Ghana Paragliding festival

Transcription

Ghana Paragliding festival

voyage
Texte et photos Pierre Alloix
Des conditions de
vol royales sur le site
d’Okwahu près du lac
Volta au Ghana.
Ghana
Paragliding Festival
Quand l’Afrique
s’ouvre au parapente
Un surprenant festival existe
depuis plusieurs années au
Ghana, un des pays les plus
démocratiques d’Afrique de
l’Ouest. Pierre Alloix, père de
Pierre-Yves Alloix designer
d’Escape, nous en ramène
une vision du monde pleine
d’optimisme. ça fait du bien.
A
La tribune
officielle avec
le vice-président
ghanéen en
personne.
52 Parapente+
u départ, un voyage pour deux objectifs : participer pour la deuxième fois au festival de parapente du Ghana et continuer avec une partie
des pilotes pour un petit périple sur les sites de parapente du Togo.
Au plaisir des vols s’ajoutait celui de les partager avec
des personnes n’ayant jamais volé et de le faire dans
un cadre chaleureux et une ambiance incroyable.
Le voyage au Togo restera aussi un grand souvenir par
la qualité de l’accueil dans les villages et dans le petit
coin de paradis d’Agnès Keller, BE basée à Embrun et
tombée amoureuse du Togo.
mars-avril 2013
Le festival parapente du Ghana
À l’occasion des fêtes de Pâques, des dizaines de milliers de Ghanéens se rassemblent traditionnellement
vers le lac Volta pour faire la fête.
Le gouvernement - via son agence du Ghana Tourist
Board, GTB - encourage le tourisme national et, pour
ce faire, organise un ensemble d’activités dont le point
d’orgue est un festival de parapente. Eh oui, là aussi !
Cela se passe sur le site de Nkawkaw - ou Okwahu qui est sûrement le seul site aussi bien aménagé en
Afrique de l’Ouest.
La mise en place initiale du festival et les relations pilotes-GTB se sont développées depuis 8 ans par l’intermédiaire d’une ONG, Cloud-Base Foundation, animée
par des pilotes delta et parapente, qui suscite et finance
des actions pour aider les enfants en difficulté, partout
où l’on vole. En marge des vols et des soirées festives,
nous avons fait le point sur les projets en cours.
Cette année, 8 pilotes biplace - 6 Américains, un Japonais et moi-même - et quelques pilotes solo ont enchaîné des vols pendant 4 jours. Lorsque le temps le
permettait, nous volions « non-stop » de 9 h du matin
à 18 h 30 le soir, par 30-35 degrés, au son des djumbés ou tam-tams, devant les autorités dont le vice-président ghanéen en personne, et 2 000 à 3 000 spectateurs enthousiastes...
Exaltant mais épuisant.
Un vrai challenge !
En dépit d’un prix élevé - 37 E soit un mois
de salaire de base - nous
avions bien plus de candidats au vol qu’il n’était
possible d’en faire voler ! Près de 300 vols
furent réalisés en dépit
d’interruptions dues à la
pluie, au déco dans les
nuages et à l’Harmattan,
un vent chaud venant du
désert qui mettait parfois
le déco sous le vent.
Pour ma part, n’étant pas un pro, je dois dire que je
subissais une assez forte pression due à l’événement,
à la présence de professionnels de très bon niveau, à
la diversité des passagers presque tous en premier vol
et surtout à un décollage un poil délicat. Un petit moment d’émotion supplémentaire cette année lorsqu’on
m’a demandé d’ouvrir le festival !
L’atterrissage et les conditions de vol étaient royales,
mais ce décollage était plus technique qu’il n’y paraissait car concave - donc nécessitant de bien se synchroniser sous son aile - et plutôt court, encaissé entre de
grands arbres et le plus souvent turbulent du fait d’un
vent persistant travers droit... De plus, il finissait par
une falaise. Le premier jour, un pilote solo qui avait
trop insisté, a manqué son décollage. Il n’a été récupéré que 28 h plus tard avec une cheville tordue, l’accès était quasi impossible et le pilote un peu lourd...
mars-avril 2013
Chaude ambiance
et décollages au
son des djumbés !
Le Togo
Après le festival, certains d’entre nous ont continué
comme prévu sur le Togo pour découvrir autour du
petit village de Digbé les sites de vols aménagés depuis 1999 par Gérard Bosson, un des trois précurseurs
du parapente de Mieussy. Ils sont animés deux mois
par an par Agnès Keller qui s’est totalement investie
pour aider les villages du plateau.
Nous voulions voir ces sites bien sûr, mais aussi faire
voler les enfants des villages situés près des décollages et des atterrissages. Je garderai en mémoire l’accueil, le contact incroyable avec les gens dans des endroits où pour nous simples visiteurs, l’absence de
douches et d’électricité n’était pas un problème, bien
au contraire. Des moments très forts sur les sites et
jusqu’à la nuit dans les villages.
Moment fort aussi en interviewant Gérard Bosson
pour un magazine américain.
Un décollage
un peu court
mais superbement
aménagé.
Parapente+ 53

voyage
Ghana Paragliding festival
Le biplace Escape
S’Mile de Pierre
Alloix survole le
décollage.
Souvenirs
Au Ghana, mais plus encore au Togo où nous formions
un tout petit groupe, j’ai adoré la relation que nous
avons eue entre nous. Pas de barrière d’âge, ni finalement de langue, même en immersion anglophone totale
au Ghana ou dans notre groupe (le Togo étant francophone). Nous avons joué au scrabble et beaucoup parlé d’Obama, de la société de consommation, du Mali,
des biens rares comme eau, engrais, énergie, des pays
émergents... Ce qui m’a frappé, c’est le regard sur la
vie, la confiance dans les autres de cette jeune génération d’Américains ouverts sur le monde, à mille lieux
du tea-party. Cette confiance est une réponse à la crise
et à tous les évènement dramatiques qui secouent le
monde ou suscitent les peurs.
On a voyagé sans visa pour le Togo - notez qu’il en faudrait pourtant un - , sans visa retour pour le Ghana avec
juste un papier du GTB. Retour en taxi brousse par une
frontière improbable que nous avons sans doute été les
seuls étrangers à passer dans la journée. No problem...
Just fun and enjoying life...
N’hésitez pas à aller sur le site de Cloud-Base Foundation et à soutenir la démarche engagée. l
www.thecloudbasefoundation.org
Comme
partout, un
enthousiasme
débordant à
l’atterrissage !
Beaucoup de
complicité avec
les enfants des
villages.
54 Parapente+
mars-avril 2013
Le décollage
entouré de ses
tribunes.
n Informations
pratiques
Contacts utiles
• [email protected][email protected] (+ 33 (0)6 60 84 76 23)
d’Airzone Parapente Millau qui a aussi participé au
festival.
• Pour le Togo, Agnès Keller de Jennif’air :
[email protected], +33 (0)4 92 43 37 80
Pierre Alloix
assure sa part de
biplaces et fait
des heureux !
Douces conditions
de vol dans la
tiédeur africaine.
Pierre Alloix
et les heureux
pilotes solo et
biplaceurs.
Le prochain festival aura lieu le
week-end de Pâques.
• Contact Sabrina Krewin :
ghanaparaglidingfestival@
gmail.com ou page Facebook.
• L’organisation du festival
s’occupe de l’accueil des pilotes solo, y compris transports
et logement sur place : comptez entre 300 et 500 euros pour
les 5-6 jours du festival.
• Visa pour le Ghana nécessaire (une semaine environ). Pour le Togo également.
Plusieurs vidéos visibles sur le net dont
http://vimeo.com/24271046
Site officiel :
http://www.ghana.gov.gh/index.php/news/features/
12667-paragliding-and-tourism-in-ghana
mars-avril 2013
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