Le syndrome de l`enfant secoué - Société Française de Médecine

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Le syndrome de l`enfant secoué - Société Française de Médecine
Lesyndromedel'enfantsecoué -Un
problè mené gligé enFrance
Professeur Didier Gosset, service de médecine légale du CHU de Lille - Journées Jacques Jaillard,
Lille 1999
Source: Quotidien du Médecin N° 6556 du 27-Sep-1999 Page 28 Florence QUILLE
Alors que les statistiques nationales font état d'un certain recul du nombre de signalements de
maltraitance à enfants, le Pr Didier Gosset, chef du service de médecine légale du CHU de Lille,
s'inquiète de la fréquence d'un syndrome particulier dans ce domaine : celui de l'enfant secoué. Lors
des journées Jacques Jaillard (congrès annuel de formation continue organisé à Lille), il a souligné
l'importance de la prévention dans ce domaine.
Le syndrome de l'enfant secoué associe une hémorragie intracrânienne et des hémorragies
rétiniennes chez des enfants ayant été vigoureusement secoués. Dans le nord de la France, où la
maltraitance est plus fréquente qu'ailleurs, en raison des difficultés économiques et d'un certain sousdéveloppement médical, il n'est pas rare de rencontrer des enfants souffrant de ce syndrome. Entre
janvier 1997 et décembre 1998, l'équipe lilloise a colligé 24 cas d'enfants concernés, soit un par mois
en moyenne. La moyenne d'âge constatée est de 6 mois et dans 22 cas sur 24, il s'agit de garçons.
Les circonstances sont presque toujours les mêmes : un enfant souffrant d'une infection (otite ou
autre), qui crie et pleure, suscitant une perte de contrôle de l'entourage qui le secoue alors
violemment pour le faire taire. " L'auteur des faits est généralement le père ou le beau-père, plus
rarement la nourrice. Et l'alcool est souvent en cause dans la perte de maîtrise ", explique le Pr
Gosset.
Un diagnostic difficile
Le diagnostic n'est pas facile à poser car la symptomatologie peut être trompeuse et l'histoire racontée
par les parents souvent tronquée. " Lorsque l'enfant est adressé aux urgences dans un état comateux
ou convulsif, on pense à un problème toxique ou infectieux et l'on perd, de ce fait, un temps précieux
avant de réaliser le scanner qui mettra en évidence l'hématome sous-dural. " Le pronostic est souvent
très mauvais : 20 % à peine des enfants victimes de ce syndrome s'en sortent sans séquelles. 80 %
décèdent ou gardent des séquelles graves : cécité, épilepsie, arriération intellectuelle ou séquelles
neurosensorielles.
Sur le plan médico-légal, il n'est pas toujours aisé d'identifier l'auteur de la maltraitance. " Lorsque
l'enfant est dans un état convulsif ou comateux, le lien entre maltraitance et syndrome est direct. En
revanche, quand on se trouve face à des hématomes répétitifs, il est difficile de dater avec précision la
survenue du syndrome et donc d'incriminer l'auteur ", constate le médecin légiste, qui recommande de
faire procéder à une reconstitution. Dans bien des cas, les lésions associées permettent d'étayer le
diagnostic. Ecchymose, fracture de côtes ou d'un os long, traumatisme testiculaire sont des éléments
qui viennent confirmer la maltraitance.
Prévention
Pour faire cesser ces pratiques, la priorité est aujourd'hui la prévention. Le syndrome de l'enfant
secoué est encore mal connu des médecins et du grand public. Alors qu'en Belgique, aux Etats-Unis
et au Canada les campagnes de sensibilisation existent de longue date, en France rien n'est fait. Il
faut dire et répéter qu'il est dangereux de secouer un enfant et qu'il suffit d'une fois pour provoquer le
décès ou des séquelles graves
Le syndrome de l'enfant secoué
Source: Office de la Naissance et de l'Enfance (O.N.E) qui est un service public dépendant du
Ministère de la Communauté française de Belgique. L'O.N.E a été créé par un Décret en date du 30
mars 1983
Le secouage touche principalement les jeunes enfants entre l'âge de 1 mois et de 15 mois avec une
prépondérance aux alentours de 6 mois. Secouer un enfant de moins d'un an peut entraîner des
problèmes neurologiques graves et définitifs. Le syndrome de l'enfant secoué associe dans des
proportions variables des lésions du cerveau, des yeux et des os (cisaillement de veines, fractures,
hémorragies rétiniennes ...).
En Belgique, on estime que 25 à 50 enfants par an acquièrent un handicap pour la vie, des suites d'un
secouement dans un contexte de maltraitance. La mortalité chez les bébés victimes d'un secouement
est d'environ 15%.
Dans la plupart des cas ce syndrome est particulièrement difficile à diagnostiquer vu l'absence de
signes extérieurs de maltraitance ou de traumatisme. Dans les cas d’emblée plus graves, l’état de
l’enfant est très préoccupant et nécessite une hospitalisation. Mais le secouage ne résulte pas
toujours d'un acte malveillant ! Bon nombre de parents ont en effet des comportements inadéquats.
Parfois ils secouent leur bébé pour les faire taire, car ils sont excédés par leurs pleurs.
Ils pensent, en toute bonne foi, que secouer un enfant est moins dangereux que le frapper.
Certains jeux, malheureusement répandus, tels que lancer un enfant en l'air ou le faire tourner autour
de soi, peuvent générer des lésions semblables à celles rencontrées dans le secouement.
Une information aux jeunes et futurs parents ainsi qu’aux professionnels semble donc essentielle afin
d'éviter des conséquences dramatiques.
En ce qui concerne les parents, il convient de leur montrer les attitudes adéquates à adopter pendant
les premiers mois de vie de leur enfant (jeux, façons de tenir l’enfant,...).
Une règle d'or pour les professionnels de la petite enfance
Il est important de ne jamais banaliser une demande de parents pour un enfant qui pleure sans arrêt.
Cette demande peut cacher un appel à l'aide ou refléter une situation sur le point d'exploser.
Pourquoi un bébé pleure-t-il ?
Un bébé en bonne santé peut pleurer 2 à 3 heures par jour car il a faim, il est mouillé, est dans une
position inconfortable ou souffre de coliques.
Il peut aussi pleurer car il s’ennuie et a besoin de stimulations ou au contraire est fatigué et a besoin
de dormir. Parfois, il souhaite simplement un peu de tendresse ...
Comment apaiser un bébé qui pleure ?
* lui donner un biberon d'eau ou une tétine
* lui frotter doucement le ventre
* le balader
* lui parler, chanter ou mettre de la musique
S'il continue de pleurer :
* le placer sur le dos, éteindre la lumière et quitter sa chambre
* le laisser au calme un moment
Si malgré tout, les parents restent inquiets ou deviennent nerveux, leur conseiller :
* de faire appel à la famille proche
* de consulter un médecin généraliste, leur pédiatre ou une infirmière
* de se rendre à la consultation de nourrisson O.N.E. ou l'hôpital le plus proche.
Documentation
Un dépliant intitulé "Votre bébé est fragile, bercez-le, ne le secouez pas" et une vidéo ont été conçus
par les Docteurs C. Bonnier et M.C. Nassogne, en collaboration avec l'équipe SOS Enfants Famille
UCL et le Centre audiovisuel de Louvain-la-Neuve. Des conseils simples sont donnés aux parents
désemparés face à un enfant qui hurle.
Second National Conference on Shaken Baby Syndrome
September 13-15, 1998 in Salt Lake City, Utah, USA
It brought 866 professionals from various disciplines, parents and family members of SBS children
together to gain current information and training on Shaken Baby Syndrome. Participants came from
49 states and six foreign countries. They heard from 112 presenters, who provided training and insight
on the most relevant and current issues of SBS. The breakdown of participants included 162 medical
doctors, 135 attorneys, 138 law enforcement personnel, 134 social workers, 117 prevention
coordinators or administrators, 63 nurses, 43 medical examiners and 18 psychologists. 55 family
members of SBS victims were and members from many other professions were also in attendance.
Abundant opportunities for networking throughout the conference benefitted professionals and family
members. An opening night reception, a social event in the Wasatch Mountains of Utah and several
special discipline luncheons provided opportunity for networking. Parents and family members of the
children of SBS held a reception and interacted with professionals throughout the conference. Several
SBS children were in attendance and added much to the atmosphere of compassion and caring at the
conference.
A six-hour pre-conference Prevention Institute was held on the opening day of the conference. Over
100 professionals dedicated to prevention activities attended. Topics discussed included research and
reports on SBS statistics, methods of evaluation, gathering of statistics and marketing programs.
Several programs of national acclaim were highlighted.
Monday, the first full day of conference, brought many educational opportunities. New ideas, concepts
and educational efforts were provided to conference attendees by presenters from the medical, legal,
investigative, treatment and prevention arenas. The audience was honored to hear from Governor
Howard Dean of Vermont, who is also a physician. Governor Dean has significantly helped the
children of his state throughout his life in medicine as well as politics. Many evaluation comments
concluded Governor Dean should run for President and many want him to come their state.
Due to the untimely death of Justice Mark Kennedy's father-in-law, a panel of experts were convened
to present the closing keynote address. The panel offered conference summary statements addressed
the issues surrounding SBS and what the needs to be addressed in the future.