Programme Passion Recherche
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Programme Passion Recherche
Opération Passion Recherche CNRS Fondre le métal comme il y a 4000 Ans… Du 10/11 juin au 17/18 juin 2010 Expérimentation de la chaîne opératoire du bronze à partir de techniques métallurgiques issues de modèles archéologiques. Mise en application avec des élèves du cycle 3 et des étudiants PRCE sur la plateforme archéologique expérimentale de Montagney-Servigney (Doubs) et sur le site de l’IUFM de Lorraine, Site d’Epinal (Vosges). Illustration : Atelier de bronzier expérimental (Plateforme Archéologique Expérimentale ERMINA) © Photographie Hélène Morin-Hamon Présentation du projet : activités envisagées avec les étudiants et les élèves de classes élémentaires Partenaires L’opération est organisée par l’UMR CNRS 5608 en partenariat avec la délégation (Dr6) Nord-Est du CNRS, et l’IUFM de Lorraine. Lieu(x) : L’opération se déroulera sur le site de la plateforme archéologique expérimentale ERMINA de MontagneyServigney (Doubs). Une seconde opération, mettant en activité des élèves de classes primaires et élémentaires de la région d’Epinal, sera organisée autour de l’IUFM d’Epinal. Objectifs Reconstitution expérimentale de la chaîne opératoire du métal à partir de techniques anciennes issues de modèles archéologiques régionaux. Déroulement première phase - Fabrication de combustible : Installation et mise à feu de meules de charbonnier en grandeur réelle afin d'approvisionner en combustible l'expérimentation. - Construction de bas foyers à ventilation forcée. - Élaboration de creusets, et de moules à partir de modèles archéologiques (artefacts d’époque protohistorique) - Préparation mécanique (enrichissement du minerai) - Expérimentation de coulée de métal/cuivre/bronze in situ à partir de minerais locaux. - Ébarbage sur meule dormante en grès Installation de l'atelier de réduction, de fonderie et de forge sur le site de la base archéologique expérimentale de Montagney-Servigney (Doubs). Chaque étape donnera lieu à observation suivant une démarche expérimentale à la fois archéologique et archéométrique. Déroulement deuxième phase Mise en application d’un projet similaire avec des élèves du cycle 3 par une équipe de PE.2 sur le site de l’IUFM d’Epinal. Contact Denis Morin (UMR 5608 CNRS) [email protected] Hélène Morin-Hamon (UMR CNRS 5608) Passion Recherche… Fondre du métal comme il y a 4000 ans… Du minerai au métal… Du métal à l’objet Retrouver les gestes et les techniques des premiers métallurgistes Illustrations : Atelier de bronzier expérimental (Plateforme Archéologique Expérimentale ERMINA) © Photographie Hélène Morin-Hamon L’ensemble de l’opération sera filmé avec pour objectif d’élaborer un documentaire, outil de valorisation et de formation. Ce document constituera l’amorce d’une production de documentaires multimédia consacrés à la restitution de gestes et de techniques anciennes : arts du feu, arts du fil … etc… Le tournage sera assuré par la cellule multimédia de l’IUFM d’Epinal. Contact : Ernesto Feltrin (IUFM) [email protected] L’exploitation des minerais de cuivre et d’étain La métallurgie implique des procédés pyrotechniques permettant d’extraire le métal du minerai de cuivre et de s’affranchir de la rareté du cuivre natif. Ces techniques apparaissent dans les Carpates et les Balkans durant les VIe et Ve millénaires et au cours des IVe et IIIe millénaires avant notre ère dans l’arc alpin et le midi de la France. Pendant plusieurs siècles entre la fin du Néolithique et le début de l’Age du Bronze (période appelée Chalcolithique), les artisans qui travaillent le cuivre préparent déjà un terrain favorable à l’essor de la métallurgie du bronze. Les plus anciennes traces de cette métallurgie se retrouvent en Anatolie et en Égée autour du IIIe millénaire (B.C.) La production et l’usage de ce nouveau métal empruntent des itinéraires de diffusion similaires à ceux du cuivre quelques millénaires auparavant. La diffusion est néanmoins beaucoup plus rapide puisque, au tout début du IIe millénaire (B.C.), l’usage de cet alliage est attesté dans pratiquement toute l’Europe. Le bronze à l’étain Le bronze est un alliage de cuivre et d’étain mélangés dans des proportions variables (environ 90% de cuivre pour 10% d’étain) suivant les objets fabriqués. Les ressources en minerai étant inégalement réparties, la généralisation de la pratique de cette métallurgie implique la mise en place d’importants réseaux d’échanges entre les communautés où les métaux nécessaires à l’alliage vont circuler abondamment. La chaîne opératoire de production La connaissance de la chaîne opératoire de réduction de minerai et de fabrication d’objets en bronze a été mise en évidence grâce aux vestiges archéologiques (foyers de réduction ou de bronziers, tuyères, creusets, moules ...) et par de nombreux travaux d’expérimentation. Le minerai est préalablement concassé. Cette première étape permet de réaliser plus facilement la réduction ; la chaleur nécessaire se situe entre 800 et 1 200°C. Cette opération requiert un foyer de réduction : cercle de pierres scellées par de l’argile ou simple cuvette tapissée d’argile, dans lequel l’apport d’oxygène s’effectue avec un système de tuyères et de soufflets en peau. Le combustible utilisé est le charbon de bois au pouvoir calorifique plus important que le bois brut. Il faut compter quelques heures avant que le métal se liquéfie et coule dans le fond du foyer, où il forme une matte. Pour obtenir du bronze, le cuivre et l’étain sont fondus dans un creuset. Le matériel utilisé diffère peu du dispositif nécessaire à la réduction : foyer réfractaire, tuyères et soufflets. La température de fusion du bronze se situe autour de 1 000°C, et celle de coulée, idéale pour une bonne fluidité du métal, autour de 1 200°C. Le bronze ainsi liquéfié peut alors être coulé dans des moules pour obtenir des lingots ou des objets. Les moules sont en pierre, monovalves ou bivalves, en bronze, ou en argile. Pour cette opération seront privilégiés des moules en pierre de grès provenant du massif Vosgien proche. Au cours de l’Âge du Bronze les techniques de fabrication d’objets vont se diversifier et engendrer l’apparition de nouvelles spécialisations : le travail de la tôle avec la dinanderie : récipients, cuirasses, casques..., l’orfèvrerie et la création de bijoux, ainsi que la mise en place de vastes réseaux d’approvisionnement et de distribution. L’élaboration d’outils et de bijoux en bronze fera l’objet de plusieurs séries d’expérimentations. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site : http://www.ermina.fr