Mort d`un interpellé dans le Doubs : usage disproportionné de la force
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Mort d`un interpellé dans le Doubs : usage disproportionné de la force
Mort d'un interpellé dans le Doubs: usage disproportionné de la force (Défenseur des droits) Besançon, le 06 décembre 2011 (AFP) – La police a fait un "usage disproportionné de la force" lors de l'interpellation de Mohamed Boukrourou, mort en 2009 dans le Doubs, a-t-on appris mardi auprès de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Dans son rapport, la commission recommande que quatre policiers intervenus dans l'interpellation de M. Boukrourou "fassent l’objet dune procédure disciplinaire, pour avoir fait un usage disproportionné de la force ou n’avoir pas tenté de mettre fin à cet usage". Les policiers ont réagi "de façon stéréotypée, sans adapter leur comportement (...) alors qu’ils savaient que (M. Boukrourou) était suivi pour des troubles psychiatriques", estime la commission présidée par le Défenseur des droits Dominique Baudis. Ils "ont fait un recours ininterrompu à la force" qui était "contre-productif et dangereux pour l’intégrité physique" de l'interpellé, ajoute-t-elle. Une information judiciaire contre X pour homicide involontaire a été ouverte en 2009 par le parquet de Montbéliard qui souhaitait établir si l'intervention policière avait "concouru au décès de Mohamed Boukrourou". Dans un communiqué, le syndicat policier Alliance s'est étonné des conclusions de ce rapport "alors même qu'une information judiciaire est en cours". Il "constate et regrette" que les fonctionnaires de police soient "privés du droit fondamental qu'est la présomption d'innocence". "Les interventions répondent à des gestes techniques utilisés en fonction des situations rencontrées", a-t-il précisé. Le 12 novembre 2009 à Valentigney (Doubs), Mohamed Boukrourou avait été traîné dans un fourgon par des policiers appelés par un pharmacien inquiet de "l'état d'énervement extrême" de ce client, qui protestait contre la qualité des médicaments vendus. Trois policiers aurait maîtrisés M. Boukrourou en se mettant assis et debout sur ses jambes, son bassin et son torse. Des témoins affirment avoir vu les fonctionnaires le frapper avec leurs poings et des matraques. Une version réfutée par les policiers. L'homme, âgé de 41 ans, était décédé d'un arrêt cardiorespiratoire. La CNDS avait été saisie le 25 novembre 2009 par l'ancienne sénatrice de Paris, Alima Boumediene-Thiery (EELV).