Accessibilité, Il va falloir songer à aménager. Le Télégramme 19/10/12

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MORLAIX VILLE
Accessibilité. Il va falloir songer à aménager
19 octobre 2012
D'ici le 1erjanvier 2015, l'ensemble des bâtiments recevant du public devra être accessible aux personnes à
mobilité réduite. Cette loi concerne notamment les commerces. Exemple dans un salon de coiffure de la rue du
Mur, où la pente et les difficultés d'accès corsent l'affaire.
«Ici, il faudrait un plan incliné avec une rampe de 8,20m».
10h30, mercredi matin, devant chez Tchip Coiffure, rue du Mur.
Un mètre dans une main, unniveau dans l'autre, Frédéric
Dumez s'attelle à prendre quelques cotes. Pour en arriver à la
conclusion que d'importants aménagements vont devoir être
réalisés à l'entrée du magasin, auniveau des trois marches
permettant d'accéder au salon. Car d'ici deux ans, ce local
commercial, comme tous les autres bâtiments recevant du
public, devra être aux normes, afin de permettre aux personnes
à mobilité réduite de pouvoir y pénétrer.
«Ça commence à me titiller»
«Ça commence à me titiller. 2015, ça va arriver vite», souligne
la gérante du salon de coiffure, Pascale Paris. Contactée par
lachambre de métiers et de l'artisanat de Morlaix, elle a accepté qu'un diagnostic soit effectué pour son commerce. Et c'est
donc Frédéric Dumez qui s'en est chargé cette semaine. «C'est quelque chose qui n'est pas obligatoire, sauf pour
lesgrandes entreprises. Mais beaucoup le demandent car il permet d'évaluer le niveau de conformité, de bénéficier d'un
descriptif des aménagements à réaliser etd'avoir une estimation financière du coût des travaux», renseigne le consultant
en accessibilité, en précisant que ces diagnostics sont payants. «Mais ils peuvent être subventionnés jusqu'à 50%, tout
comme les travaux à hauteur de 30%».
Deux cas de dérogation
Des travaux, justement, Pascale Paris va devoir en effectuer. Sauf que, pour son magasin, une rampe de 8,20 m paraît
impossible à mettre en place. «C'est irréalisable. La mairie refusera car lesvéhicules de secours doivent pouvoir accéder
ici», approuve Frédéric Dumez, en indiquant que des dérogations seront délivrées dans certains cas. «Lorsqu'il y aura
impossibilité technique et si le coût des travaux peut mettre en danger l'activité de l'entreprise ou du commerce». Mais
attention, il faudra ledémontrer à une commission. Les dérogations risquent pourtant de pleuvoir, tant le montant des
chantiers risque parfois degrimper très haut pour descommerçants et des artisans déjà en difficulté pour certains.
«Lesgens que je rencontre sont effectivement un peu effrayés par les coûts. Ils espèrent que ladate va reculer», glisse
leconsultant, que des propos font parfois bondir: «Quand j'entends certains dire qu'ils ne vont pas se lancer dans des
travaux pour les quatre handicapés qu'ils voient dans l'année... Ilfaut casser cette idée et prendre aussi encompte le fait
que la population de personnes âgées va continuer à augmenter. En 2015, dix millions de Français auront plus de 75 ans.
Et on dénombre actuellement 8,5 millions de personnes handicapées dans le pays».
Mauvaise surprise
11h. Fin du diagnostic chez Tchip Coiffure, où la gérante apprend que les rampes d'accès à l'étage vont devoir être
changées. Etqu'il faudra poser unemain courante à l'entrée. Elle s'y attendait. Ce qu'elle imaginait moins, en revanche,
c'est d'avoir «sans doute» à refaire sa porte d'entrée. «Elle n'est pas assez large», lui signifie Frédéric Dumez. Avant de
prévenir:«Cen'est pas parce qu'une rue est difficile d'accès que l'intérieur des commerces pourra sepasser des
aménagements».
Ronan Tanguy
Tags : Handicap accessibilité commerce mobilité réduite Morlaix
19/10/2012 11:57
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Les artisans du bâtiment invités à se former
Les artisans du bâtiment du pays de Morlaix sont conviés à trois ateliers, afin d'être formés aux travaux à réaliser dans
le cadre delaloi d'accessibilité. Le premier a lieu lundi.
«Un débouché intéressant vu la conjoncture». «Les artisans du bâtiment (800 dans lepays de Morlaix) vont devoir
adapter leur travail», indiquent Nathalie Péron, conseillère àlachambre de métiers du Finistère en charge de
l'accessibilité, etSophie Ollivier, responsable del'antenne morlaisienne delachambre. Pour elles, ils ont donc tout intérêt
à se former. «Leslogements neufs doivent répondre à certains critères. Et vu la conjoncture, il y a undébouché
intéressant pour eux». Trois ateliers au choix. Lesartisans sont conviés à participer, au choix, à un des trois ateliers
proposés par la chambre demétiers du Finistère. Premier rendez-vous lundi, de 9h à 12h, dans les locaux de la
chambre demétiers et de l'artisanat de Morlaix, zone de La Boissière. Deuxième atelier le 10décembre (même horaire),
à la communauté de communes de Saint-Pol-de-Léon. Enfin, dernière date à retenir: le21janvier, également le matin, à
la communauté de communes de Landivisiau. Ces trois rendez-vous seront animés par Rozenn Morin, ergothérapeute
au PactHD 29. Au programme, présentation des handicaps, aspects réglementaires, critères d'accessibilité et visite
d'un établissement non conforme. 1.800 artisans et commerçants dans la région. Les artisans, ainsi que les
commerçants, qui possèdent un local dans lequel ils reçoivent du public devront également se mettre aux normes avant
janvier2015. Pour évoquer cette problématique, deux réunions animées par Frédéric Dumez sont prévues à19h30:
le27novembre àlachambre decommerce et d'industrie (CCI) de Morlaix, puis lelendemain, àLandivisiau (salle Lyautey).
Les1.800 artisans et commerçants recensés parla CCI dans le pays deMorlaix recevront tous une invitation
àcesrendez-vous. Contact Sophie Ollivier, tél.02.98.88.13.60.
Tags : Handicap accessibilité commerce mobilité réduite artisans Morlaix
Rues et bâtiments communaux: «Morlaix est très complexe»
Pour la Ville, la loi sur l'accessibilité des personnes à mobilité réduite est un casse-tête. «Morlaix est très complexe»,
souligne Bernard Guilcher, adjoint aumaire en charge de l'urbanisme etdestravaux. «On a travaillé avec les
associations depersonnes handicapées. On a élaboré un programme etunplan avec toutes les zones à améliorer»,
indique l'élu, enmettant enavant les travaux menés actuellement rue de Paris avec, notamment, l'élargissement
destrottoirs qui vont dans cesens. «Rue de Brest, on a prévu de changer les trottoirs prochainement», poursuit Bernard
Guilcher, en ajoutant que le coût demeure le principal problème. Et que dire à propos des bâtiments publics... «C'est
beaucoup plus lourd», note l'adjoint, même s'«il y a un ascenseur àlamairie et aux services techniques. Quant à la
mairie de Ploujean, elle va être mise aux normes. Ona déposé un permis deconstruire».
Le cas épineux de la MJC
Reste le cas épineux de la Maison des jeunes et de la culture, cette fameuse MJC installée depuis 1963 dans un
bâtiment de la place du Dossen à l'architecture difficilement aménageable. «On est en phase deréflexion, déclare
Bernard Guilcher. On rencontre le président de l'association la semaine prochaine. Il y a un vrai problème. La MJC ne
va-t-elle pas devoir déménager? La question est posée».
Tags : Handicap accessibilité commerce mobilité réduite bâtiments communaux Morlaix
«Quand j'entends certains dire qu'ils ne vont pas se lancer dans des travaux pour les quatre handicapés
qu'ils voient dans l'année...»
Frédéric Dumez consultant en accessibilité
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