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WALLONIE ESPACE
Infos pour les membres
n° 38 mai-juin 2008
Coordonnées du Cluster Wallonie Espace/Pôle Skywin Wallonie:
Michel Stassart,
WSL, Liege Science Park, Rue des Chasseurs
Ardennais, 4301 Angleur-Liège.
Tel. 32 (0)4 3729329
e-mail: [email protected]
Le présent bulletin d’infos, comme les précédents (à partir du n°13), peuvent être
téléchargés sur le site :
http://clusters.wallonie.be/xml/liste_espace_fr.html?IDC=7021&POS=1
Voir aussi le site du pôle de compétences Skywin Wallonia
(http://www.skywin.be).
N’oubliez pas de vous inscrire pour les Space Days des 6-7 octobre à Liège
(thème : les micro-satellites) : www.space-days.com
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SOMMAIRE :
Dernière minute : Frank De Winne, commandant de bord de l’ISS (équipage à 6) en 2009
LA bonne nouvelle : Galileo, c’est (enfin) parti jusqu’au prochain virage à prendre
Cap sur la Ministérielle ESA de La Haye (dans quatre mois)
La Belgique spatiale : avec l’aide des régions et communautés ?
Belgospace dans son rapport 2007 : des vœux pour le spatial belge
2009, la grande année du privé dans l’espace (Virgin Galactic, Space X)
ILA 2008, Berlin : le salon européen de l’astronautique
X. Parfums de scandale : solutions en vue pour Jason-3 et AMS-02, mais quid de
GIOVE-A2 et des quatre Galileo IOV ?
0. Perspectives sous forme de tableaux : Calendrier des prochaines missions de l’Europe
dans l’espace - palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne tableaux des commandes à venir pour les satellites de télécommunications et de TV
1. Politique spatiale/EU + ESA: priorités de cinq agences spatiales - 18ème membre de l’ESA
- L’Inde très ambitieuse dans l’espace
2. Accès à l'espace/Arianespace: 25ème succès d’affilée pour Ariane 5 - trois aires de
lancements en Guyane - la famille chinoise des lanceurs modulaires Longue Marche 5 - deux
nouveaux lanceurs Soyouz à l’étude
3. Télédétection/GMES: L’Europe en tête pour les satellites d’observation - Tableau des
lancements des satellites européens d’observation - Eumetsat, 3ème acteur public du spatial
européen - Astrium, leader européen en télédétection spatiale - L’ « espion » Sciamachy à
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
bord d’Envisat - Liste des opérateurs de satellites d’observation à usage civil - Lancements
Dnepr de sept satellites SSTL - Détection à l’avance des séismes (exemple de Taïwan et du
tremblement de terre en Chine)
4. Télécommunications/télévision: Le marché latino-américain - Thales Alenia Space
ETCA à bord de la constellation des Globalstar-II - La Bande S ouverte en Europe pour les
services mobiles par satellites
5. Navigation/Galileo: Tournant « à marche forcée » pour Galileo, virage ou dérapage ? Lancement des appels d’offres (candidats pour les lots de travaux) - Galileo rattrapé par GPSIII (Lockheed Martin) à lancer dès 2014
6. Sécurité & Espace/Défense spatiale: Système spatial militaire pour l’Europe - Livre
Blanc de la Défense en France - Coopération SES Americom et US Air Force
7. Science/Cosmic Vision: Planck à Liège pour son bon à tirer dans l’espace
8. Exploration/Aurora: Situation délicate de BepiColombo pour Mercure – Maîtrise
d’œuvre espagnole pour la mission PROBA-4
9. Vols habités/International Space Station: Encouragements de l’administrateur de la
NASA à l’adresse de l’Europe spatiale - 253 candidats belges pour les quatre postes
d’astronaute européen - Astrium, exploitant industriel de l’ISS - Expérience Biomics de
l’ULB
10. Tourisme spatial : Vol « Soyouz privatisé » pour Space Adventures - Pas de « space
plane » d’EADS Astrium et développement du système Virgin Galactic
11. Technologie/Incubation: Luxspace-CSL et les voiliers solaires - Construction du centre
d’expertise spatiale - Région Berlin-Brandebourg à la mode des micro- & nano-satellites
12. Education/formation aux sciences et techniques spatiales: OUFTI-1 retenu pour le
premier vol du lanceur Vega – vols paraboliques proposés par l’ESA aux étudiants
13. Wallonie-Bruxelles dans l'espace: missions spatiales avec du « made in WallonieBruxelles »
14. Concours/Appels d’offres :
15. Calendrier 2007-2008 d' « événements spatiaux » intéressant la Belgique.
Livres/articles/dossiers concernant le spatial dans le monde, en Europe et chez nous
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Dernière minute : Frank De Winne,
commandant de bord de l’ISS en 2009
Le premier Européen à être commandant de bord de l’ISS (International Space
Station) sera le Vicomte belge Frank De Winne, qui a séjourné en novembre dans cette
infrastructure encore à l’état embryonnaire. Il fera partie du premier équipage à six de
la station. Il y séjournera six mois de mai à novembre 2009 et il en sera le commandant
pendant quatre mois.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Une rumeur qui s’amplifie : un nouveau DG de l’ESA ?
Jean-Jacques Dordain dirige, depuis juillet 2003, l’ESA avec la rigueur, la diplomatie
et la pédagogie qui sont ses qualités, mais surtout avec une présence remarquable et
remarquée, ainsi qu’avec une grande ouverture d’esprit et avec un franc-parler teinté
d’humour. Il a toujours aimé l’enseignement afin d’assurer la relève, dans les sciences
et les techniques, auprès de la nouvelle génération. Il ne souhaiterait pas renouveler le
mandat qu’il a jusqu’en 2010. Sans doute ce candidat-astronaute français va-t-il –
enfin ! - trouver le temps de réaliser le rêve de voyager jusqu’à la frontière de l’espace
lors d’un vol suborbital (avec Virgin Galactic ?).
D’ores et déjà, il est question que le poste de Directeur Général de l’ESA ne puisse
échapper à un représentant de l’Allemagne. L’ESA, depuis sa création en 1975, a eu
un seul DG allemand : Dr. Reimar Lüst, qui était un spécialiste des sciences
(astrophysique, notamment), en fut le troisième DG de 1984 à 1990. Pour prendre la
succession de J.J. Dordain, on cite régulièrement les noms de Thomas Reiter,
astronaute ESA (premier Européen à avoir effectué un vol de longue durée à bord de
l’ISS – depuis le 1er octobre 2007, il est responsable Espace au sein du Conseil
exécutif du DLR), du Professeur Johan-Dietrich Wörner, qui dirige le DLR depuis le
1er mars 2007, du Dr. Volker Liebig, Directeur ESA DES Programmes Observation de
la Terre (D/EOP) et du Centre ESRIN à Frascati.
LA bonne nouvelle : Galileo, c’est (enfin) parti…
mais pas de vacances pour les industriels (en juillet),
puis pour l’ESA et la Commission (en août) !
Le 1er juillet, le Journal Officiel de l’Union européenne a publié l’appel aux candidats,
tant attendu des industriels, en vue de la procédure des contrats des six lots du
déploiement opérationnel du système Galileo de navigation globale par satellites
(civils). Il ne s’agit pas à proprement parler d’un appel d’offres, mais d’une étape
cruciale pour les contrats : la manifestation à intérêts sous la forme de dossiers qui
définissent les consortia avec leurs compétences pour négocier des contrats en bonne
et due forme, d’après les règles de la Commission.
La remise des dossiers doit se faire pour le 7 août à la Commission, Directorat
Général Energie et Transport (à l’attention de Paul Verhoef), Rue de Mot 28 4/107, B1049 Bruxelles. Des informations peuvent être obtenues auprès du Galileo FOC
Procurement Office, Keplerlaan, 1, NL-2201 AZ Noordwijk (Pays-Bas).
Les dossiers portent sur les six lots définis par la Commission à la fin de
2007 (l’ensemble étant estimé à 2.145 millions €) :
- Lot n°1 - Appui en ingénierie systèmes : 120 millions €
- Lot n°2 - Achèvement de l’infrastructure de mission au sol : 270 millions €
- Lot n°3 - Achèvement de l’infrastructure de contrôle au sol : 45 millions €
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
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Lot n°4 - Segment spatial avec la fourniture de 26 satellites : 840 millions € (*)
Lot n°5 - Lancements en MEO de satellites de 730 kg : 700 millions € (*)
Lot n°6 – Exploitation coordonnée des opérations : 170 millions €
(*) Ce qui situe le prix de chaque satellite mis en orbite (avec générateur de
signaux, horloges atomiques à bord) à 59,230 millions € (32,3 pour le satellite,
26,93 pour son lancement). Ce qui va constituer un sérieux défi pour l’industrie
européenne des systèmes spatiaux. Certains n’hésitent pas à parler de mission
impossible, mais dans le domaine spatial où on n’est pas à l’abri des surprises
technologiques, les dépassements budgétaires sont de mise. On sait que deux teams
vont relever le défi du segment spatial Galileo : Astrium (EADS) avec Thales Alenia
Space, OHB-System avec SSTL (Astrium). L’industrie américaine, avec un dollar
faible par rapport à l’euro, est-elle à même de faire aussi bien ? Lockheed Martin et
Boeing peuvent-ils nous dire à combien ils facturent chaque satellite GPS-II au
Département de la Défense ?
A noter que ce 17 juillet, de 9 h 30 à 13 h, la Commission et l’ESA organisent au
Charlemagne, à Bruxelles, le Galileo Procurement Day. On en saura plus sur
l’ouverture du marché Galileo à la concurrence extra-européenne. Il est vrai que
l’Union doit répondre à ses obligations au sein de la WTO (World Trade
Organization)/OMC (Organisation Mondiale du Commerce), pour autant qu’il y ait
réciprocité des autres membres de cette organisation basée à Genève. Or, pour les
lancements des satellites gouvernementaux, les USA, la Chine et la Russie n’ont pas
recours aux lanceurs Ariane. Dès lors, les satellites de la constellation Galileo ne
devraient pas échapper à l’offre Arianespace avec des Ariane 5 et des Soyouz-2, lancés
du port spatial de l’Europe.
Cap sur la Ministérielle ESA de La Haye :
quels axes stratégiques pour le programme spatial européen ?
A quatre mois de l’échéance ministérielle du prochain Conseil ESA, qui se tiendra à
La Haye les 25 et 26 novembre sous présidence du Ministre italien en charge des
activités spatiales, on parle déjà d’un Conseil de transition, vu que cinq des 12
Directeurs viennent d’entrer en fonction. L’Exécutif de l’ESA compte bien avoir établi
des priorités programmatiques dans la perspective du prochain Conseil qui devrait se
tenir en Italie (pourquoi pas à Venise ?).
Voici comment l’ESA, dans sa feuille de route (roadmap) a planifié le prochain
Conseil Ministériel (C/M 08) dans la perspective de celui de 2011 (C/M 11). On peut
mieux se rendre de la continuité dans les affaires en cours, suivant des fils conducteurs
pour ses axes stratégiques :
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Le conseil ministériel de La Haye, en novembre prochain, est placé sous le thème « A
global vision : the European way » dans l’esprit de la Politique Spatiale européenne
approuvée le 22 mai 2007 par le conseil européen de l’Espace, ainsi que de l’Objectif
Lisbonne pour le leadership européen dans la société de la connaissance. Il y a la
volonté d’affirmer l’Union Européenne comme une puissance spatiale à part entière,
via les programmes Galileo et GMES/Copernicus, et de consolider le spatial un pilier
de la société et de l’économie basées sur la connaissance. Parmi les programmes dont
il sera question pour un engagement financier jusqu’en 2011 - le budget total proposé
se trouve stabilisé à quelque 3,3 milliards € par an - et pour lesquelles les chercheurs
et industriels ont à se positionner (en gras : les axes présentés comme prioritaires) :
- la Cosmic Vision (2015-2025) de missions scientifiques à long terme
(programme obligatoire), avec l’objectif d’avoir deux lancements tous les trois
ans (budgets proposés : 436,6 millions € en 2009 - 458,4 pour 2010 - 481,3
pour 2011).
- le programme Aurora d’exploration du système solaire avec la mission
martienne ExoMars Plus (Enhanced ExoMars) [Priorité 1] qui doit être
lancée en 2013 par une Ariane 5-ECA ; la nouvelle mission devrait coûter le
double, mais certains pays (notamment l’Allemagne) rechignent à accroître leur
effort financier ; il est question d’une mission vers la Lune (MoonNext).
- l’exploitation de la station spatiale internationale avec le programme ELIPS
(European programme for Life and Physical Sciences) période 3 [Priorité
1], avec des recherches sur la santé des astronautes et des recherches
d’exobiologie (total des budgets proposés pour les vols habités, la microgravité
et l’exploration : 596 millions € en 2009 - 644,6 en 2010 - 695,7 en 2011) .
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la Climate Change Initiative avec le programme ECV (Essential Climate
Variables) pour mettre à disposition de la communauté mondiale trois
décennies de données et observations des satellites sur l’environnement global.
le Segment 2 des missions Sentinel du programme GMES [Priorité 1 ou 2]
afin de créer un système opérationnel avec la redondance des trois premiers
satellites d’observation.
Le Meteosat Third General (MTG) [Priorité 1] dont a besoin Eumetsat pour
assurer la continuation opérationnelle des observations météorologiques depuis
l’orbite géostationnaire à la fin de la prochaine décennie (total des budgets
proposés pour les programmes d’observation de la Terre : 596 millions € 662,3 en 2010 - 743,7 en 2011).
l’EGEP/European GNSS Evolution Programme période 2 [Priorité 1] pour
préparer les technologies de la prochaine constellation Galileo (budget
proposé : 389,7 millions € en 2009 – 154,7 en 2010 et 36,5 en 2011).
l’IAP/Integrated Applications Promotion ou ARTES-20 [Priorité 1 ou 2]
pour développer l’emploi de technologies intégrées dans l’espace avec des
systèmes terrestres.
l’Iris (ARTES-10) [Priorité 1] pour réaliser un systèmes pour les
télécommunications avec les mobiles, spécialement les avions, dans le cadre de
l’ATM (Air Traffic Management.
l’EDRS (ARTES-7) [Priorité 1] pour mettre en place une infrastructure de
relais géostationnaires de données en partenariat avec un opérateur privé de
satellites de télécommunications, de manière à assurer la relève dès 2012 du
satellite ARTEMIS (total des budgets pour les télécommunications et les
applications intégrées : 300,2 millions € - 299,7 en 2010 - 299,6 en 2011) .
le GSTP-5/NewPro [Priorité 1] pour démontrer les technologies avancées qui
doivent renforcer la non-dépendance et l’initiative de l’Europe en matière de
composants pour l’espace, pour la sécurité et avec des démonstrations en orbite
(vol en formation) (budgets proposés pour GSTP + Prodex : 121.3 millions €
en 2009 - 133 millions pour 2010 - 120 millions pour 2011).
les missions spatiales habitées, dans le cadre de l’ISS Evolution Programme et
avec une proposition CSTS (Crew Space Transportation System), qui utilise les
technologiques et compétences acquises avec les programmes Columbus et
ATV, l’héritage de la capsule ARD.
l’initiative SSA (Space Situational Awareness) [Priorité 1] – une grande
nouveauté qui veut donner à l’Europe un accès autonome aux données
concernant le trafic des satellites et l’environnement du milieu spatial pour la
protection de la planète (budgets proposés : 15 millions € en 2009 - 40 en 2010
- 45 en 2011).
l’accès à l’espace avec le fonctionnement du Centre spatial Guyanais [Priorité
1], l’extension du programme ARTA (Ariane 5 Research & Technology
Accompaniment) 2011-2014 [Priorité 1] avec le développement d’un étage
supérieur cryotechnique, ainsi que du programme VERTA (Vega Research &
Technology Accompaniment) 2011-2014 [Priorité 1], la phase préparatoire
du programme Ariane 5-ECA (2009-2011) avec le développement du
propulseur Vinci pour un vol de qualification en 2016, le VEPP (Vega
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Evolution Preparatory Programme) avec le développement d’un étage équipé
du propulseur européen Aestus 2, l’étape 2 du FLPP (Future Launchers
Preparatory Programme Period 2 (budgets proposés pour les lanceurs : 700,3
millions € en 2009 - 699,0 pour 2010 - 674,4 pour 2011).
Un aperçu des propositions budgétaires qui restent à affiner pour le Conseil montre :
- une croissance continue pour le programme scientifique, pour l’observation de
la Terre, ainsi que pour les vols habités, la microgravité et l’exploration ;
- une réduction substantielle pour la navigation (la Commission européenne
prenant la relève de l’ESA pour financer le développement opérationnel de
Galileo).
La Belgique spatiale : il pourrait manquer 25 millions €…
outre la dette de 107 millions € à rembourser à l’ESA !
Lors de la Conférence ILA Space Day organisée par le Ministère fédéral allemand
pour l’Economie et la Technologie, les dirigeants des principales agences spatiales en
Europe - ESA, CNES (France), ASI (Italie), DLR (Allemagne), BNSC (RoyaumeUni), CDTI (Espagne) - étaient invités à faire part de leurs priorités et des
perspectives. « La Belgique a bien perdu sa place de n°5 à l’ESA. Nous ne sommes
pas dans le panel ses leaders du spatial européen », constatait amèrement Eric Beka,
Haut Représentant belge pour la politique spatiale et vice-président du Conseil de
l’ESA. Celui-ci se soucie du niveau budgétaire pour assurer l’avenir du spatial en
Belgique, à l’heure à la recherche et la technologie spatiales s’élargissent à la
dimension de l’Union. Surtout qu’il va falloir compter sur l’arrivée et le dynamisme de
nouveaux-venus sur la scène spatiale européenne. La République Tchèque - qui
préside cette année le Groupe Interparlementaire européen de l’Espace – est devenue
le 18ème Etat membre de l’ESA depuis ce 1er juillet. A noter que la mission
interplanétaire PROBA-4 a été confiée à une maîtrise d’œuvre espagnole, alors qu’on
pensait qu’elle ne pouvait échapper à Verhaert Space !
C’est avec une dette de 107 millions € à l’ESA que la Belgique s’engage dans le
processus de décision de la Ministérielle 2008 pour le programme à long-terme. Voir
plus loin les objectifs programmatiques qu’on en attend. Un observateur bien avisé de
la politique spatiale belge conseille aux décideurs politiques de ne pas être étouffés par
ce poids de la dette. Il leur demande d’aller de l’avant – on finira bien par trouver une
solution à cette somme empruntée à l’ESA - en allouant les ressources nécessaires
afin que les chercheurs et les industriels belges puissent renforcer leurs connaissances
et compétences grâce aux nouveaux défis de l’Europe dans l’espace.
Dans les propositions - au niveau fédéral - de budgets pour les prochaines années, il
manquerait 25 millions € par année pour répondre à la programmation du spatial belge
à l’échelle européenne. Ces 25 millions € constituent l’écart entre les crédits
d’engagement - ce à quoi on s’est engagé vis-à-vis de l’ESA - (142 millions €) et de
paiement (117 millions €). Un écart qui ne fait que s’amplifier depuis 2003.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Question… belge : Les Régions seront-elles disposées à intervenir pour « combler » le
vide attendu des 25 millions € ?
La Ministre Sabine Laruelle, qui a la politique scientifique (dont la moitié du budget
est représentée par les activités spatiales) dans ses attributions, montre beaucoup
d’intérêt pour les activités spatiales en Belgique. Elle ne ménage pas ses efforts pour
mieux connaître ce qui singularise la Belgique dans l’espace. Le 6 mai, elle se trouvait
à l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique) pour se faire expliquer les
installations et les fonctions du B.USOC (Belgian User Support & Operation Centre)
pour l’ISS et la mission scientifique Picard (d’observation du Soleil). Le 11 juin, elle
était chez Thales Alenia Space ETCA pour découvrir les activités du leader belge en
électronique spatiale (le principal fournisseur d’équipements électroniques de bord
pour Ariane 5). Durant la matinée du 16 juin, elle a assisté dans le hall d’entrée du
Sénat à une présentation de la mission d’océanographie des satellites Jason. Le 1er
juillet, elle a visité l’Euro Space Center – installation unique en Europe – et y a
inauguré une nouvelle attraction éducative, le « mur de l’impesanteur ».
Souhait de Belgospace dans son rapport 2007 :
une enveloppe budgétaire annuelle ferme pour les prochaines années
avec une augmentation à terme d’au moins 25 millions €
La publication du rapport annuel Belgospace est toujours attendu avec intérêt. Ce
document – 74 feuillets pour l’édition qui couvre les activités de 2007 – est fort
intéressant et très utile, car il passe en revue, sous la forme d’une synthèse, les
réalisations en cours et les projets à l’étude de ses membres : Cegelec, Gillam-Fei,
Newtec, SABCA, Sonaca, Space Applications Services, Spacebel, Techspace Aero,
Thales Alenia Space Antwerp, Thales Alenia Space ETCA, Verhaert Space, Ecole
Royale Militaire. On peut se demander pourquoi le CSL, AMOS, EHP, Lambda-X,
WSL, SES Astra Techcom Belgique… n’en font pas (encore) partie.
Le rapport est, par ailleurs, un thermomètre du spatial belge, à travers le mot du
président de Belgospace, qui est Remo Pellichero depuis le 16 avril dernier (il est par
ailleurs le vice-président d’Eurospace). Celui-ci constate que la plupart des
investissements spatiaux en Europe ont stagné depuis 2005. Mais surtout il note :
« L’Espagne est sur le point de dépasser la Belgique en termes de contribution à
l’ESA. Le gouvernement espagnol envisage en effet d’accroître sa contribution de 6
à 8 %. En découlerait un renforcement des contrats octroyés au secteur spatial
espagnol.
Notre pays se classerait donc désormais sixième parmi les contributeurs de l’ESA
mais avec une dette cumulée de plus de 100 millions d’euros. Il est fondamental que
l’enveloppe budgétaire consacrée par la Belgique à l’espace soit respectée, afin
d’éviter les écueils du passé qui ont conduit à l’endettement. Belgospace invite le
gouvernement fédéral belge à suivre l’évolution de la contribution à l’ESA du
gouvernement espagnol afin de maintenir la Belgique dans le peloton de tête des
acteurs européens du spatial. »
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Sous le titre de « Davantage de moyens, le maintien de la répartition des
compétences et d’une organisation efficace », R. Pellichero, administrateur-délégué
et président du conseil d’administration de la SABCA, tient comme président de
Belgospace à réaffirmer les points suivants :
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« Les reports de paiement successifs envers l’ESA d’un montant cumulé de
plus de 100 millions d’euros sont à apurer au plus tôt. »
« Une enveloppe budgétaire annuelle ferme doit être décidée pour les
prochaines années. »
« En vertu des objectifs de Lisbonne et pour le maintien de notre position en
Europe, le budget spatial annuel alloué doit être augmenté à terme au
minimum de 25 millions d’euros. »
« L’organisation de la gestion de la participation belge à l’ESA et aux
programmes internationaux par le SPF Politique Scientifique a démontré son
efficacité depuis plus de 30 ans […]. »
« Une régionalisation de la compétence fédérale spatiale dans le cadre
international n’est souhaitée par personne. D’ailleurs, dans le cas d’une
régionalisation, il eût fallu avoir une Agence Spatiale Fédérale indépendante
et efficiente déjà opérationnelle depuis longtemps. En conséquence et pour
des raisons de continuité, nous souhaitons que le fonctionnement actuel soit
poursuivi, car la création éventuelle d’une Agence Spatiale est une
orientation qui demande du temps pour en négocier les termes. »
Remarque de la rédaction. De la création d’une agence spatiale fédérale, il est
question depuis au moins trois années. Cette idée, qui fut proposée par la Haute
Représentation Belge pour la Politique Spatiale pour éviter précisément toute
régionalisation outrancière du spatial belge, a été l’objet de nombreuses critiques, dont
certaines étaient non fondées. Aujourd’hui, elle revient en force à la veille d’une
réforme institutionnelle qui s’annonce cruciale pour l’Etat Belgique. Sa mise en
oeuvre pourrait être inscrite dans le programme que le gouvernement belge doit
présenter à la mi-juillet.
2009, la grande année du privé dans l’espace ?
On sait que l’initiative privée a pris le relais de la gouvernance publique pour la mise
en œuvre de systèmes spatiaux pour les télécommunications (à haut débit, avec les
mobiles) et pour la télévision (bouquets numériques, haute définition), y compris dans
le secteur militaire. Cette initiative privée, le plus souvent avec l’appui d’aides
publiques sous la forme de commande de produits et services ou de partenariats
publics-privés, est en train de prendre de l’importance pour des missions de
télédétection haute résolution (cartographie numérique régulièrement mise à jour) et
multispectrale (systèmes d’information géographique avec des informations de plus en
plus diversifiées). Les Google Earth et Microsoft Virtual Earth mettent l’imagerie
satellitaire à la portée de tous, via Internet, tandis que les récepteurs de navigation se
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
mettent à l’heure de photos aéro-spatiales pour indiquer de façon réaliste le trajet à
suivre avec ses différentes caractéristiques.
Dans le domaine plus risqué du transport spatial, l’initiative privée a eu du mal,
jusqu’ici, à proposer des systèmes qui soient fiables avant d’être économiques. Sans
obtenir l’intérêt des pouvoirs publics, elles ont vite lâché prise sur ce marché difficile
de l’accès à l’espace. Il nous faut mentionner deux entreprises commerciales qui se
sont lancées, avec une certaine audace et avec beaucoup d’opiniâtreté, dans le
développement de véhicules conçus pour mettre la dimension spatiale à la portée d’un
plus grand nombre.
• Virgin Galactic, avec un nouvel ensemble aéroporté - un gros avion porteur
(WK2/WhitheKnightTwo) et un planeur-fusée (SS2/SpaceShipTwo) pour 2
pilotes et 6 passagers - veut être le premier dans le business du tourisme
suborbital. Les premiers essais en vol sont prévus en 2009, pour une mise en
service commercial dès 2010 sur le Spaceport America, près de Las Cruces
(Nouveau Mexique). Il n’est pas exclu d’employer le WK2 pour lancer une
fusée à 2 étages pour placer sur orbite de petits satellites.
• Space Exploration Technologies (Space X), avec sa famille Falcon de
nouveaux lanceurs à liquides (kérozène et oxygène liquides) qui sont équipés de
propulseurs tout à fait originaux et produits en grande série, entend « casser les
prix » de la mise en orbite de systèmes spatiaux (y compris des vaisseaux
habités). Le troisième exemplaire du petit lanceur Falcon-1 doit effectuer un vol
expérimental durant cet été. Un succès couronnerait les efforts d’Elon Musk qui
a investi une bonne partie de sa fortune dans l’exploration du nouveau monde
de l’espace. Quant au Falcon-9 en préparation avec la capacité de lancer en
orbite basse ( en orbite de transfert géostationnaire), il doit servir à ravitailler la
station spatiale internationale dès 2010. Le premier vol du Falcon-9, depuis
Cape Canaveral, est attendu avec beaucoup de curiosité durant 2009.
ILA 2008, à Berlin : vive le Salon européen de l’astronautique !
Le Salon aérospatial de Berlin est en train de s’imposer en Europe comme étant la
référence européenne pour les nouveaux développements dans l’espace. Non
seulement l’Europe spatiale avec l’Allemagne, la France, l’Espagne - et la Belgique
avec le pôle Skywin Wallonie et le cluster Wallonie Espace - se trouvait présente. Il y
avait aussi la Russie - avec une importante exposition de Roscosmos et des industriels
de l’espace -, l’Ukraine et l’Inde qui était l’invitée d’honneur.
Dans le Space Hall, Astrium a présenté une maquette d’un vaisseau spatial
récupérable, dit ATV Evolution. Son développement est proposé pour un coût de
moins d’1 milliard € pour un vol de démonstration dans 5 à 6 ans. Moyennant
l’installation d’une tour de sauvetage, ce vaisseau pourrait devenir un véhicule spatial
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
habité pour un équipage de 3 personnes. Par ailleurs, des concepts de robot pour
atterrir sur la Lune étaient exposés par Astrium et par OHB-System sur son stand.
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X. « Parfums de scandale » ou
programmes européens spatiaux en suspens…
X.1. Solution en vue pour Jason-3 : Eumetsat a décidé d’aller de l’avant !
L’océanographie spatiale ne devrait pas connaître de « trou noir » pour les mesures sur
l’état des mers et des océans. Le 20 juin, Jason-2 était lancé par une fusée Delta 2 de la
base de Vandenberg. Aux côtés de Jason-1 autour de la Terre depuis décembre 2001, il
va contribuer à mieux comprendre les courants marins et à mieux connaître
l’environnement côtier. Eumetsat, lors de son Conseil des 1er et 2 juillet, a donné le
coup d’envoi, en allouant un budget de 46 millions €, pour Jason-3 qui devrait être
disponible pour un lancement dès 2012 et montré son intérêt pour Jason-4/Cryosat-3 à
lancer au milieu de la prochaine décennie dans le cadre d’un programme de l’ESA.
Reste à convaincre la Commission européenne de financer la mission Jason-3 à
hauteur de 46 millions €. Mais certains Etats membres de l’Union – notamment
l’Allemagne – sont plutôt réticents à payer avec le budget GMES une mission
transatlantique (avec la NOAA américaine) d’observation de la Terre. Le sort de
Jason-3 sera à l’ordre du jour de la réunion au Centre Spatial Guyanais des Ministres
du Conseil européen de l’Espace.
X.2. Mission supplémentaire du Space Shuttle pour AMS-02 : incertaine !
Faisant fi des recommandations de la Maison Blanche, la Chambre des Représentants
a voté une augmentation de 2,9 milliards $ du budget 2008 de la NASA, le faisant
passer à 20,2 milliards $ (pour la première fois, au-dessus de la barrière des 20
milliards $) ? Ce qui permettra de financer une mission supplémentaire du Space
Shuttle en 2010. Elle devrait servir à installer sur l’ISS (International Space Station)
l’ambitieux instrument scientifique AMS-02 (Alpha Magnetic System) qui doit
détecter la matière noire et l’anti-matière dans l’Univers. Ce gros détecteur est le fruit
d’une coopération internationale qui a coûté 1,2 milliard €. Il a permis de faire
travailler ensemble 500 chercheurs-physiciens dans 57 instituts de 16 pays, notamment
en Europe, mais également de la Chine et de Taïwan. Mais la Maison Blanche peut
encore opposer son veto à l’augmentation ultime du budget de la NASA. Dans le
dernier calendrier des vols Space Shuttle – 10 restent prévus jusqu’en été 2010 -, la
NASA n’a pas programmé de mission supplémentaire pour amener l’AMS-02 sur
l’ISS !
X.3. Quid de GIOVE-A2 chez SSTL ?
11
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
GIOVE-B, réalisé par EADS Astrium et Thales Alenia Space et lancé le 26 avril
dernier depuis Baïkonour, donne entière satisfaction sur orbite. Comme a pu le
constater la station ESA de Redu qui a capté ses signaux dès le 7 mai. Sa grande
innovation technologique, qui consiste en une horloge maser passif à hydrogène - la
plus précise (connue à ce jour ) qui soit dans l’espace – donne les résultats escomptés.
Le système Galileo, quand il sera opérationnel – en 2014, voire en 2015 ? – sera le
plus précis et le plus puissant au monde.
Mais que va devenir le GIOVE-A2 qui a été commandé en pièces détachées le 5 mars
2007 à SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) afin de sécuriser les fréquences du
système (au cas où GIOVE-B serait perdu au lancement ou tomberait en panne). Le
montant de ce contrat se situe entre 25 et 30 millions € (lancement non compris). Que
va faire l’ESA avec cet achat de cette réserve de GIOVE-A2 ? Que peut en faire
SSTL ? Va-t-elle servir de base pour l’offre FOC d’OHB-System et de SSTL ?
X.4. Et quid des quatre Galileo Phase IOV d’Astrium ?
Peu d’informations filtrent sur l’état de développement des quatre Galileo Phase IOV
(In Orbit Validation). Comme ils sont dérivés du GIOVE-B qui est testé sur orbite, on
devait attendre ses résultats avant de passer à l’intégration finale. Cette phase IOV est
considérée désormais comme inutile, vu qu’il n’y a plus d’investisseur privé à
convaincre pour ce qui est des performances attendues pour la constellation Galileo. Il
est question de fusionner les quatre Galileo Phase IOV qui, financés par l’ESA et la
Commission européenne, sont en cours de développement pour des lancements en
2010. Aucune annonce n’a été faite officiellement sur un possible contrat qu’EADS
Astrium devrait avoir signé avec Starsem/Arianespace pour deux lancements avec
Soyouz-2 depuis le Centre Spatial Guyanais.
D’aucuns – notamment la société OHB-System - de demander la suppression du
contrat Galileo Phase IOV, partant du fait que ce programme coûte 600 millions €, ce
qui place le prix de chaque satellite à près de 100 millions €… ! La fusion de la phase
IOV-FOC (Full Operational Capability) dont le segment spatial porte sur 26 satellites à une trentaine de millions € l’unité ! - devrait être prise en considération dans les
négociations des prochains mois. Surtout que EADS Astrium souhaiterait une rallonge
budgétaire pour mener à bien le programme Galileo Phase IOV.
0. Perspectives sous forme de tableaux
0.1.
Calendrier des prochaines missions de l’Europe
dans l’espace (2008-2013)
Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante
dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne
prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,
12
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est
guère respecté.
On cherche à inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui sont réalisés par des
teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche dans les universités et
instituts polytechniques, principalement en Allemagne, Autriche, Danemark, Italie,
Pays-Bas, Suède… S’il manque l’une ou l’autre mission, pouvez-vous le signaler
([email protected]) ?
N.B. Ne sont pas repris les satellites de télécommunications et de télédétection qui ont
été commandés à des constructeurs européens par des opérateurs ou des institutions
en dehors de l’Europe. Ces satellites qui sont en construction sont repris dans la liste
qui suit.
NOM
Lancement Lanceur
Mission (agence/opérateur)
Maître d’oeuvre
COLUMBUS
THOR-5
ATV-1 “Jules Verne”
SAR LUPE-4
GIOVE-B
DELFI-C3
AAUSAT-2/COMPASS-1
SKYNET-5C
TURKSAT-3A
JASON-2/OSTM
SAR LUPE-5
RAPIDEYE 1 à 5
GOCE
HOTBIRD-9
DEIMOS-1
NANOSAT-1B
UK-DMC-2
ASTRA-1M
COSMO SKYMED-3
BRITE/TUGSAT-1 (*)
BEESAT-1
INMARSAT 4-F3
HERSCHEL
PLANCK
NSS-9
SICRAL-1B
FLYING LAPTOP
W2M
HELIOS 2B
SPIRALE (2 satellites)
SMOS
PROBA-2
SOYOUZ-2 KOUROU
CRYOSAT-2
VEGA Démonstrateur
LARES
GOLIAT (*****)
PW-SAT (**)
SWISSCUBE (***)
UNICUBESAT
XATCOBEO
ATMOCUBE
Fév 2008
Fév 2008
Fév 2008
Mars 2008
Avril 2008
Avr 2007
Avr 2007
Mai 2008
Mai 2008
Juin 2008
Juil 2008
Août 2008
Août 2008
Août 2008
Eté 2008
Eté 2008
Eté 2008
Eté 2008
Eté 2008
Fin 2008
Fin 2008
Fin 2008
Début 2009
Début 2009
Début 2009
Début 2009
Début 2009 ?
Début 2009
Avril 2009
Début 2009
Avr 2009
Avr 2009
Mai 2009 ?
Juin 2009
Eté 2009
Eté 2009
Automne 2009
Automne 2009
Automne 2009
Automne 2009
Automne 2009
Automne 2009
Shuttle
Proton
Ariane 5-GS
Cosmos 3M
Soyouz
PSLV
PSLV
Ariane 5
Ariane 5
Delta 2
Cosmos 3M
Dnepr
Rockot
A déterminer
Dnepr
Dnepr
Dnepr
Ariane 5
Delta 2
PSLV
PSLV
Atlas 5
Ariane 5
Ariane 5
A déterminer
Sea Launch
PSLV
Ariane 5
Ariane 5
Ariane 5
Rockot
Rockot
Soyouz 2
Rockot
Vega
Vega
Vega
Vega
Vega
Vega
Vega
Vega
Module pour ISS (ESA)
Télécommunications (Telenor Sat)
Maintenance ISS (ESA)
Radar militaire h.res. (BWB)
Démonstrateur navigation (ESA)
Triple Cubesat néerlandais
Cubesats allemand/danois
Télécom militaires (Paradigm)
Télécommunications (Türksat)
Océanographie (Eumetsat/CNES)
Radar militaire h.res. (BWB)
Télédétection (RapidEye)
Observations de la Terre (ESA)
Télécommunications (Eutelsat)
Observations (Deimos Space)
Télécommunications (INTA)
Observations (SSTL/DMCII)
Télécommunications (SES Astra)
Radar à usage dual (ASI)
Astronomie (TU Graz)
Cubesat 3-axes + imagerie (IAA-TUB)
Télécommunications (Inmarsat)
Science : astrophysique (ESA)
Science : astrophysique (ESA)
Télécommunications (New Skies)
Télécom militaires (Défense Italie)
Technologie (IRS Stuttgart)
Télécommunications (Eutelsat)
Espionnage (DGA + CNES)
Alerte avancée (DGA)
Observations de la Terre (ESA)
Science & technologie (ESA)
Vol de démonstration (ESA)
Observations de la Terre (ESA)
1er Vol de démonstration (ESA)
Mini-satellite de géodésie (ASI)
Cubesat (Un. Bucharest)
Cubesat + ballon (Pol. Varsovie)
Cubesat technologique (EPFL)
Cubesat scientifique (Un. Rome)
Cubesat technologique (Un. Vigo)
Cubesat scientifique (Un. Trieste)
13
EADS Space
Orbital Sciences
EADS Space
OHB-System
ESN Industries
TU Delft
Aalborg Univ/FH Aachen
EADS Astrium
Thales Alenia Space
Thales Alenia Space
OHB-System
SSTL + Jenoptik
Thales Alenia Space
EADS Astrium
SSTL
INTA
SSTL
EADS Astrium
Thales Alenia Space
TU Graz + Un. Toronto
TU Berlin
EADS Astrium
Thales Alenia Space (F)
Thales Alenia Space (F)
Orbital Sciences Corp
Thales Alenia Space (I)
IRS Stuttgart
EADS Astrium + ISRO
EADS Astrium + Thales
EADS Astrium
Thales Alenia Space
Verhaert Space
TsSKB Samara/Starsem
EADS Astrium
ELV
ASI + industrie italienne
Un. Bucharest (Roumanie)
Polytech Varsovie
Ecole Polytech Lausanne
Un. Rome
Un. Vigo + INTA
Un. Trieste
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
E-ST@R
ROBUSTA
ALMASAT-1
PICARD
PRISMA (2 satellites)
RASAT/YAY
COSMO SKYMED-4
ADM-AEOLUS
W2A + bande S
Automne 2009
Automne 2009
Automne 2009
Juin 2009 ?
Juin 2009
Juin 2009
Eté 2009
Eté 2009
Fin 2009
Fin 2009
Vega
Vega
Vega
Dnepr ?
Dnepr
Dnepr
A déterminer
Soyouz 2 ?
Vega
Zenit 3SL
AVANTI-1 HYLAS
AMSAT P3 EXPRESS
MICROSCOPE
EUTELSAT W-7
ASTRA-3B
THOR-6
BW SATCOM-2A
HOTBIRD 10
TANDEM-X
NSS-12
AMAZONAS-2
ATV-2
NCUBE-3
AISAT-1
TISAT-1
BEESAT-2
DTUSAT-2
ITU-PSAT-1
HINCUBE
UWE-3
HEIDELSAT
OPTOS
VENµS
ERA
LISA PATHFINDER
GALILEO IOV 1 & 2
PERSEUS
TET-1/OOV
EUTELSAT KA-SAT
ESSAIM-II (4 satellites)
ELISA (4 satellites)
PLEIADES HR-1
SEOSAT
NSS-14
BEOSAT
ALBERT
MOVE
SALLESAT-1(****)
SOMP
PATRAS CUBESAT
SWARM
MIOSAT/HYPSEO
BW SATCOM-2B
CERMIT
INTAµSAT-1
DELFI-C3/MPS
Fin 2009
2009
2009
2009
2009
2009
2009
2009
2009
2009
2009
2009-2010
2009
2009
2009
Fin 2009
Fin 2009
2009
2009
2009
2009
2009
Début 2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
2010
Falcon 9
Ariane 5
Dnepr ?
A déterminer
A déterminer
Soyouz 2
Ariane 5
A déterminer
Dnepr ?
A déterminer
Ariane 5
Ariane 5
A déterminer
PSLV
Vega ?
A déterminer
A déterminer
A déterminer
Vega ?
Vega ?
A déterminer
Vega ?
Dnepr ?
Proton
Vega ?
Soyouz 2
PSLV ?
Soyouz-Fregat
A déterminer
Soyouz 2
Soyouz 2
Soyouz 2
A déterminer
A déterminer
A déterminer
A déterminer
A déterminer
A déterminer
A déterminer
A déterminer
Vega
Vega ?
Ariane 5
A déterminer
Vega ?
Vega ?
OUFTI-1/LEODIUM (******)
Cubesat technologique (Pol. Turin)
Télécom D-Star (Amsat ?)
Cubesat (Univ. Montpellier)
Microsatellite étudiant
Science solaire (CNES)
Technologie (SSC)
Télédétection (Tubitak Uzay)
Radar à usage dual (ASI)
Observations de la Terre (ESA)
Télécommunications (Eutelsat)
+ vidéomobile (Solaris Mobile Ltd)
Télécommunications (Avanti)
Technologie (Amsat DL)
Technologie (CNES)
Télécommunications (Eutelsat)
Télécommunications (SES Astra)
Télécommunications (Telenor Sat)
Télécommunications (militaires)
Télévision directe (Eutelsat)
Radar à usage dual (Infoterra)
Pol. Turin
Univ. Liège + CSL
Univ.Montpellier + CNES
Univ. Bologne
CNES
SSC + CNES
Bilten Satellite Tech
Thales Alenia Space
EADS Astrium
Thales Alenia Space
EADS Astrium + ISRO
Amsat DL
CNES + ONERA
Thales Alenia Space
EADS Astrium
Thales Alenia Space
EADS Space
EADS Astrium
EADS Astrium
Télécom/télévision (SES New Skies) Space Systems/Loral
Télécommunications (Hispasat)
EADS Astrium
Maintenance ISS (ESA)
EADS Space
Cubesat techno (Norsk Romsenter)
Norsk Romsenter
Automatic Identification System (HS Bremen) DLR + HochSchule Bremen
Cubesat techno (SUPSI Spacelab)
SUPSI (Manno)
Cubesat 3-axes + imagerie (IAA-TUB)
TU Berlin
Cubesat danois (Oersted DTU)
Oersted DTU
Nanosatellite télédétection (ITU)
Istanbul Tech University
Nanosatellite télédétection (NUC)
Narvik University College
Cubesat technologique (Un. Wuerzburg) Un. Wuerzburg
Triple Cubesat (FH Heidelberg)
FH Heidelberg + DLR
Triple Cubesat (INTA)
INTA
Observations (CNES + ISA)
+ industrie israélienne
Télémanipulateur pour ISS (ESA)
Dutch Space
Démonstrateur techno (ESA)
EADS Astrium
Navigation (ESA)
EADS Astrium + Thales
Astrophysique + Techno (IRS)
Univ. Stuttgart
Technologie (DLR)
Kayser-Threde + DLR
Télécom haut débit (Eutelsat)
EADS Astrium
Détection infrarouge (DGA + CNES)
EADS Astrium
Ecoute électronique (DGA + CNES)
EADS Astrium + Thales
Télédétection usage dual (CNES)
EADS Astrium
Haute résolution optique (ESA)
CDTI + EADS CASA
Télécom/télévision (SES New Skies) Space Systems/Loral
Environnement spatial (ERIG)
Univ. Braunschweig
Cubesat scientifique (Imperial College)
Imperial College London
Cubesat technologique (TU Munich)
TU Munich
Cubesat catalan (Un. La Salle)
Un La Salle - Barcelona
Cubesat scientifique (STARD)
TU Dresden
Cubesat techno (Univ. of Patras)
University of Patras + TUB ?
Géophysique (ESA)
EADS Astrium
Imagerie hyperspectrale (ASI )
Rheinmetall Oerlikon
Télécommunications (Bundeswehr)
EADS Space
Démonstrateur rentrée (IRS)
Univ. Stuttgart
Démonstrateur multi-missions (INTA) INTA
Etude environnement spatial (TU Delft)
ISIS
14
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
BISSAT/SABRINA
GALILEO IOV 3 & 4
MICROPPTSAT
NANOSAT-2
HISPASAT 1E
SOLARIS BANDE-S SAT
ENMAP
SICRAL-2
PRISMA ITALIA
AVANTI-2 ?
BEESAT-3 (DOBSON)
MSG-3/METEOSAT-10
PROBA-3
AMSAT P5A ?
HISPASAT E
FAST-D
GALILEO 5-11 ?
ONDAS-1 ?
GOKTURK
METOP-B
SENTINEL-1A
BEESAT-3/DOBSON ST
INGENIO-SEOSAT
PROBA-4
ATV-3
GAIA
ONDAS-2 ?
TURKSAT-3B ?
2010
2010
2010
2010
2010
2011
2011
2011
2011
2011
2011
2011
2011
2011
2011
2011
2012
2012 ?
2012
2012
Début 2012
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2012
SMALL GEO/HISPASAT 2012
AVANTI-3 ?
2012
PROBA VEGETATION
2012
SENTINEL-2A
Avril 2012
ATHENA-FIDUS
2012 ?
LEO
2012-2013
ASTROTERRA/SPOT-6 ?
2012
CERES
2012
SENTINEL-3A
Août 2012
PAZ/SEOSAR
2012
MSG-4/METEOSAT-11
2013
EARTHCARE
2013
ESMO ?
2013
ALPHASAT I-XL
2013
LYRA Démonstrateur
2013
SENTINEL-5 PRECURSOR 2013
LUNAR BW-1
2013
MOONLITE
2013
EXOMARS PLUS
2013
GALILEO 12-17 ?
2011-2012
GALILEO 18-24 ?
2011-2012
GALILEO 25 & 26 ?
2011-2012
Vega ?
Soyouz 2
A déterminer
Vega ?
A déterminer
A déterminer
A déterminer
A déterminer
Vega
A déterminer
A déterminer
Soyouz 2 ?
Vega ?
Ariane 5
Interférométrie radar (ASI)
Navigation (ESA)
Cubesat micropropulseurs (ARC)
Communications (INTA)
Télécommunications (Hispasat)
Vidéomobile (Solaris Mobile Ltd)
Imagerie hyperspectrale (DLR)
Télécoms militaires (Défense It/Fr)
Détection des risques (ASI)
Télécommunications (Avanti)
Imagerie haute résolution
Météorologie (Eumetsat)
Technologie Vol Formation (ESA)
Sonde martienne (Amsat DL)
A déterminer
Télécommunications (Hispasat)
Longue Marche ? Etude de l’atmosphère (TU Delft + Tsinghua)
Ariane 5 ?
A déterminer
Cosmos-3M
Soyouz 2
Soyouz 2 ?
Vega ou PSLV
Vega ?
Vega ?
Ariane 5
Ariane 5 ?
A déterminer
A déterminer
A déterminer
A déterminer
A déterminer
Soyouz 2 ?
A déterminer
A déterminer
Soyouz 2?
A déterminer
Soyouz 2 ?
Vega ?
Soyouz 2 ?
Vega ?
A déterminer
Ariane 5
Lyra
Vega ?
GSLV ?
A déterminer
Ariane 5
Ariane 5 ?
Ariane 5 ?
Soyouz 2
Navigation (GSA)
Radiodiffusion bande S (Ondas)
Observation militaire (Turquie/TAI)
Météorologie (Eumetsat)
Télédétection radar (ESA)
Cubesat imagerie HR (IAA-TUB)
Observation Multispectrale (CDTI)
Survol d’astéroïdes (ESA)
Maintenance ISS (ESA)
Cartographie du ciel (ESA)
Radiodiffusion bande S (Ondas)
Télécommunications (Eurasiasat)
Communications (ESA + Hispasat ?)
Télécommunications (Avanti)
Imagerie végétation (ESA/Belspo)
Observation multispectrale (ESA)
Télécommunications (CNES/ASI)
Sonde en orbite lunaire (DLR)
Imagerie haute résolution (SPOT Image)
ELINT opérationnel (DGA)
Topographie des océans (ESA)
Télédétection radar (CDTI)
Météorologie (Eumetsat)
Etude de l’atmosphère (ESA + JAXA)
Sonde lunaire d’étudiants (Qinetiq ?)
Techno télécoms (ESA + Inmarsat)
1er vol de démonstration (ASI)
Chimie de l’atmosphère (ESA)
Sonde lunaire (IRS Stuttgart)
Sonde lunaire (BNSC ?)
Atterrisseur et rover martiens (ESA)
Navigation (GSA + ESA)
Navigation (GSA + ESA ?)
Navigation (GSA + ?)
Thales Alenia Space (I)
EADS Astrium + Thales
Austrian Research Centers
INTA
Space Systems Loral
A déterminer
Kayser-Threde
Thales Alenia Space (I)
Carlo Gavazzi Space ?
A déterminer
TU Berlin + DLR ?
Thales Alenia Space
A déterminer + Verhaert
Amsat Deutschland
Space Systems Loral
TU Delft
A déterminer
Space Systems Loral
A déterminer
EADS Astrium
Thales Alenia Space (I)
TU Berlin
CDTI + ?
Deimos Space
EADS Space
EADS Astrium
Space Systems Loral ?
? + Türksat ?
OHB + Thales Alenia ?
A déterminer
Verhaert Space + VITO ?
EADS Astrium
Thales Alenia Space
Astrium + OHB-System
EADS Astrium
EADS Astrium
Thales Alenia Space France
CDTI + EADS CASA + INTA
Thales Alenia Space
A déterminer
ESA SSETI
EADS Astrium+Thales Alenia
ELV
OHB + SSTL ?
IRS Stuttgart
SSTL + JAXA ?
Thales Alenia Space + EADS
A déterminer
A déterminer
A déterminer
© Space Information Center/Belgium – juin 2008
(*) Premier satellite autrichien (**) Premier satellite polonais (***) Premier satellite suisse (****) Premier
satellite catalan (*****) Premier satellite roumain (******) Premier satellite wallon
0.2. Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne
15
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Cette liste alphabétique reprend les satellites qui sont en construction pour des
lancements entre 2008 et 2011, ainsi que les contrats de charges utiles complètes pour
des maîtres d’œuvre américains, russes, …
NOM
Contractant (pays)
ASAL/CNTS (Algérie)
ASAL/CNTS (Algérie)
SES Americom (USA)
Telesat (Canada)
Arabsat (Arabie Séoudite)
Mission (lancement)
Maître d’œuvre (pays)
SSTL (Royaume-Uni)
EADS Astrium (France)
Thales Alenia Space (France)
EADS Astrium (France)
EADS Astrium (France) +
*Thales Alenia Space (France)
Arabsat (Arabie Séoudite)
GEO télécommunications (2009)
EADS Astrium (France) +
BADR-5A/-5B
*Thales Alenia Space (France)
Arabsat (Arabie Séoudite)
GEO télécommunications (2008)
EADS Astrium (France) +
BADR-6
*Thales Alenia Space (France)
ChinaSatcom (Chine)
GEO télévision (2008)
Thales Alenia Space (France)
CHINASAT-9
Ciel Satellite (Canada)
GEO télévision (2008)
Thales Alenia Space (France)
CIEL-2
KARI (Corée du Sud)
GEO télécom/météo (2009)
EADS Astrium (France)
COMS-1
Korea Telecom (Corée Sud) GEO télécommunications (2010)
Thales Alenia Space + Orbital
KOREASAT-6
RSCC
(Russie)
GEO
télécom/météo
(2010)
EADS Astrium/Khrounichev
EXPRESS AM4
GEO télécommunications (2008)
*Thales Alenia Space (Italie)
EXPRESS MD-1/-2 RSCC (Russie)
New Intelsat (Bermudes)
GEO télécommunications (2007)
Thales Alenia Space (France)
GALAXY-17
Globalstar
(USA)
Constellation
télécom
mobiles
(2007)
SS/L + Thales Alenia Space
GLOBALSTAR (8)
Constellation télécom mobiles (2009- Thales Alenia Space (France)
GLOBALSTAR II Globalstar (USA)
11)
NPP VNIIEM (Russia)
SSO Environnement (2010)
NPP VNIIEM + SSTL (R-U)
KANOPUS 1 à 3
Kazcosmos (Kazakhstan)
GEO télécommunications (2009)
*Thales Alenia Space (Italie)
KAZSAT-2
KARI (Corée du Sud)
Satellite de télédétection radar (2009)
*Thales Alenia Space (Italie)
KOMPSAT-5
LAPAN + TU Berlin (Allemagne)
LAPAN
(Indonésie)
Micro-satellite
de
télédétection
(2007)
LAPANSAT-2
LCRSSS (Libye)
Micro-satellite de télédétection (2011) En négociation (Belgique ?)
LEMSAT ?
ITRC
(Iran)
Micro-satellite de télécom (2007)
Carlo Gavazzi Space (Italie)
MESBAH
NASRDA (Nigéria)
Mini-satellite de télédétection (2010)
SSTL (Royaume-Uni)
NIGERIASAT-2
NASRDA (Nigéria)
Mini-satellite de télédétection (2010 ?) SSTL (Royaume-Uni)
NIGERIASAT-X
Nilesat
(Egypte)
GEO
télévision directe (2010)
Thales Alenia Space (France)
NILESAT 201
Telesat (Canada)
GEO télévision (2008)
EADS Astrium (France)
NIMIQ-4
Démonstrateur Orbcomm II (2007)
OHB-System (Allemagne)
ORBCOMM CDS Orbcomm (USA)
Orbcomm (USA)
Constellation messagerie/AIS (2008)
OHB-System (Allemagne)
6 ORBCOMM II
PT Indosat (Indonésie)
GEO télécommunications (2009)
Thales Alenia Space (France)
PALAPA D1
Radarsat/Telesat
(Canada)
Satellite
de
télédétection
radar
(2007)
Bus: Thales Alenia (Italie)
RADARSAT-2
GEO télécommunications (2010)
Thales Alenia Space (France)
RASCOM-QAF1R Rascomstar (Ile Maurice)
NARSSS (Egypte)
Micro-satellite de télédétection (2010 ?) Carlo Gavazzi Space (Italie)
SAHARASAT
MDA + bus SSTL (Royaume-Uni)
CSA + (Canada)
Mini-satellite de surveillance (2011)
SAPPHIRE
Star One (Brésil)
GEO télécommunications (Nov 2007)
Thales Alenia Space (France)
STAR ONE-C1
Star
One
(Brésil)
GEO
télécommunications
(Avril
2008)
Thales
Alenia Space (France)
STAR ONE-C2
GISTDA (Thaïlande)
Mini-satellite de télédétection (2008)
EADS Astrium (France)
THEOS
Telenor (Norvège)
GEO télécommunications (2009)
Thales Alenia Space (France)
THOR-6
EADS Astrium (France) + Thales
Mubadala/Yahsat
(Emirats)
GEO
télécommunications
(2010-2011)
YAHSAT-1/-2
ALSAT-1B/DMC
ALSAT-2A/2B
AMC-21
ANIK-F3
ARABSAT
Microsatellite de télédétection (2010)
Micro-satellites de télédétection (2009)
GEO télécommunications (2008)
GEO télécommunications (2008)
GEO télécommunications (2009)
Alenia Space (France/Italie)
16
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
* Fournisseur Charge utile
SS/L = Space Systems Loral
SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd
© Space Information Center/Belgium – juin 2008
0.3. Tableau des commandes à venir concernant
les satellites civils de télécommunications et de télévision
SATELLITE (Opérateur/pays)
ABS-2 (Asia Broadcast Satellite/Hong
Kong)
AFRICASAT-1A et -2 (Measat
Satellite Systems/Malaisie)
ALCOMSAT-1 (ASAL/Algérie)
Position (fréquences)
Situation actuelle (lancement/particularités)
75°Est (bandes C et Ku)
Spécifications en cours d’élaboration pour un prochain appel
d’offres (2010/complément à ABS-1, alias LMI-1 à 75°Est).
46° Est et 5,7° Est (bande Appels d’offres en cours ? Lancements annoncés pour 2010-2011
C)
(remplacement d’Africasat-1/Measat-1 positionné à 46°Est)
A déterminer (bandes C et Etude d’un petit satellite géostationnaire pour couvrir l’ensemble du
Ku)
Maghreb (2012/transfert de technologie)
AMOS-4 (Spacecom/Israel)
Entre 64° et 76° Est
Israel Aerospace Industries comme maître d’œuvre ; négociations
(bandes Ku et Ka)
pour la charge utile (2012/capacité réservée pour les
communications gouvernementales)
AMOS-5 (Spacecom + ?/Israel + ? )
A déterminer (bandes Ku
Partenariat international envisagé pour la mise en œuvre de ce
et Ka)
nouveau satellite (2011 ?)
ARABSAT-5C (Arabsat)
20°Est (bande C)
Evaluation des offres (2011/prolongement des missions Badr-5 et
Badr-6 avec un satellite assurant la couverture de l’Afrique)
ARSAT-1/-2/-3 (Arsat/Argentine)
72° ou 81° Ouest (bandes Appel d’offres pour la charge utile, la plate-forme étant développée
C et Ku ?)
par Invap SA (2011/1er de trois satellites ?)
HELLAS-SAT-3 (Hellas Sat
39°Est (bandes Ku et Ka ?) Evaluation des propositions faites par les deux constructeurs
Consortium/Grèce)
européens (2010/choix entre satellite petit (24 répéteurs) et gros (60
répéteurs)
HISPASAT SMALL GEO (ESA +
30°Ouest (bande Ku)
Proposition de charge utile développée par Thales Alenia Space, à
Hispasat/Espagne)
confirmer au cours de l’année (2010/préparation d’Hispasat-1E)
HISPASAT-1E (Hispasat/Espagne) ? 30°Ouest (bande Ku et
Space Systems/Loral retenu comme maître d’oeuvre
Ka ?)
(2012 ?/traitement à bord des signaux ?)
IRIDIUM NEXT
Constellation LEO (bande Travaux en cours sur la définition de la charge utile pour des mini(Iridium/USA)
L)
satellites interconnectés pour les communications personnelles
(2013-2014/remplacement de la constellation actuelle de 66
satellites)
KA-SAT/HOTBIRD
13°Est (bande Ka)
EADS Astrium choisi comme fournisseur et coopération avec Viasat
(Eutelsat/Europe)
aux USA – lancement à commander (2010/développement du haut
débit Internet par satellite, principalement pour le système Tooway
avec Viasat)
KOREASAT-6
116°Est (bande Ku)
Thales Alenia Space retenu comme maître d’œuvre – lancement à
(Korea Telecom/Corée du Sud)
commander (fin 2010)
NEWSAT-1
Slot de SES New Skies ?
Satellite commandé à Space Systems Loral. Lancement réservé
(Newsat/Australie)
(bande Ka)
auprès d’Arianespace, mais à confirmer avec le soutien financier du
gouvernement australien ? (2010/négociations en cours)
NILESAT-201
7°Ouest (bande BSS Ku + Thales Alenia Space choisi comme maître d’œuvre. Lancement à
(Egyptian Satellite Co. Nilesat/Egypte) Ka ?)
choisir. (2010/renforcement de la capacité et remplacement du
Nilesat 101)
ONDAS (Ondas Media/Espagne +
10.2° Ouest et 29,6°Est
Travaux préparatoires de Space Systems Loral pour réaliser (grâce à
Pays-Bas) ?
(bande S)
des positions enregistrées par les Pays-Bas) une constellation de 2
satellites radio géostationnaires en bande S, identiques aux XM
Radio nord-américains (2011-2012/démarrage lié à un premier
investissement de 75 millions € en 2008)
QUETZSAT-1 (Quetzsat/Mexique)
77°Ouest (bande BSS Ku) Spécifications prêtes pour un appel d’offres (2009/développement lié
aux besoins d’Echostar)
RASCOM-QAF1R
2,85 Est (bandes C et Ku) Remplacement du Rascom-QAF1 dont la durée de vie est réduite
(RascomStar-QAF/Ile Maurice +
(2010 ?) - Lancement à choisir - Spécifications à l’étude avec
Libye)
l’objectif d’un appel d’offres en 2009
17
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
S2M-1 MOBILE TV
(S2M Media/Dubai)
SAT-GE 2 ? (Singapour + USA)
? (Bande S pour MSS)
Satellite commandé à Space Systems Loral, lanceur à sélectionner…
(2010 ?)
172°Est (bandes C et Ku) Opérateur de l’ex-AMC-23, suite au rachat du satellite par GE à SES
Americom – Projet pour un second satellite (2010 ?)
SGB (AEB + IAE/Brésil)
68°Ouest et ? (bandes C, Système multi-applications pour les télécommunications militaires,
X, Ku ?)
les observations météorologiques, la gestion du trafic aérien (trois
satellites à lancer à partir de 2010 ?)
SES NSS-10
A déterminer (bande C et
Appel d’offres imminent, après finalisation des spécifications
(SES New Skies)
Ku)
(croissance du marché global, notamment en Asie et en Amérique
latine)
SOLARIS MOBILESAT-2 ?
10°Ouest (bande S)
Solutions à l’étude pour compléter la charge Mobile bande S du
(Solaris Mobile/Irlande)
satellite W2A (2011/décision à prendre par l’entreprise commune
implantée à Dublin)
ST-2 (Singtel + Chunghwa
88°Est (bandes C et Ku)
Spécifications en préparation pour un prochain d’appel d’offres
Telecom/Singapour + Taïwan)
(2010/remplacement du ST-1)
TERRESTAR-3 ? (Terrestar
15° Est ? (bande S)
Lettre d’intention avec EADS Astrium pour un satellite couvrant
Networks/USA)
l’Europe en bande S (2011/création d’une filiale en Europe, en vue
de l’obtention d’une licence européenne)
THURAYA-4/Thuraya/Emirats
Sur l’Atlantique ? (bandes Appel d’offres à finaliser, après le lancement de Thuraya-3 au début
Arabes Unis
L et S)
de 2008 (2010)
TURKSAT-3B ou ? (Türksat/Turquie) 31°Ouest (bandes C et
A la recherche d’un partenariat international pour le développement
Ku ?)
du satellite qui sera intégré en Turquie (2011 ?/services Internet dans
les zones rurales)
VIASAT-1 (Viasat/USA)
77° Ouest (bande Ka)
Contrat avec Space Systems Loral – à la recherche d’un lancement
(2010/en partenariat avec Eutelsat)
WILDBLUE-3 (Wildblue/USA)
A déterminer (bande Ka)
Commande prochaine d’une copie de Wilblue-1 ? (2010/à la
recherche de solutions pour faire face à la demande de capacité)
© Space Information Center/Belgium – juin 2008
1. Politique spatiale EU + ESA
1.1. Priorités de cinq agences spatiales à la veille de la Conférence ESA de
La Haye
Dans le cadre d’ILA 20098, à Berlin, le DLR (Etablissement aérospatial allemand) a
organisé plusieurs conférences sur le thème des activités spatiales. La principale, dite
ILA Space Day, eut lieu le 28 mai. Elle permit aux dirigeants de l’ESA et des
principales agences spatiales nationales en Europe d’exprimer leurs vues sur les
priorités et perspectives du spatial en Europe. Il fut notamment question du rôle des
Européens dans la technologie des vols habités, maintenant qu’ils ont démontré leurs
compétences à bord de l’International Space Station, avec le module-laboratoire
Columbus et le ravitailleur automatique ATV (Automated Transfer Vehicle).
• J. J. Dordain, Directeur général de l’ESA : consolider la position de leader pour
la science et l’exploration spatiales ; tirer parti des retombées des
investissements réalisés notamment pour l’ISS ; soutenir des services avec
GMES et Galileo dans le cadre de l’Union ; ouvrir de nouvelles voies, comme
le transport d’équipages, la sécurité et la défense ; accroître les performances de
la technologie européenne ; encourager la coopération internationale.
• Y. d’Escatha, Président du CNES (France), se référant aux priorités de la
présidence française de l’Union (du 1er juillet au 31 décembre), qui sont d’une
18
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
•
•
•
•
grande importance politique: l’espace et le climat ; l’espace et la sécurité ;
l’espace et l’exploration ; l’espace et l’économie.
G. Bignami, Directeur général de l’ASI (Italie) : l’autonomie européenne pour
l’accès à l’espace, y compris pour les vols habités ; l’importance de la
coopération avec les Etats-Unis dans l’exploration.
David Williams, Directeur général du BNSC (Royaume-Uni) : l’intérêt
grandissant pour le lanceur Ariane 5 ; le rapprochement entre science et
exploration.
Johann-Dietrich Wörner, Président-Directeur général du DLR (Allemagne) :
l’exploitation du potentiel de l’ISS durant la prochaine décennie ; le
développement de la robotique pour l’exploration ; aucune différence entre la
Lune (*) et Mars.
Mauricio Lucena, Directeur Général du CDTI (Espagne) : le spatial comme
outil de recherche et de développement ; l’accroissement de la participation
espagnole à l’ESA « afin de devenir le partenaire influent qu’il doit être » ;
choix de projets où l’Espagne est leader.
(*) L’Allemagne a en projet la mission LEO (Lunar Exploration Orbiter) pour un
lancement en 2012-2013. Pour la phase B en cours, Astrium (Brême) est le maître
d’œuvre avec OHB System comme co-contractant. Mais le DLR ayant pour son
budget annuel obtenu 30 millions € au lieu des 50 millions prévus, la mission LEO
devrait être retardée ou pourrait être proposée à la coopération européenne dans le
cadre de l’ESA.
1.2. L’ESA a son 18ème Etat membre : la République Tchèque
La famille de l’ESA s’agrandit, de manière à coller davantage à la dimension de
l’Union européenne. Au Conseil de l’ESA, il y aura un 18ème siège occupé par la
délégation de la République Tchèque. C’est le premier Etat du bloc communiste - il
était un membre très actif de l’organisme Intercosmos et il fut le premier pays au
monde à faire voler un cosmonaute à bord de la station spatiale Saliout-6 – à devenir
Etat membre de l’ESA. En mars 1978, le vaisseau Soyouz-28 a emmené Vladimir
Remek, colonel de la Force aérienne tchèque, pour une semaine à bord de Saliout-6.
Eurodéputé, il a une résidence à Bruxelles.
Note : Aux prochains Etats qui demanderont d’adhérer - la Hongrie, la Roumanie, la
Pologne, l’Estonie sont déjà membres coopérants -, une cotisation sera demandée : il
s’agira d’une participation aux frais d’infrastructure de l’ESA, qui permettra d’avoir
accès aux installations de l’Agence.
1.3. L’Inde très ambitieuse dans l’espace (11ème Plan Spatial),
mais aux prises avec la technologie cryogénique pour les prochains GSLV
L’ISRO (Indian Space Research Organisation), bien placée aux côtés du Ministère
indien de la Défense, du DRDO (Defence Research & Development Organisation) et
19
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
de ses grands industriels (Bharat, Hindustan Aeronautics, Tata Power, Larsen &
Toubro), faisait plutôt pâle figure au Salon de Berlin ILA 2008. Ses maquettes et
posters ne mettaient pas assez en évidence – pour le public européen – ses ambitions
technologiques dans l’accès à l’espace et la maîtrise des satellites de
télécommunications et de télédétection.
Pourtant, les lanceurs indiens cherchent à se positionner sur le marché des services de
transport spatial, avec des prix compétitifs. Le modèle simplifié du PSLV a servi à
deux lancements commerciaux en 2007 et au début de l’année. Il a pris la place libérée
par le lanceur russo-ukrainien Dnepr pour mettre en orbite des micro-satellites et des
nano-satellites type Cubesat. L’ISRO envisage les lancements de deux autres PSLV
durant cette année : avec la sonde lunaire Chandrayaan (cet été) et avec le satellite
d’observation Oceansat-2 (PSLV-C11 durant l’automne). Sur ce vol, il est prévu
d’emporter plusieurs Cubesat, dont le BEEsat-1 (Berlin Experimental and Educational
Satellite) de 1 kg. Réalisé par les étudiants de TU Berlin, ce nano-satellite, avec
caméra et ordinateur de bord, sera stabilisé trois axes par des roues à inertie de la taille
d’un euro.
Quant au lanceur GLSV-MkII, dont l’étage cryotechnique sera équipé du propulseur
indien CUS-12.5, son vol de démonstration D3 servira à placer Gsat-4 (équipé, entre
autres, du télescope israélien Tauvex dans l’ultraviolet et d’un relais de signaux GPSGlonass) en orbite de transfert géostationnaire. Il est reporté jusque fin de l’année
voire à 2009. Les essais au banc ont démontré que le propulseur de 69.5 kN tenait ses
promesses en matière de performances (durée, poussée, impulsion spécifique). Mais
l’ISRO et l’industrie indienne doivent s’assurer de la parfaite fiabilité d’éléments
critiques, comme les vannes hydrogène et oxygène liquides. Leur bon fonctionnement
est essentiel pour le lanceur lourd GSLV-MkIII en cours de développement.
Le calendrier ambitieux de l’Inde dans l’espace
Le rapport annuel du Département indien de l’Espace est un document très utile qui
fait le point sur les réalisations et les orientations du programme spatial de l’Inde.
Celui qui vient de paraître couvre la période 2007-2008 ; on peut le télécharger sur le
site de l’ISRO. Il met l’accent sur l’autonomie indienne pour ses satellites de
télécommunications, de télévision, de météorologie et de télédétection et pour les
systèmes de lancements, ainsi que sur la coopération internationale pour les missions
scientifiques avec des satellites et sondes « made in India ». On peut se rendre compte
de l’intense activité de l’ISRO (Indian Space Research Organisation), mais le rapport
ne fait aucune allusion au projet national de vaisseau spatial habité.
Dans les six années à venir – de 2008 à 2013 -, c’est-à-dire la période couverte par son
11ème Plan quinquennal, l’ISRO prévoit pour ses besoins propres - sans compter les
vols commerciaux d’Antrix - d’effectuer 35 lancements depuis le Centre spatial Satish
Dhawan sur l’île de Sriharikota : avec 17 lanceurs PSLV, 13 GSLV MkII (avec
propulseur cryogénique indien), 5 lanceurs lourds GSLV MkIII. Le premier tir du
GSLV MkIII - 10 t en orbite basse, 4 t en GTO - est annoncé pour 2010. Les deux
suivants, en 2011 et en 2012, serviront notamment à expérimenter des démonstrateurs
20
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
technologiques de systèmes réutilisables. Par ailleurs, le projet de développement d’un
vaisseau spatial pour deux « gaganautes » - qui pourra voler de 2 jours à 1 semaine à
400 km d’altitude - doit encore recevoir le feu vert du gouvernement indien durant cet
été. Le rapport annuel fait état d’un programme sur huit ans. Le 11ème Plan de l’Inde
dans l’espace prévoit d’affecter 50 milliards de roupies ou 825 millions d’euros à la
préparation des technologies du vol habité qui devrait avoir lieu durant le 12ème Plan,
entre 2013 et 2018.
Ce calendrier très chargé, fort ambitieux, a de la suite dans les idées et donne la
priorité aux missions d’applications pour lesquelles les Indiens veulent être
autonomes. Il envisage de mettre sur orbite plus de quarante satellites :
- 12 satellites de télédétection optique et radar (Risat et DMSAR), dont certains* sont
réalisés en coopération avec le CNES : Cartosat-2A et Twsat/IMS (déjà lancés),
Oceansat-2 et Cartosat-2B (2008-2009), Resourcesat-2, Risat-1/Radar Imaging
Satellite et Megha-Tropiques* (2009-2010), TES-Hyperspectral et Altika-Argos*
(2010-2011), Resourcesat-3, DMSAR-1/Disaster Management – Synthetic Aperture
Radar ou Risat-2 et Cartosat-3 (2011-2012), Risat-3 et Oceansat-3 (2012-2013).
L’objectif de l’Inde est d’avoir le leadership mondial pour les observations de la Terre
depuis l’espace.
A noter que les images des satellites IRS, Cartosat, Resourcesat sont reçues, traitées et
commercialisées en Europe par la société allemande Euromap, créée par GAF en 1996.
Elle utilise trois antennes bande X de la station de Neustrelitz, exploitée en partenariat
avec le DLR.
- 2 satellites géostationnaires de météorologie : Insat-3D (2009-2010), GEOHR/Imager High Resolution (2010-2011).
- 14 satellites géostationnaires de télécommunications et de télévision : Gsat-4 et Gsat5 (2008-2009), Gsat-6, Gsat-8 et Gsat-9 (2009-2010), ACTS-1/Advanced
Communication Technology Satellite), Gsat-7 et Gsat-10 (2010-2011), Gsat-11, Gsat12 et Gsat-13 (2011-2012), ACTS-2, Gsat-14 et Gsat-15 (2012-2013).
- 9 satellites de navigation : Glonass N1 (2008-2009), IRNSS-1, IRNSS-2 et GlonassN2 (2009-10), IRNSS-3 et IRNSS-4 (2010-2011), IRNSS-5 et IRNSS-6 (2011-2012),
IRNSS-7 (2012-2013).
- 2 sondes lunaires : Chandrayaan-1 (2008-2009), Chandrayaan-2 (2010-2011).
- 1 capsule récupérable pour des expériences en microgravité : SRE-2/Space Recovery
Experiment (2009-2010).
- 1 observatoire d’astrophysique : Astrosat (2009-2010).
- 5 missions d’étude de l’environnement spatial, parmi lesquelles I-TAG (Indian
Satellite for Aerosols and Gases (2010-2011), Sense-P et Sense-E/Small satellite for
Earth’s Near Space Environment (2011-2012)…
Pour réaliser ce 11ème Plan (2007-2012), qui met l’accent sur le renforcement de son
autonomie pour la recherche et la technologie spatiale, l’Inde mise sur un budget de
397,500 milliards de roupies. Soit quelque 6,5 milliards d’euros. A peine le double du
budget annuel de l’ESA ou l’équivalent du total des budgets spatiaux en Europe pour
une année. Il se répartissait de la manière suivante :
21
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
- 36 % (143,18 milliards de roupies) pour les missions opérationnelles
(communications, navigation, télédétection) avec leurs lancements PSLV et GSLV;
- 23 % (91,54 milliards de roupies) pour les missions technologiques, comprenant les
développements du GSLV MkIII et de propulseurs cryogéniques (semi-cryo et 600 kN
de poussée), les systèmes pour les vols spatiaux habités ;
- 12 % pour les efforts de recherche et de développement afin d’acquérir l’autonomie
technologique ;
- 6 % pour les sciences de l’espace (astronomie et astrophyique, environnement
spatial, exploration de la Lune et de Mars avec des sondes et en coopération) et de
l’atmosphère (au moyen de petits satellites et en coopération) ;
- 4 % pour les systèmes au sol d’applications (télé-éducation, télé-médecine,
surveillance des zones à risques, prévention et alerte…) ;
- 18 % pour la mise en œuvre administrative des programmes et la maintenance des
infrastructures.
Le 11ème Plan spatial indien, tel qu’il fut proposé au gouvernement de Delhi à la fin de
2006, demandait une hausse assez substantielle du budget annuel : de 65 milliards de
roupies en 2008-2009 (1 milliard d’euros ou 1/3 du budget 2008 de l’ESA) à 100.750
millions de roupies en 2011-2012 (1.6 milliard d’euros). Mais le budget déposé fin
février au Parlement pour le Département de l’Espace se situe aux environs de 40.740
millions de roupies (673 millions d’euros, ce qui représente un peu plus du 1/5 du
budget ESA pour 2008). Certes, le programme indien de vaisseau habité doit faire
l’objet d’un financement spécial qui doit encore être approuvé. Le rapport
gouvernemental sur sa faisabilité sera rendu public en septembre, comme nous l’a
précisé à ILA 2008 le responsable de la communication de l’ISRO.
2. Accès à l'espace/Arianespace
2.1. 25ème succès d’affilée pour le lanceur Ariane 5 : 177 tonnes satellisés !
Arianespace a fêté le 12 juin dernier une suite de 25 lancements réussis d’affilée
depuis avril 2003. En tout, ce sont :
- 45 satellites en charges utiles principales plus 9 charges auxiliaires en piggyback ;
- plus de 177,1 tonnes mis en orbite, le plus souvent en GTO (orbite de transfert
géostationnaire).
La plus lourde charge utile fut l’ATV « Jules Verne » de 19 tonnes qui est allé
s’arrimer à la station spatiale internationale.
Ariane 5-ECA qui se porte bien est devenu le lanceur de référence pour les satellites
de grande taille et de masse importante. Comme le montre cette liste de contrats signés
par Arianespace en 2007 pour des lancements en GTO :
Classe des satellites
Masse inférieure à 3 tonnes
Masse comprise entre 3 et 4 tonnes
22
Nombre de satellites
7
4
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Masse comprise entre 4 et 5 tonnes
Masse supérieure à 5 tonnes (*)
TOTAL
3
15
29
(*) jusqu’à près de 7 tonnes pour un seul satellite !
Source : Rapport annuel 2008 d’Arianespace
2.2. En 2009, trois aires de lancements au Port spatial de l’Europe
Arianespace, première société commerciale de transport spatial (qui compte parmi ses
actionnaires la SABCA, Thales Alenia Space ETCA et Techspace Aero), est le client
exclusif du port spatial de l’Europe en Guyane française. L’infrastructure du
« spatioport « européen a été aménagée et gérée par le CNES (Centre National
d’Etudes Spatiales) et l’ESA (Agence Spatiale Européenne). Le Président français
Sarkozy voudrait en faire une installation dépendant de la Commission européenne.
Depuis mai 1984 (lancement V9 d’Ariane), Arianespace exploite les lanceurs de la
famille Ariane - aujourd’hui la génération Ariane 5 – qui sont fabriqués par l’industrie
européenne. Dès 2009, l’opérateur européen aura accès à l’espace avec deux autres
lanceurs :
- Vega (petit frère d’Ariane 5), produit en Europe et destiné aux petits satellites
en orbite basse
- Soyouz (Semyorka, la doyenne des fusées russes pour les missions spatiales),
produit en Russie pour les satellites de taille moyenne
NOM
ARIANE 5-ECA
Type de propulsion
Ensemble de lancements
Nombre d’étages
Masse au décollage
Masse mise en orbite
Hydrogène/oxygène + solide
ELA-3 (Kourou)
2 + 2 boosters
781 tonnes
Jusqu’à 9 tonnes en GTO
Jusqu’à 20 tonnes en LEO
SOYOUZ
Lancements Guyane (échecs)
39 (3)
Kérozène/oxygène
ELS (Sinnamary)
3 + 4 boosters
309 tonnes
Jusqu’à 3,2 tonnes en GTO
Jusqu’à 10 tonnes en LEO
Jusqu’à 4,9 tonnes en SSO
0 [Automne 2009]
VEGA
Solide + liquide
SLV (Kourou)
4
135 tonnes
Jusqu’à 1,5 t en SSO
0 [Fin 2009]
(à la date du 1er juillet 2008)
GTO = orbite de transfert géostationnaire (entre 200 et 36.000 km)
LEO = orbite basse (300 à 400 km)
SSO = orbite quasi polaire (500 à 1.000 km)
ELA = Ensemble de Lancement Ariane
ELS = Ensemble de Lancement Soyouz
SLV = Site de Lancement Vega (ex-ELA-1)
2.1. Famille chinoise Longue Marche 5 pour rivaliser
dès 2015 avec le lanceur Ariane 5, le plus performant du marché
C’est en 2013 que devrait avoir du nouveau centre spatial de Wenchang (au sud de
l’Ile de Hainan) le premier lancement de Longue Marche 5 (*). C’est ce qu’annonce le
trimestriel Aerospace China qui publie de nouveaux dessins des versions de 5 m de
diamètre, ainsi qu’un tableau de leurs performances.
23
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Certes, on n’est loin du planning que la CASC (China Aerospace Science and
Technology Corporation) a annoncé en 2002 : il était question de mettre en service le
lanceur de nouvelle génération à la fin de cette décennie. Son développement a pris
cinq ans de retard, tant pour la maîtrise des technologies nouvelles de propulsion qu’à
la suite de changements dans les priorités budgétaires du programme spatial. Les
grandes particularités de la famille Longue Marche 5, qui doit remplacer la panoplie
des versions Longue Marche 2, 3 et 4, est son architecture modulaire avec de
propulseurs qui utilisent des ergols écologiques (qui ne sont plus toxiques), à savoir le
kérozène ou l’hydrogène liquide ainsi que l’oxygène liquide. Les étages se présentent
sous la formule de modules standardisés qui peuvent être assemblés selon les
performances désirées.
Trois types de moteurs-fusées ont été conçus et leurs essais de mise au point se
poursuit « sans à coups » d’après Aerospace China, revue officielle en anglais de la
CASC :
- le YF-100 (kérozène/oxygène liquide), qui développe une poussée de 1200 kN (au
niveau de la mer) pendant 2 minutes et demie, équipe le propulseur d’appoint soit en
mode seul, soit par paire.
- le YF-77 (hydrogène/oxygène liquides), de 500 kN de poussée (au niveau de la mer)
et de 673 kN (dans le vide), se trouve à deux exemplaires sur l’étage central
cryotechnique, qui va fonctionner quelque 500 secondes jusqu’à ce que l’étage
supérieur, également cryotechnique, prenne la relève.
- le YF-75D (hydrogène/oxygène liquides), orientable et réallumable (au moins deux
fois), a une poussée de 78,5 kN dans le vide (durée de fonctionnement : 470 secondes).
Il s’agit de la version améliorée du propulseur qui équipe le 3ème étage des Longue
Marche 3 aujourd’hui en service.
En assemblant les modules propulsifs en un subtil mécano, la CALT (China Academy
of Launch Vehicle Technology) disposera de lanceurs ayant 5 m de diamètre pour
mettre 10 à 25 tonnes en orbite basse (LEO), 6 à 14 tonnes en orbite de transfert
géostationnaire (GTO). La version de base emploie les trois moteurs ci-dessus : l’étage
central avec deux YF-77 cryogéniques, deux propulseurs d’appoint - qui, dans
l’avenir, seraient récupérés pour une réutilisation - avec deux YF-100 et deux autres
avec un seul YF-100, et l’étage supérieur cryotechnique équipé du YF-75D. Cette
configuration dite « D » servira au vol de démonstration en 2013 : elle sera capable de
placer jusqu’à 10 tonnes en GTO. La configuration « E » décollant avec deux YF-77 et
huit YF-100 pourra lancer 14 tonnes ; elle sera plus performante que l’actuelle Ariane
5-ECA. Quant à la configuration « B » - la « E » sans l’étage supérieur - pourra
satelliser 25 tonnes en LEO. Avec sa famille Longue Marche 5, la Chine s’inscrit bel
et bien dans la course des poids lourds pour l’espace.
Le chantier pour la construction du centre spatial de Wenchang, dont l’ensemble de
lancements s’apparente à ELA-3/Ariane 5 du port spatial de l’Europe est prévu pour
commencer en novembre prochain.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
(*) Au même moment, la Russie, avec l’entreprise Khrounitchev, doit mettre en
service depuis le cosmodrome de Plesetsk la famille de lanceurs modulaires Angara
qui utilisent des propergols écologiquement propres.
2.3. Deux nouveaux lanceurs Soyouz à l’étude à Samara
Avec quelque 1733 tirs qui sont à son actif, le lanceur russe Soyouz est à ce jour le
système le plus utilisé au monde. Le doyen des lanceurs de satellites - sa conception
remonte au milieu des années 50 - est également le plus fiable ! Il est le seul en Russie
à envoyer des vaisseaux habités autour de la Terre. Le Samara Space Centre, qui
produit les lanceurs Soyouz, était présent au Salon aéronautique international ILA2008 de Berlin : il y a dévoilé, sous forme de maquettes, les études conceptuelles de 2
nouveaux lanceurs Soyouz, les versions Soyouz 2-3 et Soyouz 1, sans donner des
détails sur le calendrier d’un possible développement.
Soyouz-1 : il s’agit d’un modèle sans les quatre propulseurs d’appoint (qui ont fait la
physionomie du missile intercontinental Semyorka des années 50), avec un premier
étage propulsé par le moteur NK33-1 qui fut développé dans le cadre de la fusée
géante N-1 destinée au programme lunaire soviétique. (44 m, 2 étages, 136 tonnes au
décollage, 3 m pour le diamètre de la coiffe)
Soyouz-2-3 : c’est le modèle précédent équipé des quatre propulseurs d’appoint, tels
qu’on les connaît sur la famille actuelle des lanceurs Soyouz (47 m, 3 étages, 335,5 à
340 tonnes au décollage, 4,11 m pour le diamètre de la coiffe)
Le Soyouz-ST est le lanceur qui sera employé depuis le Centre Spatial Guyanais dès
l’automne 2009 (46 m, 3 étages, 309 tonnes au décollage, jusqu’à 4,11 m pour le
diamètre de la coiffe). Deux versions sont proposées : Soyouz-ST-A et Soyouz ST-B
(avec l’étage Fregat).
Performances comparées des lanceur Soyouz-1,/-2-3/ST-B
Site de lancement
LEO (orbite basse)
SSO (héliosynchrone)
GTO (transfert GEO)
Baïkonour
2,25 t/10 t/8,2 t
/6,2 t/6,3 t
- /2,48 t/ Plesetsk
2,4 t/9,7 t/7,85 t
/6,7 t/6,9 t
- /2,1 t/ Centre Spatial Guyanais
- / 10,7 t/ - / - /4,9 t
- /3,9 t/3,24 t
3. Télédétection/GMES
3.1. L’Europe et l’Inde (voir plus haut)
en tête pour les satellites d’observation
Sait-on qu’en matière de télédétection spatiale, les pays d’Europe ont pris la tête du
peloton mondial ? Juste devant l’Inde qui fait des satellites d’observation un axe
prioritaire de son programme spatial. Non seulement l’ESA (Agence Spatiale
Européenne), Eumetsat, le CNES (Centre National d’Etudes Spatiale), le DLR
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
(Deutsches Zentrum für Luft-und Raumfahrt), l’ASI (Agenzia Spaziale Italiana), le
CDTI (Centro para el Desarrolo Technologico Industrial) et l’INTA (Instituto
Nacional de Tecnica Aeroespacial) espagnols, le SPF (Service Public Fédéral) de
Politique Scientifique belge se lancent dans des missions de satellites de télédétection.
Des partenariats publics-privés ont pris forme pour mettre en œuvre des systèmes
spatiaux d’observation : SPOT Image, DMCII, Infoterra, e-Geos, Rapideye
commercialisent leurs données. La tendance en Europe est à l’emploi de mini-, voire
de micro-satellites, basés sur des plates-formes récurrentes, agiles et compactes.
• Dans les prochaines années, il ne se passera pas deux mois - en moyenne - sans
qu’un satellite d’observation de la Terre soit lancé par un acteur européen,
institutionnel ou commercial. Ce sont près de 40 satellites – de type mini et
micro – que l’on prévoit pendant les 72 mois à venir.
• Dr Völker Liebig, qui dirige à l’ESA les missions d’observation de la Terre
ainsi que le centre ESRIN près de Rome, fait volontiers remarquer que l’Europe
a entrepris et gère le programme « The Living Planet » (La Planète Vivante) qui
est le plus important dans le monde en matière de télédétection spatiale. Il
comprend les satellites Earth Explorer (six en développement) pour des
recherches spécifiques ainsi que les observatoires opérationnels Sentinel (trois
commandés) pour l’initiative GMES (sans doute baptisée Copernicus) de la
Commission Européenne.
• L’ESA, avec les chercheurs et industriels européens, a conçu, réalisé, lancé et
exploite Envisat, qui est, à ce jour, le plus ambitieux observatoire en orbite pour
la surveillance de l’environnement sur notre planète. A quelque 800 km
d’altitude depuis mars 2002, ce satellite de plus de 8 tonnes et équipé d’une
dizaine d’instruments mène l’enquête sur notre environnement et le changement
global avec beaucoup d’efficacité. Envisat est assuré de fonctionner jusqu’en
2010 et on se préoccupe beaucoup de la continuité des observations et mesures.
L’ESA projette de prolonger sa durée de vie jusqu’en 2013 en réduisant la
consommation d’ergols grâce à un contrôle d’attitude réduit.
• La Commission Européenne a tenu à concrétiser sa contribution au plan
GEOSS (Global Earth Observation System of Systems), décidé en février
2005 : elle a inscrit GMES (Global Monitoring for Environment & Security) à
son 7ème Programme-cadre de Recherche et Développement (2007-2013).
L’ambition de GMES, ce qui en fait la complexité, est de combiner les
observations et mesures effectuées in situ et depuis l’espace. Et le défi est de les
faire passer du stade scientifique à celui de produits et services opérationnels.
L’organisation Eumetsat, qui gère la flotte européenne des satellites
météorologiques Meteosat et Metop, démontre chaque jour sa capacité de
mettre en œuvre l’indispensable synergie entre systèmes spatiaux et moyens
terrestres : elle contribue aux prévisions du temps, à l’étude du changement
climatique, à la connaissance de l’impact des pollutions et des activités
humaines, de l’état des mers et des océans (grâce à son programme optionnel de
satellite Jason-2 d’océanographie).
26
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
L’Europe fait donc la course en tête dans le domaine de l’observation de notre planète
par satellites. Démonstration d’une belle créativité de science et de technologie : les
initiatives abondent à tous les niveaux… Le programme GMES (Copernicus), à
l’instar du système Galileo de satellites civils de navigation – constitue un produitphare de l’Union Européenne en vue de l’Objectif Lisbonne : devenir la référence
pour la société et l’économie de la connaissance dans le monde. GMES doit être le
résultat d’efforts concertés, en matière de recherche et technologie, entre les
institutions de la Commission et les organismes spécialisés des Etats membres (relevés
in situ), l’organisation Eumetsat et l’ESA (données par satellites).
Question(s) de gouvernance
La mise en œuvre de GMES est entreprise conjointement par la Commission via le
volet « Espace » du 7ème Programme-Cadre et par l’ESA pour la composante
satellitaire. Pour Günter Verheugen, vice-président de la Commission, en charge de la
Direction Générale Entreprise & Industrie, on a affaire à « un système de systèmes »
d’une grande complexité sur le plan opérationnel : l’objectif est d’intégrer les activités
et capacités européennes dans une base commune d’informations en vue d’une gestion
ciblée de l’environnement et de la sécurité, aux niveaux global, régional et local.
Quelque 85 % du budget « Espace » dans le 7ème Programme-Cadre, soit 1,2
milliards € pour 7 années, sont affectés au programme GMES (40 %) et aux
infrastructures spatiales concernées (45 %).
Dès cette année, des activités opérationnelles GMES sont lancées avec trois servicespilotes, dits accélérés : la surveillance des terres, le suivi de l’environnement marin, les
interventions d’urgence. L’ESA, de son côté, a passé commande des trois premiers
satellites d’observation Sentinel qui seront lancés en 2012-2013 afin d’assurer la
continuité des observations d’Envisat : Sentinel-1A (observations radar jusqu’à une
résolution de 5 m) à Thales Alenia Space (Italie), Sentinel-2A (imagerie multispectrale
avec 10 m de résolution) à EADS Astrium Allemagne et Sentinel-3A (sondages des
océans, mers, glaces et sols) à Thales Alenia Space (France). Le financement de
doublures, qu’on appelle Sentinel-1B, -2B et 3B, sera sur la table du Conseil ESA au
niveau ministériel qui se tiendra à La Haye (Pays-Bas) les 25 et 26 novembre.
Ce sont 2,2 milliards € qui sont investis par l’ESA dans le programme GMES. Celui-ci
est financé aux 2/3 par l’ESA et 1/3 par la Commission). Déjà, en décembre 2005, 1,2
milliard € ont été décidés pour les missions Sentinel par les Etats membres de l’ESA
lors du Conseil ministériel de Berlin. Un milliard € supplémentaires sont nécessaires
pour la commande de trois Sentinels en double et pour le démarrage – avec Eumetsat du programme Meteosat de 3ème génération (MTG, dont le premier satellite sera lancé
dans dix ans). Reste à mettre sur pied une infrastructure coordonnée qui permet le
traitement combiné des images et mesures en vue de services et produits opérationnels,
qui soient disponibles « sur étagère ». D’ores et déjà, la machine GMES se révèle
malaisée à piloter : elle implique des disciplines multiples avec leurs centres et
laboratoires de recherche, une majorité diversifiée de petites et moyennes entreprises
(près de 90 % des acteurs) qui se sont spécialisées dans des créneaux d’applications.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
On se rend compte de la difficulté d’organiser rapidement un système dont
l’architecture est compliquée et qui réponde avec efficacité aux problèmes globaux
d’environnement et de sécurité. Heinz Zourek, Directeur général Entreprise à la
Commission européenne, compte sur la présidence française de la seconde moitié de
l’année pour donner une forte impulsion au programme GMES. « L’objectif de la
Commission est d’établir la structure de gouvernance avec des perspectives à long
terme d’utilisation et de financement, de garantir la continuité du système avec une
réglementation des données et un soutien à leurs utilisateurs […] via un « business
act » qui donne des chances aux petites entreprises. » Il insiste sur trois défis à
relever : l’adoption d’un modèle économique qui donne une plus value aux
applications, la liberté d’accès aux données, la visibilité politique des observations
quant au changement dans l’atmosphère…
Lancements (2008-2013) des satellites européens d’observation et d’étude de
l’environnement terrestre: météorologie, cartographie, océanographie, gravimétrie,
recherche scientifique, défense et sécurité…
NOM (pays)
*SAR-LUPE-4 (Allemagne)
JASON-2 (Europe)
Lancement (lanceur)
Mars 2008 (Cosmos 3M)
Juin 2008 (Delta 2)
Type de satellite [précision/résolution maximale]
Satellite-espion radar [moins d’1 m]
Altimétrie radar/océanographie [2 à 3 cm au niveau de la
mer]
*SAR-LUPE-5 (Allemagne)
***COSMO-3 (Italie)
DEIMOS-DMC (Espagne)
UK DMC-2 (Royaume-Uni)
RAPIDEYE (Allemagne)
** GOCE (Europe)
*HELIOS-2B (France)
**SMOS (Europe)
**AEOLUS-ADM (Europe)
Juillet 2008 (Cosmos 3M)
Eté 2008 (Delta 2)
Eté 2008 ? (Dnepr)
Eté 2008 ? (Dnepr)
Eté 2008 ? (Dnepr)
Septembre 2008 (Rockot)
Début 2009 (Ariane 5)
Printemps 2009 (Rockot)
Fin 2009 (Vega)
Fin 2009 (PSLV ?)
FLYING LAPTOP (Allemagne)
TANDEM-X (Allemagne)
Fin 2009 (Dnepr)
*** COSMO-4 (Italie)
Fin 2009 (Soyouz ?)
**MEGHA-TROPIQUES (France + Inde) Fin 2009 (PSLV)
*** PLEIADES HR-1 (France)
Début 2010 (Soyouz)
* ALTIKA (France + Inde)
2010 (PSLV)
*** PLEIADES HR-2 (France)
2011 (Soyouz)
*VENµS (France + Israel)
2011 (Vega ?)
** ENMAP (Allemagne)
2011 (Vega ?)
** MIOSAT (Italie)
2010 (Vega)
** PRISMA (Italie)
2011 (Vega)
MSG-3 (Europe)
2011 (Ariane 5/Soyouz ?)
METOP-B (Europe)
2011 (Soyouz)
SENTINEL-1A (Europe)
2012 (Soyouz)
PROBA VEGETATION (Belgique)
2012 (Vega ?)
SENTINEL-2A (Europe)
2013 (Vega)
SENTINEL-3A (Europe)
2013 (Vega)
MSG-4 (Europe)
2013 (Ariane 5/Soyouz ?)
***INGENIO/SEOSAT (Espagne)
2013 (Vega ?)
*PAZ/SEOSAR (Espagne)
2013 (Vega/Soyouz ?)
SENTINEL-5 PRECURSOR
2013 (Vega ?)
Satellite-espion radar [moins d’1 m]
Observations radar [5 m et moins]
Micro-satellite optique [22 m]
Micro-satellite optique [22 m]
Constellation de 5 mini-satellites [6,5 m]
Earth Explorer – gravimétrie [haute sensibilité]
Satellite-espion optique [quelque 10 cm ?]
Earth Explorer - interféromètrie micro-ondes [35 km]
Earth Explorer – mesures Doppler Lidar [50 km ?]
Mini-satellite étudiant [25 m, 50 m]
Haute résolution et interférométrie radar [1 m]
Observations radar [5 m et moins]
Radiomètre micro-ondes et large bande [10 km]
Haute résolution optique [0,7 m]
Altimètre et radiomètre océanographique [0.3 m hauteur]
Haute résolution optique [0,7 m]
Mini-satellite d’imagerie superspectrale [5 m]
Imageur hyperspectral [30 m]
Micro-satellite optique [10 m ?]
Imageur hyperspectral [20-30 m]
Météorologie géostationnaire [1 km]
Météorologie polaire [0.1 km]
Imagerie radar [5 m, 20 m]
Micro-satellite optique [0.1 km, 0.2 km]
Moyenne résolution multispectral [10 à 20 m]
Imageur et radiomètre Océans & Végétation[0.3 km]
Météorologie géostationnaire [1 km]
Haute résolution optique [2 m ?]
Satellite-espion radar [moins d’1 m ?]
Spectromètre chimie atmosphérique [10 km]
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
(Europe)
**PROBA-ALTIUS (Belgique)
**EARTHCARE (Europe + Japon)
JASON-3 (Europe)
2013 (Vega)
2013 (Vega ?)
2013 (Vega ?)
Spectromètre chimie atmosphérique [?]
Earth Explorer – Lidar, imageur, radiomètre (0.5 km)
Altimétrie radar/océanographie [2 à 3 cm au niveau de la mer]
* mission militaire
** objectif expérimental/scientifique
*** caractère dual (militaire & civil)
© Space Information Center/Belgium & Espace Magazine – Juin 2008
Une liste en anglais des satellites gouvernementaux pour l’observation de la Terre avec leurs
caractéristiques et instruments, est tenue à jour par le CEOS (Committee on Earth Observation
Satellites). Elle peut être téléchargée sur le site : http://www.eohandbook.com/
3.2. Eumetsat, le 3ème acteur public de l’Europe spatiale
avec des satellites de météorologique et océanographie
Le 19 juin, une fusée Delta 2 a lancé le satellite d’océanographie Jason-2, qui est son
premier programme optionnel, Eumetsat s’affirme comme le 3ème acteur public de
l’Europe spatiale, notamment dans plusieurs services de GMES (Global Monitoring
for Environment & Security). Aux côtés de la Commission qui définit les besoins de
ses politiques, de l’ESA qui développe l’infrastructure spatiale. L’organisation
intergouvernementale, dont 30 Etats sont membres (21 à part entière, 9 comme
coopérants), assure la gestion du système opérationnel de satellites météorologiques
européens sur les orbites géostationnaire (Meteosat) et polaire (Metop). Avec Jason-2,
version améliorée de Jason-1 développé le CNES et la NASA, Eumetsat et la NOAA
américaine vont fournir des données sur la dynamique des océans, en plus de la
dynamique de l’atmosphère.
Paul Counet, chef de la stratégie et des relations internationales chez Eumetsat, a
présenté à Bruxelles la stratégie en cours de l’organisation. Elle prépare avec l’ESA un
accord pour devenir l’opérateur des satellites Sentinel-3 pour l’observation (moyenne
résolution) de l’environnement marin et terrestre. La réalisation du Sentinel-3A qui
doit être lancé par Vega en 2013 vient d’être confiée à Thales Alenia Space (Cannes).
La coopération ESA-Eumetsat, également pour les Sentinel-4 (Meteosat Troisième
Génération) et Sentinel-5 du suivi de la chimie de l’atmosphère, sera à l’ordre du jour
du Conseil ministériel de l’ESA à La Haye les 25 et 26 novembre.
Eumetsat souhaite que le problème de financement du successeur de Jason-3 - il
manque 47 millions € - soit résolu avant la fin de l’année, de manière à garantir la
continuité opérationnelle, après 2012, du service transatlantique d’océanographie
spatiale. Elle s’intéresse aux développements technologiques de plusieurs satellites
Earth Explorer de l’ESA. Elle mise sur un partenariat avec l’Inde (pour la mission
Altika/SARAL, en 2010, de l’ISRO et du CNES) et avec la Chine (pour la
constellation des satellites HY-2 du NSOAS/National Satellite Ocean Application
Service). François Parisot, Chef du Projet Jason-2, de préciser : « Aux côtés des Jason
américano-européens, nous avons besoin de plusieurs types d’altimètres pour
sonder et comprendre l’environnement terrestre de façon précise et permanente. »
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
3.3. Astrium, leader européen dans l’observation de la Terre
Dans l’exploitation - tant commerciale que militaire - de l'imagerie satellitaire à haute
résolution, tant optique que radar, Astrium (Groupe EADS) est en train de s’affirmer
comme le leader européen. Il a investi dans des sociétés pour la commercialisation des
observations par satellites : SPOT Image (mode optique), Infoterra (mode radar).
EADS a déjà le contrôle de la société Infoterra qui exploite le satellite radar TerraSAR-X.
Elle est sur le point de prendre le contrôle de SPOT Image qui commercialise les
images des satellites SPOT-3, SPOT-4 et SPOT-5, ainsi que Formosat-2 de Taïwan et
Kompsat-2 de Corée du Sud, deux satellites développés avec l’aide d’Astrium. Le
CNES projette de céder ses parts (il est actionnaire majoritaire avec 41 %) au Groupe
EADS qui détient déjà 40 %. Les autres actionnaires de SPOT Image sont Telespazio
(7,7 %), Swedish Space Corp (6,7 %), l’IGN (2,7 %), l’Etat belge (0,6 %, via le
Service public fédéral Programmation Scientifique), banques et autres (1,3 %).
Par ailleurs, Astrium s’est vu confier par l’Espagne le développement de deux
satellites d’observation qui doivent être lancés en 2012-2013:
- le satellite optique Ingenio/SEOSAT à usage dual qui s’inspire du THEOS (Thailand
Earth Observation System) réalisé pour la Thaïlande (dans l’attente de son lancement
en Russie) et qui est réalisé avec l’ESA dans le cadre du programme GMES ;
- le satellite radar Paz/SEOSAR à usage militaire qui est dérivé du TerraSAR-X et qui
résulte d’une initiative nationale de défense. C'est EADS Astrium, via EADS CASA,
qui est le maître d'oeuvre d'Ingenio et de Paz. La plate-forme agile - développée pour
THEOS (Thailande) sous le nom d'AstroSat - est utilisée pour Ingenio.
A noter qu’une version SPOT-6, alias AstroTerra, est en projet avec le même type de
plate-forme, mais son développement dépend des négociations d’EADS pour le
contrôle de SPOT Image. Le satellite Astroterra/SPOT-6 doit assurer la continuité de
SPOT-5 dont la vente des images (60 km x 60 km, 2,5 m de résolution en
panchromatique, 10 m en multispectral, 20 en infrarouge) connaît un beau succès pour
la cartographie et pour les systèmes d’information géographique (gestion des
ressources). Il sera un mini-satellite compact, très agile, capable de prendre des vues
avec la même fauchée (60 km) mais avec une résolution de 2 m panchromatique, 5 m
en multispectral).
3.4. L’« espion » SCIAMACHY à bord d’Envisat
pour traquer les polluants et pollueurs sur l’ensemble du globe
SCIAMACHY est l’abréviation de Scanning Imaging Absorption Spectrometer for
Atmosphere Chartography. Il désigne un système de détection multispectrale qui,
depuis six ans, analyse la chimie de l’atmosphère de manière permanente. Cet
instrument optique de 215 kg, dont l’investissement de 100 millions € a été réparti
entre l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, est le principal, parmi les dix qui
constituent la charge utile de l’observatoire Envisat de l’ESA, à quelque 800 km
d’altitude depuis mars 2002. En survolant la planète à cette altitude, SCIAMACHY
traque, tel un espion, les pollutions et leurs sources.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Lancé par une Ariane 5, Envisat d’une masse de plus de 8 tonnes est, à ce jour, le plus
ambitieux pour la télédétection spatiale. Il mène une enquête minutieuse et efficace sur
l’environnement terrestre, sur les phénomènes qui le caractérisent, sur la manière dont
il est en train d’évoluer. L’observatoire européen, dans les conditions de son
fonctionnement actuel, est assuré de fonctionner jusqu’à l’an 2010. La Direction ESA
de l’Observation de la Terre veut assurer la continuité de ses observations jusqu’à
l’avènement des trois premiers satellites Sentinel. Elle envisage de prolonger sa durée
de vie jusqu’en 2013 en économisant les ergols à bord avec un contrôle d’attitude
réduit.
Résultats exemplaires d’une tripartite
Le développement de SCIAMACHY a été financé par l’Allemagne (DLR/Deutsches
Zentrum für Luft- und Raumfahrt), les Pays-Bas (NIVR/Nederlands Instituut voor
Vliegtuigontwikkeling en Ruimtevaart) et la Belgique (IASB/Institut d’Aéronomie
Spatiale de Belgique). Le 19 mai, lors d’une réunion de famille à Vaals - dans la
région dite « des trois frontières » -, les représentants des trois pays ont dressé un bilan
des six années d’observations et modélisations dus à SCIAMACHY. Leur constat est
unanime et sans appel : ce spectromètre dédié à la chimie de l’atmosphère fait
d’Envisat un « satellite-espion » à l’affût des polluants et les pollueurs de l’atmosphère
sur l’ensemble du globe. Il a donné lieu à près de 500 publications scientifiques qui
ont mis en évidence ce qui change dans le système Terre-Atmosphère. On a analysé
depuis l’espace trois phénomènes de pollution atmosphérique qui doivent inquiéter et
qui interpeller la société humaine:
- la hausse continue, ces dernières années, du dioxyde d’azote (NO2) au-dessus de la
Chine, un certain contrôle de ses émissions en Europe et une légère réduction en
Amérique du Nord ;
- la stabilisation de la couche d’ozone, sans qu’on constate une résorption du trou qui
est à l’origine d’une augmentation des cancers de la peau ;
- la concentration, à cause de l’activité humaine, des gaz à effet de serre (dioxyde de
carbone/CO2 et méthane/CH4) qui sont responsables du réchauffement climatique.
Mesures à pérenniser sans tarder
Les participants de la réunion à Vaals - notamment le Professeur John Burrows qui a
conçu SCIAMACHY dans les années 80 - s’interrogent sur la suite qui sera donnée à
ce spectromètre. S’il n’est encore qu’un prototype scientifique, il a d’ores et déjà
démontré le caractère essentiel de ses observations pour la société mondiale.
L’urgence pour SCIAMACHY est qu’il a besoin d’un successeur qui garantisse les
mesures dans un souci de continuité. A la différence des autres senseurs d’Envisat
dont la relève opérationnelle est assurée grâce aux satellites météorologiques polaires
Metop d’Eumetsat et aux trois premiers observatoires spatiaux Sentinel (dès 20122013) du programme GMES (Global Monitoring for Environment & Security), l’ESA
n’a pas encore planifié de satellite destiné à la chimie de l’atmosphère. On le prévoit
31
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
dans la série post-Metop d’Eumetsat, dont le premier satellite ne sera lancé qu’en
2019... S’il fallait attendre jusque fin de la prochaine décennie, la communauté
scientifique devrait faire face à un trou dramatique, ce qui est inacceptable, dans la
collecte de données cruciales depuis l’espace.
Aux Pays-Bas, NIVR, KNMI (Koninklijk Nederlands Meteorologisch Instituut, SRON
(Stichting Ruimte-Onderzoek Nederland), TNO Space et Dutch Space présentent
comme une priorité une version améliorée de SCIAMACHY, appelée TROPOMI
(Troposphere Ozone Monitoring Instrument). D’une masse de 125 kg, ce détecteur
doit équiper un Sentinel 5 Precursor à lancer en 2013. Parmi les pays qui ont manifesté
de l’intérêt pour cette mission dont le coût est estimé à 175 millions €, on aurait
l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suisse… Dr Volker Liebig, Directeur ESA pour
l’Observation de la Terre, a précisé que le financement du Sentinel 5 Precursor ferait
partie des propositions au Conseil ministériel de l’ESA, les 25 et 26 novembre, à La
Haye.
De son côté, la Belgique, avec l’IASB, propose à l’ESA le projet national du microsatellite ALTIUS (Atmospheric Limb Tracker for the Investigation of the Upcoming
Stratosphere) : il s’agit d’un sondeur multispectral du limbe atmosphérique pour
l’étude de l’évolution de la stratosphère qui devrait être mis en orbite dès 2012.
Comme on le voit, sous l’impulsion de SCIAMACHY, les processus chimiques au
sein de l’atmosphère, dans un environnement global, constituent un thème prioritaire
de recherche en Europe. Mais il est essentiel d’assurer un accès, facile et rapide, aux
données des systèmes spatiaux, aux résultats acquis par la modélisation avec les
mesures in situ.
C’est pourquoi l’ESA, dans le cadre de son Data User Programme a créé sur Internet le
service TEMIS (http://www.temis.nl). Le Tropospheric Emission Monitoring Internet
Service est un centre opérationnel de traitement et d’archivage des données sur l’état
de la troposphère pour les concentrations de dioxyde d’azote, méthanal, ozone, pour le
rayonnement ultraviolet. C’est le résultat d’une coopération européenne entre des
partenaires néerlandais (KNMI et SRON), belges (IASB et VITO), italiens (CGS et
ISAC), finlandais (FMI), suisse (EMPA) et irlandais (NUIG). Ces données sont
disponibles quelques heures après les observations d’Envisat et donnent lieu à des
prévisions concernant la pollution de l’air. Lors du Conseil de La Haye, l’ESA veut
aller plus loin en demandant le financement - avec un budget de 100 millions € - de
l’initiative ECV (Essential Climate Variables). L’objectif est de mettre à disposition du
monde entier, grâce à une banque d’informations standardisées sur base des nouveaux
logiciels, l’ensemble des observations et modélisations qui ont été effectuées sur le
changement climatique au moyen des satellites de l’ESA depuis trente ans.
3.5. Liste des opérateurs européens de satellites d’observation à usage civil
On a en Europe une dizaine d’opérateurs institutionnels et commerciaux - sous la
forme de partenariats publics-privés - de systèmes spatiaux de télédétection (optiques
et radar). Sans compter les filiales ou représentations d’exploitants américains (Digital
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Globe, GeoEye/Space Imaging), israélien (Imagesat) et indien (EuroMap/Antrix) de
satellites d’imagerie haute résolution. Voici, par ordre alphabétique, les acteurs
européens qui exploitent des satellites « made in Europe ». Ne sont pas repris les
organismes militaires qui mettent en œuvre les satellites-espions Helios-2 en France,
SAR-Lupe en Allemagne, Cosmos-SkyMed en Italie, ou qui projettent d’en avoir,
comme Paz-SEOSAR en Espagne.
¤ DEIMOS IMAGING (Espagne) - http://www.deimos-space.com/ : il s’agit de la
filiale de Deimos Space, créée en partenariat avec le Laboratoire de Télédétection de
l’Université de Valladolid (LATUV) où est installée la station de réception des images
du système DMC (Disaster Monitoring Constellation – voir ci-dessous). (1 satellite en
construction, 1 à l’étude)
¤ DISASTER MONITORING CONSTELLATION INTERNATIONAL
IMAGING (Royaume-Uni) - http://www.dmcii.com/ : c'est la Surrey Satellite
Technology Ltd (SSTL), "spin-off" de l'université de Surrey qui a constitué cette
compagnie de commercialisation des images prises par une constellation internationale
formée par des micro-satellites de télédétection, qu'elle a aidé à concevoir et à
construire; chaque micro-satellite est détenu et mis en oeuvre par chacun des pays qui
participent à la constellation DMC (Disaster Monitoring Constellation), à savoir
l'Algérie (ALsat-1), le Nigéria (Nigeriasat-1), la Turquie (Bilsat-1), le Royaume-Uni
(UK-DMC-1), la Chine (Beijing-1). L’Espagne (Deimos-1 - voir la rubrique
précédente) va se joindre à cette initiative globale. (5 satellites en service, 4 en
construction, constellation de 8 à l'étude)
¤ E-GEOS (Italie) – http://www.e-geos.it/ : cette entreprise commune pour
l’exploitation commerciale de l’imagerie radar (X-SAR) du programme CosmoSkyMed résulte d’un partenariat public-privé entre l’ASI (Agenzia Spaziale Italiana)
et Telespazio. (2 en orbite, 2 en construction, 1 à l’étude)
¤ ESRIN (ESA/Europe) – http://www.esa.int/esaMI/ESRIN_SITE/index.html) : ce
centre ESA pour l’observation de la Terre gère la banque des images et données des
satellites de télédétection de l’ESA, notamment ERS, Envisat et PROBA. Il est
responsable, dans le cadre du Programme « The Living Planet », de l’exploitation des
données des observatoires Earth Explorer à des fins scientifiques, ainsi que des
satellites Sentinel (GMES-Copernicus) pour des services et produits opérationnels. (3
en opération sur orbite, 10 en construction, 3 à l’étude)
¤ EUMETSAT (Allemagne) - http://www.eumetsat.int/ : cette organisation intergouvernementale, qui compte 18 Etats membres and 12 Etats coopérants, a vu le jour
en 1981 pour développer et exploiter des systèmes de satellites pour la météorologie,
la climatologie, l'étude du changement global, l'océanographie, l’hydrologie… Avec la
mise en oeuvre de ses huit Centres d’Applications Satellitaires ou SAFs (Satellite
Application Facilities) qui traitent les données et images pour des applications
spécifiques, elle entend avoir un rôle clef, avec des services et produits opérationnels,
dans le programme GMES (Copernicus) de surveillance globale pour l'environnement
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
et la sécurité. (5 satellites en orbite,
opérations jusqu'en 2015)
5 en construction et 2 à l’étude pour des
¤ INFOTERRA (Allemagne/France/Royaume-Uni) - http://www.infoterraglobal.com/ : cette société qui fait partie d'EADS Astrium - au sein du groupe
aérospatial EADS (European Aeronautic Defence & Space) - et qui a des filiales en
Allemagne, Royaume-Uni, France et Hongrie valorise les données de la télédétection
spatiale (avec des senseurs optiques et des mesures radar à grande résolution) en
développant des produits "sur mesure" destinés aux systèmes d'information
géographique. (1 micro-satellite optique [Topsat] et 1 satellite radar [Terrasar] en
orbite, 1 [TanDEM-X] en construction)
¤ RAPIDEYE (Allemagne) - http://www.rapideye.de/ : C'est dans le Land du
Brandebourg que s'est formé ce partenariat public-privé, avec le DLR, l’Etablissement
aérospatial allemand, pour l'exploitation d'une constellation de cinq mini-satellites
d'observation multispectrale pour le suivi des cultures, l'étude du milieu, la
cartographie des sols, l'évaluation des dégâts.... La PME allemande coopère avec les
sociétés MDA (MacDonald, Dettwiler & Associates) au Canada et SSTL (Surrey
Satellite Technology Ltd) au Royaume-Uni. (5 satellites en construction, à lancer
ensemble avec une fusée Dnepr en 2008)
¤ SPOT IMAGE (France) - http//www.spotimage.fr/ : Cette société mise en oeuvre
par des actionnaires de France - notamment EADS Astrium et le CNES -, de Belgique
et de Suède gère le réseau de distribution mondiale des images multispectrales SPOT
pour des systèmes d'information géographique, elle commercialise les observations
faites par satellites Formosat-2 de Taïwan et Kompsat-2 de Corée. (3 satellites SPOT
en service, 2 satellites Pleïades en construction, 1 [Astroterra/SPOT-6] à l’étude)
¤ TELESPAZIO (Italie) - http://www.telespazio.it/ : Cette entreprise du Groupe
franco-italien Finmeccanica-Thales est spécialisée dans les services par satellites, y
compris la télédétection spatiale (voir aussi . Elle propose une gamme complète de
solutions d'imagerie spatiale pour des applications spécifiques (via Eurimage) et elle
exploite la constellation italienne de satellites radar Cosmo-Skymed. (2 en orbite,
jusqu’à 4 satellites en construction)
¤ VITO (Belgique) – http://www.vgt.vito.be/ : Le département de télédétection et
d’observation de la Terre du VITO, l’Institut flamand de recherche technologique qui
est implanté à Mol (Anvers), traite, archive et gère les images des instruments
Végétation-1 et Végétation-2. Financés par la Commission européenne, ces
spectromètres à large fauchée (1 km de résolution) se trouvent à bord des satellites
français SPOT-4 et SPOT-5 et leurs données sont captées par la station de Kiruna
(Suède). La Belgique, dans le cadre du programme technologique de l’ESA, prévoit
leur continuité avec le micro-satellite PROBA V(égétation) à lancer en 2011-2012. (2
instruments sur orbite, 1 micro-satellite en construction)
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3.6. SSTL en 2008 : lancements avec deux fusées Dnepr
de sept satellites d’observation
Au moyen du lanceur russo-ukrainien Dnepr, Surrey Satellite Technology Ltd va
lancer de Baïkonour, durant la seconde moitié de cette année, sept satellites qui ont vu
le jour dans ses salles propres du Bâtiment Tycho à Guildford. Les cinq satellites
RapidEye sont arrivés au cosmodrome : leur lancement est prévu pour le 15 août.
Quant aux deux prochains satellites de la constellation DMC (Deimos-1) et le DMCUK n°2 qui sont des versions améliorées de la première génération, ils doivent être
lancés le 25 décembre prochain.
3.7. Violent tremblement de terre en Chine : signes avant-coureurs
diagnostiqués par des satellites de Taiwan (constellation Formosat-3)
Taïwan a révélé que sa constellation Formosat-3/ROCsat-3 dit COSMIC, qui
comprend six micro-satellites lancés en 2006, avait mesuré des changements dans la
densité de l’ionosphère durant les 6 à 15 jours ayant précédé le violent tremblement de
terre qui a ravagé une partie de la province de Sichuan. La densité de l’ionosphère sur
1.000 km² autour de Wenchuan, l’épicentre du séisme, était de 1,2 millions de
particules chargées électriquement. Le jour du séisme, cette densité était tombée de
moitié jusqu’à 600.000. Au moment de 63 tremblements de terre de magnitude 5 sur
l’échelle de Richter, les micro-satellites Formosat-3 ont constaté une chute brutale de
près de 70 % des particules dans l’ionosphère au-dessus des zones concernées. La
cartographie permanente de l’ionosphère, au moyen des satellites qui y évoluent, doit
contribuer à ce qu’on puisse prévenir des séismes avec plusieurs jours d’avance.
Le bulletin de Spheris (ex-Prospace) publie, dans son n°29 (juin 2008), un intéressant
dossier sur la question « prévoir les séismes depuis l’espace ? ». Il fait état des
mesures effectuées par le micro-satellite francais DEMETER (Detection of
Electromagnetic Emissions Transmitted from Earthquake Regions) de 130 kg, le
premier à utiliser la petite plate-forme Myriade. Pour la première fois, DEMETER,
dont la mission se terminera en 2009, a déterminé les variations spatiales et
saisonnières de la distribution géographique de la turbulence électrostatique de
l’ionosphère. « Une étude statistique sur plusieurs milliers de séismes a permis de
montrer que l’intensité du champ électrique dans l’ionosphère dérivait quelques
heures avant les séismes dans une bande de fréquence entre 1,3 et 2,3 Khz au-dessus
des épicentres. »
4. Télécommunications/télévision
4.1. Marché latino-américain : disputé par des opérateurs internationaux et
nationaux de satellites géostationnaires
Telesat est présent en Amérique latine avec les satellites Satmex-6 et Telstar14/Estrela do Sul qui faisaient partie de Loral Skynet. Ce marché latino-américain est
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disputé sur l’orbite géostationnaire par plusieurs opérateurs : au Brésil Star
One/Embratel avec les satellites Brasilsat-B2, -B3, -B4 et Star One-C1 et -C2) ; au
Mexique, Satmex (qui fut un moment à la recherche d’un repreneur) avec les satellites
Solidaridad, Satmex-5 et Satmex-6 (avec Telesat), bientôt avec Satmex-7 (dont la
construction par Space Systems Loral vient d’être autorisée) ; en Argentine, le nouvel
opérateur public Ar-Sat qui, ne pouvant tirer du Nahuelsat-1A devenu instable,
exploite de la capacité sur le satellite AMC-6 de SES Americom (dans l’attente d’avoir
son propre satellite) et sur un satellite d’Intelsat. SES New Skies est intéressé par une
coopération avec les pays de la Communauté andine pour l’exploitation d’une position
sur l’orbite géostationnaire. Durant cet automne, le Vénézuela - en coopération avec
l’Uruguay, dont il va exploiter une position orbitale - prévoit de mettre en service son
premier satellite géostationnaire, le puissant Venesat-1 « Simon Bolivar » réalisé et
livré sur orbite par la Chine.
4.2. Thales Alenia Space à bord de la constellation Globalstar-II :
une belle démonstration de savoir-faire en vue des contrats Galileo FOC
La mobilophonie par satellite s’est développée dans les années 90 avec des
constellations de dizaines de relais en orbite basse. L’une de ces constellations
globales, qui est basée à Milpitas (Californie), s’appelle Globalstar. Elle consiste en 48
mini-satellites qui sont déployés sur quatre plans d’orbite à 1414 km d’altitude pour
offrir des services dans 120 pays sur l’ensemble du globe. Sauf en Afrique, dans le
sous-continent indien et le Sud-Est asiatique où il n’y a pas (encore) de stations
d’accès au système. La société Globalstar prévoit de mettre en place une constellation
de seconde génération à partir de 2010. Elle a commandé à Thales Alenia Space à
Cannes la conception et la fabrication des 48 satellites. A noter qu’outre ceux de
Belgique et de France, les sites de Thales Alenia Space en Italie et en Espagne sont
également concernés par cet important projet de télécommunications spatiales.
Thales Alenia Space ETCA, à Charleroi, est chargée de la fourniture des coeurs
électriques (Power Conditioning & Distribution Units ou PCDU) à bord des 48
satellites de la constellation Globalstar 2. Pour la filiale belge de Thales Alenia Space,
il s’agit de la deuxième plus importante commande jamais enregistrée en nombre de
satellites à équiper. Elle va donner lieu à une production récurrente d’équipements
spatiaux, ce qui est toujours apprécié chez un fabricant de systèmes pour satellites,
plutôt habitué à de très petites séries.
Les PCDU réalisées par Thales Alenia Space ETCA serviront à distribuer l’électricité
à bord des satellites à partir des 2 sources d’énergies à bord des satellites (les panneaux
solaires photovoltaïques et les batteries en période d’éclipse solaire) et à gérer le
stockage de l’énergie excédentaire fournie par les panneaux solaires dans les batteries
des satellites. Avec un poids d’environ 700 kg et une puissance de quelque 1,7 kW, les
satellites Globalstar II seront équipés de 32 transpondeurs en bande C, bande S et band
L. Ils doivent être mis en orbite à partir de fin 2009 par groupes de 6 satellites au
moyen de lanceurs Soyouz depuis le Centre Spatial Guyanais de Kourou. A noter que
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
ces fusées de fabrication russe auront pour seul équipement européen un kit de
sauvegarde développé et produit par Thales Alenia Space ETCA.
Ce contrat représente pour l’entreprise carolorégienne - le n°1 belge pour
l’électronique dans l’espace - 125.000 heures de travail. Elle va se traduire par une
augmentation conséquente de sa capacité de production : il lui produire jusqu’à 4
PCDU par mois, outre ses nombreuses autres commandes en cours. Thales Alenia
Space ETCA fournira par ailleurs 7 SCOE (Specific Check-Out Equipment) qui
serviront à alimenter en électricité les satellites Globalstar durant les phases
d’intégration et de lancement.
Thales Alenia Space ETCA avait déjà participé à la réalisation de la première
génération de satellites Globalstar en fabriquant 56 équipements (HKU) d’alimentation
pour des modules des plates-formes de ces satellites. C’est le plus important
constructeur belge d’électronique spatiale et le leader européen des alimentations
électriques pour satellites. Cette société est également le plus important fournisseur
d’électronique sur chaque lanceur Ariane 5 et elle travaille aussi dans les secteurs
télécoms et sécurité. Elle emploie près de 650 personnes sur son site de Mont-surMarchienne.
4.3. La Bande S pour les services mobiles par satellites
ouverte à la compétition par l’Union pour les opérateurs
La disponibilité de la bande S – dans les 2 GHz (1,9-2 et 2,17-2,2 Ghz) – réservée aux
services mobiles par satellites en Europe a été officialisée ce 30 juin par le Conseil et
le Parlement européen. Elle autorise la mise en place de systèmes par des opérateurs
privés. Une procédure de sélection va suivre dans les prochaines semaines, en tenant
compte du droit des candidats à une participation équitable et non discriminatoire.
Parmi ces candidats potentiels, on a :
- Solaris Mobile Ltd en Irlande, une initiative commune d’Eutelsat et de SES, qui a
déjà en construction une charge utile en bande S sur le satellite W2A d’Eutelsat ;
- Inmarsat au Royaume-Uni, qui est l’opérateur global de satellites géostationnaires
pour les communications avec les mobiles (jusqu’ici en bande L) ;
- Ondas Media, basée à la fois en Espagne et aux Pays-Bas, pour la mise en œuvre de
deux satellites géostationnaires de radiodiffusion numérique sur l’Europe ;
- deux candidats américains qui ont besoin de partenaires européens et qui doivent
encore faire leurs preuves en Amérique du Nord, à savoir : ICO Global et Terrestar
Networks.
5. Navigation/Galileo
5.1. Tournant « à marche forcée » pour Galileo :
virage crucial à négocier, dérapage fatal à éviter
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Ce 23 juin, la Commission a adressé à l’ESA une lettre l’autorisant à lancer dès ce 1er
juillet la séquence de réalisation contractuelle du système Galileo. L’Europe, qui a
obtenu la confiance et le soutien des contribuables pour se doter d’une infrastructure
spatiale de navigation globale, était aux prises avec l’imbroglio juridico-administratif
des institutions européennes. Ces dernières semaines, elle avait du mal à s’organiser
pour aller de l’avant avec son système Galileo. Le risque grandissait que sa mise en
place, confiée à l’ESA sous le contrôle de la Commission (suivant un nouveau modèle
de coopération), soit menacée par de sérieux retards, vu le contexte institutionnel. La
situation prenait une tournure dramatique pour les acteurs socio-économiques qui
attendent d’être payés et d’avoir des contrats. Tout en espérant que la constellation de
30 satellites puisse être opérationnelle à l’horizon 2013-2014, des PME jouent leur
survie avec les applications EGNOS, le précurseur de Galileo.
Avec les résolutions prises entre novembre 2007 et avril 2008, on croyait Galileo tiré
d’affaire grâce à la prise en charge, par les institutions de l’Union européenne, du
système civil de navigation globale par satellites. Ayant trouvé la solution à la
défection du secteur privé, les parlementaires pouvaient alors annoncer que Galileo,
présenté comme projet stratégique et priorité politique, offrirait des produits et services
opérationnels dès 2013. De quoi rassurer les industriels et investisseurs qui misaient
sur les activités et applications de Galileo.
Le financement de 3,4 milliards € devenait un investissement des contribuables
européens, via le Conseil, le Parlement et la Commission. Du coup, Galileo, pour le
déploiement de sa constellation, devenait propriété de l’Union. La Commission,
comme gestionnaire pour le Conseil et le Parlement, prenait la relève du PPP
(Partenariat Public-Privé) qui n’avait pu tenir ses promesses. Il fallait réorganiser le
programme en fonction de la donne entièrement publique, avec la fusion des phases
IOV (In Orbit Validation) et FOC (Full Operational Capability) . L’opération se révèle
d’autant plus complexe, délicate et laborieuse qu’on a affaire à une « première » pour
l’Union européenne. On ne peut plus perdre aucun temps pour répondre à l’attente des
entrepreneurs et investisseurs devant le marché prometteur des applications Galileo.
Deux conférences se sont tenues en juin à Bruxelles pour prendre le pouls quant à
l’état du programme Galileo. Désormais, on y intègre EGNOS (European
Geostationary Navigation Overlay System) qui améliore les signaux GPS avec des
relais géostationnaires. Le 12 juin, au Parlement européen, le Groupe du PPE (Parti
Populaire Européen) et des Démocrates Européens a permis de se rendre compte de la
complexité du cadre organisationnel. La parlementaire hongroise Etelka Barsi-Pataky,
membre du Comité ITRE (Industry, Trade, Research & Energy) insistait sur
l’investissement public des contribuables européens : « C’est la première fois que les
Européens vont construire en commun et détenir en co-propriété une
infrastructure. »
Main-mise institutionnelle
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
La réalisation du système Galileo est sous le contrôle politique du Conseil et du
Parlement qui ont confié la gestion du programme à la Commission (assistée d’un
Committee on the European GNSS Programme). La GSA (European GNSS
Supervisory Authority) n’est plus responsable de la concession (celle-ci n’étant plus
d’actualité), mais elle est chargée d’aider la Commission, de faire reconnaître le
système sur le plan international, d’en assurer la qualification et de préparer le marché
de ses applications et services, grâce à EGNOS. L’ESA est le maître d’œuvre de
Galileo, comme l’expert des systèmes spatiaux, en charge des appels et contrats
industriels.
Ainsi cinq acteurs institutionnels - Commission, Conseil, Parlement, ESA, GSA doivent se coordonner au mieux - c’est bien là que réside la difficulté - pour leurs
activités et responsabilités. Afin d’obtenir la meilleure coopération entre le Parlement,
le Conseil et la Commission, vu la complexité organisationnelle du programme, la
création du GIP (Galileo/GNSS Interinstitutional Panel) a été décidée. Madame BarsiPataky a insisté sur la stricte application des règles de l’Union pour les contrats avec
les industriels : « L’ESA a accepté cette exigence. Je suis sûr que nous aurons des
problèmes de sensibilité.» Autres contraintes imposées par les contrats de l’Union :
l’ouverture aux fournisseurs non-européens pour respecter les obligations WTO
(World Trade Organisation)/OMC (Organisation Mondiale du Commerce) avec la
réciprocité dans les contrats, la compétition ouverte et correcte notamment aux PME
(au moins 40 % pour l’ensemble des contrats) dans les 29 Etats qui investissent dans
Galileo, la sécurisation des droits de propriété intellectuelle (transfert technologique,
normes ITAR). En ce qui concerne la participation du privé, via une concession à un
opérateur: « Nous devons répondre dans l’intérêt des contribuables. En 2010, la
Commission doit faire une proposition pour la phase d’exploitation qui commencera
en 2014 ».
Le 24 juin, au Comité Economique et Social et au Comité des Régions, une conférence
Galileo axée sur les nouvelles opportunités du système pour les entreprises et la
société civile était l’occasion de l’ESA et de la Commission (où l’Italien Antonio
Tajani succède depuis le 17 juin au Français Jacques Barrot comme vice-président et
commissaire aux Transports) de confronter leurs vues sur le programme en cours.
D’emblée, Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l’ESA, a précisé l’attente des
citoyens : « Le succès de Galileo sera mesuré par le nombre et la qualité des services
opérationnels de la constellation ». Il annonçait avoir reçu la veille une lettre de
Mathias Ruete, Directeur général de la Commission Transports, qui autorise l’ESA à
démarrer le 1er juillet la procédure pour l’adjudication des contrats pour les six lots :
l’ingénierie systèmes, les infrastructures de mission et de contrôle au sol, la fourniture
des satellites (en trois segments), les services de lancements, les opérations.
Début juin : Jean-Jacques Dordain mal à l’aise devant les exigences de l’Union
Le 5 juin, lors de la Conférence à l’Assemblée nationale du Groupe parlementaire
français de l’Espace, le directeur général de l’ESA, qui d’habitude se montre rassuré et
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
rassurant, manifestait un certain malaise devant l’ouverture voulue par les instances de
l’Union à la compétition extra-européenne pour valoriser au mieux leur investissement
de 3,4 milliards €. Il faisait part de son inquiétude avec beaucoup d’ironie : « L’ESA
évaluera les offres des contrats et privilégiera la meilleure valeur à obtenir. Mais si
le résultat de notre évaluation est de choisir une plate-forme de satellite américain,
avec une charge utile russe et pour un lancement avec une fusée chinoise, il y a sans
aucun doute un moyen de réaliser Galileo de manière moins coûteuse : il faut juste
continuer à utiliser le GPS ».
La procédure qui s’enclenche ce 1er juillet constitue une marche forcée pour arriver
à la signature des contrats en mai 2009. Pour le 7 août, les dossiers de manifestation
d’intérêt doivent être déposés. Leur évaluation par l’ESA et la Commission qui servira
à retenir les candidats valables pour négocier des offres prendra sept semaines. On en
saura plus à la fin de septembre. Pendant 45 semaines, de septembre à mai 2009,
auront lieu les négociations dites du « dialogue compétitif ». Les contrats devraient
être signé à la mi-2009, avec une année et demie sur le planning prévu fin 2007. J.J.
Dordain d’insister sur la qualité des prestations de l’ESA, démontrée avec EGNOS,
GIOVE-B (dont l’horloge maser produit des mesures sans équivalent dans le monde)
et ses activités pour l’ISS (International Space Station). Il a par ailleurs noté le
calendrier serré avec une transition de l’IOV à la FOC, ainsi que la pérennité du
système avec un opérateur, un financement à long terme et le maintien des
performances techniques. De son côté, M. Ruete a fait état de l’ouverture à des
contractants non-européens, dans le respect des règles de la WTO/OMC, tout en tenant
compte des aspects sécuritaires des technologies à mettre en œuvre.
Avant-garde confidentielle
Le système Galileo comprend EGNOS, dont le développement et la validation (350
millions € investis) ont été financées par le team ESA-Eurocontrol-Commission et
assurées par un consortium avec Thales Alenia Space à sa tête. Ce service précurseur,
qui donne une précision proche de celle prévue pour Galileo et fournit un message
d’intégrité indispensable à la sécurité des transports, reste peu connu. Il constitue
pourtant l’élément clef pour l’évaluation et l’étalonnage du marché des applications du
système européen de navigation par satellites. Comme l’a rappelé Raymond Russo,
coordinateur interministériel du gouvernement français pour la navigation par
satellites. Il est inquiet devant les retards dans la mise en œuvre d’EGNOS avec un
opérateur commercial. « La France, durant sa présidence de l’Union, se montrera
très active pour qu’il soit opérationnel en mars 2009, car le 1er avril, l’ESA arrêtera
de financer ce programme. Le nouveau règlement GNSS est prêt pour publication,
grâce à l’action de la présidence slovène. Son application est d’une grande urgence
pour ne pas retarder davantage EGNOS et Galileo.»
Pedro Pedreira, directeur exécutif de la GSA qui est chargée de la commercialisation
d’EGNOS, a reconnu que les possibilités d’EGNOS sont énormes mais méconnues et
sous-exploitées. Il a annoncé que son service ouvert (grand public) sera disponible dès
2009 et que sa certification pour le trafic aérien suivra en 2010. « L’expérience qui
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sera acquise avec la structuration opérationnelle et commerciale d’EGNOS devrait
réduire les risques pour Galileo. Le facteur critique pour le succès d’EGNOS est sa
gestion tournée vers le marché des applications, basées sur l’efficacité et la haute
qualité. Il faut s’y mettre dès aujourd’hui, car le système doit être opérationnel à
temps », a-t-il précisé. On constate que, sur le marché européen, on trouve des
récepteurs GPS « WAAS-enabled » (l’équivalent d’EGNOS en Amérique du Nord),
mais pas encore d’ «EGNOS-enabled » !
Priorité présidentielle
Galileo fait partie des chantiers européens de la Présidence française. Celle-ci compte
faire progresser EGNOS dont il faut finaliser le cadre opérationnel: création dès juillet
de la société ESSP (European Satellite Services Provider) qui s’implantera à
Toulouse ; signature, avant la fin de l’année, du contrat entre l’Union et ESSP ;
signature de l’accord pluriannuel entre la Commission et l’ESA pour le système actuel
(y compris Galileo) et son évolution ; établissement d’un cadre des responsabilités
pour la fourniture des services de navigation.
En ce qui concerne Galileo, il reste de nombreuses échéances à tenir. R. Russo
d’exprimer des regrets sur des retards préoccupants et des espoirs pour les actions en
cours: création du GNSS Programmes Committee (GPC) et du GNSS Interinstitutional
Panel (GIP) ; renforcement de l’équipe de gestion à la Commission avec un staff
expérimenté pour se charger d’EGNOS et de Galileo ; renforcement du team à l’ESA
pour assumer les nouvelles responsabilités d’agent pour les contrats, ainsi que
d’autorité de conception ; révision du règlement de fonctionnement de la GNSS
Supervisory Authority (GSA) ; gestion des aspects sécuritaires avec la GSA ; urgence
d’établir un plan d’applications GNSS ; définition d’une politique réglant les droits de
propriété industrielle dans les contrats financés par l’Union et l’ESA.
Inquiétudes industrielles
Du côté des industriels qui misent sur le développement et les applications de Galileo
pour leurs activités et les emplois, on s’inquiète de l’organisation complexe du
programme et des lenteurs bureaucratiques qui risquent d’en découler. L'accord ESACommission, dont dépendent les contrats pour la phase de déploiement opérationnel,
devait être finalisé pour juin. Or, sans plus attendre cet accord qui officialise les rôles
de la Commission comme gestionnaire du programme (programme manager) et de
l’ESA comme maître d’œuvre (prime contractor), l'appel à manifestations d'intérêt a
été lancé ce 1er juillet, dans le but de négocier les offres dès cet automne. On espère au
mieux que les contrats soient finalisés au avant le milieu de l’année prochaine.
Déjà, on enregistre plus de 8 mois de retard sur le planning annoncé en début d’année.
Personne n’ose plus parier un euro sur un système Galileo opérationnel fin 2013.
Chacun en est convaincu : Galileo va, à cause de ses lenteurs, coûter plus cher aux
contribuables européens. Le dialogue se révèle délicat - il est question d’une marche
forcée, mais on marche sur des œufs - entre, d’une part, la Commission qui est
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désormais le garant du programme auprès du Conseil et du Parlement mais qui n’a
aucune expérience pour gérer un système aussi ambitieux sur le plan global et, d’autre
part, l'ESA qui fait office auprès de la Commission de maître d’œuvre et d’expert des
systèmes spatiaux pour l’évaluation des offres et pour l’attribution des contrats.
Le problème des retards, dus aux aspects bureaucratiques des discussions et
négociations, a un impact financier à ne pas négliger. Ainsi, ce sont pour cette année
890 millions € qui ont été alloués au programme Galileo. Cette somme mise à
disposition par l’Union risque de ne pas être dépensée pour démarrer les contrats
prévus dans le budget 2008. Ce qui peut poser problème pour les pratiques des
institutions européennes : tout argent non dépensé dans l’année retourne de manière
définitive dans les caisses de l’Union pour être ristourné aux Etats membres ou pour
constituer une réserve. Mais on compte sur une solution durant cet automne… qui sera
chaud pour le « dialogue compétitif », pour la mise en place des outils de contrôle
bureaucratique et financier.
Le navsat civil européen pourra-t-il continuer à s’appeler Galileo ? Suggestion :
pourquoi ne pas l’appeler Galileosat, en abrégé GLS ?
Pour éviter tout problème de droit international avec la société Galileo International de
réservation de billets d’avion pour les professionnels du voyage aérien, les instances
européennes utilisent, dans un contexte juridico-commercial, l’appellation peu séduisante
d’European GNSS (Global Navigation Satellite System). Pourquoi ne pas adopter le nom de
Galileosat, qui pourrait être abrégé en GLS ?
Néanmoins, l’ESA s’efforce, contre vents et marées administratives, de garder le cap.
Elle prévoit d’inscrire à son programme à long terme qui doit être soumis au Conseil
ministériel de La Haye, les 25 et 26 novembre, un ensemble d’activités technologiques
pour préparer le système Galileo de seconde génération. Avant cette échéance, les
Ministres du Conseil européen de l’espace, auront eu le temps de se rencontrer et de
parler des deux programmes-phares, au niveau global, de l’Union dans l’espace
(Galileo pour la navigation, GMES-Copernicus pour l’environnement et la sécurité) :
les 21 et 22 juillet lors d’un « conclave » au port spatial européen en Guyane
française, puis le 26 septembre pour le 5ème Conseil de l’Espace à Bruxelles.
Le calendrier serré (et mouvant) du GNSS européen (EGNOS & Galileo)
Les programmes EGNOS et Galileo doivent ajuster le calendrier de leur mise en
oeuvre à la lente évolution des débats concernant leur organisation et réglementation.
Juillet : lancement par l’ESA – à la demande de la Commission - de l’appel à
manifestations d’intérêt pour la réalisation du système Galileo (*) ; création de la SAS
ESSP (European Satellite Services Provider) sur base du consortium actuel qui réunit
sept acteurs-clefs, en Europe, de la navigation aérienne et qui a testé des services avec
EGNOS.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
(*) Le 17 juillet, avant-midi, Galileo Procurement Day, au Charlemagne à
Bruxelles : les responsables Galileo de la Commission (Mathias Ruete, Paul Verhoef)
et de l’ESA (René Oosterlinck, Didier Faivre) donneront toutes les explications sur la
procédure en cours.
Fin de l’été : sélection des contractants potentiels pour la négociation du « dialogue
compétitif » ; publication du GNSS Programmes Regulation ; création du GPC (GNSS
Programmes Committee) et mise en place du GIP (GNSS Interinstitutional Panel) ;
signature de l’accord pluriannuel entre la Commission et l’ESA couvrant les activités
de cette dernière pour le système actuel et ses évolutions ; accord avec la Norvège et la
Suisse et lancement de FOC (Full Operational Capability).
Fin de l’année : lancement des négociations définitives pour les contrats des six
segments de la phase Galileo FOC ; publication d’un plan d’applications pour le
développement du GNSS.
Décembre : signature, entre l’Union et la ESSP SAS, du contrat pour l’exploitation
opérationnelle d’EGNOS.
Mars-avril 2009 : mise en œuvre opérationnelle d’EGNOS avec ESSP SAS comme
opérateur (implanté à Toulouse).
Printemps-été 2009 : contrats pour les six segments de Galileo FOC.
Lancement de la procédure EU pour les contrats Galileo,
dans le cadre d’un programme « provisoire » de travail GNSS
601 millions € : c’est ce que la Commission européenne va consacrer en 2008 au
programme Galileo, apprend-on dans le dossier spécial que le quotidien
Europolitique, dans son numéro du mardi 24 juin (n°3557) consacre au système
européen de radionavigation par satellites. . C’est le chiffre qui est inscrit au budget
2008 pour financer un programme de travail provisoire des programmes GNSS
européens (Galileo + EGNOS). Quelle est la raison de ce programme « provisoire » ?
Isabelle Smets, journaliste d’Europolitique, explique : « Parce que le temps presse
pour Galileo et il faut pouvoir lancer au plus vite les appels d’offres en vue de la
fourniture de l’infrastructure du système. Or, pour pouvoir autoriser l’ESA à lancer
ces appels d’offres, la Commission doit se fonder sur le programme de travail. Qui,
formellement, ne peut lui-même être adopté qu’une fois adopté, publié et entré en
vigueur dans le futur règlement Galileo. Bref, avec la formule « provisoire », la
Commission anticipe sur le calendrier et évite des retards supplémentaires dans le
déroulement du programme. Ce programme de travail provisoire devrait être
confirmé, le cas échéant avec certains ajustements, une fois le règlement entré en
vigueur. Ce devrait être fait avant la fin de l’année 2008. Les appels d’offres, eux,
comportent un avertissement signalant clairement le caractère provisoire du
programme de travail. »
Six lots principaux sont l’objet d’une passation de marché, après un appel à
manifestations d’intérêt, suivi d’ « un dialogue compétitif » de la Commission et de
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
l’ESA avec les candidats choisis. Outre ces lots, d’autres marchés seront passés pour
que Galileo arrive à la capacité opérationnelle complète : ce seront notamment des
contrats avec différents prestataires de services et pour la fabrication de récepteurs
d’essai.
Il est prévu que soient mises en place pour la fin de l’année les différentes structures
institutionnelles qui doivent encadrer le bon déroulement du programme (Comité
des programmes, Conseil pour la Sécurité, Comité inter-institutionnel). Il s’agit là
d’un travail nécessaire de « comitologie », comme on dit à la commission. De même,
la commission doit publier un Plan d’Action pour le développement d’applications
et de services fondés sur Galileo, ainsi qu’établir un Plan de Gestion des Risques liés
à la mise en oeuvre du GNSS européen (Galileo + EGNOS).
Au cours de 2009, la Commission entreprendra des études pour évaluer les atouts et
les inconvénients du Partenariat Public-Privé, formule à laquelle il avait fallu renoncer
en 2007 à cause des tergiversations manifestées par l’initiative privée pour s’engager
dans l’investissement risqué de Galileo. En 2010, la Commission envisage de relancer
la formule afin de désigner l’opérateur chargé de l’exploitation du système.
STRUCTURE DES CONTRATS GALILEO
LOT « SYSTEMES »
LOTS
« APPROVISIONNEMENT
»
LOT SEGMENT SPATIAL
1. Appui en
ingénierie systèmes
[120 millions €]
2. Achèvement de
l’infrastructure de
mission au sol
[270 millions €]
3. Achèvement de
l’infrastructure de
contrôle au sol
[45 millions €]
4. 26 Satellites au
total
[840 millions €]
LOT LANCEMENT
5. Lanceurs
[700 millions €]
LOT « OPERATIONS »
6. Opérations
[170 millions €]
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Contrat passé avec une équipe industrielle mixte pour
gérer tous les choix et décisions relatifs à la conception
des systèmes. Cette équipe industrielle appuie l’ESA
tout au long du processus de mise en œuvre, jusque et y
compris pour l’établissement des spécifications des
systèmes, l’analyse des performances, les essais, la
vérification et la validation de tous les éléments de
l’infrastructure.
Réalisation des composantes de l’infrastructure de
mission au sol (fourniture des signaux et des messages
relatifs à la navigation) par une mise à niveau de
l’infrastructure de développement et la mise en place
d’installations supplémentaires jusqu’à atteindre la
capacité opérationnelle complète.
Réalisation des composantes de l’infrastructure de
contrôle au sol (contrôle de chacun des satellites) par
une mise à niveau de l’infrastructure de développement
et par la mise en place d’installations supplémentaires
jusqu’à atteindre la capacité opérationnelle complète.
A. lot initial de 10 à 12 satellites.
B. 2ème lot de 6 à 8 satellites (sur la base des
performances démontrées lors de la livraison du lot A).
C. 3ème de 6 à 8 satellites (sur la base des performances
démontrées lors de la livraison du lot B).
Contrat de services de lancement s’appuyant sur deux
familles de lanceurs techniquement autonomes, voire
plus, si possible.
Les activités opérationnelles sont adjugées à un
exploitant qui est chargé de coordonner l’ensemble
des opérations de Galileo. Le concept d’opérations
Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
LOTS SUPPLEMENTAIRES
faisant l’objet d’une passation
de marché par l’ESA
Récepteurs d’essai
pour le système Galileo repose sur trois centres
fonctionnant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 :
- deux Centres de contrôle satellitaire Galileo
(GCS/GCS) à Fucino (Italie) et à Oberbfaffenhofen
(Allemagne)
- un Centre de Sauvegarde de la Vie humaine
(Safety-of-Life Centre) près de Madrid (Espagne),
chargé des services et applications multimodaux de
sauvegarde de la vie humaine ; il sera doté d’une
configuration physique identique et de caractéristiques
fonctionnelles équivalentes aux autres GCS.
L’exploitant a pour tâche, au moyen des trois centres,
d’atteindre les résultats de la mission, de contrôler l’état
opérationnel du système et d’assurer la maintenance de
toute l’infrastructure au sol et du réseau de
communications qui y est associé.
La Commission prend acte du fait que le Centre de
Sauvegarde de la Vie pourra décider de se transformer
fin 2013 en un centre de contrôle satellitaire Galileo,
pleinement qualifié, équivalent aux autres dont les actifs
seront détenus par la communauté européenne.
L’investissement requis par cette évolution se fera sans
coût supplémentaire par rapport au budget
communautaire approuvé pour les programmes GNSS
2007-2013.
Des contrats multisources pour la fabrication de
récepteurs d’essai.
Contrats de services Contrats avec différents prestataires de services et
centres pour le bon fonctionnement de l’architecture
globale du systèmes, tels qu’un fournisseur de services
liés au temps (Time Service Provider), un fournisseur de
services géodésiques (Geodesy Service Provider) et des
interfaces de recherche et de sauvetage.
Eléments d’infrastructure fournis indépendamment des
Eléments
d’infrastructures contrats de services ci-dessus, tels que le Centre de
Surveillance de la Sécurité Galileo, qui doit être exploité
complémentaires
par la GSA (GNSS Supervisory Authority).
Mesure des résultats Contrat pour la mesure, en toute indépendance,
d’indicateurs de performances.
LOT de travaux
supplémentaire sous-traité
par la COMMISSION
D’après un tableau réalisé et publié par le quotidien Europolitique n°3557.
5.2. Galileo rattrapé par GPS-III : Lockheed Martin retenu comme maître
d’œuvre pour les 8 premiers satellites à lancer dès 2014…
Le 15 mai dernier, l’US Air Force Space & Missile Systems Center a annoncé qu’elle
attribuait à Lockheed Martin le contrat de 1,46 milliard $ (930 millions € - soit 90
millions € de plus que le segment spatial du Galileo FOC qui porte sur 26 satellites !)
pour la construction des satellites de navigation GPS-III, qui seront aussi performants
que les satellites Galileo. D’après ce contrat, le team constitué par Lockheed Martin
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Space Systems, avec ITT Corp et General Dynamics, vont réaliser les deux premiers
GPS-IIIA pour un premier lancement prévu en 2014. Le contrat comprend des options
pour au moins 10 satellites supplémentaires. Il est prévu de réaliser par la suite 8 GPSIIIB et 16 GPS-IIIC pour un déploiement avant 2020.
6. Sécurité & Espace/Défense spatiale
6.1. Système spatial militaire pour l’Europe : décisions à la fin de l’année ?
Le spatial militaire européen fait partie des thèmes que la Présidence française de
l’Union va discuter avec les 26 autres Etats membres. L’interview de Hervé Morin,
ministre français de la Défense, dans le numéro d’avril du CNESmag, fait le point sur
le rôle de la France spatiale dans la politique européenne de sécurité et de défense :
« L’espace militaire européen est déjà une réalité, notamment dans le domaine du
renseignement : nous menons le programme Hélios-2 en coopération avec la
Belgique, l’Espagne, l’Italie et la Grèce et nous avons des accords de partage
d’imagerie optique et radar avec l’Allemagne et l’Italie. Le Traité de Lisbonne
confirme la volonté de coopération des Etats européens dans le domaine de l’espace
et en matière de sécurité et de défense. L’espace se présente comme un axe
fédérateur et un atout structurant permettant aux Etats membres d’accéder à un
éventail de ressources spatiales qu’aucun ne pourrait acquérir seul. Pour
concrétiser cette volonté, il faudra mettre en place des schémas de gouvernance
simples et pragmatiques. Les partenaires doivent se concentrer sur la maîtrise des
coûts et des délais et sur le partage opérationnel des capacités, plus encore que sur
le partage industriel. »
Parmi ses priorités pour les années qui viennent : « En premier lieu, il est impératif de
pérenniser notre capacité d’observation au-delà de 2015. Ensuite, il faut apporter
l’accès Intranet haut débit sur les théâtres d’opération. Et, parallèlement, je
souhaite développer la politique de Recherche & Technologie afin de préparer les
technologies spatiales de demain. » Il a noté que la surveillance de l’espace est
typiquement une activité à vocation européenne : c’est l’une des priorités qui seront
discutées lors du conseil ESA au niveau ministériel en novembre prochain
6.2. Le Président Sarkozy et le Livre Blanc de la Défense :
priorité aux systèmes spatiaux à l’échelle européenne !
Le 17 juin, le Président Nicolas Sarkozy a présenté, sous la forme d’un Livre Blanc
Défense et Sécurité nationale, son projet de réforme du système militaire français qu’il
souhaite intégrer davantage dans une dimension européenne. L’espace a la cote dans
ce document volumineux (124 pages pour le tome 1/partie 1, 228 pages pour le tome
1/partie 2). Une dizaine de pages lui sont consacrées. On y lit : « Les moyens basés
dans l’espace, affranchis des contraintes qui pèsent sur les survols aériens,
permettent de couvrir un large éventail de besoins, depuis la veille stratégique
jusuq’à la planification et la conduite des opérations. »
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Le Livre blanc fait référence à un programme européen, MUSIS (Multiuser Satellite
Imagery System) qui doit « permettre de lancer la prochaine génération de capteurs
spatiaux. La composante optique sera ainsi renforcée en 2015 par une capacité dite
« de reconnaissance », c’est-à-dire de très haute résolution de l’image, ainsi qu’une
capacité supérieure d’identification. Parallèlement, l’Allemagne et l’Italie ont prévu
de développer leurs capacités radar. Afin d’éviter un risque de discontinuité
correspondant à la fin de vie d’Hélios-2B, la réalisation de la composante optique
du programme MUSIS sera entreprise par la France dès 2008.»
Le renseignement d’origine électromagnétique est également abordé : « La
composante spatiale fera l’objet du programme CERES (Capacité de
Renseignement Electromagnétique Spatiale), ouvert à la coopération européenne,
qui sera lancé à court-moyen terme, afin d’être opérationnel au milieu de la
prochaine décennie. » Il est question des capacités de renseignement : « L’objectif est
de disposer d’un système de détection et d’alerte spatial opérationnel en 2020.
Compte tenu des difficultés, notamment techniques, du projet et de la nécessité d’en
maîtriser tous les risques, le lancement de la réalisation de ce programme sera
précédé, dans la première moitié de la prochaine décennie, par la réalisation et
l’exploitation d’un système satellitaire probatoire. » Cette capacité d’alerte avancée
sur des capteurs spatiaux de type infrarouge embarqués sur des satellites
géostationnaires pour une veille permanente. Un démonstrateur technologique, baptisé
SPIRALE (Système Préparatoire Infra-Rouge pour l’Alerte) sera lancé par Ariane 5 en
2008-2009.
6.3. Coopération spatiale entre SES (via Americom) et l’US Air Force
Incroyable… mais vrai ! Une société du groupe SES qui est basé au Grand Duché est
au service du Département américain de la Défense. Via sa filiale Government
Services, on savait SES Americom impliquée dans les télécommunications militaires.
L’US Air Force a décidé de franchir un nouvel pas en signant avec Americom
Government Services un contrat de 65 millions $ pour placer un détecteur
expérimental de surveillance infrarouge (3GIRS/Third Generation Infrared
Surveillance) à bord d’un satellite de la flotte de SES Americom, dont le lancement est
prévu en 2010. Le but est d’évaluer l’utilité du senseur en termes de données, de
performances et d’interopérabilité. Aucun détail technique n’a été divulgué.
Par ailleurs, SES Americom a renoncé au sauvetage du satellite AMC-14 (destiné à
Echostar) qui, suite au fonctionnement, moins long que prévu, du propulseur de
l’étage Breeze-M, n’avait pu être placé par le lanceur russe Proton-M le 14 mars
dernier sur une orbite correcte en vue de sa position géostationnaire. Ce sont les
compagnies d’assurance, ayant dédommagé SES Americom pour la perte du satellite,
qui en sont devenues propriétaires. Elles l’ont vendu pour quelque 14 millions de
dollars au Département de la Défense. Aucune information n’a été donnée sur ce que
le Pentagone comptait en faire.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
7. Science/Cosmic Vision
Bain de Planck dans l’ultra-froid :
« baptême pour l’espace » au Centre spatial de Liège
Dans les prochains mois – début 2009 - , une Ariane 5 ECA va lancer pour le
programme scientifique de l’ESA deux observatoires d’astrophysique dans l’espace.
Appelés Herschel et Planck, deux grands noms du panthéon scientifique européen, ils
doivent gagner, à 1,5 million de km de la Terre, l’une des positions d’équilibre
gravitationnel entre notre planète et le Soleil. Leurs instruments opérer à des
températures très basses sont destinés à mieux sonder les mystères de l’Univers en
enquêtant sur la formation des galaxies, en jetant un nouveau regard sur son évolution
et en explorant les vestiges de l’explosion initiale, appelée Big Bang.
Le CSL (Centre Spatial de Liège) en Belgique fait partie du réseau européen des
infrastructures qui sont équipés de simulateurs d’environnement spatial, aux côtés de
l’ESTEC à Noordwijk (Pays-Bas), d’Intespace à Toulouse (France), d’IABG à
Ottobrunn (Allemagne), de Thales Alenia Space à Cannes (France) qui s’est spécialisé
dans les essais sous vide dans l’ultra-froid, joue un rôle clef dans la réussite de ces
deux missions : d’un coût total de 2 milliards d’euros, dont la moitié pour les seuls
satellites, elles sont d’un très grand intérêt pour la science de l’infiniment grand. Son
directeur, Jean-Marc Defise, est conscient de l’importance des tests cryogéniques que
le CSL est l’un des rares en Europe à pouvoir effectuer à pareille échelle.
Une « première » technologique
Financés par les Etats membres de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) dans le cadre
du programme scientifique obligatoire, Herschel (3,3 t de masse au décollage) et
Planck (1,8 t) sont réalisés sur la même plate-forme par l’industrie européenne, sous la
maîtrise d’œuvre de Thales Alenia Space. Les compétences du CSL ont servi à
qualifier et à calibrer la charge utile de Herschel - un télescope monolithique de 3,5 m
- dans le simulateur vertical d’ambiance spatiale FOCAL 6.5. Les trois instruments du
plan focal ont également été mis à l’épreuve lors des essais vibratoires menés par le
CSL en conditions cryogéniques, au moyen d’une installation unique conçue au CSL.
Mieux : l’infrastructure universitaire des essais spatiaux sous vide est chargée de
mettre à l’épreuve – depuis le 16 juin et pendant près de deux mois - le satellite
complet Planck dans le simulateur horizontal FOCAL 5 (Facility for Optical
Calibration At Liege): l’objet de cette campagne de tests - la dernière avant son départ
pour le Centre Spatial Guyanais de Kourou – est de vérifier que l’instrumentation du
télescope de 1,5 m de diamètre donne entière satisfaction pour son fonctionnement
dans les conditions de froid extrême.
Le modèle de vol – sans ses panneaux solaires - de l’observatoire européen Planck, est
arrivé par convoi exceptionnel de l’ESTEC, le centre européen de recherche et de
technologie spatiales, le 23 avril. Belle coïncidence : ce jour là, Max Planck (185848
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1947), physicien allemand, aurait eu 150 ans ! C’était la troisième fois que le CSL
accueillait Planck. Il a fallu aménager l’infrastructure pour son accueil (construction
d’une aile supplémentaire, agrandissement de l’aire de déchargement), investir dans de
nouveaux équipements (liquéfacteur d’hélium, système de rails devant la cuve pour y
intégrer le satellite, double tente thermique, dispositifs de sécurité), assurer la
formation d’ingénieurs aux activités en cryogénie
Un prototype de l’observatoire Planck avait été testé durant soixante-cinq jours sous
vide en 2005 et une partie du modèle de vol était déjà venue durant la première moitié
de 2006 (pour vingt et un jours d’essais). Par ailleurs, les performances des miroirs du
télescope Planck avaient été testées séparément au CSL dans des conditions également
très froides avec une instrumentation spécialement conçue par les opticiens du CSL.
Ces miroirs avaient été vérifiés avant de procéder à leur assemblage dans le télescope
qui focalise les signaux perçus vers des détecteurs complexes en forme de cornets.
Depuis le 16 juin, le satellite complet est enfermé dans la cuve de simulation sous vide
FOCAL 5. Jusqu’en août - ce qui signifie que le personnel du CSL est privé de
vacances d’été -, il va progressivement connaître l’ultra-froid pour des vérifications et
un étalonnage de ses deux instruments. Son cœur - le télescope avec ses senseurs –
doit être exposé sous vide durant une phase de soixante jours, au cours de laquelle la
température devra descendre à 0,1 K, soit moins 273,05°C. C’est-à-dire un
environnement très proche du zéro absolu ! Son instrumentation comprend deux yeux
perçants qui vont observer la voûte céleste dans neuf longueurs d’onde afin de mesurer
avec une précision inégalée la température du Rayonnement de Fond Cosmologique
(RFC) ou « bruit de fond » du Cosmos. Le détecteur LFI (Low Frequency Instrument)
va observer dans le domaine des micro-ondes (30 GHz -77 GHz), tandis que
l’ensemble HFI (High Frequency Instrument) de 36 détecteurs bolométriques va
mesurer l’énergie rayonnante dans l’infrarouge très lointain et dans les micro-ondes
(100 GHz - 857 GHz). Le CSL doit qualifier et certifier que les détecteurs dans le vide
sont sensibles à des variations de température de quelques millionièmes de degré.
L’incontournable examen de passage
La particularité de Planck, ce qui en fait sa complexité, est que sa charge scientifique
doit être maintenue à une température extrêmement basse pendant les 18 mois de sa
mission spatiale. C’est la condition sine qua non pour mesurer, par des relevés précis
et avec une résolution inégalée, le fond diffus cosmologique. L’objectif, en détectant la
matière et l’énergie noires (masse manquante) dans l’Univers, est de cartographier le
rayonnement des origines…
Ni plus ni moins, les observations de Planck contribueront à « remonter dans le
temps » jusqu’à 300 000 ans après l’instant du Big Bang ! La responsabilité du CSL
est cruciale et délicate : c’est à ses équipes de chercheurs, ingénieurs et techniciens,
assistés par des spécialistes de l’ESTEC et de Thales Alenia Space, qu’il incombe de
donner le bon à tirer. Muni de ce « laisser-passer », Planck, accompagné de son
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
« compagnon » Herschel, sera expédié par avion en Guyane pour son lancement par
une Ariane 5.
Du Chanoine belge Georges Lemaître au physicien américain George
Smoot
Le challenge de Planck est qu’on attend beaucoup de ses observations pour lever des
inconnues sur le Cosmos. Aujourd’hui, on ne connaît que 4 % de ce qui constitue
l’Univers, à savoir sa matière visible. Mais on ignore la nature exacte des 21 % faits de
matière noire et tout des 75 % liés à l’énergie noire ! C’est de cette matière et énergie
noires qu’aurait jailli, de façon brutale, l’étincelle du Big Bang… Cette hypothèse du
phénomène « que la lumière soit » explique que l’infiniment grand se trouve en
expansion. On la doit à l’astronome et physicien belge, le Chanoine Georges Lemaître
(1894-1966), mais sa théorie de l’atome primitif, qui se trouve à l’origine du Cosmos,
a soulevé la controverse d’astrophysiciens. La découverte du Rayonnement de Fond
Cosmologique (RFC), au moyen de détecteurs dans l’espace, l’a remise à l’honneur.
L’Américain George Smoot, qui a obtenu le prix Nobel de Physique 2006 pour ses
travaux sur les données du satellite américain COBE (Cosmic Background Explorer),
croit dans les vertus du Big Bang. Il compte sur l’observatoire européen Planck pour
obtenir la preuve flagrante d’un Cosmos en expansion. Ses données qu’on espère très
précises devraient mesurer l’Univers à 1 % près et mettre en évidence les ondes
gravitationnelles qui trahissent les fluctuations liées à son inflation, ainsi que la nature
et la quantité de « masse manquante » (matière et énergie noires). G. Smoot est d’ores
et déjà impatient de voir les résultats des observations de Planck. Rendez-vous, en
2010, pour tourner, grâce aux observations de Planck, une nouvelle page en
cosmologie.
Le simulateur FOCAL 5 du Centre Spatial de Liège a été configuré pour fonctionner à
une température proche du zéro absolu, les panneaux les plus froids se trouvant à –
269°C ! Avec beaucoup de précautions, vu que la marge de manœuvre est très étroite,
on s’est entraîné, au moyen d’une maquette, à faire entrer le Planck de 1,8 tonne
enfermé dans une tente thermique, spécialement construite par la société liégeoise
AMOS (Advanced Mechanical & Optical Systems) qui fabrique « sur mesure » des
simulateurs d’environnement spatial. L’intérieur de cette tente est recouvert de nids
d’abeilles. La technique pour poser les nids d’abeilles sur les panneaux de cuivre a été
inspirée par un processus de la petite entreprise Aerofleet, spécialisée dans les
composites. Il a fallu peindre les panneaux en noir de manière à absorber tout flux de
chaleur et à éviter la réflexion de la partie chaude (électronique qui doit rester à 20°C
dans le module de service orienté vers le soleil) sur la partie qui doit rester ultra-froide
(télescope avec ses instruments).
Pour le refroidissement du cœur de sa charge utile jusqu’à des conditions extrêmes,
Planck utilise un refroidisseur passif : à 50 K et trois refroidisseurs actifs : à 20 K, à 4
K et à 100 mK. Cette dernière valeur pour le refroidissement du plan focal de
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l’instrument HFI est atteinte par un système à dilution de deux isotopes d’hélium, à
savoir l’hélium 4 et l’hélium 3. Si le premier est une ressource naturelle, le second est
un produit rare issu de la fission nucléaire. L’hélium 3 est un des produits les plus
chers au monde (environ 1,2 million d’euros le kilo) et rien que, pour Planck, son
volume représente deux ans de production mondiale ! Le Centre Spatial de Liège doit
donc faire preuve de beaucoup de précautions dans la mise à l’épreuve de la chaîne de
refroidissement, au grand complet, de l’observatoire testé dans FOCAL 5. C’est cette
chaîne qui doit, pendant juillet, être validée pour l’espace.
8. Exploration/Aurora
8.1. BepiColombo pour Mercure : à quel prix ? Sera-t-il lancé en 2013 ?
Le récent SPC (Science Policy Committee) de l’ESA a bien failli remettre
définitivement en question la sonde BepiColombo que l’ESA développe avec la JAXA
(Japan Aerospace Exploration Agency) pour l’exploration de Mercure à partir de
2014. Le contrat pour la partie européenne de cette mission avait été signé avec
Astrium pour un montant de 350,9 millions €. Le coût total de BepiColombo est
estimé à 650 millions €.
Le développement bien engagé de cette exploration de Mercure par l’Europe et par le
Japon - la plus ambitieuse réalisée autour de la première planète du système solaire - a
mis en évidence une augmentation de la masse à lancer et du prix de la mission
(surtout si on doit la retarder et faire appel à une Ariane 5 plutôt qu’à un Soyouz ST
depuis le Centre Spatial Guyanais). L’ESA se trouve dans une situation
embarrassante : pour maintenir intacte sa coopération avec la JAXA, elle est obligée
de revoir le concept original de BepiColombo afin de tenir dans la masse et le coût
prévus. D’autant que l’inflation est en train d’éroder fâcheusement les ressources
financières du programme scientifique de l’ESA, qui est une activité obligatoire à
financer par les Etats membres.
8.2. Mission interplanétaire PROBA-4 : maîtrise d’œuvre espagnole
La mission technologique interplanétaire que l’ESA envisage avec la micro-sonde
PROBA-4 – survol d’un astéroïde - a été confiée à la PME espagnole Deimos Space
associée à CASA (Astrium) et à SSTL. Sa proposition l’a emportée face à celle de
Qinetiq-Verhaert. Le nouvel acteur espagnol sur la scène spatiale fera son entrée dans
l’espace avec le micro-satellite de télédétection Deimos-1 qui fera partie en 2009 de la
constellation DMC (Disaster Monitoring Constellation).
9. Vols habités/International Space Station/Microgravité
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9.1. L’administrateur de la NASA à Paris : bravo pour une utilisation
commerciale de l’ATV (Automated Transfer Vehicle) et vive le
développement en Europe d’une capacité autonome de vol spatial habité !
Le 5 juin, Mike Griffin, l’administrateur de la NASA, était l’invité du Groupe
Parlementaire de l’Espace en France. Il fit un discours élogieux à l’égard de la
politique spatiale française (définie à Kourou par le Président Sarkozy). Il tint surtout à
rassurer les partenaires européens du programme ISS sur la volonté américaine de
poursuivre l’exploitation de la station au-delà de 2015. Il les invita à participer aux
côtés des Etats-Unis au retour sur la Lune et à l’exploration du système solaire. Il a
justifié l’importance et la nécessité du programme à long terme d’exploration de
l’espace par des robots et par des systèmes habités, dont l’initiative fut lancée suite à la
tragédie de Columbia en février 2003.
Il a souligné le rôle des Européens dans l’exploitation de l’ISS et dans le programme
américain d’exploration : « Maintenant que l’ATV est opérationnel, nous espérons
que l’Europe l’utilisera au maximum de ses possibilités, en fournissant à la NASA
et aux autres partenaires internationaux des capacités cargo au travers des accords
actuels. Des services commerciaux, comme ceux que j’entreprends de faire naître
avec le programme COTS de la NASA, pourraient suivre. Nous attendons, ce que
nous prévoyons, de faire de nombreuses livraisons, au moyen de l’ATV, de
fournitures essentielles d’équipements dans l’ISS. De plus, les nombreuses
technologies que l’Europe a mises au point pour ce véhicule complexe offrent la
perspective de réalisations plus importantes de l’Europe à l’avenir, qui soient basées
sur l’utilisation de ce véhicule de base. Ce serait un petit pas, à partir de l’Ariane 5
et du Jules Verne d’aujourd’hui d’arriver à une capacité européenne de vol spatial
habité ».
Au sujet de l’étape après l’ISS, Mike Griffin pense à la coopération internationale pour
la Lune et Mars : « Dans les années qui viennent, l’architecture de l’exploration va
prendre forme délicatement, avec un large soutien international. NASA a accueilli
les idées de nos amis en France, ailleurs en Europe, et de plusieurs autres pays.
Nous continuerons d’agir de la sorte en allant de l’avant. […] On est arrivé au point
de publier un document-cadre et d’établir un mécanisme de coordination, appelé
l’International Space Exploration Coordination Group. Explorer la Lune et,
éventuellement, Mars, sera une tâche de grand défi, pour laquelle la NASA n’a ni
les ressources ni le désir de le relever seule. » Il ajoutait : « Nous souhaitons la
bienvenue, et c’est pourquoi nous le demandons, à la collaboration de l’Europe
dans l’exploration par des systèmes habités. Nous souhaitons la bienvenue au
développement de capacités indépendantes en Europe pour fournir des systèmes
redondants dans le cas où les capacités d’un des partenaires seraient défaillantes. »
9.2. Faites-vous partie des 253 Belges qui ont posé leur candidature pour
devenir astronaute ESA ?
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Lors de son appel aux candidats-astronautes - du 16 au 15 juin -, l’ESA a enregistré un
total de 8413 candidatures (7586 hommes, soit 84 % ; 1430 femmes, soit 16 %). Elle
comptait en avoir deux fois plus ! La Suisse et la Finlande ont manifesté beaucoup
d’intérêt, chacune avec 4 % des candidats. La Belgique en a 3 % : 253, dont 224
hommes et 37 femmes. L’ESA ne précise pas le nombre de Flamands, de Wallons et
de Bruxellois… Jusqu’ici, ce sont deux Flamands qui ont représenté la Belgique dans
l’espace : Dirk Frimout avec le Space Shuttle (Atlantis) et Frank De Winne à bord de
l’ISS (Soyouz TMA-1). Ce dernier se prépare pour un vol de longue durée dans l’ISS
au cours de l’année 2009.
9.3. Astrium, retenu par l’ESA comme l’exploitant européen de l’ISS
L’ESA a choisi Astrium (Brême) comme maître d’œuvre industriel pour l’exploitation
et l’utilisation des modules européens de la station spatiale internationale. Il s’agit
d’un contrat d’une valeur forfaitaire de 278 millions € qui couvre la période 20082010. Il porte sur toutes les prestations nécessaires à l’exploitation des modules
européens, du contrôle de la mission, de l’ingénierie de la communication avec les
centres terrestres, en passant par le ravitaillement et la logistique de la station avec les
ATV. Il est prévu une extension du contrat pour la durée de vie entière de l’ISS.
9.4. Fusée-sonde MASER-11 : expérience Biomics
du MRC/ULB avec Lambda-X
Le 15 mai dernier, une fusée brésilienne Sonda-IV a servi au vol MASER-11 pour
quelques minutes de microgravité. Elle était tirée du centre Esrange de Kiruna (Suède)
avec quatre expériences scientifiques, dont Biomics. Cette expérience, développée par
l’Université Joseph Fourier de Grenoble, le MRC (Microgravity Research Center) de
l’ULB et l’Ecole Supérieure de Physique et Chimie Industrielles de la Ville de Paris,
visait à étudier le comportement en impesanteur de vésicules en suspensions qui
miment le comportement des globules rouges dans un flux sanguin. Le module
expérimental comportait un microscope holographique, permettant des images
tridimensionnelles. Cet instrument, inventé et breveté par le Service du Professeur
Frank Dubois à l’ULB, a été réalisé par la société Lambda-X de Nivelles. Les résultats
obtenus montrent qu’il a fonctionné avec succès.
10. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux
10.1. Space Adventures : l’achat auprès de Roscosmos d’un vol Soyouz
complet, prévu en 2011 pour une semaine dans l’ISS
Saviez-vous que le principal client commercial de l’ISS est ni plus ni moins la société
américaine Space Aventures ? Créée en 2001 alors que la station russe Mir évoluait
encore autour de la Terre, cette entreprise de tourisme spatial a permis à quatre
hommes et une femme, tous fortunés grâce au business de l’informatique, de faire un
court séjour dans la station spatiale internationale grâce au vaisseau Soyouz. Elle se
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
prépare à en faire voler un 6ème passager « touristique » : l’Américain Owen K.
Garriott, fils d’un astronaute, aujourd’hui retraité, de la NASA.
L’an prochain, l’ISS sera occupée en permanence par six personnes, grâce à l’emploi
simultané de deux vaisseaux Soyouz TMA. Plus de place pour un cosmonaute
« passager », vu que les deux équipages de trois personnes sont prévus pour des
missions de six mois autour de la Terre. Pour pouvoir encore amener des cosmonautes
payants dans la station, en vue d’une visite de quelques jours, Space Adventures a
réservé pour 2011 un vol Soyouz : piloté par un cosmonaute russe, il devrait amener
deux « passagers » dans la station. Un investisseur privé, dont le nom n’a pas été
révélé, va acheter ce vol Soyouz avec l’entraînement, le lancement, les opérations au
sol… On sait que Sergei Brin, l’un des fondateurs de Google, a décidé d’investir 5
millions $ dans Space Adventures. Il serait candidat pour ce vol avec le premier
« Soyouz privatisé ».
10.2. Astrium : le projet d’avion suborbital (dit « space plane ») serait
mort-né… alors que Virgin Galactic poursuit le développement de son
système
Après avoir investi près de 10 millions € dans des travaux d’étude et dans des activités
de promotion, EADS Astrium préfèrerait jeter l’éponge pour son avion, dit « space
plane », destiné aux vols suborbitaux. Il a du mal à trouver des investisseurs prêts à
acheter une flotte de cinq appareils. Le business du vol suborbital a du mal à décoller.
Il reste limité à une élite qui s’est enrichie dans l’or noir ou dans la matière grise
(informatique).
Le seul système qui prend forme dans le monde est celui de Virgin Galactic (Richard
Branson) avec Scaled Composites (Burt Rutan). La sortie du gros avion porteur White
Knight Two (WK2) - réalisé en matériaux composites -, qui pourrait s’appeler « The
Spirit of Steve Fossett », est prévu pour fin de ce mois. Ses premiers essais en vol sont
annoncés pour septembre. Quant à l’avion-fusée SpaceShipTwo (SS2) à propulsion
hybride et en matériaux composites, il ne prendra les airs qu’en 2009. Sa certification
pour le vol suborbital avec six passagers n’est pas attendue avant 2010.
11. Technologie/Incubation
11.1. Coopération CSL-Luxspace pour les voiliers solaires
Le CSL (Centre Spatial de Liege) est en train de démarrer un projet technologique qui
concerne le développement de voiles solaires innovantes. L’ensemble du projet,
baptisé Solar Sail Materials (SSM), est entrepris par un consortium international qui
est dirigé par la société Luxspace au Grand Duché et qui implique neuf partenaires
dans la recherche sur les matériaux. Il s’agit d’un projet de deux années que l’ESA
(Agence Spatiale Européenne) a décidé de financer après avoir choisi ce team à l’issue
d’une âpre compétition industrielle. Il a pour objet l’étude, la conception et la
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
production de matériaux pour les structures minces et légères des caravelles de
l’espace.
La voile solaire est un moyen de propulsion spatiale qui s’identifie à la voile
traditionnelle. Mais au lieu d’employer le vent, on emploie la pression du rayonnement
qui est émis par le soleil. Ce mode de propulsion propre connaît un regain d’intérêt des
agences de l’espace dans le monde. Notamment à cause de l’arrivée à maturité de
nouvelles technologies pour la fabrication de grandes structures très légères.
Typiquement, ce sont des voiles de milliers de m² qui sont nécessaires pour faire
avancer un engin spatial. Dans la configuration qui est proposée de façon la plus
courante, le matériau de la voile consiste en une feuille de polymère d’une épaisseur
du micron, avec une face avant réfléchissante et une face arrière rayonnante.
Le projet SSM reconnaît les compétences régionales dans les matériaux de pointe. Il
fait coopérer Luxspace, les centres de recherche publics Gabriel Lippman et Henri
Tudor, ainsi que la firme Dupont de Nemours au Luxembourg, le Centre Spatial de
Liège et Samtech en Belgique, EADS Astrium et Kayser-Threde (OHB System) en
Allemagne, l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL) avec son Laboratoire
de Science et Génie des Surfaces (LSGS) en France.
Des recherches seront ainsi menées pour sélectionner et amincir le film pour la voile,
définir le revêtement le plus réfléchissant possible et sélectionner la technique
d’assemblage résistante à l’environnement de l’espace. Dans le cadre du projet, un
modèle de voile doit être réalisé, simulé et testé pour valider les concepts proposés.
Spécifiquement, le CSL va contribuer au développement des voiles solaires avec son
expertise dans les revêtements optiques (qui est l’une de ses spécialités), dans la
caractérisation optique des matériaux en environnement spatial (grâce aux
simulateurs), en métrologie optique pour analyser le mécanisme de déploiement dans
l’espace.
11.2. Construction en cours du centre d’expertise spatiale WSLlux-WASA
A proximité de l’Euro Space Center de Transinne-Libin, un chantier a commencé pour
la construction du centre d’expertise spatiale en Wallonie. Prévu pour être
opérationnel durant octobre, cet ensemble d’aspect futuriste servira d’incubateur,
principalement, pour les applications par satellites. D’ores et déjà, plusieurs PME ont
manifesté leur intérêt de s’y installer.
VitroCiset EPB, dont le bâtiment à la station de Redu sera acquis par l’ESA, a déjà
réservé un espace fort important du centre. Sa volonté est d’y implanter le Centre
Logistique Galileo. Son objectif est de garantir une gestion efficace des nombreuses
infrastructures au sol du système en garantissant un seul point d’interface industriel
pour tous les aspects de logistique.
11.3. Région Berlin-Brandebourg : développement
technologique grâce aux micro- & nano-satellites
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
RIBB (RaumfahrtInitiative BerlinBrandenburg) ne passait pas inaperçu dans le hall
Space World avec une présentation de systèmes miniaturisés pour micro- et nanosatellites de télédétection. Il s’agit d’un groupement des universités et industries
concernées par les systèmes spatiaux dans la région de Berlin-Brandebourg. L’un de
ses membres est l’opérateur RapidEye, qui a obtenu le soutien technique du DLR. Dès
cet automne, cette société d’imagerie spatiale, pour le suivi de la végétation globale,
doit mettre en service une constellation de cinq micro-satellites qui prendront, chaque
jour, des vues multispectrales de 6,5 m de résolution avec une fauchée de 78 km.
Développés par MDA (McDonald Dettwiler Associates) au Canada et SSTL (Surrey
Satellite Technology Ltd au Royaume-Uni, ils ont été expédiés à Baikonour pour un
lancement avec Dnepr à la mi-août.
Fabrication de petits satellites
D’ores et déjà, au sein du RIBB, on réfléchit à la prochaine génération des microsatellites RapidEye, qui devraient être réalisés à Berlin. Le DLR et la TUB (Technical
University of Berlin) ont développé un savoir-faire dans la technologie des microsatellites avec le petit satellite BIRD avec senseur infrarouge pour la détection des
feux et avec la série des TUBsat stabilisés trois axes. Le dernier né est le LapanTUBsat, fourni à l’Indonésie pour servir à des observations ponctuelles avec une
résolution de 6 m. L’entreprise Astro-und Feinwerktechnik Adlershof GmbH s’est
spécialisée dans la micro-miniaturisation de petits systèmes pour l’espace : roues à
inertie « sur mesure » (jusqu’à la taille d’un euro), dispositif d’éjection Cubesat sur
orbite. La plate-forme du satellite TET-1 (Technologie-Erprobung-Träger) pour le
programme OOV (On-Orbit Verification) du DLR - dérivée de celle de BIRD, elle
doit définir le Standard Satellite Bus (SSB) allemand - lui a été commandée par
Kayser-Threde à Munich, le maître d’œuvre. TET-1 est un satellite de 120 kg qui doit
être lancé en mode « piggy-back » par une fusée Soyouz-Fregat de Baïkonour durant
l’été 2010. Sa charge utile de 50 kg, d’un concept modulaire, est constituée de 11
expériences, parmi lesquelles une caméra haute résolution.
La TUB a entrepris, avec un groupe d’étudiants, la production des nano-satellites
BEEsat (Berlin Experimental and Educational Satellite) – de 1 kg et de la taille d’un
Cubesat – qui sont stabilisés sur les trois axes. Le lancement de BEEsat-1, doté d’une
micro-caméra, est prévu pour cet automne à bord du PSLV-C12 indien. Le BEEsat-2,
qui est sa copie, était proposé pour le vol inaugural du lanceur Vega pendant l’été
2009. Le BEEsat-3, à l’étude pour 2011, doit prendre des vues de 6 m de résolution en
testant un modèle nano-miniaturisé du Dobson Space Telescope (DST) à l’optique
extensible, nous a confié Tom Segert, son concepteur. Celui-ci est à la recherche d’un
micro-satellite (50 à 100 kg) pour l’équiper d’un DST plus conséquent en vue
d’observations avec une résolution de 1 à 2 m !
12. Education/formation aux sciences et techniques spatiales
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
12.1. OUFTI-1 : ticket ESA pour aller dans l’espace sur la 1ère Vega… mais
quel délicat rendez-vous avec le nouveau lanceur européen !
Le lanceur Vega pour son premier vol durant la seconde moitié de 2009 emportera
sous sa coiffe, en plus d’un petit satellite italien de géodésie, une armada internationale
de nano-satellites éducatifs, dit « Cubesats ». Ils sont neuf « Cubesats » qui viennent
d’être sélectionnés par le Département Education de l’ESA : ils seront réalisés par des
institutions d’enseignement en Belgique (Liège avec OUFTI-1), Espagne (Vigo et
INTA avec Xatcobeo), France (Montpellier avec Robusta), Italie (Rome avec
UNIcubesat, Trieste avec AtmoCube, Turin avec e-st@r)), Pologne (Varsovie avec
PW-sat), Roumanie (Bucharest avec Goliat), Suisse (Lausanne avec Swisscube). La
priorité a été donnée à des groupes d’étudiants qui font leurs débuts dans le
développement de systèmes originaux pour l’espace.
Le choix d’OUFTI-1 pour partir sur le premier vol (qualification) de la fusée Vega un lancement qui n’est pas sans risques – a de quoi encourager l’équipe liégeoise à
aller de l’avant. Sans tarder, car le planning pour son premier « Cubesat » est très
serré. Trois mois avant le lancement, c’est-à-dire en mai-juin 2009 d’après le
calendrier actuel du programme Vega, il faut livrer à l’ESTEC le modèle de vol pour
des tests de compatibilité avec le dispositif d’éjection sur orbite. Les neuf nanosatellites doivent être expédiés en Guyane dix semaines avant la date prévue du tir
Vega.
Les Professeurs Kerschen et Verly sont conscients du défi qui attend les étudiants,
confrontés à un planning serré. Après avoir défini, de façon détaillée, les spécifications
du Cubesat, ils doivent s’organiser pour la réalisation d’un prototype, les essais des
micro-systèmes de bord, la mise en œuvre d’une installation de contrôle au sol. Ils
vont être confrontés aux problèmes des vibrations au lancement, de l’alimentation
électrique du nano-satellite, de sa stabilisation passive en orbite et du déploiement de
ses antennes. Ils auront bien besoin des compétences du Centre Spatial de Liège et de
l’industrie wallonne des systèmes spatiaux. D’ores et déjà, l’Université de Liège a
octroyé un financement de 50.000 euros à la réalisation d’OUFTI-1, véritable outil de
pédagogie active, qui met en jeu les technologies de demain.
Pour gagner du temps, la Faculté des Sciences Appliquées a commandé le châssis
Cubesat d’OUFTI-1 à la California Polytechnic University (San Luis Obispo) où a pris
forme le concept du nano-satellite étudiant. La structure ultra-légère est, depuis
plusieurs semaines, au S3L (Space Structures & Systems Laboratory) de la Faculté des
Sciences Appliquées Maintenant, le groupe d’étudiants doit concevoir et développer
son habillage intérieur, avec toute l’électronique nécessaire, pour en faire un relais
miniaturisé de communications D-STAR. Mais l’enthousiasme est au rendez-vous.
OUFTI-1 a bel et bien le vent en poupe ! Son team doit à présent bien manœuvrer pour
maintenir le cap.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
La prochaine rentrée académique pour les étudiants-ingénieurs à l’ULG sera placée
sous le signe des petits satellites. Fin septembre-début octobre, plusieurs événements
doivent mettre à l’honneur le spatial wallon. Du 1er au 3 octobre, la Région wallonne
organise à l’Euro Space Center de Transinne-Libin, trois journées « L’Espace, j’en
rêve » avec des animations réservées aux écoles primaires, aux établissements
secondaires, destinées au grand public. Les 6 et 7 octobre, le Cluster Wallonie Espace,
au sein du pôle Skywin Wallonie de compétences aérospatiales, organise ses
deuxièmes Space Days à Liège sur le thème des micro-satellites. Les 8 et 9 octobre, la
Communauté des Villes Ariane, que Liège préside en 2008, fête ses 10 ans avec des
conférences et une exposition « Liège à l’heure de l’Europe spatiale » (du 13 au 26
octobre). Chacune de ces manifestations sera l’occasion de faire connaître le projet
OUFTI-1 des étudiants liégeois.
12.2. Vols paraboliques pour étudiants :
préparez votre thèse en microgravité !
Appel à tous les étudiants européens ! Le Bureau Education de l'ESA vous offre
l’expérience d’un vol spatial avec le lancement d'un nouveau programme baptisé « Fly
Your Thesis ! – An Astronaut Experience ».
Cette initiative passionnante permettra aux étudiants de faire voler leur expérience en
microgravité lors d'une série de vols paraboliques à bord de l’Airbus A300 « Zero-G ».
« Fly Your Thesis ! » invite chaque équipe à concevoir une expérience scientifique
destinée à être réalisée en microgravité, dans le cadre d’un mémoire de maîtrise, d’une
thèse de doctorat ou d’un programme de recherche. Les équipes doivent s'inscrire sur
le portail Education de l'ESA et présenter les grandes lignes de leur projet en rédigeant
une lettre d'intention (un modèle de lettre est mis à disposition). Les candidatures
doivent être déposées avant le 31 août 2008.
Un comité de sélection choisira jusqu'à 20 équipes et celles-ci seront invitées à
élaborer une proposition scientifique détaillée avec l'aide d'un conseiller scientifique.
A l’issue de cette phase, les équipes présenteront leur projet à un comité de sélection
lors d'un atelier spécial qui se déroulera au Centre européen de recherche et de
technologie spatiales de l'ESA (ESTEC) à Noordwijk, aux Pays-Bas. Les membres de
ces équipes iront également visiter le Centre des astronautes européens (EAC) en
Allemagne, où sont formés les astronautes de l’ESA.
A la suite de ce premier atelier, trois ou quatre équipes seront sélectionnées et invitées
à développer, puis à réaliser leur expérience lors d'une campagne de recherche en
microgravité de l'ESA qui se déroulera à Bordeaux, en France, au cours de l'automne
2009. Les équipes travailleront alors en contact étroit avec des scientifiques européens
réputés poursuivant leurs propres recherches. Pendant la campagne, les étudiants
effectueront leur expérience lors de trois vols de 30 paraboles, profitant d'une
vingtaine de secondes de microgravité pendant chaque parabole.
Pour en savoir plus :
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Dr. Javier Ventura-Traveset
Head of ESAC Communications & Education Office
Phone: +34 91 813 1181
E-mail: Javier.Ventura @ esa.int
13. Wallonie-Bruxelles dans l'espace
Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"
Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de
satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de
Wallonie Espace.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale
dans le monde n'implique un centre de recherches
ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.
Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre
décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace.
Evénement spatial
Compass-1 - Cubesat de 890 g réalisé par
des étudiants de l’Université des Sciences
Appliquées (FHAC) - mis en orbite par la
fusée indienne PSLV-C9 depuis l’île de
Sriharikota, le 28 avril.
AMOS-3 (Israel Aerospace Industries),
lancé le 28 avril depuis Baïkonour par un
Zenit Land Launch pour l’opérateur
israélien Spacecom.
Chinasat-9 lancé le 9 juin avec une
Longue Marche 3B depuis la base de
Xichang (China Satellite Communications
Corp).
Participation wallonne de chercheurs et d’industriels
Contribution du CSL (Centre Spatial de Liège) aux tests
vibratoires du Cubesat d’Aix-la-Chapelle, dans le cadre du
projet LEODIUM de petit satellite étudiant et en vue du
projet OUFTI-1 de Cubesat liégeois.
Charge utile réalisée par Thales Alenia Space avec la
participation de Thales Alenia Space ETCA.
Satellite de télécommunications réalisé par Thales Alenia
Space avec la plate-forme Spacebus 4000C2 dont une
partie de l’avionique est développée par Thales Alenia
Space ETCA.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Lancement V183, le 12 juin, d’une
Ariane 5-ECA avec le satellite de
télécommunications/TV
Türksat-3A
(Thales Alenia Space) pour l’opérateur
Türk Telecom et le satellite de
télécommunications militaires Skynet-5C
(EADS Astrium/Paradigm).
Jason-2 (Thales Alenia Space), satellite
d’océanographie, lancé le 20 juin par une
Delta 2 depuis Vandenberg en Californie
pour la NOAA et Eumetsat.
Lancement V184, prévu pour le 7 juillet,
d’une Ariane 5-ECA avec les satellites de
télécommunications/télévision Protostar-1
(Space Systems Loral) et Badr-6 (EADS
Astrium + Thales Alenia Space) pour un
opérateur privé américain et l’opérateur
Arabsat.
Lancement V185, prévu pour le 8 août,
d’une Ariane 5-ECA avec les satellites
Superbird-7 (Mitsubishi Electric) pour
l’opérateur
japonais
Space
Communications Corp et AMC-21 (Thales
Alenia Space) pour l’opérateur américain
SES Americom.
Earth Explorer GOCE (Gravity-field
and steady-state Ocean Circulation
Explorer), à satelliser le 10 septembre par
un lanceur Rockot (Thales Alenia Space
Italia) pour l’ESA.
Lancement V186, en novembre, d’une
Ariane 5-ECA avec les satellites de
télévision Hot Bird-9 (EADS Astrium)
pour Eutelsat et Insat-4G (ISRO) pour
l’Inde.
Participation de Thales Alenia Space ETCA à l’avionique
de la plate-forme Spacebus 4000 du satellite Türksat-3A.
Participation de SABCA (servocommandes, structures), de
Thales Alenia Space ETCA (boîtiers électroniques),
Techspace Aero (vannes). Centre de Contrôle n°3 (pour les
opérations du compte à rebours) équipé et mis en oeuvre
par Thales Alenia Space ETCA.
Participation de Thales Alenia Space ETCA à
l’équipement électronique de contrôle et d’alimentation en
électricité (PSU) du radar altimètre Poseidon-3, en plus du
conditionnement d’énergie de la plate-forme Proteus.
Contribution de Thales Alenia Space ETCA à Badr-6.
Participation de SABCA (servocommandes, structures), de
Thales Alenia Space ETCA (boîtiers électroniques),
Techspace Aero (vannes). Centre de Contrôle n°3 (pour les
opérations du compte à rebours) équipé et mis en oeuvre
par Thales Alenia Space ETCA.
Contribution de Thales Alenia Space ETCA à la charge
utile du satellite AMC-21 qui utilise un bus Star-2
d’Orbital Sciences Corp. Participation de SABCA
(servocommandes, structures), de Thales Alenia Space
ETCA (boîtiers électroniques), Techspace Aero (vannes).
Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à
rebours) équipé et mis en oeuvre par Thales Alenia Space
ETCA.
Premier satellite de la série Earth Explorer des
observatoires scientifiques de l’environnement terrestre.
Livraison par Thales Alenia Space ETCA à Syderal de
deux types de convertisseur LPLC destinés à alimenter
l’équipement d’inferface du gradiomètre-accéléromètre,
ainsi que le boîtier de contrôle thermique du gradiomètre.
Spacebel impliqué dans le segment sol du traitement des
données du satellite européen de gravimétrie.
Participation de SABCA (servocommandes, structures), de
Thales Alenia Space ETCA (boîtiers électroniques),
Techspace Aero (vannes). Centre de Contrôle n°3 (pour les
opérations du compte à rebours) équipé et mis en oeuvre
par Thales Alenia Space ETCA.
Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le
site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander :
http://www.skyrocket.de/space/
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde :
http://www.spacetoday.net/ [à recommander comme page d'ouverture : vous
n’aurez aucune excuse de n’être pas informé !]
14. Concours/Appels d’offres
Concours « L’Espace, j’en rêve »
dans les enseignements primaire et secondaire
Ce sera l’événement de la rentrée scolaire 2008. Le Département Evaluation &
Valorisation de l’Innovation de la DGTRE (Direction Générale des Technologies, de
la Recherche et de l’Energie) a décidé, cette année, communiquer sur le thème de
« L’Espace, j’en rêve ». L’apogée de cette opération de sensibilisation aux
technologies et retombées de l’exploration spatiale aura pour cadre l’Euro Space
Center de Transinne-Libin, du 1er au 3 octobre 2008. Le Pôle Skywin Wallonie avec
le Cluster Wallonie Espace participera à l’animation de ces trois journées afin de faire
connaître les compétences de la Région Wallonne, les études et carrières en matière de
recherche et technologie spatiales. De quoi rêver à l’infiniment grand, les pieds sur
terre, pendant trois jours.
Mercredi 1er octobre : Journée « Espace des études et des métiers du spatial », pour
les élèves de fin d’humanités.
Jeudi 2 octobre : Journée « Espace des ateliers scientifiques », pour les jeunes de 10
à 14 ans.
Vendredi 3 octobre : Journée « Espace grand public »
Une semaine plus tard, à Liège se tiendront les W Space Days et une exposition
spatiale dans le cadre des 10 ans de la CVA (Communauté Villes Ariane).
15. CALENDRIER 2007-2008
D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE
(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.
30 juin-29 août : 2008 Space Studies Programme 2008 (2008 SSP) de l’ISU
(International Space University), à Barcelone (Espagne), au lieu de Naples (Italie).
On attend 110 étudiants post-gradués et jeunes professionnels à ce cours-rencontres
d’été de 9 semaines axé sur les sciences et techniques de l’espace. Le 2009 SSP se
tiendra au NASA Ames Research Center à Mountain View (Californie).
1er juillet-31 décembre : Présidence française de l’Union Européenne, avec un
volet important pour la politique spatiale européenne (GMES, sécurité & défense,
transport spatial).
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
1er juillet : Assessing Russia’s Space Cooperation with China and India –
Opportunities and Challenges for Europe, présentation d’ESPI (European Space
Policy Institute, Vienne) à Bruxelles.
2 juillet : The French Presidency of the EU and the Dynamics of European Space,
organisé par IFRI (Institut français de Relations internationales), au Conseil Central de
l’Economie, Bruxelles, pour faire le point sur les orientations stratégiques que la
France entend donner au spatial européen durant sa présidence de l’Union.
4-13 juillet : Vacances scientifiques de la CVA (Communauté des Villes Ariane)
« Pendant 10 jours, dans la peau d’un astronaute », à l’Euro Space Center de
Transinne-Libin, avec le soutien de la ville de Liège.
7-11 juillet : 38th International Astrophysical Colloquium/HELAS-ESTA/BAG
sur le thème « Evolution and pulsation of Massive Stars on the main sequence and
close to it », au Département AGO (Astrophysique, Géophysique et Océanographie)
de l’Université de Liège. Une occasion de rencontrer d’éminents chercheursastrophysiciens et de faire le point sur les nouveaux systèmes d’observation et
d’analyse.
(*) 8-9 juillet : Military Space & Satellite Systems 2008, organisé à l’Hôtel Le
Méridien de Londres, par Defence IQ, une division d’IQPC qui est spécialisé dans les
conférences sur les systèmes de défense et de sécurité. Cette conférence révèle les
nouvelles tendances en matière de systèmes spatiaux militaires aux Etats-Unis
(programmes SSO/National Security Space Office, ORS/Operationally Responsive
Space), en Europe (emploi des micro-satellites, constellations, programmes en France,
à l’OTAN, à l’ESA, au Royaume-Uni…). Le 7 juillet, ISPC organise une visite des
installations de SSTL à Guildford (University of Surrey).
(*) 9-10 juillet : 10 years of ISS, conférence organisée par l’IAF (International
Astronautical Federation), à l’UNESCO, Paris. L’occasion de faire le point sur les
apports et les perspectives de la coopération internationale dans le domaine des vols
spatiaux habités.
(*) 9-10 juillet : ESA/CNES Mars Sample Return Conference, organisé à la
Bibliothèque Nationale de France. Le but de cette réunion est de passer en revue les
missions vers Mars en préparation pour la prochaine décennie, ainsi que des
architectures de missions pour le retour d’échantillons du sol martien (dans le cadre du
programme Aurora).
13-20 juillet : 37th Scientific Assembly of COSPAR (Committee on Space
Research), l’organisation internationale de la communauté scientifique spatiale
(auprès de l’ONU), à Montréal (Canada). Cette assemblée qui a lieu tous les deux ans
fait le point sur les missions de science spatiale, d’exploration du système solaire,
d’astronomie et d’astrophysique… De nombreux instituts belges y participent avec des
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
présentations de leurs travaux. C’est aussi l’occasion de découvrir les orientations du
programme spatial canadien.
11-14 août : 22nd Annual Conference on Small Satellites, Utah State University,
Logan, Utah, sur le thème “Small Satellites – Big Business”.
(*) 8-12 septembre : 2008 Eumetsat Meteorological Satellite Conference,
Darmstadt (Allemagne) pour faire le point sur les systèmes de satellites
météorologiques dans le monde et sur les services et produits de leurs données.
(*) 8-11 septembre : 12th World Summit for Satellite Financing, organisé par
Euroconsult, à l’Hôtel Westin, Paris. Ce grand rendez-vous des grands acteurs du
business spatial permet de faire chaque année le point sur les tendances dans les
nouveaux développements du marché des applications spatiales, spécialement des
télécommunications et télévision par satellites.
(*) 11-15 septembre : IBC 2008, au RAI Convention Centre d’Amsterdam,
exposition et conférence sur les systèmes multimédias, avec la participation de
nombreux opérateurs de satellites de télécommunications et de télévision.
14-19 septembre : 8th European Space Power Conference, organisé par l’ESA à
Konstanz (Allemagne).
(*) 15-17 septembre : DGLR International Symposium « To Moon and beyond »
(3ème édition) - Initiative for political and scientific needs in future space exploration,
à Brême (Park Hotel). Le point sur les initiatives allemandes en matière d’exploration
spatiale à la veille du Conseil ESA de La Haye.
(*) 16-18 septembre : GMES Conference « The operational phase », à Lille, pour
le démarrage des premiers services et produits opérationnels du Global Monitoring for
Environment & Security.
23-25 septembre : Deutscher Luft- und Raumfahrtkongress 2008 (German
Aerospace Congress 2008), organisé par le DGLR à Darmstadt.
(*) 26 septembre : Conseil Espace à Bruxelles, au niveau ministériel, sous la
présidence française de l’Union.
29 septembre-2 octobre : 400 years of Astronomical Telescopes – a review of
history, science & technology, à l’ESTEC, Noordwijk (Pays-Bas).
(*) 29 septembre-3 octobre 2008 : IAC 2008/59ème International Astronautical
Congress à Glasgow (Ecosse), « De l’imagination à la réalité ».
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
1er octobre : 50 ans de la NASA (National Aeronautics & Space Administration) qui
a marqué de son empreinte l’odyssée humaine dans l’espace. Le public européen
connaît mieux le sigle de la NASA que celui de l’ESA ! Il est vrai que les missions
habitées de la NASA jusque sur la Lune ont largement contribué à ce renom.
1er-2 octobre : DESIRE (Dual-use European Security IR Element) workshop, à
l’Ecole Royale Militaire, Bruxelles. Revue des capacités spatiales pour l’observation
dans l’infra-rouge thermique à partir de l’espace.
1er-2-3 octobre : Journées « L’Espace, j’en rêve » à l’Euro Space Center de
Transinne-Libin, organisées par le Département Evaluation & Valorisation de
l’Innovation de la DGTRE (Direction Générale des Technologies, de la Recherche et
de l’Energie)
(*) 6-7 octobre : les Space Days 2008 du Pôle SkyWin Wallonie, à Liège. Le 6 :
accueil des invités d’honneur. Le 7 : journée professionnelle sur le thème
« microsatellites » et sur les masters à orientation spatiale de l’ULG, inauguration de
l’expo « Liège à l’heure de l’Europe spatiale » qui est réalisée par Liège, Herstal et
Techspace Aero à l’occasion des 10 ans de la CVA (Communauté des Villes Ariane) .
(*) 8 et 9 octobre : Fête à Liège pour 10ème anniversaire de la CVA (Communauté
des Villes Ariane), à l’occasion du Conseil des Maires des villes membres, avec une
conférence de Philippe Busquin, député européen, sur la politique spatiale européenne,
la présence d’astronautes, la réunion du Bureau REVA (Réseau Educatif des Villes
Ariane - http://www.education-cva.eu/fr/) et l’expo « Liège à l’heure de l’Europe
spatiale » (avec participation de l’ESA, du CNES, d’Arianespace, de l’Université de
Liège, du Cluster Wallonie Espace/SkyWin Wallonie…
(*) Du 13 au 26 octobre : Les 10 ans de la CVA avec une exposition « Liège à
l’heure de l’Europe spatiale » à l’ancienne Eglise Saint-André sur la Place du
Marché face à l’hôtel de ville), avec concours pour les écoles, conférences en soirée…
13 & 14 octobre : Conférence interparlementaire européenne sur l’espace, à
Prague (République Tchèque).
(*) 20 octobre : conférence Les perspectives d’évolution des marchés spatiaux,
organisée par l’association des industriels français de l’espace Spheris, à la Maison de
la Chimie. Il y sera notamment question du rôle des institutions et des enjeux de
l’observation de la Terre par satellites.
21-23 octobre : 2nd International ARA (Atmospheric Reentry Association) Days,
sur le thème “10 years after ARD”, à Arcachon, organisé avec le support d’Avantage
Aquitaine. Cette conférence abordera les projets de systèmes de rentrée en Europe et
on en saura plus sur le développement d’une capsule spatiale habitée (ATV Evolution
d’EADS Astrium).
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
29 octobre-1er novembre : 3rd CSA-IAA Conference on Advanced Space Systems
& Applications, à Shanghai, organisé par la Chinese Society of Astronautics and
l’International Academy of Astronautics.
3-5 novembre : 6th European Symposium on Aerothermodynamics for Space
Vehicles, organisé au Palais des Congrès de Versailles, par l’ESA, le CNES et
l’ONERA.
3-5 novembre : SMi’s 10th Annual Global Milsatcom Conference & Exhibition,
au Millenium Conference Centre de London, organisée par SMi. Cette conférence très
professionnelle, qui est axée sur les satcoms militaires, permettra de faire le point sur
les systèmes aux USA, au Royaume-Uni, en France, Italie, dans les Emirats Arabes
Unis… ainsi que sur le rôle de l’EDA (European Defence Agency).
3-7 novembre : ALOS 2008 Symposium, conférence organisée à Rhodes par l’ESA
et la JAXA, sur les résultats de la mission du satellite japonais de télédétection
ALOS/Daichi (Advanced Land Observing Satellite), en orbite depuis janvier 2006.
10-11 novembre : Réunion des Ministres de la Défense de l’Union. Il y sera
question des aspects de sécurité et défense de la Politique spatiale. La France
présentera son initiative MUSIS (Multinational Space-based Imaging System for
Surveillance, reconnaissance & observation) qui doit devenir réalité à l’horizon 2015.
11-13 novembre : ASTRA 2008 - Advanced Space Technologies for Robotics and
Automation, à l’ESTEC, Noordwijk (Pays-Bas).
17-21 novembre : 5th European Space Weather Week, à Bruxelles, organisée par
l’Observatoire Royal de Belgique qui est partie prenante dans l’initiative SSA (Space
Situation Awareness) de l’ESA.
(*) 25-26 novembre : Conseil ministériel de l’ESA, à La Haye (Pays-Bas), le
premier dans le cadre de l’European Space Policy (avec la définition du programme
spatial européen).
1er-2 décembre : Conseil européen Compétitivité à Bruxelles, avec adoption de la
Communication sur le programme GMES.
8-9 décembre : Conseil européen, sous présidence française, qui doit adopter un code
de conduite pour les activités dans l’espace.
(*) 9-10 décembre : Dix ans de Végétation, conférence organisée par le VITO (Mol)
au Palais d’Egmont de Bruxelles. Il sera question des applications des images
Végétation qui sont mises à disposition des pays d’Afrique, de la suite de la mission
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Végétation avec le micro-satellite Landobs/PROBA-5 qui sera financé par la Belgique
dans le cadre du programme GMES de l’ESA.
26-21 janvier 2009 : EURISY Conference – Models of Governance of National
Space activities in the evolving European Framework (Optimising Benefits from
Participation in European Programmes), organisé avec ESPI (European Space
Policy Programme) et le Hungarian Space Office. Voilà un beau thème à mieux
connaître, à l’heure où la Belgique se tâte pour son agence spatiale fédérale (dont le
financement associerait les ressources fédérales, régionales et communautaires).
19-21 mars : SatExpo Europe 2009 – Space & Advanced Telecommunications,
organisé au New Rome Fairgrounds (non loin de l’aéroport international) de Rome par
Promospace avec le sponsoring d’Eutelsat et de Skylogic.
(*) 15-17 avril 2009 : 2nd International Conference on Advanced Space
Technology for the Humankind Prosperity, à Dniepropetrovsk, Ukraine, organisé
par l’International Academy of Astronautics (IAA) et Youchnoye SDO. Cette
conférence qui est l’occasion de se familiariser avec l’expertise ukrainienne dans le
domaine des systèmes spatiaux (lanceurs, satellites, propulseurs, équipements au sol,
éducation à l’espace…) fait suite à une première conférence qui s’est tenue en avril
dernier et qui a connu un réel intérêt.
(*) 15-17 April : 3rd Space & Society Conference – Space ; the Human
dimension, à Dniepropetrovsk, Ukraine, organisé par Youchnoye SDO et la NSAU
(Agence ukrainienne spatiale de l’Espace)
De mai à novembre 2009 : mission de Frank De Winne, durant 6 mois à bord de
l’International Space Station (ISS). Il sera commandant de bord de l’ISS pendant 4
mois.
5-7 juin : European Rocket & Balloon Programmes and Related Research,
conférence organisée par l’ESA à Bad Reichenhall (Allemagne).
(*) 15-21 juin : Salon de l’Aéronautique et de l’Espace Paris-Le Bourget, une
référence aérospatiale qui fête son centenaire ! Un événement à ne pas manquer :
Skywin Wallonie avec l’AWEX y sera présent.
Eté 2009 : premier vol (démonstration) du lanceur Vega depuis le Centre Spatial
Guyanais, à partir du nouveau SLV (Site de Lancement Vega), anciennement ELA-1.
Vega sera chargé de mettre en orbite le satellite passif LARES (cible pour mesures
laser de géodésie) ainsi que quatre nano-satellites étudiants (parmi lesquels on pourrait
avoir l’OUFTI-1 de l’Université de Liège !).
18-23 août : MAKS 2009 (Moscow Aero-Space Salon),à l’aéroport du Gromov
Flight Research Institute, Zhoukovsky, Région de Moscou.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
Septembre 2009 (prévision Arianespace) : premier vol du lanceur Soyouz-2 depuis
le Centre Spatial Guyanais, à partir du nouveau ELS (Ensemble de Lancement
Soyouz) qui est implanté sur la commune de Sinnmary (au Nord de Kourou).
(*) Octobre 2009 : IAC 2009/60ème IAC à Daejeon (Corée du Sud) pour fêter 10 ans
d’activité spatiale sud-coréenne.
(*) Fin mars 2010 : Toulouse Space Show 2010, avec la 3ème conférence européenne
sur les applications spatiales.
(*) Octobre 2010 : IAC 2010/61ème IAC à Prague (République Tchèque, qui sera
devenue dès cet été le 18ème Etats membre de l’ESA).
Articles concernant l’actualité spatiale,
spécialement en Belgique et en Wallonie
- Dawinka LAUREYS, La contribution de la Belgique à l’aventure spatiale
européenne – Des origines à 1973, aux Editions Beauchesne, Paris (www.editionsbeauchesne.com), Collection « Explorations » (79 €). L’ESA entend faire mieux
connaître les différentes facettes des débuts de l’Europe spatiale. Elle a confié aux
Editions Beauchesne la publication d’ouvrages de synthèse historique sur
l’astronautique européenne, documents qui doivent expliquer aux jeunes générations
comment les pays d’Europe ont mis sur pied une coopération internationale dans le
domaine de la recherche, des technologies, des applications et de l’exploration de
l’espace. Le volume 3 de cette série qui en compte quatre - les trois autres, en anglais,
concernent le Royaume-Uni (programme Skylark – 1957-1972), l’Allemagne (19232002), l’Italie (1957-1975) - porte sur le rôle joué dans la naissance de l’Europe
spatiale par ce qui sera « le plus petit des grands, le plus grand des petits » parmi les
Etats membres de l’ESA.
Ce travail fouillé de 420 pages, bien documenté et d’une grande rigueur est le résultat
de la thèse de doctorat d’une jeune historienne liégeoise, Dawinka Laureys, qui a
travaillé pour le Professeur Robert Halleux au CHST (Centre d’Histoire des Sciences
et des Techniques) de l’Université de Liège. Il décrit le rôle des politiciens belges –
notamment les Ministres Théo Lefèvre (1914-1973) et Charles Hanin - dans la
création de l’Agence spatiale européenne – l’intérêt et les efforts, grâce au soutien
continu du gouvernement, des chercheurs et industriels belges pour faire progresser
l’Europe dans l’espace. Le livre nous explique comment les universités de Bruxelles et
de Liège, les institutions scientifiques du Plateau d’Uccle, les entreprises ETCA
(ACEC), SABCA et FN Moteurs (aujourd’hui Techspace Aero) ont été les pionniers
de l’astronautique belge, comment la station de Redu et le Centre Spatial de Liège ont
pris forme sur notre territoire. Aujourd’hui, la Belgique a acquis des compétences dans
des niches scientifiques et technologiques qui lui valent de participer à des missions
spatiales de haut niveau, sur le plan international.
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
L’ouvrage de Dawinka Laureys est à lire par tous les Belges qui aiment leur pays et
son savoir-faire, pour qu’ils se rendent compte des potentialités de leur pays au cœur
de l’Europe. Il est à méditer en ce temps difficile de réforme institutionnelle à laquelle
le spatial ne devrait pas échapper. Il est, en effet, de plus en plus question de mettre en
place une agence spatiale fédérale où seraient représentés les intérêts des régions
(applications) et des communautés (recherche) afin que soient non seulement préservés
mais renforcés les atouts de la Belgique pour l’Objectif de Lisbonne de faire de
l’Europe la référence mondiale pour la connaissance au service des défis à relever pour
notre planète.
Collection Explorations des Editions Beauchesne :
une initiative belge avec le soutien de l’ESA
C’est le Professeur Robert Halleux, Directeur de recherche du FNRS et du CHST
(Centre d’Histoire des Sciences et des techniques) de l’ULG, qui a eu l’initiative de
cette collection « Explorations » des Editions Beauchesne de Paris (7, Cité du Cardinal
Lemoine). Les premiers volumes, publiés avec le soutien de l’ESA, sont destinés à
mieux faire connaître, par la publication de travaux d’histoire (des thèses de doctorat),
les origines nationales de l’Europe dans l’Espace. Les autres volumes qui seront parus
pour le Congrès International d’Astronautique (IAC 2008) de Glasgow concerneront
l’Espagne, la Suisse, l’Autriche et la Finlande. En 2009, la France et la Suède
devraient avoir leurs volumes.
- ESPI (European Space Policy Institute) - Yearbook on Space Policy 2006/2007:
New Impetus for Europe, édité par Springer Verlag, Vienna. Cet annuaire qui
paraîtra chaque été pour couvrir les événements de la stratégie spatiale en Europe
constitue un document de références, sous forme de synthèses et de tableaux, pour les
décideurs politiques, institutionnels et industriels concernant les développements en
cours de l’astronautique. Cet outil qui s’adresse aux professionnels est proposé au prix
de 119,95 euros.
- Belgospace – Rapport des activités 2007, est paru en juin. On peut le télécharger
sur le site : www.agoria.be/belgospace Il passe en revue les activités en cours et en
projet de ses membres qui sont des ténors du spatial belge : Cegelec, Gillam-Fei,
Newtec, SABCA, Sonaca, Space Applications Services, Spacebel, Techspace Aero,
Thales Alenia Space Antwerp, Thales Alenia Space ETCA, Verhaert Space, Ecole
Royale Militaire. Le directeur de Belgospace, Dany Van de Ven, souhaite élargir aux
centres universitaires, instituts de recherche, à de nouveaux industriels, la composition
de cette association qui dépend d’Agoria.
-Tania, les diamants de l’Espace, une BD de Pierre-Emmanuel PAULIS, publié
par l’Euro Space Society, mars 2008. C’est l’histoire à peine croyable d’un acte de
piraterie sur orbite… Avec « Les diamants de l’Espace », publié par l’Euro Space
Society (en partenariat avec la Ville de Liège, Techspace Aero et la Communauté des
Villes Ariane), Pierre-Emmanuel Paulis dévoile (enfin !) l’objectif d’une précédente
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Wallonie Espace Infos n°37 : mai-juin 2008
aventure de Tania, « Terreur sur le Cap ». Il s’agit de la suite haletante des péripéties
d’une blonde héroïne de bande dessinée. Véritable polar avec l’aventure spatiale pour
toile de fond. Conseillé par l’astronaute français Jean-François Clervoy et le candidatastronaute belge Vladimir Pletser, le dessinateur de Ferrières qui est moniteur à l’Euro
Space Center nous fait découvrir l’astronautique avec le Space Shuttle (avant sa mise à
la retraite qui est programmée pour fin 2010), le vaisseau Soyouz et la station Mir
autour de la Terre. Dommage que le ravitailleur européen « Jules Verne », lancé par la
fusée Ariane 5 et évoluant de façon automatique dans l’espace, n’ait pas eu son rôle à
jouer.
Réalisé de façon éducative avec beaucoup de réalisme, autour d’un récit à suspense, en
s’inspirant des photos de la NASA et de ce qu’il a observé sur les bases de Cape
Canaveral et à Baïkonour (mais rien au Centre spatial guyanais de Kourou), cet album
BD est dans l’orbite des histoires aérospatiales de Buck Danny (Victor Hubinon) et de
Dan Cooper (Albert Weinberg). Mais cette fois, c’est une femme jolie et intrépide qui
tient la vedette ! Celle-ci vient d’ouvrir son site : www.tania-astronaute.net Si vous
ne la connaissez pas encore, allez jeter un coup d’œil.
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Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à
le faire: elles seront les bienvenues. Courriel : [email protected]
ou [email protected]
Rectifications faites par l’un de nos nombreux lecteurs en France :
Dans le n°37, p.48. Philippe Jung, spécialiste avisé de l’histoire aéro-spatiale nous fait
remarquer que « Clarke n'est PAS le père de l'orbite géostationnaire : c'est
un mythe entretenu par nos amis britanniques, et correctement réfuté par les
historiens de tous autres bords... Clarke est en fait le père du concept du satellite de
télécom géostationnaire.» Et d’ajouter : « Il y a au moins un antécédent identifié:
cette orbite est en effet clairement décrite, schéma à l'appui, par l'austro-hongrois
Potocnik, alias Noordung, à la page 72 de son ouvrage de 1929 "Le problème du
voyage spatial" (rédigé dès 1928). »
Dans le n°37, p.49, le même Philippe Jung note au sujet du vol parabolique : « Les
moteurs ne sont pas coupés durant l'ascension, mais réduits (il faut bien compenser
la traînée aérodynamique!). La Caravelle a effectué 44 campagnes de 89 à 95! »
Merci, Philippe, pour ces précisions pertinentes.
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