Transcription
PDF
Grandir en bonne santé : petit guide destiné aux parents © Odilon Dimier - PhotoAlto GRANDIR EN BONNE SANTE Elever des enfants n’est décidément pas une sinécure ! Pour les parents, c’est un grand défi, certes passionnant, mais pas toujours évident à relever au quotidien. Et parfois, on se met à douter, à se poser des questions... Mon enfant évolue-t-il bien comme les autres enfants de son âge ? Comment le préparer à de grands bouleversements comme la venue d’un petit frère ou d’une petite soeur, l’entrée à l’école, un divorce ou une séparation, la mort d’un proche, etc. ? Comment communiquer au mieux avec lui ? Pourquoi est-il si important de le récompenser régulièrement ? Comment lui fixer des limites et quels trucs employer pour limiter un comportement négatif tout en préservant l’estime de soi ? Comment remédier à des problèmes psychosomatiques tels que les pipis au lit, les troubles de l’alimentation et du sommeil, l’agitation, etc. ? Cette brochure contient une foule d’informations sur les petits et grands défis que représente l’éducation des enfants jusqu’à l’âge de 10-12 ans. Vous y trouverez des conseils et des suggestions pour que votre enfant grandisse en parfaite santé, mais pas de recette toute faite… Pour le reste, ce sera à vous de jouer. Nous vous souhaitons bonne chance ! 4 LES ETAPES DU DEVELOPPEMENT DES JEUNES ENFANTS Les premiers pas, les premiers mots, la première fois sur le petit pot, etc. sont incontestablement des étapes importantes du développement de votre enfant. Chaque enfant est unique et évolue à son propre rythme. Certains progressent plus vite sur le plan moteur (ils font par exemple leurs premiers pas avant leur premier anniversaire), tandis que d’autres connaissent un développement moteur plus lent, mais font plus rapidement des progrès dans d’autres domaines (ils arrivent déjà à prononcer certains mots par ex.). Le développement moteur Quelques étapes du développement moteur Prendre un objet Vers 5 mois rester assis tout seul entre 6 et 11 mois marcher tout seul avant 18 mois Comment pouvez-vous stimuler le développement moteur de votre enfant ? • Pour prévenir la mort subite du nouveau-né, on couche de préférence les bébés sur le dos pour les faire dormir. L’inconvénient est qu’ils sont dès lors peu encouragés à lever la tête, à se servir des muscles du dos et de la nuque, etc. Quand bébé est éveillé, mettez-le donc régulièrement sur le ventre pour le stimuler. • Encouragez votre enfant à bouger. Laissez-le s’amuser à saisir des objets, ramper, marcher, courir, sauter, faire du vélo, danser, etc. • Incitez votre enfant à dessiner, à couper et coller, à bricoler, etc., bref, à développer pleinement sa motricité fine. Vous vous faites du souci ? Vous pensez que votre enfant souffre d’un retard sur le plan moteur ? Parlez-en à votre médecin généraliste, au pédiatre, à l’infirmière de l’ONE ou au service PSE/centre PMS. L’acquisition de la parole et du langage Dès sa naissance, bébé émet des bruits. Ils ne veulent rien dire, mais on y distingue peu à peu les sons de la langue maternelle. C’est parce que l’enfant imite les sons qu’il a l’habitude d’entendre. Les sons deviennent des mots, puis les mots des phrases. Chaque enfant acquiert le langage à son propre rythme. Entre 2 et 3 ans, l’enfant assimile énormément de mots. Ses phrases se font de plus en plus longues. Vers l’âge de 3 ou 4 ans, il apprend progressivement à s’exprimer par phrases courtes et simples. Autour de l’âge de 5 ans, la plupart des enfants maîtrisent leur langue maternelle. 5 Comment pouvez-vous stimuler l’acquisition de la parole et du langage chez votre enfant ? • Parlez à votre bébé. Il ne comprendra certes pas tout, mais ce sera très instructif pour lui d’entendre votre voix et toutes sortes de mots et de sons. • Prononcez clairement les mots (en exagérant même un peu) et faites des phrases simples. • Vous pouvez jouer avec les sons en compagnie de votre bébé : souffler, faire claquer la langue, etc. • Nommez les choses que vous voyez : par ex. «regarde, voilà le facteur», «regarde, quelle belle fleur», etc. Faites de même pour les réactions que vous observez chez votre enfant : par ex., quand il rit, dites : «oh, comme tu es content». • Votre enfant aime vous imiter, c’est aussi vrai pour le langage. Il adoptera votre débit de parole, votre vocabulaire, etc. • Si votre famille le souhaite, il est parfaitement possible d’élever votre enfant dans deux langues différentes. © Odilon Dimier - PhotoAlto Le développement de la parole et du langage chez votre enfant vous inquiète ? Parlez-en d’abord à votre médecin ou à un professionnel de l’enfance; certains défauts de prononciation ou de langage peuvent être tout à fait bénins et transitoires. Si un doute persiste, des tests logopédiques permettent de déterminer si votre enfant acquiert correctement la parole et le langage. Si ce n’est pas le cas, un traitement logopédique est conseillé. Contactez votre mutualité pour connaître les conditions de remboursement d’un tel traitement. 6 Le développement social, émotionnel, sensoriel et cognitif © Odilon Dimier - PhotoAlto Il est bien sûr important de stimuler aussi votre enfant dans d’autres domaines : • sur le plan social (apprendre à jouer avec d’autres enfants, apprendre en regardant les autres, apprendre à connaître ses propres limites, etc.); • sur le plan émotionnel (apprendre à connaître et gérer ses sentiments, à nouer des relations avec autrui, à prendre conscience de soi, etc.); • sur le plan sensoriel (toucher, odorat, vue, goût, ouïe, etc.); • sur le plan cognitif (apprendre à se concentrer, à désigner les choses par leur nom, à lire, etc.). 7 Je dois faire pipi… L’apprentissage de la propreté est une phase importante du développement de votre enfant. Mais il est inutile de commencer à entraîner votre enfant à la propreté avant qu’il ne soit prêt à y arriver. Comment savoir quand votre enfant est mûr pour l’apprentissage de la propreté ? A un moment donné – en général entre 2 ans et 3 ans et demi – le cerveau envoie un signal à la vessie pour qu’elle retienne l’urine. Vous pouvez facilement vérifier si votre bambin a déjà acquis ce réflexe : si son lange reste sec 2 heures d’affilée, et cela plusieurs fois par jour, c’est clairement le signal qu’il est capable de retenir son urine. Comment aborder l’apprentissage de la propreté ? • Laissez votre enfant courir dans la maison sans lange et avec une culotte. Mettez-le régulièrement (mais pas toutes les heures non plus) quelques minutes sur le petit pot (ou sur le siège des toilettes équipé d’un réducteur de lunette de WC, avec un marchepied pour grimper). Laissez-le tranquillement s’habituer à l’idée de faire pipi à cet endroit et ne le forcez pas. Votre enfant apprendra à devenir propre à son rythme… • Veillez à ce que votre enfant (qu’il soit fille ou garçon) soit assis confortablement sur le pot, accroupi les jambes écartées. • Vous pouvez favoriser le déclenchement du processus en le mettant sur le petit pot, par exemple après les repas. Il est probable qu’il fera par hasard pipi. • Si votre enfant n’arrive pas à uriner sur le petit pot et qu’il fait dans sa culotte un peu plus tard ou qu’il arrive juste trop tard sur le pot, ne vous fâchez pas mais réagissez très calmement et de manière neutre. Cela ira mieux la prochaine fois… • Si votre enfant vient lui-même vous annoncer qu’il doit faire pipi, montrez-lui à quel point vous êtes content et fier ! Réagissez aussi positivement lorsque votre bambin fait pipi sur le pot : faites-lui un gros câlin et récompensez-le en lui accordant un surcroît d’attention. La stimulation positive l’incitera à répéter le comportement souhaité. • Lorsque votre enfant est tout à fait propre la journée et que son lange reste sec au moins trois nuits d’affilée, vous pouvez aussi passer à la culotte pour la nuit. Chaque enfant est unique : évitez donc de faire trop de comparaisons. Soyez attentif aux besoins de votre enfant et essayez d’y répondre. Partagez votre expérience avec celle d’autres parents; ils vous donneront peut-être des idées pour stimuler positivement le développement de votre enfant. 8 LES EVENEMENTS MARQUANTS DANS LA VIE DES JEUNES ENFANTS L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur… Un bon moment pour annoncer la nouvelle est quand le ventre de maman commence à s’arrondir. Comment préparer votre enfant à la naissance ? • • • • Expliquez-lui les choses simplement et essayez de répondre à toutes ses questions. Evitez de lui dire que son futur petit frère ou sa future petite soeur sera un compagnon de jeu, car bébé ne fera que manger, dormir et pleurer les premiers mois. L’arrivée du bébé serait alors ressentie comme une déception. Lisez-lui une histoire de « nouveau-né » ou regardez ensemble des photos de quand votre enfant était bébé. Faites-le participer à l’achat des vêtements et autres accessoires pour le bébé. Ensemble, achetez un petit cadeau (par ex. une première peluche) pour le bébé et laissez votre enfant choisir lui-même un cadeau. Bien avant la naissance, déménagez votre enfant de la chambre de bébé vers une nouvelle chambre avec un grand lit. Faites de ce déménagement un événement agréable, pour qu’il soit fier d’être assez grand pour dormir dans un grand lit. Ne lui donnez pas le sentiment qu’il doit céder la place au bébé. Et après l’accouchement ? • • • Votre enfant (surtout s’il était enfant unique jusque là) a besoin d’un peu de temps pour s’habituer au fait qu’il n’est plus l’objet de toutes les attentions. Chaque enfant va gérer cette nouvelle donnée à sa façon. Certains enfants sont jaloux du bébé et manifestent des signes de régression : ils se remettent à marcher à quatre pattes alors qu’ils savent marcher comme des grands, veulent à nouveau boire au biberon alors qu’ils étaient passés au gobelet, etc. Ils signifient ainsi à leurs parents qu’ils sont encore petits eux aussi et ont encore besoin de beaucoup d’amour et d’attention. Offrez-leur donc un maximum d’attention ! Si votre enfant se comporte mal vis-à-vis du bébé, dites-lui clairement qu’il ne peut pas faire ça et, pour le reste, n’y prêtez pas trop attention. Récompensez-le lorsqu’il est gentil avec le bébé, dites-lui que vous êtes fier de lui. 9 Le premier jour d’école… Le premier jour d’école est incontestablement un jalon important, non seulement dans la vie de l’enfant, mais aussi dans celle de maman et papa. Car élever un enfant, c’est aussi se détacher progressivement de lui, de manière à ce que, étape après étape, il acquière davantage d’autonomie et apprenne à trouver lui-même sa propre voie dans la vie… L’entrée à la maternelle est une de ces étapes : un nouveau monde s’ouvre à lui. Il fait connaissance avec un nouvel environnement dans lequel il va évoluer à son propre rythme, apprendre et découvrir des tas de choses, rencontrer des enfants de son âge, se faire des amis, apprendre à jouer avec les autres, à écouter les autres, etc. Faites en sorte qu’il ressente ce premier jour d’école comme une expérience positive sur le chemin de son autonomie. La plupart des enfants entrent à l’école entre 2 ans et demi et 3 ans. Vous hésitez ? Parlez-en à l’institutrice maternelle ou à l’infirmière de l’ONE. © Téo Lannié - PhotoAlto Comment préparer votre enfant ? • Expliquez-lui bien à temps qu’il va entrer à l’école. Dites-lui que ce sera chouette, qu’il va apprendre des tas de nouvelles choses, et faites en sorte qu’il se réjouisse. • Mettez-le régulièrement en contact avec d’autres enfants (il apprendra à jouer avec eux, à partager des jouets, à écouter les autres, etc.). • Avant son entrée à l’école, laissez de temps en temps votre enfant quelques heures chez des parents ou des amis : il apprendra qu’il peut vous faire confiance lorsque vous dites que vous allez revenir. • Encouragez-le à mettre et ôter son manteau lui-même, à faire pipi tout seul, etc. • Avant le jour J, rendez une petite visite à l’école maternelle et à la future institutrice de votre enfant. • Achetez ensemble un beau cartable. 10 Maman et papa se séparent… Un divorce représente sans conteste un bouleversement dans la vie d’un enfant. La séparation s’accompagne généralement de beaucoup de stress et engendre chez lui des sentiments divers et parfois contradictoires (culpabilité, honte, colère, tristesse, espoir, peur, incertitude, etc.). Brusquement, tout change : l’enfant doit souvent déménager et ses habitudes sont complètement chamboulées. Il est important que les parents abordent la situation avec franchise, honnêteté et en tenant compte des sentiments de l’enfant. Comment dire à votre enfant que vous allez vous séparer ? • • • • • • • Annoncez la nouvelle tous les deux ensemble à votre enfant : prenez-le près de vous, montrez-lui que vous avez quelque chose d’important à lui dire et expliquez-lui que vous ne le laisserez pas tomber. Soyez clairs : utilisez des phrases simples. Cherchez un point d’amorce : « tu sais que maman et papa se disputent souvent… ». Dites clairement que ce qui arrive n’est pas sa faute ! C’est une histoire entre grandes personnes et les enfants n’y peuvent rien. Insistez sur le fait que la séparation est définitive. Cela peut paraître dur, mais il vaut mieux ne pas lui donner de faux espoirs. Expliquez ce qui va changer exactement : à quel moment votre enfant habitera avec qui. Dites-lui bien que vous l’aimez toujours énormément tous les deux et que cela ne changera jamais ! Invitez-le à poser des questions et répondez-y honnêtement. Les enfants plus âgés éprouveront davantage le besoin de poser des questions que les plus jeunes. Prenez le temps d’être à l’écoute des sentiments de votre enfant. Soyez particulièrement attentif à votre enfant pendant cette période et rétablissez au plus vite de la régularité et une certaine structure dans sa vie. 11 Votre enfant est victime de brimades… Celles-ci peuvent prendre des formes très diverses : on l’injure, on se moque de lui, on l’humilie, on lui donne des coups, on l’exclut, on l’ignore, etc. Ces brimades peuvent vraiment lui pourrir la vie. La plupart des enfants souffre-douleur se sentent honteux de ce qui leur arrive et n’en parlent à personne, même pas à leurs parents. Souvent, divers signaux indiquent néanmoins que quelque chose ne va pas. L’enfant a peur d’aller à l’école, ses résultats scolaires sont en baisse, il fait des cauchemars, se plaint de maux de ventre et de maux de tête, etc. © Odilon Dimier - PhotoAlto Que faire pour arrêter les brimades et les vexations ? • Des conseils tels que «ne t’en fais pas» ou «ignore cette petite peste» ne sont d’aucune utilité à votre enfant. Prenez-le au sérieux et offrez-lui votre soutien pour aborder ensemble le problème. • Essayez de réfléchir ensemble à la meilleure manière d’y mettre fin. Si le problème se présente à l’école ou au club sportif, prenez rendez-vous avec l’enseignant ou le moniteur de votre enfant et rencontrez-le ensemble pour discuter de ce qui se passe. Il pourra sûrement intervenir pour régler le problème. • Assurez-vous que le problème est complètement résolu et que les brimades cessent. Si elles se poursuivent, prenez à nouveau rendez-vous. Devenir la tête de Turc de ses camarades peut en effet rendre votre enfant terriblement morose et même avoir des conséquences à long terme (dépression, manque de confiance en soi, etc.). 12 Affronter la mort et l’absence Le décès d’un être cher est une épreuve difficile à surmonter non seulement pour les adultes, mais aussi pour les enfants. Les enfants perçoivent la mort très différemment de nous. Plus l’enfant est âgé, plus il prend véritablement conscience de la perte qu’il vient de subir et sait que la mort est irréversible. Un enfant n’est pas en mesure de ressentir continuellement de la tristesse. A certains moments il est très affligé, à d’autres il se plonge avec enthousiasme dans un jeu. Mais le chagrin ne disparaît pas pour autant. Que faire pour bien accompagner le processus de deuil ? • • • • Parlez de la mort à votre enfant. Essayez de répondre à ses questions. Admettez franchement que, vous non plus, vous n’avez pas de réponse à toutes les questions. Encouragez-le à exprimer ses sentiments et faites-lui comprendre que vous êtes à sa disposition pour en parler. Soyez vraiment à l’écoute de ses sentiments (colère, tristesse, peur, culpabilité, etc.). Exprimez vous aussi vos sentiments : laissez-lui voir vos larmes si vous avez de la peine. Donnez-lui l’occasion de dire adieu au défunt et de faire son deuil. Laissez-le venir avec vous lui rendre un dernier hommage et assister à l’enterrement. Cela peut l’aider à accepter la réalité. Gardez des souvenirs du défunt. Ne vous débarrassez pas de tout ce qui vous rappelle votre chagrin. Oui, le mort n’est plus là, mais il n’est pas oublié pour autant. © Odilon Dimier - PhotoAlto • 13 COMMUNIQUER EFFICACEMENT AVEC VOTRE ENFANT Des règles simples et des limites claires Les enfants ont besoin de clarté : si maman dit trois fois «non» lorsque son marmot lui demande un bonbon et qu’à la quatrième fois elle cède, l’enfant ne sait plus sur quel pied danser. Maman dit-elle «non» ou veut-elle dire «non» ? • • • • En réagissant systématiquement de la même manière dans des situations semblables, vous donnez des repères à votre enfant. Ces repères sont très importants : ils lui apportent un sentiment de sécurité. En tant que parents, arrangez-vous pour appliquer tous les deux les mêmes règles, afin que votre enfant ne puisse pas jouer sur les contradictions entre papa et maman. Ne multipliez pas les interdictions pour éviter que votre communication soit dominée par le «non». Veillez à ce que votre enfant puisse évoluer sans trop de limites, dans un environnement adapté. Les règles relatives à la sécurité doivent être peu nombreuses mais claires et fermes. Exemple : «On ne traverse pas la rue en courant, jamais, même derrière un ballon» et pour les petits, «on tient toujours la main pour traverser». Employez des mots simples, adaptés à son âge. Parlez d’une voix posée, si possible avec un contact visuel : mettez-vous à sa hauteur pour les messages importants. • Pour les plus grands, expliquez aussi pourquoi vous jugez important que telle ou telle règle soit respectée. Vous le sensibiliserez ainsi à l’existence de valeurs et de normes. • Laissez vos enfants participer à l’élaboration des règles de la maison. Les enfants ont souvent des solutions créatives à proposer. Plus votre enfant sera grand, plus le dialogue et la concertation iront croissant. 14 Récompenser le bon comportement Très souvent, les parents remarquent surtout ce qui va mal et accordent moins d’attention à ce qui va bien. Intéressez-vous aussi à votre enfant lorsqu’il fait quelque chose de bien et récompensez-le par exemple quand il accepte de goûter un nouvel aliment à votre demande, quand il participe au rangement, lorsqu’il respecte les règles de politesse lors d’une réunion familiale, etc. Votre enfant développe ainsi une image de soi positive. Veillez à ce que la récompense vienne juste après le comportement positif, de manière à ce que l’enfant fasse le lien entre les deux. Un bisou, un gros câlin, un compliment, une sortie à la piscine, un petit cadeau,… Il ne faut pas non plus que la récompense soit toujours matérielle et que tout devienne objet de négociation. Votre enfant a surtout besoin de votre estime sincère. Les enfants qui sont rarement récompensés pour leur comportement positif cherchent d’autres manières d’attirer l’attention : ils adoptent alors un comportement indésirable. Ignorer le comportement indésirable Le comportement négatif doit retenir le moins possible votre attention. Ne réagissez donc pas au comportement indésirable de votre enfant : poursuivez simplement ce que vous êtes en train de faire, regardez ailleurs, etc. En général, il fera une nouvelle tentative pour attirer votre attention. Son attitude pourra même encore empirer. En l’absence de réaction de votre part, il s’arrêtera de lui-même. Tenez évidemment compte des dangers éventuels : vous ne pouvez pas ignorer un comportement dangereux ! A l’approche des deux ans, survient une période d’opposition où l’enfant affirme son individualité par un usage quasi systématique du «non». C’est un passage tout à fait normal et nécessaire. Ne le prenez pas pour une réelle provocation, votre enfant cherche ses limites… et les vôtres. Seule une menace pour sa sécurité demande l’opposition immédiate. Pour le reste, l’affrontement est inutile… Punir, c’est fixer des limites cohérentes Les enfants ont besoin de règles claires : elles doivent être peu nombreuses et refléter ce qui est important. S’ils les transgressent de manière répétée et délibérée, une punition appropriée doit suivre. La sanction doit être rare mais il faut savoir quoi faire devant une situation inacceptable. Il existe différentes manières de montrer à un enfant que vous n’approuvez pas son comportement. Toute violence physique ou verbale doit être exclue. Si ces situations se multiplient, interrogez-vous sur un problème sous-jacent. 15 • • • © Odilon Dimier - PhotoAlto • Dire non et interdire : dites calmement, d’un ton ferme, que telle ou telle chose est interdite, rappelez la règle et tenez-vous à ce que vous avez dit ! Employez des phrases simples et courtes, mettez-y de la conviction et regardez votre enfant dans les yeux. Parlez à la première personne : dites ce que l’enfant ne peut pas faire, pourquoi il ne peut pas le faire et donnez aussi (si possible) des solutions alternatives. Exemple : «Je ne veux pas que tu fasses du patin à roulettes à l’intérieur, parce que tu fais des griffes sur le plancher. Va patiner dans la cour.» Isoler l’enfant : si votre enfant refuse vraiment d’écouter, mettez-le à l’écart pour qu’il se calme et puisse réfléchir à ce qui se passe. Choisissez un endroit moins agréable et envoyez-le «au coin» quelques minutes seulement. Ne recourez pas trop souvent à cette méthode. Il ne faut pas que l’enfant ressente de l’insécurité. Après la punition, il faut tourner la page : c’est terminé, on n’y revient pas. Confisquer quelque chose qu’il aime : une autre façon de mettre fin à un comportement indésirable est de confisquer quelque chose que votre enfant aime. Exemple : votre enfant joue au ballon à l’intérieur. Vous réagissez : «Je ne veux pas que tu joues au ballon à l’intérieur, tu vas casser un meuble. Va jouer au foot dehors.» Il n’écoute pas et continue à jouer à l’intérieur ? Intervenez immédiatement en lui confisquant le ballon. Ensuite, interrogez-vous. C’est peut-être un message ? Votre enfant s’ennuie peut-être et a besoin de se dépenser. Détourner son attention : la technique, qui fonctionne surtout avec les jeunes enfants, consiste à distraire ceux-ci de ce qu’ils sont en train de faire en les branchant sur une autre idée. Faites-en une sorte de jeu : inventez une histoire suffisamment prenante pour que l’enfant renonce à son comportement négatif par curiosité. Exemple : votre enfant se met à pleurer parce qu’il veut un bonbon. Détournez son attention en disant : «Regarde un peu, le petit chien (ou toute autre chose que vous avez sous les yeux…)». 16 AUTRES PROBLEMES PSYCHOSOMATIQUES SPECIFIQUES DES JEUNES Elever et éduquer des enfants ne se fait pas toujours sans mal… Même armés d’une bonne dose d’amour, de patience et d’un esprit positif, les parents ne sont pas toujours à l’abri des soucis. Vous trouverez ci-dessous un aperçu de divers problèmes très courants dans l’enfance. Problèmes de sommeil Les problèmes de sommeil sont fréquents chez les enfants. Divers facteurs peuvent intervenir tels que le stress (séparation des parents), la peur (cauchemars), des causes physiques (maladie) ou un environnement défavorable (bruit). Mais souvent, les problèmes de sommeil apparaissent parce que les parents ne fixent pas assez clairement des limites. Un enfant que l’on sort du lit parce qu’il pleure apprend très vite que ses pleurs produisent un effet. Ne cédez pas. Essayez d’ignorer ses pleurs, même si c’est difficile. Si votre enfant continue à pleurer, entrez dans sa chambre sans le regarder dans les yeux. Dites avec fermeté que vous voulez qu’il dorme et ressortez de la chambre. Répétez l’opération jusqu’à ce qu’il soit endormi. © Thierry Monasse Que faire pour éviter les problèmes de sommeil ? • Mettez toujours votre enfant au lit à la même heure, en tenant compte de son besoin de sommeil. • Prévenez-le qu’il est presque l’heure d’aller dormir. Que doit-il encore faire avant cela ? Se laver, enfiler son pyjama, se brosser les dents, aller aux toilettes, etc. • Respectez toujours le même rituel du coucher : par ex. fermer les rideaux, lui lire une histoire, le câliner, le mettre au lit et le border, lui souhaiter bonne nuit, lui donner un dernier bisou et sortir de la chambre. • Une peluche (un «doudou»), compagnon fidèle de votre enfant dans son sommeil, donne à celui-ci un sentiment de sécurité. • Veillez à ce que la chambre soit suffisamment obscurcie et… il va sans dire que chacun dort dans son lit ! 17 Pleurs incessants Les pleurs sont à peu près la seule façon qu’a un bébé de communiquer avec son environnement. En pleurant, un bébé indique qu’il a faim, qu’il est fatigué, que son lange est sale, qu’il ne se sent pas bien, etc. Quand votre bébé pleure, accordez-lui donc une chaleureuse attention, bercez-le et cajolez-le, mettez-lui de la musique douce, etc. Nombreux sont les bébés qui passent par une « heure difficile » le soir. Ils ont peut-être besoin de pleurer pour « digérer » toutes les impressions qu’ils ont accumulées au cours de la journée. Mais certains bébés, inconsolables, pleurent de manière excessive plusieurs heures par jour. Ils se tortillent, semblent inconfortables, sont souvent ballonnés et émettent des gaz tandis qu’ils mangent de bon appétit et se développent normalement. Ce sont les célèbres coliques du nourrisson, pour lesquelles aucune cause précise n’a pu être démontrée. Heureusement, ces crampes disparaissent habituellement vers l’âge de 4 mois. Votre bébé pleure tellement que vous vous inquiétez ? Passez chez votre médecin généraliste ou chez le pédiatre, afin d’exclure d’abord tout problème médical. Ces moments peuvent être culpabilisants, épuisants : essayez de les vivre le plus sereinement possible. Prenez ensuite un peu de temps pour vous, en confiant la garde de votre bébé à une tierce personne pendant quelques heures. 18 Pipi au lit… Lorsque votre enfant âgé de 6 ans ou plus urine sans le vouloir pendant son sommeil, on parle d’énurésie nocturne (ou pipi au lit). C’est un problème gênant : plus d’un enfant sur dix en souffre entre 6 et 7 ans. Si l’enfant est plus âgé, il se sent davantage honteux, et sa honte s’accompagne souvent d’un risque de stigmatisation et d’isolement social. Il devient difficile pour lui d’aller loger chez un copain ou de partir en classes vertes, et la vie familiale s’en ressent elle aussi. En général, l’énurésie nocturne n’a pas de cause précise : des problèmes physiques sont rarement à son origine. Parfois, des situations psychosociales particulières (premier jour d’école, arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur, Saint-Nicolas, etc.) la déclenchent chez des enfants qui étaient propres, mais d’ordinaire les facteurs psychiques ou émotionnels ne sont pas la cause du problème, plutôt sa conséquence. Que faire ? Pour exclure toute cause physique (par ex. inflammation des voies urinaires, diabète, épilepsie, etc.), mieux vaut consulter votre médecin. Chez certains enfants, le problème disparaît spontanément : il suffit parfois d’attendre un peu. Mais lorsque l’énurésie nocturne a un impact sur l’image que l’enfant a de lui-même ou sur son développement psychosocial, il est conseillé d’intervenir. Les traitements possibles sont la récompense positive avec la méthode du calendrier, l’utilisation d’un réveil-pipi, le recours à des médicaments, etc. Parlez-en au médecin. Problèmes d’alimentation Les enfants qui font des difficultés pour manger peuvent vraiment pousser leurs parents à bout et pourrir l’atmosphère à table. Refuser de manger est en général une façon de réclamer l’attention (négative) des parents : la solution consiste à ignorer l’enfant et à fixer des limites claires. Que faire pour éviter les problèmes d’alimentation ? • Ayez des habitudes alimentaires bien structurées : prenez 3 repas principaux (petit déjeuner, repas de midi et repas du soir) et 1 ou 2 collations saines par jour. • Pas de grignotage surtout avant les repas et devant la télévision ou les jeux vidéo. • Mangez toujours à table. Evitez que votre enfant soit distrait par la télévision ou par des jouets. • Faites en sorte que le repas se déroule dans une atmosphère détendue. Demandez-lui de vous aider à préparer le repas et à mettre la table. • Servez-lui le même menu qu’à tout le monde. Encouragez-le à goûter de nouveaux plats et à découvrir de nouvelles saveurs. • Ne le récompensez pas parce qu’il vide son assiette. Sinon, il ne voudra plus manger que s’il reçoit quelque chose en contrepartie. Il risque également un excès pondéral s’il est encouragé à vider systématiquement une assiette trop remplie pour son âge et sa dépense physique. S’il n’a plus faim, il peut s’arrêter de manger… à condition qu’il ne se goinfre pas ensuite de friandises. 19 Que faire pour résoudre le problème d’alimentation de votre enfant ? • • • Si votre enfant refuse de manger, n’y accordez pas trop d’attention. Dites-lui calmement plusieurs fois que vous voulez qu’il mange. Votre enfant n’écoute pas ? Poursuivez tranquillement votre repas. Lorsque le reste de la famille a fini de manger, débarrassez simplement la table. S’il refuse de manger maintenant, il devra attendre le prochain repas. Vous pouvez éventuellement conserver sa tartine et la lui présenter s’il dit qu’il a faim. Ne lui donnez surtout pas de bonbons ou autres coupe-faim. Après avoir avalé quelques bouchées, votre enfant refuse de continuer à manger ? Divisez la nourriture sur son assiette en portions. Indiquez quelle partie vous voulez qu’il mange. Augmentez ensuite chaque jour légèrement les portions. Réagissez positivement lorsqu’il mange bien ! Il ne doit pas nécessairement manger beaucoup, mais de tout. Montrez que vous êtes content et fier de lui. Le problème d’alimentation de votre enfant vous inquiète ? • ©Téo Lannié - PhotoAlto • Quand les enfants ont faim, ils le disent. N’ayez donc pas peur que votre enfant ne mange pas suffisamment. Si votre enfant perd du poids (ou si au contraire il en prend vraiment beaucoup), consultez le médecin. 20 Agitation Les enfants débordent d’énergie. Voilà pourquoi ils sont très remuants et de temps en temps passablement agités. Comment réagir à l’agitation de votre enfant ? • • • • • • Avec les enfants agités, il est extrêmement important de fixer des règles et des limites précises. Montrez-vous cohérent ! Apportez à votre enfant la structure et la régularité dont il a besoin dans sa vie quotidienne. Expliquez-lui à l’avance ce qui va se passer (les sorties, mais aussi la routine quotidienne). Offrez-lui du calme. Aménagez-lui un environnement (par ex. sa chambre à coucher) apaisant et ordonné (pas de jouets qui traînent), etc. Limitez le nombre d’heures passées devant la télévision, l’ordinateur et les jeux. Encouragez-le à se dépenser en jouant dehors, à faire du sport, etc. Les parents montrent l’exemple, essayez donc de dégager vous-même une impression de sérénité. Récompensez-le en lui faisant des compliments lorsqu’il est calme. L’agitation de votre enfant vous inquiète ? © Odilon Dimier - PhotoAlto Votre enfant continue d’être agité, malgré la régularité et le calme que vous lui offrez ? Il souffre peut-être de TDAH (troubles déficitaires de l’attention/hyperactivité), un trouble neurologique où l’enfant éprouve des difficultés à se concentrer (trouble de l’attention) et/ou réagit de manière violente et impulsive (hyperactivité et impulsivité). La plupart des parents discernent des symptômes à partir de l’âge de 3 ou 4 ans, mais le diagnostic est souvent posé beaucoup plus tard. De 3 à 5% des petits écoliers sont confrontés à ce problème. Adressez-vous au service PSE / centre PMS ou à votre médecin. 21 PETITS CONSEILS POUR UNE VIE DE FAMILLE EPANOUIE Maman et papa donnent le bon exemple Les enfants apprennent en imitant les personnes de leur entourage : parents, grands-parents, frères et soeurs, professeurs, etc. Donnez donc vous-même le bon exemple ! • • • • • • • Mangez sainement : buvez beaucoup d’eau, mangez chaque jour 2 fruits, une grosse portion de légumes, limitez votre consommation de produits contenant beaucoup de graisses, de sucres et de sel. Prenez chaque jour un bon petit déjeuner, de préférence en famille. Bougez régulièrement : faites du sport et intégrez l’exercice physique dans votre vie. Prenez l’escalier au lieu de l’ascenseur, faites vos petits trajets à pied ou à vélo, etc. Ne fumez pas et mettez votre enfant à l’abri des dangers du tabagisme passif. Faites de votre maison un endroit non-fumeur. Brossez-vous les dents au moins deux fois par jour : apprenez à votre enfant à faire de même dès son plus jeune âge. Adoptez un rythme de sommeil équilibré : couchez-vous à temps ! Quand on a dormi tout son soûl, on a de l’énergie pour bien démarrer la journée. Communiquez avec votre conjoint et votre/vos enfant(s). Prenez le temps de vous écouter, intéressez-vous aux activités des uns et des autres, etc. Gardez du temps pour votre famille : faites des sorties ensemble, entreprenez de chouettes activités en commun, etc. ADRESSES UTILES > O.N.E. Office de la Naissance et de l’Enfance Consultations pour enfants, milieux d’accueil, SOS enfants. Adresse générale : Chaussée de Charleroi, 95 – 1060 Bruxelles Tél. : 02-542 12 11 [email protected] www.one.be La ligue des familles asbl Rue du Trône, 127 – 1050 Bruxelles Tél. : 02-507 72 11 [email protected] www.liguedesfamilles.be Allô Info familles - Tél. : 02-513 11 11 Service d’accueil et d’écoute téléphonique destiné aux parents, futurs parents, et grands-parents d’enfants et d’ados de 0 à 18 ans. Une initiative de la Ligue des familles et de l’Ecole des Parents et des Educateurs, soutenue par la Communauté française Accessible en semaine de 10h à 17h, et les lundi, mardi et jeudi soir de 20h à 22h [email protected] www.alloinfofamilles.be Sites Internet www.ecoledesparents.be www.grandirabruxelles.be www.yakapa.be www.growinghealthykids.com/francais/home/ www.soinsdenosenfants.cps.ca Cette brochure est une publication du Service Promotion Santé des Mutualités Libres rue Saint-Hubert, 19 1150 Bruxelles Tél.: 02/778 92 11 Fax: 02/778 94 04 E-mail: [email protected] Site Web: www.mloz.be N° d’entreprise 411.766.483 Photos : PhotoAlto - Thierry Monasse ® Mutualités Libres Bruxelles, novembre 2006 Grandir en bonne santé : l’union nationale des mutualités libres regroupe Editeur Responsable: P. Mertens, Union Nationale des Mutualités Libres rue St-Hubert, 19 - 1150 Bruxelles - 2006/11 - IES 072 petit guide destiné aux parents