Le bestiaire de la Coloniale
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Le bestiaire de la Coloniale
Monsieur André Pluquin Maréchal du logis des troupes de Marine Chef de pièce de 40 ; au 26ème GAC FTA : Groupe Autonome Colonial - Force Terrestre Antiaérienne dans la 9ème DIC : Division d'Infanterie Coloniale de 1943 à 1945. dans la Première Armée Française, ''Armée B'', commandée par le Général de Lattre de Tassigny. 26ème FTA 9ème DIC Les distinctions reçues Médaille engagé volontaire Elle récompense les combattants volontaires qui ont choisi spontanément de servir dans une unité combattante à partir de la guerre 1939-1945 Médaille militaire La médaille militaire est la plus haute distinction militaire française destinée aux sous-officiers et aux soldats. Elle peut être concédée en récompense de services exceptionnels. Elle est souvent appelée « la Légion d’honneur du sous-officier » Reconnaissance de la Nation Elle est accordée aux militaires des forces armées françaises et aux personnes civiles qui, pendant au moins quatre-vingt-dix jours, consécutifs ou non, ont participé à un conflit. Croix de Guerre pour récompenser une citation individuelle : Cité à l’ordre du régiment, brigadier d'une pièce de 40 Bofors en cours de tir à terre affectée dans la région de Strasbourg s’imposant à son personnel par son sang froid, son courage et la bonne connaissance de son métier a toujours obtenu de celui-ci malgré de violentes réactions emmené une manœuvre parfaite entraînant la neutralisation de plusieurs casemates et observatoires allemands. 1/10/1944 Sa biographie militaire Né le 8 mai 1920 à Saint Pol sur Mer (Nord), M Pluquin André obtient son CAP Tourneur - Fraiseur. En 1940, Lille est envahi par les Allemands. Il part de Lille le 3 mars 1941 avec ses deux frères pour éviter le STO (Service Travail Obligatoire Allemand). Le 10 juin 1941, ils arrivent à Nîmes et se présentent au 10ème régiment Artillerie Coloniale. Ils sont engagés volontaires pour une durée de 4 ans. M Pluquin André est affecté au groupe d'Artillerie Coloniale de défense contre les avions et rejoint son unité de combat au Maroc en débarquant à Casablanca le 16 juin 1941. Il effectue ses classes jusqu'en janvier 1942 pour servir en AOF (Afrique Occidentale Française). Il débarque le 16 juin 1942 à Dakar pour rejoindre la France Libre au Mali. En 1943, il prend part à la préparation du futur débarquement alliés en Europe. Le 25 août 1943, il sert d'une pièce anti aérienne pour protéger les alliés M Pluquin et ses deux frères débarquant en Afrique du Nord. Le 4 mai 1944, il débarque à Ajaccio. Il embarque le 18 juin 1944 pour île d’Elbe où il assura avec sa batterie la protection des éléments débarqués et des convois maritimes. Il prend part au débarquement de Provence à Saint Tropez, moment très fort de refouler la terre de France (Chanson, ''nous rentrerons tous en France''). Puis, il suit la route Napoléon pour libérer Grenoble, Besançon, .... La première armée est stoppée dans les Vosges le 1er septembre 1944. Prise de Strasbourg. A la dureté des combats dans la poche de Colmar s'ajoute la rudesse de l'Hiver (-20°) . Promus Maréchal de logis, il traverse le Rhin avec sa pièce sur un pont à Bateau à Spire. La 9ème D.I.C. franchira le Rhin le 2 avril 1945, à Germersheim, à 10km au sud de Spire, sur un pont de bateaux capable de supporter le passage de chars de 30 tonnes. © Collection Régis de MIOL-FLAVARD Il poursuit l'ennemi en Allemagne jusqu'à Hüfingen le 8 mai 1945 (armistice) ; près de la frontière Autrichienne. Démobilisé en juin 1945, il rejoint sa famille à Lille. Il deviendra Métallurgiste. Ce qui marque M Pluquin durant ces années de guerre, c'est • la forte camaraderie même avec ses supérieurs. ''Nous étions toujours ensemble pendant toutes ces années''. • Il n'a jamais vu le Général de Lattre de Tassigny, ni défilé ni remise de médaille. • ''la consigne était de foncer vers l'avant''. • ''Nous traversions très peu de ville, nous contournions les villes pour foncer ou sinon nous étions en position DCA en dehors des villes''. Matériels et organisation en 1943-1945 Du fait de la supériorité aérienne alliée, peu d’unités de FTA auront à effectuer des tirs antiaériens sur les avions allemands. Les canons de 40 seront mis donc en batterie (position de tir) en tir direct ; sol-sol ; bien camouflés pour l’effet de surprise. Ils tireront sur les véhicules comme des chars, les convois, les meurtrières des casemates, les maisons transformées avec meurtrière ou des postes d'observations ; d'une portée d'environ 2,5 km. ©Photographe inconnu/ECPAD, février 1950. Référence TONK 50-10 R18 Un canon 40mm Bofors en protection sur la digue. La 26ème se déplace par convoi avec des points de ralliement. Chaque pièce est indépendante et a besoin de 2 à 4 minutes d'installation pour être opérationnelle en tir selon entraînement. Un chef de batterie commande 2 sections de 4 pièces ; généralement capitaine de la 26ème FTA (Lt colonel Nougarede). Les 2 chefs de section commandent et indiquent le point de fixation des 4 pièces, généralement au grade de lieutenant. Ils sont les 2 adjoints du capitaine. Le chef de pièce généralement Maréchal de Logis (Sergent) commande, surveille sa zone et coordonne ses 17 hommes (chaque homme devait faire vite sa tâche) et son Bofor. Les 17 hommes sont généralement de seconde classe, première classe, brigadier ou brigadier chef. Les pièces ont besoin de munitions, de beaucoup d'essence pour les GMC (35 litres au 100 km) ainsi que les rations américaines. Les Français avaient du pain et du vin en plus de la ration. Un tir direct s'effectue en 4 phases : - visée de l'objectif par l’intérieur du tube, - tir d'un obus, - correction de vidée puis - tir de 20 obus environ en raison de la diffusion de l'impact. Pour les avions, soit ils utilisent la grille de tir à vue ou par le PC jumelle automatique alimenté par génératrice électrique (le tube se déplace comme la jumelle qui suivait l'avion). © Robert MOISY/ECPAD novembre 1944. Référence TERRE 343-8289 Secteur de Delle, des artilleurs du 1er corps d'armée assurent la défense antiaérienne à l'aide d'un canon Bofors de 40mm. Le matériel de M Pluquin comprend 2 GMC (1 GMC restant toujours avec le Bofor et l'autre servait aux aller- retours pour le ravitaillement comme l'essence), le canon Bofor et un tube du canon de rechange. Le chef de pièce, généralement Maréchal de logis en grade, commande environ 17 hommes dont 1 tireur met les obus, met la distance et tire par pédale (Brigadier), 2 pointeurs avec leur manivelle qui déplacent la grille sur site (vertical) et sur direction (rotation), 2 chauffeurs GMC (PC et Bofor), 1 téléphoniste, 1 mitrailleur avec sa mitrailleuse à eau protégeant la batterie, 1 téléphoniste en liaison avec le lieutenant ou le capitaine, des serveurs qui alimentent les munitions, obus de 40mm, 120 obus © Photographe Gasquet / ECPAD , juin 1944. Référence AIR 89-1508 Position de défense contre aviation, armé d'un canon de 40mm Bofors AA Mk I. possibles par minute, par cartouche de 4 obus. Histoire du 26ème Groupe Autonome Colonial des FTA Un groupe comprend une batterie de commandement et des services (batterie E) et deux fois quatre pièces de tir ; désignées par les lettres A, B, C, D. Le 26 ème a été formé le 1/9/1943. Il reçoit des canons tractés antiaériens légers, DCA, de 40mm Bofors et des mitrailleuses de 12,7 montées sur camion GMC ; équipements américains ou canadiens (Bofors). Le Groupe a été affecté à la 9° Division d’Infanterie Coloniale (9°DIC) avec laquelle il a fait campagne. Il est venu d’AFN, fait partie active de la Reconquête en participant à la campagne d’Italie et aux campagnes de France et d’Allemagne. 1 - Participation à la libération de l’Ile d’Elbe : Embarquement pour la Corse à Alger et à Oran à partir du 15/4/1944, débarquement à Ajaccio et séjour en Corse jusqu’au 13/6. Embarquement pour l’Ile d’Elbe du 14 au 16/6. Débarquement sur la plage de Spiagia di Fonza le 17/6. Diverses missions de transports, de défense des plages de débarquement et d’itinéraires. Défense de Porto Ferraio et de la région de Cap de la Ville jusqu’au 30/6. Retour en Corse terminé le 4/7/44. 2 - Participation à la Campagne de France : Embarquement à Ajaccio du 27 au 30/8. Débarquement en baie de Saint-Tropez du 1 au 4/9/44. Mouvement sur Voiron les 6 et 7/9. Région des Boucles du Doubs jusqu’au 17/1. Bataille du Doubs du 14 au 17/11. En Haute-Alsace jusqu’au 9/1/1945. 3 - Participation à la Campagne d’Allemagne : Franchissement du Rhin le 6/4/45. Nombreuses positions occupées en Pays de Bade jusqu’au 3/5 puis région de Tuttlingen jusqu’au 8/5/1945. La 9ème DIC devait poursuivre les combats contre les Japonais. Suite à l’arrêt de la guerre Mondiale, elle est affectée en Indochine. 4 - Indochine Débarque en Indochine le 2/1/46. Dissolution du 26ème GCFTA, à l'exception de la batterie B qui devient 13ème batterie de régiment d'artillerie coloniale du Maroc (RACM) le 1/7/46. Comprendre la Première Armée Française en 1944-1945 Le Maréchal de Lattre de Tassigny est l’un de ces chefs qui veulent et savent gagner et, avec les soldats de la Première Armée Française, il rendit à la France sa liberté et sa place de puissance mondiale. “Nous avons redonné sa chance à la France !”. La première épreuve, le 17 juin 1944, répétition du débarquement de Provence, fut la conquête de l’Ile d’Elbe en 53 heures. Après l’incroyable campagne de France et d’Allemagne, le Général de Lattre signe le 8 mai 1945, au nom de la France, la capitulation du 3ème Reich. La première armée Française est composée de 2 corps d'Armée. Chaque corps d'Armée est composé de plusieurs divisions. Chaque division a environ 10 700 à 15 700 hommes. La 9ème DIC, Division d’Infanterie Coloniale, est dans le premier corps d'Armée. Elle est composée de : E.M. et compagnie de quartier général 71. INFANTERIE : 4°, 6° et 13° régiments de tirailleurs Sénégalais : (1er, 2° et 3° bataillons) ; 6°, 21°, et 23° régiments d’Infanterie coloniale : (1er, 2° et 3° bataillons). RECONNAISSANCE : Régiment d’infanterie coloniale du Maroc. ARTILLERIE : Régiment d’Artillerie coloniale du Maroc : 1er, 2° et 3° groupes de 105, 4° groupe 155 C., B.H.R. F.T.A. : 26° groupe de F.T.A. de canon de 40. GENIE : 71° bataillon de combat du Génie : 1er, 2° et 3° compagnies, 21° compagnie de commandement TRANSMISSIONS : Compagnie mixte de transmissions 71/84 TRAIN : Compagnies de transport 171, 271. MATERIEL : 21° C.R.D. SANTE : 25° Bataillon médical. INTENDANCE : 25° groupe d’exploitation Source : http://rhin-et-danube.fr/wordpress/ La nécropole nationale de Sigolsheim La nécropole nationale de Sigolsheim est un cimetière militaire, dont l’histoire est liée au Maréchal de Lattre de Tassigny qui est à l'origine de sa création. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il fut proposé de regrouper les corps des militaires de la 1re armée française en un endroit où les combats avaient été les plus meurtriers. La nécropole fut donc érigée sur la colline du « Blutberg », la Montagne de sang, en souvenir des combats acharnés de janvier et février 1945, lors de la réduction de la poche de Colmar. Parmi les 1 589 militaires « morts pour la France » qui reposent dans cette nécropole, on dénombre 792 tombes de militaires maghrébins et 15 tombes de militaires juifs. A la nécropole se côtoient les tombes chrétiennes, musulmanes et juives. La symbolique animale dans les insignes militaires de l’Armée de terre – le 26ème FTA En prenant un animal pour emblème, le militaire s’attribue les qualités de cet animal, et en particulier ses qualités guerrières. L’aigle (blanc) représente l’intervention depuis les airs, c'est l’ennemi puissant et véloce qui fond sur sa proie par surprise et l’emporte dans ses serres. L’aigle est transpercé par la foudre (en noir), symbolise l’action anti-aérienne. Sur la grille de pointage dont est équipé le canon servi par les unités du corps, sont représentés un serpent figurant le canon avec un rapace figurant l’avion ennemi. Vous remarquerez l'ancre de Marine, le chiffre 26, la croix de Lorraine. L'Amiral Georges Thierry d'Argenlieu la fit adopter par la France libre en 1940. Il fallait aux Français libres une croix pour lutter contre la croix gammée (Allemands). Les troupes d'infanterie de marine, troupes devenues "coloniales", n'étaient pas des marins, l'ont été un temps et plus particulièrement de façon généralisée sous l'empire, de nos jours elles ne le sont plus. Les unités de terre dites de marine, seront dissoutes en 1825, puis renaîtront en 1856, sans qu'elles soient directement rattachées à la marine. Néanmoins, dans l'armée de terre un symbole reste conservé, celui de l'ancre de marine qui reste une marque de tradition représentée sur les insignes.