Le BotaniqueRue Royale 236

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Le BotaniqueRue Royale 236
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Le Botanique vu depuis le toit de la Tour des Finances (photo 2004).
SAINT-JOSSE-TEN-NOODE
Le Botanique
Rue Royale 236
Région de Bruxelles-Capitale
INVENTAIRE DU PATRIMOINE
ARCHITECTURAL
DescriptionCentre culturel de la Communauté française
Wallonie-Bruxelles.
En mars 1826 la Société royale d'Horticulture des Pays-Bas
demandait à Tilman-François SUYS, architecte du roi, des plans et
devis pour la construction des serres et pour les aménagements du
nouveau Jardin botanique qu'elle venait de créer en contre-bas des
boulevards, sur des terrains longeant les anc. fortifications. (Un 1er
Jardin botanique occupant depuis 1797 l'emplacement de la cour l'act. pl. du Musée - avait été supprimé en 1825).
Un mois plus tard, T.-F. SUYS présenta un projet ambitieux qui
s'avéra au-dessus des moyens dont disposait la Société
d'Horticulture. Celle-ci réclama donc à l'architecte un 2e projet. T.-F.
SUYS se remit au travail en tenant compte des suggestions de J.-B.
Meeûs, membre du conseil d'administration de la Société. En
septembre, son nouveau projet était adopté.
P.-F. GINESTE - 1826
TILMAN-FRANÇOIS SUYS - 1826
NÉOCLASSICISME
MAISON DE LA CULTURE/CENTRE
CULTUREL
SALLE DE SPECTACLE
SERRE
C'est alors que P.-F. GINESTE, peintre décorateur et anc.
collaborateur de T.-F. SUYS, proposa un devis plus bas qui remit en
question la décision du conseil d'administration. Devant le refus de
T.-F. SUYS d'encore baisser son devis, le conseil opta pour le plan
de P.-F. GINESTE lequel ne fait que reprendre en le simplifiant celui
de T.-F. SUYS. Sous la direction de Meeûs, les travaux furent
rapidement entamés. Dès 1827, le bâtiment était en voie
d'achèvement. Il fut inauguré officiellement en septembre 1829.
SCULPTURE ET MONUMENT
COMMÉMORATIF
MONUMENTS & SITES
Des agrandissements successifs furent réalisés dans les années
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1840-1850. Ces travaux furent confiés à T.-F. SUYS dont le retour
en grâce était probablement lié à la démission de Meeûs du conseil
d'administration de la Société d'Horticulture en 1837. T.-F. SUYS
commença par concevoir un portique permettant d'accéder
directement aux serres depuis la r. Royale. Dans le même temps, il
agrandissait l'orangerie orientale en direction de la r. Botanique :
habitation du concierge et bazar destiné à la vente des produits des
serres (1842-1844). Il allait ensuite agrandir de manière symétrique
l'orangerie occidentale (1847) et aménager une grande salle des
fêtes entre l'orangerie orientale et la rotonde (1852-1854). Cette salle
sera transformée en galerie des herbiers en 1870, année du rachat
du Jardin botanique par l'État. En 1899 enfin, on bâtissait une
bibliothèque et une nouvelle salle des herbiers dans l'espace
compris entre la rotonde et l'orangerie occidentale, du côté de la r.
Botanique.
Différents projets menacèrent le Jardin botanique surtout après que
fut prise la décision en 1938 de déménager ses collections à
Bouchout. On songea notamment à implanter sur son site la future
Bibliothèque royale. Après la guerre, les travaux de la jonction
Nord-Midi ayant repris, la partie basse du jardin fut profondément
mutilée. Le tracé d'une voie express parallèle au boulevard allait
encore l'amputer.
En 1979, la Communauté française chargeait les arch. de
L'ATELIER 20, Patrick DE SIMPEL et Christian LECHIEN, de
reconvertir le bâtiment, alors à l'abandon, en centre culturel. La
restauration fut achevée en 1983.
La structure du bâtiment est celle adoptée au XVIIIe s. pour de
nombreuses orangeries : une rotonde centrale qu'encadrent deux
ailes terminées par des pavillons en léger ressaut. La régularité et la
simplicité des élévations sont caractéristiques de l'architecture
néoclassique.
Façade principale. Le bâtiment, à un seul niveau, est précédé de
deux terrasses. On accède à la 1re depuis le jardin par quatre
rampes : deux face aux pavillons latéraux et deux autres,
convergentes, face à la rotonde. Deux escaliers droits latéraux et un
escalier convexe central mènent à la seconde terrasse. Une
colonnade de seize colonnes nues en pierre bleue, à chapiteau
ionique et base attique reposant sur un socle dans le même
matériau, ceinture la rotonde. Les entrecolonnements sont fermés
par des verrières. Frise d'entablement décorée de gueules de lion,
corniche à mutules. Une verrière couvre le portique délimité par la
colonnade et le noyau central de la rotonde laquelle est couverte par
un dôme hémisphérique couronné d'une balustrade. Des serres sont
adossées aux deux ailes latérales. D'autres sont situées sous le
niveau de la 2e terrasse, entre les escaliers y donnant accès.
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Comme la rotonde, les deux pavillons d'angle sont bordés de
colonnades vitrées de huit colonnes chacune donnant sur le jardin.
Portique . Dessiné par T.-F. Suys, le portique en pierre bleue qui
s'ouvre vers la r. Royale présente trois larges arcades en plein cintre
à clef cannelée. Elles sont surmontées d'un fort entablement, « porté
» par des colonnes engagées à chapiteau ionique, et d'un attique.
Ouvertures, vers le jardin et vers un puits de lumière du côté de la r.
Botanique, bordées de deux colonnes chacune. Deux escaliers
mènent par les arcades latérales, que ferment des grilles à deux
vantaux, à l'entrée du bâtiment situé en contre-bas.
Façade arrière . Le long de la r. Botanique, 35 travées percées de
hautes baies en plein cintre inscrites chacune dans une embrasure
en arcade et dont les appuis saillants forment bandeau de la 6e à la
30e travée. Au-delà de la 19e travée, un étage de soubassement,
percé de baies rect. ou en plein cintre pour les cinq dern. travées
(pavillon occidental), rachète la forte dénivellation de la rue. Façade
enduite et peinte sur socle de pierre. Frise d'entablement et corniche
à mutules couronnée d'un attique.
Façade latérale (pavillon occidental). Deux larges portes en plein
cintre à deux vantaux ouvrent sur une terrasse surplombant le jardin.
Elles sont accostées de pilastres à chapiteau ionique, en pierre
bleue comme les piédroits et les arcs à trois fasces.
Intérieur . Transformé pour répondre à sa nouvelle fonction de
centre culturel, l'intérieur des bâtiments a cependant conservé dans
les grandes lignes son aspect d'origine. La circulation entre les
différentes salles se fait par les anc. serres adossées aux ailes
latérales et à la rotonde.
La salle des fêtes construite par T.-F. SUYS (1852-1854) transformée en salle d'exposition - est éclairée par de larges baies
en plein cintre regardant soit vers la r. Botanique soit vers les serres.
Colonnes, piliers et pilastres à chapiteau corinthien.
Deux galeries reposant sur des colonnes de fonte et auxquelles on
accède par deux escaliers en colimaçon longent les murs latéraux à
mi-hauteur.
On pénètre dans la rotonde - act. salle de théâtre et de concert - par
huit entrées rect. symétriques, couronnées à l'origine d'une corniche
et surmontées chacune d'un oculus aveugle à console. Trumeaux
scandés de paires de pilastres à chapiteau corinthien soutenant un
entablement classique : frise nue et corniche à denticules sur
modillons ornée de rosaces. La charpente métallique de la coupole
est apparente.
L'anc. salle des herbiers (aile occidentale) a été transformée en
cafétaria, les deux pavillons en hall d'entrée à l'O. et en salle
polyvalente à l'E.
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Le jardin . Fortement endommagé par les travaux de la jonction
Nord-Midi, il est, tel qu'il apparaît aujourd'hui, l'œuvre de l'architecte
de jardins René PECHÈRE (1953-1958). Il a été classé comme site
en 1964 (AR 15.05.1964). La partie haute, face aux anc. serres, est
occupée par des parterres réguliers qui s'organisent autour d'un
grand bassin circulaire, autrefois au centre de « l'École de botanique
». La rigueur du tracé de ce « jardin français » se veut en harmonie
avec le bâtiment néoclassique. Vestige d'un anc. marais, la partie
basse, avec son étang, présente un aspect plus accidenté. Les
arbres anc. et précieux y ont été préservés. Ils cachent aux
promeneurs la circulation automobile du bd Saint-Lazare et de l'av.
Victoria Regina.
En 1892, Charles VAN DER STAPPEN et Constantin MEUNIER
entreprennent la réalisation du programme de décoration sculptée
du Jardin botanique que leur a commandé le gouvernement. Leur
projet prévoira pour les différentes parties du jardin un ensemble de
fontaines, de candélabres électriques, de figures et de groupes
sculptés évoquant le Temps, les Saisons, les Plantes ainsi que des
motifs animaliers. La commande des esquisses est passée le 17 juin
1893. À la fin de cette même année, elles sont achevées.
De nombreux artistes collaboreront à la réalisation des sculptures à
partir de ces modèles. Plusieurs entreprises seront chargées de la
fonte : la Compagnie des Bronzes et les Fonderies Peterman,
Luppens et Van Aerschodt. Le chantier se poursuivra jusqu'en 1898.
Les transformations du jardin ont entraîné le déplacement de
plusieurs œuvres à Bouchout. D'autres ont disparu.
Une trentaine ont été maintenues, mais leur disposition n'est plus
celle d'origine. Ce sont, sur les terrasses précédant le bâtiment : une
fontaine surmontée d'un Vautour de J. POLLARD, une autre
surmontée d'un Aigle d'A. DE TOMBAY, l'Hiver ou la Vieille
bûcheronne de P. BRAECKE, un mât électrique avec relief des
Quatre Éléments par P. DUBOIS, l'Automne ou le Semeur et l'Été ou
le Moissonneur de C. MEUNIER, un mât électrique avec relief
figurant les Quatres Âges par J. LAGAE, le Printemps ou la Bergère
de H. LE ROY, une fontaine surmontée d'un Condor par G.
DEVREESE, une autre surmontée d'un Héron par I. DE RUDDER, le
Cygne de D. WEYGERS, la Cigogne d'E. LEFEVER, un candélabre
décoré d'un relief figurant les Quatre Âges et d'un Perroquet au
sommet par V. ROUSSEAU, le Souci de M. DE MATHELIN,
Crocodile luttant avec un serpent d'E. NAMUR, la Panthère de J.-M.
GASPAR, le Buis de G. VAN HOVE, un candélabre orné d'un relief
figurant les Quatre Vents et d'un Hibou au sommet par V.
ROUSSEAU, le Vautour d'A. CRICK, l'Aigle de H. BONCQUET, le
Palmier de V. DE HAEN, le Laurier de J. DILLENS, le Lion de C.
SAMUEL, le Tigre de J. HÉRAIN, l'Olivier de L. MIGNON, le
Chardon de F. JORIS, le Lierre d'A. CRACO, le Chèvrefeuille d'E.
DE PLEYN, le Lys d'A. DESENFANS.
Entre les deux rampes d'accès principales de la 1re terrasse, deux
nymphes entourant une source, copie en bronze, exécutée en 1890
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par A. HAMBRESIN, d'un original en pierre de P.-F. RUDE daté de
1826.
Classement du site 15.05.1964.
Archives
AVB/TP Plans portefeuilles 2669.
ACSJ/Urb./TP 70 (1843), 88/41 (1852).
Ouvrages
Le Botanique de 1829 à nos jours , CFC édition, Bruxelles, 1993.
MEIRSSCHAUT, P., Les sculptures de plein air à Bruxelles, guide explicatif
, Bruylant, Bruxelles, 1900, pp. 165-173.
Périodiques
SAINTENOY, P., « Tilman-François Suys. Architecte des serres du
jardin Botanique de Bruxelles », Bulletin de l'Académie royale de Belgique. Classe des
XV, 1933, pp. 149-163
HORTA, V., « Étude objective sur les auteurs du jardin Botanique de
Bruxelles », Bulletin de l'Académie royale de Belgique. Classe des Beaux-Arts
, XVIII, 1935, pp. 71-106.
LETTENS, H., « L'ornementation sculpturale du jardin Botanique de
Bruxelles sous la direction de Constantin Meunier et de Charles Van
der Stappen : de la sculpture sous surveillance », Le Folklore brabançon
, 276, Décembre 1992, pp. 335-395.
Recherches et rédaction : 1993-1995.
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Le Botanique, portique (photo 1993-1995).
Le Botanique, portique, projet de 1843 (ACSJ/Urb./TP 70).
Vue du Jardin botanique, vers 1910 (Collection cartes
postales Fr. Van Kalken).
Bâtiments projettés en 1826 par l'architecte Suys pour être
exécutés au jardin botanique à Bruxelles (AVB/PP 2669).
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Le Botanique. Chronologie.
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