Adoc_11
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Association des objecteurs de croissance 1 La Devinière 44 650 Legé (02 40 04 95 76) [email protected] La Culture a-t-elle un prix ? Je confiais à un ami legéen (j’en ai) mes réserves sur le bien fondé d’une bibliothèque de 911 720 € à Legé. Il me répliqua sèchement « c’est de la culture !». Il me signifiait qu’on n’a pas à contester ce qui est qualifié de culturel. La culture, comme l’emploi, la sécurité, la santé, est un formidable alibi pour faire accepter les projets coûteux et inutiles. Qui oserait s’opposer ? Ben moi. La culture ? Parlons-en. Je suis allé visiter le fonds de la bibliothèque à partir du moteur de recherche. La Bible ? La bible selon le chat, en BD et la Bible pour ceux qui ne l’ont pas lue. C’est tout. Ça commence mal. L’Iliade ? L’Odyssée ? Ya pas. Aïe aïe aïe. Je tape sur le clavier Anna Karenine ? Madame Bovary ? Pas de résultat pour ces recherches. Ça s’aggrave ! Flaubert ? Rien. Tolstoï ? Pas plus. Voyons… Zola ? Inconnu. J’hésite devant l’écran. La recherche… de Proust, Le voyage… de Céline ? Pas de ça cheu nous monsieur. Ulysse de Joyce ? L’archipel du Goulag ? Vous plaisantez ? Je tente alors le grand saut : Victor Hugo. Eh bien il n’y a pas de livre DE Hugo ! Incroyable. Un fonds de bibliothèque sans Hugo c’est une insulte. Je reste interdit. Timidement je tape Montaigne. Absent. Croc Blanc ? On connaît pas. Pas de London à Legé. Moby Dick ? Oliver Twist ? Là ya. Heureusement, sinon je foutais le feu à la baraque. Résumons : Flaubert, Dostoïevsky, Zola, Joyce, Musil, Beckett, Balzac, Romain Rolland, Proust, Baudelaire, Stendhal, Michelet sont inconnus à Legé. Bigre ! Giono, Genevoix, Gide, Zweig ? Tout autant. Par galéjade je tape Yvan Illich. Je vous laisse deviner. Il n’y a même pas Bibi Fricotin ! Mais bordel qu’est-ce qu’ils ont là-dedans ? Un peu hébété je vais farfouiller dans les étagères (35000 € de mobilier, mazette c’est pas rien). Je trouve La Vallée endormie, de Michel Peyramaure (?) La Petite Maraîchine de Régine Pelloquin (??) Le Rêveur de l’écluse, de Henriette Bernier (???), Le Roman de Charrette de Philipe de Villiers… Tous ces livres sont des œuvres majeures de la littérature français qui ont autrement plus leur place ici que L’œuvre au noir de Yourcenar ou Les Misérables de Hugo, vous en conviendrez. Lire Hugo, c’est ringard. Les Misérables, c’est « trop pas » et d’être attaché à la littérature confirme ce que je savais déjà : je suis un vieux con. Alors je m’interroge (ça m’arrive). N’aurait-il pas été plus raisonnable d’organiser quelques fois dans l’année, des rencontres où chacun vient échanger ses livres gratuitement ? On apporte sans forcément prendre, on prend même sans avoir apporté. Ça aurait été plus convivial et surtout ça nous aurait fait l’économie de 911 720 € (sans oublier les salaires des employés) ? Il est vrai que, peu importe, tout ça c’est de l’agent public. Au diable les varices ! Jean-Yves Renouf Qui ose encore parler de démocratie ? J’ai tenté de présenter une liste aux dernières élections municipales. Il me fallait trouver 26 colistiers. J’ai coincé à 10, probablement par manque de pugnacité, mais j’ai aussi souffert de la désertion des Legéens de la chose publique. Le système de scrutin par liste entière verrouille les élections et écarte les voix dissidentes. Comment un citoyen concerné peut-il dans ces conditions participer à la gestion de sa commune ? Nous avons eu droit à Legé à une parodie de démocratie où, tels les scrutins des Républiques bananières, nous avions le choix de voter la liste du maire sortant ou… la liste du maire sortant. Notre désengagement politique est grave. La politique devrait être l’affaire de tous et l’abandonner aux seuls élus leur permet de travestir leur fonction en carrière. Ils additionnent les mandats successifs deux, trois voire cinq fois comme à Aizenay, par exemple. De plus, rares sont ceux qui ne cumulent pas les mandats. Ils peuvent, avec l’indifférence des électeurs pour la politique, compromettre les finances de leur commune dans des entreprises somptuaires sans risque de sanction. Les projets soumis à Enquête Publique les contraint à des réunions tout autant publiques, mais ces réunions sont des caricatures de démocratie participative, car les projets présentés sont déjà ficelés sans la moindre concertation préalable (exemple : la bibliothèque municipale ou le lotissement de la Basse Parnière). Pour illustrer le mépris qu’ont nos élus locaux des avis qui divergent des leurs, je citerai Mr Pennetier, notre ministre de la Culture (ne riez pas, ce n’est pas un gag, il est vraiment adjoint à la culture !). Au cours d’une réunion de comcom il me lança: « la démocratie c’est accepter les décisions ». Merveilleux. On en redemande. Jean-Yves Renouf Enfin une maison… Le développement c’est de la destruction !! Pourquoi une nouvelle zone industrielle ? Pourquoi détruire encore 7 ha de terres agricoles pour une zone qui restera inoccupée ? Nos élus sont-ils à ce point aveugles qu’ils ne voient pas ce qui se passe autour de nous ? La ZAC du Point du Jour de Boufféré (36 ha) n’accueille que Sheinker Joyau et l’usine de sucrerie Pinson. Les Vendéopoles de Rocheservière et de Challans restent vides. De plus il y a des parcelles inoccupées et un bâtiment vide dans la zone Ste Marie. Les artisans de la commune étant déjà installés, qui va venir à Legé ? Qui croit encore à une reprise de l’activité ? Répétons les chiffres : 26 m² de terres agricoles disparaissent sous le béton par seconde = 80 000 ha de terres agricoles par an. Nous ne sommes pas l’abri d’une très grave crise alimentaire qui risque de frapper tout autant les pays occidentaux que les pays pauvres (nous devrions dire pays appauvris par nos consommations !) Nous aurons alors à retrouver notre autonomie alimentaire. La pression sur les terres vivrières va devenir insupportable alors que les zones artificialisées resteront désespérément inutilisables. Un autre chiffre est tout à fait inquiétant : en France il ne reste à ce jour que 30 ares de SAU (surface agricole utile) par habitant. Depuis que nous distribuons ce bulletin nous ne cessons de répéter qu’il est illusoire de penser que nous pourrons toujours trouver notre alimentation au Super U. Ces 7 ha de terres irrémédiablement détruits auraient dus être réservés à des jardins partagés et à des maraîchers bio. (Il ne s’agit pas de préserver les terres pour une agriculture industrielle qui pollue notre eau et produit une alimentation empoisonnée). Nos élus communautaires restent sourds au simple bon sens alors qu’il leur revient de favoriser une agriculture paysanne respectueuse des milieux et des bêtes. Il est vrai que le discours officiel, généreusement relayé par les médias, nous ment en nous promettant le retour d’une croissance génératrice d’emploi. D’après l’OCDE, il faudrait une croissance de 5% pour ramener le chômage à 5% de la population active. Mais sommes-nous disposés à admettre que la croissance c’est terminé ? Nous préférons rester dans la croyance de lendemains radieux assurés par les nouvelles technologies qui solutionneront tous nos problèmes. C’est tellement plus rassurant. Nous ne cherchons pas à tirer sur l’ambulance en rappelant que nous avions évoqué, dans notre dernier bulletin, le risque de voir le lotissement communal du rond-point de Rocheservière, pompeusement appelé le Domaine de la Basse Parnière (bonjour la tronche du domaine !), être une catastrophe financière. Monsieur le Maire s’est engagé durant sa campagne électorale à vendre les 30 lots du lotissement en 3 ans. Nous espérons vivement qu’il tienne ses engagements, car il en va de nos finances. Rappelons que cette plaisanterie coûte aux Legéens la bagatelle de 1,7 M €, ce qui nous fait moyen rire. Et tout ça est sur une zone humide ! Désobéissons ! Dans le bulletin de l’AdOC Legé n° , nous avions dénoncé l’usage exclusif aux engins agricoles de chemins qui sont pourtant du bien communal, au prétexte que les voitures particulières les détériorent, surtout pas les tracteurs et leur benne pleines de maïs ensilé. Legéens pratiquez la désobéissance civique ! Empruntez-les à votre guise ! « Hé tu bousilles les chemins de remembrement avec ta bagnole ! »
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