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ARTICLES CLINIQUES ORIGINAUX Effets de l'introduction du carvédilol chez des patients présentant une insuffisance cardiaque chronique sévère Résultats de l'étude COPERNICUS Henry Krum, MB, BS, PhD Ellen B. Roecker, PhD Paul Mohacsi, MD Jean L. Rouleau, MD Michal Tendera, MD Andrew J. S. Coats, MD Hugo A. Katus, MD Michael B. Fowler, MD Milton Packer, MD for the Carvedilol Prospective Randomized Cumulative Survival (COPERNICUS) Study Group L es bêtabloquants prolongent la vie et peuvent diminuer chez des patients insuffisants cardiaques chroniques le risque de progression de la maladie,1-6 mais ils restent insuffisamment prescrits en pratique en dépit de leurs bénéfices documentés.7 Cette insuffisance de prescription est en partie liée aux questions que se posent les médecins sur la difficulté d'introduction d'un bêtabloquant et l'expérience requise.8 Les patients commençant un bêtabloquant peuvent avoir une diminution de la pression sanguine et une rétention de sodium,9,10 qui peuvent entraîner une hypotension symptomatique et/ou une aggravation de l'insuffisance cardiaque au cours des 4 à 8 premières semaines du traitement.9-14 Par ailleurs, de nombreux médecins pensent que les effets bénéfiques des bêtabloquants sont tardifs9,15 et que l'effet favorable du traitement sur les symptômes, les hospitalisations ou les décès peut ne pas être apparent pendant plusieurs mois.2-4,16 L'idée que l'introduction d'un traitement bêtabloquant comporte des risques 110 JAMA, Février 2003, N°2 Contexte Les bêtabloquants restent peu prescrits en dépit de leur efficacité bien documentée pour améliorer le pronostic de l’insuffisance cardiaque. Leur prescription a pu être limitée du fait que leur introduction produit peu d’effets immédiats et entraîne des risques importants. Objectif Il s’agissait d’évaluer les effets précoces du carvédilol, un bêtabloquant, chez des patients en insuffisance cardiaque sévère. Schéma et patients Nous avons réalisé une étude randomisée, en double aveugle contre placebo entre le 28 octobre 1997 et le 20 mars 2000 dans 334 centres hospitaliers de 21 pays chez 2 289 patients présentant des symptômes d’insuffisance cardiaque au repos ou lors d’un effort minime, cliniquement normovolémiques et ayant une fraction d’éjection ventriculaire inférieure à 25 %. Intervention Les patients étaient randomisés pour recevoir du carvédilol, en commençant par une posologie de 3,125 mg deux fois par jour puis en augmentant jusqu’à une posologie cible de 25 mg par jour (n = 1 156), ou un placebo (n = 1 133) en plus du traitement habituel de leur insuffisance cardiaque. Critères principaux de jugement Ils comprenaient le décès, l’hospitalisation ou la sortie permanente de l’étude, de même que la survenue d’effets indésirables au cours des huit premières semaines de traitement. Résultats Le groupe carvédilol n’a eu aucune augmentation du risque cardio-vasculaire, au contraire moins de patients sont décédés (19 contre 25 ; risque relatif [RR] : 0,75 (intervalle de confiance à 95 % : 0,41-1,35), sont décédés ou ont été hospitalisés (134 contre 153 ; RR : 0,85 ; IC 95 % : 0,671,07) ou sont décédés, ont été hospitalisés ou ont cessé définitivement le traitement à l’étude (162 contre 188 ; RR : 0,83 ; IC 95% : 0,68-1,03). Ces effets ont été similaires en direction et en importance à ceux observés au cours de l’ensemble de l’étude, et particulièrement nets chez 624 patients ayant eu une décompensation récente ou récidivante ou une fraction d’éjection ventriculaire gauche très altérée. Des différences en faveur du carvédilol sont apparues dès 14-21 jours après introduction du traitement. L’aggravation de l’insuffisance cardiaque a été le seul effet indésirable sévère avec une fréquence supérieure à 2 % et a été observée avec la même fréquence dans les groupes placebo et carvédilol (6,4 % contre 5,1 %). Conclusions Ces données suggèrent que, chez des patients normovolémiques, la relation bénéfice/risque lors de l’introduction du carvédilol est similaire à celle observée avec le traitement au long cours. Nos observations devraient apporter l’assurance nécessaire pour encourager une utilisation plus large que garantissent les résultats des essais cliniques au long cours. JAMA. 2003 ;289 :712-718. Affiliation des auteurs : Monash University, Melbourne, Victoria, Australia (Dr Krum); University of Wisconsin, Madison (Dr Roecker); University Hospital, Bern, Switzerland (Dr Mohacsi); Silesian School of Medicine, Katowice, Poland (Dr Tendera); University Health Network and Mt Sinai Hospital, Toronto, Ontario, Canada (Dr Rouleau); Royal Brompton Hospital, London, England (Dr Coats); Universitaets Klinikum Luebeck, Luebeck, Germany (Dr Katus); Stanford University Medical Center, www.jama.com Stanford, Calif (Dr Fowler); et le College of Physicians and Surgeons, Columbia University, New York, NY (Dr Packer). Auteur chargé de la correspondance et des tirés à part : Henry Krum, MD, National Health and Medical Research Council Center of Clinical Research Excellence in Therapeutics, Dept of Medicine and Epidemiology and Preventive Medicine, Monash University, Alfred Hospital, Melbourne, Victoria, 3181 Australia, (e-mail: [email protected]). EFFETS DE L'INTRODUCTION DU CARVÉDILOL CHEZ DES PATIENTS PRÉSENTANT UNE INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE SÉVÈRE importants et peu de bénéfices immédiats a contribué à leur insuffisance de prescription dans le traitement de l'insuffisance cardiaque.7 La plupart des données sur les réponses au traitement bêtabloquant dérivent d'études non contrôlées,9,13,15 il a donc été difficile de déterminer si les effets rapportés étaient associés au traitement ou à la maladie sous-jacente. À ce jour, seules 2 études contrôlées (avec le métoprolol et le bucindolol) ont décrit les événements cliniques survenant après introduction du traitement.16-18 Dans ces études, l'introduction d'un bêtabloquant semble avoir été bien tolérée par les patients ayant une insuffisance cardiaque légère, mais a été associée à une augmentation précoce du risque d'aggravation de l'insuffisance cardiaque et à l'interruption du traitement chez ces patients. Nous rapportons l'introduction du carvédilol, alpha-bêtabloquant, dans l'étude COPERNICUS (Carvedilol Prospective Randomized Cumulative Survival study).19 L'objectif principal de l'étude COPERNICUS était d'évaluer les effets à long terme du carvédilol sur la survie chez des patients en insuffisance cardiaque sévère. Dans l'étude complète (suivi moyen : 10,4 mois), le carvédilol avait permis de diminuer le risque de décès de 35 % par rapport au placebo. L'étude COPERNICUS est un cadre idéal pour évaluer les bénéfices précoces et les risques du traitement, car cette étude se focalise sur des patients en insuffisance cardiaque sévère qui peuvent avoir extrêmement de difficultés à commencer un bêtabloquant. 8,9,13 MÉTHODES Participants de l'étude Les participants à l'étude COPERNICUS ont été inclus dans 334 centres hospitaliers dans 21 pays entre le 28 octobre 1997 et le 20 mars 2000. Les patients étaient éligibles s'ils présentaient une dyspnée ou une fatigue au repos ou au cours d'un effort minime depuis au moins deux mois avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche inférieure à 25 % secondaire à une cardiomyopathie ischémique ou pas. L'ensemble des patients était traité avec un diurétique (ajusté pour minimiser l'importance de la rétention volumique) et par un inhibiteur de l'enzyme de conversion (sauf en cas d'intolérance). Les digitaliques, la spironolactone, les vasodilatateurs et l'amiodarone étaient permis, mais non requis. Les patients étaient exclus s'ils avaient une cause réversible ou amendable d'insuffisance cardiaque, une affection primaire sévère d'origine pulmonaire, rénale ou hépatique, une contre-indication aux bêtabloquants ou une pathologie aiguë nécessitant une hospitalisation continue. De plus, les patients ne devaient pas avoir eu au cours des deux mois précédents de chirurgie cardiaque ou d’angioplastie, un événement ischémique myocardique ou cérébral, ou une tachyarythmie ventriculaire prolongée ou altérant l'hémodynamique. Les patients étaient également exclus s'ils avaient reçu un alpha-bloquant, un inhibiteur calcique, ou un médicament antiarythmique de classe I au cours des 4 dernières semaines, un bêtabloquant au cours des 2 derniers mois, ou un agent inotrope positif par voie intraveineuse ou un vasodilatateur au cours des 4 jours de la sélection. Les autres critères d'exclusion comprenaient une pression artérielle systolique inférieure à 85 mm Hg, une fréquence cardiaque inférieure à 68/mn, une créatininémie supérieure à 2,8 mg/dl (213,5 µmol/l) ou une kaliémie inférieure à 3,5 mEq/l ou supérieure à 5,2 mEq/l. Schéma de l'étude Les détails du schéma de l'étude ont été précédemment publiés.19 Dans cet essai, les patients éligibles étaient randomisés en vue de recevoir du carvédilol ou un placebo (selon un rapport 1/1 avec des gélules identiques en taille et en forme), en plus du traitement habituel de leur insuffisance cardiaque. Les traitements de l'étude étaient étiquetés avec des nombres de randomisation séquentielle associés à un protocole de randomisation par bloc. À la consultation de randomisation, chaque patient recevait par tirage au sort le nombre le plus faible de chaque site. La posologie initiale était de 3,125 mg de carvédilol ou du placebo deux fois par jour, laquelle, en cas de bonne tolérance, était alors augmentée à 6,25 mg deux fois par jour après deux semaines, à 12,5 mg deux fois par jour après 4 semaines et enfin après 6 semaines à la posologie cible de 25 mg de carvédilol deux fois par jour ou du placebo. À chaque visite, les patients étaient interrogés sur la possibilité de survenue d'événements cliniques et les décès étaient enregistrés, les signes cliniques vitaux et leur poids évalués, la posologie du médicament à l'étude enregistrée et les patients recevaient le palier suivant du médicament à l'étude s'ils avaient bien toléré le médicament à un dosage inférieur à 25 mg deux fois par jour et s’ils n'avaient pas reçu de posologie plus élevée. La phase en intention d'ajustement de dose était destinée à mettre en évidence la dose la plus élevée de carvédilol que chaque patient pouvait tolérer et les patients étaient considérés comme ayant terminé cette phase lorsqu'ils pouvaient la tolérer pendant 2 semaines. La durée de cette période d'ajustement de dose devait durer 8 semaines, bien que la rapidité de cette phase pouvait être ralentie en cas de nécessité. En fonction des circonstances cliniques, la posologie de carvédilol ou du placebo pouvait être diminuée ou interrompue de façon temporaire, les doses de tous les traitements concomitants pouvaient être ajustées et l'investigateur pouvait introduire tout nouveau traitement à l'exception d'un traitement en ouvert par un bêtabloquant. À la fin de cette phase Figure 1. Distribution des patients pendant les phases d’introduction et d’ajustement de dose du médicament à l’étude. 3 106 dépistés 2 289 randomisés 1 133 sous placebo 1 156 sous carvédilol 59 ayant cessé le médicament 0 perdu de vue pour l’état vital 25 décédés 51 ayant cessé le médicament 0 perdu de vue pour l’état vital 19 décédés 1 133 inclus dans l’analyse 1 156 inclus dans l’analyse d'ajustement de dose, les patients passaient en phase d'entretien et continuaient le traitement en double aveugle jusqu'à la fin de l'étude. L'étude COPERNICUS a été interrompue le 20 mars 2000 après que l'observation d'un effet bénéfique net du carvédilol sur la survie ait conduit le comité de suivi des données et de la tolérance à recommander l'interruption précoce de l'étude.19 Analyses statistiques Un événement clinique majeur était défini par le décès, l'hospitalisation ou l'interruption permanente du médicament à l'étude en cas de nécessité. Les courbes d'incidence cumulée pour la survenue de ces événements étaient mesurées suivant la méthode de Kaplan-Meier, en utilisant une approche évaluant le délai jusqu'à la survenue d'un premier événement.20 Des modèles de régression des risques proportionnels de Cox étaient utilisés pour évaluer les risques relatifs (RR) et les intervalles de confiance à 95 % (IC).21 Les analyses des paramètres des critères majeurs comprenaient tous les patients randomisés selon le principe de l'intention de traiter. La publication actuelle se focalisant sur les effets du traitement pendant l'introduction et la phase d'ajustement de dose, la période principale d’évaluation a été de 8 semaines, ce qui correspondait à la durée attendue de la période d'ajustement de dose. Ces critères spécifiques et la période de 8 semaines étaient également l'objet d'une analyse plus précoce sur la période d'ajustement de dose dans l'étude MERIT-HF (Metoprolol Randomised Intervention Trial in Congestive Heart Failure Study Group).16 Des études précédentes ayant soulevé la possibilité que les patients à haut risque puissent répondre médiocrement à un traitement bêtabloquant,14,22 les effets du carvédilol ont été JAMA, Février 2003, N°2 111 EFFETS DE L'INTRODUCTION DU CARVÉDILOL CHEZ DES PATIENTS PRÉSENTANT UNE INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE SÉVÈRE évalués dans un sous-groupe de patients à très haut risque ayant eu des décompensations cardiaques récentes ou récidivantes ou une fonction cardiaque très compromise. Ces patients à haut risque étaient caractérisés par un élément suivant ou plus : présence de râles pulmonaires, d'ascite, ou d'oedèmes à la randomisation, 3 hospitalisations ou plus pour insuffisance cardiaque au cours de l'année passée, hospitalisation au moment de la sélection ou de la randomisation, nécessité d'un agent inotrope positif par voie intraveineuse ou d'un vasodilatateur durant les 14 jours précédant la randomisation ou fraction d'éjection ventriculaire gauche inférieure ou égale à 15 %.19 Les variables initiales qui définissaient ce groupe à haut risque avaient été identifiées a priori sans avoir connaissance de leur influence sur l'effet du traitement. La tolérance du carvédilol était évaluée par les modifications des signes vitaux (résumées par la modification moyenne [ES] par rapport au début) et par la documentation d'effets indésirables au cours des 8 semaines suivant la randomisation. Tout effet indésirable était inclus qu'il soit ou non considéré par l'investigateur comme étant associé au traitement. Les événements indésirables ayant une fréquence d'au moins 2 % chez tous les patients randomisés dans les deux groupes et des différences entre les groupes de traitement d'au moins 2 % dans la fréquence des événements étaient considérés comme cliniquement significatifs. Un effet indésirable était défini dans le proto- Figure 2. Effet du carvédilol sur les événements cliniques majeurs chez tous les patients randomisés et chez les patients ayant le risque le plus élevé au cours des 8 premières semaines et durant l’étude complète. Tous les patients randomisés Placebo 8 premières semaines Etude complète Carvédilol Nb./total Kaplan-Meier Nb./total Kaplan-Meier Taux d’événements Taux d’événements (%) (%) En faveur En faveur Carvédilol Placebo Risques relatifs (IC 95 %) Mortalité de toutes causes Huit premières semaines 25/1 133 Etude complète 2,3 19/1 156 1,7 0,75 (0,41-1,35) 0,65 (0,52-0,81) Décès ou hospitalisation pour toutes causes Huit premières semaines 153/1 133 Etude complète 14,4 134/1 156 12,3 0,85 (0,67-1,07) 0,76 (0,67-0,87) Décès, hospitalisation ou interruption permanente du médicament à l’étude pour toutes causes Huit premières semaines 188/1 133 Etude complète 17,5 162/1 156 14,8 0,83 (0,68-1,03) 0,76 (0,67-0,86) 0,05 0,1 1,0 2,0 Risque relatif Patients ayant le risque le plus élevé Placebo Carvédilol Nb./total Kaplan-Meier Nb./total Kaplan-Meier Taux d’événements Taux d’événements (%) (%) En faveur En faveur Carvédilol Placebo Risques relatifs (IC 95 %) Mortalité de toutes causes Huit premières semaines Etude complète 15/316 5,0 3/308 1,0 0,20 (0,06-0,70) 0,61 (0,41-0,89) Décès ou hospitalisation pour toutes causes Huit premières semaines Etude complète 63/316 20,9 44/308 15,0 0,71 (0,48-1,04) 0,71 (0.56-0.89) Décès, hospitalisation ou interruption permanente du médicament à l’étude pour toutes causes Huit premières semaines Etude complète 76/316 25,0 51/308 17,3 0,67 (0,47-0,96)) 0,68 (0,54-0,84) 0,05 0,1 1,0 2,0 Risque relatif IC 95 % correspond à intervalle de confiance à 95 %. Les patients ayant le risque le plus élevé sont les patients ayant eu une décompensation cardiaque récente ou récidivante ou une fonction cardiaque très compromise et caractérisés par un ou plus des éléments suivants : présence de râles pulmonaires, ascites, ou œdème à la randomisation, plus de trois hospitalisations pour insuffisance cardiaque au cours de l’année précédente, hospitalisation au moment du dépistage ou de la randomisation, nécessité d’un agent inotrope positif intraveineux ou d’un vasodilatateur au cours des 14 jours suivant la randomisation, ou fraction d’éjection ventriculaire gauche inférieure à 15 %. 112 JAMA, Février 2003, N°2 cole de l'étude comme étant sévère s'il était létal ou menaçant le pronostic vital, nécessitait une hospitalisation ou en cas d'hospitalisation prolongée, entraînait un handicap ou une incapacité persistante ou significative. Les analyses statistiques ont été réalisées en utilisant SAS (versions 6,12 et 8,0 ; SAS Institute, Cary, Caroline du Nord). RÉSULTATS Parmi les 2 289 patients inclus dans l'étude, 1 133 ont été randomisés dans le groupe placebo et 1 156 dans le groupe carvédilol (figure 1). Parmi ceux-ci, 624 patients (27,3 %) répondaient aux critères de décompensation cardiaque récente ou récidivante, parmi lesquels 316 étaient dans le groupe placebo et 308 dans le groupe carvédilol. Ainsi qu'il a déjà été rapporté, 18 les deux groupes de traitement étaient comparables pour toutes les caractéristiques initiales. Les patients inclus avaient un âge moyen de 63,3 ans, une fraction médiane d'éjection ventriculaire gauche de 20 %, 79,7 % étaient de sexe masculin et 67,2 % avaient une cardiomyopathie ischémique. La majorité des patients a eu un ajustement de dose réussi par rapport aux posologies cibles prédéfinies pour chaque consultation. À la 2e semaine, 97,2 % des patients du groupe placebo et 97,1 % des patients du groupe carvédilol recevaient au moins 3,125 mg deux fois par jour. À la 4e semaine, 87,6 % des patients du groupe placebo et 84,0 % des patients du groupe carvédilol recevaient au moins 6,25 mg deux fois par jour. À la 6e semaine, 79,1 % des patients du groupe placebo et 71,7 % des patients du groupe carvédilol recevaient au moins 12,5 mg deux fois par jour. À la 8e semaine, 70,9 % des patients du groupe placebo et 58,6 % des patients du groupe carvédilol recevaient 25 mg deux fois par jour. Les dosages moyens du placebo aux semaines 2, 4, 6 et 8 étaient respectivement de 3, 5, 6, 7, 12,5 et 19,8 mg deux fois par jour. Les posologies moyennes du carvédilol aux semaines 2, 4, 6 et 8 étaient respectivement de 3, 5, 6,5, 11,6 et 17,8 mg deux fois par jour. Décès, hospitalisations ou interruption permanente durant les 8 premières semaines Pendant les 8 premières semaines, le groupe carvédilol, par rapport au groupe placebo, a eu un nombre moindre de patients ayant développé un événement clinique majeur et moins de patients décédés, décédés ou hospitalisés, ou ayant interrompu de façon permanente le traitement en double aveugle (figure 2). La direction et l'importance de ces effets pendant les 8 premières semaines ont été comparables à celles observées au cours de l'étude complète. Des effets similaires ont été observés pour les trois critères lorsque les analyses ont été limitées aux patients à très haut risque, EFFETS DE L'INTRODUCTION DU CARVÉDILOL CHEZ DES PATIENTS PRÉSENTANT UNE INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE SÉVÈRE Modifications des signes vitaux au cours des huit premières semaines Il y a eu de légères modifications de la pression artérielle systolique moyenne (ES) (groupe placebo : - 2,0 [0,5] mmHg et groupe carvédilol : - 3,6 [0,5] mmHg et de la pression artérielle diastolique (groupe placebo : - 1,8 [0,3] mmHg et groupe carvédilol : - 2, 7 [0,3] mmHg) à la fin des 8 semaines. À la 8e semaine, la fréquence cardiaque a diminué progressivement dans le groupe carvédilol avec l'augmentation de la posologie du médicament étudié et la durée du traitement (groupe placebo : - 2,2 [0,4] bpm et groupe carvédilol : - 12,5 [0,4] bpm), mais il n’y a eu aucun changement du poids corporel dans les deux groupes (groupe placebo : 0 [0,07] kg et groupe carvédilol : 0,1 [0,07] kg). Événements indésirables pendant les 8 premières semaines Globalement, 59 patients (5,2 %) du groupe placebo et 51 patients (4,4 %) du groupe carvédilol ont interrompu définitivement le traitement en double aveugle pour une raison autre que le décès. Il n'y a pas eu de différence entre le placebo et le carvédilol pour le nombre de patients ayant interrompu pour aggravation de l'insuffisance cardiaque (respectivement pour tous les patients : 0,7 % contre 0,6 % et pour les patients à très haut risque, respectivement : 1,9 % et 1,6 %). De plus, un nombre moindre de patients du groupe carvédilol par rapport au groupe placebo a développé un événement indésirable sévère (13,8 % contre 15,0 % chez les patients randomisés et 16,2 % contre 22,2 % chez les patients à très haut risque). Un seul événement indésirable a eu une fréquence supérieure à 2 %, l’aggravation de l'insuffisance cardiaque, et il a été rapporté avec une fréquence similaire pour le placebo et le carvédilol (6,4 % et 5,1 % chez tous les patients randomisés ; 11,4 % et 8,8 % respectivement chez les patients à très haut risque). Les patients du groupe carvédilol ont eu plus de probabilité que les patients du groupe placebo d'avoir des vertiges, une hypotension, des oedèmes et une bradycardie (Tableau). Généralement, ces réactions n'ont pas été considérées comme sévères, mais, dans un petit nombre de cas, a nécessité l'interruption du traitement en double aveugle. Aucune différence cliniquement significative (supérieure à une différence de 2 %) entre les groupes de traitement n'a été observée durant la phase d'ajustement de dose pour tout autre événement indésirable. COMMENTAIRES De nombreux médecins pensent que les patients ayant une insuffisance cardiaque chronique sévère et qui doivent recevoir au long cours un bêtabloquant doivent passer par une période d'introduction et d'ajustement de dose qui peut être problématique.8 La possibilité que l'interruption du soutien inotrope à médiation sympathique à la suite de l'introduction d'un bêtabloquant représente un Figure 3. Analyse de Kaplan-Meier pour tous les patients randomisés et pour les patients ayant le risque le plus élevé pendant les huit premières semaines suivant l’introduction du traitement. Tous les patients randomisés Mortalité de toutes causes Pourcentage de patients ayant eu un événement c'est-à-dire, aux patients ayant eu une décompensation récente ou récidivante ou une fraction d'éjection ventriculaire gauche très basse (figure 2). Le groupe carvédilol, comparé au groupe placebo, a eu un risque plus faible de décès, de décès ou d'hospitalisations, et de décès, hospitalisations ou interruptions du traitement en double aveugle. À nouveau, la direction et l'importance de ces effets observés dans cette cohorte pendant les 8 premières semaines ont été similaires à ceux observés pendant l'étude complète. Les courbes de Kaplan-Meier suggèrent que des différences entre les groupes carvédilol et placebo ont commencé à apparaître dès la période du 14e au 21e jour après l'introduction du traitement à la fois pour la mortalité de toutes causes et pour le critère combiné de jugement comprenant les décès, l'hospitalisation ou l'interruption du traitement, dans les analyses de tous les patients randomisés et dans les analyses des patients à très haut risque (figure 3). Décès, Hospitalisation ou interruption du médicament à l’étude Placebo Placebo Carvédilol Carvédilol Risques relatifs (IC 95 %) : 0,75 (0,41-1,35) Nb. à risque Placebo 1 133 Carvédilol 1 156 Risques relatifs (IC 95 %) : 0,83 (0,68-1,03) Semaines après la randomisation 1 100 1 119 1 054 1 079 1 023 1 048 986 1 009 Semaines après la randomisation 1 133 1 156 1 071 1 087 970 1 005 896 944 837 876 Patients ayant le risque le plus élevé Mortalité de toutes causes Décès, Hospitalisation ou interruption du médicament à l’étude Risques relatifs (IC 95 %) : 0,20 (0,06-0,70) Nb. à risque Placebo Carvédilol Risques relatifs (IC 95 %) : 0,67 (0,47-0,96) Semaines après la randomisation 316 308 309 299 295 290 281 282 270 268 Semaines après la randomisation 316 308 294 286 257 258 227 241 214 221 Les patients ayant le risque le plus élevé sont les patients ayant eu une décompensation cardiaque récente ou récidivante ou une fonction cardiaque très compromise et caractérisés par un ou plus des éléments suivants : présence de râles pulmonaires, ascites, ou œdème à la randomisation, plus de trois hospitalisations pour insuffisance cardiaque au cours de l’année précédente, hospitalisation au moment du dépistage ou de la randomisation, nécessité d’un agent inotrope positif intraveineux ou d’un vasodilatateur au cours des 14 jours suivant la randomisation, ou fraction d’éjection ventriculaire gauche inférieure à 15 %. JAMA, Février 2003, N°2 113 EFFETS DE L'INTRODUCTION DU CARVÉDILOL CHEZ DES PATIENTS PRÉSENTANT UNE INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE SÉVÈRE risque élevé d'aggravation de l'insuffisance cardiaque, d'oedème pulmonaire ou de choc cardiogénique, peut inquiéter. Les patients ayant une insuffisance cardiaque sévère sont considérés comme ayant une probabilité plus grande de développer une aggravation précoce et d'avoir un bénéfice retardé du traitement, 8,9,13,14 car ces patients ont une activation plus marquée du système nerveux sympathique23 et sont considérés être plus dépendants d'un soutien circulatoire à médiation adrénergique.24 Les observations de l'étude COPERNICUS sur le carvédilol remettent en question les idées sur l'efficacité et la tolérance des bêtabloquant au cours des premières semaines du traitement. À la fois lors de l'introduction et de l'ajustement de dose, les patients traités par carvédilol n'ont pas eu d'augmentation du risque d'aggravation de l'insuffisance car- diaque, d’oedème pulmonaire, de choc cardiogénique ou d'autres événements cardio-vasculaires indésirables sévères, y compris le décès. Les événements indésirables principaux attribuables au carvédilol durant les 8 premières semaines de traitement ont été ceux attendus, liés à l’effet inhibiteur du traitement sur les récepteurs alpha (vertiges et hypotension) et bêta (bradycardie et oedème périphérique).10,24 Ces effets indésirables ont été légers et peu fréquents, survenant chez 3 à 7 patients de plus dans le groupe carvédilol pour 100 patients traités. Il est important de noter que ces réactions indésirables ayant été limitées en ellesmêmes et n'ayant pas été considérées comme sévères, elles ont rarement entraîné l'interruption du traitement actif. Les résultats de l'étude COPERNICUS remettent également en cause l'idée que le Tableau. Événements indésirables pendant les huit premières semaines*. Nombre (%) Placebo Carvédilol (n = 1 133) (n = 1 156) Tous les patients randomisés Bradycardie Evénement indésirable sévère Diminution du médicament à l'étude pour événement indésirable Interruption due à un événement indésirable Vertiges Evénement indésirable sévère Diminution du médicament à l'étude pour événement indésirable Interruption due à un événement indésirable Oedème Evénement indésirable sévère Diminution du médicament à l'étude pour événement indésirable Interruption due à un événement indésirable Hypotension Evénement indésirable sévère Diminution du médicament à l'étude pour événement indésirable Interruption due à un événement indésirable 1 (0,1) 3 (0,3) 0( 10 (0,9) 27 (2,3) 4 (0,3) 4 (0,4) 22 (1,9) 3 (0,3) 5 (0,4) 67 (5,8) 10 (0,9) 5 (0,4) 3 (0,3) 2 (0,2) 3 (0,3) 11 (1,.0) 1 (0,1) 2 (0,2) 11 (1,0) 0 (0,0) 6 (0,5) 38 (3,3) 5 (0,4) Patients ayant le risque le plus élevé (n = 316) (n = 308) Bradycardie Evénement indésirable sévère Diminution du médicament à l'étude pour événement indésirable Interruption due à un événement indésirable 0( 2 (0,6) 0( 3 (1,0) 8 (2,6) 2 (0,6) Vertiges Evénement indésirable sévère Diminution du médicament à l'étude pour événement indésirable Interruption due à un événement indésirable 1 (0,3) 7 (2,2) 2 (0,6) 0( 17 (5,5) 2 (0,6) Oedème Evénement indésirable sévère Diminution du médicament à l'étude pour événement indésirable Interruption due à un événement indésirable 1 (0,3) 0( 0( 2 (0,6) 3 (1,0) 1 (0,3) Hypotension Evénement indésirable sévère Diminution du médicament à l'étude pour événement indésirable Interruption due à un événement indésirable 1 (0,3) 3 (0,9) 0( 1 (0,3) 14 (4,5) 2 (0,6) *inclut les événements indésirables ayant une fréquence d'au moins 2 % chez tous les patients randomisés dans l'un ou l'autre des groupes et les différences entre les groupes de traitement dans la fréquence des événements d'au moins 2 %. Un événement indésirable était défini par le protocole de l'étude comme étant sévère s'il était létal ou menaçant le pronostic vital, s'il nécessitait une hospitalisation ou entraînait une hospitalisation prolongée ou un handicap ou une incapacité persistants ou significatifs. 114 JAMA, Février 2003, N°2 bénéfice du blocage bêta-adrénergique est retardé chez les patients insuffisants cardiaques. Pendant les 8 premières semaines de traitement, peu de patients sont décédés ou ont été hospitalisés dans le groupe carvédilol et l'importance de la réduction du risque par le carvédilol pendant la phase précoce du traitement a été similaire à celle observée pendant l'étude complète. La capacité du carvédilol à apporter précocement au cours du traitement un effet bénéfique a été particulièrement frappant chez les patients ayant le risque le plus élevé, c'est-à-dire, ceux ayant eu une décompensation récente ou récidivante ou une fraction d'éjection ventriculaire gauche très compromise. Ces observations indiquent que les bénéfices cliniques de l'inhibition sympathique ne sont pas nécessairement retardés et suggèrent que les mécanismes par lesquels ces bénéfices sont régulés ne sont pas nécessairement dépendants des modifications de la fonction ou de la géométrie du ventricule gauche, dont on sait qu'elles nécessitent des mois avant d'apparaître.15,25 Il faut également noter que les courbes de Kaplan-Meier pour le placebo et le carvédilol (figure 3) ont commencé à diverger après 21 jours de traitement. Ceci s'est produit à un moment où les patients recevaient généralement une posologie de seulement 6,25 mg de carvédilol deux fois par jour. Cette observation chez des patients en insuffisance cardiaque sévère est compatible avec les résultats d'une étude antérieure qui montrait que 6,25 mg de carvédilol deux fois par jour suffisent chez les patients ayant des symptômes légers à modérés.26,27 Les observations de l'étude actuelle doivent être interprétées en sachant que les investigateurs et les coordinateurs étaient très expérimentés dans le traitement de l'insuffisance cardiaque, qu'ils ont sélectionné avec soin les patients et les ont suivis de près pendant l'étude. Par ailleurs, le protocole spécifiait que les patients devaient être cliniquement normovolémiques avant la randomisation et chaque effort était fait pour maintenir une normovolémie pendant les phases d'introduction et d'ajustement de dose du médicament à l'étude. Les patients étaient encouragés à rapporter tout effet indésirable ou prise de poids, et la dose des autres médicaments pouvait être modifiée, la rapidité de l'augmentation de la dose du médicament à l'étude pouvait être diminuée, si nécessaire. Ces approches devront être suivies en pratique ; récemment, des précautions similaires ont été publiées dans des recommandations pour une concernant leur utilisation généralisée.28 En conclusion, la relation entre le bénéfice et le risque au cours de l'introduction du carvédilol est la même que celle observée au cours du traitement à long terme avec ce médicament. Chez des patients cliniquement normovolémiques, ayant une insuffisance cardiaque évoluée, l'introduction du carvédilol a été bien EFFETS DE L'INTRODUCTION DU CARVÉDILOL CHEZ DES PATIENTS PRÉSENTANT UNE INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE SÉVÈRE tolérée et a été associée à une moindre survenue d'événements indésirables majeurs que lors de l'introduction du placebo. Si des inquiétudes concernant l'efficacité et la tolérance des bêtabloquants ont poussé certains médecins à dénier ou à retarder l'utilisation de ces médicaments, nos observations devraient apporter l'assurance nécessaire pour encourager un taux plus élevé de prescription de ces médicaments, au vu des résultats des essais cliniques. Contribution des auteurs : le Dr Roecker a eu l'accès total aux données de l'étude COPERNICUS et a accepté la responsabilité de l'exactitude de l'analyse des données présentées dans cet article. Conception et schéma de l'étude : Krum, Roecker, Mohacsi, Rouleau, Tendera, Coats, Katus, Fowler, Packer. Recueil des données : Krum, Mohacsi, Rouleau, Tendera, Coats, Katus, Fowler, Packer. Analyse et interprétation des données : Krum, Roecker, Mohacsi, Rouleau, Tendera, Coats, Katus, Fowler, Packer. Rédaction du manuscrit : Krum, Roecker, Packer. Révision critique du manuscrit : Krum, Roeker, Mohacsi, Rouleau, Tendera, Coats, Katus, Fowler, Packer. Expertise statistique : Roecker. Obtention du financement : Packer. Soutien administratif, technique ou matériel : Krum, Roeker, Mohacsi, Rouleau, Tendera, Coats, Katus, Fowler, Packer. Supervision de l'étude : Krum, Mohacsi, Rouleau, Tendera, Coats, Katus, Fowler, Packer. Liens financiers : les Dr Krum, Mhacsi, Rouleau, Tendera, Coats, Katus, Fowler et Packer ont travaillé comme consultants pour le laboratoire Roche et le laboratoire GSK. Le Dr Roecker a reçu un salaire par contrat de recherche de GSK. Le Dr Fowler a reçu des honoraires de GSK, du laboratoire Roche, d'AstraZeneca et a travaillé comme consultant pour BMS, GSK et Scios Inc. le Dr Packer a travaillé comme consultant pour GSK et le laboratoire Roche. Financement/soutien : Cette étude a été soutenue par des bourses d'étude de GSK et du laboratoire Roche. Remerciements : Nous remercions Christoph Staiger, MD, Ildiko Amann-Zalan, MD, et Diethelm Messinger, MS, de Roche Pharmaceuticals; Ellen L. Curtin, MD, Terry L. Holcslaw, PhD, et Neil Shusterman, MD, de GlaxoSmithKline, Ltd et Melissa K. Schultz, MS, et Barbara Kowalcyk, MS, de l’Université du Wisconsin Coordinateurs du groupe d'étude COPERNICUS : Comité scientifique : M. Packer (Chair), A. Castaigne, A. Coats, M. Fowler, H. Katus, H. Krum, P. Mohacsi, J-L. Rouleau, M. Tendera. Bureau de suivi des données et de la tolérance : K. Swedberg (Chair), E. Angermann, R. Campbell (deceased), J. Cohn, A. Maseri, S. Pocock. Centre de biostatistiques. D. DeMets, E. Roecker, M. Schultz. Comité des critères cliniques : P. Carson (Chair), V. Bernstein, C. O'Connor, M. Haass, V. Mareev, A. Miller, S. Perrone, B. Rauch, G. Sutton. Comité participant de Roche/GSK : I. Amann-Zalan, E. Curtin, M. Harsch, T. Holcslaw, E. Kroener-Bentel, D. Messinger, C. Staiger. Liste des investigateurs. Argentine : F. Diez, E. Kuschnir, S. Perrone. Australie: P. Garrahy, J. Horowitz, I. Jeffery, J. Karrasch, H. Krum, P. McDonald, J. Waites. Autriche: B. Eber, F. Schmalzl, J. Slany, R. Spinka, W. Weihs. Canada : P. Alain, M. Arnold, R. Baigrie, M. Bentley-Taylor, J. Bonet, J. Champagne, P. Costi, T. Cuddy, D. Dion, D. Fell, D. Gossard, M. Gupta, W. Hui, J. Howlett, D. Humen, J. Hynd, T. Kashour, M. Khouri, P. Klinke, S. Kouz, M. Langlais, M. H. Leblanc, S. Lepage, B. Lubelsky, D. Manyari, M. Matangi, G. Moe, A. Morris, J. Nasmith, M. Palaic, P. Pflugfelder, D. C. Phaneuf, A. Rajakumar, T. Rebane, J. Ricci, J. Rouleau, F. Sestier, S. Smith, J. Stone, P. Talbot, M. White. République Tchèque : P. Bocek, I. Gajdosová, J. Gregor, P. Gregor, I. Kotik, A. Linhart, J. Lukl, P. Petr, J. Popelova, B. Semrad, V. Stanek, R. Stipal. France : A. Gabriel, J. L. Guermonprez, G. Mougeot, J. Puel, R. Roudaut. Allemagne : T. Beyer, A. Costard-Jäckle, W. Döring, F. Freytag, H. Katus, H. Koch, F. Menzel, S. Peters, U. Sechtem, W. Sehnert, H. F. Vöhringer, E. Wunderlich, H. Zebe, R. Zotz. Grande-Bretagne : R. Bain, P. Bennett, A. Coats, D. Davies, S. Gibbs, T. Greenwood, M. Heber, A. Lahiri, R. Mattu, J. McComb, I. McLay, D. Nichols, R. Northcote, B. Silke, S. Stephens, J. Swan, C. Weston. Hongrie : M. Csanády, L. Cserhalmi, I. Édes, T. Gesztesi, E. Kaló, A. Katona, A. Jánosy, F. Poór, M. Rusznák, K. Simon, F. Szabóki, J. Tarján, J. Tenczer, S. Timár, P. Vályi, K. Zámoly. Israël : G. Avinader, A. Caspi, A. Darausha, D. David, Y. Kishon, E. Klainman, B. Lewis, A. Marmor, M. Mitelman, M. Omary, L. Reisin, T. Rosenfeld, S. Shasha, Z. Vered, R. Zimlichman. Italie : E. Arosio, A. Branzi, C. Campana, M. Casaccia, L. Dei Cas, A. Di Lenarda, P. Fioretti, M. Frigerio, A. L'Abbate, M. Modena. Lituanie : A. Kibarskis, P. Serpytis, D. Vasiliauskas, P. Zabiela. Mexique : N. Garcia-Hernández. Pays-Bas : R. Breedveld, J. Cornel, M. Daniels, P. Dunselman, B. Hamer, L. van Kempen, G. Linssen, A. Maas, P. de Milliano, S. Twisk, A. Willems. Pologne : L. Ceremuzynski, A. Cieslinski, M. Dalkowski, J. Dubiel, B. Filipek, H. Halaczkiewicz, M. Janion, K. KaweckaJaszcz, M. Krzeminska-Pakula, B. Kusnierz, K. LobozGrudzien, A. Malinski, T. Mandecki, W. Musial, W. Piotrowski, W. Pluta, W. Prastowski, W. Ruminski, A. Rynkiewicz, W. Smielak-Korombel, M. Tendera, R. Trojnar, M. Ujda, J. Wodniecki, K. Wrabec, M. Zalewski. Portugal : M. Carrageta, R. Seabra-Gomes. Russie : G. Arutyunov, R. Charchoglian, A. Gruzdev, A. Ivleva, Y. Karpov, V. Kostenko, V. Mareev, V. Moisejev, L. Oblinskaya, V. Orlov, N. Perepech, E. Shlyhatkho, B. Sidorenko, A. Smirnov, A. Starodubsev, G. Storazhakov. Afrique du Sud : P. Jordaan, P. Manga, D. Naidoo, I. Radevski, N. Ranjith. Switzerland : B. Caduff, P. Mohacsi, C. Röthlisberger, F. Widmer. Ukraine : E. Amosova, G. Dzyak, G. Knyshov, V. Kovalenko, V. Netyazhenko, S. Pavlyk, N. Seredjuk, Y. Serenko, L. Voronkov, A. Zmuro. Etats-Unis: K. Aaronson, W. Abraham, J. Alexander, J. Allen, J. Anderson, J. Bergin, P. Berman, P. Binkley, N. Bittar, J. Bowers, L. Brookfield, J. Caplan, P. Carson, E. Carter, L. Christie, D. Chromsky, M. Cishek, V. Corrigan, M. Costanza, C. Curry, J. Davia, P. Deedwania, E. de Marchena, G. Dennis, R. DiBianco, S. Dunlap, E. Eichhorn, U. Elkayam, J. English, N. Erenrich, C. Fallick, R. Feldman, D. Ferry, D. Fishbein, L. Ford, D. Forman, M. Fowler, J. Ghali, E. Gilbert, R. Gillespie, M. Givertz, S. Goldman, D. Goldscher, S. Goldsmith, R. Gordon, A. Gradman, B. Greenberg, G. Hamroff, H. Haught, P. Hauptman, C. Heesch, T. Heywood, M. Higginbotham, R. Hobbs, J. Hosenpud, C. Hunter, M. James, M. Johnson, J. Kalman, R. Karlsberg, E. Kasper, D. Kereiakes, V. Kinhal, R. Kipperman, J. Kirkpatrick, P. Kirlin, M. Klapholz, R. Kohn, M. Koren, D. Korn, K. Labresh, G. Lamas, L. Lancaster, C. Lawless, T. LeJemtel, C. Liang, G. Litman, E. Loh, B. Lorell, G. Luckesen, E. MacInerney, B. Massie, M. Mathier, F. McGrew, M. McIvor, H. Meilman, F. Messineo, S. Meymandi, A. Miller, P. Mohanty, J. Morledge, J. Neutel, M. Nocero, A. Onwuanyi, S. Oparil, R. Oren, G. Pennock, A. Poppas, C. Porter, C. Ramanathan, H. K. Reddy, R. Reeves, S. Roberts, S. Restaino, R. Schwartz, R. Schneider, A. Seals, R. Siegel, A. Smith, E. Smith, R. Smith, W. Smith, T. Spaedy, L. Stevenson, S. Stowers, S. Teague, G. Timmis, M. Tischler, N. Vijay, J. Walker, M. Walsh, C. Weaver, D. Weisshaar, V. Wilson. Bibliographie 1. Packer M, Bristow MR, Cohn JN, et al. The effect of carvedilol on morbidity and mortality in patients with chronic heart failure. N Engl J Med. 1996;334:1349-1355. 2. CIBIS II Investigators and Committees. The Cardiac Insufficiency Bisoprolol Study (CIBIS II): a randomised trial. Lancet.1999;353:9-13. 3. Metoprolol CR/XL Randomised Intervention Trial in Congestive Heart Failure (MERIT-HF) Study Group. Effect of metoprolol CR/XL in chronic heart failure. Lancet. 1999;353:2001-2007. 4. Hjalmarson A, Goldstein S, Fagerberg B, et al. 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