dossiers cliniques-09-10
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DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 1 Guide des Dossiers Transversaux 2009 - 2010 p Directrice de la publication : Chloé LOYEZ p Responsable de publication : Victoria LANVIN p Coordination des Cas Cliniques : Pr Cassassus, Pr Potel p Conception : Agence 3Com Services p Chargés de partenariat : Mohammed Doulaki p Impression : Agence 3Com Services Dépôt légal en cours ANEMF c/o FAGE 5, rue Frédérick Lemaître 75020 Paris Tél. : 01 40 33 70 72 Fax : 01 40 33 70 71 www.anemf.org 1 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 2 ÉDITO Bonjour à toutes et à tous, Vous avez entre vos mains la quatrième édition du Guide des Dossiers Transversaux, ensemble de 70 cas cliniques rédigés avec l'aide de l'APNET (Association Pédagogique Nationale pour l'Enseignement de la Thérapeutique), et mis à disposition des étudiants gratuitement par l'ANEMF. Ce guide n'aurait jamais pu voir le jour sans le travail sur Pr Cassassus et du Pr Potel. Les dossiers transversaux ne sont en général abordés que tard dans la préparation des ECN, mais sont pourtant indispensable pour s'éntraîner correctement pour ces épreuves, aussi nous espérons que ce guide vous sera utile en temps voulu pour appréhender sereinement un des examens les plus importants de votre vie! Si vous avez des remarques, des questions sur ce guide ou sur les ECN, vous pouvez contacter l'ANEMF à [email protected]. Toutes les informations utiles pour la préparation des ECN et du 3ème cycle des études médicales se trouvent dans le Guide de l'Interne, guide édité par l'ANEMF et distribué gratuitement, disponible sur www.anemf.org. Je vous souhaite bon courage! Victoria Lanvin, VP Publications de l'ANEMF Etudiante en DCEM2 à Lyon Est - Laennec 2 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 3 Guide des cas cliniques (APNET – ANEMF) Préface « On ne sait que ce que l’on pratique !... ». Cette phrase de Montesquieu s’adapte particulièrement à la médecine, car non seulement il y a souvent un fossé entre les connaissances livresques et la réalité des maladies, mais l’expérience montre bien vite au jeune médecin à quel point chaque malade, avec ses multiples particularités, est différent du précédent ! C’est la raison pour laquelle les anciens que nous sommes ne cesseront d’encourager les étudiants à accorder le plus de temps qu’ils peuvent à l’apprentissage au lit des malades, lors des stages et des gardes, plus qu’aux longues heures en bibliothèque… C’est aussi pourquoi ils se réjouissent de constater que le CNCI tend à privilégier l’évaluation des connaissances non seulement à partir d’études de cas cliniques (qui évaluent davantage la capacité du futur médecin à utiliser ses connaissances que leur étendue brute), mais, depuis quelques années, des cas complexes, portant sur des malades qui se rapprochent beaucoup plus de la pratique réelle. Cela incite le candidat à prendre en compte tous les éléments qu’il doit avoir à l’esprit avant d’arrêter ses décisions : antécédents, pathologies associées, interactions médicamenteuses, mode de vie, profil psychologique et souhaits du malade… La volonté par ailleurs de développer les cas « transversaux », ne portant pas que sur une maladie, ou un organe, rappelle que tout médecin ne doit pas s’intéresser seulement à « la maladie », mais aussi et surtout au « malade ». Devant la pluralité des symptômes cliniques ou paracliniques, il doit être capable de hiérarchiser le degré d’urgence de la prise en charge, évaluer le niveau de gravité, et proposer les investigations appropriées et l’orientation la plus adéquate. Deux piliers doivent ainsi fonder la pratique du médecin : le pilier scientifique, les décisions « techniques » fondées sur les preuves (ce qu’il est habituel de dénommer l’ « EBM ») et le pilier humaniste, la prise en compte de la spécificité de chaque individu. C’est le sens de l’action depuis toujours de l’Association Pédagogique Nationale des Enseignants de Thérapeutique (APNET). Elle ne peut que se réjouir de l’évolution de ces modalités d’évaluation. Mais, puisque l’on ne sait que ce que l’on pratique, il est aussi nécessaire de s’entraîner à étudier de tels dossiers de malades, souvent tirés d’histoires vraies, « mises en forme » pour des besoins pédagogiques, et rédigées par des praticiens de terrain. Cette 2e édition a été revue, corrigée, enrichie d’une dizaine de nouveaux cas… en attendant – n’en doutons pas - la suivante ! Pr Philippe CASASSUS Professeur de Thérapeutique CHU de Bobigny 3 Pr Gilles POTEL Professeur de Thérapeutique CHU de Nantes DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 4 Sanofi-aventis Internat Préparez-vous aux ECN Sanofi-aventis organise, en partenariat avec La Revue du Praticien, des ECN blanches Nouveau • D e s d o s s i e r s v a li d é s p a r le comité scientifique de L a Rev u e d u P r a t i c i e n • U n d o s s i e r d e LC A ( Lec ture Critique d’Ar ticle ) Et toujours • Un comité pédagogique d’universitaires pluridisciplinaires animant des conférences d’internat • Des épreuves dans les conditions réelles de l’examen En partenariat avec Pour plus d’informations • Affichage en faculté et à l’hôpital • Sur www.internat.sanofi-aventis.com • Par téléphone au 0 805 46 56 56 (appel gratuit) 223607-08/08 – Noel Hendrickson/Thomas Barwick/Andersen Ross – Getty Images – • 2 sessions par an • 4 demi-journées dans les mêmes conditions que le jour J • 9 dossiers d’une heure, le samedi toute la journée et le dimanche matin • Épreuve de Lecture Critique d’Article le dimanche après-midi • Classement national et régional sous 20 jours • Résultats confidentiels par courrier et sur www.internat.sanofi-aventis.com 1/12/09 8:41 Page 5 SOMMAIRE DOSSIERS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES (Ph. CASASSUS – G. POTEL – Mai 2005) N° 223607-08/08 – Noel Hendrickson/Thomas Barwick/Andersen Ross – Getty Images – m 56 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 Titre Items 197, 132, 178, 205, 222, 316 Le retraité a perdu son fer 171, 173, 203, 214, 228 La pneumonie du maçon Tuberculose chez une travailleuse indépendante 106, 108, 173, 181 175, 135 Grosse phlébite et mini-pilule 171, 173, 203, 195, 93 Première pyélonéphrite 171, 173, 178, 200, 205, 228 Le cirrhotique a rompu sa varice 185, 209, 284 Madame T a perdu sa connaissance. 198, 250, 176 Un cardiaque indiscipliné 214, 230 Dans les “ vapes ”. 195, 66, 208 Calcul douloureux 171, 181, 195, 290 L’helicobacter dans l’antre 198, 226 Un asthme qui s’aggrave 117, 130, 134, 176, 181, 219 Un vieil hypertendu bien fatigué 171, 181, 130, 203, 216, 247 La vessie est gonflée 42, 179, 222, 266, 288, 297 Anorexie 66, 188, 262 Maux de tête et manque de mots 190, 235 Un enfant très secoué 173,195,203,217 Le sigmoïde en crise 171,176,177,181,199,219 Désorientée par le régime 198,199,219 Un diabétique oublieux 173,198,203 Toux fébrile, mais sans gravité 173,174,189,200,203,214,219 La vieille femme aux méninges fatiguées 171,172,174,176,198,219 Des médicaments qui font monter l’urée 177,184,199,209,214,219 Un alcoolique bien confus 176,186,219 Un alcoolique qui a du “ventre" 171,181,203,214 Un feuilleton arrosé 173,192,198,199,200,219 Une diabétique dans le coma 173,198,199,219 Flapping chez un obèse essoufflé 171,174,181,199,206,219 Confusion chez le diabétique 173,195,203 Infection sur calcul 172,181,199,206 Le bûcheron, le sucre et le vin blanc 197 Lendemains d’infarctus… 177,199,214 Beaucoup trop d’Anafranil… 173,198,203 Pneumonie atypique 171,173 Hypertendue cherche grossesse 171,173,193,198,199,203 Le fumeur respire très mal 5 Pages 7 8 9 10 11 12 13 14 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 6 SOMMAIRE DOSSIERS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES (Ph. CASASSUS – G. POTEL – Mai 2005) N° 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 Titre Items Enfant mordu Se pâmer dans les grands magasins… Maxime a la diarrhée L’enfant suffoque pendant l’apéro… La femme enceinte a mal au ventre Une rage de dents bien compliquée… Pages 173,207 44 177,191,209 45 194,203 46 198 47 196 48 177, 199, 209, 219 49 Une promenade à vélo aux conséquences fâcheuses 201 50 Une hématémèse compliquée… 205 51 Erysipèle et facteurs de risque 173, 175, 204 52 Un hématome mal placé 175, 181 53 Un antécédent encombrant 195, 217 54 Petite piqûre, grandes conséquences… 202 55 Pas de roller après 50 ans 201 56 Vision glauque 187, 212 57 Douleur osseuse et vomissements 219 58 Conséquences d’un viol 183 60 Espoir sur le myélome 66,142,166,168,169,170,178,181,222 61 Allo Maman bobo 200, 201 64 Quitter l’hôpital… ? OK mais pas tout de suite… 173, 184, 195, 198, 199, 200 66 Une situation chaude … 200, 201, 219 68 Le pneumocoque ne rate pas sa cible 170, 171, 173, 198 69 Mauvais calcul … ? 174, 195 70 Un coma bien compliqué 173, 199, 219 71 Tristesse … 177, 189, 199, 214 73 Une association saignante 174, 175, 181, 182 74 Mère-Grand est très chaude 199, 200, 203, 219 75 Un souvenir de vacances encombrant 195, 203, 219 76 Des médicaments trop « efficaces » 171, 181, 197, 219 77 Un froid douloureux 175, 197 78 Question ..autour d’un cas de maltraitance… 37, 237 80 Petit Pierre s’agite … 190, 199, 203, 210 81 La chute de l’échelle … sociale 167, 171, 174, 177, 181, 215 82 Une fièvre qui traîne 112, 186, 203, 264 84 Quand on va dans le mur 193, 197, 201 85 6 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 7 Cas clinique n°1 t Items : 197, 132, 178, 205, 222, 316 Le retraité a per du son fer Un homme de 70 ans, retraité mais encore très actif, ressent depuis deux mois une asthénie inhabituelle, une dyspnée d’effort pour monter ses deux étages et il a souffert de crises douloureuses à la poitrine dans la dernière semaine en montant la pente qui menait à sa maison : son médecin traitant a diagnostiqué une angine de poitrine. Il reçoit depuis 2 ans 250 mg d’aspirine (Aspegic®) par jour à visée antiagrégante plaquettaire à cause d’un incident qui avait fait évoquer une ischémie cérébrale transitoire. Son médecin l’a trouvé très pâle et a prescrit une NFS : à sa lecture, il vous l’adresse. PN : 68% Hb: 6 g/dl La NFS montre : GR : 3 Millions /mm3. PE: 3% Plaquettes: 580 000 / mm3 PB : 0% VGM: 69 µ3 Lympho : 21% GB: 9 700 / mm3 Mono : 8% Son état hémodynamique est correct. L’examen clinique ne montre rien d’anormal en dehors de la pâleur. Le toucher rectal est normal. Il est de groupe B (+). Il s’agit donc d’une anémie microcytaire typique que le bilan du fer (effondrement de la ferritinémie) confirmera comme étant due à un épuisement des réserves en fer o Question n° 1 Quelles causes les plus probables sont à envisager chez cet homme de 70 ans et quel(s) examens(s) prescrivez-vous ? o Question n° 2 Ce patient est-il exposé à un risque grave lié à son anémie ? Si oui, lequel ? Que décidez-vous dans l’immédiat précisément ? o Question n° 3 Sans préjuger de l’éventuel traitement étiologique, quel traitement de fond prescrivezvous concernant l’anémie ? (indiquer la voie d’administration, la posologie et la durée sans nécessité de spécifier une spécialité) o Question n° 4 Considérant que l’effet de ce traitement ne sera pas immédiat et inquiet de sa dyspnée d’effort, un collègue veut prescrire une transfusion érythrocytaire : qu’en pensez-vous ? o Question n° 5 Précisément, à cause du terrain cardiaque, il prescrit pour le jour-même, 4 culots globulaires B (+). Qu’en pensez-vous, sachant que le centre de transfusion, démuni, adresse 2 culots B (+), 1 culot B (-) et un culot O (-) ? o Question n° 6 Quelle ordonnance remettez-vous au malade pour un bilan de surveillance à réaliser 3 ou 4 mois plus tard ? 7 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 8 Cas clinique n°2 t Items : 171, 173, 203, 214, 228 La pneumonie du maçon Un homme de 45 ans, maçon, a vu s’installer en fin d’après-midi un point de côté brutal et un grand frisson précédant une montée thermique à 39°. La toux est sèche et douloureuse. L’examen constate une matité axillaire avec, à l’auscultation, des râles fins et un petit souffle tubaire, mais les bases sont sonores avec un murmure vésiculaire bien perçu. L’inspection note une érythrose des pommettes et un tremblement confirme un éthylisme connu. Le foie est hypertrophié, à bord inférieur tranchant et il existe une circulation collatérale sus-ombilicale. Il n’y a cependant jamais eu de décompensation cirrhotique. La force musculaire et les réflexes des membres inférieurs sont normaux. La TA est à 140/75 et le pouls à 90/min. VGM: 109 µ3 PE: 3% La NFS montre : GR : 3 Millions /mm3 3 Hb: 12 g/dl Plaquettes: 50 000 / mm Lympho: 11% PN : 80% GB: 14 700 / mm3 Mono: 6% Le ionogramme est normal. La radiographie pulmonaire confirme le diagnostic de pneumopathie aiguë du lobe supérieur droit. o Question n° 1 Quel diagnostic est à envisager devant ce tableau, et quelles complications peut-on craindre à court terme, liées au terrain ou à la maladie aiguë ? o Question n° 2 Quel traitement antibiotique proposez-vous en première intention ? Justifier. o Question n° 3 Quel traitement d’accompagnement prescrivez-vous ? o Question n° 4 Quels examens complémentaires demandez-vous dans l’immédiat ? Justifiez-les. o Question n° 5 Quels sont les éléments cliniques de surveillance de l’évolution ? 8 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 9 Cas clinique n°3 t Items : 106, 108, 173, 181 Tuber culose chez une travailleuse indépendante On a découvert, à l’occasion d’un examen radiographique de collectivité, chez une femme de 46 ans, travailleuse indépendante, une anomalie pulmonaire constituée par un infiltrat du lobe supérieur gauche. L’interrogatoire apprend que cette femme est très fatiguée depuis deux mois, qu’elle tousse souvent et qu’elle se sent fébrile en fin de journée. Son poids est de 58 kg pour 1, 67 m, ce qui correspond à une baisse de 3 kg. Elle paraît fatiguée. Elle a un alcoolisme modéré ; son foie est ferme et mesure 11 cm. La rate n’est pas palpable. Le reste de la palpation abdominale est normale et il n’y a notamment pas d’ascite. Elle est myope et porte des lentilles de contact. Le reste de l’examen est normal. Il n’y a pas d’autre antécédent. Des examens biologiques de routine, on retient: VS : 67 mm à la 1ère heure Hb : 12 g/dl - Uricémie : 360 mmol/l. Les tests biologiques hépatiques, la glycémie, la créatininémie et l’ionogramme sanguin sont normaux. On suspecte le diagnostic de tuberculose pulmonaire. o Question n° 1 Quels autres examens paracliniques doivent être demandés dans le cadre du bilan pré-thérapeutique? Justifiez votre réponse. o Question n° 2 Quelle est votre attitude au sujet de la poursuite ou non des activités professionnelles, du repos, et de l’indication ou non d’une hospitalisation ? Quelles autres mesures médico-sociales sont nécessaires ? o Question n° 3 Vous mettez en route le traitement anti-tuberculeux. Quels produits utiliserez-vous, pour quelle durée prévisible de traitement ? Quels conseils donnez-vous à la malade concernant sa vision ? o Question n° 4 Indiquez les modalités précises du traitement pour les 2 premiers mois. o Question n° 5 Deux semaines après le début du traitement, la malade vous montre les résultats d’un bilan hépatique de contrôle : bilirubinémie totale = 19 mmol/l (Nle < 17) ; ASAT = 90 UI/l (Nle < 40) ; ALAT = 110 UI/l (Nle < 40). Que décidez-vous au sujet du traitement et de sa surveillance ? o Question n° 6 A la fin du second mois, la situation est bonne, l’état général normalisé. La malade a été vite apyrétique et a repris 2 kg. La radiographie montre une nette amélioration des images, les examens biologiques sont pratiquement normaux. Indiquez votre prescription pour le 3e mois. 9 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 10 Cas clinique n°4 t Items : 175, 135 Gr osse phlébite et mini-pilule Dans le service de médecine où vous êtes interne, une malade (32 ans, 165 cm, 60 kg) sans antécédent, sans autre médicament qu’une contraception orale par Minidril®, revient de radiologie à 16 h 30 avec un compte-rendu d’écho-doppler veineux confirmant le diagnostic suspecté de phlébothrombose du membre inférieur gauche remontant jusqu’à l’aine, mais sans caillot flottant. A midi, la décision avait été prise avec le chef de clinique de la mettre sous héparine de bas poids moléculaire si le diagnostic était confirmé. o Question n° 1 Faites les prescriptions d’héparine et des modalités de surveillance o Question n° 2 Quel est le but que vous vous fixez dans le schéma d’anticoagulation et comment y parvenez-vous ?. o Question n° 3 Quelles autres prescriptions faites-vous concernant le traitement et la surveillance de cette phlébothrombose pour les 16 prochaines heures ? o Question n° 4 Le lendemain est envisagé un relais par les antivitamines K. Faites les prescriptions d’anticoagulants pour assurer ce relais.. o Question n° 5 Au 6e jour, le relais est considéré comme correctement établi. La malade obtient son autorisation de sortie. Mais auparavant, elle vous demande quelques indications générales sur les médicaments qu’elle aura à prendre, la durée des traitements, les précautions qu’elle doit respecter. Que lui répondez-vous ? 10 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 11 Cas clinique n°5 t Items : 171, 173, 203, 195, 93 Pr emière pyélonéphrite Une femme de 28 ans, pesant 60kg pour 1,68 m, sans antécédent particulier en dehors de cystites à répétition, consulte aux urgences pour des brûlures mictionnelles depuis 3 jours et, depuis 24 heures, une fièvre à 39° avec frissons, mais sans signe de choc. Elle se plaint de douleurs lombaires droites peu intenses et on retrouve à l’examen clinique un discret empâtement de la fosse lombaire droite. Le reste de l’examen clinique est normal. La présence de leucocytes et de nitrites à la bandelette urinaire vous fait fortement suspecter le diagnostic de pyélonéphrite aiguë. La patiente ne prend aucun médicament en dehors d’une contraception oestroprogestative mini-dosée. Vous décidez de l’hospitaliser. o Question n° 1 Quels examens complémentaires prescrivez-vous aux urgences ? Justifiez-les o Question n° 2 Quelles sont vos prescriptions thérapeutiques pour les 24 premières heures ? o Question n° 3 A la 48ème heure, quels éléments cliniques et paracliniques vous permettent de suspecter l’inefficacité du traitement prescrit ? o Question n° 4 Après guérison de la pyélonéphrite aiguë, quels conseils et/ou prescription médicamenteuse ferez-vous pour lui éviter les rechutes ? o Question n° 5 Qu’auriez-vous prescrit – et non prescrit – comme antibiotique pour traiter cette pyélonéphrite si la patiente était enceinte de trois mois ? 11 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 12 Cas clinique n°6 t Items : 171, 173, 178, 200, 205, 228 Le cirrhotique a r ompu sa varice Un homme de 60 ans, suivi pour une cirrhose alcoolique, est amené aux urgences par le SAMU pour une hémorragie digestive de moyenne abondance. A l’examen, on note des signes d’état de choc avec hypotension à 80/60 mm Hg, tachycardie à 110/ mn et marbrures des genoux. Le malade est eupnéïque, ictérique, présente une ascite de moyenne abondance et des signes patents d’insuffisance hépatocellulaire et d’hypertension portale. Le TR ramène du mélaena. Les principaux examens biologiques montrent : Hb = 8 g/dl GB = 12 000 / mm3 Plaquettes = 90 000 /mm3 TP = 50% et facteur V = 45% Créatininémie = 140 mmol / l ASAT = 3 x N – ALAT = 2 x N Bilirubinémie = 70 mmol / l (mixte) Vous suspectez une hémorragie digestive par rupture de varices oesophagiennes. o Question n° 1 Quelles mesures de réanimation préconisez-vous avant la fibroscopie gastrique et quel traitement médical spécifique de la rupture des varices oesophagiennes entreprenez-vous ? o Question n° 2 Quelles mesures thérapeutiques complémentaires à visée préventive prenez-vous ? o Question n° 3 Le liquide d’ascite est infecté par une bactérie à Gram négatif. Quel traitement de l’ascite prescrivez-vous ? o Question n° 4 Sur quels éléments cliniques et paracliniques surveillez-vous l’évolution de l’hémorragie digestive et de l’infection du liquide d’ascite ? 12 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 13 Cas clinique n°7 t Items : 185, 209, 284 Madame T a per du sa connaissance. Aux urgences de l’hôpital, où vous êtes interne de garde, Madame T…, 83 ans, vous est amenée par les pompiers pour deux premières pertes de connaissance brèves constatées par son entourage cet après-midi. Au domicile, son examen clinique était strictement normal tandis qu’un ECG post-critique objectivait les séquelles d’une nécrose myocardique antéro-septale, un bloc de branche droit complet et un hémibloc antérieur gauche sur un rythme sinusal. Alors qu’elle était parfaitement consciente et orientée à son admission et qu’elle vous disait son seul antécédent majeur (un infarctus du myocarde dix ans plus tôt, sans angor ni insuffisance cardiaque résiduels), elle perd brutalement connaissance. Elle n’a, alors, ni pouls carotidien, ni pouls fémoral. o Question n° 1 Que faites-vous immédiatement ? Justifiez votre attitude o Question n° 2 Vous avez été efficace. Mme T. a repris conscience rapidement. Son pouls fémoral est bien frappé. Sa pression artérielle est à 120/70 mm de Hg et sa fréquence cardiaque à l’auscultation est régulière à 70/mn. Quelles sont vos prescriptions immédiates ? o Question n° 3 Cinq minutes plus tard, un ECG fait à l’occasion d’une nouvelle perte de connaissance permet de mettre en évidence un tracé de bloc auriculo-ventriculaire du troisième degré avec un rythme d’échappement ventriculaire à 28/mn . Que faites-vous ? o Question n° 4 Votre prescription a été efficace. Vous décidez de la transférer dans une unité de soins intensifs cardiologiques. Quels éléments étiologiques recherchez vous à l’interrogatoire avant le transfert ? 13 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 14 Cas clinique n°8 t Items : 198, 250, 176 Un cardiaque indiscipliné Un homme de 55 ans est connu depuis 1 an pour une cardiomyopathie dilatée d’étiologie indéterminée, avec une dyspnée d’effort stade II de la classification NYHA en période de stabilité mais et il a déjà fait deux épisodes d’œdème aigu du poumon. Il n’a pas d’autre antécédent. A 4 h du matin, il vous est amené par les pompiers dans le service des urgences de l’hôpital, où vous êtes interne de garde, pour l’apparition brutale et spontanée d’une dyspnée qui l’a réveillé et qui est allée croissante depuis une heure. Indifférent aux règles diététiques qui lui ont été conseillées, il a arrêté par ailleurs, son traitement depuis 72 heures (furosémide-Lasilix®, captopril-Lopril®, dérivés nitrés). Aux urgences, il a une polypnée sifflante (FR : 30 / mn). Sa TA est à 170/80 mmHg, sa fréquence cardiaque à 100/mn ; il est discrètement cyanosé ; il n’est pas marbré, n’a ni tirage ni sueurs. Sa conscience est normale. L’auscultation pulmonaire trouve des crépitants et des sibilants qui remontent jusqu’à la moitié inférieure des deux champs pulmonaires. L’auscultation cardiaque trouve des bruits du cœur assourdis, rapides, sans souffle. L’ECG est sinusal à 100/mn avec un bloc incomplet gauche. Vous portez le diagnostic d’œdème aigu du poumon asthmatiforme. o Question n° 1 Quelles sont vos prescriptions immédiates sur le plan thérapeutique ? o Question n° 2 Commentez la radiographie pulmonaire o Question n° 3 Quels autres examens complémentaires demandez-vous en urgence ? Justifiez-les. o Question n° 4 Une heure après son admission aux urgences et après vos premières prescriptions, il se sent mieux et s’est même assoupi : FR à 20/mn ; TA à 130/60 mmHg ; pouls à 90/mn. Il a uriné 500 cc. L’auscultation pulmonaire trouve encore des crépitants aux deux bases. Que faites-vous ? Quelles sont vos prescriptions ? 14 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 15 Cas clinique n°8 t Items : 198, 250, 176 o Question n° 4 bis Le lendemain de son admission, l’état clinique du patient continue de s’améliorer mais vous êtes intrigué par son ECG (cf). Qu’en pensez-vous ? o Question n° 5 Très peu de temps après votre visite, le patient se plaint de palpitations et vous constatez un cœur irrégulier à l’auscultation. Son ECG s’inscrit en fibrillation auriculaire. Vous recevez alors le résultat de son ionogramme qui retrouve une natrémie à 132 mmol/l et une kaliémie à 2 mmol/l. Comment interprétez-vous cet événement, et quelle est la première mesure thérapeutique à entreprendre ? Pourquoi ? o Question n° 6 Malgré votre traitement, la fibrillation auriculaire persiste, et vous décidez d’administrer de l’amiodarone-Cordarone®. Comment justifiez-vous de ne pas avoir prescrit d’emblée ce médicament, dès la constatation du trouble du rythme ? 15 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 16 Cas clinique n°9 t Items : 214, 230 Dans les “ vapes ”. Il a 22 ans. Il est toxicomane à l’héroïne IV (0,5 g quatre fois par jour) et buvant 6 à 10 demis de bière par jour. Il est retrouvé par les vigiles de l’hôpital où vous êtes interne, par terre, inconscient, la seringue dans le bras en myosis serré et en bradypnée avec cyanose. Vous pensez tout de suite à une surdose d’héroïne. o Question n° 1 Quels traitements prescrivez-vous immédiatement ? o Question n° 2 Grâce à cette thérapeutique, il se réveille, accepte l’hospitalisation et fait une demande de sevrage. Vous l’admettez dans la SAUV (Salle d’Accueil des Urgences Vitales), dont vous avez la responsabilité en temps ordinaire. Au 2e jour, vous le trouvez trémulant, couvert de sueur, insomniaque et a des hallucinations. Vous posez le diagnostic de pre-delirium tremens. Quelles sont vos prescriptions de sédatifs, en supposant qu’il n’a pas de pathologie associée, notamment hépatique ? o Question n° 3 En dehors des sédatifs quelles sont vos autres prescriptions pour ce pre-delirium tremens ? o Question n° 4 A tous ces symptômes du sevrage alcoolique s’associent les signes de manque vis-à-vis de l’héroïne. Quelle prescription faites-vous pour les juguler ? o Question n° 5 Quelle surveillance clinique et paraclinique instaurez-vous ? 16 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 17 Cas clinique n°10 t Items : 195, 66, 208 Calcul douloureux Faisant un remplacement en ville, vous êtes appelé le soir au chevet d’un boucher de 50 ans, d’1m76, pesant 103 kg. Il y a une demi-heure, alors qu’il revenait de la campagne en voiture, il a ressenti une douleur lombaire gauche en coup de poignard, à irradiation descendante vers le flanc, la fosse iliaque gauche, l’aine, les bourses, avec nausées. Vous l’examinez rapidement : état général non altéré ; douleur à la percussion de la fosse lombaire gauche ; ventre respirant normalement ; orifices herniaires libres. Il vous déclare alors avoir déjà présenté, il y a deux ans, des crises de colique néphrétique et avoir émis à cette occasion des cristaux d’urate. A l’évidence, il s’agit d’une récidive. La bandelette urinaire retrouve 3 croix de sang, pas de leucocyte ou de nitrite. o Question n° 1 Que prescrivez-vous immédiatement ? o Question n° 2 Quand et comment (=d’après quels signes présents ou absents dans l’énoncé) jugez-vous qu’une hospitalisation est nécessaire ? o Question n° 3 Si votre traitement se révèle efficace, que prescrivez-vous au malade pour les prochaines 24 heures ? o Question n° 4 Trois jours après le début du traitement, il n’a toujours pas expulsé de calcul, et la douleur persiste. Que proposez-vous ? o Question n° 5 Quel est le traitement préventif des récidives chez ce malade ? 17 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 18 Cas clinique n°11 t Items : 171, 181, 195, 290 L’helicobacter dans l’antr e Un homme de 46 ans se plaint de douleurs épigastriques post-prandiales depuis 8 jours. La fibroscopie révèle un ulcère bulbaire de 10 mm de diamètre, sans caractère hémorragique. o Question n° 1 Rédigez votre prescription o Question n° 2 L’histologie des biopsies antrales pratiquées lors de la fibroscopie révèle la présence d’Hélicobacter pylori. Quelle prescription supplémentaire éventuelle pourrait être faite ? Rédigez cette prescription. Quel est son intérêt ? o Question n° 3 Vous revoyez 6 mois plus tard votre patient ; qui va bien. Il prend par ailleurs du Daonil® (sulfamide hypoglycémiant) et de l’ Adalate® (inhibiteur calcique). Il vous demande de renouveler le Maalox® qu’il prend “ à la demande ”, lorsqu’il ressent de temps à autre une gêne épigastrique. De quel conseil doit s’accompagner votre prescription ? o Question n° 4 Huit mois après, votre patient vous consulte pour des lombalgies mécaniques aiguës (c’est le premier épisode). Quelle est votre prescription ? o Question n° 5 Quelques semaines plus tard, il vous consulte à nouveau pour reprise de sa lombalgie avec une irradiation dans la fesse gauche. Un anti-inflammatoire serait utile. Comment agissez-vous ? 18 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 19 Cas clinique n°12 t Items : 198, 226 Un asthme qui s’aggrave Un homme de 30 ans, pesant 60 kg, asthmatique connu depuis l’enfance, est hospitalisé aux urgences pour une crise d’asthme évoluant depuis 48 heures et s’aggravant progressivement. Avant d’arriver aux urgences, le patient a pris du salbutamol-Ventoline® en spray (6 à 8 bouffées) et a reçu une injection de Solumedrol® de 40 mg en intramusculaire. Lorsque vous le voyez vous trouvez un malade assis, en sueurs, cyanosé, polypnéïque (30/mn) avec un tirage, n’arrivant pas à dire des phrases complètes. La mesure du débit expiratoire de pointe (DEP) est de 60 l/mn. L’interrogatoire apprend que cette décompensation asthmatique est survenue quelques jours après une rhinite purulente suivie d’une toux et d’une expectoration muco-purulente sans fièvre. De plus, le traitement habituel inhalé par béta-2 mimétique et corticothérapie avait été interrompu il y a plus de 15 jours, sans avis médical. o Question n° 1 Sur quels éléments cliniques et paracliniques jugez-vous de la gravité de l’asthme en urgence ? Dire pour chacun de ces éléments ce que vous recherchez pour la définition d’un asthme grave. o Question n° 2 Les signes cliniques et paracliniques confirment le diagnostic d’asthme aigu grave. Quelles mesures thérapeutiques prenez-vous dans les 24 premières heures ? (La discussion de l’indication d’une ventilation assistée est exclue de cette question) o Question n° 3 Comment expliquez-vous la survenue de cette crise aiguë ? o Question n° 4 Quel traitement de sortie prescrivez-vous à sa sortie d’hospitalisation ? o Question n° 5 Quels signes d’alerte précèdent la survenue d’une crise grave ? 19 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 20 Cas clinique n°13 t Items : 117, 130, 134, 176, 181, 219 Un vieil hyper tendu bien fatigué. Un homme de 75 ans a une hypertension artérielle depuis 5 ans traitée par 1 cp par jour d'Aldactazine® (association d’un diurétique thiazidique et de spironolactone). Malgré cela la pression artérielle reste à 190/110 mm Hg et le médecin a alors décidé le traitement suivant : 1) maintien de l'Aldactazine®: 1 cp/jour 2) Rénitec® (Énalapril) 20 mg: 1 cp/jour o Question n° 1 Quelle surveillance biologique devrait accompagner cette prescription? Une semaine plus tard, la pression artérielle est la même. Il est prescrit alors: 1) Aldactazine® (= altizide + spironolactone): 1cp/jour 2) Rénitec 20® (= enalapril): 1 cp/jour 3) Lopril 50® (= captopril): 1cp/jour 4) Alpress 5® (= prazosine): 1cp/jour 5) Régime sans sel strict Le patient est revu un mois plus tard. La pression artérielle est à 175/100. Le patient est fatigué, il a maigri, et devant l’altération de l’état général, il est hospitalisé. On trouve, dans le ionogramme sanguin : - Créatininémie : 140 µmol/l - Na : 130 mmol/l - K : 5,8 mmol/l - Protides : 85g/l o Question n° 2 Quelle explication donnez-vous à l’altération de l’état général ? o Question n° 3 Concernant le choix des médicaments anti-hypertenseurs, que pensez-vous de l’association “spironolactone/hydrochlorothiazide-Aldactazine®-Lopril®-Renitec® ” ? Vous parait-elle cohérente ? Justifiez votre réponse. o Question n° 4 Que pensez-vous de la prescription de prazosine chez ce malade ? o Question n° 5 Que prescririez-vous ? 20 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 21 Cas clinique n°14 t Items : 171, 181, 130, 203, 216, 247 La vessie est gonflée Un homme de 65 ans se présente aux urgences pour une rétention aiguë d’urine avec une fièvre à 40° C. C’est un patient dysurique depuis des mois, mais n’ayant jamais consulté en urologie. Il ne présente aucun antécédent chirurgical, n’a pas de diabète, mais est traité par Sectral® pour une HTA bien contrôlée. L’examen clinique confirme le globe vésical avec au toucher rectal une grosse prostate (50 grammes) très douloureuse. o Question n° 1 Quels sont votre diagnostic et votre décision thérapeutique immédiats ? o Question n° 2 Un cathétérisme urétral vous paraît-il indiqué ou contre-indiqué ? Pourquoi ? o Question n° 3 A distance, le patient a repris des mictions spontanées. Il demeure dysurique et pollakiurique diurne et nocturne (4 levers par nuit). Quels sont les deux examens et leurs résultats qui vont être indispensables pour poser l’indication chirurgicale ? Quelle est la nature de cette intervention ? o Question n° 4 Quelle est la seule séquelle sexuelle post-opératoire que l’on peut craindre et comment peut-on en diminuer les conséquences psychologiques ? 21 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 22 Cas clinique n°15 t Items : 42, 179, 222, 266, 288, 297 Anorexie Mademoiselle D, âgée de 24 ans, est vue en consultation pour trouble du comportement alimentaire évoluant depuis l’âge de 15 ans. Son BMI (Indice de Masse Corporelle) est à 12,5. Elle déclare ne plus avoir d’appétit et manger deux repas par jour, composé de “ trois yaourts très sucrés ” et boire 3 litres de thé. Elle est aménorrhéique. A l’examen, outre sa maigreur impressionnante, on relève des cheveux et des ongles cassants, et une acrocyanose des membres inférieurs. La température à 17 h est à 36°2, le pouls à 47, la tension artérielle à 95/60 mm Hg. Au cours de l’évolution, Mlle D. aurait présenté des épisodes de boulimie avec vomissements et son BMI a varié entre 11, 5 et 23. Elle n’a jamais été hospitalisée. Les examens en urgence montrent : Hb = 7, 5 g/dl avec VGM = 73 fl Plaquettes = 90 000 / mm3 3 GB = 1 900/mm avec PN = 14%, PE = 1% Lymphocytes = 75% Monocytes = 10%. NA = 140 mmol/l K = 2,8 mmol/l Glycémie = 3, 6 mmol/l Cholestérol = 1, 95 mmol/l Triglycéridémie = 5, 7 mmol/l Protides totaux = 67 g/l., Ph : 7,48, PaCo2 : 7,5kPa, PaO2 : 13Kpa, bicarbonates : 31 mmol/l o Question n° 1 Sur quels critères faites-vous le diagnostic et appréciez-vous la gravité de cet état ? o Question n° 2 Comment expliquez-vous les anomalies de la NFS et comment les traitez-vous ? o Question n° 3 Comment expliquez-vous les anomalies des gaz du sang et comment les traitez-vous ? o Question n° 4 Quelles mesures thérapeutiques préconisez-vous pour le problème de fond ? o Question n° 5 Quels sont les éléments de pronostic à long terme ? 22 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 23 Cas clinique n°16 t Items : 66, 188, 262 Maux de tête et manque de mots Une femme de 35 ans consulte pour des céphalées. Celles-ci ont débuté il y a cinq ans, évoluent par crises durant quelques heures à une journée. Les céphalées sont précédées par des paresthésies de la main gauche, suivies dix minutes plus tard par des paresthésies péri-buccales gauches, puis dix minutes plus tard, par des troubles du langage avec paraphasies qui durent environ quinze minutes. Apparaît alors une céphalée qui siège à l’hémicrane gauche, augmente progressivement d’intensité pour atteindre son maximum en une à deux heures. Les céphalées sont pulsatiles et s’accompagnent de vomissements et d’une phonophobie l’obligeant à aller se coucher dans le noir et au calme. Son examen neurologique est normal. La fréquence des crises, autrefois faible, a augmenté depuis quelques mois. Actuellement, elle a trois crises par semaine et elle est très gênée dans ses activités professionnelles. Elle a essayé de nombreux antalgiques, en automédication. Elle était souvent calmée par l’aspirine et le café, mais rarement avant deux heures. L’effet semble moins net actuellement. o Question n° 1 Quel est votre diagnostic ? Enumérez, sans détailler, les éléments qui vous permettent de porter ce diagnostic. Elle craint d’avoir une tumeur et vous parle d’un scanner. Que lui dites-vous ? o Question n° 2 Elle vous demande de lui prescrire un antalgique plus efficace en période de crise. Quels traitements lui conseillez-vous ? o Question n° 3 Indiquez une autre classe thérapeutique qui peut être utilisée en association aux antalgiques, en dehors de la caféine. o Question n° 4 Que conseillez-vous pour réduire l’intensité et la durée des crises ? 23 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 24 Cas clinique n°17 t Items : 190, 235 Un enfant très secoué. Eric a 5 ans. Depuis 2 mois, il présente des crises qui se manifestent ainsi : avec une fréquence qui est de l’ordre d’une tous les deux jours, environ une à deux heures après qu’il s’est endormi, les parents entendent une sorte de râle et ils le trouvent agité de secousses cloniques de l’hémiface droite et du bras droit. Ces crises ne durent qu’une minute. Il arrive que l’enfant ne se réveille pas. Le lendemain, il a un comportement tout-à-fait normal et son examen neurologique est normal. Il ne fait jamais de crise de ce type le jour. On apprend que le père est réputé avoir eu une épilepsie généralisée jusqu’à l’âge de 18 ans, et que tout a disparu ensuite sans médicament. o Question n° 1 Le pédiatre qui voit l’enfant en consultation constate un examen neurologique normal, de même que son développement psychomoteur. Mais, devant ce tableau, il pense qu’il s’agit de crises Bravais-Jacksoniennes, et il conseille de faire rapidement un électro-encéphalogramme (EEG) et un scanner à la recherche d’une lésion hémisphérique gauche. Que pensez-vous de cet avis ? o Question n° 2 Les parents un peu inquiets de cette attitude consultent un pédiatre spécialisé en neurologie infantile, qui évoque une épilepsie très précise et se contente de demander un EEG de veille et de sommeil. A quoi pense-t-il et pourquoi ? o Question n° 3 Le médecin propose d’essayer d’abord de ne pas traiter l’enfant ? Cette attitude vous paraît-elle justifiée ? Devant la persistance des crises, le pédiatre propose soit le valproate de sodium -Dépakine®, soit le carbamazépine-Tégrétol® Donnez, pour ces deux produits, le mode d’administration, les effets secondaires et le mode de surveillance ? o Question n° 4 Le médecin fait appel au carnet de santé de l'enfant pour retracer son développement psychomoteur, les parents ne se souvenant pas avec précision de toutes les informations. Quelles sont les principales acquisitions dans le développement psychomoteur d'un nourrisson qu’il faut s’attendre à y trouver à 4 mois, 9 mois et 18 mois ? 24 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 25 Cas clinique n°18 t Items : 173, 195, 203, 217 Le sigmoïde en crise Un homme de 55 ans est hospitalisé en urgence pour un syndrome abdominal douloureux avec une fièvre à 39° s’accompagnant de frissons. Ce patient se plaint depuis 6 mois de douleurs modérées et intermittentes de la fosse iliaque gauche (FIG) s’accompagnant de périodes de constipation de 2 à 3 jours suivies de l’émission de selles molles et malodorantes. Il n’y a pas de notion de rectorragies ni de méléna. On note comme principal antécédent un infarctus du myocarde (limité antéro-septal) il y a 10 ans pour lequel il est sous acenocoumarol (Sintrom®) (1cp/j) depuis son hospitalisation en cardiologie. Depuis cette époque, il est régulièrement suivi et sans problème particulier. Le tableau clinique en cours a débuté de la même façon, 2 jours auparavant, mais les douleurs de la FIG persistent et une fièvre est apparue. Les douleurs sont diffuses à l’hémi-abdomen gauche. Il présente des nausées sans vomissements. Il n’a pas de selles depuis 2 jours mais un transit gazeux persiste qui soulage temporairement les douleurs abdominales. A l’examen clinique, l’abdomen est un peu météorisé mais souple dans son ensemble sauf dans la FIG où il existe une défense nette. La température est à 38°6. Le TR est indolore au cul-de-sac de Douglas. Il n'existe pas d’altération de l’état général. La TA est de 140/75 et le pouls à 90/mn. Les orifices herniaires sont libres. Le bilan biologique montre : NFS : GR : 4 750 000, Hb : 13g/dl, GB 17500/mm3 (80% de polynucléaires) Ionogramme sanguin normal, urée normale, créatinine 100 µmol/l, glycémie normale. Coagulation : TP 37%, INR 2.5, TCA 32/33, Plaquettes 258 000/mm3 ECBU Examen direct négatif . o Question n° 1 Quels diagnostics principaux pouvez-vous envisager (énumération) ? Quel est celui qui vous paraît le plus probable (en le motivant par des arguments extraits du texte) ? o Question n° 2 Quels examens complémentaires (en les justifiant) vous semblent nécessaires dans un but diagnostique et pour la décision thérapeutique ? o Question n° 3 On décide, au terme du bilan effectué, de ne pas opérer ce patient. Décrivez les modalités pratiques de la mise en route du traitement médical et des consignes générales qui accompagnent votre prescription. 25 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 26 Cas clinique n°19 t Items : 171, 176, 177, 181, 199, 219 Désorientée par le régime Une femme de 72 ans est adressée aux urgences pour une altération récente de l’état général associée à un état confusionnel, sans contexte traumatique connu (pas de traumatisme crânien). Il s’agit d’une femme présentant des antécédents de dépression chronique. Quinze jours auparavant, elle a été hospitalisée en cardiologie pour une insuffisance cardiaque qui n’était pas connue jusqu’alors. Cette insuffisance cardiaque est d’origine hypertensive, et elle est ressortie de l’hôpital avec un traitement comportant : enalapril (Rénitec® 20) 1 comprimé par jour (inhibiteur de l’enzyme de conversion), furosémide (Lasilix® 40) 1 comprimé le matin, régime sans sel, et fluoxétine (Prozac®, antidépresseur, inhibiteur de la recapture de la sérotonine) : 1 comprimé par jour. L’examen clinique de cette patiente à son arrivée aux urgences retrouve un état d’hydratation normal (absence de pli cutané), et un ralentissement intellectuel associé à une désorientation. L’examen neurologique est par ailleurs normal, et il n’existe pas de signe de localisation. La tension artérielle est à 150/95, le rythme respiratoire à 20/mn, la température à 37°3C, la fréquence cardiaque à 80/mn. Le bilan biologique pratiqué en urgence retrouve : urée sanguine 2 mmol/l ; créatininémie 72 mmol/l, natrémie 111 mmol/l, kaliémie 3,2 mmol/l, bicarbonates 28 mmol/l, protéines 70 g/l. o Question n° 1 Quelle(s) hypothèse(s) diagnostique(s) formulez-vous pour expliquer l’hyponatrémie ? o Question n° 2 Quelle(s) hypothèse(s) diagnostique(s) formulez-vous pour expliquer l’hypokaliémie ? o Question n° 3 Indiquez la prise en charge immédiate de cette patiente (traitement et surveillance), en précisant les risques évolutifs dans les 48h qui suivent 26 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 27 Cas clinique n°20 t Items : 198, 199, 219 Un diabétique oublieux M. B..., 22 ans, est un diabétique insulinodépendant depuis l’âge de 13 ans. Il est habituellement parfaitement équilibré par l’administration d’une injection matin et soir d’insuline NPH (insuline semi-lente) à raison de 32 unités le matin et 22 unités le soir. Il est parfaitement éduqué sur le plan de la prise en charge de sa maladie, et pour la première fois depuis 10 ans alors qu’il se rend chez des amis un samedi soir à 80 kms de son domicile, il s’aperçoit qu’il a oublié d’emporter son insuline. Il décide malgré tout de faire l’impasse sur cette injection, en se disant qu’il mangera raisonnablement et s’abstiendra de toute boisson sucrée dans la soirée. Il s’endort chez ses amis dans la nuit du samedi au dimanche. Le dimanche matin, il présente une acidocétose diabétique typique, et il est adressé aux urgences de l’hôpital voisin. A son arrivée, il est parfaitement conscient, mais il présente une polypnée à 26/mn, il n’y a pas de désordre hémodynamique, et la bandelette urinaire retrouve ++++ de sucre et ++++ d’acétone. Le bilan biologique retrouve les chiffres suivants : glycémie 37 mmol/l, urée 8,3 mmol/l, créatininémie 110 mmol/l, protéines 80 g/l, kaliémie 4 mmol/l natrémie 132 mmol/l, . PH : 7,25, PaCO2 : 2.2 Kpa, PaO2 : 13,4 Kpa, bicarbonates : 7 mmol/l. o Question n° 1 Quelle est la physiopathologie des désordres observés de la gazométrie artérielle ? o Question n° 2 Quelle prescription vous permet d’assurer la prise en charge des troubles de l’équilibre acido-basique ? o Question n° 3 Décrivez la prise en charge des troubles hydro-électrolytiques pour les 24 premières heures ? o Question n° 4 Comment orientez-vous ultérieurement ce patient en cas d’évolution rapidement favorable ? 27 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 28 Cas clinique n°21 t Items : 173, 198, 203 Toux fébrile, mais sans gravité Mme M… 35 ans, consulte son médecin 24h après l’apparition d’une toux dans un contexte fébrile. Il s’agit d’une jeune femme sans antécédent particulier, mère de 2 enfants en bonne santé. Après l’avoir examinée, celui-ci conclut à une probable bronchite et lui prescrit un traitement par amoxicilline (Clamoxyl®) 1g matin, midi et soir. 3 jours après le début de ce traitement, la toux de Mme M. persiste, elle retourne voir son médecin comme celui-ci le lui avait indiqué en cas de persistance des troubles. L’examen clinique constate une température à 38°6, l’auscultation broncho-pulmonaire retrouve des râles bronchiques diffus, sans focalisation évidente. Le jour de la consultation, son médecin demande une numération formule sanguine et une radiographie pulmonaire. Les résultats obtenus le jour même montrent : GR : 3 870 000/mm3, hémoglobine : 12.8 g/dl, GB : 13 400/mm3, plaquettes : 256 000/mm3. Radio pulmonaire : image de pneumopathie interstitielle bilatérale sans focalisation particulière. Sachant qu’il n’existe aucun signe de gravité, et en faisant référence à la conférence de consensus actualisée sur la prise en charge des infections des voies respiratoires : o Question n° 1 Quelle(s) critique(s) pouvez-vous formuler concernant la prise en charge initiale de cette patiente ? o Question n° 2 Quel(s) diagnostic(s) envisagez-vous chez cette patiente, compte tenu du contexte clinique qui est décrit après 3 jours de traitement par Clamoxyl® ? o Question n° 3 Quel traitement proposez vous (traitement antibiotique et traitement adjuvant) ? Précisez la durée du traitement. o Question n° 4 Pensez-vous qu’il soit nécessaire d’hospitaliser cette patiente ? 28 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 29 Cas clinique n°22 t Items : 173, 174, 189, 200, 203, 214, 219 La vieille femme aux méninges fatiguées Il s’agit d’une femme de 76 ans admise aux Urgences pour un coma fébrile. - Antécédents : Polyarthrite rhumatoïde Syndrome anxio-dépressif (vit seule, veuve depuis 10 ans) Sinusite traînante depuis 1 mois. - Traitement habituel : Prednisolone (Cortancyl®) 10 mg/j, piroxicam (Feldène®) (AINS), amitriptyline (Laroxyl®, antidépresseur), prazepam (Lysanxia®, benzodiazépine). Pour sa sinusite, la patiente a reçu plusieurs cures d’antibiotiques dont la nature exacte n’est pas précisée. - Histoire de la maladie : La patiente a été retrouvée inconsciente dans sa chambre par son neveu. Elle n’avait pas été vue depuis 4 jours. - Examen clinique à l’admission aux Urgences : * Coma avec score de Glasgow à 7 * TA 90/50 mmHg, pouls 130/min, marbrures * Fréquence respiratoire 32/min, SaO2 89% en air ambiant * Température 40° C * Pas de raideur méningée franche * Pas de signe de localisation neurologique * Pas de purpura cutanéo-muqueux * Plusieurs points de compression avec phlyctènes (dos, coude) o Question n° 1 Quelle(s) hypothèse(s) diagnostique(s) émettez-vous chez cette patiente ? o Question n° 2 Quel(s) examen(s) complémentaire(s) réalisez-vous en urgence ? Justifiez-les. o Question n° 3 Une ponction lombaire est réalisée. Le LCR est trouble. Quelle est alors l’hypothèse diagnostique que vous retenez ? o Question n° 4 Détaillez votre attitude pratique (examens complémentaires, traitement) Urgences en attendant les résultats du LCR. o Question n° 5 L’analyse du LCR montre : - 2700 leucocytes par mm3 (90% de polynucléaires) protéinorachie à 6,5 g/l, - glycorachie à 1,8 mmol/l (glycémie à 6 mmol/l) examen direct : nombreux cocci à Gram positif en diplocoques Quelle est votre conclusion diagnostique ? o Question n° 6 Quel traitement proposez-vous ? Justifiez votre choix o Question n° 7 Dans quel service hospitalisez-vous la patiente ? 29 aux DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 30 Cas clinique n°23 t Items : 171, 172, 174, 176, 198, 219 Des médicaments qui font monter l’urée Mme X... 85 ans présente des antécédents d’insuffisance cardiaque d’origine hypertensive avec un épisode d’oedème pulmonaire en 1995. Son traitement ambulatoire comporte l’association d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (Rénitec 20 ® : 1 comprimé par jour), un diurétique de l’anse (Lasilix 20® : 1comprimé le matin), un dérivé nitré transdermique (Nitriderm 10® :1 patch le matin), associés à un régime pauvre en sel. Une semaine avant son hospitalisation, Mme X... a pris des comprimés dans son armoire à pharmacie personnelle pour soulager une douleur lombaire aiguë Elle a pris ces comprimés pendant quelques jours et appelle finalement son médecin pour une altération brutale de l’état général et l’apparition d’une dyspnée qui conduisent à son hospitalisation aux Urgences. A l’arrivée à l’hôpital, l’examen clinique retrouve les données suivantes : - Température 37°3, RR 30/min, TA 120/80, FC 100/min. Le bilan biologique réalisé en urgence retrouve : Na+ 138 mmol/l, K+ 7,5 mmol/l, Cl- 103 mol/l, protides 75 g/l, Ca++ 2,45 mmol/l, bicarbonates veineux 18 mmol/l, urée 29 mmol/l, créatininémie 250 mmol/l La numération formule sanguine retrouve : GR 3 930 000/mm3, Hb 10,5 g/100 ml, VGM 83µ3 GB 9500/mm3, L’électrocardiogramme retrouve de grandes ondes T dans toutes les dérivations, sans élargissement des complexes QRS ni troubles de la conduction auriculo-ventriculaire. o Question n° 1 Décrivez la physiopathologie vraisemblablement à l'origine des troubles biologiques observés. o Question n° 2 Indiquez votre stratégie immédiate de lutte contre l’hyperkaliémie o Question n° 3 En cas d'évolution favorable, quel conseil donnez vous à la patiente ? 30 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 31 Cas clinique n°24 t Items : 177, 184, 199, 209, 214, 219 Un alcoolique bien confus M. P... 49 ans, est amené aux Urgences par les pompiers à la suite d’un malaise sur la voie publique. Il s’agit d’un patient présentant des antécédents d’éthylisme chronique et qui ne suit actuellement aucun traitement particulier. L’examen clinique à son arrivée aux Urgences retrouve : Température : 38°2, fréquence cardiaque 110/min, FR : 24/min, TA : 140/70. Sur le plan neurologique, le patient est conscient mais présente une désorientation dans le temps et dans l’espace ainsi qu’une amnésie complète de l’épisode. On ne retrouve par ailleurs aucun déficit moteur ni sensitif en dehors d’une hypoesthésie en chaussettes ; les réflexes achilléens sont absents. Le reste de l’examen retrouve un traumatisme facial avec une contusion frontale. o Question n° 1 Compte tenu du contexte de survenue de ce malaise, complétez votre examen clinique et proposez des examens complémentaires en les justifiant. o Question n° 2 Quelle est l'hypothèse diagnostique la plus probable ? o Question n° 3 Quel est votre traitement initial ? 31 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 32 Cas clinique n°25 t Items : 176, 186, 219 Un alcoolique qui a du “ventr e” Un homme de 58 ans est adressé aux Urgences pour une asthénie récente avec amaigrissement. L’examen clinique retrouve des signes d’imprégnation éthylique que le malade reconnaît et pour laquelle il dit avoir déjà été hospitalisé à plusieurs reprises. L’examen clinique retrouve une hépatomégalie avec ascite et circulation veineuse collatérale. Le reste de l’examen est sans grande particularité, notamment l’examen neurologique est normal. Le bilan biologique pratiqué en urgence retrouve : urée 2 mmol/l, créatininémie 65 µmol/l, natrémie 122 mmol/l, protéines 45 g/l, kaliémie 3,2 mmol/l, bicarbonates 28 mmol/l. o Question n° 1 Décrivez les troubles hydro-électrolytiques présentés par ce patient. Donnez-en les principaux éléments de physiopathologie. o Question n° 2 Quels examens complémentaires vous paraissent utiles pour la prise en charge de ce patient, immédiatement ou dans les jours qui suivent ? o Question n° 3 Rédigez votre ordonnance immédiate pour les premiers jours de l’hospitalisation. 32 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 33 Cas clinique n°26 t Items : 171, 181, 203, 214 Un feuilleton arrosé M. H. 75 ans, a présenté un malaise vers 22h alors qu'il regardait la télévision. C'est sa femme qui a appellé le médecin après avoir constaté que son mari s'est effondré sur son fauteuil, sans connaissance. Arrivé sur les lieux, le médecin traitant de M. H. constate une pâleur généralisée, il est couvert de sueurs et sa tension artérielle est à 80-60, le pouls est à 75/min, et M.H. répond de façon symétrique et adaptée aux fortes stimulations douloureuses. Le médecin décide alors l'hospitalisation. A l'arrivée à l'hôpital, M.H. est conscient, et l'interrogatoire retrouve la notion d'une prescription de digoxine, de lasilix® et d'un patch quotidien de Nitriderm® pour une insuffisance cardiaque. Il prend également depuis quelques jours du Diantalvic® (dextropropoxyphène + paracétamol) pour des douleurs lombaires rebelles. o Question n° 1 Compte tenu des données déjà à votre disposition, énumérez les éléments d'interrogatoire et les examens biologiques initiaux qui vous paraissent indispensables. o Question n° 2 Les résultats du bilan que vous avez proposé à la question 1 sont normaux, en dehors d'une alcoolémie à 2,5 g/l. Résumez dans cette hypothèse votre démarche thérapeutique. o Question n° 3 Quels conseils donnez-vous à ce patient pour éviter la répétition de ce genre de malaise ? o Question n° 4 Quelles sont les complications immédiates qui peuvent survenir au cours d’un malaise vagal, ou à son décours immédiat ? 33 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 34 Cas clinique n°27 t Items : 173, 192, 198, 199, 200, 219 Une diabétique dans le coma Une femme de 73 ans est admise aux urgences pour un coma sans signe neurologique de localisation. Il s'agit d'une femme présentant un diabète ancien et non traité, dont l'examen clinique à l'entrée retrouve des réactions adaptées aux stimulations douloureuses, et sans réponse aux stimulations verbales. La tension artérielle est à 80-60 (alors qu'elle est habituellement à 145-90), le pouls est à 120/mn, et on retrouve par ailleurs la persistance d'un pli cutané et des muqueuses sèches. La température est à 39°7. La bandelette urinaire retrouve une glycosurie massive et des traces d'acétone. Sur le plan biologique : gaz du sang : pH = 7,36, PaCO2 = 4,5 KPa, bicarbonates = 20 mmol/l, PaO2 = 10,8 KPa. Ionogramme : Na = 165 mmol/l, Cl- = 115 mmol/l, K = 3,3 mmol/l, protides = 80 g/l, urée = 25 mmol/l, glycémie = 65 mmol/l, créatininémie = 200 µmol/l. o Question n° 1 Compte tenu des éléments cliniques et biologiques à votre disposition, quel est votre diagnostic ? o Question n° 2 En dehors des examens déjà à votre disposition, prescrivez et justifiez les examens que vous souhaitez voir réaliser en urgence . o Question n° 3 Indiquez les grandes lignes de votre stratégie thérapeutique, y compris l'orientation de la patiente et sa surveillance. o Question n° 4 Citez les principales complications évolutives susceptibles de conduire au décès de cette patiente. 34 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 35 Cas clinique n°28 t Items : 173, 198, 199, 219 Flapping chez un obèse essoufflé Un homme de 72 ans, obèse (1m70 pour 110 kg) est hospitalisé aux urgences pour des troubles de la conscience d'installation progressive sur 3 jours. Les antécédents sont d'une part une dyspnée d'effort n'ayant jamais été explorée, chez un patient ne prenant aucun médicament au long cours. Depuis quelques jours est survenue une fièvre à 38° - 38°5, accompagnée d'une toux et d’une expectoration purulente. A l'arrivée aux urgences, l'examen clinique retrouve une somnolence, sans signe neurologique de localisation, et avec une réactivité adaptée à la douleur. L'examen cutané note une érythrose du visage et il existe un flapping tremor. La température est à 38°7, la tension artérielle à 210-110 mmHg, le pouls à 100/min et le rythme respiratoire à 22 par minute. L'auscultation bronchique retrouve une polypnée superficielle et un encombrement bronchique diffus. Le bilan biologique est le suivant : GR : 5 600 000/mm3, GB : 17 600/ mm3, Hb : 16 g/100 ml, Urée : 6 mmol/l, Na : 135 mmol/l, Cl : 102 mmol/l. PH : 7,28, bicarbonates : 34 mmol/l, PaO2 : 5 KPa, VGM : 80 µ3 K : 4,2 mmol/l, PaCO2 : 10 KPa, excès de base : + 9. o Question n° 1 Commentez les gaz du sang et formulez une hypothèse diagnostique, en reprenant les éléments cliniques en faveur. o Question n° 2 Sachant que la radiographie pulmonaire ne retrouve pas de foyer radiologique systématisé, énumérez sans les détailler les principales mesures thérapeutiques que vous prenez (réanimation, antibiothérapie) et les principaux éléments de surveillance pour les premières heures. o Question n° 3 Justifiez votre choix antibiotique o Question n° 4 Précisez l’intérêt d’un dispositif de ventilation non invasive. 35 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 36 Cas clinique n°29 t Items : 171, 174, 181, 199, 206, 219 Confusion chez le diabétique Un patient de 59 ans est hospitalisé aux urgences dans un tableau de confusion avec examen neurologique normal par ailleurs. Le reste de l'examen clinique retrouve l'absence de signes d'insuffisance cardiaque et une tension artérielle à 21/10, une température à 37°6 et un pli cutané. L'ECG montre une bradycardie sinusale à 45/min. La radiographie du thorax est normale. L'interrogatoire de l'entourage retrouve la notion d'une HTA connue de longue date, traitée par furosémide-Lasilix® 40 mg et spironolactone-Aldactone® 50 mg avec des chiffres habituels autour de 16/9. Il est également diabétique non insulino-dépendant équilibré par glibenclamide-Daonil® 5 mg 2 fois/j et présente aussi un asthme ancien non traité depuis plusieurs années. Il prend par ailleurs du diltiazem-Bitildiem® 90 mg 2 fois par jour. Il y a une semaine, il a acheté a la pharmacie de l’ibuprofene-Advil®, qu’il a pris en auto-médication pour des douleurs d’arthrose. Le bilan biologique à l'entrée est le suivant : urée : 16,6 mmol/l (1g/l), créatininémie : 156 µmol/l, Na : 138 mmol/l, K : 5.8 mmol/l, glycémie : 0,40 g/l. Il n'y a ni sucre, ni acétone dans les urines. o Question n° 1 Sachant qu'un bilan biologique datant de 6 mois était normal, expliquez brièvement le scénario à l'origine de l'hospitalisation aux urgences o Question n° 2 Indiquez vos prescriptions pour les 24 premières heures. o Question n° 3 Quelle est l'évolution la plus probable de ce patient sous traitement adapté? o Question n° 4 Quels conseils donnez-vous au malade pour éviter la répétition d’une telle mésaventure ? o Question n° 5 La reprise de l’interrogatoire vous apprend qu’il présente en outre une allergie à l’aspirine. Qu’apporte cette information aux conseils que vous donnez à ce patient ? 36 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 37 Cas clinique n°30 t Items : 173, 195, 203 Infection sur calcul Mme A… 46 ans, est adressée aux urgences par SOS Médecins pour fièvre à 39° C avec douleur de la fosse lombaire droite et frissons. Antécédents : 4 enfants, aucun antécédent pathologique connu. A l'examen clinique : Température : 38°5 (malgré un comprimé de paracétamol 1 heure plus tôt). Rythme respiratoire : 18/min, TA : 13/8.5, Pouls : 110/min. Il existe une douleur spontanée de la fosse lombaire droite, renforcée par l'ébranlement lombaire, remontant à 4 jours, et ayant initialement cédé sous diclofenac-Voltarène® en automédication. Le bilan biologique est le suivant : TP : 95%, GR : 4 380 000/mm3, NFS = GB : 16 500/mm3, TCA : 35"/33" Hb : 12,8g, VGM : 88 µ3. Urée : 7 mmol/l, créatininémie : 95 µmol/l, Na : 134 mmol/l, K : 4.2 mmol/l, Cl : 95 mmol/l, protides : 72 g/l, Ca : 2.50 mmol/l Radio pulmonaire : normale Bandelette urinaire : sang ++, leucocytes ++, nitrites +++. o Question n° 1 Quels examens complémentaires prescrivez-vous en urgence, et pour étayer quel(s) diagnostic(s) ? o Question n° 2 La reprise de l'interrogatoire vous apprend que la douleur initiale était insupportable et qu'elle est survenue dans un contexte non fébrile. Comment interprétez-vous cette nouvelle information ? o Question n° 3 Rédigez votre ordonnance pour les 24 premières heures, en fonction des 2 résultats possibles de votre bilan radiologique. o Question n° 4 L’évolution a été favorable en 24 heures sans complication. Rédigez votre ordonnance de sortie. o Question n° 5 Quels conseils donnez-vous à la patiente pour tenter d’éviter les récidives ? 37 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 38 Cas clinique n°31 t Items : 172, 181, 199, 206 Le bûcher on, le sucr e et le vin blanc Un retraité de 72 ans, porteur d'un diabète non insulino-dépendant traité par hypoglycémiants oraux, est hospitalisé en urgence pour perte de connaissance consécutive à une hypoglycémie aiguë (glycémie capillaire : 1.1 mmol/l). Il y a quelques jours, le carbutamide-Glucidoral® a été remplacé par glibenclamideDaonil® 2 cps/jour et metformine-Glucophage® 3 cps/jour. Quelques heures avant la perte de connaissance, le patient a rentré du bois pour l'hiver, puis s'est "réconforté" avec une bouteille de vin blanc régional… Un bilan biologique pratiqué 3 mois plus tôt retrouve la notion d'une créatininémie à 159 µmol/l (N : 75-100). o Question n° 1 Quel est votre geste thérapeutique immédiat ? o Question n° 2 Sur quels paramètres porte la surveillance des 24 premières heures ? o Question n° 3 Que proposez-vous au malade à sa sortie de l'hôpital pour tenter d'éviter la récidive ? o Question n° 4 Quelques mois plus tard, son médecin traitant lui prescrit un dosage d’hémoglobine glyquée. Le résultat est à 7,5%. Quelle démarche de prise en charge vous paraît adaptée de la part du médecin généraliste ? 38 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 39 Cas clinique n°32 t Items : 197 Lendemains d’infar ctus… M. C. 55 ans, chef d'entreprise, vous consulte dès sa sortie de l'hôpital. Vous apprenez qu'il a fait un infarctus myocardique inférieur 15 jours plus tôt. Une prise en charge rapide a permis une thrombolyse à la 3ème heure. L'évolution a été simple. L'échocardiographie a mis en évidence une fonction ventriculaire gauche modérément altérée (fraction d'éjection 45%). Après une épreuve d'effort couplée à une scintigraphie myocardique au Thallium, il n'a pas été jugé nécessaire de faire de coronarographie en l’absence d’ischémie significative. Il fume 20 cigarettes par jour depuis l'âge de 20 ans. Le bilan biologique fait en cours d'hospitalisation apporte les données suivantes : cholestérol total : 6,5 mmol/l (2,50 g/l); LDL-cholestérol :1,80 g/l ; HDL-cholestérol : 0,35 g/l ; triglycérides : 2 mmol/l (1,75 g/l); glycémie à jeûn : 5,5 mmol/l; créatininémie : 90µmol/l. A l'examen vous notez un poids de 85 kg pour 1,70m, une TA à 13/8. La fréquence cardiaque est à 85. L'ordonnance remise à sa sortie de l'hôpital associe : un bêtabloquant (Tenormine® 1/2 cp/j), Aspegic® 250mg/j, un IEC (Renitec® 20 mg/j) et un dérivé nitré retard. o Question n° 1 Le traitement de sortie vous semble-t-il bien adapté ? Faites-en une analyse critique et éventuellement modifiez l'ordonnance. o Question n° 2 Le texte de l'ordonnance ayant été confirmé ou modifié, voyez-vous des conseils à donner au patient ? Si oui lesquels ? o Question n° 3 Après son infarctus, M. C. est très motivé pour changer ses « mauvaises habitudes ». Il souhaite notamment reprendre le tennis qu’il pratiquait à un bon niveau quand il était plus jeune. Qu’en pensez-vous ? o Question n° 4 M. C. reste asymptomatique pendant 3 ans mais il relâche petit à petit ses « efforts hygiéno-diététiques ». Il ne fait plus de sport car il a une hanche douloureuse et il a repris du poids (92 Kg) et la cigarette…Il souhaite être opéré de son arthrose de hanche. Donnez-vous votre feu vert pour l’intervention sachant qu’en échographie, la fonction systolique ventriculaire gauche s’est plutôt améliorée (FEVG 50%) ? o Question n° 5 L’examen que vous avez demandé confirme vos craintes en objectivant une ischémie sévère dans le territoire antérieur. Que proposez-vous à M.C. sachant qu’il est toujours asymptomatique ? 39 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 40 Cas clinique n°33 t Items : 177, 199, 214 Beaucoup trop d’Anafranil… Une femme de 35 ans, est adressée par SOS aux urgences vers 23h, 2 heures après l'ingestion de 3 boites d'Anafranil® et de Temesta® (1 boite). Dans ses antécédents, on note 3 épisodes d'intoxication volontaire. Elle est suivie par un psychiatre en ville. Son traitement est Anafranil® 75 mg : 1 cp/j, Temesta® 1 mg, 3 cps/j, Equanil® 400, 3 cps/j. Elle n'a pas d'autre antécédent. A l'entrée, elle est somnolente, le score de Glasgow est à 10, la TA à 108/75, fréquence cardiaque à 130/min, fréquence respiratoire à 30/min et elle présente une crise comitiale généralisée. o Question n° 1 Quels sont les premiers gestes à faire ? o Question n° 2 Quels sont les examens complémentaires que vous demandez ? Justifiez les. o Question n° 3 Choisissez-vous d'effectuer une méthode d'épuration ? Si oui laquelle, et dans quelles conditions ? Justifiez votre réponse. o Question n° 4 Quelle doit être l'orientation de cette patiente ? 40 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 41 Cas clinique n°34 t Items : 173, 198, 203 Pneumonie atypique Mme M. 58 ans, est adressée aux urgences par son médecin traitant car elle présente depuis une huitaine de jours un état fébrile à 38°-38°5, accompagné d'une toux persistante. Depuis 8 jours, elle est traitée par Amoxicilline (Clamoxyl®) à la dose de 3 g/j. C'est devant l'absence d'amélioration sous traitement que son médecin décide l'hospitalisation. A l'arrivée aux urgences, l'examen clinique retrouve une température à 38°3, l'état de conscience est parfaitement normal et le rythme respiratoire est à 20 cycles par minute. La tension artérielle est à 135-85 et la fréquence cardiaque à 110/min, régulière. L'auscultation retrouve quelques râles bronchiques bilatéraux, et la radiographie pulmonaire note des images interstitielles bilatérales et quelques images alvéolaires prédominant au niveau de la base pulmonaire droite. La numération formule sanguine retrouve une hyperleucocytose à 17 500 GB/mm3 et les gaz du sang retrouvent une discrète hypoxémie à 10,5 KPa. Les mollets sont souples, l'électrocardiogramme ne retrouve qu'une tachycardie sinusale et les enzymes cardiaques reviennent normales. o Question n° 1 Dans l'hypothèse d'une pneumopathie aiguë, quels sont les signes de gravité que vous auriez recherchés, même s'ils sont absents dans le tableau clinique décrit ? o Question n° 2 Rédigez vos prescriptions pour les 3 jours qui suivent : traitement antibiotique, traitements adjuvants si vous l'estimez nécessaire, surveillance. o Question n° 3 Quelle durée totale d'antibiothérapie recommanderiez-vous au cas où celle que vous proposez se révèle efficace 48 h après sa mise en route ? 41 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 42 Cas clinique n°35 t Items : 171, 173 Hypertendue cher che gr ossesse Mme V…, 35 ans, présente une hypertension artérielle modérée, traitée jusqu'à présent par lisipronil (Zestril®) à raison d'1 comprimé par jour, associé à de la spironolactone (Aldactone®) 1 cp par jour. Elle souhaite entreprendre une grossesse et vient vous demander conseil. o Question n° 1 Quelle remarque indépendante du contexte gravidique faites-vous concernant l'association inhibiteur de l'enzyme de conversion + diurétique épargneur de potassium pour le traitement d'une hypertension artérielle modérée ? o Question n° 2 Quel traitement de relais proposez-vous dans ce contexte de grossesse souhaitée à la place du traitement déjà institué ? o Question n° 3 Vous avez procédé au remplacement du traitement anti-hypertenseur et Mme V. tombe enceinte 3 mois après vous avoir vu. Au 6è mois de sa grossesse, elle présente une infection urinaire fébrile faisant suite à une cystite mal traitée. Décidez-vous l'hospitalisation ? Quel traitement antibiotique proposez-vous ? Pendant combien de temps ? Quelle surveillance proposez-vous jusqu'à la fin de la grossesse concernant le risque d'infection urinaire ? 42 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 43 Cas clinique n°36 t Items : 171, 173, 193, 198, 199, 203 Le fumeur respir e très mal Vous êtes appelé au domicile de M. Y… 51 ans, pour une dyspnée au moindre effort. Ce patient n'a aucun suivi médial. Antécédents : tabagisme à 40 paquets.années, éthylisme chronique. Traitement habituel : néant Histoire de la maladie : toux grasse avec expectoration purulente depuis 1 semaine, dyspnée au moindre effort et asthénie intense depuis 2 jours. Dyspnée d'effort de plus en plus invalidante évoluant depuis au moins 1 an. Examen clinique : tension artérielle à 165/90 mmHg, pouls régulier à 110/min, fréquence respiratoire à 32/min avec cyanose ++, sueurs ++, patient logorrhéique avec propos incohérents, ronchi et sibilants bilatéraux à l'auscultation pulmonaire. Turgescence des veines jugulaires, hépatomégalie douloureuse à la palpation, oedèmes des membres inférieurs indolores, remontant jusqu'aux genoux, pas de signe clinique de phlébite. o Question n° 1 Quels sont les signes de gravité que vous notez chez ce patient ? o Question n° 2 Quel(s) diagnostic(s) évoquez-vous ? o Question n° 3 Comment expliquez-vous l'hépatomégalie douloureuse ? o Question n° 4 Faut-il hospitaliser ce patient ? Pourquoi ? o Question n° 5 Le patient est adressé aux urgences. Les constantes vitales et les données de l'examen clinique sont les mêmes que celles notées à domicile. De plus la température est à 38°2 et la saturation à 83% en air ambiant. La radiographie pulmonaire montre une distension thoracique, le parenchyme pulmonaire est hétérogène et la trame raréfiée. Quel traitement proposez-vous ? o Question n° 6 Une gazométrie artérielle en air ambiant a été réalisée. Elle montre : pH à 7,28, PaO2 à 55 mmHg (7,3 KPa), PaCO2 à 60 mmHg (8 KPa) et bicarbonates à 32 mmol/l. Comment interprétez-vous ce bilan ? o Question n° 7 Sous oxygénothérapie, le patient est de plus en plus somnolent. Comment expliquezvous cette somnolence ? Que proposez-vous ? 43 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 44 Cas clinique n°37 t Items : 173, 207 Enfant mordu L’enfant Maxime, 12 ans vous consulte car il a été mordu à l’avant bras par un chien errant. Maxime n’a aucun antécédent particulier, son calendrier vaccinal est à jour. La morsure est survenue il y a 48 heures, provoquée par un chien errant qui n’a pas été identifié ni retrouvé. Il existait initialement une morsure nette avec effraction de la peau et deux traces de dent visibles. Le traitement initial réalisé par les parents de la victime a comporté une désinfection avec de la Bétadine®. A l’examen, les constantes sont les suivantes : température : 38.2°C, Fréquence cardiaque 110/min, Fréquence respiratoire : 16/min, TA : 110/70 mm Hg. La plaie est purulente avec un placard inflammatoire douloureux de la partie inférieure de l’avant bras. Il existe une adénopathie satellite axillaire. Par ailleurs, la motricité et la sensibilité des doigts est normale, l’état général est modérément altéré. o Question n° 1 Quels germes suspectez vous du fait de l’aspect clinique et du délai d’apparition ? o Question n° 2 Quelle antibiothérapie prescrivez vous en première intention ? o Question n° 3 Quelle surveillance mettez vous en œuvre ? o Question n° 4 Quelle est votre attitude vis à vis du risque rabique ? 44 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 45 Cas clinique n°38 t Items : 177, 191, 209 Se pâmer dans les grands magasins… Une jeune femme de 21 ans est adressée aux urgences par les pompiers pour un malaise dans un grand magasin. Elle n'a pas perdu connaissance, se voit défaillir et craint de mourir. Ce n'est pas le premier épisode de ce type. L'examen ne révèle aucune anomalie hormis une tachycardie sinusale. Le bilan effectué écarte toute cause médicale, chirurgicale ou toxique à ce malaise. o Question n° 1 Quelle hypothèse diagnostique peut être faite ? o Question n° 2 Comment la confirmer ? o Question n° 3 Quels diagnostics doivent être d'abord écartés ? o Question n° 4 Quels sont les évolutions péjoratives possibles ? o Question n° 5 Que faire en urgence lors de la crise ? 45 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 46 Cas clinique n°39 t Items : 194, 203 Maxime a la diar rhée Maxime, 6 mois, vous est amené en consultation pour une diarrhée fébrile (39°C) évoluant depuis 24 heures. Il a vomi à 3 reprises. L’enfant a reçu jusqu’alors un traitement par Imodium® (lopéramide) et Doliprane® suppositoire ( paracétamol). o Question n° 1 Quel est le signe clinique le plus important à rechercher ? Quels autres signes de gravité recherchez vous chez cet enfant ? Lors de l’examen de l’enfant, on note un état général conservé, un tonus et un éveil normaux. L’état hémodynamique est normal, la perte de poids est évalué à 5% du poids du corps. Il n’existe pas d’autre foyer infectieux décelable (ORL, pulmonaire, urinaire). o Question n° 2 Quel est le premier traitement à proposer à cet enfant ? Faut- il modifier son régime ? Faut-il poursuivre le traitement par Imodium® (lopéramide) ? o Question n° 3 Proposez-vous une prise en charge symptomatique de la fièvre ? Vous revoyez cet enfant en consultation 24 heures plus tard car il présente des vomissements incoercibles. L’examen met en évidence une somnolence, des cernes sous orbitaires, un teint gris. La température est à 38,7°C, la fréquence cardiaque est a 200/min, la tension artérielle est normale (75/43 mmHg). o Question n° 4 La normalité des chiffres tensionnels est-elle rassurante ? Quelle nouvelle prise en charge proposez vous ? o Question n° 5 A son arrivée, l’équipe du SAMU confirme le collapsus, mais ne parvient pas à trouver de voie veineuse chez ce nourrisson jusqu’alors floride. Quelle solution proposez vous dans cette situation d’urgence ? 46 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 47 Cas clinique n°40 t Items : 198 L’enfant suffoque pendant l’apéro… Un enfant de 3 ans est amené par ses parents car il a présenté il y a quelques heures un accès de suffocation impressionnant alors que les parents prenaient l’apéritif. L’enfant est très détendu, il respire normalement, il est bien coloré et s’est arrêté de tousser. o Question n° 1 Quel diagnostic évoquez-vous ? o Question n° 2 Que cherchez-vous à l’examen clinique ? o Question n° 3 Demandez-vous des examens radiologiques ? Dans l’affirmative lequel ? Qu’attendez-vous éventuellement de cet examen ? o Question n° 4 L’examen clinique est rassurant. Que décidez-vous : - vous rassurez les parents , et tout le monde rentre à la maison - ou vous adressez l’enfant à un centre spécialisé ? 47 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 48 Cas clinique n°41 t Items : 196 La femme enceinte a mal au ventre Une jeune femme de 29 ans, enceinte pour la 3ème fois (une petite fille de 3 ans née par voie basse de 3650 g sans complication, et une IVG) consulte aux urgences obstétricales pour une douleur abdominale aiguë à 29 semaines d’aménorrhée. o Question n° 1 Quels sont les signes cliniques ou paracliniques que vous devez rechercher qui seraient en faveur du diagnostic d’hématome rétro-placentaire ? o Question n° 2 En l’absence d’argument plaidant pour un Hématome Rétro-Placentaire, indiquez les arguments qu’il faut rechercher pour aboutir au diagnostic de pyélonéphrite aiguë. o Question n° 3 Pour les 2 diagnostics évoqués ici, dites brièvement ce que vous proposez sur le plan thérapeutique. 48 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 49 Cas clinique n°42 t Items : 177, 199, 209, 219 Une rage de dents bien compliquée… Un homme de 53 ans, alcoolo-tabagique, est amené par les pompiers pour troubles de conscience. L’entourage précise qu’il consomme 3 l de bière /j, qu’il prend du Tranxene® (clorazépate dipotassique) de façon irrégulière et du paracétamol à raison de 6g/j depuis trois jours pour une rage de dents. Il a une pression artérielle à 132/78, un pouls à 110/min, la température est à 37°9. Il est confus. Il n’y a pas de déficit moteur, la nuque est souple. Il a une hépatomégalie. Il n’a pas de circulation veineuse collatérale, ni d’angiome stellaire ni d’ictère. Le retour à la conscience et la disparition de la confusion se fait en une quinzaine de minutes et il ne se souvient pas du début du malaise. Les examens biologiques montrent une polynucléose à 10.000/mm3, un TP à 75%, une natrémie à 122 mmol/l, une kaliémie à 3,4mmol/l, des bicarbonates à 17mmol/l, une protidémie à 72g/l, une urémie à 5mmol /l, une glycémie à 4mmol/l et une alcoolémie à 0,2g/l. Les ASAT sont à 7N et les ALAT à 2N, les CPK sont à 5N. La radiographie de thorax est normale. o Question n° 1 Quelle est l’explication la plus probable aux troubles de conscience initiaux ? o Question n° 2 Quelle est l’explication la plus probable à l’hyponatrémie et quel est l’état d’hydratation de ce malade ? o Question n° 3 Quelle classe médicamenteuse utilisez vous pour prévenir une récidive et sur quel critères adaptez-vous la posologie ? Quels sont les principes qui règlent les apports hydriques ? o Question n° 4 Le malade est hospitalisé en unité d’hospitalisation de courte durée. Le lendemain, il a une fièvre à 38° 5, une toux avec un foyer de crépitants à la base droite. Quelle complication suspectez-vous chez le malade, et quel traitement proposezvous ? o Question n° 5 Soixante douze heures après l’arrivée du malade, vous constatez une augmentation des transaminases (ASAT 15N et ALAT 14N) et une baisse du TP à 48%, les CPK sont à 2N. Il n’y a pas d’état de choc et le syndrome infectieux paraît bien contrôlé. Quel diagnostic portez-vous et quelle en est la cause et le(s) facteur(s) favorisant(s) ? 49 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 50 Cas clinique n°43 t Items : 201 Une promenade à vélo aux conséquences fâcheuses Mme X, âgée de 51 ans vient aux urgences pour un accident de la voie publique. Elle circulait à vélo et a percuté violemment une voiture. A l’arrivée aux urgences, elle présente un traumatisme crânien avec une plaie du cuir chevelu profonde et large de 4 cm. Elle a dans ses antécédents une hypertension artérielle essentielle traitée par aténolol (beta-bloquant)et un diabète non insulino-dépendant traité par sulfamides. Elle a une fréquence respiratoire à 22/min. Elle a un Glasgow à 15, une pression artérielle à 125/78 mmHg, un pouls à 78/min. Elle aurait perdu connaissance initialement. Elle a une fracture ouverte au niveau du tiers moyen du tibia avec une mesure de la douleur par échelle analogique à 8 sur une échelle de 10. La glycémie capillaire est à 9 mmol/L. o Question n° 1 Quels examens biologiques indispensables demandez-vous en urgence ? o Question n° 2 Quels examens radiologiques demandez-vous en urgence ? o Question n° 3 Quelles sont les mesures thérapeutiques nécessaires à l’arrivée de la malade qui n’a pas été préalablement médicalisée ? o Question n° 4 Les résultats biologiques ne montrent pas d’anomalies particulières et juste après la RX de thorax qui est normale, vous êtres appelé car la malade va mal. Vous constatez une pression artérielle à 83/ 60 mmHg et un pouls à 80/min ; elle est agitée. Quelle est votre première hypothèse diagnostique ? Que pensez-vous de l’absence de tachycardie ? o Question n° 5 Quels sont vos objectifs de remplissage vasculaire ? o Question n° 6 Quels examens complémentaires proposez-vous dans la mesure où les traitements immédiats ont permis de stabiliser la situation ? o Question n° 7 Quelle est la priorité dans la prise en charge thérapeutique de cette malade ? 50 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 51 Cas clinique n°44 t Items : 205 Une hématémèse compliquée… Un homme de 62 ans est hospitalisé pour une hématémèse. L’interrogatoire ne révèle aucune douleur épigastrique récente ni prise d’anti-inflammatoires. Il existe, par contre, une consommation ancienne, excessive, de boissons alcoolisées. L’examen objective une hépatomégalie ferme, à bord inférieur tranchant, une circulation collatérale pariétale abdominale, de nombreux angiomes stellaires présternaux. La tension artérielle est à 110/60mmHg. La fréquence cardiaque est de 112 /min. Des examens biologiques ont retient : hémoglobine 8g/dl, hématocrite 23%, taux de prothrombine 46%, transaminases ASAT 127 U, ALAT 58 U. o Question n° 1 Quel traitement médicamenteux conseillez-vous dans un but hémostatique avant l’exploration endoscopique ? Justifier votre réponse. o Question n° 2 En dehors des récidives hémorragiques particulièrement fréquentes au cours des cinq premiers jours d’évolution, quelles complications peuvent survenir ? Comment pouvez-vous les prévenir ? o Question n° 3 La fibroscopie confirme l’absence de lésion gastrique ou duodénale. Il existe des varices oesophagiennes sans signe rouge. Un programme d’éradication des varices par ligatures endoscopiques est mis en place. Quel traitement médicamenteux peut également prévenir une récidive hémorragique ? Préciser les contre-indications à l’utilisation de cette médication. o Question n° 4 Le patient est revenu en consultation au décours de son hospitalisation. Il existe une augmentation de volume de l’abdomen symptomatique d’un épanchement ascitique qui reste peu important, la ponction confirme la pauvreté en protides et en cellules du liquide : albumine 8g/l, cellules nucléées 40/mm3, polynucléaires neutrophiles 20%. Quel traitement proposez-vous ? Quels critères d’efficacité et de tolérance du traitement utiliserez-vous ? 51 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 52 Cas clinique n°45 t Items : 173, 175, 204 Erysipèle et facteurs de risque… Mme G … 73 ans appelle son médecin car elle présente depuis 24 H une fièvre à 39°C accompagnée d'une douleur et d'une rougeur de la face antéro-interne de la jambe droite. Il s'agit d'une femme obèse (83 kg pour 1,68m) qui présente un lymphoedème de cette jambe depuis plusieurs années. Elle suit habituellement un traitement par Daonil® (sulfamide hypoglycémiant) pour un diabète de type II mis en évidence depuis 15 ans. L'examen clinique est sans particularité en dehors du placard inflammatoire très douloureux au toucher, notamment la tension artérielle est normale, il n' existe ni trouble de conscience, ni troubles respiratoires. Le médecin pose le diagnostic d'érysipèle. Aucune porte d'entrée n'est retrouvée. o Question n° 1 Quels sont les facteurs favorisant la survenue d'un érysipèle chez cette patiente ? o Question n° 2 Quels sont les éléments décrits dans le tableau clinique ou à rechercher qui contraindraient à l'hospitalisation ? o Question n° 3 Indiquez votre stratégie thérapeutique, en distinguant les 2 cas de figure : hospitalisation ou traitement à domicile, et en envisageant la possibilité d'une allergie aux antibiotiques. Justifiez votre choix. o Question n° 4 Quelle est la place des anticoagulants à titre de prévention de la maladie thromboembolique ? 52 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 53 Cas clinique n°46 t Items : 175, 181 Un hématome mal placé Une femme de 82 ans appelle son médecin pour l'apparition d'une violente douleur du flanc droit irradiant vers la face antérieure de la cuisse. Il s'agit d'une femme porteuse d'une valve aortique mécanique depuis 10 ans et qui prend quotidiennement 3/4 de comprimé de fluindione (Préviscan®) (antivitamine K). Elle présente en outre un angor stable pour lequel elle est traitée par un patch de dinitrate d’isosorbide (Nitriderm®10) 1/jour et 1 comprimé d’acébutolol (Sectral®, beta-bloquant) le matin. L’examen clinique ne retrouve aucun signe de gravité, notamment sur le plan hémodynamique. o Question n° 1 Quels examens prescrivez-vous à l'arrivée à l'hôpital ? Justifiez les. o Question n° 2 Dans l'hypothèse d'un accident des anticoagulants, quel scénario en rapport avec une auto-médication envisagez vous, à rechercher par l'interrogatoire ? o Question n° 3 Dans l'hypothèse d'un surdosage en anticoagulants, quelle est votre stratégie thérapeutique ? Quels sont les risques ? 53 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 54 Cas clinique n°47 t Items : 195, 217 Un antécédent encombrant M. P. âgé de 43 ans, déjà appendicectomisé et qui ne présente pas d'autre antécédent, se présente aux urgences pour une douleur abdominale, localisée à la fosse iliaque droite, apparue 12H auparavant, intense, paroxystique, et accompagnée de nausées et de 2 épisodes de vomissements. Il est allé à la selle la veille mais n'a plus de gaz depuis le début de la matinée. A l'examen, l'abdomen est peu météorisé, la pression artérielle est à 120-70, le pouls est à 100/min et il existe une altération nette de l'état général. La température est normale. Vous suspectez un syndrome occlusif. Les orifices herniaires sont libres. o Question n° 1 Quel siège envisagez-vous pour cette occlusion et sur quels arguments ? o Question n° 2 Quels examens effectuez-vous immédiatement ? Justifiez les. o Question n° 3 Quels éléments cliniques sont en faveur d'une strangulation ? 54 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 55 Cas clinique n°48 t Items : 202 Petite piqûre, grandes conséquences ... Mme F., femme de ménage intérimaire à l'hôpital se pique superficiellement avec une aiguille à injection sous-cutanée ayant servi à faire une injection d'insuline à un diabétique hospitalisé. Elle se présente aux urgences 2 heures plus tard. o Question n° 1 Quelle est votre prise en charge initiale au plan diagnostique et thérapeutique ? o Question n° 2 Si vous souhaitiez mettre en route un traitement anti-rétroviral, quels examens biologiques (en dehors des sérologies) feriez-vous ? o Question n° 3 Les résultats sérologiques du patient source sont positifs pour les antigènes HBs et HBe. Les autres sérologies sont négatives. Que faîtes-vous ? o Question n° 4 Quelle autre mesure médico-sociale est nécessaire ? o Question n° 5 Quelles mesures de prévention proposez-vous ? 55 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 56 Cas clinique n°49 t Items : 201 Pas de r oller après 50 ans… Mme F. âgée de 55 ans consulte en urgence pour une douleur du poignet gauche suite à une chute en roller. Elle a une impotence fonctionnelle au niveau de ce poignet. La radiographie du poignet face et profil ne montre pas de lésion osseuse, l'Echelle Visuelle Analogique retrouve une douleur cotée à 4. L’interrogatoire vous apprend qu’elle est hypertendue depuis sa ménopause, et qu’elle est traitée depuis 5 ans par une association IEC+hydrochlorothiazide à faible dose avec un bon équilibre tensionnel. Elle est en outre sous anti-vitamineK (fluindione-Préviscan®) car elle a eu une phlébite du membre inférieur droit il y a 3 mois. o Question n° 1 Quel traitement proposez-vous ? o Question n° 2 Mlle F consulte de nouveau 15 jours plus tard car la douleur persiste. Que faitesvous et que redoutez-vous ? o Question n° 3 Quel est l’impact du traitement habituel sur la prise en charge initiale ? o Question n° 4 Quel conseil pouvez-vous donner à cette patiente concernant son mode de vie, compte-tenu de son traitement actuel ? 56 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 57 Cas clinique n°50 t Items : 187, 212 Vision glauque Un homme de 70 ans arrive à 23 heures aux urgences pour des douleurs oculaires gauches intenses, ayant débuté à 20 heures et sans période de rémission depuis. Elles irradient depuis une heure à l'ensemble de la tête et sont accompagnées de nausées marquées. Le patient a même vomi vers 22 heures, peu de temps avant son départ pour l'hôpital. Il signale d'ailleurs qu'il a du se rendre aux urgences en taxi en raison des douleurs invalidantes mais aussi d'une baisse nette de la vision de l'oeil gauche (celle de l'oeil droit est conservée). Il vous montre alors son oeil douloureux qui est nettement plus rouge qu'à droite. Le patient déclare avoir ressenti, plusieurs fois mais a minima, ce même type de douleurs avec céphalées et sensation de brouillard visuel. Ces épisodes apparaissaient le soir, en général lors de sa promenade avec son chien, mais elles étaient spontanément résolutives une fois de retour au domicile. La poursuite de l'interrogatoire permet d'apprendre que le patient est suivi pour un diabète non-insulino-dépendant traité par régime et antidiabétiques oraux, et pour une hypercholestérolémie. Il lui est impossible de se rappeler le nom de ses médicaments habituels, mais il signale cependant avoir pris vers 16 heures un comprimé de Viscéralgine® pour des douleurs lombaires qui lui faisaient redouter un début de colique néphrétique (le patient connaît d'ailleurs ce type de douleurs car il a été hospitalisé pour ce problème il y a un an). Les douleurs lombaires ont disparu en 1 à 2 heures après la prise de Viscéralgine®. Vous n'observez aucun trouble des fonctions supérieures, aucun déficit moteur ni sensitif, et la tension artérielle est à 140/90 mm Hg pour un pouls à 90/min. o Question n° 1 Quel diagnostic évoquez-vous en priorité et sur quels arguments cliniques ? o Question n° 2 Quels sont les signes fonctionnels, physiques et les autres antécédents que vous recherchez pour étayer votre diagnostic (ne donner que ceux observables sans matériel de spécialiste) ? o Question n° 3 Quelle est l'attitude thérapeutique à adopter en urgence (premières 24 heures) ? Y a t-il des mesures particulières à prendre chez ce patient ? o Question n° 4 Une fois l’épisode aigu passé, quel risque doit-on redouter et quelle décision devez-vous prendre ? o Question n° 5 Quelle attitude préventive aurait pu être adoptée pour éviter cet épisode dramatique ? 57 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 58 Cas clinique n°51 t Items : 219 Douleur osseuse et vomissements Un patient âgé de 63 ans, pesant 60 kg, présente depuis plusieurs mois une détérioration de l’état général avec anorexie. Depuis 2 semaines, il se plaint de nausées fréquentes et a vomi tous ses repas depuis 2 jours. Il signale également des douleurs osseuses, dans le bas du dos, tenaces depuis quelques jours, pour lesquelles il n’a néanmoins pas pris de traitement particulier. Sa pression artérielle est à 120/80 mm Hg, sa fréquence cardiaque à 100/min. A l’examen, il a les “ traits tirés ”, la langue sèche. Dans ce contexte, un bilan biologique est réalisé. La NFS montre un taux d’hémoglobine à 8,4 g/dl, des plaquettes à 160 000 /mm3, une leucocytose à 6 500 avec une formule normale ; Le ionogramme sanguin montre: une natrémie à 142 mmol/l, une kaliémie à 4,7 mmol/l, la créatininémie est à 486 µmol/l ; l’urée sanguine à 23,6 mmol/l, la protidémie à 80 g/l, la calcémie à 3,2 mmol/l, la phosphorémie à 1,78 mmol/l. La radiographie du thorax est normale. o Question n° 1 Comment expliquez-vous les symptômes cliniques (en dehors des douleurs) ? o Question n° 2 Vous effectuez des radiographies du rachis qui montrent un tassement des corps vertébraux de L3 et L4. Associés aux signes métaboliques, quels diagnostics vous évoque ce résultat ? o Question n° 3 Le résultat de l’électrophorèse des protides montre une relative hypogammaglobulinémie à 5 g/l, sans pic monoclonal et un myélogramme révèle la présence de 15% de plasmocytes dystrophiques. Vous pensez à un myélome à chaînes légères. Vous demandez un dosage de la protéinurie des 24 heures, mais l’infirmière vous dit que la bandelette urinaire ne révèle pas de trace de protides. Qu’en pensez-vous ? 58 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 59 Cas clinique n°51 t Items : 219 o Question n° 4 Quelles sont les mesures thérapeutiques à prendre dans l’immédiat (en dehors du traitement antalgique) ? o Question n° 5 Le lendemain, le malade vous dit qu’il n’a pas trouvé le sommeil de la nuit à cause de sa douleur intenable malgré 6 comprimés de paracétamol-dextropropoxyphène (Di-Antalvic®) prescrits dans la journée. Que prescrivez-vous dans l’immédiat pour calmer sa douleur : choix de la classe, voie d’administration, dose pour le premier jour, traitement associé ? o Question n° 6 Après quelques jours au cours desquels une chimiothérapie a été donnée, l’état général s’est amélioré. La créatininémie a baissé à 160 µmol/l. La calcémie et le ionogramme se sont normalisés. Le malade rentre chez lui pour 2 semaines. Rédigez l’ordonnance de l’antalgique (la dose s’est stabilisée au double de la dose initiale) pour la sortie : - avant son retour 3 semaines plus tard en consultation - en indiquant les modalités précises que vous allez respecter pour cette ordonnance . 59 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 60 Cas clinique n°52 t Items : 183 Conséquences d’un viol Mademoiselle Z..., 24 ans, sans antécédent particulier, est amenée aux urgences par la Police pour allégation de viol. Le Médecin Légiste est requis. o Question n° 1 Quel est le rôle du Médecin Légiste dans cette affaire ? o Question n° 2 Mademoiselle Z... vous précise qu'elle est au 12ème jour de son cycle, qu'elle a des cycles réguliers, et pas de contraception en cours. Elle s'inquiète d'une possible grossesse. Quelle est votre attitude thérapeutique ? o Question n° 3 Elle n'a pu donner qu'une description très sommaire de son agresseur, ce qui rend toute identification aléatoire. Elle s'inquiète également des conséquences infectieuses de son viol, et tout particulièrement des risques de SIDA. Une chimioprophylaxie est-elle licite dans ce dernier cas ? Si oui, quelles en sont les modalités ? o Question n° 4 La tolérance est très imparfaite, et Mademoiselle Z... arrête son traitement après quelques jours. Elle est réadmise aux urgences quatre semaines plus tard. Elle présente un syndrome méningé fébrile. La PL ramène un liquide clair, modérément hypertendu, dont l'analyse montre : protéines : 0.45 g/l, glucose : 4.8 mmol/l, Cl- : 85 mmol/l, 10 éléments blancs, à prédominance lymphocytaire, pas de bactérie à l’examen direct. Vous évoquez une primo-infection par le VIH. Quels sont les arguments en faveur de ce diagnostic ? o Question n° 5 Quel bilan, et quel traitement débutez-vous ? Dans quel délai ? o Question n° 6 Quelle prise en charge médico-psychologique proposez vous à votre patiente dans l’immédiat ? 60 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 61 Cas clinique n°53 t Items : 66, 142, 166, 168, 169, 170, 178, 181, 222 Espoir sur le myélome La célèbre équipe d’une grande « Clinic » américaine a communiqué au symposium “ sur le traitement du myélome ” de Turin, en 1987, les résultats étonnants qu’ils ont obtenus dans le traitement des myélomes de stades II et III (où la médiane de survie est d’environ 3 ans par l’association classique melphalan-prednisone (MP) et le taux de RC de l’ordre de 5%). En ajoutant l’interféron-a à l’association VBMCP (Vincristine, BCNU, Melphalan, Cyclophosphamide, Prednisone), qu’ils utilisaient jusque là exclusivement depuis plusieurs années, ils amélioraient spectaculairement leurs résultats. En particulier, ils ont insisté sur la fréquence avec laquelle ils observaient une rémission complète (RC) (d’après les critères internationaux: disparition de tous les symptômes cliniques, hématologiques et biologiques). Précisément, le traitement a consisté à administrer par voie sous-cutanée, 3 fois par semaine, une injection de 5 MU/m2 d’interféron- a (IFN), entre chaque cycle de VBMCP administré classiquement toutes les trois semaines, pendant un minimum de 12 cycles. 54 malades, récemment diagnostiqués, et n’ayant encore reçu aucun traitement antérieur pour leur myélome, ont ainsi été traités. Les auteurs ont comparé les résultats obtenus par rapport à ce qu’ils avaient constaté les années précédentes avec leurs traitements (VBMCP seul et MP) (pour des malades également non antérieurement traités). TT actuel VBMCP+ IFN Nombre Réponse objective (>50% de réduction tumorale) RC Répondeurs stables à 1 an à 2 ans TT antérieur VBMCP MP 54 80% 214 72% 217 51% 26% 0 0 72%* 60%* 50%* 38%* 35% 24% Le tableau suivant résume ces résultats. * ces résultats sont significativement différents avec p < 0,02 o Q u e s t i o n n ° 1 Les auteurs ont conclu à la supériorité de l’association par rapport à la chimiothérapie seule. Pensez-vous comme eux ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? (La réponse peut tenir en 2 à 3 lignes maximum) 61 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 62 Cas clinique n°53 t Items : 66, 142, 166, 168, 169, 170, 178, 181, 222 o Question n° 2 Dix ans plus tard, deux études comparatives (une suédoise et une italienne) montrent qu’un traitement d’entretien par IFN (donné aux mêmes doses), après qu’une bonne réponse a été initialement obtenue, prolonge (de façon statistiquement significative) la durée de réponse du myélome (phase de plateau) par rapport à l’absence d’entretien : dans un cas on passe d’une médiane de réponse de 12 à 15 mois, dans l’autre de 10,5 à 13 mois. Ceci est un progrès, parce que jusqu’à présent aucun traitement n’avait montré le moindre intérêt dans cette phase de plateau. Il n’y a pas en revanche de modification de la survie globale. Un de vos malades, ancien ingénieur, âgé de 65 ans, atteint d’un myélome stade II, a très bien répondu au traitement. Le pic monoclonal, initialement à 57 g/l est presque indosable ; son bilan biologique est entièrement normal. Vous lui proposez le traitement par interféron, dont vous connaissez les effets secondaires (fatigue générale, amaigrissement, parfois myalgies et fonte musculaire, tendance à la dépression chez les sujets prédisposés, cytopénies, notamment). Il vous dit que ce qui compte pour lui c’est de faire ses randonnées pédestres de quatre jours, tous les mois, avec une bande d’amis, et « qu’il se fiche de gagner des années si c’est pour ne pas en tirer profit » : choisissez parmi les propositions suivantes celle que vous privilégiez et expliquez votre choix : A – j’essaie de le convaincre d’accepter le traitement en lui expliquant les résultats des essais. B – je lui propose d’accepter le traitement et de l’arrêter dès le moindre effet secondaire. C – je choisis de le laisser sans traitement pour privilégier sa qualité de vie. D – je décide de faire un bilan tous les mois pour débuter le traitement dès la moindre modification biologique. E – je lui suggère de voir un autre médecin, car je ne constate pas une confiance suffisante du malade. o Question n° 3 Il garde une douleur lombaire consécutive à un tassement vertébral de L4, séquellaire (l’IRM ne montre plus de signe d’évolutivité). Il a surtout mal en fin de journée, quand il a été très actif . La douleur est supportable et ne l’empêche pas de dormir. On vous propose de participer à un essai thérapeutique national, réalisé en ambulatoire en médecine de ville, testant un nouvel antalgique de palier I randomisé contre placebo. Son intérêt est qu’il serait très bien toléré, à durée d’action prolongée permettant une prise unique. Pensez- vous qu’il soit justifié ? éthique ? …de proposer cet essai comparatif contre un placebo. Motivez votre réponse. 62 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 63 Cas clinique n°53 t Items : 66, 142, 166, 168, 169, 170, 178, 181, 222 o Question n° 4 2 ans et demi plus tard, il rechute. Il présente une atteinte dorsale étagée avec tassement de plusieurs vertèbres, qui l’oblige à rester au lit. Les antalgiques de palier 2 sont inefficaces et vous décidez de lui prescrire de la morphine per os (équivalent de 60 mg injectable par jour). Ecrivez votre prescription (modalités, conseils, traitement annexe, en respectant la réglementation). o Question n° 5 Apprenant que vous prescrivez de la morphine, il vous dit avec force son refus : il ne veut pas commencer à se droguer ! Que lui dites-vous ? o Question n° 6 Après quelques mois de traitement, il va mieux et a repris une vie ambulatoire. En revanche il est anémique (Hb = 8,5 g/dl avec un VGM à 87 fl ; plaquettes = 120 000 ; GB = 4500 avec PN = 58% ; fer sérique = 12 ng/ml (Nle = 20 à 44). Il est décidé de le transfuser, parce qu’il est toujours sous chimiothérapie et que l’anémie risque de se majorer. Quels examens biologiques devez-vous faire vérifier avant et que lui dites-vous pour le lui expliquer ? Dans quel délai faudra-t-il les vérifier ? o Question n° 7 Mais, il se dit essoufflé au moindre effort. On craint qu’il y ait un début d’insuffisance cardiaque liée aux antécédents de chimiothérapie. Un collègue décide donc de prescrire 3 culots globulaires, considérant qu’il y a « risque de souffrance cardiaque ». Qu’en pensez-vous ? o Question n° 8 A cause du fer sérique bas, il lui est aussi prescrit du fer sous forme de 6 comprimés par jour de Fumafer® (fumarate de fer, contenant 66 mg de fer métal par comprimé). Que pensez-vous de l’indication du traitement ? (Explicitez la réponse) o Question n° 9 Critiquez la prescription dans sa modalité. o Question n° 10 Sachant qu’il reçoit par ailleurs les traitements suivants : Moscontin® (40 mg matin et soir), Clastoban® (Bisphosphonate) (4 cp/jour) ; Lysanxia® (Benzodiazépine) (1cp le soir), que pouvez-vous attendre comme effet indésirable amplifié par le Fumafer® ? 63 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 64 Cas clinique n°54 t Items : 200, 201 Allo maman bobo !!… Vers 15 heures, un premier appel arrive au centre 15, suivi de 5 autres , pour un accident de circulation impliquant un camion, un motard et deux voitures. Il est localisé sur une route nationale accidentogène par expérience et se situe à environ 25 Km du SAMU. L’un des témoins, qui est infirmier, signale au médecin régulateur du centre 15: - Que le motard ne se relève pas, saigne au niveau de la tête et ne répond pas aux ordres simples. Son passager arrière se plaint de cervicalgies et d’une douleur associée à une déformation du membre inférieur droit. - Le camionneur est toujours dans son véhicule, se plaint d’avoir mal dans la poitrine et à l’épaule droite. Il n’est pas en détresse respiratoire. - Le conducteur du premier véhicule (véhicule A) était non ceinturé, il est passé par le pare-brise et a été projeté à plusieurs mètres de sa voiture. Il est inconscient, ne ventile plus et n’a plus de pouls . Il présente une fracture du crâne (visible car il y a une perte de substance cérébrale). Ce conducteur était seul. - Le conducteur du deuxième véhicule (véhicule B) est conscient, agité, pâle et dit avoir mal au ventre. Son passager avant est agité, crie, court partout et a un comportement manifestement hystérique. Nous sommes au mois de Décembre. o Question n° 1 Quels sont les éléments de gravité déterminables par la régulation médicale ? o Question n° 2 Sur les renseignements dont vous disposez, classez les malades par ordre de gravité et dites pourquoi. o Question n° 3 Concernant le conducteur de la moto : le bilan médical, passé par le médecin du SMUR, est le suivant : TA 120/80, le pouls 100 / min, SpO2 97 % en air ambiant. L’auscultation cardio-pulmonaire est normale. Le patient ne parle pas, ne répond pas aux ordres simples. A la stimulation algique il gémit, n’ouvre pas les yeux, mais a un mouvement de retrait des membres. Ce mouvement est symétrique aux membres supérieurs et inférieurs. Il présente une plaie du cuir chevelu qui saigne abondamment. Quelle est votre conduite à tenir sur les lieux ? 64 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 65 Cas clinique n°54 t Items : 200, 201 o Question n° 4 Concernant le passager de la moto : le bilan médical, passé par le médecin du SMUR, est le suivant : TA 100/60, pouls 110/min, SpO2 98 % en air ambiant. L’auscultation cardio-pulmonaire est normale. Le patient est conscient, bien orienté, sa jambe droite présente une fracture ouverte. Par ailleurs il présente une tétraparésie et une diminution de la sensibilité des 4 membres. Les réflexes ostéo-tendineux sont diminués aux membres supérieurs et inférieurs. Quelle est votre conduite à tenir, concernant ce patient, sur les lieux de l’accident? o Question n° 5 Vers quelle structure sera orienté ce patient et par quel mode de transport ? o Question n° 6 Que faire pour le conducteur du véhicule A ? Que ne doit-on pas faire ? o Question n° 7 Concernant le conducteur du véhicule B : le bilan médical, passé par le médecin du SMUR, est le suivant : TA 70/50, le pouls 140 / min, SpO2 97 % en air ambiant, pâleur. L’ascultation cardio-pulmonaire est normale. L’abdomen est tendu, très douloureux à la palpation. L’hémocue retrouve une hémoglobine à 9 g/dL. Quel est votre diagnostic et votre conduite à tenir sur les lieux ? o Question n° 8 Quels sont vos objectifs thérapeutiques concernant ce patient ? o Question n° 9 Sachant que le passager avant du véhicule B est diabétique quel est votre premier geste ? 65 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 66 Cas clinique n°55 t Items : 173, 184, 195, 198, 199, 200 Quitter l’hôpital.. ? OK mais pas tout de suite… M. G, 62 ans, est admis aux urgences à 15 heures, adressé par son médecin traitant, qui a été appelé à son domicile par Mme G, inquiète de voir son mari, alité depuis quelques heures et qui est de plus en plus agité et confus. La décision de l’adresser aux urgences est rapidement prise devant une fièvre à 40°C accompagnée de frissons, une agitation, et une chute tensionnelle à 90/60 mmHg. Il s’agit d’un homme habituellement en bonne santé, qui boit peu, ne fume plus, et ne suit aucun traitement particulier. Il a fait un épisode de colique hépatique il y a 10 ans et n’a pas d’antécédent chirurgical. Dès son entrée, Mr G présente de toute évidence un état confusionnel aigu : il est désorienté, il se demande ce qu’il fait là, menace d’appeler son avocat et exige qu’on le laisse regagner immédiatement son domicile. L’examen clinique, effectué dans de mauvaises conditions semble mettre en évidence une douleur de l'hypochondre droit. On note en outre la présence de marbrures pré-rotuliennes. La tension artérielle est à 80/60 mmHg, le pouls à 135 cp/mn et la température rectale à 40°C. Le rythme respiratoire ne peut pas être mesuré compte-tenu de l’agitation, mais il existe une probable polypnée. L’auscultation cardio-pulmonaire ne révèle rien de particulier. Le cœur est rapide mais régulier, sans souffle, et le murmure vésiculaire est bien perçu, sans bruit surajouté. Les fosses lombaires sont libres. Après un remplissage vasculaire par 500 ml de gélatine fluide modifiée en 15 mn, la tension et le pouls restent inchangés. Le bilan pratiqué dès l’entrée montre les résultats suivants Hb 10.5g/dl pH 7.28 ; NFS : 32000 Globules Blancs/mm3, bicarbonates : 16mmol/l ; PaO2 = 8 kPa PaCO2= 3.8 kPa créatinine : 185 µmol/l Na : 135mmol/l K : 5.2mmol/l, Echographie : examen difficile , présence de gaz ; discret épanchement péri-hépatique. Cliché thoracique de face normal o Question n° 1 Quels sont les éléments qui peuvent faire évoquer un état de choc ? o Question n° 2 Quelles dysfonctions d’organe pouvez-vous affirmer dans cette observation ? 66 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 67 Cas clinique n°55 t Items : 173, 184, 195, 198, 199, 200 o Question n° 3 Malgré la répétition du remplissage, la tension artérielle reste basse et le patient devient de plus en plus polypnéique. Il est alors transféré en réanimation afin de poursuivre la prise en charge et rechercher un diagnostic. En réanimation on procède rapidement à la mise en place d'un cathéter de Swan Ganz , après avoir intubé et placé le patient sous ventilation artificielle. Le premier bilan hémodynamique est en faveur d’un choc septique (débit cardiaque élevé, résistances périphériques effondrées) Enoncez les principes thérapeutiques que vous allez mettre en œuvre en fonction du diagnostic que vous suspectez. Comment confirmez-vous ce diagnostic ? o Question n° 4 Quel traitement antibiotique proposez-vous en première intention ? 67 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 68 Cas clinique n°56 t Items : 200, 201, 219 Une situation chaude… Vous recevez aux urgences d’un centre hospitalier général M.F., 55 ans, hypertendu, obèse et diabétique (DNID de type II) traité par sulfamide hypoglycémiant. Il a été victime d’un accident du travail alors qu’il travaillait avec un poste à souder dans une pièce contenant des bidons de liquide inflammable. L’explosion de ces bidons l’a projeté à plusieurs mètres. Sur les lieux de l’accident, la surface brûlée est estimée à 25% de la surface corporelle avec atteinte du visage, du cou et des deux membres supérieurs de façon circulaire. M.F. est pris en charge sur place par le SAMU : pose d’une voie veineuse périphérique, oxygénothérapie par masque facial en ventilation spontanée, analgésie par morphine IV et transfert vers les urgences où vous êtes de garde. A l’arrivée aux urgences, MF est conscient, modérément algique. Le pouls est à 100 /min, la tension artérielle est à 150/70 mmHg. L’auscultation pulmonaire est sans particularités. Il existe un œdème labial modéré et l’examen du patient nu montre que la surface brûlée est en fait plus importante que celle initialement annoncée : les deux membres supérieurs et le cou sont effectivement brûlés sur toute leur circonférence, ainsi que la tête, mais il existe également une atteinte de la moitié supérieure du tronc et de la cuisse droite, sur leur face antérieure. o Question n° 1 Quels éléments importants concernant les antécédents de la victime allez-vous rechercher à l’interrogatoire ? o Question n° 2 Quels sont les signes de gravité présentés par la victime, déjà présents dans l’énoncé ou que vous recherchez ? o Question n° 3 Quels signes de gravité non précisés dans le texte doit-on rechercher à l’examen clinique ? o Question n° 4 Quel bilan biologique doit-on recueillir aux urgences ? Justifiez les examens. o Question n° 5 Dans les suites de la prise en charge initiale, la victime est ventilée artificiellement sur sonde d’intubation oro-trachéale. Dans les minutes qui suivent la mise sous respirateur, un emphysème sous-cutané extensif apparaît. Quel diagnostic évoquez-vous ? Comment en faire le diagnostic ? 68 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 69 Cas clinique n°57 t Items : 170, 171, 173, 198 Le pneumocoque ne rate pas sa cible M. N, 34 ans est hospitalisé aux urgences le 8 mars 2003. Il s'agit d'un patient d'origine antillaise, porteur d'une drépanocytose, qui a donné lieu à l'adolescence à 2 ou 3 épisodes d'hémolyse. 3 jours avant son hospitalisation, il a consulté son médecin traitant dans un contexte de fièvre à 38°5 accompagnée d'une toux non productive. Son médecin a porté le diagnostic de bronchite aiguë et a prescrit un traitement par roxithromycine (Rulid®) 1 comprimé matin et soir pendant 7 jours). C'est devant la persistance des symptômes à J3 que son médecin décide l'hospitalisation. Aux urgences, il n'existe aucun signe de gravité, et l'auscultation broncho-pulmonaire retrouve quelques râles bronchiques, mais aucun foyer de râles crépitants. La radiographie pulmonaire retrouve un aspect de pneumonie franche lobaire aiguë du lobe inférieur droit. Une hémoculture est pratiquée, et parmi les examens complémentaires réalisés, on retrouve une hyperleucocytose à 27 000 GB/mm3. o Question n° 1 Que pensez-vous de la prise en charge initiale ? Qu’auriez-vous fait à la place du médecin traitant ? o Question n° 2 D’autres choix sont-ils possibles en cas d’allergie à l’antibiotique que vous comptiez prescrire, et si oui lesquels ? o Question n° 3 Quels signes de gravité recherchez-vous à l’arrivée du patient à l’hôpital ? o Question n° 4 Quels sont les éléments de surveillance du traitement en milieu hospitalier ? o Question n° 5 En cas d’évolution favorable, que proposez-vous au patient pour la prophylaxie ultérieure des infections invasives à pneumocoque (il n’a pas d’allergie particulière) ? 69 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 70 Cas clinique n°58 t Items : 174, 195 Mauvais calcul… ? Un homme de 56 ans est admis aux urgences pour une douleur lombaire gauche de survenue brutale, d’emblée maximale, survenue à 10 heures du matin, cotée à 9/10, à irradiation descendante vers la face interne de la cuisse gauche. Par ailleurs il présente des palpitations irrégulières depuis 48 heures. Ses antécédents sont marqués par : Un tabagisme à 60 paquets année. Une hypertension artérielle traitée par furosémide-Lasilix 40 mg / jour, hydrochlorathiazide-Esidrex 25 mg / jour et captopril-Lopril (IEC) 50 mg / jour. Une arythmie complète par fibrillation auriculaire (ACFA) paroxystique (1 épisode en 2001 et 1 en 2003) non traité actuellement. Une dyslipidémie traité par une statine. Une néphrectomie droite en 1995 suite à un accident de travail ayant entraîné un traumatisme rénal. Une appendicectomie en 1968. Un diabète de type II, évoluant depuis 15 ans, traité par metformine-Glucophage® et glibenclamide-Daonil.® Une surcharge pondérale (poids 85 Kg, 1.68 m). Il est de plus traité depuis 5 jours par du kétoprofène-Profénid® (AINS) pour des douleurs d’allure mécanique de la hanche gauche. Son père est décédé d’un anévrysme de l’aorte abdominale à l’age de 55 ans. A l’examen clinique : La TA est à 170/110, le pouls à 90 / min, la température à 37°C, la fréquence respiratoire à 20 / min, la SpO2 à 96 % en air ambiant. Il n’y a pas de signe d’insuffisance circulatoire périphérique. On retrouve une douleur à la palpation du flanc gauche, sans défense, et une douleur à la percussion de la fosse lombaire gauche. Pas de masse à la palpation de l’abdomen, les axes vasculaires sont bien perçus, sans souffle. L’examen cardio-pulmonaire est normal. Bandelette Urinaire : Sang +++, Leuco/Nitrites -,Cétones -, Glucose ++. ASP debout de face : Normal. o Question n° 1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques qu’il faut envisager en priorité ? Indiquer les arguments qui plaident en faveur ou en défaveur de vos hypothèses figurant dans l’énoncé ? 70 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 71 Cas clinique n°58 t Items : 174, 195 o Question n° 2 Les examens paracliniques donnent les résultats suivants : GB 15000 / mm3, Hb 13 g/dl, plaquettes 200 000 / mm3 Na 135 mmol/L, K 6,6 mmol/L, Cl 90 mmol/L, Cal 2,5 mmol/L, Protides 69 g/L, urée 18 mmol/L, Créatinine 280 µmol/l (140 µmol/l il y a 1 mois), Glycémie 20 mmol/L. Troponine 0,01µ. Gazométrie artérielle: pH 7,28, Bicarbonates 12 mmol/L, PaCO2 4 KPa, PaO2 11 KPa.(à l’air ambiant) Quel examen complémentaire morphologique demandez vous en urgence pour préciser votre diagnostic et dites pourquoi. o Question n° 3 Quelle est la nature de l’insuffisance rénale, précisez les causes potentielles. o Question n° 4 Définir le trouble acido-basique du patient, précisez les causes potentielles. o Question n° 5 Quelles sont les causes potentielles de l’hyperkaliémie ? o Question n° 6 Comment traitez vous cette hyperkaliémie ? o Question n° 7 Quelles critiques formulez-vous à propos du traitement ambulatoire de ce malade ? 71 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 72 Cas clinique n°59 t Items : 173, 199, 219 Un coma bien compliqué Une femme de 68 ans est admise aux urgences pour des troubles de la conscience, accompagnés d’une fièvre. Il s’agit d’une patiente présentant des antécédents d’arthrose diffuse et qui prend de temps à autres un anti-inflammatoire non stéroïdien sur des périodes de quelques jours à quelques semaines, voire de la prednisolone à 10 mg/jour, prescrite par son médecin. Elle est par ailleurs dépressive et suit au long cours un traitement par antidépresseurs (fluoxétine : 1 cp/jour) et benzodiazépine (bromazepam : 1/4 de comprimé matin, midi et 1/2 comprimé le soir). Inquiet de ne pas l’avoir vue depuis plusieurs jours, c’est son neveu qui s’est rendu à son domicile et l’a trouvée dans son lit dans un état confusionnel. A l’arrivée aux urgences, l’examen clinique retrouve un coma avec un score de Glasgow à 7, une tension artérielle à 90/50 mmHg, un pouls à 130/min et une température à 39,9°. On note en outre la présence de marbrures pré-rotuliennes, la fréquence respiratoire à 32/min, une SpO2 à 85%. L’examen ne retrouve pas de franche raideur de nuque, ni de signe de localisation neurologique. On note enfin l’existence de plusieurs points de compression avec des phlyctènes au niveau des zones d’appui témoignant d’un décubitus prolongé. o Question n° 1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques qu’il faut évoquer chez cette patiente ? o Question n° 2 Quels examens complémentaires réalisez-vous en urgence ? o Question n° 3 Vous pratiquez une ponction lombaire. En attendant son résultat et celui des examens sanguins, quelle est votre attitude initiale ? o Question n° 4 L’analyse du LCR retrouve 2700 leucocytes/mm3 (90% de PN, et une protéinorachie à 6,50 g/l). La glycorachie est inférieure à 1 mmol/l. On retrouve de nombreux cocci à Gram positif en diplocoques. Quelle est votre conclusion diagnostique ? o Question n° 5 Quel traitement proposez-vous ? Justifiez votre choix o Question n° 6 Dans quel service hospitalisez-vous la patiente ? o Question n° 7 Le ionogramme initial retrouve une natrémie à 165 mmol/l, et la tension artérielle ne remonte pas malgré l’administration d’un litre de soluté macro-moléculaire. La patiente est anurique. Quelles sont les conséquences de ces constatations sur la prise en charge des 24 premières heures ? 72 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 73 Cas clinique n°60 t Items : 177, 189, 199, 214 Tristesse… Médecin de garde, vous êtes appelé au domicile d’une femme de 42 ans pour somnolence. Son époux l’a retrouvée en revenant du travail allongée dans son lit, somnolente. Ses antécédents sont marqués par plusieurs épisodes dépressifs depuis 7 ans, une intoxication médicamenteuse il y a un an, une grossesse extra-utérine il y a 11 ans. Le traitement habituel comporte clomipramine-Anafranil® 75 mg/jour, prazépam-Lysanxia® 20 mg/j, carbonate de lithium-Théralithe LP® 800 mg/j, lactulose-Duphalac® 1 sachet/j, méprobamate/acéprométazine-Mépronizine®, 1 le soir. Vous notez une bouteille vide de vin de Porto et une lame de rasoir à terre dans la chambre. Le score de Glasgow est coté à 7, la pression artérielle est 102/52 mmHg, le pouls à 64 bpm, la fréquence respiratoire à 12 par minute, la température à 36.8°C. Il n’y a pas de signe neurologique de localisation, pas de raideur méningée, les bruits du cœur apparaissent normaux, et l’auscultation pulmonaire est peu contributive du fait d’une faible ampliation thoracique. Vous notez une plaie longiligne de la face antérieure du poignet gauche, ayant peu saigné. o Question n° 1 Quelle est votre prise en charge dans les 10 premières minutes ? o Question n° 2 A l’arrivée aux urgences, l’examen clinique est inchangé mis à part une hypotension artérielle à 78/54mmHg. L’époux de la patiente indique qu’il a trouvé une lettre dans laquelle sa femme écrit entre autres qu’elle a décidé de mettre fin à ses jours. Quels sont les risques que l’interne des urgences doit évoquer compte-tenu de cette information et de l’état clinique de la patiente ? o Question n° 3 Quelles doivent être les prescriptions immédiates ? Justifiez-les. o Question n° 4 L’évolution est marquée par l’apparition au bout de quelques heures d’une fièvre à 38°2. Des sécrétions purulentes sont aspirées par la sonde d’intubation. Quel diagnostic évoquez-vous ? Quelle prise en charge en proposez-vous ? Justifiez. o Question n° 5 L’évolution est finalement favorable. La patiente est consciente et extubée à J3. Quelle mode de sortie de la réanimation proposez-vous ? Dans quel but ? 73 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 74 Cas clinique n°61 t Items : 174, 175, 181, 182 Une association saignante Une femme de 73 ans est admise aux urgences pour une hématurie macroscopique évoluant depuis 2 jours. Elle a pour antécédent un retrécissement mitral opéré (prothèse mécanique) en fibrillation auriculaire. Son traitement habituel comporte acenocoumarol-Sintrom® (4 mg/j) avec INR stable (2.5 - 3.5) depuis de nombreux mois, Digoxine® (0.25 mg/j). A l’examen, sa tension artérielle est à 120/70 mmHg, sa fréquence cardiaque à 75/min. Il n’y a pas de signe d’insuffisance cardiaque mais vous constatez des ecchymoses cutanées multiples. L’INR effectué en urgence est à 10 (TP < 15 %). o Question n° 1 Que recherchez-vous en première intention ? o Question n° 2 L’interrogatoire révèle que la patiente reçoit depuis 10 j du piroxicam-Feldene® 20 mg/jour pour des lombalgies. Que pensez-vous de cette prescription ? o Question n° 3 Quelle prise en charge effectuez-vous ? o Question n° 4 Quelle sera votre conduite pratique lors de la diminution de l’INR (remontée du TP) ? 74 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 75 Cas clinique n°62 t Items : 199, 200, 203, 219 Mère-Grand est très chaude… Madame G… 83 ans est admise aux urgences le 11/08/2003 pour hyperthermie à 40,6°C et troubles de conscience. Il s’agit d’une femme qui vit en maison de retraite médicalisée depuis plusieurs années, à la suite de l’évolution d’une démence d’origine vasculaire qui l’a rendue quasiment grabataire. Son traitement habituel se résume à un patch de trinitrine 10mg qu’elle porte de 8h à 20h, un comprimé par jour de furosémide 20mg, et 10 gouttes d’halopéridol le soir. La situation s’est dégradée rapidement dans un contexte climatique de fortes chaleurs. C’est devant l’aggravation de la conscience que le médecin de garde a décidé l’hospitalisation dans la soirée du 11/08 A l’arrivée aux urgences, les constantes vitales sont les suivantes : T : 41,3°C, TA : 85/50 mmHg, FC: 130/min, SaO2 : 95% en air ambiant. Le reste de l’examen retrouve une somnolence très marquée (Score de Glasgow à 10), une langue rôtie et des téguments anormalement chauds. Il n’y a pas de point d’appel infectieux. Sur le plan biologique, le ionogramme retrouve : Ionogramme : Na=160 mmol/L, K=4,7 mmol/L, protides=90 g/L Glucose = 4,2 mmol/L, créatininémie =180 µmol/L, urée=30 mmol/L.. NFS normale, en dehors d’une hémoconcentration. o Question n° 1 Comment qualifiez-vous les troubles de l’hydratation présentés par cette patiente ? Sur quels arguments ? o Question n° 2 La température supérieure à 40°C en l’absence de point d’appel infectieux vous évoque quel diagnostic ? o Question n° 3 Quels en sont les principes thérapeutiques ? o Question n° 4 Quels sont les diagnostics différentiels qui auraient pu être évoqués et quels examens auraient pu se discuter pour les éliminer ? o Question n° 5 Prescrivez la surveillance et l’orientation des premières heures de cette patiente à partir de l’accueil-urgences 75 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 76 Cas clinique n°63 t Items : 195, 203, 219 Un souvenir de vacances encombrant…. Un homme de 48 ans est hospitalisé aux urgences pour une diarrhée, dans les suites immédiates d’un séjour d’une semaine à Alger (Algérie) pour raisons professionnelles. Il s’agit d’un patient sans antécédent particulier. L’interrogatoire retrouve la notion de 8 à 10 selles / jour depuis 4 jours. Il n’y a pas de vomissements associés. avec une fièvre à 38.5 C, ainsi qu’une douleur abdominale en cadre. L’examen clinique à l’entrée retrouve une température à 38°6C, une Tension Artérielle à 90/60 mm de Hg, une fréquence cardiaque à 110 /min, une fréquence respiratoire à 24/min, et une SpO2 à 99% en air ambiant. L’abdomen est sensible dans son ensemble, mais aucune défense localisée n’est retrouvée. Le toucher rectal retrouve la présence de sang et de glaires. Le reste de l’examen clinique est normal, notamment il n’y a pas de pli cutané et l’auscultation cardio-pulmonaire est normale. Biologie : Na :125 mmol/l, K :2.3 mmol/l, Cl :100 mmol/l, Bicarbonates :11 mmol/l, urée :18 mmol/l, Créatininémie :145 µmol/l, protidémie :85 gr/l. La NFS est normale, et la radio d’Abdomen Sans Préparation debout de face montre l’existence de 2 niveaux liquides sur le grêle.. o Question n° 1 Quels autres examens complémentaires vous paraissent utiles à réaliser dans ce contexte ? Justifiez-les o Question n° 2 Quel diagnostic évoquez-vous face à ce tableau clinique et biologique ? o Question n° 3 Comment expliquez-vous l’accélération du rythme respiratoire ? o Question n° 4 Décrivez les anomalies biologiques observées et expliquez-les. o Question n° 5 Décrivez votre prise en charge thérapeutique initiale. 76 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 77 Cas clinique n°64 t Items : 171, 181, 197, 219 Des médicaments tr op « efficaces » Une femme de 86 ans est admise aux urgences pour asthénie, somnolence et bradycardie à 30/min. Vous apprenez qu’elle sort (il y a 10 jours) du service de cardiologie. Son mari vous informe qu’au cours de cette hospitalisation, on lui a implanté un stimulateur cardiaque. Dans l’immédiat, vous avez pour seul renseignement son ordonnance de sortie de cardiologie : furosemide 80 mg/jour ; ramipril (IEC) 10 mg/jour ; spironolactone 75 mg/jour ; bromazepam 1cp/jour ; chlorure de potassium 2/jour. Sur une autre ordonnance, son médecin a prescrit, il y a deux jours de l’heptaminol (analeptique circulatoire). A l’examen, la tension artérielle est à 100/60 mmHg (inhabituellement basse d’après le mari), le pouls à 30 par minute. Il n’y a pas de signe d’insuffisance cardiaque congestive ni de signe d’insuffisance circulatoire périphérique. L’examen neurologique ne retrouve aucun signe de localisation L’ECG enregistre un rythme à 30 par minute fait de complexes larges avec une onde T ample très déformée. Il n’y a pas d’onde P évidente. L’ECG enregistre également les spikes du stimulateur cardiaque à 60/min, mais non suivis d’une activité électrique cardiaque. o Question n° 1 Quels sont les deux diagnostics à évoquer devant l’inefficacité du stimulateur cardiaque ? o Question n° 2 L’interne vous propose de mettre en route immédiatement une perfusion d’isoprénaline pour accélérer le rythme cardiaque. Qu’en pensez-vous ? o Question n° 3 A ce stade, au vu des éléments dont vous disposez, sur quels arguments devez-vous évoquer le diagnostic d’hyperkaliémie ? Y a-t-il un traitement à mettre en route avant la confirmation biologique ? o Question n° 4 Vous recevez le bilan biologique 1/2 heure plus tard : Glycémie : 5 mmol/l ; Ht = 48%; GB = 8600/mm3 ; Créatininémie : 190 µmol/l, urée: 27 mmol/l ; Na+ : 132 mmol/l, HCO3- : 21 mmol/l ; K+ : 6.9 mmol/l, Protides : 76 g/l. Le diagnostic d’insuffisance rénale fonctionnelle médicamenteuse est retenu. Quels sont les médicaments responsables de l’insuffisance rénale et par quels mécanismes ? o Question n° 5 Quels sont les médicaments responsables de l’hyperkaliémie ? Par quels mécanismes ? o Question n° 6 Décrivez les principes du traitement de l’hyperkaliémie dans le cas présent. 77 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 78 Cas clinique n°65 t Items : 175, 197 Un froid doulour eux Monsieur R, 73 ans, toujours très actif, vous consulte pour des douleurs médiothoraciques constrictives survenant lorsqu’il accélère le pas, notamment lorsqu’il fait froid. Les premières crises remontent à 6 mois, et depuis la symptomatologie ne s’est pas aggravée. Il a pour antécédents notables une surcharge pondérale, un diabète non insulinodépendant non traité, et une dyslipidémie non traitée. Il fume depuis l’armée 1 paquet /jour. A l’examen, la TA est à 150/90 mmHg, le pouls est à 85/min, le poids est de 85 kg pour 1,65 m. Le cœur est régulier sans souffle audible. L’auscultation pulmonaire retrouve quelques râles bronchiques. Il n’y a pas de signe d’insuffisance cardiaque congestive. Les pouls périphériques sont bien perçus. Le bilan biologique que vous demandez retouve NFS, ionogramme, urée, dans les limites de la normale. La glycémie à jeun est à 1, 34 g/L, le cholestérol total est à 2,9 g/L, les triglycérides à 1,8 g/L, le LDL-cholestérol à 1,9 g/L. o Question n° 1 Commenter son ECG . o Question n° 2 Quels examens permettraient de confirmer le diagnostic d’angine de poitrine et d’évaluer sa sévérité ? o Question n° 3 Le diagnostic d’insuffisance coronaire est confirmé sans signe de gravité. Quelles sont vos propositions thérapeutiques ? o Question n° 4 Au bout d’une semaine du nouveau traitement, Monsieur R vous appelle pour une dyspnée sifflante évoluant depuis 2 jours. A l’auscultation pulmonaire, vous percevez des sibilants diffus. Vous décidez l’hospitalisation aux urgences car vous hésitez entre deux diagnostics. Lesquels ? Quel(s) examen(s) vous semblent utiles pour le diagnostic différentiel ? 78 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 79 Cas clinique n°65 t Items : 175, 197 o Question n° 5 Sachant qu’il n’y a pas d’anomalie radiologique significative en dehors d’une légère distension thoracique, et en l’absence de signe de gravité, quel traitement symptomatique instituez-vous ? o Question n° 6 L’évolution est rapidement favorable sous traitement symptomatique permettant une sortie dès le lendemain. Pour prévenir une récidive, faut-il modifier son traitement anti-angineux ? o Question n° 7 Tout se passe bien pendant six mois, puis Monsieur R se plaint à nouveau d’un angor pour des efforts de plus en plus modérés, voire même parfois au repos. Commentez l’ECG fait au décours immédiat d’une crise angineuse. Quel examen demandez-vous et dans quelle optique ? 79 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 80 Cas clinique n°66 t Items : 37, 237 Question ..autour d’un cas de maltraitance… Céline 8 mois est amenée à l’urgence pédiatrique pour une tuméfaction de la cuisse droite apparue récemment. La maman l’accompagne et parle d’un incident récent . Elle l’a retrouvée la veille la jambe droite coincée dans les barreaux du lit . L’examen de Céline confirme la tuméfaction de la cuisse .Céline vous semble non douloureuse et vous sourit quand vous l’examinez . Vous retrouvez également un hématome de coloration bleue , de deux centimètres sur trois de la joue gauche. Il n’existe pas d’explication nette de cet hématome . Des radiographies du membre inférieur droit sont pratiquées et vont révéler une fracture spiroïde non déplacée du fémur droit dans sa partie moyenne . On note l’apparition d’un cal entourant la zone fracturaire. o Question n° 1 Citer les éléments qui vous paraissent orienter vers un diagnostic de maltraitance. o Question n° 2 De quels examens complémentaires aurez-vous besoin ? o Question n° 3 Donner la définition du signalement ? o Question n° 4 Quelles sont les autorités qui seront destinataires de ce signalement ? 80 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 81 Cas clinique n°67 t Items : 190, 199, 203, 210 Le petit Pierre s’agite… Vous recevez le petit Pierre, qui habite au dessus de votre cabinet, âgé de 2 ans et qui vient de convulser. Sa température est à 40°C et il est somnolent. Sa maman est en larmes et craint qu’il n’ait une méningite comme son neveu. Le temps de l’installer sur la table d’examen, il se réveille, confus. o Question n° 1 Que faites - vous en urgence ? que recherchez vous à l’examen ? o Question n° 2 Cet examen complet est normal en dehors d’une rhinite claire. La mère vous dit que Pierre a déjà fait une crise il y a 2 mois mais qu’elle n’avait pas consulté car elle était en vacance isolée. Il avait alors également 39° et avait vite récupéré. Quel diagnostic évoque-t-on ? Pourquoi ? o Question n° 3 La mère réclame que vous lui administriez un traitement préventif car elle a été impressionnée par la crise. Qu’en pensez vous ? 81 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 82 Cas clinique n°68 t Items : 167, 171, 174, 177, 181, 215 La chute de l’échelle…sociale. Monsieur N., charpentier de 36 ans, chute d’une échelle de deux mètres sur son lieu de travail. Il présente immédiatement une lombalgie aiguë intense, suivie 24 heures plus tard d’une radiculalgie de type L5 droite. Vous êtes alors le premier médecin que le patient consulte. L’EVA douleur est à 8/10. Le patient a du mal à marcher, mais ne présente ni déficit moteur, ni trouble sphinctérien. o Question n° 1 Quelle est votre prise en charge thérapeutique au stade aigu, après que vous ayez éliminé une fracture vertébrale ou un hématome rétro-péritonéal ? o Question n° 2 Quarante-huit heures après vos premières prescriptions, le patient revient vous voir, avec des douleurs intenses (EVA9), et insomniantes. Quelles modifications pouvez-vous apporter à votre prescription initiale ? o Question n° 3 Après sept semaines d’arrêt, le patient vous consulte à nouveau, car les douleurs persistent à l’effort(EVA : 5,5/10). A l’examen clinique, on constate une atteinte radiculaire L5 droite. Quel bilan paraclinique proposez-vous, et en vue de quelle hypothèse diagnostique principale ? o Question n° 4 Le patient a bénéficié d’un traitement adapté. Mais trois mois plus tard, il se plaint que ses douleurs se sont modifiées : les lombalgies persistent (EVA : 4/10), et la radiculalgie L5 droite est devenue permanente, à composante nocturne, à type de brûlures continues, avec décharges électriques intermittentes.Quel(s) type(s) de douleur évoquez-vous et comment ajusterez-vous votre prise en charge, médicamenteuse et non médicamenteuse, en fonction de ces constatations ? 82 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 83 Cas clinique n°68 t Items : 167, 171, 174, 177, 181, 215 o Question n° 5 Sept mois tard, soit un an après son accident, le patient se plaint toujours de douleurs séquellaires (EVA : 6/10), ses performances physiques sont altérées, le périmètre de marche dépasse difficilement 300mètres. Il sort très peu de chez lui, alléguant des troubles anxieux et du sommeil qu’il qualifie de majeurs (EVA sommeil : 8/10), malgré les somnifères (Stilnox®- zopliclone : 2cp le soir, et alimémazine-Théralène® : 40 gouttes) et les anxiolytiques (bromazepam-Lexomil®- :1/4-1/4-1/2 et Rivotril®clonazepam gouttes : V-V- XX) prescrits par un confrère. Il est manifestement déprimé, se plaint de troubles mnésiques importants. Devant l’intensité et la chronicité des douleurs, ce même confrère a « préféré prescrire de la morphine », sous la forme de Durogésic®-fentanyl. Il n’a toujours pas repris son travail, s’inquiète de la « consolidation » proposée par son médecin conseil et vous interroge sur ses capacités de reprise de son travail antérieur. Comment rationaliser les prises médicamenteuses de ce patient, dans le but notamment de limiter la iatrogénie ? o Question n° 6 Quels sont les principaux axes de la prise en charge que vous proposez à ce patient ? o Question n° 7 Quels seront les critères d’évaluation de l’efficacité d’une telle prise en charge? 83 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 84 Cas clinique n°69 t Items : 112, 186, 203, 264 Une fièvr e qui traîne… Mme S. Jeanne, âgée de 58 ans, est admise à l’accueil urgence adressée par son médecin traitant pour un nouveau pic fébrile à 39°8. Elle n’a aucun antécédent. Elle a trois enfants en bonne santé. Elle suit un traitement hormonal substitutif depuis sa ménopause à l’âge de 53 ans. Depuis 3 mois, elle se plaint d’une sensation d’obstruction nasale pour laquelle elle a consulté un ORL qui n’a pas noté de lésions objectives et qui lui a prescrit un traitement symptomatique. Depuis un mois, elle présente une fièvre à 39°-40° sans autre plainte fonctionnelle . Un bilan a été réalisé par son médecin traitant qui est revenu négatif : hémocultures, examen cyto-bactériologique des urines, radiographie pulmonaire, échographie abdominale, scanner thoraco-abdomino-pelvien, fibroscopie gastrique et colonoscopie. Les constantes, à son arrivée au SAU, sont les suivantes : T 38°5 ; TA 10/6 ; FC : 90/min ; FR : 16/min et SaO2 en air ambiant à 99%. On ne note pas de marbrures. Sa vigilance et sa conscience sont normales. L’examen clinique est normal. Le bilan biologique montre les résultats suivants : GB 8500/mm3 (PN 3880; NFS: Hb 7,7g/dl; VGM 84 µ3, L 1500, PE 2600); plaq 550000/mm3 Créatininémie 150 µmol/l ; Urée 8 mmol/l ; Na 140mmol/l ; K 4,5 mmol/l. ; CRP 308mg/l Bilan hépatique normal ; TP 100% ; TCA M/T 1,4 ; fibrinogène 8 g/l temps de thrombine M/T 22/22 BU : protéine + ; hématies+++ ; pas de nitrites ; leucocytes + o Question n° 1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? o Question n° 2 Quel bilan complémentaire programmez-vous ? o Question n° 3 Une biopsie rénale est programmée. Que décidez-vous sur le plan de l’hémostase ? o Question n° 4 Quelle information délivrez-vous à la patiente ? o Question n° 5 Une corticothérapie au long cours est décidée. Quels conseils donnez-vous à la patiente pour éviter les inconvénients d’une corticothérapie au long cours? 84 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 85 Cas clinique n°70 t Items : 193, 197, 201 …Quand on va dans le mur… Mr V, 22 ans, est rentré dans un arbre avec sa voiture alors qu’il roulait à vive allure sur une route enneigée. Il portait sa ceinture de sécurité. Il s’agit d’un choc frontal. A l’arrivée des pompiers, il est conscient et répond aux ordres simples. Il est ensuite désincarcéré et est conduit à l’hôpital par un moyen médicalisé (SMUR), immobilisé dans un matelas-coquille. Pendant le transport, il est en ventilation spontanée, et la saturation transcutanée est à 93%. Il n’y a pas de trouble hémodynamique. On note cependant dès le début un emphysème sous-cutané au niveau du thorax, qui augmente avant l’arrivée à l’hôpital. o Question n° 1 Compte-tenu du mécanisme lésionnel et des signes déjà présents, quels signes cliniques recherchez-vous en priorité ? o Question n° 2 Quels examens complémentaires prescrivez-vous en urgence. Justifiez-les o Question n° 3 Malgré le drainage de la plèvre droite, le drain continue à buller fortement, le pneumothorax persiste et l’état respiratoire s’aggrave. Quel diagnostic envisagez-vous ? Conséquences sur la prise en charge ? o Question n° 4 L’évolution est ensuite favorable sur le plan chirurgical dans les jours qui suivent, mais les troubles du rythme cardiaque qui existaient initialement (extrasystoles ventriculaires) persistent, en l’absence de troubles ioniques et de troubles de la repolarisation à l’ECG. Quel diagnostic évoquez-vous et comment l’étayez-vous ? 85 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 86 2ème PARTIE Corrections des cas cliniques 86 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 87 Cas clinique n°1 t Items : 197, 132, 178, 205, 222, 316 Le retraité a per du son fer Un homme de 70 ans, retraité mais encore très actif, ressent depuis deux mois une asthénie inhabituelle, une dyspnée d’effort pour monter ses deux étages et il a souffert de crises douloureuses à la poitrine dans la dernière semaine en montant la pente qui menait à sa maison : son médecin traitant a diagnostiqué une angine de poitrine. Il reçoit depuis 2 ans 250 mg d’aspirine (Aspegic®) par jour à visée antiagrégante plaquettaire à cause d’un incident qui avait fait évoquer une ischémie cérébrale transitoire. Son médecin l’a trouvé très pâle et a prescrit une NFS : à sa lecture, il vous l’adresse. PN : 68% Hb: 6 g/dl La NFS montre : GR : 3 Millions /mm3. PB : 0% VGM: 69 µ3 PE: 3% Plaquettes: 580 000 / mm3 Lympho : 21% GB: 9 700 / mm3 Mono : 8% Son état hémodynamique est correct. L’examen clinique ne montre rien d’anormal en dehors de la pâleur. Le toucher rectal est normal. Il est de groupe B (+). Il s’agit donc d’une anémie microcytaire typique que le bilan du fer (effondrement de la ferritinémie) confirmera comme étant due à un épuisement des réserves en fer o Question n° 1 Quelles causes les plus probables sont à envisager chez cet homme de 70 ans et quel(s) examens(s) prescrivez-vous ? • perte de fer par hémorragies digestives minimes et répétées – par ordre de fréquence : hernie hiatale (très fréquente, mais qui peut être associée à une autre cause de saignement), cancers digestifs, gastrite chronique, ulcères gastro-duodénaux, dysplasie intestinale ; l’aspirine (ou un autre AINS) est un facteur favorisant de saignement dans tous les cas de figure ; • on prescrit un bilan pré-transfusionnel (Groupe sanguin ABO Rh, RAI, sérologies virales) • on prescrit d’abord une fibroscopie oesogastro-duodénale, puis une colonoscopie si la première n’est pas concluante. o Question n° 2 Ce patient est-il exposé à un risque grave lié à son anémie ? Si oui, lequel ? Que décidez-vous dans l’immédiat précisément ? • le risque de toute angine de poitrine non contrôlée : infarctus, mort subite aggravée par l’hypoxie ; • c’est une indication à hospitaliser pour le transfuser, avec prudence : 1 ou 2 culots globulaires pour le premier jour. 87 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 88 Cas clinique n°1 t Items : 197, 132, 178, 205, 222, 316 o Question n° 3 Sans préjuger de l’éventuel traitement étiologique, quel traitement de fond prescrivezvous concernant l’anémie ? (indiquer la voie d’administration, la posologie et la durée sans nécessité de spécifier une spécialité) Fer per os, à prendre préférentiellement à jeun, à la dose de 100 à 200 mg/j (pas davantage), pendant un minimum de 4 mois et jusqu’à normalisation de l’hémoglobine, du VGM et de l’évaluation des réserves en fer. Le fer injectable n’est pas indiqué. o Question n° 4 Considérant que l’effet de ce traitement ne sera pas immédiat et inquiet de sa dyspnée d’effort, un collègue veut prescrire une transfusion érythrocytaire : qu’en pensez-vous ? • la dyspnée d’effort est un symptôme banal de toute anémie, dont elle est un effet d’adaptation : cela ne justifie en aucun cas une transfusion, mais du repos ; • en revanche, la transfusion peut en effet être justifiée par le risque coronarien . o Question n° 5 Précisément, à cause du terrain cardiaque, il prescrit pour le jour-même, 4 culots globulaires B (+). Qu’en pensez-vous, sachant que le centre de transfusion, démuni, adresse 2 culots B (+), 1 culot B (-) et un culot O (-) ? • la prescription de 4 culots globulaires est non justifiée, car le patient n’est pas en état de choc hémorragique (il est normovolémique). Dans ce contexte (insuffisance coronarienne), 2 culots sont suffisants pour mettre le cœur du patient en sécurité ; • elle est même dangereuse, justement par le fait que ce cœur fragile peut ne pas supporter une telle surcharge volémique, avec le risque d’OAP : il n’y aucune justification à dépasser 2 culots ; • le patient étant B+ peut recevoir en principe tous les types de culots prévus, mais il y a toujours risque d’allo-immunisation secondaire dans les autres groupes que ABO et Rhésus, autre raison d’être économe en transfusion . o Question n° 6 Quelle ordonnance remettez-vous au malade pour un bilan de surveillance à réaliser 3 ou 4 mois plus tard ? • NFS, ferritinémie. Tout doit être normalisé avant de décréter que la carence est réparée. Des cures supplémentaires seront à envisager en fonction de l’étiologie et de l’efficacité ou non d’un traitement radical . 88 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 89 Cas clinique n°2 t Items : 171, 173, 203, 214, 228 La pneumonie du maçon Un homme de 45 ans, maçon, a vu s’installer en fin d’après-midi un point de côté brutal et un grand frisson précédant une montée thermique à 39°. La toux est sèche et douloureuse. L’examen constate une matité axillaire avec, à l’auscultation, des râles fins et un petit souffle tubaire, mais les bases sont sonores avec un murmure vésiculaire bien perçu. L’inspection note une érythrose des pommettes et un tremblement confirme un éthylisme connu. Le foie est hypertrophié, à bord inférieur tranchant et il existe une circulation collatérale sus-ombilicale. Il n’y a cependant jamais eu de décompensation cirrhotique. La force musculaire et les réflexes des membres inférieurs sont normaux. La TA est à 140/75 et le pouls à 90/mn. VGM: 109 µ3 PE: 3% La NFS montre : GR : 3 Millions /mm3. Hb: 12 g/dl Plaquettes: 50 000 / mm3 Lympho: 11% PN : 80% GB: 14 700 / mm3 Mono: 6% Le ionogramme est normal. La radiographie pulmonaire confirme le diagnostic de pneumopathie aiguë du lobe supérieur droit. o Question n° 1 Quel diagnostic est à envisager devant ce tableau, et quelles complications peut-on craindre à court terme, liées au terrain ou à la maladie aiguë ? a) Diagnostic : Pneumopathie bactérienne, vraisemblablement à Pneumocoque, sur cirrhose éthylique. b) Complications liées au terrain : risque de delirium tremens ou de décompensation cirrhotique. c) Complications liées à l’infection bactérienne aiguë : -extension de la pneumonie avec insuffisance respiratoire. -sepsis grave, choc septique, localisations infectieuses secondaires. o Question n° 2 Quel traitement antibiotique proposez-vous en première intention ? Justifier. a) l’amoxicilline est le traitement de première intention recommandé dans les pneumopathies supposées à pneumocoque, à la dose minimum de 3 grammes par jour b) les autres possibilités sont : une céphalosporine de 3ème génération injectable (ceftriaxone, cefotaxime), ou une fluroquinolone active sur le pneumocoque (levofloxacine, moxifloxacine) 89 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 90 Cas clinique n°2 t Items : 171, 173, 203, 214, 228 o Question n° 3 Quel traitement d’accompagnement prescrivez-vous ? Dans le but de prévenir un delirium et un syndrome de Gayet Wernicke - Maintien d’une hydratation normale, IV et/ou par voie orale. - oxazepam (Seresta®), 50mg 3 à 6 fois par jour jusqu’à extinction des trémulations . - Vitamines B1-B6 : 3 comprimés par jour o Question n° 4 Quels examens complémentaires demandez-vous dans l’immédiat ? Justifiez-les. • Un ECBC (Examen Cyto-Bactériologique des Crachats) peut être utile si les bonnes conditions techniques de sa réalisation sont réunies. Il est utile s’il permet d’identifier un pneumocoque prédominant à l’examen direct et à la culture, et d’en tester la sensibilité notamment vis-à-vis de la pénicilline. • Ionogramme sanguin et créatininémie pour surveiller la fonction rénale • Hémocultures pour identification bactérienne (en fait rarement positives dans les pneumonies). Plus accessoirement : • Bilan hépatique et bilan d’hémostase (état de la fonction hépato-cellulaire). o Question n° 5 Quels sont les éléments cliniques de surveillance de l’évolution ? • courbe thermique, auscultation, pouls, TA, pour suivre l’efficacité de l’antibiothérapie. • le tremblement, l’agitation, les signes prémonitoires du DT ; les signes évocateurs de déshydratation : pli cutané, état de la langue. • signes de surveillance de la décompensation de la cirrhose : ictère, flapping tremor, haleine, état de conscience, OMI, périmètre abdominal, diurèse des 24 heures. 90 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 91 Cas clinique n°3 t Items : 106, 108, 173, 181 Tuber culose chez une travailleuse indépendante On a découvert, à l’occasion d’un examen radiographique de collectivité, chez une femme de 46 ans, travailleuse indépendante, une anomalie pulmonaire constituée par un infiltrat du lobe supérieur gauche. L’interrogatoire apprend que cette femme est très fatiguée depuis deux mois, qu’elle tousse souvent et qu’elle se sent fébrile en fin de journée. Son poids est de 58 kg pour 1, 67 m, ce qui correspond à une baisse de 3 kg. Elle paraît fatiguée. Elle a un alcoolisme modéré ; son foie est ferme et mesure 11 cm. La rate n’est pas palpable. Le reste de la palpation abdominale est normale et il n’y a notamment pas d’ascite. Elle est myope et porte des lentilles de contact. Le reste de l’examen est normal. Il n’y a pas d’autre antécédent. Des examens biologiques de routine, on retient: VS : 67 mm à la 1ère heure Hb : 12 g/dl - Uricémie : 360 mmol/l. Les tests biologiques hépatiques, la glycémie, la créatininémie et l’ionogramme sanguin sont normaux. On suspecte le diagnostic de tuberculose pulmonaire. o Question n° 1 Quels autres examens paracliniques doivent être demandés dans le cadre du bilan pré-thérapeutique ? Justifiez votre réponse. a) Recherche de BAAR (coloration de Ziehl-Neelsen) sur les expectorations du matin et mise en culture de l’expectoration : même si le diagnostic de tuberculose paraît évident, il faut le confirmer et tester la sensibilité aux antituberculeux b) Examen ophtalmologique (FO et vision des couleurs) en raison du traitement par éthambutol c) Test de grossesse (contre-indication théorique du pyrazinamide, surveillance rapprochée) d) Proposer systématiquement une sérologie VIH e) Bandelette urinaire : en cas de leucocyturie, recherche de BAAR dans les urines. o Question n° 2 Quelle est votre attitude au sujet de la poursuite ou non des activités professionnelles, du repos, et de l’indication ou non d’une hospitalisation ? Quelles autres mesures médico-sociales sont nécessaires ? a) Arrêt de travail, car altération de l’état général et contagiosité. Hospitalisation initiale en chambre individuelle (isolement respiratoire), maintenue si présence de BAAR à l’examen direct. b) Reprise du travail après amélioration clinique et négativation de l’expectoration à l’examen direct. Pas d’arrêt de travail prolongé, car travailleur indépendant. c) Déclaration obligatoire 91 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 92 Cas clinique n°3 t Items : 106, 108, 173, 181 d) Demande de prise en charge à 100 % e) Recherche du contage et des sujets contacts, si besoin par une enquête d’entourage réalisée par la DDASS o Question n° 3 Vous mettez en route le traitement anti-tuberculeux. Quels produits utiliserez-vous, pour quelle durée prévisible de traitement ? Quels conseils donnez-vous à la malade concernant sa vision ? a) Quadruple antibiothérapie par isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol, pour une durée de 2 mois, puis bi-thérapie isoniazide-rifampicine pour une durée de 4 mois. b) Ne plus porter de lentilles de contact pendant la durée du traitement, car la rifampicine colore les larmes et risque d’altérer les lentilles. o Question n° 4 Indiquez les modalités précises du traitement pour les 2 premiers mois. Isoniazide (4 à 5 mg/kg/j) Rifampicine (10 mg/kg/j) Pyrazinamide (20 à 25 mg/kg/j) Ethambutol (15 à 20 mg/kg/j) per os, en une prise unique quotidienne le matin à jeun. Associer Vitamine B6 50 mg/j en raison du terrain alcoolique, une contraception mécanique, un sevrage complet de l’alcool. o Question n° 5 Deux semaines après le début du traitement, la malade vous montre les résultats d’un bilan hépatique de contrôle : bilirubinémie totale = 19 µmol/l (Nle < 17) ; ASAT = 90 UI/l (Nle < 40) ; ALAT = 110 UI/l (Nle < 40). Que décidez-vous au sujet du traitement et de sa surveillance ? a) Vérifier l’absence de consommation d’alcool b) Diminuer les posologies d’isoniazide et de pyrazinamide aux limites inférieures c) Contrôle des transaminases dans 48 à 72 heures o Question n° 6 A la fin du second mois, la situation est bonne, l’état général normalisé. La malade a été vite apyrétique et a repris 2 kg. La radiographie montre une nette amélioration des images, les examens biologiques sont pratiquement normaux. Indiquez votre prescription pour le 3e mois. Si la sensibilité à la rifampicine et à l’isoniazide est normale, poursuite de ces deux seuls antituberculeux pour 4 mois, aux même doses : Rifampicine 600 mg/j et Isoniazide 240 à 300 mg/j De préférence : 2 comprimés/j de Rifinah® (300 mg rifampicine+ 150 mg isoniazide) pour simplifier la prise et améliorer l’observance. Surveillance clinique de l’observance, de la tolérance et de l’efficacité. Surveillance des transaminases et de la radio thoracique à M4 et M6 92 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 93 Cas clinique n°4 t Items : 175, 135 Gr osse phlébite et mini-pilule Dans le service de médecine où vous êtes interne, une malade (32 ans, 165 cm, 60 kg) sans antécédent, sans autre médicament qu’une contraception orale par Minidril®, revient de radiologie à 16 h 30 avec un compte-rendu d’écho-doppler veineux confirmant le diagnostic suspecté de phlébothrombose du membre inférieur gauche remontant jusqu’à l’aine, mais sans caillot flottant. A midi, la décision avait été prise avec le chef de clinique de la mettre sous héparine de bas poids moléculaire si le diagnostic était confirmé. o Question n° 1 Faites les prescriptions d’héparine et des modalités de surveillance Le meilleur choix est aujourd’hui une héparine de bas poids moléculaire (HBPM) à “ dose curative ”, c’est-à-dire injections sous-cutanées de 100 (ou 200) UI/kg d’activité anti-Xa toutes les 12 (ou 24) heures (en fonction de la molécule utilisée). Il faut s’assurer d’un chiffre de plaquettes normal au départ, et le contrôler tous les 2 à 3 jours pendant les deux premières semaines, pour rechercher une possible thrombopénie induite par l’héparine. (qui donnerait un risque grave de thrombose extensive) o Question n° 2 Quel est le but que vous vous fixez dans le schéma d’anticoagulation et comment y parvenez-vous ? L’activité anti-coagulante est obtenue par la mesure de l’activité anti-Xa. Cette mesure n’est pas systématique, et n’est recommandée qu’en cas d’insuffisance rénale avec clairance de la créatinine entre 30 et 60 ml/mn, d’inefficacité clinique ou de syndrome hémorragique. Il faut alors viser une activité anti- Xa entre 0,5 et 1 UI/ ml, qui sera contrôlée 4 heures après la deuxième injection. Si l’évolution se fait normalement, on peut assurer rapidement (dès le premier jour) le passage de l’HBPM à un anti-vitamine K (AVK), à condition d’assurer une zone de chevauchement des 2 traitements, l’efficacité de l’AVK prenant quelques jours. Avec cet AVK, le but sera d’obtenir pendant au moins 3 mois un temps de Quick normalisé (taux d’INR) entre 2 et 3. o Question n° 3 Quelles autres prescriptions faites-vous concernant le traitement et la surveillance de cette phlébothrombose pour les 16 prochaines heures ? - Pas de lever tant que l’anticoagulation n’est pas assurée ; - Lever autorisé dès que l’activité anticoagulante est correcte, après mise en place d’une contention élastique sur le membre inférieur 93 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 94 Cas clinique n°4 t Items : 175, 135 o Question n° 4 Le lendemain est envisagé un relais par les antivitamines K. Faites les prescriptions d’anticoagulants pour assurer ce relais. - HBPM à dose curative jusqu’à obtention d’un INR entre 2 et 3; - Début au 2e jour par 1 comprimé (= 20 mg) de Fluindione (Previscan®) et contrôle du Temps de Quick avec INR au bout de 48 heures. o Question n° 5 Au 6e jour, le relais est considéré comme correctement établi. La malade obtient son autorisation de sortie. Mais auparavant, elle vous demande quelques indications générales sur les médicaments qu’elle aura à prendre, la durée des traitements, les précautions qu’elle doit respecter. Que lui répondez-vous ? Il est essentiel de suivre très scrupuleusement le traitement et la dose indiquée par le médecin, en le prenant toujours à la même heure ; • Il faudra régulièrement contrôler le TP (+ INR), 2 fois la 1ère semaine, une fois par semaine jusqu’à stabilisation du taux, puis environ 2 fois par mois ; • Aucun médicament ne doit être pris par le malade sans avis du médecin ou prescrit par un autre médecin sans qu’il soit averti de la prise de Previscan (certains sont potentialisateurs, d’autres réduisent l’activité ou le taux plasmatique : ils exigeraient donc une modification de dose); • Il faut interrompre la pilule, qui augmente le risque thrombotique : une contraception est cependant souhaitable pendant le traitement par AVK, à cause du risque d’anomalie fœtale au début de la grossesse. 94 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 95 Cas clinique n°5 t Items : 171, 173, 203, 195, 93 Pr emière pyélonéphrite Une femme de 28 ans, pesant 60kg pour 1,68 m, sans antécédent particulier en dehors de cystites à répétition, consulte aux urgences pour des brûlures mictionnelles depuis 3 jours et, depuis 24 heures, une fièvre à 39° avec frissons, mais sans signe de choc. Elle se plaint de douleurs lombaires droites peu intenses et on retrouve à l’examen clinique un discret empâtement de la fosse lombaire droite. Le reste de l’examen clinique est normal. La présence de leucocytes et de nitrites à la bandelette urinaire vous fait fortement suspecter le diagnostic de pyélonéphrite aiguë. La patiente ne prend aucun médicament en dehors d’une contraception oestroprogestative mini-dosée. Vous décidez de l’hospitaliser. o Question n° 1 Quels examens complémentaires prescrivez-vous aux urgences ? Justifiez-les Un ECBU est indispensable pour identifier la bactérie responsable et tester sa sensibilité aux antibiotiques. Des hémocultures sont également utiles pour se donner une chance supplémentaire d’isoler la bactérie pour le cas où l’ECBU serait défaillant (contamination, stockage des urines prolongé dans de mauvaises conditions ne permettant pas la culture, examen pratiqué après la première prise d’antibiotiques etc…) Une NFS est également pratiquée à la recherche d’une anémie associée et/ou d’une hyperleucocytose (faible contribution au diagnostic et aucune au traitement), ainsi qu’une échographie rénale et un ASP à la recherche d’un obstacle (image radio-opaque et dilatation des cavités). Un dosage d’urée et/ou de créatinine permet d’évaluer la fonction rénale (normale dans les pyélonéphrites aiguës non compliquées) o Question n° 2 Quelles sont vos prescriptions thérapeutiques pour les 24 premières heures ? Boissons abondantes (ou perfusion, au moins 2l/24h). Antibiothérapie par céphalosporine de 3ème génération injectable (cefotaxime, ceftriaxone) ou fluoroquinolone orale (ofloxacine, ciprofloxacine). L’amoxicilline ou l’Augmentin® (amoxicilline+acide clavulanique) ne doivent pas être prescrits compte-tenu de la fréquence élevée de souches de E coli résistantes à ces antibiotiques. 95 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 96 Cas clinique n°5 t Items : 171, 173, 203, 195, 93 o Question n° 3 A la 48ème heure, quels éléments cliniques et paracliniques vous permettent de suspecter l’inefficacité du traitement prescrit ? Sur le plan clinique : la persistance de la fièvre, de la douleur lombaire, une altération de l’état général après 48h de traitement sont en faveur de l’échec du traitement en rapport soit avec une bactérie résistante (rare), soit avec une complication de la pyélonéphrite (abcès, obstacle); les éléments paracliniques contributifs pour le raisonnement sont : - l’antibiogramme, lorsqu’il indique une résistance de la bactérie responsable au traitement prescrit - les examens radiologiques invasifs (scanner hélicoïdal avec ou sans injection), qui permettent de vérifier l’absence d’obstacle sur les voies excrétrices, ce que ne permet pas d’affirmer l’échographie qui analyse le parenchyme (abcès), et expose au risque de faux négatifs pour le diagnostic d’obstruction. o Question n° 4 Après guérison de la pyélonéphrite aiguë, quels conseils et/ou prescription médicamenteuse ferez-vous pour lui éviter les rechutes ? Les conseils que l’on peut donner sont d’une part d’ordre hygiéno-diététiques (boissons abondantes, hygiène pelvienne post-coïtale) et médical, avec le traitement systématique des cystites, essentiellement par traitement monodose (fosfomycine/ trométamol, fluoroquinolone) Boissons abondantes. o Question n° 5 Qu’auriez-vous prescrit – et non prescrit – comme antibiotique pour traiter cette pyélonéphrite si la patiente était enceinte de trois mois ? J’aurais prescrit une céphalosporine de 3ème génération car les fluoroquinolones sont interdites chez la femme enceinte 96 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 97 Cas clinique n°6 t Items : 171, 173, 178, 200, 205, 228 Le cirrhotique a rompu sa varice Un homme de 60 ans, suivi pour une cirrhose alcoolique, est amené aux urgences par le SAMU pour une hémorragie digestive de moyenne abondance. A l’examen, on note des signes d’état de choc avec hypotension à 80/60 mm Hg, tachycardie à 110/ mn et marbrures des genoux. Le malade est eupnéïque, ictérique, présente une ascite de moyenne abondance et des signes patents d’insuffisance hépatocellulaire et d’hypertension portale. Le TR ramène du mélaena. Les principaux examens biologiques montrent : Hb = 8 g/dl GB = 12 000 / mm3 Plaquettes = 90 000 /mm3 TP = 50% et facteur V = 45% Créatininémie = 140 mmol / l ASAT = 3 x N – ALAT = 2 x N Bilirubinémie = 70 mmol / l (mixte) Vous suspectez une hémorragie digestive par rupture de varices oesophagiennes. o Question n° 1 Quelles mesures de réanimation préconisez-vous avant la fibroscopie gastrique et quel traitement médical spécifique de la rupture des varices oesophagiennes entreprenez-vous ? 1. Hospitalisation en service de réanimation 2. Traitement du choc hypovolémique (pose d’une voie veineuse de bon calibre, perfusion de macromolécules tant que TA < 90 mm Hg de systolique en attendant la transfusion (après contrôle du groupe) 3. Oxygénothérapie nasale à 3 l /mn 4. Surveillance des signes de choc et de TA et pouls. 5. Lavages gastriques répétés à l’eau glacée pour surveiller l’activité de l’hémorragie et préparer l’estomac à l’endoscopie. 6. Traitement médical spécifique : drogue vaso-active par voie IV; terlipressine Glypressine®. o Question n° 2 Quelles mesures thérapeutiques complémentaires à visée préventive prenez-vous ? 1. Prévention de l’encéphalopathie hépatique [lactulose (Duphalac®), jusqu’à obtenir 2 à 3 selles par jour) . 2. Prévention de l’infection du liquide d’ascite et des infections par phénomène de translocation à partir des entérobactéries (norfloxacine Noroxine® pendant 7 jours après la fibroscopie) 97 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 98 Cas clinique n°6 t Items : 171, 173, 178, 200, 205, 228 o Question n° 3 Le liquide d’ascite est infecté par une bactérie à Gram négatif. Quel traitement de l’ascite prescrivez-vous ? 1. Traitement de l’ascite : régime hyposodé (1 à 2 g /j), ponctions évacuatrices avec compensation d’albumine (1 flacon d’albumine à 20% pour 2 litres évacués) (réponses erronées : spironolactone Aldactone, contre-indiquée à cause de l’insuffisance rénale débutante ; furosémide, car risque de syndrome hépato-rénal) 2. Antibiothérapie : amoxicilline/acide clavulanique Augmentin® + quinolone, ou céphalosporine, à adapter en fonction de l’antibiogramme (aminosides contreindiqués, même si l’on peut penser que l’insuffisance rénale est en grande partie fonctionnelle). o Question n° 4 Sur quels éléments cliniques et paracliniques surveillez-vous l’évolution de l’hémorragie digestive et de l’infection du liquide d’ascite ? 1. Surveillance de l’hémorragie digestive : pression artérielle, fréquence cardiaque, signes de récidive, signes d’encéphalopathie ; NFS ; 2. Surveillance de l’ascite infectée : poids, diurèse, périmètre ombilical, ionogramme sanguin, créatininémie, analyse bactériologique et cytologique (compte des PN, qui doit être inférieur à 250/mm3) de l’ascite à la 48e heure. 98 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 99 Cas clinique n°7 t Items : 185, 209, 284 Madame T a per du sa connaissance. Aux urgences de l’hôpital, où vous êtes interne de garde, Madame T…, 83 ans, vous est amenée par les pompiers pour deux premières pertes de connaissance brèves constatées par son entourage cet après-midi. Au domicile, son examen clinique était strictement normal tandis qu’un ECG post-critique objectivait les séquelles d’une nécrose myocardique antéro-septale, un bloc de branche droit complet et un hémibloc antérieur gauche sur un rythme sinusal. Alors qu’elle était parfaitement consciente et orientée à son admission et qu’elle vous disait son seul antécédent majeur (un infarctus du myocarde dix ans plus tôt, sans angor ni insuffisance cardiaque résiduels), elle perd brutalement connaissance. Elle n’a, alors, ni pouls carotidien, ni pouls fémoral. o Question n° 1 Que faites-vous immédiatement ? Justifiez votre attitude Appel à l’aide (personnels infirmiers, faire prévenir le médecin senior) NB : LE PREMIER GESTE EST L’APPEL A L’AIDE, IL NE SERT A RIEN DE MASSER SI ON EST SEUL DANS LA SALLE ! Massage cardiaque externe, ventilation au masque ; Branchement d’un électrocardioscope Choc électrique si une fibrillation ventriculaire est visualisée. o Question n° 2 Vous avez été efficace. Mme T. a repris conscience rapidement. Son pouls fémoral est bien frappé. Sa pression artérielle est à 120/70 mm de Hg et sa fréquence cardiaque à l’auscultation est régulière à 70/mn. Quelles sont vos prescriptions immédiates ? - ECG et défibrillateur prêts à servir. - voie veineuse périphérique (ex. sérum physiologique en garde veine – 500 cc/24h) o Question n° 4 Cinq minutes plus tard, un ECG fait à l’occasion d’une nouvelle perte de connaissance permet de mettre en évidence un tracé de bloc auriculo-ventriculaire du troisième degré avec un rythme d’échappement ventriculaire à 28/mn . Que faites-vous ? Mise en route d’une perfusion d’Isuprel® (commencer à 250 µg/h à la seringue électrique et augmenter en fonction de la fréquence ventriculaire désirée) 99 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 100 Cas clinique n°7 t Items : 185, 209, 284 o Question n° 4 Votre prescription a été efficace. Vous décidez de la transférer dans une unité de soins intensifs cardiologiques. Quels éléments étiologiques recherchez vous à l’interrogatoire avant le transfert ? - Prenez-vous des médicaments ? (antiarythmiques, digitaliques, laxatifs pour le risque d’hypokaliémie, autres ?) - Aviez-vous de la diarrhée récemment ? (autre cause d’hypokaliémie). 100 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 101 Cas clinique n°8 t Items : 198, 250, 176 Un cardiaque indiscipliné Un homme de 55 ans est connu depuis 1 an pour une cardiomyopathie dilatée d’étiologie indéterminée, avec une dyspnée d’effort stade II de la classification NYHA en période de stabilité mais et il a déjà fait deux épisodes d’œdème aigu du poumon. Il n’a pas d’autre antécédent. A 4 h du matin, il vous est amené par les pompiers dans le service des urgences de l’hôpital, où vous êtes interne de garde, pour l’apparition brutale et spontanée d’une dyspnée qui l’a réveillé et qui est allée croissante depuis une heure. Indifférent aux règles diététiques qui lui ont été conseillées, il a arrêté par ailleurs, son traitement depuis 72 heures (furosémide-Lasilix®, captopril-Lopril®, dérivés nitrés). Aux urgences, il a une polypnée sifflante (FR : 30 / mn). Sa TA est à 170/80 mmHg, sa fréquence cardiaque à 100/min ; il est discrètement cyanosé ; il n’est pas marbré, n’a ni tirage ni sueurs. Sa conscience est normale. L’auscultation pulmonaire trouve des crépitants et des sibilants qui remontent jusqu’à la moitié inférieure des deux champs pulmonaires. L’auscultation cardiaque trouve des bruits du cœur assourdis, rapides, sans souffle. L’ECG est sinusal à 100/mn avec un bloc incomplet gauche. Vous portez le diagnostic d’œdème aigu du poumon asthmatiforme. o Question n° 1 Quelles sont vos prescriptions immédiates sur le plan thérapeutique ? 1. Position semi-assise 2. Oxygénothérapie nasale à haut débit (6 à 10 L/min) ou au masque facial à haute concentration 3. Un vasodilatateur veineux d’action rapide : Trinitrine par voie sub-linguale (dinitrate d’isosorbide-Risordan®5mg : 1 à 2 cp) ou en spray (Natispray fort® : 1 à 2 bouffées), relayée en IV par bolus, puis à la seringue électrique en perfusion continue telle que la tension artérielle systolique soit inférieure à 140 mmHg et supérieure à 100 mmHg. 4. Un diurétique rapide : frosémide-Lasilix® IV : 40 à 80 mg (1 mg/kg) [ NB : Moyen mnémotechnique du traitement de l’OAP = LMNOP : Lasilix ou « Loop diurétic » Morphine (3 mg IVD très usité dans les pays anglo-saxons pour son action vasodilatatrice veineuse) Nitré (vasodilatateur veineux et artériel à forte dose) Oxygène Position semi-assise] 101 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 102 Cas clinique n°8 t Items : 198, 250, 176 o Question n° 2 Commentez la radiographie pulmonaire. La radiographie pulmonaire au lit permet de confirmer le diagnostic d’OAP en montrant des opacités bilatérales alvéolo-interstitielles, bilatérales et hilifuges o Question n° 3 Quels autres examens complémentaires demandez-vous en urgence ? Justifiez-les. La créatininémie et le ionogramme sanguin permettent d’évaluer la fonction rénale (urée, créatinine) et de dépister d’éventuels troubles ioniques (natrémie, kaliémie). Les enzymes cardiaques (troponine Ic) sont dosées à la recherche d’un infarctus myocardique (rudimentaire en l’absence de sus-décalage persistant sur l’ECG). La NFS recherche une anémie susceptible d’avoir décompensé l’insuffisance cardiaque. Les gaz du sang ne sont pas indispensables en l’absence de signes clinique évocateurs d’hypercapnie (sueurs, troubles de conscience, HTA). Un saturomètre digital suffit à évaluer la saturation oxyhémoglobinée. S’ils sont pratiqués, l’absence d’hypocapnie est un signe de gravité. Un bilan de coagulation comprenant un TP et un TCA est demandé à titre de bilan pré-thérapeutique si on retient l’indication d’un traitement anticoagulant. o Question n° 4 Une heure après son admission aux urgences et après vos premières prescriptions, il se sent mieux et s’est même assoupi : FR à 20/min ; TA à 130/60 mmHg ; pouls à 90/min. Il a uriné 500 cc. L’auscultation pulmonaire trouve encore des crépitants aux deux bases. Que faites-vous ? Quelles sont vos prescriptions ? a) Hospitalisation b) Oxygénothérapie nasale (2 à 3 l/min) ou au masque c) Repos au lit strict d) Perfusion de glucosé isotonique à 5% (sans NaCl) à titre de garde-veine e) Trinitrine par voie IV à la seringue à la dose minimale efficace, en surveillant la TA (dont la systolique doit rester supérieure à 100mmHg) f) Lasilix® furosemide IV (dose à adapter en fonction de l’évolution) g) Héparine de bas poids moléculaire à dose prophylactique, car le risque de thrombose chez ce sujet alité au débit cardiaque réduit est majeur, et les conséquences d’une éventuelle embolie pulmonaire secondaire seraient dramatiques h) Régime sans sel 5 à 6 g NaCl/j (en moyenne, les apports alimentaires sont de 10 à 12 g NaCl/j dans les pays industrialisés) 102 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 103 Cas clinique n°8 t Items : 198, 250, 176 o Question n° 4 bis Le lendemain de son admission, l’état clinique du patient continue de s’améliorer mais vous êtes intrigué par son ECG (cf). Qu’en pensez-vous ? L’ECG est en rythme sinusal, avec un aplatissement diffus des ondes T et un allongement de l’espace QT. On remarque des ondes U qui suivent les ondes T particulièrement bien visibles sur le DII long sur la ligne du bas évoquant en premier lieu une hypokaliémie sévère. o Question n° 5 Très peu de temps après votre visite, le patient se plaint de palpitations et vous constatez un cœur irrégulier à l’auscultation. Son ECG s’inscrit en fibrillation auriculaire. Vous recevez alors le résultat de son ionogramme qui retrouve une natrémie à 132 mmol/l et une kaliémie à 2 mmol/l. Comment interprétez-vous cet événement, et quelle est la première mesure thérapeutique à entreprendre ? Pourquoi ? La fibrillation auriculaire est une complication rythmologique de l’hypokaliémie, probablement secondaire au furosémide. Il convient donc dans un premier temps de la corriger (par voie orale ou intra-veineuse, 6 g par 24 heures). o Question n° 6 Malgré votre traitement, la fibrillation auriculaire persiste, et vous décidez d’administrer de l’amiodarone-Cordarone®. Comment justifiez-vous de ne pas avoir prescrit d’emblée ce médicament, dès la constatation du trouble du rythme ? L’hypokaliémie renforce les effets pro-arythmogènes (risque de torsades de pointes) de l’amiodarone qui allonge l’espace QT. 103 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 104 Cas clinique n°9 t Items : 214, 230 Dans les “ vapes ”. Il a 22 ans. Il est toxicomane à l’héroïne IV (0,5 g quatre fois par jour) et buvant 6 à 10 demis de bière par jour. Il est retrouvé par les vigiles de l’hôpital où vous êtes interne, par terre, inconscient, la seringue dans le bras en myosis serré et en bradypnée avec cyanose. Vous pensez tout de suite à une surdose d’héroïne. o Question n° 1 Quels traitements prescrivez-vous immédiatement ? Ventilation avec un masque connecté à une source d’oxygène à haut débit Narcan® (Naloxone) (1 ampoule diluée dans 10 cc à injecter cc par cc jusqu’à obtention d’une fréquence ventilatoire efficace (> 10/mn) o Question n° 2 Grâce à cette thérapeutique, il se réveille, accepte l’hospitalisation et fait une demande de sevrage. Vous l’admettez dans la SAUV (Salle d’Accueil des Urgences Vitales), dont vous avez la responsabilité en temps ordinaire. Au 2e jour, vous le trouvez trémulant, couvert de sueur, insomniaque et a des hallucinations. Vous posez le diagnostic de pre-delirium tremens. Quelles sont vos prescriptions de sédatifs, en supposant qu’il n’a pas de pathologie associée, notamment hépatique ? Les sédatifs utilisables pour la prise en charge des pré-DT sont les benzodiazépines : oxazepam (Seresta®) par voie orale, ou clorazepate (Tranxene®) oral ou IV, ou diazepam (Valium®) IV Surveillance des signes de sur ou de sous-dosage. o Question n° 3 En dehors des sédatifs quelles sont vos autres prescriptions pour ce pre-delirium tremens ? Glucosé à 5% (3 l / j avec 3 g/l de NaCl, 1 g/l de KCl) (ou sérum physiologique) et Vitamine B1 : une ampoule (600 mg /l). Lumière allumée (pas de contention) o Question n° 4 A tous ces symptômes du sevrage alcoolique s’associent les signes de manque vis-à-vis de l’héroïne. Quelle prescription faites-vous pour les juguler ? Benzodiazépine (à visée sédative et hypnotique) Lopéramide-Imodium® (si diarrhée) Antalgiques non morphiniques (Diantalvic®) (si douleurs). o Question n° 5 Quelle surveillance clinique et paraclinique instaurez-vous ? Conscience, pouls, TA et rythme respiratoire toutes les 2 heures. Ionogramme, créatininémie, bilan hépatique. 104 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 105 Cas clinique n°10 t Items : 195, 66, 208 Calcul douloureux Faisant un remplacement en ville, vous êtes appelé le soir au chevet d’un boucher de 50 ans, d’1m76, pesant 103 kg. Il y a une demi-heure, alors qu’il revenait de la campagne en voiture, il a ressenti une douleur lombaire gauche en coup de poignard, à irradiation descendante vers le flanc, la fosse iliaque gauche, l’aine, les bourses, avec nausées. Vous l’examinez rapidement : état général non altéré ; douleur à la percussion de la fosse lombaire gauche ; ventre respirant normalement ; orifices herniaires libres. Il vous déclare alors avoir déjà présenté, il y a deux ans, des crises de colique néphrétique et avoir émis à cette occasion des cristaux d’urate. A l’évidence, il s’agit d’une récidive. La bandelette urinaire retrouve 3 croix de sang, pas de leucocyte ou de nitrite. o Question n° 1 Que prescrivez-vous immédiatement ? Un anti-inflammatoire IV (ketoprofene-Profenid®) ou per os (diclofenacVoltarène® par exemple) en l’absence de vomissements. Un antalgique (paracétamol par exemple) En cas de persistance de la douleur au bout d’un quart d’heure, injection de Morphine (1 mg/10Kg de poids) en SC ou IV. o Question n° 2 Quand et comment (=d’après quels signes présents ou absents dans l’énoncé) jugez-vous qu’une hospitalisation est nécessaire ? Fièvre supérieure à 38° ou inférieure à 36°5 C. Infection urinaire probable ou possible à l’analyse de la bandelette (nitrites + et/ou leucocytes +). Anurie. Crise rebelle aux antalgiques. o Question n° 3 Si votre traitement se révèle efficace, que prescrivez-vous au malade pour les prochaines 24 heures ? Un anti-inflammatoire per os (diclofenac-Voltarène® par exemple). Un antalgique (paracétamol par exemple) Aucun argument scientifique pour la restriction hydrique. Boire normalement (pas plus, pas moins que d’habitude). Recueillir et tamiser les urines. Rappeler en cas de tout symptôme nouveau, ou en cas de récidive de la douleur malgré le traitement. 105 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 106 Cas clinique n°10 t Items : 195, 66, 208 o Question n° 4 Trois jours après le début du traitement, il n’a toujours pas expulsé de calcul, et la douleur persiste. Que proposez-vous ? Il s’agit d’une colique néphrétique hyperalgique car la douleur persiste malgré un traitement optimal. Le patient doit être hospitalisé, avoir une échographie des voies urinaires en urgence ainsi qu’un avis spécialisé urologique. Bien entendu la bandelette urinaire doit être refaite et la fonction rénale recontrôlée (dosage d’urée et de la créatininémie). o Question n° 5 Quel est le traitement préventif des récidives chez ce malade ? Maintenir une diurèse > 2 litres / jour (apports > 3 l/j). Alcalinisation par eau de Vichy (en l’absence de contre-indication à un régime hypersodé). Diminuer les aliments riche en purines (charcuteries et abats). Allopurinol si l’uricurie reste élevée malgré les mesures diététiques. 106 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 107 Cas clinique n°11 t Items : 171, 181, 195, 290 L’helicobacter dans l’antr e Un homme de 46 ans se plaint de douleurs épigastriques post-prandiales depuis 8 jours. La fibroscopie révèle un ulcère bulbaire de 10 mm de diamètre, sans caractère hémorragique. o Question n° 1 Rédigez votre prescription Inhibiteur de la pompe à protons : par exemple Mopral® 20 mg (1 gélule/j) (très rapidement efficace). Traitement à poursuivre 4 jours o Question n° 2 L’histologie des biopsies antrales pratiquées lors de la fibroscopie révèle la présence d’Hélicobacter pylori. Quelle prescription supplémentaire éventuelle pourrait être faite ? Rédigez cette prescription. Quel est son intérêt ? Antibiothérapie (obligatoire) par l’association : Clamoxyl® sachets 1g : 1 sachet x 2/j + Zéclar® 500 mg 1 cp x 2/j associés à un IPP double dose par exemple Mopral® 20 1 cp matin et soir. Durée : 7 jours. (Le traitement peut être interrompu sans relais par antisécrétoire en absence de complication préalable de l'ulcère. Une autre attitude serait de prolonger l'IPP initialement prescrit pendant 3 semaines.) o Question n° 3 Vous revoyez 6 mois plus tard votre patient ; qui va bien. Il prend par ailleurs du Daonil® (sulfamide hypoglycémiant) et de l’ Adalate® (inhibiteur calcique). Il vous demande de renouveler le Maalox® qu’il prend “ à la demande ”, lorsqu’il ressent de temps à autre une gêne épigastrique. De quel conseil doit s’accompagner votre prescription ? Respecter un intervalle de 1 à 2 heures entre la prise de Maalox® et celle des autres médicaments. 107 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 108 Cas clinique n°11 t Items : 171, 181, 195, 290 o Question n° 4 Huit mois après, votre patient vous consulte pour des lombalgies mécaniques aiguës (c’est le premier épisode). Quelle est votre prescription ? Antalgiques périphériques (paracétamol, seul ou associé au dextropropoxyphène ou à la codéïne) Myorelaxants (Myolastan®) Repos Pas d’aspirine ni d’AINS en 1ère intention Revoir le patient si aggravation des douleurs ou fait nouveau. o Question n° 5 Quelques semaines plus tard, il vous consulte à nouveau pour reprise de sa lombalgie avec une irradiation dans la fesse gauche. Un anti-inflammatoire serait utile. Comment agissez-vous ? Possibilité de le prescrire pour une courte période avec un IPP (Mopral® ou autre) ou du Cytotec®. 108 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 109 Cas clinique n°12 t Items : 198, 226 Un asthme qui s’aggrave Un homme de 30 ans, pesant 60 kg, asthmatique connu depuis l’enfance, est hospitalisé aux urgences pour une crise d’asthme évoluant depuis 48 heures et s’aggravant progressivement. Avant d’arriver aux urgences, le patient a pris du salbutamol-Ventoline® en spray (6 à 8 bouffées) et a reçu une injection de Solumedrol® de 40 mg en intramusculaire. Lorsque vous le voyez vous trouvez un malade assis, en sueurs, cyanosé, polypnéïque (30/mn) avec un tirage, n’arrivant pas à dire des phrases complètes. La mesure du débit expiratoire de pointe (DEP) est de 60 l/min. L’interrogatoire apprend que cette décompensation asthmatique est survenue quelques jours après une rhinite purulente suivie d’une toux et d’une expectoration muco-purulente sans fièvre. De plus, le traitement habituel inhalé par béta-2 mimétique et corticothérapie avait été interrompu il y a plus de 15 jours, sans avis médical. o Question n° 1 Sur quels éléments cliniques et paracliniques jugez-vous de la gravité de l’asthme en urgence ? Dire pour chacun de ces éléments ce que vous recherchez pour la définition d’un asthme grave. Permettent de considérer qu’il s’agit d’un asthme grave : • sa persistance depuis 48h ; • son aggravation malgré le traitement classique ; • le tirage, la polypnée, la cyanose ; • les sueurs évocatrices d’hypercapnie. o Question n° 2 Les signes cliniques et paracliniques confirment le diagnostic d’asthme aigu grave. Quelles mesures thérapeutiques prenez-vous dans les 24 premières heures ? (La discussion de l’indication d’une ventilation assistée est exclue de cette question) 1. hospitalisation ; 2. nébulisation au masque avec ventoline solution aéroliseur 5mg une dose diluée dans 4 ml de solution isotonique avec oxygène 6 à 8 l/min pendant 15 min. Si elle est efficace cette nébulisation est répétée dans l’heure puis toutes les 2 à 3 heures. L'efficacité thérapeutique est constatée en 20 à 30 min sur l'amélioration des signes cliniques et du DEP (amélioration si l'augmentation du DEP > 60 litres/min). 3. s’il n’y a pas d’amélioration salbutamol IV à la dose de 0,1 à 0,2 mg/kg/min. La posologie est augmentée en fonction de l’efficacité et de la tolérance 109 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 110 Cas clinique n°12 t Items : 198, 226 4. méthylprednisone : 1 mg/kg IV ; 5. antibiothérapie par Augmentin® 6. Contrôle de la conscience, des gaz du sang, de la saturation en oxygène, du DEP. o Question n° 3 Comment expliquez-vous la survenue de cette crise aiguë ? Elle a été favorisée par : la rhinite, puis la bronchite surinfectée et l’arrêt intempestif de la corticothérapie. o Question n° 4 Quel traitement de sortie prescrivez-vous à sa sortie d’hospitalisation ? • association béta2mimétique de longue durée d’action et corticoïde par voie inhalée • béta2mimétique de courte durée d’action en cas de crise • corticothérapie per os pendant une semaine : 0,5 mg/kg. o Question n° 5 Quels signes d’alerte précèdent la survenue d’une crise grave ? • l’augmentation de la fréquence des crises et de leur sévérité • le recours plus fréquent au traitement de courte durée • la mauvaise réponse au traitement habituel • la survenue de crises nocturnes • la diminution du (débit expiratoire de pointe) DEP <150 l/min 110 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 111 Cas clinique n°13 t Items : 117, 130, 134, 176, 181, 219 Un vieil hypertendu bien fatigué. Un homme de 75 ans a une hypertension artérielle depuis 5 ans traitée par 1 cp par jour d'Aldactazine® (association d’un diurétique thiazidique et de spironolactone). Malgré cela la pression artérielle reste à 190/110 et le médecin a alors décidé le traitement suivant : 1) maintien de l'Aldactazine®: 1 cp/jour 2) Rénitec® (Énalapril) 20 mg: 1 cp/jour o Question n° 1 Quelle surveillance biologique devrait accompagner cette prescription ? Il y a majoration du risque d’hyperkaliémie du fait de l’association entre un inhibiteur de l’enzyme de conversion avec un diurétique épargneur de potassium. D’autre part, ce traitement peut favoriser une insuffisance rénale, au moins fonctionnelle : il est donc indispensable de surveiller régulièrement le ionogramme et la créatininémie. Une semaine plus tard, la pression artérielle est la même. Il est prescrit alors : 1) Aldactazine® (=altizide + spironolactone) : 1 cp/jour 2) Rénitec 20® (= enalapril) : 1 cp/jour 3) Lopril 50® (= captopril) : 1 cp/jour 4) Alpress 5® (= prazosine) : 1 cp/jour 5) Régime sans sel strict. Le patient est revu un mois plus tard. La TA est à 175/100. Le patient est fatigué, il a maigri, et devant l'altération de l'état général, le malade est hospitalisé. On trouve, dans le ionogramme sanguin: Créatininémie : 140 µmol/l - Na : 130 mmol/l - K : 5,8 mmol/l - protides : 85g/l o Question n° 2 Quelle explication donnez-vous à l’altération de l’état général ? Il existe une déshydratation induite par le traitement diurétique associé au régime désodé trop strict, toujours dangereux chez un sujet de cet âge, ce que confirment les anomalies du ionogramme. 111 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 112 Cas clinique n°13 t Items : 117, 130, 134, 176, 181, 219 o Question n° 3 Concernant le choix des médicaments anti-hypertenseurs, que pensez-vous de l’association “spironolactone/hydrochlorothiazide-Aldactazine® +captopril- Lopril® +énalapril-Renitec® ” ? Vous parait-elle cohérente ? Justifiez votre réponse. - Lopril® et Renitec® sont deux inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) : leur association est tout-à-fait critiquable, car elle n’apporte aucun intérêt en terme d’efficacité (par rapport à l’utilisation d’une autre famille d’hypotenseurs), mais amplifie le risque iatrogénique qui est d’ailleurs ici observé : hyperkaliémie et déshydratation avec insuffisance rénale fonctionnelle. - L’Aldactazine® augmente encore ce double risque. o Question n° 4 Que pensez-vous de la prescription de prazosine chez ce malade ? Ce médicament, qui est un ß-bloquant, expose au risque d’hypotension orthostatique, ce qui explique que son maniement ne soit pas facile chez un sujet de cet âge ; l’état de déshydratation augmente encore plus ce risque ici. Ce n’est donc pas une prescription idéale ! De plus, cette classe d’antihypertenseurs ne fait pas partie des recommandations de prise en charge de l’HTA en 1ère ligne : thiazidiques, ß-bloquants, IEC et inhibiteurs calciques. o Question n° 5 Que prescririez-vous ? D’abord, hospitalisation pour perfuser le malade par du sérum physiologique (sous surveillance tensionnelle) en vue de le réhydrater (avec contrôle quotidien du ionogramme jusqu’à sa normalisation), et arrêt provisoire du traitement antihypertenseur. Kayexalate per os (3 cuillers-mesures) Reprise d’un traitement diurétique, plutôt épargneur de potassium en effet, avec un régime peu salé – mais pas totalement désodé. Si créatininémie et kaliémie ont retrouvé des valeurs normales, on peut en effet ajouter un IEC, en augmentant progressivement la dose sous surveillance de la PA et du ionogramme au moins tous les quinze jours. En cas de traitement insuffisant ou de difficulté à maintenir un taux de potassium correct, un inhibiteur calcique ou un b-bloquant pourrait être proposé en remplacement ou associé. 112 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 113 Cas clinique n°14 t Items : 171, 181, 130, 203, 216, 247 La vessie est gonflée Un homme de 65 ans se présente aux urgences pour une rétention aiguë d’urine avec une fièvre à 40° C. C’est un patient dysurique depuis des mois, mais n’ayant jamais consulté en urologie. Il ne présente aucun antécédent chirurgical, n’a pas de diabète, mais est traité par Sectral® pour une HTA bien contrôlée. L’examen clinique confirme le globe vésical avec au toucher rectal une grosse prostate (50 grammes) très douloureuse. o Question n° 1 Quels sont votre diagnostic et votre décision thérapeutique immédiats ? Il existe une prostatite vraisemblablement sur adénome, avec certainement infection des urines. Il faut effectuer des hémocultures et un ECBU (sur l’urine prélevée par cathétérisme sus-pubien), avant de débuter une antibiothérapie, visant a priori E Coli (fluoroquinolone ± aminoside). o Question n° 2 Un cathétérisme urétral vous paraît-il indiqué ou contre-indiqué ? Pourquoi ? Il faut soulager le malade, mais en évitant de favoriser une décharge septicémique par le sondage vésical par voie urétrale : il faut donc placer un drain vésical par ponction sus-pubienne o Question n° 3 A distance, le patient a repris des mictions spontanées. Il demeure dysurique et pollakiurique diurne et nocturne (4 levers par nuit). Quels sont les deux examens et leurs résultats qui vont être indispensables pour poser l’indication chirurgicale ? Quelle est la nature de cette intervention ? ECBU stérilisé ; Echographie vérifiant l’absence de dilatation des voies urinaires hautes. L’intervention proposée est une résection trans-urétrale de prostate (dans la quasitotalité des cas) o Question n° 4 Quelle est la seule séquelle sexuelle post-opératoire que l’on peut craindre et comment peut-on en diminuer les conséquences psychologiques ? L’éjaculation rétrograde, dont il faut prévenir le malade qu’elle ne diminue en aucun cas les possibilités d’érection. 113 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 114 Cas clinique n°15 t Items : 42, 179, 222, 266, 288, 297 Anorexie Mademoiselle D, âgée de 24 ans, est vue en consultation pour trouble du comportement alimentaire évoluant depuis l’âge de 15 ans. Son BMI (Indice de Masse Corporelle) est à 12,5. Elle déclare ne plus avoir d’appétit et manger deux repas par jour, composé de “ trois yaourts très sucrés ” et boire 3 litres de thé. Elle est aménorrhéique. A l’examen, outre sa maigreur impressionnante, on relève des cheveux et des ongles cassants, et une acrocyanose des membres inférieurs. La température à 17 h est à 36°2, le pouls à 47, la tension artérielle à 95/60 mm Hg. Au cours de l’évolution, Mlle D. aurait présenté des épisodes de boulimie avec vomissements et son BMI a varié entre 11, 5 et 23. Elle n’a jamais été hospitalisée. Les examens en urgence montrent : Hb = 7, 5 g/dl avec VGM = 73 fl Plaquettes = 90 000 / mm3 GB = 1900/mm3 avec PN = 14%, PE = 1% Lymphocytes = 75% Monocytes = 10%. NA = 140 mmol/l K = 2,8 mmol/l Glycémie = 3, 6 mmol/l Cholestérol = 1, 95 mmol/l Triglycéridémie = 5, 7 mmol/l Protides totaux = 67 g/l., Ph : 7,48, PaCo2 : 7,5kpa, PaO2 : 13Kpa, bicarbonates : 31 mmol/l o Question n° 1 Sur quels critères faites-vous le diagnostic et appréciez-vous la gravité de cet état ? Anorexie mentale sévère, diagnostiquée sur le terrain (jeune fille), la durée de la maigreur et de l’anorexie, l’importance de la maigreur (et son retentissement : aménorrhée, désordres métaboliques, carences en acide folique et fer), le type d’alimentation totalement déséquilibré, les habitudes alimentaires “ anormales ” (ingurgitation massive de thé), les antécédents fluctuants entre épisodes de boulimie et d’anorexie, les vomissements – dont témoigne l’hypokaliémie. o Question n° 2 Comment expliquez-vous les anomalies de la NFS et comment les traitez-vous ? Il existe certainement, dans ce contexte d’anorexie, une double carence : • en acide folique, responsable de la thrombopénie et de la neutropénie, sans doute d’une part de l’anémie ; • en fer (carence d’apport + effet chélateur du thé), d’où la microcytose et les troubles des phanères. Il faut donc un apport en acide folique (par exemple 1 à 2 cp/j de Speciafoldine®) et en fer per os (100 à 200 mg/j)…en s’assurant que le traitement est bien ingéré. 114 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 115 Cas clinique n°15 t Items : 42, 179, 222, 266, 288, 297 o Question n° 3 Comment expliquez-vous les anomalies des gaz du sang et comment les traitezvous ? Il existe une alcalose métabolique dont témoigne l’élévation des bicarbonates, probablement secondaire aux vomissements provoqués (perte d’acide), responsable d’une hypoventilation alvéolaire compensatrice (hypercapnie). La correction de ce trouble passe par la maîtrise des vomissements provoqués (si elle est possible) o Question n° 4 Quelles mesures thérapeutiques préconisez-vous pour le problème de fond ? Hospitalisation en milieu spécialisé (psychiatrie, addictologie), avec réalimentation per os progressive couplée à une prise en charge psychiatrique, en fixant un poids idéal “ pas trop ambitieux ” : par exemple 90% du poids idéal pour la taille. o Question n° 5 Quels sont les éléments de pronostic à long terme ? Le pronostic est dominé par : - l’acceptation de Mlle D à se laisser traiter ; - l’existence d’une prise en charge psychiatrique régulière ; - la réversibilité des troubles hormonaux. 115 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 116 Cas clinique n°16 t Items : 66, 188, 262 Maux de tête et manque de mots Une femme de 35 ans consulte pour des céphalées. Celles-ci ont débuté il y a cinq ans, évoluent par crises durant quelques heures à une journée. Les céphalées sont précédées par des paresthésies de la main gauche, suivies dix minutes plus tard par des paresthésies péri-buccales gauches, puis dix minutes plus tard, par des troubles du langage avec paraphasies qui durent environ quinze minutes. Apparaît alors une céphalée qui siège à l’hémicrane gauche, augmente progressivement d’intensité pour atteindre son maximum en une à deux heures. Les céphalées sont pulsatiles et s’accompagnent de vomissements et d’une phonophobie l’obligeant à aller se coucher dans le noir et au calme. Son examen neurologique est normal. La fréquence des crises, autrefois faible, a augmenté depuis quelques mois. Actuellement, elle a trois crises par semaine et elle est très gênée dans ses activités professionnelles. Elle a essayé de nombreux antalgiques, en automédication. Elle était souvent calmée par l’aspirine et le café, mais rarement avant deux heures. L’effet semble moins net actuellement. o Question n° 1 Quel est votre diagnostic ? Enumérez, sans détailler, les éléments qui vous permettent de porter ce diagnostic. Elle craint d’avoir une tumeur et vous parle d’un scanner : que lui dites-vous ? Les éléments suivants permettent de poser le diagnostic de migraine avec aura : • migraine : céphalées durant quelques heures à 24h (< 72h), unilatérales, pulsatiles, intensité modérée à sévère, s’accompagnant de vomissements et de phonophobie. • Aura sensitive et aphasique : installation progressive de paresthésies puis de troubles phasiques, durant moins d’une heure et précédant l’installation de la céphalée. • Examen neurologique normal. Le diagnostic de migraine avec aura est le plus plausible. Cependant, il existe plusieurs atypies dans l’énoncé qui justifie d’un examen complémentaire (IRM ou scanner avec injection), pour éliminer formellement une tumeur, et surtout une malformation artérioveineuse cérébrale : • le caractère latéralisé toujours du même coté des céphalées, • aura non précédée par des signes visuels, • le siége de la céphalée, ipsilatérale aux symptômes de l’aura, • succession de paresthésies du coté gauche et de troubles phasiques (qui suggèrent que la patiente soit gauchère ou que les 2 hémisphères soient impliqués par l’aura), • la recrudescence récente des crises. 116 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 117 Cas clinique n°16 t Items : 66, 188, 262 o Question n° 2 Elle vous demande de lui prescrire un antalgique plus efficace en période de crise : Quels traitements lui conseillez-vous ? Il est possible de lui proposer dans un premier temps un anti-inflammatoire non stéroïdien du type de l’ibuprofène (à prendre dès le début de l’aura), et de lui prescrire en deuxième ligne, en cas d’échec, un triptan (à prendre à la fin de l’aura, et qu’il sera possible de répéter 2 heures après en cas de reprise de la céphalée). Les vomissements doivent faire préférer un triptan par voie nasale (sumatriptan, zolmitriptan). o Question n° 3 Indiquez une autre classe thérapeutique qui peut être utilisée en association aux antalgiques, en dehors de la caféine. Anti-émétique type métoclopramide. Améliore les troubles digestifs, mais ne potentialise pas l’effet antalgique. o Question n° 4 Que conseillez-vous pour réduire l’intensité et la durée des crises ? Une bonne appréciation de l’aura et la prise, dès ces premiers symptômes, de l’antalgique qui a montré le plus d’efficacité. Le triptan doit être pris précocement, mais après l’aura. Par ailleurs, chez cette femme qui présente 3 crises par semaine, crises invalidantes avec un retentissement sur l’activité professionnelle, doit se discuter un traitement de fond pour réduire la fréquence des crises : béta-bloquant (type propranolol), ou oxétorone ou amitriptyline, à dose progressivement croissante et après avoir éliminé les contre-indications à ces thérapeutiques. Tenue d’un agenda des crises où seront colligées les crises, les traitements utilisés et leur bénéfice. Réévaluation à 3 mois. Il convient aussi de rechercher un éventuel facteur déclenchant ou favorisant, pour si possible l’éradiquer (facteur psychologique, hormonal, alimentaire, environnemental…). 117 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 118 Cas clinique n°17 t Items : 190, 235 Un enfant très secoué. Eric a 5 ans. Depuis 2 mois, il présente des crises qui se manifestent ainsi : avec une fréquence qui est de l’ordre d’une tous les deux jours, environ une à deux heures après qu’il s’est endormi, les parents entendent une sorte de râle et ils le trouvent agité de secousses cloniques de l’hémiface droite et du bras droit. Ces crises ne durent qu’une minute. Il arrive que l’enfant ne se réveille pas. Le lendemain, il a un comportement tout-à-fait normal et son examen neurologique est normal. Il ne fait jamais de crise de ce type le jour. On apprend que le père est réputé avoir eu une épilepsie généralisée jusqu’à l’âge de 18 ans, et que tout a disparu ensuite sans médicament. o Question n° 1 Le pédiatre qui voit l’enfant en consultation constate un examen neurologique normal, de même que son développement psychomoteur. Mais, devant ce tableau, il pense qu’il s’agit de crises Bravais-Jacksoniennes, et il conseille de faire rapidement un électro-encéphalogramme (EEG) et un scanner à la recherche d’une lésion hémisphérique gauche. Que pensez-vous de cet avis ? Le caractère limité, régressif, répété, mais uniquement nocturne de ces crises permet d’écarter l’idée d’une lésion cérébrale organique évolutive, a fortiori une tumeur, et rend peu utile un scanner. o Question n° 2 Les parents un peu inquiets de cette attitude consultent un pédiatre spécialisé en neurologie infantile, qui évoque une épilepsie très précise et se contente de demander un EEG de veille et de sommeil. A quoi pense-t-il et pourquoi ? Ce tableau évoque une “ épilepsie partielle bénigne de l’enfant ” où les images à l’EEG s’objectiveront en phase d’endormissement o Question n° 3 Le médecin propose d’essayer d’abord de ne pas traiter l’enfant ? Cette attitude vous paraît-elle justifiée ? Devant la persistance des crises, le pédiatre propose soit le valproate de sodium -Dépakine®, soit le carbamazépine-Tégrétol® Donnez, pour ces deux produits, le mode d’administration, les effets secondaires et le mode de surveillance ? L’attitude abstentionniste est défendable, dans cette affection bénigne et souvent spontanément résolutive ; mais devant la répétition des crises, il est en effet licite de traiter : Dépakine® et Tégrétol® sont alors les traitements de choix. 118 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 119 Cas clinique n°17 t Items : 190, 235 Le premier se donne per os, ou en IM, avec une bonne tolérance globale, notamment sur l’éveil. Il amène à surveiller surtout la tolérance hépatique. Le deuxième est administré per os. Il peut provoquer une certaine somnolence, au début surtout. Il est parfois responsable de réactions allergiques, notamment de manifestations hématologiques immunoallergiques telles qu’une agranulocytose, et doit donc, au début, faire surveiller l’hémogramme. o Question n° 4 Le médecin fait appel au carnet de santé de l'enfant pour retracer son développement psycho moteur, les parents ne se souvenant pas avec précision de toutes les informations. Quelles sont les principales acquisitions dans le développement psychomoteur d'un nourrisson qu’il faut s’attendre à y trouver à 4 mois, 9 mois et 18 mois ? 4 mois : Tient sa tête, sourire réponse, jase 9 mois : Tient assis sans appui, se retourne, manipule les objets sans latéralisation préférentielle, les passe d’une main à l’autre, pince pouce –index acquise, rit aux éclats, bi syllabisme 18 mois : Marche seul, place un cube dans une tasse, empile 3 cubes, connaît 510 mots qu’il commence à associer 119 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 120 Cas clinique n°18 t Items : 173, 195, 203, 217 Le sigmoïde en crise Un homme de 55 ans est hospitalisé en urgence pour un syndrome abdominal douloureux avec une fièvre à 39° s’accompagnant de frissons. Ce patient se plaint depuis 6 mois de douleurs modérées et intermittentes de la fosse iliaque gauche (FIG) s’accompagnant de périodes de constipation de 2 à 3 jours suivies de l’émission de selles molles et malodorantes. Il n’y a pas de notion de rectorragies ni de méléna. On note comme principal antécédent un infarctus du myocarde (limité antéro-septal) il y a 10 ans pour lequel il est sous acenocoumarol (Sintrom®) (1cp/j) depuis son hospitalisation en cardiologie. Depuis cette époque, il est régulièrement suivi et sans problème particulier. Le tableau clinique en cours a débuté de la même façon, 2 jours auparavant, mais les douleurs de la FIG persistent et une fièvre est apparue. Les douleurs sont diffuses à l’hémi-abdomen gauche. Il présente des nausées sans vomissements. Il n’a pas de selles depuis 2 jours mais un transit gazeux persiste qui soulage temporairement les douleurs abdominales. A l’examen clinique, l’abdomen est un peu météorisé mais souple dans son ensemble sauf dans la FIG où il existe une défense nette. La température est à 38°6. Le TR est indolore au cul-de-sac de Douglas. Il n'existe pas d’altération de l’état général. La TA est de 140/75 et le pouls à 90/min. Les orifices herniaires sont libres. Le bilan biologique montre : NFS : GR : 4 750 000, Hb : 13g/dl, GB 17500/mm3 (80% de polynucléaires) Ionogramme sanguin normal, urée normale, créatinine 100 µmol/l, glycémie normale. Coagulation: TP 37%, INR 2.5, TCA 32/33, Plaquettes 258 000/mm3. ECBU Examen direct négatif . o Question n° 1 Quels diagnostics principaux pouvez-vous envisager (énumération) ? Quel est celui qui vous paraît le plus probable (en le motivant par des arguments extraits du texte) ? Il s’agit d’une douleur abdominale aiguë fébrile avec défense et troubles du transit. Les diagnostics envisageables sont la sigmoïdite diverticulaire, le cancer colique avec surinfection tumorale. Beaucoup moins probables sont un accident ischémique mésentérique ou un hématome pariétal sous anticoagulants. Les principaux arguments en faveur de la sigmoïdite sont : les épisodes subaigus des 6 mois précédents, la douleur localisée à l'hémi-abdomen gauche, et la défense retrouvée dans la fosse iliaque gauche. La fièvre à 38°6 et l'hyperleucocytose à 17 500 GB/mm3 sont en faveur du diagnostic, de même que les nausées et l'absence de selles depuis 2 jours sans syndrome occlusif vrai (persistance du transit gazeux). 120 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 121 Cas clinique n°18 t Items : 173, 195, 203, 217 o Question n° 2 Quels examens complémentaires (en les justifiant) vous semblent nécessaires dans un but diagnostique et pour la décision thérapeutique ? Deux hémocultures pourraient permettre d'isoler un bacille à gram négatif et de déterminer sa sensibilité aux antibiotiques. Une radiographie de l'abdomen sans préparation permettra d'éliminer une perforation digestive (recherche d'un pneumopéritoine) : debout de face et/ou profil couché. Le scanner abdominal est l'examen essentiel à visée diagnostique : sa sensibilité est de l'ordre de 80 à 90%, meilleure que celle du lavement aux hydrosolubles. Il s'agit d'un scanner avec injection couplé avec un lavement aux hydrosolubles dilués. Cet examen permet de visualiser les images diverticulaires, de retrouver une infiltration de la graisse périsigmoïdienne, de rechercher une complication à type de phlegmon, d'abcès collecté, voire de fistule. o Question n° 3 On décide, au terme du bilan effectué, de ne pas opérer ce patient. Décrivez les modalités pratiques de la mise en route du traitement médical et des consignes générales qui accompagnent votre prescription. Antibiothérapie intraveineuse active sur les bacilles à gram négatif et les anaérobies (amoxicilline + acide clavulanique, ou céphalosporine de 3è génération injectable associée à un imidazolé) Cette antibiothérapie sera adaptée éventuellement aux résultats des hémocultures si elles sont positives. Traitement antalgique et antipyrétique ( paracétamol). Jeûne alimentaire, associé éventuellement à une sonde gastrique en cas de vomissements. Réhydratation intraveineuse sur voie veineuse périphérique Surveillance en milieu chirurgical. En l'absence de complications, la guérison survient en 2 à 8 jours. 121 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 122 Cas clinique n°19 t Items : 171, 176, 177, 181, 199, 219 Désorientée par le régime Une femme de 72 ans est adressée aux urgences pour une altération récente de l’état général associée à un état confusionnel, sans contexte traumatique connu (pas de traumatisme crânien). Il s’agit d’une femme présentant des antécédents de dépression chronique. Quinze jours auparavant, elle a été hospitalisée en cardiologie pour une insuffisance cardiaque qui n’était pas connue jusqu’alors. Cette insuffisance cardiaque est d’origine hypertensive, et elle est ressortie de l’hôpital avec un traitement comportant : enalapril (Rénitec® 20) 1 comprimé par jour (inhibiteur de l’enzyme de conversion), furosémide (Lasilix® 40) 1 comprimé le matin, régime sans sel, et fluoxétine (Prozac®, antidépresseur, inhibiteur de la recapture de la sérotonine) : 1 comprimé par jour. L’examen clinique de cette patiente à son arrivée aux urgences retrouve un état d’hydratation normal (absence de pli cutané), et un ralentissement intellectuel associé à une désorientation. L’examen neurologique est par ailleurs normal, et il n’existe pas de signe de localisation. La tension artérielle est à 150/95 mmHg, le rythme respiratoire à 20/min, la température à 37°3C, la fréquence cardiaque à 80/min. Le bilan biologique pratiqué en urgence retrouve : urée sanguine 2 mmol/l ; créatininémie 72 mmol/l, natrémie 111 mmol/l, kaliémie 3,2 mmol/l, bicarbonates 28 mmol/l, protéines 70 g/l. o Question n° 1 Quelle(s) hypothèse(s) diagnostique(s) formulez-vous pour expliquer l’hyponatrémie ? Il s'agit d'une hyponatrémie à volume extracellulaire normal, (absence de pli cutané) Il existe certainement une déplétion sodée (probable administration massive de furosémide pendant le séjour en cardiologie pour guérir la poussée d'insuffisance cardiaque, poursuite du furosémide à la sortie de l'hôpital et régime sans sel), mais sans déplétion hydrique cliniquement significative (absence de signes de déshydratation). Possible mécanisme associé de sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique d'origine médicamenteuse (fluoxétine). o Question n° 2 Quelle(s) hypothèse(s) diagnostique(s) formulez-vous pour expliquer l’hypokaliémie ? Il s'agit d'une hypokaliémie sous diurétiques (prise de furosémide à l'origine d'une déplétion potassique globale). La déplétion potassique induite par le furosémide n'est pas compensée chez cette patiente par l’épargne potassique induite par l'effet anti-aldostérone de l'inhibiteur de l'enzyme de conversion. 122 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 123 Cas clinique n°19 t Items : 171, 176, 177, 181, 199, 219 o Question n° 3 Indiquez la prise en charge immédiate de cette patiente (traitement et surveillance), en précisant les risques évolutifs dans les 48h qui suivent. La prise en charge immédiate de cette patiente repose sur : L'hospitalisation (jusqu'à disparition des signes neurologiques, en pratique il faut que la natrémie repasse au-dessus de 120 mmol/l) Arrêt des médicaments responsables (furosémide et fluoxétine) Restriction hydrique à 0,5 l/24h avec surveillance de la diurèse (toutes les 24h) Correction du déficit en potassium par chlorure de potassium par voie orale. Surveillance quotidienne du ionogramme sanguin (natrémie, kaliémie) et de la fonction rénale (urée, créatininémie). Electrocardiogramme quotidien pour vérifier la normalisation des signes induits par la déplétion potassique (troubles de repolarisation). L'apport de sel doit être prudent chez cette femme présentant une insuffisance cardiaque, la correction de la déplétion devant se faire de façon progressive, et/ou dès lors qu'apparaîtraient des signes d'insuffisance rénale fonctionnelle. - Le reste de la surveillance porte sur l'état hémodynamique (pouls, tension artérielle) et l'évolution de l'état neurologique (troubles de la conscience). 123 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 124 Cas clinique n°20 t Items : 198, 199, 219 Un diabétique oublieux M. B..., 22 ans, est un diabétique insulinodépendant depuis l’âge de 13 ans. Il est habituellement parfaitement équilibré par l’administration d’une injection matin et soir d’insuline NPH (insuline semi-lente) à raison de 32 unités le matin et 22 unités le soir. Il est parfaitement éduqué sur le plan de la prise en charge de sa maladie, et pour la première fois depuis 10 ans alors qu’il se rend chez des amis un samedi soir à 80 kms de son domicile, il s’aperçoit qu’il a oublié d’emporter son insuline. Il décide malgré tout de faire l’impasse sur cette injection, en se disant qu’il mangera raisonnablement et s’abstiendra de toute boisson sucrée dans la soirée. Il s’endort chez ses amis dans la nuit du samedi au dimanche. Le dimanche matin, il présente une acidocétose diabétique typique, et il est adressé aux urgences de l’hôpital voisin. A son arrivée, il est parfaitement conscient, mais il présente une polypnée à 26/min, il n’y a pas de désordre hémodynamique, et la bandelette urinaire retrouve ++++ de sucre et ++++ d’acétone. Le bilan biologique retrouve les chiffres suivants : glycémie 37 mmol/l, urée 8,3 mmol/l, créatininémie 110 mmol/l, protéines 80 g/l, kaliémie 4 mmol/l natrémie 132 mmol/l, . PH : 7,25, PaCO2 : 2.2 Kpa, PaO2 : 13,4 Kpa, bicarbonates : 7 mmol/l. o Question n° 1 Quelle est la physiopathologie des désordres observés de la gazométrie artérielle ? En l'absence d’insuline chez ce patient présentant un diabète de type I, le métabolisme énergétique cellulaire s'oriente vers la dégradation des acides gras à l'origine de la production de corps cétoniques. Les corps cétoniques sont des acides qui sont responsables de la chute des bicarbonates circulants, définissant l'acidose métabolique. Cette acidose métabolique est partiellement compensée par une hypocapnie (alcalose respiratoire) que traduit une baisse de la PaCO2 à 2,2 Kpa. Cette hyperventilation n'est pas suffisante pour empêcher une baisse du pH sanguin à 7,25, définissant l'acidémie. o Question n° 2 Quelle prescription vous permet d’assurer la prise en charge des troubles de l’équilibre acido-basique ? Le traitement par insuline rétablit l'utilisation du glucose pour le métabolisme énergétique de la cellule. C'est donc l'arrêt de la synthèse des corps cétoniques qui permettra la normalisation du pH. En l'absence d'hyperkaliémie, il n'y pas d'indication à l'utilisation de bicarbonates intra-veineux. 124 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 125 Cas clinique n°20 t Items : 198, 199, 219 o Question n° 3 Décrivez la prise en charge des troubles hydro-électrolytiques pour les 24 premières heures ? Au cours de la 1ère heure : mise en route de l'insulinothérapie à la dose de 0,1 U / kg/heure d'insuline ordinaire à la seringue électrique. Administration en outre d'un litre de sérum salé à 0,9 % Surveillance rapprochée (diurèse, tension artérielle, rythme respiratoire, conscience) toutes les heures, au mieux en service de réanimation. 2è et 3è heure : commencer l'apport glucidique sous forme de glucosé isotonique (glucosé à 5%) ou de glucosé hypotonique à 2,5%, en fonction de l'évolution de la glycémie. Commencer l'apport de potassium si la kaliémie est inférieure à 3 mmol/l. Le volume total et le choix du soluté dépendent de l'évolution de la glycémie et de la surveillance de la diurèse. Chez l'adulte, un total de 4 à 5 litres de perfusion au cours des 24 premières heures du traitement d'une acidocétose est fréquent. L'administration de colloïdes intraveineux est justifiée en cas de troubles hémodynamiques (hypotension, voire état de choc). La surveillance des 24 premières heures comporte la mesure du pouls, de la pression artérielle, du rythme respiratoire, de la diurèse, de l'état de conscience, de la glycémie capillaire toutes les 2 heures. Un monitorage de l'électrocardiogramme est souhaitable. o Question n° 4 Comment orientez-vous ultérieurement ce patient en cas d’évolution rapidement favorable ? Il s'agit en l'occurrence d'un défaut d'observance concernant une injection d'insuline. S'il s'agit d'un incident isolé, le patient peut rentrer chez lui et reprendre son traitement habituel dès que la normalisation des paramètres biologiques est obtenue. Dans le cas où il ne s'agirait pas du 1er épisode de ce type, un conseil auprès d'un diabétologue (éducation du diabétique) peut être utile. 125 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 126 Cas clinique n°21 t Items : 173, 198, 203 Toux fébrile, mais sans gravité Mme M… 35 ans, consulte son médecin 24h après l’apparition d’une toux dans un contexte fébrile. Il s’agit d’une jeune femme sans antécédent particulier, mère de 2 enfants en bonne santé. Après l’avoir examinée, celui-ci conclut à une probable bronchite et lui prescrit un traitement par amoxicilline (Clamoxyl®) 1g matin, midi et soir. 3 jours après le début de ce traitement, la toux de Mme M. persiste, elle retourne voir son médecin comme celui-ci le lui avait indiqué en cas de persistance des troubles. L’examen clinique constate une température à 38°6, l’auscultation broncho-pulmonaire retrouve des râles bronchiques diffus, sans focalisation évidente. Le jour de la consultation, son médecin demande une numération formule sanguine et une radiographie pulmonaire. Les résultats obtenus le jour même montrent : GR : 3 870 000/mm3, hémoglobine : 12.8 g/dl, GB : 13 400/mm3, plaquettes : 256 000/mm3. Radio pulmonaire : image de pneumopathie interstitielle bilatérale sans focalisation particulière. Sachant qu’il n’existe aucun signe de gravité, et en faisant référence à la conférence de consensus actualisée sur la prise en charge des infections des voies respiratoires : o Question n° 1 Quelle(s) critique(s) pouvez-vous formuler concernant la prise en charge initiale de cette patiente ? Si le médecin conclut la consultation initiale par le diagnostic de bronchite aiguë de l'adulte sain, sans facteur de risque, ni signes de gravité, alors il n'y avait pas lieu de prescrire une antibiothérapie 24h après le début des symptômes. o Question n° 2 Quel(s) diagnostic(s) envisagez-vous chez cette patiente, compte tenu du contexte clinique qui est décrit après 3 jours de traitement par Clamoxyl® ? Il s'agit d'une infection des voies respiratoires basses, compatible avec le diagnostic de pneumopathie atypique, vraisemblablement à Mycoplasma pneumoniae. Il existe une hyperleucocytose à 13 400/mm3 évoquant une infection bactérienne ; l'aspect radiologique et l’échec du traitement par Clamoxyl® à dose correcte évoquent une infection à germe intracellulaire ; l'absence de signes de gravité oriente vers un mycoplasme. 126 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 127 Cas clinique n°21 t Items : 173, 198, 203 o Question n° 3 Quel traitement proposez vous (traitement antibiotique et traitement adjuvant) ? Précisez la durée du traitement. Il s'agit d'un échec de première intention d'un traitement antibiotique chez un adulte de moins de 40 ans présentant une pneumonie, sans facteur de risque, ni signes de gravité. L'échec de l'amoxicilline, et l'aspect radioclinique 3 jours après le début du traitement, constituent une indication à la prescription d'un macrolide (par exemple roxithromycine ou Rulid® 1 comprimé matin et soir) pendant 10 jours. L'amoxicilline peut être interrompue, et l’on peut associer pendant toute la durée des symptômes la prescription d'un antipyrétique de type paracétamol en cas de mauvaise tolérance de la fièvre. o Question n° 4 Pensez-vous qu’il soit nécessaire d’hospitaliser cette patiente ? Il s'agit d'une pneumopathie atypique chez une patiente sans facteur de risque, ni signes de gravité. Une antibiothérapie orale est donc suffisante et ne justifie pas l'hospitalisation. 127 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 128 Cas clinique n°22 t Items : 173, 174, 189, 200, 203, 214, 219 La vieille femme aux méninges fatiguées Il s’agit d’une femme de 76 ans admise aux Urgences pour un coma fébrile. - Antécédents : Polyarthrite rhumatoïde Syndrome anxio-dépressif (vit seule, veuve depuis 10 ans) Sinusite traînante depuis 1 mois. - Traitement habituel : Prednisolone (Cortancyl®) 10 mg/j, piroxicam (Feldène®) (AINS), amitriptyline (Laroxyl®, antidépresseur), prazepam (Lysanxia®, benzodiazépine). Pour sa sinusite, la patiente a reçu plusieurs cures d’antibiotiques dont la nature exacte n’est pas précisée. - Histoire de la maladie : La patiente a été retrouvée inconsciente dans sa chambre par son neveu. Elle n’avait pas été vue depuis 4 jours. - Examen clinique à l’admission aux Urgences : * Coma avec score de Glasgow à 7 * TA 90/50 mmHg, pouls 130/min, marbrures * Fréquence respiratoire 32/min, SaO2 89% en air ambiant * Température 40° C * Pas de raideur méningée franche * Pas de signe de localisation neurologique * Pas de purpura cutanéo-muqueux * Plusieurs points de compression avec phlyctènes (dos, coude) o Question n° 1 Quelle (s) hypothèse(s) diagnostique(s) émettez-vous chez cette patiente ? Le diagnostic d'un coma fébrile comporte toujours en priorité la recherche d'une méningite ou d'une méningo-encéphalite. Le contexte de prescription d'un antidépresseur doit également faire évoquer la possibilité d'une intoxication médicamenteuse aiguë volontaire. L'existence de troubles de conscience rend difficile l'examen neurologique à la recherche de signes de localisation. La possibilité d'un accident vasculaire cérébral doit donc être évoquée, éventuellement compliqué d'une pneumopathie d'inhalation. La patiente semble être à terre depuis plusieurs jours, ce dont atteste l'existence de phlyctènes au niveau du dos et des coudes. Quel que soit le mécanisme à l'origine de la chute, une insuffisance surrénalienne compte tenu de l'absence de prise de corticoïdes depuis 4 jours, est peut être responsable de troubles métaboliques aigus. Le diagnostic d'insuffisance surrénale aiguë ne doit donc pas être négligé. 128 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 129 Cas clinique n°22 t Items : 173, 174, 189, 200, 203, 214, 219 o Question n° 2 Quel (s) examen(s) complémentaire(s) réalisez-vous en urgence ? Justifiez-les. La réalisation d'un ionogramme (à la recherche de troubles aigus de la natrémie, de la glycémie et de la kaliémie) et d’un dosage d’urée et de créatinine (à la recherche d’une insuffisance rénale) s'imposent chez cette patiente en décubitus depuis plusieurs jours. Une ponction lombaire (à la recherche d'une méningite ou d'une méningo-encéphalite) s’impose en urgence, avec analyse bactériologique du LCR (examen direct et culture), cytologique (nombre d’éléments et formule), et chimique (glycorachie). Une quantité suffisante de LCR doit être prélevée pour une éventuelle PCR (Polymerase Chain Reaction) à la recherche d’une méningo-encéphalite herpétique en cas de résultats bactériologiques négatifs. La recherche de signes biologiques en faveur d'une rhabdomyolyse est également justifiée (CPK), de même que la réalisation d'une numération formule sanguine et d’ une radiographie pulmonaire (à la recherche d'une pneumonie d'inhalation). o Question n° 3 Une ponction lombaire est réalisée. Le LCR est trouble. Quelle est alors l’hypothèse diagnostique que vous retenez ? Un LCR trouble lors de la ponction doit faire évoquer immédiatement l'hypothèse d'une méningite bactérienne. o Question n° 4 Détaillez votre attitude pratique (examens complémentaires, traitement) aux Urgences en attendant les résultats du LCR. L'attitude pratique initiale, en attendant le résultat de l'examen direct du LCR porte essentiellement sur les mesures symptomatiques : Surveillance de l'état de conscience et de l'état respiratoire (masque à oxygène FIO2 50%) Mise en place d'une voie veineuse et remplissage vasculaire par macromolécule du fait de l'hypotension. Administration de paracétamol intraveineux. Monitorage cardiaque Mise en place d'une perfusion pour réhydratation en attendant les résultats du ionogramme : glucosé à 5% + 4g/l de Na Cl + 2g/l de KCl. Surveillance : pouls, tension, température, rythme respiratoire et diurèse. 129 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 130 Cas clinique n°22 t Items : 173, 174, 189, 200, 203, 214, 219 o Question n° 5 L’analyse du LCR montre : * 2700 leucocytes par mm3 (90% de polynucléaires) * protéinorachie à 6,5 g/l *glycorachie à 1,8 mmol/l (glycémie à 6 mmol/l) *examen direct : nombreux cocci à Gram positif en diplocoques Quelle est votre conclusion diagnostique ? Il s'agit d'un coma fébrile avec un examen du LCR typique d'une méningite bactérienne (hypercellularité à prédominance de polynucléaires, hyperprotéinorachie, hypoglycorachie). L'existence de nombreux cocci à Gram positif en diplocoques témoigne de la présence d'un pneumocoque, dont le point de départ est probablement la sinusite signalée dans l'observation. o Question n° 6 Quel traitement proposez-vous ? Justifiez votre choix Il s'agit d'une méningite à pneumocoque avec signes de gravité (troubles de la conscience). Le traitement initial repose sur une céphalosporine de 3ème génération injectable à forte dose, associée à la vancomycine. Cette association est recommandée par le consensus national sur la prise en charge des méningites, de préférence à la prescription d’amoxicilline seule, compte tenu du nombre important de pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline. o Question n° 7 Dans quel service hospitalisez-vous la patiente ? L'existence de troubles de conscience et de troubles hémodynamiques sous la forme d'une hypotension et de signes de choc périphérique imposent l'hospitalisation dans un service de réanimation. 130 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 131 Cas clinique n°23 t Items : 171, 172, 174, 176, 198, 219 Des médicaments qui font monter l’urée Mme X... 85 ans présente des antécédents d’insuffisance cardiaque d’origine hypertensive avec un épisode d’oedème pulmonaire en 1995. Son traitement ambulatoire comporte l’association d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion (Rénitec 20 ® : 1 comprimé par jour), un diurétique de l’anse (Lasilix 20® : 1 comprimé le matin), un dérivé nitré transdermique (Nitriderm 10® :1 patch le matin), associés à un régime pauvre en sel. Une semaine avant son hospitalisation, Mme X... a pris des comprimés dans son armoire à pharmacie personnelle pour soulager une douleur lombaire aiguë Elle a pris ces comprimés pendant quelques jours et appelle finalement son médecin pour une altération brutale de l’état général et l’apparition d’une dyspnée qui conduisent à son hospitalisation aux Urgences. A l’arrivée à l’hôpital, l’examen clinique retrouve les données suivantes : - Température 37°3, RR 30/min, TA 120/80, FC 100/min. Le bilan biologique réalisé en urgence retrouve : Na+ 138 mmol/l, K+ 7,5 mmol/l, Cl- 103 mol/l, protides 75 g/l, Ca++ 2,45 mmol/l, bicarbonates veineux 18 mmol/l, urée 29 mmol/l, créatininémie 250 mmol/l La numération formule sanguine retrouve : GR 3 930 000/mm3, Hb 10,5 g/100 ml, VGM 83 µ3 GB 9500/mm3, L’électrocardiogramme retrouve de grandes ondes T dans toutes les dérivations, sans élargissement des complexes QRS ni troubles de la conduction auriculo-ventriculaire. o Question n° 1 Décrivez la physiopathologie vraisemblablement à l'origine des troubles biologiques observés. Il s'agit d'une femme de 85 ans, qui suit un traitement habituel par inhibiteur de l'enzyme de conversion et diurétiques. Il est vraisemblable que cette patiente a pris dans son armoire à pharmacie un anti-inflammatoire non stéroïdien en automédication pour soulager une douleur lombaire. L'association diurétiques + inhibiteur de l'enzyme de conversion + anti-inflammatoire non stéroïdien est responsable de l'apparition d'une insuffisance rénale aiguë avec hyperkaliémie menaçante. 131 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 132 Cas clinique n°23 t Items : 171, 172, 174, 176, 198, 219 o Question n° 2 Indiquez votre stratégie immédiate de lutte contre l’hyperkaliémie. Il faut faire baisser très rapidement la kaliémie menaçante de cette patiente par les moyens suivants : - administration de bicarbonates intraveineux à 30 ou 42/1000 (250 ml) ou à défaut de lactate molaire sur une voie veineuse centrale; - administration de gluconate de calcium pour prévenir la toxicité myocardique de l'hyperkaliémie; - lavement au kayexalate; - administration de furosemide intraveineux pour faciliter l'élimination urinaire du potassium; - possibilité d'utilisation d'une perfusion comportant un mélange glucose + insuline. o Question n° 3 En cas d'évolution favorable, quel conseil donnez vous à la patiente ? Il faut déconseiller absolument l'automédication chez les personnes âgées dont le traitement ambulatoire comporte plusieurs médicaments. Toute modification du traitement doit passer par le médecin traitant compte tenu des risques d'interactions, y compris avec des médicaments en vente libre. 132 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 133 Cas clinique n°24 t Items : 177, 184, 199, 209, 214, 219 Un alcoolique bien confus M. P... 49 ans, est amené aux Urgences par les pompiers à la suite d’un malaise sur la voie publique. Il s’agit d’un patient présentant des antécédents d’éthylisme chronique et qui ne suit actuellement aucun traitement particulier. L’examen clinique à son arrivée aux Urgences retrouve : Température : 38°2, fréquence cardiaque 110/min, FR : 24/min, TA : 140/70. Sur le plan neurologique, le patient est conscient mais présente une désorientation dans le temps et dans l’espace ainsi qu’une amnésie complète de l’épisode. On ne retrouve par ailleurs aucun déficit moteur ni sensitif en dehors d’une hypoesthésie en chaussettes ; les réflexes achilléens sont absents. Le reste de l’examen retrouve un traumatisme facial avec une contusion frontale. o Question n° 1 Compte tenu du contexte de survenue de ce malaise, complétez votre examen clinique et proposez des examens complémentaires en les justifiant. Il s'agit d'une perte de connaissance brutale sur la voie publique avec obnubilation persistante, et il faut donc rechercher une morsure de langue et une perte d'urines qui seraient en faveur d'une crise comitiale. Sur le plan biologique, un ionogramme est indispensable à la recherche par exemple d'une hyponatrémie ou d'une hypoglycémie, de même que la réalisation d'une alcoolémie. Un bilan hépatique pourrait permettre d'authentifier l'existence d'un éthylisme chronique. C'est seulement au cas où l'ensemble de ces examens reviendraient normaux qu'il serait alors justifié de faire un examen tomodensitométrique cérébral à la recherche d'un accident hémorragique (hémorragie méningée, hématome sous-dural). o Question n° 2 Quelle est l'hypothèse diagnostique la plus probable ? L’hypothèse diagnostique la plus probable est celle d'une confusion post-critique dans les suites immédiates d'une crise comitiale d'origine éthylique. o Question n° 3 Quel est votre traitement initial ? Le but du traitement initial est d'éviter l'apparition d'un syndrome de sevrage alcoolique. Le traitement de base initial comporte donc la prescription de benzodiazépine intraveineuse ou par voie orale, une vitaminothérapie B1 B6, et le maintien d'une hydratation normale par voie intraveineuse ou par voie orale. 133 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 134 Cas clinique n°25 t Items : 176, 186, 219 Un alcoolique qui a du “ventr e” Un homme de 58 ans est adressé aux Urgences pour une asthénie récente avec amaigrissement. L’examen clinique retrouve des signes d’imprégnation éthylique que le malade reconnaît et pour laquelle il dit avoir déjà été hospitalisé à plusieurs reprises. L’examen clinique retrouve une hépatomégalie avec ascite et circulation veineuse collatérale. Le reste de l’examen est sans grande particularité, notamment l’examen neurologique est normal. Le bilan biologique pratiqué en urgence retrouve : urée 2 mmol/l, créatininémie 65 µmol/l, natrémie 122 mmol/l, protéines 45 g/l, kaliémie 3,2 mmol/l, bicarbonates 28 mmol/l. o Question n° 1 Décrivez les troubles hydro-électrolytiques présentés par ce patient. Donnez-en les principaux éléments de physiopathologie. Il s'agit d'une décompensation ascitique sur une probable cirrhose d'origine éthylique, avec hyponatrémie et hypokaliémie. L'ascite est secondaire à l'hypertension portale de ce patient, et l'hyponatrémie est en rapport avec une inflation hydrosodée secondaire au moins en partie à un hyperaldostéronisme secondaire qui est la conséquence de l'hypovolémie entraînée par l'ascite. o Question n° 2 Quels examens complémentaires vous paraissent utiles pour la prise en charge de ce patient, immédiatement ou dans les jours qui suivent ? Une ponction d'ascite est indispensable pour affirmer l'existence d'un transsudat (hypertension portale) et éliminer une surinfection du liquide d'ascite qui justifierait un traitement antibiotique immédiat. Une échographie abdominale permettra d'éliminer ou de suggérer la transformation de la cirrhose en tumeur primitive du foie. Un ECG est indispensable à la recherche de signes de mauvaise tolérance de l'hypokaliémie. Une numération formule sanguine permettrait de rechercher la constitution d'une anémie par saignement récent. Un nouveau bilan hépatique n'est pas indispensable pour la prise en charge initiale du patient, mais une mesure en urgence du taux de prothrombine (TP) comparée aux bilans antérieurs permettrait de se faire une idée de l’évolution de la fonction hépatocellulaire. 134 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 135 Cas clinique n°25 t Items : 176, 186, 219 o Question n° 3 Rédigez votre ordonnance immédiate pour les premiers jours de l’hospitalisation. Il s'agit donc de traiter une poussée d'ascite chez un patient cirrhotique avec hyponatrémie et hypokaliémie. L'ordonnance immédiate pourra comporter : - Restriction hydrosodée (régime sans sel + restriction hydrique à 0,5 l/24h) - Spironolactone (Aldactone®75) : 1 comprimé par jour et repos au lit strict - Lactulose 3 sachets par jour (prévention de l'encéphalopathie hépatique) - Ponctions d'ascite évacuatrices avec substitution par perfusion intraveineuse d'albumine. - Antibiothérapie en cas de suspicion d'infection du liquide d'ascite. 135 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 136 Cas clinique n°26 t Items : 171, 181, 203, 214 Un feuilleton ar rosé M. H. 75 ans, a présenté un malaise vers 22h alors qu'il regardait la télévision. C'est sa femme qui appelle le médecin après avoir constaté que son mari s'est effondré sur son fauteuil, sans connaissance. Arrivé sur les lieux, le médecin traitant de M. H. constate une pâleur généralisée, il est couvert de sueurs et sa tension artérielle est à 80-60, le pouls est à 75/min, et M.H. répond de façon symétrique et adaptée aux fortes stimulations douloureuses. Le médecin décide alors l'hospitalisation. A l'arrivée à l'hôpital, M.H. est conscient, et l'interrogatoire retrouve la notion d'une prescription de digoxine, de lasilix® et d'un patch quotidien de Nitriderm® pour une insuffisance cardiaque. Il prend également depuis quelques jours du Diantalvic® (dextropropoxyphène + paracétamol) pour des douleurs lombaires rebelles. o Question n° 1 Compte tenu des données déjà à votre disposition, énumérez les éléments d'interrogatoire et les examens biologiques initiaux qui vous paraissent indispensables. La symptomatologie décrite est évocatrice d'un malaise vagal qui n'a aucune spécificité diagnostique. Il faut donc compléter l'interrogatoire et l'examen clinique et faire appel aux examens complémentaires pour faire avancer le diagnostic : - recherche d'une douleur thoracique ayant précédé, accompagné ou suivi le malaise, avec ses caractéristiques (douleur constrictive ?, en coup de poignard ?); - il faut prendre la température à la recherche d'une fièvre; - les pouls périphériques doivent être palpés; - la palpation de l'abdomen recherche un anévrysme de l'aorte abdominale; - l'interrogatoire recherche la prise d'alcool possiblement responsable d'un malaise vagal chez ce patient prenant un médicament contenant un opioïde mineur (le dextropropoxyphène) - électrocardiogramme, à la recherche d'arguments électriques en faveur d'une nécrose myocardique, notamment postérieure. - alcoolémie à la recherche d'une intoxication éthylique non avouée - numération formule sanguine à la recherche d'une anémie récente - glycémie et ionogramme à la recherche d'une hypoglycémie ou d'une anomalie ionique comme une hyponatrémie 136 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 137 Cas clinique n°26 t Items : 171, 181, 203, 214 o Question n° 2 Les résultats du bilan que vous avez proposé à la question 1 sont normaux, en dehors d'une alcoolémie à 2,5 g/l. Résumez dans cette hypothèse votre démarche thérapeutique. Aucun traitement particulier n'est à entreprendre, et il conviendra seulement de reprendre le traitement habituel de ce patient quand l'alcool aura été éliminé. On devra surveiller pendant l'hospitalisation l'apparition de signes de sevrage éthylique qui imposeraient un traitement spécifique, puis le malade sera renvoyé à son domicile. o Question n° 3 Quels conseils donnez-vous à ce patient pour éviter la répétition de ce genre de malaise ? Eviter l'association alcool + opioïde mineur qui peut être à l'origine de malaises vagaux (hypotension et bradycardie) avec ou sans perte de connaissance. N’utiliser d’une façon générale les antalgiques de niveau 2 que pour les douleurs résistant aux antalgiques de niveau 1 de type paracétamol. o Question n° 4 Quelles sont les complications immédiates qui peuvent survenir au cours d’un malaise vagal, ou à son décours immédiat ? Le malaise vagal correspond à une baisse du débit cérébral. Il peut se compliquer : - d’une perte de connaissance (=syncope vagale) - d’une chute suivie d’un traumatisme crânien avec les conséquences possibles de celui-ci (contusion cérébrale, hématome extra ou sous-dural) - d’une crise convulsive suivie d’un coma post-critique - de vomissements éventuellement compliqués d’une inhalation 137 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 138 Cas clinique n°27 t Items : 173, 192, 198, 199, 200, 219 Une diabétique dans le coma Une femme de 73 ans est admise aux urgences pour un coma sans signe neurologique de localisation. Il s'agit d'une femme présentant un diabète ancien et non traité, dont l'examen clinique à l'entrée retrouve des réactions adaptées aux stimulations douloureuses, et sans réponse aux stimulations verbales. La tension artérielle est à 80-60 (alors qu'elle est habituellement à 145-90), le pouls est à 120/min, et on retrouve par ailleurs la persistance d'un pli cutané et des muqueuses sèches. La température est à 39°7. La bandelette urinaire retrouve une glycosurie massive et des traces d'acétone. Sur le plan biologique : gaz du sang : pH = 7,36, PaCO2 = 4,5 KPa, bicarbonates = 20 mmol/l, PaO2 = 10,8 KPa. Ionogramme : Na = 165 mmol/l, Cl- = 115 mmol/l, K = 3,3 mmol/l, protides = 80 g/l, urée = 25 mmol/l, glycémie = 65 mmol/l, créatininémie = 200 µmol/l. o Question n° 1 Compte tenu des éléments cliniques et biologiques à votre disposition, quel est votre diagnostic ? Le diagnostic le plus vraisemblable est celui de coma hyperosmolaire chez une diabétique de type II. La décompensation de ce diabète non traité peut être secondaire à la survenue d'un syndrome infectieux (température 39°7). L'analyse des gaz du sang retrouve une diminution des bicarbonates, témoignant d'une acidose métabolique probablement en rapport avec une acidose lactique au cours de l'état de choc (pression artérielle systolique à 80 mmHg contre 145 habituellement). Le calcul de l'osmolalité plasmatique retrouve une valeur de 420 mmol/l pour une normale autour de 300 mmol. Osmolalité = (Na x 2 )+ urée (mmol) + glycémie (mmol). On note également des signes d'hémoconcentration avec des protides à 80 g/l et une insuffisance rénale aiguë vraisemblablement au moins en partie fonctionnelle. o Question n° 2 En dehors des examens déjà à votre disposition, prescrivez et justifiez les examens que vous souhaitez voir réaliser en urgence . Les autres examens utiles à la prise en charge initiale sont : La recherche d'un foyer infectieux urinaire ou respiratoire justifiant la réalisation d'une bandelette urinaire éventuellement complétée d'un ECBU, d'une radiographie pulmonaire à la recherche d'une pneumonie aiguë bactérienne, et de deux hémocultures. 138 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 139 Cas clinique n°27 t Items : 173, 192, 198, 199, 200, 219 Un électrocardiogramme permettra de préciser l'état de la repolarisation chez cette patiente présentant une hypokaliémie. Une numération formule sanguine à la recherche d'une hyperleucocytose devra également être pratiquée. o Question n° 3 Indiquez les grandes lignes de votre stratégie thérapeutique, y compris l'orientation de la patiente et sa surveillance. Orientation en service de réanimation (surveillance de l'état de conscience, scope, ventilation mécanique) Correction de l'hypovolémie (hypotension ++) par le remplissage vasculaire à l'aide de colloïdes intraveineux. Réhydratation (4 à 5 litres/24h) à l'aide de solutés hypotoniques : glucosé à 2,5% auquel on ajoutera 2 g/l de Kcl. La surveillance de la diurèse horaire et un ionogramme toutes les 6 h permettront d'ajuster l'apport hydroélectrolytique. Insuline intraveineuse à la dose de 0,1 unité/kg/h à la seringue électrique. Antibiothérapie adaptée au site infectieux éventuellement identifiée (urines ou poumons). o Question n° 4 Citez les principales complications évolutives susceptibles de conduire au décès de cette patiente. Compte tenu du contexte (diabète ancien) et de l'âge, les principales complications à redouter sont : • sur le plan respiratoire : majoration de l'encombrement bronchique, voire survenue ou aggravation d'une pneumopathie communautaire ou nosocomiale. • Choc septique. • défaillance multiviscérale dans un contexte infectieux. • Insuffisance cardiaque irréversible sous la forme d'un œdème aigu du poumon traduisant une mauvaise tolérance de la réhydratation. • Les autres complications possibles sont principalement neurologiques (accident vasculaire cérébral, ischémique ou hémorragique, hématome sous dural aigu …). 139 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 140 Cas clinique n°28 t Items : 173, 198, 199, 219 Flapping chez un obèse essoufflé Un homme de 72 ans, obèse (1m70 pour 110 kg) est hospitalisé aux urgences pour des troubles de la conscience d'installation progressive sur 3 jours. Les antécédents sont d'une part une dyspnée d'effort n'ayant jamais été explorée, chez un patient ne prenant aucun médicament au long cours. Depuis quelques jours est survenue une fièvre à 38° - 38°5, accompagnée d'une toux et d’une expectoration purulente. A l'arrivée aux urgences, l'examen clinique retrouve une somnolence, sans signe neurologique de localisation, et avec une réactivité adaptée à la douleur. L'examen cutané note une érythrose du visage et il existe un flapping tremor. La température est à 38°7, la tension artérielle à 210-110 mmHg, le pouls à 100/min et le rythme respiratoire à 22 par minute. L'auscultation bronchique retrouve une polypnée superficielle et un encombrement bronchique diffus. Le bilan biologique est le suivant : GR : 5 600 000/mm3, GB : 17 600/ mm3, Hb : 16 g/100 ml, Urée : 6 mmol/l, Na : 135 mmol/l, Cl : 102 mmol/l. PH : 7,28, bicarbonates : 34 mmol/l, PaO2 : 5 KPa, VGM : 80 µ3 K : 4,2 mmol/l, PaCO2 : 10 KPa, excès de base : + 9. o Question n° 1 Commentez les gaz du sang et formulez une hypothèse diagnostique, en reprenant les éléments cliniques en faveur. Les gaz du sang montrent une hypoventilation alvéolaire typique associant une hypoxémie (5 Kpa = 37,5 mmHg) et une hypercapnie (acidose ventilatoire, 10 Kpa = 75 mmHg). L’acidose respiratoire n'est que partiellement compensée par une élévation des bicarbonates (excès de base à + 9). Il s'agit donc vraisemblablement d'une décompensation d’une insuffisance respiratoire chronique. Les éléments cliniques en faveur d'une encéphalopathie hypercapnique sont les suivants : somnolence, érythrose du visage, flapping tremor, hypertension artérielle. 140 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 141 Cas clinique n°28 t Items : 173, 198, 199, 219 o Question n° 2 Sachant que la radiographie pulmonaire ne retrouve pas de foyer radiologique systématisé, énumérez sans les détailler les principales mesures thérapeutiques que vous prenez (réanimation, antibiothérapie) et les principaux éléments de surveillance pour les premières heures. Les troubles de la conscience imposent la mise en place d'une voie veineuse pour assurer une hydratation sans recourir à la voie digestive (risque de fausse route). L'antibiothérapie intraveineuse fait appel à des molécules habituellement recommandées dans la surinfection de bronchopneumopathie obstructive : amoxicilline/acide clavulanique, céphalosporine de troisième génération intraveineuse, lévofloxacine intraveineuse. L'importance de l'hypoxémie impose une oxygénothérapie prudente du fait de l’hypercapnie chronique, avec recours à la ventilation mécanique en cas d’aggravation. La surveillance porte donc sur les grandes fonctions vitales : pouls, tension artérielle, rythme respiratoire, état de conscience, le risque majeur est en effet la survenue d'une aggravation de l'encéphalopathie hypercapnique nécessitant le recours à l'intubation et à la ventilation assistée. Une kinésithérapie respiratoire visant à diminuer l'encombrement bronchique doit également être mise en route. o Question n° 3 Justifiez votre choix antibiotique L’antibiothérapie que je propose est conforme aux recommandations officielles relatives au traitement des surinfections de BPCO Mon antibiothérapie est active sur les principaux germes responsables de surinfection de BPCO : pneumocoque, H influenzae, M catarhalis o Question n° 4 Précisez l’intérêt d’un dispositif de ventilation non invasive. L’oxygénothérapie en ventilation spontanée comporte un risque de dépression ventilatoire du fait de l’hypercapnie chronique, qui est donc susceptible de s’aggraver avec la correction de l’hypoxémie. La ventilation non invasive, grâce à l’aide inspiratoire qu’elle procure, augmente le recrutement alvéolaire, permet une meilleure élimination du CO2, et doit permettre d’éviter l’épuisement respiratoire. Elle est ici particulièrement indiquée du fait de la gravité de l’hypercapnie ainsi que de la présence de troubles de la vigilance. Elle permet d’éviter le recours trop rapide à la ventilation mécanique sur sonde d’intubation, avec tous les problèmes de sevrage et les risques nosocomiaux qui lui sont attachés. 141 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 142 Cas clinique n°29 t Items : 171, 174, 181, 199, 206, 219 Confusion chez le diabétique Un patient de 59 ans est hospitalisé aux urgences dans un tableau de confusion avec examen neurologique normal par ailleurs. Le reste de l'examen clinique retrouve l'absence de signes d'insuffisance cardiaque et une tension artérielle à 21/10, une température à 37°6 et un pli cutané. L'ECG montre une bradycardie sinusale à 45/min. La radiographie du thorax est normale. L'interrogatoire de l'entourage retrouve la notion d'une HTA connue de longue date, traitée par furosémide-Lasilix® 40 mg et spironolactone-Aldactone® 50 mg avec des chiffres habituels autour de 16/9. Il est également diabétique non insulino-dépendant équilibré par glibenclamide-Daonil® 5 mg 2 fois/j et présente aussi un asthme ancien non traité depuis plusieurs années. Il prend par ailleurs du diltiazem-Bitildiem® 90 mg 2 fois par jour. Il y a une semaine, il a acheté a la pharmacie de l’ibuprofene-Advil®, qu’il a pris en auto-médication pour des douleurs d’arthrose. Le bilan biologique à l'entrée est le suivant : urée : 16,6 mmol/l (1g/l), créatininémie : 156 µmol/l, Na : 138 mmol/l, K : 5.8 mmol/l, glycémie : 0,40 g/l. Il n'y a ni sucre, ni acétone dans les urines. o Question n° 1 Sachant qu'un bilan biologique datant de 6 mois était normal, expliquez brièvement le scénario à l'origine de l'hospitalisation aux urgences. Chez ce patient habituellement bien équilibré sur le plan de la fonction rénale et de sa glycémie (bilan normal il y a 6 mois), l'administration de l'anti-inflammatoire non stéroïdien a aggravé la fonction rénale, et une hypoglycémie est survenue consécutive à une possible interaction entre anti-inflammatoire non stéroïdien et sulfamide hypoglycémiant, mais aussi du fait d'une possible surcharge en sulfamide dans le contexte d'altération brutale de la fonction rénale La bradycardie est secondaire à la surcharge en diltiazem-Bitildiem® du fait de l’insuffisance rénale. Le déséquilibre tensionnel est également la conséquence de l’administration d’AINS et de l’insuffisance rénale aiguë 142 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 143 Cas clinique n°29 t Items : 171, 174, 181, 199, 206, 219 o Question n° 2 Indiquez vos prescriptions pour les 24 premières heures. Resucrage immédiat par l'administration d'une ampoule de glucosé à 30%, puis relais par une perfusion de sérum glucosé à 10%, 1,5 l/24h + 4 g de Na Cl + 0g de KCl (risque de récidive de l'hypoglycémie). Arrêt des médicaments responsables (sulfamide hypoglycémiant = Daonil®, antiinflammatoire non stéroïdien = Advil®). Arrêt également de l'Aldactone® (épargneur de potassium) Poursuite du Lasilix® en s'assurant du maintien d'un état d'hydratation correct; la diurèse sous Lasilix® permettra de faire baisser rapidement la kaliémie. Prescription éventuelle d'un lavement au kayexalate Contrôle du ionogramme (kaliémie), de la glycémie et de la fonction rénale (urée, créatinine) 3h puis 6h après l'admission. o Question n° 3 Quelle est l'évolution la plus probable de ce patient sous traitement adapté ? La glycémie est maintenue à la normale grâce au resucrage initial et au maintien de l'apport glucosé. La fonction rénale s'améliore en 24h après l'arrêt de l’AINS et du diurétique épargneur de potassium. La reprise du traitement habituel est possible au bout de 3 ou 4 jours. o Question n° 4 Quels conseils donnez-vous au malade pour éviter la répétition d’une telle mésaventure ? Aucune auto-médication n’est prudente chez un malade prenant un traitement ambulatoire comportant des médicaments présentant des risques d’interaction. En pratique, en dehors du paracétamol, aucun médicament en vente libre ne doit être pris sans l’avis du médecin traitant. o Question n° 5 La reprise de l’interrogatoire vous apprend qu’il présente en outre une allergie à l’aspirine. Qu’apporte cette information aux conseils que vous donnez à ce patient ? La prescription d’AINS chez un malade asthmatique et allergique à l’aspirine comporte un risque supplémentaire de crise d’asthme sévère. 143 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 144 Cas clinique n°30 t Items : 173, 195, 203 Infection sur calcul Mme A… 46 ans, est adressée aux urgences par SOS Médecins pour fièvre à 39° C avec douleur de la fosse lombaire droite et frissons. Antécédents : 4 enfants, aucun antécédent pathologique connu. A l'examen clinique : Température : 38°5 (malgré un comprimé de paracétamol 1 heure plus tôt). Rythme respiratoire : 18/min, TA : 13/8.5, Pouls : 110/min. Il existe une douleur spontanée de la fosse lombaire droite, renforcée par l'ébranlement lombaire, remontant à 4 jours, et ayant initialement cédé sous diclofenac-Voltarène® en automédication. Le bilan biologique est le suivant : TP : 95%, GR : 4 380 000/mm3, NFS = GB : 16 500/mm3, TCA : 35"/33" Hb : 12,8g, VGM : 88 µ3. Urée : 7 mmol/l, créatininémie : 95 µmol/l, Na : 134 mmol/l, K : 4.2 mmol/l, Cl : 95 mmol/l, protides : 72 g/l, Ca : 2.50 mmol/l Radio pulmonaire : normale Bandelette urinaire : sang ++, leucocytes ++, nitrites +++. o Question n° 1 Quels examens complémentaires prescrivez-vous en urgence, et pour étayer quel(s) diagnostic(s) ? La douleur lombaire dans un contexte fébrile évoque une pyélonéphrite aiguë sans complication apparente (pas de trouble hémodynamique, rythme respiratoire à 18/min). Les examens qu'il convient de pratiquer en urgence sont : Une radiographie d'abdomen sans préparation et une échographie à la recherche d'un obstacle urétéral (image radio-opaque sur le trajet de l'uretère et dilatation des cavités). Un examen cytobactériologique des urines permettra d'identifier la bactérie responsable et de préciser sa sensibilité aux antibiotiques. o Question n° 2 La reprise de l'interrogatoire vous apprend que la douleur initiale était insupportable et qu'elle est survenue dans un contexte non fébrile. Comment interprétez-vous cette nouvelle information ? La douleur initiale est évocatrice de colique néphrétique. Le cadre diagnostique n'est donc plus celui d'une pyélonéphrite aiguë non compliquée mais d'une possible colique néphrétique compliquée d'une infection de l'appareil urinaire. Un avis urologique est indispensable pour préciser l'indication ou non d'une levée d'obstacle en urgence. 144 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 145 Cas clinique n°30 t Items : 173, 195, 203 o Question n° 3 Rédigez votre ordonnance pour les 24 premières heures, en fonction des 2 résultats possibles de votre bilan radiologique. Le bilan radiologique initial (ASP + échographie rénale), éventuellement complété par une imagerie dynamique (scanner hélicoïdal avec ou sans injection) montre l'absence d'obstacle visible sur le trajet urétéral : on est alors en présence d'une pyélonéphrite aiguë non compliquée qui nécessite simplement la mise sous antibiotique (céphalosporine de 3è génération injectable de type ceftriaxone ou céfotaxime ou une fluoroquinolone orale de type ofloxacine ou ciprofloxacine). La voie injectable doit être réservée aux patients présentant des troubles digestifs associés. Le reste du traitement comporte des boissons abondantes et un traitement symptomatique antalgique et antipyrétique par paracétamol. o Question n° 4 L’évolution a été favorable en 24 heures sans complication. Rédigez votre ordonnance de sortie. - Ofloxacine : un comprimé matin et soir pendant 15 jours (ou 3 semaines) - Boissons abondantes - Paracétamol : 2 à 6 comprimés par jour pendant 3 jours en cas de douleurs - Faire pratiquer un ECBU de contrôle à distance de la fin du traitement (optionnel) o Question n° 5 Quels conseils donnez-vous à la patiente pour tenter d’éviter les récidives ? - Toilette post-coïtale - En cas de récidive, possibilité d’administration d’un comprimé de fluoroquinolone avant chaque rapport sexuel - Traitement précoce de tout épisode de cystite - Boissons abondantes 145 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 146 Cas clinique n°31 t Items : 172, 181, 199, 206 Le bûcher on, le sucr e et le vin blanc Un retraité de 72 ans, porteur d'un diabète non insulino-dépendant traité par hypoglycémiants oraux, est hospitalisé en urgence pour perte de connaissance consécutive à une hypoglycémie aiguë (glycémie capillaire : 1.1 mmol/l). Il y a quelques jours, le carbutamide-Glucidoral® a été remplacé par glibenclamideDaonil® 2 cps/jour et metformine-Glucophage® 3 cps/jour. Quelques heures avant la perte de connaissance, le patient a rentré du bois pour l'hiver, puis s'est "réconforté" avec une bouteille de vin blanc régional… Un bilan biologique pratiqué 3 mois plus tôt retrouve la notion d'une créatininémie à 159 µmol/l (N : 75-100). o Question n° 1 Quel est votre geste thérapeutique immédiat ? Resucrage immédiat par voie intraveineuse grâce à la perfusion d'une ampoule de 10ml de sérum glucosé à 30%. Le résultat attendu est immédiat (inférieur à 3 min) avec un retour à l'état de conscience normal. En l'absence de réponse clinique satisfaisante, il est possible de répéter cette dose. o Question n° 2 Sur quels paramètres porte la surveillance des 24 premières heures ? Les paramètres de surveillance sont : L'état de conscience La glycémie mesurée à la bandelette réactive toutes les 6 heures, puis toutes les 12 heures. Le risque immédiat est la récidive de l'hypoglycémie. o Question n° 3 Que proposez-vous au malade à sa sortie de l'hôpital pour tenter d'éviter la récidive ? La prescription d'un sulfamide hypoglycémiant doit tenir compte de l'évolution de la fonction rénale. Une insuffisance rénale sévère contre-indique l'utilisation de ces hypoglycémiants oraux. Une insuffisance rénale modérée nécessite une adaptation posologique. L'alcool potentialise l'effet des sulfamides hypoglycémiants, et l'insuffisance hépatocellulaire sévère est également une contre-indication absolue à l'utilisation des sulfamides hypoglycémiants. On peut donc proposer au malade de diminuer sa dose de Daonil® et d'éviter l'absorption d'alcool en quantité déraisonnable, une collation devant accompagner tout effort physique supplémentaire par rapport à la situation habituelle. 146 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 147 Cas clinique n°31 t Items : 172, 181, 199, 206 o Question n° 4 Quelques mois plus tard, son médecin traitant lui prescrit un dosage d’hémoglobine glyquée. Le résultat est à 7,5%. Quelle démarche de prise en charge vous paraît adaptée de la part du médecin généraliste ? - Il s’agit d’un diabète déséquilibré chez un patient insuffisant rénal, dont l’hygiène de vie et le traitement par sulfamides hypoglycémiants comportent des risques immédiats (hypoglycémies) et à distance (complications dégénératives du diabète) - Il faut demander un avis spécialisé : possibilités d’éducation (hôpital de jour de diabétologie), d’utilisation d’insuline sous le contrôle quotidien d’une infirmière… 147 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 148 Cas clinique n°32 t Items : 197 Lendemains d’infar ctus… M. C. 55 ans, chef d'entreprise, vous consulte dès sa sortie de l'hôpital. Vous apprenez qu'il a fait un infarctus myocardique inférieur 15 jours plus tôt. Une prise en charge rapide a permis une thrombolyse à la 3ème heure. L'évolution a été simple. L'échocardiographie a mis en évidence une fonction ventriculaire gauche modérément altérée (fraction d'éjection 45%). Après une épreuve d'effort couplée à une scintigraphie myocardique au Thallium, il n'a pas été jugé nécessaire de faire de coronarographie en l’absence d’ischémie significative. Il fume 20 cigarettes par jour depuis l'âge de 20 ans. Le bilan biologique fait en cours d'hospitalisation apporte les données suivantes : cholestérol total : 6,5 mmol/l (2,50 g/l); LDL-cholestérol :1,80 g/l ; HDL-cholestérol : 0,35 g/l ; triglycérides : 2 mmol/l (1,75 g/l); glycémie à jeûn : 5,5 mmol/l; créatininémie : 90 µmol/l. A l'examen vous notez un poids de 85 kg pour 1,70m, une TA à 13/8. La fréquence cardiaque est à 85. L'ordonnance remise à sa sortie de l'hôpital associe : un bêtabloquant (Tenormine® 1/2 cp/j), Aspegic® 250mg/j, un IEC (Renitec® 20 mg/j) et un dérivé nitré retard. o Question n° 1 Le traitement de sortie vous semble-t-il bien adapté ? Faites-en une analyse critique et éventuellement modifiez l'ordonnance. Moyen mnémotechnique du traitement post-infarctus = BASIC B : Bêta-bloquant systématique car ils diminuent la morbi-mortalité (sauf si asthme, artérite sévère, troubles de conduction cardiaque non appareillés, syndrome de Raynaud). A : Anti-agrégant plaquettaire (habituellement l’aspirine entre 75 mg/j). En cas d’intolérance ou d’allergie à l’aspirine, on peut avoir recours au clopidogrel-Plavix®. Les deux anti-agrégants plaquettaires sont associés en cas d’angioplastie avec stent (pendant 1 mois si stent standard ; 1 an si stent enrobé car le risque de thrombose de stent est plus tardif). S : Statine avec un objectif de LDL-cholestérol inférieur à 1 g/l en post-infarctus. (En cas d’hypertriglycéridémie prédominante (TG > 3g/l), un fibrate sera préféré si le régime seul est insuffisant). I : IEC en cas d’altération de la fonction systolique ventriculaire gauche. C : Correction des facteurs de risque Enfin, l’ordonnance doit toujours comporter un dérivé nitré d’action rapide (spray ou comprimés). Le dérivé nitré retard n’est justifié qu’en cas d’ischémie résiduelle. Au total, sur l’ordonnance, le dérivé nitré retard aurait du être remplacé par un flacon de Natispray®(trinitrine sublinguale) et on aurait du ajouter pravastatine-Elisor® 40 mg/jour. 148 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 149 Cas clinique n°32 t Items : 197 o Question n° 2 Le texte de l'ordonnance ayant été confirmé ou modifié, voyez-vous des conseils à donner au patient ? Si oui lesquels ? • arrêt du tabac • régime hypocalorique et hypocholestérolémiant (les graisses doivent représenter moins de 30% du total des calories consommées; les graisses saturées doivent représenter moins du tiers des graisses totales au profit des graisses mono et poly-insaturées.) • activité physique o Question n° 3 Après son infarctus, M. C. est très motivé pour changer ses « mauvaises habitudes ». Il souhaite notamment reprendre le tennis qu’il pratiquait à un bon niveau quand il était plus jeune. Qu’en pensez-vous ? Après un infarctus myocardique, la reprise d’activité physique peut s’effectuer au mieux dans le cadre d’une réadaptation cardiovasculaire dans un centre spécialisé, à débuter en externe environ 1 mois après l’événement aigu. Cette réadaptation est progressive et privilégie une activité physique d’endurance (vélo, footing, natation, marche). A l’inverse, il faut déconseiller les activités de résistance (football, tennis...). o Question n° 4 M. C. reste asymptomatique pendant 3 ans mais il relâche petit à petit ses « efforts hygiéno-diététiques ». Il ne fait plus de sport car il a une hanche douloureuse et il a repris du poids (92 Kg) et la cigarette…Il souhaite être opéré de son arthrose de hanche. Donnez-vous votre feu vert pour l’intervention sachant qu’en échographie, la fonction systolique ventriculaire gauche s’est plutôt améliorée (FEVG 50%) ? Chez un patient coronarien connu avec des facteurs de risque cardiovasculaire manifestement non maîtrisés, il faut craindre une progression de la maladie coronaire pouvant être l’origine d’un infarctus péri-opératoire. Même s’il est asymptomatique, il convient de réaliser un examen à la recherche d’une ischémie coronaire significative. Dans le contexte d’épreuve d’effort impossible, on peut avoir recours à une échographie de stress ou bien une scintigraphie myocardique. o Question n° 5 L’examen que vous avez demandé confirme vos craintes en objectivant une ischémie sévère dans le territoire antérieur. Que proposez-vous à M.C. sachant qu’il est toujours asymptomatique ? La mise en évidence d’une ischémie sévère correspond à une progression de la maladie athéromateuse coronaire et justifie une exploration coronarographique dans le but d’une revascularisation myocardique soit par angioplastie(s) coronaire(s), soit par pontages aorto-coronaires. Si les lésions coronaires n’étaient pas revascularisables, il faudrait se contenter d’une majoration du traitement anti-ischémique par un nitré retard et/ou un inhibiteur calcique non dihydropyridinique, par exemple amlodipine-Amlor® 5mg/j. 149 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 150 Cas clinique n°33 t Items : 177, 199, 214 Beaucoup trop d’Anafranil… Une femme de 35 ans, est adressée par SOS aux urgences vers 23h, 2 heures après l'ingestion de 3 boites d'Anafranil® et de Temesta® (1 boite). Dans ses antécédents, on note 3 épisodes d'intoxication volontaire. Elle est suivie par un psychiatre en ville. Son traitement est Anafranil® 75 mg : 1 cp/j, Temesta® 1 mg, 3 cps/j, Equanil® 400, 3 cps/j. Elle n'a pas d'autre antécédent. A l'entrée, elle est somnolente, le score de Glasgow est à 10, la TA à 108/75, fréquence cardiaque à 130/min, fréquence respiratoire à 30/min et elle présente une crise comitiale généralisée. o Question n° 1 Quels sont les premiers gestes à faire ? Il faut d’abord assurer la liberté des voies aériennes, coucher la patiente sur le côté (position latérale de sécurité) afin de prévenir le risque d'inhalation massive en cas de vomissements. Il est également impératif de s'assurer d'une voie veineuse et de faire en urgence un ECG et une surveillance monitorée du rythme cardiaque. Une oxygénothérapie au masque est impérative. o Question n° 2 Quels sont les examens complémentaires que vous demandez ? Justifiez les. Un ECG doit être fait à la recherche de troubles de la conduction intraventriculaire (effet stabilisant de membrane), conséquence des intoxications aux antidépresseurs tricycliques. Il faut également évaluer l'état respiratoire au minimum par la prise de la saturation périphérique en oxygène, et demander un ionogramme à la recherche de facteurs susceptibles de majorer le risque arythmogène des antidépresseurs, comme une hypokaliémie. o Question n° 3 Choisissez-vous d'effectuer une méthode d'épuration ? Si oui laquelle, et dans quelles conditions ? Justifiez votre réponse. La patiente est vue précocement après le début de l'intoxication (environ 2h). Une épuration digestive par charbon activé n'est pas raisonnable compte tenu des troubles des fonctions supérieures. On peut en revanche pratiquer une épuration digestive par lavage gastrique sous stricte surveillance après stabilisation hémodynamique de la patiente et seulement si elle est consciente. En cas d’altération de la conscience, le lavage gastrique n’est concevable que si la patiente est intubée et ventilée mécaniquement. Le lavage gastrique est justifié par la présence d'antidépresseurs tricycliques responsables de l'intoxication. Il s'agit de médicaments à fort potentiel toxique. 150 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 151 Cas clinique n°33 t Items : 177, 199, 214 o Question n° 4 Quelle doit être l'orientation de cette patiente ? Elle doit faire l'objet d'une surveillance attentive toutes les heures, en milieu de réanimation (pouls, tension, rythme respiratoire, conscience). Lorsque le réveil complet est obtenu, elle doit faire l'objet d'une évaluation psychiatrique avant sa sortie de l'hôpital. 151 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 152 Cas clinique n°34 t Items : 173, 198, 203 Pneumonie atypique Mme M. 58 ans, est adressée aux urgences par son médecin traitant car elle présente depuis une huitaine de jours un état fébrile à 38°-38°5, accompagné d'une toux persistante. Depuis 8 jours, elle est traitée par Amoxicilline (Clamoxyl®) à la dose de 3 g/j. C'est devant l'absence d'amélioration sous traitement que son médecin décide l'hospitalisation. A l'arrivée aux urgences, l'examen clinique retrouve une température à 38°3, l'état de conscience est parfaitement normal et le rythme respiratoire est à 20 cycles par minute. La tension artérielle est à 135-85 et la fréquence cardiaque à 110/min, régulière. L'auscultation retrouve quelques râles bronchiques bilatéraux, et la radiographie pulmonaire note des images interstitielles bilatérales et quelques images alvéolaires prédominant au niveau de la base pulmonaire droite. La numération formule sanguine retrouve une hyperleucocytose à 17 500 GB/mm3 et les gaz du sang retrouvent une discrète hypoxémie à 10,5 KPa. Les mollets sont souples, l'électrocardiogramme ne retrouve qu'une tachycardie sinusale et les enzymes cardiaques reviennent normales. o Question n° 1 Dans l'hypothèse d'une pneumopathie aiguë, quels sont les signes de gravité que vous auriez recherchés, même s'ils sont absents dans le tableau clinique décrit ? Les signes de gravité que l'on doit rechercher au cours d'une pneumopathie aiguë sont : l'apparition de troubles de conscience; des signes de détresse respiratoire aiguë : rythme respiratoire > 30/min, cyanose; des signes de défaillance circulatoire : fréquence cardiaque > 120/min, voire hypotension artérielle ou état de choc - Température > 40°C - L'existence de co-morbidité associée : cancer, immunodépression … o Question n° 2 Rédigez vos prescriptions pour les 3 jours qui suivent : traitement antibiotique, traitements adjuvants si vous l'estimez nécessaire, surveillance. Il s'agit d'une pneumonie aiguë sans signe de gravité avec une situation d'échec 3 jours après un traitement probabiliste par amoxicilline. Il s'agit donc vraisemblablement d'une pneumopathie atypique nécessitant le recours à un macrolide, par exemple Rulid® 1 comprimé matin et soir. Aucun traitement adjuvant n'est a priori nécessaire, car la température est peu élevée chez ce sujet jeune. Néanmoins, il est possible de prescrire pour le confort du malade du paracétamol à la dose de 3 à 4 g/jour. La surveillance porte sur l'évolution de la température et la gêne respiratoire qui peut être effectuée à domicile. 152 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 153 Cas clinique n°34 t Items : 173, 198, 203 o Question n° 3 Quelle durée totale d'antibiothérapie recommanderiez-vous au cas où celle que vous proposez se révèle efficace 48 h après sa mise en route ? La durée recommandée du traitement antibiotique dans les pneumonies atypiques sans gravité est de 10 à 14 jours. Dans le cas d'une amélioration rapide des symptômes, une durée de 10 jours est vraisemblablement suffisante devant cette probable pneumopathie atypique à Mycoplasma pneumoniae. Si les examens orientaient vers une fièvre Q ou une légionellose, le traitement sera prolongé au moins 3 semaines. 153 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 154 Cas clinique n°35 t Items : 171, 173 Hypertendue cher che gr ossesse Mme V…, 35 ans, présente une hypertension artérielle modérée, traitée jusqu'à présent par lisipronil (Zestril®) à raison d'1 comprimé par jour, associé à de la spironolactone (Aldactone®) 1 cp par jour. Elle souhaite entreprendre une grossesse et vient vous demander conseil. o Question n° 1 Quelle remarque indépendante du contexte gravidique faites-vous concernant l'association inhibiteur de l'enzyme de conversion + diurétique épargneur de potassium pour le traitement d'une hypertension artérielle modérée ? L'association d'emblée de 2 antihypertenseurs, tous deux épargneurs de potassium, n'est pas souhaitable a priori pour le traitement d'une hypertension artérielle modérée du fait du risque d'hyperkaliémie. o Question n° 2 Quel traitement de relais proposez-vous dans ce contexte de grossesse souhaitée à la place du traitement déjà institué ? Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion sont contre-indiqués chez la femme enceinte. Il convient donc de procéder à leur remplacement. S'agissant d'une hypertension artérielle modérée, il faudra tout d'abord vérifier son caractère permanent après l'arrêt du traitement en cours, et remplacer le traitement en cours par de l'alpha methyl dopa (Aldomet®), qui est l'antihypertenseur le plus anciennement utilisé chez la femme enceinte et qui constitue l'antihypertenseur de référence. Les betabloquants sont des médicaments de seconde intention. o Question n° 3 Vous avez procédé au remplacement du traitement anti-hypertenseur et Mme V. tombe enceinte 3 mois après vous avoir vu. Au 6è mois de sa grossesse, elle présente une infection urinaire fébrile faisant suite à une cystite mal traitée. Décidez-vous l'hospitalisation ? Quel traitement antibiotique proposez-vous ? Pendant combien de temps ? Quelle surveillance proposez-vous jusqu'à la fin de la grossesse concernant le risque d'infection urinaire ? La survenue d'une infection urinaire fébrile au cours de la grossesse est un événement grave nécessitant l'hospitalisation. L'infection urinaire comporte un risque maternel et fœtal. Le traitement antibiotique devra être mis en route sans aucun retard après ECBU (et hémocultures) et doit reposer sur l'utilisation d'une betalactamine, et notamment d'une céphalosporine de 3ème génération injectable de type Cefotaxime (Claforan®) ou Ceftriaxone (Rocéphine®). 154 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 155 Cas clinique n°35 t Items : 171, 173 Un relais oral par une céphalosporine de 3ème génération orale ou de l'amoxicilline en fonction de l'antibiogramme devra être poursuivi pour une durée totale de traitement de 3 semaines. Une fois la guérison obtenue, une surveillance hebdomadaire des urines par un examen à la bandelette devra être entreprise pour dépister le plus précocément possible une récidive infectieuse. 155 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 156 Cas clinique n°36 t Items : 171, 173, 193, 198, 199, 203 Le fumeur r espire très mal Vous êtes appelé au domicile de M. Y… 51 ans, pour une dyspnée au moindre effort. Ce patient n'a aucun suivi médial. Antécédents : tabagisme à 40 paquets.années, éthylisme chronique. Traitement habituel : néant Histoire de la maladie : toux grasse avec expectoration purulente depuis 1 semaine, dyspnée au moindre effort et asthénie intense depuis 2 jours. Dyspnée d'effort de plus en plus invalidante évoluant depuis au moins 1 an. Examen clinique : tension artérielle à 165/90 mmHg, pouls régulier à 110/min, fréquence respiratoire à 32/min avec cyanose ++, sueurs ++, patient logorrhéique avec propos incohérents, ronchi et sibilants bilatéraux à l'auscultation pulmonaire. Turgescence des veines jugulaires, hépatomégalie douloureuse à la palpation, oedèmes des membres inférieurs indolores, remontant jusqu'aux genoux, pas de signe clinique de phlébite. o Question n° 1 Quels sont les signes de gravité que vous notez chez ce patient ? Il existe des signes d'insuffisance respiratoire aiguë : rythme respiratoire à 32/min, cyanose, sueurs, troubles des fonctions supérieures. Il existe en outre une turgescence des jugulaires, une hépatomégalie douloureuse et des oedèmes des membres inférieurs traduisant une insuffisance cardiaque droite. o Question n° 2 Quel(s) diagnostic(s) évoquez-vous ? Il s'agit vraisemblablement d'une décompensation aiguë d'une insuffisance respiratoire chronique comprenant des signes d'hypercapnie et compliquée d'une insuffisance cardiaque droite au cours d'une surinfection pulmonaire. o Question n° 3 Comment expliquez-vous l'hépatomégalie douloureuse ? Il s'agit d'une manifestation d'insuffisance cardiaque droite aiguë qui vient compliquer une hypertension artérielle pulmonaire secondaire à l'hypoxémie de l’insuffisance respiratoire chronique décompensée. o Question n° 4 Faut-il hospitaliser ce patient ? Pourquoi ? Oui, compte tenu de la gravité actuelle des symptômes constatés et des moyens techniques de réanimation qui seront nécessaires à la prise en charge de ce patient 156 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 157 Cas clinique n°36 t Items : 171, 173, 193, 198, 199, 203 o Question n° 5 Le patient est adressé aux urgences. Les constantes vitales et les données de l'examen clinique sont les mêmes que celles notées à domicile. De plus la température est à 38°2 et la saturation à 83% en air ambiant. La radiographie pulmonaire montre une distension thoracique, le parenchyme pulmonaire est hétérogène et la trame raréfiée. Quel traitement proposez-vous ? Une oxygénothérapie prudente au masque peut être entreprise. La fiO2 ne devra pas excéder 28 à 31% pour éviter le risque d'aggravation de l'hypercapnie vraisemblable. Des aérosols de betamimétiques doivent être prescrits bien que leur efficacité soit moins importante dans les décompensations de BPCO que dans les asthmes. Une corticothérapie peut être débutée du fait de la présence de sibilants. Par ailleurs, on s'assurera d'une voie veineuse et d'un monitorage de la fréquence cardiaque et du rythme respiratoire, associé à une surveillance attentive de la tension artérielle et de l'état de conscience. Cependant, la gravité du tableau clinique fait craindre un échec de ce traitement médical et doit faire envisager de façon précoce la mise en place d’une ventilation non invasive à double niveau de pression. o Question n° 6 Une gazométrie artérielle en air ambiant a été réalisée. Elle montre : pH à 7,28, PaO2 à 55 mmHg (7,3 KPa), PaCO2 à 60 mmHg (8 KPa) et bicarbonates à 32 mmol/l. Comment interprétez-vous ce bilan ? L’analyse des gaz du sang retrouve l’existence d’une acidose d’origine respiratoire décompensée. Il existe en effet une hypercapnie (8 KPa) associée à un PH artériel acide à 7,28. L’élévation des bicarbonates traduit la compensation partielle de l’hypercapnie. o Question n° 7 Sous oxygénothérapie, le patient est de plus en plus somnolent. Comment expliquezvous cette somnolence ? Que proposez-vous ? Il s’agit vraisemblablement d’une aggravation de l’hypercapnie initiale consécutive à l’oxygénothérapie en ventilation spontanée. Ce patient relève donc de la mise en place d’une ventilation non invasive à double niveau de pression. Ce mode ventilatoire doit être préféré à la ventilation mécanique sur sonde d’intubation trachéale car sa supériorité a été démontrée chez les patients hypercapniques. Il peut être débuté aux urgences mais le patient devra rapidement être admis dans un service de réanimation. En cas d’échec (épuisement du patient, troubles graves de la vigilance, collapsus circulatoire, aggravation de la gazométrie sous ventilation non invasive, non tolérance de cette thérapeutique), le patient devra être intubé et ventilé de façon traditionnelle. 157 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 158 Cas clinique n°37 t Items : 173, 207 Enfant mordu L’enfant Maxime, 12 ans vous consulte car il a été mordu à l’avant bras par un chien errant. Maxime n’a aucun antécédent particulier, son calendrier vaccinal est à jour. La morsure est survenue il y a 48 heures, provoquée par un chien errant qui n’a pas été identifié ni retrouvé. Il existait initialement une morsure nette avec effraction de la peau et deux traces de dent visibles. Le traitement initial réalisé par les parents de la victime a comporté une désinfection avec de la Bétadine®. A l’examen, les constantes sont les suivantes : température : 38.2°C, Fréquence cardiaque 110/min, Fréquence respiratoire : 16/min, TA : 110/70 mm Hg. La plaie est purulente avec un placard inflammatoire douloureux de la partie inférieure de l’avant bras. Il existe une adénopathie satellite axillaire. Par ailleurs, la motricité et la sensibilité des doigts est normale, l’état général est modérément altéré. o Question n° 1 Quels germes suspectez vous du fait de l’aspect clinique et du délai d’apparition ? Cocci à gram positif (streptocoques et staphylocoques) et germes anaérobies. Si les signes locaux étaient apparus dans les premières 24 heures, une pasteurellose aurait été suspectée. o Question n° 2 Quelle antibiothérapie prescrivez vous en première intention ? L’association amoxicilline- acide clavulanique est la mieux adaptée car elle est active sur les streptocoques, les staphylocoques sensibles à la méticilline et sur la majorité des anaérobies. En cas de d’allergie aux pénicillines, de la pristinamycine aurait pu être prescrite. o Question n° 3 Quelle surveillance mettez vous en œuvre ? Surveillance très attentive de l’évolution de la cellulite en marquant les contours actuels de la lésion. Cette dernière peut éventuellement être réalisée à domicile si les parents en sont capables mais au moindre doute, il faut hospitaliser l’enfant pour surveiller l’évolution initiale. o Question n° 4 Quelle est votre attitude vis à vis du risque rabique ? Il s’agit d’un animal inconnu et indisponible, il est donc nécessaire de débuter une vaccination antirabique et donc de prendre contact avec le centre antirabique le plus proche. 158 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 159 Cas clinique n°38 t Items : 177, 191, 209 Se pâmer dans les grands magasins… Une jeune femme de 21 ans est adressée aux urgences par les pompiers pour un malaise dans un grand magasin. Elle n'a pas perdu connaissance, se voit défaillir et craint de mourir. Ce n'est pas le premier épisode de ce type. L'examen ne révèle aucune anomalie hormis une tachycardie sinusale. Le bilan effectué écarte toute cause médicale, chirurgicale ou toxique à ce malaise. o Question n° 1 Quelle hypothèse diagnostique peut être faite ? Il s’agit vraisemblablement d’une crise d'angoisse aiguë ou attaque de panique. o Question n° 2 Comment la confirmer ? Il faut rechercher les signes neurovégétatifs (cutanés : pâleur, rougeur; respiratoires : polypnée …; digestifs : bouche sèche, diarrhée, vomissements ; urinaires : pollakiurie …; neurologiques : vertiges, paresthésies, tremblements, céphalées etc…) Il faut écouter le discours du patient et rechercher les symptômes psychiques associés : les craintes phobiques, les éléments de dépersonnalisation, déréalisation etc… Enfin il faut observer le comportement : agité, inhibé, agressif, prostré ou mutique. o Question n° 3 Quels diagnostics doivent être d'abord écartés ? Il faut prioritairement rechercher un syndrome dépressif et un mode d'entrée dans la psychose. o Question n° 4 Quels sont les évolutions péjoratives possibles ? - un raptus suicidaire - l'émergence d'un syndrome dépressif - l'apparition de conduites phobiques - une pharmacodépendance ou une conduite addictive o Question n° 5 Que faire en urgence lors de la crise ? Un interrogatoire et un examen minutieux pour éliminer toute étiologie organique. Une sédation de l'angoisse : utile à court-terme ; mais qui n'est pas l'enjeu unique du soin; obtenue par l’administration d’une benzodiazépine : clorazépate dipotassique : Tranxene ® cps à 20 ou 50 mg ou voie IM ; alprazolam : Xanax® 0,5 à 1mg per os ; prazepam : Lysanxia® gouttes ou comprimés de 10 à 20 mg - l'hydroxyzine : Atarax® 25 à 100 mg per os. Une écoute attentive du patient qui permet d'intégrer la plainte dans son contexte, les évènements de vie et l'histoire du sujet pour ouvrir si possible vers une psychothérapie. La répétitivité des crises impose une prise en charge globale pouvant intégrer psychothérapie et traitement chimiothérapique (antidépresseurs sérotoninergiques). 159 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 160 Cas clinique n°39 t Items : 194, 203 Maxime a la diar rhée Maxime, 6 mois, vous est amené en consultation pour une diarrhée fébrile (39°C) évoluant depuis 24 heures. Il a vomi à 3 reprises. L’enfant a reçu jusqu’alors un traitement par Imodium® (lopéramide) et Doliprane® suppositoire ( paracétamol). o Question n° 1 Quel est le signe clinique le plus important à rechercher ? Quels autres signes de gravité recherchez vous chez cet enfant ? - La perte de poids est l’élément clef dans l’appréciation de la gravité, dans la décision thérapeutique et la surveillance sous traitement. - Pour compléter l’examen clinique, il faut s’assurer que l’enfant n’est pas tachycarde, hypotendu, ne présente pas de trouble de conscience, de trouble du tonus, conserve un temps de recoloration normal et une diurèse. Lors de l’examen de l’enfant, on note un état général conservé, un tonus et un éveil normaux. L’état hémodynamique est normal, la perte de poids est évaluée à 5 % du poids du corps. Il n’existe pas d’autre foyer infectieux décelable (ORL, pulmonaire, urinaire) o Question n° 2 Quel est le premier traitement à proposer à cet enfant ? Faut- il modifier son régime ? Faut-il poursuivre le traitement par Imodium® (lopéramide) ? - Premier principe fondamental du traitement : prescription de solutés de réhydratation par voie orale. Pour limiter les vomissements, il faut faire boire l’enfant très souvent par petites quantités (20 ml).L’enfant déshydraté a soif. En l’absence de trouble de conscience, le refus de boire indique que l’hydratation est correcte. - L’arrêt du lait n’est pas nécessaire en l’absence de signes de gravité ou de vomissements. En cas d’arrêt, la renutrition précoce est le second principe fondamental du traitement (12 heures sans alimentation maximum) - Le lopéramide-Imodium® n’a pas d’AMM dans la diarrhée de l’enfant avant 8 ans. (risque de syndrome occlusif avec 3ème secteur). o Question n° 3 Proposez-vous une prise en charge symptomatique de la fièvre ? La fièvre majore la déshydratation. De plus, l’enfant fébrile de moins de 5 ans présente un risque de convulsions hyperthermiques. Le risque est d’autant plus grand que la fièvre est élevée (> 38,5°C) et que l’ascension thermique est brutale. - Le traitement de première intention est le paracétamol à la dose de 15 mg/kg toutes les 6 heures (attention, dose thérapeutique et dose toxique peu éloignées). Dans tous les cas, la voie orale doit être préférée à la voie intra rectale (résorption aléatoire, surtout en cas de diarrhée). 160 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 161 Cas clinique n°39 t Items : 194, 203 - Chez l’enfant de plus de 6 mois, l’association à un AINS (Ibuprofene) est possible mais ne doit pas être systématique ( à réserver aux situations où la fièvre persiste sous paracétamol) - L’enfant doit être vêtu légèrement, les habitudes de « bains et enveloppements frais » sont à abandonner Vous revoyez cet enfant en consultation 24 heures plus tard car il présente des vomissements incoercibles. L’examen met en évidence une somnolence, des cernes sous orbitaires, un teint gris. La température est à 38,7°C, la fréquence cardiaque est a 200/min, la tension artérielle est normale (75/43 mmHg). o Question n° 4 La normalité des chiffres tensionnels est-elle rassurante ? Quelle nouvelle prise en charge proposez vous ? Ces chiffres tensionnels ne sont pas rassurants, l’hypotension étant le dernier signe a apparaître en cas de choc chez l’enfant. La tachycardie reste le premier signe d’alerte. Cet enfant doit être hospitalisé en urgence via un transport médicalisé car il présente une détresse vitale (Aujourd’hui encore, 10 décès annuels en France dans ces circonstances…). En présence de signes de choc, il est nécessaire de poser une voie veineuse pour administrer un remplissage par macromolécules (20 ml/kg en 20 min). Les solutés de types cristalloïdes sont à préférer (sérum salé 0.9% ou Ringer lactate). L’enfant est ensuite perfusé d’un volume sur 24 heures correspondant à ses besoins de base + la perte d’eau globale (estimée sur la perte de poids). o Question n° 5 A son arrivée, l’équipe du SAMU confirme le collapsus, mais ne parvient pas à trouver de voie veineuse chez ce nourrisson jusqu’alors floride. Quelle solution proposez vous dans cette situation d’urgence ? C’est la voie intra-osseuse qui doit être choisie dans l’urgence, car il s’agit d’une voie « centrale », aisée à mettre en place et adaptée au remplissage (haut débit de perfusion). Il existe des trocards (18 ou 20 G) destinés à cette utilisation, qui se placent perpendiculairement à l’os en dessous du plateau tibial. NB : La ponction du sinus longitudinal doit rester exceptionnelle car à très haut risque de complications hémorragiques. 161 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 162 Cas clinique n°40 t Items : 198 L’enfant suffoque pendant l’apéro… Un enfant de 3 ans est amené par ses parents car il a présenté il y a quelques heures un accès de suffocation impressionnant alors que les parents prenaient l’apéritif. L’enfant est très détendu, il respire normalement, il est bien coloré et s’est arrêté de tousser. o Question n° 1 Quel diagnostic évoquez-vous ? Un corps étranger bronchique; probablement une cacahuète. Ce diagnostic est évoqué devant un syndrome de pénétration des voies aériennes supérieures. o Question n° 2 Que cherchez-vous à l’examen clinique ? - Une asymétrie de l’ampliation thoracique. - Une abolition du murmure vésiculaire à l’auscultation d’un champ pulmonaire. - Un emphysème sous-cutané thoracique ou cervical. L’examen clinique peut être strictement normal si le corps étranger est mobile et non obstructif. o Question n° 3 Demandez-vous des examens radiologiques ? Dans l’affirmative lequel ? Qu’attendezvous éventuellement de cet examen ? Cliché thoracique de face en inspiration et en expiration . Cet examen peut montrer de manière très typique un emphysème obstructif qui peut n’être visible que sur les clichés en expiration ; c’est le “ trapping ”. L’atélectasie est aussi évocatrice. Le corps étranger peut être radio-opaque et être directement visible. o Question n° 4 L’examen clinique est rassurant. Que décidez-vous : - vous rassurez les parents , et tout le monde rentre à la maison - ou vous adressez l’enfant à un centre spécialisé ? Tout syndrome de pénétration des voies aériennes supérieures impose un avis spécialisé, et au moindre doute un examen endoscopique. 162 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 163 Cas clinique n°41 t Items : 196 La femme enceinte a mal au ventre Une jeune femme de 29 ans, enceinte pour la 3ème fois (une petite fille de 3 ans née par voie basse de 3650 g sans complication, et une IVG) consulte aux urgences obstétricales pour une douleur abdominale aiguë à 29 semaines d’aménorrhée. o Question n° 1 Quels sont les signes cliniques ou paracliniques que vous devez rechercher qui seraient en faveur du diagnostic d’hématome rétro-placentaire ? On recherchera les antécédents de prééclampsie , de primiparité ou le changement de conjoint (absents ici), une HTA, une protéinurie, une contracture abdominale, des métrorragies, la baisse des mouvements actifs du foetus, la faible hauteur utérine, la notion de retard de croissance intra utérin : l’échographie obstétricale confirme le diagnostic o Question n° 2 En l’absence d’argument plaidant pour un Hématome Rétro-Placentaire, indiquez les arguments qu’il faut rechercher pour aboutir au diagnostic de pyélonéphrite aiguë. En faveur de la pyélonéphrite aiguë : les antécédents d’infection urinaire (à répétition ou non), basses ou hautes, la fièvre, l’irradiation dorsale et vers la fosse iliaque. L’examen à la bandelette urinaire (nitrites-leucocytes) complété par un ECBU confirment le diagnostic. o Question n° 3 Pour les 2 diagnostics évoqués ici, dites brièvement ce que vous proposez sur le plan thérapeutique. Hématome rétro-placentaire : césarienne en urgence Pyélonéphrite : On hospitalise la patiente et on administre une antibiothérapie intra veineuse par C3G et réhydratation jusqu'à réception de l’antibiogramme. 163 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 164 Cas clinique n°42 t Items : 177, 199, 209, 219 Une rage de dents bien compliquée… Un homme de 53 ans, alcoolo-tabagique, est amené par les pompiers pour troubles de conscience. L’entourage précise qu’il consomme 3 l de bière /j, qu’il prend du Tranxene® (clorazépate dipotassique) de façon irrégulière et du paracétamol à raison de 6g/j depuis trois jours pour une rage de dents. Il a une pression artérielle à 132/78, un pouls à 110/min, la température est à 37°9. Il est confus. Il n’y a pas de déficit moteur, la nuque est souple. Il a une hépatomégalie. Il n’a pas de circulation veineuse collatérale, ni d’angiome stellaire ni d’ictère. Le retour à la conscience et la disparition de la confusion se fait en une quinzaine de minutes et il ne se souvient pas du début du malaise. Les examens biologiques montrent une polynucléose à 10.000/mm3, un TP à 75%, une natrémie à 122 mmol/l, une kaliémie à 3,4mmol/l, des bicarbonates à 17mmol/l, une protidémie à 72g/l, une urémie à 5mmol/l, une glycémie à 4mmol/l et une alcoolémie à 0,2g/l. Les ASAT sont à 7N et les ALAT à 2N, les CPK sont à 5N. La radiographie de thorax est normale. o Question n° 1 Quelle est l’explication la plus probable aux troubles de conscience initiaux ? Il s’agit probablement d’une crise comitiale car le malade ne se souvient pas du malaise, que l’on note une phase de confusion post-critique, et que le retour rapide à un état de conscience normal élimine une intoxication médicamenteuse. De plus les contextes d’un sevrage éthylique (alcoolémie presque nulle) et d’un éventuel sevrage en benzodiazépine sont possibles. L’hyponatrémie pourrait être un facteur déclenchant ou favorisant. o Question n° 2 Quelle est l’explication la plus probable à l’hyponatrémie et quel est l’état d’hydratation de ce malade ? Cette hyponatrémie qui témoigne d’une hyperhydratation intracellulaire ne s’accompagne pas de deshydratation extracellulaire puisque la protidémie est normale et qu’il n’y a pas d’insuffisance rénale fonctionnelle. Il s’agit probablement d’une hyponatrémie de dilution telle qu’on les observe chez les grand buveurs de bière. Une prise médicamenteuse ne semble pas en cause. 164 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 165 Cas clinique n°42 t Items : 177, 199, 209, 219 o Question n° 3 Quelle classe médicamenteuse utilisez vous pour prévenir une récidive et sur quel critères adaptez-vous la posologie ? Quels sont les principes qui règlent les apports hydriques ? La prise en charge de ce malade repose sur l’administration de benzodiazépine en prévention du syndrome de sevrage. La posologie et surtout la fréquence d’administration dépendent du degré de sevrage évalué par une échelle qui prend en compte le pouls, la pression artérielle, la fréquence respiratoire, les tremblements et l’agitation. En ce qui concerne les apports hydro-électrolytiques, il faut mettre le patient en restriction hydrique modérée (ne pas hyperhydrater). o Question n° 4 Le malade est hospitalisé en unité d’hospitalisation de courte durée. Le lendemain, il a une fièvre à 38° 5, une toux avec un foyer de crépitants à la base droite. Quelle complication suspectez-vous chez le malade, et quel traitement proposez-vous ? Ce malade avait une radiographie initiale normale à l’arrivée. Il a du inhaler lors de la crise comitiale et il a probablement une pneumopathie de déglutition. Une antibiothérapie est nécessaire, active sur les anaérobies et d’une façon générale les germes de la sphère oro-pharyngée. L’amoxicilline-acide clavulanique (Augmentin®) est l’antibiothérapie de première intention. o Question n° 5 Soixante douze heures après l’arrivée du malade, vous constatez une augmentation des transaminases (ASAT 15N et ALAT 14N) et une baisse du TP à 48%, les CPK sont à 2N. Il n’y a pas d’état de choc et le syndrome infectieux paraît bien contrôlé. Quel diagnostic portez-vous et quelle en est la cause et le(s) facteur(s) favorisant(s) ? Il s’agit d’une hépatite cytolytique aiguë sévère. L’hypothèse la plus probable est une toxicité du paracétamol. Les doses que le malade prenait, étaient supérieure aux doses thérapeutiques recommandées mais en dessous des doses habituellement hépatotoxiques. Cependant, la répétition de doses trop élevées et surtout, le terrain alcoolique et une alimentation probablement faible dans les jours précédents (jeûne relatif) expliquent l’hépatotoxicité du paracétamol dans ces conditions. L’hépatite à l’Augmentin® n’est pas exclue mais peu probable du fait du caractère très récent de l’introduction de ce médicament et une hépatite à l’Augmentin® n’expliquerait pas une insuffisance hépatique 36 h après l’introduction de ce médicament. 165 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 166 Cas clinique n°43 t Items : 201 Une promenade à vélo aux conséquences fâcheuses Mme X, âgée de 51 ans vient aux urgences pour un accident de la voie publique. Elle circulait à vélo et a percuté violemment une voiture. A l’arrivée aux urgences, elle présente un traumatisme crânien avec une plaie du cuir chevelu profonde et large de 4 cm. Elle a dans ses antécédents une hypertension artérielle essentielle traitée par aténolol (beta-bloquant)et un diabète non insulino-dépendant traité par sulfamides. Elle a une fréquence respiratoire à 22/min. Elle a un Glasgow à 15, une pression artérielle à 125/78 mmHg, un pouls à 78/min. Elle aurait perdu connaissance initialement. Elle a une fracture ouverte au niveau du tiers moyen du tibia avec une mesure de la douleur par échelle analogique à 8 sur une échelle de 10. La glycémie capillaire est à 9 mmol/L. o Question n° 1 Quels examens biologiques indispensables demandez-vous en urgence ? Cette malade a eu un AVP avec choc violent. Elle a une bonne hémodynamique et hyperventile légèrement. Les examens indispensables sont donc : groupe, RAI, NFS, glycémie (diabétique sous sulfamides), hémostase, bandelette urinaire. Bien qu’ils ne soient pas indispensables au sens strict, le ionogramme sanguin et surtout la détermination de la fonction rénale font partie du bilan initial o Question n° 2 Quels examens radiologiques demandez-vous en urgence ? Il s’agit d’un polytraumatisme stable : Il faut idéalement réaliser un scanner corps entier complété par une RX de thorax et de la jambe. o Question n° 3 Quelles sont les mesures thérapeutiques nécessaires à l’arrivée de la malade qui n’a pas été préalablement médicalisée ? On doit considérer cette malade comme ayant un polytraumatisme : - Mise en place de deux voies veineuses et perfusion par cristalloïdes ou colloïdes, - Oxygénothérapie, • Antalgiques majeurs, tel le chlorhydrate de morphine en titration. • Immobilisation du rachis cervical et de la jambe. • Contrôle de la vaccination anti-tétanique • Parage de la plaie de jambe et du cuir chevelu sans perte de temps inutile. 166 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 167 Cas clinique n°43 t Items : 201 o Question n° 4 Les résultats biologiques ne montrent pas d’anomalies particulières et juste après la RX de thorax qui est normale, vous êtres appelé car la malade va mal. Vous constatez une pression artérielle à 83/ 60 mmHg et un pouls à 80/min ; elle est agitée. Quelle est votre première hypothèse diagnostique ? Que pensez-vous de l’absence de tachycardie ? Cette instabilité hémodynamique évoque en premier lieu un syndrome hémorragique (on s’est assuré qu’il n’y avait pas d’hypoglycémie lors du bilan initial). La cause la plus fréquente est une rupture splénique en deux temps. « un traumatisme crânien qui saigne, c’est une rate ! ». L’absence de tachycardie est due probablement à la prise de bêta-bloquants et n’est en aucun cas rassurante. o Question n° 5 Quels sont vos objectifs de remplissage vasculaire ? Dans la mesure où il s’agit d’un polytraumatisme avec un traumatisme crânien peu sévère, le remplissage vasculaire doit se donner pour objectif de restaurer une hémodynamique permettant une perfusion rénale correcte sans favoriser la reprise hémorragique. Le but est d’atteindre 100 mmHg de PAS sans rétablir la pression artérielle de base de la malade. o Question n° 6 Quels examens complémentaires proposez-vous dans la mesure où les traitements immédiats ont permis de stabiliser la situation ? La confirmation est faite par échographie ou mieux par scanner qui permet d’effectuer un bilan lésionnel corps entier et d’éliminer une lésion intracranienne et une rupture de l’aorte. La rapidité de l’obtention de l’examen est essentielle. o Question n° 7 Quelle est la priorité dans la prise en charge thérapeutique de cette malade ? Le traitement de la lésion hémorragique est au premier plan et une splénectomie ou une hémostase conservatrice de la rate doit être entrepris sans délai. 167 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 168 Cas clinique n°44 t Items : 205 Une hématémèse compliquée… Un homme de 62 ans est hospitalisé pour une hématémèse. L’interrogatoire ne révèle aucune douleur épigastrique récente ni prise d’anti-inflammatoires. Il existe, par contre, une consommation ancienne, excessive, de boissons alcoolisées. L’examen objective une hépatomégalie ferme, à bord inférieur tranchant, une circulation collatérale pariétale abdominale, de nombreux angiomes stellaires présternaux. La tension artérielle est à 110/60mmHg. La fréquence cardiaque est de 112 /min. Des examens biologiques ont retient : hémoglobine 8g/dl, hématocrite 23%, taux de prothrombine 46%, transaminases ASAT 127 U, ALAT 58 U. o Question n° 1 Quel traitement médicamenteux conseillez-vous dans un but hémostatique avant l’exploration endoscopique ? Justifier votre réponse. Le patient est porteur d’une cirrhose. L’hématémèse s’explique sans doute par une rupture de varices oesophagiennes. Deux types de médicaments sont efficaces dans le traitement hémostatique d’urgence : vasopressine et ses analogues , somatostatine et ses dérivés. La vasopressine et ses analogues agissent en provoquant une vasoconstriction artérielle et ainsi une diminution de la pression portale. Ces médicaments sont donc contre-indiqués en cas d’antécédents ischémiques ou d’hypertension artérielle. La somatostatine (Somatostatine®) et l’octréotide (Sandostatine®) interviennent sur les résistances hépatiques en modifiant peu l’hémodynamique systémique. Ils n’ont pas de contre-indication. L’octréotide, en raison de son moindre coût pour une efficacité comparable, est la médication la plus utilisée à la dose de 25µg/heure en IV continue pendant cinq jours. Le contrôle initial de l’hémorragie ainsi obtenu est tout à fait comparable aux résultats obtenus par le tamponnement oesophagien ou la sclérose de varices. o Question n° 2 En dehors des récidives hémorragiques particulièrement fréquentes au cours des cinq premiers jours d’évolution, quelles complications peuvent survenir ? Comment pouvez-vous les prévenir ? La prévention d’une insuffisance rénale est assurée par la compensation des pertes hémorragiques en maintenant le taux d’hématocrite à 25%. Un remplissage excessif majore le risque de récidive hémorragique et doit être évité. Les complications infectieuses sont recherchées par hémocultures, examens des urines, du liquide d’ascite. Après une hémorragie digestive chez un cirrhotique, une antibiothérapie durant cinq jours au moins est systématique car elle diminue la mortalité : norfloxacine (Noroxine®) 400 mg x 2 par jour, ± amoxicilline - acide clavulanique (Augmentin®). Prévention de l’encéphalopathie hépatique par lavements évacuateurs, apports protidiques contrôlés lors de la reprise de l’alimentation, diminution de la production intestinale d’ammoniaque (Néomycine® 2g/jour, lactulose (Duphalac®) 3 cuillers à soupe/jour). 168 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 169 Cas clinique n°44 t Items : 205 o Question n° 3 La fibroscopie confirme l’absence de lésion gastrique ou duodénale. Il existe des varices oesophagiennes sans signe rouge. Un programme d’éradication des varices par ligatures endoscopiques est mis en place. Quel traitement médicamenteux peut également prévenir une récidive hémorragique ? Préciser les contre-indications à l’utilisation de cette médication. Les béta-bloquants non cardiosélectifs (propranolol LP (Avlocardyl®) 160mg/jour ou nadolol (Corgard®) 80 mg/jour) diminuent le risque hémorragique d’environ 50%. La dose utilisée doit entraîner la diminution de la fréquence cardiaque de 20 à 30%. Associés à la ligature des varices, ils représentent le traitement de référence des préventions de la récidive hémorragique. En cas d’échec, Tips (shunt intra-hépatique), anastomose portocave, transplantation pourront éventuellement être discutés en fonction de la sévérité de l’atteinte hépatique. Les contre-indications à l’utilisation des béta-bloquants qui doivent être considérés comme absolues sont : - asthme et bronchopneumopathie obstructive, - insuffisance cardiaque non contrôlée, - bloc auriculoventriculaire du 2e et 3e degré, bradycardie < 50 battements/ minute, - phénomènes de Raynaud. - diabète, Le bloc auriculoventriculaire du 1er degré et le psoriasis sont des contre-indications relatives. o Question n° 4 Le patient est revenu en consultation au décours de son hospitalisation. Il existe une augmentation de volume de l’abdomen symptomatique d’un épanchement ascitique qui reste peu important, la ponction confirme la pauvreté en protides et en cellules du liquide : albumine 8g/l, cellules nucléées 40/mm3, polynucléaires neutrophiles 20%. Quel traitement proposez-vous ? Quels critères d’efficacité et de tolérance du traitement utiliserez-vous ? Outre le sevrage (essentiel), on limite les apports de sodium à 50mmol/jour (3g ClNa). Traitement diurétique par spironolactone (Aldactone®) 100 mg/jour, furosémide (Lasilix®) 40 mg/jour. Les doses sont éventuellement augmentées tous les cinq à sept jours en fonction des résultats obtenus. Les posologies les plus importantes qui peuvent être utilisées sont de 400 mg/jour pour l’Aldactone® et de 160 mg/jour pour le Lasilix®. L’efficacité du traitement est jugée sur la perte de poids qui doit être comprise entre 200 et 500 g/jour, le périmètre ombilical, la diurèse, l’excrétion urinaire de sodium. La tolérance du traitement déplétif sodé est jugée sur des signes cliniques appréciés quotidiennement : le pouls, la tension artérielle (recherche d’une hypotension orthostatique), l’apparition éventuelle de signes d’encéphalopathie hépatique. La surveillance biologique hebdomadaire a pour objectif la recherche d’une hyponatrémie, d’une hypo ou d’une hyperkaliémie. 169 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 170 Cas clinique n°45 t Items : 173, 175, 204 Erysipèle et facteurs de risque… Mme G … 73 ans appelle son médecin car elle présente depuis 24 H une fièvre à 39°C accompagnée d'une douleur et d'une rougeur de la face antéro-interne de la jambe droite. Il s'agit d'une femme obèse (83 kg pour 1,68m) qui présente un lymphoedème de cette jambe depuis plusieurs années. Elle suit habituellement un traitement par Daonil® (sulfamide hypoglycémiant) pour un diabète de type II mis en évidence depuis 15 ans. L'examen clinique est sans particularité en dehors du placard inflammatoire très douloureux au toucher, notamment la tension artérielle est normale, il n' existe ni trouble de conscience, ni troubles respiratoires. Le médecin pose le diagnostic d'érysipèle. Aucune porte d'entrée n'est retrouvée. o Question n° 1 Quels sont les facteurs favorisant la survenue d'un érysipèle chez cette patiente ? Le diabète est un terrain qui favorise l'infection en général. Le lymphoedème chronique est un facteur local qui favorise l'infection cutanée récidivante des membres. o Question n° 2 Quels sont les éléments décrits dans le tableau clinique ou à rechercher qui contraindraient à l'hospitalisation ? L'apparition de signes de gravité locaux ou généraux (extension de l'érysipèle, fièvre élevée, syndrome septique) imposeraient l'hospitalisation immédiate. Une surveillance à domicile est donc nécessaire. La solitude, le risque de non-observance du traitement, une comorbidité (comme le diabète) plaident également en faveur de l'hospitalisation. o Question n° 3 Indiquez votre stratégie thérapeutique, en distinguant les 2 cas de figure : hospitalisation ou traitement à domicile, et en envisageant la possibilité d'une allergie aux antibiotiques. Justifiez votre choix. L'érysipèle est une infection cutanée à streptocoque. Le traitement de choix repose donc en 1ère intention sur la pénicilline : • à l'hôpital : pénicilline G intra-veineuse • à domicile : amoxicilline par voie orale. En cas d'allergie connue à la pénicilline, d'autres choix sont possibles : clindamycine (Dalacine®) ou pristinamycine (Pyostacine®). o Question n° 4 Quelle est la place des anticoagulants à titre de prévention de la maladie thromboembolique ? L'administration d'héparine sous cutanée (HBPM en une seule injection quotidienne) ne s'impose qu'en cas de perte de la déambulation. Dans le cas de cette patiente, qui associe un épisode infectieux aigu avec perte de déambulation et un terrain à risque (âge>65 ans, obésité et lymphoedème), cette prophylaxie apparaît indispensable par enoxaparine (Lovenox®). 170 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 171 Cas clinique n°46 t Items : 175, 181 Un hématome mal placé Une femme de 82 ans appelle son médecin pour l'apparition d'une violente douleur du flanc droit irradiant vers la face antérieure de la cuisse. Il s'agit d'une femme porteuse d'une valve aortique mécanique depuis 10 ans et qui prend quotidiennement 3/4 de comprimé de fluindione (Préviscan®) (antivitamine K). Elle présente en outre un angor stable pour lequel elle est traitée par un patch de dinitrate d’isosorbide (Nitriderm®10) 1/jour et 1 comprimé d’acébutolol (Sectral®, beta-bloquant) le matin. L’examen clinique ne retrouve aucun signe de gravité, notamment sur le plan hémodynamique. o Question n° 1 Quels examens prescrivez-vous à l'arrivée à l'hôpital ? Justifiez les. Numération formule sanguine à la recherche d'une déglobulisation • évaluation de la fonction rénale par dosage de la créatinine plasmatique • un électrocardiogramme à la recherche de signes d'insuffisance coronarienne • un INR à la recherche d'une augmentation brutale traduisant un déséquilibre de l'anticoagulation. o Question n° 2 Dans l'hypothèse d'un accident des anticoagulants, quel scénario en rapport avec une auto-médication envisagez vous, à rechercher par l'interrogatoire ? Prise récente d'aspirine ou d'un autre AINS ou encore prise massive de laxatifs susceptibles de réduire l'absorption digestive de la vitamine K alimentaire. o Question n° 3 Dans l'hypothèse d'un surdosage en anticoagulants, quelle est votre stratégie thérapeutique ? Quels sont les risques ? - Correction de l'hypocoagulabilité par la vitamine K orale (5mg), car il existe un risque de poursuite du saignement et d'un choc hémorragique. La correction de l'INR est attendue en 6 à 12h. En cas de saignement majeur, la vitamine K peut être administrée en IV avec correction de l’INR en 6 heures. - Il faudra ensuite mettre en route un traitement par l'héparine pour maintenir une hypocoagulation suffisante, du fait du risque de thrombose de la valve mécanique. - En cas d'anémie, il faut procéder à une transfusion afin d'éviter le risque de déséquilibre de l'angor (risque d'infarctus et de mort subite). 171 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 172 Cas clinique n°47 t Items : 195, 217 Un antécédent encombrant M. P. âgé de 43 ans, déjà appendicectomisé et qui ne présente pas d'autre antécédent, se présente aux urgences pour une douleur abdominale, localisée à la fosse iliaque droite, apparue 12H auparavant, intense, paroxystique, et accompagnée de nausées et de 2 épisodes de vomissements. Il est allé à la selle la veille mais n'a plus de gaz depuis le début de la matinée. A l'examen, l'abdomen est peu météorisé, la pression artérielle est à 120-70, le pouls est à 100/min et il existe une altération nette de l'état général. La température est normale. Vous suspectez un syndrome occlusif. Les orifices herniaires sont libres. o Question n° 1 Quel siège envisagez-vous pour cette occlusion et sur quels arguments ? Il s'agit vraisemblablement d'une occlusion du grêle car : - la douleur est intense, - le syndrome occlusif s'accompagne de vomissements précoces - il n'y a pas de météorisme abdominal - l'altération de l'état général est rapide. o Question n° 2 Quels examens effectuez-vous immédiatement ? Justifiez les. - On demandera une radiographie de l'abdomen sans préparation, debout, de face et/ou de profil couché, à la recherche de niveaux hydro-aériques centraux et nombreux confirmant l'occlusion du grêle. - On demande également un examen biologique de routine ( urée, ionogramme, créatinine, numération formule sanguine), à la recherche de troubles ioniques et afin d'évaluer la fonction rénale (risques d'anomalies de la natrémie, de la kaliémie, et de l'hydratation avec déshydratation et hémoconcentration). - Un bilan pré-opératoire est également indispensable en prévision de l'acte chirurgical (TP, TCA, groupe sanguin et recherche d'agglutinines irrégulières). o Question n° 3 Quels éléments cliniques sont en faveur d'une strangulation ? L'intensité de la douleur, les vomissements et l'altération rapide de l'état général sont en faveur d'une occlusion sur bride. 172 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 173 Cas clinique n°48 t Items : 202 Petite piqûre, grandes conséquences .. Mme F., femme de ménage intérimaire à l'hôpital se pique superficiellement avec une aiguille à injection sous-cutanée ayant servi à faire une injection d'insuline à un diabétique hospitalisé. Elle se présente aux urgences 2 heures plus tard. o Question n° 1 Quelle est votre prise en charge initiale au plan diagnostique et thérapeutique ? Nettoyage immédiat à l’eau courante et au savon, rinçage, asepsie (au moins 5 minutes) par Dakin® ou eau de Javel à 9° diluée au 1/10 ou alcool à 70° ou polyvidone iodée. Par ailleurs, une détermination de la sérologie VIH, hépatite C et hépatite B du patient source est indispensable, en urgence, après information du patient. Pour la victime, on déterminera également une sérologie VIH, hépatites B et C. En l'absence de vaccination ou si elle ignore l'état actuel de sa vaccination, on devra discuter l'administration d'une immunoglobuline anti-VHB. Dans l'immédiat, aucun traitement anti-rétroviral ne doit être entrepris. o Question n° 2 Si vous souhaitiez mettre en route un traitement anti-rétroviral, quels examens biologiques (en dehors des sérologies) feriez-vous ? Le bilan pré-thérapeutique d'un traitement anti-rétroviral comporte une numération formule sanguine avec numération des plaquettes, un dosage des transaminases, une amylasémie et une créatininémie, et une recherche de grossesse. o Question n° 3 Les résultats sérologiques du patient source sont positifs pour les antigènes HBs et HBe. Les autres sérologies sont négatives. Que faîtes-vous ? Si Mme F n’est pas vaccinée contre le VHB ou si son taux d’Ac anti-HBs est < 10 UI/ml, faire le plus tôt possible (dans les 48h après l’accident) une injection IM de 500 UI d’immunoglobulines humaines anti-VHB, et débuter une vaccination anti-VHB. o Question n° 4 Quelle autre mesure médico-sociale est nécessaire ? Déclaration d’accident de travail à faire dans les 24 heures ouvrables. o Question n° 5 Quelles mesures de prévention proposez-vous ? Vérifier auprès de la médecine du travail que l’ensemble du personnel médical et para-médical est bien vacciné et protégé contre l’hépatite B. Rappeler à l’ensemble du personnel les mesures de précaution standard. 173 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 174 Cas clinique n°49 t Items : 201 Pas de r oller après 50 ans… Mme F. âgée de 55 ans consulte en urgence pour une douleur du poignet gauche suite à une chute en roller. Elle a une impotence fonctionnelle au niveau de ce poignet. La radiographie du poignet face et profil ne montre pas de lésion osseuse, l'Echelle Visuelle Analogique retrouve une douleur cotée à 4. L’interrogatoire vous apprend qu’elle est hypertendue depuis sa ménopause, et qu’elle est traitée depuis 5 ans par une association IEC+hydrochlorothiazide à faible dose avec un bon équilibre tensionnel. Elle est en outre sous anti-vitamineK (fluindione-Préviscan®) car elle a eu une phlébite du membre inférieur droit il y a 3 mois. o Question n° 1 Quel traitement proposez-vous ? Dans un premier temps, une immobilisation par attelle et un antalgique de niveau I ou II constituent la prise en charge thérapeutique. o Question n° 2 Mlle F consulte de nouveau 15 jours plus tard car la douleur persiste. Que faitesvous et que redoutez-vous ? Malgré l'absence d'image lors du 1er bilan radiologique, on fera une nouvelle radio du poignet face et profil à la recherche d'une fracture du scaphoïde non visualisée le premier jour. o Question n° 3 Quel est l’impact du traitement habituel sur la prise en charge initiale ? On évitera de prescrire un AINS compte tenu du risque de déséquilibre du traitement anti-HTA et du risque d’insuffisance rénale. L’AINS est également déconseillé du fait du traitement par anti-vitamineK qui risque d’être déséquilibré. o Question n° 4 Quel conseil pouvez-vous donner à cette patiente concernant son mode de vie, compte-tenu de son traitement actuel ? Est-il bien raisonnable de pratiquer le roller après 50 ans quand on suit un traitement antihypertenseur (risque de chute par hypotension), et un traitement par antivitamine K (risque hémorragique lors d’une chute) ? 174 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 175 Cas clinique n°50 t Items : 187, 212 Vision glauque Un homme de 70 ans arrive à 23 heures aux urgences pour des douleurs oculaires gauches intenses, ayant débuté à 20 heures et sans période de rémission depuis. Elles irradient depuis une heure à l'ensemble de la tête et sont accompagnées de nausées marquées. Le patient a même vomi vers 22 heures, peu de temps avant son départ pour l'hôpital. Il signale d'ailleurs qu'il a du se rendre aux urgences en taxi en raison des douleurs invalidantes mais aussi d'une baisse nette de la vision de l'oeil gauche (celle de l'oeil droit est conservée). Il vous montre alors son oeil douloureux qui est nettement plus rouge qu'à droite. Le patient déclare avoir ressenti, plusieurs fois mais a minima, ce même type de douleurs avec céphalées et sensation de brouillard visuel. Ces épisodes apparaissaient le soir, en général lors de sa promenade avec son chien, mais elles étaient spontanément résolutives une fois de retour au domicile. La poursuite de l'interrogatoire permet d'apprendre que le patient est suivi pour un diabète non-insulino-dépendant traité par régime et antidiabétiques oraux, et pour une hypercholestérolémie. Il lui est impossible de se rappeler le nom de ses médicaments habituels, mais il signale cependant avoir pris vers 16 heures un comprimé de Viscéralgine® pour des douleurs lombaires qui lui faisaient redouter un début de colique néphrétique (le patient connaît d'ailleurs ce type de douleurs car il a été hospitalisé pour ce problème il y a un an). Les douleurs lombaires ont disparu en 1 à 2 heures après la prise de Viscéralgine®. Vous n'observez aucun trouble des fonctions supérieures, aucun déficit moteur ni sensitif, et la tension artérielle est à 140/90 mm Hg pour un pouls à 90/minute. o Question n° 1 Quel diagnostic évoquez-vous en priorité et sur quels arguments cliniques ? Glaucome aigu par fermeture de l'angle irido-cornéen (GFA) car oeil rouge et douloureux + céphalées + nausées/vomissements + baisse d'acuité visuelle brutale + début assez brutal. - Sur un terrain évocateur : - Patient de plus de 60 ans - aggravation de l'étroitesse de l'angle irido-cornéen par augmentation de l'épaisseur du cristallin par sénescence - Risque augmenté de cataracte du fait du diabète En présence d'arguments radiologiques en faveur d'un obstacle, une prise en charge urologique est - Avec surtout des antécédents d'épisodes évoquant des crises subaiguës de glaucome par fermeture de l'angle - Douleurs spontanément résolutives 175 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 176 Cas clinique n°50 t Items : 187, 212 - Brouillards visuels transitoire (par oedème cornéen lors des poussées d'hypertonie oculaire) - Horaire vespéral (mydriase dans la pénombre) avec normalisation au retour au domicile (myosis à la lumière) - Et avec un facteur déclenchant iatrogène très probable : - la Viscéralgine® est un antalgique à propriétés anticholinergiques contre-indiqué chez les patients suspects d'angle irido-cornéen étroit. o Question n° 2 Quels sont les signes fonctionnels, physiques et les autres antécédents que vous recherchez pour étayer votre diagnostic (ne donner que ceux observables sans matériel de spécialiste) ? - Recherche de signes directs de GFA - Objectivation de la baisse d'acuité visuelle gauche par comparaison avec l'oeil droit - Recherche à gauche d'une hypertonie oculaire majeure à la palpation (douce) en appuyant un ou deux doigts sur l'oeil au travers de la paupière supérieure : impression de bille de bois (ou autre analogie) - Recherche d'une rougeur oculaire prédominant autour du limbe (cercle périkératique) du côté gauche - Recherche d'un aspect trouble de la cornée (aspect glauque) - Recherche d'un blocage de la pupille gauche en position de semi-mydriase, insensible à l'illumination des deux yeux (aréactive) - Recherche d'une impression de chambre antérieure effacée (aspect d'iris et de cristallin contre la cornée) par comparaison avec l'autre oeil - Recherche d'autres facteurs de risque de GFA (= risque d'angle irido-cornéen étroit) - Recherche d'une hypermétropie (interrogatoire, observation des lunettes) - Recherche d'une notion de cataracte connue (interrogatoire) o Question n° 3 Quelle est l'attitude thérapeutique à adopter en urgence (premières 24 heures) ? Y a t-il des mesures particulières à prendre chez ce patient ? - le GFA est une urgence thérapeutique fonctionnelle grave qui nécessite une prise en charge en urgence par une équipe spécialisée en ophtalmologie - Une hospitalisation est nécessaire pour la mise en place du traitement par voie générale et sa surveillance - Gestes préthérapeutiques - Mise en place d'une voie d'abord veineuse + perfusion d'une solution glucosée avec NaCl et KCl (garde veine + maintien d'un bon équilibre hydro-électrolytique), à adapter ensuite au ionogramme sanguin) - Prélèvement d'un ionogramme sanguin (vomissements récents donc risque de déshydratation + recherche de contre-indication au Diamox® + base pour la surveillance du traitement) 176 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 177 Cas clinique n°50 t Items : 187, 212 - Réalisation d'un examen cardiaque minimal (interrogatoire + auscultation + ECG) à la recherche de signes d'insuffisance cardiaque (contre-indication au Mannitol) - Réduction de la pression intra-oculaire dans l'oeil gauche - Le médicament de première intention en cas de GFA est habituellement le Diamox® (acétazolamide) mais il est contre-indiqué chez ce patient en raison des antécédents de colique néphrétique. - Compte tenu de la contre-indication au Diamox®, et après avoir vérifié l'absence de contre-indication (insuffisance cardiaque), mise en place d'une perfusion de mannitol 20% ou 25% (125 à 500cc en 1/2h à 2h), en fonction de la tolérance cardiaque du patient (surveillance clinique +++) - Instillation de collyre parasympathomimétique • Type Pilocarpine® ou Glaucostat® • A commencer au mieux une fois que la pression intra-oculaire commence à diminuer (intérêt d'une surveillance rapprochée en milieu spécialisé) car risque de majoration du blocage pupillaire si donné trop tôt • Instillations répétées (1 goutte toutes les 10 minutes par exemple) jusqu'à obtention d'un myosis serré • Puis entretien du myosis par une instillation toutes les 8h jusqu'au traitement chirurgical • Association éventuelle à des collyres hypotonisants (type bétabloquants) et anti-inflammatoires non-stéroïdiens - Prévention du GFA dans l'oeil controlatéral • A mettre en route le plus précocement possible • Collyre parasympathomimétique (Pilocarpine® ou Glaucostat®) - 1 goutte toutes les 8h - Jusqu'au traitement chirurgical qui seul assurera la prévention définitive o Question n° 4 Une fois l’épisode aigu passé, quel risque doit-on redouter et quelle décision devez-vous prendre ? • Le risque est celui de récidive précoce du Glaucome Fermé Aigu : car le traitement médical n’est qu’un traitement d’urgence “ d’attente ”. • Il faut adresser sans tarder le malade à un service d’ophtalmologie pour une intervention chirurgicale (iridectomie périphérique chirurgicale), en commençant par l’œil qui n’a pas fait la crise aiguë, au mieux dès le lendemain de la crise. o Question n° 5 Quelle attitude préventive aurait pu être adoptée pour éviter cet épisode dramatique ? - Le meilleur traitement du GFA est préventif, par le dépistage des angles irido-cornéens étroits, avant toute prescription de médicament à effets parasympatholytique ou sympathomimétique, chez tous les patients de plus de 50 ans consultant en ophtalmologie, quelle qu'en soit la raison (surtout lorsqu'ils sont hypermétropes). Si un angle irido-cornéen étroit est dépisté, il convient de réaliser un geste chirurgical préventif définitif ( iridotomie périphérique, le plus souvent par Laser dans ce cas). 177 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 178 Cas clinique n°51 t Items : 219 Douleur osseuse et vomissements Un patient âgé de 63 ans, pesant 60 kg, présente depuis plusieurs mois une détérioration de l’état général avec anorexie. Depuis 2 semaines, il se plaint de nausées fréquentes et a vomi tous ses repas depuis 2 jours. Il signale également des douleurs osseuses, dans le bas du dos, tenaces depuis quelques jours, pour lesquelles il n’a néanmoins pas pris de traitement particulier. Sa pression artérielle est à 120/80 mm Hg, sa fréquence cardiaque à 100/min. A l’examen, il a les “ traits tirés ”, la langue sèche. Dans ce contexte, un bilan biologique est réalisé. La NFS montre un taux d’hémoglobine à 8,4 g/dl, des plaquettes à 160 000 /mm3, une leucocytose à 6 500 avec une formule normale ; Le ionogramme sanguin montre: une natrémie à 142 mmol/l, une kaliémie à 4,7 mmol/l, la créatininémie est à 486 µmol/l ; l’urée sanguine à 23,6 mmol/l, la protidémie à 80 g/l, la calcémie à 3,2 mmol/l, la phosphorémie à 1,78 mmol/l. La radiographie du thorax est normale. o Question n° 1 Comment expliquez-vous les symptômes cliniques (en dehors des douleurs) ? • Nausées et vomissements sont probablement dus à l’hypercalcémie ; • Elle a sans doute contribué à favoriser une déshydratation qui explique : - l’altération de l’état général, - la langue sèche, - la tachycardie o Question n° 2 Vous effectuez des radiographies du rachis qui montrent un tassement des corps vertébraux de L3 et L4. Associés aux signes métaboliques, quels diagnostics vous évoque ce résultat ? • Les lésions osseuses vertébrales, associées à l’hypercalcémie et à l’insuffisance rénale, font évoquer : - soit des métastases osseuses ; - soit un myélome. o Question n° 3 Le résultat de l’électrophorèse des protides montre une relative hypogammaglobulinémie à 5 g/l, sans pic monoclonal et un myélogramme révèle la présence de 15% de plasmocytes dystrophiques. Vous pensez à un myélome à chaînes légères. Vous demandez un dosage de la protéinurie des 24 heures, mais l’infirmière vous dit que la bandelette urinaire ne révèle pas de trace de protides. Qu’en pensez-vous ? • La bandelette urinaire ne peut noter que des traces d’albumine. Elle est négative en cas de protéinurie de Bence Jones exclusive. 178 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 179 Cas clinique n°51 t Items : 219 Il faut donc impérativement demander une protéinurie des 24 heures avec électrophorèse des protides urinaires. o Question n° 4 Quelles sont les mesures thérapeutiques à prendre dans l’immédiat (en dehors du traitement antalgique) ? • Réhydratation intraveineuse avec bicarbonates isotoniques (réhydratation plutôt alcalinisante, pour réduire le risque de tubulopathie et le risque d’hyperkaliémie); • pamidronate intraveineux (pour un contrôle rapide de l’hypercalcémie : les bisphosphonates ont un rôle d’inhibiteurs de l’activité ostéoclastique induite par la prolifération myélomateuse). o Question n° 5 Le lendemain, le malade vous dit qu’il n’a pas trouvé le sommeil de la nuit à cause de sa douleur intenable malgré 6 comprimés de paracétamol-dextropropoxyphène (Di-Antalvic®) prescrits dans la journée. Que prescrivez-vous dans l’immédiat pour calmer sa douleur : choix de la classe, voie d’administration, dose pour le premier jour, traitement associé ? • Il faut passer au palier 3 des antalgiques : opiacés. On peut commencer par la morphine per os (Moscontin®, Skénan®), à la dose de 30 mg toutes les 12 heures, en augmentant chaque jour tant qu’il n’y a pas de sédation complète. • Donner un traitement préventif de la constipation, comme le Duphalac®. o Question n° 6 Après quelques jours au cours desquels une chimiothérapie a été donnée, l’état général s’est amélioré. La créatininémie a baissé à 160 µmol/l. La calcémie et le ionogramme se sont normalisés. Le malade rentre chez lui pour 2 semaines. Rédigez l’ordonnance de l’antalgique (la dose s’est stabilisée au double de la dose initiale) pour la sortie : - avant son retour 3 semaines plus tard en consultation - en indiquant les modalités précises que vous allez respecter pour cette ordonnance . • utilisation d’une ordonnance “ sécurisée ”, où sont indiqués le nom et les coordonnées du médecin, ainsi que son numéro d’inscription à l’ordre des médecins ; • le nombre d’opiacés prescrits (ici : un) indiqué dans le carré placé en bas d’ordonnance ; • date de l’ordonnance ; • nom, prénom, âge du malade ; • la prescription comportera en toutes lettres : Moscontin® : soixante milligrammes per os à huit heures et vingt heures, tous les jours pendant vingt et un jours. 179 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 180 Cas clinique n°52 t Items : 183 Conséquences d’un viol Mademoiselle Z..., 24 ans, sans antécédent particulier, est amenée aux urgences par la Police pour allégation de viol. Le Médecin Légiste est requis. o Question n° 1 Quel est le rôle du Médecin Légiste dans cette affaire ? Examen et rédaction d'un certificat descriptif détaillé, à remettre en mains propres à la victime . L'heure de l'examen doit être précisée . Doivent être pratiqués et mentionnés sur le certificat : - circonstances de l'examen, âge (approximatif ou réel) de la victime. Examen gynécologique minutieusement détaillé, en notant anomalies et lésions . - prélèvements de sperme: voies génitales, buccale, anale, vêtements ; - recherche de violences extra-génitales, sur l'ensemble du corps (cuisses, visage, cou...) o Question n° 2 Mademoiselle Z... vous précise qu'elle est au 12ème jour de son cycle, qu'elle a des cycles réguliers, et pas de contraception en cours. Elle s'inquiète d'une possible grossesse. Quelle est votre attitude thérapeutique ? En l'absence de contre-indication: prescription de Norlevo® : 2 comprimés en 2 prises, à 12 heures d'intervalle, à prendre le plus rapidement possible, au plus tard dans les 72 heures du rapport potentiellement contaminant, en prévenant : - de la possibilité d'intolérance digestive - de vertiges, asthénie, céphalées - de douleurs abdominales basses, tension mammaire - de métrorragies ou spotting - de la possibilité d'échec (10 à 15 %) , nécessitant la réalisation d'un test de grossesse en cas de retard de règles de plus de 5 jours ou de saignements anormaux à la date présumée des règles] o Question n° 3 Elle n'a pu donner qu'une description très sommaire de son agresseur, ce qui rend toute identification aléatoire. Elle s'inquiète également des conséquences infectieuses de son viol, et tout particulièrement des risques de SIDA. Une chimioprophylaxie est-elle licite dans ce dernier cas ? Si oui, quelles en sont les modalités ? Oui, il faut entreprendre une chimioprophylaxie, après un bilan pré-thérapeutique [2] : sérologies VIH (avec l'accord de la patiente (+ antigénémie VIH si expositions multiples dans les 2 derniers mois), VHB, VHC, hémogramme, transaminases . -chimioprophylaxie pour 4 semaines comportant une quadrithérapie - rapports protégés durant tout le traitement 180 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 181 Cas clinique n°52 t Items : 183 - suivi sérologique avec contrôles à 1 mois, 3 mois et 6 mois - surveillance: tolérance et observance - soutien psychologique o Question n° 4 La tolérance est très imparfaite, et Mademoiselle Z... arrête son traitement après quelques jours. Elle est réadmise aux urgences quatre semaines plus tard. Elle présente un syndrome méningé fébrile. La PL ramène un liquide clair, modérément hypertendu, dont l'analyse montre : protéines : 0.45 g/l, glucose : 4.8 mmol/l, Cl- : 85 mmol/l, 10 éléments blancs, à prédominance lymphocytaire, pas de bactérie à l’examen direct. Vous évoquez une primo-infection par le VIH. Quels sont les arguments en faveur de ce diagnostic ? * En faveur du diagnostic de primo-infection par le VIH : - contage à risque (le viol fait partie des facteurs d'augmentation du risque de contamination par voie sexuelle) - la survenue dans un délai de 15 jours à 3 mois - méningite lymphocytaire stérile - l’absence de chimioprophylaxie efficace o Question n° 5 Quel bilan, et quel traitement débutez-vous ? Dans quel délai ? * Bilan initial : - sérologie VIH, avec l'accord de la patiente (Elisa et Western Blot) - typage des sous-populations lymphocytaires - charge virale - hémogramme - transaminases, gGT - sérologies: syphilis , hépatite-B, et C, CMV, toxoplasmose - IDR à la tuberculine à 10 UI - cliché thoracique - test de grossesse * déclaration pour prise en charge à 100 % * traitement rétroviral curatif (trithérapie), débuté sans attendre * rapports protégés o Question n° 6 Quelle prise en charge médico-psychologique proposez vous à votre patiente dans l’immédiat ? Dans la plupart des cas les victimes d’agressions, et en particulier d’agressions sexuelles, présentent des phases de dissociation psychiques post-traumatique se manifestant par une perte de contact avec la réalité, des manifestations émotionnelles 181 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 182 Cas clinique n°52 t Items : 183 marquées, une agitation psycho-motrice. Tout au long de la prise en charge somatique les intervenants veilleront à apaiser la patiente en assurant un retour à la réalité progressif. Il faudra : - Eviter les remarques intempestives sur la situation d’agression (prise de risque inconscient par la victime, consommations de toxiques, doutes sur la véracité des faits). - S’assurer de la présence d’un entourage apaisant et réconfortant pour la victime après sa sortie du service et durant les démarches auprès de la police. - Assurer une transition avec le médecin psychiatre et/ ou l’équipe psychiatrique. La prise en charge psychiatrique consiste : - En une évaluation de la situation clinique psychiatrique (les antécédents de la patiente seront pris en compte en particulier) - En une prise de contact pour une consultation de débriefing qui se fera à distance (une semaine). Il est nécessaire de réaliser un contact avec la victime pour la mettre en confiance (beaucoup de perdus de vus, peu de consultantes du fait des sentiments de honte et de culpabilité liés à l’agression) - En la prescription de traitements anxiolytiques si besoin. Il ne faut pas psychiatriser trop vite l’agression (ne pas renforcer le sentiment de victimisation, d’image de patient psychiatrique pour l’agressée). Donc si besoin on n’hésitera pas à garder la patiente une nuit dans une unité d’urgence de courte durée (si famille non joignable, si dissociation trop marquée) 182 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 183 Cas clinique n°53 t Items : 66, 142, 166, 168, 169, 170, 178, 181, 222 Espoir sur le myélome La célèbre équipe d’une grande « Clinic » américaine a communiqué au symposium “ sur le traitement du myélome ” de Turin, en 1987, les résultats étonnants qu’ils ont obtenus dans le traitement des myélomes de stades II et III (où la médiane de survie est d’environ 3 ans par l’association classique melphalan-prednisone (MP) et le taux de RC de l’ordre de 5%). En ajoutant l’interféron-a à l’association VBMCP (Vincristine, BCNU, Melphalan, Cyclophosphamide, Prednisone), qu’ils utilisaient jusque là exclusivement depuis plusieurs années, ils amélioraient spectaculairement leurs résultats. En particulier, ils ont insisté sur la fréquence avec laquelle ils observaient une rémission complète (RC) (d’après les critères internationaux: disparition de tous les symptômes cliniques, hématologiques et biologiques). Précisément, le traitement a consisté à administrer par voie sous-cutanée, 3 fois par semaine, une injection de 5 MU/m2 d’interféron-a (IFN), entre chaque cycle de VBMCP administré classiquement toutes les trois semaines, pendant un minimum de 12 cycles. 54 malades, récemment diagnostiqués, et n’ayant encore reçu aucun traitement antérieur pour leur myélome, ont ainsi été traités. Les auteurs ont comparé les résultats obtenus par rapport à ce qu’ils avaient constaté les années précédentes avec leurs traitements (VBMCP seul et MP) (pour des malades également non antérieurement traités). TT actuel VBMCP+ IFN Nombre Réponse objective (>50% de réduction tumorale) RC Répondeurs stables à 1 an à 2 ans TT antérieur VBMCP MP 54 80% 214 72% 217 51% 26% 0 0 72%* 60%* 50%* 38%* 35% 24% Le tableau suivant résume ces résultats. * ces résultats sont significativement différents avec p < 0,02 Les auteurs ont conclu à la supériorité de l’association par rapport à la chimiothérapie seule 183 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 184 Cas clinique n°53 t Items : 66, 142, 166, 168, 169, 170, 178, 181, 222 o Question n° 1 Pensez-vous comme eux ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?(La réponse peut tenir en 2 à 3 lignes maximum) Il n’est pas possible de conclure, car il s’agit d’une comparaison historique (« avant – après »), et non d’une étude en parallèle et randomisée. On peut seulement être étonné par l’importance du taux de RC et intéressé à l’idée d’une étude randomisée pour le vérifier. (NB pour le correcteur : aucune o Q u e s t i o n n ° 2 étude randomisée ultérieure n’a montré de différence significative). Dix ans plus tard, deux études comparatives (une suédoise et une italienne) montrent qu’un traitement d’entretien par IFN (donné aux mêmes doses), après qu’une bonne réponse a été initialement obtenue, prolonge (de façon statistiquement significative) la durée de réponse du myélome (phase de plateau) par rapport à l’absence d’entretien : dans un cas on passe d’une médiane de réponse de 12 à 15 mois, dans l’autre de 10,5 à 13 mois. Ceci est un progrès, parce que jusqu’à présent aucun traitement n’avait montré le moindre intérêt dans cette phase de plateau. Il n’y a pas en revanche de modification de la survie globale. Un de vos malades, ancien ingénieur, âgé de 65 ans, atteint d’un myélome stade II, a très bien répondu au traitement. Le pic monoclonal, initialement à 57 g/l est presque indosable ; son bilan biologique est entièrement normal. Vous lui proposez le traitement par interféron, dont vous connaissez les effets secondaires (fatigue générale, amaigrissement, parfois myalgies et fonte musculaire, tendance à la dépression chez les sujets prédisposés, cytopénies, notamment). Il vous dit que ce qui compte pour lui c’est de faire ses randonnées pédestres de quatre jours, tous les mois, avec une bande d’amis, et « qu’il se fiche de gagner des années si c’est pour ne pas en tirer profit » : choisissez parmi les propositions suivantes celle que vous privilégiez et expliquez votre choix : A – j’essaie de le convaincre d’accepter le traitement en lui expliquant les résultats des essais. B – je lui propose d’accepter le traitement et de l’arrêter dès le moindre effet secondaire. C – je choisis de le laisser sans traitement pour privilégier sa qualité de vie. D – je décide de faire un bilan tous les mois pour débuter le traitement dès la moindre modification biologique. E – je lui suggère de voir un autre médecin, car je ne constate pas une confiance suffisante du malade. 184 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 185 Cas clinique n°53 t Items : 66, 142, 166, 168, 169, 170, 178, 181, 222 La réponse A s’admet si l’on donne honnêtement les résultats des essais : amélioration de la phase de plateau (donc avec des symptômes réduits au maximum), mais au prix d’une éventuelle mauvaise tolérance, sans augmentation de la durée de vie. La réponse C correspond à une étude d’écoute et de responsabilisation du malade, tout-à-fait éthique. Les réponses B et D ne sont pas condamnables « scientifiquement », tiennent compte de l’avis du malade et proposent un « contrat », réponses très correctes si les informations transmises sont claires et complètes. La réponse D étant cependant o Q u e s t i o n n ° 3 moins pertinente. Aucun argument pour justifier l’attitude E. Il garde une douleur lombaire consécutive à un tassement vertébral de L4, séquellaire (l’IRM ne montre plus de signe d’évolutivité). Il a surtout mal en fin de journée, quand il a été très actif . La douleur est supportable et ne l’empêche pas de dormir. On vous propose de participer à un essai thérapeutique national, réalisé en ambulatoire en médecine de ville, testant un nouvel antalgique de palier I randomisé contre placebo. Son intérêt est qu’il serait très bien toléré, à durée d’action prolongée permettant une prise unique. Pensez- vous qu’il soit justifié ? éthique ? …de proposer cet essai comparatif contre un placebo. Motivez votre réponse. Essai éthique, car la douleur n’est pas intense : elle n’impose pas un antalgique de palier 2 ou 3 et il est possible qu’un placebo puisse o Q u e s t i o n n ° 4 avoir un effet antalgique ; ceci justifie donc de tester l’efficacité du nouveau produit contre un placebo et pas seulement un ancien antalgique. 2 ans et demi plus tard, il rechute. Il présente une atteinte dorsale étagée avec tassement de plusieurs vertèbres, qui l’oblige à rester au lit. Les antalgiques de palier 2 sont inefficaces et vous décidez de lui prescrire de la morphine per os (équivalent de 60 mg injectable par jour). Ecrivez votre prescription (modalités, conseils, traitement annexe, en respectant la réglementation). Sur une ordonnance personnalisée (avec indication du n° d’inscription à l’ordre, du nom, prénom, âge et adresse du malade, et indication du chiffre 1 (pour le nombre de médicament stupéfiant sur l’ordonnance) : - de morphine orale (Moscontin® Skénan®) : soixante mg (en toutes lettres) matin et soir (à douze heures d’intervalle) pendant vingt-huit jours. 185 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 186 Cas clinique n°53 t Items : 66, 142, 166, 168, 169, 170, 178, 181, 222 o Question n° 5 - Duphalac® : deux sachets par jour. (pour lutter contre la constipation).] Apprenant que vous prescrivez de la morphine, il vous dit avec force son refus : il ne veut pas commencer à se droguer ! o Q u e s t i o n n ° 6 Que lui dites-vous ? On lui explique qu’en cas de douleur, il y a un « manque de morphine naturelle » et qu’il n’y a aucun risque d’accoutumance à la drogue, et qu’on arrêtera sans difficulté la morphine quand la cause de la douleur sera bien contrôlée. Après quelques mois de traitement, il va mieux et a repris une vie ambulatoire. En revanche il est anémique (Hb = 8,5 g/dl avec un VGM à 87 fl ; plaquettes = 120 000 ; GB = 4500 avec PN = 58% ; fer sérique = 12 ng/ml (Nle = 20 à 44). Il est décidé de le transfuser, parce qu’il est toujours sous chimiothérapie et que l’anémie risque de se majorer. Quels examens biologiques devez-vous faire vérifier o Q u e s t i o n n ° 7 avant et que lui dites-vous pour le lui expliquer ? Dans quel délai faudra-t-il les vérifier ? RAI, dosage des transaminases et sérologies des virus VIH, VHB et VHC, en prévision du possible (bien que rare) risque de contamination virale per-transfusionnelle ; à répéter 3 mois après. Mais, il se dit essoufflé au moindre effort. On craint qu’il y ait un début d’insuffisance cardiaque liée aux antécédents de chimiothérapie. Un collègue décide donc de o Q u e s t i o n n ° 8 prescrire 3 culots globulaires, considérant qu’il y a « risque de souffrance cardiaque ». Qu’en pensez-vous ? Le fait qu’il y ait une insuffisance cardiaque sous-jacente impose au contraire d’être plus prudent dans le rythme de la transfusion, au risque d’induire un OAP : il vaut mieux étaler les culots sur 3 à 4 jours (et peut-être se limiter à deux culots). A cause du fer sérique bas, il lui est aussi prescrit du fer sous forme de 6 comprimés par jour de Fumafer® (fumarate de fer, contenant 66 mg de fer métal par comprimé). Que pensez-vous de l’indication du traitement ? (Explicitez la réponse) Cette prescription ne repose pas sur le diagnostic de carence en fer – on ne peut 186 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 187 Cas clinique n°53 t Items : 66, 142, 166, 168, 169, 170, 178, 181, 222 o Q u e s t i o n n ° 9 se suffire du taux de fer sérique bas : il faut soit une ferritinémie basse, soit une élévation de la capacité de sidérophiline haute – et le VGM normal rend très improbable cette carence. o Question n° 10 Critiquez la prescription dans sa modalité. La dose de fer prescrite est excessive : on ne doit pas dépasser 200 mg/jour (donc pas plus de 3 cp/j de Fumafer®), seuil au-delà duquel le surplus n’est pas absorbé et entraîne des effets secondaires digestifs. Sachant qu’il reçoit par ailleurs les traitements suivants : Moscontin® (40 mg matin et soir), Clastoban® (Bisphosphonate) (4 cp/jour) ; Lysanxia® (Benzodiazépine) (1cp le soir), que pouvez-vous attendre comme effet indésirable amplifié par le Fumafer® ? A cette forte dose, le fer entraîne un risque de constipation, qui accroît cet effet déjà induit par le Moscontin®. 187 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 188 Cas clinique n°54 t Items : 200, 201 Allo maman bobo !!… Vers 15 heures, un premier appel arrive au centre 15, suivi de 5 autres , pour un accident de circulation impliquant un camion, un motard et deux voitures. Il est localisé sur une route nationale accidentogène par expérience et se situe à environ 25 Km du SAMU. L’un des témoins, qui est infirmier, signale au médecin régulateur du centre 15: - Que le motard ne se relève pas, saigne au niveau de la tête et ne répond pas aux ordres simples. Son passager arrière se plaint de cervicalgies et d’une douleur associée à une déformation du membre inférieur droit. - Le camionneur est toujours dans son véhicule, se plaint d’avoir mal dans la poitrine et à l’épaule droite. Il n’est pas en détresse respiratoire. - Le conducteur du premier véhicule (véhicule A) était non ceinturé, il est passé par le pare-brise et a été projeté à plusieurs mètres de sa voiture. Il est inconscient, ne ventile plus et n’a plus de pouls . Il présente une fracture du crâne (visible car il y a une perte de substance cérébrale). Ce conducteur était seul. - Le conducteur du deuxième véhicule (véhicule B) est conscient, agité, pâle et dit avoir mal au ventre. Son passager avant est agité, crie, court partout et a un comportement manifestement hystérique. Nous sommes au mois de Décembre. o Question n° 1 Quels sont les éléments de gravité déterminables par la régulation médicale ? Il s’agit d’un accident très grave car : - de nombreux appels ont été passés en direction du Centre 15 - les véhicules impliqués sont de nature très différente, et de vulnérabilité très variable (moto, voitures, camion) -une personne ayant des connaissances médicales transmet un bilan très inquiétant o Question n° 2 Sur les renseignements dont vous disposez, classez les malades par ordre de gravité et dites pourquoi. Du plus grave au moins grave : Le conducteur du véhicule A est probablement décédé. Le conducteur de la moto est dans le coma. Le conducteur du véhicule B présente probablement un hémopéritoine. Le passager arrière de la moto a probablement une fracture de la jambe droite +/des lésions cervicales. Le passager du véhicule B et le conducteur du camion ne semblent pas présenter dans l’immédiat de signes de gravité. 188 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 189 Cas clinique n°54 t Items : 200, 201 o Question n° 3 Concernant le conducteur de la moto : le bilan médical, passé par le médecin du SMUR, est le suivant : TA 120/80, le pouls 100 / min, SpO2 97 % en air ambiant. L’auscultation cardio-pulmonaire est normale. Le patient ne parle pas, ne répond pas aux ordres simples. A la stimulation algique il gémit, n’ouvre pas les yeux, mais a un mouvement de retrait des membres. Ce mouvement est symétrique aux membres supérieurs et inférieurs. Il présente une plaie du cuir chevelu qui saigne abondamment. Quelle est votre conduite à tenir sur les lieux ? Mise en condition du patient ; -Sédation, intubation et ventilation mécanique d’emblée car Glasgow 7/15 -Attention à éviter l’hyperextension du cou (risque de lésion cervicale) -Pansement compressif au niveau du scalp voire points de sutures d’emblée si l’hémorragie est importante. o Question n° 4 Concernant le passager de la moto : le bilan médical, passé par le médecin du SMUR, est le suivant : TA 100/60, pouls 110/min, SpO2 98 % en air ambiant. L’auscultation cardio-pulmonaire est normale. Le patient est conscient, bien orienté, sa jambe droite présente une fracture ouverte. Par ailleurs il présente une tétraparésie et une diminution de la sensibilité des 4 membres. Les réflexes ostéotendineux sont diminués aux membres supérieurs et inférieurs. Quelle est votre conduite à tenir, concernant ce patient, sur les lieux de l’accident? - collier cervical - coquille - voie d’abord veineuse périphérique - lutte contre l’hypothermie - 1 litre de sérum physiologique - réalignement et mise dans une attelle du membre inférieur droit. Envelopper la fracture ouverte dans un champ stérile. - Attention à éviter l’hyperextension du cou (risque de lésion cervicale) o Question n° 5 Vers quelle structure sera orienté ce patient et par quel mode de transport ? Orientation vers une structure qui dispose d’une équipe neurochirurgicale et d’un plateau technique complet. Transport médicalisé (SMUR ou hélicoptère). 189 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 190 Cas clinique n°54 t Items : 200, 201 o Question n° 6 Que faire pour le conducteur du véhicule A ? Que ne doit-on pas faire ? On confirme le décès du patient : inconscient, ne ventile plus, pas de pouls. On ne doit pas entreprendre de manœuvres de réanimation lorsqu’on découvre à l’arrivée des secours un arrêt cardio-respiratoire d’origine traumatique. o Question n° 7 Concernant le conducteur du véhicule B : le bilan médical, passé par le médecin du SMUR, est le suivant : TA 70/50, le pouls 140 / min, SpO2 97 % en air ambiant, pâleur. L’ascultation cardio-pulmonaire est normale. L’abdomen est tendu, très douloureux à la palpation. L’hémocue retrouve une hémoglobine à 9 g/dL. Quel est votre diagnostic et votre conduite à tenir sur les lieux ? Choc hémorragique secondaire à une lésion d’un organe intra-abdominal (souvent rate ou foie). Mise en condition du patient ; 2 voies d’abord veineuses périphériques de gros calibre, lutte contre l’hypothermie, O2. Remplissage rapide par macromolécules Gélofusine 20 ml/Kg. Transfusion immédiate si culots globulaires (ORh-) disponibles. Analgésie. o Question n° 8 Quels sont vos objectifs thérapeutiques concernant ce patient ? Maintenir les constantes : Objectifs ; TA systolique 120-100 mmHg, Température > 35 °C, Spo2 > 95 %, douleur supportable. o Question n° 9 Sachant que le passager avant du véhicule B est diabétique quel est votre premier geste ? Dextro ou glycémie capillaire. 190 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 191 Cas clinique n°55 t Items : 173, 184, 195, 198, 199, 200 Quitter l’hôpital.. ? OK mais pas tout de suite… M. G, 62 ans, est admis aux urgences à 15 heures, adressé par son médecin traitant, qui a été appelé à son domicile par Mme G, inquiète de voir son mari, alité depuis quelques heures et qui est de plus en plus agité et confus. La décision de l’adresser aux urgences est rapidement prise devant une fièvre à 40°C accompagnée de frissons, une agitation, et une chute tensionnelle à 90/60 mmHg. Il s’agit d’un homme habituellement en bonne santé, qui boit peu, ne fume plus, et ne suit aucun traitement particulier. Il a fait un épisode de colique hépatique il y a 10 ans et n’a pas d’antécédent chirurgical. Dès son entrée, Mr G présente de toute évidence un état confusionnel aigu : il est désorienté, il se demande ce qu’il fait là, menace d’appeler son avocat et exige qu’on le laisse regagner immédiatement son domicile. L’examen clinique, effectué dans de mauvaises conditions semble mettre en évidence une douleur de l'hypochondre droit. On note en outre la présence de marbrures pré-rotuliennes. La tension artérielle est à 80/60 mmHg, le pouls à 135 cp/min et la température rectale à 40°C. Le rythme respiratoire ne peut pas être mesuré compte-tenu de l’agitation, mais il existe une probable polypnée. L’auscultation cardio-pulmonaire ne révèle rien de particulier. Le cœur est rapide mais régulier, sans souffle, et le murmure vésiculaire est bien perçu, sans bruit surajouté. Les fosses lombaires sont libres. Après un remplissage vasculaire par 500 ml de gélatine fluide modifiée en 15 mn, la tension et le pouls restent inchangés. Le bilan pratiqué dès l’entrée montre les résultats suivants Hb 10.5g/dl pH 7.28 ; NFS : 32000 Globules Blancs/mm3, bicarbonates : 16mmol/l ; PaO2 = 8 kPa PaCO2= 3.8 kPa créatinine : 185 µmol/l Na: 135mmol/l K :5.2mmol/l, Echographie : examen difficile , présence de gaz ; discret épanchement péri-hépatique. Cliché thoracique de face normal o Question n° 1 Quels sont les éléments qui peuvent faire évoquer un état de choc ? L’état de choc est cliniquement évident devant la présence d’une hypotension artérielle, d’une tachycardie, d’une probable polypnée et d’un état confusionnel aigu. Deux éléments biologiques renforcent le diagnostic : l’acidose métabolique (probablement lactique) et l’insuffisance rénale. o Question n° 2 Quelles dysfonctions d’organe pouvez-vous affirmer dans cette observation ? Une dysfonction circulatoire (hypotension artérielle, tachycardie, acidose métabolique), respiratoire (polypnée, rapport PaO2/fiO2 < 250), cérébrale (syndrome confusionnel aigu) et rénale (créatininémie = 185 µm/l). 191 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 192 Cas clinique n°55 t Items : 173, 184, 195, 198, 199, 200 o Question n° 3 Malgré la répétition du remplissage, la tension artérielle reste basse et le patient devient de plus en plus polypnéique. Il est alors transféré en réanimation afin de poursuivre la prise en charge et rechercher un diagnostic. En réanimation on procède rapidement à la mise en place d'un cathéter de Swan Ganz , après avoir intubé et placé le patient sous ventilation artificielle. Le premier bilan hémodynamique est en faveur d’un choc septique (débit cardiaque élevé, résistances périphériques effondrées) Enoncez les principes thérapeutiques que vous allez mettre en œuvre en fonction du diagnostic que vous suspectez. Comment confirmez-vous ce diagnostic ? L’état de choc septique constitue une urgence thérapeutique extrême, tant sur le plan symptomatique que sur le plan anti-infectieux, car tout retard à la prise en charge aggrave un pronostic déjà sombre. Les principes thérapeutiques sont les suivants : Sur le plan symptomatique : - Restauration d’un état hémodynamique par un remplissage vasculaire et par l’administration d’amines vaso-actives (dopamine ou noradrénaline) sous couvert de la mesure des pressions de remplissage et du débit cardiaque. - Ventilation artificielle sur sonde d’intubation trachéale pour assurer une sécurité des voies aériennes et une oxygénation tissulaire satisfaisante. - Monitorage continu des fonctions vitales et mesure de la diurèse horaire Sur le plan étiologique : - Administration très précoce d’une antibiothérapie probabiliste intraveineuse à large spectre adaptée au foyer infectieux supposé - Confirmation diagnostique par les examens d’imagerie nécessaires, en l’occurrence, une échographie des voies biliaires ou un scanner abdominal - Geste chirurgical de drainage dans les meilleurs délais si celui ci est nécessaire o Question n° 4 Quel traitement antibiotique proposez-vous en première intention ? Devant un tableau probable d’angiocholite, l’antibiothérapie de première intention doit couvrir les bacilles à Gram négatif et les anaérobies. Une association céphalosporine de troisième génération (ceftriaxone), d’un aminoside (gentamicine) et de métronidazole constitue une possibilité valide. 192 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 193 Cas clinique n°56 t Items : 200, 201, 219 Une situation chaude… Vous recevez aux urgences d’un centre hospitalier général M.F., 55 ans, hypertendu, obèse et diabétique (DNID de type II) traité par sulfamide hypoglycémiant. Il a été victime d’un accident du travail alors qu’il travaillait avec un poste à souder dans une pièce contenant des bidons de liquide inflammable. L’explosion de ces bidons l’a projeté à plusieurs mètres. Sur les lieux de l’accident, la surface brûlée est estimée à 25% de la surface corporelle avec atteinte du visage, du cou et des deux membres supérieurs de façon circulaire. M.F. est pris en charge sur place par le SAMU : pose d’une voie veineuse périphérique, oxygénothérapie par masque facial en ventilation spontanée, analgésie par morphine IV et transfert vers les urgences où vous êtes de garde. A l’arrivée aux urgences, MF est conscient, modérément algique. Le pouls est à 100 /min, la tension artérielle est à 150/70 mmHg. L’auscultation pulmonaire est sans particularités. Il existe un œdème labial modéré et l’examen du patient nu montre que la surface brûlée est en fait plus importante que celle initialement annoncée : les deux membres supérieurs et le cou sont effectivement brûlés sur toute leur circonférence, ainsi que la tête, mais il existe également une atteinte de la moitié supérieure du tronc et de la cuisse droite, sur leur face antérieure. o Question n° 1 Quels éléments importants concernant les antécédents de la victime allez-vous rechercher à l’interrogatoire ? Le diabète est potentiellement responsable de complications dégénératives (coeur, rein, système nerveux central, périphérique et autonome, œil). L’interrogatoire recherche les antécédents médicaux et chirurgicaux et les traitements en cours, insiste sur la notion d’allergie et le profil vaccinal vis à vis du tétanos. o Question n° 2 Quels sont les signes de gravité présentés par la victime, déjà présents dans l’énoncé ou que vous recherchez ? Le pronostic vital est engagé à court terme et le pronostic fonctionnel à long terme. La seule surface brûlée qui dépasse 20% en fait un brûlé grave à risque de perturbations générales du fait du choc hypovolémique. Le caractère circulaire de la brûlure du cou et du visage est source de complication respiratoire asphyxique. L’inhalation possible de fumées et de gaz toxiques est source de complications respiratoires : SDRA par œdème lésionnel. Une intoxication au monoxyde de carbone est possible. Une ischémie distale peut survenir du fait du caractère circulaire de la brûlure des membres supérieurs et l’atteinte des mains engage le pronostic fonctionnel à long terme chez ce travailleur manuel. La projection de la victime et 193 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 194 Cas clinique n°56 t Items : 200, 201, 219 les conséquences du « blast » peuvent être responsables de lésions traumatiques associées. Le diabète même correctement traité aggrave le pronostic (angiopathies, neuropathie, défenses immunitaires, ...). o Question n° 3 Quels signes de gravité non précisés dans le texte doit-on rechercher à l’examen clinique ? La profondeur de la brûlure est difficile à évaluer de façon précise à un stade précoce mais une brûlure du 1er degré guérit spontanément en 48 heures, une brûlure du 2nd degré à une tendance à la guérison aléatoire et de qualité variable faisant discuter un traitement chirurgical à J10 en cas de non cicatrisation. Une brûlure du 3ème degré ne guérit pas spontanément et nécessite une greffe de peau. La présence de suie dans la cavité buccale laisse présager d’une brûlure des voies aériennes supérieures. L’examen otoscopique des tympans peut montrer une rupture tympanique due au blast. Une ischémie distale peut être due à l’œdème et à un syndrome de loge en raison de la brûlure circulaire et doit conduire à des aponévrotomies. La victime est un polytraumatisé potentiel ce qui impose un examen systématique du crâne, du rachis, du thorax, de l’abdomen et des membres. L’atteinte périnéale et génitale majore le risque infectieux et le pronostic fonctionnel. o Question n° 4 Quel bilan biologique doit-on recueillir aux urgences ? Justifiez les examens. La glycémie doit être maintenue dans une fourchette la plus étroite possible autour de la normale en combinant insuline par voie IV continue et apports nutritionnels élévés. Le ionogramme sanguin permet de reconnaître en particulier une hyperkaliémie qui pourrait être la conséquence d’une insuffisance rénale (urée sanguine, créatininémie) de cause multiple : choc hypovolémique ou septique, atteinte rénale du diabète, rhabdomyolyse (CPK-MB et myoglobine). Les gaz du sang artériel vont renseigner sur le degré de l’atteinte respiratoire (PaO2 et SaO2) et métabolique (Bicarbonates). Le dosage de l’HbCO valide ou invalide une possible intoxication au monoxyde de carbone. La fuite protéïque et le remplissage vasculaire vont modifier la protidémie (albuminémie, pression oncotique). La perfusion d’albumine va suivre rapidement celle des colloïdes artificiels. Les pertes sanguines et des facteurs de coagulation vont conduire à la transfusion de produits sanguins labiles et justifient la détermination du groupe sanguin, la recherche d’agglutinines irrégulières, la numération globulaire et plaquettaire et les examens d’hémostase (TP, TCA au minimum). 194 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 195 Cas clinique n°56 t Items : 200, 201, 219 o Question n° 5 Dans les suites de la prise en charge initiale, la victime est ventilée artificiellement sur sonde d’intubation oro-trachéale. Dans les minutes qui suivent la mise sous respirateur, un emphysème sous-cutané extensif apparaît. Quel diagnostic évoquez-vous ? Comment en faire le diagnostic ? L’emphysème sous-cutané doit faire rechercher une rupture des voies respiratoires du fait du « blast » : trachée, bronche ou alvéoles. Le cliché thoracique peut ne pas révéler un pneumothorax antérieur et est utilement remplacé par un scanner thoracique. La fibroscopie bronchique souvent réalisée en cas de suspicion de brûlures respiratoires peut montrer la rupture trachéale ou bronchique. 195 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 196 Cas clinique n°57 t Items : 170, 171, 173, 198 Le pneumocoque ne rate pas sa cible M. N, 34 ans est hospitalisé aux urgences le 8 mars 2003. Il s'agit d'un patient d'origine antillaise, porteur d'une drépanocytose, qui a donné lieu à l'adolescence à 2 ou 3 épisodes d'hémolyse. 3 jours avant son hospitalisation, il a consulté son médecin traitant dans un contexte de fièvre à 38°5 accompagnée d'une toux non productive. Son médecin a porté le diagnostic de bronchite aiguë et a prescrit un traitement par roxithromycine (Rulid®) 1 comprimé matin et soir pendant 7 jours). C'est devant la persistance des symptômes à J3 que son médecin décide l'hospitalisation. Aux urgences, il n'existe aucun signe de gravité, et l'auscultation broncho-pulmonaire retrouve quelques râles bronchiques, mais aucun foyer de râles crépitants. La radiographie pulmonaire retrouve un aspect de pneumonie franche lobaire aiguë du lobe inférieur droit. Une hémoculture est pratiquée, et parmi les examens complémentaires réalisés, on retrouve une hyperleucocytose à 27 000 GB/mm3. o Question n° 1 Que pensez-vous de la prise en charge initiale ? Qu’auriez-vous fait à la place du médecin traitant ? La survenue d’une infection des voies respiratoires chez un drépanocytaire doit faire évoquer la possibilité d’une infection à pneumocoque sur ce terrain. La gravité potentielle (asplénie fonctionnelle) de l’infection doit conduire à prescrire une antibiothérapie active sur ce germe. Les macrolides sont désormais inactifs en France sur plus de 50% des souches. Il aurait fallu prescrire dans ces conditions un antibiotique comme l’amoxicilline (3g/j), ainsi qu’une radiographie pulmonaire à la recherche d’une pneumopathie. Une réévaluation du traitement à J2-J3 du traitement était également indispensable. o Question n° 2 D’autres choix sont-ils possibles en cas d’allergie à l’antibiotique que vous comptiez prescrire, et si oui lesquels ? En cas d’allergie à la pénicilline, il est possible de prescrire soit une synergistine (pristinamycine, Pyostacine®), soit une fluoroquinolone active sur le pneumocoque (levofloxacine, Tavanic®, ou moxifloxacine, Izilox®) o Question n° 3 Quels signes de gravité recherchez-vous à l’arrivée du patient à l’hôpital ? On recherche des signes de choc infectieux à germe encapsulé : état de choc (hypotension, tachycardie, hypoxie sévère, insuffisance circulatoire périphérique, anurie, acidose métabolique, purpura) 196 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 197 Cas clinique n°57 t Items : 170, 171, 173, 198 o Question n° 4 Quels sont les éléments de surveillance du traitement en milieu hospitalier ? - Pouls, TA, Température, rythme respiratoire - Auscultation quotidienne, évolution radiologique o Question n° 5 En cas d’évolution favorable, que proposez-vous au patient pour la prophylaxie ultérieure des infections invasives à pneumocoque (il n’a pas d’allergie particulière) ? - Vaccination anti-pneumococcique à renouveler tous les 3 à 5 ans - Chimioprophylaxie par péni V quotidienne 2M d’unités par jour (durée non consensuelle) 197 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 198 Cas clinique n°58 t Items : 174, 195 Mauvais calcul… ? Un homme de 56 ans est admis aux urgences pour une douleur lombaire gauche de survenue brutale, d’emblée maximale, survenue à 10 heures du matin, cotée à 9/10, à irradiation descendante vers la face interne de la cuisse gauche. Par ailleurs il présente des palpitations irrégulières depuis 48 heures. Ses antécédents sont marqués par : Un tabagisme à 60 paquets année. Une hypertension artérielle traitée par furosémide-Lasilix 40 mg / jour, hydrochlorathiazide-Esidrex 25 mg / jour et captopril-Lopril (IEC) 50 mg / jour. Une arythmie complète par fibrillation auriculaire (ACFA) paroxystique (1 épisode en 2001 et 1 en 2003) non traité actuellement. Une dyslipidémie traité par une statine. Une néphrectomie droite en 1995 suite à un accident de travail ayant entraîné un traumatisme rénal. Une appendicectomie en 1968. Un diabète de type II, évoluant depuis 15 ans, traité par metformine-Glucophage® et glibenclamide-Daonil.® Une surcharge pondérale (poids 85 Kg, 1m68). Il est de plus traité depuis 5 jours par du kétoprofène-Profénid® (AINS) pour des douleurs d’allure mécanique de la hanche gauche. Son père est décédé d’un anévrysme de l’aorte abdominale à l’age de 55 ans. A l’examen clinique : La TA est à 170/110, le pouls à 90 / min, la température à 37°C, la fréquence respiratoire à 20 / min, la SpO2 à 96 % en air ambiant. Il n’y a pas de signe d’insuffisance circulatoire périphérique. On retrouve une douleur à la palpation du flanc gauche, sans défense, et une douleur à la percussion de la fosse lombaire gauche. Pas de masse à la palpation de l’abdomen, les axes vasculaires sont bien perçus, sans souffle. L’examen cardio-pulmonaire est normal. Bandelette Urinaire : Sang +++, Leuco/Nitrites -,Cétones -, Glucose ++. ASP debout de face : Normal. o Question n° 1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques qu’il faut envisager en priorité ? Indiquer les arguments qui plaident en faveur ou en défaveur de vos hypothèses figurant dans l’énoncé ? Rupture ou fissuration d’un Anévrysme de l’Aorte Abdominale : - En Faveur : Facteurs de risques cardio-vasculaires (FDR) ; homme > 50 ans, tabagique, diabétique, hypertendu et dyslipidémique. antécédents familiaux. - En défaveur: Pas de masse battante à la palpation de l’abdomen. et absence de troubles hémodynamiques. 198 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 199 Cas clinique n°58 t Items : 174, 195 Colique néphrétique : En Faveur : La douleur est typique d’une colique néphrétique, sang à la BU. En défaveur: Souvent la première crise survient avant l’âge de 50 ans. Infarctus rénal : En Faveur : FDR cardio-vasculaire (voir au dessus), poussée d’hypertension artérielle, notion de possible passage récent en ACFA (embole ?), sang à la BU. En défaveur : Peu fréquent. Plus discutable car la douleur n’est habituellement pas d’installation brutale : Sigmoïdite aiguë, pyélonéphrite gauche (rare chez l’homme), saignement d’une tumeur rénale méconnue (parfois douleur brutale). o Question n° 2 Les examens paracliniques donnent les résultats suivants : GB 15000 / mm3, Hb 13 g/dl, plaquettes 200 000/mm3, Na 135 mmol/L, K 6,6 mmol/L, Cl 90 mmol/L, Cal 2,5 mmol/L, Protides 69 g/L, urée 18 mmol/L, Créatinine 280 mmol/l (140 mmol/l il y a 1 mois), Glycémie 20 mmol/L, Troponine 0,01. Gazométrie artérielle: pH 7,28, Bicarbonates 12 mmol/L, PaCO2 4 KPa, PaO2 11 KPa.(à l’air ambiant) Quel examen complémentaire morphologique demandez vous en urgence pour préciser votre diagnostic et dites pourquoi. Une échographie abdominale.à la recherche d’un anévrysme de l’aorte abdominale, un épanchement intra ou rétropéritonéal, une dilatation des cavités pyélocalicielles (obstacle ?), une anomalie de la paroi du sigmoïde.La fonction doppler permet d’explorer les axes vasculaires (en particulier artère rénale) mais sera de réalisation difficile chez ce patient obèse. Un examen tomodensitométrique sans injection de l’abdomen apporterait les mêmes renseignements. o Question n° 3 Quelle est la nature de l’insuffisance rénale, précisez les causes potentielles. Insuffisance rénale aiguë sur insuffisance rénale chronique (rein unique) L’insuffisance rénale chronique peut-être secondaire au diabète et à l’hypertension artérielle (néphroangiosclérose). L’insuffisance rénale aiguë peut-être : -Fonctionnelle / pré-rénale : du fait de l’association diurétiques+AINS+IEC. -Obstructive / post-rénale : Lithiase urétérale sur rein unique. -Vasculaire ; Thrombose ou embolie de l’artère rénale gauche. 199 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 200 Cas clinique n°58 t Items : 174, 195 o Question n° 4 Définir le trouble acido-basique du patient, précisez les causes potentielles. Acidose métabolique non compensée avec trou anionique augmenté. Cette acidose est probablement secondaire à l’insuffisance rénale. Il peut également s’agir d’une acidose lactique secondaire à la metformine chez ce patient insuffisant rénal. o Question n° 5 Quelles sont les causes potentielles de l’hyperkaliémie ? Acidose métabolique, l’insuffisance rénale, AINS, IEC +/- ischémie tissulaire si la douleur est bien due à un infarctus rénal gauche o Question n° 6 Comment traitez vous cette hyperkaliémie ? - Protéger le myocarde : 1 amp de gluconate de calcium en IV sur 2 min. - Faire rentrer le potassium dans les cellules : - Actrapid 10 U sans apport concomitant de glucosé (car glycémie = 4 g/L) - ou Bicarbonate de sodium 42 ‰ 100 cc IV / 10 min. - Résine : : 3 cuillères mesures de Kayexalate en lavement ou per os. - Arrêt IEC, AINS, metformine, glibenclamide. o Question n° 7 Quelles critiques formulez-vous à propos du traitement ambulatoire de ce malade ? Il n’y avait pas lieu chez ce patient d’associer 2 diurétiques. L’association du furosémide et d’un thiazidique est une affaire de spécialiste et concerne avant tout des patients ayant une insuffisance cardiaque sévère et / ou une insuffisance rénale pré-terminale résistante à des fortes doses de Lasilix®. La metformine-Glucophage® est contre-indiquée chez ce patient dont la clairance est d’environ 55 ml/min. Attention à l’association AINS/Diurétiques/IEC chez le sujet âgé. Risque d’insuffisance rénale aiguë. Ce patient aurait pu bénéficier d’un traitement anticoagulant par AVK compte tenu de ses antécédents et facteurs de risque. 200 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 201 Cas clinique n°59 t Items : 173, 199, 219 Un coma bien compliqué Une femme de 68 ans est admise aux urgences pour des troubles de la conscience, accompagnés d’une fièvre. Il s’agit d’une patiente présentant des antécédents d’arthrose diffuse et qui prend de temps à autres un anti-inflammatoire non stéroïdien sur des périodes de quelques jours à quelques semaines, voire de la prednisolone à 10 mg/jour, prescrite par son médecin. Elle est par ailleurs dépressive et suit au long cours un traitement par antidépresseurs (fluoxétine : 1 cp/jour) et benzodiazépine (bromazepam : 1/4 de comprimé matin, midi et 1/2 comprimé le soir). Inquiet de ne pas l’avoir vue depuis plusieurs jours, c’est son neveu qui s’est rendu à son domicile et l’a trouvée dans son lit dans un état confusionnel. A l’arrivée aux urgences, l’examen clinique retrouve un coma avec un score de Glasgow à 7, une tension artérielle à 90/50 mmHg, un pouls à 130/min et une température à 39,9°. On note en outre la présence de marbrures pré-rotuliennes, la fréquence respiratoire à 32/min, une SpO2 à 85%. L’examen ne retrouve pas de franche raideur de nuque, ni de signe de localisation neurologique. On note enfin l’existence de plusieurs points de compression avec des phlyctènes au niveau des zones d’appui témoignant d’un décubitus prolongé. o Question n° 1 Quelles sont les hypothèses diagnostiques qu’il faut évoquer chez cette patiente ? - Méningite ou méningo-encéphalite - Intoxication médicamenteuse aiguë volontaire - Accident vasculaire cérébral - Pneumopathie d’inhalation - Déshydratation avec troubles métaboliques majeurs. - Rhabdomyolyse o Question n° 2 Quels examens complémentaires réalisez-vous en urgence ? - Ionogramme et créatininémie (recherche de troubles métaboliques majeurs et d’insuffisance rénale) - Hémocultures - Ponction lombaire (recherche d’une méningite ou d’une méningo-encéphalite, voire d’une hémorragie méningée). - Numération formule sanguine (hyperleucocytose) - Radiographie pulmonaire (pneumopathie) 201 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 202 Cas clinique n°59 t Items : 173, 199, 219 o Question n° 3 Vous pratiquez une ponction lombaire. En attendant son résultat et celui des examens sanguins, quelle est votre attitude initiale ? - Surveillance - Masque à oxygène - Voie veineuse périphérique et remplissage vasculaire. - Paracétamol intra-veineux - Monitorage cardiaque - Perfusion par glucosé à 5% - Surveillance pouls, tension, température, rythme respiratoire et diurèse (sondage vésical). o Question n° 4 L’analyse du LCR retrouve 2700 leucocytes/mm3 (90% de PN, et une protéinorachie à 6,50 g/l). La glycorachie est inférieure à 1 mmol/l. On retrouve de nombreux cocci à Gram positif en diplocoques. Quelle est votre conclusion diagnostique ? - méningite bactérienne - méningite à pneumocoque o Question n° 5 Quel traitement proposez-vous ? Justifiez votre choix - Céphalosporine de 3ème génération injectable à forte dose (70 mg/kg/jour de ceftriaxone, ou 200 mg/kg/jour de céfotaxime) - Association à la vancomycine (signes de gravité) o Question n° 6 Dans quel service hospitalisez-vous la patiente ? - Réanimation (signes de gravité). o Question n° 7 Le ionogramme initial retrouve une natrémie à 165 mmol/l, et la tension artérielle ne remonte pas malgré l’administration d’un litre de soluté macro-moléculaire. La patiente est anurique. Quelles sont les conséquences de ces constatations sur la prise en charge des 24 premières heures ? - Mise en place au minimum d’une voie veineuse centrale pour surveillance de la pression veineuse centrale - Cathétérisme droit (swan-ganz) ou échocardiographie - Pas de prescription de potassium tant que la patiente est anurique. 202 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 203 Cas clinique n°60 t Items : 177, 189, 199, 214 Tristesse… Médecin de garde, vous êtes appelé au domicile d’une femme de 42 ans pour somnolence. Son époux l’a retrouvée en revenant du travail allongée dans son lit, somnolente. Ses antécédents sont marqués par plusieurs épisodes dépressifs depuis 7 ans, une intoxication médicamenteuse il y a un an, une grossesse extra-utérine il y a 11 ans. Le traitement habituel comporte clomipramine-Anafranil® 75 mg/jour, prazépam-Lysanxia® 20 mg/j, carbonate de lithium-Théralithe LP® 800 mg/j, lactulose-Duphalac® 1 sachet/j, méprobamate/acéprométazine-Mépronizine®, 1 le soir. Vous notez une bouteille vide de vin de Porto et une lame de rasoir à terre dans la chambre. Le score de Glasgow est coté à 7, la pression artérielle est 102/52 mmHg, le pouls à 64 bpm, la fréquence respiratoire à 12 par minute, la température à 36.8°C. Il n’y a pas de signe neurologique de localisation, pas de raideur méningée, les bruits du cœur apparaissent normaux, et l’auscultation pulmonaire est peu contributive du fait d’une faible ampliation thoracique. Vous notez une plaie longiligne de la face antérieure du poignet gauche, ayant peu saigné. o Question n° 1 Quelle est votre prise en charge dans les 10 premières minutes ? La patiente est placée en position latérale de sécurité pour prévenir le risque d’inhalation. Une glycémie capillaire recherche une hypoglycémie. Le SMUR est appelé pour intubation, ventilation mécanique, et transport médicalisé à l’hôpital. On recherche des boites de médicaments vides (poubelles), afin d’identifier les causes médicamenteuses éventuellement responsables du coma. Si possible, perfusion intraveineuse, ECG. o Question n° 2 A l’arrivée aux urgences, l’examen clinique est inchangé mis à part une hypotension artérielle à 78/54mmHg. L’époux de la patiente indique qu’il a trouvé une lettre dans laquelle sa femme écrit entre autres qu’elle a décidé de mettre fin à ses jours. Quels sont les risques que l’interne des urgences doit évoquer compte-tenu de cette information et de l’état clinique de la patiente ? Il s’agit d’un coma par probable intoxication aiguë mixte alcoolique et médicamenteuse (probablement un ou plusieurs des traitements habituels de la patiente : benzodiazépine, antidépresseur tricyclique, lithium, carbamate, phénothiazine). L’hypotension artérielle peut être attribuée au carbamate et à l’imipraminique. Le risque évolutif comporte un choc cardiogénique (carbamate), des troubles du rythme et de la conduction cardiaque (antidépresseur tricyclique, lithium), des convulsions (antidépresseur tricyclique, phénothiazine, lithium), une pneumopathie d’inhalation ( liée au coma et à l’intubation trachéale). 203 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 204 Cas clinique n°60 t Items : 177, 189, 199, 214 o Question n° 3 Quelles doivent être les prescriptions immédiates ? Justifiez-les. - ECG ( valeur pronostique du QRS dans l’intoxication par tricyclique, dépister un trouble du rythme cardiaque ou de la conduction) - Lithémie. Les recherches qualitatives des médicaments suspectés sont inutiles car la patiente en prend de façon habituelle. La valeur pronostique des dosages quantitatifs des médicaments autres que le lithium n’est pas établie. - Ionogramme sanguin, créatinine (dépistage d’un trouble hydro-électrolytique majorant la toxicité du lithium) - Alcoolémie - Voie veineuse périphérique pour un remplissage prudent (500 mL d’un soluté colloïde) en surveillant les paramètres hémodynamiques (pression veineuse centrale, échographie doppler cardiaque par exemple, du fait du risque d’OAP par incompétence myocardique dans les intoxications par carbamates) , - Poursuite de la ventilation mécanique instaurée à domicile - Radiographie thoracique (contrôle de position des sondes trachéale et gastrique, recherche de signes de pneumonie d’inhalation) - Un test diagnostique au flumazénil-Anexate® est contre-indiqué car il pourrait majorer le risque convulsif lié à la prise potentielle d’antidépresseurs tricycliques. - Exploration et antisepsie de la plaie, suture si nécessaire, vérification du statut vaccinal anti-tétanique et prophylaxie adaptée - Hospitalisation en réanimation - Surveillance comprenant entre autres : PA, FC, diurèse, conscience, SpO2, ECG o Question n° 4 L’évolution est marquée par l’apparition au bout de quelques heures d’une fièvre à 38°2. Des sécrétions purulentes sont aspirées par la sonde d’intubation. Quel diagnostic évoquez-vous ? Quelle prise en charge en proposez-vous ? Justifiez. Une pneumopathie par inhalation de salive ou de vomissements, avant ou même après l’intubation trachéale. Le diagnostic sera confirmé par une nouvelle radiographie thoracique. Un prélèvement protégé (lavage bronchoalvéolaire ou brossage bronchique protégé per fibroscopique) est possible. Une antibiothérapie probabiliste couvrant le pneumocoque, les bacilles gram négatifs et les bactéries anaérobies (de type amoxicilline + acide clavulanique 3 grammes / jour, ou association de ceftriaxone 1 gramme/jour et de métronidazole 500 mg x 3 / jour) est instaurée pour 7 à 10 jours. o Question n° 5 L’évolution est finalement favorable. La patiente est consciente et extubée à J3. Quelle mode de sortie de la réanimation proposez-vous ? Dans quel but ? Elle doit faire l’objet d’une évaluation psychiatrique dans le but de prévenir une récidive, de juger de l’opportunité ou non d’une hospitalisation en milieu spécialisé, et de décider de la reprise immédiate ou non d’un traitement anti-dépresseur. 204 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 205 Cas clinique n°61 t Items : 174, 175, 181, 182 Une association saignante Une femme de 73 ans est admise aux urgences pour une hématurie macroscopique évoluant depuis 2 jours. Elle a pour antécédent un retrécissement mitral opéré (prothèse mécanique) en fibrillation auriculaire. Son traitement habituel comporte acenocoumarol-Sintrom® (4 mg/j) avec INR stable (2.5 - 3.5) depuis de nombreux mois, Digoxine® (0.25 mg/j). A l’examen, sa tension artérielle est à 120/70 mmHg, sa fréquence cardiaque à 75/min. Il n’y a pas de signe d’insuffisance cardiaque mais vous constatez des ecchymoses cutanées multiples. L’INR effectué en urgence est à 10 (TP < 15 %). o Question n° 1 Que recherchez-vous en première intention ? Prise récente d’un médicament modifiant le métabolisme des anti-vitamines K. o Question n° 2 L’interrogatoire révèle que la patiente reçoit depuis 10 j du piroxicam-Feldene® 20 mg/jour pour des lombalgies. Que pensez-vous de cette prescription ? Les AINS peuvent potentialiser l’effet des AVK et entraîner des accidents hémorragiques graves. Ces médicaments sont fortement déconseillés chez les patients prenant des AVK. Ils agissent en déplaçant l’AVK de son site de fixation protéique et en diminuant la synthèse des facteurs vitamine K dépendants. (NB :De très nombreuses interactions peuvent survenir avec les AVK (modification de l’absorption, déplacement des AVK et de leur site de fixation protéique, modification du métabolisme, diminution de l’élimination rénale, modification de la synthèse du PPSB, modification de l’absorption ou du métabolisme de la Vit K). Toutes ces interactions peuvent entraîner une modification de l’activité des AVK. Compte tenu du grand nombre de médicaments qui interfèrent avec les AVK et devant l’impossibilité de retenir toutes interactions, il est indispensable de vérifier, avant toute nouvelle prescription, l’innocuité de celle-ci et de rapprocher les contrôles de coagulation en cas d’interférence potentielle). o Question n° 3 Quelle prise en charge effectuez-vous ? Arrêt de l’AINS et de l’AVK. Il faut hospitaliser la patiente en attendant un début de diminution de l’INR (remontée du TP) avec l’arrêt des AVK. En l’absence de manifestation hémorragique plus préoccupante seule la prescription de vitamine K IV sera effectuée. Dans le cas contraire PPSB ou sang frais. o Question n° 4 Quelle sera votre conduite pratique lors de la diminution de l’INR (remontée du TP) ? Il est indispensable que le malade reste hypocoagulé (valve mécanique). Une héparinothérapie doit être mise en route (objectif TCA compris entre 2 et 3) lorsque l’INR diminue au-dessous de 2.5. 205 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 206 Cas clinique n°62 t Items : 199, 200, 203, 219 Mère-Grand est très chaude… Madame G… 83 ans est admise aux urgences le 11/08/2003 pour hyperthermie à 40,6°C et troubles de conscience. Il s’agit d’une femme qui vit en maison de retraite médicalisée depuis plusieurs années, à la suite de l’évolution d’une démence d’origine vasculaire qui l’a rendue quasiment grabataire. Son traitement habituel se résume à un patch de trinitrine 10mg qu’elle porte de 8h à 20h, un comprimé par jour de furosémide 20mg, et 10 gouttes d’halopéridol le soir. La situation s’est dégradée rapidement dans un contexte climatique de fortes chaleurs. C’est devant l’aggravation de la conscience que le médecin de garde a décidé l’hospitalisation dans la soirée du 11/08 A l’arrivée aux urgences, les constantes vitales sont les suivantes : T : 41,3°C, TA : 85/50 mmHg, FC: 130/min, SaO2 : 95% en air ambiant. Le reste de l’examen retrouve une somnolence très marquée (Score de Glasgow à 10), une langue rôtie et des téguments anormalement chauds. Il n’y a pas de point d’appel infectieux. Sur le plan biologique, le ionogramme retrouve : Ionogramme : Na=160 mmol/L, K=4,7 mmol/L, protides=90 g/L Glucose = 4,2 mmol/L, créatininémie =180 µmol/L, urée=30 mmol/L.. NFS normale, en dehors d’une hémoconcentration. o Question n° 1 Comment qualifiez-vous les troubles de l’hydratation présentés par cette patiente ? Sur quels arguments ? Déshydratation globale intracellulaire et extracellulaire Hypernatrémie, langue rôtie. L’insuffisance de prise hydrique peut être mise sur le compte de la démence initialement et des troubles de conscience secondairement. Hypotension artérielle, protidémie et hématocrite élevées, insuffisance rénale fonctionnelle avec urée disproportionnellement élevée. Le pli cutané est en revanche d’interprétation délicate chez les personnes âgées. o Question n° 2 La température supérieure à 40°C en l’absence de point d’appel infectieux vous évoque quel diagnostic ? Coup de chaleur 206 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 207 Cas clinique n°62 t Items : 199, 200, 203, 219 o Question n° 3 Quels en sont les principes thérapeutiques ? Les principes du traitement sont : Refroidissement par enveloppement dans des draps mouillés et ventilateur ; Réhydratation par serum glucosé iso ou hypotonique; Remplissage vasculaire et arrêt du furosémide, de l’halopéridol et de la trinitrine o Question n° 4 Quels sont les diagnostics différentiels qui auraient pu être évoqués et quels examens auraient pu se discuter pour les éliminer ? Devant une fièvre élevée associée à des troubles de conscience, les diagnostics qui auraient pu être évoqués sont : la méningoencéphalite, l’état de mal épileptique, l’AVC du tronc cérébral, et le syndrome malin des neuroleptiques. Les examens contributifs sont la ponction lombaire , la TDM céphalique (ou l’IRM), voire l’EEG (en cas de normalité des examens précédents) . o Question n° 5 Prescrivez la surveillance et l’orientation des premières heures de cette patiente à partir de l’accueil-urgences La surveillance clinique porte sur les grandes fonctions vitales : conscience, hémodynamique (pouls, TA), respiration (RR, SaO2), la température centrale et la diurèse. Surveillance biologique adaptée Cette surveillance doit s’exercer en premier lieu dans un service de réanimation ou de soins intensifs. 207 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 208 Cas clinique n°63 t Items : 195, 203, 219 Un souvenir de vacances encombrant…. Un homme de 48 ans est hospitalisé aux urgences pour une diarrhée, dans les suites immédiates d’un séjour d’une semaine à Alger (Algérie) pour raisons professionnelles. Il s’agit d’un patient sans antécédent particulier. L’interrogatoire retrouve la notion de 8 à 10 selles / jour depuis 4 jours. Il n’y a pas de vomissements associés. avec une fièvre à 38.5 C, ainsi qu’une douleur abdominale en cadre. L’examen clinique à l’entrée retrouve une température à 38°6C, une Tension Artérielle à 90/60 mm de Hg, une fréquence cardiaque à 110 /min, une fréquence respiratoire à 24/min, et une SpO2 à 99% en air ambiant. L’abdomen est sensible dans son ensemble, mais aucune défense localisée n’est retrouvée. Le toucher rectal retrouve la présence de sang et de glaires. Le reste de l’examen clinique est normal, notamment il n’y a pas de pli cutané et l’auscultation cardio-pulmonaire est normale. Biologie : Na :125 mmol/l, K: 2.3 mmol/l, Cl :100 mmol/l, Bicarbonates: 11 mmol/l urée: 18 mmol/l, Créatininémie: 145 µmol/l, protidémie: 85 gr/l. La NFS est normale, et la radio d’Abdomen Sans Préparation debout de face montre l’existence de 2 niveaux liquides sur le grêle.. o Question n° 1 Quels autres examens complémentaires vous paraissent utiles à réaliser dans ce contexte ? Justifiez-les - Deux hémocultures à la recherche d’une infection bactérienne - Coproculture(bactério+parasito) à la recherche de bactéries entéro-pathogènes ou d’un parasite - ECG à la recherche des conséquences électriques de l’hypokaliémie. o Question n° 2 Quel diagnostic évoquez-vous face à ce tableau clinique et biologique ? Il s’agit d’une diarrhée invasive (bactérienne ou parasitaire) sur les arguments suivants : - Fébrile - Evolution prolongée au-delà de 3 jours - Présence de sang et de glaires au TR o Question n° 3 Comment expliquez-vous l’accélération du rythme respiratoire ? Principalement l’acidose métabolique (Traduite par la baisse des bicarbonates) Accessoirement la fièvre et l’hypovolémie 208 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 209 Cas clinique n°63 t Items : 195, 203, 219 o Question n° 4 Décrivez les anomalies biologiques observées et expliquez-les. - Hyponatrémie de déplétion (du fait de la diarrhée) - Hypokaliémie par pertes digestives - Acidose métabolique par pertes digestives de bicarbonates - Pas de trou anionique - Hémoconcentration par déshydratation extra-cellulaire - Insuffisance rénale fonctionnelle o Question n° 5 Décrivez votre prise en charge thérapeutique initiale. - Remplissage vasculaire pour restaurer l’hémodynamique (macromolécules). Réhydratation par sérum physiologique (9 gr NaCl/l) ou G5% avec.≥ 6 gr NaCl / l , 3 litres par jour (moins si le patient peut manger et boire sans vomir et que la diarrhée est terminée). - Rajouter obligatoirement du KCl. 6 à 8g/24h initialement. - Bicarbonates IV (1l de bicarbonates à 14 pour mille) indiqués car il s’agit d’une acidose métabolique par perte primitive de bicarbonates - Antibiothérapie par Fluoroquinolones. - Surveillance clinique et iono sang dans 6heures (kaliémie) 209 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 210 Cas clinique n°64 t Items : 171, 181, 197, 219 Des médicaments trop « ef ficaces » Une femme de 86 ans est admise aux urgences pour asthénie, somnolence et bradycardie à 30/min. Vous apprenez qu’elle sort (il y a 10 jours) du service de cardiologie. Son mari vous informe qu’au cours de cette hospitalisation, on lui a implanté un stimulateur cardiaque. Dans l’immédiat, vous avez pour seul renseignement son ordonnance de sortie de cardiologie : furosemide 80 mg/jour ; ramipril (IEC) 10 mg/jour ; spironolactone 75 mg/jour ; bromazepam 1cp/jour ; chlorure de potassium 2/jour. Sur une autre ordonnance, son médecin a prescrit, il y a deux jours de l’heptaminol (analeptique circulatoire). A l’examen, la tension artérielle est à 100/60 mmHg (inhabituellement basse d’après le mari), le pouls à 30 par minute. Il n’y a pas de signe d’insuffisance cardiaque congestive ni de signe d’insuffisance circulatoire périphérique. L’examen neurologique ne retrouve aucun signe de localisation L’ECG enregistre un rythme à 30 par minute fait de complexes larges avec une onde T ample très déformée. Il n’y a pas d’onde P évidente. L’ECG enregistre également les spikes du stimulateur cardiaque à 60/min, mais non suivis d’une activité électrique cardiaque. o Question n° 1 Quels sont les deux diagnostics à évoquer devant l’inefficacité du stimulateur cardiaque ? Les deux diagnostics à évoquer sont - soit un déplacement de sonde du stimulateur cardiaque (car implantation récente) - soit une élévation du seuil de stimulation en raison d’une hyperkaliémie. o Question n° 2 L’interne vous propose de mettre en route immédiatement une perfusion d’isoprénaline pour accélérer le rythme cardiaque. Qu’en pensez-vous ? L’isoprénaline est potentiellement dangereuse car il faut suspecter ici en premier lieu une hyperkaliémie. Le traitement de la bradycardie passe par la correction de l’hyperkaliémie. o Question n° 3 A ce stade, au vu des éléments dont vous disposez, sur quels arguments devezvous évoquer le diagnostic d’hyperkaliémie ? Y a-t-il un traitement à mettre en route avant la confirmation biologique ? - Sur l’anamnèse : association IEC/aldactone/diffu-K - Sur l’ECG : troubles de conduction avec extinction sinusale, élargissement des QRS et déformation de l’onde T. 210 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 211 Cas clinique n°64 t Items : 171, 181, 197, 219 - Le traitement est urgent dans le contexte, car les troubles de conduction électrocardiographiques signent une hyperkaliémie menaçante (risque de TV, FV, asystolie). Il faut faire une injection IVL de 10 ml de gluconate de calcium qui s’oppose aux effets de l’hyperkaliémie sur la conduction cardiaque avec une efficacité très rapide (quelques minutes). o Question n° 4 Vous recevez le bilan biologique 1/2 heure plus tard : Glycémie : 5 mmol/l ; Ht = 48%; GB = 8600/mm3 ; Créatininémie : 190 µmol/l, urée: 27 mmol/l ; Na+ : 132 mmol/l, HCO3- : 21 mmol/l ; K+ : 6.9 mmol/l, Protides : 76 g/l. Le diagnostic d’insuffisance rénale fonctionnelle médicamenteuse est retenu. Quels sont les médicaments responsables de l’insuffisance rénale et par quels mécanismes ? Il s’agit d’une insuffisance rénale fonctionnelle par l’association de médicaments modifiant l’hémodynamique intraglomérulaire. Les IEC entraînent une vasodilatation de l’artériole efférente. Les diurétiques (et le régime sans sel) entraînent une hypoperfusion de l’artère afférente par le biais d’une hypovolémie (en l’occurrence, hypotension artérielle, signes d’hémoconcentration avec protidémie et hematocrite élevés). o Question n° 5 Quels sont les médicaments responsables de l’hyperkaliémie ? Par quels mécanismes ? Spironolactone (diurétique distal épargneur potassique) Apports de potassium (Diffu-K) IEC (effet anti-aldostérone) o Question n° 6 Décrivez les principes du traitement de l’hyperkaliémie dans le cas présent. - Arrêt de tous ses médicaments. - Remplissage (prudent compte tenu du contexte) par soluté macromoléculaire pour corriger l’hypovolémie. - Bicarbonate de sodium à 14 ou 30 pour 1000 (efficacité de l’alcalinisation ++ dans les hyperkaliémies d’origine médicamenteuse car cela fait rentrer le potassium dans les cellules). - L’apport important de sodium risque d’entraîner une surcharge vasculaire, donc prudence en cas d’insuffisance cardiaque. - Perfusion d’un mélange Glucose-insuline. - Les résines per os (Kayexalate®) permettent de chélater le potassium du tube digestif. C’est un traitement complémentaire du traitement d’urgence, car ses effets sont retardés par rapport à l’administration des bicarbonates IV. 211 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 212 Cas clinique n°65 t Items : 175, 197 Un froid doulour eux Monsieur R, 73 ans, toujours très actif, vous consulte pour des douleurs médiothoraciques constrictives survenant lorsqu’il accélère le pas, notamment lorsqu’il fait froid. Les premières crises remontent à 6 mois, et depuis la symptomatologie ne s’est pas aggravée. Il a pour antécédents notables une surcharge pondérale, un diabète non insulinodépendant non traité, et une dyslipidémie non traitée. Il fume depuis l’armée 1 paquet /jour. A l’examen, la TA est à 150/90 mmHg, le pouls est à 85/min, le poids est de 85 kg pour 1,65 m. Le cœur est régulier sans souffle audible. L’auscultation pulmonaire retrouve quelques râles bronchiques. Il n’y a pas de signe d’insuffisance cardiaque congestive. Les pouls périphériques sont bien perçus. Le bilan biologique que vous demandez retouve NFS, ionogramme, urée, dans les limites de la normale. La glycémie à jeun est à 1, 34 g/L, le cholestérol total est à 2,9 g/L, les triglycérides à 1,8 g/L, le LDL-cholestérol à 1,9 g/L. o Question n° 1 Commenter son ECG . Rythme sinusal sans trouble de conduction (espace PR et QRS non allongés) et sans trouble de la repolarisation. o Question n° 2 Quels examens permettraient de confirmer le diagnostic d’angine de poitrine et d’évaluer sa sévérité ? Epreuve d’effort, scintigraphie myocardique, échographie de stress. o Question n° 3 Le diagnostic d’insuffisance coronaire est confirmé sans signe de gravité. Quelles sont vos propositions thérapeutiques ? - Arrêt du tabac, régime hypocalorique et hypocholestérolémiant. - Antiagrégant plaquettaire (aspirine Kardegic®entre 75 et 300 mg/jour ou clopidogrel Plavix® si allergie ) 212 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 213 Cas clinique n°65 t Items : 175, 197 - Bêta-bloquant - Nitré d’action rapide à la demande - Statine sans attendre l’effet du régime en raison de ses effets pléiotropes antiathérogènes indépendamment de son action hypocholestérolémiante. o Question n° 4 Au bout d’une semaine du nouveau traitement, Monsieur R vous appelle pour une dyspnée sifflante évoluant depuis 2 jours. A l’auscultation pulmonaire, vous percevez des sibilants diffus. Vous décidez l’hospitalisation aux urgences car vous hésitez entre deux diagnostics. Lesquels ? Quel(s) examen(s) vous semblent utiles pour le diagnostic différentiel ? Œdème aigu pulmonaire ou bronchospasme. L’examen discriminant est le cliché thoracique. On peut demander un ECG pour s’assurer de l’absence de modification. o Question n° 5 Sachant qu’il n’y a pas d’anomalie radiologique significative en dehors d’une légère distension thoracique, et en l’absence de signe de gravité, quel traitement symptomatique instituez-vous ? - Oxygénothérapie à adapter aux gaz du sang artériels de façon à corriger l’hypoxémie. - Bronchodilatateurs (Bêta-mimétiques et atropiniques en aérosols.) o Question n° 6 L’évolution est rapidement favorable sous traitement symptomatique permettant une sortie dès le lendemain. Pour prévenir une récidive, faut-il modifier son traitement anti-angineux ? Arrêt définitif des bêta-bloquants à remplacer par un inhibiteur calcique et/ou un nitré d’action longue o Question n° 7 Tout se passe bien pendant six mois, puis Monsieur R se plaint à nouveau d’un angor pour des efforts de plus en plus modérés, voire même parfois au repos. Commentez l’ECG fait au décours immédiat d’une crise angineuse. Quel examen demandez-vous et dans quelle optique ? Il existe à l’ECG des signes d’ischémie antérieure avec négativation des ondes T de V1 à V4, conduisant à une coronarographie en vue d’une revascularisation par angioplastie ou pontage. 213 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 214 Cas clinique n°66 t Items : 37, 237 Question ..autour d’un cas de maltraitance… Céline 8 mois est amenée à l’urgence pédiatrique pour une tuméfaction de la cuisse droite apparue récemment. La maman l’accompagne et parle d’un incident récent . Elle l’a retrouvée la veille la jambe droite coincée dans les barreaux du lit . L’examen de Céline confirme la tuméfaction de la cuisse .Céline vous semble non douloureuse et vous sourit quand vous l’examinez . Vous retrouvez également un hématome de coloration bleue , de deux centimètres sur trois de la joue gauche. Il n’existe pas d’explication nette de cet hématome . Des radiographies du membre inférieur droit sont pratiquées et vont révéler une fracture spiroïde non déplacée du fémur droit dans sa partie moyenne . On note l’apparition d’un cal entourant la zone fracturaire. o Question n° 1 Citer les éléments qui vous paraissent orienter vers un diagnostic de maltraitance. - Fracture du fémur non plausible avant un an en absence de traumatisme important - Décalage des réactions des parents : cal= fracture de plus de 8 jours - Absence de repérage d’événement obligatoirement douloureux - Lésions d’âge différent : hématome récent et fracture ancienne - Hématome inexpliqué avant un an - Attachement indifférencié o Question n° 2 De quels examens complémentaires aurez-vous besoin ? - Squelette complet - Examen des fonds d’yeux - Scintigraphie osseuse(discutée) - Bilan de coagulation o Question n° 3 Donner la définition du signalement ? Il s’agit d’un certificat médical descriptif des lésions , du comportement de l’enfant, des circonstances de survenue. Les règles de rédaction sont identiques aux règles de rédaction du certificat de coups et blessures. Le médecin rédacteur précise dans le signalement que les conditions de survenue de l’événement ne sont pas compatibles avec les caractères des lésions o Question n° 4 Quelles sont les autorités qui seront destinataires de ce signalement ? Deux destinataires possibles - Autorité administrative : le conseil général et son représentant l’inspecteur de l’aide sociale à l’enfance - Autorité judiciaire : Procureur de garde souvent substitut chargé des mineurs 214 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 215 Cas clinique n°67 t Items : 190, 199, 203, 210 Le petit Pierre s’agite… Vous recevez le petit Pierre, qui habite au dessus de votre cabinet, âgé de 2 ans et qui vient de convulser. Sa température est à 40°C et il est somnolent. Sa maman est en larmes et craint qu’il n’ait une méningite comme son neveu. Le temps de l’installer sur la table d’examen, il se réveille, confus. o Question n° 1 Que faites - vous en urgence ? que recherchez vous à l’examen ? Administration de paracétamol per os plutôt que intra-rectal du fait de la variabilité de la bio disponibilité, dextro, TA , pouls, Examen neurologique complet à la recherche de signes de localisation, d’un syndrome méningé, de signes de choc, d’un purpura. o Question n° 2 Cet examen complet est normal en dehors d’une rhinite claire. La mère vous dit que Pierre a déjà fait une crise il y a 2 mois mais qu’elle n’avait pas consulté car elle était en vacance isolée. Il avait alors également 39° et avait vite récupéré. Quel diagnostic évoque-t-on ? Pourquoi ? Convulsion hyperthermique simple. Convulsion hyperthermique car : - Convulsion en contexte fébrile - Sans signe d’infection du SNC - Associé à une infection d’allure virale et banale Simple car : - Âge de survenue habituel ( 6 mois – 5 ans mais pic de fréquence la deuxième année) - Crise généralisée, sans signe de localisation initial ni post critique - De durée brève (inf 15 min) - Chez un enfant ayant un examen neurologique normal au décours ayant un développement psychomoteur normal o Question n° 3 La mère réclame que vous lui administriez un traitement préventif car elle a été impressionnée par la crise. Qu’en pensez vous ? L’administration de Valium® intra rectal en préventif n’a aucun intérêt. Il s’agit du traitement de la crise, qu’il ne convient d’administrer qu’en cas de crise à la phase critique et donc pas non plus en phase post critique. Vous pouvez par contre lui faire une ordonnance de Valium intra rectal (2 ml = 10 mg à 0.5mg/kg soit 0.1 ml/kg en cas de récidive) en lui expliquant bien les modalités d’administration avec la canule et qu’il ne faut l’utiliser qu’en cas de crise de plus de 5 min. 215 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 216 Cas clinique n°68 t Items : 167, 171, 174, 177, 181, 215 La chute de l’échelle…sociale. Monsieur N., charpentier de 36 ans, chute d’une échelle de deux mètres sur son lieu de travail. Il présente immédiatement une lombalgie aiguë intense, suivie 24 heures plus tard d’une radiculalgie de type L5 droite. Vous êtes alors le premier médecin que le patient consulte. L’EVA douleur est à 8/10. Le patient a du mal à marcher, mais ne présente ni déficit moteur, ni trouble sphinctérien. o Question n° 1 Quelle est votre prise en charge thérapeutique au stade aigu, après que vous ayez éliminé une fracture vertébrale ou un hématome rétro-péritonéal ? - Arrêt de travail de trois semaines en accident du travail - Traitement médical : Antalgiques (palier 2 ou 3) : paracétamol/dextropropoxyphèneDiantalvic®, 6 gel/j,; AINS : kétoprofène-Biprofenid®-150mg x 2/j ; Myorelaxants : tetrazepam-Myolastan®: 1/2 cp x 2 ou 3 par j. o Question n° 2 Quarante-huit heures après vos premières prescriptions, le patient revient vous voir, avec des douleurs intenses (EVA9), et insomniantes. Quelles modifications pouvez-vous apporter à votre prescription initiale ? Morphine-Skénan®, 40 mg x2/J, sur ordonnance sécurisée, avec laxatifs (Transipeg®-macrogol, 2 sachets par jour) o Question n° 3 Après sept semaines d’arrêt, le patient vous consulte à nouveau, car les douleurs persistent à l’effort(EVA : 5,5/10). A l’examen clinique, on constate une atteinte radiculaire L5 droite. Quel bilan paraclinique proposez-vous, et en vue de quelle hypothèse diagnostique principale ? Clichés standard du rachis lombaire F+P et bassin de face (déjà faits dans le bilan du premier jour) Scanner lombaire sans injection, (ou éventuellement IRM rachis lombaire), compte tenu du délai d’évolution, à la recherche principalement d’une hernie discale compressive L4-L5. o Question n° 4 Le patient a bénéficié d’un traitement adapté. Mais trois mois plus tard, il se plaint que ses douleurs se sont modifiées : les lombalgies persistent (EVA : 4/10), et la radiculalgie L5 droite est devenue permanente, à composante nocturne, à type de brûlures continues, avec décharges électriques intermittentes. Quel(s) type(s) de douleur évoquez-vous et comment ajusterez-vous votre prise en charge, médicamenteuse et non médicamenteuse, en fonction de ces constatations ? 216 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 217 Cas clinique n°68 t Items : 167, 171, 174, 177, 181, 215 a)Douleurs mixtes : par excès de nociception , et neuropathiques radiculaires. b) Prise en charge non médicamenteuse : - poursuite arrêt de travail, en rechute Accident du travail - Corset - Rééducation adaptée c)Prise en charge médicamenteuse : - Antalgiques : palier 2 (éviter palier 3 au long cours dans cette indication) : Topalgic®tramadol 100 mg x 2/ j - Antidépresseurs : tricycliques : Laroxyl®-amitriptyline, le soir, augmentation progressive, jusqu’au meilleur rapport bénéfices/effets indésirables (environ 50mg/j), ou non tricycliques : Zoloft®-sertraline 50 : 1 gelule par jour - Voire anti-épileptiques : Neurontin®-gabapentine, augmentation très progressive, jusqu’au meilleur rapport bénéfice/risque, par paliers de 400mg par semaine, jusqu’à 1600-1800 mg/j o Question n° 5 Sept mois tard, soit un an après son accident, le patient se plaint toujours de douleurs séquellaires (EVA : 6/10), ses performances physiques sont altérées, le périmètre de marche dépasse difficilement 300mètres. Il sort très peu de chez lui, alléguant des troubles anxieux et du sommeil qu’il qualifie de majeurs (EVA sommeil : 8/10), malgré les somnifères (Stilnox®- zopliclone : 2cp le soir, et alimémazineThéralène® : 40 gouttes) et les anxiolytiques (bromazepam-Lexomil®‚- :1/4-1/41/2 et Rivotril®-clonazepam gouttes : V-V- XX) prescrits par un confrère. Il est manifestement déprimé, se plaint de troubles mnésiques importants. Devant l’intensité et la chronicité des douleurs, ce même confrère a « préféré prescrire de la morphine », sous la forme de Durogésic‚-fentanyl. Il n’a toujours pas repris son travail, s’inquiète de la « consolidation » proposée par son médecin conseil et vous interroge sur ses capacités de reprise de son travail antérieur. Comment rationaliser les prises médicamenteuses de ce patient, dans le but notamment de limiter la iatrogénie ? Rationalisation des prises médicamenteuses Prendre l’avis d’un psychiatre, et limiter les prise de benzodiazépines et de somnifères au long cours : proposer le sevrage très progressif, et le recours aux thérapeutiques non médicamenteuses (relaxation…) Il n’y pas, sauf exception, d’indication à la prise d’antalgiques de palier 3 au long cours dans cette indication (Afssaps, 2004) : il est utile de proposer le sevrage, au bénéfice d’un antalgique de palier 2 et des mesures non médicamenteuses. 217 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 218 Cas clinique n°68 t Items : 167, 171, 174, 177, 181, 215 o Question n° 6 Quels sont les principaux axes de la prise en charge que vous proposez à ce patient ? Prise en charge pluri-disciplinaire du lombo-radiculalgique chonique - Prise en charge de la douleur : antalgiques, co-antalgiques (poursuite antidépresseurs à doses anti-dépressives). - Kinésithérapeute ambulatoire, voire en Centre de Rééducation. - Accompagnement psychologique, avec proposition de thérapie comportementale - Réinsertion socio-professionnelle : dossier COTOREP en vue reconnaissance de Travailleur Handicapé, contact avec médecin du travail, pour adaptation de poste, voire reconversion professionnelle. o Question n° 7 Quels seront les critères d’évaluation de l’efficacité d’une telle prise en charge ? Evaluation : de la douleur (EVA), de la fonction (EVA Activités quotidiennes, marche rapide, tests isométriques), de l’état psychique et de la réinsertion socio-professionnelle. 218 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 219 Cas clinique n°69 t Items : 112, 186, 203, 264 Une fièvre qui traîne… Mme S. Jeanne, âgée de 58 ans, est admise à l’accueil urgence adressée par son médecin traitant pour un nouveau pic fébrile à 39°8. Elle n’a aucun antécédent. Elle a trois enfants en bonne santé. Elle suit un traitement hormonal substitutif depuis sa ménopause à l’âge de 53 ans. Depuis 3 mois, elle se plaint d’une sensation d’obstruction nasale pour laquelle elle a consulté un ORL qui n’a pas noté de lésions objectives et qui lui a prescrit un traitement symptomatique. Depuis un mois, elle présente une fièvre à 39°-40° sans autre plainte fonctionnelle . Un bilan a été réalisé par son médecin traitant qui est revenu négatif : hémocultures, examen cyto-bactériologique des urines, radiographie pulmonaire, échographie abdominale, scanner thoraco-abdomino-pelvien, fibroscopie gastrique et colonoscopie. Les constantes, à son arrivée au SAU, sont les suivantes : T 38°5 ; TA 10/6 ; FC : 90/min ; FR : 16/min et SaO2 en air ambiant à 99%. On ne note pas de marbrures. Sa vigilance et sa conscience sont normales. L’examen clinique est normal. Le bilan biologique montre les résultats suivants : GB 8500/mm3 (PN 3880; NFS: Hb 7,7g/dl; VGM 84 µ3, L 1500, PE 2600); plaq 550000/mm3 Créatininémie 150 µmol/l ; Urée 8 mmol/l ; Na 140mmol/l ; K 4,5 mmol/l. ; CRP 308mg/l Bilan hépatique normal ; TP 100% ; TCA M/T 1,4 ; fibrinogène 8 g/l temps de thrombine M/T 22/22 BU : protéine + ; hématies+++ ; pas de nitrites ; leucocytes + o Question n° 1 Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ? L’hypothèse la plus probable, permettant de rendre compte de l’ensemble du tableau clinico-biologique , est celle d’une vascularite nécrosante compte-tenu de l’ensemble des investigations réalisées en externe qui sont revenues négatives. - Vascularite nécrosante (Périartérite noueuse, micropolyangéite , maladie de Wegener) du fait de la fièvre élevée, du syndrome inflammatoire franc (anémie, hyperplaquettose, CRP et fibrinogène élevés), de l’atteinte rénale (insuffisance rénale, hématurie, protéinurie). L’atteinte ORL (obstruction nasale) oriente vers une maladie de Wegener. L’hyperéosinophilie peut s’observer. - Endocardite infectieuse (fièvre, atteinte rénale). L’absence de souffle et la négativité des hémocultures rendent peu probable cette hypothèse. - Maladie de Horton à forme fébrile pure. Cette maladie s’observe souvent après 60 ans. Elle ne rendrait pas compte de l’insuffisance rénale probablement aiguë chez cette femme sans antécédent. 219 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 220 Cas clinique n°69 t Items : 112, 186, 203, 264 o Question n° 2 Quel bilan complémentaire programmez-vous ? Afin d’étayer le diagnostic de vascularite nécrosante et de préciser l’atteinte rénale, on va demander des examens biologiques et histologiques : - Recherche d’auto-anticorps dirigés contre le cytoplasme des polynucléaires (ANCA) par dépistage en immunofluorescence et détermination de leur spécificité par méthode ELISA.. - Protéinurie des 24 heures - Examen des hématies en contraste de phase pour déterminer leur origine glomérulaire ou tubulaire - Sérologie hépatite B. La périartérite noueuse peut être due à une infection par le virus de l’hépatite B ce qui modifie la prise en charge thérapeutique. - Biopsie muqueuse nasale Afin d’éliminer une endocardite infectieuse, on refera des hémocultures, complétées par une échographie transthoracique (l’ancienneté des troubles, dans l’hypothèse d’une endocardite, serait responsable d’anomalies valvulaires visibles en ETT). o Question n° 3 Une biopsie rénale est programmée. Que décidez-vous sur le plan de l’hémostase ? Sur le bilan d’hémostase, on note un allongement spontané du TCA.. La normalité du temps de thrombine exclut la présence d’héparine. L’allongement du TCA est très vraisemblablement du à l’hyperfibrinogénémie. Néanmoins ; avant tout geste invasif, il faudra faire un dosage des facteurs de la voie endogène (puisque le TP est normal), c’est à dire le facteur XII, XI, IX, VIII. Un déficit en XII n’entraine aucune tendance hémorragique. o Question n° 4 Quelle information délivrez-vous à la patiente ? La malade doit être complètement informée des risques relatifs à la PBR, et des bénéfices que l’on en attend (précision du diagnostic, optimisation du traitement) o Question n° 5 Une corticothérapie au long cours est décidée. Quels conseils donnez-vous à la patiente pour éviter les inconvénients d’une corticothérapie au long cours ? - Surveiller le poids - Alimentation riche en calcium, pauvre en sel, pauvre en sucre d’absorption rapide net en graisse, riche en protéine - Exercice physique régulier (pour prévenir la myopathie cortisonique) - Surveillance mensuelle par le médecin de la pression artérielle, la kaliémie et de la glycémie. Pas d’AINS en auto-médication pour éviter la gastro-toxicité. 220 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 221 Cas clinique n°70 t Items : 193, 197, 201 …Quand on va dans le mur… Mr V, 22 ans, est rentré dans un arbre avec sa voiture alors qu’il roulait à vive allure sur une route enneigée. Il portait sa ceinture de sécurité. Il s’agit d’un choc frontal. A l’arrivée des pompiers, il est conscient et répond aux ordres simples. Il est ensuite désincarcéré et est conduit à l’hôpital par un moyen médicalisé (SMUR), immobilisé dans un matelas-coquille. Pendant le transport, il est en ventilation spontanée, et la saturation transcutanée est à 93%. Il n’y a pas de trouble hémodynamique. On note cependant dès le début un emphysème sous-cutané au niveau du thorax, qui augmente avant l’arrivée à l’hôpital. o Question n° 1 Compte-tenu du mécanisme lésionnel et des signes déjà présents, quels signes cliniques recherchez-vous en priorité ? Recherche de lésions par décélération : pneumothorax (asymétrie du murmure vésiculaire, voire abolition dans un champ pulmonaire, abolition des VV, douleurs costales) ; traumatisme de l’aorte thoracique (asymétrie des pouls), traumatisme d’un organe intra-abdominal, creux ou plein (matité des flancs, douleur abdominale, disparition de la matité pré-hépatique) o Question n° 2 Quels examens complémentaires prescrivez-vous en urgence. Justifiez-les - Bilan pré-opératoire et pré-transfusionnel (QS) - Radio pulmonaire à la recherche d’un pneumothorax, d’un hémothorax, et d’un élargissement du médiastin - Radio d’ASP à la recherche d’un pneumopéritoine - Échographie abdominale (ou TDM thoraco-abdo) à la recherche d’un épanchement gazeux ou hémorragique, et précisant l’aspect des parenchymes (foie, rate, reins, pancréas..) o Question n° 3 Malgré le drainage de la plèvre droite, le drain continue à buller fortement, le pneumothorax persiste et l’état respiratoire s’aggrave. Quel diagnostic envisagezvous ? Conséquences sur la prise en charge ? Une rupture trachéo-bronchique, nécessitant une prise en charge chirurgicale après TDM si celle-ci n’a pas déjà été effectuée o Question n° 4 L’évolution est ensuite favorable sur le plan chirurgical dans les jours qui suivent, mais les troubles du rythme cardiaque qui existaient initialement (extrasystoles ventriculaires) persistent, en l’absence de troubles ioniques et de troubles de la repolarisation à l’ECG. Quel diagnostic évoquez-vous et comment l’étayez-vous ? Il s’agit probablement d’une contusion myocardique qui sera confirmée par un dosage de troponine et une échocardiographie 221 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 Notes 222 8:41 Page 222 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 223 Notes 223 DOSSIERS CLINIQUES-09-10 1/12/09 8:41 Page 224 COORDINATION DES CAS CLINIQUES : - Pr. G. POTEL (Thérapeutique Nantes) - Pr. P. CASASSUS (Thérapeutique Paris) LISTE DES CO-AUTEURS : - Pr. F. ADNET (Thérapeutique Paris Bobigny) - Dr. E. BATARD (PH, SAU Nantes) - Pr. P. BORDURE (ORL Nantes) - Pr N. BRION (Thérapeutique, Versailles) - Pr O. CHOSIDOW (Thérapeutique, Paris Pitié-Salpétrière) - Dr. M. DARY (CCA, SAU Nantes) - Dr. D. EL KOURI (PH, Médecine Polyvalente-Urgence Nantes) - Dr. C. GRAS (PH, Pédiatrie Nantes) - Dr. J.P. GUEFFET (PH, Cardiologie Nantes) - Pr L. GUILLEVIN (Thérapeutique, Paris Cochin) - Dr. B. GUILLON (PH, Neurologie Nantes) - Pr. P. HILLON (Thérapeutique Dijon) - Pr M LABETOULLE (Thérapeutique, Clermont-Ferrand) - Pr. P. LE CONTE (Réanimation Nantes) - Pr Cl LE JEUNNE (Thérapeutique, Paris Hôtel-Dieu) - Pr O. LORTHOLARY (Mal Infectieuses, Paris Necker) - Dr. W. MARTINEAU (PH, SAU Nantes) - Dr. E. NAUX (PH Anesthésie Réanimation Nantes) - Dr. J. NIZARD (PH, Centre de Traitement de la Douleur Nantes) - Pr F PAILLE (Thérapeutique, Nancy) - Pr. D. PATERON (Thérapeutique Paris Bondy) - Dr. J. PERRIER (CCA, Pédiatrie Nantes) - Dr. G. PICHEROT (PH, SAU Nantes) - Pr. M. PINAUD (Anesthésie Réanimation Nantes) - Pr J SCHMIDT (Thérapeutique, Clermont-Ferrand) - Dr. D. TREWICK (PH, SAU Nantes) - Pr. J.C. VERWAERDE (Thérapeutique Caen) 224