Pin-pon ! Si c`était vrai,
Transcription
Pin-pon ! Si c`était vrai,
Pin-pon ! Si c’était vrai, sauriez-vous comment réagir ? La réglementation Louise Morissette, asstsas Il est 11 heures. Les enfants jouent dans différents ateliers. Deux nouvelles remplacent des éducatrices absentes. La cuisinière achève de préparer le dîner. La directrice est en réunion à l’extérieur du bureau. Retentit alors, l’alarme d’incendie ! S i cette situation se produit chez vous aujourd’hui, comment cela se passerat-il ? Quelles seront les responsabilités de chacun ? Comment les enfants collaborerontils ? Combien de temps mettrez-vous pour évacuer votre centre ? Voici l’occasion de revoir votre plan d’urgence et, par la même occasion, de répondre à toutes ces questions. Tout comme les autres édifices publics, les CPE doivent se conformer aux règlements municipaux en matière de prévention des incendies. Il est important de préciser que les résidences privées de responsables de services de garde en milieu familial ne sont pas considérées comme des édifices publics. Plusieurs municipalités du Québec adoptent le Code national de prévention des incendies. Dans les bâtiments qui accueillent plus de 40 personnes, un système d’alarme incendie doit être installé. Des détecteurs d’incendie devraient être installés dans les locaux techniques, les locaux de concierge, dans les gaines d’ascenseur et de petits monte-charge et dans les pièces devant servir au stockage ou à l’utilisation de produits dangereux. Bien que la réglementation ne l’exige pas, plusieurs CPE installent, dans les corridors et les aires de jeu, un avertisseur de fumée ou un détecteur de fumée relié au système d’alarme. Le Code national de prévention des incendies prévoit une vérification annuelle des composantes de prévention des incendies de l’établissement. Une entreprise privée spécialisée doit vérifier le système d’alarme pour s’assurer qu’il est fonctionnel et que l’alarme s’entend partout dans le CPE, que les portes des locaux soient ouvertes ou fermées. À chacun son rôle en cas d’urgence Le plan d’évacuation indique les issues, les installations de sécurité (extincteurs, poste manuel d’alarme incendie) et le numéro de téléphone du service des incendies. Les mentions « Vous êtes ici » et le nom des groupes facilitent l’orientation. 2 S A N S P É P I N S – V O L . Le CPE doit nommer une personne pour assurer l’entière responsabilité de l’évacuation. Elle coordonne et dirige toutes les activités. Il peut s’agir de la directrice, de l’adjointe ou de quelqu’un d’autre présent tous les jours (cuisinière, secrétaire, autre). Elle peut aussi être responsable d’informer les nouveaux employés sur le plan d’urgence et les procédures d’évacuation, de maintenir à jour le plan d’urgence, de participer aux exercices d’évacuation et d’en évaluer l’efficacité. Une personne est aussi désignée pour remplacer la responsable en cas d’absence. Le plan d’urgence du CPE identifie les responsabilités des membres du personnel. Chacun doit réagir efficacement lors d’un désastre, qu’il s’agisse d’un incendie, d’une alerte à la bombe, etc. L’encadré présente les rôles de la responsable, des éducatrices et des autres 4 , N O 1 , A V R I L 2 0 0 2 membres du personnel au moment où sonne d’alarme ou lors de la découverte d’un foyer d’incendie. Au moment d’une évacuation, la responsable apporte les fiches nominales des enfants afin de pouvoir communiquer avec les parents. Selon les CPE, ces fiches se retrouvent dans un ordinateur portatif, une boîte de fiches, un cartable ou tout autre outil facile à emporter ou encore, au lieu de rassemblement. Les exercices d’évacuation Le Code national de prévention des incendies prévoit un exercice d’incendie chaque mois. Il peut s’agir d’une discussion avec le personnel sur le plan d’urgence, par exemple. Plusieurs CPE consultés tiennent au moins deux exercices d’évacuation avec les enfants par année, un au printemps et un à l’automne. Selon Simon Bolduc, capitaine au Service de prévention des incendies de la ville de Québec, les exercices permettent aux enfants de se familiariser avec les moyens d’évacuation possibles pour sortir à l’extérieur. Les exercices permettent aussi au CPE de constater les lacunes et les éléments à améliorer au plan d’urgence. Le CPE Au Pays de l’Arc-en-ciel de Montréal pratique la procédure d’évacuation depuis longtemps. Louise Beaupré, directrice adjointe, ra- conte qu’au tout début, afin d’éviter la panique, les enfants étaient avertis que quelque chose allait se passer durant la journée. Maintenant, ni le personnel ni les enfants sont informés. Dernièrement, le CPE a été évacué en 90 secondes ! Une belle performance, n’est-ce pas ? Au CPE Saint-Luc, c’est le Service des incendies de la ville de Saint-Luc qui détermine les exercices d’évacuation, deux fois par année. Sans préavis, les pompiers se présentent au CPE et déclenchent le système d’alarme. Les pompiers évaluent alors le déroulement de l’évacuation, calculent le temps requis et donnent des suggestions, au besoin, pour améliorer la situation. Lise Andrée Boudreau, directrice du site Le Boisé du CPE Saint-Luc, mentionne que le personnel est beaucoup plus efficace quand il ne sait pas qu’il s’agit d’un exercice. Lors du dernier exercice, le temps d’évacuation a été d’environ une minute pour un CPE de 80 enfants ! Dans ce CPE, les cuisiniers ont la responsabilité de récupérer le sac contenant les couvertures de laine et la trousse de premiers soins et d’aider à l’évacuation des enfants de la pouponnière et du groupe des 18 mois. À la pouponnière, chaque éducatrice place ses cinq poupons dans une couchette (sur roulettes) et la sort sur la terrasse extérieure. Avant de procéder ainsi, le CPE doit s’assurer de la soli- Lors du dernier exercice, le temps d'évacuation a été d'environ une minute pour un CPE de 80 enfants ! Des couvertures en aluminium Le Service de sécurité incendie de Montréal offre (Canadian Tire, « Un dollar ») un soutien pédagogique pour les programmes sont placées dans une pochette « Protégez-vous du feu » et « J’suis prudent ! J’suis plastifiée à côté des portes content ». Communiquez avec le service incendie d’évacuation. Elles prennent peu de votre municipalité pour en savoir plus. de place et réchauffent bien les enfants dehors (CPE Au Pays de l’Arc-en-ciel, Montréal). S A N S P É P I N S – V O L . 4 , N O 1 , A V R I L 2 0 0 2 3 dité du fond de la couchette pour supporter le poids de cinq enfants, de l’espace (dans la salle de dodo) pour la déplacer et de la facilité à passer dans les portes. Le plan d’évacuation et le rassemblement Bien en vue dans les aires communes, dans les corridors de chaque étage et dans les locaux d’activités, le CPE affiche un exemplaire des mesures à prendre en cas d’incendie (plan d’évacuation). Le plan d’urgence indique un trajet principal d’évacuation et une voie alternative au cas où le premier se retrouve dans la zone d’incendie. Il est nécessaire de déterminer un lieu de rassemblement extérieur situé au moins à 30 mètres du bâtiment et, par mesure de sécurité, du même côté de la rue. Une entente doit aussi être prise avec une entreprise à proximité (école, centre communautaire ou autre) pour accueillir les enfants si le CPE ne peut être réintégré. Dans ce lieu d’accueil, le CPE laisse en permanence une trousse de survie : couches, papiersmouchoirs, jouets, etc. La formation des enfants Deux programmes permettent de préparer les enfants afin d’éviter des réactions de panique : « Protégez-vous du feu » et « J’suis prudent ! J’suis content » 1. Ils transmettent aux enfants une gamme de comportements préventifs relatifs à la sécurité incendie et contribuent ainsi à réduire le nombre d’incendies ainsi que les blessures et les décès. Ces notions sont appuyées par différentes activités et outils pédagogiques. Les éducatrices peuvent, sur plusieurs semaines, sensibiliser les jeunes enfants à la sécurité incendie et susciter leur intérêt. Pour poursuivre la préparation des enfants, le CPE Au Pays de l’Arc-en-ciel offre un atelier thématique sur la prévention des incendies : camion d’incendie, voiture de police, gros téléphone, costume de pompier, bruit de sirène, etc. Voilà un autre moyen pour renseigner les enfants. En tout temps, la priorité demeure l'évacuation des personnes. Normand Huneault, pompier éducateur, et Vicky Mokas, agente de prévention, du Service de sécurité incendie de Montréal, donnent des consignes aux enfants. « Arrête, tombe et roule, voilà ce qu’il faut faire si tes vêtements prennent feu. » Les enfants disent à Vicky, la pompière, comment s’habiller pour éteindre un feu. Elle leur fait entendre les bruits de la bonbonne d’air. Le message : « Si vous entendez ce bruit, il faut crier : Eh pompier, viens me chercher ! ». 4 S A N S P É P I N S – V O L . 4 , N O 1 , A V R I L 2 0 0 2 La priorité : les personnes 1. Les deux programmes sont disponibles en version française et anglaise. Un dernier message de nos amis les pompiers : « En tout temps, la priorité demeure l’évacuation des personnes ». L’information, la formation et les exercices permettent à chacun de savoir comment agir en cas d’urgence et ainsi éviter la panique. « Protégez-vous du feu » coûte 22,04 $ (frais de manutention et d’expédition). Communiquez avec : l’Association canadienne des chefs pompiers 1066, Somerset Street West Ottawa, Ontario K1Y 4T3 Téléphone 1 800-668-2955 • « J’suis prudent ! J’suis content ! » coûte 19 $ (frais de manutention et d’expédition). Pour obtenir un bon de commande, communiquez avec : Bic Téléphone : 450 681-6757 Télécopieur : 450 681-8173 Le programme « J’suis prudent ! J’suis content » Sans pépins remercie le Service de prévention des incendies de la ville de Québec, le Service de sécurité incendie de Montréal, la Compagnie Pyroform, de leur collaboration à la préparation de cet article. Merci aussi au CPE Le Petit palais, de Montréal, qui nous a permis d’assister à la formation. comporte une vidéo, des cartons-illustrations, un jeu de cartes et un manuel pour l’éducatrice. Qu’est-ce que ça fait un camion de pompier ? Les enfants sont invités à faire semblant de conduire le camion et ils imitent le bruit de la sirène, pin-pon ! La formation apprend aux enfants à marcher à quatre pattes pour sortir d’un local où il y a de la fumée. Quand sonne l’alarme ou quand brûle le feu La personne responsable : appelle le 911, identifie le CPE, donne l’adresse et, si possible, spécifie l’étage impliqué ; > s’assure de l’arrêt de toutes les activités et du rassemblement de chaque groupe par les éducatrices ; > s’assure que tous les occupants évacuent le bâtiment ; > dans la mesure du possible et en s’assurant que sa propre sécurité n’est pas mise en jeu, vérifie que tous les locaux sont vides et ferme les portes ; > récupère les fiches nominales des enfants ; > se rend au lieu de rassemblement et demande le décompte des enfants aux éducatrices ; > attend l’officier commandant du service de la sécurité incendie (à l’entrée principale du CPE) pour lui transmettre les informations pertinentes. > ! la plus près désignée sur le plan d’évacuation ; interdit aux enfants de récupérer leurs vêtements ; > s’assure que l’évacuation se déroule dans le calme ; > se rend avec son groupe au point de rassemblement, procède au décompte et avise la responsable du CPE de toute absence ; > si la réintégration des locaux n’est pas autorisée, se rend au lieu de rassemblement désigné ; > sur avis de la responsable du CPE, réintègre les locaux. > Les autres membres du personnel (cuisinière, secrétaire, comptable, conseillère pédagogique) : > peuvent aider à la pouponnière et au groupe des 18 mois ; Le personnel éducateur : > assistent les éducatrices dans l’évacuation des > procède au décompte des enfants à partir de enfants selon la procédure prévue par le CPE ; la liste des présences ; > quittent l’édifice immédiatement par la sortie la > apporte la liste, quitte le local avec tous les plus près ; enfants et ferme la porte ; > se dirigent vers le point de rassemblement ; > évacue immédiatement les enfants par la sortie > se rapportent à la personne responsable. S A N S P É P I N S – V O L . 4 , N O 1 , A V R I L 2 0 0 2 5