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Centre d'Information sur les Renseignements et le Terrorisme au Centre d'Etudes Spéciales (CES) Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien 17-24 mars 2009 Attaque massive déjouée. A gauche : le centre commercial Lev Hamifratz près de Haïfa. A droit : le parking où la voiture piégée était garée (Alex Rozkovsky, avec l'aimable autorisation de nrg, 22 mars 2009) Aperçu général Le principal événement de la semaine a été une attaque de grande ampleur déjouée au centre commercial Lev Hamifratz près de Haïfa. L'identité de l'organisation responsable de la tentative d'attaque n'est toujours pas claire. Si l'attaque avait vu le jour, elle aurait causé de nombreuses victimes. Cette semaine aussi, la tendance à la diminution des tirs de roquettes et d'obus de mortier sur les Néguev occidental s'est confirmée. À une réunion du gouvernement le 17 mars, le Premier ministre a annoncé l'échec de la dernière série de pourparlers sous l'égide de l'Egypte en vue de la libération de Gilad Shalit. Selon le communiqué publié après la réunion, le Hamas reste inflexible et exige la libération des 450 prisonniers figurant sur sa liste originale, incluant des terroristes dont la libération est susceptible de porter atteinte à la sécurité d'Israël. Le Hamas a blâmé Israël pour l'échec des négociations, sans toutefois exclure leur reprise, tout en niant toute possibilité de modifier ses demandes de base. 1 Evénements importants Israël Attaque de masse déjouée près de Haïfa Dans la soirée du 21 mars, une explosion a retenti dans le parking à l'entrée du centre commercial Lev Hamifratz près de Haïfa. La Police a trouvé une voiture contenant plusieurs charges explosives qui n'avaient pas explosé. Les charges, qui pesaient plusieurs douzaines de kilos, ont été détruites par des démineurs. Jusqu'ici, on ignore avec précision l'identité de l'organisation responsable de la tentative d'attaque. Un groupe appelé "les Partisans de la Galilée Libre," qui a déjà revendiqué plusieurs attaques, a revendiqué la responsabilité de l'événement (selon nous, à tort). Le Hamas a nié toute implication. Ayman Tahe, haut responsable du mouvement dans la bande de Gaza, a déclaré que le Hamas soutenait "l'action héroïque," ajoutant que l'organisation aurait été fière d'en revendiquer la responsabilité (Télévision Al-Alam, 22 mars 2009). La bande de Gaza Réduction significative des tirs de roquettes et d'obus de mortier sur le Néguev occidental La tendance à la diminution des tirs de roquettes et d'obus de mortier en territoire israélien se confirme. Pendant la semaine écoulée, aucune roquette n'a été tirée, tandis que trois obus de mortier ont été tirés sur les forces de Tsahal opérant le long de la barrière de sécurité. Les forces de Tsahal ont également été la cible de tirs d'armes légères. Les Brigades Izz al-Din alQassam du Hamas ont revendiqué la responsabilité des obus de mortier tirés le 22 mars (Site Internet Al-Qassam, 22 mars 2009). 2 Répartition hebdomadaire des tirs de roquettes et d'obus de mortier depuis la fin de l'Opération Plomb Durci 25 Depuis la fin de l'Opération Plomb Durci, 95 roquettes et 56 obus de mortier ont été tirés en Israël 25 20 17 15 Roquettes 13 Obus de mortier 11 8 14 15 12 9 8 5 10 6 4 1 3 5 0 0 26-20 Jan 27 Jan- 2 Feb 3-9 Feb 10-16 Feb 17-24 Feb 25 Feb- 2 3-8 Mar Mar 9-16 Mar 17-24 Mar Poursuites des attaques en Judée-Samarie Durant la semaine, les attaques au moyen de pierres et de cocktails Molotov se sont poursuivies. Le 18 mars, deux cocktails Molotov et un pneu brûlé ont été lancés sur un véhicule israélien à l'Est de Ramallah. Il n'y a pas eu de blessés mais le véhicule a été endommagé. Le 19 mars, un véhicule israélien a été lapidé près de la localité de Teqoa, au Sud de Hébron. Il n'y a pas eu de blessés mais le véhicule a également été endommagé. Le même jour, plusieurs véhicules israéliens ont été lapidés dans le secteur de Hébron. 3 Six ans de prison pour les terroristes qui prévoyaient d'empoisonner la nourriture d'un restaurant israélien Le 18 mars, le tribunal militaire de Samarie a condamné à six ans de prison Ihab Abu Riyal du camp de réfugiés de Balata à Naplouse pour avoir tenté d'empoisonner la nourriture du restaurant Express Gril à Ramat Gan en 2008.1 L'accusé, qui avait travaillé au restaurant pendant trois ans, et un complice, prévoyaient d'empoisonner la nourriture de l'établissement en utilisant un poison inodore et incolore, dont l'influence se ferait sentir quatre heures après l’ingestion, afin de nuire à un grand nombre de clients de l'établissement. Ils auraient dû recevoir le poison d'un terroriste des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa. L'organisation aurait également revendiqué la responsabilité de l'attaque en vengeance de la mort d'Imad Moughnieh (Site Internet du porte-parole de Tsahal, 18 mars 2009). Le restaurant Grill Express de Ramat Gan dont les deux terroristes prévoyaient d'empoisonner les aliments (photo publiée avec l'aimable autorisation de sla 10ème chaîne, 10 avril 2008) Arrestation par Tsahal de terroristes du Hamas qui tentaient de rétablir l'infrastructure du Hamas en Judée-Samarie Au cours d'une opération des forces de sécurité israéliennes la nuit du 18 mars, dix activistes de haut rang du Hamas en Judée-Samarie, membres de la direction du mouvement en JudéeSamarie ont été arrêtés, dont quatre députés du Hamas au Conseil Législatif Palestinien. Ils avaient récemment été impliqués dans la réhabilitation de l'infrastructure du Hamas (Porte-parole de Tsahal, 19 mars 2009). La vague d'arrestations a été condamnée par le Hamas. Salah al-Bardawil, porte-parole de la faction du Hamas au Conseil Législatif Palestinien, a déclaré qu'Israël voulait enlever des Palestiniens et les garder en otages jusqu'à ce que Gilad Shalit soit libéré. Il a ajouté qu'Israël ôtait les privilèges des prisonniers et empêchait leurs familles de leur rendre visite, contrevenant à leur droit naturel (Radio BBC, 19 mars 2009). Dans un autre entretien, il a déclaré que le Hamas pourrait revoir à la hausse ses demandes au sujet de la libération de Gilad Shalit en signe 1 A ce sujet, voir notre article du 13 avril 2008 intitulé “Les forces de sécurité israéliennes ont appréhendé deux Palestiniens de Naplouse qui ont avoué avoir planifié d'empoisonner la nourriture du restaurant de Ramat Gan où ils travaillaient illégalement,” à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/malam_multimedia/fr_n/pdf/ct_130408f.pdf 4 de protestation contre la détention des membres du Conseil Législatif Palestinien et de hauts responsables du mouvement en Cisjordanie (Site Internet QudsNews, 19 mars 2009). L'Autorité Palestinienne a également condamné les arrestations, déclarant que leur objectif était de saboter le dialogue palestinien interne (Agence de presse Wafa, 19 mars 2009). La bande de Gaza après l'Opération Plomb Durci Les terminaux entre Israël et la bande de Gaza Durant la semaine, l'aide humanitaire a continué de transiter par les terminaux entre Israël et la bande de Gaza, avec une moyenne de 100 camions par jour. Le terminal de Rafah Le 18 mars, le terminal de Rafah a ouvert pour le passage de Palestiniens entre la bande de Gaza et l'Egypte. Le Hamas a fait part de son mécontentent suite à la décision de l'Egypte de ne pas coordonner l'ouverture avec son organisation. Selon le Hamas, les Egyptiens ont permis aux Palestiniens qui ont organisé leur passage avec l'Autorité Palestinienne d'utiliser le terminal aux dépends "des civils qui doivent l'emprunter." Le 18 mars, le Hamas a publié un communiqué déclarant que l'ouverture du terminal serait coordonnée avec les Egyptiens (Site Internet du ministère de l'Intérieur du Hamas, 18 mars 2009). Le 21 mars, le terminal de Rafah a fermé. Un responsable égyptien a déclaré anonymement qu'il serait fermé pendant une période illimitée et que seuls les malades et les Palestiniens ayant des problèmes de santé pourraient l'utiliser. Pendant les trois jours où le terminal a été ouvert, environ 800 Palestiniens sont entrés dans la bande de Gaza et 200 ont quitté Gaza pour l'Egypte (Reuters, 21 mars 2009). Le Hamas transfère de l'argent en contrebande dans la bande de Gaza Le 17 mars, les forces de sécurité égyptiennes au terminal de Rafah ont arrêté deux activistes du Hamas qui transportaient 850 000 dollars cachés dans des boîtes de confiserie. Les deux hommes, Muhammad Jneida et Ahmed Hajaj, revenaient d'Egypte où ils avaient participé à 5 la conférence sur le dialogue inter-palestinien. Finalement, ils ont été libérés et l'argent a été confisqué par les Egyptiens. La délégation, de retour à Gaza, a également transféré en contrebande un générateur ainsi que des équipements militaires de vision de nuit (AP, 17 mars 2009). Note : Le 5 février 2009, la délégation du Hamas de retour dans la bande de Gaza après les pourparlers du Caire a également été retardée et fouillée par les forces de sécurité égyptiennes. 9 millions de dollars et deux millions d'euros en espèces ont été trouvés en possession du responsable du Hamas Ayman Taha. L'argent a été déposé dans un compte bancaire en Egypte et Ayman Taha a été libéré. Au bout de plusieurs semaines, l'Egypte a autorisé le transfert des fonds dans la bande de Gaza. Le Hamas rappelle à l'UNRWA qu'il contrôle la bande de Gaza Une visite du secrétaire général du Comité Islamique dans la bande de Gaza organisée avec l'UNRWA et non pas avec le Hamas a provoqué l'ire de ce dernier. Après l'incident, Mustafa alSoaf, le rédacteur de Felesteen, le quotidien du Hamas, a écrit un article appelé "L'agence (UNRWA) - entre aide et politique." Ses points principaux étaient les suivants (Felesteen, 18 mars 2009): • Apparemment, selon l'article, l'UNRWA a oublié que son mandat réel est d'aider les réfugiés et a au lieu de cela commencé à agir comme un gouvernement dans un gouvernement. L'UNRWA a été encouragé à agir ainsi par le Quartet [international]. Le temps est venu pour le gouvernement du Hamas de montrer à l'UNRWA quelles sont ses limites et de charger l'organisation de se concentrer sur l'accomplissement de sa mission originale. • L'UNRWA interprète l'indépendance accordée par le gouvernement du Hamas comme de la faiblesse, ou comme un signe que le gouvernement du Hamas a peur de l'ONU. Cependant, ce n'est pas le cas, et la preuve en est que le gouvernement permet aux visiteurs d'entrer dans la bande de Gaza et est responsable de leur sécurité, y compris de la sécurité de l'UNRWA. • L'article a passé en revue les plaintes selon lesquelles l'UNRWA et d'autres organisations d'aide pratiquent la discrimination dans la distribution d'aide en accordant un traitement préférentiel à certains secteurs. Cela signifie que l'UNRWA, dont le peuple dépend pour l'aide humanitaire, n'accomplit pas son rôle et empiète sur les droits des 6 Gazaouites. L'UNRWA n'est pas propriétaire de l'aide qui arrive dans la bande de Gaza, mais est seulement le lien entre les donateurs et les indigents. Depuis l'Opération Plomb Durci, il a été signalé que le Hamas canalise l'aide civile à ses propres partisans, ou aux groupes qui lui sont affilié, privant ainsi ses adversaires et les empêchant de recevoir l'aide humanitaire à laquelle ils ont droit. L'article dans Felesteen est une tentative pour détourner l'attention vers l'UNRWA en précisant que le Hamas contrôle la bande de Gaza et que le travail de l'UNRWA est uniquement limité à l'aide humanitaire. L'industrie des tunnels Les médias ont annoncé que les forces de sécurité égyptiennes continuaient leurs activités pour empêcher la contrebande le long de la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza. Le 20 mars, une cache d'armes a été découverte dans la région de Rafah, abritant une demi-tonne de TNT, plusieurs roquettes et des armes automatiques (Site Internet Ilaf, 20 mars 2009). Le 19 mars, les forces de sécurité ont découvert deux tunnels dans lesquels se trouvaient des vivres, des médicaments, des pièces de rechange et des équipements électriques, le tout destiné à être introduit en contrebande dans la bande de Gaza (Agence de presse du Moyen-Orient, 20 mars 2009). Les 20 et 21 mars, quatre tunnels supplémentaires ont été découverts (Al-Yawm AlSabaa, 21 mars). Le 23 mars, le site Internet Al-Yawm Al-Sabaa a annoncé que l'Egypte avait récemment renforcé ses effectifs dans la région des tunnels pour faire face à la contrebande. Front politique Négociations pour la libération de Gilad Shalit Israël annonce l'échec des derniers contacts Le 17 mars, le gouvernement israélien s'est réuni afin d'écouter le rapport du chef des services de sécurité générale Yuval Diskin et du représentant du Premier ministre Ofer Dekel sur les résultats des négociations sous égide égyptienne à propos de la libération de Gilad Shalit. Ils ont annoncé que le Hamas n'était pas prêt à faire preuve de flexibilité, n'avait pas respecté les précédents accords écrits et continuait à exiger la libération de tous les 450 prisonniers figurant sur sa liste originale. 7 Selon un communiqué publié par le cabinet du Premier Ministre, l'identité de certains des prisonniers figurant sur la liste du Hamas a été révélée à la réunion. Israël a refusé de libérer certains d'entre eux, mais a consenti à en libérer d'autres à condition qu'ils ne rentrent pas en Judée-Samarie. (Les nombres n'ont pas été mentionnés dans le communiqué du gouvernement. Selon un article du 18 mars publié dans Haaretz par Barak Ravid, Israël aurait consenti à libérer 325 prisonniers, dont 144 devant être expulsés vers la bande de Gaza ou l'étranger.) Selon le communiqué, une liste type de prisonniers a été présentée à la réunion du gouvernement, prouvant qu'Israël est prêt à être flexible quant au prix élevé payé pour la libération de Gilad Shalit, tout en ayant des limites, le gouvernement étant attaché à empêcher toute atteinte à la sécurité du pays. Le texte a également noté que selon des évaluations sécuritaire, si Israël libérait tous les meurtriers exigés par le Hamas, des dégâts graves seraient causés à la sécurité du pays (y compris la reconstruction des réseaux terroristes stratégiques et le retour sur le terrain des "ingénieurs" ayant orchestré les attaques terroristes les plus meurtrières dans l'histoire de l'Etat Israël). Un coup sévère serait aussi porté aux éléments pragmatiques dans la région et les éléments extrémistes s'en trouveraient renforcés. Portrait d'un terroriste important Abbas Muhammad Mustafa al-Sayid, important terroriste du Hamas, figure dans la liste de prisonniers qu'Israël refuse de libérer. Il a dirigé le réseau militaro-terroriste du Hamas à Tulkarem et était responsable d'une série d'attaques mortelles dans des villes israéliennes, dont l'attentat suicide de Netanya en 2001 qui a tué trois civils et a blessé 55 personnes, une attaque suicide au centre commercial Hasharon à Netanya en 2001 qui a fait cinq morts et 74 blessés et l'attentat à l'Hôtel Park de Netanya le soir de la Pâque juive en Avril 2002, qui a fait 29 morts et 64 blessés. Abbas al-Sayid, responsable de la mort de douzaines d'Israéliens, se considère comme un haut responsable du Hamas en Judée-Samarie.2 Abbas al-Sayid 2 Pour plus de renseignements sur l'attentat du Park Hôtel, voir notre article (en anglais) de Mai 2004 intitulé “Passover Eve Massacre at Park Hotel in Netanya” à l'adresse http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia/html/final/eng/sib/6_04/park_h.htm. 8 Réactions du Hamas à l'annonce israélienne Le Hamas et les autres organisations terroristes ont de nouveau blâmé Israël pour l'échec des négociations. Cependant, les porte-parole du Hamas n'ont pas écarté la possibilité d'une reprise des pourparlers, bien qu'ils aient déclaré que leurs demandes de base ne changeraient pas: • Usama al-Muzeini, haut responsable du Hamas, a salué la perspective de médiation française dans l'affaire de Gilad Shalit, ajoutant qu'il était toujours possible de renouveler les négociations (Filastin al-Yawm, 23 mars 2009). Dans un autre entretien, il a déclaré que le Hamas ne démordrait pas de sa liste de 450 prisonniers transmise à l'Egypte. Il a précisé que le Hamas était opposé à toute modification de la liste qui laisserait dans les prisons israéliennes des détenus condamnés à de longues peines de prison, même si cela signifiait l'échec de l'accord (Site Internet Palmedia, 23 mars 2009). • Musa Abu Marzuq, le directeur adjoint du bureau politique du Hamas à Damas, a déclaré que les négociations sous l'égide de l'Egypte n'étaient pas finies et que "…tant qu'il y a des prisonniers palestiniens et un prisonnier israélien, les accords d'échange doivent être conclus…" Il a invité Israël "à respecter ses engagements" quant aux 450 prisonniers figurant sur la liste du Hamas (Radio BBC en arabe, 22 mars 2009). • Ismail Haniya, le Premier ministre du gouvernement de facto du Hamas, a critiqué Israël pour l'échec de la dernière série de discussions, ajoutant : "notre peuple cherche toujours à reprendre les négociations sous l’égide de l'Egypte pour arriver à un accord respectable qui permettra d'échanger les prisonniers appropriés…" (Felesteen, 22 mars 2009). • Ayman Taha, haut responsable du Hamas, a déclaré à la radio BBC en arabe que la question des négociations sur la libération de Gilad Shalit était toujours ouverte, mais a rejeté la possibilité que le Hamas fasse des concessions. Il a ajouté que la position du Hamas sur la liste des 450 prisonniers était définitive et qu'Israël devait satisfaire ses demandes. En même temps, le Hamas a lancé une campagne médiatique pour démontrer "l'appui populaire" à ses demandes, notamment le soutien des familles des prisonniers et ce, afin de faire pression sur Israël. Le ministère des Affaires des prisonniers du Hamas a érigé "une tente de solidarité" pour témoigner de son respect des familles des prisonniers (Felesteen, 23 mars 2009). Selon la presse, de hauts responsables du Hamas ainsi que des familles de prisonniers ont 9 demandé au Hamas de ne pas revoir ses demandes quant à la libération des prisonniers condamnés à de longues peines de prison en Israël (Site Internet PalMedia, 22 mars 2009). Effigie de Gilad Shalit dans la tente de solidarité (Télévision Al-Aqsa, 22 mars 2009) Des responsables du Hamas ont envoyé à Israël des menaces directes et indirectes : Usama al-Muzeini a déclaré que le Hamas poursuivrait ses efforts pour libérer ses prisonniers et enlèverait d'autres soldats israéliens (Site Internet Al-Qassam, 18 mars 2009). Musheir alMasri, porte-parole du Hamas, a averti que le sort de Gilad Shalit pourrait ressembler à celui de Ron Arad, ajoutant qu'Israël en assumerait la responsabilité (Télévision Al-Alam, 23 mars 2009). Dr. Hassan Abu Hashish, le responsable du ministère de l'Information dans l'administration Haniya, a envoyé une lettre ouverte à la famille Shalit mentionnant l'affaire Ron Arad (Felesteen, 22 mars 2009). Khaled Mashaal a déclaré à un journal australien que si Israël refusait de libérer les prisonniers, les Palestiniens devraient prendre d'autres mesures, y compris l'enlèvement d'autres soldats israéliens (Sydney Morning Herald, 20 mars 2009). Israël empêche la tenue d'un rassemblement politique de l'Autorité Palestinienne à Jérusalem Le 21 mars, l'Autorité Palestinienne a lancé une manifestation intitulée "Jérusalem - la ville de culture arabe, 2009." L'AP avait planifié d'organiser des défilés, des rassemblements et des événements sportifs dans les villages de Jérusalem-Est. Israël, cependant, n'a pas permis la tenue des événements à Jérusalem, selon la loi qui empêche la tenue de tout événement à Jérusalem à thème politique et non culturel. Les gardes-frontières et la police ont mis fin aux activités dans les institutions de Jérusalem-Est et dans les écoles du secteur. De plus, la police a également empêché la tenue d'un rassemblement sur le Mont des Oliviers et a arrêté Hattam Abd al-Qadr, le conseiller du Premier ministre de l'AP pour les affaires de Jérusalem, qui était présent sur place (Agence de presse Ma'an, 21 mars 2009). 10 L'événement principal, lors duquel le Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a tenu un discours, a eu lieu à Bethléem en présence des ministres arabes de la Culture, d'auteurs et d'artistes (Agence de presse Ma'an, 20 mars 2009). Mahmoud Abbas a appelé les Palestiniens à protéger la nature de Jérusalem comme capitale de la "Palestine". Il a également déclaré qu'à moins que la construction à Jérusalem et dans les implantations ne cesse, il n'y aurait aucune chance d'avoir des négociations sérieuses [avec Israël], ajoutant que le dialogue palestinien interne était la question la plus importante à son agenda actuel (Agence de presse Wafa, 21 mars 2009). Le Président de l'AP Mahmoud Abbas et le Premier ministre Salam Fayyad à une cérémonie à Bethlehem (Télévision palestinienne, 21 mars 2009) Rencontre entre membres du Hamas et parlementaires européens Le 18 mars, des responsables du Hamas ont rencontré à Damas une délégation de parlementaires grecs et italiens. Après la rencontre, le représentant adjoint du Hamas au Liban, Ali Barake, a déclaré que le Hamas avait l'intention de visiter plusieurs pays européens dans lesquels il avait été invité. Il a ajouté que c'était la deuxième délégation venue à Damas pour parler au Hamas en l'espace d'une semaine [la première délégation de parlementaires et de politiciens étant arrivée le 14 mars]. Il a ajouté que cela montrait que l'Union Européenne "revoie sa politique envers le mouvement." Il a également indiqué que le Hamas entamait des relations et un dialogue avec les pays de l'UE "puisqu'il semble qu'ils sont divisés sur l'attitude américaine envers la cause palestinienne" (Site Internet QudsNews, 18 mars 2009). Des parlementaires grecs et italiens rencontrent Khaled Mashaal (Télévision Al-Alam, 18 mars 2009). La carte à gauche de l'affiche sur le mur à l'arrière symbolise le contrôle des Palestiniens sur toute la "Palestine", sans référence à Israël. 11 Riadh al-Maliki, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité Palestinienne, a conseillé aux pays européens de ne pas lever leur boycott du Hamas avant la signature de l'accord de réconciliation palestinienne interne. Il a déclaré que le Hamas pourrait avoir l'impression que la communauté internationale est encline à revoir sa position envers le mouvement, même si aucun accord n'a été atteint (Reuters, 23 mars). Dans un autre entretien, al-Maliki est revenu sur ses propos, affirmant qu'il voulait dire que le centre d'intérêt devait maintenant être mis sur l'achèvement du dialogue palestinien interne et qu'il ne pensait pas que les pourparlers entre le Hamas et les pays européens seraient altérés une fois que les Palestiniens auront resserré les rangs (Agence de presse Ma'an, 23 mars 2009). Scène interne palestinienne Fin de la série de pourparlers entre le Fatah et le Hamas Le 19 mars, une nouvelle série de pourparlers entre le Fatah et le Hamas a pris fin au Caire. Selon le communiqué final, des progrès ont été accomplis sur plusieurs questions, tandis que trois sujets nécessitent plus de temps : les positions fondamentales du gouvernement, la juridiction de l'OLP et l'élection des institutions de l'Autorité Palestinienne. À cette fin, les délégations sont rentrées à domicile pour consulter leur direction et formuler des positions claires (Télévision Al-Jazeera, 19 mars 2009). Musa Abu Marzuq, le directeur adjoint du bureau politique du Hamas à Damas, a déclaré que le dialogue Fatah-Hamas reprendrait le 25 mars, en présence des représentants des autres factions palestiniennes (Site Internet PalMedia, 21 mars 2009). Les sujets toujours à l'ordre du jour sont la demande du Fatah de reconnaître l'OLP comme autorité exclusive et l'engagement envers les accords précédents signés par l'OLP. Le Hamas, qui a des objections idéologiques et politiques fortes, essaie de contourner la question avec des déclarations vagues. Interrogé sur la question de savoir pourquoi le Hamas insiste à seulement "respecter" les positions de base de l'OLP et refuse de les accepter, Musa Abu Marzuq, le directeur adjoint du bureau politique du Hamas, a déclaré que l'organisation refusait d'être contrainte par les engagements pris par l'OLP, parce qu'ils incluent la reconnaissance d'Israël. Il a ajouté que l'idée actuellement à l'ordre du jour était d'établir un gouvernement ne reconnaissant pas les engagements de l'OLP envers Israël (Télévision Al-Iraqiya, 19 mars 2009). 12 Fondation de la Banque Nationale Islamique dans la bande de Gaza Dans le cadre de ses tentatives pour renforcer son contrôle de la bande de Gaza et du processus d'islamisation qui s'est accéléré depuis que le Hamas a pris le contrôle du secteur, la Banque Nationale Islamique a récemment été ouverte. Elle fonctionne selon les principes de l'Islam et bénéficie du soutien de responsables religieux de la bande de Gaza, qui encouragent les Gazaouites à ouvrir des comptes dans le nouvel établissement financier. C'est la première banque à recevoir un permis de travail officiel de l'administration de facto du Hamas. Le 21 mars, dans sa rubrique "décrets religieux", le quotidien du Hamas Felesteen a publié une question adressée au Dr Maher Ahmed al-Sussi, l'assistant du doyen du département de Shari'a et de droit de l'Université Islamique de Gaza et membre du Conseil palestinien des Sages Religieux. L'individu posant la question a déclaré qu'il avait ouvert un compte dans une banque non-islamique et avait signé un formulaire renonçant à l'intérêt sur son compte [l'intérêt est interdit par la loi religieuse islamique]. Il voulait savoir si cette mesure est autorisée, ajoutant qu'il préférait une banque non-islamique à cause de la façon épouvantable dont il a été traité et des erreurs commises par la nouvelle banque [islamique]. Le Dr. Al-Sussi a répondu que le fait d'avoir été mal traité par la banque islamique ne justifiait pas d'ouvrir un compte dans une banque pratiquant l'intérêt, ajoutant que l'ouverture d'un compte dans une telle banque, même si le propriétaire du compte n'en tire aucun profit, est toujours considérée comme une collaboration avec la banque. Il a déclaré que ce que la personne avait fait était interdit et qu'elle devait fermer son compte à la banque non-islamique immédiatement. L'Autorité Palestinienne a réagi à l'établissement de la banque islamique en appelant les Palestiniens à utiliser uniquement les services des banques autorisées par le Fonds monétaire palestinien et non la Banque Nationale Islamique, qui, selon l'AP, n'est pas contrôlée. Riyadh Abu Shahadeh, le directeur de la surveillance bancaire au Fonds Monétaire palestinien, a déclaré que personne n'avait demandé l'autorisation de diriger une banque, ajoutant qu'une telle autorité ne pouvait pas être donnée par le gouvernement, qu'il s'agisse du Hamas ou de l'Autorité Palestinienne (Radio BBC en arabe, 23 mars 2009). Le Hamas a-t-il tiré les leçons de l'Opération Plomb Durci? Au cours de la semaine, une rencontre a été organisée au Caire en présence de hauts responsables du Hamas de Gaza, de membres de sa branche militaro-terroriste, de membres de 13 la "direction externe" de Damas et de représentants des Frères Musulmans en Egypte. L'objectif de la rencontre était de discuter de la situation du Hamas à Gaza après l'Opération Plomb Durci. Lors de cette rencontre, plusieurs divergences d'opinion ont émergé, notamment entre les représentants de la branche militaro-terroriste et les Frères Musulmans, qui ont accusé les Brigades Izz al-Din al-Qassam d'être responsables de la condition du mouvement dans la bande de Gaza, sur la base de rapports relatifs à leur comportement violent envers la population civile. Les représentants des Frères Musulmans ont fait part de leur crainte quant à la réaction de la population de Gaza face aux méthodes utilisées par les membres du Hamas pour appliquer leur autorité. Il a été décidé de nommer un comité interne chargé d'examiner les événements de la bande de Gaza et le Hamas a été invité à en tirer les conclusions nécessaires. 3 Affiches géantes à Ramallah contre l'ingérence iranienne Le 20 mars, le site Internet de l'agence de presse Ma'an a annoncé que des Palestiniens avaient été surpris de voir des affiches à l'entrée à Ramallah appelant à la fin de l'ingérence iranienne dans la cause palestinienne. Sur les affiches, ouvertement anti-iraniennes, on pouvait lire "Non et mille fois non à l'ingérence iranienne dans les décisions palestiniennes indépendantes." Les affiches étaient signées par une organisation appelée "l'Association de la Jeunesse de Jérusalem." Un journaliste de l'agence de presse Ma'an a ajouté que des affiches semblables avaient également été suspendues dans les rues de Ramallah, et qu'il y en avait d'autres dans le même style appelant à la fin de l'ingérence syrienne et qatarie. “Non, et mille fois non à l'ingérence iranienne dans les décisions palestiniennes indépendantes” 3 Sur la façon dont le Hamas réprime ses opposants, voir notre article du 12 février 2009 intitulé “Répression des adversaires du Hamas dans la bande de Gaza,” à l'adresse http://www.terrorisminfo.org.il/malam_multimedia/fr_n/pdf/hamas_f058.pdf 14