PRESENTATION DE L`ETABLISSEMENT

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PRESENTATION DE L`ETABLISSEMENT
PREAMBULE
L’établissement Hébergement Educatif pour Adolescents est une MECS (Maison
d’Enfants à Caractère Social) relevant du champ de la protection de l’enfance.
Son cadre juridique est défini par l’article L.312-1 du Code de l’Action Sociale et
des Familles :
« Les Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS) sont des établissements
destinés à accueillir des mineurs et des jeunes majeurs qui connaissent des difficultés
sociales et familiales. Elles leur apportent, en lien avec leur famille, un soutien et un cadre
matériel, éducatif et psychologique, favorables à l’épanouissement de leur personnalité et
à leur insertion professionnelle. Elles pourvoient à l’ensemble des besoins des mineurs
confiés et veillent à leur orientation en collaboration avec leur famille, leur représentant
légal, les services de l’Aide Sociale à l’Enfance, de la Protection Judiciaire de la Jeunesse
et les Juges pour enfants ».
L’OBJET DU PROJET D’ETABLISSEMENT
Conformément au Code de l’Action Sociale et des Familles (Article L.311-8), le
projet d’établissement, rédigé en 2005, est réactualisé en 2010 ; cette révision du projet est,
pour l’établissement, l’opportunité de faire évoluer ses pratiques pour mieux répondre aux
défis et aux enjeux de la protection de l’enfance.
C’est l’occasion de mobiliser les équipes (renouvelées en partie) sur la dynamique
de l’établissement, de les fédérer autour de nouveaux projets, de stimuler leur créativité
pour que l’établissement s’adapte de façon permanente aux évolutions du champ social.
Il est nécessaire de penser le futur et le cadre du projet d’établissement est propice à
cette réflexion commune. La volonté de diversifier l’activité est un gage d’avenir pour
l’établissement car elle permet de répondre aux besoins constatés régulièrement dans les
structures :
- besoin de travailler avec les familles,
- besoin de partenariat avec les autres intervenants de l’action sociale,
- besoin de souplesse pour faire face aux problématiques des jeunes,
- besoin de préparer à l’autonomie,
- besoin de socialiser,
- besoin de métiers divers pour encadrer les jeunes…
La dynamique du projet répond aussi à la nécessité d’utiliser les compétences
acquises au fil du temps par les salariés dans le cadre de formations ou tout simplement par
l’action sur le terrain, et de les mettre au service d’un plus grand nombre.
Enfin, elle invite à être à l’écoute des besoins et des nouvelles problématiques de
notre société et plus particulièrement des jeunes, en apportant des réponses de plus en plus
adaptées, le but étant de les aider à s’inscrire dans une démarche citoyenne.
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Au-delà du cadre légal, le projet présente des avantages :
- à l’intérieur de l’établissement : il précise sa mission, ses références éthiques,
sociales, organisationnelles. C’est une référence de travail pour tous les
professionnels.
- à l’extérieur de l’établissement : il présente l’établissement, ses missions. C’est
un outil de communication.
METHODOLOGIE
Un « Groupe projet » s’est constitué sur la base du volontariat ; six salariés,
représentant les trois entités de l’établissement et plusieurs fonctions, se sont portés
volontaires pour participer activement à cette démarche.
Ces personnes ont été des relais auprès de leurs collègues et leurs représentants,
permettant ainsi à chacun d’être impliqué dans l’élaboration du projet d’établissement.
Les chefs de service ont été d’office intégrés au groupe ainsi que la directrice.
L’animation du travail s’est faite en interne.
Le « Groupe projet » s’est retrouvé à six reprises entre novembre 2008 et juin 2009,
soit 18 h au total ; cette première phase a surtout été consacrée aux deux premières parties
du projet : présentation de l’établissement et modalités d’accueil. Les documents ont fait
l’objet d’allers-retours avec les équipes.
De septembre 2009 à juin 2010, onze réunions (soit 33 h au total) ont eu lieu ;
parallèlement, un planning a permis d’associer les équipes et de les mettre en réflexion sur
les thèmes du projet d’établissement (cf. annexe I).
Fin juin 2010, une mouture complète du projet a été remise à chaque équipe pour
lecture en vue de la journée de rentrée des salariés de septembre 2010 : une partie de la
réunion a été dédiée à un échange sur cette première version du document, chacun pouvant
faire part de ses observations, suggestions, remarques.
Cette démarche a permis à l’ensemble des salariés de participer activement à la
réflexion et d’en être pleinement partie prenante.
Un questionnaire de satisfaction a été élaboré à destination des jeunes et de leurs
familles (cf. annexe II). Chacun (jeune et / ou famille) en faisant la demande, a pu être
accompagné par les équipes éducatives pour qu’autour du questionnaire, une discussion
puisse s’engager sur l’établissement, ses modes d’accueils et ses modalités de
fonctionnement.
Les jeunes ont été consultés :
o lors de réunions thématiques hebdomadaires sur les lieux d’accueil,
entre mars et juin 2010
o par le biais du Conseil de la Vie Sociale, en juin et septembre 2010
(pour cela, un exemplaire du projet a été déposé sur chaque groupe
pendant l’été afin que tous les jeunes puissent en prendre connaissance)
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1ère PARTIE
QUI SOMMES-NOUS ?
CHAPITRE 1
PRESENTATION DE L’ASSOCIATION
1-1.I L’HISTORIQUE DE L’ASSOCIATION
C’est à l’initiative de l’Association Départementale d’Action Educative (ADAE)
que fut créée le 25 septembre 1984 l’Association Départementale de Sauvegarde de
l’Enfance et de l’Adolescence dont le siège social est à Rochefort. L’Association gère un
domaine situé à proximité de Saint Jean d’Angély (Chancelée), accueillant depuis 1896 des
enfants orphelins ou moralement abandonnés de l’arrondissement de Saint Jean d’Angély.
L’ADSEA se fixe comme objectif de gérer des établissements et services
susceptibles de s’occuper des enfants en détresse, en application des décisions du Tribunal
pour Enfants de la Charente Maritime, de la Direction de la Solidarité Départementale et
du Service Départemental de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
L’Association, en conformité avec la loi 1901, fut déclarée le 1er octobre 1984 sous
le n° 03583 avec publication au journal officiel des 15/16 octobre 1984 page 9459.
Elle est habilitée pour ses établissements et services au titre de :
- Aide Sociale à l’Enfance,
- Assistance Educative (art 375 du Code Civil),
- Ordonnance de 1945
Monsieur BRUNETEAU en fut le Président fondateur jusqu’en 1996.
Monsieur MONNETREAU a présidé à la destinée de l’Association pendant neuf
années, avant de passer le relais à Monsieur Jean Claude DORE, qui a pris la présidence le
1er janvier 2006 (cf. organigramme de l’Association, annexe III).
1-1.II LES PRINCIPAUX THEMES DU PROJET ASSOCIATIF
Ce projet a été revisité en 2009 après une consultation interne de l’ensemble des
salariés. Il conforte la place des bénévoles au sein de l’Association et rappelle les missions
et les valeurs qui lui donnent sa raison d’être.
a) Les missions de la Sauvegarde sont des missions de service public
 Elles s’inscrivent dans la lutte contre l’exclusion et la prévention.
 Si l’Association a, jusqu’à présent, structuré ses missions à partir des
établissements et services intervenant auprès des jeunes dans le cadre exclusif
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de la Protection Administrative et Judiciaire de l’Enfance à l’Adulte, elle
s’ouvre désormais à l’ensemble des champs de l’action sociale.
Elle doit, dans ce cadre, développer des actions innovantes en direction des
jeunes en difficultés personnelles, familiales, sociales et ne pas simplement
gérer l’existant.
Elle se doit d’être à l’écoute des structures et des salariés qui la composent pour
soutenir les projets destinés à adapter et renouveler de façon permanente les
réponses en direction des jeunes confiés.
Elle s’engage à promouvoir la formation des administrateurs et des salariés
dans un souci d’adaptation permanente à l’évolution de la société et de ses
répercussions sur le secteur d’activité qui la concerne.
b) Les valeurs de l’Association
 L’Association donne la priorité à l’éducatif sur le répressif dans un respect de la
place des familles, se plaçant dans le registre de la protection mais aussi d’une
forme de « coéducation », à tout le moins de soutien fort à la parentalité.
 Elle considère que toute personne accompagnée a des potentiels et des forces
sur lesquelles les professionnels doivent fonder leur action pour favoriser le
développement de chacune d’entre elles.
 Elle s’intéresse à la santé des personnes accueillies.
 Elle reconnait le droit à la différence et respecte l’ensemble des opinions dès
lors qu’il n’y a pas de prosélytisme dans les établissements qu’elle gère.
 Elle affirme comme un principe et un devoir, la transparence de ses actions et
de l’utilisation de ses fonds.
1-1.III LA DIRECTION DE L’ASSOCIATION

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
L’Association est dirigée par un Directeur Général agissant par délégation du
Conseil d’Administration et sous couvert de son Président.
Cette collaboration du Directeur Général avec le Président de l’Association et
son bureau doit être comprise comme une aide technique ne se substituant pas
aux décisions et à la politique du Conseil d’Administration.
La Direction Générale doit également étayer les directeurs d’établissements ou
services dans l’accomplissement de leurs missions. Le Directeur Général a par
ailleurs, autorité sur ces derniers.
1-1.IV L’ORGANISATION DE L’ASSOCIATION
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

Le siège est fixé 5 place Dorléac, 17300-ROCHEFORT SUR MER.
L’Association est composée de membres actifs et de membres de droit.
Elle est administrée par un conseil de 21 membres.
Le Conseil d’Administration élit un BUREAU comprenant :
- Un président,
- Un président d’honneur,
- Des vice-présidents dont le nombre est fixé par le Conseil
d’Administration,
- Un secrétaire,
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-
Un trésorier,
Un trésorier adjoint.
1-1.V L’ASSOCIATION DANS LE DEPARTEMENT
L’Association possède trois atouts pour remplir sa mission.
a) Une ancienneté sur le territoire
Sa présence depuis plusieurs décennies sur le territoire de Charente Maritime est
source d’une réelle expertise dans le domaine de la protection de l’enfance.
b) Une place prééminente
L’Association est un interlocuteur privilégié des autorités de tarification (Conseil
Général et Protection Judiciaire de la Jeunesse) ; en effet, l’Association gérait en
2007, 94 places sur un total de 213 soit 44 % des places de MECS.
Elle a donc un rôle à jouer et peut être force de proposition pour développer de
nouveaux projets.
c) Une capacité d’évolution
L’évolution de l’Association depuis son origine, dans ses modalités de
fonctionnement et de prise en charge des jeunes, révèle une capacité et une volonté
de s’adapter aux besoins nouveaux ; c’est une force dans un contexte d’évolution
tant du champ social que des politiques publiques.
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CHAPITRE 2
PRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT
DANS SON CONTEXTE
1-2.I QUELQUES REPERES HISTORIQUES
1975 marque un tournant dans l’organisation de l’accueil au domaine de Chancelée;
jusqu’à cette date, l’accueil des jeunes se faisait sur site avec une école intégrée permettant
la scolarisation de 70 enfants. Face à la difficulté de faire cohabiter des classes d’âge aux
besoins et fonctionnements différents, le choix a été fait d’une externalisation d’une
première unité de vie hors du périmètre de la propriété permettant ainsi à un groupe de
jeunes garçons adolescents de s’installer dans le bourg de Saint Jean d’Angély. Les
objectifs étaient la socialisation, l’insertion en milieu scolaire ordinaire et l’apprentissage à
l’autonomie.
Suite à cette première expérience réussie, décision est prise en 1984, d’implanter un
groupe de jeunes adolescentes dans la ville de Saintes.
Ce foyer était initialement installé dans le quartier de Bellevue au cœur d’une cité
HLM, proche du centre ville. Il hébergeait 12 jeunes filles dans trois appartements situés
dans des cages d’escalier différentes ; cette dispersion des appartements a compliqué la
prise en charge des jeunes et leur surveillance, aussi le foyer fut-il installé avenue
Gambetta, en plein centre ville, dans une maison de ville de deux étages, le 1 er septembre
1999.
C’est en 1995 que la mixité est instaurée sur les deux foyers adolescents.
Au 1er janvier 2003, l’Association décide de créer un secteur adolescents autonome
avec une direction distincte ; sont rattachés à ce pôle, le foyer de Saint Jean d’Angély, le
foyer de Saintes et l’IAP (Internat en Accueil Personnalisé) qui accompagne des jeunes en
appartement ou dans leur famille.
L’IAP a été créé en août 1997 et a été rattaché immédiatement au secteur
adolescents. Le but de cette structure est de travailler, de façon plus adaptée,
l’autonomisation des jeunes.
En juin 2005, la direction de l’établissement, toujours basée à Chancelée, déménage
à Saintes. Si les deux foyers sont externalisés, l’IAP demeure dans les locaux de la
direction.
En octobre 2006, le foyer de Saint Jean d’Angély est transféré à Pont l’Abbé
d’Arnoult (pour des raisons d’inadéquation des locaux de Saint Jean d’Angély au projet de
l’établissement).
Fin 2009, un dossier a été déposé en CROSMS (Commission Régionale de
l’Organisation Sociale et Médico-sociale) et le 16 juin 2010, le dossier de création
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officielle de l’établissement a été approuvé par cette commission, lui donnant ainsi un
statut juridique officiel et autonome.
Aujourd’hui, l’établissement Hébergement Educatif pour Adolescents, c’est :
 un foyer pour des jeunes filles / garçons de 14 à 18 ans installé à Pont
l’Abbé d’Arnoult, d’une capacité de 10 places dont une place d’accueil
d’urgence,
 un foyer pour des jeunes filles / garçons de 14 à 18 ans installé à Saintes
d’une capacité de 10 places dont une place d’accueil d’urgence,
 un Internat en Accueil Personnalisé (IAP) de jeunes filles / garçons
suivis en appartement, en famille ou en famille d’accueil, de 14 à 21 ans,
accompagnements menés à partir de Saintes,
 une direction et des bureaux administratifs situés en centre ville de
Saintes, comprenant les locaux de l’IAP et une plate forme d’accueil
ponctuel de jeunes déscolarisés.
L’établissement est le seul (hormis le Foyer de l’Enfance) à accueillir des
adolescents relevant de la protection de l’enfance, sur le secteur de Saintes.
1-2.II LE CADRE JURIDIQUE DE L’HABILITATION
L’action menée s’inscrit dans le cadre légal de la Protection de l’Enfance, Art. L.
221-1 et suivant du Code de l’Action Sociale et des Familles :
 au plan judiciaire, par les articles 375 et suivants du Code Civil qui organisent
et règlementent les missions d’assistance éducative relevant de la compétence
du juge des enfants : « si la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur non
émancipé sont en danger ou si les conditions de son éducation sont gravement
compromises, des mesures d’assistance éducative peuvent être ordonnées par la
justice à la requête des père et mère conjointement, ou de l’un d’eux, de la
personne ou du service à qui l’enfant est confié ou du tuteur, du mineur luimême ou du ministère public ».

au plan pénal, par l’ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945, relative à
l’enfance délinquante. L’ordonnance de 1945 distingue radicalement le droit de
l’enfance délinquante du droit pénal des adultes.
o elle fonde une juridiction spécialisée en la personne du juge des enfants.
o elle donne la priorité aux mesures éducatives sur les mesures pénales.
Elle décrit ces mesures éducatives.
o elle affirme la nécessité, pour le magistrat, d’avoir recours à une étude
approfondie de la personnalité du mineur (enquête sociale, examen
médical, psychologique et psychiatrique) par des équipes
pluridisciplinaires.
o elle donne la possibilité au juge de réviser les mesures qu’il a ordonnées
en fonction de l’évolution du mineur et de la situation.

au plan administratif, par le décret du 7 janvier 1959 qui permet au Président du
Conseil Général d’exercer : « une action préventive auprès des familles dont les
conditions d’existence risquent de mettre en danger la santé, la sécurité, la
moralité ou l’éducation de leurs enfants… » et l’article L.222-5 du Code de
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l’Action Sociale et des Familles qui définit le cadre de la protection
administrative des mineurs.
Habilitation de l’établissement
L’établissement Hébergement Educatif pour Adolescents bénéficie d’une double
habilitation :
- Aide Sociale à l’Enfance
o Accueil Provisoire
o Procédure de garde dans le cadre de l’Assistance Educative
o Contrat Jeune Majeur
-
Justice
o Placement Justice : Art. 375 du Code Civil
o Ordonnance du 2 février 1945 concernant l’enfance délinquante
La capacité d’accueil est de 36, filles et garçons, âgés de 14 à 21 ans dont :
- 20 places en internat classique, en suivi PEAD ou semi autonomie
- 16 places en accueil diversifié : appartements, FJT, suivi en famille ou suivi
chez une assistante familiale
Du fait de cette double habilitation, il est financé par le Conseil Général et le
ministère de la Justice sous forme d’un prix de journée.
1-2.III LES EVOLUTIONS DU SECTEUR
a) Le cadre légal
Celui-ci a évolué de façon significative ces dernières années :
 la loi du 2 janvier 2002 insiste sur les droits des usagers en renforçant les droits
des personnes à l’intérieur des établissements et services. Dans le chapitre 1,
l’accent est mis sur le respect de la dignité, de l’intégrité, de la vie privée, de
l’intimité et de la sécurité ; la loi promeut le droit à l’individualisation, à la
qualité de la prise en charge et à l’information et elle invite à rechercher
systématiquement le consentement éclairé du bénéficiaire ainsi que sa
participation active à l’élaboration et la mise en œuvre de son projet
individualisé.
Elle définit des outils permettant une évaluation de la qualité des prestations
proposées et du fonctionnement. On trouve dans cette loi deux notions
fondatrices de l’action sociale :
o l’une traditionnelle de protection des plus fragiles, de correction des
inégalités, de préservation de la cohésion sociale.
o l’autre plus innovante de promotion de l’autonomie et de la citoyenneté
et de prévention des inégalités.
L’usager-sujet est placé au cœur du dispositif, les structures sont invitées à mettre
en œuvre des réponses diversifiées et personnalisées.

La loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance,
complète ce dispositif ; elle est bâtie selon trois grands axes :
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o renforcer la prévention
o organiser le signalement pour détecter plus tôt et à bon escient les
situations de danger
o diversifier les modes de prise en charge des jeunes pour pouvoir
répondre à chaque situation individuelle ; un des moyens préconisés est
de renforcer l’assistance éducative à domicile mais aussi de généraliser
l’accueil de jour, l’accueil temporaire, l’accueil d’urgence. La loi insiste
sur la responsabilité parentale et invite à un travail en lien avec les
familles.
b) Evolution du contexte social et des jeunes accueillis
Des changements importants sont observés dans la vie familiale ; la perte des
repères traditionnels et l’évolution du modèle familial, un contexte de plus grande
précarité,… complexifient l’éducation des enfants.
Du fait de ces transformations, les jeunes accueillis sont, pour la plupart, en rupture
familiale (conflit avec leurs parents, vie en dehors du cercle familial…).
Certains de ces jeunes ont subi des violences sexuelles soit dans le cadre familial
restreint, soit dans le réseau familial.
Le profil des jeunes arrivants dans l’institution se caractérise par les aspects
suivants, et si ces comportements ne sont pas nouveaux, ils sont cependant de plus en plus
marqués :
- des jeunes en grande majorité déscolarisés : certains quittent le système scolaire
de plus en plus tôt, compliquant leur prise en charge en foyer
- des jeunes, présentant des fragilités psychologiques importantes, sont orientés
vers les MECS (faute de places dans les structures spécialisées), celles-ci
n’étant ni préparées ni adaptées pour ce type d’accueil
- des jeunes ne supportant plus l’autorité et vivant dans des systèmes de relations
de plus en plus durs : le cadre d’un foyer suscite beaucoup de tensions et ne
peut plus être la seule réponse en terme de suivi éducatif
Face à ces problématiques personnelles, les pratiques à risques sont plus fréquentes
et s’aggravent : usage de drogue, d’alcool, violences et actes de petite délinquance.
De même, l’établissement est parfois confronté à des grossesses non désirées ; les
jeunes filles sont accompagnées par l’établissement, en lien avec d’autres structures
spécialisées pour celles qui souhaitent garder leur enfant.
Dans leur grande majorité, les jeunes majeurs relèvent des mêmes constats ; ils ont
expérimenté l’errance et sont dans des impasses scolaires et professionnelles.
Ces éléments obligent les établissements à innover en permanence pour mettre en
place des types d’accueil diversifiés à même de répondre aux besoins des jeunes
1-2.IV L’ETABLISSEMENT DANS LE DEPARTEMENT
Le département de Charente Maritime a accompagné l’établissement tout au long
de son existence en le dotant de moyens humains, matériels et financiers adaptés à ses
besoins.
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 Le positionnement géographique de Saintes est un atout indéniable, puisque la
ville est au carrefour des sept Délégations Territoriales et ainsi en capacité d’accueillir des
jeunes de tout le département.
De la ville de Saintes, il est possible de rejoindre les grands centres urbains du
département par des lignes directes SNCF, mais aussi par le réseau routier ; ces moyens de
transports facilitent les déplacements des jeunes dont les familles ne résident pas en
Saintonge Romane.
La situation excentrée du foyer de Pont l’Abbé est aussi un avantage puisque la
ville est reliée aux autres grandes agglomérations du département par des liaisons
d’autocars.
 L’existence de trois entités présente les intérêts suivants :
o des formes d’accueil variées capables de satisfaire des besoins divers
o une répartition sur des sites différents permettant de couvrir un territoire
plus important
o la possibilité pour un jeune d’être temporairement pris en charge par une
autre structure que celle à laquelle il est habituellement rattaché
 L’établissement participe au dispositif départemental d’urgence ; une place de
chaque foyer est réservée à cette forme d’accueil, d’une durée d’une semaine, renouvelable
une fois.
Cet accueil, défini dans la Charte Départementale, concerne des jeunes en situation
de crise nécessitant une mise à distance immédiate.
Ce temps d’accueil a pour objectif d’évaluer la situation du jeune en vue d’une
orientation adaptée à sa problématique.
 L’établissement se caractérise par sa capacité à accompagner des jeunes dans
leur famille, via les PEAD (Placement Educatif A Domicile) mais aussi par des suivis en
famille ne relevant pas du cadre juridique du PEAD. Le personnel est formé pour ces
accompagnements spécifiques et a une réelle expérience puisque ce type de prise en charge
se pratique dans l’établissement depuis une dizaine d’années.
Ces interventions au domicile familial répondent aux préconisations de la loi du 5
mars 2007.
1-2.V L’ETHIQUE DE TRAVAIL
C’est dans l’esprit et les valeurs énoncés dans le projet associatif que
l’établissement inscrit son éthique de travail.
L’éthique est un engagement de chaque professionnel envers les jeunes, les
familles, les partenaires et les collègues.
L’établissement décline les valeurs associatives dans le cadre du concept de
dialectique éducative ou d’adaptation réciproque ; si l’usager doit s’adapter à l’institution
(respect des règles, des valeurs, des personnes …), l’établissement doit, en revanche,
rendre possible cette adaptation en sachant faire évoluer les pratiques professionnelles pour
être à même de répondre aux besoins des jeunes.
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Chacun, dans ce qu’il est et avec son histoire, est accueilli avec bienveillance. La
confiance en l’usager, en ses potentialités, est au cœur du travail de chaque intervenant.
L’accompagnement aura pour visée de soutenir le développement de la personne, de
promouvoir son autonomie, l’exercice de sa citoyenneté, de prévenir les exclusions et d’en
corriger les effets.
De même, l’attitude de respect, fondement de l’éthique, disqualifie tout jugement
que ce soit envers les usagers, leurs familles, les partenaires mais aussi entre collègues.
Cette option est indispensable à un climat de bientraitance.
La bientraitance questionne nos actes, nos propos, nos comportements, notre façon
de nous adresser aux jeunes, le contenu de nos écrits… C’est une invitation quotidienne à
la vigilance afin que nos pratiques soient le reflet de notre positionnement éthique (cf.
recommandations formulées par l’ANESM et préconisées par la loi 2002 – 2).
L’accompagnement de chaque personne accueillie nécessite une collaboration
importante avec sa famille, celle-ci étant moindre voire absente dans le suivi des jeunes
majeurs.
L’activité menée par l’Hébergement Educatif pour Adolescents s’exerce dans
l’intérêt général et dans le cadre de l’agrément conféré par les autorités de tarification.
L’intervention éducative appelle donc :
a) Vis-à-vis du jeune





une approche globale du jeune, capable de distinguer et de relier les différentes
composantes de la personne (psychologique, relationnel, social…) en les
articulant à un projet.
une connaissance de son histoire et de son appartenance sociale, familiale,
culturelle, permettant une prise en compte du contexte de développement du
jeune.
un accueil du jeune là où il en est, dans l’écoute de ce qu’il porte.
des actions spécifiques de nature à le soutenir dans sa construction personnelle
et à lui faciliter les apprentissages et les qualifications préparant son insertion
sociale.
une conception évolutive de l’accompagnement dans le souci d’une adaptation
permanente à la personnalité, au rythme et au besoin de chaque personne
accueillie.
b) Vis-à-vis des familles
La façon dont les familles sont accueillies est un facteur déterminant dans la
réussite ou non du placement du jeune. Leur place est essentielle.
Au-delà de la loi balisant notre action, existe une volonté institutionnelle de
travailler avec les familles. Les parents (sauf exception) restent titulaires de l’autorité
parentale et sont informés et consultés pour exercer leur droit. L’objectif est de faire en
sorte que l’adolescent retrouve sa place dans sa famille naturelle ou tout au moins de
sauvegarder les liens familiaux. Pour atteindre cet objectif il est capital d’établir des
relations constructives avec les familles.
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Nous ne pouvons aider le jeune sans que des liens se nouent entre l’établissement et
ses parents, des liens véhiculant de la compréhension et de la reconnaissance de leur rôle.
c) Vis-à-vis des partenaires
L’établissement travaille dans un esprit d’ouverture, de concertation et de recherche
d’harmonisation des décisions au bénéfice des usagers.
L’accompagnement du jeune sera d’autant plus efficient qu’il s’exercera dans la
complémentarité des actions et dans le respect des prérogatives de chacun.
d) Vis-à-vis des collègues
Le travail vise à la cohérence et à la cohésion des intervenants dans une relation de
confiance. L’accent est mis sur la communication pour faciliter les échanges et les prises
de relais.
Les compétences de chacun sont valorisées.
Cette éthique de travail s’applique aussi à la gestion des situations de violence et de
maltraitance, qui font l’objet de deux procédures jointes en annexe IV et V.
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2ème PARTIE
QUE FAISONS-NOUS ET COMMENT ?
CHAPITRE 1
LES OBJECTIFS DE L’ACCOMPAGNEMENT
L’accent est mis sur trois objectifs fondamentaux, complétant les missions
premières des MECS, d’accueillir, de protéger, d’éduquer et d’accompagner.
Ces objectifs sont mis en œuvre différemment selon qu’il s’agisse d’un jeune
mineur ou d’un majeur. Ce dernier a un statut différent ; pour autant il a souvent besoin
d’être accompagné dans l’acquisition de sa responsabilité, dans ses prises de décision
(celles-ci faisant l’objet d’un échange avec lui).
L’accompagnement relève davantage d’une bienveillance, d’une guidance, d’un
soutien et porte sur la dimension de citoyenneté ; l’accent est mis sur la notion de contrat,
stipulant les droits et devoirs incombant au jeune.
L’établissement n’oublie pas que majorité n’équivaut pas à maturité et a un rôle
contenant, voire contraignant parfois pour faciliter cet apprentissage à une autonomie
responsable.
2-1.I ACCESSION A PLUS D’AUTONOMIE
Travailler l’autonomie, c’est orienter l’action des professionnels en vue d’aider le
jeune à continuer de grandir, c'est-à-dire de s’autonomiser.
Cette dimension d’autonomie est travaillée différemment selon que le jeune est pris
en charge en foyer éducatif, en appartement ou dans sa famille.
L’autonomie, (étymologiquement, se donner sa propre loi), c’est permettre à la
personne d’intérioriser des règles, des lois et de les faire siennes. C’est la liberté dans un
cadre donné et accepté.
L’autonomie recouvre plusieurs champs :
- l’autonomie psychique qui correspond à la prise de conscience par la
personne de ses capacités physiques, de ses acquis et de ses compétences,
- l’autonomie affective et relationnelle qui correspond au fait de pouvoir se
détacher petit à petit de l’aide de l’adulte, de l’éducateur,
- l’autonomie intellectuelle où il s’agit d’amener le jeune à pouvoir penser par
lui-même,
- l’autonomie financière.
L’adhésion du jeune et sa capacité à faire des choix sont sans cesse recherchées.
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Aider le jeune à grandir, c’est aussi lui permettre d’évoluer et de sortir d’une spirale
de difficultés familiales et d’échecs (scolaire, social…), de modifier ses comportements et
de faire des choix en vue d’une insertion sociale.
Quel que soit le type d’accueil et de logement, l’autonomie se réalise au travers des
mêmes objectifs et des mêmes supports (les actes de la vie quotidienne) mais dans le cadre
d’un accueil différencié mettant en jeu d’autres approches :
- dans les foyers, l’autonomie est progressive et l’évaluation est quotidienne
- en appartement ou en FJT, le jeune est mis d’emblée en situation
d’autonomie, une évaluation régulière de ses capacités est menée
Les diverses formes d’accueil sont autant de moyens de tracer un parcours
d’autonomisation des jeunes :
- foyers collectifs
- semi autonomie à partir des foyers
- mineurs de plus de 17 ans en appartement
- appartement en colocation
- FJT
- appartement individuel
2-1.II LA SOCIALISATION
Parallèlement à ce travail d’autonomie et de manière complémentaire, le jeune est
accompagné dans une dynamique de socialisation ; un travail est mené sur la place du
jeune et sur celle de l’autre dans son environnement.
La relation à l’éducateur est elle-même socialisante, ce dernier est porteur de
valeurs, il aide à la responsabilisation du jeune et tient au respect des engagements pris.
Cette socialisation a un double objectif :
o un encouragement à s’ouvrir au monde environnant avec ses
potentialités, ses atouts et pour cela s’inscrire dans une démarche de
découverte constructive, d’ouverture intellectuelle.
o un soutien pour découvrir et déployer des capacités personnelles.
C’est leur ouvrir des perspectives professionnelles auxquelles ils
n’ont peut-être pas été sensibilisés.
Cette dynamique conduit à l’insertion sociale, humaine, professionnelle,
économique. L’objectif est que chaque jeune puisse quitter l’établissement en ayant un
projet (plus ou moins élaboré) qu’il pourra éventuellement déployer avec d’autres
accompagnements ultérieurs.
A cette fin, les camps, les activités, les chantiers, les réunions… contribuent à
l’étayage d’une citoyenneté responsable.
Celle-ci est travaillée quotidiennement dans les actes de la vie courante mais
l’établissement souhaite mettre, dans les cinq ans à venir, l’accent sur deux dimensions :
- une incitation au bénévolat : sur chaque structure et parfois de façon commune
entre les structures, proposer aux jeunes de s’investir dans un projet de service
auprès des plus pauvres, des plus démunis physiquement, mentalement…
- une participation à des chantiers humanitaires ou écologiques…
14
2-1.III UNE PREVENTION VIS A VIS DE LA SANTE
L’établissement met l’accent, dans le cadre d’un travail partenarial, sur la santé des
usagers.
A son arrivée dans l’établissement, chacun bénéficie d’un bilan infirmier établi par
l’infirmière de l’établissement ; ce bilan peut, éventuellement, donner lieu à des
investigations approfondies (dentaire, ophtalmologique…) si cela s’avère nécessaire.
Dans le cadre de cet accompagnement, les questions de dépendance au tabac ou à
d’autres produits sont abordées et traitées avec des partenaires extérieurs.
De même une information et un accompagnement à une sexualité responsable est
proposée en lien avec des professionnels de la santé.
2-1.IV LA PLACE DES FAMILLES
L’établissement s’engage à porter un regard positif sur les familles et à renvoyer ce
regard aux jeunes. Les équipes s’inscrivent dans une démarche active à l’égard des familles
en allant à leur rencontre.
Au moment de l’admission de leur enfant dans l’établissement, un courrier leur est
adressé ; il indique l’existence du Conseil de Vie Sociale, lieu d’expression des usagers et
de leurs familles, les formes de recours possibles, leurs droits ainsi que ceux de leur enfant
et les modalités de contact avec l’équipe de direction ou l’équipe éducative.
Nous favorisons les circonstances à même de développer ce lien :
- présentation de l’établissement, du fonctionnement des foyers ou de l’IAP
(remise de documents).
- information régulière sur les événements concernant leur enfant, sur son
évolution, demande d’avis, d’autorisations, échanges autour des projets, des
orientations. L’éducateur référent est garant de cette communication et est
l’interlocuteur privilégié de la famille.
- une complémentarité et une souplesse doivent présider dans les démarches
et la prise en charge matérielle (achats de vêtements, fournitures scolaires,
visites chez le médecin, etc.). Il n’est pas question de déposséder le parent
de démarches qu’il avait l’habitude de faire parce que l’adolescent est en
foyer, il s’agit plutôt de veiller ensemble et en complémentarité à ce que le
jeune ait ce dont il a besoin.
- volonté de favoriser la collaboration avec la famille dans les démarches
concernant son enfant (rencontres avec les enseignants, les employeurs,
avec le thérapeute, etc.…).
- organisation de rencontres au sein de l’établissement entre la famille,
l’adolescent, le chef de service, le psychologue et l’éducateur référent. C’est
un espace d’échanges, de paroles qui nomment la place de chacun, les liens,
l’histoire… La famille est associée à la démarche d’élaboration du Projet
d’Accueil Personnalisé.
- des temps conviviaux sont organisés à raison de 2 – 3 par an, favorisant les
rencontres et les échanges.
- en fonction du contexte familial, des entretiens familiaux, réunissant
l’ensemble des membres de la famille, peuvent être proposés.
15
Un accompagnement spécifique dans des activités de loisirs et de détente est aussi
possible.
Dans le cadre des PEAD et des suivis en famille, les relations sont plus soutenues et
l’implication de la famille est davantage sollicitée. Une connaissance mutuelle, à travers la
prise en charge du jeune, permet un passage de relais plus efficace et dans la continuité des
actions menées.
16
CHAPITRE 2
L’ACCUEIL
2-2.I LA PROCEDURE D’ADMISSION
La procédure décrite ci-dessous s’applique aux admissions longues durées en foyer
ou à l’IAP.
a) Demande de placement
L’établissement est saisi d’une demande de placement :
- par la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), les services d’AEMO
(Assistance Educative en Milieu Ouvert)
- par un Délégué Territorial (Conseil Général)
Cette demande est envoyée directement au directeur.
Tout appel téléphonique concernant une demande d’admission est orientée vers le
directeur et en son absence vers un chef de service (à charge pour ce dernier de demander
un dossier à transmettre au directeur d’établissement).
La demande prend la forme d’un dossier précisant
o le cadre juridique du placement
o l’état civil du jeune
o l’autorité parentale
o les raisons de la demande
o un historique des éventuels placements précédents et les derniers
rapports éducatifs
o le contexte familial du jeune
o les enjeux et objectifs du placement
o des éléments concernant la scolarité du jeune
o des renseignements sur ses comportements psychologiques, son état
de santé…
o toute information permettant d’aborder la situation du jeune et de sa
famille dans sa complexité…
Dans la mesure du possible, les éléments importants pour le projet du jeune,
contenus dans l’OPP (ordonnance provisoire de placement), le document concernant
l’accueil provisoire ou le contrat jeune majeur seront portés à la connaissance de
l’établissement.
A partir de là, la procédure se décline en quatre étapes.
b) 1ère étape : l’étude du dossier
Le dossier est étudié par le directeur.
17
Le directeur le transmet ensuite à l’un des deux chefs de service de l’établissement
en fonction :
- des places disponibles
- du profil du jeune
- de sa scolarité
Le dossier est aussi transmis à un psychologue de l’établissement qui rend un écrit
synthétique comportant :
- une évaluation succincte du profil du jeune
- un avis sur la pertinence ou non d’admettre le jeune dans une des structures
de l’établissement
Si le dossier ne permet pas une analyse précise de la situation, des renseignements
complémentaires sont demandés soit par le chef de service, soit par le psychologue (à
charge pour eux de s’organiser) au travailleur social en charge du dossier.
Les jeunes faisant la demande d’un accueil en appartement, adressent un courrier de
motivation et un engagement de principe quant à un projet scolaire ou professionnel,
préalables indispensables à l’accueil.
Dans l’éventualité d’un premier avis favorable suite à la lecture du dossier,
l’établissement décide d’une rencontre avec le jeune et sa famille, en lien avec le
travailleur social.
Le dossier est alors remis à l’équipe de la structure concernée pour lui permettre de
préparer l’entretien.
c) 2ème étape : l’entretien de pré admission
Cet entretien réunit le chef de service concerné, un éducateur du service pressenti
pour devenir l’éducateur référent du jeune, le psychologue de la structure concernée (sauf
exception), le travailleur social, le jeune et ses parents.
Elle a lieu dans les locaux de HEA et peut éventuellement être suivie d’une visite
du foyer.
Le placement est un moyen au service d’un projet à définir avec le jeune et sa
famille, conformément aux prescriptions de la loi du 2 janvier 2002, invitant chaque usager
à être acteur de son projet de vie.
Cet entretien a pour objectifs :
Pour l’établissement
- de rencontrer le jeune et sa famille
- d’évaluer l’assentiment du jeune à la décision de placement
- d’évaluer l’assentiment de la famille à la mesure de placement, sa capacité
et sa volonté à s’inscrire dans un travail partenarial
- de mesurer la capacité du jeune à vivre en foyer ou en appartement
(appréciation de son potentiel relationnel, de ses comportements avec les
autres)
18
Quand le psychologue est présent, il a un entretien individuel avec le jeune ; c’est
un espace offert au jeune pour exprimer ce qu’il n’aurait pu dire lors de la réunion en
présence de tout le monde.
Pour le jeune et sa famille
De leur permettre d’avoir de l’information et des repères : le chef de service
présente l’établissement, ses missions, son fonctionnement.
L’éducateur référent présente la structure d’accueil, parle du quotidien, informe sur
les règles de vie.
Pour la mise en œuvre du projet
La situation du jeune est abordée ainsi que les événements qui sont à l’origine de la
demande d’accueil. Cette discussion permet d’appréhender le contexte familial, de repérer
les points d’appui pour faire vivre la mesure de placement.
A partir de ces divers éléments, il est possible d’amorcer le projet d’accueil du
jeune.
A l’IAP, au terme de cette rencontre, les règles de vie de la structure sont remises
au jeune.
d) 3ème étape : la décision
La famille est informée que la décision relève de la responsabilité du directeur et
qu’elle leur sera transmise ultérieurement par le travailleur social.
Le directeur prend sa décision après concertation avec le chef de service et avis du
psychologue ; le chef de service a préalablement fait le point avec l’éducateur pressenti
pour être le référent (éventuellement avec l’équipe si les délais le permettent).
La réponse sera donnée rapidement (72h maximum). Une deuxième rencontre peut
être organisée si le besoin s’en fait ressentir.
La procédure générale peut aller très vite et une réponse officielle peut être donnée
au travailleur social dans un délai moyen de deux semaines.
Si la réponse est négative, un courrier officiel est envoyé au directeur du service
concerné.
Si la réponse est positive, le chef de service contacte le travailleur social pour fixer
une date d’admission. Un courrier de confirmation est envoyé.
e) 4ème étape : l’admission du jeune
Le jeune est accompagné par sa famille et le travailleur social en charge du dossier.
Le chef de service de la structure d’accueil est impérativement présent au moment de
l’admission. Sont fixées les conditions d’accueil du jeune en lien avec le travailleur social
et les relations entre l’établissement et la Délégation Territoriale concernée à partir du
document joint (annexe VI).
Une visite des locaux est prévue pour permettre à la famille de découvrir le cadre
de vie de son enfant.
19
Le directeur reçoit les familles et les jeunes au moment de l’admission, et fait
signer les documents suivants :
- le contrat de séjour
- le livret d’accueil
- la charte des droits et liberté de la personne accueillie
- le règlement de fonctionnement
- les règles de vie qui indiquent les droits et devoirs du jeune au sein du foyer
d’accueil
Les diverses autorisations (médicale, sortie, photographie…) sont signées par la
famille qui fournit les documents nécessaires à la prise en charge administrative et
médicale du jeune.
Les bases du Projet d’Accueil Personnalisé sont posées au moment de l’admission
en présence du jeune, de sa famille et du travailleur social ; ce projet sera actualisé au cours
des trois mois suivants. Pendant ce délai, un travail d’appropriation est mené avec le jeune.
2-2.II LES MODALITES D’ACCUEIL ET DE REORIENTATION
Chaque structure rédige des règles de vie et un projet pédagogique différencié. Pour
autant des constantes se déclinent identiquement dans les trois structures.
a) Un accueil de qualité
L’accueil est considéré comme une phase essentielle du séjour. Le temps pris avec
l’adolescent et sa famille va déterminer, dans la plupart des cas, la nature des relations
futures.
Aussi, quand l’admission est confirmée, l’équipe éducative prévoit les modalités
pratiques d’accueil du jeune : qui accueille et comment ? à quelle date ?
Il est aussi capital pour l’équilibre du groupe de jeunes, que ceux-ci soient informés
préalablement de l’arrivée d’un autre jeune.
L’accueil est réfléchi dans une logique de respect du nouvel arrivant pour créer, dès
le début, un climat de confiance, rassurant et pacifiant.
Un support (clef USB, CD, DVD, classeur,…) est mis à la disposition du jeune ; il
lui servira à conserver et à stocker les divers événements de sa vie dans l’établissement.
Foyers
L’accueil se fait en début d’après midi en présence du chef de service et de
l’éducateur référent ; la présence de la famille est souhaitée ainsi que celle de l’éducateur
référent ASE, pour les placements ASE. L’installation débute par la visite des locaux et se
poursuit par l’état des lieux. Quand la famille est partie, l’éducateur référent prend du
temps avec le jeune pour lui expliquer le fonctionnement de l’établissement, les règles de
vie, l’accompagner jusqu’à son établissement scolaire, lui faire découvrir le quartier…
Le jeune dispose d’un temps pour s’installer. Il participe à la vie du groupe dès le
retour des autres jeunes sur le foyer.
En soirée, un repas d’accueil est organisé et les représentants des jeunes sont
investis d’une mission d’accompagnement du nouvel arrivant.
20
IAP
L’accueil en appartement ou en FJT se fait en début d’après midi ; s’il est mineur,
le jeune est accueilli au sein du service avec sa famille ; les majeurs peuvent, s’ils le
souhaitent, être accompagnés par leur famille. L’accueil se fait en présence du chef de
service, de l’éducateur référent et des éducateurs de service.
L’éducateur référent conduit le jeune dans son appartement ; une visite de la ville
peut être organisée. Les premières courses (alimentation, hygiène) et leur rangement sont
faits avec l’éducateur référent. Ce dernier prend le repas du soir avec le jeune dans
l’appartement ou à l’extérieur pour ceux qui sont accueillis en FJT.
L’éducateur d’astreinte téléphone en soirée au jeune et assure ainsi la continuité de
l’accueil.
L’état des lieux est généralement fait le lendemain.
b) Un départ préparé
Un bilan est prévu avec chaque jeune en présence du chef de service, de l’éducateur
référent, du jeune et si possible de l’éducateur ASE. De même, un temps est prévu avec le
directeur d’établissement.
Concrètement, le déménagement du jeune est anticipé et une attention particulière
est apportée au rangement de ses affaires.
A cette occasion, lui sont remis le ou les supports qu’il a utilisés comme mémoire
du temps passé dans l’établissement.
Foyers
Un temps festif est organisé avec l’ensemble des jeunes du foyer ; sont présents les
éducateurs de service, si possible l’éducateur référent et le personnel disponible.
IAP
Un pot de départ est organisé dans le service en présence de l’ensemble de l’équipe,
du chef de service, de la psychologue et éventuellement du directeur.
2-2.III UN DESCRIPTIF DES LOCAUX
L’accueil physique des jeunes se fait de trois façons :
o dans deux foyers
 un foyer à Saintes, avenue Gambetta
 un foyer à Pont L’Abbé d’Arnoult, rue du Clone du Loup
o en appartement pour les jeunes accueillis en APMN. Ces jeunes résident
dans des logements loués en ville.
o en familles pour ceux qui sont suivis dans leurs familles
Les bureaux de l’établissement sont installés dans des locaux situés en centre ville.
L’insertion des foyers dans un habitat classique évite toute stigmatisation des
jeunes. Le cadre de vie est donc celui d’un accueil familial.
Un agent d’entretien veille à l’état des locaux.
L’établissement est classé en 5ème catégorie, type R. Des SSI (Système de Sécurité
Incendie) ont été installés dans les deux foyers. Des formations à la sécurité incendie, pour
21
l’ensemble du personnel, sont programmées une fois par an, conformément à la législation,
et assurées par un organisme agréé.
a) Le foyer de Saintes
Sa situation en centre ville est un atout en terme d’insertion, de déplacements, de
démarches et d’accès aux établissements scolaires. Son emplacement à proximité des gares
SNCF ou routière, facilite les liens avec les familles.
C’est une maison de deux étages de 290 m² avec un jardin clos, qui dispose de 7
chambres, de trois salles de bain, d’une salle à manger - salon, d’une pièce d’activité,
d’une petite cuisine et des pièces nécessaires à l’intendance et la gestion du linge, d’un
bureau pour les professionnels avec un espace réservé à l’accueil des familles et des
jeunes.
Le premier étage est réservé aux garçons et le second aux filles. La chambre
d’accueil d’urgence est au rez-de-chaussée près du bureau des éducateurs.
b) Le foyer de Pont l’Abbé d’Arnoult
Ce foyer est composé de deux maisons voisines, de plain-pied, chacune entourée
d’un jardin ; les deux jardins sont reliés et offrent un vaste espace de détente. Ces maisons
sont dans une zone pavillonnaire.
Chaque maison dispose de trois chambres individuelles et d’une chambre double,
de deux salles de bain, d’une cuisine, d’un espace salon – salle à manger, d’une pièce
d’accueil des familles, d’une salle d’activités et d’un garage.
Si les coins chambres sont des espaces « privatifs » (réservés exclusivement aux
jeunes les occupant), les espaces salons – salles à manger, bibliothèque, informatique sont
communs à l’ensemble des jeunes.
22
La maîtresse de maison dispose d’une lingerie et d’une réserve alimentaire et les
éducateurs, d’un bureau.
c) L’IAP
L’IAP est installé dans une zone repérée au sein des locaux administratifs.
Il dispose de 3 pièces :
o un bureau partagé par l’équipe,
o une pièce d’accueil et de détente pour les jeunes ; attenante à cette pièce,
un espace, équipé d’un lave linge et d’un sèche linge, permet aux jeunes
d’entretenir leur linge.
o une pièce d’activité partagée avec l’éducateur de la plate forme (selon
des modalités et un planning d’utilisation préétablis)
De même, les jeunes peuvent accéder à l’espace informatique, avec accès Internet,
installé dans la salle de la plate forme.
Les appartements loués par l’établissement sont mis à disposition des jeunes. Ce
sont des studios relevant du parc locatif privé de Saintes ou des environs.
Les appartements sont équipés par l’établissement, sobrement mais avec le
minimum nécessaire (lit ou canapé – lit, table de bureau, chaises, fauteuil, étagère, table de
cuisine, gazinière ou plaque de cuisson, four à micro-ondes…).
23
d) Les bureaux de l’établissement
Les bureaux sont installés en centre ville de Saintes, dans un endroit facilement
repérable (au 2ème étage des anciens locaux de la Banque de France) et occupent une
surface de 280 m² ; les pièces sont grandes, agréables et favorisent un climat de travail
serein.
Dans ces bureaux sont implantés :
o la direction
o le secrétariat
o les chefs de service (présents aussi régulièrement dans les foyers)
o les psychologues
o les salles de réunion
La plate forme est partagée entre deux réalités :


elle est utilisée par l’éducateur de plateforme pour
l’accueil, en journée, des jeunes déscolarisés ; elle est
équipée d’ordinateurs avec un accès internet (un pour
les jeunes et un pour les adultes) et de matériel divers
pour des remises à niveau scolaire ou des activités
manuelles…
c’est aussi le lieu de consultation de l’infirmière qui
reçoit les jeunes et dispose d’un espace attenant à
cette pièce, fermant à clef
24
CHAPITRE 3
LES GRANDES OPTIONS DE L’ACCOMPAGNEMENT
Cet accompagnement s’articule avec la charte des droits des usagers. Globalement
il respecte le rythme de vie de chacun et organise l’accueil en adéquation avec l’âge et les
centres d’intérêts des jeunes. Il se fait par étapes selon des objectifs déterminés avec les
partenaires (Juges ou DTAS).
Le cadre est d’emblée sécurisant pour le jeune ; il repose sur des repères adaptés
favorisant son intégration. Chaque structure précise les règles de vie, et est encadrée par
une équipe éducative stable et mixte.
Le jeune dispose d’un espace privé repéré qu’il peut décorer. Le mobilier est
renouvelé régulièrement et les jeunes sont associés au choix des coloris.
Dans les foyers, des espaces différenciés permettent de prendre les repas en petits
groupes si nécessaires.
Les supports d’accompagnement utilisés s’articulent autour des axes suivants.
2-3.I UNE REFERENCE EDUCATIVE
Un éducateur référent est chargé plus particulièrement du suivi de chaque
jeune sans pour autant être l’unique dépositaire des informations et exécuteur des décisions
le concernant.
L’éducateur référent d’une situation doit pouvoir à la fois, avoir une capacité
d’anticipation et évaluer, de manière régulière, le projet en concertation avec l’équipe.
Garant du projet du jeune, il recueille son avis avant toutes décisions le concernant.
Il est un interlocuteur privilégié :
- en interne avec le directeur, le chef de service, l’équipe, le psychologue
et le secrétaire ;
- en externe avec la famille, la DTAS ou autres partenaires, en lien avec le
chef de service.
Une coréférence peut être mise en œuvre selon les besoins du jeune et de sa famille.
2-3.II UN ACCOMPAGNEMENT AU QUOTIDIEN
L’accent est mis sur l’instauration d’une relation éducative basée sur la confiance
pour amener le jeune à s’autonomiser progressivement. Il est sollicité pour participer
activement à son projet et à toutes les démarches nécessaires à son aboutissement.
Le travail est axé sur le respect :
- d’un rythme de vie équilibré avec des temps de repos suffisants, des repas à heures
fixes, une semaine rythmée par des activités régulières, un temps quotidien pour les
apprentissages scolaires…
25
-
d’une éducation à l’hygiène : respect de son corps, respect de son espace privé,
respect des lieux communs…
d’un équilibre alimentaire : les menus sont élaborés par les maîtresses de maison
après recueil des souhaits des jeunes, une commission « menus » se tenant chaque
mois avec la maîtresse de maison, temps d’échange autour des repas et de leur
fabrication (l’accent est mis sur la variété et la qualité des produits). En
appartement, l’équipe éducative veille à cet équilibre par le biais des achats
alimentaires et des visites dans les appartements.
Les adolescents participent au fonctionnement de chaque foyer :
- tâches quotidiennes selon un planning hebdomadaire
- rangement et ménage des chambres
- aide à la confection des repas en fin de semaine
Ils peuvent bénéficier de sorties individuelles ou en groupe (après accord de l’équipe
éducative).
Pour ceux qui sont en appartement, les modalités de travail sont différentes ; le
jeune a des besoins spécifiques et par conséquent les éducateurs adaptent leurs
interventions en fonction des points d’amélioration ayant justifié la demande
d’accompagnement.
Il est à noter qu’un éducateur est de permanence 24h / 24 et 7j / 7 ; cette astreinte
est un outil supplémentaire pour assurer la sécurité des jeunes et la continuité de
l’accompagnement.
2-3.III UN SUIVI MEDICAL
Un bilan infirmier est fait systématiquement à l’arrivée du jeune par l’infirmière de
l’établissement. En fonction des résultats de son bilan, elle oriente le jeune vers des
consultations spécialisées.
Dans la mesure du possible et si la famille le souhaite, afin d’assurer la continuité
du suivi médical, l’accompagnement médical se poursuit avec le médecin traitant de la
famille.
La famille est contactée avant toute prise de rendez-vous médical, ceci afin
d’évaluer avec elle, la réponse à apporter (en cas d’urgence, la famille est informée
concomitamment aux démarches).
Des actions de prévention et des entretiens sont organisés régulièrement.
2-3.IV UN ACCOMPAGNEMENT THERAPEUTIQUE
Le protocole prévoit deux rencontres obligatoires dans les trois premiers mois de
l’admission avec le psychologue référent de la structure ; la première rencontre se fait en
présence de l’éducateur référent et la seconde, seul avec le psychologue.
Il n’y a pas de thérapie au sens strict, à l’intérieur de l’établissement. Le soutien
psychologique a pour but de préparer le jeune à envisager une démarche thérapeutique si
cela s’avère nécessaire pour lui.
26
2-3.V UN SUIVI SCOLAIRE ET PROFESSIONNEL
Chaque jeune est accompagné dans un projet scolaire ou professionnel. Ce travail
s’effectue en partenariat, notamment avec la mission locale et le CIO, afin que le parcours
du jeune soit le plus cohérent tant avec ses désirs que ses capacités, l’essentiel étant qu’il
puisse développer ses compétences et s’inscrire dans une dynamique de formation.
Dans les foyers, un temps des savoirs est prévu à l’emploi du temps ; il peut revêtir
un soutien individuel pour les jeunes ayant des devoirs mais aussi, réunir des jeunes devant
un documentaire, occasion d’échanges et d’apprentissage partagé.
Les jeunes de l’IAP sont aussi fortement encouragés à prendre du temps pour les
apprentissages et les révisions.
2-3.VI DES SORTIES CULTURELLES, SPORTIVES OU DE DETENTE
Ces activités sont principalement organisées les mercredis, les fins de semaines ou
pendant les vacances. Elles sont essentielles à la socialisation et s’insèrent
harmonieusement dans le rythme de vie hebdomadaire.
De même, chaque usager est incité à pratiquer une activité individuelle à l’extérieur
de l’établissement.
L’établissement participe à des projets portés par la PJJ tels que le « Défi Rêve », le
« Défi Réactiss ». Chaque année, deux ou trois équipes de trois jeunes sont constituées.
2-3.VII DES CAMPS
Des camps sont organisés sur les temps de vacances scolaires, par foyer et parfois
lors de temps de regroupement des deux foyers sur certaines périodes, notamment l’été.
Chaque séjour fait l’objet d’un projet, l’important étant de programmer des activités
ayant du sens pour chaque jeune mais aussi pour le groupe de jeunes. Ceux-ci sont associés
à la préparation concrète des camps dans un cadre budgétaire donné.
Ces temps à l’extérieur de la structure sont propices aux découvertes multiples, aux
échanges et aussi aux rencontres avec d’autres environnements ; ils permettent aux adultes
et aux jeunes d’établir des relations différentes des relations habituelles.
Les jeunes peuvent aussi participer à des camps organisés par des organismes
agréés.
L’IAP peut aussi prévoir des camps pendant la période des vacances d’été.
2-3.VIII DES GROUPES DE PAROLES ET REUNIONS DES JEUNES
Les enjeux sont de permettre à chaque jeune de prendre la parole, de participer à la
reconnaissance de chacun, de respecter la parole de l’autre, d’être à l’écoute…
27
Chaque semaine, dans les foyers, les jeunes se réunissent et font part de leurs
demandes (sorties, activités, fonctionnement du groupe…) ou suggestions à l’équipe
éducative. C’est un temps d’échange régulier entre jeunes et adultes favorisant la liberté
d’expression et une plus grande implication des jeunes dans le fonctionnement de la
structure.
Des groupes de parole existent aussi sur des thèmes pouvant intéresser des
adolescents.
A l’IAP, les réunions d’échange ont lieu toutes les 6 semaines environ.
2-3.IX UN CONSEIL DE LA VIE SOCIALE
C’est un lieu d’apprentissage de la démocratie et de la citoyenneté, un lieu
d’ouverture vers les autres et la collectivité.
Les jeunes de chaque structure désignent deux délégués et deux suppléants
Les délégués sont réunis au minimum trois fois par an par le Président du Conseil
de la Vie Sociale (en l’occurrence, le directeur d’établissement).
Deux membres du conseil d’administration sont systématiquement invités et un
délégué du personnel est présent à chaque réunion.
2-3.X UNE VALORISATION PAR LA REUSSITE
Les équipes éducatives optimisent les compétences par des actions complémentaires
visant à l’obtention de brevets, qualifications, divers et variés… :
- le BSR (Brevet de Sécurité Routière) : pour des jeunes en formation
professionnelle, ayant fait preuve d’autonomie
- le brevet de natation indispensable pour les activités nautiques
- le code de la route : une sensibilisation via un logiciel ad hoc (sous forme de cours
collectifs), des plus âgés, principalement les majeurs
- les premiers secours : ce module est destiné aux jeunes particulièrement motivés
L’établissement encourage et accompagne toutes les démarches en vue de valider une
qualification (exemple, BAFA).
Ces divers axes d’accompagnement ne sont possibles que si le jeune est acteur de
son projet et qu’il peut trouver dans la structure un lieu à investir, lieu de stabilité et de
confiance, favorable à sa croissance et son développement.
28
CHAPITRE 4
LE PROJET D’ACCUEIL PERSONNALISE
La qualité à rechercher dans le contenu des accompagnements, la quête d’une place
affirmée de l’usager-acteur, le respect des droits et des obligations des différentes parties,
l’effort nécessaire pour rendre plus lisibles les actions entreprises, l’évolution des
dispositions légales mais aussi les questions relatives au sens, à la continuité d’une prise en
charge sans rupture et cohérente, impliquent de formaliser le « Projet d’Accueil
Personnalisé » (PAP).
Chacun peut en retirer des bénéfices :
 le jeune qui est conforté dans son projet
 la famille (pour les jeunes mineurs) qui est ainsi reliée à la
prise en charge de son enfant
 les professionnels qui de façon continue peuvent adapter leur
accompagnement
Le projet éducatif de chaque personne doit être conçu comme :
 un outil de rencontre, d’échange, de compréhension mais
aussi support de communication
 un outil fixant des objectifs réalistes et adaptés au parcours
de l’usager
 un outil déterminant les moyens à mettre en œuvre pour
atteindre les objectifs fixés
 un outil global tenant compte de tous les aspects de la prise
en charge
 un outil dynamique régulièrement revisité, réajusté avec
l’usager et sa famille
 un outil d’évaluation
L’adhésion de l’usager est à rechercher dans un dialogue respectueux.
Au moment de son admission et de la signature du contrat de séjour, les objectifs
principaux sont listés conjointement par la famille, le jeune et l’établissement. Au terme
des trois premiers mois de présence, une première évaluation est réalisée par l’éducateur
référent dans un échange avec le jeune et sa famille ; cela est formalisé par le Projet
d’Accueil Personnalisé.
Le PAP est un document officiel signé par le jeune, sa famille, le chef de service et
l’éducateur référent. Il est validé par le directeur d’établissement.
Au cours de la rencontre trimestrielle avec le jeune et sa famille, à laquelle
participent le chef de service et l’éducateur référent, une évaluation est faite pour estimer
les écarts et éventuellement réajuster les moyens, voire les objectifs, s’ils ne sont pas
adaptés à la situation du jeune.
29
3ème PARTIE
AVEC QUELS MOYENS LE FAISONS-NOUS ?
CHAPITRE 1
UN ACCUEIL DIVERSIFIE
3-1.I L’ACCUEIL A PARTIR DES FOYERS
Les axes de travail suivants sont privilégiés :
- l’accent mis sur la dynamique de groupe, outil de socialisation
- une structuration forte du rythme de vie autour des activités (externes /
internes)
- l’existence d’une plate forme permettant la prise en charge des jeunes
déscolarisés en journée
- la possibilité de sortir les jeunes des structures pour une durée fixée en
fonction de la problématique du jeune, l’accompagnement étant effectué
par un éducateur de l’établissement
a) L’accueil collectif
Les jeunes sont accueillis dans un groupe et vivent en collectivité. Pour autant une
attention particulière est apportée à l’équilibre entre temps collectifs et temps
individuels. L’accompagnement se fait à travers les actes de la vie quotidienne, les
jeunes ayant un rythme de vie adapté à leur situation scolaire ou professionnelle
mais aussi à leur âge et leurs centres d’intérêts.
b) La semi autonomie
L’établissement promeut une forme de prise en charge conçue comme un sas entre
la vie dans un foyer, marquée par une dimension collective forte et la vie en
appartement marquée par une dimension de solitude plus importante.
Cette passerelle prend la forme d’un appartement seul ou à deux (jeunes du même
sexe), rattaché au foyer d’origine des jeunes, permettant de mettre un ou deux
jeunes dans une situation d’autonomisation plus marquée que dans un foyer. Les
jeunes sont encadrés par l’équipe du foyer mais mis en situation de gérer seul le
quotidien. Cet appartement est à proximité du foyer. Ce quotidien est vécu sous la
supervision des éducateurs, présents quotidiennement et garant du respect du cadre.
Cet accueil répond au souci de mieux individualiser la prise en charge des jeunes.
Les objectifs principaux de cet accompagnement sont :
- passage progressif d’un statut à un autre
- responsabilisation des jeunes dans la gestion du quotidien
- apprentissage de la gestion du temps et de la gestion d’un budget
- plus globalement formation à une vie, seul en appartement, avec tout ce
que cela implique
30
c) Le Placement Educatif A Domicile (PEAD)
Il s’agit d’accompagner un jeune, à partir du milieu familial, dans les actes de tous
les jours et par des interventions régulières. Ce travail se fait avec la famille en
prenant appui sur les compétences existantes, dans la perspective de passer le relais.
Cela passe par la nécessité d’identifier des temps d’intervention en fonction des
besoins du jeune, des difficultés et des possibilités de la famille.
Le jeune participe à des temps de vie du foyer, de même qu’à des activités ou des
camps ; il bénéficie des diverses ressources présentes dans l’établissement.
La famille ou le jeune, peut joindre un membre du personnel, 24h / 24.
Les objectifs d’un tel placement sont doubles :
 mettre en place un cadre éducatif approprié pour assurer l’éducation et la
protection du jeune
 permettre aux parents d’assumer pleinement leur responsabilité parentale :
- introduire ou réintroduire les parents dans tous les aspects concernant
l’éducation de leur enfant
- les soutenir dans leur fonction parentale
Dans l’éventualité d’une crise au sein de la famille, une solution de repli sur le
foyer est proposée.
d) L’accueil d’urgence
L’accueil dans l’immédiateté répond à des situations variables des jeunes :
o danger physique ou moral nécessitant une protection
o impossibilité de rester dans le milieu naturel suite à un acte posé
o situation de crise nécessitant une mise à distance
Ce temps d’accueil a un double objectif : prise de recul du jeune vis-à-vis du
quotidien et évaluation de sa situation.
L’accueil ainsi réalisé est temporaire (une semaine renouvelable une fois) ; pour
rendre efficient cet accueil, un protocole (cf. annexe VII) balise la prise en charge
du jeune afin que sa présence dans l’établissement soit l’occasion de poser les bases
d’une orientation adaptée.
Le jeune bénéficie des outils existants dans l’établissement dont la plate forme.
31
INTERNAT
FOYER
DE
SAINTES
FOYER
DE PONT
L’ABBE
9 places,
filles et garçons
de 14 à 18 ans
1 place
ACCUEIL
D’URGENCE
ACCUEIL
COLLECTIF
PEAD
(Placement Educatif A
Domicile)
Le jeune réside dans sa
famille et l’équipe
éducative intervient au
domicile
SEMI
AUTONOMIE
Jeune en
appartement
rattaché au foyer
32
3-1.II L’ACCUEIL A PARTIR DE L’IAP
Cette structure a comme spécificité :
- d’être située à Saintes et donc de pouvoir accompagner des jeunes sur le
centre et l’est du département, deux secteurs dépourvus de structures
identiques
- d’assurer des accompagnements en familles et chez des assistantes
familiales
- d’accueillir des jeunes en appartement en colocation
- de travailler en partenariat avec les FJT de Saintes et de Saint Jean
d’Angély
- de bénéficier de la plate forme pour une prise en charge en journée des
personnes inactives
- de bénéficier de la possibilité d’un éloignement temporaire du jeune
Son principe de base est de s’adapter aux besoins des jeunes dans le cadre d’un
accueil modulable et flexible.
Elle permet aux jeunes accueillis en foyer de bénéficier d’une continuité de
l’accompagnement au moment de leur majorité. Cette perspective est pour certains
d’entre eux une réelle motivation dans le déroulement de leur projet.
a) Appartement individuel ou en colocation
Le jeune est accueilli en appartement seul ou à deux et est placé en situation
d’autonomie. Cet accueil s’adresse aux jeunes de 17 à 21 ans. Un cadre éducatif de
vie, formalisé par des règles précises, préserve la sécurité du jeune et rythme son
quotidien.
Le jeune rencontre les éducateurs selon un rythme défini en fonction de son
autonomie ; il rend compte de ses dépenses, de ses activités.
Il s’engage à s’inscrire dans une dynamique de projet, ce dernier étant un des outils
pour travailler son autonomie et son insertion sociale.
b) Foyer jeunes travailleurs (FJT)
Cette forme d’accueil concerne des jeunes qui en font la demande ou qu’il semble
prématuré de laisser seuls en appartement.
Ils bénéficient d’une présence plus permanente en journée et une partie de la nuit
tout en étant en situation d’autonomie ; les exigences posées par l’établissement
sont identiques à celles posées aux jeunes accueillis en appartement.
c) Suivi en famille
Les jeunes sont confiés à l’établissement qui exerce son activité et ses
responsabilités dans le cadre familial. Le jeune vit au sein de sa famille et soit
poursuit normalement sa scolarité ou son projet professionnel, soit est soutenu et
encouragé par l’équipe éducative pour envisager et mettre en œuvre un projet
(quelle que soit sa forme).
L’intervention s’appuie sur la reconnaissance des compétences parentales et sur la
capacité de la famille à produire du changement. L’équipe travaille avec l’ensemble
de la famille en se rendant chaque semaine à son domicile ; les interventions se font
à travers les actes de la vie quotidienne et par le biais d’entretiens familiaux. Des
rencontres hebdomadaires ont aussi lieu avec le jeune.
33
Ce qui distingue cette prise en charge d’un PEAD est l’absence, en cas de
difficultés, d’un lieu de repli au sein de l’établissement ; si cela s’avère nécessaire,
l’établissement cherche des solutions avec la famille et le service placeur pour sortir
le jeune du cadre familial.
IAP
INTERNAT EN ACCUEIL PERSONNALISE
16 places,
filles et garçons
de 14 à 21 ans
APPARTEMENT INDIVIDUEL
FJT
(Foyer de Jeunes
Travailleurs)
APPARTEMENT
EN
COLOCATION
SUIVI EN FAMILLE
34
3-1.III LE SUIVI CHEZ UNE ASSITANTE FAMILIALE
Les jeunes sont accueillis chez des assistantes familiales à temps partiel ou à temps
plein, celles-ci étant salariées du Conseil Général. Ce type d’accueil apporte des
réponses aux besoins affectifs des adolescents, donne d’autres repères de
fonctionnements familiaux, d’autres modèles identificatoires nécessaires à leur
développement, à travers un vécu relationnel différent.
Il peut être mené tant à partir des foyers (généralement pour des accueils de fins de
semaine ou pendant les vacances scolaires) qu’à partir de l’IAP (accueil à plein
temps).
Selon la formule d’accueil dans la famille, un rythme de rencontres entre
l’assistante familiale et l’équipe éducative est établi.
Des participations aux activités proposées par l’établissement sont encouragées
pour les jeunes à plein temps en famille d’accueil.
HEA
CONSEIL GENERAL
Délégation territoriale
EMPLOYEUR
FOYERS
Accueil ponctuel
ASSISTANTES FAMILIALES
IAP
Accueil ponctuel ou
permanent
3-1.IV LA PLATE-FORME
Une personne est partiellement détachée des structures et anime une plate-forme
dont la mission est d’accueillir en journée les jeunes déscolarisés (quelle qu’en soit la
raison) des foyers et de l’IAP.
35
L’objectif est de :
- maintenir les jeunes dans un rythme à travers diverses activités
- évaluer la motivation des jeunes à entreprendre des actions
- évaluer leur capacité à l’effort
L’intervention se fait sur un lieu repéré, selon un emploi du temps prédéterminé.
L’éducateur organise des activités : des petits travaux tels que des réparations
mineures, de la peinture… en lien avec les chefs de service et l’agent d’entretien, il met en
place des ateliers cuisine, des sorties sportives (brevet de natation), culturelles, de
détente…, des chantiers « verts »…
Sa mission s’effectue en lien avec les équipes éducatives.
3-1.V L’ELOIGNEMENT TEMPORAIRE
Cette réponse concerne tous les jeunes accueillis dans l’établissement et se justifie
dans les cas suivants, mais elle est toujours complémentaire du travail réalisé dans la
structure d’origine du jeune :
o un jeune en situation de crise mettant à mal les autres jeunes du foyer, l’équipe
éducative et risquant de se mettre en danger par ses comportements
o un jeune ayant besoin de prendre de la distance par rapport à son quotidien, son
contexte de vie et de relations ; cette mise à distance lui permet de faire un point
sur son projet
o un jeune ayant besoin de s’inscrire dans une relation privilégiée pour exprimer
ses difficultés
Les objectifs sont multiples et seront différents d’une situation à l’autre mais
globalement on peut les catégoriser de la façon suivante :
o permettre au jeune de poser un autre regard sur son parcours
o rétablir une relation de confiance
o remobiliser le jeune dans son projet
o amener le jeune à prendre du recul sur ses actes et à réfléchir à leurs
conséquences
o l’aider à poser un autre regard sur lui-même, sur les autres et le monde
Il s’agit avant tout de créer un lien de confiance, de travailler autour de l’image de soi, du
dépassement et de la valorisation.
36
CHAPITRE 2
LE PERSONNEL
3-2.I L’ORGANIGRAMME (cf. annexe VIII)
En 2009, il représente 29,50 ETP répartis de la façon suivante
1 directeur (1 ETP)
2 chefs de service (2 ETP)
2 psychologues (0,75 ETP)
1 secrétaire (1 ETP)
1 agent d’entretien (1 ETP)
15 éducateurs spécialisés ou moniteurs éducateurs (15 ETP)
2 animateurs (2 ETP)
2 maîtresses de maison (2 ETP)
5 surveillants de nuit (4,5 ETP)
1 infirmière (0,25 ETP)
Le taux d’encadrement est de 6 ETP éducatifs par foyer, 1 ETP de maîtresse de
maison et 2 ETP surveillants de nuit avec un demi ETP supplémentaire pour les
remplacements de congés.
Un éducateur est en soutien (à l’extérieur des foyers) dans la prise en charge des jeunes en
journées, des temps de rupture ou d’activités organisées par la Protection Judiciaire de la
Jeunesse.
A l’IAP, 4 éducateurs assurent le suivi des 16 jeunes.
L’établissement peut solliciter, via les services du Conseil Général, deux assistantes
familiales pour des accueils ponctuels ou à temps plein.
3-2.II LA QUALIFICATION DU PERSONNEL
Le taux de salariés diplômés est de 80 % et de 100 % pour le personnel éducatif.
Sur 17 personnes intervenant directement dans la prise en charge des jeunes, les
formations initiales sont :
- 10 Educateurs spécialisés
- 5 Moniteurs éducateurs (dont un en VAE d’éducateur spécialisé)
- 2 Animateurs (dont un en VAE de moniteur éducateur)
3-2.III LE TRAVAIL PLURIDISCIPLINAIRE
L’organigramme met en évidence les différentes fonctions à l’œuvre dans chaque
structure de l’établissement.
37
Cette pluridisciplinarité est plus marquée dans les foyers qu’à l’IAP, pour autant la
mutualisation des compétences bénéficient aussi à l’IAP et contribue à ce travail
pluridisciplinaire.
Les éducateurs d’internat sont épaulés dans leur mission par des animateurs.
Les maîtresses de maison et les surveillants de nuit sont impliqués dans le suivi
éducatif et complètent le travail des éducateurs d’internat.
Des fiches de poste existent pour chacune des fonctions ou sont en cours
d’élaboration, elles favorisent un positionnement adéquat de chacun et donc une
complémentarité plus efficiente au service des jeunes.
Les emplois du temps des éducateurs, en annexe IX, ont été conçus pour dégager
des « heures volantes » favorisant l’accompagnement individualisé des jeunes.
a) Les animateurs
Ils interviennent sur des temps repérés (mercredi après midi, fins de semaine et
quelques soirées) pour encadrer les jeunes sur des activités sportives ou de détentes.
b) Les psychologues
Un psychologue est présent sur chaque structure avec une double mission :
 soutien aux équipes :
o interpellation des professionnels et apport d’un
éclairage différent sur les situations des jeunes
o objectivation des débats
o soutien à la réflexion par l’apport de concepts ou
d’éléments techniques
 démarche dynamique auprès les jeunes :
o utilisation d’outils d’évaluation
o accompagnement vers des professionnels extérieurs
o animations d’ateliers
c) L’infirmière
L’infirmière est garante de la prise en charge de la santé des jeunes accueillis dans
l’établissement ; ceux-ci doivent recevoir au cours de leur séjour dans une des
structures de l’établissement, tous les soins nécessaires à leur santé, tant physique
que morale.
Elle met tout en œuvre, en lien avec les équipes éducatives, pour faire aboutir les
démarches de soins.
Elle agit aussi en amont par des actions de prévention menées conjointement avec
les équipes et / ou des partenaires extérieurs.
Elle peut aussi rencontrer les familles quand cela s’avère nécessaire et possible.
3-2.IV LA FORMATION CONTINUE
La formation continue est largement favorisée au sein de l’établissement.
Chaque année, environ 50 % du personnel bénéficie d’une formation, soit
collective, soit individuelle.
Des actions de professionnalisation ont permis aux maîtresses de maison et aux
surveillants de nuit d’obtenir une qualification.
38
3-2.V LES NOUVEAUX SALARIES (annexe X)
Le protocole d’accueil des nouveaux salariés a pour visée de faciliter leur arrivée
dans l’établissement, de favoriser leur intégration, de leur permettre de rencontrer
rapidement leurs collègues et les jeunes et de prendre connaissance du fonctionnement de
l’établissement.
3-2.VI LES STAGIAIRES (annexe XI)
L’établissement participe à la formation des professionnels du champ social par
l’accueil de stagiaires.
C’est un souci d’ouverture qui préside à cette option, permettant :
- de rester en contact avec le secteur de la formation
- de rester ouvert aux nouvelles options professionnelles tant dans le domaine des
pratiques que de la réflexion
- d’être interpellé par les questionnements des étudiants
- d’accepter un regard extérieur régulier sur les pratiques
39
CHAPITRE 3
LES REUNIONS DE TRAVAIL
Les réunions représentent pour chaque équipe 6 heures par semaine (à raison de
deux fois trois heures) ce qui laisse du temps pour l’analyse des situations des jeunes, pour
la réflexion… ; les problèmes d’organisation peuvent être traités sans empiéter sur le suivi
des jeunes.
Les chefs de service pilotent les réunions en présence des psychologues.
Les équipes bénéficient de séances d’analyses de la pratique à raison d’une séance
par mois, d’octobre à juin, d’une durée de trois heures. Ces réunions sont animées par des
personnes extérieures à l’établissement.
Les réunions de direction ont lieu une fois par semaine ; elles réunissent le directeur
et les deux chefs de service.
Une réunion mensuelle réunit tous les cadres (les deux cadres hiérarchiques et les
psychologues) pour réfléchir ensemble à des sujets d’ordre général et ainsi impliquer
davantage les psychologues dans le fonctionnement global de l’établissement.
Enfin, l’année est rythmée par des réunions institutionnelles, au minimum trois :
o une en juin sous forme d’une réunion d’information le matin, un repas
partagé et un temps de détente collectif avec les jeunes
o une en septembre de deux jours pour préparer la rentrée, fixer des
orientations de travail ; cela peut aussi être l’occasion d’aborder et de
réfléchir à des sujets de fond
o une en janvier pour une restitution synthétique des formations de l’année
précédente
Selon les besoins, d’autres réunions sont programmées sur des thèmes ciblés.
40
CHAPITRE 4
LA MUTUALISATION AU SERVICE DE L’ACCOMPAGNEMENT
Les compétences à l’œuvre dans l’établissement sont mises en commun au profit
des jeunes accueillis ; cette approche permet de diversifier les réponses apportées à chacun.
Cette démarche a aussi pour objectif d’établir un soutien mutuel entre les équipes
pour répondre aux changements et aux besoins immédiats de prise en charge d’un jeune.
Si cette mutualisation concerne prioritairement le travail éducatif, elle s’applique
aussi dans d’autres domaines.
3-4.I LES MAITRESSES DE MAISON
Leur support principal est l’élaboration des menus en commun lors du temps
mensuel de rencontre prévu à l’emploi du temps.
Elles sont aussi mobilisées pour la préparation des temps de fête ou temps
institutionnels. Pendant les temps de vacances elles travaillent indifféremment sur les deux
foyers.
3-4.II LES PSYCHOLOGUES
Le support de la mutualisation repose sur la possibilité qu’un jeune puisse
bénéficier d’un suivi avec le psychologue référent d’une autre structure (indépendamment
de la référence à une structure).
De même, la mise en place d’ateliers d’information, de prévention (notion de
respect, image de soi, schéma corporel, …) est possible (intervention dans les locaux de
l’HEA ou sur les structures).
3-4.III LES ANIMATEURS
Ils organisent conjointement des activités à raison (minimum) de :
- une fois par semaine pour un temps sportif commun
- une activité par mois autour d’une activité le mercredi après midi
3-4.IV LA MUTUALISATION AUTOUR D’ACTIVITES
Sur les week-ends, des sorties communes sont organisées (match de football,
concert, spectacle, …).
41
3-4.V LA MUTUALISATION LORS DES TEMPS DE VACANCES
Les supports sont :
- des lieux communs
- mélange des deux équipes des foyers et organisation d’activités communes
Ces temps de vacances permettent aux jeunes et aux équipes des deux foyers d’être
réunis dans un lieu commun (location d’un gîte, échange avec une autre structure …).
Pendant ces temps de regroupement, l’IAP peut prendre en charge des jeunes des
foyers ne partant pas en camp pour des raisons diverses.
De même, des jeunes de l’IAP peuvent participer aux activités organisées pendant
ces périodes de détente.
3-4.VI LE SOUTIEN AUX EQUIPES
Dans certaines situations délicates exceptionnelles (absences de plusieurs salariés,
violences…), des éducateurs peuvent intervenir en soutien à leurs collègues sur une
structure différente de celle dans laquelle ils interviennent habituellement.
42
CHAPITRE 5
LES PARTENARIATS
Le travail en partenariat et en réseau est incontournable ; la complexité des
situations oblige les institutions à solliciter des compétences externes.
Cee travail en réseau ou en partenariat s’articule autour de :
o la connaissance réciproque
o un échange d’information dans une relation de confiance et de
respect des prérogatives des partenaires
o un échange sur les pratiques
o une coordination et une complémentarité des actions
Dans la mesure du possible, les partenariats sont formalisés par une convention
précisant les rôles et apports de chacun.
DEVELOPPEMENTS DE
PROJETS
Mécénat banque (Crédit
Agricole)
Cinéma (Ciné Atlantique)
ADMINISTRATIF
Conseil Régional
Conseil Général
Mairies
Jeunesse et sport
JUDICIAIRE
JE
PJJ
Police nationale
Gendarmerie nationale
SANTE
CHAMP SOCIAL
Médecin de ville
Centre hospitalier
Tabacologie
LapsAdo
Pédopsychiatrie
CMP
Synergie 17 - Alliance
HEA
LOGEMENT
EMPLOI - FORMATION
Un toit pour tous
FJT
Auberge de Jeunesse
CLAJ
DAPI
Pôle Emploi
Mission locale
Education nationale
MFR
CFA
Entreprises
Parcours 17
Lieux de vie
Autres MECS
IMPRO
CHRS
RESEAU
ASSOCIATIF
Maison des Adolescents
Solidarité jeunesse
AGIR (soutien scolaire)
43
CHAPITRE 6
LA QUALITE – DEMARCHE D’EVALUATION INTERNE
La première évaluation interne a été réalisée de février 2009 à septembre 2009 et
s’est conclue par une restitution à l’ensemble des participants et du conseil
d’administration.
La méthode utilisée est « issue » du modèle « Valoris », choix tenant compte des
valeurs portées par les concepteurs de cette méthode et de l’adéquation de cette méthode à
l’objectif recherché par l’Association.
Globalement, l’évaluation est positive puisque la plupart des préconisations
concernent des sujets pour lesquels des actions sont déjà engagées.
Les axes importants du plan d’action étaient :
 revisiter les outils de la loi 2002 – 2 : projet d’établissement, livret
d’accueil, règlement de fonctionnement…, voix de recours possibles
pour les usagers (objet du présent document) ;
 formaliser le projet d’accueil personnalisé de l’usager (prévu début
2011) ;
 finir les fiches de poste du personnel éducatif, Educateur Spécialisé,
Moniteur Educateur et Animateur (prévu en 2011) ;
 élaborer des procédures sur la gestion des violences et sur la
maltraitance (fait en septembre 2010) ;
 formaliser la mutualisation entre les trois entités de l’établissement ;
Les autres points soulevés au cours de l’évaluation sont soit déjà réalisés soit
prévus en 2011 :
 déménagement des locaux : bureaux, service IAP, foyer de Saintes
 communication externe (plaquettes de présentation), constitutions de
réseaux de partenaires (santé, scolarité, insertion professionnelle…)
 relations et travail avec les familles
o accueil
o courrier d’information
o protocole de suivi
Afin de poursuivre la démarche, un référent « qualité » a été nommé ; il rencontre
mensuellement le directeur pour faire le point sur les questions relevant de l’évaluation et
ainsi permettre un suivi continu.
D’autre part, le comité de pilotage, qui a conduit l’évaluation interne, se réunit deux
fois par an avec le directeur. Les outils utilisés lors de l’évaluation interne serviront de base
de suivi et permettront de vérifier si l’établissement reste mobilisé sur les items la
constituant.
44
CHAPITRE 7
LES DOCUMENTS OBLIGATOIRES
LE LIVRET D’ACCUEIL (annexe XII)
Il a été réactualisé pour tenir compte de l’évolution du projet d’établissement.
Il est remis au moment de l’admission.
LE REGLEMENT DE FONCTIONNEMENT (annexe XIII)
Sa mise à jour s’est faite parallèlement à celle du projet.
LE CONTRAT DE SEJOUR – DIPC (annexe XIV)
CHARTES
Deux chartes fondent notre action :
- celle sur les droits des usagers dans un établissement social et médico-social
remise aux jeunes au moment de leur admission (annexe XV)
- celle de la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant (20 novembre
1989). Elle est mise à disposition dans les structures.
45
PERSPECTIVES
Les prochaines années s’inscriront dans la continuité du développement récent de
l’établissement, caractérisé par une diversification des modalités de prise en charge. En
effet, dans un contexte social évoluant rapidement, les nouveaux besoins appellent des
réponses diversifiées.
L’expérience positive du PEAD incite à poursuivre ce type d’accueil bien que
l’établissement soit tributaire des demandes des Délégations Territoriales.
La semi autonomie est encore dans une phase expérimentale, pour autant les
premiers résultats sont prometteurs et les jeunes en demande.
La multiplicité des formes d’accueil permet d’inscrire les jeunes dans une
dynamique de parcours au sein même de l’institution. La réflexion des cinq prochaines
années portera principalement sur les moyens à mettre en œuvre et une éventuelle
réorganisation du fonctionnement pour favoriser ces parcours avec des allers et retours
entre les différentes formes d’accueil, l’objectif étant de coller au mieux aux réalités des
jeunes et à leur capacité.
Passer de l’internat à un appartement (quelle que soit la forme : semi autonomie, à
deux, seul…), est parfois compliquée et nécessite un soutien éducatif plus ou moins proche
dont l’accompagnement doit tenir compte.
De même, un jeune majeur a parfois besoin d’un suivi plus marqué et de revenir au
sein d’un collectif pour un temps (quelques heures, quelques jours, voire plus) soit pour
bénéficier d’une présence éducative plus soutenue, soit pour participer à des activités.
Pour consolider cette dynamique générale, le travail en partenariat est indispensable
aussi l’établissement fera porter ses efforts sur une formalisation systématique de ces
diverses collaborations.
Les projets de développement de l’établissement prendront appui sur les besoins et
préconisations émergeants du schéma départemental de la protection de l’enfance en
Charente Maritime, dont l’élaboration est prévue en 2011 ; l’établissement portera une
attention particulière aux conclusions, et en fonction de son projet, développera des
réponses adéquates.
L’accueil des fratries, le soutien à la parentalité (besoins pressentis par
l’établissement), s’ils étaient confirmés, pourraient devenir des projets de moyen terme.
46