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— www.entrepriseagricole.be — 8 — N° 5 | 2016 — A TRAVERS LES LES YEUX DE ... TINE COOPMAN & JORDY VANDECAPPELLE DE JEUNES PREMIERS ENTRE LES PLANTEUSES ET ARRACHEUSES DE POMMES DE TERRE : Antoon Vanderstraeten – : Antoon Vanderstraeten, Fabricant, Ferre Verschueren U ne chaussée de Roeselare (Flandre Occidentale), c’est tout ce qui sépare deux joueurs mondiaux dans le secteur de la récolte de pommes de terre. AVR se trouve dans la direction de Menin, alors que les ateliers de Dewulf se trouvent sur le chemin conduisant vers Moorsele. Depuis deux ans, les deux fabricants ont chacun opté pour la jeunesse dans leur département marketing. Entreprise Agricole a discuté avec eux à propos de leur vision sur le secteur de la pomme de terre, le marketing et le monde. Chez Dewulf, Jordy Vandecapelle se charge du marketing, tandis Que Tine Coopman est la responsable côté AVR. Jordy, qui a grandi dans le secteur agricole, a immédiatement débuté chez Dewulf. Tine, bien que ne venant pas du secteur, s’est rapidement familiarisée avec le monde des planteuses et des arracheuses. Vous travaillez tous les deux pour un acteur mondial dans le secteur de la pomme de terre, ressentez-vous cet impact global de votre travail, ou se limite-t-il à nos contrées. (TC): « Le but est que notre travail ait un impact global. Nous devons grandir à l’étranger, et si nous ne nous concentrons pas sur cela, on fait du sur-place. Ce support pour l’étranger revient surtout à l’assistance de l’équipe de vendeurs et les distributeurs/importateurs ». (JV): (hoche la tête affirmativement) « Les pays voisins sont plus faciles parce qu’il est plus aisé de comprendre leur mentalité. Cela devient nettement plus compliqué lorsqu’il s’agit de Russie... Il ne faut pas oublier d’adapter son approche au pays pour lequel on travaille. » Il y a ceux qui regardent le travail des gens du marketing avec dédain, et ceux qui les idéalisent. Comment voyez-vous vous-même votre travail? Tine Coopman (TC): Je pense que nous assumons un rôle de support et dirigeant. Il faut s’assurer que les nouvelles machines soient mises en avant, mais aussi veiller à ce que les séries moins récentes continuent à recevoir l’attention qu’elles méritent. Les bureaux de communication qui doivent lancer de nouveaux produits s’occupent sans cesse de nouvelles campagnes et de nouveautés. C’est différent pour nous: même lorsque nous lançons une nouvelle machine, la technique est connue. Il y a des améliorations, de nouvelles technologies ou d’autres façons de travailler, mais en fin de compte le but est toujours identique: une machine pour placer les pommes de terre dans le sol, une autre pour les ressortir de terre et les amener dans l’hangar quelques mois plus tard. Jordy Vandecapelle (JV): « Je suis en grande partie d’accord avec Tine. Nous devons nous assurer que les machines la récente fusion de Dewulf et Miedema, cela se complique quelque peu pour moi, vu que je dois maintenant aussi présenter la stratégie dual-band. Il n’est pas toujours évident, pour les gens de l’extérieur, de voir que nous sommes 1 groupe ». 2 joueurs mondiaux du secteur de la pomme de terre sont séparés que d’une chaussée. soient mises en avant comme il faut et que l’information correcte arrive chez les bonnes personnes. C’est à nous de démontrer pourquoi une certaine machine est idéale pour un but précis. Nous fournissons les informations avec lesquelles le client, en collaboration avec le vendeur, choisira la bonne machine pour son entreprise. Vu — N° 5 | 2016 — 9 — www.entrepriseagricole.be — Ces dernières années, nous avons constaté une forte croissance dans les pays comme la Chine et la Mongolie. Une évolution que vous aviez anticipée? (JV): « Pas vraiment, vu que cette croissance était déjà en route lorsque je commençais chez Dewulf. Toutefois, la tendance pour les régions où l’on arrache encore à la main est une forte croissance de l’arrachage mécanisé. Les arracheuses à une ou deux rangées y sont bien vendues. Je remarque qu’en Chine, le nombre d’hectares à doublé. Ceci aura un grand impact sur la vente dans les années à venir. » (TC): « Nous voyons également que la Chine passe de la production de riz à celle de pommes de terre. Il s’agit donc vraiment d’un marché en plein essor pour nous. Vu que la culture de pommes de terre augmente, la demande de lignes de stockage pour le secteur qui traite les produits augmente toujours plus. » (JV): « La croissance à l’Est représente bien entendu un sérieux défi, mais pour nous, l’important demeure de voir ce qui se passe ici et de suivre le marché. Nous voulons faire croître notre part de marché ici aussi. Les machines prévues pour nos régions doivent être au point. Si on voit que la Belgique est le numéro un dans l’industrie de la frite, il est clair que le marché continuera sa croissance ici. Nous ne pouvons perdre aucun pays de vue. ( TC): « Il est vrai que nous avons plusieurs sortes de terre sur des distances assez réduites qui forment un terrain idéal pour tester et éprouver des machines dans des situations diverses. » Vous travaillez pour AVR et Dewulf depuis plusieurs années maintenant, comment voyez-vous les innovations et évolutions de ses dernières années? (TC): « Pour moi, le passage des automotrices à deux rangs vers celles à quatre rangs a été une évolution importante. Tout à coup, les entreprises ont pu grandir grâce à une capacité augmentée, causant une expansion remarquable dans le secteur. » (JV): « Le passage à la machine à quatre rangs était une évolution importante chez nous aussi. Toutefois, j’ai également contribué au lancement de notre automotrice à deux rangs rénovée, une machine qui reste importante sur le plan des parts de marché. “Bien entendu, une vraie révolution est difficile vu que les machines sont en constante évolution. A quel moment une machine est-elle vraiment neuve? La dernière génération d’une machine continue à porter la marque de ‘la nouvelle « Jordy Vandecapelle est le responsable marketing de Dewulf. » arracheuse’ ou ‘la nouvelle planteuse’ pendant très longtemps... Nous avons présenté notre Puma3 il y a déjà un an et demi, mais cette dernière a également déjà été améliorée depuis. »(JV): « Situation comparable chez nous. Ces dernières années, notre Kwatro a reçu quelques innovations, chaque fois de petites adaptations. En fin « Il ne faut pas sousestimer la croissance à l’Est, mais nous voulons faire croître notre part de marché ici aussi. » Jordy Vandecappelle de compte, on constate qu’il y eu tellement de changements qu’on peut parler d’une arracheuse de deuxième génération. Nous avons donc lancé cela comme ça l’automne dernier. » Quelle est l’importance des foires agricoles pour vous? (JV): « Les foires coûtent cher, mais on ne peut pas les manquer. C’est là que l’on voit nos clients, écoute leurs histoires et prenons de l’inspiration pour améliorer nos machines. Il y a plusieurs foires importantes dans la région, et un peu plus loin nous pouvons compter sur l’aide des distributeurs locaux qui organisent souvent eux-mêmes les stands. » (TC): « Il est vrai que de bons distributeurs locaux sont précieux! Ce sont eux qui s’occupent des stands et des initiatives locales, tout comme du service après-vente — www.entrepriseagricole.be — 10 — N° 5 | 2016 — « Tine Coopman se charge du marketing chez AVR. » et du suivi des affaires courantes. Sans des distributeurs et importateurs motivés, bien des pays seraient injoignables. Les dernières années, les producteurs de pommes de terre se sont plaints des prix bas. Pour l’un, ce n’était pas si grave que ça, alors que pour l›autre cela signifie la fin de son entreprise. Vous remarquez cette évolution? (TC): « Je pense que c’est surtout le cashflow qui cause des problèmes. De l’argent fixé dans des hangars et des machines ne peut plus être dépensé. Des prix plus bas ont comme conséquence de réduire le cash à utiliser. On remarque que certains entrepreneurs agricole et agriculteurs recherchent des solutions moins chères. Par exemple en achetant des machines moins chères ou en gardant une machine usée une année de plus. Moins de cashflow a également son influence sur la loyauté. On va regarder ailleurs afin de se faire une idée des prix ailleurs. » (JV): « J’ai l’impression que cela joue moins avec nos machines, vu qu’on travaille avec plusieurs principes d’arrachage. Notre Kwatro arrache sur chenilles, tandis que le Puma arrache sur roues. Chaque principe a ses adhérents. Toutefois, notre concurrent allemand peut répondre aux deux machines, je pense que les vendeurs ressentent plus le phénomène sur la route. » « Nous nous concentrons sur nos propres points forts. » « Je pense que c’est surtout le cashflow qui cause des problèmes. De l’argent fixé dans des hangars et des machines ne peut plus être dépensé. » Tine Coopman Quelle est votre attitude vis-à-vis de la concurrence? (JV): « Il ne faut pas critiquer une autre marque. Nous avons notre réputation de bien arracher en toutes circonstances, mais cela ne veut pas dire que nos collègues-concurrents arrachent mal. On préfère mettre nos points positifs en avant que de nous abaisser à critiquer d’autres machines. » — N° 5 | 2016 — 11 — www.entrepriseagricole.be — (TC): « En effet, il faut partir de son propre produit. Il y a des concurrents, mais nous ne nous en occupons pas. Lorsque vous avez un bon produit et que vous pouvez démontrer cela à l’utilisateur qui choisit votre produit, il n’est pas nécessaire de se mettre à critiquer un concurrent. » (JV): « Il s’agit de convaincre le client de son principe d’arrachage et de s’assurer qu’ils optent pour votre concept. » (TC): « Il est parfois intéressant de voir surgir un nouveau fabricant. Arracher des pommes de terre est une niche dans laquelle on ne s’insère pas facilement. Le fabricant, actif auparavant dans l’arrachage de betteraves, a repris un autre fabricant allemand et s’est acheté une part du marché. Mais nous constatons qu’ils suivent un autre principe d’arrachage ou de nettoyage. Comment cela évoluera? » (JV): « Comment, en effet? Ils vont chercher leur place, mais comment vont-ils grandir? Sortiront-ils une automotrice? Si oui, avec quel principe? Des temps passionnants s’annoncent. » ■