Fiche 2 Le corps. - Le Musée d`Art Moderne et d`Art Contemporain
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Fiche 2 Le corps. - Le Musée d`Art Moderne et d`Art Contemporain
Parcours le corps dans l’œuvre > Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain > Fiche scientifique rencontre avec les œuvres – CP – CE1 – CE2 – CM1 – CM2 – Collège – Lycée – Université – Durée 1h… LE CORPS DANS L’ŒUVRE D’ART • Présentation Cette visite explore les différentes manières de représenter et d’utiliser le corps dans l’œuvre d’art en s’appuyant sur une sélection d’artistes et d’œuvres de la collection permanente du musée. Le corps fait ici l’objet de toutes les expérimentations, on le retrouve à travers le portrait, mais aussi au détour d’un corps déformé, fragmenté, hybridé et défiguré, travesti, mais également comme outil de représentation de l’œuvre d’art. • Objectifs - Faire découvrir la diversité des nouveaux modes de représentation du corps - Présentation du corps comme outil artistique - Apprendre à lire une œuvre d’art. - Familiarisation avec le vocabulaire spécifique de l’art. • Etapes de la visite A partir de ces informations, l’enseignant devra effectuer un choix d’artiste ou d’étape selon le niveau de classe (en fin de page « Durée de la visite ») et la disponibilité des œuvres présentes en salle. Les étapes peuvent être modulées à la demande des enseignants. > Etape 1 : Le portrait Martial RAYSSE, nait à Golfe-Juan en février 1936. Dès 1955, il se lie d'amitié avec Arman et Ben à Nice, et élabore ses premiers assemblages avec des objets de rebut. Dès 1962, première utilisation du néon puis dans les années 60, multiplication des clichés visuels et trompe-l'œil, proches de la « carte postale » touristique (esthétisme volontairement kitsch) tout en s'attachant à l'étude du visage féminin. Exemple avec Nissa Bella, 1964. Report photographique, acrylique et néon. Portrait de France (son épouse et son modèle de prédilection à cette période), décliné de manière obsessionnelle et stéréotypée. Nissa Bella, 1964 Report photographique sur feutrine marouflée sur contreplaqué, Acrylique et néon sur toile 180 x 120 x 15 cm Signé en mars 1996 Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris 1 James ROSENQUIST, né en 1933 à Grand Forks, dans le Dakota du Nord, aux États-Unis, il vit et travaille à Aripeka, en Floride. Artiste du Pop Art Américain, il emprunte ses références à la culture populaire et aux panneaux publicitaires, afin de créer des œuvres aux proportions démesurées. Exemple avec Big Bo, 1966. Huile sur toile, hommage rendu à Bob Diddley, jazzman célèbre et apprécié des artistes du Pop Art. Big Bo, 1966 Huile sur toile 233,7 x 168,8 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris Denis CASTELLAS, né en 1931 à Marseille, il vit et travaille à Nice. Artiste qui se revendique de la peinture figurative, il génère des peintures qui révèlent plusieurs niveaux d’images. On y trouve des figures et des motifs nourris de références multiples (revues, livres d’art, photographies…) et un questionnement permanent sur l’acte de peindre. Exemple avec Grand K – Ou bien, ou bien, 2008. Couches successives de peinture à l’huile, effacements, superposition, transparence. > Etape 2 : Le corps déformé George SEGAL, né en 1924 à New York et décédé en 2000 à South Brunswick. Dès 1961, il se dirige vers la sculpture, moyen le plus apte à exprimer la réalité de la vie quotidienne. Ses personnages, saisis dans des gestes prosaïques, sont les symboles d’une humanité et d’une conscience sociale profonde. Ses premiers personnages étaient construits à la façon des mannequins de grands magasins, du plâtre posé sur une armature de bois et de treillis, puis il abandonne cette technique et moule directement sur le corps humain, au moyen de bandes préplâtrées. Pour mettre en scène ses personnages, il choisit un environnement constitué d’objets réels, sans les détourner de leur contexte original. L’objet n’est là que pour situer les personnages. Exemple avec Untitled, 1986. Plâtre moulé sur un corps de femme allongé sur un canapé dans une pose lascive et provocante. Untitled, 1986 Plâtre moulé sur bergère 76,2 x 160 x 96,5 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © The George and Helen Segal Foundation - Adagp, Paris Robert MALAVAL, né en 1937 à Nice, il décède en 1980 à Paris. En 1961, il s'installe à Vence et débute sa période de l’Aliment Blanc (matériau proliférant, dégoulinant, invasif dont il use sur tous supports), reliefs de papiers encollés peints en blanc avec de la peinture à l’huile, d’après une technique empruntée aux artistes carnavaliers de Nice (carton-pâte). En 1964, il s'installe à Paris et 2 commence la série des sculptures et reliefs réalisés à partir de moulages de corps féminins, puis les tableaux Rose-Blanc-Mauve peints au pistolet à partir de pochoirs. Exemple avec Dormeuse, 1965. Corps de femme allongée, résine et pigment. Niki DE SAINT PHALLE, née à Paris en octobre 1930, c'est à New York qu’elle passe toute sa jeunesse, elle s’éteindra en mai 2002 à San Diego en Californie. Installée à Paris en 1950, elle réalise ses premiers assemblages et peintures de 1952 à 1956, incluant divers éléments hétéroclites. La figure de la femme au corps meurtri et détourné sont omniprésents dans le travail de Niki de Saint Phalle. Exemple avec La mariée sous l’arbre, 1963-1964. Assemblage d’objets divers (fleurs en plastique, jouets) et matériaux (laine, tissu, papier, grillage). La mariée sous l’arbre, 1963-1964 Objets divers, étoffe sur construction en fil de fer 228 x 200 x 240 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris Pat ANDREA, né en 1942 à La Haye, aux Pays-Bas. Artiste néerlandais, il développe une peinture figurative créant un univers fantasmagorique. Dans son œuvre, l’artiste exécute de grands personnages érotiques et inquiétants, souvent féminins, sortant tout droit de l’inconscient du peintre. On assiste au huis-clos inquiétant de figures chancelantes et angoissées. Exemple avec Le nombril du monde, 2010. Fusain sur toile. Le nombril du monde, 2010 Fusain sur toile sur châssis 260 x 260 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris > Etape 3 : Le corps fragmenté Robert MALAVAL, né en 1937 à Nice, il décède en 1980 à Paris. En 1961, il s'installe à Vence et débute sa période de l’Aliment Blanc (matériau proliférant, dégoulinant, invasif dont il use sur tous supports), reliefs de papiers encollés peints en blanc avec de la peinture à l’huile, d’après une technique empruntée aux artistes carnavaliers de Nice (carton-pâte). En 1964, il s'installe à Paris et 3 commence la série des sculptures et reliefs réalisés à partir de moulages de corps féminins, puis les tableaux Rose-Blanc-Mauve peints au pistolet à partir de pochoirs. Exemple avec Rampe Shoeller, 1964. Rampe d’escalier d’un hôtel particulier. Polyester stratifié rose-blanc reprenant des avants bras et mains. Fragment de corps féminin, 1965. Quadryptique, acrylique sur carton. > Etape 4 : L’enveloppe corporelle Jan FABRE, né en 1958 à Anvers, Belgique. Cet artiste aborde dans son œuvre des questions existentielles telle que la vie, la mort, et les effets du temps sur les êtres vivants. Jan Fabre établit un parallèle entre les différences de fragilité de l’homme et de l’insecte : l’homme porte son ossature à l’intérieur de son corps, sa vulnérabilité est extrême s’il ne se protège pas d’une carapace, en l’occurrence d’une armure. Tout au contraire, l’insecte est naturellement protégé par une carapace hermétique, solide, qui renferme ses organes vitaux, inaccessible pour l’ennemi à moins que celui-ci ne renverse le coléoptère sur le dos. C’est ce principe qui a conduit l’artiste à choisir un tissu d’os pour en faire les robes immaculées d’un moine et d’un ange de part et d’autre d’une table de stratégie monumentale. Il est fasciné comme beaucoup de ses contemporains par le squelette. Exemple avec Brugge 3004 (Angeles met beenderen)/ (Angel with bones), 2002. Armature métallique, os humains et os d’animaux. Enrica BORGHI est une plasticienne née en juin 1966 en Italie. A la manière des Nouveaux Réalistes, elle s’approprie des éléments de son temps pour créer un univers poétique. Elle réagit à l’invasion de l’environnement par les produits non dégradables du progrès, comme le plastique et ses dérivés, par un détournement de l’objet. Ainsi, elle transforme le matériau vil et banal en matière précieuse et en œuvres raffinées et symboliques. Grâce à la récupération de matériaux, elle recompose des enveloppes corporelles, en mêlant la sculpture du corps féminin à la mode vestimentaire. Exemple avec Vestitu Blu, 2005. Grace à un assemblage de fonds et de goulots de bouteilles d’eau minérale bleues, elle déploie la somptuosité d’une robe de soirée. > Etape 5 : Le corps comme outil Dans les années 1950, on assiste au détournement de la peinture pour se tourner vers l’acte de peindre en lui-même. Les peintres du XXème siècle développent un intérêt pour les Works in Progress , soit l’œuvre en train de se faire. Désormais la présence de l’artiste, son geste ou son corps, fait partie intégrante de l’œuvre. Richard LONG, né le 2 juin 1945 à Bristol, Royaume-Uni. Sculpteur, photographe et peintre anglais considéré comme l'un des principaux artistes du Land Art (utilisant le cadre et les matériaux de la nature), il fait ses premières œuvres en extérieur vers 1967, et voyage systématiquement depuis 1968 sur tous les continents. Ses expositions personnelles apparaissent comme autant de carnets de voyage. Eloge de la fragilité, de l’éphémère, on voit ainsi apparaître dans le travail de Richard Long toute l’importance de la nature (utilisation de la pierre, de la terre, de l’eau…). Et c’est avec le plus grand des respects qu’il part ainsi marcher à travers la nature. L’utilisation de la main comme outil de travail favorise une nouvelle dynamique entre l’intérieur et l’extérieur, entre le vide et le plein. Elle est aussi un moyen d’exploration et permet de créer un lieu de dialogue avec une géographie, une histoire et la civilisation de l’autre. Exemple avec Stopping and going on, 2008. Peinture noire et argile appliqués avec la main sur la surface. 4 Stopping and going on, 2008 Peinture noire et argile 4 x 10 m Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris, libellé © Yves KLEIN, né en 1928 à Nice, décédé en 1962 à Paris. A compter de 1956, les expositions de Monochromes se succèdent. Il présente au cours d’une exposition les applications pratiques de "l'époque bleue", après la mise au point d'un bleu outremer particulier, qu'il nommera I.K.B. Les premières Anthropométries (empreintes) sont présentées en public à Paris en mars 1960, lors d'une performance au cours de laquelle trois modèles féminins nus couverts de peinture bleue Klein, rampent et se traînent sur le sol recouvert pour l'occasion de papier. Sous la direction de Klein, les corps de femme deviennent dès lors des pinceaux vivants. Exemples avec Anthropométrie (ANT 84), 1960. Bleu Klein appliqué sur papier à l’aide des corps de femmes. Anthropométrie (ANT 84), 1960 Pigment pur et résine synthétique sur papier marouflé sur toile 155 x 359 cm Photos Muriel Anssens/Ville de Nice © Adagp, Paris • Savoirs associés Le corps dans l’œuvre d’art. La représentation humaine est incontournable dans l’art occidental, en perpétuel questionnement sur l’image du corps. L’image que l’homme a de lui-même a évolué tout au long de l’histoire en fonction du contexte de chaque époque. Les premières images de la figure humaine apparaissent avec les manifestations artistiques du Paléolithique, notamment par des représentations simplifiées de scènes de chasse ou des Vénus sculptées. C’est en Grèce antique qu’a lieu la première révolution fondamentale dans la représentation du corps humain : la recherche d’une esthétique et d’une harmonie parfaite. Sur ces fondements, l’art classique met en place des règles de proportions idéales en adéquation avec les sujets représentés (dieux, héros, athlètes). Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour assister à la remise en question de l’esthétique classique et de la représentation canonique. En 1863, Edouard Manet ouvre la voie et peint l’Olympia, une courtisane au corps subversif dans une attitude inédite et provocante. S’en suivent des mouvements d’avant-garde (Cubisme, Futurisme, Expressionnisme, Surréalisme, etc.) qui continuent de libérer le corps des codes classiques et rompent avec l’idée du beau et de la technique en tant que qualités artistiques fondamentales. • Durée de la visite Cp-Ce1 : 1h Ce2 – Cm1- Cm2 : 1h15 Collège : 1h30 Lycée – Université : 1h30 – 2h • Ressources > Site internet http://www.mamac-nice.org 5 > Bibliographie Ouvrages généraux ADENNE Paul, L’image corps, éditions du Regard, Paris 2001. ARDENNE Paul, Art, le présent, éditions du Regard, Paris, 2009. BRUN Michèle, DECREUX Anne, GOETZMANN Isabelle, PEGLION Jacqueline, PERLEIN Gilbert, Musée d’Art Moderne et d’Art contemporain, Nice, édition Régie autonome des comptoirs de vente de la ville de Nice, Nice, 2008. JONES Amélia et WARR Tracey, Le corps de l’artiste, éditions Phaidon, Paris, 2005. O’REILLY Sally, Le corps dans l’art contemporain, éditions Thames & Hudson, Paris, 2010. Catalogues d’expositions Le Corps morcelé, Fondation d’Art contemporain Daniel et Florence Guerlain, Les Mesnuls, Valenciennes, 2000. La peau est ce qu’il y a de plus profond, Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, 2005. Le portrait dans l’art contemporain, Musée d’Art moderne et d’Art Contemporain de Nice, Nice, 1992. Articles de presse LABAUME Vincent, L’avenir d’une promotion : le corps, Art press, n°175, décembre 1992. 6
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