guan hanqing
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QUESTIONS D’ÉPOQUES ÈME ÈME 13 /20 SIÈCLES GUAN HANQING / RICHARD FOREMAN Mises en scène : Bernard SOBEL en collaboration avec Michèle Raoul-Davis © Joseph Moran LE PROJET Affirmer ce qui depuis le début fonde notre travail : la création d’un certain répertoire, mettre du mieux que nous le pouvons à la disposition du public des « poèmes » dont nous espérons qu’ils seront, par-delà le temps et l’espace, et avec plaisir, en mesure de rendre praticables les bouleversements auxquels nous sommes confrontés, c’est ce à quoi nous nous sommes toujours efforcés. Accompagner Guan Hanqing dans la Chine du XIIIème siècle ou Richard Foreman dans les rues de New York aujourd’hui, c’est, pour nous, entre autres façons, être «de notre temps». Le théâtre de Guan Hanqing appartient à ce qu’on appelle le théâtre des Yuan, du nom de la dynastie mongole qui a régné sur la Chine du XIIIème au XIVème siècle, une des plus sombres périodes de l’histoire du pays. Il n’hésita pas cependant à peindre sans fards la société de son temps, si vive parait avoir été la conscience de sa mission et de ses responsabilités. Son art fut tel qu’en Chine son nom est synonyme de dramaturge. En 1992, Peter Sellars qui tient Richard Foreman pour « un des rares artistes de valeur de la scène new-yorkaise » parle en ces termes de l’œuvre de son contemporain : « Le théâtre de Richard Foreman se tient sur la crête de cette violente aspiration difficilement compréhensible qui hante nos vies. Il nous les montre prises dans le grand tourbillon atmosphérique des interrogations philosophiques qui se combattent l’une l’autre, prises aussi dans les désirs sexuels et, en proie aux diktats de l’héritage religieux, des âmes perdues qui battent rageusement de l’aile, suffoquent, tombent à pic et de nouveau planent n’osant pas atterrir au fond. Le théâtre de Richard Foreman n’a rien d’exceptionnel ni de bizarre - il est emblématique, concerné, pertinent et profondément caractéristique de notre temps. » Bernard Sobel 2 Sauvée par une coquette Le rêve du papillon de GUAN Hanqing Textes français Evelyne Pieiller Old-Fashioned Prostitutes Idiot Savant de Richard FOREMAN Texte français Bernard Sobel et Michèle Raoul Davis Mise en scène Bernard Sobel en collaboration avec Michèle Raoul-Davis Décor Bernard Sobel Costumes, coiffures, maquillage Mina Ly Son Bernard Valléry Assistanat à la mise en scène Sylvain Martin Régie générale Jean-Baptiste Gillet Avec 10 comédiens de l’Ensatt Production : Compagnie Bernard Sobel - Coréalisation Théâtre Les Déchargeurs En partenariat avec l’Ensatt La compagnie Bernard Sobel est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication et bénéficie du soutien de la Ville de Paris. Production et diffusion Rémi Jullien et Rose Boursier-Mougenot [email protected] Tel : 01 43 66 26 44 - Fax : 01 43 66 66 13 www.scenarts.fr 2 au 27 septembre 2013 - Théâtre Les Déchargeurs, Paris Du mardi au samedi (relâches dimanche et lundi) à 18h30 Sauvée par une coquette et Le Rêve du papillon de GUAN Hanqing à 21h00 en alternance chaque soir Idiot Savant ou Old-Fashioned Prostitutes de Richard FOREMAN 3 GUAN HANQING Quelques œuvres : Le Ressentiment de Dou E La Neige au milieu de l’été, Le Pavillon au bord de la rivière Le Seigneur Guan va au banquet Le Voleur de femmes Guan Hanqing, né aux environs de 1210, mort vers 1300, est un dramaturge chinois de la dynastie des Yuan (dynastie mongole qui a régné sur la Chine du XIIIe au XIVe siècle). Auteur prolifique, il a écrit une soixantaine de pièces dont il ne reste malheureusement que dix-huit. On sait qu’il fit d’excellentes études, qu’il était renommé pour ses connaissances musicales, son sens de l’humour et son talent à un jeu de ballon à la mode, proche du football. Membre de la corporation du livre fondée par quelques écrivains célèbres, il était directeur de troupe et à l’occasion acteur. « Je suis un petit pois de cuivre A la résonnance éclatante ; Dur à cuire, A la vapeur comme à l’eau ; Même grillé au feu, je demeure increvable !... Même les dents arrachées, La bouche fichue de travers, Les jambes brisées Et les bras cassés, Même si le Ciel me gratifiait à la fois de toutes les pires infirmités, Je ne m’avouerais pas vaincu ! » Guan Hanqing 4 LES PIÈCES DE GUAN HANQING D’apparence modeste – pièces courtes, intrigues simples –, ses textes sont des “trésors” qui appartiennent, au même titre que ceux de Shakespeare ou des Tragiques grecs, au patrimoine commun d’une humanité qui essaye de réfléchir sur elle-même. Sauvée par une coquette Désireuse de se marier pour échapper à une condition infamante, Yinzhang, «fillefleur» du quartier des courtisanes de Bianlang, épouse Zhou She, un fils de souspréfet, aux grands regrets du jeune mais désargenté lettré An Xiushi. . Très vite, Yinzhang subit le mépris et les coups de son époux. Sa sœur d’élection et compagne d’infortune, Paner, va lui venir en aide. Le rêve du papillon Wang et sa femme, pauvres paysans, se saignent aux quatre veines pour payer les très longues études de leurs trois fils et leur assurer ainsi une prestigieuse et rémunératrice carrière de fonctionnaires impériaux. Mais Wang meurt sous les coups du seigneur Biao. Les frères Wang retrouvent le meurtrier et lui infligent une correction qui, sans qu’ils l’aient voulu, s’avère mortelle. Mère et fils sont alors trainés au tribunal du comté pour y être jugés par le très fameux juge Pao. Comment celui-lui parviendra-t-il à leur rendre justice ? 5 RICHARD FOREMAN © Joseph Moran Richard Foreman est né en 1937 à New York. Diplômé de l’Université de Yale en écriture dramatique, il travaille pendant six ans pour Jonas Mekas, père du cinéma « underground » new yorkais, en même temps qu’il entre à l’Actor’s Studio en tant qu’auteur de théâtre. En 1968, il fonde l’Ontological-Hysteric Theater et monte sa première pièce. Il a depuis mis en scène plus de cinquante de ses pièces tant à New York qu’à l’étranger, notamment en Europe. Les créations de Richard Foreman ont eu de nombreuses récompenses, dont sept « obies » du Village Voice, des prix des Fondations Rockfeller et Guggenheim et l’illustrissime Prix Mac Arthur Fellowships. Il est Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres. L’Ontological-Hysteric Theater est l’un des plus importants théâtres d’avant-garde contemporain. Foreman a son propre lieu à New York, dans l’église Saint-Marc, où il répète et présente tous les ans une nouvelle pièce de lui, jouée seize semaines chaque hiver. Foreman a mis en scène des opéras et des comédies musicales, notamment une très célèbre version de L’Opéra de quat’sous pour Joe Papp au Lincoln Center, Die Fledermaus à l’Opéra de Paris, Don Giovanni à l’Opéra de Lille. Il est également l’auteur de livrets d’opéras, de nombreuses vidéos, de deux films Strong Medecine (1978) et Once Every Day (2012) et d’un roman No-Body paru en 1996. 6 Idiot Savant (2009) a été présentée au Public Theater à New York en 2009 avec Willem Dafoe dans le rôle-titre (le comédien participe aux créations de R. Foreman depuis les années 1970). Old –Fashioned Prostitutes, A True Romance (2013) est la dernière pièce écrite et mise en scène par Richard Foreman. « Comme tout le théâtre de Foreman, ces pièces célèbrent le fluctuant. Les personnages ( …) sont pris dans des intrigues inextricables, et parlent comme s’ils avaient seulement juste commencé à apprendre à parler. Rien ne cristallise jamais dans leur monde. Alors même qu’ils s ‘installent, se familiarisent avec autrui et comprennent de quoi il retourne, l’action tourne court – pour seulement redémarrer ailleurs. Ces ruptures récurrentes font qu’il est même difficile de reconnaître des personnages de Foreman en tant que personnages. Ils se réinventent à chaque phrase, acquérant de nouvelles vertus et de nouveaux vices, renonçant à leurs croyances initiales avant qu’eux (ou nous) les aient suffisamment examinées. (…). Parfois, ils changent même de nom. Toute la pièce semble perdre une peau – puis une autre peau, et encore une autre. Ce procédé donne le vertige à la plupart des publics. Mais en échange du confort, les spectateurs peuvent faire l’expérience d’un rare degré d’engagement avec le plateau. (…) Chez Foreman, (…) nous apprenons à être sur le qui-vive tout au long de la représentation, prêts à reconcentrer notre attention et à revoir nos interprétations à chaque rupture. Foreman nous interdit les conclusions prématurées même à propos des aspects les plus élémentaires de l’action scénique – et plus encore à propos du sens d’une pièce. Mais tandis qu’il n’en révèle jamais la structure, il compte sur nous pour en vouloir un aperçu. Notre désespoir, croit-il, nous fera regarder et écouter plus intensément. (…) Toutes ses pièces, depuis 1968, suivent le cheminement de son esprit obsessionnel – à tel point que le vrai sujet de chaque pièce, indépendamment de l’histoire qu’elle paraît raconter, c’est Foreman lui-même. » Marc Robinson, Introduction in Richard Foreman, Ma tête était une masse de forgeron, six pièces, The Overlook Press Woodstock, New York 1995. Traduction Michèle Raoul-Davis 7 Bernard SOBEL Metteur en scène, directeur de la revue Théâtre/Public, réalisateur de télévision, homme de théâtre, il crée en 2007, après l’aventure du Théâtre de Gennevilliers, sa compagnie. © Hervé Bellamy Avec son collectif de travail à Gennevilliers, il a assuré en quarante ans la réalisation de plus de soixante-dix spectacles. Puisant dans des répertoires très divers et révélant souvent des auteurs peu connus en France, il a mis en scène de nombreux auteurs allemands et russes aussi bien Shakespeare, Molière, Claudel que de, Lessing, Kleist, Büchner, Lenz, Grabbe, Brecht, Müller, Babel, Ostrovsky, Volokhov, mais aussi Genet, Beckett ou Kane... Il a mis en scène Maria Casarès, Philippe Clévenot, Daniel Znyk, Anne Alvaro, Denis Lavant, Pascal Bongart, Charles Berling, Sandrine Bonnaire… Dans le cadre du Théâtre musical à Avignon, il a créé des oeuvres de Guan Hanqing (musique Betsy Jolas), Thomas Mann (musique Jean-Bernard Dartigolles), Beckett (musique Heinz Holliger, IRCAM / Festival d’Avignon), B. Jolas (Théâtre national de Chaillot / Festival d’Avignon) et mis en scène Cherubini (Opéra comique), Dallapiccola (Théâtre Musical de Paris), Janácek (Opéra du Rhin), Monteverdi (Opéra de Lyon). Germaniste, il a participé à de nombreux travaux de traduction, notamment la version française de Hitler, un film d’Allemagne de Syberberg (scénario publié chez Laffont-Seghers). Pour la télévision française, il a réalisé un certain nombre de documentaires ainsi que plusieurs captations de spectacles. Dernièrement, il a mis en scène Le Mendiant ou la Mort de Zand d’Olécha (Théâtre national de Strasbourg/La Colline/Théâtre municipal du Mans), Sainte Jeanne des abattoirs de Brecht (MC93 Bobigny/Théâtre Dijon-Bourgogne), La Pierre de Mayenburg (Théâtre Dijon-Bourgogne/La Colline/Théâtre du Nord – Lille), Cymbeline de Shakespeare (ENSATT/MC93 Bobigny), Amphitryon de Kleist (MC93 Bobigny), L’Homme inutile ou la Conspiration des sentiments de Youri Olécha (Théâtre National de la Colline, Théâtre Dijon-Bourgogne), Hannibal de Christian Dietrich Grabbe (Théâtre de Gennevilliers centre dramatique national de création contemporaine, Théâtre national de Strasbourg, Théâtre Liberté à Toulon, Centre dramatique national Orléans/Loiret/Centre ). 8