Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau
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Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau
Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau profonde de kribi PLAIDOYER POUR UNE CAMEROUNISATION DE LA GESTION DU PORT EN EAU PROFONDE DE KRIBI Siège social : Douala- Cameroun Association pour le Developpement Intégré et la Solidarité Internationale- ADISI-Cameroun Page [email protected] 1 Tél : (+237) 77188238- 99564172 Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau profonde de kribi PREAMBULE Le poids du maritime dans l’économie mondiale est si primordial que tous les pays qui se respectent ont élaboré de véritables stratégies pour saisir les opportunités nombreuses que leur offre la mer. Cette importance stratégique accordée au secteur maritime se justifie par au moins deux raisons : la dépendance économie vis-à-vis de la mer et l’impact économique en matière d’emploi et de création de valeur ajoutée. A titre d’exemple, un pays comme le Cameroun, à l’économie extravertie dépend à 95% du transport maritime pour ses échanges extérieurs. Dans un contexte de mutation des trafics, l’économie maritime est placée sous une double contrainte: 1- s'adapter au rythme rapide d’évolution de l'industrie maritime pour suivre les changements technologiques, d'organisation et de vie des entreprises ; 2- et prendre en compte le tissu industriel et commercial en relation avec le port qui évolue au rythme de l'économie générale dans un cycle alterné de croissance et de crise. Le Cameroun aujourd’hui doit saisir pleinement cet enjeu économique et stratégique que constitue la mer. L’économie maritime ne saurait se limiter à l’exploitation du pétrole offshore, la pêche ou la réparation navale. D’autres enjeux existent et le transport maritime en est un des plus importants. L’urgence d’intégrer cette nouvelle donne ne saurait se faire sans les ressources et les compétences locales. Il n’est pas admissible que 54 ans après l’accession à l’indépendance, nous ne soyons pas en mesure de confier la gestion d’un enjeu aussi stratégique à des Camerounais / es. Il est donc plus que nécessaire de tirer les enseignements d’hier afin de permettre à notre pays de devenir autonome et excellent en matière d’administration des différents services portuaires pour pouvoir demeurer la porte d’entrée du golfe de Guinée et rivaliser avec les plus grandes places portuaires dans le monde. 1- Situation actuelle au Port autonome de Douala et urgence d’en tirer les leçons A sa création par les allemands dans les années 1880, le port de Douala se positionnait clairement pour devenir l’un des plus grands ports de la côte ouest africaine. Page Un niveau de saturation de l’espace de stockage des marchandises ; Une mauvaise conservation des marchandises ; Un dépassement récurrent du temps de transit des marchandises avec assez souvent plus de 11 jours en calle ; Une présence de plusieurs anomalies et goulots d’étranglement illustrés entre autre par les bureaux de certains entreprises installés au port et réduisant de ce fait, l’espace pour les marchandises. 2 De nos jours, après la privatisation en 2003 de certains segments névralgiques de ce port, la situation est loin d’être reluisante. Géré par le Douala International Terminal, ce port est aujourd’hui caractérisé par : Association pour le Developpement Intégré et la Solidarité Internationale- ADISI-Cameroun Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau profonde de kribi Par ailleurs, il faut signaler qu’en dehors du fret, la manutention tient une place importante dans l’industrie maritime. Au Port de Douala, ce secteur est contrôlé par Douala International Terminal (DIT), qui détient 50% du marché, l’autre moitié étant partagée par 18 autres entreprises. Les mêmes multinationales qui n’ont pris aucun risque financier au départ, gèrent 97% des parts dans le secteur du terminal à conteneurs, les Camerounais se contentant seulement de 3%. Cette situation les amène à faire un chiffre d’affaires de l’ordre de 50 milliards Fcfa avec une marge bénéficiaire culminant les 20%. Pire, ces mêmes multinationales à la compétence très douteuse au regard des cadences et leur notoriété dans certains pays de la côte Ouest africaine, contrôlent jusqu’à 90% de l’ensemble du marché portuaire. Ceci dans un contexte où des entreprises détenues en majorité par des camerounais existent et ont, pour certaines, les meilleures prestations dans le domaine. 2- Impact sur l’économie nationale Il apparait évident que la situation actuelle du port de Douala, gérée actuellement par des entreprises étrangères n’a pas permis de lui donner les performances auxquelles on pourrait aspirer au regard de notre position et de notre potentiel. Ce délabrement infrastructurel ainsi que ces services portuaires exécrables entrainent des conséquences sérieuses telles que la hausse du transit time (durée du transport des marchandises jusqu’au port de Douala). En effet, le transit time pour le port de Douala reste le plus élevé de la côte ouest africaine De De De De l’Europe de l’Ouest pour Abidjan ou Tema = 12 jours l’Europe de l’Ouest pour Douala = 35 à 40 jours l’Extrême Orient pour Luanda, Pointe-Noire, Abidjan ou Tema = 31 à 35 jours l’Extrême Orient pour Douala = 60 à 70 jours Les conséquences sont des coûts nettement plus élevés pour les importateurs et exportateurs camerounais et par conséquence des prix nettement plus élevés pour les consommateurs camerounais. D’où les hausses des prix à répétition sur nos marchés avec une nette conséquence dans le porte-monnaie du consommateur final. II- Le port de Kribi : opportunité pour rattraper notre retard A titre de rappel, le port de Kribi répond aux 3 critères clés de la compétitivité dans le secteur du trafic maritime : Un accès direct à la mer ; Une profondeur de quai de 16m : le plus profond de la côte ouest africaine Une grande profondeur de terre (surface à terre pour stockage et autres services) Association pour le Developpement Intégré et la Solidarité Internationale- ADISI-Cameroun Page C’est un port en eau profonde contrairement à Douala qui est un port en fleuve ; Il a un tirant d’eau de 16m, le plus grand de la côte Ouest africaine contrairement à Douala dont le maximum est de 7m ; 3 Au regard de ce qui précède, le port de Kribi est une opportunité à plusieurs égards pour permettre au Cameroun de retrouver sa compétitivité dans le secteur maritime : Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau profonde de kribi Des bateaux accostent directement à quai contrairement à Douala où l’embouchure est à 50 Km du quai ; I permettra la création de plus de 20 000 emplois ; Il pourra accueillir des bateaux d’une longueur de plus de 200m ; Ces atouts naturels, s’ils sont combinés aux éléments ci-dessous, en ferait assurément une des références sur la côte ouest africaine : Une excellente qualité du service au sol – rapidité de chargement et déchargement ; Absence des tracasseries administratives au port et sur les routes ; Rapidité du transport vers le reste du Cameroun, Ndjamena, Bangui, etc. (qualité des routes, chemin de fer, etc.) Le Port en eau profonde de Kribi à terme pourra permettre de desservir à terme le Cameroun, le Tchad, le Nord-Est du Nigeria, la RCA, le Gabon et la Guinée Equatoriale. C’est un marché comprenant une population estimée à 73 millions d’habitants, une superficie de 2.909.000 km2, un PIB/h de 2.415 USD et un taux de croissance annuelle du PIB de 6,3 %. Il est donc plus qu’évident que le port en eau profonde de Kribi va constituer un levier puissant de développement économique pour le Cameroun. III –Enjeux et objectifs du plaidoyer pour la camerounisation de la gestion du complexe industrialo portuaire de Kribi A l’heure actuelle, le Port en eau profonde de Kribi est l’objet de diverses délibérations devant aboutir à des concessions d’exploitation dans au moins trois segments clés que sont : 1. Le service nautique 2. Le terminal à conteneurs 3. Le terminal polyvalent Pour ce qui est du service nautique, du fait d’une absence d’expertise locale, le Cameroun est dans l’obligation d’avoir recours à de l’expertise étrangère. Pour ce qui est du terminal à conteneurs, seules 04 entreprises étrangères – et donc aucune camerounaise - opérant sur la place ont de l’expertise ce qui contraint à faire appel à elles. Pour ce qui est du terminal polyvalent, c’est le seul domaine où une dizaine d’entreprises camerounaises ont de l’expérience et exercent depuis 30 ans. Association pour le Developpement Intégré et la Solidarité Internationale- ADISI-Cameroun Page Dès lors, il est plus qu’urgent de « camerouniser » la gestion du port de Kribi. En le faisant, notre pays s’engage à: 1. Sauvegarder les intérêts camerounais dans la gestion du Port de Kribi ; 2. Assurer le développement d’une expertise nationale dans le domaine sur les prochaines années. 4 A ce jour, la situation du processus d’attribution est telle que sur les 05 entreprises retenues pour concourir dans la phase finale d’attribution des concessions sur le terminal polyvalent, aucune entreprise camerounaise n’a été retenue. Pourtant de l’avis de sources internes, certaines parmi elles avaient des meilleurs dossiers avec des engagements et des éléments novateurs. Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau profonde de kribi Si rien n’est fait, c’est le développement de l’expertise camerounaise dans ce domaine sur les 20 prochaines années qui est gravement compromis ! Ainsi, le présent plaidoyer vise ni plus ni moins les objectifs suivants : 1. Suspendre le processus d’attribution actuel des concessions afin d’intégrer des éléments qui garantissent la transparence et la sauvegarde des intérêts camerounais dans le processus ; 2. Faire intégrer des éléments de transparence sur l’ensemble de la procédure ; 3. Faire intégrer les éléments clés du plaidoyer dans de la gestion des concessions du Port de Kribi en particulier et de l’ensemble du complexe industrialo portuaire en général. IV- Nos propositions A l’image de nombreux pays développés, émergents et en voie de développement en Afrique et dans le monde, nos propositions visent, à s’assurer : 1. Une gestion optimale de cette infrastructure portuaire ; 2. Un transfert effectif de technologie et de savoir-faire ; 3. Une approche intelligente et stratégique assurant des répercussions durables et positives sur le reste de l’économie camerounaise. Il s’agit grosso-modo de mettre les intérêts tous azimuts du Cameroun au centre de ce port. Pour ce faire, nous formulons les propositions suivantes : 1- Le terminal à conteneurs Sachant que l’expertise n’est pas assez évoluée en la matière au Cameroun, une option est possible. Celle que nous vous proposons ici, permet qu’au bout de 10 ans après la mise en service de cette partie du port, que le transfert de technologie puisse s’opérer des structures étrangères vers les entreprises camerounaises. Ce n’est que par ces méthodes que les intérêts camerounais pourraient être sauvegardés et consolidés. Pour ce faire, nous proposons l’institution d’une entreprise mixte avec : • • • • Un Opérateur de terminal à conteneur mondialement reconnu – 51% parce qu’il détient l’expertise et l’expérience nécessaires ; Des opérateurs privés camerounais – 35% pour leur permettre d’acquérir l’expérience et l’expertise nécessaires ; L’Etat camerounais – 14% pour s’assurer que les orientations et les décisions prises seront conformes aux intérêts stratégiques du peuple camerounais. Un président du Conseil d’administration et un Directeur général adjoint camerounais. Association pour le Developpement Intégré et la Solidarité Internationale- ADISI-Cameroun Page Cette partie doit être totalement cédée à une ou plusieurs entreprises à capital majoritairement camerounais. A date, le Cameroun dispose de l’expertise avérée avec des entreprises qui exercent au port de Douala depuis une trentaine d’années pour certaines. En ce moment au port de Douala, elles prestent les meilleurs services tutoyant ceux du reste de la côte ouest africaine. Il y a 3 ans, lorsque 2M faisait les cadences d’environ 11 millions de 5 2- Le terminal polyvalent Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau profonde de kribi tonnes, Bolloré se contentait de 9 millions. Il en va ce même pour ce qui est du riz, du sel, du ciment et du fer. Ces entreprises camerounaises ne demandent qu’à bénéficier de la même attention et confiance que ces multinationales dont l’activité ne profite en rien au Cameroun. 3- Le service nautique Etant le service réservé à lamanage et au remorquage, le Cameroun ne dispose pas encore d’expertise en la matière. Il est donc de bon ton que ce segment du port soit confié à un structure étrangère à la compétence établie avec : une ouverture du capital à des entreprises camerounaises ; et des nominations de camerounais à des fonctions leur permettant de développer l’expertise et d’acquérir l’expérience ; 4- Sur le plan socio-économique Pour assurer les retombées et intérêts économiques camerounais, le Port de Kribi devrait voir: La mise en œuvre d’une véritable stratégie pour attirer les armateurs au canal : De l’excellente qualité des services au sol ; Du développement des réseaux routier et ferroviaire pour réduire le transit time de Kribi à la destination finale ; De l’élimination des tracasseries administratives et policières. Le développement de l’expertise locale : Afin d’aboutir à terme à une indépendance technologique dans le domaine portuaire ; La préservation du pouvoir d’achat des Camerounais/es : En assurant une réduction du coût des importations et par conséquence, une réduction du niveau général des prix des marchandises importées ; L’amélioration des conditions de vie des travailleurs : Par l’intégration dans les contrats de concessions des éléments permettant aux travailleurs de jouir de meilleures conditions. Page 6 Ainsi pensons-nous, que cette formidable opportunité que constitue le Port en eau profonde de Kribi pourra être convertie en acquis durables sur les plans stratégiques, financiers, économiques, technologiques et sociaux pour notre cher et beau pays le Cameroun. Association pour le Developpement Intégré et la Solidarité Internationale- ADISI-Cameroun Plaidoyer pour une camerounisation de la gestion du port en eau profonde de kribi Ont souscris au présent plaidoyer, les personnalités et organisations ci-dessous : N° ENTITES 01 Fédération pour la Paix Universelle (FPU) 02 CameroonO’bosso 03 Forum Républicain 04 CHELMEN 05 Human Rigth and Freedom Movment 06 Union pour a Fraternité et la Prospérité (Ufp) 07 Syndicat national des Travailleurs Ruraux du Cameroun (Synatruc) 08 Parti Uni du peuple Camerounais (Purs) 09 Cameroon People Parti (Cpp) 10 Front patriotique (France) 11 Union des Populations du Cameroun 12 Manidem 13 PADDEC SECTEUR Société civile Société civile Parti Politique Société Civile Société civile Parti politique Organisations professionnelles Ok Ok Ok Ok Ok Ok Ok Parti Politique Parti politique Parti Politique Parti politique Parti politique Parti politique Ok Ok Ok Accord de principe Accord de Principe Ok 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Parti politique Parti politique Société civile Société civile Société civile Société civile Société Civile Société civile Société civile Leader d’opinion Leader d’opinion Universitaire Diaspora Société civile Diaspora En cours En cours Accord de principe Ok Ok Ok Ok Ok Ok Ok Ok Ok Ok OK Ok 29 Plateforme de la Société Civile pour la Démocratie 30 COMICODI 31 Transparency International Société civile Ok Société civile Société civile Ok En cours 32 33 34 35 36 37 Société civile Leaders d’opinion Leaders d’opinion Diaspora Diaspora En Cours En cours Ok Ok En cours Diaspora En Cours SDF UDC Un monde avenir Réseau des consommateurs d’énergie (RACE) SDD (Honorable Ambotto Albert) RECOHD GAPPH RENATA Trauma Centre Cameroon Denis Atangana (MRC) NzouabetHervé (Manidem) Ayié Lucas (Economiste- économètre) Dr Mbarga-Abéga Mathieu (France) Article 53 Mouvement Africain pour la Libération du Continent (MALCON) (Cote d’Ivoire) Page 7 ACDIC Dr Mathias EricOwonaNguini Jean- Bruno Tagne Pr Christopher Nformuyoh Célestin Bendzigui Brice Nitcheu STATUT Association pour le Developpement Intégré et la Solidarité Internationale- ADISI-Cameroun