Journée Nationale du sommeil - Centre Hospitalier Antibes Juan
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Journée Nationale du sommeil - Centre Hospitalier Antibes Juan
Antibes, le 10 mars 2016 Journée Nationale du Sommeil Le laboratoire du sommeil du service de Pneumologie du Centre Hospitalier d’Antibes Juan-les-Pins propose au grand public une sensibilisation aux pathologies du sommeil et de l’éveil, notamment à la prise en charge des troubles respiratoires pendant le sommeil, un enjeu de santé publique - vendredi 18 mars de 10h à 16h Nous passons environ un tiers de notre temps à dormir. Cela fait partie des fonctions vitales de l’organisme, comme la respiration. Dormir est un temps de déconnection essentiel, indispensable à la récupération physique et mentale. Les troubles du sommeil altèrent donc la qualité de vie des Français, On estime qu’1 Français sur 5 souffre d’insomnie. Les performances psychomotrices et cognitives sont les premières à être détériorées. Ces troubles peuvent induire une somnolence, responsable de nombreux accidents. Les malades souffrant d’apnées du sommeil ont 7 fois plus de risques d’être impliqués dans un accident de la circulation. Les troubles du sommeil sont également un facteur de risque dans le développement de certaines pathologies (complications psychiatriques, neurologiques, cardio-vasculaires, ophtalmologiques, etc…). La prévention primaire sur ce type de trouble a donc toute son importance dans le champ de la santé publique. Les pathologies du sommeil Il existe plusieurs types de trouble du sommeil et de l’éveil. La narcolepsie se manifeste, entre autres choses, par une somnolence diurne, un besoin excessif de dormir en cours de journée. Elle est particulièrement intense à certains moments, entraînant un endormissement quasiment incontrôlable en pleine activité. Les troubles respiratoires pendant le sommeil (apnées du sommeil) sont dûs à des arrêts répétés de la respiration au cours du sommeil. Ces apnées sont liées à une obstruction de la gorge dans la région du pharynx. Les parois du pharynx sont constituées de tissus mous. Au cours de la veille, le pharynx reste ouvert du fait de la tension des muscles qui écartent ses parois. Au cours du sommeil, ces muscles se relâchent ; le pharynx se comporte alors comme un tuyau mou au travers duquel on cherche à aspirer de l’air. Cette aspiration entraîne un affaissement des parois du pharynx : l’air passe difficilement, entraînant des turbulences qui font vibrer les structures de la gorge : c’est le ronflement. Lorsque les parois du pharynx s’affaissent totalement, l’air ne peut plus passer : c’est une apnée. Le système respiratoire essaie de vaincre l’obstacle en aspirant plus fort, ce qui ne fait qu’aggraver les choses. La respiration ne peut recommencer qu’à la faveur d’un éveil, qui permet aux muscles du pharynx de se contracter et à la gorge de se rouvrir. Cette pathologie abime la qualité du sommeil qui n’est plus réparateur, ce qui explique une fatigue intense et souvent une tendance anormale à s’endormir dans la journée. Elle est la cause de nombreux accidents de la route ou d’accidents du travail et augmente de façon importante le risque cardiovasculaire. Le syndrome des jambes sans repos se manifeste par des « impatiences des membres inférieurs », qui correspondent à des sensations désagréables ressenties au cours de la veille, souvent associées à des « mouvements périodiques de jambes » qui se produisent au cours du sommeil. L’insomnie se traduit par un sommeil de mauvaise qualité avec des difficultés d’endormissement, des réveils multiples dans la nuit, ou un réveil trop précoce le matin. L’anxiété, le stress et la dépression sont à l’origine de plus de la moitié des insomnies. Certaines maladies (citées plus haut) exclusivement liées au sommeil peuvent provoquer une insomnie : le syndrome des jambes sans repos et les apnées du sommeil. La Journée du Sommeil Cette journée a été lancée à l’initiative de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, association créée en 2000 sous l’impulsion de la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil (SFRMS). La mission de l’institut est de promouvoir le sommeil et ses pathologies comme une composante de santé publique. A travers des actions telles que la journée du sommeil, l’INSV sensibilise, informe et éduque sur les troubles du sommeil et de la vigilance, accompagné par les professionnels de santé, spécialistes du sommeil, et les associations de patients. www.institut-sommeil-vigilance.org Le trouble de la vigilance est souvent ignoré, car souvent minimisé. Pour autant, une somnolence excessive dans la journée ou hypersomnie est anormale et doit conduire à consulter. Cette somnolence diurne excessive peut être la conséquence d’un trouble du sommeil. Diagnostics et traitements A l’occasion de la Journée du Sommeil, l’équipe de l’unité du sommeil de l’hôpital d’Antibes Juan-les-Pins proposera au grand public un dépistage en remplissant un questionnaire sur la vigilance. En effet, la vigilance peut se mesurer de manière subjective, à partir d’échelles. Quant aux tests itératifs de mesure de latences d’endormissement et de maintien de l’éveil, ils mesurent la vigilance de manière objective, et sont réalisés au sein d’une unité du sommeil telle que celle du centre hospitalier. Le sujet effectue des tests au cours desquels sont mesurés le maintien de l’éveil et le délai d’endormissement. La spécialité de l’unité du sommeil du service de pneumologie de l’hôpital est de réaliser des tests essentiellement liés aux troubles respiratoires pendant le sommeil. Chaque année, 700 tests sont réalisés. Plus de 1 500 patients sont traités et suivis dans le service. Le polygraphe est un appareil qui permet d’enregistrer les signaux respiratoires et ainsi de détecter une éventuelle pathologie respiratoire pendant le sommeil (syndrome d’apnées du sommeil). Pour mesurer la respiration, différents capteurs sont reliés au polygraphe : des lunettes nasales (tuyaux reliés aux narines) pour détecter le flux d’air à l’inspiration et à l’expiration, des bandes « élastiques » placées autour de l’abdomen et de la poitrine pour en mesurer les mouvements, et aussi un capteur de position, ou encore une pince digitale pour mesurer l’oxygénation de l’organisme (saturation) etc. Ce matériel peut être utilisé en ambulatoire, au domicile des patients. La polysomnographie est un examen médical plus complet, à réaliser lorsqu’il est nécessaire. Elle permet, en plus de la polygraphie, d’analyser l’architecture du sommeil tout au long de la nuit. Deux chambres de l’unité du sommeil sont équipées en polysomnographes pour réaliser ces explorations en hospitalisation. Des électrodes sont disposées sur le crâne pour étudier l’activité électrique émise par le cerveau, sur le visage pour capter les mouvements des yeux ainsi que le tonus musculaire. Le traitement des d’apnées du sommeil permet une amélioration clinique rapide. Chez les patients apnéiques traités, on constate le plus souvent la disparition de tous les troubles liés à leur sommeil perturbé et une amélioration quasi immédiate et prolongée de leur qualité de vie. Il est aussi démontré que le traitement diminue le risque cardio-vasculaire et entraîne une diminution des accidents de la route. Il est estimé que le coût des accidents, par 100 000 kms, pourrait être réduit par 5. Lors de la journée, les propositions de traitement (ventilation en pression positive continue et orthèse d'avancée mandibulaire) seront donc expliquées au public et les différents matériels, mis à disposition pour un essai. Le sommeil, un enjeu de santé publique En manque de sommeil, dès le troisième jour l’individu subit des hallucinations, est en proie à des comportements de type psychotique, avec de sérieux troubles de l’humeur, car sous l’effet d’une véritable altération de son fonctionnement cérébral. Les performances psychomotrices et cognitives sont les premières à être détériorées. Les troubles du sommeil altèrent donc de façon très importante la qualité de vie des patients. Ils représentent aussi un coût majeur pour la collectivité (consultations, démarches diagnostiques, traitements, hospitalisations, complications). Par exemple, selon des études conduites à la fin des années 1990, il est indiqué que, une dizaine d’années avant que le diagnostic ne soit posé, les personnes souffrant d’apnées du sommeil consommaient deux fois plus de soins que les autres. La somnolence diurne excessive est responsable de nombreux accidents. Les patients souffrant d’apnées du sommeil ont 7 fois plus de risques d’être impliqués dans un accident de la circulation, raison pour laquelle le législateur a interdit en France la conduite aux patients apnéiques non traités ! Il faut prévenir la somnolence diurne excessive en facilitant le diagnostic et la prise en charge, de façon à contribuer à la réduction du risque routier. En plus de la probabilité de survenue d’accidents (y compris dans le cadre des activités professionnelles ou domestiques), on identifie d’autres conséquences indirectes telles que l’absentéisme, la baisse de productivité au travail ou encore la diminution de capacité à remplir des tâches quotidiennes. Le docteur Lionel Lerousseau, responsable de l’unité du sommeil (membre de la société de pneumologie de langue française, et de la société française de recherche et médecine du sommeil) explique : « les troubles respiratoires pendant le sommeil sont intimement liés à des pathologies qui touchent des spécialités médicales diverses. Par exemple, lorsque le patient souffre d’une hypertension artérielle sévère et qu’il prend plusieurs médicaments pour la soigner, la recherche d’un syndrome d’apnées du sommeil s’impose. C’est aussi la règle chez les patients souffrant d’une anomalie du rythme cardiaque. La recherche de cette pathologie est indispensable dans le bilan préopératoire d’une chirurgie de l’obésité. Un problème respiratoire lié au sommeil doit aussi être recherché dans certaines pathologies de l’œil, ou encore certaines hépatites et, peut-être également, en cas de pathologies cancéreuses (ce lien possible fait actuellement l’objet de protocoles de recherche) ». A propos de l’unité du sommeil : 3 médecins, Christine Rotomondo, Sabine Marco et Lionel Lerousseau, une infirmière Sophie Bercker ; 2 lits d’hospitalisation programmée, pour la réalisation des examens de polygraphie et de polysomnographie, ou pour réaliser des tests diurnes (mesure de latences d’endormissement ou de maintien de l’éveil) ; préparation de 3 polygraphies ambulatoires, au domicile des patients, proposées chaque jour CONTACT PRESSE : Caroline Renault Chargée de communication C.H. Antibes Juan-les-Pins Tél. : 04 97 24 76 13