Guye, directeur de l'ORS (Observatoire régional de la santé) - La démographie sanitaire et sociale dans le Beaujolais Thérèse Malatray, responsable du service Santé solidarité de la CPAM de Villefranche - La pauvreté en milieu rural et les questions de santé Flora Paris, chargée de mission à la MRIE (Mission régionale d'information sur l'exclusion) Table-ronde n°1 : Accès aux soins et précarité en milieu rural et semi rural - MSA : évaluation des bilans de santé menés auprès des publics précaires depuis 2003 - CPAM : évaluation des bilans de santé menés auprès des publics précaires Table-ronde n°2 : Promotion de la santé et publics vulnérables dans le Pays Beaujolais – Le rôle d’un « médiateur santé » : l’exemple de la Passerelle Xavier Fayolle, médiateur santé à la Passerelle – Les ateliers « gym » et « mémoire » Gaëlle Nourry-Gardien, directrice de Vivre en Haut Beaujolais – Un groupe de paroles de viticulteurs Pierre Auray, assistant social à la MSA du Rhône – Réflexion sur l’isolement des familles en milieu rural, pistes de travail auprès des aidants Claire Helly, présidente de France Alzheimer Rhône et Geneviève Roussel-Martin, responsable de l’antenne locale Table-ronde n°3 : Développement d’un réseau de promotion santé sur un territoire – L’éducation pour la santé au service des projets de santé des acteurs d’un territoire Madiana Barnoux, Chargée de projet à l’ADES du Rhône – Développement d'un réseau de promotion de la santé sur un territoire : l'expérience des Monts du Lyonnais Henri Prothière, directeur du Centre socio-culturel des Hauts du Lyonnais Conclusion Mathilde Moradell, géographe de la santé, chargée de projet à la FRAES Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 2 Introduction de la journée Sylvain JERABEK, directeur de l’ADES du Rhône Cette journée a été pensée avec un mélange d’apports informatifs et d’échanges. L’ORS et la MRIE vont tout d’abord nous amener un certain nombre d’éléments pour en prendre connaissance et l’analyser ensemble notamment autour des indicateurs de santé, de précarité, autour de ce qui caractérise le public au niveau de la vulnérabilité de la santé et puis, petit à petit, introduire dans la journée, des éléments de compréhension, d’analyse, de repère pour cerner le problème et surtout partager avec vous-même si nous avons une organisation où vous êtes spectateurs et nous sommes sur une table de présentation. La journée a pour objectif de développer les échanges. Je suis donc en charge de mettre en place un état d’esprit favorable à la prise de parole de manière à ce que vous puissiez faire remonter les éléments d’après vos pratiques, votre terrain, d’après ce que vous constatez au quotidien dans votre exercice professionnel ou de bénévolat. Des actes de cette journée seront faits et votre parole viendra compléter les apports scientifiques que l’on a pu recueillir par la CPAM, la MSA, l’ORS ou la MRIE qui vont intervenir ce matin. Ouverture de la séance Charles Bréchard, Vice-président au Conseil général du Rhône, maire de Chamelet Bonjour et bienvenue à Chamelet. C’est un honneur de vous recevoir aujourd’hui. Pour les personnes qui ne connaissent pas la Vallée de l’Azergues, et plus particulièrement Chamelet, nous faisons partie du canton du Bois d’Oingt qui comporte 18 communes. Chamelet est une commune semi-rurale de 750 habitants. Nous avons été chef lieu de canton dans les années 1800. Puis la population qui a beaucoup baissé suite à la guerre de 1914, comme dans beaucoup de communes rurales, est maintenant, comme la plupart de ces communes rurales, en nette augmentation car beaucoup d’urbains souhaitent venir habiter dans nos campagnes. La difficulté est qu’il y a de moins en moins d’entreprises, de moins en moins de postes de travail et les personnes qui habitent dans nos secteurs ont l’obligation de se déplacer : 80 % de la population travaille à l’extérieur du canton et 50 % sur le secteur lyonnais, ce qui occasionne des déplacements longs et coûteux qui entraînent des difficultés dans la vie traditionnelle des ménages. Nous sommes à 35 minutes de Lyon dans des situations normales et parfois comme aujourd’hui, par exemple, à 1h30 ; ce qui représente pour un couple quotidiennement 2 à 3 heures de voyage. Je regarde l’assemblée. Je reconnais et salue les assistantes sociales de la MDR du Conseil général du Bois d’Oingt. J’aperçois aussi des élus parmi vous. Je vois surtout des femmes… et quelques hommes, qui représentent des énergies. Je crois que c’est essentiel de savoir fédérer les énergies pour créer une synergie, afin de prévoir et mettre en place des politiques de prévention. Or les collectivités plutôt que de travailler chacune dans son coin doivent se rassembler pour être plus efficace, faire des économies d’échelle et être plus proche des hommes et des femmes. Je vous souhaite donc une bonne journée de travail à Chamelet. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 3 Interventions éclairantes sur le territoire Synthèse d’une étude d’identification de territoires cibles en santé (analyse cantonale du Rhône) Olivier Guye, directeur de l’ORS (Observatoire régional de la santé) La démographie sanitaire et sociale dans le Beaujolais Thérèse Malatray, responsable du service santé solidarité de la CPAM de Villefranche/S. La pauvreté en milieu rural et les questions de santé Flora Paris de la MRIE, chargée de mission à la MRIE (Mission régionale d’information sur l’exclusion) Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 4 Disparités territoriales Synthèse d’une étude régionale d’identification de territoires cibles en santé Olivier Guye, Directeur de l’ORS Rhône-Alpes Etude régionale territoire cibles • Dans le cadre du Plan régional de santé publique 2006-2010 – Axe majeur du PRSP : contribuer à la réduction des inégalités de santé • Objectif : – Identifier les territoires plus en difficultés (cibles) pour contribuer à optimiser l’adéquation moyens/besoins Principe et cadre méthodologique – – – – – Travail à deux échelles géographiques : • les zones de soins de proximité (ZSP – découpage du SROS – offre hospitalière) dont trois concernent le Beaujolais : Villefranche – Tarare – Roanne • les cantons (détaillé ci-dessous) Combinaison d’indicateurs relevant de 3 domaines : état de santé – offre – situation socioéconomique Délai de réalisation réduit (indicateurs rapidement disponibles) Des résultats par indicateurs (1.) Une typologie de cantons (2.) Indicateurs utilisés (15) • Quatre indicateurs « état de santé » déclinés par sexe (soit 8 indicateurs) : indice comparatif de mortalité générale, de mortalité prématurée, de mortalité par cancer, de mortalité par diabète • Trois indicateurs d’offre libérale retenus – densité de médecins spécialistes « de proximité » (dermatologue, gynécologue et obstétricien, ophtalmologue, pédiatre, psychiatre) ; avec lissage géographique pour le niveau cantonal – densité d’infirmiers libéraux – part de médecins libéraux conventionnés en secteur I • Quatre indicateurs de situation socio-démographique : – taux de bénéficiaires de la CMU et du RMI – taux de chômage de longue durée (> 2 ans) – – part de population de plus de 75 ans sur population totale Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 5 1. Analyse cantonale dans le Rhône Mortalité générale Hommes Femmes ICM Mortalité Générale 9 ,9 2 0, 12 > -1 20 8, 0 10 ,0 7, -1 08 84 -9 97 ,2 84 ,0 <= ,0 Ensemble de décès - Femmes <= 84 84 ,9 ,9 -9 97 7, 2 ,2 -1 08 10 ,1 8, 1 -1 26 ,2 > 12 6, 2 Ensemble de décès - Hommes ICM Mortalité Générale Mortalité prématurée Hommes Femmes 2, 8 32 ,8 13 -1 11 1, 5 > 2 4, 76 , -9 ,7 76 ,2 94 0 <= 6 0 33 , 13 3, -1 ,6 > 06 , -1 ,3 -8 7, 87 10 6 65 ,5 65 <= 7 -1 11 ,5 Décès avant 65 ans - Hommes 3 ICM Mortalité Prématurée Décès avant 65 ans - Femmes ,5 ICM Mortalité Prématurée Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 6 Mortalité par diabète Femmes Hommes ICM Mortalité générale ICM Mortalité générale Diabète Femmes 2 3, 9 -1 11 11 1, ,5 5 -1 47 ,4 > 14 7, 4 50 , -8 ,9 <= 50 ,2 83 87 ,2 <= 53 ,1 53 ,1 -8 7, 2 -1 14 11 4, ,9 9 -1 45 ,8 > 14 5, 8 Diabète Hommes Mortalité par cancers Femmes Hommes ICM Mortalité général Ensemble des cancers FEMMES ICM Mortalité général ,0 2, 0 42 14 -1 ,1 10 9 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 7 > 09 -1 3 5, 7 7 79 , 3 -9 95 , 79 , <= ,1 ,3 > 11 4 ,3 ,4 02 10 2, 4 -1 ,9 -1 14 0, -9 90 ,9 75 <= 75 ,9 9 Ensemble des cancers HOMMES Densité d’infirmiers Densité de médecins spécialistes libéraux Rhône - Densité d'infirmiers libéraux Taux pour 10 000 personnes de plus de 75 ans <= 75 75 ,7 ,7 -1 13 33 3, ,2 2 -2 21 12 2, ,3 3 -4 71 ,6 > 47 1, 6 Rhône - Densité de spécialistes libéraux Taux de bénéficiaires CMU 2 ,2 2, 62 > 7 1 7, 37 ,7 22 ,1 -3 -6 2, -2 ,8 10 <= 10 ,8 Taux pour 100 000 habitants Part de médecins en secteur 1 Rhône - Médecins libéraux de secteur 1 Rhône - Bénéficiaires de CMU Part en % Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 8 93 ,5 5 3, -9 ,8 81 > 6 7, -8 67 ,6 -6 ,7 42 1, . ,7 42 ,1 <= 2 1 25 , 12 5 > 8. -7 1, -1 -4 1, 41 ,8 71 ,2 23 ,3 <= 23 ,3 8 Part pour 1000 habitants Chômage de longue durée Part des plus de 75 ans 8, 7 6, <= 6, 3 -7 ,2 -1 1, 0 > 11 ,0 4, 7 7, 2 <= 2, 4 2, 4. -4 ,7 3 Part en % -1 1, 11 2 ,2 -1 5, 3 > 15 ,3 Rhône - Population des plus de 75 ans Taux pour 1000 -8 ,7 Rhône - Chômage longue durrée (DEFM > 2 ans) Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 9 2. Typologie des cantons du Rhône Analyse statistique complémentaire Synthétise l’ensemble des indicateurs Analyse les associations Permet d’obtenir une typologie des cantons en 6 classes 6 5 4 3 2 1 Classe de typologie des cantons Classe 1 (bleu foncé) : cantons en sous-mortalité modérée, peu de précarité, peu personnes âgées, peu spé. prox. (89 en Rh-Alpes – 8 dans le Rhône) Classe 2 (bleu clair) : cantons à forte sous-mortalité, peu de précarité, peu personnes âgées, nbx spé. prox. et infirmiers, faible taux secteur 1 (39 – 7) Classe 3 (vert) : fort taux de personnes âgées et sous-mortalité, peu spé. prox. (16 cantons en RhAlpes, aucun dans le Rhône) Classe 4 (jaune) : surmortalité modérée, peu de précarité, peu personnes âgées (57 cantons en Rhône-Alpes, 4 dans le Rhône) Classe 5 (rouge) : forte surmortalité générale et prématurée, forts taux chômeurs et personnes âgées, peu infirmiers, fort taux secteur 1 (65 cantons en Rh-Alpes, 7 dans le Rhône) Classe 6 (bordeaux) : forte précarité, fort taux personnes âgées, nbx spé. prox. (44 cantons en RhAlpes, 10 dans le Rhône) Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 10 Synthèse régionale • • • • • Confirme l’existence des disparités de santé en Rhône-Alpes Convergence avec autres études Des limites liées au choix des indicateurs La situation socio-économique explique une part seulement des disparités de santé Pas d’association entre situation sanitaire et offre de soins • Situation dans le Rhône : – Le département de la région à la situation la plus contrastée – Des zones défavorisées : Beaujolais, Grand Ouest lyonnais, Est de l’agglomération – De vastes zones favorisées dans l’Ouest lyonnais notamment ou deuxième couronne lyonnaise – Des disparités locales sur les agglomérations probablement sous-évaluées dans cette étude – Points faibles parmi les indicateurs ciblés : mortalité prématurée (disparités ++), accessibilité économique de l’offre… __________________________________________________________________________________________ Pour plus de détails les rapports d’études sont disponibles sur le site du PRSP : http://www.prsp-ra.com/ Rubrique : Etudes et documentation Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 11 La santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais : les données territoriales de l’Assurance Maladie Thérèse Malatray, responsable du service Santé solidarité de la CPAM de Villefranche/S. T au x ev o l / b asee 1 0 0 Suivi de l’évolution des offres/demandes de soins et dépenses de santé 125% 120% 115% 110% 105% 100% 95% 2003 2004 2005 2006 2007 année evol_benef_actifs evol_total_PS Total_depenses_692 Une forte augmentation des dépenses est constatée entre 2004 et 2005 : celle-ci découle de la mise en place du parcours de soins (création de nouvelles majorations, rémunération du médecin traitant engendrant des dépenses supplémentaires partiellement compensées par la participation forfaitaire des assurés -1 euro par acte-), des modifications tarifaires des permanences des médecins et de la mise en place de la nouvelle classification des actes médicaux. Un second pic d’augmentation se situe entre 2006 et 2007 : celui-ci est engendré par une forte évolution des dépenses de soins de ville (+ 6,27 %) dont les frais de transports (+ 12,14 %), les auxiliaires médicaux (+ 8,54 %) et les indemnités journalières (+ 7,46 %). Entre 2003 et 2007 sur la circonscription de Villefranche sur Saône, l’offre de soins a augmenté de 12 % tandis que le nombre de bénéficiaires actifs a augmenté de 6 %. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 12 La CMU-C et les aides financières de la CPAM sur le Pays Beaujolais La Couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) est une protection complémentaire (comparable à une mutuelle) accordée sur critères de ressources. Part des bénéficiaires ACS et CMUC par canton Villefranche / Saône Thizy Tarare Monsols Lamure / Azergues Gleizé Bois d'Oingt Belleville / Saône Beaujeu Anse Amplepuis 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Total bénéficiaires ACS en 2007 Sur le total des bénéficiaires d’attestation Aide à la Complémentaire Santé (ACS) et Couverture Maladie Universelle Complémentaires (CMUC), nous constatons une disparité de l’utilisation des dispositifs selon les cantons. Ces deux dispositifs permettent d’accéder à la Complémentaire Santé : – Gratuite pour la CMUC – Avec une réduction de tarif pour l’ACS (- 400 € à partir de 60 ans, - 200 € de 25 à 59 ans et – 100 € pour les moins de 25 ans) La Complémentaire Santé est une clé favorisant l’accès aux soins. Pour les personnes dont les revenus dépassent les plafonds CMUC et ACS, des aides financières individuelles peuvent être octroyées sur les fonds d’Action Sanitaire et Sociale de la Caisse Primaire. Répartition des aides financières par cantons 160% 140% 120% 100% 80% 60% 40% 20% 0% En jaune : Répartition % de population En rose : Répartition % sur le montant accordé Autre Villefranche Thizy Tarare Monsols Lamure Bois Belleville Beaujeu Anse Amplepuis En bleu : Répartition % sur le nombre Globalement, la répartition des prestations extra-légales est en corrélation avec la population active des cantons (données 2007). Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 13 Nous remarquons tout de même une proportion moindre dans les cantons ayant des indicateurs de précarité élevé, soit Villefranche / Gleizé et Tarare. Taux d'adhésion au dispositif du Médecin Traitant des bénéficiaires de la CMUC Bénéficiaires de la CMU-C de 16 ans ou plus qui ont perçu au moins un remboursement entre avril 2007 et mars 2008 pour un acte effectué au cours de la même période : CPAM Adhérents au dispositif Population totale Taux d'adhésion au dispositif Villefranche 3 900 5 004 77,94% France entière 2 396 878 3 141 530 76,30% 77,94 % des bénéficiaires CMUC de 16 ans et plus qui ont perçu au moins un remboursement entre avril 2007 et mars 2008 pour un acte au cours de la même période ont chois leur médecin traitant. Ce taux est supérieur au taux de la France entière qui atteint 76,30 %. Pour les bénéficiaires CMUC et les assurés à faibles ressources, le choix d’un médecin traitant est un gage d’entrée dans le système de soins : - par la coordination des soins et une prise en charge plus rationnelle et adaptée aux bénéficiaires, - par l’engagement du médecin traitant à suivre un patient en situation de précarité, - par l’orientation vers des médecins spécialistes qui vraisemblablement accepteront de recevoir le patient orienté par le médecin traitant. Le risque de refus de soins diminue voire disparaît par conséquent. Les dispositifs de prévention de l’Assurance Maladie • Le dispositif M’T dents Le dispositif M’T dents, crée par l'Assurance Maladie et les chirurgiens-dentistes, propose des rendez-vous et soins gratuits chez le dentiste, sans avance des frais pour les enfants âgés de 6, 9, 12, 15 et 18 ans en complément des visites habituelles chez le dentiste. Deux objectifs principaux : – acquérir le plus tôt possible des bons réflexes (brossage, alimentation...) – prendre l'habitude de consulter régulièrement un chirurgien-dentiste. Les problèmes détectés à leur début sont plus faciles à traiter, évitant des soins lourds et coûteux. Le dispositif semble bien fonctionné dans le Pays Beaujolais avec un taux de recours à l’EBD pour les enfants nés en 2001 de 20,82 % (population CPAM Villefranche) A savoir : seulement 33 % des enfants de 6 ans sont allés chez le dentiste en 2007. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 14 • Le dépistage organisé du cancer du sein Il s’agit d’un dispositif de qualité pour les femmes de 50 à 74 ans pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie tous les deux ans (sans avance des frais). Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins, il est la première cause de décès par cancer chez les femmes. L’efficacité du dépistage a été démontrée : - Il permet de trouver des tumeurs de petite taille. - Si la tumeur mesure moins d’un centimètre, la femme a 8 chances sur 10 de ne plus être inquiétée par ce cancer dans les 20 ans qui suivent. - Un contrôle qualité des appareils est effectué régulièrement. - Les radiologues suivent une formation spécifique au dépistage. - Une deuxième lecture détecte 10 à 15 % de cancers supplémentaires. Le recours au dépistage du cancer du sein dans le Rhône est de 57 % de la population INSEE (moyenne 2006 et 2007). En 2006, sur la circonscription de Villefranche, 62,9% des femmes invitées (soit 5 783 personnes) ont participé au dépistage. CPAM de Villefranche-sur-Saône 150 boulevard Gambetta 69400 Villefranche-sur-Saône Un seul n° : le 36 46. www.ameli.fr Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 15 La pauvreté en milieu rural et les questions de santé Des enjeux de pauvreté et de santé en milieu rural Flora Paris La MRIE La Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion (MRIE)1 est une association régionale de lutte contre les exclusions, financée par les pouvoirs publics et qualifiée « d’espace de réflexion partagée ». Elle soutient la lutte contre la pauvreté et l'exclusion en Rhône-Alpes en assumant quatre fonctions : • • • • Une fonction d'observation et de veille, de développement de la connaissance, à travers notamment un Dossier annuel qui regroupe des contributions diverses émanant d'administrations, de statisticiens, d'acteurs de terrain, de chercheurs, ainsi que des personnes concernées. Une fonction d'étude et d'animation de la réflexion, à partir de rapports issus de groupes de travail. Une fonction de sensibilisation des décideurs et des acteurs aux enjeux de la lutte contre l'exclusion et à leur déclinaison opérationnelle. Une fonction de communication à travers différents outils de diffusion et d'animation et des rencontres locales. La MRIE a une approche généraliste sur l’exclusion et a peu travaillé les questions de santé. Toutefois, nous pouvons apporter une vision complémentaire concernant les enjeux de « santé et précarité en milieu rural » à partir de 5 travaux récents : • • • • • Deux journées de réflexion ont été organisée sur le thème « santé et insertion : prendre en compte les réalités de santé dans les parcours d’insertion » en janvier 20072. La MRIE a participé à la préparation de la journée du Conseil Général du Rhône sur « prendre en compte les problématiques de santé dans les parcours d’insertion » en septembre 2007. Une réflexion exploratoire a été menée en décembre 2007 sur « pauvreté en milieu rural ». Le travail est actuellement poursuivi sur plusieurs territoires de Rhône-Alpes (Dombes, Haut-Beaujolais, Diois, Lamastre-Vernoux et Montbrisonnais). Une enquête et une réflexion ont été engagée avec l’équipe locale du Conseil Général de HauteSavoie, dans le Chablais sur « les bénéficiaires du RMI de longue durée », en 2007. Une étude exploratoire a été menée à Montmélian, avec le Conseil Général de Savoie, sur « l’insertion des familles monoparentales qui sont passées du dispositif API au RMI », en 2008. Nous vous invitons à consulter le site de la MRIE : www.mrie.org Cf. Dossier thématique MRIE – « Santé et insertion : prendre en compte les réalités de santé dans les parcours d’insertion » - Octobre 2007. 1 2 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 16 Les liens entre pauvreté, précarité et santé Des populations aux moyens limités et pour lesquels l’accès aux droits et aux soins n’est pas toujours aisé avec : - - Les limites de la couverture maladie universelle (CMU et CMUC) : même si les avancées induites par l’instauration de la CMU sont importantes, l’impact de cette réforme reste limité pour diverses raisons (certaines populations méconnaissent ce dispositif, d’autres n’y ont toujours pas accès). La CMU comporte des effets de seuil importants et beaucoup de familles qui se situent juste au-dessus des seuils sont pourtant en difficultés et en auraient besoin (notamment les bénéficiaires de l’AAH). Par ailleurs, demeure toujours le déni de la CMU par certains professionnels de la santé qui refusent de soigner les bénéficiaires de cette prestation. Le cas particulier des personnes sans droits ni titres, pour lesquelles peu de solutions sont possibles et qui pourtant vivent parfois des situations sanitaires particulièrement difficiles. Les personnes qui n’ont pas recours aux dispositifs de soins soit par manque d’information, soit par volonté personnelle, soit par erreur administrative3. o Une prise en charge des difficultés de santé de ces publics pas toujours évidente avec : - Des dispositifs saturés, en particulier les Centres Médicaux Psychologiques (CMP) et les Permanences d’Accès aux Soins (PASS). Une communication pas toujours évidente entre professionnels sociaux et médicaux qui ne facilite pas la prise en charge des populations en fragilité sociale. Des réformes actuelles, et en particulier les réformes de la tarification à l’activité et des franchises médicales, qui ne semblent ni être en adéquation avec les besoins des publics les plus fragiles (nécessité de durées d’hospitalisation qui dépassent le cadre réglementaire), ni s’orienter vers un objectif d’accès aux soins pour tous. En effet, du fait d’une plus forte participation forfaitaire, on peut craindre une dégradation du recours aux soins des populations les plus fragiles, particulièrement celles qui se situent juste au-dessus des plafonds de la CMU et qui ne peuvent pas s’affilier à une assurance maladie complémentaire. Par ailleurs, peu de dispositifs sont encore proposés aux populations en fragilité sociale pour permettre une continuité des soins après la sortie d’un hôpital, en particulier en milieu rural. Une visibilité réduite des acteurs à interpeller face à des publics aux profils hétérogènes et des enjeux multidimensionnels. - - o Des relations fortes entre santé et insertion Les difficultés de santé sont autant de freins dans la vie quotidienne, et notamment dans le développement des capacités d’insertion des personnes, en particulier professionnelles. Inversement, les difficultés d’insertion constituent un facteur aggravant des états de santé des personnes, pouvant engendrer fragilité et mal-être. - Récurrences des difficultés de santé pour ceux qui sont les plus « à la marge » Si globalement, il semble que l’on vive de mieux en mieux en France, l’amélioration n’est pas autant marquée pour les populations modestes qu’elle ne l’est pour les populations dites aisées4. Les personnes aux revenus les plus faibles se perçoivent en moins bonne santé que le reste de la population. Elles sont aussi davantage concernées par certaines pathologies comme l’obésité, les maladies de l’appareil digestif, les caries, certainement en lien avec des carences alimentaires. Exemple dans le Chablais5 : Dans l’étude menée sur le territoire du Chablais, avec le Conseil Général de la Haute-Savoie par rapport aux bénéficiaires du RMI de longue durée, les difficultés de santé sont omniprésentes dans le suivi social. Pour les deux tiers des 250 situations recensées, le référent social a identifié au moins un problème de santé : somatique, psychique ou de dépendance. Il apparaît, par ailleurs, que ¼ des bénéficiaires interrogés souffrent de dépendance (alcoolisme, toxicomanie), ¼ 3 A ce sujet, voir les travaux de l’ODENORE (observatoire des non recours aux droits et aux services) qui a beaucoup travaillé sur la question. Site internet : http://odenore.msh-alpes.prd.fr 4 Cf. Thibault de Saint-Pol, 2007, « La santé des plus pauvres », Insee première, n°1161 (disponible sur http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1161/ip1161.pdf) 5 Cf. « Dossier annuel de la MRIE : pauvretés, précarités, exclusions » - Mars 2008 – p 44 à 48. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 17 connaissent des problèmes psychologiques et 40 % rencontrent des difficultés d’ordre somatique (concept large : handicap, maladie chronique, mal de dos…). - La question du déni. Le déni de certains publics par rapport à leurs difficultés de santé freine l’accompagnement social des publics. En milieu rural, il est particulièrement évoqué par les travailleurs sociaux et les associations pour les agriculteurs de plus de 50 ans. Il concerne plus fortement les difficultés psychologiques et de dépendance qui sont plus rarement suivies et traitées. Exemple du Chablais : Dans cette enquête, il apparaît que les difficultés somatiques sont suivies et traitées dans la plupart des cas (80 %) alors que les difficultés psychiques et de dépendance le sont beaucoup moins (environ 1 sur 3 sont traitées). - Les difficultés de santé : des problématiques qui interrogent les professionnels de l’insertion La dimension de la santé doit être prise en compte dans l’accompagnement social. Et pourtant, la légitimité et les modalités d’intervention des travailleurs sociaux vis-à-vis de ces difficultés ne sont pas toujours claires et évidentes. Dans son approche de travailleur social vis-à-vis des problématiques d’addiction, Yves Coulombier parle « d’alcoologie sociale » pour insister sur la « légitimité de l’intervenant social » vis-à-vis de ces questions6. Face aux difficultés de santé des personnes accompagnées, les acteurs de l’insertion semblent parfois désemparés (particulièrement face aux difficultés psychiques et d’addictions), ils s’interrogent : « Comment continuer le travail d’insertion avec la personne ? … Comment trouver les bons relais ? Comment ne pas se sentir en échec et savoir faire face aux difficultés récurrentes ? »7. La question du soutien, de la formation des acteurs sociaux et d’une meilleure articulation entre acteurs sociaux et médicaux est en effet centrale pour favoriser la prise en compte des difficultés de santé des personnes en insertion. Le facteur « milieu rural » A la demande des services insertion des Conseils Généraux de la région, une étude exploratoire a été menée par la MRIE sur la pauvreté en milieu rural. Une première synthèse des réflexions et rencontres engagées dans le cadre de cette étude exploratoire ont mis en évidence un certains nombre de constats. En voici quelques échos. o Des typologies de pauvreté en milieu rural Au-delà de l’hétérogénéité des situations, une typologie partagée de profils de situation de pauvreté et de précarité dans les zones rurales a été dégagée. La typologie partagée retrace des transformations et des situations similaires aux territoires. Nous avons noté en particulier : les agriculteurs en difficultés, les « néoruraux », les errants et les situations fragiles ou précaires8. Dans le Beaujolais, 4 profils de pauvreté en milieu rural ont été identifiés en étroite relation avec les entités territoriales du secteur : 1- Dans le Beaujolais rouge (zone viticole) : exploitants agricoles au RMI, et plus généralement viticulteurs en grande difficulté économique suite à la mévente des récoltes sur plusieurs années consécutives. 2- Dans le Beaujolais vert (territoire de moyenne montagne organisé autour de la vallée de l’Azergue) : agriculteurs âgés sur des exploitations familiales de taille réduite sans viabilité économique. 3- Dans le Beaujolais industriel (zone de Tarare-Amplepuis) : jeunes (public de la mission locale) et ménages nouvellement arrivés, dont de nombreux actifs pauvres ayant quitté l’agglomération lyonnaise pour accéder à un logement. Cf. Yves Coulombier - Manuel d’alcoologie sociale- Editions Chronique sociale. Propos recueillis par la MRIE auprès d’assistantes sociales du Point Accueil à Lyon, dans le cadre du travail de préparation de la journée du 27/09/2007 organisée par le Conseil Général du Rhône sur « prendre en compte les problématiques de santé dans les parcours d’insertion ». 8 Cf. Numéro spécial de La lettre de la MRIE « Synthèse du Dossier annuel 2008 » - Mai 2008 – Téléchargeable gratuitement sur notre site. 6 7 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 18 4- Dans le Beaujolais bleu (Val de Saône) : les « néo-ruraux », notamment des familles monoparentales, qui rencontrent de nombreuses difficultés d’adaptation au milieu rural, et qui ne retrouvent pas les services et réseaux de proximité de la ville. o Une pauvreté cachée En milieu rural, ce sont à la fois les personnes elles-mêmes qui cachent leur situation de pauvreté et les partenaires (notamment les élus) qui la taisent. En effet, l’étude exploratoire a mis en évidence : - Des lieux de paroles peu nombreux, - Des organisations de locaux peu propices aux confidences dans les permanences des assistants sociaux, « Dans le milieu - Une culture locale qui fait peu de place à l’expression des agricole, ça ne se fait difficultés, pas de demander le - Un contrôle social important (très souvent, les maires ont les RMI » noms des bénéficiaires du RMI et des chômeurs), Etude exploratoire MRIE - Une autocensure de la part des personnes en situation de précaritépauvreté qui se refusent à faire valoir leurs droits sociaux par peur d’être stigmatisés. Ce phénomène touche davantage les autochtones que les néo-ruraux. o Des difficultés spécifiques ou accentuées en milieu rural … et des initiatives intéressantes L’étude exploratoire a mis en évidence : - Les effets contrastés des situations de connaissance interpersonnelle : solidarités effectives mais aussi manque d’anonymat, étiquetages, stigmatisation, rejets au « nom de la famille », etc. - Peu de lieux pour exprimer ses difficultés de santé Pour lutter contre l’isolement de ces publics, des groupes de paroles se forment ici et là sous des formes diverses. Un groupe de parole des viticulteurs du Beaujolais a été mis en place par la MSA pour prendre en compte l’aspect humain de la crise économique que rencontrent les viticulteurs du Beaujolais. Sur le secteur d’intervention MSA de Villars-les-Dombes, un groupe de parole destiné aux aidants des personnes bénéficiaires de l’APA et un « café itinérant Alzheimer » ont été mis en place. - Problème de mobilité Dans les espaces ruraux, l’éloignement des centres de soins, suite à la fermeture des services hospitaliers de proximité, se conjugue à une carence en professionnels de santé (l’exercice en zone rurale requiert beaucoup de disponibilité, notamment du fait de fortes distances à parcourir pour se rendre auprès de patients isolés). Pour se rendre sur les lieux de soins, les populations les plus précaires sont confrontées aux coûts des transports non négligeables9. Pour pallier ces difficultés, des initiatives d’aides à la mobilité voient le jour : auto-école sociale, taxi social, prêt de véhicule etc. - Peu de réseaux et de services d’aide pour les personnes Du fait d’un retrait progressif de l’Etat et de ses services (ANPE, Assedic…), les contraintes pèsent sur les services sociaux locaux, en particulier les CMS (qui constituent une grande partie des espaces d’accueil de populations en difficultés). En outre, les espaces ruraux souffrent d’un manque cruel de lieux pour la garde d’enfants. De même, peu de lieux proposent une prise en charge des personnes âgées dépendantes et les services d’aides à domicile sont confrontés aux éloignements géographiques de leurs clients, ce qui rend leur travail plus difficile. Dans le Beaujolais, les quelques antennes des Restaurants du cœur (antennes de Tarare et Beaujeu) voient leurs effectifs de fréquentation exploser. Une seule structure d’hébergement d’urgence existe sur le Beaujolais en dehors de Villefranche. Les initiatives associatives sont plus réduites qu’en milieu urbain en raison de la moindre densité du milieu rural. Cependant, des initiatives intéressantes sont mises en place pour pallier aux difficultés de mobilité (ex : car du Balladou dans le Beaujolais). Sur le canton de Lamastre, aucun bus ne permet de se rendre à l’hôpital. Les personnes ont donc recours à la clinique de proximité et subissent des frais bien plus importants. 9 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 19 - Des difficultés et une solitude prononcée des professionnels accompagnant ces populations en milieu rural Les outils de travail en réseau sont plus fortement développés en ville (avec les contrats urbains de cohésion sociale, les outils de la politique de la ville …). Les mises en réseau sont bien plus rares et plus difficiles à mettre en œuvre en milieu rural. Sur Villefranche, des professionnels se sont regroupés pour réfléchir sur « l’éducation à l’hygiène ». Le groupe de travail ainsi constitué a mis en place un outil pour aborder ces questions avec les publics10. « Pourquoi n’y a-t-il pas un ministère de la ruralité comme il y a un ministère de la ville ? » Jean Furtos La poursuite de la réflexion sur la pauvreté en milieu rural Depuis septembre, et suite à l’étude exploratoire « pauvreté-précarité en milieu rural » qui avait permis de rencontrer de nombreux acteurs, des enquêtes détaillées sont menées dans quatre territoires rhône-alpins (Dombes, Haut-Beaujolais, Lamastre-Vernoux et Montbrisonnais). Il s’agit d’affiner les connaissances sur la pauvreté en milieu rural et de pointer les actions mises en place pour la réduire. Cette première phase sera suivie d’une restitution collective au début de l’année 2009 et de la mise en place d’un groupe de travail. En parallèle, la MRIE a été sollicitée par le CRDR (Centre de ressources en Développement Rural) pour animer une formation auprès des agents de développement territorial de la région Rhône-Alpes sur le thème « Traiter la pauvreté et la précarité en espace rural » (formation programmée pour fin février 2009). MRIE 14, rue Passet 69007 Lyon Tél. : 04 37 65 01 93 Fax : 04 37 65 01 94 Mail : [email protected] Site Internet : www.mrie.org 10 Il s’agit d’un Cd Rom que vous pouvez commander sur le site de l’ADES : www.adesr.asso.fr. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 20 Table-ronde n°1 : Accès aux soins et précarité en milieu rural et semi-rural Evaluation des bilans de santé menés auprès des publics précaires depuis 2003 Ghislaine GONZALEZ, Mutualité sociale agricole Evaluation des bilans de santé menés auprès des publics précaires Thérèse Malatray, responsable du service santé solidarité de la CPAM de Villefranche/S. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 21 Evaluation des bilans de santé menés auprès des publics précaires depuis 2003 Ghislaine GONZALEZ A la MSA du Rhône, jusqu’en 2007, la prévention et une partie de la gestion du risque faisaient partie du contrôle médical. Désormais c’est une cellule à part entière qui traite les thèmes de prévention auparavant répartis dans plusieurs services entre la santé au travail et le contrôle médical. Le médecin responsable est le Dr Brigitte Muenier qui est également chef du service « santé sécurité au travail » et qui consacre 20 % de son temps à la prévention. Le service prévention s’occupe des actions de prévention qui concernent à la fois les bilans de santé, de précarité et tout le système de dépistage organisé des cancers du sein et du colon. Les bilans de santé organisés par la MSA : « Les Instants Santé » La MSA organise des bilans de santé pour toute la population. Au départ ils concernaient les personnes de 35 à 65 ans et depuis cette année, cela concerne les personnes de 25 à 74 ans. Un bilan de santé complet n’est proposé que tous les 10 ans. Pour les 16/24 ans, à la MSA du Rhône, nous avons fait le choix, devant leur faible participation, de proposer et mettre en place des actions de prévention, directement dans les établissements scolaires agricoles et/ou ruraux. Ils sont proposés uniquement pour les adhérents MSA et leurs ayant droits. Le financement est assuré par un budget FNPEISA et également par le GRSP pour les actions de prévention. Le département est réparti en 5 : et tous les 5 ans nous nous rendons dans chaque canton (ou grande entreprise). Nous invitons la moitié de chaque tranche d’âge (les bilans étant passés de 5 à 10 ans avec par contre un élargissement des tranches d’âge concernées : 35/65 ans jusqu’en fin 2007) Les personnes concernées (pour cette année les 30/34 ans ; 40/44 ans ; 50/54 ans ; 60/ 64 ans et 70/74 ans) reçoivent à domicile un courrier d’invitation et une relance. La communication se fait aussi par affichage (médecins, pharmacies, mairies), journaux communaux, par l’intermédiaire des flash santé (document joint aux décomptes maladie) et sur les décomptes eux-mêmes : message par canton ! On met en place actuellement une 3e relance pour proposer des bilans de santé à deux périodes de l’année car on sait qu’en fonction de l’activité, du temps et de son planning, on n’est pas toujours disponible à un moment donné et on peut l’être à un autre. On s’aperçoit que de fonctionner de cette façon augmente considérablement notre taux. Les personnes ont donc au moins deux informations à la maison. Nous essayons de nous faire aider des élus MSA, qui connaissent bien leur secteur et les adhérents : ceci apporte de très bons résultats. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 22 Des bilans de santé spécifiques pour les personnes en situation de précarité Les bilans de santé concernant les personnes en situation de précarité sont spécifiques car ce public ne prend pas tellement en compte sa santé. C’est donc un public qu’il faut accompagner autrement lors d’un bilan de santé spécifique et adapté : 6 personnes par matinée seulement. A l’origine, d’un point de vue organisation, des bilans de santé collectifs ont été proposés, c'est-à-dire qu’un contact était pris avec les entreprises de réinsertion et on organisait directement avec eux ces bilans de santé. On pouvait donc voir 6 à 8 personnes par demi-journée. Les chargés d’insertion rencontraient les personnes et essayaient de les sensibiliser à la santé pour qu’elles s’inscrivent à ce bilan. A la différence de la médecine du travail, il s’agit d’une démarche personnelle et non obligatoire. La première difficulté est d’identifier les personnes qui veulent passer un bilan de santé, vérifier qu’elles ont des droits ouverts, pour éviter des problèmes de rémunération des professionnels de santé. Dans ce système collectif, on fait le choix d’un laboratoire proche de leur domicile ou de leur lieu de travail, avec lequel on signe une convention à chaque fois. Les personnes se rendent sur place, ne font pas d’avance de frais. Munis de tous leurs résultats, elles rencontrent ensuite le médecin de prévention pour faire un point complet sur leur santé et leur situation socio-économique et, éventuellement, effectuer des examens complémentaires. Le but est de remettre la personne dans un parcours de soin ; les personnes sont donc conseillées à choisir un médecin traitant qui puisse faire vraiment le lien, les prendre en charge et les orienter vers tous les examens et le suivi dont elles ont besoin. Les limites de la démarche et les améliorations en cours On s’est rendu compte qu’avec ce système-là, certaines personnes (notamment toutes celles qui ne sont pas dans des entreprises d’insertion ou que l’on ne pouvait pas voir sur le moment) sont laissées de côté. Il y a donc aussi une démarche individuelle qui va être mise en place à partir de 2008 sous plusieurs formes : pour les personnes qui sont plus de Lyon, on pourra les inviter dans le cadre du collectif à choisir un laboratoire et venir faire le bilan à Lyon et puis, nous avons été alertés par la CPAM de Villefranche pour des demandes de personnes qui venaient individuellement pour les bilans de santé précarité qu’ils organisaient sur les secteurs de Villefranche et de Tarare. Un projet de collaboration entre les 2 structures est en cours d’élaboration le jour pour que ces personnes, dépendant de la MSA, puissent se rendre et être reçues à un bilan de santé à la CPAM mais pris en charge par la MSA. Un lien est fait entre la MSA et la CPAM, pour que chacun puisse suivre les adhérents et les prendre en charge, sans que cela pose de problèmes « administratifs » à la personne concernée. Toujours dans le cadre de la démarche collective, le médecin ayant peu de temps attribué à la prévention et ne pouvant donc pas recevoir toutes les personnes, de nouveaux bilans collectifs avec le laboratoire ISBA qui travaille déjà avec la CPAM vont être mis en place. Ce laboratoire possède un camion et peut se rendre dans les villages ou dans les entreprises directement, et ainsi permettre d’organiser un bilan de santé complet avec la participation de différents acteurs de prévention qui peuvent faire une sensibilisation sur différents sujets de santé. En 2007, par exemple avec RIE (Rhône Insertion Environnement), – environ 500 personnes concernées –, on a fixé une situation géographique autour de Villefranche et de Lyon : – 41 personnes ont été sensibles au bilan et ont souhaité participer. – 4 sont parties car ce sont des personnes qui changent rapidement de situation ; – 37 ont effectué l’examen de laboratoire et elles ont toutes été orientées vers un médecin généraliste. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 23 Plusieurs ont été vus par les médecins généralistes mais très peu ont utilisé les bons gratuits dont on ne sait pas encore si c’est la personne qui oubliait de le présenter ou si c’est le médecin généraliste qui ne souhaitait pas s’en servir. Lors de ces consultations, ont pu être évoqués des vaccinations non à jour, des soins dentaires à effectuer, des problèmes de vision, des pathologies cardiaques, métaboliques ou endocriniennes qui nécessitaient des prises en charge très rapides car les personnes étaient à un stade de maladie assez avancé et qui n’avaient jamais été vues par un médecin. Sur 35 personnes, 15 n’avaient pas de médecin traitant avant le bilan, 8 ont choisi un médecin traitant après le bilan. 17 avaient eu un suivi plus ou moins régulier, avaient consulté un médecin dans les mois précédents le bilan de santé. Après le bilan, 29 se sont rendus chez un médecin et ont eu un suivi important avec un traitement adapté. Un dentiste spécialisé en prévention a été recruté, il va pouvoir intervenir dans ces bilans de santé ; une possibilité de prise en charge est étudiée avec eux, soit dans le cadre légal avec la complémentaire, soit avec des aides MSA. Il a été possible de faire prendre totalement en charge des soins qui demandaient des dépassements, et un arrangement pour le paiement a été trouvé pour que ces personnes puissent se faire soigner les dents. Nous avons également en cours d’étude l’intervention d’une psychologue. Une psychologue qui intervient une journée par semaine en entreprise nous a fait une proposition pour intervenir après des publics précaires. Cela permettrait de prendre en charge les 3 à 5 premières séances qui permettent parfois de débloquer des situations et aussi d’éviter une attente de prise en charge par un CMP ou par un spécialiste. C’est une très forte demande de toutes les entreprises car souvent les personnes ont besoin d’un suivi très long. L’importance des observations et réflexions des acteurs du terrain A la MSA, nous avons vraiment besoin de vos signalements, de vos réflexions et interventions, pour pouvoir améliorer l’organisation et essayer de laisser le moins de personnes possible sur le bord de la route. D’autant que l’on n’est pas sûrs, dans tous ces bilans, de toujours toucher les personnes qui en ont le plus besoin… Vous pouvez nous contacter directement en prévention santé à la MSA du Rhône. Nous sommes deux personnes en gestion des risques et prévention santé pour toutes les actions mais nous espérons bien développer ce programme de façon plus importante. Cette année représente le (re)démarrage du projet, c’est l’occasion de nous faire remonter tous vos besoins et tout ce qui est possible de faire ; nous pourrons ainsi faire nos prévisions budgétaires et en moyens « humains ». Concernant le bus-laboratoire, l’idée était de le faire intervenir prioritairement dans des entreprises d’insertion. Ainsi, nous allons dans l’entreprise L’Abri. L’idéal est de pouvoir proposer une périodicité, par exemple tous les trimestre ou une à deux fois par an, en fonction de la taille de l’entreprise, des besoins, du turn-over des salariés en insertion (qui change souvent de situation tous les 6 mois). Nous voudrions surtout apporter un peu de stabilité et une meilleure organisation. Il faut que les entreprises d’insertion sachent que l’on va venir et qu’ils peuvent nous proposer des personnes qui ont besoin d’un bilan de santé. Il faut les prendre en charge le plus tôt possible à leur arrivée dans l’entreprise pour pouvoir les accompagner le plus tôt possible, car souvent ce sont des personnes amenées à changer de travail, voire de région et ce n’est pas toujours évident de les suivre pour voir s’il y a une évolution et si ce qu’on leur a apporté leur a permis une aide sur le terrain. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 24 ÉCHANGES AVEC LA SALLE Question de la salle : MDR du Bois d’Oingt. Vous dites que vous avez eu 50 bilans de santé sur 500 personnes sollicitées ce qui paraît étonnant compte tenu du fait que ces populations ont de grosses pathologies, qu’il y a des accompagnements par les chargés d’insertion. Cela vient-il dont d’un problème de mobilité des gens, comment expliquez-vous qu’il n’y ait pas plus de personnes concernées par ces bilans ? Ghislaine GONZALEZ, MSA Pour l’année dernière, il y a eu une question de temps car on n’a pu faire les bilans de santé qu’à partir de juin (réorganisation du service) ; nous n’avions pas pour l’année une grosse enveloppe budgétaire. De plus ces bilans nécessitent beaucoup de préparation en amont : contact des équipes d’encadrants pour expliquer le projet, motiver les adhérents, préparer leurs dossiers administratifs et socio-médicaux ; faire une convention avec un laboratoire ; prendre les RV (et s’y rendre !! il faut souvent 2 ou 3 RV avant que la personne fasse son prélèvement) Puis fixer les RV avec le médecin (planning du médecin ! et motivation des adhérents !) ; enfin, il existe des freins particuliers à cette population. Cette population doit donc être soutenue, et cela demande beaucoup de travail et d’énergie aux chargés d’insertion. Le tout début du questionnaire socio-économique qui est effectué comporte une petite échelle de graduation ; on demande aux personnes dans quel état de santé ils s’estiment. Et la plupart, même celles pour lesquelles on a découvert des pathologies graves, s’estiment en parfaite santé. Les personnes ne retiennent ensuite, lors des bilans de santé, que ce qui va bien : si elles ont une bonne vue, elles estiment qu’elles sont en bonne santé. Même en ayant fait le point avec eux, ils ont du mal à comprendre qu’ils ont besoin d’un suivi, d’un traitement, d’une aide. Les personnes s’enferment donc parfois et n’ont pas envie de passer un bilan. Question : AS sur la cité scolaire de Tarare. Dans le cadre d’interventions collectives que j’ai faites moi-même ou avec une infirmière scolaire, il est ressorti, notamment au niveau des élèves jeunes (niveau 6e), une problématique d’alcoolisme des parents. Cela est ressorti de façon assez importante à travers les discussions des enfants. Beaucoup de parents travaillent dans le milieu agricole, viticole. Et la question se pose « comment travailler à partir de là ? ». C’est abordé dans une intervention collective et les enfants n’ont pas forcément envie après qu’on aborde cette question et c’est quelque chose qui m’interroge. Sylvain Jerabek : Cela peut aussi être le cas dans les bilans de santé de la CPAM de Villefranche. Est-ce que la question des consommations abusives, excessives, pour ne pas dire d’un diagnostic d’alcoolisme, est traitée par les bilans de santé ? Ghislaine GONZALEZ, MSA : Lors des bilans de santé, ce thème va effectivement être abordé. Par contre, nous n’allons pas rencontrer que des personnes agriculteurs, viticulteurs. Le médecin du travail essaie autant que possible pour les salariés agricoles d’intervenir ; par contre, au sujet de l’alcool, c’est vraiment un sujet tabou, les personnes n’en parlent pas beaucoup ce qui fait toute la difficulté de la prise en charge et de la volonté de la personne d’être prise en charge. Pour ce qui est des exploitants, on est un peu démuni, c’est moins évident que pour un salarié qui peut être touché par les bilans de santé ou par la médecine du travail... Si ce sont des personnes que l’on voit régulièrement, on les envoie vers leurs médecins traitants pour essayer de mettre en place quelque chose, par contre, nous, pour le moment, en tant que MSA, nous n’avons pas d’action et une grande difficulté donc à traiter ces pathologies et ces phénomènes pour l’ensemble des parents… Yann Calandras, psychologue au centre d’alcoologie de Villefranche : Je suis en train de faire un stage de fin d’étude dans la prévention à risque et je commence un travail clinique à partir de cette semaine. J’ai eu l’occasion d’intervenir pendant le temps d’attente des personnes dans les bilans de santé de la CPAM avec un public qui est vraiment en besoin. Ce que l’on a pu observer dans la limite Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 25 de ce type d’intervention, c’est l’émergence du registre de l’intime avec des gens qui ne sont pas forcément dans le déni, ce sont des gens qui sont prêts à partager quelque chose de leur vie, soit en tant que consommateurs eux-mêmes, soit dans leur entourage. On a donc eu, à ce titre, des interventions très touchantes mais ce pose le problème de « que fait-on de tout cela ? ». Cette émergence de l’intime apparaît dans un cadre qui n’est pas forcément propice (le lieu ouvert, un groupe de personnes qui ne se connaît pas…). Je pense donc qu’il est intéressant, dans le cadre de ces interventions, de recevoir les gens dans un cadre qui soit suffisamment ouvert pour ne pas qu’ils se sentent enfermés mais en même temps pour qu’il puisse être suffisamment contenant pour recueillir ce type de témoignages. Donc pour l’instant, on ne fait que de l’orientation ; on présente l’activité du centre d’alcoologie, des partenaires et du réseau sur Villefranche, et on invite les personnes à les contacter pour des problèmes plus personnels dans un cadre plus contenant. Ghislaine GONZALEZ, MSA – Infos sur « Les ateliers du bien vieillir » Ce sont des ateliers mis en place avec l’assistante sociale, Christine Bibier-Cocatrix, et qui prépare un projet pour les mettre en place aussi pour les publics en situation de précarité. Nous connaissons un grand succès autour de ces différents ateliers qui abordent divers thèmes : l’activité physique, la dépendance, l’alimentation,les médicaments, les papiers (classement)… Les personnes sont donc reçues (tous régimes confondus la CPAM, RSI et MSA). Cela concerne toute personne qui le désire au-delà de 50 ans ; il existe des ateliers sur le sommeil, sur la relaxation, sur l’alimentation, sur « comment trier ses papiers, ses documents ». Jérôme Roux vous donnera toutes les informations nécessaires pour les inscriptions à ces ateliers. Mutualité sociale agricole – Rhône 35 rue du Plat 69002 LYON T. 04 78 92 63 63 Mail : [email protected] Site : www.msa69.fr Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 26 Evaluation des bilans de santé menés par la CPAM de Villefranche/Saône auprès des personnes en situation de précarité Thérèse Malatray, responsable du service Santé solidarité de la CPAM de Villefranche/S. Les bilans de santé proposés par la CPAM de Villefranche/Saône sont réservés aux personnes en situation de précarité. Les cinq critères administratifs retenus pour définir les personnes en situation de précarité sont : – Chômeurs – Bénéficiaires du RMI – Bénéficiaires de la CMU et de la CMUC – Sans Domicile Fixe – Jeunes de 16 à 25 ans en insertion professionnelle. Pour le public ciblé dans notre circonscription, le bilan de santé répond à un réel besoin en termes de santé. Le bilan de santé avec l’accompagnement des partenaires permet aux bénéficiaires d’intégrer le parcours de soins et de faire progresser le taux de couverture complémentaire de manière importante. Organisation des bilans de santé Les bilans de santé sont organisés par la CPAM et réalisé par l’ISBA. Ils se déroulent à Tarare en collaboration étroite avec le CCAS et à Villefranche-sur-Saône dans les locaux de la CPAM, en partenariat avec l’Atelier santé ville de la CAVIL. Les personnes doivent s’inscrire auprès du CCAS pour Tarare et ses alentours, auprès de l’association intermédiaire AIDE pour Villefranche. Les personnes, une dizaine par séance, sont convoquées pour une matinée pendant laquelle elles sont vues par une infirmière et un médecin. En parallèle, pendant les temps d’attente, une personne du service Santé solidarité fait le point avec les personnes sur leur accès aux droits et peut répondre à leurs questions. UN lien peut être fait directement avec le service social, directement sur place, à Villefranche. La matinée pouvant être longue, des animations/discussion santé ont été mises en place avec les différents partenaires locaux (CCAS, La Passerelle, Centre d’alcoologie de Villefranche, CDHS, CPEF, ADES du Rhône…) afin d’apporter une information préventive aux personnes participantes. Les résultats sont transmis au médecin traitant si la personne en a un et le désire. Sinon les personnes sont invitées à revenir sous quinze jours afin que leurs résultats leur soient remis en mains propres et expliqués. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 27 Plaquette de présentation pour les bilans de Villefranche/Saône (intérieur) Evolution de l’activité « Examens de santé » Source : Rapport annuel d’activité du centre d’examens de santé ISBA Santé Prévention - CPAM de Villefranche sur Saône Le nombre de bilans de santé réalisés est en constante augmentation depuis 2002 : 2002 52 bilans 2003 93 bilans 2004 140 bilans 2005 164 bilans 2006 175 bilans En 2007 : 226 bilans (217 bilans ont été financés par l’Assurance Maladie et 9 bilans ont été financés par le CCAS de Tarare) Par rapport à la population totale, la part du public précaire représente : En 2002 : 66 % ; en 2003 : 90 % ; en 2004 : 66 % ; en 2005 : 77 % ; en 2006 : 88 % ; en 2007 : 81 % Les résultats 2007 : Les examens en fonction de l’âge : Jusqu’à 24 ans : 28 % De 25 à 44 ans : 37 % De 45 à 59 ans : 27 % A partir de 60 ans : 8 % Les examens en fonction du sexe : Femmes : 67 % Hommes : 33 % Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 28 Quelques informations concernant le comportement des consultants: – Consommation d’alcool : 14 % des bénéficiaires ont une consommation régulière contre 18% en 2006 – Consommation de tabac : 20 % des bénéficiaires fument contre 43 % en 2006, 1 % sont en cours d’arrêt – 23 % n’ont pas d’activité physique régulière contre 27 % en 2006 Informations concernant les pratiques médicales des personnes : – Recours à un médecin : 7 % des bénéficiaires n’ont pas eu recours à un médecin depuis 2 ans contre 14 % en 2006 - Suivi gynécologique : 31 % des femmes n’ont pas de suivi régulier annuel chez un gynécologue contre 49 % en 2006 – Recours à un dentiste : 16 % des bénéficiaires n’ont pas eu recours à un dentiste depuis 2 ans contre 35 % en 2006 (11 % des bénéficiaires ont un bon état bucco-dentaire contre 27 % en 2006) Résultats des examens paracliniques des personnes : 11 % des électrocardiogrammes réalisés sont anormaux contre 8 % en 2006 17 % des spirométries présentent des anomalies (stabilité) 60 % des examens de la vision réalisés présentent des anomalies contre 57 % en 2006 42 % des examens d’audition réalisés présentent des anomalies (stabilité) 26 % des femmes et 20 % des hommes sont en surcharge pondérale contre 28 et 25 % en 2006 26 % des femmes et 15 % des hommes sont obèses contre 20 et 11 % en 2006 11 % des femmes et 15 % des hommes sont en insuffisance pondérale contre 8 et 15 % en 2006. Suivi des bilans de santé effectués en 2007 sur Tarare et les alentours (étude réalisée au 30 juin 2008) Provenance des personnes Communes TARARE SAINT FORGEUX SAINT MARCEL L ECLAIRE PONTCHARRA SUR TURDINE Total Nombre de assurés 70 1 1 1 73 Personnes ayant déclaré un médecin traitant Situation / bilan Nombre de bénéficiaires prébilan 46 postbilan 18 Total 64 % / total 95,89% 1,37% 1,37% 1,37% 100,00% % / total 71,88% 28,12% 100,00% Soit 87 % de bénéficiaires ayant intégré le parcours de soins Mutuelles / CMU C Mutuelles Situation / bilan prébilan postbilan Total Nombre de bénéficiaires 15 5 20 CMU C Situation / bilan prébilan postbilan Total Nombre de bénéficiaires 43 9 52 % / total 75% 25% 100,00% % / total 82,69% 17,31% 100,00% Soit 98 % des bénéficiaires couverts par une complémentaire santé Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 29 Suivi des bilans de santé effectués en 2007 sur la communauté d’agglomération de Villefranche/Saône (Arnas - Limas - Gleizé – Villefranche) Provenance des personnes Communes VILLEFRANCHE/SAONE GLEIZE LIMAS ARNAS Total Dont personnes résidant dans les quartiers Quartiers Béligny Troussier Belleroche Garet Total Nb d’assurés 67 12 2 1 82 Nb d’assurés 18 5 23 1 47 % / total 81,71% 14,63% 2,44% 1,22% 100,00% % / total 38,30% 10,64% 48,94% 2,13% 100,00% Personnes ayant déclaré un médecin traitant Situation / bilan prébilan postbilan Total Nb de bénéficiaires % / total 58 78,39% 16 21,61% 74 100,00% Soit 90 % des bénéficiaires ayant intégrés le parcours de soins Mutuelles / CMU C Mutuelles Situation / bilan prébilan postbilan Total CMU C Situation / bilan prébilan postbilan Total Nb de bénéficiaires % / total 24 77,42% 7 22,58% 31 100,00% Nb de bénéficiaires % / total 36 80% 9 20% 45 100,00% Soit 93 % des bénéficiaires couverts par une complémentaire santé. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 30 Table-ronde n°2 : Promotion de la santé et publics vulnérables dans le Pays Beaujolais Le rôle d’un « médiateur santé » : l’exemple de la Passerelle Xavier Fayolle, médiateur santé Les ateliers « gym » et « mémoire » Gaëlle Nourry-Gardien, directrice de Vivre en Haut Beaujolais Un groupe de paroles de viticulteurs Pierre Auray, assistant social à la MSA du Rhône Réflexion sur l’isolement des familles en milieu rural, pistes de travail auprès des aidants Claire Helly, présidente de France Alzheimer Rhône Geneviève Roussel-Martin, responsable de l’antenne locale Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 31 Le rôle d’un « médiateur santé » : l’exemple de la Passerelle Xavier Fayolle, médiateur santé La Passerelle est une association intermédiaire implantée sur la commune d’Amplepuis depuis 1991. En plus d’une mission orientée sur l’insertion professionnelle des publics en difficultés (proposition d’emploi ou de formation et aide à la recherche d’emploi), l’association a su étendre son action sur une prise en compte plus large des problématiques des publics. Ainsi, la Passerelle propose divers services et activités : location de mobylettes, bilans de santé, intervention d’une coiffeuse, et depuis peu installation d’une épicerie sociale et solidaire. La Passerelle abrite, par ailleurs, un poste de « médiateur santé » chargé de l’accompagnement et l’orientation de personnes en situation de dépendance. Ce poste est fortement lié à son initiateur, à son expérience acquise dans le traitement de la dépendance et à l’expérience professionnelle d’un médecin hospitalier. L’objectif initial était de mettre en place, à côté des référents sociaux, une fonction d’écoute et d’accompagnement des personnes vivant une situation de dépendance, « chaînon manquant » pointé à différentes reprises. La DDASS, le Conseil Général, la CPAM de Villefranche et les cantons d’Amplepuis et de Thizy se sont rapprochés autour de ce projet et ont permis le financement du poste dans le cadre des dispositifs « adulte relais ». C’est l’initiateur du projet qui a été recruté à la Passerelle pour assumer cette fonction de suivi, d’information et de prévention des conduites addictives, sur le canton d’Amplepuis. En plus d’un accompagnement individualisé et spécialisé sur ces difficultés, ce poste se réalise aussi à travers diverses actions collectives dans un objectif de sensibilisation et de prévention. Les « entretiens motivationnels » au cœur de l’accompagnement Depuis 2002, le médiateur propose un accompagnement spécialisé sur les problématiques de dépendances aux personnes qui le souhaitent. Son action s’adresse à un public large, d’origine et de statut variables, et qui peuvent être : des bénéficiaires du RMI ou de l’ASI orientés par des associations, l’ANPE, les maisons du Rhône, mais aussi des personnes qui viennent d’elles-mêmes, des sortants de prison orientés par les services pénitentiaires d’insertion et de probation, ou des personnes aiguillées par un médecin ou par leurs familles. L’accompagnement se concrétise par un nombre très variables d’entretiens individuels de 20 à 45 minutes (file active de 40 à 45 personnes). Afin de mettre en place un cadre d’accompagnement adapté et efficace vis-à-vis des problématiques de dépendances rencontrées par les personnes, le médiateur s’est fortement inspiré de méthodes conçues par des spécialistes en la matière1. L’objectif principal de la stratégie d’entretiens motivationnels qu’il utilise est de travailler sur la motivation dans l’accès aux soins de la personne. Pour ce faire, le professionnel travaille avec la personne accompagnée sur 4 axes majeurs : - faire apparaître un doute par rapport au bénéfice du produit et déstabiliser la personne dans son sentiment de toute puissance avec le produit consommé, - travailler sur la capacité de la personne à changer et lui faire découvrir ses propres capacités, - retrouver et renforcer la confiance en soi de la personne, - encourager les avancées tout en prévenant les échecs. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 32 Les différentes phases dans l’accès aux soins et la guérison Ces différentes phases2 permettent au professionnel d’apprécier et de tenir compte du degré de motivation et d’évolution dans lequel se trouve la personne. Six phases se succèdent et constituent le « cycle de Prochaska » : - la phase d’indétermination : la personne n’exprime aucun problème particulier avec le produit, - la phase d’intention : la personne est consciente qu’un problème existe, - la phase de préparation ou de prise de décision : la personne a l’intention d’agir, - la phase d’action : la personne modifie activement son comportement et son environnement afin de vaincre son problème de dépendance, - la phase de consolidation : la personne veille à prévenir la rechute et consolide les gains obtenus durant l’action, - la phase de guérison ou de rechute : s’il y a rechute, le cycle recommence. Les méthodes et techniques des entretiens motivationnels Les méthodes de cette démarche d’entretien motivationnel donnent les principales directions de l’accompagnement. Il s’agit tout d’abord de faire preuve d’empathie avec la personne, de chercher à la comprendre dans son rapport au produit. Ensuite, le professionnel travaille avec la personne sur les divergences, c'est-à-dire qu’il tente de confronter la personne à sa propre réalité, en pointant les ambivalences et les dissimulations qu’elle utilise pour cacher et nier son état de dépendance. Plutôt que de tenir des argumentaires sur ce que devrait faire la personne, le professionnel souligne ce que les spécialistes appellent le « sentiment d’efficacité personnel » et valorise les capacités à changer de la personne. Enfin, après chaque « pas » accompli dans le sens de la guérison, le professionnel encourage et rebondit derrière les progrès effectués. Afin de vérifier ces grands principes, le médiateur utilise certaines techniques concrètes préconisées par les concepteurs de cette démarche. A ce titre, il s’agit notamment d’amener la personne à peser les avantages et inconvénients qu’elle retire de sa dépendance au produit, autrement dit à étudier le résultat de sa « balance décisionnelle ». Le professionnel est invité à employer des questions ouvertes pour faire parler la personne et débattre avec elle de ses perceptions vis-à-vis de sa situation et des perspectives à envisager. Le soutien engagé par le professionnel doit être effectué dans un souci de responsabilisation et d’autonomisation de la personne accompagnée. Au cours de l’entretien et surtout à la fin, il s’agit de veiller à adopter une écoute dite « réflective » dans le sens où il s’agit de synthétiser voire amplifier les éléments importants et pertinents de l’échange, et notamment les évolutions positives exprimées ainsi que les décisions prises au cours de l’entretien. Quelques mots de bilan sur la pratique d’accompagnement L’utilisation de cette démarche d’entretiens motivationnels, fortement inspirée de méthodologies spécialisées, permet au médiateur d’acquérir un cadre de travail et des repères indispensables à sa pratique. Elle permet d’éviter différentes impasses fréquentes dans la confrontation aux problématiques d’addictions et qui sont : l’étiquetage, le recours à des formes d’interrogatoires pour aborder la question de l’addiction, la focalisation de l’accompagnement sur la dépendance au produit et sur les comportements de déni. Bien entendu, les « résultats » de cet accompagnement demeurent assez variables d’une personne à une autre. Quelques références : - Docteurs Michaël Lukasiewick et Amine Benyamina et Pr. Michel Reynaud (Centre de recherche et de traite des addictions de l’hôpital Paul Brousse), « Entretien motivationnel », Alcoologie addictologie, Tome 28 - n°3, pp. 231-235. - La revue du Praticien – médecine générale, tome 16, n° 561, janvier 2002. Contact : Xavier FAYOLLE – LA PASSERELLE 10 rue du 11 novembre 69550 AMPLEPUIS – T. 04 74 89 21 79 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 33 Les ateliers « gym » et « mémoire » Gaëlle Nourry-Gardien, Directrice de Vivre en Haut Beaujolais Le centre social Vivre en Haut Beaujolais est présent sur les cantons de Lamure-sur-Azergues et de Monsols (Nord du département). Depuis 2000/2001, nous organisons des ateliers « gym et mémoire » en direction des personnes de plus de 55 ans qui vivent soit à leur domicile, soit en institution (hôpital de ??? et la maison d’accueil de Proprières). Des ateliers de prévention pour les personnes âgées Les ateliers « gym » ont été pensés pour une prévention des chutes chez les personnes âgées ; l’objectif général étant d’anticiper et de prévenir les risques de dépendance et de perte d’autonomie pour les personnes de plus de 55 ans des cantons de Lamure et de Monsols. On a organisé jusqu’à 8 ateliers selon les années, en fonction des demandes puisque l’on travaille beaucoup en partenariat sur le territoire. Dans un premier temps, dans ces ateliers de prévention des chutes et des problèmes de mémoire, il s’agit de favoriser le maintien de l’activité sociale, d’informer autour de la prévention de certains risques (allant de la prévention routière à l’alimentation), d’essayer d’orienter vers les consultations « mémoire » de l’hôpital de Villefranche et les bilans CPAM et MSA existants – dont il a été fait état précédemment–. Un atelier « équilibre », de prévention des chutes : c’est un atelier au cours duquel les personnes apprennent à se relever en cas de chutes, à repérer les risques, à les éliminer, à les contourner. On y parle de l’aménagement du logement, de ses possibilités physiques, de ses limites. Au niveau de la mémoire, on travaille tout ce qui relève des fonctions de stimulation de mémorisation pour voir ce que l’on peut faire au quotidien pour entretenir la mémoire. Les ateliers sont organisés sur environ une dizaine de séances. Depuis décembre 2007, face à la demande, on a mis en place un atelier « gym » qui correspond à une forte demande puisque l’on a doublé le nombre de personnes inscrites. On constate donc que les gens avaient envie que cela dure. Parfois, les ateliers sont aussi adaptés à la demande, cela peut être des ateliers soit prévention des chutes et équilibre, soit mémoire, soit les deux comme par exemple avec la maison d’accueil de Proprières. Le contenu des ateliers Au niveau des ateliers mémoire, on utilise comme support des outils qui sont créés par notre animatrice et qui nous permettent de faire passer de l’information au niveau de la santé, de l’alimentation, de la prévention routière, des accidents domestiques. On utilise des supports de prévention et de communication disponibles auprès de différents organismes dont l’ADES. Ces ateliers sont intitulés maintenant « gym et mémoire » alors qu’ils s’appelaient avant « prévention des chutes » car le contenu est d’apprendre à se relever. Ce sont des termes utilisés à la fois par le Conseil général et par la gymnastique volontaire qui est une sorte de modèle déposé (avec un dispositif mis en place, avec des textes, un nombre de séances précis...). Pour toutes nos activités, nous avons l’habitude de s’adapter au public et au territoire, c’est pourquoi nous nous adaptons pour ces ateliers : nous faisons parfois 12 séances au lieu de 10, parfois 1h ¼ au lieu d’1h… Tout dépend du nombre de personnes que l’on accueille, des possibilités que l’on a. Les principaux enseignements de l’expérience Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 34 La communication autour de ces ateliers : un enjeu pour la participation Au démarrage, les gens étaient très intéressés par cet atelier qui était nouveau, puis on a connu une baisse de fréquentation et on s’est donc un peu posé des questions. Notre problème était en partie dû à la communication. On s’est aperçu que le terme « prévention des chutes » n’était pas du tout porteur, cela ne donnait pas envie de venir aux gens. Certes « Gym pour les seniors » n’est pas idéal, mais pour l’instant, on n’a pas encore trouvé mieux… et on a quand même multiplié par deux le nombre de participants depuis l’année dernière tout en gardant le même contenu. Pour les ateliers mémoire, c’est pareil, cela fonctionne bien pour l’instant parce que c’est nouveau mais beaucoup de gens disent ne pas venir s’inscrire car ils ne souhaitent pas passer un bilan… On a aussi un autre frein concernant ces ateliers mémoire, ce sont les personnes qui pensent : « je ne suis pas allé à l’école, je ne suis donc pas assez intelligent(e) et je ne peux donc pas participer ». Il faudrait donc trouver une communication avec quelque chose qui présente davantage ce qui se passe dans les ateliers. Car ces ateliers sont collectifs et adaptés à tout le monde, c’est-à-dire au niveau des personnes qui participent. Le problème du transport après les interventions Au niveau de la mise en œuvre, on se heurte aussi à d’autres freins en particulier à la problématique de transport. Bien sûr on se déplace dans les communes pour faire des ateliers mais il y a encore des problèmes de transport, en particulier au niveau de l’orientation vers les consultations existantes. C’est pour l’instant un objectif que nous n’avons pas du tout rempli. D’autant que certaines personnes (ou leur famille), notamment après les ateliers mémoire, craignent l’orientation vers les consultations de l’hôpital de Villefranche : il y a la peur de ce que va révéler le bilan et surtout du parcours dans lequel cela va entraîner la personne, en particulier la peur de devoir quitter le domicile. Et puis les soins ne sont pas forcément disponibles sur place… Il nous reste un travail à faire actuellement sur ces appréhensions. Une grande satisfaction des participants En fin de séances, nous avons fait passer un questionnaire auprès des personnes pour savoir si cela répondait à leurs attentes. Par rapport à l’objectif de faire du lien, les gens nous disent que cela permet une relation sociale entre les personnes d’un même village et qu’il y a une bonne ambiance. Ils trouvent aussi les ateliers sérieux et ludiques, pratiques et utiles. Par rapport aux activités proposées, les personnes nous disent que les ateliers sont variés et correspondent à leurs corps vieillissants donc que c’est une récréation bénéfique à la santé, des exercices doux entretenant le corps mais ne fatigant pas, et que c’était nécessaire pour le fonctionnement du corps et de l’esprit. Ces remarques nous conduisent à dire que nous arrivons à remplir une partie des objectifs que ces ateliers se sont fixés. Une mutualisation des moyens à penser entre cantons Pour l’instant, on ne fonctionne que sur le canton de Monsols. Il nous est difficile de les mettre en œuvre sur le canton de Lamure où pour différentes raisons, les ateliers se sont arrêtés. On aimerait pouvoir en développer, les partenaires locaux aussi. Il s’agit surtout d’un souci de financement. Pour animer ces ateliers, il faut des animateurs formés. Or l’animatrice qui s’occupent des ateliers « prévention des chutes et mémoire » n’est pas forcément disponible pour intervenir sur d’autres territoires. IL faudrait donc d’autres animateurs formés pour intervenir. Ainsi s’il y a d’autres territoires qui sont intéressés, on pourrait peut-être réfléchir à une mutualisation d’un poste d’animateur en direction des seniors, d’autant que le besoin va être croissant et que pour développer le lien, il est mieux que ce soit les mêmes personnes qui interviennent. Centre social Vivre en Haut Beaujolais Le Magnolia, rue du Haut Beaujolais 69860 Monsols Téléphone : 04 74 04 73 87 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 35 ECHANGES AVEC LA SALLE Intervention dans la salle : Je suis responsable de la MDR du Bois d’Oingt, dans le domaine culture, j’ai participé à une « semaine bleue réalisée » par le Dr Dion et par d’autres personnes de la MDR. Cette année, le thème est « voir entendre et toucher » ; nous allons donc parler de problèmes d’ouïe, de vision à la fois chez les jeunes et chez les seniors. Nous avons travaillé l’intergénérationnel avec les élèves de l’école primaire de Chatillon. Cela aura donc lieu le 23 octobre à Chatillon. Intervention dans la salle : A l’ADMR de St-Laurent, on a un groupe de bénévoles qui s’est engagé dans un groupe intergénérationnel. Nous faisons donc le tour des personnes âgées isolées que nous aidons, qui ne peuvent pas sortir mais qui auraient envie de rencontrer d’autres personnes ; on y va donc à 5 ou 6 avec des enfants qui vont lire des poèmes ou faire de la musique avec la complicité de leur professeur. Ce temps est ensuite suivi d’un goûter dans lequel il y a un échange entre les enfants et les personnes âgées. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 36 Groupe de paroles de viticulteurs Pierre Auray, assistant social à la MSA du Rhône Je suis assistant social de la Mutualité Agricole et à ce titre j’ai participé à la mise en place de PREVI,une plateforme d’aide à la reconversion et à l’écoute pour les viticulteurs suite à la crise viticole qui sévit aujourd’hui dans le Beaujolais. Cette plateforme résulte d’une volonté des organismes professionnels d’aider à résoudre collectivement les effets de cette crise. Tout l’intérêt est d’offrir un guichet unique à partir duquel il est possible de réorienter le viticulteur sur le lieu plus approprié à sa demande. A ce titre c’est une initiative innovante, extrêmement intéressante et qui mérite d’être encouragée. Je ne vais pas parler directement de PREVI mais à travers un certain nombre d’exemples de ce qui s’est passé, expliquer comment il peut y avoir une réponse pour des publics qui sont en précarité, quels exemples de réponses on peut donner face à ce public et parfois passer à côté de certaines possibilités et de certaines évidences... Des viticulteurs dans la précarité Il peut paraître étonnant aujourd’hui de parler de précarité des viticulteurs. C’est un public qui a la réputation d’avoir une opulence, une vie facile et donc d’avoir de l’argent. Or, il se trouve que la crise viticole actuelle dure depuis 8 ans et qu’au bout de 8 ans, même les plus gros bas de laine arrivent s’émousser. Quand on vit avec des revenus de plus en plus bas, on a vite fait de manger toutes les économies mises de côté ! Un exemple : pour l’année 2007, les 100 litres de vin Beaujolais Village se sont commercialisés aux alentours de 45 à 50 euros les 100 litres, sachant que le coût de production est aux alentours de 150 à 160 euros. On voit bien comment très vite on peut plonger et cela explique les difficultés que peuvent rencontrer certains viticulteurs. Il reste encore environ 2 500 viticulteurs en Beaujolais et près de 7 à 8 000 personnes non salariées (conjoints, enfants) vivent de la viticulture. La viticulture représente donc une population importante. On peut facilement estimer que plus de la moitié se retrouve aujourd’hui, dans des situations très difficiles. A la MSA, on se devait de répondre à cette situation pour des raisons de non paiement de cotisations entraînant des difficultés d’accès à la santé. Il y a encore peu de temps, on avait encore 4 ans de maintien de droits, actuellement, nous ne sommes plus qu’à 1 an de maintien de droits sécurité sociale, et une perte de droits en santé peut basculer très vite faire basculer des personnes, surtout en cas d’hospitalisation. Un groupe de parole : « Parler pour rebondir ». Le groupe de parole est le fruit d’un travail des viticulteurs avec les 5 travailleurs sociaux de la MSA à l’échelle du Beaujolais et c’est toute une équipe qui a essayé de répondre à ces difficultés. Pour des personnes qui ne sont pas préparées à basculer dans une situation de précarité, il y a des effets induits imprévisibles. Nous nous sommes aperçus, très vite que ces personnes disparaissaient de la circulation ; elles n’étaient prises en compte ni par les instances de l’Etat, ni par les instances professionnelles, ni par le milieu social et la MSA en particulier. Il y a un phénomène de repli sur soi-même : ces personnes s’enterrent dans leurs difficultés et ne demandent rien. Les premières interrogations ont donc été : comment les toucher ?, les rencontrer ?, comment éviter des conséquences plus graves ?, comment aller les débusquer dans leurs retranchements ? Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 37 Nous nous sommes rendus compte qu’il fallait dans un premier temps aller les rencontrer chez eux, parler avec eux de leurs situation, de leurs difficultés, faire ressortir les situations de blocage. Par ces rencontres, nous avons pu créer les conditions de confiance pour les amener à faire une démarche collective et venir parler de cette crise et de ces effets en groupe. Nous avons donc essayé de répondre par la mise en place de groupes de paroles. La parole peut être curative et aider à débloquer des situations où justement on ne se parle plus. Toute la difficulté fut de savoir qui allait animer ce groupe de paroles. Les viticulteurs nous disaient qu’ils n’étaient pas malades, qu’ils n’avaient pas besoin d’un médecin, d’un psychologue. On s’est donc retrouvé, en tant que travailleurs sociaux, les mieux placés pour répondre à la demande des viticulteurs et nous avons animé ce groupe de paroles sur un peu plus d’un an et demi où 17 viticulteurs et viticultrices ont pu se réunir toutes les 3 semaines. Parallèlement, les filières professionnelles et institutionnelles ont essayé de répondre aussi à cette crise en créant une cellule qui s’appelle PREVI. Au départ il s’agissait d’une plateforme de reconversion pour la viticulture. On s’était dit que puisque les viticulteurs n’écoulaient plus leurs produits, il fallait qu’ils s’arrêtent et qu’ils se reconvertissent. Or avec ce raisonnement, seul l’aspect professionnel était pris en compte mais pas tous les freins qui pouvaient se mettre en place dans un contrat de cessation d’activité quand on est agriculteur ou viticulteur. La viticulture n’est qu’un aspect des crises agricoles telles celle du lait dans le Beaujolais vert, de la viande avec la crise de la vache folle il y a quelques années,… la filière maraîchère aussi est en très grande difficulté. Actuellement, dans le département du Rhône, aucune structure de la filière agricole n’est à l’abri de la précarité. On voit beaucoup de monde en difficulté dans notre milieu rural, sans compter le niveau des retraites qui offre aux retraités du régime agricole un revenu en dessous du SMIC l’entraînant à vivre dans des situations de précarité et d’accès aux soins très difficiles. Ainsi aborder la question uniquement sous l’angle de la reconversion, c’est oublier de prendre en compte la réalité des hommes et des femmes qui vivent sur ces exploitations. Il est difficile d’arrêter une activité suite à une histoire familiale très lourde ou avec des emprunts contractés il y a quelques années (en général la banque ne vous laisse pas partir comme ça !) ; surtout quand on est propriétaire, fermier ou métayer et qu’on risque de perdre logement en même temps que son emploi. On voit aussi des conjoints qui travaillent ensemble sur l’exploitation la journée et qui, le soir, ressassent les mêmes histoires ; d’où des conflits qui peuvent naître et entraîner des problèmes conjugaux. En participant à la mise en place de PREVI, la MSA a permis de prendre en compte l’aspect humain des effets de la crise. Le groupe de parole est alors apparu comme un élément préalable à une démarche de reconversion ou de réorganisation des viticulteurs. A partir du moment où l’on bascule en précarité, il y a un éventail de situations qui se jouent. Souvent, cette situation n’est pas la faute d’un tel ou un tel, c’est une faute mutualisée qu’il faut que l’on arrive à résoudre collectivement en se mettant autour d’une table en faisant jouer les compétences de chacun. Une pièce de théâtre co-écrite par les viticulteurs Le groupe de parole a permis de libérer beaucoup de choses. Pour faciliter l’expression nous avons demandé aux viticulteurs de mettre par écrit leurs témoignages, souvent rédigés à plusieurs Nous avons été amenés à éditer un petit fascicule qui a été diffusé largement dans les mairies, les organisations agricoles, les coopératives… Il s’agit d’un recueil de témoignages sur leur vie quotidienne au jour le jour et d’un espace pour dire les difficultés et les freins qu’il y a à toutes les cessations. Cependant, pour les participants au groupe, il n’y avait pas de retour ; aussi, nous avons cherché un mode de retour. Les viticulteurs ont choisi d’utiliser la voie du théâtre forum. Nous avons co-écrit avec un metteur en scène, à partir de ce recueil de témoignages, une pièce de théâtre qui a été jouée au mois de mai 2008 dans 3 lieux du Beaujolais Le temps de ces représentations a permis à d’autres viticulteurs présents et à d’autres personnes non viticulteurs, de s’exprimer sur la crise, de pouvoir en dire sa perception, et aussi de monter sur scène (c’est le principe même du théâtre forum – théâtre interactif). Environ 450 personnes ont assisté à ces représentations, elles en parlent encore aujourd’hui et je pense qu’il y aura des suites à cette expérience. Pour les viticulteurs, cela a été un succès de voir que 450 personnes s’étaient déplacées pour les rencontrer et pour partager avec eux. Les viticulteurs du groupe de parole ont eu enfin l’impression d’être entendus, reconnus. Leur seule véritable déception a été la trop faible présence des élus ( maires ou représentants professionnels) Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 38 Des perspectives A titre d’exemple, cette expérience de groupe de paroles a apporté des réponses au basculement dans la précarité. On pourrait le reproduire pour les nouveaux habitants qui arrivent dans le secteur. Je pense aux gens de la ville qui viennent ici avec le rêve de la campagne et qui se retrouvent avec les difficultés qu’ils n’avaient pas prévues (2 voitures, faire garder les enfants, des charges importantes pas forcément prévues au départ), les faisant parfois basculer dans la précarité. Il y a peut-être des réponses collectives. C’est à titre, modestement d’exemple, que l’on peut peut-être répondre en étant à l’écoute, en prenant du temps et en étant innovant Proposer quelque chose qui sorte simplement du champ individuel, permet de répondre ensemble, à plusieurs, à ces situations de précarité et peut-être d’aller plus loin et de bousculer des réponses souvent trop parcellaires sans prise en compte des autres réponses locales. ECHANGES AVEC LA SALLE Question dans la salle : Je pense que la parole a pu apaiser un certain nombre de sentiments et d’émotions. Toutefois, y a-t-il une prise en compte d’une attente beaucoup plus importante ? et en particulier une attente qu’auraient pu avoir les viticulteurs face aux élus et aux acteurs du développement économiques ? Pierre Auray : Chacun voit un peu midi à sa pendule et les viticulteurs, – tout au moins ceux qui étaient dans cette phase de réflexion–, avaient l’impression d’être des oubliés, d’avoir été lâchés par leurs élus, leurs responsables professionnels. En fait c’est toujours comme ça en phénomène de crise : c’est toujours l’autre qui est fautif, ce n’est jamais soi-même. L’intérêt de ce groupe de paroles, c’est de revenir sur la faute collective et de dire « moi aussi je suis responsable ». C'est-à-dire que « quand le vin se vendait à 350 euros, je le laissais partir et cela ne me gênait pas du tout de faire rentrer de l’argent » ainsi déjà, à cette époque là, on préparait le lit de ce que l’on connaît aujourd’hui. Donc rétrospectivement, chacun a une part de responsabilité la faute n’est pas imputable uniquement à la mondialisation, aux négociants, ou au sous-préfet. Ceci dit il est vrai que lorsqu’un élu vient et a un petit mot d’encouragement, cela fait du bien ! Intervention dans la salle : Je suis allée au spectacle forum organisé par la MSA en tant qu’assistante sociale à Beaujeu et cette action m’a parue très intéressante grâce à la prise de paroles qu’il y a eue avec le groupe de paroles. Les gens ont participé très spontanément sur scène et dans le débat. Cette action doit faire « des ronds dans l’eau ». J’y suis moi-même allée avec une voisine viticultrice et cela lui a permis de parler car beaucoup de personnes vivent dans la honte. Il se trouve qu’une intervention de la sorte, en terme de prévention, notamment par rapport aux risques de suicide, c’est une vraie réussite. Les scènes permettent de parler des conséquences humaines de ce problème d’aspect économique de la viticulture. En tant que professionnelle, je voulais ajouter qu’autant la déprime peut être contaminante, autant la parole peut aussi aider à libérer plein d’énergie. Pierre AURAY, assistant social MSA 74 rue général Leclerc 69430 Beaujeu Tel : 04 74 04 72 85 Courriel : [email protected] PREVI : Tel 04 74 68 87 51 du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 39 Réflexion sur l’isolement des familles en milieu rural, pistes de travail auprès des aidants Claire Helly, présidente de France Alzheimer Rhône Geneviève Roussel-Martin, responsable de l’antenne locale France Alzheimer Rhône a son siège à Lyon et des antennes à Givors et à Villefranche. Geneviève RousselMartin est la responsable de l’antenne de Villefranche. Je préside actuellement cette association. Les différentes associations locales France Alzheimer sont réunies depuis 2001 en fédération. Grâce à cette identité « France Alzheimer », nous sommes maintenant mieux lisibles sur l’ensemble des territoires y compris dans les DOM-TOM. L’union permet aussi de faire converger nos orientations, de discuter ensemble et de participer au plan Alzheimer. Au sein de l’association, nous défendons une compétence des familles et des aidants familiaux qui accompagnent les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Nous sommes des bénévoles formés et nous essayons de retransmettre une expérience collective qui, pensons-nous, peut aider les familles qui sont elles-mêmes sur la brèche. Dans notre action nous ne touchons certainement pas les cas sociaux les plus difficiles ; il peut y avoir des barrières de langage, de franchir une porte, de décrocher un téléphone, d’avoir un accent ou une certaine difficulté à s’exprimer qui font barrage. Tout cela suppose que nous soyons formés à l’écoute de façon la plus pertinente possible. Aider les familles, briser l’isolement Cependant si nous touchons peu les milieux en précarité, notre expérience permet de dire que sont vulnérables toutes les familles qui accompagnent les malades. Quand les sens de la perte du contrôle de la pensée – mémoire mais aussi jugement – sont affectés, la personne est fragilisée et complètement déstabilisée et cela retentit sur toute une famille. Nous avons comme slogans « osons rompre le silence » et « c’est toute une famille qui a besoin d’aide ». Souvent nous constatons des résistances à accepter de l’aide, qui frappent tous les milieux. Or ces résistances vont avoir des ancrages particuliers quand il s’agit de personnes démunies et fragilisées socialement et familialement. Nous connaissons un peu les familles du Beaujolais car nous avons des adhérents dans ce pays, des familles de viticulteurs notamment. Nous pouvons témoigner d’une fraternité très forte dans ce milieu, telle cette famille de 11 enfants adultes qui, en secret, paient la part de la prise en charge d’un frère demandeur d’emploi. Il y a partout des trésors d’humanité. Si nous connaissons aussi les réactions des familles, c’est parce que nous intervenons régulièrement dans les associations ADMR à la demande de leur fédération entre autres lors des parcours de formation des aides à domicile et des auxiliaires de vie. Ainsi je tiens à souligner que nous sommes à votre disposition pour intervenir lors de la formation d’aidants. Par exemple, en 2007, nous en avons rencontré 150, chaque fois pendant une journée et nous leur avons présenté les difficultés rencontrées par des familles de malade. Il est important de bien se comprendre entre intervenant à domicile et famille, pour que le malade reste au centre de l’action et que l’on ne puisse pas dire que les familles souffrent plus que les malades. La personne malade est sensible à tous les incidents, toutes les tensions autour d’elle. Nous avons également été invités, fin 2007, à St-Jean-de-Bussières par la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles. Ils organisaient des après-midi pour les retraités et avaient choisi ce thème d’information, à travers des échanges de contacts. On a pu constater combien il existe encore des tabous ou pour le moins des réticences à aborder ces questions, souvent par peur (avec beaucoup d’irrationnel !), par ignorance, par crainte de malentendus, par angoisse. Ainsi, lors de ces rencontres, nous avons pu toucher du doigt le déni par révolte, parce que c’est inacceptable et comment faire pour accepter l’inacceptable ? On constate également une résistance de certaines familles à accepter les aides qui sont à disposition. Un travail psychologique, à domicile, avec les conjoints, les aidants qui sont sur la brèche, pourrait peut-être aider à lever certaines résistances. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 40 D’après les collègues de l’ADMR, il est certain que le manque d’argent est le handicap le plus criant, il empêche une qualité de l’accompagnement de ces malades auprès de qui il faudrait plusieurs heures pour être efficaces : au moins deux heures de présence d’affilée, mais ce n’est pas possible pour des questions d’argent. Je veux dire que notre place ici, est bien dans le thème de la prévention : toutes nos activités tournent autour de l’idée de former les aidants et d’éviter aux personnes malades l’aggravation de leur état de santé malgré la bonne volonté de ceux qui les entourent (tout le monde sait que malgré la bonne volonté, on peut commettre des erreurs !). Dans cette prévention, les familles des exploitants agricoles appréciaient beaucoup les ateliers « bien vieillir » parce que vieillir effraie et que la maladie d’Alzheimer fait peur. Il y aurait moins de peur si l’on savait que l’on peut retarder l’arrivée de la dépendance et de la perte d’autonomie. L’action de l’antenne France Alzheimer du Pays Beaujolais – Geneviève Roussel-Martin – L’antenne locale du Beaujolais a été créée à l’automne 2000 et a fonctionné jusqu’à fin 2004, puis l’activité s’est interrompue pendant une année. Désormais l’antenne fonctionne avec 3 ou 4 bénévoles. Il y a une permanence téléphonique 3 fois par semaine et l’on accueille les familles sur rendez-vous au 114 rue de Belleville à Villefranche. Le nombre d’appels reçus et d’entretiens a été très variable en fonction des années : entre 2000 et 2004, il y a eu entre 25 et 50 appels. En 2006/2007, cela recommençait avec une vingtaine d’appels et une dizaine de personnes reçues en entretien par an. Les appels téléphoniques proviennent des personnes qui vivent sur toute la zone géographique de l’antenne mais surtout Villefranche, et le Val de Saône. En ce qui concerne les accueils au local, ce sont surtout des personnes qui habitent aux environs de Villefranche qui prennent rendez-vous. Notre objectif est de donner des informations sur la maladie, les démarches et aides éventuelles. On essaie d’être à l’écoute des gens, de leurs difficultés, et d’échanger avec eux sur la base de notre expérience personnelle (nous sommes toutes des personnes qui avons eu à nous occuper de malades) et de notre expérience collective, des témoignages que l’on entend et des sessions de formation auxquelles on participe. Nous transmettons également beaucoup l’information sur ce qui se passe au niveau local. On fait connaître l’accueil de jour « L’hippocampe »11 dont la population accueillie dépasse largement les environs de Villefranche. On promeut les sessions d’aide aux aidants organisées par le service social de la CRAM : une après-midi par mois avec un intervenant en début de séance puis un échange entre les participants. Ces sessions ne concernent pas que des personnes s’occupant de malades Alzheimer, mais sont ouvertes à toutes les personnes qui ont une personne dépendante à la maison. On diffuse aussi l’information sur les formations données par les professionnels de la Consultation mémoire du CH de Villefranche aux personnes intervenant à domicile ou dans les établissements auprès de malades Alzheimer (auxiliaires de vie, infirmières, aides soignantes …). Cette formation est organisée par l’ACARPA, association cantonale de coordination gérontologique12, et elle se déroule un après-midi par mois pendant 4 mois ; soit 2 sessions par an. Depuis 3 ans qu’elle existe, chaque année, 150 personnes environ ont pu en bénéficier. Les personnes qui amènent les malades à l’accueil de jour ont la possibilité de participer à des groupes de parole avec la psychologue de l’accueil de jour. Sinon, nous diffusons la documentation de France Alzheimer, des fascicules très abordables et très bien faits pour une meilleure compréhension du fonctionnement de la maladie et de la personne malade. On visite, de temps en temps, des établissements qui accueillent des malades Alzheimer afin de pouvoir donner de meilleures informations aux personnes qui nous les demandent au téléphone. Car lorsque l’on répond au téléphone, ce sont souvent des gens qui ont leurs parents sur place mais qui eux, habitent un peu partout en France ; ils nous demandent donc vers quel établissement ils peuvent s’orienter. Nous avons également adressé un courrier à tous les médecins généralistes, gériatres et psychiatres de notre secteur, pour les inciter à donner nos coordonnées aux personnes qui sont concernées par la maladie 11 - L’Hippocampe, 95 avenue du Beaujolais à Gleizé, T. 04 74 60 3633 - ACARPA : Association de Coordination et d'Action en faveur des Retraités et Personnes Agées– Mairie de Villefranche, 183 rue de la Paix – BP 419, 69400Villefranche-sur-Saône. 12 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 41 d’Alzheimer, car on sait combien les personnes sont démunies et déstabilisées quand elles entendent le diagnostic. Les informations relatives à notre association sont également régulièrement diffusées auprès des organismes d’aide à domicile, des maisons du Rhône, des services sociaux des mairies, de certains établissements d’accueil … En novembre 2006, nous avons organisé une rencontre avec les familles adhérentes à l’association et les professionnels du secteur et à l’automne 2007, nous avons participé à des conférences organisées par les maisons du Rhône de Monsols et Lamure/Azergues et concernant directement la maladie d’Alzheimer autour des questions de « accepter l’aide » et « le regard des autres ». FRANCE ALZHEIMER RHONE Siège social Accueil : 5 Place d’Ainay 69002 LYON Antenne VILLEFRANCHE BEAUJOLAIS VAL DE SAONE 114 Rue de Belleville 69400 Villefranche-sur-Saône T. : 06.07.09.00.96 Accueil sur RDV ECHANGES AVEC LA SALLE Question de la salle : Le réseau « mémoire » s’adresse-t-il aussi aux malades car j’ai eu l’impression que c’était pour les intervenants auprès des malades ? Geneviève Roussel-Martin : Ce dont j’ai parlé et qui s’adresse aux intervenants, c’est uniquement la formation. Le réseau « mémoire » luimême regroupe l’ensemble des professionnels dont la neurologue, Anne Nove-Josserand qui est chef de service neurologie à l’hôpital de Villefranche, avec des psychologues, l’orthophoniste, l’assistante sociale de l’hôpital en lien avec les autres membres du réseau qui sont notamment à l’hôpital de Belleville, à l’hôpital de Trévoux, à l’hôpital d’Albigny et peut-être maintenant à l’hôpital de Beaujeu. Ce sont des gériatres qui reçoivent les personnes. Le réseau » mémoire » intervient pour la détection de la maladie. Intervention de la salle : Dans le cadre des plans d’aide ADPA, je ne suis pas d’accord avec Mme Helly qui dit qu’on ne peut pas mettre un certain nombre d’heures ; on essaie, nous, de privilégier justement dans des familles où il y a une pathologie d’Alzheimer, des interventions assez longues de 3 heures. Ce sont souvent des familles qui ne sont pas en demande et il faut qu’elles puissent savoir que pendant 3 heures, elles peuvent partir et sont remplacées par une auxiliaire de vie formée. Ces interventions sont financièrement prises en charge dans le cadre de l’ADPA. Parfois, dans certaines interventions, les personnes pour qui nous intervenons sont relativement valides (souvent sans besoin d’aide à la toilette) et leurs familles n’osent par conséquent pas demander de l’aide. Or quand ces proches ont besoin de s’absenter une demi-journée dans la semaine, on essaie de mettre ces heures même s’il n’y a aucun besoin pour la toilette, les repas … C’est que ce n’est pas facile à faire admettre aux patients… et parfois même aux familles, qui souhaitent soutenir leurs malades et n’ont pas envie de les « abandonner ». Ghislaine GONZALES, MSA – Infos sur « Les ateliers du bien vieillir » Ce sont des ateliers mis en place avec la personne référente, Christine BIBIER-COCATRIX, qui est en train d’essayer de les mettre en place aussi pour les publics en situation de précarité. Nous connaissons un grand Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 42 succès autour de ces différents ateliers qui reprennent l’activité physique, la dépendance, l’alimentation … Les personnes sont donc reçues (tous régimes confondus la CPAM, RSI et MSA). Cela concerne toute personne qui le désire au-delà de 50 ans ; il existe des ateliers sur le sommeil, sur la relaxation, sur l’alimentation, sur « comment trier ses papiers, ses documents ». Jérôme Roux vous donnera toutes les informations nécessaires pour les inscriptions à ces ateliers. Geneviève Roussel, France Alzheimer Ce qui serait très intéressant, ce serait d’avoir des correspondants dans chaque lieu éloigné et que l’on se tienne mutuellement au courant de ce que l’on fait ou de ce qu’il est possible de faire. Nous sommes bien intéressés pour intervenir : par exemple pour organiser une réunion sur place, s’il y a la possibilité de réunir un certain nombre de familles qui ont un parent malade. Mais il faut que cela se fasse en lien avec les personnes sur place. D’autre part, je voulais revenir sur l’idée de prévention. Pour nous faire de la prévention, c’est faire en sorte que le maximum de personnes arrive à apprivoiser cette maladie. Claire Helly, France Alzheimer A la question « que pouvons-nous faire ensemble ? », nous pouvons trouver plein de réponses. Nous sommes régulièrement appelés pendant toute la semaine bleue au mois d’octobre pour aller dans divers points du Beaujolais jusqu’à Tarare. Alors comment poursuivre cette prise de contact et envisager un travail de terrain quand nous sommes trop loin pour le faire ? Il faut trouver des correspondants locaux pour faire relais. Sinon, pour répondre aux interrogations, nous bénéficions de subventions pendant toute la durée du plan jusqu’en 2012 pour un n° Azur qui est le 0811 112 112 (prix d’une communication locale). Je voulais également vous informer que France Alzheimer a un projet de réclamer une place dans la formation des familles dans une des mesures du plan Alzheimer puisqu’il y est inscrit le financement de deux jours de formation par famille et par an. Il y avait déjà un module de formation à France Alzheimer qui forme ses bénévoles, des binômes d’un professionnel et d’un bénévole itinérant. Par formation des familles, nous entendons : répondre à des questions sur « comment je peux adapter mon comportement quand il ou elle fait ça, je ne comprends rien » ou « qu’il est agressif et pourquoi » – l’agressivité n’étant pas un symptôme de cette maladie –. Nous souhaiterions pouvoir profiter de ce créneau pour constituer d’abord deux binômes, psychologue/bénévole et infirmière/bénévole. Dans le Rhône, nous militons pour que l’on ne superpose pas de nouveaux dispositifs sur des dispositifs existants, et pour essayer d’économiser l’énergie et les deniers publics. Il y a eu des efforts réalisés au niveau du département : grâce au Conseil général, il y a des maisons du Rhône territorialisées avec tout un maillage que nous apprécions et qui constitue au moins un guichet unique que l’on attend depuis fort longtemps . Nous espérons que, dans le département, ces maisons d’autonomie pour malades d’Alzheimer puissent être prises en main par les maisons du Rhône. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 43 Table-ronde n°3 : Développement d’un réseau de promotion santé sur un territoire : - la réflexion du réseau d’éducation pour la santé - l’expérience les monts du Lyonnais L’éducation pour la santé au service des projets de santé des acteurs d’un territoire Madiana Barnoux, Chargée de projet Développement d'un réseau de promotion santé sur un territoire : l'expérience des Monts du Lyonnais Henri Prothière, Centre socio-culturel des Hauts du Lyonnais Introduction : Au cours de la journée, chaque intervenant a souligné l’intérêt de travailler ensemble de manière transversale en dehors de son champ professionnel habituel. Au fil des témoignages, nous avons vu que travailler en partenariat n’est pas chose facile. Plusieurs personnes ont souligné aussi qu’il est important de communiquer et de faire passer les informations sur les territoires, sur le canton, entre cantons… Un des objectifs de cette journée est justement de faire passer de l’information et l’idéal serait que l’on continue à trouver des espaces collectifs pour échanger. La quatrième partie de la journée est consacrée à la question du développement de réseaux en promotion de santé sur un territoire, parallèlement aux réseaux d’accès aux soins. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 44 L’éducation pour la santé au service des projets de santé des acteurs d’un territoire Madiana Barnoux, Chargée de projet Depuis 1937, l'Association départementale d'éducation pour la santé du Rhône développe l'éducation pour la santé, en accompagnant les acteurs des secteurs éducatif, social et médical, dans la mise en place de projets de prévention et d'éducation santé. L’ADES s’appuie sur une approche généraliste et globale de la santé, telle qu’elle est définie dans la Charte d’Ottawa. Elle a pour mission de : – proposer un pôle ressource en éducation pour la santé : les acteurs de prévention (professionnels ou bénévoles) peuvent y trouver de la documentation à diffuser (affiches, brochures, dépliants…), des outils pédagogiques (expositions, cd-rom, dvd, jeux…), ainsi que des conseils en méthodologie de projet. – développer des actions en fonction des priorités de santé publique : interventions (ateliers santé, journées thématiques, ciné santé, etc.), formations d'acteurs en méthodologie de projet ou sur des thématiques de santé, créations d'outils pédagogiques. L'ADES du Rhône travaille plus particulièrement sur les axes suivants : prévention primaire de l'obésité axée sur la promotion de l'équilibre alimentaire et de l'activité physique, prévention du tabagisme et des phénomènes d’addiction, exclusion sociale et enjeux de santé, santé mentale… Quelques valeurs partagées par le réseau régional de l’Education pour la santé • Partir de là où en sont les personnes • Ne pas stigmatiser les individus ni les groupes • Responsabiliser sans culpabiliser • Ne pas normaliser les comportements • Favoriser l’estime de soi et l’attention aux autres • Valoriser les savoirs et les capacités des individus • Penser la participation comme une finalité • Accompagner les individus et les groupes vers l’autonomie • Faire avec les populations et renforcer les compétences existantes localement plutôt que de s’y substituer. 1. Présentation de l’action de l’antenne de l’ADES dans le Pays Beaujolais Depuis 2002, l’ADES est présente sur le Nord du département grâce à son antenne située originellement au sein du centre hospitalier de Villefranche et depuis peu dans les locaux de la CPAM. L’antenne du Pays Beaujolais est ouverte tous les jeudis après-midi de 13h30 à 17h. Plus de 500 outils sont à disposition. En 2007, 14 structures du Beaujolais ont bénéficié d’un accompagnement méthodologique pour les aider à mettre en place leur projet de santé. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 45 L’ADES développe des actions spécifiques dans le Nord du département : – Manger, bouger, la santé dans les quartiers : Ce programme de prévention primaire de l’obésité infantile existe depuis 2004 sur Villefranche-sur-Saône ; il a été réalisé en partenariat avec la CPAM et la CAVIL. Il a consisté dans un premier temps par des animations auprès des élèves de cycle 3 des quartiers CUCS, des temps d’information pour les parents dans les écoles et sur le marché couvert de Villefranche, une campagne de recensement des IMC des écoliers de Villefranche et l’organisation d’une semaine « Manger, bouger en Pays Beaujolais » (oct. 2007). Depuis cette année 2008, l’axe « Activité physique avec plaisir » a été développé et le projet est en train de s’implanter sur Tarare – Rythmes de vie du jeune enfant : En partenariat avec le service « politique de la ville » de la CAVIL (ASV), ce programme s’est décliné en animations avec les enfants et informations auprès des parents dans les structures « petite enfance ». Après les quartiers Béligny, Troussier et Garet, le quartier Belleroche bénéficie de l’action en 2008. Dans les autres quartiers, une pérennisation des actions menées précédemment est en cours. – L’animation de bilans de santé Dans le cadre du dispositif mis en place par la CPAM de Villefranche et l’ASV de Villefranche auprès de personnes en difficultés sociales, l’ADES intervient sous forme de discussion santé avec les personnes présentes pour la matinée. – Des temps d’information pour les professionnels Des journées thématiques sont organisées régulièrement telles le 15/12/2005, « Santé et exclusion en milieu rural » , et le 1er juillet 2008 : « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais » autour de l’accès aux soins et de la promotion santé. Des rendez-vous autour d’outils pour les professionnels du territoire sont aussi régulièrement proposés : en 2007 autour de l’alimentation, en 2008 autour du tabagisme des jeunes et le 10 juin 2008 avec EGI13 autour de l’outil « Alimentation atout prix »14. 2. Santé et territoire : l’ADES au service des projets locaux de santé dans le Pays Beaujolais L’ADES offre la possibilité d’inscrire la santé dans le projet global de développement du territoire en participant à la réflexion sur l’amélioration de la qualité de vie des habitants. L’ADES propose de construire des projets de santé avec les acteurs et d’accompagner les relais locaux. Ceci permet de s’appuyer à la fois sur les besoins repérés, identifiés et sur les demandes mais aussi, depuis sa posture éducative, de demeurer attentif au temps nécessaire au changement. Elle dote les acteurs d’outils si nécessaire, les accompagne pour développer cette démarche locale en santé et parallèlement elle apporte aux institutions les éléments d’évaluation permettant d’adapter les moyens utiles à la réduction des inégalités de santé. De plus l’ADES est dans une démarche de sensibilisation des élus car si la santé est une compétence de l’Etat, elle est aussi une composante de la qualité de vie d’un territoire, des besoins de la population. Concrètement sur un territoire, l’ADES peut : – faciliter la construction de projets avec les acteurs et accompagner des relais locaux ; – outiller et former les acteurs en fonction de leurs besoins ; – favoriser la mutualisation des ressources et des compétences ; – sensibiliser les responsables d’un territoire sur la place de la santé et la qualité de vie. Dans le pays beaujolais, les réalités territoriales sont très différentes entre le Beaujolais vert et le Beaujolais rouge ; l’ADES va donc plutôt venir en aide sur des dynamiques mises en œuvre sur un ou plusieurs cantons. 13 Ensemble Gagnons l’Insertion en Pays Beaujolais, 560 rue de Verdun - BP 149 - 69655 VILLEFRANCHE Cedex, T.04.74.62.66.81 14 Classeur d’animations autour de l’alimentation à destination d’un public précaire, élaboré par des professionnels et diffusé gratuitement par l’INPES (disponible à l’ADES). Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 46 L’ADES du Rhône dans sa volonté de proposer une offre territoriale en santé ne peut travailler sans les élus et surtout les professionnels d’un territoire qui sont le plus à même de faire remonter les attentes et les besoins du territoire et de ceux qui le constitue. Un territoire est avant tout composé de gens qui l’habitent et il est important que la population puisse adhérer au projet que l’on met en place. Pour cela la participation des professionnels de terrain est indispensable. Pour l’ADES, travailler ensemble autour de la santé sur un territoire, c’est avoir la possibilité de concilier : – pertinence : le projet répond réellement aux préoccupations et aux besoins de la population et des acteurs de terrain car il est sans cesse ajusté aux spécificités locales – pluridisciplinarité : des professionnels du champ sanitaire et social, éducatif, des élus, des associations, travaillent ensemble – participation : le projet est construit avec les acteurs locaux et s’appuie sur la mobilisation de l’ensemble des compétences, y compris celles de la population Antenne du Pays Beaujolais CPAM de Villefranche-sur-Saône 150 Boulevard Gambetta 69400 Villefranche-sur-Saône Tél. 04.74.02.70.89 ou 06.77.63.33.95 [email protected] – www.adesr.asso.fr Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 47 • Développement d'un réseau de promotion santé sur un territoire : l'expérience des Monts du Lyonnais Henri Prothière, Centre socio-culturel des Hauts du Lyonnais Je suis directeur du centre socio-culturel des Hauts du Lyonnais, situé dans un canton de 10 communes, autour de St-Symphorien/Coise. Nous sommes sur un territoire où il y a 3 cantons qui travaillent régulièrement ensemble : deux sont sur le département du Rhône et un sur le département de la Loire. Il s’agit des cantons de St-Symphorien/Coise, St-Laurent de Chamousset et Chazelles/Lyon dans la Loire. Donc nous connaissons bien les difficultés liées aux découpages administratifs… D’un festival Ciné Santé à la signature d’une Charte santé Il existe un monde associatif important dans les Monts du Lyonnais et chaque association effectue des travaux divers de prévention pour tous les publics. En 2005, grâce au soutien de l’ADES, un projet de festival Ciné Santé a été proposé. Plusieurs associations se sont intéressées à ce type d’outil pour faire de la prévention et donc s’en sont saisi. Au préalable, nous nous sommes mis d’accord autour de l’objectif de faire gagner en autonomie chaque personne pour être acteur de sa propre santé. En théorie, cela semblait facile mais pas si évident en pratique : comment passer du regard à la parole des spectateurs. Nous avons donc demandé une formation auprès de l’ADES sur la conduite d’un débat à partir d’un film. Et nous avons organisé le « festival Ciné santé » sur les Vallons et les Monts du Lyonnais qui s’est appuyé sur le principe d’un cinéma itinérant… Après cette action, rapidement l’idée de réseau nous est apparue incontournable. Nous disposons déjà de lieux de rencontre entre acteurs associatifs mais pas autour de la santé. Nous avons de nouveau fait appel à l’ADES pour une formation-action, base commune à tous pour créer un réseau. Durant l’été dernier, nous nous sommes dit que les représentants des associations ne suffisaient pas et qu’il allait nous manquer une représentation plus officielle : nous avons donc invité les élus des communes et des communautés de commune. Ils ne sont bien entendu pas tous venus. Cependant un certain nombre d’entre eux ont rejoint ce groupe de réflexion. Ainsi dès le premier jour, on a commencé à faire un travail ensemble pour faire tomber les préjugés mutuels. Cela a été un travail très enrichissant. A ce moment-là est apparue la nécessité de faire « le pari de l’intelligence » : quand on est sur des actions différentes, il me semble intéressant de dire que la façon de voir de l’autre est aussi intelligente que la nôtre. C’est assez facile à dire mais pas si facile à faire au quotidien ! Nous avons ensuite rédigé une charte santé ensemble, élus présents et acteurs associatifs. La signature de cette charte santé a été faite de manière officielle en décembre 2007 lors d’un temps fort… dans un château et sur invitation. Actuellement, nous avons choisi, comme première action de travail en réseau, la lutte contre l’isolement. La réponse du GRSP15 à notre demande de subvention nous a beaucoup déçu : nous n’avons eu qu’une reconduite du financement de l’année dernière alors que notre demande cette année était plus importante. Le réseau : bénéfices et freins Un réseau c’est très positif. C’est un rassemblement de compétences pour la mise en place d’actions, un partenariat où la connaissance mutuelle est indispensable : d’associations à associations, d’élus à élus, d’élus à associations et inversement et d’individus à individus. L’un des freins les plus importants pour travailler en réseau, c’est la peur de l’autre. Comme je vous le disais, je suis directeur d’un centre social. Nos actions sont inclues dans un budget global et les budgets sont difficiles à tenir... Lorsqu’on a des actions, elles bénéficient d’un financement et si on se met en partenariat avec l’autre, des questions surgissent du type « si je me mets en partenariat avec un tel ou un tel, lequel va toucher la subvention ? ». Je ne pense pas être le seul à me poser ce genre de questions donc on 15 Groupement régional de santé publique. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 48 a vraiment besoin de travailler ensemble pour faire tomber ces peurs. La concurrence entre différentes associations (chez nous il y a des MJC, des centres sociaux…) est une réalité. Une autre difficulté à surmonter est la dynamique du groupe elle-même. Dans le groupe, certains sont impatients de passer à des choses « pratico-pratiques » et d’autres sont à l’inverse dans le tout théorique. Ces deux extrêmes sont incohérents, toute la difficulté est de se situer entre les deux : il ne faut pas se précipiter, mais il ne faut pas toujours être dans la réflexion ! Pour moi, ce qu’il faut rechercher, c’est la cohérence d’ensemble. C’est pourquoi il est primordial qu’il y ait une mission confiée à une personne ou une structure pour la coordination. Intervention dans la salle : Pouvez-vous expliquer un peu plus ce qu’était ce festival Ciné santé ? Sylvain Jerabek : Il a eu lieu sur 6 ou 7 cantons. Chaque canton avait un comité de pilotage pour décider des thèmes à privilégier, en lien avec les problématiques locales. Il y a donc eu des éléments autour des actes de racisme, du vieillissement, du suicide, de la solidarité… La déclinaison dans chaque canton s’est articulée autour des envies de chacun. Les participants à ces copil ont donc appris à animer un temps d’échange à partir des œuvres cinématographique qui n’étaient pas des documentaires mais bien des films. Ainsi à partir de l’émotion cinématographique, à partir de ce que l’on peut dire de la représentation, il y a eu un travail de prise de paroles. Les personnes qui ont assisté à la présentation ont pu prendre la parole et exprimer leurs représentations (comment ils ont perçu les personnages, les messages, du scénariste … et quelle est la scène qui a fait basculer le film). En fait à travers les représentations, on parle de soi et cela permet de lancer le débat. Il ne s’agit pas du tout d’une table-ronde de spécialistes qui se met en place après le film… L’objectif de cette action était surtout de mettre en place une collaboration et cela a donné naissance à un répertoire santé ; chacun a choisi des structures, des services, des petites actions à valoriser. Ce travail de recueil a donné lieu à des journées, à des conférences, à des scénettes, à du théâtre forum. Quelques professeurs en santé publique ont été invités pour apporter des éléments éclairants. Ces évènements avec des supports de communications (des affiches, des invitations) ont nécessité la mobilisation des acteurs en amont. Pour compléter l’intervention d’Henri Prothière, il faut ajouter qu’auparavant, il y a eu un travail interprofessionnel sur la prévention du suicide à St-Laurent de Chamousset. Le festival ciné santé a donc été l’occasion d’ouvrir la réflexion, de se décentrer de St-Laurent de Chamousset et d’aller sur les deux autres cantons. Aujourd’hui l’essentiel du travail va se porter sur l’ouverture d’un Point Info Santé par canton, soutenu par la communauté de communes et porté par des structures qui le souhaitent comme la maison des services à StLaurent de Chamousset. Ensuite il faudra imaginer des points relais avec une délégation et dégager un peu de temps de travail car il faut un animateur responsable ou un permanent qui prenne en charge ces questions et qui maintienne une dynamique autour de la santé (le financement d’un mi-temps a été sollicité au GRSP). L’action reste coordonnée par la communauté de communes des 3 cantons, ainsi le cœur de la coordination restera associative ce qui est très riche au niveau de l’implication. ECHANGES AVEC LA SALLE Intervention dans la salle : Est-ce que les Points Info sont des réseaux entre les acteurs ou est-ce que ce sont des points d’écoute pour les jeunes ? Henri Prothière : Dans un premier temps, ce seront des lieux où l’on pourra avoir des documents, ce sera un premier étage de réponse. On espère bien ensuite pouvoir former la personne qui travaillera pour aller au-delà de cette simple fonction. Intervention dans la salle : Je voudrais revenir sur la constitution du réseau puisque quand on constitue un réseau, plusieurs intervenants se mettent autour d’une table avec des points de vue différents mais à un niveau d’égalité. À un moment donné, il faut qu’une mission soit donnée à quelqu’un pour la coordination. Alors sur la base de votre expérience, qui donne cette mission à qui et quelle est la légitimité à exécuter cette coordination ? Henri Prothière : Tout dépend des territoires et des circonstances. Chez nous, il se trouve qu’il y a une association qui est le CCML (Centre Culturel des Monts du Lyonnais) qui a vocation de travailler sur les trois Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 49 cantons sur le cinéma itinérant et sur des actions. La totalité des rencontres du réseau s’est faite dans leurs murs et cela semblait relativement naturel de confier à cette association la coordination de l’ensemble mais c’est bien une décision qui a été prise en groupe de réflexion alors que leur directeur n’était pas présent. C’est une décision qui a été très facilement partagée. Intervention dans la salle : Vous avez dit avoir fait connaissance avec les élus, vous avez appris à vous connaître et je serai intéressée de savoir comment vous avez fait. Henri Prothière : Le groupe qui était constitué de professionnels et d’élus du terrritoire était animé par une représentante de l’ADES (Muriel Durand) et par un représentant du CODES 42 (Mohamed Boussouar ). Ils ont imaginé, après un rapide tour de table, de nous faire travailler en petits groupes sur une question précise : « à votre avis, comment les élus vous voient-ils vous ou votre association ? » et les élus avaient à répondre à : « à votre avis, comment les associations vous voient-elles ? ». Sylvain Jerabek : Ce travail a permis de construire un projet commun qui s’est concrétisé par la signature de la charte par 80 personnes issues de 3 cantons dont au moins une vingtaine d’élus. Grâce à la participation des élus à la formation et à sa suite avec l’élaboration entre élus et acteurs de la charte, une forme de dynamique s’est instituée. Cette formation avait aussi pour vocation de renforcer les compétences en particulier au niveau pédagogie, approche éducative, et montage de projets. Certes il y avait des disparités dans les représentations entre le bénévole de l’association et le spécialiste en prévention qui pouvait être dans une école ou un centre social. Le travail sur le renforcement des compétences à intervenir en prévention visait à dépasser « ce que l’on souhaite pour les autres », à ne pas se contenter de la vidéo que l’on met en boucle chaque année pour les élèves, et surtout à réussir à élaborer des programmes de prévention qui s’appuient sur une analyse un peu affinée de la problématique et qui essaient de se saisir de pédagogies qui ont montré leur efficacité. L’ensemble de ce travail de mise en réseau permet d’améliorer la capacité à travailler ensemble, d’élaborer des projets, de laisser une place à l’autre et d’assurer un peu plus ce travail de prévention qui n’est pas toujours la spécialité de chacun. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 50 Quelques éléments de conclusion Mathilde MORADELL, chargée de projets à la FRAES, géographe de la santé Faire une conclusion ou une synthèse de la journée est un exercice impossible… Ce qui me semble à retenir aujourd’hui, c’est la richesse des expériences réalisées ici, en pays beaujolais, toute cette dynamique locale qui se créée ou qui existe, et qui est parfois méconnue. Il faut aussi souligner cet enjeu de connaissances réciproques, de dépassement d’angles de vue différents, de confrontation des points de vue. On parle beaucoup de partage de points de vue ce qui signifie aussi confrontation et débat : on n’est pas nécessairement d’accord au départ sur notre façon de voir les choses et sur notre façon d’envisager la santé. Pendant cette journée, plusieurs questions ont été soulevées dont deux qui me paraissent essentielles : « Comment penser et vivre un territoire rural en mouvance ? » et « Comment la population se perçoit-elle en santé ? » Un milieu rural en mouvance Dans ce territoire rural en mouvance avec des situations de rupture, de fragilité (ce matin, le maire de Chamelet a employé pour parler de sa commune rurale le terme de « rurbaine à proximité de Villefranche »), l’enjeu est le renouvellement des pratiques professionnelles, du regard porté sur le territoire, de la façon d’occuper le territoire. On n’a pas les mêmes bassins de vie, les mêmes logiques professionnelles. Ainsi les agriculteurs notamment sont aujourd’hui confrontés à l’enjeu de changer simultanément de métier et de cadre de vie. Tout cela constitue un risque de fragilité, de vulnérabilité. Donner la parole aux habitants et partager les ressources Toute la dynamique qui a été exposée autour des théâtres forum, avec l’expérience du groupe PREVI, est une possibilité offerte à la population de s’exprimer (et qui plus est une population en situation de précarité). Il s’agit là d’un enjeu de paroles exprimées autour de la santé, autour de soi, autour de soi avec les autres. Accompagner, offrir la possibilité à la population de s’exprimer, entendre cette parole, doit permettre à l’ensemble des professionnels de travailler ensemble sur cette mobilisation partagée des ressources avec la population. Les ressources des professionnels sont quelquefois méconnues notamment en milieu rural mais pas seulement. Un parallèle avec le milieu urbain est intéressant : en milieu urbain, il y a effectivement plus d’acteurs mais ils ne se connaissent pas toujours et ne sont pas nécessairement plus sollicités qu’en milieu rural. Attention donc à ne pas figer le milieu rural dans l’absence d’acteurs et l’absence de ressources ! Aujourd’hui par exemple on a beaucoup parlé des ressources associatives, de celles des unités territoriales qui sont extrêmement bien distribuées sur le département du Rhône, et également des ressources des communautés de communes et des élus. Un ou des territoires ? Sur d’autres territoires (que ce soit en Isère, dans la Loire, la Drôme, ou l’Ardèche), la FRAES intervient sur cette dynamique d’appui pour « bien vivre ensemble sur les territoires ». Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 51 Les territoires ne sont pas seulement des découpages administratifs mais d’abord des bassins de vie. Ainsi le partage d’actions sur les Monts du Lyonnais entre départements de la Loire et du Rhône, est un exemple à raisonner. L’un des enjeux est de travailler sur les bassins de vie en cohérence avec les bassins de vie des professionnels et là tout se complique… L’enjeu est donc d’inventer, de prendre le risque de sortir des cadres, de se confronter, de ne pas être d’accord, de se mettre en danger face à ce que l’on est en possibilité de faire avec ses financements. Bref sortir des frontières professionnelles et administratives et des positions de chacun. Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 52 Annexes 1 Liste des participants à la journée Nom - Prénom Profession Structure AURAY Pierre BALANDRAS Nathalie BARNOUX Madiana BILLOUD Catherine BRENDLER Gaëtane BURNICHON Louise CALANDRAS YANN CARLETTO Brigitte CAUCHE Delphine CAVELIER Nathalie CHABALIER Laurence CHAIGNEAU Joëlle CHARLEMAGNE Chantal CHAVANIS Josiane CLOTEAUX Gaëlle CORTO Nathalie COURTOIS Jean-Jacques DA SILVA RIBEIRO Catherine DANGUIN Claire DEAL Marie-Claude DESPERRIER Chantal D'HUISSEL Robert DION Martine DODARD Isabelle DUBOST-MARTIN Danièle DURAND Thérèse FAYOLLE Xavier FLORIN Anne-Marie GEROUDET Laure GONZALES Ghislaine GONIN Myriam GRISET Marion HELLY Claire JERABEK Sylvain JOYET Maryse KERDONCUFF Caroline LAFOND Alexandre LE FESSANT Charlotte L'HORSET Corinne LIMAT LINDE Valérie MAGNIN Laurence MALATRAY Thérèse MARIETTE Solange Assistant social Travailleur social Pôle famille Chargée de projet Trésorière MSA CAF de Villefranche/S. ADES du Rhône ADMR Grosne-Sornin Mairie de Beaujeu Membre Croix-Rouge psychologue Assistante sociale CESF Infirmière coordinatrice Assistante sociale Directrice Infirmière scolaire Aide à domicile Responsable secteur Cadre de santé Directeur Infirmière Assistante sociale Animatrice resp. antenne St-Jean Infirmière PMI Adjoint Medecin responsable Travailleur social Pôle famille Adjointe Retraitée Médiateur santé Animatrice famille IDE Chargée de projets infirmière Chargée de mission Présidente association Directeur Adjointe Assistante sociale Adjoint administratif Secrétaire médico-sociale Chargée de projet Assistante sociale CESF Resp. service santé solidarité Cadre de santé ANPAA Villefranche Lycée François Mansard UT de Monsols Ass. Aide à dom. Canton Belleville Collège du Bois d'Oingt AIDE Lycée François Mansard ADMR/ADHA Ass. Aide à dom. Canton Belleville IFSI CH de Tarare Bus Info Santé MDR de Tarare Croix-Rouge Française Thizy-Amplepuis UT de Monsols Mairie de Joux MDR du Bois d'Oingt CAF de Villefranche/S. Mairie de Létra Secours Catholique La Passerelle Vivre en Haut Beaujolais MDR de Villefranche Siège MSA du Rhône CH de Tarare EGI France Alzheimer Rhône ADES du Rhône Mairie de Létra MDR de Beaujeu UT de Monsols UT de Monsols CODES 71 UT de Monsols MDR de Tarare CPAM de Villefranche CH St-Cyr au Mont d'Or - secteur G24 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 53 MAYNADIER Claire MELINAND Françoise MONCHANIN Françoise MONTMEAT Dominique MORADELL Mathilde MOSNIER PEREZ Patricia NOURRY-GARDIEN Gaëlle NOYEL Nadine PAMIES Sophie PARIS Flora PEIGNEAUX Frédérique POCHOPIEN Laetitia POUX Marie-Pierre PROTHIERE Henri PUILLET Coralie QUINTIN Céline RAVET Martine RELACHON Anne-Marie ROUSSEL-MARTIN Geneviève ROUX Jérôme M. SCAPIN STOLARCZYK Marie-Pierre TERRIER Odile TRIBOLET Aimée VALENCE Elisabeth VERGER Marie-Claire VIGNANDO Isabelle GUYE Olivier Directrice Chargée socio-professionnel Médecin PA/PH Chargée de projets Assistante sociale Directrice Adjoint Responsable santé CG69 Chargée de mission Directrice Foyer Logement Travailleur social Pôle famille Infirmière Directeur Cadre de santé CESF Infirmière Assistante sociale Chargé de projets Adjoint Chargée ins. socio-professionnelle Infirmière Présidente association Directrice Assistante sociale Responsable pôle ressources directeur Hôpital Intercommunal Grandis Létra MDR de Monsols Rhône Insertion Environnement MDR de Villefranche FRAES CH St-Cyr - CATJ de Gleizé Vivre en Haut Beaujolais Mairie de Joux Conseil général du Rhône MRIE Foyer PA CAF de Villefranche/S. Bus Info Santé Centre socio-culturel Haut du Lyonnais CH St-Cyr au Mont d'Or - secteur G20 MDR de Lamure/Azergues CH St-Cyr au Mont d'Or - Secteur G20 CDHS France Alzheimer Antenne de Villefranche Siège MSA du Rhône Mairie de St Laurent d'Oingt Rhône Insertion Environnement CH St-Cyr au Mont d'Or - Secteur G24 ADMR Grosne-Sornin La Passerelle MDR de Beaujeu ADES du Rhône ORS Rhône Alpes Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 54 Annexe 2 Evaluation de la journée 39 questionnaires restitués Professions - Chargée de mission (2), Chargée de projets - Infirmière (3), Infirmière PMI, Infirmière de secteur psychiatrique, Infirmière coordinatrice - Cadre de santé (2) - Psychologue - Elu du Beaujolais (2), Adjoint au maire - Directrice d’AI (Association Intermédiaire) - Présidente d’association - Assistante sociale (3), AS scolaire, AS en polyvalence de secteur, AS en service de psychiatrie adulte - Responsable sociale - Conseillère en économie sociale et familiale (3) - Directrice centre social - Aide à domicile - Animatrice centre social - Retraitée commerçante, Retraitée sténo-dactylo-VRP + agricultrice, Retraité, Retraitée de l’éducation - Responsable de cuisine collective - Assistante de secteur, Secrétaire médico-sociale PMI et personnes âgées, Adjoint administratif A quel type de public votre structure s’adresse-t-elle ? - Professionnels du CDHS de l’exclusion sociale - Tout public (dont précarité) (7), Tout public résidant sur le canton (5) - Association - Tous les publics prioritaires + salariés pauvres, personnes pb psychologiques, pers. AAH, invalides, retraités pauvres - 10-21 ans scolarisés de la 6ème au BTS - Agricole + urbaine - Personnes âgées, fragilisées, handicapées (8) - Enfants / familles (3) - Habitants des deux cantons ruraux - Problématiques addictives - Adolescents, Etudiants - Généraliste - Population en souffrance psychologique, psychique (4) Malades mentaux adultes - Malades et aidants familiaux - Marginaux, pauvres, seuls - Personnes en souffrances psychiques (cantons de Villefranche, Belleville, Beaujeu et Monsols), - Patients et résidents en EHPAD Satisfaction générale : Santé des personnes vulnérables dans le pays Beaujolais Très Satisfait Assez Satisfait Peu Satisfait • Appréciation globale 18 15 • Interventions éclairantes sur le territoire 17 19 • 1ère table ronde « Accès aux soins » 15 18 5 • 1er débat avec la salle 9 23 5 • 2ème table ronde « Promotion de la santé » 15 21 3 • 2ème débat avec la salle 6 21 8 • Développement réseau sur le territoire 18 18 1 Insatisfait 1 Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 55 Quelles ont été, pour vous, les deux ou trois lignes de force des interventions de cette journée ? - « Etre fou », « avoir de l’audace » dans la mise en place de projets. - Difficultés à dire les choses pour les agriculteurs, à avouer leurs difficultés et intérêt des groupes de parole. - Découvrir les actions phares menées sur le pays, Mieux connaître les actions de prévention menées sur le territoire. - Présentation des dispositifs concrets sur des territoires différents. - Présentation d’un réseau d’acteurs (2), Connaissance des différents partenaires à promouvoir, Intervenants de terrain. - Les bilans de santé. - Les expériences de terrain, la vision du territoire. - Accès aux soins et proximité ADMR et autres services. - Le travail sur la maladie d’Alzheimer (2) - A développer au niveau de la communautés de communes. - Eclairage par des personnes différentes. - Nécessité du partage et d’échanges autour des problématiques rencontrées. - Reconnaissance de tous les partenaires besoin d’aller à la rencontre. - Journée très bien organisée. - Expériences très riches, innovantes, au-delà des frontières - La mise en évidence de certaines problématiques éclairant les dimensions de la précarité, la construction de projets concrets d’accès aux soins, et surtout la volonté de synergie affichée par l’assistance - Travail en réseaux - Coordination des partenaires - Dans la présentation générale, beaucoup de localités non concernées (penser à étendre au plus près de la population). - Intervention sur le développement de réseau. - Interventions de Pierre Auray (4), de Claire Helly (2), d’Olivier Guy (mise en évidence des disparités territoriales), Intervention de Thérèse Malatray (2) - Prise de conscience de l’interdépendance entre les structures (présentation, interventions à domiciles, institutions …), se reconnaître, se compléter, s’apprécier. Mutualiser les compétences, enclencher une dynamique de lien social, meilleure connaissance réciproque, facteur de confiance, éviter la concurrence entre structures - La centralisation des informations sur le territoire du Beaujolais - La diversité des interventions et des intervenants (2) - Echanges d’idées et de pratiques - Informations centralisées sur un secteur, bonne connaissance du secteur - Prévention/réseau/transversalité - Le développement des réseaux - Les quelques aperçus sur la méthodologie, la mise en œuvre - Prise en compte de la réalité des territoires - L’accent mis sur la cohérence et la nécessité de travail en partenariat - Les actions mises en œuvre et l’existence de coordonnées, lieux ressources diffusés par la CPAM, la MSA, France Alzheimer, groupe PREVIE de la MSA. - L’accès aux soins des plus démunis (CPAM, MSA) - France Alzheimer car futur travail en réseau - Aide pour les personnes âgées dépendantes Au contraire, y a-t-il des points qui n’ont pas été suffisamment abordés ? - Peut-être être davantage sur la personne (attentes, difficultés, compétences) et moins sur les questions « techniques ». - Cadrage rapide des indicateurs du pays Beaujolais sans explication ou analyse. - Les problèmes psychologiques, le handicap, les addictions. - Les personnes « déstructurées » compte tenu de leur parcours de vie, leurs problèmes de santé, le travail, l’isolement … - L’intervention des aides à domicile auprès des personnes âgées. - Les freins existant dans les secteurs ruraux. - Promotion et éducation à la santé pour les enfants. - Trop sur les villes, pas assez beaujolais vert. - Concernant la maladie d’Alzheimer, bonne présentation des accompagnants mais penser à promouvoir aussi les structures d’aide aux personnes concernées. - Dommage qu’il n’y ait pas de représentant de la fédération ADMR (2) - Publics précaires représentatifs : jeunes, femmes … - Intervenants accompagnement de ces publics. - Connaître d’autres exemples. - Débats limités, trop courts (3) - Nous n’avons pas pu aborder la place des bénévoles associatifs du point de vue des professionnels - Peu de représentants du territoire du Nord du département, pays caladois sur les interventions. - En matière de prévention à la santé, la santé mentale n’était pas abordée, ni les dispositifs (associations …) partenaires de la santé et du social. - Absence de l’intervention PASS essentielle dans la prise en charge des plus démunis - Prévention de la maltraitance - Personnes handicapées - Santé des enfants de 0 à 6 ans Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 56 Commentaires libres et suggestions : - L’idée d’un travail en sous-groupe est certainement intéressante à tenter la prochaine fois. - Attentes de méthodologie : comment repérer les problèmes de santé, comment aborder un ou des problématiques repérées, comment faire admettre ses problèmes de santé et amener à l’emploi. - Très intéressé par l’atelier « Bien vieillir ». - Heureusement que « La Passerelle » était là pour parler de nous 15 minutes sur des heures. - Intervention public personnes âgées ; manque de dynamisme. - Trop de chiffres, pas suffisamment de vécu sur le terrain, mais un bon apport de la connaissance des différents dispositifs mis en place pour aider les personnes en difficulté dans le Beaujolais sauf en ce qui concerne la santé mentale (attentes déçues à ce niveau-là). - Trop de théorie souvent déjà connue ; pas assez de cas concrets. - Le travail ensemble est très enrichissant. - Merci de décentraliser un peu les formations dans nos campagnes !!! - Un état des lieux des besoins, des réponses pouvant être apportées aurait été intéressant. - S’adresse plutôt aux AS et travailleurs sociaux et hôpitaux généraux - Interventions intéressantes mais il aurait été peut-être préférable de cibler plus précisément les publics précaires en les énumérant et en les traitant de façon plus distincte - Traiter séparément la problématique des différents publics plutôt que « mélanger » les informations Perspectives En relation avec votre pratique, quels sont les autres thèmes que vous aimeriez voir traiter lors de prochaines journées thématiques ? - Santé des personnes sans droits ou des publics à la rue. - 30 ans de crise, parcours familial, social, professionnel déstructuré, valeurs éducatives, valeurs du travail, valeurs de l’image à sa place aujourd’hui … Nouvelles réponses à faire valoir, à inventer. - Enfants, élèves vulnérables / paupérisation de la situation de leurs parents. - Santé/jeunesse. - Ruralité et éloignement par rapport aux soins pour les enfants. - La lutte contre l’isolement en milieu rural - Un focus un peu plus important sur la santé mentale - Parler plus souvent du Beaujolais vert qui mériterait plus d’intérêt - La précarisation de la santé des jeunes (- 25 ans) - La problématique d’addictions - La santé mentale (3) - Déceler la maltraitance, conduite à tenir face à une situation de maltraitance (conseils pratiques) - La maltraitance - L’organisation d’une prise en charge à domicile en sortie d’hôpital, d’EHPAD… Pour finir, seriez-vous intéressé(e) par une formation en méthodologie de projets en oui : 10 non : 10 éducation pour la santé ? Si oui : auprès de quel public ? - jeunes adolescents, adultes (2) - personnes en insertion - tout public en parcours d’insertion par l’économique - collégiens, lycéens - public en situation de précarité - enfants, familles pour une thématique spécifique ? - hygiène, présentation, image de soi, sophrologie, bienêtre - meilleure connaissance de chacun et travailler/développer un réseau - bien-être, mal-être - rythme de vie et santé - respect des rythmes de l’enfant (sommeil), respect de l’enfant (jeux) dans le sens où il est bien que l’adulte s’adapte aux rythmes de l’enfant et non le contraire. - conduites à risque en général - Animation de projets, organisation de forums dans les communes - Amener le public en souffrance aux soins notamment psychologiques - en difficulté - public en souffrance psychique - intervenants à domicile (auxiliaires de vie, aide soignantes) - auxiliaires de vie, aides à domicile - Comment aborder la santé et accompagner vers les soins les personnes en grande précarité, pour des professionnels non médicaux ? (2) - Précarité, hébergement, démarche vers le soin - Accidents domestiques, prévention et conduites à tenir face aux chutes des personnes âgées (2) - Hygiène alimentaire, la maltraitance Actes de la journée « Santé des personnes vulnérables dans le Pays Beaujolais », le 01/07/2008, ADES du Rhône Page 57