Doc iconographique séminaire bilingue Kiev 7
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Doc iconographique séminaire bilingue Kiev 7
Etude d’un document iconographique 1° Présentation Comme tout document en histoire, une image doit être présentée selon la méthode habituelle : - Auteur - Date et contexte - Nature : peinture, fresque, photographie, sculpture, dessin de presse, affiche,… - Titre ou sujet A ces questionnements classiques, s’ajoutent des informations plus spécifiques au document iconographique : - Format : on n’interprète pas de la même manière une miniature qu’une peinture monumentale - Mouvement artistique - Situation d’origine : l’interprétation d’une œuvre d’art doit souvent prendre en compte le lieu pour lequel elle était destinée 2° Etude de l’image a. L’étude objective (dénotation) Il s’agit de décrire l’image de façon neutre c'est-à-dire sans donner son opinion. Sans être exhaustive, cette étape permet de prendre du recul avec l’image et la relation émotive que l’on a d’emblée avec elle, afin de repérer des éléments qui pourraient passer inaperçus (voir fiche de vocabulaire en annexe). • présenter le style (figuratif/abstrait...) • décrire la scène : les personnages, les actions, le lieu, le décor ... • présenter la composition de l’image : la construction, les formes, les différents plans (premier plan, deuxième plan, arrière-plan,….), le cadrage, le point de vue... • détailler l’utilisation de la matière, de la couleur (N&B, chaudes/froides...) des jeux d’ombre et de lumière • relever le texte (titre, slogan, bulle, dialogue,...) b. L’étude subjective (connotation) • L’approche impressionniste Il s’agit d’interpréter l’image selon son propre ressenti. C’est le moment d’émettre des hypothèses quant au lieu et à la période représentés (à ne pas confondre avec celle à laquelle l’image a été conçue) mais aussi de relever les symboles (lumière christique, lune mélancolique...) L’image peut renvoyer à une information ou une idée mais c’est aussi une émotion, une sensation ... Il n’y a pas de règle en la matière, le plus simple étant de partir des impressions les plus communes (codes sociaux et codes de l’inconscient collectif).... : Séminaire histoire DNL - Réseau écoles bilingue d’Ukraine – 7 et 8 novembre 2011 – Kiev école 49 Formateur Aurélien Fayet – Professeur EsaBac à Rome – SCAC de l’Ambassade de France à Kiev. [email protected] 1 ces buildings suggèrent qu’il s’agit probablement d’une photo de la ville de New York... les perruques indiquent que l’époque représentée est vraisemblablement le XVIIème siècle. cette couleur froide a une connotation péjorative. le personnage au centre, en premier-plan... semble être le personnage principal. ... jusqu’ aux plus intimes (codes personnels) : telle courbe évoque la sensualité, tel angle la brutalité. • L’approche analytique : ce que l’image cherche à nous dire (ou à ne pas nous dire !). Cette approche nécessite de faire appel à son esprit d’analyse. - image narrative qui raconte ou descriptive qui donne à voir (image documentaire, image illustrative, peinture réaliste...) - image engagée qui défend une opinion (photo journalisme, affiche de propagande...) - image épidictique qui loue ou qui blâme (caricature, affiche publicitaire...) On peut faire résonner les éléments de cette étape avec les éléments de présentation en rapprochant, par exemple, l’analyse à son contexte (au mouvement artistique, aux événements historiques, aux anecdotes de la vie de l’auteur...). Il est important de maîtriser un certain nombre de codes et de symboles liés à l’histoire de l’art (interprétation des couleurs, des objets). • L’approche transversale C’est le moment d’ouvrir l’étude sur d’autres œuvres (iconographiques mais aussi littéraires, musicales....) qui semblent pertinentes. Relier par exemple le Guernica de Picasso au Tres de Mayo de Goya, la mort de Marat de David à l’iconographie chrétienne, etc. II. Le film Lors du tournage, le réalisateur fait des choix (plan, cadre, mouvement de caméra …) qui vont lui permettre de transformer ses idées en images. Après le tournage, le réalisateur choisit les prises qu’il va garder afin de les assembler les unes aux autres lors d’une étape appelée « montage ». Il va essayer de donner un certain rythme au film et de provoquer les réactions des spectateurs. L’étude de film permet de décrypter ces choix et de comprendre la visée du réalisateur. Comme pour l’étude de l’image fixe, l’étude de film nécessite la connaissance d’un certains nombre d’outils d’analyse qui lui sont propres mais toujours au service du sens. C’est pourquoi on peut mener l’étude de façon similaire. 1° Présentation -Présenter les informations générales : le titre du film, son réalisateur et son année de production/diffusion. Si les connaissances personnelles le permettent, préciser dans quel mouvement/école cinématographique s’inscrit le réalisateur et citer d’autres films connus qu’il a réalisés. Séminaire histoire DNL - Réseau écoles bilingue d’Ukraine – 7 et 8 novembre 2011 – Kiev école 49 Formateur Aurélien Fayet – Professeur EsaBac à Rome – SCAC de l’Ambassade de France à Kiev. [email protected] 2 2° Etude du film Comme pour une image fixe, il s’agit d’analyser et interpréter les codes, symboles, utilisés par le réalisateur pour dégager non seulement une impression mais aussi un sens. L’analyse filmique doit en outre prendre en compte le rythme de la juxtaposition des images (le montage) qui doit être lui aussi analysé et interprété. Il s’agit de montrer comment le réalisateur s’est approprié les outils cinématographiques (voir annexe) afin de transmettre ses idées, ses points de vue, ses émotions... ANNEXE Vocabulaire de l’analyse d’image (liste non exhaustive) Composition Point de fuite, lignes de fuite, perspective, premier plan, second plan, arrière-plan, statique, dynamique, symétrique, calme, mouvementée, centrée, excentrée, pyramidale, circulaire,... géométriques, organiques, ouvertes, fermées, stylisées, schématiques, monumentales, élancées,… primaires, secondaires, chaudes, froides, saturées, claires, lumineuses, vives, ternes, sombres, éclatantes, violentes, contrastées… par points, en virgules, en aplat, nerveuse, saccadée,… transparente, translucide, légère, lourde, épaisse, opaque,…. gros plan, plan rapproché, plan d’ensemble,… en plongée, en contre-plongée naïf, classique, stylisé, figuratif, abstrait,… Formes Couleurs Touche Matière Cadrage Point de vue Style Vocabulaire de l’analyse cinématographique (liste non exhaustive) Types de plan Composition du cadre Prise de vue Mouvements de caméra Choix de la focale Montage Son Plan d’ensemble, plan large, plan moyen, plan américain, gros plan, très gros plan... Champ/ hors champ, profondeur de champ Plongée/contre plongée Travelling avant/arrière, panoramique horizontal/ vertical, zoom Profondeur de champ, net/flou... Champ/contre champ, Montage alterné, planséquence, fondu enchaîné, fondu au noir, cut... Dialogue, son d’ambiance, musique, bruitage ... intra ou extra diégétique (musique dans la situation d’énonciation des personnages ou extérieur), silence ... Séminaire histoire DNL - Réseau écoles bilingue d’Ukraine – 7 et 8 novembre 2011 – Kiev école 49 Formateur Aurélien Fayet – Professeur EsaBac à Rome – SCAC de l’Ambassade de France à Kiev. [email protected] 3 Quelques définitions techniques : Le Cadre : limite du champ visuel enregistré sur la pellicule. Le Plan : morceau de film enregistré au cours d’une même prise. Le Champ/contre champ : opération de montage qui juxtapose un plan montrant le champ (ce qui est vu) et le contre champ (celui qui voit). Le Panoramique : mouvement de rotation de la caméra (haut/bas ou droite/gauche). Le Travelling : déplacement de la caméra (avant/arrière ; sur le coté…). La Plongée/contre plongée : prise de vue du haut vers le bas (au dessus) ou du bas vers le haut (dessous). Séminaire histoire DNL - Réseau écoles bilingue d’Ukraine – 7 et 8 novembre 2011 – Kiev école 49 Formateur Aurélien Fayet – Professeur EsaBac à Rome – SCAC de l’Ambassade de France à Kiev. [email protected] 4 SITOGRAPHIE 1° Etude de l’image - Les images sont des textes aussi Sur le serveur d'Orléans-Tours, ce site réalisé pour la formation des professeurs de français propose une approche théorique des problèmes posés par l'analyse de l'image accompagnée de pistes pédagogiques pour une application en classe : http://www.ac-orleans-tours.fr/lettres/textimage/decode/cadre.htm Portail Histoire des arts www.histoiredesarts.culture.fr - La Banque d’images du Ministère de la Culture http://www.culture.gouv.fr/mcc/Bases-de-donnees2 - Histoire par l’image Des documents iconographiques commentés et expliqués pour l’histoire contemporaine (1789-1939) http://www.histoire-image.org/ 2° Analyse filmique - Le quai des images Edité par le ministère de l'Éducation nationale (educnet), le quai des images propose des données sur l'enseignement du cinéma et de l'audiovisuel, l'éducation artistique et citoyenne (ressources pédagogiques, outils d'éducation à l'image, travaux d'enseignants...). http://www3.ac-clermont.fr/cinemaV/ - Centre images Leçon et questionnaire interactif pour apprendre le vocabulaire de l’analyse filmique http://www.centreimages.fr/vocabulaire/ -La cinémathèque française http://www.cinematheque.fr/ - Cinehig Site très complet consacré à l’usage des films et de la vidéo en cours d’histoire http://www.cinehig.clionautes.org/ -Le site des Lettres Modernes de l’Académie de Caen Eléments d’analyse filmique http://www.discip.crdp.ac-caen.fr/lettres/lettres-modernes/article.php3?id_article=64 - Le site du projet Cinéma-lycées Dossiers thématiques et techniques pour l’éducation à la culture cinématographique http://www.cinelycee.fr/dossiers Séminaire histoire DNL - Réseau écoles bilingue d’Ukraine – 7 et 8 novembre 2011 – Kiev école 49 Formateur Aurélien Fayet – Professeur EsaBac à Rome – SCAC de l’Ambassade de France à Kiev. 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