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WALLONIE ESPACE Infos pour les membres n° 38 mai-juin 2008 Coordonnées du Cluster Wallonie Espace/Pôle Skywin Wallonie: Michel Stassart, WSL, Liege Science Park, Rue des Chasseurs Ardennais, 4301 Angleur-Liège. Tel. 32 (0)4 3729329 e-mail: [email protected] Le présent bulletin d’infos, comme les précédents (à partir du n°13), peuvent être téléchargés sur le site : http://clusters.wallonie.be/xml/liste_espace_fr.html?IDC=7021&POS=1 Voir aussi le site du pôle de compétences Skywin Wallonia (http://www.skywin.be). N’oubliez pas de vous inscrire pour les Space Days des 6-7 octobre à Liège (thème : les micro-satellites) : www.space-days.com ============================================================ SOMMAIRE : Dernière minute : Frank De Winne, commandant de bord de l’ISS (équipage à 6) en 2009 LA bonne nouvelle : Galileo, c’est (enfin) parti jusqu’au prochain virage à prendre Cap sur la Ministérielle ESA de La Haye (dans quatre mois) La Belgique spatiale : avec l’aide des régions et communautés ? Belgospace dans son rapport 2007 : des vœux pour le spatial belge 2009, la grande année du privé dans l’espace (Virgin Galactic, Space X) ILA 2008, Berlin : le salon européen de l’astronautique X. Parfums de scandale : solutions en vue pour Jason-3 et AMS-02, mais quid de GIOVE-A2 et des quatre Galileo IOV ? 0. Perspectives sous forme de tableaux : Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace - palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne tableaux des commandes à venir pour les satellites de télécommunications et de TV 1. Politique spatiale/EU + ESA: priorités de cinq agences spatiales - 18ème membre de l’ESA - L’Inde très ambitieuse dans l’espace 2. Accès à l'espace/Arianespace: 25ème succès d’affilée pour Ariane 5 - trois aires de lancements en Guyane - la famille chinoise des lanceurs modulaires Longue Marche 5 - deux nouveaux lanceurs Soyouz à l’étude 3. Télédétection/GMES: L’Europe en tête pour les satellites d’observation - Tableau des lancements des satellites européens d’observation - Eumetsat, 3ème acteur public du spatial européen - Astrium, leader européen en télédétection spatiale - L’ « espion » Sciamachy à Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 bord d’Envisat - Liste des opérateurs de satellites d’observation à usage civil - Lancements Dnepr de sept satellites SSTL - Détection à l’avance des séismes (exemple de Taïwan et du tremblement de terre en Chine) 4. Télécommunications/télévision: Le marché latino-américain - Thales Alenia Space ETCA à bord de la constellation des Globalstar-II - La Bande S ouverte en Europe pour les services mobiles par satellites 5. Navigation/Galileo: Tournant « à marche forcée » pour Galileo, virage ou dérapage ? Lancement des appels d’offres (candidats pour les lots de travaux) - Galileo rattrapé par GPSIII (Lockheed Martin) à lancer dès 2014 6. Sécurité & Espace/Défense spatiale: Système spatial militaire pour l’Europe - Livre Blanc de la Défense en France - Coopération SES Americom et US Air Force 7. Science/Cosmic Vision: Planck à Liège pour son bon à tirer dans l’espace 8. Exploration/Aurora: Situation délicate de BepiColombo pour Mercure – Maîtrise d’œuvre espagnole pour la mission PROBA-4 9. Vols habités/International Space Station: Encouragements de l’administrateur de la NASA à l’adresse de l’Europe spatiale - 253 candidats belges pour les quatre postes d’astronaute européen - Astrium, exploitant industriel de l’ISS - Expérience Biomics de l’ULB 10. Tourisme spatial : Vol « Soyouz privatisé » pour Space Adventures - Pas de « space plane » d’EADS Astrium et développement du système Virgin Galactic 11. Technologie/Incubation: Luxspace-CSL et les voiliers solaires - Construction du centre d’expertise spatiale - Région Berlin-Brandebourg à la mode des micro- & nano-satellites 12. Education/formation aux sciences et techniques spatiales: OUFTI-1 retenu pour le premier vol du lanceur Vega – vols paraboliques proposés par l’ESA aux étudiants 13. Wallonie-Bruxelles dans l'espace: missions spatiales avec du « made in WallonieBruxelles » 14. Concours/Appels d’offres : 15. Calendrier 2007-2008 d' « événements spatiaux » intéressant la Belgique. Livres/articles/dossiers concernant le spatial dans le monde, en Europe et chez nous ========================================================= Dernière minute : Frank De Winne, commandant de bord de l’ISS en 2009 Le premier Européen à être commandant de bord de l’ISS (International Space Station) sera le Vicomte belge Frank De Winne, qui a séjourné en novembre dans cette infrastructure encore à l’état embryonnaire. Il fera partie du premier équipage à six de la station. Il y séjournera six mois de mai à novembre 2009 et il en sera le commandant pendant quatre mois. 2 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Une rumeur qui s’amplifie : un nouveau DG de l’ESA ? Jean-Jacques Dordain dirige, depuis juillet 2003, l’ESA avec la rigueur, la diplomatie et la pédagogie qui sont ses qualités, mais surtout avec une présence remarquable et remarquée, ainsi qu’avec une grande ouverture d’esprit et avec un franc-parler teinté d’humour. Il a toujours aimé l’enseignement afin d’assurer la relève, dans les sciences et les techniques, auprès de la nouvelle génération. Il ne souhaiterait pas renouveler le mandat qu’il a jusqu’en 2010. Sans doute ce candidat-astronaute français va-t-il – enfin ! - trouver le temps de réaliser le rêve de voyager jusqu’à la frontière de l’espace lors d’un vol suborbital (avec Virgin Galactic ?). D’ores et déjà, il est question que le poste de Directeur Général de l’ESA ne puisse échapper à un représentant de l’Allemagne. L’ESA, depuis sa création en 1975, a eu un seul DG allemand : Dr. Reimar Lüst, qui était un spécialiste des sciences (astrophysique, notamment), en fut le troisième DG de 1984 à 1990. Pour prendre la succession de J.J. Dordain, on cite régulièrement les noms de Thomas Reiter, astronaute ESA (premier Européen à avoir effectué un vol de longue durée à bord de l’ISS – depuis le 1er octobre 2007, il est responsable Espace au sein du Conseil exécutif du DLR), du Professeur Johan-Dietrich Wörner, qui dirige le DLR depuis le 1er mars 2007, du Dr. Volker Liebig, Directeur ESA DES Programmes Observation de la Terre (D/EOP) et du Centre ESRIN à Frascati. LA bonne nouvelle : Galileo, c’est (enfin) parti… mais pas de vacances pour les industriels (en juillet), puis pour l’ESA et la Commission (en août) ! Le 1er juillet, le Journal Officiel de l’Union européenne a publié l’appel aux candidats, tant attendu des industriels, en vue de la procédure des contrats des six lots du déploiement opérationnel du système Galileo de navigation globale par satellites (civils). Il ne s’agit pas à proprement parler d’un appel d’offres, mais d’une étape cruciale pour les contrats : la manifestation à intérêts sous la forme de dossiers qui définissent les consortia avec leurs compétences pour négocier des contrats en bonne et due forme, d’après les règles de la Commission. La remise des dossiers doit se faire pour le 7 août à la Commission, Directorat Général Energie et Transport (à l’attention de Paul Verhoef), Rue de Mot 28 4/107, B1049 Bruxelles. Des informations peuvent être obtenues auprès du Galileo FOC Procurement Office, Keplerlaan, 1, NL-2201 AZ Noordwijk (Pays-Bas). Les dossiers portent sur les six lots définis par la Commission à la fin de 2007 (l’ensemble étant estimé à 2.145 millions €) : - Lot n°1 - Appui en ingénierie systèmes : 120 millions € - Lot n°2 - Achèvement de l’infrastructure de mission au sol : 270 millions € - Lot n°3 - Achèvement de l’infrastructure de contrôle au sol : 45 millions € 3 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 - Lot n°4 - Segment spatial avec la fourniture de 26 satellites : 840 millions € (*) Lot n°5 - Lancements en MEO de satellites de 730 kg : 700 millions € (*) Lot n°6 – Exploitation coordonnée des opérations : 170 millions € (*) Ce qui situe le prix de chaque satellite mis en orbite (avec générateur de signaux, horloges atomiques à bord) à 59,230 millions € (32,3 pour le satellite, 26,93 pour son lancement). Ce qui va constituer un sérieux défi pour l’industrie européenne des systèmes spatiaux. Certains n’hésitent pas à parler de mission impossible, mais dans le domaine spatial où on n’est pas à l’abri des surprises technologiques, les dépassements budgétaires sont de mise. On sait que deux teams vont relever le défi du segment spatial Galileo : Astrium (EADS) avec Thales Alenia Space, OHB-System avec SSTL (Astrium). L’industrie américaine, avec un dollar faible par rapport à l’euro, est-elle à même de faire aussi bien ? Lockheed Martin et Boeing peuvent-ils nous dire à combien ils facturent chaque satellite GPS-II au Département de la Défense ? A noter que ce 17 juillet, de 9 h 30 à 13 h, la Commission et l’ESA organisent au Charlemagne, à Bruxelles, le Galileo Procurement Day. On en saura plus sur l’ouverture du marché Galileo à la concurrence extra-européenne. Il est vrai que l’Union doit répondre à ses obligations au sein de la WTO (World Trade Organization)/OMC (Organisation Mondiale du Commerce), pour autant qu’il y ait réciprocité des autres membres de cette organisation basée à Genève. Or, pour les lancements des satellites gouvernementaux, les USA, la Chine et la Russie n’ont pas recours aux lanceurs Ariane. Dès lors, les satellites de la constellation Galileo ne devraient pas échapper à l’offre Arianespace avec des Ariane 5 et des Soyouz-2, lancés du port spatial de l’Europe. Cap sur la Ministérielle ESA de La Haye : quels axes stratégiques pour le programme spatial européen ? A quatre mois de l’échéance ministérielle du prochain Conseil ESA, qui se tiendra à La Haye les 25 et 26 novembre sous présidence du Ministre italien en charge des activités spatiales, on parle déjà d’un Conseil de transition, vu que cinq des 12 Directeurs viennent d’entrer en fonction. L’Exécutif de l’ESA compte bien avoir établi des priorités programmatiques dans la perspective du prochain Conseil qui devrait se tenir en Italie (pourquoi pas à Venise ?). Voici comment l’ESA, dans sa feuille de route (roadmap) a planifié le prochain Conseil Ministériel (C/M 08) dans la perspective de celui de 2011 (C/M 11). On peut mieux se rendre de la continuité dans les affaires en cours, suivant des fils conducteurs pour ses axes stratégiques : 4 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Le conseil ministériel de La Haye, en novembre prochain, est placé sous le thème « A global vision : the European way » dans l’esprit de la Politique Spatiale européenne approuvée le 22 mai 2007 par le conseil européen de l’Espace, ainsi que de l’Objectif Lisbonne pour le leadership européen dans la société de la connaissance. Il y a la volonté d’affirmer l’Union Européenne comme une puissance spatiale à part entière, via les programmes Galileo et GMES/Copernicus, et de consolider le spatial un pilier de la société et de l’économie basées sur la connaissance. Parmi les programmes dont il sera question pour un engagement financier jusqu’en 2011 - le budget total proposé se trouve stabilisé à quelque 3,3 milliards € par an - et pour lesquelles les chercheurs et industriels ont à se positionner (en gras : les axes présentés comme prioritaires) : - la Cosmic Vision (2015-2025) de missions scientifiques à long terme (programme obligatoire), avec l’objectif d’avoir deux lancements tous les trois ans (budgets proposés : 436,6 millions € en 2009 - 458,4 pour 2010 - 481,3 pour 2011). - le programme Aurora d’exploration du système solaire avec la mission martienne ExoMars Plus (Enhanced ExoMars) [Priorité 1] qui doit être lancée en 2013 par une Ariane 5-ECA ; la nouvelle mission devrait coûter le double, mais certains pays (notamment l’Allemagne) rechignent à accroître leur effort financier ; il est question d’une mission vers la Lune (MoonNext). - l’exploitation de la station spatiale internationale avec le programme ELIPS (European programme for Life and Physical Sciences) période 3 [Priorité 1], avec des recherches sur la santé des astronautes et des recherches d’exobiologie (total des budgets proposés pour les vols habités, la microgravité et l’exploration : 596 millions € en 2009 - 644,6 en 2010 - 695,7 en 2011) . 5 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 - - - - - - - - - - - la Climate Change Initiative avec le programme ECV (Essential Climate Variables) pour mettre à disposition de la communauté mondiale trois décennies de données et observations des satellites sur l’environnement global. le Segment 2 des missions Sentinel du programme GMES [Priorité 1 ou 2] afin de créer un système opérationnel avec la redondance des trois premiers satellites d’observation. Le Meteosat Third General (MTG) [Priorité 1] dont a besoin Eumetsat pour assurer la continuation opérationnelle des observations météorologiques depuis l’orbite géostationnaire à la fin de la prochaine décennie (total des budgets proposés pour les programmes d’observation de la Terre : 596 millions € 662,3 en 2010 - 743,7 en 2011). l’EGEP/European GNSS Evolution Programme période 2 [Priorité 1] pour préparer les technologies de la prochaine constellation Galileo (budget proposé : 389,7 millions € en 2009 – 154,7 en 2010 et 36,5 en 2011). l’IAP/Integrated Applications Promotion ou ARTES-20 [Priorité 1 ou 2] pour développer l’emploi de technologies intégrées dans l’espace avec des systèmes terrestres. l’Iris (ARTES-10) [Priorité 1] pour réaliser un systèmes pour les télécommunications avec les mobiles, spécialement les avions, dans le cadre de l’ATM (Air Traffic Management. l’EDRS (ARTES-7) [Priorité 1] pour mettre en place une infrastructure de relais géostationnaires de données en partenariat avec un opérateur privé de satellites de télécommunications, de manière à assurer la relève dès 2012 du satellite ARTEMIS (total des budgets pour les télécommunications et les applications intégrées : 300,2 millions € - 299,7 en 2010 - 299,6 en 2011) . le GSTP-5/NewPro [Priorité 1] pour démontrer les technologies avancées qui doivent renforcer la non-dépendance et l’initiative de l’Europe en matière de composants pour l’espace, pour la sécurité et avec des démonstrations en orbite (vol en formation) (budgets proposés pour GSTP + Prodex : 121.3 millions € en 2009 - 133 millions pour 2010 - 120 millions pour 2011). les missions spatiales habitées, dans le cadre de l’ISS Evolution Programme et avec une proposition CSTS (Crew Space Transportation System), qui utilise les technologiques et compétences acquises avec les programmes Columbus et ATV, l’héritage de la capsule ARD. l’initiative SSA (Space Situational Awareness) [Priorité 1] – une grande nouveauté qui veut donner à l’Europe un accès autonome aux données concernant le trafic des satellites et l’environnement du milieu spatial pour la protection de la planète (budgets proposés : 15 millions € en 2009 - 40 en 2010 - 45 en 2011). l’accès à l’espace avec le fonctionnement du Centre spatial Guyanais [Priorité 1], l’extension du programme ARTA (Ariane 5 Research & Technology Accompaniment) 2011-2014 [Priorité 1] avec le développement d’un étage supérieur cryotechnique, ainsi que du programme VERTA (Vega Research & Technology Accompaniment) 2011-2014 [Priorité 1], la phase préparatoire du programme Ariane 5-ECA (2009-2011) avec le développement du propulseur Vinci pour un vol de qualification en 2016, le VEPP (Vega 6 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Evolution Preparatory Programme) avec le développement d’un étage équipé du propulseur européen Aestus 2, l’étape 2 du FLPP (Future Launchers Preparatory Programme Period 2 (budgets proposés pour les lanceurs : 700,3 millions € en 2009 - 699,0 pour 2010 - 674,4 pour 2011). Un aperçu des propositions budgétaires qui restent à affiner pour le Conseil montre : - une croissance continue pour le programme scientifique, pour l’observation de la Terre, ainsi que pour les vols habités, la microgravité et l’exploration ; - une réduction substantielle pour la navigation (la Commission européenne prenant la relève de l’ESA pour financer le développement opérationnel de Galileo). La Belgique spatiale : il pourrait manquer 25 millions €… outre la dette de 107 millions € à rembourser à l’ESA ! Lors de la Conférence ILA Space Day organisée par le Ministère fédéral allemand pour l’Economie et la Technologie, les dirigeants des principales agences spatiales en Europe - ESA, CNES (France), ASI (Italie), DLR (Allemagne), BNSC (RoyaumeUni), CDTI (Espagne) - étaient invités à faire part de leurs priorités et des perspectives. « La Belgique a bien perdu sa place de n°5 à l’ESA. Nous ne sommes pas dans le panel ses leaders du spatial européen », constatait amèrement Eric Beka, Haut Représentant belge pour la politique spatiale et vice-président du Conseil de l’ESA. Celui-ci se soucie du niveau budgétaire pour assurer l’avenir du spatial en Belgique, à l’heure à la recherche et la technologie spatiales s’élargissent à la dimension de l’Union. Surtout qu’il va falloir compter sur l’arrivée et le dynamisme de nouveaux-venus sur la scène spatiale européenne. La République Tchèque - qui préside cette année le Groupe Interparlementaire européen de l’Espace – est devenue le 18ème Etat membre de l’ESA depuis ce 1er juillet. A noter que la mission interplanétaire PROBA-4 a été confiée à une maîtrise d’œuvre espagnole, alors qu’on pensait qu’elle ne pouvait échapper à Verhaert Space ! C’est avec une dette de 107 millions € à l’ESA que la Belgique s’engage dans le processus de décision de la Ministérielle 2008 pour le programme à long-terme. Voir plus loin les objectifs programmatiques qu’on en attend. Un observateur bien avisé de la politique spatiale belge conseille aux décideurs politiques de ne pas être étouffés par ce poids de la dette. Il leur demande d’aller de l’avant – on finira bien par trouver une solution à cette somme empruntée à l’ESA - en allouant les ressources nécessaires afin que les chercheurs et les industriels belges puissent renforcer leurs connaissances et compétences grâce aux nouveaux défis de l’Europe dans l’espace. Dans les propositions - au niveau fédéral - de budgets pour les prochaines années, il manquerait 25 millions € par année pour répondre à la programmation du spatial belge à l’échelle européenne. Ces 25 millions € constituent l’écart entre les crédits d’engagement - ce à quoi on s’est engagé vis-à-vis de l’ESA - (142 millions €) et de paiement (117 millions €). Un écart qui ne fait que s’amplifier depuis 2003. 7 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Question… belge : Les Régions seront-elles disposées à intervenir pour « combler » le vide attendu des 25 millions € ? La Ministre Sabine Laruelle, qui a la politique scientifique (dont la moitié du budget est représentée par les activités spatiales) dans ses attributions, montre beaucoup d’intérêt pour les activités spatiales en Belgique. Elle ne ménage pas ses efforts pour mieux connaître ce qui singularise la Belgique dans l’espace. Le 6 mai, elle se trouvait à l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique) pour se faire expliquer les installations et les fonctions du B.USOC (Belgian User Support & Operation Centre) pour l’ISS et la mission scientifique Picard (d’observation du Soleil). Le 11 juin, elle était chez Thales Alenia Space ETCA pour découvrir les activités du leader belge en électronique spatiale (le principal fournisseur d’équipements électroniques de bord pour Ariane 5). Durant la matinée du 16 juin, elle a assisté dans le hall d’entrée du Sénat à une présentation de la mission d’océanographie des satellites Jason. Le 1er juillet, elle a visité l’Euro Space Center – installation unique en Europe – et y a inauguré une nouvelle attraction éducative, le « mur de l’impesanteur ». Souhait de Belgospace dans son rapport 2007 : une enveloppe budgétaire annuelle ferme pour les prochaines années avec une augmentation à terme d’au moins 25 millions € La publication du rapport annuel Belgospace est toujours attendu avec intérêt. Ce document – 74 feuillets pour l’édition qui couvre les activités de 2007 – est fort intéressant et très utile, car il passe en revue, sous la forme d’une synthèse, les réalisations en cours et les projets à l’étude de ses membres : Cegelec, Gillam-Fei, Newtec, SABCA, Sonaca, Space Applications Services, Spacebel, Techspace Aero, Thales Alenia Space Antwerp, Thales Alenia Space ETCA, Verhaert Space, Ecole Royale Militaire. On peut se demander pourquoi le CSL, AMOS, EHP, Lambda-X, WSL, SES Astra Techcom Belgique… n’en font pas (encore) partie. Le rapport est, par ailleurs, un thermomètre du spatial belge, à travers le mot du président de Belgospace, qui est Remo Pellichero depuis le 16 avril dernier (il est par ailleurs le vice-président d’Eurospace). Celui-ci constate que la plupart des investissements spatiaux en Europe ont stagné depuis 2005. Mais surtout il note : « L’Espagne est sur le point de dépasser la Belgique en termes de contribution à l’ESA. Le gouvernement espagnol envisage en effet d’accroître sa contribution de 6 à 8 %. En découlerait un renforcement des contrats octroyés au secteur spatial espagnol. Notre pays se classerait donc désormais sixième parmi les contributeurs de l’ESA mais avec une dette cumulée de plus de 100 millions d’euros. Il est fondamental que l’enveloppe budgétaire consacrée par la Belgique à l’espace soit respectée, afin d’éviter les écueils du passé qui ont conduit à l’endettement. Belgospace invite le gouvernement fédéral belge à suivre l’évolution de la contribution à l’ESA du gouvernement espagnol afin de maintenir la Belgique dans le peloton de tête des acteurs européens du spatial. » 8 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Sous le titre de « Davantage de moyens, le maintien de la répartition des compétences et d’une organisation efficace », R. Pellichero, administrateur-délégué et président du conseil d’administration de la SABCA, tient comme président de Belgospace à réaffirmer les points suivants : - - - « Les reports de paiement successifs envers l’ESA d’un montant cumulé de plus de 100 millions d’euros sont à apurer au plus tôt. » « Une enveloppe budgétaire annuelle ferme doit être décidée pour les prochaines années. » « En vertu des objectifs de Lisbonne et pour le maintien de notre position en Europe, le budget spatial annuel alloué doit être augmenté à terme au minimum de 25 millions d’euros. » « L’organisation de la gestion de la participation belge à l’ESA et aux programmes internationaux par le SPF Politique Scientifique a démontré son efficacité depuis plus de 30 ans […]. » « Une régionalisation de la compétence fédérale spatiale dans le cadre international n’est souhaitée par personne. D’ailleurs, dans le cas d’une régionalisation, il eût fallu avoir une Agence Spatiale Fédérale indépendante et efficiente déjà opérationnelle depuis longtemps. En conséquence et pour des raisons de continuité, nous souhaitons que le fonctionnement actuel soit poursuivi, car la création éventuelle d’une Agence Spatiale est une orientation qui demande du temps pour en négocier les termes. » Remarque de la rédaction. De la création d’une agence spatiale fédérale, il est question depuis au moins trois années. Cette idée, qui fut proposée par la Haute Représentation Belge pour la Politique Spatiale pour éviter précisément toute régionalisation outrancière du spatial belge, a été l’objet de nombreuses critiques, dont certaines étaient non fondées. Aujourd’hui, elle revient en force à la veille d’une réforme institutionnelle qui s’annonce cruciale pour l’Etat Belgique. Sa mise en oeuvre pourrait être inscrite dans le programme que le gouvernement belge doit présenter à la mi-juillet. 2009, la grande année du privé dans l’espace ? On sait que l’initiative privée a pris le relais de la gouvernance publique pour la mise en œuvre de systèmes spatiaux pour les télécommunications (à haut débit, avec les mobiles) et pour la télévision (bouquets numériques, haute définition), y compris dans le secteur militaire. Cette initiative privée, le plus souvent avec l’appui d’aides publiques sous la forme de commande de produits et services ou de partenariats publics-privés, est en train de prendre de l’importance pour des missions de télédétection haute résolution (cartographie numérique régulièrement mise à jour) et multispectrale (systèmes d’information géographique avec des informations de plus en plus diversifiées). Les Google Earth et Microsoft Virtual Earth mettent l’imagerie satellitaire à la portée de tous, via Internet, tandis que les récepteurs de navigation se 9 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 mettent à l’heure de photos aéro-spatiales pour indiquer de façon réaliste le trajet à suivre avec ses différentes caractéristiques. Dans le domaine plus risqué du transport spatial, l’initiative privée a eu du mal, jusqu’ici, à proposer des systèmes qui soient fiables avant d’être économiques. Sans obtenir l’intérêt des pouvoirs publics, elles ont vite lâché prise sur ce marché difficile de l’accès à l’espace. Il nous faut mentionner deux entreprises commerciales qui se sont lancées, avec une certaine audace et avec beaucoup d’opiniâtreté, dans le développement de véhicules conçus pour mettre la dimension spatiale à la portée d’un plus grand nombre. • Virgin Galactic, avec un nouvel ensemble aéroporté - un gros avion porteur (WK2/WhitheKnightTwo) et un planeur-fusée (SS2/SpaceShipTwo) pour 2 pilotes et 6 passagers - veut être le premier dans le business du tourisme suborbital. Les premiers essais en vol sont prévus en 2009, pour une mise en service commercial dès 2010 sur le Spaceport America, près de Las Cruces (Nouveau Mexique). Il n’est pas exclu d’employer le WK2 pour lancer une fusée à 2 étages pour placer sur orbite de petits satellites. • Space Exploration Technologies (Space X), avec sa famille Falcon de nouveaux lanceurs à liquides (kérozène et oxygène liquides) qui sont équipés de propulseurs tout à fait originaux et produits en grande série, entend « casser les prix » de la mise en orbite de systèmes spatiaux (y compris des vaisseaux habités). Le troisième exemplaire du petit lanceur Falcon-1 doit effectuer un vol expérimental durant cet été. Un succès couronnerait les efforts d’Elon Musk qui a investi une bonne partie de sa fortune dans l’exploration du nouveau monde de l’espace. Quant au Falcon-9 en préparation avec la capacité de lancer en orbite basse ( en orbite de transfert géostationnaire), il doit servir à ravitailler la station spatiale internationale dès 2010. Le premier vol du Falcon-9, depuis Cape Canaveral, est attendu avec beaucoup de curiosité durant 2009. ILA 2008, à Berlin : vive le Salon européen de l’astronautique ! Le Salon aérospatial de Berlin est en train de s’imposer en Europe comme étant la référence européenne pour les nouveaux développements dans l’espace. Non seulement l’Europe spatiale avec l’Allemagne, la France, l’Espagne - et la Belgique avec le pôle Skywin Wallonie et le cluster Wallonie Espace - se trouvait présente. Il y avait aussi la Russie - avec une importante exposition de Roscosmos et des industriels de l’espace -, l’Ukraine et l’Inde qui était l’invitée d’honneur. Dans le Space Hall, Astrium a présenté une maquette d’un vaisseau spatial récupérable, dit ATV Evolution. Son développement est proposé pour un coût de moins d’1 milliard € pour un vol de démonstration dans 5 à 6 ans. Moyennant l’installation d’une tour de sauvetage, ce vaisseau pourrait devenir un véhicule spatial 10 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 habité pour un équipage de 3 personnes. Par ailleurs, des concepts de robot pour atterrir sur la Lune étaient exposés par Astrium et par OHB-System sur son stand. ============================================================= == X. « Parfums de scandale » ou programmes européens spatiaux en suspens… X.1. Solution en vue pour Jason-3 : Eumetsat a décidé d’aller de l’avant ! L’océanographie spatiale ne devrait pas connaître de « trou noir » pour les mesures sur l’état des mers et des océans. Le 20 juin, Jason-2 était lancé par une fusée Delta 2 de la base de Vandenberg. Aux côtés de Jason-1 autour de la Terre depuis décembre 2001, il va contribuer à mieux comprendre les courants marins et à mieux connaître l’environnement côtier. Eumetsat, lors de son Conseil des 1er et 2 juillet, a donné le coup d’envoi, en allouant un budget de 46 millions €, pour Jason-3 qui devrait être disponible pour un lancement dès 2012 et montré son intérêt pour Jason-4/Cryosat-3 à lancer au milieu de la prochaine décennie dans le cadre d’un programme de l’ESA. Reste à convaincre la Commission européenne de financer la mission Jason-3 à hauteur de 46 millions €. Mais certains Etats membres de l’Union – notamment l’Allemagne – sont plutôt réticents à payer avec le budget GMES une mission transatlantique (avec la NOAA américaine) d’observation de la Terre. Le sort de Jason-3 sera à l’ordre du jour de la réunion au Centre Spatial Guyanais des Ministres du Conseil européen de l’Espace. X.2. Mission supplémentaire du Space Shuttle pour AMS-02 : incertaine ! Faisant fi des recommandations de la Maison Blanche, la Chambre des Représentants a voté une augmentation de 2,9 milliards $ du budget 2008 de la NASA, le faisant passer à 20,2 milliards $ (pour la première fois, au-dessus de la barrière des 20 milliards $) ? Ce qui permettra de financer une mission supplémentaire du Space Shuttle en 2010. Elle devrait servir à installer sur l’ISS (International Space Station) l’ambitieux instrument scientifique AMS-02 (Alpha Magnetic System) qui doit détecter la matière noire et l’anti-matière dans l’Univers. Ce gros détecteur est le fruit d’une coopération internationale qui a coûté 1,2 milliard €. Il a permis de faire travailler ensemble 500 chercheurs-physiciens dans 57 instituts de 16 pays, notamment en Europe, mais également de la Chine et de Taïwan. Mais la Maison Blanche peut encore opposer son veto à l’augmentation ultime du budget de la NASA. Dans le dernier calendrier des vols Space Shuttle – 10 restent prévus jusqu’en été 2010 -, la NASA n’a pas programmé de mission supplémentaire pour amener l’AMS-02 sur l’ISS ! X.3. Quid de GIOVE-A2 chez SSTL ? 11 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 GIOVE-B, réalisé par EADS Astrium et Thales Alenia Space et lancé le 26 avril dernier depuis Baïkonour, donne entière satisfaction sur orbite. Comme a pu le constater la station ESA de Redu qui a capté ses signaux dès le 7 mai. Sa grande innovation technologique, qui consiste en une horloge maser passif à hydrogène - la plus précise (connue à ce jour ) qui soit dans l’espace – donne les résultats escomptés. Le système Galileo, quand il sera opérationnel – en 2014, voire en 2015 ? – sera le plus précis et le plus puissant au monde. Mais que va devenir le GIOVE-A2 qui a été commandé en pièces détachées le 5 mars 2007 à SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) afin de sécuriser les fréquences du système (au cas où GIOVE-B serait perdu au lancement ou tomberait en panne). Le montant de ce contrat se situe entre 25 et 30 millions € (lancement non compris). Que va faire l’ESA avec cet achat de cette réserve de GIOVE-A2 ? Que peut en faire SSTL ? Va-t-elle servir de base pour l’offre FOC d’OHB-System et de SSTL ? X.4. Et quid des quatre Galileo Phase IOV d’Astrium ? Peu d’informations filtrent sur l’état de développement des quatre Galileo Phase IOV (In Orbit Validation). Comme ils sont dérivés du GIOVE-B qui est testé sur orbite, on devait attendre ses résultats avant de passer à l’intégration finale. Cette phase IOV est considérée désormais comme inutile, vu qu’il n’y a plus d’investisseur privé à convaincre pour ce qui est des performances attendues pour la constellation Galileo. Il est question de fusionner les quatre Galileo Phase IOV qui, financés par l’ESA et la Commission européenne, sont en cours de développement pour des lancements en 2010. Aucune annonce n’a été faite officiellement sur un possible contrat qu’EADS Astrium devrait avoir signé avec Starsem/Arianespace pour deux lancements avec Soyouz-2 depuis le Centre Spatial Guyanais. D’aucuns – notamment la société OHB-System - de demander la suppression du contrat Galileo Phase IOV, partant du fait que ce programme coûte 600 millions €, ce qui place le prix de chaque satellite à près de 100 millions €… ! La fusion de la phase IOV-FOC (Full Operational Capability) dont le segment spatial porte sur 26 satellites à une trentaine de millions € l’unité ! - devrait être prise en considération dans les négociations des prochains mois. Surtout que EADS Astrium souhaiterait une rallonge budgétaire pour mener à bien le programme Galileo Phase IOV. 0. Perspectives sous forme de tableaux 0.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace (2008-2013) Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier, 12 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est guère respecté. On cherche à inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui sont réalisés par des teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche dans les universités et instituts polytechniques, principalement en Allemagne, Autriche, Danemark, Italie, Pays-Bas, Suède… S’il manque l’une ou l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ? N.B. Ne sont pas repris les satellites de télécommunications et de télédétection qui ont été commandés à des constructeurs européens par des opérateurs ou des institutions en dehors de l’Europe. Ces satellites qui sont en construction sont repris dans la liste qui suit. NOM Lancement Lanceur Mission (agence/opérateur) Maître d’oeuvre COLUMBUS THOR-5 ATV-1 “Jules Verne” SAR LUPE-4 GIOVE-B DELFI-C3 AAUSAT-2/COMPASS-1 SKYNET-5C TURKSAT-3A JASON-2/OSTM SAR LUPE-5 RAPIDEYE 1 à 5 GOCE HOTBIRD-9 DEIMOS-1 NANOSAT-1B UK-DMC-2 ASTRA-1M COSMO SKYMED-3 BRITE/TUGSAT-1 (*) BEESAT-1 INMARSAT 4-F3 HERSCHEL PLANCK NSS-9 SICRAL-1B FLYING LAPTOP W2M HELIOS 2B SPIRALE (2 satellites) SMOS PROBA-2 SOYOUZ-2 KOUROU CRYOSAT-2 VEGA Démonstrateur LARES GOLIAT (*****) PW-SAT (**) SWISSCUBE (***) UNICUBESAT XATCOBEO ATMOCUBE Fév 2008 Fév 2008 Fév 2008 Mars 2008 Avril 2008 Avr 2007 Avr 2007 Mai 2008 Mai 2008 Juin 2008 Juil 2008 Août 2008 Août 2008 Août 2008 Eté 2008 Eté 2008 Eté 2008 Eté 2008 Eté 2008 Fin 2008 Fin 2008 Fin 2008 Début 2009 Début 2009 Début 2009 Début 2009 Début 2009 ? Début 2009 Avril 2009 Début 2009 Avr 2009 Avr 2009 Mai 2009 ? Juin 2009 Eté 2009 Eté 2009 Automne 2009 Automne 2009 Automne 2009 Automne 2009 Automne 2009 Automne 2009 Shuttle Proton Ariane 5-GS Cosmos 3M Soyouz PSLV PSLV Ariane 5 Ariane 5 Delta 2 Cosmos 3M Dnepr Rockot A déterminer Dnepr Dnepr Dnepr Ariane 5 Delta 2 PSLV PSLV Atlas 5 Ariane 5 Ariane 5 A déterminer Sea Launch PSLV Ariane 5 Ariane 5 Ariane 5 Rockot Rockot Soyouz 2 Rockot Vega Vega Vega Vega Vega Vega Vega Vega Module pour ISS (ESA) Télécommunications (Telenor Sat) Maintenance ISS (ESA) Radar militaire h.res. (BWB) Démonstrateur navigation (ESA) Triple Cubesat néerlandais Cubesats allemand/danois Télécom militaires (Paradigm) Télécommunications (Türksat) Océanographie (Eumetsat/CNES) Radar militaire h.res. (BWB) Télédétection (RapidEye) Observations de la Terre (ESA) Télécommunications (Eutelsat) Observations (Deimos Space) Télécommunications (INTA) Observations (SSTL/DMCII) Télécommunications (SES Astra) Radar à usage dual (ASI) Astronomie (TU Graz) Cubesat 3-axes + imagerie (IAA-TUB) Télécommunications (Inmarsat) Science : astrophysique (ESA) Science : astrophysique (ESA) Télécommunications (New Skies) Télécom militaires (Défense Italie) Technologie (IRS Stuttgart) Télécommunications (Eutelsat) Espionnage (DGA + CNES) Alerte avancée (DGA) Observations de la Terre (ESA) Science & technologie (ESA) Vol de démonstration (ESA) Observations de la Terre (ESA) 1er Vol de démonstration (ESA) Mini-satellite de géodésie (ASI) Cubesat (Un. Bucharest) Cubesat + ballon (Pol. Varsovie) Cubesat technologique (EPFL) Cubesat scientifique (Un. Rome) Cubesat technologique (Un. Vigo) Cubesat scientifique (Un. Trieste) 13 EADS Space Orbital Sciences EADS Space OHB-System ESN Industries TU Delft Aalborg Univ/FH Aachen EADS Astrium Thales Alenia Space Thales Alenia Space OHB-System SSTL + Jenoptik Thales Alenia Space EADS Astrium SSTL INTA SSTL EADS Astrium Thales Alenia Space TU Graz + Un. Toronto TU Berlin EADS Astrium Thales Alenia Space (F) Thales Alenia Space (F) Orbital Sciences Corp Thales Alenia Space (I) IRS Stuttgart EADS Astrium + ISRO EADS Astrium + Thales EADS Astrium Thales Alenia Space Verhaert Space TsSKB Samara/Starsem EADS Astrium ELV ASI + industrie italienne Un. Bucharest (Roumanie) Polytech Varsovie Ecole Polytech Lausanne Un. Rome Un. Vigo + INTA Un. Trieste Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 E-ST@R ROBUSTA ALMASAT-1 PICARD PRISMA (2 satellites) RASAT/YAY COSMO SKYMED-4 ADM-AEOLUS W2A + bande S Automne 2009 Automne 2009 Automne 2009 Juin 2009 ? Juin 2009 Juin 2009 Eté 2009 Eté 2009 Fin 2009 Fin 2009 Vega Vega Vega Dnepr ? Dnepr Dnepr A déterminer Soyouz 2 ? Vega Zenit 3SL AVANTI-1 HYLAS AMSAT P3 EXPRESS MICROSCOPE EUTELSAT W-7 ASTRA-3B THOR-6 BW SATCOM-2A HOTBIRD 10 TANDEM-X NSS-12 AMAZONAS-2 ATV-2 NCUBE-3 AISAT-1 TISAT-1 BEESAT-2 DTUSAT-2 ITU-PSAT-1 HINCUBE UWE-3 HEIDELSAT OPTOS VENµS ERA LISA PATHFINDER GALILEO IOV 1 & 2 PERSEUS TET-1/OOV EUTELSAT KA-SAT ESSAIM-II (4 satellites) ELISA (4 satellites) PLEIADES HR-1 SEOSAT NSS-14 BEOSAT ALBERT MOVE SALLESAT-1(****) SOMP PATRAS CUBESAT SWARM MIOSAT/HYPSEO BW SATCOM-2B CERMIT INTAµSAT-1 DELFI-C3/MPS Fin 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009-2010 2009 2009 2009 Fin 2009 Fin 2009 2009 2009 2009 2009 2009 Début 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 2010 Falcon 9 Ariane 5 Dnepr ? A déterminer A déterminer Soyouz 2 Ariane 5 A déterminer Dnepr ? A déterminer Ariane 5 Ariane 5 A déterminer PSLV Vega ? A déterminer A déterminer A déterminer Vega ? Vega ? A déterminer Vega ? Dnepr ? Proton Vega ? Soyouz 2 PSLV ? Soyouz-Fregat A déterminer Soyouz 2 Soyouz 2 Soyouz 2 A déterminer A déterminer A déterminer A déterminer A déterminer A déterminer A déterminer A déterminer Vega Vega ? Ariane 5 A déterminer Vega ? Vega ? OUFTI-1/LEODIUM (******) Cubesat technologique (Pol. Turin) Télécom D-Star (Amsat ?) Cubesat (Univ. Montpellier) Microsatellite étudiant Science solaire (CNES) Technologie (SSC) Télédétection (Tubitak Uzay) Radar à usage dual (ASI) Observations de la Terre (ESA) Télécommunications (Eutelsat) + vidéomobile (Solaris Mobile Ltd) Télécommunications (Avanti) Technologie (Amsat DL) Technologie (CNES) Télécommunications (Eutelsat) Télécommunications (SES Astra) Télécommunications (Telenor Sat) Télécommunications (militaires) Télévision directe (Eutelsat) Radar à usage dual (Infoterra) Pol. Turin Univ. Liège + CSL Univ.Montpellier + CNES Univ. Bologne CNES SSC + CNES Bilten Satellite Tech Thales Alenia Space EADS Astrium Thales Alenia Space EADS Astrium + ISRO Amsat DL CNES + ONERA Thales Alenia Space EADS Astrium Thales Alenia Space EADS Space EADS Astrium EADS Astrium Télécom/télévision (SES New Skies) Space Systems/Loral Télécommunications (Hispasat) EADS Astrium Maintenance ISS (ESA) EADS Space Cubesat techno (Norsk Romsenter) Norsk Romsenter Automatic Identification System (HS Bremen) DLR + HochSchule Bremen Cubesat techno (SUPSI Spacelab) SUPSI (Manno) Cubesat 3-axes + imagerie (IAA-TUB) TU Berlin Cubesat danois (Oersted DTU) Oersted DTU Nanosatellite télédétection (ITU) Istanbul Tech University Nanosatellite télédétection (NUC) Narvik University College Cubesat technologique (Un. Wuerzburg) Un. Wuerzburg Triple Cubesat (FH Heidelberg) FH Heidelberg + DLR Triple Cubesat (INTA) INTA Observations (CNES + ISA) + industrie israélienne Télémanipulateur pour ISS (ESA) Dutch Space Démonstrateur techno (ESA) EADS Astrium Navigation (ESA) EADS Astrium + Thales Astrophysique + Techno (IRS) Univ. Stuttgart Technologie (DLR) Kayser-Threde + DLR Télécom haut débit (Eutelsat) EADS Astrium Détection infrarouge (DGA + CNES) EADS Astrium Ecoute électronique (DGA + CNES) EADS Astrium + Thales Télédétection usage dual (CNES) EADS Astrium Haute résolution optique (ESA) CDTI + EADS CASA Télécom/télévision (SES New Skies) Space Systems/Loral Environnement spatial (ERIG) Univ. Braunschweig Cubesat scientifique (Imperial College) Imperial College London Cubesat technologique (TU Munich) TU Munich Cubesat catalan (Un. La Salle) Un La Salle - Barcelona Cubesat scientifique (STARD) TU Dresden Cubesat techno (Univ. of Patras) University of Patras + TUB ? Géophysique (ESA) EADS Astrium Imagerie hyperspectrale (ASI ) Rheinmetall Oerlikon Télécommunications (Bundeswehr) EADS Space Démonstrateur rentrée (IRS) Univ. Stuttgart Démonstrateur multi-missions (INTA) INTA Etude environnement spatial (TU Delft) ISIS 14 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 BISSAT/SABRINA GALILEO IOV 3 & 4 MICROPPTSAT NANOSAT-2 HISPASAT 1E SOLARIS BANDE-S SAT ENMAP SICRAL-2 PRISMA ITALIA AVANTI-2 ? BEESAT-3 (DOBSON) MSG-3/METEOSAT-10 PROBA-3 AMSAT P5A ? HISPASAT E FAST-D GALILEO 5-11 ? ONDAS-1 ? GOKTURK METOP-B SENTINEL-1A BEESAT-3/DOBSON ST INGENIO-SEOSAT PROBA-4 ATV-3 GAIA ONDAS-2 ? TURKSAT-3B ? 2010 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2011 2011 2011 2011 2011 2011 2011 2012 2012 ? 2012 2012 Début 2012 2012 2012 2012 2012 2012 2012 2012 SMALL GEO/HISPASAT 2012 AVANTI-3 ? 2012 PROBA VEGETATION 2012 SENTINEL-2A Avril 2012 ATHENA-FIDUS 2012 ? LEO 2012-2013 ASTROTERRA/SPOT-6 ? 2012 CERES 2012 SENTINEL-3A Août 2012 PAZ/SEOSAR 2012 MSG-4/METEOSAT-11 2013 EARTHCARE 2013 ESMO ? 2013 ALPHASAT I-XL 2013 LYRA Démonstrateur 2013 SENTINEL-5 PRECURSOR 2013 LUNAR BW-1 2013 MOONLITE 2013 EXOMARS PLUS 2013 GALILEO 12-17 ? 2011-2012 GALILEO 18-24 ? 2011-2012 GALILEO 25 & 26 ? 2011-2012 Vega ? Soyouz 2 A déterminer Vega ? A déterminer A déterminer A déterminer A déterminer Vega A déterminer A déterminer Soyouz 2 ? Vega ? Ariane 5 Interférométrie radar (ASI) Navigation (ESA) Cubesat micropropulseurs (ARC) Communications (INTA) Télécommunications (Hispasat) Vidéomobile (Solaris Mobile Ltd) Imagerie hyperspectrale (DLR) Télécoms militaires (Défense It/Fr) Détection des risques (ASI) Télécommunications (Avanti) Imagerie haute résolution Météorologie (Eumetsat) Technologie Vol Formation (ESA) Sonde martienne (Amsat DL) A déterminer Télécommunications (Hispasat) Longue Marche ? Etude de l’atmosphère (TU Delft + Tsinghua) Ariane 5 ? A déterminer Cosmos-3M Soyouz 2 Soyouz 2 ? Vega ou PSLV Vega ? Vega ? Ariane 5 Ariane 5 ? A déterminer A déterminer A déterminer A déterminer A déterminer Soyouz 2 ? A déterminer A déterminer Soyouz 2? A déterminer Soyouz 2 ? Vega ? Soyouz 2 ? Vega ? A déterminer Ariane 5 Lyra Vega ? GSLV ? A déterminer Ariane 5 Ariane 5 ? Ariane 5 ? Soyouz 2 Navigation (GSA) Radiodiffusion bande S (Ondas) Observation militaire (Turquie/TAI) Météorologie (Eumetsat) Télédétection radar (ESA) Cubesat imagerie HR (IAA-TUB) Observation Multispectrale (CDTI) Survol d’astéroïdes (ESA) Maintenance ISS (ESA) Cartographie du ciel (ESA) Radiodiffusion bande S (Ondas) Télécommunications (Eurasiasat) Communications (ESA + Hispasat ?) Télécommunications (Avanti) Imagerie végétation (ESA/Belspo) Observation multispectrale (ESA) Télécommunications (CNES/ASI) Sonde en orbite lunaire (DLR) Imagerie haute résolution (SPOT Image) ELINT opérationnel (DGA) Topographie des océans (ESA) Télédétection radar (CDTI) Météorologie (Eumetsat) Etude de l’atmosphère (ESA + JAXA) Sonde lunaire d’étudiants (Qinetiq ?) Techno télécoms (ESA + Inmarsat) 1er vol de démonstration (ASI) Chimie de l’atmosphère (ESA) Sonde lunaire (IRS Stuttgart) Sonde lunaire (BNSC ?) Atterrisseur et rover martiens (ESA) Navigation (GSA + ESA) Navigation (GSA + ESA ?) Navigation (GSA + ?) Thales Alenia Space (I) EADS Astrium + Thales Austrian Research Centers INTA Space Systems Loral A déterminer Kayser-Threde Thales Alenia Space (I) Carlo Gavazzi Space ? A déterminer TU Berlin + DLR ? Thales Alenia Space A déterminer + Verhaert Amsat Deutschland Space Systems Loral TU Delft A déterminer Space Systems Loral A déterminer EADS Astrium Thales Alenia Space (I) TU Berlin CDTI + ? Deimos Space EADS Space EADS Astrium Space Systems Loral ? ? + Türksat ? OHB + Thales Alenia ? A déterminer Verhaert Space + VITO ? EADS Astrium Thales Alenia Space Astrium + OHB-System EADS Astrium EADS Astrium Thales Alenia Space France CDTI + EADS CASA + INTA Thales Alenia Space A déterminer ESA SSETI EADS Astrium+Thales Alenia ELV OHB + SSTL ? IRS Stuttgart SSTL + JAXA ? Thales Alenia Space + EADS A déterminer A déterminer A déterminer © Space Information Center/Belgium – juin 2008 (*) Premier satellite autrichien (**) Premier satellite polonais (***) Premier satellite suisse (****) Premier satellite catalan (*****) Premier satellite roumain (******) Premier satellite wallon 0.2. Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne 15 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Cette liste alphabétique reprend les satellites qui sont en construction pour des lancements entre 2008 et 2011, ainsi que les contrats de charges utiles complètes pour des maîtres d’œuvre américains, russes, … NOM Contractant (pays) ASAL/CNTS (Algérie) ASAL/CNTS (Algérie) SES Americom (USA) Telesat (Canada) Arabsat (Arabie Séoudite) Mission (lancement) Maître d’œuvre (pays) SSTL (Royaume-Uni) EADS Astrium (France) Thales Alenia Space (France) EADS Astrium (France) EADS Astrium (France) + *Thales Alenia Space (France) Arabsat (Arabie Séoudite) GEO télécommunications (2009) EADS Astrium (France) + BADR-5A/-5B *Thales Alenia Space (France) Arabsat (Arabie Séoudite) GEO télécommunications (2008) EADS Astrium (France) + BADR-6 *Thales Alenia Space (France) ChinaSatcom (Chine) GEO télévision (2008) Thales Alenia Space (France) CHINASAT-9 Ciel Satellite (Canada) GEO télévision (2008) Thales Alenia Space (France) CIEL-2 KARI (Corée du Sud) GEO télécom/météo (2009) EADS Astrium (France) COMS-1 Korea Telecom (Corée Sud) GEO télécommunications (2010) Thales Alenia Space + Orbital KOREASAT-6 RSCC (Russie) GEO télécom/météo (2010) EADS Astrium/Khrounichev EXPRESS AM4 GEO télécommunications (2008) *Thales Alenia Space (Italie) EXPRESS MD-1/-2 RSCC (Russie) New Intelsat (Bermudes) GEO télécommunications (2007) Thales Alenia Space (France) GALAXY-17 Globalstar (USA) Constellation télécom mobiles (2007) SS/L + Thales Alenia Space GLOBALSTAR (8) Constellation télécom mobiles (2009- Thales Alenia Space (France) GLOBALSTAR II Globalstar (USA) 11) NPP VNIIEM (Russia) SSO Environnement (2010) NPP VNIIEM + SSTL (R-U) KANOPUS 1 à 3 Kazcosmos (Kazakhstan) GEO télécommunications (2009) *Thales Alenia Space (Italie) KAZSAT-2 KARI (Corée du Sud) Satellite de télédétection radar (2009) *Thales Alenia Space (Italie) KOMPSAT-5 LAPAN + TU Berlin (Allemagne) LAPAN (Indonésie) Micro-satellite de télédétection (2007) LAPANSAT-2 LCRSSS (Libye) Micro-satellite de télédétection (2011) En négociation (Belgique ?) LEMSAT ? ITRC (Iran) Micro-satellite de télécom (2007) Carlo Gavazzi Space (Italie) MESBAH NASRDA (Nigéria) Mini-satellite de télédétection (2010) SSTL (Royaume-Uni) NIGERIASAT-2 NASRDA (Nigéria) Mini-satellite de télédétection (2010 ?) SSTL (Royaume-Uni) NIGERIASAT-X Nilesat (Egypte) GEO télévision directe (2010) Thales Alenia Space (France) NILESAT 201 Telesat (Canada) GEO télévision (2008) EADS Astrium (France) NIMIQ-4 Démonstrateur Orbcomm II (2007) OHB-System (Allemagne) ORBCOMM CDS Orbcomm (USA) Orbcomm (USA) Constellation messagerie/AIS (2008) OHB-System (Allemagne) 6 ORBCOMM II PT Indosat (Indonésie) GEO télécommunications (2009) Thales Alenia Space (France) PALAPA D1 Radarsat/Telesat (Canada) Satellite de télédétection radar (2007) Bus: Thales Alenia (Italie) RADARSAT-2 GEO télécommunications (2010) Thales Alenia Space (France) RASCOM-QAF1R Rascomstar (Ile Maurice) NARSSS (Egypte) Micro-satellite de télédétection (2010 ?) Carlo Gavazzi Space (Italie) SAHARASAT MDA + bus SSTL (Royaume-Uni) CSA + (Canada) Mini-satellite de surveillance (2011) SAPPHIRE Star One (Brésil) GEO télécommunications (Nov 2007) Thales Alenia Space (France) STAR ONE-C1 Star One (Brésil) GEO télécommunications (Avril 2008) Thales Alenia Space (France) STAR ONE-C2 GISTDA (Thaïlande) Mini-satellite de télédétection (2008) EADS Astrium (France) THEOS Telenor (Norvège) GEO télécommunications (2009) Thales Alenia Space (France) THOR-6 EADS Astrium (France) + Thales Mubadala/Yahsat (Emirats) GEO télécommunications (2010-2011) YAHSAT-1/-2 ALSAT-1B/DMC ALSAT-2A/2B AMC-21 ANIK-F3 ARABSAT Microsatellite de télédétection (2010) Micro-satellites de télédétection (2009) GEO télécommunications (2008) GEO télécommunications (2008) GEO télécommunications (2009) Alenia Space (France/Italie) 16 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 * Fournisseur Charge utile SS/L = Space Systems Loral SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd © Space Information Center/Belgium – juin 2008 0.3. Tableau des commandes à venir concernant les satellites civils de télécommunications et de télévision SATELLITE (Opérateur/pays) ABS-2 (Asia Broadcast Satellite/Hong Kong) AFRICASAT-1A et -2 (Measat Satellite Systems/Malaisie) ALCOMSAT-1 (ASAL/Algérie) Position (fréquences) Situation actuelle (lancement/particularités) 75°Est (bandes C et Ku) Spécifications en cours d’élaboration pour un prochain appel d’offres (2010/complément à ABS-1, alias LMI-1 à 75°Est). 46° Est et 5,7° Est (bande Appels d’offres en cours ? Lancements annoncés pour 2010-2011 C) (remplacement d’Africasat-1/Measat-1 positionné à 46°Est) A déterminer (bandes C et Etude d’un petit satellite géostationnaire pour couvrir l’ensemble du Ku) Maghreb (2012/transfert de technologie) AMOS-4 (Spacecom/Israel) Entre 64° et 76° Est Israel Aerospace Industries comme maître d’œuvre ; négociations (bandes Ku et Ka) pour la charge utile (2012/capacité réservée pour les communications gouvernementales) AMOS-5 (Spacecom + ?/Israel + ? ) A déterminer (bandes Ku Partenariat international envisagé pour la mise en œuvre de ce et Ka) nouveau satellite (2011 ?) ARABSAT-5C (Arabsat) 20°Est (bande C) Evaluation des offres (2011/prolongement des missions Badr-5 et Badr-6 avec un satellite assurant la couverture de l’Afrique) ARSAT-1/-2/-3 (Arsat/Argentine) 72° ou 81° Ouest (bandes Appel d’offres pour la charge utile, la plate-forme étant développée C et Ku ?) par Invap SA (2011/1er de trois satellites ?) HELLAS-SAT-3 (Hellas Sat 39°Est (bandes Ku et Ka ?) Evaluation des propositions faites par les deux constructeurs Consortium/Grèce) européens (2010/choix entre satellite petit (24 répéteurs) et gros (60 répéteurs) HISPASAT SMALL GEO (ESA + 30°Ouest (bande Ku) Proposition de charge utile développée par Thales Alenia Space, à Hispasat/Espagne) confirmer au cours de l’année (2010/préparation d’Hispasat-1E) HISPASAT-1E (Hispasat/Espagne) ? 30°Ouest (bande Ku et Space Systems/Loral retenu comme maître d’oeuvre Ka ?) (2012 ?/traitement à bord des signaux ?) IRIDIUM NEXT Constellation LEO (bande Travaux en cours sur la définition de la charge utile pour des mini(Iridium/USA) L) satellites interconnectés pour les communications personnelles (2013-2014/remplacement de la constellation actuelle de 66 satellites) KA-SAT/HOTBIRD 13°Est (bande Ka) EADS Astrium choisi comme fournisseur et coopération avec Viasat (Eutelsat/Europe) aux USA – lancement à commander (2010/développement du haut débit Internet par satellite, principalement pour le système Tooway avec Viasat) KOREASAT-6 116°Est (bande Ku) Thales Alenia Space retenu comme maître d’œuvre – lancement à (Korea Telecom/Corée du Sud) commander (fin 2010) NEWSAT-1 Slot de SES New Skies ? Satellite commandé à Space Systems Loral. Lancement réservé (Newsat/Australie) (bande Ka) auprès d’Arianespace, mais à confirmer avec le soutien financier du gouvernement australien ? (2010/négociations en cours) NILESAT-201 7°Ouest (bande BSS Ku + Thales Alenia Space choisi comme maître d’œuvre. Lancement à (Egyptian Satellite Co. Nilesat/Egypte) Ka ?) choisir. (2010/renforcement de la capacité et remplacement du Nilesat 101) ONDAS (Ondas Media/Espagne + 10.2° Ouest et 29,6°Est Travaux préparatoires de Space Systems Loral pour réaliser (grâce à Pays-Bas) ? (bande S) des positions enregistrées par les Pays-Bas) une constellation de 2 satellites radio géostationnaires en bande S, identiques aux XM Radio nord-américains (2011-2012/démarrage lié à un premier investissement de 75 millions € en 2008) QUETZSAT-1 (Quetzsat/Mexique) 77°Ouest (bande BSS Ku) Spécifications prêtes pour un appel d’offres (2009/développement lié aux besoins d’Echostar) RASCOM-QAF1R 2,85 Est (bandes C et Ku) Remplacement du Rascom-QAF1 dont la durée de vie est réduite (RascomStar-QAF/Ile Maurice + (2010 ?) - Lancement à choisir - Spécifications à l’étude avec Libye) l’objectif d’un appel d’offres en 2009 17 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 S2M-1 MOBILE TV (S2M Media/Dubai) SAT-GE 2 ? (Singapour + USA) ? (Bande S pour MSS) Satellite commandé à Space Systems Loral, lanceur à sélectionner… (2010 ?) 172°Est (bandes C et Ku) Opérateur de l’ex-AMC-23, suite au rachat du satellite par GE à SES Americom – Projet pour un second satellite (2010 ?) SGB (AEB + IAE/Brésil) 68°Ouest et ? (bandes C, Système multi-applications pour les télécommunications militaires, X, Ku ?) les observations météorologiques, la gestion du trafic aérien (trois satellites à lancer à partir de 2010 ?) SES NSS-10 A déterminer (bande C et Appel d’offres imminent, après finalisation des spécifications (SES New Skies) Ku) (croissance du marché global, notamment en Asie et en Amérique latine) SOLARIS MOBILESAT-2 ? 10°Ouest (bande S) Solutions à l’étude pour compléter la charge Mobile bande S du (Solaris Mobile/Irlande) satellite W2A (2011/décision à prendre par l’entreprise commune implantée à Dublin) ST-2 (Singtel + Chunghwa 88°Est (bandes C et Ku) Spécifications en préparation pour un prochain d’appel d’offres Telecom/Singapour + Taïwan) (2010/remplacement du ST-1) TERRESTAR-3 ? (Terrestar 15° Est ? (bande S) Lettre d’intention avec EADS Astrium pour un satellite couvrant Networks/USA) l’Europe en bande S (2011/création d’une filiale en Europe, en vue de l’obtention d’une licence européenne) THURAYA-4/Thuraya/Emirats Sur l’Atlantique ? (bandes Appel d’offres à finaliser, après le lancement de Thuraya-3 au début Arabes Unis L et S) de 2008 (2010) TURKSAT-3B ou ? (Türksat/Turquie) 31°Ouest (bandes C et A la recherche d’un partenariat international pour le développement Ku ?) du satellite qui sera intégré en Turquie (2011 ?/services Internet dans les zones rurales) VIASAT-1 (Viasat/USA) 77° Ouest (bande Ka) Contrat avec Space Systems Loral – à la recherche d’un lancement (2010/en partenariat avec Eutelsat) WILDBLUE-3 (Wildblue/USA) A déterminer (bande Ka) Commande prochaine d’une copie de Wilblue-1 ? (2010/à la recherche de solutions pour faire face à la demande de capacité) © Space Information Center/Belgium – juin 2008 1. Politique spatiale EU + ESA 1.1. Priorités de cinq agences spatiales à la veille de la Conférence ESA de La Haye Dans le cadre d’ILA 20098, à Berlin, le DLR (Etablissement aérospatial allemand) a organisé plusieurs conférences sur le thème des activités spatiales. La principale, dite ILA Space Day, eut lieu le 28 mai. Elle permit aux dirigeants de l’ESA et des principales agences spatiales nationales en Europe d’exprimer leurs vues sur les priorités et perspectives du spatial en Europe. Il fut notamment question du rôle des Européens dans la technologie des vols habités, maintenant qu’ils ont démontré leurs compétences à bord de l’International Space Station, avec le module-laboratoire Columbus et le ravitailleur automatique ATV (Automated Transfer Vehicle). • J. J. Dordain, Directeur général de l’ESA : consolider la position de leader pour la science et l’exploration spatiales ; tirer parti des retombées des investissements réalisés notamment pour l’ISS ; soutenir des services avec GMES et Galileo dans le cadre de l’Union ; ouvrir de nouvelles voies, comme le transport d’équipages, la sécurité et la défense ; accroître les performances de la technologie européenne ; encourager la coopération internationale. • Y. d’Escatha, Président du CNES (France), se référant aux priorités de la présidence française de l’Union (du 1er juillet au 31 décembre), qui sont d’une 18 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 • • • • grande importance politique: l’espace et le climat ; l’espace et la sécurité ; l’espace et l’exploration ; l’espace et l’économie. G. Bignami, Directeur général de l’ASI (Italie) : l’autonomie européenne pour l’accès à l’espace, y compris pour les vols habités ; l’importance de la coopération avec les Etats-Unis dans l’exploration. David Williams, Directeur général du BNSC (Royaume-Uni) : l’intérêt grandissant pour le lanceur Ariane 5 ; le rapprochement entre science et exploration. Johann-Dietrich Wörner, Président-Directeur général du DLR (Allemagne) : l’exploitation du potentiel de l’ISS durant la prochaine décennie ; le développement de la robotique pour l’exploration ; aucune différence entre la Lune (*) et Mars. Mauricio Lucena, Directeur Général du CDTI (Espagne) : le spatial comme outil de recherche et de développement ; l’accroissement de la participation espagnole à l’ESA « afin de devenir le partenaire influent qu’il doit être » ; choix de projets où l’Espagne est leader. (*) L’Allemagne a en projet la mission LEO (Lunar Exploration Orbiter) pour un lancement en 2012-2013. Pour la phase B en cours, Astrium (Brême) est le maître d’œuvre avec OHB System comme co-contractant. Mais le DLR ayant pour son budget annuel obtenu 30 millions € au lieu des 50 millions prévus, la mission LEO devrait être retardée ou pourrait être proposée à la coopération européenne dans le cadre de l’ESA. 1.2. L’ESA a son 18ème Etat membre : la République Tchèque La famille de l’ESA s’agrandit, de manière à coller davantage à la dimension de l’Union européenne. Au Conseil de l’ESA, il y aura un 18ème siège occupé par la délégation de la République Tchèque. C’est le premier Etat du bloc communiste - il était un membre très actif de l’organisme Intercosmos et il fut le premier pays au monde à faire voler un cosmonaute à bord de la station spatiale Saliout-6 – à devenir Etat membre de l’ESA. En mars 1978, le vaisseau Soyouz-28 a emmené Vladimir Remek, colonel de la Force aérienne tchèque, pour une semaine à bord de Saliout-6. Eurodéputé, il a une résidence à Bruxelles. Note : Aux prochains Etats qui demanderont d’adhérer - la Hongrie, la Roumanie, la Pologne, l’Estonie sont déjà membres coopérants -, une cotisation sera demandée : il s’agira d’une participation aux frais d’infrastructure de l’ESA, qui permettra d’avoir accès aux installations de l’Agence. 1.3. L’Inde très ambitieuse dans l’espace (11ème Plan Spatial), mais aux prises avec la technologie cryogénique pour les prochains GSLV L’ISRO (Indian Space Research Organisation), bien placée aux côtés du Ministère indien de la Défense, du DRDO (Defence Research & Development Organisation) et 19 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 de ses grands industriels (Bharat, Hindustan Aeronautics, Tata Power, Larsen & Toubro), faisait plutôt pâle figure au Salon de Berlin ILA 2008. Ses maquettes et posters ne mettaient pas assez en évidence – pour le public européen – ses ambitions technologiques dans l’accès à l’espace et la maîtrise des satellites de télécommunications et de télédétection. Pourtant, les lanceurs indiens cherchent à se positionner sur le marché des services de transport spatial, avec des prix compétitifs. Le modèle simplifié du PSLV a servi à deux lancements commerciaux en 2007 et au début de l’année. Il a pris la place libérée par le lanceur russo-ukrainien Dnepr pour mettre en orbite des micro-satellites et des nano-satellites type Cubesat. L’ISRO envisage les lancements de deux autres PSLV durant cette année : avec la sonde lunaire Chandrayaan (cet été) et avec le satellite d’observation Oceansat-2 (PSLV-C11 durant l’automne). Sur ce vol, il est prévu d’emporter plusieurs Cubesat, dont le BEEsat-1 (Berlin Experimental and Educational Satellite) de 1 kg. Réalisé par les étudiants de TU Berlin, ce nano-satellite, avec caméra et ordinateur de bord, sera stabilisé trois axes par des roues à inertie de la taille d’un euro. Quant au lanceur GLSV-MkII, dont l’étage cryotechnique sera équipé du propulseur indien CUS-12.5, son vol de démonstration D3 servira à placer Gsat-4 (équipé, entre autres, du télescope israélien Tauvex dans l’ultraviolet et d’un relais de signaux GPSGlonass) en orbite de transfert géostationnaire. Il est reporté jusque fin de l’année voire à 2009. Les essais au banc ont démontré que le propulseur de 69.5 kN tenait ses promesses en matière de performances (durée, poussée, impulsion spécifique). Mais l’ISRO et l’industrie indienne doivent s’assurer de la parfaite fiabilité d’éléments critiques, comme les vannes hydrogène et oxygène liquides. Leur bon fonctionnement est essentiel pour le lanceur lourd GSLV-MkIII en cours de développement. Le calendrier ambitieux de l’Inde dans l’espace Le rapport annuel du Département indien de l’Espace est un document très utile qui fait le point sur les réalisations et les orientations du programme spatial de l’Inde. Celui qui vient de paraître couvre la période 2007-2008 ; on peut le télécharger sur le site de l’ISRO. Il met l’accent sur l’autonomie indienne pour ses satellites de télécommunications, de télévision, de météorologie et de télédétection et pour les systèmes de lancements, ainsi que sur la coopération internationale pour les missions scientifiques avec des satellites et sondes « made in India ». On peut se rendre compte de l’intense activité de l’ISRO (Indian Space Research Organisation), mais le rapport ne fait aucune allusion au projet national de vaisseau spatial habité. Dans les six années à venir – de 2008 à 2013 -, c’est-à-dire la période couverte par son 11ème Plan quinquennal, l’ISRO prévoit pour ses besoins propres - sans compter les vols commerciaux d’Antrix - d’effectuer 35 lancements depuis le Centre spatial Satish Dhawan sur l’île de Sriharikota : avec 17 lanceurs PSLV, 13 GSLV MkII (avec propulseur cryogénique indien), 5 lanceurs lourds GSLV MkIII. Le premier tir du GSLV MkIII - 10 t en orbite basse, 4 t en GTO - est annoncé pour 2010. Les deux suivants, en 2011 et en 2012, serviront notamment à expérimenter des démonstrateurs 20 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 technologiques de systèmes réutilisables. Par ailleurs, le projet de développement d’un vaisseau spatial pour deux « gaganautes » - qui pourra voler de 2 jours à 1 semaine à 400 km d’altitude - doit encore recevoir le feu vert du gouvernement indien durant cet été. Le rapport annuel fait état d’un programme sur huit ans. Le 11ème Plan de l’Inde dans l’espace prévoit d’affecter 50 milliards de roupies ou 825 millions d’euros à la préparation des technologies du vol habité qui devrait avoir lieu durant le 12ème Plan, entre 2013 et 2018. Ce calendrier très chargé, fort ambitieux, a de la suite dans les idées et donne la priorité aux missions d’applications pour lesquelles les Indiens veulent être autonomes. Il envisage de mettre sur orbite plus de quarante satellites : - 12 satellites de télédétection optique et radar (Risat et DMSAR), dont certains* sont réalisés en coopération avec le CNES : Cartosat-2A et Twsat/IMS (déjà lancés), Oceansat-2 et Cartosat-2B (2008-2009), Resourcesat-2, Risat-1/Radar Imaging Satellite et Megha-Tropiques* (2009-2010), TES-Hyperspectral et Altika-Argos* (2010-2011), Resourcesat-3, DMSAR-1/Disaster Management – Synthetic Aperture Radar ou Risat-2 et Cartosat-3 (2011-2012), Risat-3 et Oceansat-3 (2012-2013). L’objectif de l’Inde est d’avoir le leadership mondial pour les observations de la Terre depuis l’espace. A noter que les images des satellites IRS, Cartosat, Resourcesat sont reçues, traitées et commercialisées en Europe par la société allemande Euromap, créée par GAF en 1996. Elle utilise trois antennes bande X de la station de Neustrelitz, exploitée en partenariat avec le DLR. - 2 satellites géostationnaires de météorologie : Insat-3D (2009-2010), GEOHR/Imager High Resolution (2010-2011). - 14 satellites géostationnaires de télécommunications et de télévision : Gsat-4 et Gsat5 (2008-2009), Gsat-6, Gsat-8 et Gsat-9 (2009-2010), ACTS-1/Advanced Communication Technology Satellite), Gsat-7 et Gsat-10 (2010-2011), Gsat-11, Gsat12 et Gsat-13 (2011-2012), ACTS-2, Gsat-14 et Gsat-15 (2012-2013). - 9 satellites de navigation : Glonass N1 (2008-2009), IRNSS-1, IRNSS-2 et GlonassN2 (2009-10), IRNSS-3 et IRNSS-4 (2010-2011), IRNSS-5 et IRNSS-6 (2011-2012), IRNSS-7 (2012-2013). - 2 sondes lunaires : Chandrayaan-1 (2008-2009), Chandrayaan-2 (2010-2011). - 1 capsule récupérable pour des expériences en microgravité : SRE-2/Space Recovery Experiment (2009-2010). - 1 observatoire d’astrophysique : Astrosat (2009-2010). - 5 missions d’étude de l’environnement spatial, parmi lesquelles I-TAG (Indian Satellite for Aerosols and Gases (2010-2011), Sense-P et Sense-E/Small satellite for Earth’s Near Space Environment (2011-2012)… Pour réaliser ce 11ème Plan (2007-2012), qui met l’accent sur le renforcement de son autonomie pour la recherche et la technologie spatiale, l’Inde mise sur un budget de 397,500 milliards de roupies. Soit quelque 6,5 milliards d’euros. A peine le double du budget annuel de l’ESA ou l’équivalent du total des budgets spatiaux en Europe pour une année. Il se répartissait de la manière suivante : 21 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 - 36 % (143,18 milliards de roupies) pour les missions opérationnelles (communications, navigation, télédétection) avec leurs lancements PSLV et GSLV; - 23 % (91,54 milliards de roupies) pour les missions technologiques, comprenant les développements du GSLV MkIII et de propulseurs cryogéniques (semi-cryo et 600 kN de poussée), les systèmes pour les vols spatiaux habités ; - 12 % pour les efforts de recherche et de développement afin d’acquérir l’autonomie technologique ; - 6 % pour les sciences de l’espace (astronomie et astrophyique, environnement spatial, exploration de la Lune et de Mars avec des sondes et en coopération) et de l’atmosphère (au moyen de petits satellites et en coopération) ; - 4 % pour les systèmes au sol d’applications (télé-éducation, télé-médecine, surveillance des zones à risques, prévention et alerte…) ; - 18 % pour la mise en œuvre administrative des programmes et la maintenance des infrastructures. Le 11ème Plan spatial indien, tel qu’il fut proposé au gouvernement de Delhi à la fin de 2006, demandait une hausse assez substantielle du budget annuel : de 65 milliards de roupies en 2008-2009 (1 milliard d’euros ou 1/3 du budget 2008 de l’ESA) à 100.750 millions de roupies en 2011-2012 (1.6 milliard d’euros). Mais le budget déposé fin février au Parlement pour le Département de l’Espace se situe aux environs de 40.740 millions de roupies (673 millions d’euros, ce qui représente un peu plus du 1/5 du budget ESA pour 2008). Certes, le programme indien de vaisseau habité doit faire l’objet d’un financement spécial qui doit encore être approuvé. Le rapport gouvernemental sur sa faisabilité sera rendu public en septembre, comme nous l’a précisé à ILA 2008 le responsable de la communication de l’ISRO. 2. Accès à l'espace/Arianespace 2.1. 25ème succès d’affilée pour le lanceur Ariane 5 : 177 tonnes satellisés ! Arianespace a fêté le 12 juin dernier une suite de 25 lancements réussis d’affilée depuis avril 2003. En tout, ce sont : - 45 satellites en charges utiles principales plus 9 charges auxiliaires en piggyback ; - plus de 177,1 tonnes mis en orbite, le plus souvent en GTO (orbite de transfert géostationnaire). La plus lourde charge utile fut l’ATV « Jules Verne » de 19 tonnes qui est allé s’arrimer à la station spatiale internationale. Ariane 5-ECA qui se porte bien est devenu le lanceur de référence pour les satellites de grande taille et de masse importante. Comme le montre cette liste de contrats signés par Arianespace en 2007 pour des lancements en GTO : Classe des satellites Masse inférieure à 3 tonnes Masse comprise entre 3 et 4 tonnes 22 Nombre de satellites 7 4 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Masse comprise entre 4 et 5 tonnes Masse supérieure à 5 tonnes (*) TOTAL 3 15 29 (*) jusqu’à près de 7 tonnes pour un seul satellite ! Source : Rapport annuel 2008 d’Arianespace 2.2. En 2009, trois aires de lancements au Port spatial de l’Europe Arianespace, première société commerciale de transport spatial (qui compte parmi ses actionnaires la SABCA, Thales Alenia Space ETCA et Techspace Aero), est le client exclusif du port spatial de l’Europe en Guyane française. L’infrastructure du « spatioport « européen a été aménagée et gérée par le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et l’ESA (Agence Spatiale Européenne). Le Président français Sarkozy voudrait en faire une installation dépendant de la Commission européenne. Depuis mai 1984 (lancement V9 d’Ariane), Arianespace exploite les lanceurs de la famille Ariane - aujourd’hui la génération Ariane 5 – qui sont fabriqués par l’industrie européenne. Dès 2009, l’opérateur européen aura accès à l’espace avec deux autres lanceurs : - Vega (petit frère d’Ariane 5), produit en Europe et destiné aux petits satellites en orbite basse - Soyouz (Semyorka, la doyenne des fusées russes pour les missions spatiales), produit en Russie pour les satellites de taille moyenne NOM ARIANE 5-ECA Type de propulsion Ensemble de lancements Nombre d’étages Masse au décollage Masse mise en orbite Hydrogène/oxygène + solide ELA-3 (Kourou) 2 + 2 boosters 781 tonnes Jusqu’à 9 tonnes en GTO Jusqu’à 20 tonnes en LEO SOYOUZ Lancements Guyane (échecs) 39 (3) Kérozène/oxygène ELS (Sinnamary) 3 + 4 boosters 309 tonnes Jusqu’à 3,2 tonnes en GTO Jusqu’à 10 tonnes en LEO Jusqu’à 4,9 tonnes en SSO 0 [Automne 2009] VEGA Solide + liquide SLV (Kourou) 4 135 tonnes Jusqu’à 1,5 t en SSO 0 [Fin 2009] (à la date du 1er juillet 2008) GTO = orbite de transfert géostationnaire (entre 200 et 36.000 km) LEO = orbite basse (300 à 400 km) SSO = orbite quasi polaire (500 à 1.000 km) ELA = Ensemble de Lancement Ariane ELS = Ensemble de Lancement Soyouz SLV = Site de Lancement Vega (ex-ELA-1) 2.1. Famille chinoise Longue Marche 5 pour rivaliser dès 2015 avec le lanceur Ariane 5, le plus performant du marché C’est en 2013 que devrait avoir du nouveau centre spatial de Wenchang (au sud de l’Ile de Hainan) le premier lancement de Longue Marche 5 (*). C’est ce qu’annonce le trimestriel Aerospace China qui publie de nouveaux dessins des versions de 5 m de diamètre, ainsi qu’un tableau de leurs performances. 23 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Certes, on n’est loin du planning que la CASC (China Aerospace Science and Technology Corporation) a annoncé en 2002 : il était question de mettre en service le lanceur de nouvelle génération à la fin de cette décennie. Son développement a pris cinq ans de retard, tant pour la maîtrise des technologies nouvelles de propulsion qu’à la suite de changements dans les priorités budgétaires du programme spatial. Les grandes particularités de la famille Longue Marche 5, qui doit remplacer la panoplie des versions Longue Marche 2, 3 et 4, est son architecture modulaire avec de propulseurs qui utilisent des ergols écologiques (qui ne sont plus toxiques), à savoir le kérozène ou l’hydrogène liquide ainsi que l’oxygène liquide. Les étages se présentent sous la formule de modules standardisés qui peuvent être assemblés selon les performances désirées. Trois types de moteurs-fusées ont été conçus et leurs essais de mise au point se poursuit « sans à coups » d’après Aerospace China, revue officielle en anglais de la CASC : - le YF-100 (kérozène/oxygène liquide), qui développe une poussée de 1200 kN (au niveau de la mer) pendant 2 minutes et demie, équipe le propulseur d’appoint soit en mode seul, soit par paire. - le YF-77 (hydrogène/oxygène liquides), de 500 kN de poussée (au niveau de la mer) et de 673 kN (dans le vide), se trouve à deux exemplaires sur l’étage central cryotechnique, qui va fonctionner quelque 500 secondes jusqu’à ce que l’étage supérieur, également cryotechnique, prenne la relève. - le YF-75D (hydrogène/oxygène liquides), orientable et réallumable (au moins deux fois), a une poussée de 78,5 kN dans le vide (durée de fonctionnement : 470 secondes). Il s’agit de la version améliorée du propulseur qui équipe le 3ème étage des Longue Marche 3 aujourd’hui en service. En assemblant les modules propulsifs en un subtil mécano, la CALT (China Academy of Launch Vehicle Technology) disposera de lanceurs ayant 5 m de diamètre pour mettre 10 à 25 tonnes en orbite basse (LEO), 6 à 14 tonnes en orbite de transfert géostationnaire (GTO). La version de base emploie les trois moteurs ci-dessus : l’étage central avec deux YF-77 cryogéniques, deux propulseurs d’appoint - qui, dans l’avenir, seraient récupérés pour une réutilisation - avec deux YF-100 et deux autres avec un seul YF-100, et l’étage supérieur cryotechnique équipé du YF-75D. Cette configuration dite « D » servira au vol de démonstration en 2013 : elle sera capable de placer jusqu’à 10 tonnes en GTO. La configuration « E » décollant avec deux YF-77 et huit YF-100 pourra lancer 14 tonnes ; elle sera plus performante que l’actuelle Ariane 5-ECA. Quant à la configuration « B » - la « E » sans l’étage supérieur - pourra satelliser 25 tonnes en LEO. Avec sa famille Longue Marche 5, la Chine s’inscrit bel et bien dans la course des poids lourds pour l’espace. Le chantier pour la construction du centre spatial de Wenchang, dont l’ensemble de lancements s’apparente à ELA-3/Ariane 5 du port spatial de l’Europe est prévu pour commencer en novembre prochain. 24 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 (*) Au même moment, la Russie, avec l’entreprise Khrounitchev, doit mettre en service depuis le cosmodrome de Plesetsk la famille de lanceurs modulaires Angara qui utilisent des propergols écologiquement propres. 2.3. Deux nouveaux lanceurs Soyouz à l’étude à Samara Avec quelque 1733 tirs qui sont à son actif, le lanceur russe Soyouz est à ce jour le système le plus utilisé au monde. Le doyen des lanceurs de satellites - sa conception remonte au milieu des années 50 - est également le plus fiable ! Il est le seul en Russie à envoyer des vaisseaux habités autour de la Terre. Le Samara Space Centre, qui produit les lanceurs Soyouz, était présent au Salon aéronautique international ILA2008 de Berlin : il y a dévoilé, sous forme de maquettes, les études conceptuelles de 2 nouveaux lanceurs Soyouz, les versions Soyouz 2-3 et Soyouz 1, sans donner des détails sur le calendrier d’un possible développement. Soyouz-1 : il s’agit d’un modèle sans les quatre propulseurs d’appoint (qui ont fait la physionomie du missile intercontinental Semyorka des années 50), avec un premier étage propulsé par le moteur NK33-1 qui fut développé dans le cadre de la fusée géante N-1 destinée au programme lunaire soviétique. (44 m, 2 étages, 136 tonnes au décollage, 3 m pour le diamètre de la coiffe) Soyouz-2-3 : c’est le modèle précédent équipé des quatre propulseurs d’appoint, tels qu’on les connaît sur la famille actuelle des lanceurs Soyouz (47 m, 3 étages, 335,5 à 340 tonnes au décollage, 4,11 m pour le diamètre de la coiffe) Le Soyouz-ST est le lanceur qui sera employé depuis le Centre Spatial Guyanais dès l’automne 2009 (46 m, 3 étages, 309 tonnes au décollage, jusqu’à 4,11 m pour le diamètre de la coiffe). Deux versions sont proposées : Soyouz-ST-A et Soyouz ST-B (avec l’étage Fregat). Performances comparées des lanceur Soyouz-1,/-2-3/ST-B Site de lancement LEO (orbite basse) SSO (héliosynchrone) GTO (transfert GEO) Baïkonour 2,25 t/10 t/8,2 t /6,2 t/6,3 t - /2,48 t/ Plesetsk 2,4 t/9,7 t/7,85 t /6,7 t/6,9 t - /2,1 t/ Centre Spatial Guyanais - / 10,7 t/ - / - /4,9 t - /3,9 t/3,24 t 3. Télédétection/GMES 3.1. L’Europe et l’Inde (voir plus haut) en tête pour les satellites d’observation Sait-on qu’en matière de télédétection spatiale, les pays d’Europe ont pris la tête du peloton mondial ? Juste devant l’Inde qui fait des satellites d’observation un axe prioritaire de son programme spatial. Non seulement l’ESA (Agence Spatiale Européenne), Eumetsat, le CNES (Centre National d’Etudes Spatiale), le DLR 25 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 (Deutsches Zentrum für Luft-und Raumfahrt), l’ASI (Agenzia Spaziale Italiana), le CDTI (Centro para el Desarrolo Technologico Industrial) et l’INTA (Instituto Nacional de Tecnica Aeroespacial) espagnols, le SPF (Service Public Fédéral) de Politique Scientifique belge se lancent dans des missions de satellites de télédétection. Des partenariats publics-privés ont pris forme pour mettre en œuvre des systèmes spatiaux d’observation : SPOT Image, DMCII, Infoterra, e-Geos, Rapideye commercialisent leurs données. La tendance en Europe est à l’emploi de mini-, voire de micro-satellites, basés sur des plates-formes récurrentes, agiles et compactes. • Dans les prochaines années, il ne se passera pas deux mois - en moyenne - sans qu’un satellite d’observation de la Terre soit lancé par un acteur européen, institutionnel ou commercial. Ce sont près de 40 satellites – de type mini et micro – que l’on prévoit pendant les 72 mois à venir. • Dr Völker Liebig, qui dirige à l’ESA les missions d’observation de la Terre ainsi que le centre ESRIN près de Rome, fait volontiers remarquer que l’Europe a entrepris et gère le programme « The Living Planet » (La Planète Vivante) qui est le plus important dans le monde en matière de télédétection spatiale. Il comprend les satellites Earth Explorer (six en développement) pour des recherches spécifiques ainsi que les observatoires opérationnels Sentinel (trois commandés) pour l’initiative GMES (sans doute baptisée Copernicus) de la Commission Européenne. • L’ESA, avec les chercheurs et industriels européens, a conçu, réalisé, lancé et exploite Envisat, qui est, à ce jour, le plus ambitieux observatoire en orbite pour la surveillance de l’environnement sur notre planète. A quelque 800 km d’altitude depuis mars 2002, ce satellite de plus de 8 tonnes et équipé d’une dizaine d’instruments mène l’enquête sur notre environnement et le changement global avec beaucoup d’efficacité. Envisat est assuré de fonctionner jusqu’en 2010 et on se préoccupe beaucoup de la continuité des observations et mesures. L’ESA projette de prolonger sa durée de vie jusqu’en 2013 en réduisant la consommation d’ergols grâce à un contrôle d’attitude réduit. • La Commission Européenne a tenu à concrétiser sa contribution au plan GEOSS (Global Earth Observation System of Systems), décidé en février 2005 : elle a inscrit GMES (Global Monitoring for Environment & Security) à son 7ème Programme-cadre de Recherche et Développement (2007-2013). L’ambition de GMES, ce qui en fait la complexité, est de combiner les observations et mesures effectuées in situ et depuis l’espace. Et le défi est de les faire passer du stade scientifique à celui de produits et services opérationnels. L’organisation Eumetsat, qui gère la flotte européenne des satellites météorologiques Meteosat et Metop, démontre chaque jour sa capacité de mettre en œuvre l’indispensable synergie entre systèmes spatiaux et moyens terrestres : elle contribue aux prévisions du temps, à l’étude du changement climatique, à la connaissance de l’impact des pollutions et des activités humaines, de l’état des mers et des océans (grâce à son programme optionnel de satellite Jason-2 d’océanographie). 26 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 L’Europe fait donc la course en tête dans le domaine de l’observation de notre planète par satellites. Démonstration d’une belle créativité de science et de technologie : les initiatives abondent à tous les niveaux… Le programme GMES (Copernicus), à l’instar du système Galileo de satellites civils de navigation – constitue un produitphare de l’Union Européenne en vue de l’Objectif Lisbonne : devenir la référence pour la société et l’économie de la connaissance dans le monde. GMES doit être le résultat d’efforts concertés, en matière de recherche et technologie, entre les institutions de la Commission et les organismes spécialisés des Etats membres (relevés in situ), l’organisation Eumetsat et l’ESA (données par satellites). Question(s) de gouvernance La mise en œuvre de GMES est entreprise conjointement par la Commission via le volet « Espace » du 7ème Programme-Cadre et par l’ESA pour la composante satellitaire. Pour Günter Verheugen, vice-président de la Commission, en charge de la Direction Générale Entreprise & Industrie, on a affaire à « un système de systèmes » d’une grande complexité sur le plan opérationnel : l’objectif est d’intégrer les activités et capacités européennes dans une base commune d’informations en vue d’une gestion ciblée de l’environnement et de la sécurité, aux niveaux global, régional et local. Quelque 85 % du budget « Espace » dans le 7ème Programme-Cadre, soit 1,2 milliards € pour 7 années, sont affectés au programme GMES (40 %) et aux infrastructures spatiales concernées (45 %). Dès cette année, des activités opérationnelles GMES sont lancées avec trois servicespilotes, dits accélérés : la surveillance des terres, le suivi de l’environnement marin, les interventions d’urgence. L’ESA, de son côté, a passé commande des trois premiers satellites d’observation Sentinel qui seront lancés en 2012-2013 afin d’assurer la continuité des observations d’Envisat : Sentinel-1A (observations radar jusqu’à une résolution de 5 m) à Thales Alenia Space (Italie), Sentinel-2A (imagerie multispectrale avec 10 m de résolution) à EADS Astrium Allemagne et Sentinel-3A (sondages des océans, mers, glaces et sols) à Thales Alenia Space (France). Le financement de doublures, qu’on appelle Sentinel-1B, -2B et 3B, sera sur la table du Conseil ESA au niveau ministériel qui se tiendra à La Haye (Pays-Bas) les 25 et 26 novembre. Ce sont 2,2 milliards € qui sont investis par l’ESA dans le programme GMES. Celui-ci est financé aux 2/3 par l’ESA et 1/3 par la Commission). Déjà, en décembre 2005, 1,2 milliard € ont été décidés pour les missions Sentinel par les Etats membres de l’ESA lors du Conseil ministériel de Berlin. Un milliard € supplémentaires sont nécessaires pour la commande de trois Sentinels en double et pour le démarrage – avec Eumetsat du programme Meteosat de 3ème génération (MTG, dont le premier satellite sera lancé dans dix ans). Reste à mettre sur pied une infrastructure coordonnée qui permet le traitement combiné des images et mesures en vue de services et produits opérationnels, qui soient disponibles « sur étagère ». D’ores et déjà, la machine GMES se révèle malaisée à piloter : elle implique des disciplines multiples avec leurs centres et laboratoires de recherche, une majorité diversifiée de petites et moyennes entreprises (près de 90 % des acteurs) qui se sont spécialisées dans des créneaux d’applications. 27 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 On se rend compte de la difficulté d’organiser rapidement un système dont l’architecture est compliquée et qui réponde avec efficacité aux problèmes globaux d’environnement et de sécurité. Heinz Zourek, Directeur général Entreprise à la Commission européenne, compte sur la présidence française de la seconde moitié de l’année pour donner une forte impulsion au programme GMES. « L’objectif de la Commission est d’établir la structure de gouvernance avec des perspectives à long terme d’utilisation et de financement, de garantir la continuité du système avec une réglementation des données et un soutien à leurs utilisateurs […] via un « business act » qui donne des chances aux petites entreprises. » Il insiste sur trois défis à relever : l’adoption d’un modèle économique qui donne une plus value aux applications, la liberté d’accès aux données, la visibilité politique des observations quant au changement dans l’atmosphère… Lancements (2008-2013) des satellites européens d’observation et d’étude de l’environnement terrestre: météorologie, cartographie, océanographie, gravimétrie, recherche scientifique, défense et sécurité… NOM (pays) *SAR-LUPE-4 (Allemagne) JASON-2 (Europe) Lancement (lanceur) Mars 2008 (Cosmos 3M) Juin 2008 (Delta 2) Type de satellite [précision/résolution maximale] Satellite-espion radar [moins d’1 m] Altimétrie radar/océanographie [2 à 3 cm au niveau de la mer] *SAR-LUPE-5 (Allemagne) ***COSMO-3 (Italie) DEIMOS-DMC (Espagne) UK DMC-2 (Royaume-Uni) RAPIDEYE (Allemagne) ** GOCE (Europe) *HELIOS-2B (France) **SMOS (Europe) **AEOLUS-ADM (Europe) Juillet 2008 (Cosmos 3M) Eté 2008 (Delta 2) Eté 2008 ? (Dnepr) Eté 2008 ? (Dnepr) Eté 2008 ? (Dnepr) Septembre 2008 (Rockot) Début 2009 (Ariane 5) Printemps 2009 (Rockot) Fin 2009 (Vega) Fin 2009 (PSLV ?) FLYING LAPTOP (Allemagne) TANDEM-X (Allemagne) Fin 2009 (Dnepr) *** COSMO-4 (Italie) Fin 2009 (Soyouz ?) **MEGHA-TROPIQUES (France + Inde) Fin 2009 (PSLV) *** PLEIADES HR-1 (France) Début 2010 (Soyouz) * ALTIKA (France + Inde) 2010 (PSLV) *** PLEIADES HR-2 (France) 2011 (Soyouz) *VENµS (France + Israel) 2011 (Vega ?) ** ENMAP (Allemagne) 2011 (Vega ?) ** MIOSAT (Italie) 2010 (Vega) ** PRISMA (Italie) 2011 (Vega) MSG-3 (Europe) 2011 (Ariane 5/Soyouz ?) METOP-B (Europe) 2011 (Soyouz) SENTINEL-1A (Europe) 2012 (Soyouz) PROBA VEGETATION (Belgique) 2012 (Vega ?) SENTINEL-2A (Europe) 2013 (Vega) SENTINEL-3A (Europe) 2013 (Vega) MSG-4 (Europe) 2013 (Ariane 5/Soyouz ?) ***INGENIO/SEOSAT (Espagne) 2013 (Vega ?) *PAZ/SEOSAR (Espagne) 2013 (Vega/Soyouz ?) SENTINEL-5 PRECURSOR 2013 (Vega ?) Satellite-espion radar [moins d’1 m] Observations radar [5 m et moins] Micro-satellite optique [22 m] Micro-satellite optique [22 m] Constellation de 5 mini-satellites [6,5 m] Earth Explorer – gravimétrie [haute sensibilité] Satellite-espion optique [quelque 10 cm ?] Earth Explorer - interféromètrie micro-ondes [35 km] Earth Explorer – mesures Doppler Lidar [50 km ?] Mini-satellite étudiant [25 m, 50 m] Haute résolution et interférométrie radar [1 m] Observations radar [5 m et moins] Radiomètre micro-ondes et large bande [10 km] Haute résolution optique [0,7 m] Altimètre et radiomètre océanographique [0.3 m hauteur] Haute résolution optique [0,7 m] Mini-satellite d’imagerie superspectrale [5 m] Imageur hyperspectral [30 m] Micro-satellite optique [10 m ?] Imageur hyperspectral [20-30 m] Météorologie géostationnaire [1 km] Météorologie polaire [0.1 km] Imagerie radar [5 m, 20 m] Micro-satellite optique [0.1 km, 0.2 km] Moyenne résolution multispectral [10 à 20 m] Imageur et radiomètre Océans & Végétation[0.3 km] Météorologie géostationnaire [1 km] Haute résolution optique [2 m ?] Satellite-espion radar [moins d’1 m ?] Spectromètre chimie atmosphérique [10 km] 28 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 (Europe) **PROBA-ALTIUS (Belgique) **EARTHCARE (Europe + Japon) JASON-3 (Europe) 2013 (Vega) 2013 (Vega ?) 2013 (Vega ?) Spectromètre chimie atmosphérique [?] Earth Explorer – Lidar, imageur, radiomètre (0.5 km) Altimétrie radar/océanographie [2 à 3 cm au niveau de la mer] * mission militaire ** objectif expérimental/scientifique *** caractère dual (militaire & civil) © Space Information Center/Belgium & Espace Magazine – Juin 2008 Une liste en anglais des satellites gouvernementaux pour l’observation de la Terre avec leurs caractéristiques et instruments, est tenue à jour par le CEOS (Committee on Earth Observation Satellites). Elle peut être téléchargée sur le site : http://www.eohandbook.com/ 3.2. Eumetsat, le 3ème acteur public de l’Europe spatiale avec des satellites de météorologique et océanographie Le 19 juin, une fusée Delta 2 a lancé le satellite d’océanographie Jason-2, qui est son premier programme optionnel, Eumetsat s’affirme comme le 3ème acteur public de l’Europe spatiale, notamment dans plusieurs services de GMES (Global Monitoring for Environment & Security). Aux côtés de la Commission qui définit les besoins de ses politiques, de l’ESA qui développe l’infrastructure spatiale. L’organisation intergouvernementale, dont 30 Etats sont membres (21 à part entière, 9 comme coopérants), assure la gestion du système opérationnel de satellites météorologiques européens sur les orbites géostationnaire (Meteosat) et polaire (Metop). Avec Jason-2, version améliorée de Jason-1 développé le CNES et la NASA, Eumetsat et la NOAA américaine vont fournir des données sur la dynamique des océans, en plus de la dynamique de l’atmosphère. Paul Counet, chef de la stratégie et des relations internationales chez Eumetsat, a présenté à Bruxelles la stratégie en cours de l’organisation. Elle prépare avec l’ESA un accord pour devenir l’opérateur des satellites Sentinel-3 pour l’observation (moyenne résolution) de l’environnement marin et terrestre. La réalisation du Sentinel-3A qui doit être lancé par Vega en 2013 vient d’être confiée à Thales Alenia Space (Cannes). La coopération ESA-Eumetsat, également pour les Sentinel-4 (Meteosat Troisième Génération) et Sentinel-5 du suivi de la chimie de l’atmosphère, sera à l’ordre du jour du Conseil ministériel de l’ESA à La Haye les 25 et 26 novembre. Eumetsat souhaite que le problème de financement du successeur de Jason-3 - il manque 47 millions € - soit résolu avant la fin de l’année, de manière à garantir la continuité opérationnelle, après 2012, du service transatlantique d’océanographie spatiale. Elle s’intéresse aux développements technologiques de plusieurs satellites Earth Explorer de l’ESA. Elle mise sur un partenariat avec l’Inde (pour la mission Altika/SARAL, en 2010, de l’ISRO et du CNES) et avec la Chine (pour la constellation des satellites HY-2 du NSOAS/National Satellite Ocean Application Service). François Parisot, Chef du Projet Jason-2, de préciser : « Aux côtés des Jason américano-européens, nous avons besoin de plusieurs types d’altimètres pour sonder et comprendre l’environnement terrestre de façon précise et permanente. » 29 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 3.3. Astrium, leader européen dans l’observation de la Terre Dans l’exploitation - tant commerciale que militaire - de l'imagerie satellitaire à haute résolution, tant optique que radar, Astrium (Groupe EADS) est en train de s’affirmer comme le leader européen. Il a investi dans des sociétés pour la commercialisation des observations par satellites : SPOT Image (mode optique), Infoterra (mode radar). EADS a déjà le contrôle de la société Infoterra qui exploite le satellite radar TerraSAR-X. Elle est sur le point de prendre le contrôle de SPOT Image qui commercialise les images des satellites SPOT-3, SPOT-4 et SPOT-5, ainsi que Formosat-2 de Taïwan et Kompsat-2 de Corée du Sud, deux satellites développés avec l’aide d’Astrium. Le CNES projette de céder ses parts (il est actionnaire majoritaire avec 41 %) au Groupe EADS qui détient déjà 40 %. Les autres actionnaires de SPOT Image sont Telespazio (7,7 %), Swedish Space Corp (6,7 %), l’IGN (2,7 %), l’Etat belge (0,6 %, via le Service public fédéral Programmation Scientifique), banques et autres (1,3 %). Par ailleurs, Astrium s’est vu confier par l’Espagne le développement de deux satellites d’observation qui doivent être lancés en 2012-2013: - le satellite optique Ingenio/SEOSAT à usage dual qui s’inspire du THEOS (Thailand Earth Observation System) réalisé pour la Thaïlande (dans l’attente de son lancement en Russie) et qui est réalisé avec l’ESA dans le cadre du programme GMES ; - le satellite radar Paz/SEOSAR à usage militaire qui est dérivé du TerraSAR-X et qui résulte d’une initiative nationale de défense. C'est EADS Astrium, via EADS CASA, qui est le maître d'oeuvre d'Ingenio et de Paz. La plate-forme agile - développée pour THEOS (Thailande) sous le nom d'AstroSat - est utilisée pour Ingenio. A noter qu’une version SPOT-6, alias AstroTerra, est en projet avec le même type de plate-forme, mais son développement dépend des négociations d’EADS pour le contrôle de SPOT Image. Le satellite Astroterra/SPOT-6 doit assurer la continuité de SPOT-5 dont la vente des images (60 km x 60 km, 2,5 m de résolution en panchromatique, 10 m en multispectral, 20 en infrarouge) connaît un beau succès pour la cartographie et pour les systèmes d’information géographique (gestion des ressources). Il sera un mini-satellite compact, très agile, capable de prendre des vues avec la même fauchée (60 km) mais avec une résolution de 2 m panchromatique, 5 m en multispectral). 3.4. L’« espion » SCIAMACHY à bord d’Envisat pour traquer les polluants et pollueurs sur l’ensemble du globe SCIAMACHY est l’abréviation de Scanning Imaging Absorption Spectrometer for Atmosphere Chartography. Il désigne un système de détection multispectrale qui, depuis six ans, analyse la chimie de l’atmosphère de manière permanente. Cet instrument optique de 215 kg, dont l’investissement de 100 millions € a été réparti entre l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, est le principal, parmi les dix qui constituent la charge utile de l’observatoire Envisat de l’ESA, à quelque 800 km d’altitude depuis mars 2002. En survolant la planète à cette altitude, SCIAMACHY traque, tel un espion, les pollutions et leurs sources. 30 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Lancé par une Ariane 5, Envisat d’une masse de plus de 8 tonnes est, à ce jour, le plus ambitieux pour la télédétection spatiale. Il mène une enquête minutieuse et efficace sur l’environnement terrestre, sur les phénomènes qui le caractérisent, sur la manière dont il est en train d’évoluer. L’observatoire européen, dans les conditions de son fonctionnement actuel, est assuré de fonctionner jusqu’à l’an 2010. La Direction ESA de l’Observation de la Terre veut assurer la continuité de ses observations jusqu’à l’avènement des trois premiers satellites Sentinel. Elle envisage de prolonger sa durée de vie jusqu’en 2013 en économisant les ergols à bord avec un contrôle d’attitude réduit. Résultats exemplaires d’une tripartite Le développement de SCIAMACHY a été financé par l’Allemagne (DLR/Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt), les Pays-Bas (NIVR/Nederlands Instituut voor Vliegtuigontwikkeling en Ruimtevaart) et la Belgique (IASB/Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique). Le 19 mai, lors d’une réunion de famille à Vaals - dans la région dite « des trois frontières » -, les représentants des trois pays ont dressé un bilan des six années d’observations et modélisations dus à SCIAMACHY. Leur constat est unanime et sans appel : ce spectromètre dédié à la chimie de l’atmosphère fait d’Envisat un « satellite-espion » à l’affût des polluants et les pollueurs de l’atmosphère sur l’ensemble du globe. Il a donné lieu à près de 500 publications scientifiques qui ont mis en évidence ce qui change dans le système Terre-Atmosphère. On a analysé depuis l’espace trois phénomènes de pollution atmosphérique qui doivent inquiéter et qui interpeller la société humaine: - la hausse continue, ces dernières années, du dioxyde d’azote (NO2) au-dessus de la Chine, un certain contrôle de ses émissions en Europe et une légère réduction en Amérique du Nord ; - la stabilisation de la couche d’ozone, sans qu’on constate une résorption du trou qui est à l’origine d’une augmentation des cancers de la peau ; - la concentration, à cause de l’activité humaine, des gaz à effet de serre (dioxyde de carbone/CO2 et méthane/CH4) qui sont responsables du réchauffement climatique. Mesures à pérenniser sans tarder Les participants de la réunion à Vaals - notamment le Professeur John Burrows qui a conçu SCIAMACHY dans les années 80 - s’interrogent sur la suite qui sera donnée à ce spectromètre. S’il n’est encore qu’un prototype scientifique, il a d’ores et déjà démontré le caractère essentiel de ses observations pour la société mondiale. L’urgence pour SCIAMACHY est qu’il a besoin d’un successeur qui garantisse les mesures dans un souci de continuité. A la différence des autres senseurs d’Envisat dont la relève opérationnelle est assurée grâce aux satellites météorologiques polaires Metop d’Eumetsat et aux trois premiers observatoires spatiaux Sentinel (dès 20122013) du programme GMES (Global Monitoring for Environment & Security), l’ESA n’a pas encore planifié de satellite destiné à la chimie de l’atmosphère. On le prévoit 31 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 dans la série post-Metop d’Eumetsat, dont le premier satellite ne sera lancé qu’en 2019... S’il fallait attendre jusque fin de la prochaine décennie, la communauté scientifique devrait faire face à un trou dramatique, ce qui est inacceptable, dans la collecte de données cruciales depuis l’espace. Aux Pays-Bas, NIVR, KNMI (Koninklijk Nederlands Meteorologisch Instituut, SRON (Stichting Ruimte-Onderzoek Nederland), TNO Space et Dutch Space présentent comme une priorité une version améliorée de SCIAMACHY, appelée TROPOMI (Troposphere Ozone Monitoring Instrument). D’une masse de 125 kg, ce détecteur doit équiper un Sentinel 5 Precursor à lancer en 2013. Parmi les pays qui ont manifesté de l’intérêt pour cette mission dont le coût est estimé à 175 millions €, on aurait l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suisse… Dr Volker Liebig, Directeur ESA pour l’Observation de la Terre, a précisé que le financement du Sentinel 5 Precursor ferait partie des propositions au Conseil ministériel de l’ESA, les 25 et 26 novembre, à La Haye. De son côté, la Belgique, avec l’IASB, propose à l’ESA le projet national du microsatellite ALTIUS (Atmospheric Limb Tracker for the Investigation of the Upcoming Stratosphere) : il s’agit d’un sondeur multispectral du limbe atmosphérique pour l’étude de l’évolution de la stratosphère qui devrait être mis en orbite dès 2012. Comme on le voit, sous l’impulsion de SCIAMACHY, les processus chimiques au sein de l’atmosphère, dans un environnement global, constituent un thème prioritaire de recherche en Europe. Mais il est essentiel d’assurer un accès, facile et rapide, aux données des systèmes spatiaux, aux résultats acquis par la modélisation avec les mesures in situ. C’est pourquoi l’ESA, dans le cadre de son Data User Programme a créé sur Internet le service TEMIS (http://www.temis.nl). Le Tropospheric Emission Monitoring Internet Service est un centre opérationnel de traitement et d’archivage des données sur l’état de la troposphère pour les concentrations de dioxyde d’azote, méthanal, ozone, pour le rayonnement ultraviolet. C’est le résultat d’une coopération européenne entre des partenaires néerlandais (KNMI et SRON), belges (IASB et VITO), italiens (CGS et ISAC), finlandais (FMI), suisse (EMPA) et irlandais (NUIG). Ces données sont disponibles quelques heures après les observations d’Envisat et donnent lieu à des prévisions concernant la pollution de l’air. Lors du Conseil de La Haye, l’ESA veut aller plus loin en demandant le financement - avec un budget de 100 millions € - de l’initiative ECV (Essential Climate Variables). L’objectif est de mettre à disposition du monde entier, grâce à une banque d’informations standardisées sur base des nouveaux logiciels, l’ensemble des observations et modélisations qui ont été effectuées sur le changement climatique au moyen des satellites de l’ESA depuis trente ans. 3.5. Liste des opérateurs européens de satellites d’observation à usage civil On a en Europe une dizaine d’opérateurs institutionnels et commerciaux - sous la forme de partenariats publics-privés - de systèmes spatiaux de télédétection (optiques et radar). Sans compter les filiales ou représentations d’exploitants américains (Digital 32 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Globe, GeoEye/Space Imaging), israélien (Imagesat) et indien (EuroMap/Antrix) de satellites d’imagerie haute résolution. Voici, par ordre alphabétique, les acteurs européens qui exploitent des satellites « made in Europe ». Ne sont pas repris les organismes militaires qui mettent en œuvre les satellites-espions Helios-2 en France, SAR-Lupe en Allemagne, Cosmos-SkyMed en Italie, ou qui projettent d’en avoir, comme Paz-SEOSAR en Espagne. ¤ DEIMOS IMAGING (Espagne) - http://www.deimos-space.com/ : il s’agit de la filiale de Deimos Space, créée en partenariat avec le Laboratoire de Télédétection de l’Université de Valladolid (LATUV) où est installée la station de réception des images du système DMC (Disaster Monitoring Constellation – voir ci-dessous). (1 satellite en construction, 1 à l’étude) ¤ DISASTER MONITORING CONSTELLATION INTERNATIONAL IMAGING (Royaume-Uni) - http://www.dmcii.com/ : c'est la Surrey Satellite Technology Ltd (SSTL), "spin-off" de l'université de Surrey qui a constitué cette compagnie de commercialisation des images prises par une constellation internationale formée par des micro-satellites de télédétection, qu'elle a aidé à concevoir et à construire; chaque micro-satellite est détenu et mis en oeuvre par chacun des pays qui participent à la constellation DMC (Disaster Monitoring Constellation), à savoir l'Algérie (ALsat-1), le Nigéria (Nigeriasat-1), la Turquie (Bilsat-1), le Royaume-Uni (UK-DMC-1), la Chine (Beijing-1). L’Espagne (Deimos-1 - voir la rubrique précédente) va se joindre à cette initiative globale. (5 satellites en service, 4 en construction, constellation de 8 à l'étude) ¤ E-GEOS (Italie) – http://www.e-geos.it/ : cette entreprise commune pour l’exploitation commerciale de l’imagerie radar (X-SAR) du programme CosmoSkyMed résulte d’un partenariat public-privé entre l’ASI (Agenzia Spaziale Italiana) et Telespazio. (2 en orbite, 2 en construction, 1 à l’étude) ¤ ESRIN (ESA/Europe) – http://www.esa.int/esaMI/ESRIN_SITE/index.html) : ce centre ESA pour l’observation de la Terre gère la banque des images et données des satellites de télédétection de l’ESA, notamment ERS, Envisat et PROBA. Il est responsable, dans le cadre du Programme « The Living Planet », de l’exploitation des données des observatoires Earth Explorer à des fins scientifiques, ainsi que des satellites Sentinel (GMES-Copernicus) pour des services et produits opérationnels. (3 en opération sur orbite, 10 en construction, 3 à l’étude) ¤ EUMETSAT (Allemagne) - http://www.eumetsat.int/ : cette organisation intergouvernementale, qui compte 18 Etats membres and 12 Etats coopérants, a vu le jour en 1981 pour développer et exploiter des systèmes de satellites pour la météorologie, la climatologie, l'étude du changement global, l'océanographie, l’hydrologie… Avec la mise en oeuvre de ses huit Centres d’Applications Satellitaires ou SAFs (Satellite Application Facilities) qui traitent les données et images pour des applications spécifiques, elle entend avoir un rôle clef, avec des services et produits opérationnels, dans le programme GMES (Copernicus) de surveillance globale pour l'environnement 33 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 et la sécurité. (5 satellites en orbite, opérations jusqu'en 2015) 5 en construction et 2 à l’étude pour des ¤ INFOTERRA (Allemagne/France/Royaume-Uni) - http://www.infoterraglobal.com/ : cette société qui fait partie d'EADS Astrium - au sein du groupe aérospatial EADS (European Aeronautic Defence & Space) - et qui a des filiales en Allemagne, Royaume-Uni, France et Hongrie valorise les données de la télédétection spatiale (avec des senseurs optiques et des mesures radar à grande résolution) en développant des produits "sur mesure" destinés aux systèmes d'information géographique. (1 micro-satellite optique [Topsat] et 1 satellite radar [Terrasar] en orbite, 1 [TanDEM-X] en construction) ¤ RAPIDEYE (Allemagne) - http://www.rapideye.de/ : C'est dans le Land du Brandebourg que s'est formé ce partenariat public-privé, avec le DLR, l’Etablissement aérospatial allemand, pour l'exploitation d'une constellation de cinq mini-satellites d'observation multispectrale pour le suivi des cultures, l'étude du milieu, la cartographie des sols, l'évaluation des dégâts.... La PME allemande coopère avec les sociétés MDA (MacDonald, Dettwiler & Associates) au Canada et SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) au Royaume-Uni. (5 satellites en construction, à lancer ensemble avec une fusée Dnepr en 2008) ¤ SPOT IMAGE (France) - http//www.spotimage.fr/ : Cette société mise en oeuvre par des actionnaires de France - notamment EADS Astrium et le CNES -, de Belgique et de Suède gère le réseau de distribution mondiale des images multispectrales SPOT pour des systèmes d'information géographique, elle commercialise les observations faites par satellites Formosat-2 de Taïwan et Kompsat-2 de Corée. (3 satellites SPOT en service, 2 satellites Pleïades en construction, 1 [Astroterra/SPOT-6] à l’étude) ¤ TELESPAZIO (Italie) - http://www.telespazio.it/ : Cette entreprise du Groupe franco-italien Finmeccanica-Thales est spécialisée dans les services par satellites, y compris la télédétection spatiale (voir aussi . Elle propose une gamme complète de solutions d'imagerie spatiale pour des applications spécifiques (via Eurimage) et elle exploite la constellation italienne de satellites radar Cosmo-Skymed. (2 en orbite, jusqu’à 4 satellites en construction) ¤ VITO (Belgique) – http://www.vgt.vito.be/ : Le département de télédétection et d’observation de la Terre du VITO, l’Institut flamand de recherche technologique qui est implanté à Mol (Anvers), traite, archive et gère les images des instruments Végétation-1 et Végétation-2. Financés par la Commission européenne, ces spectromètres à large fauchée (1 km de résolution) se trouvent à bord des satellites français SPOT-4 et SPOT-5 et leurs données sont captées par la station de Kiruna (Suède). La Belgique, dans le cadre du programme technologique de l’ESA, prévoit leur continuité avec le micro-satellite PROBA V(égétation) à lancer en 2011-2012. (2 instruments sur orbite, 1 micro-satellite en construction) 34 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 3.6. SSTL en 2008 : lancements avec deux fusées Dnepr de sept satellites d’observation Au moyen du lanceur russo-ukrainien Dnepr, Surrey Satellite Technology Ltd va lancer de Baïkonour, durant la seconde moitié de cette année, sept satellites qui ont vu le jour dans ses salles propres du Bâtiment Tycho à Guildford. Les cinq satellites RapidEye sont arrivés au cosmodrome : leur lancement est prévu pour le 15 août. Quant aux deux prochains satellites de la constellation DMC (Deimos-1) et le DMCUK n°2 qui sont des versions améliorées de la première génération, ils doivent être lancés le 25 décembre prochain. 3.7. Violent tremblement de terre en Chine : signes avant-coureurs diagnostiqués par des satellites de Taiwan (constellation Formosat-3) Taïwan a révélé que sa constellation Formosat-3/ROCsat-3 dit COSMIC, qui comprend six micro-satellites lancés en 2006, avait mesuré des changements dans la densité de l’ionosphère durant les 6 à 15 jours ayant précédé le violent tremblement de terre qui a ravagé une partie de la province de Sichuan. La densité de l’ionosphère sur 1.000 km² autour de Wenchuan, l’épicentre du séisme, était de 1,2 millions de particules chargées électriquement. Le jour du séisme, cette densité était tombée de moitié jusqu’à 600.000. Au moment de 63 tremblements de terre de magnitude 5 sur l’échelle de Richter, les micro-satellites Formosat-3 ont constaté une chute brutale de près de 70 % des particules dans l’ionosphère au-dessus des zones concernées. La cartographie permanente de l’ionosphère, au moyen des satellites qui y évoluent, doit contribuer à ce qu’on puisse prévenir des séismes avec plusieurs jours d’avance. Le bulletin de Spheris (ex-Prospace) publie, dans son n°29 (juin 2008), un intéressant dossier sur la question « prévoir les séismes depuis l’espace ? ». Il fait état des mesures effectuées par le micro-satellite francais DEMETER (Detection of Electromagnetic Emissions Transmitted from Earthquake Regions) de 130 kg, le premier à utiliser la petite plate-forme Myriade. Pour la première fois, DEMETER, dont la mission se terminera en 2009, a déterminé les variations spatiales et saisonnières de la distribution géographique de la turbulence électrostatique de l’ionosphère. « Une étude statistique sur plusieurs milliers de séismes a permis de montrer que l’intensité du champ électrique dans l’ionosphère dérivait quelques heures avant les séismes dans une bande de fréquence entre 1,3 et 2,3 Khz au-dessus des épicentres. » 4. Télécommunications/télévision 4.1. Marché latino-américain : disputé par des opérateurs internationaux et nationaux de satellites géostationnaires Telesat est présent en Amérique latine avec les satellites Satmex-6 et Telstar14/Estrela do Sul qui faisaient partie de Loral Skynet. Ce marché latino-américain est 35 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 disputé sur l’orbite géostationnaire par plusieurs opérateurs : au Brésil Star One/Embratel avec les satellites Brasilsat-B2, -B3, -B4 et Star One-C1 et -C2) ; au Mexique, Satmex (qui fut un moment à la recherche d’un repreneur) avec les satellites Solidaridad, Satmex-5 et Satmex-6 (avec Telesat), bientôt avec Satmex-7 (dont la construction par Space Systems Loral vient d’être autorisée) ; en Argentine, le nouvel opérateur public Ar-Sat qui, ne pouvant tirer du Nahuelsat-1A devenu instable, exploite de la capacité sur le satellite AMC-6 de SES Americom (dans l’attente d’avoir son propre satellite) et sur un satellite d’Intelsat. SES New Skies est intéressé par une coopération avec les pays de la Communauté andine pour l’exploitation d’une position sur l’orbite géostationnaire. Durant cet automne, le Vénézuela - en coopération avec l’Uruguay, dont il va exploiter une position orbitale - prévoit de mettre en service son premier satellite géostationnaire, le puissant Venesat-1 « Simon Bolivar » réalisé et livré sur orbite par la Chine. 4.2. Thales Alenia Space à bord de la constellation Globalstar-II : une belle démonstration de savoir-faire en vue des contrats Galileo FOC La mobilophonie par satellite s’est développée dans les années 90 avec des constellations de dizaines de relais en orbite basse. L’une de ces constellations globales, qui est basée à Milpitas (Californie), s’appelle Globalstar. Elle consiste en 48 mini-satellites qui sont déployés sur quatre plans d’orbite à 1414 km d’altitude pour offrir des services dans 120 pays sur l’ensemble du globe. Sauf en Afrique, dans le sous-continent indien et le Sud-Est asiatique où il n’y a pas (encore) de stations d’accès au système. La société Globalstar prévoit de mettre en place une constellation de seconde génération à partir de 2010. Elle a commandé à Thales Alenia Space à Cannes la conception et la fabrication des 48 satellites. A noter qu’outre ceux de Belgique et de France, les sites de Thales Alenia Space en Italie et en Espagne sont également concernés par cet important projet de télécommunications spatiales. Thales Alenia Space ETCA, à Charleroi, est chargée de la fourniture des coeurs électriques (Power Conditioning & Distribution Units ou PCDU) à bord des 48 satellites de la constellation Globalstar 2. Pour la filiale belge de Thales Alenia Space, il s’agit de la deuxième plus importante commande jamais enregistrée en nombre de satellites à équiper. Elle va donner lieu à une production récurrente d’équipements spatiaux, ce qui est toujours apprécié chez un fabricant de systèmes pour satellites, plutôt habitué à de très petites séries. Les PCDU réalisées par Thales Alenia Space ETCA serviront à distribuer l’électricité à bord des satellites à partir des 2 sources d’énergies à bord des satellites (les panneaux solaires photovoltaïques et les batteries en période d’éclipse solaire) et à gérer le stockage de l’énergie excédentaire fournie par les panneaux solaires dans les batteries des satellites. Avec un poids d’environ 700 kg et une puissance de quelque 1,7 kW, les satellites Globalstar II seront équipés de 32 transpondeurs en bande C, bande S et band L. Ils doivent être mis en orbite à partir de fin 2009 par groupes de 6 satellites au moyen de lanceurs Soyouz depuis le Centre Spatial Guyanais de Kourou. A noter que 36 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 ces fusées de fabrication russe auront pour seul équipement européen un kit de sauvegarde développé et produit par Thales Alenia Space ETCA. Ce contrat représente pour l’entreprise carolorégienne - le n°1 belge pour l’électronique dans l’espace - 125.000 heures de travail. Elle va se traduire par une augmentation conséquente de sa capacité de production : il lui produire jusqu’à 4 PCDU par mois, outre ses nombreuses autres commandes en cours. Thales Alenia Space ETCA fournira par ailleurs 7 SCOE (Specific Check-Out Equipment) qui serviront à alimenter en électricité les satellites Globalstar durant les phases d’intégration et de lancement. Thales Alenia Space ETCA avait déjà participé à la réalisation de la première génération de satellites Globalstar en fabriquant 56 équipements (HKU) d’alimentation pour des modules des plates-formes de ces satellites. C’est le plus important constructeur belge d’électronique spatiale et le leader européen des alimentations électriques pour satellites. Cette société est également le plus important fournisseur d’électronique sur chaque lanceur Ariane 5 et elle travaille aussi dans les secteurs télécoms et sécurité. Elle emploie près de 650 personnes sur son site de Mont-surMarchienne. 4.3. La Bande S pour les services mobiles par satellites ouverte à la compétition par l’Union pour les opérateurs La disponibilité de la bande S – dans les 2 GHz (1,9-2 et 2,17-2,2 Ghz) – réservée aux services mobiles par satellites en Europe a été officialisée ce 30 juin par le Conseil et le Parlement européen. Elle autorise la mise en place de systèmes par des opérateurs privés. Une procédure de sélection va suivre dans les prochaines semaines, en tenant compte du droit des candidats à une participation équitable et non discriminatoire. Parmi ces candidats potentiels, on a : - Solaris Mobile Ltd en Irlande, une initiative commune d’Eutelsat et de SES, qui a déjà en construction une charge utile en bande S sur le satellite W2A d’Eutelsat ; - Inmarsat au Royaume-Uni, qui est l’opérateur global de satellites géostationnaires pour les communications avec les mobiles (jusqu’ici en bande L) ; - Ondas Media, basée à la fois en Espagne et aux Pays-Bas, pour la mise en œuvre de deux satellites géostationnaires de radiodiffusion numérique sur l’Europe ; - deux candidats américains qui ont besoin de partenaires européens et qui doivent encore faire leurs preuves en Amérique du Nord, à savoir : ICO Global et Terrestar Networks. 5. Navigation/Galileo 5.1. Tournant « à marche forcée » pour Galileo : virage crucial à négocier, dérapage fatal à éviter 37 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Ce 23 juin, la Commission a adressé à l’ESA une lettre l’autorisant à lancer dès ce 1er juillet la séquence de réalisation contractuelle du système Galileo. L’Europe, qui a obtenu la confiance et le soutien des contribuables pour se doter d’une infrastructure spatiale de navigation globale, était aux prises avec l’imbroglio juridico-administratif des institutions européennes. Ces dernières semaines, elle avait du mal à s’organiser pour aller de l’avant avec son système Galileo. Le risque grandissait que sa mise en place, confiée à l’ESA sous le contrôle de la Commission (suivant un nouveau modèle de coopération), soit menacée par de sérieux retards, vu le contexte institutionnel. La situation prenait une tournure dramatique pour les acteurs socio-économiques qui attendent d’être payés et d’avoir des contrats. Tout en espérant que la constellation de 30 satellites puisse être opérationnelle à l’horizon 2013-2014, des PME jouent leur survie avec les applications EGNOS, le précurseur de Galileo. Avec les résolutions prises entre novembre 2007 et avril 2008, on croyait Galileo tiré d’affaire grâce à la prise en charge, par les institutions de l’Union européenne, du système civil de navigation globale par satellites. Ayant trouvé la solution à la défection du secteur privé, les parlementaires pouvaient alors annoncer que Galileo, présenté comme projet stratégique et priorité politique, offrirait des produits et services opérationnels dès 2013. De quoi rassurer les industriels et investisseurs qui misaient sur les activités et applications de Galileo. Le financement de 3,4 milliards € devenait un investissement des contribuables européens, via le Conseil, le Parlement et la Commission. Du coup, Galileo, pour le déploiement de sa constellation, devenait propriété de l’Union. La Commission, comme gestionnaire pour le Conseil et le Parlement, prenait la relève du PPP (Partenariat Public-Privé) qui n’avait pu tenir ses promesses. Il fallait réorganiser le programme en fonction de la donne entièrement publique, avec la fusion des phases IOV (In Orbit Validation) et FOC (Full Operational Capability) . L’opération se révèle d’autant plus complexe, délicate et laborieuse qu’on a affaire à une « première » pour l’Union européenne. On ne peut plus perdre aucun temps pour répondre à l’attente des entrepreneurs et investisseurs devant le marché prometteur des applications Galileo. Deux conférences se sont tenues en juin à Bruxelles pour prendre le pouls quant à l’état du programme Galileo. Désormais, on y intègre EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay System) qui améliore les signaux GPS avec des relais géostationnaires. Le 12 juin, au Parlement européen, le Groupe du PPE (Parti Populaire Européen) et des Démocrates Européens a permis de se rendre compte de la complexité du cadre organisationnel. La parlementaire hongroise Etelka Barsi-Pataky, membre du Comité ITRE (Industry, Trade, Research & Energy) insistait sur l’investissement public des contribuables européens : « C’est la première fois que les Européens vont construire en commun et détenir en co-propriété une infrastructure. » Main-mise institutionnelle 38 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 La réalisation du système Galileo est sous le contrôle politique du Conseil et du Parlement qui ont confié la gestion du programme à la Commission (assistée d’un Committee on the European GNSS Programme). La GSA (European GNSS Supervisory Authority) n’est plus responsable de la concession (celle-ci n’étant plus d’actualité), mais elle est chargée d’aider la Commission, de faire reconnaître le système sur le plan international, d’en assurer la qualification et de préparer le marché de ses applications et services, grâce à EGNOS. L’ESA est le maître d’œuvre de Galileo, comme l’expert des systèmes spatiaux, en charge des appels et contrats industriels. Ainsi cinq acteurs institutionnels - Commission, Conseil, Parlement, ESA, GSA doivent se coordonner au mieux - c’est bien là que réside la difficulté - pour leurs activités et responsabilités. Afin d’obtenir la meilleure coopération entre le Parlement, le Conseil et la Commission, vu la complexité organisationnelle du programme, la création du GIP (Galileo/GNSS Interinstitutional Panel) a été décidée. Madame BarsiPataky a insisté sur la stricte application des règles de l’Union pour les contrats avec les industriels : « L’ESA a accepté cette exigence. Je suis sûr que nous aurons des problèmes de sensibilité.» Autres contraintes imposées par les contrats de l’Union : l’ouverture aux fournisseurs non-européens pour respecter les obligations WTO (World Trade Organisation)/OMC (Organisation Mondiale du Commerce) avec la réciprocité dans les contrats, la compétition ouverte et correcte notamment aux PME (au moins 40 % pour l’ensemble des contrats) dans les 29 Etats qui investissent dans Galileo, la sécurisation des droits de propriété intellectuelle (transfert technologique, normes ITAR). En ce qui concerne la participation du privé, via une concession à un opérateur: « Nous devons répondre dans l’intérêt des contribuables. En 2010, la Commission doit faire une proposition pour la phase d’exploitation qui commencera en 2014 ». Le 24 juin, au Comité Economique et Social et au Comité des Régions, une conférence Galileo axée sur les nouvelles opportunités du système pour les entreprises et la société civile était l’occasion de l’ESA et de la Commission (où l’Italien Antonio Tajani succède depuis le 17 juin au Français Jacques Barrot comme vice-président et commissaire aux Transports) de confronter leurs vues sur le programme en cours. D’emblée, Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l’ESA, a précisé l’attente des citoyens : « Le succès de Galileo sera mesuré par le nombre et la qualité des services opérationnels de la constellation ». Il annonçait avoir reçu la veille une lettre de Mathias Ruete, Directeur général de la Commission Transports, qui autorise l’ESA à démarrer le 1er juillet la procédure pour l’adjudication des contrats pour les six lots : l’ingénierie systèmes, les infrastructures de mission et de contrôle au sol, la fourniture des satellites (en trois segments), les services de lancements, les opérations. Début juin : Jean-Jacques Dordain mal à l’aise devant les exigences de l’Union Le 5 juin, lors de la Conférence à l’Assemblée nationale du Groupe parlementaire français de l’Espace, le directeur général de l’ESA, qui d’habitude se montre rassuré et 39 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 rassurant, manifestait un certain malaise devant l’ouverture voulue par les instances de l’Union à la compétition extra-européenne pour valoriser au mieux leur investissement de 3,4 milliards €. Il faisait part de son inquiétude avec beaucoup d’ironie : « L’ESA évaluera les offres des contrats et privilégiera la meilleure valeur à obtenir. Mais si le résultat de notre évaluation est de choisir une plate-forme de satellite américain, avec une charge utile russe et pour un lancement avec une fusée chinoise, il y a sans aucun doute un moyen de réaliser Galileo de manière moins coûteuse : il faut juste continuer à utiliser le GPS ». La procédure qui s’enclenche ce 1er juillet constitue une marche forcée pour arriver à la signature des contrats en mai 2009. Pour le 7 août, les dossiers de manifestation d’intérêt doivent être déposés. Leur évaluation par l’ESA et la Commission qui servira à retenir les candidats valables pour négocier des offres prendra sept semaines. On en saura plus à la fin de septembre. Pendant 45 semaines, de septembre à mai 2009, auront lieu les négociations dites du « dialogue compétitif ». Les contrats devraient être signé à la mi-2009, avec une année et demie sur le planning prévu fin 2007. J.J. Dordain d’insister sur la qualité des prestations de l’ESA, démontrée avec EGNOS, GIOVE-B (dont l’horloge maser produit des mesures sans équivalent dans le monde) et ses activités pour l’ISS (International Space Station). Il a par ailleurs noté le calendrier serré avec une transition de l’IOV à la FOC, ainsi que la pérennité du système avec un opérateur, un financement à long terme et le maintien des performances techniques. De son côté, M. Ruete a fait état de l’ouverture à des contractants non-européens, dans le respect des règles de la WTO/OMC, tout en tenant compte des aspects sécuritaires des technologies à mettre en œuvre. Avant-garde confidentielle Le système Galileo comprend EGNOS, dont le développement et la validation (350 millions € investis) ont été financées par le team ESA-Eurocontrol-Commission et assurées par un consortium avec Thales Alenia Space à sa tête. Ce service précurseur, qui donne une précision proche de celle prévue pour Galileo et fournit un message d’intégrité indispensable à la sécurité des transports, reste peu connu. Il constitue pourtant l’élément clef pour l’évaluation et l’étalonnage du marché des applications du système européen de navigation par satellites. Comme l’a rappelé Raymond Russo, coordinateur interministériel du gouvernement français pour la navigation par satellites. Il est inquiet devant les retards dans la mise en œuvre d’EGNOS avec un opérateur commercial. « La France, durant sa présidence de l’Union, se montrera très active pour qu’il soit opérationnel en mars 2009, car le 1er avril, l’ESA arrêtera de financer ce programme. Le nouveau règlement GNSS est prêt pour publication, grâce à l’action de la présidence slovène. Son application est d’une grande urgence pour ne pas retarder davantage EGNOS et Galileo.» Pedro Pedreira, directeur exécutif de la GSA qui est chargée de la commercialisation d’EGNOS, a reconnu que les possibilités d’EGNOS sont énormes mais méconnues et sous-exploitées. Il a annoncé que son service ouvert (grand public) sera disponible dès 2009 et que sa certification pour le trafic aérien suivra en 2010. « L’expérience qui 40 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 sera acquise avec la structuration opérationnelle et commerciale d’EGNOS devrait réduire les risques pour Galileo. Le facteur critique pour le succès d’EGNOS est sa gestion tournée vers le marché des applications, basées sur l’efficacité et la haute qualité. Il faut s’y mettre dès aujourd’hui, car le système doit être opérationnel à temps », a-t-il précisé. On constate que, sur le marché européen, on trouve des récepteurs GPS « WAAS-enabled » (l’équivalent d’EGNOS en Amérique du Nord), mais pas encore d’ «EGNOS-enabled » ! Priorité présidentielle Galileo fait partie des chantiers européens de la Présidence française. Celle-ci compte faire progresser EGNOS dont il faut finaliser le cadre opérationnel: création dès juillet de la société ESSP (European Satellite Services Provider) qui s’implantera à Toulouse ; signature, avant la fin de l’année, du contrat entre l’Union et ESSP ; signature de l’accord pluriannuel entre la Commission et l’ESA pour le système actuel (y compris Galileo) et son évolution ; établissement d’un cadre des responsabilités pour la fourniture des services de navigation. En ce qui concerne Galileo, il reste de nombreuses échéances à tenir. R. Russo d’exprimer des regrets sur des retards préoccupants et des espoirs pour les actions en cours: création du GNSS Programmes Committee (GPC) et du GNSS Interinstitutional Panel (GIP) ; renforcement de l’équipe de gestion à la Commission avec un staff expérimenté pour se charger d’EGNOS et de Galileo ; renforcement du team à l’ESA pour assumer les nouvelles responsabilités d’agent pour les contrats, ainsi que d’autorité de conception ; révision du règlement de fonctionnement de la GNSS Supervisory Authority (GSA) ; gestion des aspects sécuritaires avec la GSA ; urgence d’établir un plan d’applications GNSS ; définition d’une politique réglant les droits de propriété industrielle dans les contrats financés par l’Union et l’ESA. Inquiétudes industrielles Du côté des industriels qui misent sur le développement et les applications de Galileo pour leurs activités et les emplois, on s’inquiète de l’organisation complexe du programme et des lenteurs bureaucratiques qui risquent d’en découler. L'accord ESACommission, dont dépendent les contrats pour la phase de déploiement opérationnel, devait être finalisé pour juin. Or, sans plus attendre cet accord qui officialise les rôles de la Commission comme gestionnaire du programme (programme manager) et de l’ESA comme maître d’œuvre (prime contractor), l'appel à manifestations d'intérêt a été lancé ce 1er juillet, dans le but de négocier les offres dès cet automne. On espère au mieux que les contrats soient finalisés au avant le milieu de l’année prochaine. Déjà, on enregistre plus de 8 mois de retard sur le planning annoncé en début d’année. Personne n’ose plus parier un euro sur un système Galileo opérationnel fin 2013. Chacun en est convaincu : Galileo va, à cause de ses lenteurs, coûter plus cher aux contribuables européens. Le dialogue se révèle délicat - il est question d’une marche forcée, mais on marche sur des œufs - entre, d’une part, la Commission qui est 41 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 désormais le garant du programme auprès du Conseil et du Parlement mais qui n’a aucune expérience pour gérer un système aussi ambitieux sur le plan global et, d’autre part, l'ESA qui fait office auprès de la Commission de maître d’œuvre et d’expert des systèmes spatiaux pour l’évaluation des offres et pour l’attribution des contrats. Le problème des retards, dus aux aspects bureaucratiques des discussions et négociations, a un impact financier à ne pas négliger. Ainsi, ce sont pour cette année 890 millions € qui ont été alloués au programme Galileo. Cette somme mise à disposition par l’Union risque de ne pas être dépensée pour démarrer les contrats prévus dans le budget 2008. Ce qui peut poser problème pour les pratiques des institutions européennes : tout argent non dépensé dans l’année retourne de manière définitive dans les caisses de l’Union pour être ristourné aux Etats membres ou pour constituer une réserve. Mais on compte sur une solution durant cet automne… qui sera chaud pour le « dialogue compétitif », pour la mise en place des outils de contrôle bureaucratique et financier. Le navsat civil européen pourra-t-il continuer à s’appeler Galileo ? Suggestion : pourquoi ne pas l’appeler Galileosat, en abrégé GLS ? Pour éviter tout problème de droit international avec la société Galileo International de réservation de billets d’avion pour les professionnels du voyage aérien, les instances européennes utilisent, dans un contexte juridico-commercial, l’appellation peu séduisante d’European GNSS (Global Navigation Satellite System). Pourquoi ne pas adopter le nom de Galileosat, qui pourrait être abrégé en GLS ? Néanmoins, l’ESA s’efforce, contre vents et marées administratives, de garder le cap. Elle prévoit d’inscrire à son programme à long terme qui doit être soumis au Conseil ministériel de La Haye, les 25 et 26 novembre, un ensemble d’activités technologiques pour préparer le système Galileo de seconde génération. Avant cette échéance, les Ministres du Conseil européen de l’espace, auront eu le temps de se rencontrer et de parler des deux programmes-phares, au niveau global, de l’Union dans l’espace (Galileo pour la navigation, GMES-Copernicus pour l’environnement et la sécurité) : les 21 et 22 juillet lors d’un « conclave » au port spatial européen en Guyane française, puis le 26 septembre pour le 5ème Conseil de l’Espace à Bruxelles. Le calendrier serré (et mouvant) du GNSS européen (EGNOS & Galileo) Les programmes EGNOS et Galileo doivent ajuster le calendrier de leur mise en oeuvre à la lente évolution des débats concernant leur organisation et réglementation. Juillet : lancement par l’ESA – à la demande de la Commission - de l’appel à manifestations d’intérêt pour la réalisation du système Galileo (*) ; création de la SAS ESSP (European Satellite Services Provider) sur base du consortium actuel qui réunit sept acteurs-clefs, en Europe, de la navigation aérienne et qui a testé des services avec EGNOS. 42 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 (*) Le 17 juillet, avant-midi, Galileo Procurement Day, au Charlemagne à Bruxelles : les responsables Galileo de la Commission (Mathias Ruete, Paul Verhoef) et de l’ESA (René Oosterlinck, Didier Faivre) donneront toutes les explications sur la procédure en cours. Fin de l’été : sélection des contractants potentiels pour la négociation du « dialogue compétitif » ; publication du GNSS Programmes Regulation ; création du GPC (GNSS Programmes Committee) et mise en place du GIP (GNSS Interinstitutional Panel) ; signature de l’accord pluriannuel entre la Commission et l’ESA couvrant les activités de cette dernière pour le système actuel et ses évolutions ; accord avec la Norvège et la Suisse et lancement de FOC (Full Operational Capability). Fin de l’année : lancement des négociations définitives pour les contrats des six segments de la phase Galileo FOC ; publication d’un plan d’applications pour le développement du GNSS. Décembre : signature, entre l’Union et la ESSP SAS, du contrat pour l’exploitation opérationnelle d’EGNOS. Mars-avril 2009 : mise en œuvre opérationnelle d’EGNOS avec ESSP SAS comme opérateur (implanté à Toulouse). Printemps-été 2009 : contrats pour les six segments de Galileo FOC. Lancement de la procédure EU pour les contrats Galileo, dans le cadre d’un programme « provisoire » de travail GNSS 601 millions € : c’est ce que la Commission européenne va consacrer en 2008 au programme Galileo, apprend-on dans le dossier spécial que le quotidien Europolitique, dans son numéro du mardi 24 juin (n°3557) consacre au système européen de radionavigation par satellites. . C’est le chiffre qui est inscrit au budget 2008 pour financer un programme de travail provisoire des programmes GNSS européens (Galileo + EGNOS). Quelle est la raison de ce programme « provisoire » ? Isabelle Smets, journaliste d’Europolitique, explique : « Parce que le temps presse pour Galileo et il faut pouvoir lancer au plus vite les appels d’offres en vue de la fourniture de l’infrastructure du système. Or, pour pouvoir autoriser l’ESA à lancer ces appels d’offres, la Commission doit se fonder sur le programme de travail. Qui, formellement, ne peut lui-même être adopté qu’une fois adopté, publié et entré en vigueur dans le futur règlement Galileo. Bref, avec la formule « provisoire », la Commission anticipe sur le calendrier et évite des retards supplémentaires dans le déroulement du programme. Ce programme de travail provisoire devrait être confirmé, le cas échéant avec certains ajustements, une fois le règlement entré en vigueur. Ce devrait être fait avant la fin de l’année 2008. Les appels d’offres, eux, comportent un avertissement signalant clairement le caractère provisoire du programme de travail. » Six lots principaux sont l’objet d’une passation de marché, après un appel à manifestations d’intérêt, suivi d’ « un dialogue compétitif » de la Commission et de 43 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 l’ESA avec les candidats choisis. Outre ces lots, d’autres marchés seront passés pour que Galileo arrive à la capacité opérationnelle complète : ce seront notamment des contrats avec différents prestataires de services et pour la fabrication de récepteurs d’essai. Il est prévu que soient mises en place pour la fin de l’année les différentes structures institutionnelles qui doivent encadrer le bon déroulement du programme (Comité des programmes, Conseil pour la Sécurité, Comité inter-institutionnel). Il s’agit là d’un travail nécessaire de « comitologie », comme on dit à la commission. De même, la commission doit publier un Plan d’Action pour le développement d’applications et de services fondés sur Galileo, ainsi qu’établir un Plan de Gestion des Risques liés à la mise en oeuvre du GNSS européen (Galileo + EGNOS). Au cours de 2009, la Commission entreprendra des études pour évaluer les atouts et les inconvénients du Partenariat Public-Privé, formule à laquelle il avait fallu renoncer en 2007 à cause des tergiversations manifestées par l’initiative privée pour s’engager dans l’investissement risqué de Galileo. En 2010, la Commission envisage de relancer la formule afin de désigner l’opérateur chargé de l’exploitation du système. STRUCTURE DES CONTRATS GALILEO LOT « SYSTEMES » LOTS « APPROVISIONNEMENT » LOT SEGMENT SPATIAL 1. Appui en ingénierie systèmes [120 millions €] 2. Achèvement de l’infrastructure de mission au sol [270 millions €] 3. Achèvement de l’infrastructure de contrôle au sol [45 millions €] 4. 26 Satellites au total [840 millions €] LOT LANCEMENT 5. Lanceurs [700 millions €] LOT « OPERATIONS » 6. Opérations [170 millions €] 44 Contrat passé avec une équipe industrielle mixte pour gérer tous les choix et décisions relatifs à la conception des systèmes. Cette équipe industrielle appuie l’ESA tout au long du processus de mise en œuvre, jusque et y compris pour l’établissement des spécifications des systèmes, l’analyse des performances, les essais, la vérification et la validation de tous les éléments de l’infrastructure. Réalisation des composantes de l’infrastructure de mission au sol (fourniture des signaux et des messages relatifs à la navigation) par une mise à niveau de l’infrastructure de développement et la mise en place d’installations supplémentaires jusqu’à atteindre la capacité opérationnelle complète. Réalisation des composantes de l’infrastructure de contrôle au sol (contrôle de chacun des satellites) par une mise à niveau de l’infrastructure de développement et par la mise en place d’installations supplémentaires jusqu’à atteindre la capacité opérationnelle complète. A. lot initial de 10 à 12 satellites. B. 2ème lot de 6 à 8 satellites (sur la base des performances démontrées lors de la livraison du lot A). C. 3ème de 6 à 8 satellites (sur la base des performances démontrées lors de la livraison du lot B). Contrat de services de lancement s’appuyant sur deux familles de lanceurs techniquement autonomes, voire plus, si possible. Les activités opérationnelles sont adjugées à un exploitant qui est chargé de coordonner l’ensemble des opérations de Galileo. Le concept d’opérations Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 LOTS SUPPLEMENTAIRES faisant l’objet d’une passation de marché par l’ESA Récepteurs d’essai pour le système Galileo repose sur trois centres fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 : - deux Centres de contrôle satellitaire Galileo (GCS/GCS) à Fucino (Italie) et à Oberbfaffenhofen (Allemagne) - un Centre de Sauvegarde de la Vie humaine (Safety-of-Life Centre) près de Madrid (Espagne), chargé des services et applications multimodaux de sauvegarde de la vie humaine ; il sera doté d’une configuration physique identique et de caractéristiques fonctionnelles équivalentes aux autres GCS. L’exploitant a pour tâche, au moyen des trois centres, d’atteindre les résultats de la mission, de contrôler l’état opérationnel du système et d’assurer la maintenance de toute l’infrastructure au sol et du réseau de communications qui y est associé. La Commission prend acte du fait que le Centre de Sauvegarde de la Vie pourra décider de se transformer fin 2013 en un centre de contrôle satellitaire Galileo, pleinement qualifié, équivalent aux autres dont les actifs seront détenus par la communauté européenne. L’investissement requis par cette évolution se fera sans coût supplémentaire par rapport au budget communautaire approuvé pour les programmes GNSS 2007-2013. Des contrats multisources pour la fabrication de récepteurs d’essai. Contrats de services Contrats avec différents prestataires de services et centres pour le bon fonctionnement de l’architecture globale du systèmes, tels qu’un fournisseur de services liés au temps (Time Service Provider), un fournisseur de services géodésiques (Geodesy Service Provider) et des interfaces de recherche et de sauvetage. Eléments d’infrastructure fournis indépendamment des Eléments d’infrastructures contrats de services ci-dessus, tels que le Centre de Surveillance de la Sécurité Galileo, qui doit être exploité complémentaires par la GSA (GNSS Supervisory Authority). Mesure des résultats Contrat pour la mesure, en toute indépendance, d’indicateurs de performances. LOT de travaux supplémentaire sous-traité par la COMMISSION D’après un tableau réalisé et publié par le quotidien Europolitique n°3557. 5.2. Galileo rattrapé par GPS-III : Lockheed Martin retenu comme maître d’œuvre pour les 8 premiers satellites à lancer dès 2014… Le 15 mai dernier, l’US Air Force Space & Missile Systems Center a annoncé qu’elle attribuait à Lockheed Martin le contrat de 1,46 milliard $ (930 millions € - soit 90 millions € de plus que le segment spatial du Galileo FOC qui porte sur 26 satellites !) pour la construction des satellites de navigation GPS-III, qui seront aussi performants que les satellites Galileo. D’après ce contrat, le team constitué par Lockheed Martin 45 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Space Systems, avec ITT Corp et General Dynamics, vont réaliser les deux premiers GPS-IIIA pour un premier lancement prévu en 2014. Le contrat comprend des options pour au moins 10 satellites supplémentaires. Il est prévu de réaliser par la suite 8 GPSIIIB et 16 GPS-IIIC pour un déploiement avant 2020. 6. Sécurité & Espace/Défense spatiale 6.1. Système spatial militaire pour l’Europe : décisions à la fin de l’année ? Le spatial militaire européen fait partie des thèmes que la Présidence française de l’Union va discuter avec les 26 autres Etats membres. L’interview de Hervé Morin, ministre français de la Défense, dans le numéro d’avril du CNESmag, fait le point sur le rôle de la France spatiale dans la politique européenne de sécurité et de défense : « L’espace militaire européen est déjà une réalité, notamment dans le domaine du renseignement : nous menons le programme Hélios-2 en coopération avec la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la Grèce et nous avons des accords de partage d’imagerie optique et radar avec l’Allemagne et l’Italie. Le Traité de Lisbonne confirme la volonté de coopération des Etats européens dans le domaine de l’espace et en matière de sécurité et de défense. L’espace se présente comme un axe fédérateur et un atout structurant permettant aux Etats membres d’accéder à un éventail de ressources spatiales qu’aucun ne pourrait acquérir seul. Pour concrétiser cette volonté, il faudra mettre en place des schémas de gouvernance simples et pragmatiques. Les partenaires doivent se concentrer sur la maîtrise des coûts et des délais et sur le partage opérationnel des capacités, plus encore que sur le partage industriel. » Parmi ses priorités pour les années qui viennent : « En premier lieu, il est impératif de pérenniser notre capacité d’observation au-delà de 2015. Ensuite, il faut apporter l’accès Intranet haut débit sur les théâtres d’opération. Et, parallèlement, je souhaite développer la politique de Recherche & Technologie afin de préparer les technologies spatiales de demain. » Il a noté que la surveillance de l’espace est typiquement une activité à vocation européenne : c’est l’une des priorités qui seront discutées lors du conseil ESA au niveau ministériel en novembre prochain 6.2. Le Président Sarkozy et le Livre Blanc de la Défense : priorité aux systèmes spatiaux à l’échelle européenne ! Le 17 juin, le Président Nicolas Sarkozy a présenté, sous la forme d’un Livre Blanc Défense et Sécurité nationale, son projet de réforme du système militaire français qu’il souhaite intégrer davantage dans une dimension européenne. L’espace a la cote dans ce document volumineux (124 pages pour le tome 1/partie 1, 228 pages pour le tome 1/partie 2). Une dizaine de pages lui sont consacrées. On y lit : « Les moyens basés dans l’espace, affranchis des contraintes qui pèsent sur les survols aériens, permettent de couvrir un large éventail de besoins, depuis la veille stratégique jusuq’à la planification et la conduite des opérations. » 46 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Le Livre blanc fait référence à un programme européen, MUSIS (Multiuser Satellite Imagery System) qui doit « permettre de lancer la prochaine génération de capteurs spatiaux. La composante optique sera ainsi renforcée en 2015 par une capacité dite « de reconnaissance », c’est-à-dire de très haute résolution de l’image, ainsi qu’une capacité supérieure d’identification. Parallèlement, l’Allemagne et l’Italie ont prévu de développer leurs capacités radar. Afin d’éviter un risque de discontinuité correspondant à la fin de vie d’Hélios-2B, la réalisation de la composante optique du programme MUSIS sera entreprise par la France dès 2008.» Le renseignement d’origine électromagnétique est également abordé : « La composante spatiale fera l’objet du programme CERES (Capacité de Renseignement Electromagnétique Spatiale), ouvert à la coopération européenne, qui sera lancé à court-moyen terme, afin d’être opérationnel au milieu de la prochaine décennie. » Il est question des capacités de renseignement : « L’objectif est de disposer d’un système de détection et d’alerte spatial opérationnel en 2020. Compte tenu des difficultés, notamment techniques, du projet et de la nécessité d’en maîtriser tous les risques, le lancement de la réalisation de ce programme sera précédé, dans la première moitié de la prochaine décennie, par la réalisation et l’exploitation d’un système satellitaire probatoire. » Cette capacité d’alerte avancée sur des capteurs spatiaux de type infrarouge embarqués sur des satellites géostationnaires pour une veille permanente. Un démonstrateur technologique, baptisé SPIRALE (Système Préparatoire Infra-Rouge pour l’Alerte) sera lancé par Ariane 5 en 2008-2009. 6.3. Coopération spatiale entre SES (via Americom) et l’US Air Force Incroyable… mais vrai ! Une société du groupe SES qui est basé au Grand Duché est au service du Département américain de la Défense. Via sa filiale Government Services, on savait SES Americom impliquée dans les télécommunications militaires. L’US Air Force a décidé de franchir un nouvel pas en signant avec Americom Government Services un contrat de 65 millions $ pour placer un détecteur expérimental de surveillance infrarouge (3GIRS/Third Generation Infrared Surveillance) à bord d’un satellite de la flotte de SES Americom, dont le lancement est prévu en 2010. Le but est d’évaluer l’utilité du senseur en termes de données, de performances et d’interopérabilité. Aucun détail technique n’a été divulgué. Par ailleurs, SES Americom a renoncé au sauvetage du satellite AMC-14 (destiné à Echostar) qui, suite au fonctionnement, moins long que prévu, du propulseur de l’étage Breeze-M, n’avait pu être placé par le lanceur russe Proton-M le 14 mars dernier sur une orbite correcte en vue de sa position géostationnaire. Ce sont les compagnies d’assurance, ayant dédommagé SES Americom pour la perte du satellite, qui en sont devenues propriétaires. Elles l’ont vendu pour quelque 14 millions de dollars au Département de la Défense. Aucune information n’a été donnée sur ce que le Pentagone comptait en faire. 47 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 7. Science/Cosmic Vision Bain de Planck dans l’ultra-froid : « baptême pour l’espace » au Centre spatial de Liège Dans les prochains mois – début 2009 - , une Ariane 5 ECA va lancer pour le programme scientifique de l’ESA deux observatoires d’astrophysique dans l’espace. Appelés Herschel et Planck, deux grands noms du panthéon scientifique européen, ils doivent gagner, à 1,5 million de km de la Terre, l’une des positions d’équilibre gravitationnel entre notre planète et le Soleil. Leurs instruments opérer à des températures très basses sont destinés à mieux sonder les mystères de l’Univers en enquêtant sur la formation des galaxies, en jetant un nouveau regard sur son évolution et en explorant les vestiges de l’explosion initiale, appelée Big Bang. Le CSL (Centre Spatial de Liège) en Belgique fait partie du réseau européen des infrastructures qui sont équipés de simulateurs d’environnement spatial, aux côtés de l’ESTEC à Noordwijk (Pays-Bas), d’Intespace à Toulouse (France), d’IABG à Ottobrunn (Allemagne), de Thales Alenia Space à Cannes (France) qui s’est spécialisé dans les essais sous vide dans l’ultra-froid, joue un rôle clef dans la réussite de ces deux missions : d’un coût total de 2 milliards d’euros, dont la moitié pour les seuls satellites, elles sont d’un très grand intérêt pour la science de l’infiniment grand. Son directeur, Jean-Marc Defise, est conscient de l’importance des tests cryogéniques que le CSL est l’un des rares en Europe à pouvoir effectuer à pareille échelle. Une « première » technologique Financés par les Etats membres de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) dans le cadre du programme scientifique obligatoire, Herschel (3,3 t de masse au décollage) et Planck (1,8 t) sont réalisés sur la même plate-forme par l’industrie européenne, sous la maîtrise d’œuvre de Thales Alenia Space. Les compétences du CSL ont servi à qualifier et à calibrer la charge utile de Herschel - un télescope monolithique de 3,5 m - dans le simulateur vertical d’ambiance spatiale FOCAL 6.5. Les trois instruments du plan focal ont également été mis à l’épreuve lors des essais vibratoires menés par le CSL en conditions cryogéniques, au moyen d’une installation unique conçue au CSL. Mieux : l’infrastructure universitaire des essais spatiaux sous vide est chargée de mettre à l’épreuve – depuis le 16 juin et pendant près de deux mois - le satellite complet Planck dans le simulateur horizontal FOCAL 5 (Facility for Optical Calibration At Liege): l’objet de cette campagne de tests - la dernière avant son départ pour le Centre Spatial Guyanais de Kourou – est de vérifier que l’instrumentation du télescope de 1,5 m de diamètre donne entière satisfaction pour son fonctionnement dans les conditions de froid extrême. Le modèle de vol – sans ses panneaux solaires - de l’observatoire européen Planck, est arrivé par convoi exceptionnel de l’ESTEC, le centre européen de recherche et de technologie spatiales, le 23 avril. Belle coïncidence : ce jour là, Max Planck (185848 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 1947), physicien allemand, aurait eu 150 ans ! C’était la troisième fois que le CSL accueillait Planck. Il a fallu aménager l’infrastructure pour son accueil (construction d’une aile supplémentaire, agrandissement de l’aire de déchargement), investir dans de nouveaux équipements (liquéfacteur d’hélium, système de rails devant la cuve pour y intégrer le satellite, double tente thermique, dispositifs de sécurité), assurer la formation d’ingénieurs aux activités en cryogénie Un prototype de l’observatoire Planck avait été testé durant soixante-cinq jours sous vide en 2005 et une partie du modèle de vol était déjà venue durant la première moitié de 2006 (pour vingt et un jours d’essais). Par ailleurs, les performances des miroirs du télescope Planck avaient été testées séparément au CSL dans des conditions également très froides avec une instrumentation spécialement conçue par les opticiens du CSL. Ces miroirs avaient été vérifiés avant de procéder à leur assemblage dans le télescope qui focalise les signaux perçus vers des détecteurs complexes en forme de cornets. Depuis le 16 juin, le satellite complet est enfermé dans la cuve de simulation sous vide FOCAL 5. Jusqu’en août - ce qui signifie que le personnel du CSL est privé de vacances d’été -, il va progressivement connaître l’ultra-froid pour des vérifications et un étalonnage de ses deux instruments. Son cœur - le télescope avec ses senseurs – doit être exposé sous vide durant une phase de soixante jours, au cours de laquelle la température devra descendre à 0,1 K, soit moins 273,05°C. C’est-à-dire un environnement très proche du zéro absolu ! Son instrumentation comprend deux yeux perçants qui vont observer la voûte céleste dans neuf longueurs d’onde afin de mesurer avec une précision inégalée la température du Rayonnement de Fond Cosmologique (RFC) ou « bruit de fond » du Cosmos. Le détecteur LFI (Low Frequency Instrument) va observer dans le domaine des micro-ondes (30 GHz -77 GHz), tandis que l’ensemble HFI (High Frequency Instrument) de 36 détecteurs bolométriques va mesurer l’énergie rayonnante dans l’infrarouge très lointain et dans les micro-ondes (100 GHz - 857 GHz). Le CSL doit qualifier et certifier que les détecteurs dans le vide sont sensibles à des variations de température de quelques millionièmes de degré. L’incontournable examen de passage La particularité de Planck, ce qui en fait sa complexité, est que sa charge scientifique doit être maintenue à une température extrêmement basse pendant les 18 mois de sa mission spatiale. C’est la condition sine qua non pour mesurer, par des relevés précis et avec une résolution inégalée, le fond diffus cosmologique. L’objectif, en détectant la matière et l’énergie noires (masse manquante) dans l’Univers, est de cartographier le rayonnement des origines… Ni plus ni moins, les observations de Planck contribueront à « remonter dans le temps » jusqu’à 300 000 ans après l’instant du Big Bang ! La responsabilité du CSL est cruciale et délicate : c’est à ses équipes de chercheurs, ingénieurs et techniciens, assistés par des spécialistes de l’ESTEC et de Thales Alenia Space, qu’il incombe de donner le bon à tirer. Muni de ce « laisser-passer », Planck, accompagné de son 49 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 « compagnon » Herschel, sera expédié par avion en Guyane pour son lancement par une Ariane 5. Du Chanoine belge Georges Lemaître au physicien américain George Smoot Le challenge de Planck est qu’on attend beaucoup de ses observations pour lever des inconnues sur le Cosmos. Aujourd’hui, on ne connaît que 4 % de ce qui constitue l’Univers, à savoir sa matière visible. Mais on ignore la nature exacte des 21 % faits de matière noire et tout des 75 % liés à l’énergie noire ! C’est de cette matière et énergie noires qu’aurait jailli, de façon brutale, l’étincelle du Big Bang… Cette hypothèse du phénomène « que la lumière soit » explique que l’infiniment grand se trouve en expansion. On la doit à l’astronome et physicien belge, le Chanoine Georges Lemaître (1894-1966), mais sa théorie de l’atome primitif, qui se trouve à l’origine du Cosmos, a soulevé la controverse d’astrophysiciens. La découverte du Rayonnement de Fond Cosmologique (RFC), au moyen de détecteurs dans l’espace, l’a remise à l’honneur. L’Américain George Smoot, qui a obtenu le prix Nobel de Physique 2006 pour ses travaux sur les données du satellite américain COBE (Cosmic Background Explorer), croit dans les vertus du Big Bang. Il compte sur l’observatoire européen Planck pour obtenir la preuve flagrante d’un Cosmos en expansion. Ses données qu’on espère très précises devraient mesurer l’Univers à 1 % près et mettre en évidence les ondes gravitationnelles qui trahissent les fluctuations liées à son inflation, ainsi que la nature et la quantité de « masse manquante » (matière et énergie noires). G. Smoot est d’ores et déjà impatient de voir les résultats des observations de Planck. Rendez-vous, en 2010, pour tourner, grâce aux observations de Planck, une nouvelle page en cosmologie. Le simulateur FOCAL 5 du Centre Spatial de Liège a été configuré pour fonctionner à une température proche du zéro absolu, les panneaux les plus froids se trouvant à – 269°C ! Avec beaucoup de précautions, vu que la marge de manœuvre est très étroite, on s’est entraîné, au moyen d’une maquette, à faire entrer le Planck de 1,8 tonne enfermé dans une tente thermique, spécialement construite par la société liégeoise AMOS (Advanced Mechanical & Optical Systems) qui fabrique « sur mesure » des simulateurs d’environnement spatial. L’intérieur de cette tente est recouvert de nids d’abeilles. La technique pour poser les nids d’abeilles sur les panneaux de cuivre a été inspirée par un processus de la petite entreprise Aerofleet, spécialisée dans les composites. Il a fallu peindre les panneaux en noir de manière à absorber tout flux de chaleur et à éviter la réflexion de la partie chaude (électronique qui doit rester à 20°C dans le module de service orienté vers le soleil) sur la partie qui doit rester ultra-froide (télescope avec ses instruments). Pour le refroidissement du cœur de sa charge utile jusqu’à des conditions extrêmes, Planck utilise un refroidisseur passif : à 50 K et trois refroidisseurs actifs : à 20 K, à 4 K et à 100 mK. Cette dernière valeur pour le refroidissement du plan focal de 50 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 l’instrument HFI est atteinte par un système à dilution de deux isotopes d’hélium, à savoir l’hélium 4 et l’hélium 3. Si le premier est une ressource naturelle, le second est un produit rare issu de la fission nucléaire. L’hélium 3 est un des produits les plus chers au monde (environ 1,2 million d’euros le kilo) et rien que, pour Planck, son volume représente deux ans de production mondiale ! Le Centre Spatial de Liège doit donc faire preuve de beaucoup de précautions dans la mise à l’épreuve de la chaîne de refroidissement, au grand complet, de l’observatoire testé dans FOCAL 5. C’est cette chaîne qui doit, pendant juillet, être validée pour l’espace. 8. Exploration/Aurora 8.1. BepiColombo pour Mercure : à quel prix ? Sera-t-il lancé en 2013 ? Le récent SPC (Science Policy Committee) de l’ESA a bien failli remettre définitivement en question la sonde BepiColombo que l’ESA développe avec la JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency) pour l’exploration de Mercure à partir de 2014. Le contrat pour la partie européenne de cette mission avait été signé avec Astrium pour un montant de 350,9 millions €. Le coût total de BepiColombo est estimé à 650 millions €. Le développement bien engagé de cette exploration de Mercure par l’Europe et par le Japon - la plus ambitieuse réalisée autour de la première planète du système solaire - a mis en évidence une augmentation de la masse à lancer et du prix de la mission (surtout si on doit la retarder et faire appel à une Ariane 5 plutôt qu’à un Soyouz ST depuis le Centre Spatial Guyanais). L’ESA se trouve dans une situation embarrassante : pour maintenir intacte sa coopération avec la JAXA, elle est obligée de revoir le concept original de BepiColombo afin de tenir dans la masse et le coût prévus. D’autant que l’inflation est en train d’éroder fâcheusement les ressources financières du programme scientifique de l’ESA, qui est une activité obligatoire à financer par les Etats membres. 8.2. Mission interplanétaire PROBA-4 : maîtrise d’œuvre espagnole La mission technologique interplanétaire que l’ESA envisage avec la micro-sonde PROBA-4 – survol d’un astéroïde - a été confiée à la PME espagnole Deimos Space associée à CASA (Astrium) et à SSTL. Sa proposition l’a emportée face à celle de Qinetiq-Verhaert. Le nouvel acteur espagnol sur la scène spatiale fera son entrée dans l’espace avec le micro-satellite de télédétection Deimos-1 qui fera partie en 2009 de la constellation DMC (Disaster Monitoring Constellation). 9. Vols habités/International Space Station/Microgravité 51 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 9.1. L’administrateur de la NASA à Paris : bravo pour une utilisation commerciale de l’ATV (Automated Transfer Vehicle) et vive le développement en Europe d’une capacité autonome de vol spatial habité ! Le 5 juin, Mike Griffin, l’administrateur de la NASA, était l’invité du Groupe Parlementaire de l’Espace en France. Il fit un discours élogieux à l’égard de la politique spatiale française (définie à Kourou par le Président Sarkozy). Il tint surtout à rassurer les partenaires européens du programme ISS sur la volonté américaine de poursuivre l’exploitation de la station au-delà de 2015. Il les invita à participer aux côtés des Etats-Unis au retour sur la Lune et à l’exploration du système solaire. Il a justifié l’importance et la nécessité du programme à long terme d’exploration de l’espace par des robots et par des systèmes habités, dont l’initiative fut lancée suite à la tragédie de Columbia en février 2003. Il a souligné le rôle des Européens dans l’exploitation de l’ISS et dans le programme américain d’exploration : « Maintenant que l’ATV est opérationnel, nous espérons que l’Europe l’utilisera au maximum de ses possibilités, en fournissant à la NASA et aux autres partenaires internationaux des capacités cargo au travers des accords actuels. Des services commerciaux, comme ceux que j’entreprends de faire naître avec le programme COTS de la NASA, pourraient suivre. Nous attendons, ce que nous prévoyons, de faire de nombreuses livraisons, au moyen de l’ATV, de fournitures essentielles d’équipements dans l’ISS. De plus, les nombreuses technologies que l’Europe a mises au point pour ce véhicule complexe offrent la perspective de réalisations plus importantes de l’Europe à l’avenir, qui soient basées sur l’utilisation de ce véhicule de base. Ce serait un petit pas, à partir de l’Ariane 5 et du Jules Verne d’aujourd’hui d’arriver à une capacité européenne de vol spatial habité ». Au sujet de l’étape après l’ISS, Mike Griffin pense à la coopération internationale pour la Lune et Mars : « Dans les années qui viennent, l’architecture de l’exploration va prendre forme délicatement, avec un large soutien international. NASA a accueilli les idées de nos amis en France, ailleurs en Europe, et de plusieurs autres pays. Nous continuerons d’agir de la sorte en allant de l’avant. […] On est arrivé au point de publier un document-cadre et d’établir un mécanisme de coordination, appelé l’International Space Exploration Coordination Group. Explorer la Lune et, éventuellement, Mars, sera une tâche de grand défi, pour laquelle la NASA n’a ni les ressources ni le désir de le relever seule. » Il ajoutait : « Nous souhaitons la bienvenue, et c’est pourquoi nous le demandons, à la collaboration de l’Europe dans l’exploration par des systèmes habités. Nous souhaitons la bienvenue au développement de capacités indépendantes en Europe pour fournir des systèmes redondants dans le cas où les capacités d’un des partenaires seraient défaillantes. » 9.2. Faites-vous partie des 253 Belges qui ont posé leur candidature pour devenir astronaute ESA ? 52 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Lors de son appel aux candidats-astronautes - du 16 au 15 juin -, l’ESA a enregistré un total de 8413 candidatures (7586 hommes, soit 84 % ; 1430 femmes, soit 16 %). Elle comptait en avoir deux fois plus ! La Suisse et la Finlande ont manifesté beaucoup d’intérêt, chacune avec 4 % des candidats. La Belgique en a 3 % : 253, dont 224 hommes et 37 femmes. L’ESA ne précise pas le nombre de Flamands, de Wallons et de Bruxellois… Jusqu’ici, ce sont deux Flamands qui ont représenté la Belgique dans l’espace : Dirk Frimout avec le Space Shuttle (Atlantis) et Frank De Winne à bord de l’ISS (Soyouz TMA-1). Ce dernier se prépare pour un vol de longue durée dans l’ISS au cours de l’année 2009. 9.3. Astrium, retenu par l’ESA comme l’exploitant européen de l’ISS L’ESA a choisi Astrium (Brême) comme maître d’œuvre industriel pour l’exploitation et l’utilisation des modules européens de la station spatiale internationale. Il s’agit d’un contrat d’une valeur forfaitaire de 278 millions € qui couvre la période 20082010. Il porte sur toutes les prestations nécessaires à l’exploitation des modules européens, du contrôle de la mission, de l’ingénierie de la communication avec les centres terrestres, en passant par le ravitaillement et la logistique de la station avec les ATV. Il est prévu une extension du contrat pour la durée de vie entière de l’ISS. 9.4. Fusée-sonde MASER-11 : expérience Biomics du MRC/ULB avec Lambda-X Le 15 mai dernier, une fusée brésilienne Sonda-IV a servi au vol MASER-11 pour quelques minutes de microgravité. Elle était tirée du centre Esrange de Kiruna (Suède) avec quatre expériences scientifiques, dont Biomics. Cette expérience, développée par l’Université Joseph Fourier de Grenoble, le MRC (Microgravity Research Center) de l’ULB et l’Ecole Supérieure de Physique et Chimie Industrielles de la Ville de Paris, visait à étudier le comportement en impesanteur de vésicules en suspensions qui miment le comportement des globules rouges dans un flux sanguin. Le module expérimental comportait un microscope holographique, permettant des images tridimensionnelles. Cet instrument, inventé et breveté par le Service du Professeur Frank Dubois à l’ULB, a été réalisé par la société Lambda-X de Nivelles. Les résultats obtenus montrent qu’il a fonctionné avec succès. 10. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux 10.1. Space Adventures : l’achat auprès de Roscosmos d’un vol Soyouz complet, prévu en 2011 pour une semaine dans l’ISS Saviez-vous que le principal client commercial de l’ISS est ni plus ni moins la société américaine Space Aventures ? Créée en 2001 alors que la station russe Mir évoluait encore autour de la Terre, cette entreprise de tourisme spatial a permis à quatre hommes et une femme, tous fortunés grâce au business de l’informatique, de faire un court séjour dans la station spatiale internationale grâce au vaisseau Soyouz. Elle se 53 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 prépare à en faire voler un 6ème passager « touristique » : l’Américain Owen K. Garriott, fils d’un astronaute, aujourd’hui retraité, de la NASA. L’an prochain, l’ISS sera occupée en permanence par six personnes, grâce à l’emploi simultané de deux vaisseaux Soyouz TMA. Plus de place pour un cosmonaute « passager », vu que les deux équipages de trois personnes sont prévus pour des missions de six mois autour de la Terre. Pour pouvoir encore amener des cosmonautes payants dans la station, en vue d’une visite de quelques jours, Space Adventures a réservé pour 2011 un vol Soyouz : piloté par un cosmonaute russe, il devrait amener deux « passagers » dans la station. Un investisseur privé, dont le nom n’a pas été révélé, va acheter ce vol Soyouz avec l’entraînement, le lancement, les opérations au sol… On sait que Sergei Brin, l’un des fondateurs de Google, a décidé d’investir 5 millions $ dans Space Adventures. Il serait candidat pour ce vol avec le premier « Soyouz privatisé ». 10.2. Astrium : le projet d’avion suborbital (dit « space plane ») serait mort-né… alors que Virgin Galactic poursuit le développement de son système Après avoir investi près de 10 millions € dans des travaux d’étude et dans des activités de promotion, EADS Astrium préfèrerait jeter l’éponge pour son avion, dit « space plane », destiné aux vols suborbitaux. Il a du mal à trouver des investisseurs prêts à acheter une flotte de cinq appareils. Le business du vol suborbital a du mal à décoller. Il reste limité à une élite qui s’est enrichie dans l’or noir ou dans la matière grise (informatique). Le seul système qui prend forme dans le monde est celui de Virgin Galactic (Richard Branson) avec Scaled Composites (Burt Rutan). La sortie du gros avion porteur White Knight Two (WK2) - réalisé en matériaux composites -, qui pourrait s’appeler « The Spirit of Steve Fossett », est prévu pour fin de ce mois. Ses premiers essais en vol sont annoncés pour septembre. Quant à l’avion-fusée SpaceShipTwo (SS2) à propulsion hybride et en matériaux composites, il ne prendra les airs qu’en 2009. Sa certification pour le vol suborbital avec six passagers n’est pas attendue avant 2010. 11. Technologie/Incubation 11.1. Coopération CSL-Luxspace pour les voiliers solaires Le CSL (Centre Spatial de Liege) est en train de démarrer un projet technologique qui concerne le développement de voiles solaires innovantes. L’ensemble du projet, baptisé Solar Sail Materials (SSM), est entrepris par un consortium international qui est dirigé par la société Luxspace au Grand Duché et qui implique neuf partenaires dans la recherche sur les matériaux. Il s’agit d’un projet de deux années que l’ESA (Agence Spatiale Européenne) a décidé de financer après avoir choisi ce team à l’issue d’une âpre compétition industrielle. Il a pour objet l’étude, la conception et la 54 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 production de matériaux pour les structures minces et légères des caravelles de l’espace. La voile solaire est un moyen de propulsion spatiale qui s’identifie à la voile traditionnelle. Mais au lieu d’employer le vent, on emploie la pression du rayonnement qui est émis par le soleil. Ce mode de propulsion propre connaît un regain d’intérêt des agences de l’espace dans le monde. Notamment à cause de l’arrivée à maturité de nouvelles technologies pour la fabrication de grandes structures très légères. Typiquement, ce sont des voiles de milliers de m² qui sont nécessaires pour faire avancer un engin spatial. Dans la configuration qui est proposée de façon la plus courante, le matériau de la voile consiste en une feuille de polymère d’une épaisseur du micron, avec une face avant réfléchissante et une face arrière rayonnante. Le projet SSM reconnaît les compétences régionales dans les matériaux de pointe. Il fait coopérer Luxspace, les centres de recherche publics Gabriel Lippman et Henri Tudor, ainsi que la firme Dupont de Nemours au Luxembourg, le Centre Spatial de Liège et Samtech en Belgique, EADS Astrium et Kayser-Threde (OHB System) en Allemagne, l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL) avec son Laboratoire de Science et Génie des Surfaces (LSGS) en France. Des recherches seront ainsi menées pour sélectionner et amincir le film pour la voile, définir le revêtement le plus réfléchissant possible et sélectionner la technique d’assemblage résistante à l’environnement de l’espace. Dans le cadre du projet, un modèle de voile doit être réalisé, simulé et testé pour valider les concepts proposés. Spécifiquement, le CSL va contribuer au développement des voiles solaires avec son expertise dans les revêtements optiques (qui est l’une de ses spécialités), dans la caractérisation optique des matériaux en environnement spatial (grâce aux simulateurs), en métrologie optique pour analyser le mécanisme de déploiement dans l’espace. 11.2. Construction en cours du centre d’expertise spatiale WSLlux-WASA A proximité de l’Euro Space Center de Transinne-Libin, un chantier a commencé pour la construction du centre d’expertise spatiale en Wallonie. Prévu pour être opérationnel durant octobre, cet ensemble d’aspect futuriste servira d’incubateur, principalement, pour les applications par satellites. D’ores et déjà, plusieurs PME ont manifesté leur intérêt de s’y installer. VitroCiset EPB, dont le bâtiment à la station de Redu sera acquis par l’ESA, a déjà réservé un espace fort important du centre. Sa volonté est d’y implanter le Centre Logistique Galileo. Son objectif est de garantir une gestion efficace des nombreuses infrastructures au sol du système en garantissant un seul point d’interface industriel pour tous les aspects de logistique. 11.3. Région Berlin-Brandebourg : développement technologique grâce aux micro- & nano-satellites 55 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 RIBB (RaumfahrtInitiative BerlinBrandenburg) ne passait pas inaperçu dans le hall Space World avec une présentation de systèmes miniaturisés pour micro- et nanosatellites de télédétection. Il s’agit d’un groupement des universités et industries concernées par les systèmes spatiaux dans la région de Berlin-Brandebourg. L’un de ses membres est l’opérateur RapidEye, qui a obtenu le soutien technique du DLR. Dès cet automne, cette société d’imagerie spatiale, pour le suivi de la végétation globale, doit mettre en service une constellation de cinq micro-satellites qui prendront, chaque jour, des vues multispectrales de 6,5 m de résolution avec une fauchée de 78 km. Développés par MDA (McDonald Dettwiler Associates) au Canada et SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd au Royaume-Uni, ils ont été expédiés à Baikonour pour un lancement avec Dnepr à la mi-août. Fabrication de petits satellites D’ores et déjà, au sein du RIBB, on réfléchit à la prochaine génération des microsatellites RapidEye, qui devraient être réalisés à Berlin. Le DLR et la TUB (Technical University of Berlin) ont développé un savoir-faire dans la technologie des microsatellites avec le petit satellite BIRD avec senseur infrarouge pour la détection des feux et avec la série des TUBsat stabilisés trois axes. Le dernier né est le LapanTUBsat, fourni à l’Indonésie pour servir à des observations ponctuelles avec une résolution de 6 m. L’entreprise Astro-und Feinwerktechnik Adlershof GmbH s’est spécialisée dans la micro-miniaturisation de petits systèmes pour l’espace : roues à inertie « sur mesure » (jusqu’à la taille d’un euro), dispositif d’éjection Cubesat sur orbite. La plate-forme du satellite TET-1 (Technologie-Erprobung-Träger) pour le programme OOV (On-Orbit Verification) du DLR - dérivée de celle de BIRD, elle doit définir le Standard Satellite Bus (SSB) allemand - lui a été commandée par Kayser-Threde à Munich, le maître d’œuvre. TET-1 est un satellite de 120 kg qui doit être lancé en mode « piggy-back » par une fusée Soyouz-Fregat de Baïkonour durant l’été 2010. Sa charge utile de 50 kg, d’un concept modulaire, est constituée de 11 expériences, parmi lesquelles une caméra haute résolution. La TUB a entrepris, avec un groupe d’étudiants, la production des nano-satellites BEEsat (Berlin Experimental and Educational Satellite) – de 1 kg et de la taille d’un Cubesat – qui sont stabilisés sur les trois axes. Le lancement de BEEsat-1, doté d’une micro-caméra, est prévu pour cet automne à bord du PSLV-C12 indien. Le BEEsat-2, qui est sa copie, était proposé pour le vol inaugural du lanceur Vega pendant l’été 2009. Le BEEsat-3, à l’étude pour 2011, doit prendre des vues de 6 m de résolution en testant un modèle nano-miniaturisé du Dobson Space Telescope (DST) à l’optique extensible, nous a confié Tom Segert, son concepteur. Celui-ci est à la recherche d’un micro-satellite (50 à 100 kg) pour l’équiper d’un DST plus conséquent en vue d’observations avec une résolution de 1 à 2 m ! 12. Education/formation aux sciences et techniques spatiales 56 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 12.1. OUFTI-1 : ticket ESA pour aller dans l’espace sur la 1ère Vega… mais quel délicat rendez-vous avec le nouveau lanceur européen ! Le lanceur Vega pour son premier vol durant la seconde moitié de 2009 emportera sous sa coiffe, en plus d’un petit satellite italien de géodésie, une armada internationale de nano-satellites éducatifs, dit « Cubesats ». Ils sont neuf « Cubesats » qui viennent d’être sélectionnés par le Département Education de l’ESA : ils seront réalisés par des institutions d’enseignement en Belgique (Liège avec OUFTI-1), Espagne (Vigo et INTA avec Xatcobeo), France (Montpellier avec Robusta), Italie (Rome avec UNIcubesat, Trieste avec AtmoCube, Turin avec e-st@r)), Pologne (Varsovie avec PW-sat), Roumanie (Bucharest avec Goliat), Suisse (Lausanne avec Swisscube). La priorité a été donnée à des groupes d’étudiants qui font leurs débuts dans le développement de systèmes originaux pour l’espace. Le choix d’OUFTI-1 pour partir sur le premier vol (qualification) de la fusée Vega un lancement qui n’est pas sans risques – a de quoi encourager l’équipe liégeoise à aller de l’avant. Sans tarder, car le planning pour son premier « Cubesat » est très serré. Trois mois avant le lancement, c’est-à-dire en mai-juin 2009 d’après le calendrier actuel du programme Vega, il faut livrer à l’ESTEC le modèle de vol pour des tests de compatibilité avec le dispositif d’éjection sur orbite. Les neuf nanosatellites doivent être expédiés en Guyane dix semaines avant la date prévue du tir Vega. Les Professeurs Kerschen et Verly sont conscients du défi qui attend les étudiants, confrontés à un planning serré. Après avoir défini, de façon détaillée, les spécifications du Cubesat, ils doivent s’organiser pour la réalisation d’un prototype, les essais des micro-systèmes de bord, la mise en œuvre d’une installation de contrôle au sol. Ils vont être confrontés aux problèmes des vibrations au lancement, de l’alimentation électrique du nano-satellite, de sa stabilisation passive en orbite et du déploiement de ses antennes. Ils auront bien besoin des compétences du Centre Spatial de Liège et de l’industrie wallonne des systèmes spatiaux. D’ores et déjà, l’Université de Liège a octroyé un financement de 50.000 euros à la réalisation d’OUFTI-1, véritable outil de pédagogie active, qui met en jeu les technologies de demain. Pour gagner du temps, la Faculté des Sciences Appliquées a commandé le châssis Cubesat d’OUFTI-1 à la California Polytechnic University (San Luis Obispo) où a pris forme le concept du nano-satellite étudiant. La structure ultra-légère est, depuis plusieurs semaines, au S3L (Space Structures & Systems Laboratory) de la Faculté des Sciences Appliquées Maintenant, le groupe d’étudiants doit concevoir et développer son habillage intérieur, avec toute l’électronique nécessaire, pour en faire un relais miniaturisé de communications D-STAR. Mais l’enthousiasme est au rendez-vous. OUFTI-1 a bel et bien le vent en poupe ! Son team doit à présent bien manœuvrer pour maintenir le cap. 57 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 La prochaine rentrée académique pour les étudiants-ingénieurs à l’ULG sera placée sous le signe des petits satellites. Fin septembre-début octobre, plusieurs événements doivent mettre à l’honneur le spatial wallon. Du 1er au 3 octobre, la Région wallonne organise à l’Euro Space Center de Transinne-Libin, trois journées « L’Espace, j’en rêve » avec des animations réservées aux écoles primaires, aux établissements secondaires, destinées au grand public. Les 6 et 7 octobre, le Cluster Wallonie Espace, au sein du pôle Skywin Wallonie de compétences aérospatiales, organise ses deuxièmes Space Days à Liège sur le thème des micro-satellites. Les 8 et 9 octobre, la Communauté des Villes Ariane, que Liège préside en 2008, fête ses 10 ans avec des conférences et une exposition « Liège à l’heure de l’Europe spatiale » (du 13 au 26 octobre). Chacune de ces manifestations sera l’occasion de faire connaître le projet OUFTI-1 des étudiants liégeois. 12.2. Vols paraboliques pour étudiants : préparez votre thèse en microgravité ! Appel à tous les étudiants européens ! Le Bureau Education de l'ESA vous offre l’expérience d’un vol spatial avec le lancement d'un nouveau programme baptisé « Fly Your Thesis ! – An Astronaut Experience ». Cette initiative passionnante permettra aux étudiants de faire voler leur expérience en microgravité lors d'une série de vols paraboliques à bord de l’Airbus A300 « Zero-G ». « Fly Your Thesis ! » invite chaque équipe à concevoir une expérience scientifique destinée à être réalisée en microgravité, dans le cadre d’un mémoire de maîtrise, d’une thèse de doctorat ou d’un programme de recherche. Les équipes doivent s'inscrire sur le portail Education de l'ESA et présenter les grandes lignes de leur projet en rédigeant une lettre d'intention (un modèle de lettre est mis à disposition). Les candidatures doivent être déposées avant le 31 août 2008. Un comité de sélection choisira jusqu'à 20 équipes et celles-ci seront invitées à élaborer une proposition scientifique détaillée avec l'aide d'un conseiller scientifique. A l’issue de cette phase, les équipes présenteront leur projet à un comité de sélection lors d'un atelier spécial qui se déroulera au Centre européen de recherche et de technologie spatiales de l'ESA (ESTEC) à Noordwijk, aux Pays-Bas. Les membres de ces équipes iront également visiter le Centre des astronautes européens (EAC) en Allemagne, où sont formés les astronautes de l’ESA. A la suite de ce premier atelier, trois ou quatre équipes seront sélectionnées et invitées à développer, puis à réaliser leur expérience lors d'une campagne de recherche en microgravité de l'ESA qui se déroulera à Bordeaux, en France, au cours de l'automne 2009. Les équipes travailleront alors en contact étroit avec des scientifiques européens réputés poursuivant leurs propres recherches. Pendant la campagne, les étudiants effectueront leur expérience lors de trois vols de 30 paraboles, profitant d'une vingtaine de secondes de microgravité pendant chaque parabole. Pour en savoir plus : 58 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Dr. Javier Ventura-Traveset Head of ESAC Communications & Education Office Phone: +34 91 813 1181 E-mail: Javier.Ventura @ esa.int 13. Wallonie-Bruxelles dans l'espace Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles" Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie Espace. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale dans le monde n'implique un centre de recherches ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles. Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace. Evénement spatial Compass-1 - Cubesat de 890 g réalisé par des étudiants de l’Université des Sciences Appliquées (FHAC) - mis en orbite par la fusée indienne PSLV-C9 depuis l’île de Sriharikota, le 28 avril. AMOS-3 (Israel Aerospace Industries), lancé le 28 avril depuis Baïkonour par un Zenit Land Launch pour l’opérateur israélien Spacecom. Chinasat-9 lancé le 9 juin avec une Longue Marche 3B depuis la base de Xichang (China Satellite Communications Corp). Participation wallonne de chercheurs et d’industriels Contribution du CSL (Centre Spatial de Liège) aux tests vibratoires du Cubesat d’Aix-la-Chapelle, dans le cadre du projet LEODIUM de petit satellite étudiant et en vue du projet OUFTI-1 de Cubesat liégeois. Charge utile réalisée par Thales Alenia Space avec la participation de Thales Alenia Space ETCA. Satellite de télécommunications réalisé par Thales Alenia Space avec la plate-forme Spacebus 4000C2 dont une partie de l’avionique est développée par Thales Alenia Space ETCA. 59 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Lancement V183, le 12 juin, d’une Ariane 5-ECA avec le satellite de télécommunications/TV Türksat-3A (Thales Alenia Space) pour l’opérateur Türk Telecom et le satellite de télécommunications militaires Skynet-5C (EADS Astrium/Paradigm). Jason-2 (Thales Alenia Space), satellite d’océanographie, lancé le 20 juin par une Delta 2 depuis Vandenberg en Californie pour la NOAA et Eumetsat. Lancement V184, prévu pour le 7 juillet, d’une Ariane 5-ECA avec les satellites de télécommunications/télévision Protostar-1 (Space Systems Loral) et Badr-6 (EADS Astrium + Thales Alenia Space) pour un opérateur privé américain et l’opérateur Arabsat. Lancement V185, prévu pour le 8 août, d’une Ariane 5-ECA avec les satellites Superbird-7 (Mitsubishi Electric) pour l’opérateur japonais Space Communications Corp et AMC-21 (Thales Alenia Space) pour l’opérateur américain SES Americom. Earth Explorer GOCE (Gravity-field and steady-state Ocean Circulation Explorer), à satelliser le 10 septembre par un lanceur Rockot (Thales Alenia Space Italia) pour l’ESA. Lancement V186, en novembre, d’une Ariane 5-ECA avec les satellites de télévision Hot Bird-9 (EADS Astrium) pour Eutelsat et Insat-4G (ISRO) pour l’Inde. Participation de Thales Alenia Space ETCA à l’avionique de la plate-forme Spacebus 4000 du satellite Türksat-3A. Participation de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space ETCA (boîtiers électroniques), Techspace Aero (vannes). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en oeuvre par Thales Alenia Space ETCA. Participation de Thales Alenia Space ETCA à l’équipement électronique de contrôle et d’alimentation en électricité (PSU) du radar altimètre Poseidon-3, en plus du conditionnement d’énergie de la plate-forme Proteus. Contribution de Thales Alenia Space ETCA à Badr-6. Participation de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space ETCA (boîtiers électroniques), Techspace Aero (vannes). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en oeuvre par Thales Alenia Space ETCA. Contribution de Thales Alenia Space ETCA à la charge utile du satellite AMC-21 qui utilise un bus Star-2 d’Orbital Sciences Corp. Participation de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space ETCA (boîtiers électroniques), Techspace Aero (vannes). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en oeuvre par Thales Alenia Space ETCA. Premier satellite de la série Earth Explorer des observatoires scientifiques de l’environnement terrestre. Livraison par Thales Alenia Space ETCA à Syderal de deux types de convertisseur LPLC destinés à alimenter l’équipement d’inferface du gradiomètre-accéléromètre, ainsi que le boîtier de contrôle thermique du gradiomètre. Spacebel impliqué dans le segment sol du traitement des données du satellite européen de gravimétrie. Participation de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space ETCA (boîtiers électroniques), Techspace Aero (vannes). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en oeuvre par Thales Alenia Space ETCA. Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander : http://www.skyrocket.de/space/ 60 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde : http://www.spacetoday.net/ [à recommander comme page d'ouverture : vous n’aurez aucune excuse de n’être pas informé !] 14. Concours/Appels d’offres Concours « L’Espace, j’en rêve » dans les enseignements primaire et secondaire Ce sera l’événement de la rentrée scolaire 2008. Le Département Evaluation & Valorisation de l’Innovation de la DGTRE (Direction Générale des Technologies, de la Recherche et de l’Energie) a décidé, cette année, communiquer sur le thème de « L’Espace, j’en rêve ». L’apogée de cette opération de sensibilisation aux technologies et retombées de l’exploration spatiale aura pour cadre l’Euro Space Center de Transinne-Libin, du 1er au 3 octobre 2008. Le Pôle Skywin Wallonie avec le Cluster Wallonie Espace participera à l’animation de ces trois journées afin de faire connaître les compétences de la Région Wallonne, les études et carrières en matière de recherche et technologie spatiales. De quoi rêver à l’infiniment grand, les pieds sur terre, pendant trois jours. Mercredi 1er octobre : Journée « Espace des études et des métiers du spatial », pour les élèves de fin d’humanités. Jeudi 2 octobre : Journée « Espace des ateliers scientifiques », pour les jeunes de 10 à 14 ans. Vendredi 3 octobre : Journée « Espace grand public » Une semaine plus tard, à Liège se tiendront les W Space Days et une exposition spatiale dans le cadre des 10 ans de la CVA (Communauté Villes Ariane). 15. CALENDRIER 2007-2008 D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE (*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements. 30 juin-29 août : 2008 Space Studies Programme 2008 (2008 SSP) de l’ISU (International Space University), à Barcelone (Espagne), au lieu de Naples (Italie). On attend 110 étudiants post-gradués et jeunes professionnels à ce cours-rencontres d’été de 9 semaines axé sur les sciences et techniques de l’espace. Le 2009 SSP se tiendra au NASA Ames Research Center à Mountain View (Californie). 1er juillet-31 décembre : Présidence française de l’Union Européenne, avec un volet important pour la politique spatiale européenne (GMES, sécurité & défense, transport spatial). 61 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 1er juillet : Assessing Russia’s Space Cooperation with China and India – Opportunities and Challenges for Europe, présentation d’ESPI (European Space Policy Institute, Vienne) à Bruxelles. 2 juillet : The French Presidency of the EU and the Dynamics of European Space, organisé par IFRI (Institut français de Relations internationales), au Conseil Central de l’Economie, Bruxelles, pour faire le point sur les orientations stratégiques que la France entend donner au spatial européen durant sa présidence de l’Union. 4-13 juillet : Vacances scientifiques de la CVA (Communauté des Villes Ariane) « Pendant 10 jours, dans la peau d’un astronaute », à l’Euro Space Center de Transinne-Libin, avec le soutien de la ville de Liège. 7-11 juillet : 38th International Astrophysical Colloquium/HELAS-ESTA/BAG sur le thème « Evolution and pulsation of Massive Stars on the main sequence and close to it », au Département AGO (Astrophysique, Géophysique et Océanographie) de l’Université de Liège. Une occasion de rencontrer d’éminents chercheursastrophysiciens et de faire le point sur les nouveaux systèmes d’observation et d’analyse. (*) 8-9 juillet : Military Space & Satellite Systems 2008, organisé à l’Hôtel Le Méridien de Londres, par Defence IQ, une division d’IQPC qui est spécialisé dans les conférences sur les systèmes de défense et de sécurité. Cette conférence révèle les nouvelles tendances en matière de systèmes spatiaux militaires aux Etats-Unis (programmes SSO/National Security Space Office, ORS/Operationally Responsive Space), en Europe (emploi des micro-satellites, constellations, programmes en France, à l’OTAN, à l’ESA, au Royaume-Uni…). Le 7 juillet, ISPC organise une visite des installations de SSTL à Guildford (University of Surrey). (*) 9-10 juillet : 10 years of ISS, conférence organisée par l’IAF (International Astronautical Federation), à l’UNESCO, Paris. L’occasion de faire le point sur les apports et les perspectives de la coopération internationale dans le domaine des vols spatiaux habités. (*) 9-10 juillet : ESA/CNES Mars Sample Return Conference, organisé à la Bibliothèque Nationale de France. Le but de cette réunion est de passer en revue les missions vers Mars en préparation pour la prochaine décennie, ainsi que des architectures de missions pour le retour d’échantillons du sol martien (dans le cadre du programme Aurora). 13-20 juillet : 37th Scientific Assembly of COSPAR (Committee on Space Research), l’organisation internationale de la communauté scientifique spatiale (auprès de l’ONU), à Montréal (Canada). Cette assemblée qui a lieu tous les deux ans fait le point sur les missions de science spatiale, d’exploration du système solaire, d’astronomie et d’astrophysique… De nombreux instituts belges y participent avec des 62 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 présentations de leurs travaux. C’est aussi l’occasion de découvrir les orientations du programme spatial canadien. 11-14 août : 22nd Annual Conference on Small Satellites, Utah State University, Logan, Utah, sur le thème “Small Satellites – Big Business”. (*) 8-12 septembre : 2008 Eumetsat Meteorological Satellite Conference, Darmstadt (Allemagne) pour faire le point sur les systèmes de satellites météorologiques dans le monde et sur les services et produits de leurs données. (*) 8-11 septembre : 12th World Summit for Satellite Financing, organisé par Euroconsult, à l’Hôtel Westin, Paris. Ce grand rendez-vous des grands acteurs du business spatial permet de faire chaque année le point sur les tendances dans les nouveaux développements du marché des applications spatiales, spécialement des télécommunications et télévision par satellites. (*) 11-15 septembre : IBC 2008, au RAI Convention Centre d’Amsterdam, exposition et conférence sur les systèmes multimédias, avec la participation de nombreux opérateurs de satellites de télécommunications et de télévision. 14-19 septembre : 8th European Space Power Conference, organisé par l’ESA à Konstanz (Allemagne). (*) 15-17 septembre : DGLR International Symposium « To Moon and beyond » (3ème édition) - Initiative for political and scientific needs in future space exploration, à Brême (Park Hotel). Le point sur les initiatives allemandes en matière d’exploration spatiale à la veille du Conseil ESA de La Haye. (*) 16-18 septembre : GMES Conference « The operational phase », à Lille, pour le démarrage des premiers services et produits opérationnels du Global Monitoring for Environment & Security. 23-25 septembre : Deutscher Luft- und Raumfahrtkongress 2008 (German Aerospace Congress 2008), organisé par le DGLR à Darmstadt. (*) 26 septembre : Conseil Espace à Bruxelles, au niveau ministériel, sous la présidence française de l’Union. 29 septembre-2 octobre : 400 years of Astronomical Telescopes – a review of history, science & technology, à l’ESTEC, Noordwijk (Pays-Bas). (*) 29 septembre-3 octobre 2008 : IAC 2008/59ème International Astronautical Congress à Glasgow (Ecosse), « De l’imagination à la réalité ». 63 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 1er octobre : 50 ans de la NASA (National Aeronautics & Space Administration) qui a marqué de son empreinte l’odyssée humaine dans l’espace. Le public européen connaît mieux le sigle de la NASA que celui de l’ESA ! Il est vrai que les missions habitées de la NASA jusque sur la Lune ont largement contribué à ce renom. 1er-2 octobre : DESIRE (Dual-use European Security IR Element) workshop, à l’Ecole Royale Militaire, Bruxelles. Revue des capacités spatiales pour l’observation dans l’infra-rouge thermique à partir de l’espace. 1er-2-3 octobre : Journées « L’Espace, j’en rêve » à l’Euro Space Center de Transinne-Libin, organisées par le Département Evaluation & Valorisation de l’Innovation de la DGTRE (Direction Générale des Technologies, de la Recherche et de l’Energie) (*) 6-7 octobre : les Space Days 2008 du Pôle SkyWin Wallonie, à Liège. Le 6 : accueil des invités d’honneur. Le 7 : journée professionnelle sur le thème « microsatellites » et sur les masters à orientation spatiale de l’ULG, inauguration de l’expo « Liège à l’heure de l’Europe spatiale » qui est réalisée par Liège, Herstal et Techspace Aero à l’occasion des 10 ans de la CVA (Communauté des Villes Ariane) . (*) 8 et 9 octobre : Fête à Liège pour 10ème anniversaire de la CVA (Communauté des Villes Ariane), à l’occasion du Conseil des Maires des villes membres, avec une conférence de Philippe Busquin, député européen, sur la politique spatiale européenne, la présence d’astronautes, la réunion du Bureau REVA (Réseau Educatif des Villes Ariane - http://www.education-cva.eu/fr/) et l’expo « Liège à l’heure de l’Europe spatiale » (avec participation de l’ESA, du CNES, d’Arianespace, de l’Université de Liège, du Cluster Wallonie Espace/SkyWin Wallonie… (*) Du 13 au 26 octobre : Les 10 ans de la CVA avec une exposition « Liège à l’heure de l’Europe spatiale » à l’ancienne Eglise Saint-André sur la Place du Marché face à l’hôtel de ville), avec concours pour les écoles, conférences en soirée… 13 & 14 octobre : Conférence interparlementaire européenne sur l’espace, à Prague (République Tchèque). (*) 20 octobre : conférence Les perspectives d’évolution des marchés spatiaux, organisée par l’association des industriels français de l’espace Spheris, à la Maison de la Chimie. Il y sera notamment question du rôle des institutions et des enjeux de l’observation de la Terre par satellites. 21-23 octobre : 2nd International ARA (Atmospheric Reentry Association) Days, sur le thème “10 years after ARD”, à Arcachon, organisé avec le support d’Avantage Aquitaine. Cette conférence abordera les projets de systèmes de rentrée en Europe et on en saura plus sur le développement d’une capsule spatiale habitée (ATV Evolution d’EADS Astrium). 64 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 29 octobre-1er novembre : 3rd CSA-IAA Conference on Advanced Space Systems & Applications, à Shanghai, organisé par la Chinese Society of Astronautics and l’International Academy of Astronautics. 3-5 novembre : 6th European Symposium on Aerothermodynamics for Space Vehicles, organisé au Palais des Congrès de Versailles, par l’ESA, le CNES et l’ONERA. 3-5 novembre : SMi’s 10th Annual Global Milsatcom Conference & Exhibition, au Millenium Conference Centre de London, organisée par SMi. Cette conférence très professionnelle, qui est axée sur les satcoms militaires, permettra de faire le point sur les systèmes aux USA, au Royaume-Uni, en France, Italie, dans les Emirats Arabes Unis… ainsi que sur le rôle de l’EDA (European Defence Agency). 3-7 novembre : ALOS 2008 Symposium, conférence organisée à Rhodes par l’ESA et la JAXA, sur les résultats de la mission du satellite japonais de télédétection ALOS/Daichi (Advanced Land Observing Satellite), en orbite depuis janvier 2006. 10-11 novembre : Réunion des Ministres de la Défense de l’Union. Il y sera question des aspects de sécurité et défense de la Politique spatiale. La France présentera son initiative MUSIS (Multinational Space-based Imaging System for Surveillance, reconnaissance & observation) qui doit devenir réalité à l’horizon 2015. 11-13 novembre : ASTRA 2008 - Advanced Space Technologies for Robotics and Automation, à l’ESTEC, Noordwijk (Pays-Bas). 17-21 novembre : 5th European Space Weather Week, à Bruxelles, organisée par l’Observatoire Royal de Belgique qui est partie prenante dans l’initiative SSA (Space Situation Awareness) de l’ESA. (*) 25-26 novembre : Conseil ministériel de l’ESA, à La Haye (Pays-Bas), le premier dans le cadre de l’European Space Policy (avec la définition du programme spatial européen). 1er-2 décembre : Conseil européen Compétitivité à Bruxelles, avec adoption de la Communication sur le programme GMES. 8-9 décembre : Conseil européen, sous présidence française, qui doit adopter un code de conduite pour les activités dans l’espace. (*) 9-10 décembre : Dix ans de Végétation, conférence organisée par le VITO (Mol) au Palais d’Egmont de Bruxelles. Il sera question des applications des images Végétation qui sont mises à disposition des pays d’Afrique, de la suite de la mission 65 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Végétation avec le micro-satellite Landobs/PROBA-5 qui sera financé par la Belgique dans le cadre du programme GMES de l’ESA. 26-21 janvier 2009 : EURISY Conference – Models of Governance of National Space activities in the evolving European Framework (Optimising Benefits from Participation in European Programmes), organisé avec ESPI (European Space Policy Programme) et le Hungarian Space Office. Voilà un beau thème à mieux connaître, à l’heure où la Belgique se tâte pour son agence spatiale fédérale (dont le financement associerait les ressources fédérales, régionales et communautaires). 19-21 mars : SatExpo Europe 2009 – Space & Advanced Telecommunications, organisé au New Rome Fairgrounds (non loin de l’aéroport international) de Rome par Promospace avec le sponsoring d’Eutelsat et de Skylogic. (*) 15-17 avril 2009 : 2nd International Conference on Advanced Space Technology for the Humankind Prosperity, à Dniepropetrovsk, Ukraine, organisé par l’International Academy of Astronautics (IAA) et Youchnoye SDO. Cette conférence qui est l’occasion de se familiariser avec l’expertise ukrainienne dans le domaine des systèmes spatiaux (lanceurs, satellites, propulseurs, équipements au sol, éducation à l’espace…) fait suite à une première conférence qui s’est tenue en avril dernier et qui a connu un réel intérêt. (*) 15-17 April : 3rd Space & Society Conference – Space ; the Human dimension, à Dniepropetrovsk, Ukraine, organisé par Youchnoye SDO et la NSAU (Agence ukrainienne spatiale de l’Espace) De mai à novembre 2009 : mission de Frank De Winne, durant 6 mois à bord de l’International Space Station (ISS). Il sera commandant de bord de l’ISS pendant 4 mois. 5-7 juin : European Rocket & Balloon Programmes and Related Research, conférence organisée par l’ESA à Bad Reichenhall (Allemagne). (*) 15-21 juin : Salon de l’Aéronautique et de l’Espace Paris-Le Bourget, une référence aérospatiale qui fête son centenaire ! Un événement à ne pas manquer : Skywin Wallonie avec l’AWEX y sera présent. Eté 2009 : premier vol (démonstration) du lanceur Vega depuis le Centre Spatial Guyanais, à partir du nouveau SLV (Site de Lancement Vega), anciennement ELA-1. Vega sera chargé de mettre en orbite le satellite passif LARES (cible pour mesures laser de géodésie) ainsi que quatre nano-satellites étudiants (parmi lesquels on pourrait avoir l’OUFTI-1 de l’Université de Liège !). 18-23 août : MAKS 2009 (Moscow Aero-Space Salon),à l’aéroport du Gromov Flight Research Institute, Zhoukovsky, Région de Moscou. 66 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 Septembre 2009 (prévision Arianespace) : premier vol du lanceur Soyouz-2 depuis le Centre Spatial Guyanais, à partir du nouveau ELS (Ensemble de Lancement Soyouz) qui est implanté sur la commune de Sinnmary (au Nord de Kourou). (*) Octobre 2009 : IAC 2009/60ème IAC à Daejeon (Corée du Sud) pour fêter 10 ans d’activité spatiale sud-coréenne. (*) Fin mars 2010 : Toulouse Space Show 2010, avec la 3ème conférence européenne sur les applications spatiales. (*) Octobre 2010 : IAC 2010/61ème IAC à Prague (République Tchèque, qui sera devenue dès cet été le 18ème Etats membre de l’ESA). Articles concernant l’actualité spatiale, spécialement en Belgique et en Wallonie - Dawinka LAUREYS, La contribution de la Belgique à l’aventure spatiale européenne – Des origines à 1973, aux Editions Beauchesne, Paris (www.editionsbeauchesne.com), Collection « Explorations » (79 €). L’ESA entend faire mieux connaître les différentes facettes des débuts de l’Europe spatiale. Elle a confié aux Editions Beauchesne la publication d’ouvrages de synthèse historique sur l’astronautique européenne, documents qui doivent expliquer aux jeunes générations comment les pays d’Europe ont mis sur pied une coopération internationale dans le domaine de la recherche, des technologies, des applications et de l’exploration de l’espace. Le volume 3 de cette série qui en compte quatre - les trois autres, en anglais, concernent le Royaume-Uni (programme Skylark – 1957-1972), l’Allemagne (19232002), l’Italie (1957-1975) - porte sur le rôle joué dans la naissance de l’Europe spatiale par ce qui sera « le plus petit des grands, le plus grand des petits » parmi les Etats membres de l’ESA. Ce travail fouillé de 420 pages, bien documenté et d’une grande rigueur est le résultat de la thèse de doctorat d’une jeune historienne liégeoise, Dawinka Laureys, qui a travaillé pour le Professeur Robert Halleux au CHST (Centre d’Histoire des Sciences et des Techniques) de l’Université de Liège. Il décrit le rôle des politiciens belges – notamment les Ministres Théo Lefèvre (1914-1973) et Charles Hanin - dans la création de l’Agence spatiale européenne – l’intérêt et les efforts, grâce au soutien continu du gouvernement, des chercheurs et industriels belges pour faire progresser l’Europe dans l’espace. Le livre nous explique comment les universités de Bruxelles et de Liège, les institutions scientifiques du Plateau d’Uccle, les entreprises ETCA (ACEC), SABCA et FN Moteurs (aujourd’hui Techspace Aero) ont été les pionniers de l’astronautique belge, comment la station de Redu et le Centre Spatial de Liège ont pris forme sur notre territoire. Aujourd’hui, la Belgique a acquis des compétences dans des niches scientifiques et technologiques qui lui valent de participer à des missions spatiales de haut niveau, sur le plan international. 67 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 L’ouvrage de Dawinka Laureys est à lire par tous les Belges qui aiment leur pays et son savoir-faire, pour qu’ils se rendent compte des potentialités de leur pays au cœur de l’Europe. Il est à méditer en ce temps difficile de réforme institutionnelle à laquelle le spatial ne devrait pas échapper. Il est, en effet, de plus en plus question de mettre en place une agence spatiale fédérale où seraient représentés les intérêts des régions (applications) et des communautés (recherche) afin que soient non seulement préservés mais renforcés les atouts de la Belgique pour l’Objectif de Lisbonne de faire de l’Europe la référence mondiale pour la connaissance au service des défis à relever pour notre planète. Collection Explorations des Editions Beauchesne : une initiative belge avec le soutien de l’ESA C’est le Professeur Robert Halleux, Directeur de recherche du FNRS et du CHST (Centre d’Histoire des Sciences et des techniques) de l’ULG, qui a eu l’initiative de cette collection « Explorations » des Editions Beauchesne de Paris (7, Cité du Cardinal Lemoine). Les premiers volumes, publiés avec le soutien de l’ESA, sont destinés à mieux faire connaître, par la publication de travaux d’histoire (des thèses de doctorat), les origines nationales de l’Europe dans l’Espace. Les autres volumes qui seront parus pour le Congrès International d’Astronautique (IAC 2008) de Glasgow concerneront l’Espagne, la Suisse, l’Autriche et la Finlande. En 2009, la France et la Suède devraient avoir leurs volumes. - ESPI (European Space Policy Institute) - Yearbook on Space Policy 2006/2007: New Impetus for Europe, édité par Springer Verlag, Vienna. Cet annuaire qui paraîtra chaque été pour couvrir les événements de la stratégie spatiale en Europe constitue un document de références, sous forme de synthèses et de tableaux, pour les décideurs politiques, institutionnels et industriels concernant les développements en cours de l’astronautique. Cet outil qui s’adresse aux professionnels est proposé au prix de 119,95 euros. - Belgospace – Rapport des activités 2007, est paru en juin. On peut le télécharger sur le site : www.agoria.be/belgospace Il passe en revue les activités en cours et en projet de ses membres qui sont des ténors du spatial belge : Cegelec, Gillam-Fei, Newtec, SABCA, Sonaca, Space Applications Services, Spacebel, Techspace Aero, Thales Alenia Space Antwerp, Thales Alenia Space ETCA, Verhaert Space, Ecole Royale Militaire. Le directeur de Belgospace, Dany Van de Ven, souhaite élargir aux centres universitaires, instituts de recherche, à de nouveaux industriels, la composition de cette association qui dépend d’Agoria. -Tania, les diamants de l’Espace, une BD de Pierre-Emmanuel PAULIS, publié par l’Euro Space Society, mars 2008. C’est l’histoire à peine croyable d’un acte de piraterie sur orbite… Avec « Les diamants de l’Espace », publié par l’Euro Space Society (en partenariat avec la Ville de Liège, Techspace Aero et la Communauté des Villes Ariane), Pierre-Emmanuel Paulis dévoile (enfin !) l’objectif d’une précédente 68 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 aventure de Tania, « Terreur sur le Cap ». Il s’agit de la suite haletante des péripéties d’une blonde héroïne de bande dessinée. Véritable polar avec l’aventure spatiale pour toile de fond. Conseillé par l’astronaute français Jean-François Clervoy et le candidatastronaute belge Vladimir Pletser, le dessinateur de Ferrières qui est moniteur à l’Euro Space Center nous fait découvrir l’astronautique avec le Space Shuttle (avant sa mise à la retraite qui est programmée pour fin 2010), le vaisseau Soyouz et la station Mir autour de la Terre. Dommage que le ravitailleur européen « Jules Verne », lancé par la fusée Ariane 5 et évoluant de façon automatique dans l’espace, n’ait pas eu son rôle à jouer. Réalisé de façon éducative avec beaucoup de réalisme, autour d’un récit à suspense, en s’inspirant des photos de la NASA et de ce qu’il a observé sur les bases de Cape Canaveral et à Baïkonour (mais rien au Centre spatial guyanais de Kourou), cet album BD est dans l’orbite des histoires aérospatiales de Buck Danny (Victor Hubinon) et de Dan Cooper (Albert Weinberg). Mais cette fois, c’est une femme jolie et intrépide qui tient la vedette ! Celle-ci vient d’ouvrir son site : www.tania-astronaute.net Si vous ne la connaissez pas encore, allez jeter un coup d’œil. ============================================================= == Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à le faire: elles seront les bienvenues. Courriel : [email protected] ou [email protected] Rectifications faites par l’un de nos nombreux lecteurs en France : Dans le n°37, p.48. Philippe Jung, spécialiste avisé de l’histoire aéro-spatiale nous fait remarquer que « Clarke n'est PAS le père de l'orbite géostationnaire : c'est un mythe entretenu par nos amis britanniques, et correctement réfuté par les historiens de tous autres bords... Clarke est en fait le père du concept du satellite de télécom géostationnaire.» Et d’ajouter : « Il y a au moins un antécédent identifié: cette orbite est en effet clairement décrite, schéma à l'appui, par l'austro-hongrois Potocnik, alias Noordung, à la page 72 de son ouvrage de 1929 "Le problème du voyage spatial" (rédigé dès 1928). » Dans le n°37, p.49, le même Philippe Jung note au sujet du vol parabolique : « Les moteurs ne sont pas coupés durant l'ascension, mais réduits (il faut bien compenser la traînée aérodynamique!). La Caravelle a effectué 44 campagnes de 89 à 95! » Merci, Philippe, pour ces précisions pertinentes. 69 Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008 70