1 Rubrique Cheval et handicap…. Il existe très peu d
Transcription
1 Rubrique Cheval et handicap…. Il existe très peu d
Rubrique Cheval et handicap…. Il existe très peu d’écrits sur la pratique du cheval pour des publics handicapés et ou en difficulté. Quelques articles de-ci delà, des mémoires de fin d’étude, quelques livres aussi, mais qui datent un peu et pas toujours accessible au grand public. Pourtant, les demandes se font de plus en plus nombreuses. Beaucoup cherchent des ouvrages, sont à l’affût d’articles… Avec l’appui et l’enthousiasme de Sandrine et de son équipe, je vais tenter de combler cette lacune et apporter au fil du temps quelques réponses à des questions récurrentes et sans doute d’autres interrogations… Depuis longtemps déjà, la pratique du cheval est reconnue bénéfique « pour maintenir en bonne état une santé chancelante » Diderot en parlait déjà en 1751 ! Au XXè siècle, cette approche nous arrive par le Danemark et la Norvège avec une logique purement rééducative, c’est dans les années 1943. Il faut attendre les années 62 pour voir apparaître cette technique en France, par le biais de Monsieur Hubert Lallery kinésithérapeute. A partir de là ; d’abord une, puis plusieurs associations se sont créées. Aujourd’hui, ils en existent un certain nombre dont les plus connues sont : la Fentac, Equus, Equit’aide, HandiCheval, les Rênes de la Vie, pour ne citer que les plus connues (si tant est qu’elles le soient !). il existe également deux fédérations sportives : handisports, Sports Adaptés. Chacune de ces associations et fédérations ont leur spécificité. Les activités proposées au public handicapé tentent à se développer mais restent encore, dans bien des cas, très empiriques. On parle de plus en plus « d’équithérapie »… ce mot fascine, inquiète, dérange, fait rêver, sert de fourre tout… Qu’est ce qui se cache derrière ce mot qui n’existe pas dans le dictionnaire? On parle également de thérapie assistée par le cheval, de rééducation par l’équitation, par le cheval, d’activités équestres adaptées, d’hippothérapie… Beaucoup de termes qui se mêlent et se démêlent au gré de certitudes et d’incertitudes. Est ce un effet de mode ou un désir profond qui cherche à émerger de l’inconscient collectif ? S’agit-il de pratiques différentes ou de différentes appellations pour les mêmes pratiques ? Comment s’y retrouver dans ce dédale de termes quelquefois pompeux. ? Suffit il de mettre une personne à cheval pour faire du thérapeutique ? La mise à cheval d’une personne handicapée a instantanément une connotation « thérapeutique », pourquoi ? Si c’est le cas pour eux cela est donc aussi valable pour les personnes valides !... Beaucoup de personnes nous contactent et veulent faire de « l’équithérapie » et quand je les interroge, je perçois beaucoup de confusion, de rêves, d’attentes. Pour autant les familles ont bien du mal à trouver des structures d’accueil, alors que dans le même temps, la plupart des centres équestres accueillent des personnes handicapées ! Pour commencer, il me semble important de parler une bonne foi de terminologie avec des propositions de définitions ou tout du moins une identification des termes tels qu’ils sont acceptés aujourd’hui. Le plus utilisé est le mot Equithérapie : 1 Du latin equus : « cheval » et « thérapie » mot datant du XVII du grec therapeia « soin, cure » lui même dérivé du mot « thérapeutique » plus ancien qui signifie : « prendre soin de ». Cela nous amène à la traduction : « prendre soin du cheval ». Par extension, il est admis aujourd’hui : « prendre soin de la personne avec le cheval ». Le domaine du soin appartient, dans notre société, aux soignants et équipes soignantes. Ces personnes sont donc habilitées à prendre en charge des personnes relevant essentiellement de la maladie, que celle-ci soit mentale ou physique. Les soignants sont les médecins, psychologues, infirmiers, paramédicaux et aides-soignants. Chacun est directement relié à son champ de compétence, celui-ci étant déterminé par son identité professionnelle. Au travers de ce qui est identifiable aujourd’hui, on constate que le mot « équithérapie » est généralement relié à tout ce qui est du domaine psychique, c'est-à-dire tout ce qui concerne l’esprit donc tout ce qui est de l’ordre de la maladie mentale : névroses, psychoses, états limites. La prise en charge thérapeutique relève d’un acte de soin et s’appuie sur le projet de la personne. L’activité proposée devra être en accord avec le projet thérapeutique et sera soumise à évaluation, synthèses et réactualisation d’objectifs si besoin. L’équithérapie recouvre la thérapie assistée avec l’animal ou TAC, thérapie assistée par le cheval, terminologie employée par la Fentac. Hippothérapie Sous cette appellation sont généralement regroupées les activités équestres à visée rééducatives avec cependant une notion bien particulière puisqu’il s’agit d’utiliser la locomotion du cheval au pas en vue d’une mobilisation corporelle passive ou active. Cette notion intéresse essentiellement la kinésithérapie et la rééducation fonctionnelle. En effet, par son seul déplacement et le mouvement hélicoïdal qu’il produit dans le bas du corps, le cheval mobilise près de 300 muscles chez le cavalier. Au-delà de ces termes il existe des terminologies identifiées. R.P.E : « Rééducation Par l’Equitation » initiée par Monsieur Hubert Lallery Kinésithérapeute, précurseur de l’équitation thérapeutique en France. Il s’agit bien là d’utiliser la technique équestre comme moyen de rééducation. R.P.C : « Rééducation Par le Cheval ». Domaine strictement thérapeutique qui intéresse la psychomotricité et la kiné, moins restrictif que la R.P.E puisqu’il inclus le cheval dans sa globalité A.A.C « Activités Adaptés avec le Cheval » terminologie utilisée dans l’ensemble du secteur médico-social parce qu’elle inclue l’ensemble du champ éducatif, sportif et de loisir sans exclure le champ thérapeutique. Celle-ci est employée par l’association Handi-Cheval dont le champ d’application est essentiellement médico-social. Le champ d’application de ces différentes pratiques est relié à l’identité professionnelle de chacun. 2 Les professionnels de l’éducation conduiront des activités à visée éducative tels que les éducateurs sportifs ou les éducateurs spécialisés tandis que les soignants conduiront des activités à visée de soins etc.… La richesse de la complémentarité professionnelle permettra d’élargir les champs d’application. Mais il ne suffit pas d’être, cavalier et éducateur ou moniteur d’équitation ou psychologue pour encadrer des activités dans ces différentes optiques. Il est aujourd’hui des compétences nécessaires repérées à l’encadrement de ces différentes activités qui relèvent de formations spécifiques « handicap et cheval ». Fait à Millery le 13 Janvier 07 Isabelle Claude Actuellement disponibles à la vente : Cheval, Inadaptations et Handicaps : ouvrage collectif sous la direction de Marie Jollinier Publication de la Fédération Nationale Handi-Cheval aux éditions Maloine (1995) Thérapies avec le Cheval : ouvrage collectif sous la direction de Renée de Lubersac, édité par la Fentac (2000) A paraître : Le cheval miroir de nos émotions : Isabelle Claude aux éditions DFR (2007) 3 4