Prothésistes ongulaires Juillet 2014 Le point sur votre métier
Transcription
Prothésistes ongulaires Juillet 2014 Le point sur votre métier
Prothésistes ongulaires Juillet 2014 Le point sur votre métier Régine Ferrère Présidente de la CNEP Jean-Pierre Blain Président de l’UPCOM Radioscopie du marché des cils et des ongles La CNEP représente la branche esthétique non médicale. L’UPCOM, les métiers « artistiques » et non réglementés de la beauté (le maquillage non permanent, la pose de faux cils, la pose de faux ongles) Le secteur de la pose d’ongles artificiels était jusqu’à présent florissant et dynamique composé à la fois de Fabricants et Distributeurs de Cosmétiques, d’Ecoles de Formation et de techniciens de prothésie ongulaire. C’est en effet une profession à part entière qui a son propre circuit de formation depuis près de 30 ans, avec des Ecoles historiques comme l’Institut Laugier à Pars qui ont formé des milliers de prothésistes. Ce sont des franchises reconnues pour l’excellence de leur travail comme l’Onglerie qui peut avancer la pose de millions d’ongles artificiels depuis sa création en 1983. Ces Métiers ne sont enseignés dans aucun des diplômes de l’Esthétique Parfumerie du CAP au BTS. Quelques chiffres éloquents Création de 6.000 emplois sur les deux dernières années La plupart de ces emplois sont occupés par d’anciens chômeurs qui ont suivi une reconversion professionnelle réussie Création de 9000 entreprises en 2012 560 Millions d’euros de prestations réalisées en 2012 Un marché qui affiche une croissance de +18% sur les deux années passées et des perspectives tout aussi intéressantes pour 2014. Le secteur de la pose d’ongles artificiels était donc jusqu’à présent florissant et dynamique composé à la fois de Fabricants et Distributeurs de Cosmétiques, d’Ecoles de Formation et de techniciens de prothésie ongulaire. C’est en effet une profession à part entière qui a son propre circuit de formation depuis près de 30 ans, avec des Ecoles historiques comme l’Institut Laugier à Pars qui ont formé des milliers de prothésistes. Ce sont des franchises reconnues pour l’excellence de leur travail comme l’Onglerie qui pose quatre millions d’ongles artificiels chaque année, donc plus de cent millions depuis sa création en 1983, avec une sinistralité zéro. Point sur la situation sur le Métier de Prothésiste Ongulaire en Juillet 2014 Depuis le mois de Juillet 2013, sous l’impulsion du Bureau 5B « Santé Publique et Prestations Esthétique », de la DGCCRF, de nombreux prestataires de services de pose d’ongles artificiels se voient refuser leur inscription aux Chambres de Métiers et de l'Artisanat, au motif qu’ils n’auraient pas la qualification professionnelle d’esthéticien(ne). Pour la même raison, les DIRRECTE et DDPP multiplient les contrôles et avertissements à l’encontre des établissements de pose d’ongles déjà installés depuis des années, dûment déclarés en Préfecture en qualité de Centre de Formation Professionnelle, et possédant seuls une réelle expertise sur les métiers de l’embellissement des ongles artificiels. La position de la DGCCRF et de ses agences déconcentrées fait la démonstration d’une erreur manifeste d’appréciation pour au moins cinq motifs. 1) Elle méconnaît totalement ce qu’est le métier d’esthéticien(ne). La pose d’ongles artificiels ne fait pas partie des actes de soins esthétiques. L’ensemble des référentiels des diplômes de l’esthétique actuellement en vigueur en attestent. Pour exemple : - les candidates au CAP suivent 30 h de formation en manucurie tout confondu, anatomie, physiologie, cosmétologie et pratique sur ongles naturels, sans aucune formation sur les techniques relatives aux ongles artificiels - Dans le même temps, les prothésistes ongulaires ont une formation de 230h qui comprend à la fois de l’anatomie et de la physiologie de l’ongle, de la cosmétologie, de la réglementation et des techniques spécifiques de création et d’embellissement d’ongles artificiels. Aujourd’hui, la pose d’ongles artificiels n’est tout simplement pas enseignée ni en CAP ni en BTS. La technique est inconnue des jeunes diplômé(e)s. 2) Le métier de Prothésiste ongulaire a clairement été défini de façon consensuelle par les syndicat CNEP/ UPCOM/CNAIB/FIEPPEC Le 4 Septembre 2013 s’est tenue à l’Afnor une réunion portant sur la norme XPX50-831-2 Soins de beauté et de bien-être-Partie 2 : « Exigences spécifiques de service relatives aux soins de prothésie et de stylisme ongulaire » en présence d’un représentant du Bureau de la tutelle des Chambres de métiers et de l’artisanat à la DGCIS.SERVICE DE LA COMPETIVITE ET DU DEVELOPPEMENT DES PME - sous-direction des affaires juridiques et du droit des entreprisesLes métiers de Prothésistes ongulaires et de Stylistes ongulaires ont clairement été définis : « Pour être reconnu en tant que prothésiste ongulaire, il faut répondre aux exigences ci-dessous : - Etre titulaire soit d’un diplôme, soit d’un titre homologué (tel que délivré par l’APCMA : Assemblée Permanente des Chambres des Métiers et de l’Artisanat), ou soit d’une formation qualifiante, NOTE On entend par formation qualifiante une formation dispensée par un établissement de formation enregistré auprès de la délégation de la formation professionnelle continue ayant au minimum deux années d’existence. L’enseignant doit justifier d’une expérience professionnelle en prothésie ou stylisme ongulaire d’au moins cinq ans. La durée de cette formation doit être au minimum de 105 heures. -Et suivre une remise à niveau annuelle dispensée par un établissement de formation enregistré auprès de la délégation de la formation professionnelle continue ayant au minimum deux années d’existence. L’enseignant doit justifier d’une expérience professionnelle en prothésie ou stylisme ongulaire d’au moins cinq ans. Pour être reconnu en tant que styliste ongulaire il faut répondre aux exigences ci-dessous : - Etre titulaire soit d’un diplôme ou de trois années d’expérience en esthétique, soit d’un titre homologué (tel que délivré par l’APCMA : Assemblée Permanente des Chambres des Métiers et de l’Artisanat), - et d’un certificat de la branche (tel que le CQP styliste ongulaire). NOTE Les dispositions de l’article 16 de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l'artisanat et son décret d’application n°98-246 du 2 avril 1998 soumettent à exigence de qualification (niveau 5 ou trois années d’expérience) l’activité de soins esthétiques à la personne et le métier d’esthéticien. » La situation actuelle qui tente d’imposer un CAP aux prothésistes nous semble totalement surréaliste et contraire aux principes du consensus obtenu entre les parties concernées. Cela voudrait- il dire que les Syndicats artisanaux reviendraient sur leurs positions et tenteraient d’obtenir le monopole de l’exercice professionnel, au mépris de la réalité économique et sociale de ces activités ouvertes à tous publics ? N’oublions pas que Chambres de Métiers sont à l’origine depuis des années, de l’immatriculation de centaines de prothésistes ongulaires sans CAP !!!! Cela expliquerait pourquoi nombre d’entre- elles utilisent en ce moment leur fichier d’anciennes prothésistes immatriculées pour leur proposer de suivre une formation CAP qu’elles mettent en place dès septembre 2014 !! Personne n’est dupe de cette lamentable mise en scène, qui vise à promouvoir l’activité des Chambres de Métiers, en imposant un cadre unique de formation le CAP, basé sur une simple lecture opportuniste de la loi de 1995. 2) Aucune considération de santé publique ou de protection du consommateur ne peut justifier de cette « nouvelle interprétation » des textes qui réglementent l’activité de l’esthéticienne. La pose d’ongles n’implique aucune manipulation sur la peau. Il s’agit, ni plus ni moins, de poser un ongle artificiel – artistiquement travaillé et décoré – sur un ongle naturel. L’acte en lui-même n’entraîne pas de risques pour le client. A cet égard, les produits utilisés pour la pose des ongles – le plus souvent distribués par les grands de la cosmétiques française (l’Oréal..) ou des franchiseurs spécialisés (l’Onglerie notamment) – répondent parfaitement au Règlement Cosmétique. Un travail considérable de mise en conformité des pratiques au Règlement a été mené par notre Confédération la CNEP en étroite collaboration avec la FEBEA. En sus, la plupart de professionnels, même s’ils ne sont pas esthéticiens, ont suivi une formation centrée sur la pose d’ongles, formation réalisée dans des centres spécialisés, au minimum de 105 heures et préalable à leur exercice professionnel. Les entreprises qui les salarient jouent à fond la carte de la formation tout au long de la vie, particulièrement nécessaire dans des secteurs où il est capital d’être au fait des avancées, tant en terme de cosmétique que de techniques innovantes. 3) D’un point de vue économique, la directive de la DGCCRF et les positions des Chambres de Métiers sont véritablement cataclysmiques. Tous statuts confondus (entrepreneur, auto-entrepreneur, artisan, société commerciale enregistrés à grande majorité par les Chambres de Métiers sous le code 9602 B), ce sont 15.000 personnes qualifiées mais non titulaires du CAP d’Esthétique qui exercent la pose d’ongles artificiels. A en croire la DGCCRF, ces 15.000 professionnels seraient tout à coup, sans qu’aucun nouveau texte de loi ne soit promulgué, tous dans l’illégalité et devraient cesser instantanément leur activité. Eu égard au contexte économique que nous connaissons, peut-on supporter 15.000 inactifs supplémentaires qui pèseront inexorablement sur les Finances Publiques ? Les professionnels installés parfois depuis plus de 20 ans, n’ont bien évidemment ni les moyens financiers, ni le temps de s’offrir une année sabbatique pour passer le CAP. C’est donc une fermeture sèche qui les attend. Les premières entreprises, Ecoles de Formation, Fabricants et distributeurs français et européens, ont d’ores et déjà placées en redressement judiciaire et seront mises en liquidation prochainement. Si l’Administration continue sa politique actuelle, le secteur pourrait vite se transformer en cimetière de jeunes pousses anciennement prometteuses. La disparition du secteur va entraîner une baisse de la TVA collectée et des cotisations sociales et foncières des entreprises, et un surcoût au niveau de l’indemnisation des nouveaux chômeurs, avec à terme un encouragement au travail dissimulé. 4) Cette soudaine interprétation des dispositions de l’article 16 de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l'artisanat et son décret d’application n°98-246 du 2 avril 1998, est radicalement contraire à la doctrine administrative constante depuis 1996, énoncée par les pouvoirs publics, et confirmée par des courriers officiels de 2014. Pour rappel, en réponse à une question écrite, le Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Travail a récemment précisé (JOAN du 30 mars 2010, page 3653) : « La pose d'ongles artificiels, consistant à coller des faux ongles sur les ongles naturels d'un client, n'est pas considérée comme une prestation d'esthétique justifiant la possession d'une qualification professionnelle, lorsqu'elle n'est pas assortie de prestations de manucure. À ce jour, l'instauration d'une obligation de qualification pour la pose d'ongles artificiels n'a pas été jugée nécessaire, à la lumière de considération de santé publique. Ce principe s'applique à l'identique à tous les entrepreneurs, qu'ils soient auto-entrepreneurs ou non. » Cette position nous a été confirmée par un représentant du Bureau de la tutelle des Chambres de métiers et de l’artisanat à la DGCIS, le 4 Septembre 2013 (intervention à l’invitation de l’AFNOR, lors d’une réunion portant sur la norme XPX50-831-2 Soins de beauté et de bien-être-Partie 2 : Exigences spécifiques de service relatives aux soins de prothésie et de stylisme ongulaire). Après une saisine du Président de la République, un courrier émanant de la Direction Générale de la Compétitivité de l’Industrie et des Services et signé de Mr Renaud Riché, Sous-Directeur des Chambres Consulaires confirme les positions précédentes. Mr Riché précise que les Chambres de Métiers et de l’Artisanat ne peuvent pas refuser l’immatriculation à une prothésiste ongulaire au prétexte qu’elle ne posséderait pas un diplôme d’esthéticienne. 5) Les Tribunaux Administratifs confirment ces positions L’UPCOM a fait une première action en référé près du Tribunal Administratif de Grenoble qui refusait d’immatriculer une jeune femme non titulaire du CAP. Par Ordonnance du 22/02 /2014 le Tribunal a ordonné la suspension de la décision de la Chambre des Métiers et condamnée celle –ci à verser une somme de 500€ aux titres des frais exposés. La prothésiste a donc été rapidement immatriculée après que la Chambre des Métiers ait respecté la procédure adéquate, soit la saisine de la Commission du Répertoire des Métiers. Le Tribunal de Grenoble vient de confirmer ce premier jugement le 8 Juillet 2014. Il condamne en sus la Chambre des Métiers à de nouveaux dépens pour une somme de 800€ au profit de la plaignante. La filière Beauté Bien-être vit en ce moment une profonde mutation qui attire à elle de nouveaux publics et de nouveaux consommateurs. Il est maintenant capital de fixer le nouveau cadre d’exercice professionnel dans le respect des règles d’hygiène sécurité pour assurer la protection du consommateur, sans se confiner dans des pratiques historiques, certes respectables, mais peu en phase avec ces nouveaux entrants. A l’initiative de la CNEP et de ses syndicats affiliés, qui en ont été les principaux bailleurs, en consensus avec les syndicats de la branche artisanale et les Ministères de tutelle, la mise en place des Normes Afnor va permettre de fixer des règles de bonnes pratiques pour ces nouveaux métiers. La Norme chapeau « Soins de Beauté et de Bien-être » a été publiée en Juillet 2014. Les Normes cils et ongles le seront en fin d’année 2014. Tout ce travail doit être reconnu et valorisé car il soutient une branche dynamique et créatrice d’emplois. Pourtant, tout est fait pour freiner cette dynamique. En effet, nous subissons depuis un an des décisions arbitraires contraires aux textes en vigueur. Rien ne nous aura été épargné, les menaces d’amendes, de suspension d’activité, les menaces de poursuites …….Tout y est passé !!!!!!! Les Chambres de Métiers immatriculent, mais font pression pour que les prothésistes signent un document où elles s’engagent à respecter la loi ! Laquelle, puisqu’elle n’a pas changé ! On sème la terreur auprès d’un public fragilisé déjà par des mois de chômage, souvent des femmes seules avec charge de famille , qui ont donné toutes leurs économies pour se former. Les syndicats artisanaux se permettent en sus d’écrire aux Agences du Pôle Emploi en demandant que désormais le financement des formations se fasse uniquement pour des personnes titulaires du CAP ou du fameux CQP que l’on veut imposer par la force. Depuis quand dans ce pays, un syndicat patronal dicte la loi et l’interprète ? Il est clair que les Syndicats d’obédience artisanale font feu de tout bois pour obliger les autorités de tutelle à inscrire au chapitre des pratiques esthétiques tous ces nouveaux métiers qui ont poussé sous la pression des consommateurs. Les Métiers des cils et des ongles sont en effet le reflet de la dynamique d’un secteur qui refuse de rentrer dans le seul cadre de l’institut de beauté, et souhaite exporter son expertise partout où on parle Beauté et Bien-être, apparence et image de soi. Pour qu’il soit mis un terme à cette situation désastreuse et vous permettre de continuer à travailler dans la sérénité, nous avons saisi les Ministres compétents qui devront se prononcer rapidement, sous peine de voir tout un pan de l’économie créatrice de richesses s’effondrer sous leurs yeux. Nous restons déterminés et plus que jamais mobilisés. Rejoignez-nous nombreuses et nombreux ! Régine Ferrère Présidente de la CNEP Jean Pierre Blain Président de L’UPCOM
Documents pareils
Objet : Exigences de qualification pour les prothésistes ongulaires
lequel la pose de faux ongles se limite à coller des prothèses sur les ongles, ne semble pas avéré.
Avant de coller des faux ongles sur de vrais ongles, il serait nécessaire de limer l'ongle pour q...
Prothésistes ongulaires Mars 2015
en lien avec les parties prenantes, visant à clarifier la
doctrine administrative et à mieux encadrer les conditions de
formation nécessaires à l'exercice de cette activité. Les
propositions d'évo...
Prothésie Ongulaire ou Stylisme Ongulaire L`Etat des lieux Janvier
AFNOR « Soins de Beauté et de Bien-être » les 3
Syndicats professionnels, CNEP/UPCOM, CNAIB et
FIEPPEC, se sont mis d’accord sur les qualifications à
proposer aux personnes désireuses d’exercer ces...