DOSSIER DE PRESSE_GOOD BYE DRAGON INN
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DOSSIER DE PRESSE_GOOD BYE DRAGON INN
PRIX DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE • FIPRESCI • VENISE 2003 HOMEGREEN FILMS présente Goodbye, Dragon Inn Un film de TSAI MING-LIANG Sélection Officielle - Venise 2003 Durée : 1h20 SORTIE LE 21 JUILLET 2004 Distribution DIAPHANA DISTRIBUTION 155, rue du Fbg St Antoine 75011 Paris Tél. : 01 53 46 66 66 Fax : 01 53 46 62 29 Presse Jérôme Jouneaux, Isabelle Duvoisin & Matthieu Rey 6, rue d’Aumale 75009 Paris Tél. : 01 53 20 01 20 Fax : 01 53 20 09 82 www.diaphana.fr Note d'intention "Comme mes capacités sont limitées, ma vie d’artiste est comparable à un arbre. Je la nourris avec diligence et délicatesse. Et puis un jour, en regardant le ciel, je découvre combien il a grandi. Les branches sont abondantes et les feuilles luxuriantes. Sa silhouette ne ressemble à aucune autre. Elle a trouvé sa propre posture. Je suis heureux et je n'essaie plus de donner de limites à cet arbre. Je ne m'inquiète plus de le voir grandir de travers..." Tsai Ming-Liang Synopsis Dernière séance avant que la salle de cinéma ne ferme ses portes à tout jamais. Un jeune homme d'origine japonaise se réfugie à l'intérieur du cinéma pour se protéger de la pluie. L'ouvreuse infirme et le projectionniste n'ont jamais eu l'occasion de se rencontrer bien qu'ils travaillent dans le même cinéma. Puisque cette nuit est leur dernière chance de se connaître, la jeune femme souhaite partager son fortune cake en forme de pêche avec le beau projectionniste. Ne le trouvant pas dans la cabine de projection, elle part à sa recherche. Sur l'écran est projeté Dragon Inn, film chinois à succès des années 60. Dans la salle, l'homme japonais remarque deux individus qui ressemblent aux acteurs du film. Uniques spectateurs, ils regardent et se souviennent. Sont-ils bien vivants ou ne sont-ils que deux esprits qui ne veulent pas quitter le lieu ? Entretien avec Tsai Ming-Liang Pourquoi avoir situé ce film dans un vieux cinéma ? Je rêve souvent de vieilles salles de cinéma. A Kuching, en Malaisie, où je suis né et où j'ai grandi, il y a sept ou huit vieux cinémas. Dès que j'ai eu 3 ans, mon grand-père m'a emmené voir des films. Un de ces cinémas s'appelait l'Audien. Le plafond était très haut et il était constellé de ventilateurs. Il y avait plus de mille fauteuils et les rideaux sur les portes de sortie remuaient dans l'air ventilé. Le caissier du cinéma était un vieux monsieur infirme. Lorsqu'un enfant atteignait une certaine taille, il devait payer. Même si je grandissais, mon grand-père me faisait passer devant le caissier sans jamais m'acheter de ticket. Le caissier avait l'air méchant, il me faisait peur. Aujourd'hui, toutes ces vieilles salles ont disparu. Je ne les ai pas oubliées, même si je vis loin de chez moi. Le plus étrange, c'est que parfois, je rêve de l'Audien. Pendant le tournage de Et Là-bas, Quelle Heure est-il ? on a eu besoin de tourner des scènes dans un cinéma. Dans la banlieue de Yung-Ho, où j'habite, j'ai découvert le cinéma Fu-Ho qui m'a semblé familier. Trois mois après le tournage, le cinéma a fermé ses portes. Un jour, par hasard, j'ai rencontré son propriétaire qui m'a annoncé que la salle allait être détruite. J'ai aussitôt appelé mon producteur, Liang, pour lui demander l'argent pour louer le cinéma afin d'y tourner un film. Dragon Inn a un rôle important dans le film. Il figure même dans le titre. Pourquoi ? A cause de Miao Tien : Dragon Inn a été son premier film. Il a également été le superviseur du scénario. A l'époque, il était extrêmement dynamique. Le hasard a fait que vu son grand âge, il a joué le père de Hsiao Kang, dans tous mes films. Dans Et Làbas, QuelleHeure est-il ? le père meurt. Du coup, plusieurs personnes se demandaient si on le reverrait encore dans mes films. J'ai répondu : “Ne vous inquiétez pas. Les esprits, ça existe.” Au début, je voulais tourner une histoire de fantôme dans le cinéma. J'ai réfléchi, et je me suis dit que si Miao Tien était un fantôme et revenait dans cette salle, ce serait pour voir le film Dragon Inn, et pas un autre. J’ai vu ce film quand j'avais 11 ans. C'est le film d'arts martiaux le plus impressionnant que j'aie vu enfant. Le son de la flûte traversière dans le film me fait toujours ressentir l'immensité et la solitude du monde des arts martiaux. Dans d'autres films du genre, on voit les acteurs voler au-dessus des toits et marcher sur les murs. King Hu montre son porteur de sabre marcher seul dans un paysage désert... Certains pensent que le réalisateur a choisi une voie difficile, mais il a créé quelques classiques comme : Come Drink With Me, Dragon Inn, A Touch of Zen, The Valiant Ones, The Fate of Lee Khan et Raining in the Mountain... A mes yeux, C'est un maître. Vous avez tout de suite pensé à Shih Chun pour le film ? Shih Chun est l'acteur fétiche de King Hu. Ce qui est extraordinaire, c'est que Dragon Inn était le premier film de Shih Chun et de Miao Tien. Ensuite, Shih Chun est devenu un héros légendaire, alors que Miao Tien s'est cantonné aux rôles de méchants. A l'écran, ils se battent jusqu'à la mort, mais sur le plateau, j'ai entendu Shih Chun parler de Miao Tien comme de son maître. A l'époque, Miao Tien était professeur d'art dramatique, et Shih Chun avait suivi ses cours. 36 ans après Dragon Inn, le film capture leur charme, leur essence. Il a conservé leur jeunesse pour l'éternité et en a fait des légendes. C’est en 2002 que j'ai rencontré Shih Chun pour la première fois. Tout de suite, j'ai eu l'impression de le connaître. Notre conversation a été très intéressante, mais à l'époque, j'ignorais que je ferais ce film. C'est comme si tout cela avait été prédestiné. Goodbye, Dragon Inn est-il un film de souvenirs ? Vous avez mis une vieille chanson à la fin du film... Can't Let Go, est une chanson très célèbre interprétée par la chanteuse Yao Lee. Toutes les personnes de cette génération peuvent en fredonner l'air. Le compositeur, Hattori Ryoichi, un Japonais, était très célèbre dans les années 50 et 60, à Hong Kong. Il a écrit pléthore de tubes. Les paroles sont de Chen Dea-Yi, qui avait écrit celles de The Lover's Tears, une de mes chansons préférées. Yao Lee a été une vedette de la chanson dans les années 30 et 40 à Shanghai et dans les années 50 et 60, à Hong Kong. C'était la sensation pop de l'époque. Elle a enregistré de nombreux disques, chanté dans beaucoup de films, et certains disaient qu'elle avait une voix d'ange. Lorsqu'elle chante du blues, sa voix se fait plus grave et triste, et aujourd'hui encore, je la trouve très moderne. N'oublions pas son frère, Yao Ming, compositeur célèbre. Il avait une voix très haut perchée et un ton très doux. Dans les années 40, les films étrangers étaient à la mode à Shanghai. Tao Ming a écouté le chant des Noirs dans les films et a écrit des chansons de cet acabit pour YAO Lee. Elle s'est mise à chanter d'une voix plus grave et plus âpre, avec un petit "zeste" d'occident. Peu après, Yao Lee a imité Patty Page, son idole, qu'elle adorait. Yao Ming était un géant de la composition. Il a écrit des milliers de chansons. Après sa mort, Yao Lee a refusé d'écouter la radio pendant trois ans parce que les chansons de son frère y passaient en boucle. Les vieux tubes ont bercé ma jeunesse. Et j'aime encore les écouter. Je retrouve des émotions lorsque je les entends. Goodbye, Dragon Inn est-il un film de souvenirs ? Je ne sais pas... Personne n'a le pouvoir de faire revenir le passé. Personne ne peut empêcher la destruction d'une salle de cinéma. Le monde bouge très vite. De nos jours, les gens sont heureux de regarder des DVD chez eux, ou de surfer sur Internet. Mais vous rappelez-vous ces projections tardives, dans la vieille salle de cinéma, où vous étiez assis au milieu de centaines de spectateurs, tous réunis par la même passion ? Le cinéma que j'ai filmé, le Fu-Ho, après son moment de gloire et avant sa fermeture, a été fréquenté par la communauté gay, et cela me touche beaucoup. La salle a certes perdu ses paillettes mais elle a continué à accueillir ceux qui sont en marge de la société, le vieux, la fille handicapée, les fantômes solitaires et les esprits... Propos recueillis par Chang Jinn-Pei. TSAI MING-LIANG Tsai Ming-Liang est né en 1957, à Kuching, en Malaisie où son grand-père puis son père se sont établis. Arrivé à Taiwan en 1977, il obtient son diplôme de la Chinese Culture University en 1981. Au cours de ses années d'études, il écrit et met en scène trois pièces. Ces pièces traitent avec humour de la société contemporaine, de la solitude et du style urbain frénétique. Tsai Ming-Liang écrit en 1981 Instant Bean Sauce Noodle, et en 1982, A Sealed Door in the Dark. C’est en 1983 qu’il écrit, met en scène et interprète A Wardrobe in the Room, exploration du thème de la solitude du citadin, sujet devenu récurrent dans ses films. Pendant dix ans, il travaille pour la télévision et écrit des scénarios. En 1989, il réalise son premier téléfilm Corners of the World, Boys. Pour l'un de ses téléfilms (The Kid, en 1991), Tsai Ming-Liang rencontre Lee Kang-Sheng qui devient rapidement son acteur fétiche. Pour lui, il écrit Les Rebelles du Dieu Néon. En 1993, le premier film de Tsai Ming-Liang, Les Rebelles du Dieu Néon, remporte le Tokyo Broze Prize au festival international du film de Tokyo. En 1994, Vive l'Amour lui vaut le Lion d'Or de la Mostra de Venise. En 1997, La Rivière obtient l'Ours d'argent au festival de Berlin et le prix de la presse internationale. En 1998, il réalise The Hole qui reçoit le prix Fipresci, au festival de Cannes. Au début de l'année 2001, il termine son cinquième long-métrage, Et Là-bas, quelle heure est-il ? présenté en compétition officielle à Cannes, la même année. En 2002, il tourne un court-métrage, Le Pont n'est plus là, avant de réaliser Goodbye, Dragon Inn et de produire le premier film réalisé par Lee Kang-Sheng. Tsai Ming-Liang tourne actuellement un nouveau long-métrage, Un nuage au bord du ciel. Films 1992 1994 1996 1998 2001 2003 Les Rebelles du Dieu Néon Vive l'Amour La Rivière The Hole Et Là-bas, Quelle Heure est-il ? Goodbye, Dragon Inn Scénarios 1982 Windmill and Train (réalisé par Chang Pei-Cheng) Little Fugitive (réalisé par Chang Pei-Cheng) 1983 Runaway (réalisé par Wang Tong) 1984 Spring Daddy (réalisé par Wang Tong) 1985 Kung Fu Kids III (réalisé par Wang Tong) 1987 Yellow Story (réalisé par Wang Shaudi) 1989 Endless Love (série télé) Téléfilms (scénarios et réalisation) 1989 The Happy Weaver - All Corners of the Sea 1990 My Name is Mary - Li-Hsiang's Love Line Ah-Hsiung's First Love 1991 Give Me a Home - The Kid - Hsio Yueh's Dowry My New Friends 2001 The Missing Moon Théâtre 1981 Instant Bean Sauce Noodle 1982 A Sealed Door In The Dark 1983 A Wardrobe In The Room 1984 Apartment Romance 1998 Hsiao Kang and a Table Court-métrage 2002 Le Pont n'est plus là (22 minutes) Court-métrage numérique 2001 A Conversation with God Adaptation chorégraphique 1998 La Bonne Ame de Se-Tchouan LES ACTEURS Le projectionniste Lee Kang-Sheng L’ouvreuse Chen Shiang-Chyi Le touriste Japonnais Kiyonobu Mitamura Le vieil homme Miao Tien Le héros de Dragon Inn Shih Chun La femme Fantôme Yang Kuei-Mei Le Fantôme Chen Chao-Jung L’enfant Lee Yi-Cheng FICHE TECHNIQUE Réalisation & scénario Tsai Ming-Liang Producteur exécutif Liang Hung-Chih Image Liao Pen-Jung Son Du Tuu-Chih Montage Chen Sheng-Chang 1 Assistant-réalisateur er Vincent Wang Directeur artistique Lu Li-Chin Costumes Sun Huei-Mei Photographe de plateau Lin Meng-Shan Une production HomeGreen Films - 2003