Catastrophe des mines de Courrières 10 mars 1906
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Catastrophe des mines de Courrières 10 mars 1906
10 mars 1906 Catastrophe des mines de Courrières Catastrophe des mines de Courriè 10 mars 1906 Discours de M. Raymond Frackowiak Secrétaire Général du syndicat des Mineurs CGT Nord – Pas-de-Calais La mine était pourvoyeuse d’emplois. La mine, organisatrice de vie : tout lui appartenait. La mine destructrice de vie aussi. 109 ans après le 10 mars 1906, nous commémorons nos camarades victimes de la mine, mais aussi une corporation dont le métier dur, dangereux, ne cesse de tuer des hommes. Nous commémorons une histoire, celle de la mine, des mineurs, leurs traditions, leurs lieux de vie qu’il ne faut pas oublier, un passé qu’il faut transmettre aux nouvelles générations. Une vie dans nos corons, faite de peines, de joies, de convivialité, de partage et de solidarité. La catastrophe de Courrières, par son ampleur, sa gravité, ses répercussions sociales, a profondément marqué la mémoire collective de nos populations. Nos commémorations se doivent de remémorer ces événements pour conserver et transmettre la mémoire, et par devoir de vérité sur ces événements tragiques. Elles reflètent la douleur, la colère, la révolte contre l’injustice, mais aussi pour des exigences de vérité des mesures nouvelles pour la sécurité des hommes au travail. Les archives à notre disposition dénombrent 44 catastrophes dans le Nord – Pas-de-Calais, entre le 9 avril 1823 et le 27 décembre 1974, faisant 1619 victimes et 82 blessés. Notre pensée ira vers tous ces hommes, victimes de la productivité, du prix de revient, du rendement, pour lesquels on a sacrifié la sécurité. Toutes nos catastrophes ont un point commun : le grisou. On n’a pas tenu compte des avertissements de nos délégués mineurs, pour Courrières, le délégué mineur Simon dit Ricq. Aujourd’hui, au nom de la compétitivité, la productivité, on s’attaque à la médecine du travail, aux C.H.S.C.T., indispensables pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs. Cette région Nord – Pasde-Calais, depuis la récession industrielle orientée par la CECA, a vu disparaître charbon, métallurgie, sidérurgie, naval, textile. Elle est aujourd’hui classée en dernière place au niveau social et économique. Les mineurs sont touchés de plein fouet par ces mesures. Si Monsieur Sarkozy avait décrété la mort du régime minier au 1er janvier 2014, la gauche aujourd’hui au pouvoir a pris des dispositions qui empruntent un autre chemin, mais le résultat final sera le même. Quel avenir pour le régime minier après 2017 ? Rien, pas de réponse. Alors que cette région a un besoin cruel de réponses aux besoins de nos populations en matière d’offre de santé, la COG 2014-2017, la COG 2014-2017 a décrété la fermeture de toutes nos œuvres, si elles sont déficitaires. Mais rien n’est fait pour améliorer leur situation dans le cadre de leur ouverture. Catastrophe des mines de Courriè 10 mars 1906 Notre action a permis de résister, d’écarter la fin du régime au 1er janvier 2014 et de maintenir les droits à la prise en charge à 100%, la non application des franchises et forfaits, le retour au 2-2b. Mais les mineurs peuvent constater que ce gouvernement poursuit l’éclatement du régime : il a stoppé l’application des 5% du rattrapage des pensions pour les plus anciens. Nous avons maintenu un régime de droits pour les Mineurs et ayantdroits. Mais ce gouvernement le vide de ses gestions et prévoit même de sortir les fédérations syndicales de sa gestion. [...] La CGT, déterminée, soutenue par les mineurs licenciés de 1948-1952, lutte contre une injustice : le licenciement pour faits de grève. Il aura fallu 66 ans de lutte pour qu’enfin une porte s’ouvre sur leur réhabilitation, alors que les généraux factieux de l’O.A.S. n’ont rien demandé mais tout obtenu d’un gouvernement dit de gauche. Il est plus facile pour les politiques de tenir un discours démagogique envers les mineurs lors de cérémonies ou lors de la fermeture de nos exploitations, que de répondre à leurs légitimes revendications. En ce 109ème anniversaire de la Catastrophe Minière de Courrières, j’exprime des sentiments qui sont au cœur de tous les mineurs, de toute la population du Nord – Pas-de-Calais, qui sont encore au cœur de tous ceux qui, de tous les coins de la France et même de l’étranger, nous ont transmis l’expression de leur solidarité morale et matérielle pendant et après ces douloureux événements, ainsi que pendant nos grandes grèves. Aujourd’hui, je suis triste, amer, révolté, mais convaincu que nous devons continuer à lutter en mémoire de tous ces hommes de la mine, mais pour d’autres corporations également, celles qui ont sacrifié leur vie pour l’intérêt national, afin que leurs acquis obtenus par leurs luttes et leur travail leurs soient définitivement attribués. Le 27 décembre 2014, lors de la commémoration de la Catastrophe du 3 de Lens, à Liévin, il a été évoqué la construction d’une stèle en mémoire de tous les mineurs de France. À mon avis il serait plus judicieux d’ériger une stèle dans chaque municipalité qui a vécu une catastrophe, rappelant qu’une exploitation charbonnière a fait sa richesse, rappelant le sacrifice et le courage des mineurs. Une stèle pour tous les mineurs Catastrophe des mines de Courriè 10 mars 1906 de France ne sera propice qu’aux querelles de clochers et, suivant son implantation, ne permettra pas aux nouvelles générations de venir commémorer localement le souvenir de ces mineurs, pour certains membres de leur famille. Nécropole de Méricout, 10 mars 2015
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