Heure Suisse Fondation Sandoz

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CULTUREHISTOIRE
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TRÉSORS DE LA FONDATION
SANDOZ EXPOSÉS À NEW YORK
Se rendre à une exposition de la Fondation Sandoz, qui possède l’une des plus belles collections d’horlogerie
ancienne, c’est donner à sa culture horlogère la possibilité de se transcender. En direct de New York, lever de voile
sur l’Elliptica, une primeur qui sera peut-être au SIHH 2012. Par Malik Bahri, community manager Watchonista.com
L
a nouvelle horlogerie indépendante –
marque dans l’esprit des horlogers de
Hautlence, De Bethune et consorts –,
Parmigiani Fleurier, puisque l’atelier de
si brillante, si créative, ose son inspiration dans l’horlogerie classique des
restauration est situé deux étages au-dessus
de celui dédié aux grandes complica-
«pères de l’horlogerie». Berthoud, Breguet,
Leroy, Rochat sont autant de précurseurs
de techniques dont la réactualisation a
valeur de célébration. Force est de consta-
tions.
La création et l’essor de Parmigiani
Fleurier ont été supportés par la Fondation
Sandoz. Cette fondation détient une
ter que l’horlogerie des années 50 et 60
n’est pas la plus créative, quand bien
même draine-t-elle dans le monde et sur le
magnifique collection de montres de poche
et d’automates datant des XVIIIe et XIXe
siècles; bien évidemment, cette collection
net son lot de passionnés. A ces époques, il
fallait produire vite et bien, pour concurrencer l’horlogerie américaine, productiviste. Il fallait fournir aux marchés des
montres petites et précises.
est restaurée et entretenue par Parmigiani.
Contrairement à d’autres, elle est régulièrement exposée, offrant aux passionnés
d’horlogerie le privilège de contempler le
magnifique travail des pères fondateurs.
Construite par les frères Vardon & Stedman, cette montre
de poche anglaise de forme ovale se distingue par ses
aiguilles télescopiques. Une complication d’affichage de
plus de deux cents ans.
RESTAURATION ET
VÉNÉRATION, SOURCES
D’INSPIRATION
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Aux XVIIIe et XIXe siècles, c’est avant
tout le concept qui prime et tout reste à
inventer. Les capacités d’imagination, de
concentration et d’abstraction des grands
maîtres compensent largement les programmes les plus affûtés de nos ordinateurs surpuissants. Le meilleur moyen de
comprendre leur démarche est de sauvegarder leurs œuvres. D’ailleurs, la restauration de pièces anciennes est un passage
obligé pour nombre de grands horlogers
actuels, tels que Ludwig Oechslin, Denis
Flagollet, Karsten Fraessdorf... Dans ce
domaine, l’un des ateliers les plus prestigieux reste celui de Michel Parmigiani. Les
nombreuses pièces passées en ce temple de
la restauration ont certainement laissé leur
La galerie A La Vieille Russie à New York, au 781, Fifth Avenue, accueillait l’exposition «Mechanical Wonders»,
composée d’une cinquantaine de montres et objets d’art horloger de la collection Maurice Sandoz, ainsi que
les plus beaux chefs-d’œuvre horlogers de Parmigiani.
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DÉJÀ AVANT
NEW YORK, NOUVEAU
MODÈLE POUR 2012?
hommage montre-bracelet à ce vénérable
gousset: l’Elliptica ne se contente pas du
Ainsi, l’exposition «Mechanical Wonders»
s’est déroulée à New York, dans les locaux
respect de l’esthétique originale, elle en
reproduit intégralement la complication
Deux ans plus tard, Parmigiani propose un
de la galerie La Vieille Russie, du 26 octobre
d’affichage. En résulte une montre de
au 26 novembre, prolongée jusqu’au
10 décembre pour avoir connu, dès son
forme des plus abouties, qui revendique
son «ovalité» jusqu’à l’extrémité de ses
vernissage, un succès monstre. Plus
qu’une exposition, c’était aussi un tour de
chauffe pour les nouveautés Parmigiani
du SIHH 2012. Déjà, lors du salon en 2010,
Trait d’union entre les richesses historiques de la Fondation
Sandoz et le département complications de Parmigiani
Fleurier, l’Elliptica, produite en deux exemplaires et exposée à
New York. Pour la première fois sont rééditées,
en montre-bracelet, des aiguilles télescopiques dont la course
épouse les contours ovales du cadran. Prémices
d’une production en série pour 2012?
aiguilles. Des aiguilles qui se rétractent
lorsqu’elles balayent les zones de 3 h e t
9 h, qui se déploient au survol des 12 h et
6 h. Avec cette montre, présentée en
dehors des grands événements, Parmigiani
j’avais pu assister à une présentation
privée d’une partie des montres anciennes
présentées à La Vieille Russie. Il y avait
cette magnifique pièce des frères Vardon &
Stedman, une montre de poche de forme
ovale. Son exceptionnalité vient de ses
aiguilles télescopiques qui se rétractent en
suivant le rehaut, prouesse d’affichage
datant de plus de deux cents ans, jamais
Vue de dos, le mouvement de forme PF114, inspiré du
calibre PF 110, habitant l’Elliptica de Parmigiani Fleurier.
encore rééditée! Je me souviens en avoir
cherché en vain quelque version modernisée sur le net.
L’ELLIPTICA, COMMENTAIRES
L’Elliptica embarque le mouvement de forme PF114, inspiré du calibre PF 110 (8 jours,
21 600 alt./h.) et proposant une décoration florale ciselée. La complication d’affichage qui
permet d’étirer ou de rétracter le bras des aiguilles, afin d’en adapter la longueur, semble
relativement épaisse, comme le laissent deviner les rehauts des guichets réserve de marche
et date, respectivement situés à 12 h et à 6 h. Le rêve voudrait qu’on imagine dans le futur
une grande seconde qui suivrait la même courbe elliptique. Côté esthétique, une réussite. Juste
une question à propos de l’ouverture sur le mouvement au dos de la montre: aurait-elle pu
être complètement ovale plutôt que vaguement «patatoïdale»? Réussir une montre ovale n’est
pas une sinécure tant la forme s’est vue galvaudée par des montres de supermarché tirant sur
le kitsch. Ici, la montre est belle, elle emprunte au Bauhaus, à l’Art Déco, une influence constante chez Parmigiani. Les cornes de la maison de Fleurier ne s’intègrent jamais si bien que sur
les boîtiers de forme, tel celui de la montre Bugatti Super Sport. Elles collent parfaitement à
l’esthétique décalée du boîtier. Côté cadran et aiguilles, c’est une vraie surprise, les index rappellent les fameux cadrans «Sandwich» de Panerai, ce qui confère à la pièce un côté sport très
polyvalent. Avec un traitement à l’émail grand feu, on reste, bien sûr, dans le domaine du chic.
A l’instar des index, les aiguilles déployantes sont bleues, mais en titane bleui au four, une
technique complexe que peu maîtrisent. Idée! Du moment que la technique est acquise, et si
elle servait à réaliser un cadran en titane bleui? L’«ovalité» du modèle est omniprésente, du
bout des aiguilles aux cornes, en passant par les chiffres. Un jusqu’au-boutisme géométrique
total, à l’exception du balancier ovale qui reste à inventer! ■
Pièce historique photographiée par R. Sterchi pour la
Fondation Edouard et Maurice Sandoz (FEMS) à Pully, en
Suisse: un œuf de Fabergé renfermant un splendide paon.
Fleurier, qui dispose à l’interne de tous les
savoir-faire et d’une ouverture d’esprit
autorisant ce genre de renaissance, signe
ce qui pourrait devenir l’une des pièces
majeures de l’année 2012… pour autant
que les deux exemplaires uniques exposés
à New York, l’un en or rose, l’autre e n or
blanc, inspirent une version de série.
Pourquoi pas lancée au SIHH 2012? ■
www.sandozfondation.ch
www.parmigiani.ch
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