GIORGIO ARMANI SERGE LUTENS ROBERTO CAVALLI MILAN
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GIORGIO ARMANI SERGE LUTENS ROBERTO CAVALLI MILAN
MAGAZINE N°6 - HIVER / WINTER 2012 INTERVIEW GIORGIO ARMANI CRÉATEUR/FASHION DESIGNER ROBERTO CAVALLI ESCAPADE Ce magazine vous est offert gracieusement. Ne peut être vendu. MILAN PORTFOLIO SERGE LUTENS BALLADE AVEC / STROLL WITH : ANDRÉ AZOULAY ESSAOUIRA HIVER I WINTER 2012 I 1 H DALIA AIRMAGAZINE PORTFOLIO L SERGE LUTENS MYSTÈRES DE LA BEAUTÉ MYSTERIES OF BEAUTY i by KARIM MOUCHARIK i photos SERGE LUTENS SERGE LUTENS EST PARFUMEUR MAIS PAS SEULEMENT. PHOTOGRAPHE, IL OFFRE AUX LECTEURS DE DALIA AIR MAGAZINE UNE SÉRIE DE PHOTOS INÉDITES AUTOUR DU THÈME DE LA BEAUTÉ. SAISISSANT. SERGE LUTENS IS NOT JUST A PERFUMER. AS A PHOTOGRAPHER, HE MADE A SERIES OF PHOTOS WITH A FOCUS ON BEAUTY, EXCLUSIVELY FOR DALIA MAGAZINE. STUNNING! HIVER I WINTER 2012 I 42 es étiquettes, très peu pour lui. Et on ne peut que le comprendre. Rien de plus réducteur en effet que de se cantonner dans un seul rôle. Si on devait le présenter, Serge Lutens serait un poète de la beauté. C’est à Lille, dans le nord de la France, qu’il fait ses premiers pas dans cet univers. Puis, à 20 ans, il pousse la porte de l’édition française de Vogue, alors dirigée par l’académicienne Edmonde Charles-Roux, un portfolio sous le bras. Il y sera photographe aux côtés de noms célèbres comme Guy Bourdin, Richard Avedon ou encore Helmut Newton. Et c’est tout naturellement qu’une des plus prestigieuses maisons de couture de l’époque, Christian Dior, fait appel à lui. Pour la griffe française, il concevra la toute première ligne de maquillage, ligne qui lui a valu la une du Vogue américain avec un titre des plus évocateurs : « Serge Lutens : revolution of make-up ». Un voyage au Maroc fait naître en lui le désir de composer des parfums. Il sera maître-parfumeur pour le groupe japonais Shiseido tout en repensant l’image du groupe nippon, désireux alors de s’ouvrir à l’international. Un travail sur tous les fronts, pensé par Serge Lutens dans les moindres détails, qui lui a valu d’être nommé en 2007 Commandeur des Arts et des Lettres par le Ministre français de la Culture et de la Communication de l’époque. Mais qui sont ces mystérieuses femmes blanches ? Que tentent-elles de nous dire ? Labels? No thanks! Serge Lutens wants to avoid them and we understand him perfectly. Nothing is more simplistic than confining oneself to one single part. In one word, Serge is a poet of beauty. He made his debut in the world of beauty in Lille – in the North of France. Then, at the age of 20, he entered French Vogue – whose editor-in-chief was then academician Edmonde Charles- Roux – with a portfolio in hand. He contributed to it as a photographer, along with great names like Guy Bourdin, Richard Avedon or Helmut Newton. Naturally, one of the most prestigious fashion houses of the time, Christian Dior, called upon him. He conceived the very first make-up range for the French brand, a range that earned him the cover of American Vogue with a very evocative title: “Serge Lutens: revolution of make-up”. A trip to Morocco aroused in him a desire to compose perfumes. He became Shiseido’s Master- Perfumer while re-thinking the image of the Japanese group, then willing to open up Foreign markets. For this many-sided work, conceived by Serge Lutens in every detail, he was rewarded by being nominated Commandeur des Arts et Lettres in 2007 by the French Minister of Culture and Communication of the time. But who are those mysterious white women? What are they trying to tell us? De la photographie au parfum (et inversement): comment s'est passée cette transition pour vous? Disons-le, le plus naturellement du monde. Je n'ai jamais eu l'impression de changement entre les choses : photographie, cinéma, maquillage, parfum ou même écriture... Tout cela relève du même domaine, c'est-à-dire de la poésie et rien d'autre ! Je m’exprime par le biais de la photographie pour fixer le double. Vous savez bien que Narcisse ne vit pas sans son miroir et ici, mon miroir est féminin, c'est-à-dire qu'à travers lui, je "m'en - visage". From photography to perfume (and vice versa), how did the transition go for you? “Let’s say in the most natural way. I never had the feeling of a difference between things: photography, cinema, make-up, perfume or even writing… all of these are part of the same field: poetry and nothing else! I use photography as a means to express myself, to fix the double. You all know that Narcissus could not live without his mirror and, in my case, the mirror is feminine, meaning I “face” myself through it.” Qui sont ces mystérieuses femmes blanches que vous mettez en lumière? Si je vous dis "c'est moi", vous ne me croirez pas ! Elles sont mon double. Sans elles, je ne serai rien. Elles sont ma Mort. Ma Vie ne tient qu'à un fil et c'est elles qui le tiennent ! Who are those mysterious white women whom you bring to light? “If I told you: “it’s me”, you would not believe me! They are my double. Without them, I would not be anything. They are my death. My life hangs by a thread and THEY hold it!” Quels messages transmettent-elles? J'ai envie pour vous répondre d'utiliser cette phrase si belle dans la bouche de Maria Casares (dans le film "Les dames du bois de Boulogne" de Robert Bresson) à son amant qui l'a délaissée : "Mais on dirait que vous ne savez pas ce que c'est qu'une femme qui se venge !" Le dialogue est de Jean Cocteau... Ce que je pourrais traduire par :"Mais mon cher, on dirait que vous ne savez pas ce que c'est qu'une femme qui aime !" What kind of messages do they convey? “As an answer, I’d like to use this beautiful sentence from Robert Bresson’s movie, “Les Dames du Bois de Boulogne”, said by Maria Casares to her lover who deserted her: “Well it seems as if you don’t know what a woman who’s taking her revenge looks like!”. The movie script was written by Jean Cocteau… I could transpose it this way: “Well my dear, it seems as if you don’t know what a woman who loves looks like!” HIVER I WINTER 2012 I 43 e Dalia AirMagazine s e r g e lu t e n s Femme au tissu irisé © Serge Lutens 1977. automne I fall 2011 I 46 Femme à la fibule dans une nuit imaginaire © Serge Lutens 1977 automne I fall 2011 I 47 e Dalia AirMagazine s e r g e lu t e n s Vol de nuit © Serge Lutens 1992 automne I fall 2011 I 48 Souffleuse au costume d’or © Serge Lutens 1992 automne I fall 2011 I 49 e Dalia AirMagazine s e r g e lu t e n s Schéérazade sur un tapis volant © Serge Lutens 1992 automne I fall 2011 I 50 Femme au costume de nuit © Serge Lutens 1992 automne I fall 2011 I 51
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