Rencontre mariale

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Rencontre mariale
Rencontre mariale
Banneux 10 – 13 août 2009
Le Feu de l’Esprit
Cardinal Godfried Danneels
L’Esprit, Marie et l’Eglise : voilà la constellation sous laquelle nous sommes invités à vivre l’Evangile et à le
porter au monde, à nos contemporains. L’évangélisation, en effet, n’a rien à voir avec une campagne
publicitaire ; elle n’est pas affaire de technique ou de stratégie avant tout. Elle est plutôt la longue
aventure d’une naissance, par laquelle le monde des hommes reçoit Dieu pour Père et l’Eglise pour mère. Il
a fallu l’ombre de l’Esprit Saint et le "oui" de Marie pour que le Fils de Dieu se fasse homme ; c’est cette
même double présence qui est indispensable pour que le Christ fasse naître des hommes à la dignité
d’enfants de Dieu. C’est cela précisément, qui s’inaugure avec la première Pentecôte. Tournons donc notre
regard vers cette aurore et réchauffons-nous au "Feu de l’Esprit".
Le mystère discret de la Résurrection
Au jour de Pâques, Jésus est glorifié : il siège désormais à la droite du Père. Car Pâques, c’est la victoire
éclatante et définitive de la Vie sur la mort, le jaillissement de la lumière au milieu des ténèbres. Elle est
roulée, la pierre qui fermait le tombeau, et rien ne peut retenir le Christ glorieux.
Et pourtant, comme elle est discrète, la Résurrection de Jésus ! Le Ressuscité n’impose pas sa présence. Il
se contente d’apparaître ici et là, de manière fugitive. Il ne dissipe même pas tout de suite les doutes de
ses disciples. Il vient et il va, souhaitant la paix et disant à chaque fois : "N’ayez pas peur !" Une seule fois, il
permet qu’on le touche, et c’est pour permettre à Thomas de faire sa belle profession de foi : "Mon
Seigneur et mon Dieu !" Et Jésus d’ajouter : "Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu !" (Jn 20,29). Telle
est la discrétion du Ressuscité.
Jésus ne se laisse pas prendre au piège d’une intimité fermée avec les siens, mais il renvoie ses apôtres sur
de nouveaux chemins : "Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me
verront" (Mt 28,10). Cette Galilée n’est-elle pas la "Galilée des nations" (Is 8,23), la contrée par excellence
où vivent ensemble Juifs et païens, gens de toutes appartenances, de toutes religions ? Elle est aussi pour
les disciples le lieu où ils ont leur famille et leur métier. Jésus ressuscité nous attend là où vivent les
hommes, là où ils se rencontrent dans leur diversité, là où ils souffrent, travaillent, espèrent. C’est là aussi
qu’est envoyée l’Eglise pour que l’Evangile y retentisse et transfigure la vie de chacun. Ainsi,
l’évangélisation n’est pas pour l’Eglise une tâche parmi d’autres : c’est, pourrait-on dire, sa définition
même. Aujourd’hui encore, le Ressuscité nous dit : "Ne me retiens pas" (Jn 20,17), et aussi: "Allez donc : de
toutes les nations faites des disciples …. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps"
(Mt 28,19-20).
La "nouvelle évangélisation" :
n’a-t-on rien fait jusqu’à ce jour ?
L’appel à une "nouvelle" évangélisation suscite bien souvent la question : "Rien n’aurait donc été fait pour
l’Evangile jusqu’à ce jour ? Tout le travail presté en Eglise – et souvent au prix de lourds sacrifices – ne
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mérite-t-il donc pas d’être appelé "évangélisation"? Nous serions-nous fatigués pour rien, depuis des
siècles?"
Bien sûr que non ! Et pourtant, l’évangélisation à laquelle nous sommes aujourd’hui invités est réellement
"nouvelle". Ce qui a changé – et d’une manière radicale – c’est notre civilisation occidentale, le terrain où il
nous faut semer. Pour la première fois peut-être dans l’histoire des hommes, nous vivons dans un univers
où Dieu ne semble guère avoir de place. La foi est reléguée dans l’étroit domaine de la vie privée, et
nombreux sont nos contemporains qui croient pouvoir vivre sans Dieu. Sans doute, on n’avait jamais vu
jusqu’ici une société sécularisée à ce point. Autrefois, l’existence de Dieu faisait partie des évidences
communes : on pouvait donc partir de ce sens religieux inné pour annoncer Jésus Christ. Aujourd’hui, la
situation n’est plus la même et la proclamation de la foi doit prendre d’autres chemins. En outre, il est très
différent d’annoncer l’Evangile à des personnes qui croient en Dieu sans connaître le Christ et à des
personnes qui ont été chrétiennes et ne le sont plus.
Le terrain où le bon grain de la Parole de Dieu est jeté est donc hérissé d’obstacles nouveaux, et pourtant
la force germinative de la semence n’en a pas diminué pour autant. Aujourd’hui comme hier, nous vivons
le temps de la Pentecôte. Le feu de l’Esprit brûle toujours, même si c’est quelquefois sous la cendre.
Chaque époque a sa « nouvelle Pentecôte », comme le disait Jean XXIII en annonçant pour la première fois
la tenue du Concile. Le pape demandait alors à l’Eglise entière de relire les Actes des Apôtres et de se
retrouver au Cénacle de Jérusalem, « assidue à la prière, réunie avec Marie, la mère de Jésus" (Ac 1,14),
pour y recevoir l’Esprit. En effet, "sans l’Esprit Saint, Dieu est loin, le Christ reste dans le passé, l’Evangile
est une lettre morte, l’Eglise une simple organisation, l’autorité une domination, la mission une
propagande, le culte une évocation et l’agir chrétien une morale d’esclaves. Mais en lui, le cosmos est
soulevé et gémit dans l’enfantement du Royaume, le Christ ressuscité est là, l’Evangile est puissance de vie,
l’Eglise signifie la communion trinitaire, l’autorité est un service libérateur, la mission est une Pentecôte, la
liturgie est mémorial et anticipation, l’agir humain est déifié". (Texte du métropolite Ignatios de Lattaquié
au Conseil Mondial des Eglises, Upsal, 1968).
Evangéliser : "une œuvre d’En-Haut"
Depuis quelques décennies, l’évangélisation fait l’objet d’une multitude de discours, d’écrits et
d’expérimentations. Le semeur y aura surtout appris à bien regarder son champ, à évaluer avec précision
les obstacles et les éléments favorables, à adapter ses outils. Cet énorme travail est sans doute des plus
utiles : pour témoigner de Jésus Christ, il nous faut en effet avoir une bonne connaissance du cœur des
hommes à qui nous nous adressons, de leur façon de penser et de se situer. Il était donc indispensable
d’analyser le terrain et de prendre les mesures du champ destiné aux semailles. Il nous fallait être attentifs
aux "signes des temps", et les sciences humaines nous ont fourni à ce propos des instruments de travail
toujours meilleurs. Nous nous sommes ainsi créés pour l’évangélisation une infrastructure dont l’utilité est
et reste évidente. Tout cela nous a pourtant valu fatigue et déception : les résultats étaient-ils vraiment à
la mesure de l’effort investi ?
Pour que germe une riche moisson, la connaissance du terrain et la maîtrise technique ne suffisent pas, en
effet. Tout agriculteur le sait bien : la qualité de sa récolte dépend en premier lieu du soleil et de la pluie,
qui sont donnés par En-Haut. Celui qui sème pour le Royaume de Dieu le sait aussi : la véritable fécondité
ne peut venir que d’En-Haut. Ici encore, c’est Dieu qui rend le terrain fertile et donne à la semence la force
de germer. L’évangélisation est donc l’œuvre de la "force d’En-Haut", l’Esprit Saint. Au Cénacle, les apôtres
reçoivent l’Esprit ; c’est lui qui donne à Pierre la force de proclamer l’Evangile, au jour de la première
Pentecôte. L’Esprit est donné à ceux qui sont rassemblés au Cénacle et sont envoyés prêcher, comme
Pierre. Ainsi donc, ceux et celles qui veulent annoncer avec force l’Evangile dans les rues de Jérusalem
doivent d’abord s’être trouvés au Cénacle avec Marie et y avoir reçu le feu de l’Esprit.
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"Tous, unanimes, étaient assidus à la prière"
Chaque fois qu’une communauté croyante est paralysée par l’angoisse, qu’elle est désorientée et
découragée, il lui faut se retirer dans la chambre haute, au Cénacle, ce lieu d’intimité où Dieu est reconnu,
adoré, supplié, remercié. C’est là que l’Eglise retrouve son unanimité fondamentale, lorsqu’elle est
rassemblée longuement dans une prière fervente. En des temps où nous sommes tentés d’échafauder
chacun notre propre stratégie, d’allumer notre propre petit feu de bois, il nous faut nous réunir pour
recevoir ensemble le Feu unique de la Pentecôte, l’Esprit qui vient de Dieu. Tout ce que l’Eglise entreprend
en vue de l’évangélisation s’enracine dans une prière assidue, patiente, persévérante. Dans une prière
suffisamment prolongée, car il ne s’agit pas seulement de prier quelques instants avant ou après l’action : il
faut que nous nous laissions "travailler" par la prière. C’est notre vie entière qui doit baigner dans un climat
de prière d’adoration, d’abandon et d’action de grâce.
Dans nos communautés chrétiennes, nous vivons des conflits que, souvent, nous tentons de dépasser à
force de discussions. Bien souvent, nous ne nous mettons d’accord que lorsque nous y sommes acculés par
le temps, sans arriver à une réelle unanimité. Et tout ceci nous pèse.
Ignace de Loyola recommandait à ses frères Jésuites d’interrompre la discussion lorsqu’elle risquait de
s’éterniser et que les oppositions se faisaient de plus en plus dures ; il leur disait de prendre alors le temps
de prier ensemble, une demi-journée ou davantage. L’important, en effet, n’est pas de savoir laquelle des
deux parties a raison, mais de reconnaître ensemble la volonté de Dieu. Dans notre vie agitée et jalonnée
de conflits, nous avons besoin, nous aussi, de haltes de prière. Certains rétorqueront sans doute : "La
prière ne peut tout de même pas résoudre tous les problèmes!". Bien sûr que non : le vieil homme qui
nous habite aura vite fait de nous plonger à nouveau dans nos vieilles querelles. Il reste pourtant vrai que
le "dialogue dans la foi" entre frères est bien différent de la discussion d’un conseil d’administration. Ce qui
change tout, c’est le climat d’écoute de ce que Dieu lui-même veut nous dire. C’est la prière qui fait toute
la différence. Alors, ne vaudrait-il pas la peine de risquer la méthode d’Ignace ? Ne fût-ce qu’une fois ?
"Avec Marie, la mère de Jésus"
Lorsque l’Eglise – celle d’hier ou celle d’aujourd’hui – se rassemble au Cénacle, Marie est là. Le livre des
Actes le souligne : ils étaient là, "avec Marie, la mère de Jésus". Marie est là. Comment, en effet, une
naissance pourrait-elle avoir lieu là où la mère est absente ? Comment le Christ pourrait-il "naître" à
nouveau dans son Eglise sans Marie ? Elle était aussi à Cana, lorsque les disciples commencèrent à croire
en lui ; elle était au pied de la Croix, au moment où l’Eglise prit naissance du cœur transpercé de Jésus :
c’est là que le Christ fit de Marie notre mère à tous, en lui disant : "Femme, voici ton fils !". Elle ne pouvait
donc être absente au jour de la Pentecôte, lorsque Pierre et les autres apôtres, délivrés de l’angoisse qui
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les étreignait naquirent à leur existence nouvelle de témoins de la foi pascale. Ce jour-là, par leur
prédication, naquirent plus de trois mille "enfants de l’Eglise".
La dimension mariale de toute évangélisation
Dans le Royaume de Dieu, toute vie nouvelle est le fruit d’un "oui" confiant, d’un cœur converti à
l’obéissance. Et Marie n’est-elle pas celle qui a prononcé ce "oui" total de la foi ? C’est elle qui s’est
engagée la première sur ce chemin d’humble abandon à la volonté de Dieu, par lequel tout homme vient à
la vie nouvelle. C’est donc en quelque sorte en Marie que nous sommes tous nés, un à un. C’est à
l’intérieur de son "oui" que nous accueillons l’Evangile; c’est en vertu de ce "oui" aussi que notre
témoignage porte du fruit. Au regard de la foi, en effet, l’évangélisation ne peut se réduire à un simple
travail humain, à une technique de propagande : évangéliser, c’est bien plus une mise au monde, le travail
d’un enfantement. C’est entrer dans la maternité de Marie, la nouvelle Eve, qui devient la véritable "mère
de tous les vivants" engendrant le Corps total du Christ. Toute évangélisation participe donc à sa manière
au mystère de Marie.
Le "oui" de Marie n’appartient pas au passé. Il se prolonge jusqu’à ce que le Corps du Christ ait atteint sa
pleine stature, jusqu’à ce que Dieu soit "tout en tous". Voilà pourquoi il n’est pas d’évangélisation sans
Marie. Mais il est encore d’autres raisons pour lesquelles l’évangélisation est liée à Marie.
Une évangélisation pleinement humaine
Nous sommes parfois tentés de considérer l’évangélisation comme une sorte de campagne de publicité, de
recrutement pour notre Eglise. Le danger est donc toujours là, de nous présenter comme les détenteurs
arrogants de la vérité, qui essaient de convaincre les autres de la supériorité de leur doctrine, de leur morale ou
de leur sagesse. Comment, dans ces conditions, ne pas blesser nos frères ? Comment ne pas nous laisser
dominer par le souci d’avoir raison et de triompher de nos "adversaires"? Comment ne pas nous laisser prendre
alors aux pièges de l’intolérance et du fanatisme ?
Marie nous met en garde contre cette dérive. Elle nous le rappelle : C’est le Christ – personne vivante –
que nous sommes appelés à porter au monde. Nous n’avons donc pas à prêcher une idéologie, nous
n’avons pas à annoncer le Dieu des philosophes, et notre foi n’a rien à voir avec un vague déisme. Nous ne
sommes pas les propagandistes d’une idée, d’une théorie abstraite ou d’une sagesse de vie, mais nous
annonçons le Christ vivant, vrai Fils du vrai Dieu et vrai fils des hommes, né d’une femme. Celui que nous
annonçons, c’est Jésus, notre "frère en humanité", pleinement homme parmi les hommes, que Marie a mis
au monde. Impossible de réduire Jésus à une idée, fût-ce à l’idée de Dieu. Celui que nous prêchons, c’est
Dieu fait homme, Dieu humain, homme-Dieu. Marie nous ramène sans cesse au réalisme de cette
humanité de Jésus.
L’Eglise ne doit donc pas s’évader de notre monde, se réfugier dans un spiritualisme éthéré ou une gnose.
"Marie est aussi garantie d’humanité dans l’Eglise et dans le monde. Elle est femme et mère : comme
toutes les mères, elle possède le sens des personnes et de leurs diversités. Elle a un sens affiné du concret,
du pratique, de la vie. Un proverbe arabe dit : 'Les hommes voient la forêt, les femmes voient les arbres et
les feuilles.' De même, Marie traite personnellement chaque chrétien, un à un. Elle humanise le monde de
la technique et du struggle for life." (Cardinal L.-J. Suenens, Une nouvelle Pentecôte ? 1974, p. 243).
Evangéliser avec humilité
Si nous accordons à Marie sa juste place dans notre prédication, nous évangéliserons avec humilité. S’il est
vrai que Marie peut exprimer ses sentiments avec exubérance et que son Magnificat comporte des paroles
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assez dures, sa manière d’être et de parler reste toujours celle d’une humble fille d’Israël. Le plus souvent,
elle évangélise sans un mot, par sa seule présence : elle témoigne bien plus par ce qu’elle est que par ce
qu’elle dit. Elle évangélise comme chauffe un bon poêle : en rayonnant par irradiation. "Elle gardait toutes
ces choses en son cœur". Toute son évangélisation consiste en cette humble disponibilité à la parole de
Dieu et à la force de l’Esprit : "Faites tout ce qu’Il vous dira." L’évangélisation de Marie se fait non par des
paroles, mais par l’abandon à Dieu de tout son être ? Comme le Christ le disait à Catherine de Sienne :
"Fais-toi capacité et je me ferai ouragan."
C’est cette humilité profonde de Marie qui préservera notre prédication de l’orgueil. C’est elle qui nous
gardera de nous prêcher nous-mêmes au lieu d’annoncer le Christ.
Evangéliser avec sagesse et équilibre
Un peu partout dans le monde, on assiste à la prolifération de sectes et de groupes religieux en tous
genres. Des milliers de prédicateurs vont de maison en maison annoncer "leur" vérité, et des millions de
personnes se laissent prendre à leurs boniments. La nouvelle évangélisation à laquelle nous sommes
appelés ne serait-elle qu’une variante "catholique" de ce vaste mouvement ? Sur le marché des idées et
des religions, ne serions-nous que les vendeurs d’un produit parmi tant d’autres ?
En matière d’évangélisation, nous avons, certes, bien des choses à apprendre de l’expérience des autres.
Tout n’est pas à rejeter dans ce qu’ils proposent. Nous ne pouvons pourtant reprendre à notre compte
n’importe quoi, n’importe quelle manière de faire.
Comment y voir clair ? Comment garder l’équilibre ? Dans le bouillonnement religieux actuel, dans la
grande tempête qui agite le monde, ce sont sans doute Pierre et les Douze qui sont les premiers à veiller
sur la barque de l’Eglise, pour qu’elle garde le bon cap. Nous avons aussi Marie : c’est par elle que l’Eglise
évangélise avec équilibre et sagesse, car c’est elle qui, selon la parole des Pères, vaincra toute hérésie.
«L’Incarnation, cœur du christianisme, est un mystère d’équilibre et d’harmonie entre le divin et l’humain.
Marie appartient à ce mystère. Nous l’invoquons, à bon droit, comme "Siège de la Sagesse". Elle aide à
maintenir dans le christianisme authentique la réserve et la discrétion à l’égard des interventions
surnaturelles du Seigneur. Visitée par l’ange, favorisée de l’approche de Dieu la plus directe, elle conserva
tout son équilibre. Elle demanda simplement, en motivant la question : "Comment cela se fera-t-il?" (Lc
1,34). Rien d’exalté, nulle trace d’illuminisme. Elle va, paisiblement, prêter secours à sa cousine Elisabeth,
et, lorsque celle-ci la déclare "bienheureuse entre toutes les femmes" (Lc 1,42), elle prophétise, certes :
"Toutes les générations me diront bienheureuse" (la nôtre incluse), mais elle n’oublie pas de rappeler sa
pauvreté d’humble servante du Seigneur» (Cardinal L.-J. Suenens, Une nouvelle Pentecôte ?, p. 245).
Voilà pourquoi Marie est indispensable pour le travail de l’évangélisation : elle lui donne humanité,
humilité, sagesse et équilibre. Voilà pourquoi sa présence est particulièrement nécessaire aux époques de
grande évangélisation, comme la nôtre. Plus les temps sont fébriles, plus les charismes fusent, plus nous
avons besoin de cet encadrement marial de l’œuvre de l’évangélisation. Plus le monde gémit dans les
douleurs de l’enfantement du Royaume, plus la mère de Jésus doit porter l’Eglise comme son enfant.
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