Compte-rendu CICA du 2 mars 2015 - Mairie du 3e

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Compte-rendu CICA du 2 mars 2015 - Mairie du 3e
MAIRIE DU 3E ARRONDISSEMENT
PROCÈS-VERBAL DU COMITE D’INITIATIVE ET DE CONSULTATION DES
ASSOCIATIONS
Séance du 2 mars 2015
Etaient présents : M. Pierre AIDENBAUM, M. Didier DELY, Mme Caroline DECARISS,
Mme Marie-Laure HAREL, Mme Nicole BISMUTH LE CORRE, M. Gauthier CARONTHIBAULT, M. Benjamin DJIANE, Mme Christine FREY, Mme Magali VERGNET,
Mme Laurence HUGUES, M. Yves PESCHET, M. Quentin PICQUENOT, M. Benoît
SOLES.
Etaient absentes :
TROPPER excusée.
Mme Patricia
BREBION-VALLA
excusée
et
Mme Sylviane
M. AIDENBAUM signale l’absence excusée de Mme Patricia BREBION-VALLA qui lui
a donné pouvoir et celle de Mme Sylvia TROPPER qui a donné pouvoir à Mme MarieLaure HAREL.
Il rappelle que l’objet du présent CICA est la prise de connaissance du compte rendu
des activités menées par la Semaest dans le cadre de l’opération Vital’Quartier dans le
3e arrondissement. Il rappelle avoir demandé à la Semaest de bien vouloir venir ce soir
effectuer ce compte-rendu. Il rappelle que les questions sont possibles à l’issue de ce
CICA. Le fascicule mis à la disposition de tous regroupe une sélection de commerces à
découvrir à Paris qui ont bénéficié des opérations de la Semaest sur tous les quartiers
de Paris, et notamment le 3ème arrondissement. Le maire remercie M. Didier DELY,
directeur général de la Semaest, accompagné de Mme Caroline DECARISS et de Mme
Magali VERGNET, pour leur présence et leur contribution au CICA. Il cède la parole à
M. Didier DELY.
1 - Panorama général des opérations Vital’Quartier
M. DELY remercie M. le Maire et présente ses collaboratrices : Mme Caroline
DECARISS est directrice du développement économique et Mme Magali VERGNET est
conseillère. Il rappelle leur rôle important dans les activités du Semaest tant sur les
opérations dans le 3e arrondissement que dans les autres quartiers parisiens.
M. Didier DELY rappelle que ce CICA a non seulement pour objet les opérations
Vital’Quartier, mais plus généralement les politiques de développement économique de
proximité menées par les mairies des divers arrondissements. Ces opérations ont été
initiées durant la mandature 2004-2007 et ne cessent de se développer à l’occasion de
cette nouvelle mandature, en renouvelant les outils et les concepts de reconquête des
quartiers. Il propose de brosser un panorama général avant que Caroline DECARISS
ne fasse un bilan de l’opération Vital’Quartier sur le 3ème arrondissement.
Historique des opérations Vital’Quartier
M. DELY rappelle qu’il existe deux opérations Vital’Quartier à Paris. La plus ancienne a
été initiée en 2004 dans les 3e, 11e et 12e arrondissements lorsque les élus étaient
confrontés au rachat d’un grand nombre de boutiques par de nombreux grossistes en
textile, dévitalisant ainsi les quartiers. L’implantation de ces grossistes s’était fait au
détriment des petits commerces tels que les boulangeries et les boucheries, ce qui avait
bouleversé la vie au sein de ces quartiers. Il s’en suivait des déménagements et des
rues qui perdait petit à petit de leur vie. En 2003, un projet de loi proposé par certains
élus parisien, dont Georges SARRE, afin d‘agir au niveau national, avait été retoqué au
Conseil constitutionnel. Cet échec avait amené la municipalité à mener une action
locale, au moyen de la création de nouveaux outils : les concessions publiques
d’aménagement.
Il souligne que le principe en était simple : la société Semaest contractait une avance
remboursable auprès de la Mairie de Paris, qui lui permettait de préempter des locaux.
Au nom de la Ville de Paris, la Semaest se substituait à l’acquéreur en achetant le local
(les murs) au même prix. Le local bénéficiait, ensuite, d’une rénovation afin d’accueillir
une activité économiquement viable qui était jugée conforme aux besoins du quartier
par la mairie d’arrondissement et les conseils de quartier, suivant l’expertise de la
Semaest.
M. DELY soutient que le succès de cette première action a encouragé l’élargissement
du périmètre d’action de la Semaest et la création d’une deuxième action dans les 10e
et 17e arrondissements de Paris. Il souligne également la réussite – dans des
conditions délicates - de l’opération de la Semaest dans le Quartier latin qui, depuis
2007, a permis de lutter contre la disparition de nombreuses librairies et maisons
d’édition en concentrant ses actions sur ces deux types de commerce. Le succès de
ces opérations a permis à la Semaest de maîtriser environ 650 locaux commerciaux
dans Paris, correspondant à une surface de près de 75 000m2, et bien que la Semaest
ne soit pas toujours propriétaire de ces locaux.
Actions de l’opération Vital’Quartier 1
M. DELY rappelle que la convention publique d’aménagement passée entre la Semaest
et la Ville de Paris doit s’achever à la fin de l’année 2015. La Semaest est censée
revendre son patrimoine et rembourser la Ville de Paris de l’avance de 57 M€
contractée en 2004. Sur ce capital, il indique que 50 M€ ont déjà fait l’objet d’un
remboursement et que les 7 M€ restants seront remboursés à la fin de cette année. La
solution optimale est de revendre les locaux aux commerçants en place, comme cela a
pu se faire pour 25 % des cas. Le contrat de cette vente contient une clause dont l’objet
est d’interdire la revente de la boutique à un grossiste et oblige la tenue d’une activité
conforme aux décisions prises avec la mairie d’arrondissement.
Malgré une clause de sauvegarde de sept ans présente dans les contrats lors de la
revente des murs à des investisseurs, il indique que la place stratégique des locaux
dans le 3ème et le 11e arrondissement ne garantissait pas une protection suffisante
contre les risques de spéculation. Une société foncière a donc été créée avec l’aide de
la Ville de Paris, de la Caisse des dépôts et des consignations, de la BRED banque
populaire et du Crédit mutuel. Cette société parapublique a acheté une partie du
patrimoine de la Semaest à hauteur de 50 à 54 locaux. Cette option permettait de
garder la maîtrise publique sur les locaux pour plusieurs décennies. M. DELY conclue
sur ce thème en indiquant que le bilan des opérations Vital’Quartier est positif, malgré la
persistance de certains problèmes.
Objectifs de l’opération Vital’Quartier
M. DELY souligne que le 3ème arrondissement compte précisément 1 800 locaux
commerciaux. Il est évident que la Semaest ne peut les acquérir en totalité :
premièrement la société est limitée dans ses moyens financiers, deuxièmement ils ne
sont pas tous à vendre et enfin, l’objectif n’est pas de se substituer à l’initiative privée. Il
rappelle que la théorie qui guide les actions de la Semaest, vérifiée dans le 11e
arrondissement et dans le 3e arrondissement, suppose qu’il est suffisant de maîtriser
5% des boutiques d’un quartier et d’en laisser 95% à l’initiative privée pour le
redynamiser et fournir les services de proximités. De la sorte, au sein du périmètre de
ses actions, Semaest se donne pour objectif de gérer 5% des locaux, proportion en
passe d’être atteinte dans le 3e arrondissement.
M. AIDENBAUM rappelle que l’opération Vital’Quartier dans le 3e arrondissement se
concentre particulièrement sur les quartiers Beaubourg-Temple et Meslay-Nazareth,
avec le rachat de 60 locaux de commerce. Le Maire estime donc que le rapport devrait
être apprécié à l’échelle des quartiers cités et non pas sur l’ensemble de
l’arrondissement. Il ajoute que ces locaux ont nécessité une action au vu de leur
tendance à la mono-activité.
Succès et perspectives
M. DELY remercie M. le Maire et souligne que l’opération Vital’Quartier dans le 3e
arrondissement a été efficace. En dépit de certains échecs que son équipe a pu
rencontrer, il persiste à croire en l’utilité de leurs actions contre la spéculation, la monoactivité ou la déshérence. M. DELY développe les aspirations de la mandature actuelle
qui tendent vers une approche plus globale de l’action Vital’Quartier dans tous les
quartiers parisiens en tension. Le projet viserait à maîtriser 5% des commerces dans
les quartiers stratégiques. La pertinence et les avantages du projet ont su rallier divers
partenaires sous l’égide de la Mairie de Paris et des mairies d’arrondissement. La
Semaest voudrait ainsi travailler avec les bailleurs sociaux propriétaires de nombreuses
boutiques pour rediscuter de la nature des activités dans leurs locaux dans le cadre
d’objectifs communs. Cette nouvelle coopération permettrait d’atteindre facilement
l’objectif des 5%. M. DELY aborde la continuité des opérations Vital’Quartier pour ce
mandat, grâce à une dotation du Programme d’investissement de la mandature (PIM)
qui sera disponible à partir de 2016, après le règlement de quelques formalités
juridiques. Il rappelle que la Maire de Paris soutient ardemment ces opérations. Il
réaffirme la nécessité de s’allier aux bailleurs sociaux pour pérenniser l’action
Vital’Quartier.
Il rappelle par ailleurs que, suite aux actions de la mandature 2004-2007 menées dans
les quartiers - notamment le Quartier latin -, une réflexion engagée avec la Mairie de
Paris et les mairies d’arrondissement a débouché sur un nouveau modèle de
développement : la Nouvelle économie de proximité (la NEP). Celle-ci suppose que le
contrôle de 5 % des boutiques d’un quartier permette la remise en marche des services
de proximité, de l’artisanat alimentaire, des commerces de bouche, des commerces
culturels et la création des espaces de coworking pour intéresser les jeunes, tels les
décorateurs qui préfèreront s’intégrer dans les quartiers, plutôt que d’être regroupés
dans des pépinières. Il indique que la finalité du projet est de créer une véritable
dynamique qui favorise la qualité de vie dans les quartiers et le lien social et
intergénérationnel. Il rappelle que ce projet intéresse beaucoup de villes, comme en
témoignent les nombreuses sollicitations reçues par la Semaest. Il indique que c’est
Magali VERGNET qui s’occupe de ces contacts.
Nouvelle technologie et petits commerces
M. DELY aborde le sujet de l’informatique, qui relève d’un deuxième concept relié aux
activités Vital’Quartier. Si internet a longtemps été considéré comme un ennemi par les
petits commerces, a l’instar d’Amazon qui a tué les librairies, il avance qu’il existe
aujourd’hui une chance de réconcilier ces acteurs de proximité avec internet grâce aux
smartphones et à leurs applications (en particulier les nouvelles méthodes de
référencement et la géolocalisation). Dans cette optique, il indique que la Semaest a
lance récemment CoSto - Connecting Stores ou boutiques connectées -, vaste
programme créé pour promouvoir des liens entre les petits commerces et les start-ups
– jeunes entreprises – qui développent des applications informatiques, la finalité étant
que ces applications favorisent le soutien et le développement du commerce de
proximité.
A cet effet, il indique que la première boutique pop-up co-store – sera inaugurée
vendredi prochain dans le 10e arrondissement. Celle-ci prendra la forme d’une boutique
éphémère connectée dans laquelle d’une part, des commerçants de toute nature
pourront présenter un certain nombre de produits et d’autre part, des start-ups pourront
offrir un ensemble d’applications innovantes. Cette rencontre permettra de mettre en
avant les moyens de conjuguer Internet et le commerce de proximité. M. DELY conclue
en évoquant sa confiance dans la réussite de cette nouvelle approche.
M. AIDENBAUM reprend la parole pour remercier le directeur général de la Semaest
M. DELY, pour la richesse de son compte rendu des activités Vital’Quartier. Il rappelle
que le 3e arrondissement était l’un des premiers arrondissements concerné, avec le 11e
et le 12e.
2- Bilan de l’opération Vital’Quartier dans le 3e arrondissement
Mme DECARISS commence son intervention en exposant le périmètre couvert par
l’action Vital’Quartier dans le 3e arrondissement.
Les actions de Semaest dans le 3e arrondissement
Elle décrit les différentes formes que prennent les actions menées par la Semaest –
délégataire du droit de préemption - :
- les protocoles contractés avec les acquéreurs par lesquels ceux-ci s‘engagent à
respecter les objectifs de la mission ;
- les acquisitions de gré à gré ;
- les préemptions.
Elle souligne à nouveau le droit de préemption et les modalités de délégation de ce
droit.
Elle indique que toutes actions confondues, la Semaest maîtrise près de 60 locaux sur
le périmètre, qui, comme M. le Maire le soulignait, sont essentiellement localisés dans
la partie nord de l’arrondissement, incluant la rue Notre-Dame-de-Nazareth et plus au
sud le secteur Gravilliers. Ces acquisitions ont été menées progressivement selon les
opportunités. Par ailleurs, elle indique que les 60 locaux se divisent pour moitié entre
les protocoles et les locaux maîtrisés par la Semaest.
Elle rappelle le remboursement de 50 M€ à la Ville de Paris et indique que dans le 3e
arrondissement, des locaux seront cédés à la fin de l’année. Elle précise que près de la
moitié des locaux de Vital’Quartier 1 ont basculé sous l’égide de la Foncière, qu’un
quart des locaux ont été acquis par les locataires et que le reste a été mis sur le marché
avec une clause d’affectation. Elle rappelle que les locaux occupés sont pour leur part
munis d’un bail en cours qui permet de rassurer le locataire sur la pérennité de son
activité. Les chiffres révèlent la répartition suivante :
- 14 locaux placés sous l’égide de la Foncière ;
- 8 acquis par les locataires ;
- 4 sur le marché avec une clause d’affectation.
Mme DECARISS décrit les activités commerçantes des établissements : l’économie
traditionnelle domine avec des boucheries, boulangeries et librairies, mais les artisans
sont également présents, avec un luthier, un créateur de luminaires et d’autres activités.
Spécificités de l’action Vital’Quartier
Mme DECARISS précise les spécificités de l’action Vital’Quartier. Elle indique que
l’acquisition d’un local est nécessairement suivie d’une phase de rénovation qui permet
de reconfigurer le paysage de la rue et de lancer un signal les habitants et les
consommateurs.
Pour illustrer ses propos, Mme DECARISS montre les photographies de deux
boutiques, l’une située rue du Vertbois, l’autre rue Volta - annexe du restaurant Pramil –
présentant leur aspect avant et après leur rénovation. Le processus se fait selon le
schéma suivant :
- la Semaest publie son statut de nouveau propriétaire et exécute les travaux de
rénovation pour quelques dizaines de milliers d’euros ;
- ce temps est mis à profit pour la préparation de la phase de commercialisation. Toutes
les candidatures à la reprise du local sont examinées afin d’identifier l’activité qui fait
défaut au quartier, peut au mieux s’y intégrer, correspond à la configuration et serait
économiquement viable.
Mme DECARISS expose une carte de l’agence parisienne de l’urbanisation (APUR) de
2012 en précisant que cette dernière prévoit la publication de la BDCom (Banque de
données sur le commerce) 2014. Elle ajoute que la Semaest lancera une nouvelle
enquête de terrain qui va s’étendre du mois d’avril à l’été et dont l’objet sera de dresser
un bilan de l’action Vital’Quartier qui sera présentée à la fin de l’année.
La carte, élaborée avec le concours de l’APUR pour les 30 ans de la Semaest montre
qu’il y avait près de 600 grossistes dans le périmètre d’action et la tendance décrit la
présence de 60 commerces alimentaires, une part croissante de commerces et de
services non alimentaires et une existence de vacances de plus de 200 locaux
concentrés dans certaines rues.
Mme DECARISS revient sur la question récurrente de la vacance qui correspond à la
situation des locaux non utilisés par leurs propriétaires. Elle rappelle que la Semaest a
mené des campagnes afin d’inciter ces propriétaires à vendre. La Semaest est
parvenue à négocier des achats pour certains cas de vacances mais tous n’ont pas été
résolus. La vacance suscite des questionnements au vu du manque à gagner qu’elle
représente. Certains propriétaires peuvent se permettre de supporter le coût de la
vacance de leurs locaux pendant plusieurs années.
La carte décrit la tendance de la répartition des commerces. La disparition de plus de
150 grossistes depuis le début de l’action Vital’Quartier, ainsi que la légère baisse du
nombre de vacances et enfin une progression du commerce alimentaire sont visibles.
La Semaest a notamment installé plusieurs commerces alimentaires, ce qui sera visible
sur la carte-bilan de la décennie d’opération Vital’Quartier.
Concept CoSto
Le concept CoSTo préalablement abordé par M. DELY est repris par Mme DECARISS
qui en dévoile le logo. Elle explique que la volonté commune de poursuivre et de
diversifier les actions Vital’Quartier, de la part de la Mairie d’arrondissement, de la
Mairie de Paris et de la Semaest a concouru à la création de la Foncière, permettant de
continuer à gérer et à commercialiser les locaux dans le même esprit et à animer un
réseau de commerçants, mais également de CoSto, un outil innovant permettant de
concourir à cette animation et d’améliorer ainsi les actions portées par la Semaest ou la
Foncière.
Elle rappelle les ouvertures de boutiques dans les rues Notre-Dame-de-Nazareth et du
Vertbois.
Mme DECARISS évoque le projet de La Jeune Rue dont la concrétisation est restée
inférieure aux prévisions malgré le mouvement de reconfiguration initié par les actions
de la Semaest avec l’ouverture d’une douzaine de locaux sur ce secteur.
Mme DECARISS rappelle le lancement de CoSto qui s’est fait au début du mois de
décembre 2014, durant lequel deux ateliers avaient accueilli des commerçants
Semaest, des commerçants non Semaest et des start-ups. Le but de ces ateliers était
de découvrir des méthodes pour que ces acteurs puissent travailler ensemble. A la fin
du mois de janvier, un premier petit déjeuner CoSto s’est tenu dans un local Semaest
situé à côté de la Place de la République. Les événements se poursuivent avec une
préparation d’un appel à projet et l’ouverture du premier pop-up cool store vendredi soir
prochain.
M. DELY ajoute, en ce qui concerne les rénovations, que lorsque la Semaest achète un
local de gré à gré, celui-ci est entièrement rénové avant d’être reloué aux commerçants.
De la sorte, la boutique est mise aux normes du plan climat, des accessibilités pour les
personnes à mobilité réduite dans la mesure du possible et peut se voir dotée d’une
vitrine thermique. Outre l’objectif d’exemplarité porté par la Ville, cette démarche est
nécessaire pour intéresser les primo-accédants, les commerçants indépendants ou les
jeunes porteurs de projets qui ne pourraient autrement se permettre d’acquérir une
boutique. Le caviste indépendant peut ainsi être promu face au commerce d’enseigne,
tel le café Starbucks. Un travail de définition a ensuite lieu avec la Mairie
d’arrondissement afin d’identifier l’activité idoine, avant qu’une concertation entre les
élus chargés du développement économique, les fédérations professionnelles et les
chambres des métiers (artisanat, boucherie…) soit entreprise dans le but de rechercher
l’agent économique jugé adapté.
Il précise que sa précédente référence aux bailleurs sociaux ne signifiait pas que la
Semaest prenne possession des commerces de ceux-ci. Il indique que la Semaest
travaille sur les quartiers avec l’Atelier parisien d’urbanisme et le Groupe technique
local pour la présentation des projets aux mairies d’arrondissement. L’action serait
orientée vers une coalition dans laquelle tous les acteurs précités et les bailleurs
sociaux soumettraient une proposition de projet à la mairie d’arrondissement, dans le
cadre d’un schéma directeur des besoins des quartiers, avant de concrétiser les
opérations d’achat. La finalité première reste la concrétisation des exigences de la
nouvelle économie de proximité (NEP).
Par ailleurs, M. DELY souligne que l’accompagnement des commerçants est
nécessaire. L’atteinte des objectifs se mesure par le dynamisme entre les commerces
et la qualité de vie dans les quartiers, et non par l’ampleur de la spéculation et du
business. Pour concourir à ce dessein, des formations sont offertes aux commerçants
par exemple en termes de gestion. Le programme CoSto sera le premier outil
d’accompagnement et d’échanges entre commerçants puisqu’il permettra de donner
des ressources de formations, d’informations et de communications.
M. DELY émet une observation quant au problème d’isolement ressenti par les
commerçants. Leur métier très prenant ne leur permet pas de bénéficier de toutes les
opportunités, par exemple en termes de choix de matériel informatique. De la sorte, la
Semaest a mis en place le programme CoSto afin de mettre en exergue les différentes
solutions numériques et de proposer des outils déjà validés sur lesquels les
commerçants ne seraient pas « grugés ».
M. DELY précise qu’à l’époque de ses prédécesseurs, la concession publique
d’aménagement était utilisée mais qu’elle n’était pas vraiment adaptée. Il indique avoir
alors participé à la création d‘un nouvel outil de travail, inscrit dans le cadre de la loi
Pinel votée en 2014, avec une grande implication de Mme VERGNET et des élus : le
contrat de revitalisation artisanal et commercial. L’obtention du décret d’application est
proche, grâce au travail important mené par Mme VERGNET auprès du ministère.
Après l’obtention de ce contrat, l’approche dans les opérations Vital’Quartier sera plus
fine et plus sûre.
M. DELY ajoute que la Semaest a réussi à intégrer un amendement Plan local
d’urbanisme (PLU), porté par Arnaud MONTEBOURG au Sénat. Les décrets
d’application en découlant permettront en octobre et novembre de définir très
précisément les activités à implanter dans certaines localités. Cette loi permettra par
exemple de refuser les activités bancaires au profit des services de proximité destinés
aux habitants. Dans certaines rues susceptibles de verser dans la mono-activité, la
nécessité de limiter le commerce dominant sera mise en avant en établissant un quota
d’activités similaires. Lorsque le quota sera atteint - par exemple 30 % - les
propriétaires ne pourront plus ouvrir une boutique pratiquant cette activité. Il indique que
ces outils pourront ainsi être dans le futur très opérationnels.
M. AIDENBAUM ajoute que l’exonération de droit d’entrée – ou pas de porte - à la
signature du bail avec la Semaest constitue un grand avantage. Ajoutée à la mise en
conformité des locaux, cette formule offre de nombreux avantages.
M. DELY ajoute que les commerçants bénéficient de surcroit d’une franchise
d’installation.
M. AIDENBAUM indique que cette franchise se manifeste par un accord d’exonération
de certains mois de loyer pendant une durée déterminée afin de permettre aux
locataires de bénéficier d’un fond pour réaliser les travaux d’installations. La Semaest
met une série d’éléments à la disposition de ces commerçants pour faciliter leur
implantation.
M. le Maire souligne l’effet d’entrainement généré par l’opération Vital’Quartier,
notamment visible dans les rues précitées. Il se manifeste par l’apparition dans ces
secteurs de nouveaux commerces variés, ce qui participe à réduire les phénomènes de
mono-activité. Il prend en exemple l’inauguration d’une nouvelle brûlerie de café rue
Notre-Dame-de-Nazareth illustrant ce dynamisme. Ces rues reprennent ainsi de la
vigueur commerciale par le biais de cet effet d’entraînement.
M. le Maire termine en assurant M. DELY de son intérêt pour la loi Pinel. Il rappelle les
enjeux et l’intérêt de cette loi en matière d’outils législatifs sans manquer de réitérer sa
détermination dans la pérennisation des actions Vital’Quartier et du travail de la
Semaest.
Il propose ensuite de donner la parole aux élus et au public.
3 - Projet de La Jeune Rue et situation de la rue Blondel
Mme HAREL remercie M. le Maire et souhaite attirer l’attention sur les difficultés du
projet de La Jeune Rue, projet de construction prévoyant 36 restaurants, épiceries fines
et commerces de proximité qui peine à éclore depuis plusieurs années et dont la
réalisation s’est soldée par seulement deux restaurants ouverts. Elle demande quelles
mesures (acquisition, accords de gré à gré) la Semaest est en capacité de proposer et
de mettre en œuvre dans le but de remettre en activité les locaux précités. Elle
demande également si la Semaest a des projets pour remédier aux plaintes des
riverains quant à la concentration de coiffeurs et de boutiques cosmétiques dans les
rues Sainte-Apolline et Blondel.
M. AIDENBAUM répond que La Jeune Rue est une opération privée et rappelle l’échec
de celle-ci en attribuant ces résultats mitigés aux difficultés financières de l’opérateur
principal – des retards de loyers existent. Il indique que dans certaines boutiques, des
travaux ont commencé mais ne sont pas achevés. Il rappelle que la Mairie n’a pas de
prise directe sur les locaux et que les dépôts de bilan qui ont été présentés vont faire
l’objet de procédures judiciaires. Il ajoute qu’il ignore les projets de Cédric NAUDON –
le porteur du projet – depuis que ce dernier limite ses correspondances avec la Mairie,
si ce n’est pas la presse, son personnel et de commerçants du quartier. Il insiste
néanmoins sur l’effet d’entrainement positif dans les rues Volta, du Vertbois et NotreDame-de-Nazareth avec l’installation de commerces désirant demeurer au plus près de
La Jeune Rue. Le commerce récemment inauguré, La brûlerie de café, sympathique et
qu’il recommande à tous, a choisi son emplacement en référence au projet de La Jeune
Rue mais aussi pour les perspectives d’évolution du quartier.
Mme DECARISS informe qu’aucun local de La Jeune Rue ne relève de la Semaest.
Elle rappelle que le projet de La Jeune Rue s’est constitué grâce à des cessions de
fonds de droit au bail – qui échappent complètement aux actions de la Semaest.
Mme HAREL demande si une démarche de vente de gré à gré peut être envisagée
pour solutionner la vacance des locaux.
Mme DECARISS répond que cette démarche est uniquement applicable à la vente de
murs de locaux, ce qui n’était pas le cas ici.
Mme HAREL demande des précisions sur les actions que la Semaest pourrait mettre
en œuvre.
M. AIDENDAUM rappelle que la Semaest ne peut plus intervenir dans la situation
présente et dans ces quartiers. Son objectif est à présent axé sur la clôture de son
contrat avec la Ville de Paris, bien qu’elle travaille à la continuité de son activité dans le
cadre de la Nouvelle économie de proximité (NEP).
M. DELY remercie M. le Maire et explique que l’action de la Semaest dans le quartier
en 2004 a créé une dynamique qui a amené le projet de La Jeune Rue. Il suppose que
Cédric NAUDON n’a pu acquérir les murs de ces locaux à cause de moyens financiers
limités, d’où les opérations de cession de baux ou de fonds et des accords signés avec
certains commerçants. Par conséquent, il précise que Cédric NAUDON n’est pas
propriétaire et que lorsque la médiatisation et les rumeurs sur le sujet se seront
calmées – notamment à propos de l’origine de ces fonds, des intentions de la BPI etc. -,
la Semaest aura l’occasion d’intervenir avec peut-être des conditions financièrement
intéressantes.
Il ajoute que la Foncière pourra opérer des actions, certes ponctuelles dans les
quartiers parisiens. Il rappelle que la Ville prépare un contrat de revitalisation artisanale
et commerciale pour le futur projet Vital Quartier. Ce contrat pourra intégrer – il rappelle
qu’il s’agit de la décision de la Maire -, dans le cadre de discussions à mener avec la
Mairie du 3ème, des quartiers déjà présents dans le projet Vital Quartier 1. M. DELY
reste confiant au sujet de La Jeune rue et du dynamisme du quartier en soulignant le
constat du Maire quant à l’effet d’entrainement qui a déjà été amorcé.
Mme HAREL suppose que ce sont les commerçants qui sont en activité à proximité de
l’implantation du projet Jeune Rue qui devront créer l’animation du secteur pour
combler la déconvenue suite à cette erreur d’appréciation.
M. AIDENBAUM reconnait que le projet n’est pas parvenu aux résultats escomptés
mais souligne que le quartier en question possède un fort potentiel. Il indique qu’il s’agit
du quartier dont le dynamisme est le plus visible, en particulier dans les rues NotreDame-de-Nazareth, du Vertbois et Volta. Il cite l’émergence de nouveaux restaurants,
de galeries, de designers et de différents commerces malgré la polémique engendrée
par le projet Jeune Rue. Il affirme ensuite la confiance qu’il place dans le dynamisme et
les efforts d’innovation qui animent le quartier, qui se sont manifestés par l’accueil des
opérations Vital’Quartier et de La Jeune Rue. De ce fait, il espère des changements
positifs au sein de ce quartier à moyen et long terme. L’accroissement de la population
ainsi que les retours positifs des agences immobilières dans le quartier montrent l’effet
attractif que celui-ci peut avoir. M. AIDENBAUM ajoute que les prix de l’immobilier
restent relativement abordables dans celui-ci, ce qui constitue un atout supplémentaire.
Mme HAREL partage l’avis du Maire mais souhaite savoir si des solutions sont
envisagées à court terme. Elle rappelle sa question au sujet de la mono-activité de la
rue Blondel.
M. DELY clôt le débat sur le projet de La Jeune rue en soulignant d’une part la
pertinence de celui-ci ainsi que le courage de son promoteur qui a su convaincre la
Banque publique d’investissement, mais déplore d’autre part le manque de rigueur et
de surface financière observé. Il pense que la finalité du projet est crédible et réalisable
au moyen d’outils plus sûrs et termine en soulignant les changements positifs qu’il
constate dans le quartier. Il indique avoir connu ce quartier il y a fort longtemps et
souligne les avancées de celui-ci.
Quant à la problématique des salons de coiffure de la rue Blondel, il indique qu’il
appartient au Maire d’arrondissement de déterminer les secteurs d’intervention à
prioriser pour les futures actions de la Semaest en 2016. Il rappelle que l’envergure
d’action de la Semaest, notamment dans les quartiers, dépend de l’adoption des
décrets d’application.
Mme DECARISS signale l’action préalablement intentée par la Semaest pour
l’endiguement du phénomène de la rue Blondel, avec une tentative d’achat de locaux.
Celle-ci n’a pu aboutir face à la préférence des propriétaires pour la mise en location de
leurs murs, en raison des montants de loyers élevés et de la facilité de leur location.
4 – Questions diverses
Un intervenant rejoint la question de Mme HAREL au sujet de La Jeune Rue et
exprime sa peur quant à l’impact des difficultés financières et judiciaires de M.
NAUDON sur le dynamisme du quartier pendant un laps de temps relativement long. La
fermeture de restaurants (la Table d’Ana ou le Vertbois etc.) entretien son doute quant
au risque de voir le quartier retomber « en sommeil ».
M. AIDENBAUM exprime sa compréhension quant aux inquiétudes que la situation
engendre. Il avance que les propriétaires privés ont déjà intenté des actions auprès du
Tribunal de commerce pour récupérer leurs locaux loués par M. NAUDON. Il indique
que ces démarches peuvent aller vite et que la Mairie restera naturellement très
vigilante sur ce qui pourra advenir de ces locaux, ne pouvant agir tant que les dossiers
sont encore en justice.
M. DELY indique que la Semaest a été confronté ailleurs à un problème identique.
Suite à des difficultés financières, le commerçant n’a pu exercer son activité. Malgré le
paiement du loyer, un manque à gagner reste tangible en termes de dynamisme et
d’animation au sein du quartier. Une procédure juridique, appelée « défaut
d’exploitation », a permis de mettre fin au bail de manière unilatérale.
M. AIDENBAUM rappelle qu’ouvrir son commerce fait partie des obligations du
commerçant. La fermeture relativement longue d’un établissement peut faire l’objet
d’une action en justice de la part du propriétaire. Celle-ci se donne pour but de rompre
le bail. Il précise que la municipalité reste très attentive à ce sujet.
M. CARON-THIBAULT illustre l’action des bailleurs sociaux dans le quartier Blondel /
Sainte-Apolline en indiquant qu’un local à usage commercial possédé par un bailleur
est loué à une micro-crèche qui accueille une dizaine d’enfants en bas âge. Il ajoute
que deux autres propriétés de la Siemp (Société immobilière d’économie mixte de la
Ville de Paris) vont prochainement être mises en location au 17 rue du Vertbois et au
49-51 de la Rue Volta. Il souligne l’attachement de l’opération au soutien des
commerces de proximité ouverts sur l’arrondissement. Il souligne le travail de Mme
Nicole BISMUTH LE CORRE dans la réalisation de ces projets.
M. AIDENBAUM indique que la Municipalité maîtrise des locaux rue Volta et rue du
Vertbois qui sont à présent en phase de rénovation et bientôt opérationnels. Il indique
que la Mairie souhaite que l’emplacement du local à l’angle de la rue Volta et de la rue
du Vertbois soit occupé par une boulangerie. Il indique que les candidatures sont
nombreuses.
Une intervenante se demande quels sont les quatre locaux qui doivent être vendus
avant la fin de l’année. Elle s’interroge sur le concept de Nouvelle économie de
proximité, sachant que les discours généraux préconisent le raccourcissement des
circuits d’approvisionnement. Concernant les mesures suggérées par la Semaest, elle
s’attendait à des innovations en matière environnementale plutôt qu’à des initiatives
axées sur les nouvelles technologies bien qu’elle n’écarte pas l’utilité du commerce et
de la livraison en ligne. Elle s’interroge sur les projets citoyens proposés par la Semaest
dans l’arrondissement. Elle dénonce enfin les fins uniquement spéculatives qu’elle
attribue au projet de La Jeune Rue qui a contribué à rehausser le montant des loyers du
périmètre sans pour autant générer le dynamisme escompté.
M. DELY affirme que dynamiser l’économie de proximité est un projet citoyen. Les
préoccupations sociales et environnementales ont une place non négligeable dans la
Nouvelle économie de proximité (NEP) comme l’avait montré la projection. La NEP se
donne pour objectifs le développement du commerce traditionnel mais également le
soutien aux circuits courts. Il cite le travail opéré avec « la Ruche qui dit oui » qui
garantit que les livreurs parcourent moins de 80km et celui mené avec Biocoop qui a
permis de développer les cultures maraîchères bios sur des très grandes surfaces de
toits cultivées avec le Groupe SOS (groupe d’insertion). Cette organisation satisfait aux
exigences du circuit court et les produits sont revendus dans le réseau Biocoop, au pied
même des immeubles. Ce projet n’a malheureusement pu être réalisé dans le 3e
arrondissement. M. DELY souligne l’implication de la Semaest dans l’économie sociale
et solidaire à travers sa collaboration avec le Groupe SOS et Impulsion 75 pour
l’insertion des jeunes en décrochage scolaire dans un parcours adapté. Une action
particulière est entreprise avec des managers dont le but sera de favoriser la réinsertion
et les programmes d’alternance. Il affirme que toutes ces actions sont intégrées à la
NEP.
M. DELY tient à préciser que le concept CoSto ne comprend pas le commerce en ligne
dans ses objectifs. CoSto est une arme pour les petits commerçants, afin de
concurrencer les budgets et les politiques marketings de très grandes envergures de
grandes structures. Il affirme le caractère citoyen et innovant de ce concept.
M. AIDENBAUM signale qui la régie de quartier du 3ème arrondissement est installée
dans les locaux de la Semaest, ce qui renforce sa participation à l’économie sociale et
solidaire.
Mme DECARISS explique que les quatre locaux à vendre sont représentés en rouge
sur la carte. Un local de petite taille est occupé par une société de service à la
personne. Comme celle-ci est en train de se restructurer, l’activité sera réimplantée 64
rue du Vertbois. Le deuxième local abrite l’épicerie de M. PRAMIL rue Volta sur lequel
une option d’acquisition par la Société foncière est possible, si M. PRAMIL souhaite se
repositionner. Le troisième est un local rue Réaumur, actuellement sous promesse. Le
dernier, rue des Gravilliers, est sous promesse et vendu libre.
M. AIDENBAUM s’informe sur d’autres questions éventuelles.
Une intervenante s’interroge d’une part sur les autres structures de nature sociales et
solidaires susceptibles de travailler avec la Semaest et d’autre part sur la possibilité de
moduler les loyers pour les structures d’utilité sociale.
M. AIDENBAUM rappelle l’existence de conditions de location favorables faites aux
structures du « monde associatif » comme pour la régie de quartier, mais l’absence de
demandes particulières formulées auprès de la Maire à ce jour.
Mme BISMUTH-LE CORRE (58’57) comprend les définitions sous-jacentes aux notions
avancées de « proximité », de « circuit court », de « durabilité » et « d’économie sociale
et solidaire ». Elle pense que le développement durable suppose une logique plus
globale.
Elle souligne que le travail effectué lors de l’installation de petits commerces constitue
d’abord une opportunité de développer de l’emploi non délocalisable afin de créer de la
richesse sur le territoire.
Elle ajoute que les applications internet peuvent être utilisées dans le but de raccourcir
les circuits, de telle sorte que le consommateur trouve son produit dans un périmètre
plus retreint. La réduction des consommations de carburant et des rejets de CO2 relève
aussi d’un grand intérêt, notamment dans l’organisation du dernier kilomètre. Cela
suppose que ce mécanisme favorise l’utilisation de véhicules propres, de vélos taxi et
les livraisons à pied. Finalement la NEP est caractérisée par la conjugaison des
moyens électroniques, des moyens humains et de la structure globale du tissu local
d’un quartier pour favoriser la qualité de vie. Cela se manifeste par des activités de
commerce traditionnel de qualité, des activités de service, des activités jeunes
(coworking, fablab) où les individus ont l’opportunité d’utiliser des matériels qu’ils
n’auraient pas à domicile et des activités associatives. La dimension durable est
intégrée dans ses dimensions économique, sociale et environnementale.
M. DELY rappelle que l’action de la Semaest ne s’inscrit pas dans une économie
uniquement sociale ou circulaire qui correspondrait à une forme d’activité
subventionnée qui laisserait uniquement au secteur privé la gestion de l’activité
commerciale. La promotion des circuits courts et de l’économie sociale sont liés aux
réseaux mis en place pour servir la première finalité de Semaest : réimplanter les
commerces traditionnels et les artisans. Il prend l’exemple de la boutique solidaire dans
les locaux de la Semaest, située dans le 3e arrondissement rue des Filles-du-Calvaire,
annexe de la maison mère située dans le 19e arrondissement, pour illustrer la
promotion par la Semaest de l’économie circulaire. Il rappelle que la Semaest n’a pas
pour vocation à soutenir une activité subventionnée, puisqu’elle pratique des loyers
conformes aux prix du quartier en offrant par contre des facilités d’installation et
d’accompagnement.
Mme HUGUES précise dans le cadre de sa délégation que toutes les actions de
l’économie sociale et solidaire ne sont pas des opérations subventionnées. Beaucoup
d’activités économiques de ce tiers-secteur sont rentables. Elle évoque le succès d’une
boulangerie sociale et solidaire dans le 12e arrondissement. Elle se réjouit de
l’émergence de ces questions.
Elle ajoute qu’accueillir la régie de quartier de Paris centre est une opportunité et elle
souhaite que des conditions favorables puissent être mise en œuvre et que les
mouvements puissent être pérennisés quoiqu’il advienne des opérations Vital’Quartier.
Elle se réjouit aussi de l’apparition du concept de NEP qui favorise la transition
énergétique, en offrant des opportunités de création d’emplois et d’activités impossibles
à délocaliser et participant pleinement à la création de valeur.
M. DELY apporte des précisions sur l’impossibilité d’héberger des groupements
associatifs dans l’ensemble du patrimoine de la Semaest, les loyers associatifs étant
inférieurs à la valeur des murs des locaux. Il rappelle que, pour autant, l’implantation
privilégiée des entités qui relèvent de cette économie sociale et solidaire est favorisée.
M. AIDEBAUM remercie M. DELY et donne la parole au public.
Une intervenante signale l’accroissement des activités dissimulées, notamment à
proximité de la rue Notre-Dame-de-Nazareth à l’extrémité du boulevard Sébastopol.
Celles-ci sont cachées sous l’apparence de commerces légitimes et légaux.
L’emplacement est propice à ce genre d’activité étant donné son accès commode aux
voies souterraines qui relient le 3e au 2e arrondissement.
M. AIDENDAUM souligne que le contrôle de cet aspect relève du domaine de
l’inspection du travail et de la fiscalité. Il admet la nécessité d’agir contre le travail
dissimulé.
L’intervenante ajoute que les locaux d’habitation se raréfient au profit des locaux de
commerce et des bureaux ce qui est le cas dans son immeuble.
M. AIDENBAUM assure l’intervenante que sa requête est entendue et précise que si de
nombreux locaux de commerces sont transformés en locaux d’habitation, l’inverse ne
se fait pas. L’accroissement du nombre d’habitants (6 000 habitants de plus en 30 ans)
est la principale conséquence de cette politique. Bien que certains immeubles
d’habitation accueillent encore des commerces, la tendance est à la baisse.
Le maire remercie toute l’équipe de la Semaest et souhaite que des séances de travail
sur de nouvelles initiatives puissent être menées.
Il lève la séance.