Asphalte Elser, Un Héros ordinaire Fatima Une

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Asphalte Elser, Un Héros ordinaire Fatima Une
PROGRAMME
CINES PALACE 50,rue Saint-Michel 88000 EPINAL
NOVEMBRE / DECEMBRE 2015
JUSQU’AU 24 NOVEMBRE
Asphalte
L’événement du mois c’est la décentralisation du
38ème festival du cinéma italien de Villerupt, à partir du mercredi 18 novembre, 5 films à l’affiche.
Découvrez le programme complet aux cinés Palace ou en copiant le lien suivant : http://sortirepinal.fr/cinema.php
A noter sur vos agendas :
Samedi 21 novembre : Samedi Ciné bmi / Boîte à films / Cinés Palace
autour de Michelangelo Antonioni
Conférence : Antonioni : solitude des coups, désert de l’âme,
par Daniel Chocron, historien du cinéma. (A 15 h – Auditorium
de la bmi – Entrée libre et gratuite).
Formé à la mouvance néo réaliste, Michelangelo Antonioni
s’en éloigne à la fin des années 50 pour privilégier l’analyse
du comportement amoureux et la solitude existentielle au sein
de la société moderne. Il entame un renouvellement du langage cinématographique dans lequel l’attente, les silences et
les moments creux valent davantage que l’action et dans lequel le décor devient l’expression des états d’âme de l’homme.
Cette conférence, illustrée d’extraits, présentera cette oeuvre
majeure de la modernité cinématographique.
Projection du film «L’Éclipse» de Michelangelo Antonioni
A 19h30 aux Cinés Palace en présence de Daniel Chocron (Tarif réduit pour les adhérents BAF et les inscrits bmi).
Mettant fin à une relation dont la seule aisance matérielle ne
la satisfait plus, Vittoria rejoint sa mère à la Bourse de Rome
où celle-ci est obnubilée par les transactions financières. Elle y
rencontre alors Piero, un jeune agent de change.
«L’Eclipse» est un film représentatif du regard que Michelangelo Antonioni porte sur la déshumanisation de la société. Avec
la Bourse comme lieu central où seule ne compte plus que la
spéculation, on y suit des individus pour lesquels toute possibilité d’aimer semble devenue impossible. Le film est la quintessence d’un style dont la beauté visuelle reste aujourd’hui
fascinante. Les espaces vides et les temps morts y évoquent
la vacuité du monde moderne dont les personnages centraux,
interprétés par Monica Vitti et Alain Delon, sont les premières
victimes.
Lundi 23 novembre 20h15 :
dans le cadre du mois du documentaire
lorrain : «VAMPYR», de Remy Batteault. Dracula a du sang
lorrain ! En effet, Dom Calmet, respectable bénédictin vosgien
du XVIIIe siècle, n’a-t-il pas écrit un traité sur les revenants et
les vampires qui fit grand bruit ? Quant à Bram Stoker, l’auteur
du célèbre roman Dracula, ne s’est-il pas largement documenté
pour rédiger son œuvre culte en lisant, entre autre, les écrits de
l’ecclésiastique ? Entrée libre.
La carte d’adhérent 2015/2016, au tarif inchangé de 11 €, est en vente lors de permanences aux Cinés
Palace, à la caisse des Cinés Palace (en dehors des heures
d’affluence) et aux librairies La licorne, place Jeanne d’Arc
et Le Moulin des Lettres, 50 quai des Bons-Enfants.
A l’attention des enseignants : il est possible d’organiser des séances scolaires en dehors des horaires « grand
public » en s’adressant aux Cinés Palace :
03 29 82 21 88 ou [email protected]
Bonnes séances
La Boîte à Films
Elser, Un Héros ordinaire
Comédie dramatique deSamuel BENCHETRIT
avec Isabelle Huppert, Gustave Kervern, Valeria Bruni Tedeschi...
Historique, drame de Oliver HIRSCHBIEGEL
avec Christian Friedel, Katharina Schüttler, Burghart Klaußner...
Six personnages en quête d’ascenseur se croisent dans les
couloirs de leur immeuble. Faute de pouvoir s’élever dans
les étages, chacun cherche son chez soi et rencontre en son
voisin un étrange familier. Qu’il descende de la lune, comme
cet astronaute américain recueilli par Madame Hamadi, qu’il
appartienne au monde des étoiles déchues, comme cette
actrice des années 80 qui emménage, ou qu’il soit rivé à un
fauteuil roulant, comme le vieux Sternkowitz qui tombe amoureux d’une infirmière, tous vont trouver dans ces transports
humains matière à se mouvoir et à s’émouvoir...
Le film fait l’effet d’un ovni du bitume. Il est
adapté de trois des «Chroniques de l’Asphalte» de Samuel
Benchetrit, qui renoue ici avec les situations décalées de
«J’ai toujours rêvé d’être un Gangster» (2008). Néanmoins,
si le burlesque demeure, le propos se fait plus sensible
et plus profond : il s’agit d’une loufoquerie métaphysique.
C’est une solitude essentielle, radicale et paradoxalement
communicative qui rassemble ces personnages. Les trois
rencontres offrent l’occasion de méditations tendres sur la
condition humaine, et parlent également en filigrane de la
vie d’acteurs : Valeria Bruni Tedeschi, Gustave Kervern,
Isabelle Huppert sont pétillants d’humilité, tandis que l’on
découvre et redécouvre Tassadit Mandi et Michael Pitt. Ses
destinés douces et mélancoliques prennent pour décor une
banlieue toute proche, puisque le film a été tourné dans le
quartier Bel-Air de Colmar.
Allemagne, 8 novembre 1939. Un attentat à la bombe contre
Hitler échoue de peu. Georg Elser, un modeste ébéniste est
arrêté. Pour les nazis, il s’agit forcément d’un complot. Elser
est donc torturé, interrogé. Mais il a agi seul, indigné face à la
brutalité du régime…
Après ‘‘La chute’’, Olivier Hirschbiegel fait une
nouvelle incursion dans l’histoire allemande avec ce biopic
sur un héros, pas ordinaire du tout, dont l’histoire n’est pas
très connue en France. Le récit passionnant s’appuie sur
un exposé minutieux des faits. Le film prend la forme d’un
long flash back alternant des séances d’interrogatoires avec
le portrait d’un jeune menuisier peu politisé, farouchement
indépendant, ainsi que les événements qui ont déclenché
sa révolte. C’est son parcours intérieur, ce qui l’a décidé
à commettre l’attentat qui intéresse l’auteur. Remarquablement interprété par Christian Friedel, Elser est une sorte de
génie du bien vu à travers le prisme de son humanité.
Un thriller historique, formellement classique,
efficace et prenant. Allemagne - 2015 - 1h54
depuis le 11 novembre (Sortie nationale)
Une Histoire de Fou
Drame de Robert GUEDIGUIAN
avec Simon Abkarian, Ariane
Leprince-Ringuet...
Ascaride,
Grégoire
En fuite après avoir fait sauter la voiture de l’ambassadeur de
Turquie à Paris et blessé grièvement un cycliste qui passait
par là, Aram, jeune marseillais d’origine arménienne, rejoint la
lutte armée de l’armée de libération de l’Arménie à Beyrouth,
foyer de la révolution internationale dans les années 80. Gilles,
le cycliste qui a perdu l’usage de ses jambes dans l’attentat
ne savait même pas que l’Arménie existait lorsqu’Anouch, la
mère d’Aram, fait irruption dans sa chambre d’hôpital : elle
vient demander pardon au nom du peuple arménien et avouer
que c’est son propre fils qui a posé la bombe...
L’émotion ne cesse d’affleurer dans ce film qui
se confronte à des questions cruciales, comme celle des
moyens de la lutte armée au service d’une cause indiscutable, mais aussi à la manière dont on réapprend à vivre
après avoir été victime d’un attentat, ou encore à la question de la représentation au cinéma de scènes de génocide.
Questions « que Robert Guédiguian a résolues dans un prologue en noir et blanc dont l’action se déroule au lendemain
des massacres. Cette ouverture, constituée quasi exclusivement de scènes de tribunal, n’a pas moins de force que
la suite, tant le cinéaste a réussi à y convoquer la présence
tragique des fantômes des disparus. Qui hanteront à jamais
leurs descendants. » (Politis)
Programmation
Du 11 novembre au 1er décembre
«Lamb»
Du 11 novembre au 8 décembre
«Le petit roi et autres contes»
Du 18 novembre au 5 janvier
«L’hiver féérique»
Du 25 novembre au 5 janvier
«Une surprise pour Noël»
Du 2 décembre au 5 janvier
«Voyage dans la préhistoire»
Du 9 décembre au 5 janvier
«De la neige pour Noël»
www.sortirepinal.fr
version originale (allemande) sous-titrée
France - 2015 - 1h40
France - 2014 - 2h15
Pour en savoir plus sur ces films, merci de vous reporter
au programme édité pour l'occasion et
téléchargeable sur le site
JUSQU’AU 24 NOVEMBRE
Programme arrêté au 12 novembre 2015
et sujet à modifications et/ou compléments,
édité et imprimé par la SEM PALACE EPINAL.
Reproduction, même partielle, interdite sans autorisation.
Ne pas jeter sur la voie publique.
JUSQU’AU 24 NOVEMBRE
Fatima
Drame de Philippe FAUCON
avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche...
Fatima, presque un prénom de princesse, mais aussi un pâle
sourire qui illumine un visage débonnaire, une allure de quarantenaire plantureuse, soigneusement vêtue avec un voile
qui cache ses cheveux mais sans souci d’effets de
mode
: tout contribue à en faire une Fatima semblable à ces milliers
d’autres qu’on voit circuler, pour aller travailler dans l’indifférence générale. Et le soir, rentrée à l’appartement, il lui reste
encore à affronter l’arrogance de sa plus jeune fille, Souad,
qui du haut de ses quinze ans la juge de manière tranchante.
Heureusement, son aînée, Nesrine, remet un peu sa cadette
en place, elle qui connaît le prix de l’ascension sociale et les
sacrifices maternels pour qu’elle parvienne jusqu’au concours
de médecine…. Mais plus on rentre dans son intimité, plus on
dépasse sa difficulté à s’exprimer, cette barrière de la langue
qui crée un fossé infranchissable entre les humains, plus la
beauté intérieure de Fatima se dévoile et irradie...
Librement inspiré des ouvrages de Fatima
Elayoubi : « Prière à la lune » et « Enfin, je peux marcher
seule », plus qu’un magnifique portrait de femme, ce film
est le portrait d’une foultitude d’autres femmes et même, celui de notre société. C’est un film qui vient plonger au plus
profond de nous-mêmes, nous bousculer à tel point qu’il
sera impossible de regarder de la même manière les passantes inconnues que l’on croise dans la rue, têtes nues ou
discrètement voilées. Il n’y a qu’une chose à faire : se lover
dans son siège et se laisser porter pendant une petite heure
dix neuf minutes où tout est merveilleusement dit et montré, avec une justesse de ton et une élégance discrète qui
confirment que Philippe Faucon est décidément un grand
cinéaste (on n’a pas oublié « Samia », «Dans la vie » ni le
prémonitoire « La Désintégration »…). Et attention : pour ce
film, arrivez à l’heure ! Il est impensable de louper le premier
plan ! France - 2015 - 1h19
dU 18 NOVEMBRE AU 8 DECEMBRE
a PARtIR DU 25 novembre (Sortie nationale)
Notre petite soeur
Knight of Cups
Drame de Hirokazu KOREEDA
avec Haruka Ayase, Masami Nagasawa, Kaho...
Drame de Terrence MALICK
avec Christian Bale, Natalie Portman, Cate Blanchett...
Sachi, Yochino et Chika vivent ensemble dans la vieille maison
familiale située à Kamakura, ville balnéaire du sud de Tokyo.
Bien qu’elles ne l’aient pas vu depuis une quinzaine d’années,
elles décident de se rendre à l’enterrement de leur père dans
la campagne japonaise. Elles y font la connaissance de Suzu,
leur demi-sœur âgée de 14 ans, née de la relation adultère de
ce père avec la femme pour laquelle il les a abandonnées. Désormais orpheline, l’adolescente se révèle timide et attachante
; et lorsque vient l’heure de la séparation, ses aînées lui proposent de venir vivre avec elles dans leur grande demeure...
Découvert en 2004 avec « Nobody Nows »,
l’histoire d’enfants livrés à eux-mêmes, Hirokazu Kore-Eda
a signé depuis de véritables pépites (« Still Walking », « Tel
père, tel fils ») dont le sujet est invariablement la famille. Il
confirme ici tout son talent en adaptant librement un manga
à succès, de manière minimaliste, et c’est ce qui en fait tout
le charme. Des dialogues tout en retenue, des images lumineuses, un quotidien nimbé de poésie : une certaine grâce
émane de ce film qui donne envie de rejoindre ces quatre
sœurs et d’intégrer la communauté bienveillante qu’elles
composent.
« Il était une fois un jeune prince que son père, le souverain du royaume d’Orient, avait envoyé en Égypte afin qu’il y
trouve une perle. Lorsque le prince arriva, le peuple lui offrit
une coupe pour étancher sa soif. En buvant, le prince oublia
qu’il était fils de roi, il oublia sa quête et il sombra dans un
profond sommeil… » Le père de Rick lui lisait cette histoire
lorsqu’il était enfant. Aujourd’hui, Rick vit à Santa Monica et il
est devenu auteur de comédies. Il aspire à autre chose, sans
savoir réellement quoi. Il se demande quel chemin prendre...
Japon - 2015 - 2h07
Version originale (japonaise) sous-titrée
dU 18 NOVEMBRE AU 8 DECEMBRE
Le Bouton de nacre
Documentaire de Patricio GUZMAN
Le mystérieux « bouton de nacre » a été découvert au fond
de l’Océan Pacifique, près des côtes chiliennes aux paysages
surnaturels de volcans, de montagnes et de glaciers. Dans
ce film documentaire d’exception, le cinéaste chilien Patricio
Guzman nous raconte plusieurs histoires qui n’ont a priori rien
à voir : celle d’une goutte d’eau coincée dans un bloc de quartz
depuis quelques milliers d’années, celle des Indiens de Patagonie décimés par les colons et les maladies et enfin celle
tout aussi terrible des victimes du régime sanglant du général
Pinochet. Le tout avec une fluidité incroyable, une maîtrise
éblouissante des images et du récit, une mise en scène qui
utilise aussi bien des images d’archives que des reconstitutions étonnantes.
Dans la lignée directe de son remarquable « Nostalgie de la lumière », qui, lui, se déroulait dans l’extrême Nord désertique du Chili, terre de cimetières indiens
et de sépultures improvisées d’opposants à Pinochet, il
évoque en un puzzle fascinant l’histoire mouvementée
de son pays, mêlant l’histoire, la géographie et la métaphysique. Incroyable Guzman qui réussit la prouesse de
perpétuer inlassablement la mémoire douloureuse mais
indispensable des drames passés tout en se renouvelant
magnifiquement à chacun de ses films.
Ours d’argent du meilleur scénario et Prix du
Jury œcuménique au Festival de Berlin 2015.
France, Chili, Espagne - 2015 - 1h22
Version originale (espagnole) sous-titrée
dU 18 NOVEMBRE AU 8 DECEMBRE
The Lobster
Science fiction, drame, comédie de Yorgos LANTHIMOS
avec Colin Farrell, Rachel Weisz, Jessica Barden...
Dans un futur proche, toute personne célibataire est arrêtée,
transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme sœur. Passé ce délai, elle sera transformée en l’animal de son choix...
Couronné à Cannes d’un Prix du jury mérité,
«The Lobster» est une histoire fantastique à la férocité réjouissante.
Malgré son caractère complètement loufoque
et original, cette fable trouvera une résonance en chaque
spectateur, grâce au talent, à l’audace et à l’inventivité de
Yorgos Lanthimos .
Déroutant, drôle et romantique, «The Lobster»
est une véritable expérience de cinéma, un film qui ne ressemble à rien de connu et qui ouvre plein de perspectives
drôles et inquiétantes
Avertissement : certaines scènes sont de nature
à choquer un jeune public.
Gréce, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Irlande, France - 2014 - 1h58
Version originale (anglaise) sous-titrée
VENDREDI 4 DECEMBRE
19H30
SEANCE A L’AVEUGLE
Découvrez un film surprise
sélectionné par l’équipe de
la Boite A Films
USA - 2015 -1h58
En version originale (américaine) sous-titrée ou en version
française. Seules les séances en version originale
seront labellisées «Boite A Films»
dU 25 NOVEMBRE AU 15 DECEMBRE
Madame Bovary
Historique, drame de Sophie BARTHES
avec Mia Wasikowska , Henry Lloyd-Hughes, Ezra Miller...
Alors qu’elle voit comme une ascension sociale son mariage
avec le médecin Charles Bovary, la jeune Emma réalise rapidement que cette vie oisive cache une grande quantité
d’ennui. C’est alors que de nouvelles rencontres lui ouvrent
d’autres horizons et la confrontent à l’ambiguïté de sentiments
inconnus...
Perçu comme un défi en raison de la renommée
du livre et des adaptations dont il a déjà fait l’objet, ce «Madame Bovary» de Sophie Barthes est pourtant une bonne
surprise. La réalisatrice prend en effet le parti de s’éloigner
d’une stricte adaptation du texte de Gustave Flaubert et de
modifier par endroits son organisation des scènes et des
personnages. Ce choix de scénario donne à l’ensemble un
caractère plus direct tandis que la belle interprétation de Mia
Wasikowska, passant tour à tour de l’insouciance au tourment, permet de retranscrire toute la complexité du texte
d’origine. Le classicisme de la mise en scène et le soin apporté aux décors et aux lumières confèrent enfin au film une
réelle beauté picturale.
Grande-Bretagne, Belgique - 2014 - 1h59
Version originale (anglaise, française) sous-titrée
a PARtIR DU 2 DECEMBRE (Sortie nationale)
Mia Madre
Drame, comédie de et avec Nanni MORETTI
avec Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini...
Margherita tourne un film social sur une entreprise en grève.
Le rôle de PDG doit être tenu par un acteur italo-américain,
qui débarque en plein tournage et peine à retenir ses répliques
soufflées par son interprète. Sur le plateau, elle est aussi
confrontée à son compagnon, un acteur qu’elle souhaite ne
plus voir jouer plus de rôle dans sa vie, car sa vie ne tourne
pas rond. Quand au terme de chaque journée de tournage
Margherita rentre chez elle, sa fille adolescente s’esquive et
son frère lui assène la vérité qu’elle ne veut pas entendre :
leur mère vit ses derniers jours...
En confiant à Margherita Buy le rôle d’une artiste engagée en proie au doute, Nanni Moretti (il tient le
rôle du frère, Giovanni) projette évidemment une part de
sa vie sur l’écran. Après le poignant deuil de l’enfant («La
Chambre du Fils», palme d’or au festival de Cannes en
2001), et quelques comédies satiriques («Le Caïman»,
2006 et «Habemus Papam», 2011) Moretti renoue avec le
mélodrame. Cependant, on rit aussi de la clownerie folklorique de John Tuturro, comme des caprices de cette mère
qui se convertit doucement à la poésie d’un temps qu’elle
n’a plus le devoir d’occuper. Si la mort du fils était intolérable, celle de la mère est dans l’ordre des choses : Ada
(Giulia Lazzarini) était une professeure de latin enthousiaste
; sa mort est également une leçon de vie pour ses enfants,
à partir du moment où ils accepteront de lui lâcher la main.
Aussi, le film s’achève-t-il sur un sourire. «Mia Madre» a fait
partie de la compétition du dernier Festival de Cannes, et
Margherita Buy ainsi que Giulia Lazzarini ont reçu le prix
David di Donatello, respectivement pour la meilleure actrice
principale et la meilleure actrice secondaire.
Italie, France -2015 -1h47
En version originale (italienne) sous-titrée ou en version
française. Seules les séances en version originale
seront labellisées «Boite A Films»
dU 2 AU 22 DECEMBRE
Le Fils de Saul
Drame de László NEMES
avec Géza Röhrig, Levente Molnár, Urs Rechn...
Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe
de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister
les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un
des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon
dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une
véritable sépulture...
Premier long métrage du jeune cinéaste hongrois Laszlo Nemes, «Le Fils de Saul» (Grand prix du Jury
du festival de Cannes 2015) aborde la question ultime du
7e art – peut-on filmer « l’inmontrable » ? – et formule une
réponse d’une grande exigence. Avec une mise en scène
habile et puissante, il contourne les reproches et les interdits et livre un film oppressant, dérangeant mais qui évite
soigneusement tout voyeurisme et toute dimension spectaculaire.
«Un film Simple, juste, irrésolu, bouleversant.»
(Le Monde)
Hongrie - 2015 - 1h47
Version originale (hongroise) sous-titrée
dU 2 AU 22 DECEMBRE
Avril et le monde truqué
Film d’animation de Christian DESMARES et Franck EKINCI
avec les voix de Marion Cotillard, Philippe Katerine, Jean
Rochefort...
1941. Dans un monde radicalement différent de celui décrit
dans nos livres d’histoire, la guerre n’a pas eu lieu et Napoléon
V règne sur la France. Plus étonnant encore la technologie est
restée bloquée au charbon et à la vapeur. En effet, comme
partout sur la terre depuis 70 ans, les savants disparaissent
mystérieusement, privant l’humanité des inventions qui ont
jalonné les débuts du XXème siècle que nous avons connu.
Une jeune fille, Avril dont les parents, des scientifiques, ont
disparu, décide de partir à leur recherche en compagnie de
Darwin, son chat parlant, et de Julius, jeune gredin des rues...
Ce film d’animation au scénario inédit met en
scène l’univers graphique du célèbre auteur de BD, Jacques
Tardi, lui qui, entre autres, a créé «Adèle Blanc-Sec», adapté «les enquêtes de Nestor Burma le détective» créé par
Léo Malet et consacré nombre d’albums à la première
Guerre mondiale. L’histoire farfelue, située dans un univers
rétrofuturiste fait preuve d’invention visuelle permanente.
Les idées les plus farfelues et les plus débridées se succèdent. Le coup de crayon de Tardi est mis au service d’un
dessin animé exceptionnel.
«Un bijou d’intelligence et de drôlerie» (L’Ecran
fantastique)
France - 2013 - 1h45
dU 9 AU 29 DECEMBRE
Les suffragettes
Drame, historique de Sarah GAVRON
avec Carey Mulligan, Helena Bonham Carter, Meryl Streep...
Au début du siècle dernier, en Angleterre, des femmes de
toutes conditions décident de se battre pour obtenir le droit de
vote. A travers le parcours vacillant puis déterminé de Maud,
une ouvrière londonienne, l’enjeu est clair : rendre hommage
aux femmes qui, dans un Royaume-Uni passablement patriarcal, se sont battues pour obtenir ce droit.
On découvre combien cette lutte fut acharnée
: pacifistes au départ, rapidement moquées, traquées puis
emprisonnées, les suffragettes se résoudront de guerre
lasse, à opter pour la violence, histoire d’être enfin entendues. Et si la mise en scène et le scénario restent conventionnels, l’ensemble des comédiens porte avec fougue ce
récit fondateur (Carey Mulligan, remarquable de justesse,
Helena Bonham-Carter et Brandan Gleeson en tête).
« Pour mémoire : les femmes ont obtenu le droit
de vote au Royaume-Uni en 1918….du moins celles de plus
de 30 ans, car le statut des femmes ne sera aligné sur celui
des hommes (à partir de 21 ans) qu’en 1928…. En France,
il faudra attendre 1944 !! » (Causette)
Grande-Bretagne - 2015 - 1h46
Version originale (anglaise) sous-titrée
Et d’autres films...