016 . la consommation - definitions
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016 La consommation - définitions J.DURR 12/10 1 4 pages LA CONSOMMATION - DEFINITIONS 1 - NOTION FONDAMENTALE a) Sémantique et étymologie. En croisant deux origines étymologiques latines du terme « consommer » on peut en saisir le sens fondamental. • Consumere : composé du préfixe « con » (« avec ») et de « sumere » (« prendre pour soi » - de suus (« soi ») et de emere (« prendre »)). • Consummare : composé de « con » et de « summa » (« faire la somme » càd achever, accomplir). Dans la consommation, quelque chose (« avec ») est « pris pour soi » et s’y « achève ». En économie, la consommation est une destruction utile. Elle répond aux besoins. b) Application aux divers biens et services B/S. • Services : la notion de destruction n’a pas de sens. Les services ne sont pas stockables => la consommation se confond, sur le plan temporel, avec la production. Mais le service est bien un « achèvement/avènement utile » de la production - il est consommé pour répondre à des besoins. • Biens non durables : par leur consommation ils sont détruits pour satisfaire des besoins. Détruits, càd rendus définitivement indisponibles pour une utilisation ultérieure. • Biens durables : ici la consommation est aussi une destruction utile, mais par mort lente. Le bien est frappé d’usure et d’obsolescence - Il est l’objet d’un amortissement. 2 - CONSOMMATION FINALE • La consommation finale doit être distinguée de la consommation qui s’inscrit dans le processus de production : - la consommation intermédiaire CI, qui est l’usage unique et définitif d’un B/S dans la production - les biens intermédiaires BI ne survivent pas à un cycle de production - ils sont « incorporés » aux B/S produits - la consommation de capital fixe CCF, qui est l’amortissement du capital fixe engagé dans la production. Cette problématique relève de l’investissement - de remplacement. • La consommation finale est extérieure à la production. Elle est une « destruction » qui permet de satisfaire les besoins, qui se situent au terme ultime du procès de production (détour de production inclus) - qui sont sa finalité, son aboutissement. Trois agents économiques ont une consommation finale. - Les ménages. Ils consomment des biens et services pour satisfaire leurs besoins. Ils consomment : - des services - des biens non durables - des biens durables : tous les biens durables sont considérés comme consommés sauf le logement, qui relève de la FBCF. Par convention la consommation est définie et évaluée par l’achat des B/S (Dépenses de consommation DC) et non par leur utilisation effective. Elle comprend aussi la production pour emploi final propre - essentiellement les loyers imputés (fictifs), qui sont la contrepartie des services du logement que les propriétaires du logement qu’ils occupent se fournissent à euxmêmes. - Les APU. - Elles produisent des services non marchands pour la collectivité. Mais pour des raisons de représentation comptable elles s’achètent fictivement les services qu’elles produisent. Donc elles les consomment en quelque sorte pour le compte des ménages. - Elles remboursent aussi certaines dépenses des ménages (ex. soins de santé). L’ensemble de ces « dépenses » constitue les DC des APU - Les ISBLSM : elles sont intégrées dans les APU si elles en tirent plus de 50 % de leurs recettes, sinon elles sont intégrées dans les ménages. Comme les APU, elles ont une DC. Donc : Consommation finale C = DC des ménages + DC des APU + DC des ISBLSM 016 La consommation - définitions J.DURR 12/10 2 4 pages La consommation finale est généralement appelée « consommation » s’il n’y a pas d’ambiguïté. 3 - MENAGES Il convient ici de préciser ce que l’on appelle « ménage ». • Au sens du SCN, les ménages sont les individus ou groupes d’individus considérés à la fois dans leur fonction de consommateurs et dans celle, éventuelle, d’entrepreneurs individuels, producteurs de biens et services. Les ménages sont un des six secteurs institutionnels du SCN, avec les SNF, SF, APU, ISBNL et le RDM. On retient ici leur seule fonction de consommateurs. • Au sens statistique (INSEE), un ménages est l’ensemble des occupants d’un même logement, sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation par ex.) Un ménage peut être composé d’une seule personne. Aux ménages ordinaires ainsi définis, il faut ajouter les ménages collectifs : populations des maisons de retraite, des foyers de travailleurs etc. 4 - CONSOMMATION EFFECTIVE a) Dépenses de consommation DC des ménages. A l’exception de la consommation de la production pour emploi final propre [cf. supra], les biens et services BS qui font l’objet des dépenses de consommation DC des ménages, sont des biens marchands : - leur bénéficiaire est exclusif et identifiable, sinon leur achat n’aurait aucun sens - l’acheteur rentabilise le producteur (normalement, càd sans aide publique) - la société admet qu’il est légitime que seuls ceux qui peuvent les payer puissent en bénéficier. La logique qui régit la DC des ménages est la celle du marché. Cette logique a des limites qui justifient la prise en charge partielle ou totale de certaines consommations par les APU. b) Dépenses de consommation des APU et des ISBLSM. • Justifications des DC des APU. - Certains besoins des ménages impliquent la consommation de biens collectifs par nature (biens collectifs purs). Ces biens (ou services) ne peuvent faire l’objet d’un achat par les ménages parce qu’on ne peut pas individualiser leurs bénéficiaires. Ils profitent directement à tous. En effet deux propriétés principales les caractérisent : - la non rivalité : l’usage du bien par quelqu’un n’empêche pas son usage par d’autres (ex. l’éclairage public - la non exclusion : on ne peut pas en faire bénéficier certains en excluant les autres (ex. la défense d’un territoire protège tous les habitants de ce territoire. - La société aspire à ce que certains biens ou services qui ne sont pas de biens collectifs purs, soient à la portée de tous, donc que leur accès soit indépendant du pouvoir d’achat des ménages (l’éducation, les soins de santé). Ces biens doivent alors être pris en charge - en partie ou en totalité - par les APU • On peut ainsi distinguer deux types de dépenses de consommation DC des APU. - Les DC collectives des APU, qui portent sur les biens collectifs purs (ex. défense - justice - etc.). - Les DC individuelles des APU, qui portent sur les biens et services pris plus ou moins en charge par les APU mais dont on peut individualiser les bénéficiaires (ex. éducation - soins de santé pris en charge). NB - En ce qui concerne la santé : les dépenses non remboursées sont des DC des ménages (cf. a), la part remboursée relève des DC individuelles des APU (cf. b). • Les DC des ISBLSM sont toutes individualisables. c) Consommation effective CE des ménages et des APU. • Définitions. - Pour les ménages : ISBLSM - Pour les APU : CE des ménages = DC des ménages + DC individuelles des APU + DC des CE des APU = DC collectives des APU. 016 La consommation - définitions J.DURR 12/10 3 4 pages On voit que la CE des ménages dépasse leur consommation marchande, en incluant les biens et services qui sont pris en charge par les APU, mais dont on peut individualiser les bénéficiaires. Cette notion cerne donc mieux leur consommation. NB - On rappelle que les services sont considérés comme non marchands quand les APU prennent en charge plus de 50 % de leur coût. • Chiffrage. [cf. J. - P. PIRIOU, La comptabilité nationale, p. 54, La Découverte, 2008] Année 2007 5 - CONSOMMATION EN VOLUME - EN VALEUR • Le niveau de consommation peut être mesuré en termes nominaux (en valeur) ou en termes réels (en volume). L’évaluation en termes réels élimine l’effet de la dépréciation monétaire due à l’inflation. C’est donc une mesure plus pertinente de l’évolution du niveau de la consommation, et donc du niveau de vie. • Pour effacer l’effet de l’inflation on peut procéder de deux manières. - Usage d’un déflateur. On se sert d’un indice de l’évolution des prix (actuellement l’indice des prix à la consommation, IPC base 1998 - INSEE) pour mesurer le taux d’inflation. En retranchant ce taux d’inflation du taux de variation de la consommation nominale, on mesure la variation de la conso. réelle. Ex. var° conso. nominale : 5 % taux d’inflation : 2 % donc : var° conso. réelle : 3 % - Evaluation de la consommation à prix constant : on évalue la conso. au cours du temps en se basant sur les prix d’une année de base. On élimine ainsi l’effet de la hausse des prix liée à l’inflation. Mais on gomme aussi les variations significatives des prix relatifs. Ce qui oblige à changer d’année de base au bout de quelques années. D’où des ruptures, des discontinuités dans les séries statistiques. 6 - CONSOMMATION PAR MENAGE - PAR TETE - PAR UNITE DE CONSOMMATION • Le niveau global de consommation C d’une population est un indicateur de son niveau de vie. On peut définir C de différentes façons : - de façon complète : C = CE des ménages + CE des APU - de façon partielle : C = (DC ou CE) des ménages • Dans tous les cas C est fonction du nombre de ménages. Donc pour comparer, à travers leur consommation globale C, le niveau de vie de deux populations de taille différente, il faut éliminer l’effet de ce nombre. Si M est le nombre des ménages, on peut écrire, par définition : C = C/M × M (1) C/M mesure la consommation par ménage. C/M est, par définition, indépendante du nombre de ménages. C’est un indicateur du niveau de vie moyen par ménage. • Cependant, deux ménages de taille différente ayant le même niveau de consommation n’ont pas le même niveau de vie. Pour effacer l’influence de la taille on peut procéder comme ci-dessus en calculant la consommation par tête. Pour une population P donnée, on définit la conso, par tête : C/P. On voit que ce concept évacue entièrement les effets de taille d’un ensemble social. On a effet : C = C/P × P (2) • L’expression (2) laisse entendre que pour une conso. par tête donnée, il y a proportionnalité entre le niveau de consommation C et la taille P d’un groupe. Or le fait de se grouper en ménage permet de réaliser des économies d’échelle : certaines dépenses de consommation sont communes aux membres du ménage, ils se les partagent. La consommation n’est donc pas proportionnelle à la taille du ménage. Des travaux de l’Université d’Oxford ont évalué les effet d’échelle réalisées par la multiplication du nombre de personnes dans un ménage : la première compte pour 1 unité, la seconde pour 0,7, la troisième pour 0,5 s’il s’agit d’un 016 La consommation - définitions J.DURR 12/10 4 pages enfant de moins de 15 ans. On ne raisonne plus en termes de personne mais d’équivalent personne appelé unité de consommation (par ex. la seconde personne d’un couple équivaut à 0,7 personne, donc est égale à 0,7 unité de consommation). Pour intégrer les effets d’échelle il ne faut plus évaluer la population en nombre de personnes (P), mais en nombre d’unités de consommation (U). U mesure la taille de la population en unités de conso. L’expression (2) s’écrit alors : C = C/U × U (3) C/U est la consommation par unité de consommation. C’est un indicateur pertinent du niveau de vie moyen appréhendé par la consommation. NB - L’INSEE a défini une nouvelle échelle des unités de consommation : 1 - 0,5 - 0,3 (enfant de moins de 15 ans) 4