AVERTISSEMENT - Revue d`élevage et de médecine vétérinaire

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AVERTISSEMENT - Revue d`élevage et de médecine vétérinaire
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AVERTISSEMENT
,
Cette revue succède au Recueil de Médecine
vétérinaire
exotique qui a
cessé de paraître en 1940. Nous tenons d’abord à rendre hommage aux hommes
de bonne volonté qui pendant vingt ans assurèrent, sans autres ressources que
leur labeur et leur confiance, la rédaction du Recueil et réussirent une œuvre
qui trouve dans la Revue d’aujourd’hui
son épanouissement.
Celle-ci a le même programme que son devancier. Dans les terres lointaines,
des populations vivent et vivront longtemps du seul élevage pastoral. Celles qui,
sédentaires, s’adonnent surtout à l’agriculture
primitive, ne verront leurs maigres
récoltes s’améliorer et leurs conditions de vie s’élever que si se réalise l’indispensable association agriculture-élevage.
Il importe donc de les amener, aussi
rapidement que possible mais sans heurt, à modifier en conséquence leurs pro?
cédés primitifs d’exploitation.
Il nous faut avant tout fournir rem&de à cette
carence en matières protéiques qui conditionne
le progrès économique, la mise
en valeur des pays d’outre-Mer.
la solution du problème agricole, l’atcroissement du pouvoir d’achat, les échanges et la vie commerciale.
Cette tâche a essentiellement
pour base les recherches effectuées « au champ
et au laboratoire
» par les techniciens
dont les travaux diffèrent, mais dont le
but est commun. A tous, il faut un organe de liaison qui leur permette de
connaître les efforts et les résultats de chacun, et aussi ceux des services analogues des pays étrangers. ‘Cet organe doit aussi indiquer à ces derniers l’apport
français dans le domaine de la recherche scientifique et montrer que nous nous
associons à l’effort mondial qui s’organise pour sauver de la faim et hausser vers
une vie meilleure les populations
dont nous sommes les tuteurs ou les associés.
C’est pour répondre à ces besoins que nous avons pensé pouvoir créer la
Revue d’Élevage
et de Médecine
Vétérinaire
des Pays tropicaux
dont le
rôle consiste à : faire connaître les travaux des services, des laboratoires,
des
chercheurs isolés; servir entre eux de trait d’union; recevoir les suggestions, les
critiques ; recueillir les documents que récèlent souvent sans profit les archives
officielles ; offrir la synthèse des études étrangères ; etc.
NOUSremplissons un agréable devoir .en remerciant tous ceux qui, répondant
à notre appel, nous ont fourni la matière de ce numéro et des numéros suivants.
Nous avons désormais la certitude de pouvoir poursuivre ‘la réalisation du programme que nous nous sommes tracé et d’apporter ainsi une utile contribution
au .développement
de la production
animale dans les Pays d’outre-Mer.
-
I
I
,:
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ARTICLES
ORIGINAUX
LA VACCINATION
ANTIPESTIQUE
AU SOUDAN
A L’AIDE
DU VIRUS PESTIQUE
CAPRIN
par H.
,
GIRARD
et M.
CHARITAT.
‘,
.
Depuis de nombreuses
a~Aes deja les vétérinaires
des colonies anglaises
ont réussi à « fixer » par passages repetés sur chèvres le virus de la peste bovine;
C’est en partant de ce virus «adapte » qu’ils ont entrepris de vacciner le boeuf.
Les essais d’atténuation
réalises d’une façon analogue ont échoué au Soudan.
En effet, cet échec; qui a été le lot de beaucoup d’autres chercheurs, est vraisemblablement
lié à un defaut de technique. SOUNDERS et AGGYAR
(1) qui sont
les premiers a avoir montré comment et sous quelles conditions le virus de la
peste bovine s’attenue par passages répétes à travers la chèvre jusqu’à devenir
inoffensif et vaccinant
pour le bœuf; ont obtenu l’atténuation
desirée au
SOe passage. Ces mêmes auteurs ont d’ailleurs
montré .que l’atténuation
n’est
point progressive mais devient constante quant à la virulence pour la ohèvre
et quant à l’action sur le bœuf. Le virus est devenu un virus fixe.
C’est à partir de celui-‘ci que nous avons entrepris nos expériences en matière
de vaccination.
Nous nous sommes d’ailleurti
contentés de copier avec discer‘nement ce qui a été si bien réalisé par d’autres.
La souche dont nous sommes’partis
provient de la Colonie du Niger, laquelle
la detient du Laboratoire
de Vom, en Nigéria. La souche mere est d’ailleurs
originaire de l’Institut
Impérial Veterinaire
de Xuktesar aux Indes. Les conditions inhkrentes à la dernière guerre nous ont en effet empêché de recevoir
l’envoi de la souche utilisée à Insein en Birmanie
que G. PFAFF,
auteur du
vaccin de rate desséchée, de-8hevre (2) devait effectuer en 1940 pour le Service
de 1’Elevage de l’Office du Niger.
De la peste
bovine
chez la chèvre.
A consulter
la litt.érature
qui t.raite de ce sujet), il est aisé de se rendre
‘compte combien
les résultats
consignés
par les differents
auteurs sont
variables.
Ckrtains auraient
en effet constaté de véritahles
épizooties
naturelles
tandis
que l’ensemble
des expérimentateurs
n’obtiennent
aucune
réaction
chez la chèvre laissée en contact
prolongé
avec des bœufs
pestiques
et que les chèvres
qui proviennent
de rénions oil la peste
sévit à l’état endémique,
comme au Soudan, se montrent
très réceptives
A l’infection
expérimentale.
Quant A. celle-ci, elle se manifeste
par les symptômes
les plus variés
qui vont, en passant par la simple poussée thermique
qui est la réaction
,l
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8
13.
GIRARD
l$T
M.
CHARITAT
la plus classique -- c’est la seule que nous avons obtenue --- de I’insensibilité absolue au cortège dramatique de la peste classique.
Mais de tout cela, seul nous importe actuellement le comportement
de la chèvre vis-&-vis du virus pestique fixé, c’est-à-dire du virus-chkwre.
Le seul Symptôm%eque l’on puisse réellement observer est, une élévation de la tempéiature. ‘Elle se produit régulièrement sur la plupart
des anirnablx infectés, à partir de la ,72eheur&. Le maximum est atteint
A la 96e heure. Il peut se maintenir ainsi,deux ou trois jours, quelquefois
davantage.
_
Les températures enregistrées varient généralement entrk 400 et
4005 le matin; le soir, elles peuvent dépasser 410. Mais d’une fason ”
,gétiérale, la réaction est caractérisée plus par l’allure d’ensemble de
la courbe que par le degré atteint.’ On sait, en effet, que le système
khermo-régulateur des animaux qui vivent sous les tropiqties n’a pas
la constance, d’équilibration des ani,maux d’Europe. C’est ainsi qu’un
animal laissé A l’attac.he ‘au soleil, ou ayant accompli un parcours
pendant’ les heures chaudes, peut accuser 410 sans être podr cela malade ;
cornmb A l’inverse cette t@npérature peut tomber à 3605,’ 370 (nouS
avons enregistré une fois 35O5) en hiver après une nuit froide ou en
hivernage à ‘la suite d’une forte tornade, En matière de peste ,«caprine »,
l’élévation thermïque entre les températures, du matin enregistrées
Sur 162 chèvres PFAFF
a obtenu lesélévations de tenipér’ature suivantes :
A cette réaction thermique s’ajoutent parfois la tristesse, l’abattement,
I’inappétetice, tous signes ,qui accompagnent la fièvre. Ces symptômes
cependant manquent 1~ plus souvent, * ce fait tient vkaikemblablement
à la rusticité des animaux.
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LA VACCINATION
ANTIPESTIQUE
9
AU SOUDAN
On voit par contre, presque toujours un poil piqué.
La mort peut survenir exceptionnellement avant la 8@ heure.
Lorsque la peste « caprine » évolue naturellement,, pour la prépar.ation du vaccin les chèvres sont abattues cila 9@ heure. La température
se maintient pendant 7 a 8 jours et refait un clocher le 9e ou 10e jour;
la diarrhée apparaft fréquemment. La mort ne semble pas être l’aboutissement fatal, comme PFAFF
l’avait constaté avec les animaux de
Birmanie. 11est vrai que cet auteur a suivi les chèvres inoculées jusqu’au
86e jour et qu’il a constaté que celles qui survivent quelque temps
s’émacient rapidement, alors que les lésions broncho-pulmonaires
s’étendent.
Ces lésions du poumon signalées par HALL
(31 en 1933 et considérées
comme un caractère constant par PFAFF sont. trés rares sur les chèvres
du Soudan. Tout au plus avons-nous enregistré sur quelques chèvres
des foyers de congestion aiguë limit.és à un seul lobe.
Nous devons signaler toutefois trois cas de broncho-pneumonie sur‘
des chèvres pestiques non abattues pour la fabrication du vaccin.
Cependant a la même époque, nous avons rencontré un cas de bronchopneumonie sur une chèvre non inoculée. On ne saurait donc incriminer
le virus caprin.
La gastro-entérite n’est pas visible le 4e jour.
II n’y a jamais d’ulcéraiions
buccales.
Toutes les chèvres ne sont pas réceptives, mais leur degré de sensibilité
t,ient beaucoup plus du caractère individuel que racial. Sur 76 chèvres
inoculées par nous, 53 ont réagi classiquement, soit 70 %. Ces chèvres
provenaient de lieux différents : sud de Ségou, Niono, Sokolo, Diré, et
répondaient aux trois grands types du pays : type guinéen, type sahélien,
type bambara. Nous n’avons constaté aucune différence dans leur
réceptivité. II faut noter par ailleurs que les jeunes se montrent beaucoup
plus sensiblesau virus que les adultes, d’où l’indication de choisir
des chevreaux de six mois à un an pour la préparation du vaccin.
En résumé la possibilit,é de reproduire la maladie en série, la transmission de l’affection a des bovins réceptifs, l’apparition d’une hyperthermie se manifestant à partir de la î2e heure, assurent le diagnostic
de la peste caprine.
Comportement
des bovidés
tique caprin.
à l’égard
du virus
pes-
Lorsqu’on inocule à des bovins réceptifs du virus caprin, c’est-a-dire,
nous l’avons déjà dit, du virus bovin atténué et fixé par passages
répétés sur des chèvres, on enregistre tous les symptômes d’une peste
larvée qui ne serait pas contagieuse.
La dominante symptomatique est sans contredit une hyperthermie
~~
-----
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10
'H.
GIRARD
ET M.
CHARITAT
marquée qui débute généraleme&le
4e jour, dure 5 à 8 jours, parfois
plus et peut atteindre 420. L’élévation
de température
est toujours
tr-ès accusée : 20 à 205 en moyenne. L’animal n’en continue pas, moins
à manger et si ce ‘n’était un certain larmoiement il n’y aurait apparemment aucun symptôme clinique. Quelques bo’vidés cependant ackuserit
une I&&re anorexie.
Pour l’ensemble, ‘la: réaction se termine à ce stade. Notons qu’ellé
n’intéresse environ que GO o/Odes sujets inoculés..Les autres se montrent
réfractaires;
ils n’en serUnt pas moins vaccinés.
’
Chez Cert)ains, par contre, on constate & partir du ,lO-12e’jour qui suit
l’inoculation
et tandis que la température
a tendance à, revenir B la
normale, un poil piqué et de la diarrhée. Cetté diarrhée, souvent profuse,
persiste pendant, G ou 8 jours; elle est parfois hémorragique.
Il arrive
qu’elle ,s’éternise et puisse, occasionner la, mort. de l’animal. Il est h
noter qu’au cours de cette période les (( pét,its soins x : administration
d’antidiarrhéiqqe
par exemple, de st&arSol
notamment,
ont souvent
raison des symptôties.
La mort es,t exceptionnelle
: 1 y0 a.u dire odes auteurs an.glais; 1 y0
.’
dans nps expériences.
Elle survient
très rarement
lors de réaction
thermique;
le plus souvent on la constate
entre le 15-20” jour; elle :
peut n’avoir lieu que le 25z27e’jour.
Cett.e .mortalité’ n’est constatée que sur les animaux
débiles ou
p&a&és
chroniques. L’h$perthermie
marquée qui caractérise la~réaction
peut provoquer,L en effet, une ‘rupture de cet état d’équilibre. instable
que constitue la prémunition.
Il s’en suit hue les parasites san&ins
et
suitout
les parasites
intestinaux
qui vivaient
en- symbicise ,harmonieuse avec leur hôte; exacerbent leur virulence,et
évoluent pour leur
propre compte. Chez les animaux anémiés p’ar sous-alimentation,
la
-mort est liée a la déficience organique. Ainsi, d’une façon générale, la
’
mortalitB incriminée au virus reléve, en fait, de causes surajoÙtées.
De. cette. const?tation,
il se pourrait que la vaccination
soit contreindiquék chez les animaux déficients.
Comme la peste capi-ine. du bœuf n’est pas contagieuse, il r&terg .
toujours
possible de vacciner les. a,nimaux sains.
Cette non-contagiosité-établie.
par PFAFF
a été vkifiée. par nous à
maintes reprises,
Des veaux réceptifs laissés au contact de bovins
inoculés et réagissarït au virus chèvre:n’accusent
pas la moindre élévation
de température ; ils réagissent’ normalement
lors d’une injection ultérieure de ce virus.
Comportement
à l’égard.
des bovidés yaccinés
du virus bovin.
au virus
caprin
Observation no’ 1. 2 Le 16 août on immunise 8 vkux au sang de chèvre.
7 réagissent, le’@ est réfraotaike. Le 10 septembre on vaccine 11 veaux du ‘même
,
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LA
VACCINATION
ANTIPESTIQUE
AU
SOUDAN
11
tkoupeau, 8 avec de la rate desséchée, 4 au sang; tons rbagissent. Le 22 on
épyouve au virus bovin 3 veaux du groupe 8 et 5 autres du groupe des 12. Tous
ces animaux cohabitent.
Aucune réaction n’est enregistrée.
.’
Observation no 2. Sur un lot de 14 veaux,
7 sont vaccinés le
5 novembre 1955 au virus chèvre (sang virulent) et réagissent tous normalement.
ÉprouJés le 17 novembre 1945 avec du virus bovin, ils ne pr&entent
aucun
signe de peste et. ne font même pas de réaction thermique.
Les 7 témoins
contraoten t la peste.
Observation no 3. -- Sur un lot dc 142 Veaux vaccinés-au virus caprin, on
inocule du virus bovin h 18 d’entre eux pris au ha,sard. On ne constate pas le
moindre trouble. Les 18 animawtr éprouvés sont rest.és au contact d.es 142 immuni&.
11 n’p eut pas la moindre réaction.
L’immunite
conférée par le virus chévre est donc sérieuse.
Les expériences
de G. PFAFF ont montré
que cette immunité,
qui
commence
dans les 24 heures, s’avère
solide au bout de 48 heures.
L’inoculation
du virus bovin faite g ce moment
complique
et prolonge
la réaction
thermique,
mais ne détermine
pas la peste.
La durée de cette immunité
est au moins de deux ans.
Neture
du
vaccin.
Le vaccin
est constitué
par le virus caprin
uivanf. Cette dernière
condition
est indispensable
et commande
toutes les manipulations
de
laboratoire.
On a essayé tour a tow’.le
sang citraté,
l’émulsion
de pulpe de
rate soit dans une- solution
de sérum physiologique,
soit dans une
solution
a parties
égales de glycérine
et de sérum physiologique,
la
poudre
de rate desséchée dans’ le vide, pour ne retenir
que le sang
citraté et la’rate
desséchée.
Le Bang est utilisé a la dose de 1 centimétre
cube. 11 doit être employé
immédiatement
après la saignée.
On peut toutefois
le conserver
au
frigidaire
pendant
5 jours. Nos essais de vaccination
après 7 jours de
conservation
à 00 ont échoué.
La rate desséchée est conservée au froid et dans le vide. Elle s’emploie
‘4 la dose de 0 gr. 0025 par animal.
Cette rate est diluée au moment
de
l’utilisation
dans 1-e ,sérum physiologique
à raison de 1 gramme
pow
400 centimèfres
cubes. On injecte
1 centimètre
cube de la solution.
La rate desséchée maintenue
au froid garde très longtemps
toute
sa irirulence.
Conservée
& 50, elle détermine
après 5 mois une réaction
identique
a celle du virus frais; après 7 mois, l’élévation
de tem&&ure
apparaft
plus tardivement,
ce qui peut être interprété
cotime
une
légère atténuation.
Nous n’avons
pas de données
précises en ce qui
concerrie
la durée de conservation
‘.du virus desséché maintenu
sous
vide. Il est vraisemblable
qu’elle soit encore plus grande.
N’a-t-il
pas
été montré
que les virus secs restent
actifs plus, longtemps
lors+‘ils
.
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H. GIRARD
12
ET M.
CHARITAT
sont à l’abri de l’oxygène
de l’air ? Entre 29-300 le virus caprin desséché
reste, jntact
pendant
13-15 jours. A 360 les propriétés
antigéniques
du
virus sec disparaissent
aprés 3 jours. Se plaçant du point de vue pratique,
aux fins de voir dans quelles conditions
on pourrait
envisager
le transport du vaccin,’ PFAFF
a,mis du virns en glace dans une thermos
qui a
été logée dans une étuve à 360; on ne renouvelle
p,as la glace ; le ‘vaccin
est immunisant
jusqu’au
7e jour.
Préparation
du
vaccin.
On utilise g&kalement
des chevreaux de six mois 5 un an en parkit
bat
de santé. Rappelons que les domimwces pathologiques
de la chèvre du Soudan
son-t la bromho-pneumonie,
la pleuro-pneumonie,
la pyobscillose,
le phlegmon
interdigité
et le pietin, les affections parasitaires.
‘Les chi?vres a virus sont nlaches sous un abri aussi frais que possible. Leur
temperature
est prise deux jours au moins ava.nt l’inoculaCon.
( Le virus est inocula a un lot minimum de 4 b 6 ahevres, afin de s’assurer du
pasRage.
Les n,nimaus qui témoignent
d’une reaotion classique sont swrifiés au maximum t,hermique, c’est-à-dire le quatrième jour. Notons, au dire de YF'AFF, que
les chèvres sont, en- renlité si receptivos à la peste caprine qu’il semble inutile
de tenir compte de leur ronotion, car la’rate de chevrrsqui,
dans un lot réceptif,
ne r&gissent
pas, reste neanmoins
virulente.
Nous croyons cependant+ du
moins pour,l’instant
et en nous pl$ant
sur le terrain de la pratique, qu’il fantj
seulement utiliser les animaux accusant la réatotion normale.
Le sang est prolevé à la carotide B l’aide d’un trowrt
de faible calibre. ,L’inoision se ,pratique a,n tiers inférieur de l’encolure, à un ou deux ae$imèties
de la
gouttiere jugulaire,
car h ce niveau on isole plus facilement l’artère. Ile Ra#ng
est ‘recueilli dans un fla,con de 500 oc. contenant 20 cc. d’une solution de ritrate
de soude’à lJ.6 /o (dilution finale à 0,s y;). On obtient eu général entee 350 à
.’
4 i-)O ce . de sang’
SC.
Les rates sont enlevées à travers le flanc gauche npres avoir dépouilla kS
chèvres. Ces opérations- doivent se faire aussi rapidement
quo possible.
TAesrates sont ensuite broy6es au Tdatapie; les hache-viande ordinaires peuvent
à la rigueur servir. La pulpe est alors écalée en couche mince soit da,ns des boîtes
de Petri, Isoit. sur des plaques en verre. Boîtes de Pétri ou’plaques d.e verre s,ont
dressées à l’interieur
d’une cloche h vide Le fond du dessiconteur est couvert de
chlorure de calcium anhgdre ainsi que la boîte de Petri située au sommet de
l’éohafaud,age. Le vide, rPalisé par un moyen quelconque (pompe à vide a main
ou électrique, trompe à eau) est ponss6 et ma,intenn au moins h 60 centimètres
de morcure. La dessiccation est obtenue en 5 ou 6 heures. En ‘moyenne, lrs rates
fra,îches, pesent 20 grammes ; elles donnent 15 grammes .de pulpe ,et 2 grammes
de, poudre desskohee.
Pour faciliter la dessiccation nous avons utilise la technique de ,IIAIGR~T
e,t
DURAND.
Le, melange anhydre des sels de phosphate
a éti: fGt .suivant les
proportious
indiquées
par I~~XE
(i.).
Phosphate disodique 6;istallisb eu poudre.. . . . . . . . . . . . . . . . 100 grammes
Phosphate nionopotassique’ cristallisé en ,poudre. . . . . , .m.,.. , 17,
7
On broge dans 1rn mortier parties ogales de pulpe et du melange de phosphates, .‘On ,obtient une masse’ pâteuse légèrement granul6e qui adhère’.+ peine
aux
parois du 8mortier. On dessèche comme précédemment.
Tia dessiccation
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LA
VACCINATION
ANTIPESTIQUE
AU
SOUDAN
13
s’effectue en une heure et demie; elle se traduit par un aspect blanc rost! de la
masse. Le ,virur ainsi desséchh sera, au moment de l’emploi, dilué dans de l’eau
distillée et non plus ds,ns un sBnm physiologique.
Les phosphates tampons
nu se dc,ss8c,halît pag, il en résulte clu’un mblange de 10 grnmmrs de pulpe et de
.10 grammw de’ phosphate p&e 12 grammes n,pr&s dessiccation. Aussi la quantité
de rate des&ch&
phosphatée & utiliser sera de 6 grammes pour 400 cc. d’eau
distill&. La vaacin?t,inn se fera toujonrs par l’inocnlation
de 1 cc. de la solation.
Ce procéd6 I&si$nte des avantages en cours d’hivernage,
!&Gode où le degré
hygrométrique
oseille au tour de 80 y:. En saison Gobe, par contre, l’inoonv&ient
qui rfsulte dc l’encombrement
-. ?2 flammes de rai,& phosphat0e au lieu de
2 grammes de rate simple - et dn f&le
emplacement
dont on dispose pour
le garder en glace - le virus est t.ra.nsporté en thermos - ne compenw pas le
bénéfice d’une de&ocation
rapide.
Le virns d&séoh8 est conservé dans le vide soua glace. z%prP,s quelclu,cs tgtonnemeuts, nous avons adopté 1.a constirvation
en tubes
.G, essai. L’ampoule
présente, en effet, 1m double irzonvénient
: d’une part, le remplissage s’effectue
difficilement,
car la raI;e d&séch& se pr&entc plutôt sous forme de paillettes
que de poudre; d’antre part, le scellement à la chaleur est délicat, le virus atant
rapidement
détruit,. C’est ainsi clue le *rirus qui, du Niger, nouR est arrivé en
ampoules scclloes, était, t.uC. Nous utilisons des hthes à essai. de ,150 0 r3 b whords.
Un tube de caoutchouc de 8 cm. environ, muni d’une pince de Mohr, est fixé à
k’extr8mité ouverte du tube de verre. Après avoir introduit
la poudre dés&ohée,
on fait le vide. La pince ferme alors le dispositif qui est enrob8 de plastioine.
Les tubes sont gardés sous glace en thermos.
Pour raoiliter
les vaccinations,
les tubes contiennent
soit Ogr. 25, soit
0 gr. 50, soit 1 gramme, 2 grammes de virus ce qui permet d’obtenir
100, 200,
400, 800 doses.
Lors de l’emploi,
la pulpè dessbchée est vidée dans un mortier. On ajoute
quelques centimètres cubes de sérum physiologique,
ou d’eau distillée
si l’on
utilise la rate phosphatée,
et on en fait une pâte. On ajout& encore s&nm ou
eau pour achever 1’8mulaion. Le mblange est versé dans un flacon, on complète
le liquide jusqu’A Q.S., on secoue Energiquement.;
le vacoin est prêt ~3être
utilisé.
Vaccination
Au 30 ddcembre
sur le terr&n.
1945, noua avons rbalisé
les vaccinati&s
suivantes
:
1. Le 16 août 1945. - Vaccination
au sang de 8 veaux de la Station de
Soninkoura
et de 4 veaux de la. Circonscription.
RBaction classique de
7 veaux sur 8 d’une part, de i veau sur 4 d’autre part. Aucune mortalité. L’épreuve au virus bovin des 8 veaux du premier lot est nbgative.
2. Le 30 août 1945. - Vaccinat,ion de 147 bs;ufs et, veaux du village de
N’Doboubougou
avec du sang conservé 7 jours à la glacière; aucune
r&ction.
Revaccination
le 7 septembre 2945 des jeunes animaux de ce
groupe, soit 60 têtes avec du sang conserv8 deux jours h la glaoihre.
28 réactions thermiques,
3 morts.
3. Le 10 septembre 1945. -. Vaccination
à la rate desséchée de 8 veaux et
19 vaches de la Station de Soninkowa
et au sang conservi: 5 jours $ la
glacidre de 3 veaux, 1 taurillon,
6 va.ches. Réaction classique.Aucune
mortalit&
L’épreuve au virusbovin est; support& sans le moindre t,rouble.
4. Le 15 octobre 1945. - Vaccination
au sang de 20 veaux du village de
Sokolo. Réactions thermiques.
Aucune mortalit&
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14
H.
GIRARD
ET
Y.
CHARITAT
5. Le 4 novembre 1945. - Vaccination au sang de 150 bovins, dont 25 jeufi&,
du parc ,de préadaptation
de Nahoure’-Naï.
Aucune mortalité.
Sur
25 jeunes, 17 r&&ions
classiques.
6. Le 5 novembre 1945. 2 Vaccination
de 7 veaux de la Çiroons~ription,
7 réactioris. L’épreuve
du virus bovin laisse ces animaux indemnes,
.‘tandis qu’elle confère la peste aux veaux’ témoins.
7. Les 5 et 6 novembre 1945. - Vaccination
à la pulpe desséchée de 1.042 xni,
maux, soit’ 454 hmufs, 208,vaohes;. 222 gbnisses et 158 taurillons
du
Centre de Colonisation
de Nién’ébBlé. La réaction, bien supportée par
le? adultes, provoque chez les jeunes animaux
de nombreux
cas de
diarrhée et 13 morts. Lw&ortaJités
s’étagent. comme suit : le 6e jour, 1;
le 12” jnur,.l; le 14.e jour, I;le 16e jour, 1; le 17e jour 2: le 18ejoy,
1;
le 19e jour, 2: le 27e jour, 1; le 28e jour, 3.
8. .Le .7 tiovembrc 1945. - Vaccination
au sang de 142 veaux de’ 13 laiterie
administrative
de Ségou. Ces’ a.nimaux sont en très mwwais état d’entretien. I,a diarrh0e est constatée sur la presque totaliti: .db l’bffeotif; il
y eut 21,dhplorer
19 mo?ts. L’Épreuve
au virus bovin’ pratiq+e
sur
18 animaux vaccinés pris au hasard ne dé.termine aucun trouble, m&me
pas de1,
. . réaction thermique.
9. Le 13 novembre 194’5. - Vaocinatjon
au sang du troupeau du, village de
Zenkou, soit 213 têtes..Aucune
mortalit,é.
‘10. Le 29 novembre 1945, L Vacoinatinn
des troupeaux
de l’A.A.I.D.
de
’ I)i& et du Centre de ColoniSation du Lao Haro, spit 5.00 têtes oompo+unt
’
’ ‘des jeunes et des adultes; Awune
mortalité.
.
11. Du 21 novembre /Y45 au 6 décembre 1943. -- ~aooin’ation
des animaux
du Centre be Colonisation
de Niono. -2.291 inoculations
sonb $ratiquées
avec
de ‘la rate desséchbe. 509 sont faites au sang virulent,. RCaotion
-cJassique, 4 morts à d6plorer.
1% ,TJi 10 décembre l9&5. ” Sén&bongou comprenant
Vaccination
de deux ‘troulpeaux du village de
respectivement
f07 têtes. Aucune mortalit&
13. I.e 17 décembre 29’15. - On signale la peste dans le I;roupea,u de la laiterie
administrative
sur des jeunes qai;vien&nt
d’hre intr»duitP.
On pratique
d’urgence la vaccination à ia rate sur 33 veau% mis récemment’ à leur
‘. oc&t%ct. Ces animaux accusent la réa.otion vaccinale, mais ne font aucun0
IJ --ilésion de peste..
.: ’ .14: Le 27 d&&bre
i9$5. - Vwcination
de 312 têtes du troupeau
Coulibaly de Ségou.~ Aucime perte.
de Dramane
,’ -: Ainsi su? les 5.552 va,ooinations pratiquées -ur &A animaux tout venant dont
,i:certains étaient en .état de débilité mahifeste$ il y eut à,déplnrw la mort
._.’ “,
.,
..de 59 têtes; soit UV. pourcentage
de 1 0,).
.,‘ -
Conclusions.
.
Le,$$ccin
au.&us
caprin peut raisonnablement
prétendre
aux qualit,és
de bon titirc-hé;
d’innocuité
et d’efficacité.
., Une’, ,ch&vre donne en ,pratique
400 centimètres’
cubes de sang et
$&ammes
d’e rate desséché;.
Théoriquement
donc, on peut escompter
Retour au menu
LA
VACCINATION
ANTIPESTIQOE
AU
SOUDAN
15
d’une chèvre 1.200 doses de vaccin. Le prix de ces animaux
est minime
:
50 à 60 francs dans la région
de Ségou. Comme ce’ cheptel .est très
important
au Soudan,
aucun éleveur
n’hésitera
à apporter
lui-même
au Laboratoire
les chèvres
requises,
d’autant
qu’il
préférera
voir
abattre
ces petits animaux
de préférence
à ses veaux. C’est là un fait
psychologique
indubitable.
La mortalité,
moins de 1 %, montre
que le vaccin est sans danger.
Il a d’ailleurs
l’avantage
de ne transmettre
aucun protozoaire,
surtout
sous la forme de vaccin sec, et de ne provoquer
aucune réaction
au
point d’inoculation.
Au sujet de son efficacité,
les expériences
ont montré
que le vaccin
confère
une immunité
qui est appréciable
en 24 heures,
solide en
48 heures et qui dure au moins deux ans.
Les conditions
adverses
de brousse peuvent
au demeurant,
soulever
quelques
difficultés
dans son utilisation,
mais ces difficultés
ne sont
pas insurmontables.
Le vaccin sec ne peut, en effet, être fabriqué
qu’en
laboratoire.
Toutefois,
comme le matériel
nécessaire
à sa préparation
est minime,
toutes les installations
des Circonscriptions
d’élevage
sont
à même de le posséder.
Par ailleurs,
sa durée de conservation
- 7 jours dans une thermos
où la glace n’est pas renouvelée
- permet
de le transporter
dans les
milieux
les plus reculés. Quant
à l’opérateur
qui travaille
isolément
en brousse, il pourra se contenter
de n’utiliser
que le sang virulent,
soit
qu’il ait g vacciner,
soit qu’il ait à entretenir
la souche. Au cas où il
perdrait
cette dernière,
le laboratoire
devrait
être & même de la lui
renouveler.
En résumé la vacciriation
contre la peste bovine
à l’aide de virus
caprin ne saurait
être trop recommandée.
Elle présente
sur les autres
vaccino-infection
- les seuls qui vraiment
procédés
: séro-infection,
aient fait leurs preuves - des avantages
certains
d’économie,
d’innocuité, d’efficacité,
de simplicité
d’intervention.
BIBLIOORAPHIE
et AGGYAR.
- Une Etude expérimentale
du virus pestique ohcz
les chèvres dans une série de 150 passages dire&
(Imdian J. V-et. SC.,
vol. 6, p. 1, 1936).
(2) PPAFF
G. - ImmunisaGon
contre la peste bovine avec une &ude sp6oiale
du vaccin desskchd de rate ile chèvre (The Ondurstepoort J. of Vef. Se.,
vol. 11, no 2, octobre 1938).
Cet article contient l’ensemble de la bibliographie
se rapportant
5 b question.
(3) HALL C.-N. - Investigstion
sur l’immunio.ztion
contre la peste bovine.
Zurich, i933.
(4) LkPIWE:. - Conservat,ion des Tirus (Dans Les lZtravirr8
cles Malndies
htimaines, de Levaditi et Lépinrr, chez Jlaloine, Paris, 1938, p. 1064).
(1)
SAUNDERS
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NOTES
SUR
MORPHOLOGIQUl%
TRYPANOSOMA
Variations
SUIS
du polymorphisme
par H.
LHOVEROL
OCHMANN
au cours
et L.
de l’infection
PHILIPPE
(5 figures)
lIepuis les tra,vaux de SCH~ETZ (1930-1931). on sait que la trpI>anosomiase
aiguë du porc est due St un trypanosome remnrquahln
par son polymorphisme;
on ra,pportait oette%ffection
auparnva,3t A an moins quatre espèces diffçrentes :
Trypn”osoma
covqolense, .T,r. swis, TY. wdhn&i,
TV. sinriae. La question de la
d6nominat8ion
de ce trypanosome
a, &t: discutbe par SUIIWETZ q.ui, se basant
snr la priorité, le nomme TV. nwis, nom donné par OCIIMANN,
en 1905, au premier
trmsnosome
virulent t,rouv& chez le porc, et pa I‘ ZIoaEE qui, trouvant la dasoription de OCH14NN
inauffi%nte,
lni préfère le nom de Tr. simkw, donné par
BRUCE h un trypanosome isolé chez lc singe rt la r.hèvre, 5, partir de glossines
sauvages (BT. mowitans) et tiès virulent poiir le porc. A l’exemple de SCHT~ISTZ
et dc: MESNIL, now ntiliacrons la ddnomination
TY. suis.
L’étude de ce trypanosome
du point, de vne morphologique
a été faite par
SCH~ETZ, BOURGUIGNON, HORNBY, et surtout. pa,r HOARE
(19X), qni y .a consacré
un mémoire déta.illé et fort do,tumenté (i). Cet auteur ayant réuni des lames de
diverses ori@nes (frottis original de Tr. s&m,ine de ER~E, cas du Congo belge
de WALRAVRNS, K~IIWET~ et BOURGCIGNON, cas du Tano;anyika
de HALL) a
pu faire une étude morphologique
comparée et conclure qur, dans tons les cas,
il s’agit d’un seul et même trypanosome,
qu’il rapporte .i Tr. skine, BRTJCE,
/91L.
Ayant pu nous-mhe
isoler en CTnink française (où
porc ava.it,‘M signalée dès l90 E pa,r JIAKTIX, et retrouvke
une souche de tr>ya.noaome du porc, rions avons pu en
logique et la comparer artc les obserTntions et les croquis
la trypanosomiase
du
en 1914 par RLDIGE)
faire l’étude molphode HOARE.
Passant rapidement
sur la description
morphologique
proprement
dite à laquelle
nous n’avons
que peu de choses & ajouter,
nous nous
arrêterons
plus longtemps
sur des points que HOARE n’a pu observer,
du fait qu’il travaillait
en laboratoire
sur des frottis d’origines
différentes, alors que nous avons pu suivre nos malades
et étudier
jour
par jour les changements
de morphologie
subis par leurs trypanosomes.
L’histoire
de la maladie
a déjà été exposée dans un précédent
article.
(1) Nous exprimons
ici notre gratitude
à M. J. L. STEWARD,
Directeur des Servtis rétérinairee de Gold Toast, qui a bien voulu nous oommaniguer l’article en question, que no g
ne-connaissions
auparavant
Elev. et Méd. vEt.
que par ses analyses
des Pays tropicaux.
- Jan.
en langue
1947.
française.
2
’
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18
I-I. LHOVEROL
ET L. PHILIPPE
Morphologik.
Nous ramènerons
le trypanosome
polymorphe
du porc, pour la
commodité de la description, et comme l’ont fait la plupart desauteurs
l’ayant étudié avant nous, a un certain .nombre de types analogues a
des trypanosomes
déja décrik.
Il faut insister cependant sur ce que
cette façon de procéder a de schématique;
puisqu’on passe par toutes
les. formes intermédiaires
joignant une extrémité
de la série, a l’autre
et que, comme nous le .verrons plus loin, on peut effectivement
assister
a cette évolution morphologique,
quand on suit d’un bout a l’autre
celle de la maladie chez un même animal (faits qui nous permettront
de donner de certaines divergences
entre les descriptions
des ‘différents auteurs une interprétation
autre que celle de HOARE).
Fig. 1.
/
On peut -distinguer
:
10 Un type de trypanosome
court., sans flagelle, a membrane ondulante ,.peu développée, à noyau central, à centrosome
rapproché
de
l’extrémité
postérieure et, toujours accolé h la paroi. Il mesure II à 18 p
de long (moyenne 14) ‘sur 2 p de large. C’est un TP. congolense caractéristique (fig. 1, 6).
A côté de celui-ci, on trouve un type également court et sans flagelle
libre, a centrosome, marginal, mais différent de Tr. congolense par sa
-grande longueur : 13 à 17 1~.(moyenne IG), et sa largeur de 2 lu 5 à 5 p.
SCHWETZ,
dans sa description, le rapproche de Tr. montgomeryi,
trouvé
chez le bœuf et le chien. Peut-être s’agit-il seulement de formes atypiques ou d’involution de trypanosomes du type congolense (nous avons
observé de telles formes, fig. 1, 5j chez un chien atteint d’une trypanosomiase naturelle à Tr. cotzgdense; WENYON
les signale également chez
le mouton.
20 Un type de trypanosome plus grand et plus large que Tr. congole’nse,à membrane ondulante bien développée, a centrosome marginal,
a flagelle tantôt libre, tantôt nett,ement bordé de protoplasma jusqu’a
.son extrémité.. Il mesure 17 Q 26.~ (moyenne 19) sur 1 lu. 5 a 2 lu 5 de
largeur (fig. 1, 9, 11). Il e& analogue au Tr. simine décrit par BRUCE.
Dans la plupart des préparations, c’est le type le plus fréquent.
‘.
~
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NOTES
MORPHOLOGIQUES
SUR
TRYPANOSOMA
SUIS
OCHMANN
19
30 Un type allongé èt grèle, remarquable
par son étroitesse, A membrane ondulante peu marquée, A centrosome marginal et flagelle libre
plus ou moins long. Il mesure 13 A 24 1~.de long (moyenne 19) sur moins
de ,l p. de large (fig. 1, 14). Il se rapproche
du TP: rodhaini
décrit par
WALRAVENS.
Entre ces trois groupes .on observe des formes qu’on peut considérer
comme intermédiaires entre congolense et les formes d’involution entre
congolense et simiae (fig. 1, 10) et entre simiae et rodhaini (fig. 1, 12).
Comme on le voit, ces différents types n’ont en commun qu’un seul
caractère, la position marginale du centrosome, et on ne songerait sans
doute pas ti les rapprocher les uns des autres, si, par une étude morphologique suivie, on n’assistait pas à une véritable transformation d’un
type en un autre, dans l’ordre où nous les avons décrits, au fur et A
mesure que se développe la maladie chez un même animal.
Proportions
tion
du
relatives
polymorphisme.
des
différents
types.
-
Évolu-
HOARE,
divisant les formes rencontrées en trois catégories : type
simiae, type rodhaini et type congolense, a établi le pourcentage (sur
500 individus) dans un certain nombre de préparations d’origines différentes (Congo belge, Tanganyika. Syasaland). Il constate un polymorphisme non seulement dans les préparations de SCH~ETZ,
de BOURGUIGNON
et de HALL,
caractère déjà signalé par ces auteurs, mais également dans celles de BRUCE
et de WALRAVENS,
qui avaient décrit leurs
parasites comme mknomorphes. (TP.. simiae et Tr. rodhkni).
HOARE
arrive à des résultat,s homogènes puisque, dans toutes ses’préparations,
la proportion de parasites du type simiae varie de SS,8 à 92,2.%, celles
de rodhaini
de 5,2 à 7,8 y0 et celles de corlgolense de 2,4 j 4,2. %.
Cependant, les pourcentages établis par SCHWETZ
sont assezdifférents,
puisqu’il t,rouve 58 à 7O.ï y; de formes simiae, 20,3 à 24 76 de formes
rodhaini
et 4 à 9,5 % de formes corlgo!rrlse (avec 10 o/o, dans une préparation de formes d’involution).
Soit un pourcentage nettement plus
élevé de formes du type rcdhaiai;
ce que HOARE
explique, de même
par WALRAVENS,
que la description, erronée A son a\-is, de Tr. rodhaini
par le fait que ces auteurs auraient ,utilisé des préparations défectueuses, dans lesquelles (( l’étroitesse (du trypanosome) est le résultat
de la contraction du corps se produisant couramment dans les frottis
épais )). Il peut paraître surprenant que SCH~ETZ,
protozoologiste
averti, ayant étudié la question pendant .plusieurs années, n’aie pas
eu à sa disposition un nombre suffisant de préparations pour ne choisir
que les meilleures pour ces études morphologiques. D’auke part, les
frottis de Tr. rodhaini,
peu de temps après la découverte de ce trypanosome, ont été soumis par WALRAVENS
à un certain nombre de proto-
Retour au menu
20
HI. LHOVEROL
ET
L. PHILIPPE
zoologistes qui, ne pouvant rapporter le parasite a un t.rypanosome
connu, encouragèrent l’auteur a publier sesobservatio,ns.
Quoi qu’il en soit, en ce qui nous concerne, prévenus de l’intérêt de
la question, nous avons pu faire quotidiennement, tant que nous avons
eu des animaux infectés à notre disposition, un nombre important de
frottis pour avoir la possibilité de sélectionner les meilleurs en vue d’une
étude morphologique de notre trypanosome. Nous basant, sur les constatat,ions que nous allons exposer, il nous semble qu’on puisse donner de.
la variation dans le pourcentage des difféfentes formes une autre expli-
Fig.
2. --‘Premier
jour.
’
cation que l’état déîectuewx des frottis, à savoir que le pourcentage des
différentes formes varie suivant la phase de la maladie pendant laquelle
les frottis ont été confectionn-és.
SCHWETZ,
le premier, l’a signalé : « au début, les trypanosomes sont
rares et ressemblent a Tr. congolense habituel; mais, dès le début de la
multiplication des trypanosomes, les petites formes courtes se transforment en formes longues, en Tr. rodhaini,
Tr. simiae et formes intermédiaires »..Le fait a été confirmé par HORNBY
qui constate lui aussi
le changement de morphologie des parasites a mesure que se développe
l’infection. On peut constater,, même sans mensurations, ce changement :
nous avons figuré (fig. 2) des parasites dessinés à la chambre claire, tels
qu’ils se sont présentés a la ~file dans le champ microscopique, dans des
préparations faites au premier et au quatrième jour de l’accès parasitaire.’
Nous avons, pour tous nos malades atteints de l’affection naturelle
ou inoculés expérimetitalement, établi le pourcentage des différentes
formes, pour chaque jour de la maladielorsque les trypanosomes étaient
présents dans le sang’ circulant. Nous les classons en : type congolense,
’
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NOTES
MORPHOLOGIQUES
SUR TRYPANOSOMA
SUIS
OCHMANï'ï
21
type d’inoolution
(Montgomeryi de SCH~ETZ
= congolense dont la
largeur dépasse 2 p 5), type rodhaini
(largeur inférieure à 1 p) et type
simiae (comprenant les TP. simiae classiques et les formes intermédiaires
entre le type simiae et les précédents). Ces pourcentages sont établis
sur 100 individus observés dans chaque préparation.
Fig. 3. -
Quatrième
jour.
Nous avons établi en même temps un pourcentage des formes présentant un flagelle libre. La question a déjA été discutée par HOARE;
BRUCE
parlant de TP. simiae dit (( qu’il est difficile de dire si cette espèce a un
flagelle libre ou non D; WALRAI-ENS
décrit Tr. rodhaini
avec un flagelle
libre; de même, SCHWETZ
observe un flagelle libre chez les trypanosomes
du type rodhaini et chez une certaine proportion de ceux du type simiae
ou des types intermédiaires. Il est évident que si-la question ne se pose
pas pour les parasites du type congolense (très nettement sans flagelle
libre), elle est plus difficile & résoudre pour ceux des types simiae et
rodhaini; la plupart du temps. le protoplasma va en s’amincissant A
l’extrême et il est souvent impossible de fixer sa terminaison le long du
flagelle, même sur des frottis corrects et examinés dans de bonnes conditions. C’est une question d’appréciation personnelle : c’est &si que
HOARE,
examinant diverses préparations! distingue les « flagelles présents » (1, 2 A 3,9 O/0),les ((flagelles apparents » (9 a 13,9 O/o).La distinction entre flagelles apparents et flagelles présents nous paralt devoir
encore dépendre de l’observateur. C’est pourquoi, dans nos pourcentages, nous avons considéré comme parasites ti flagelle libre ceux chez
lesquels le protoplasme ne va pas jusqu’au bout du flagelle, que celui-ci
« traverse » le protoplasme ou non. Quelques-uns de nos pourcentages
donnés plus bas ont été établis séparément par chacun de nous afin
\.
1
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22’
H.
LHOVEROL
ET
L.
PHILIPPE
Rechute
maladie
naturelles
PORCELET
III
Maladie
expérimentale
!
-TRUIE
Y
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NOTES
MORPHOLOGIQUES
SUR
TRYPAXOSOMA
SUIS
OCHMANN
23
d’éliminer le facteur d’appréciation indi\-iduel. Il est net que le pourcentage de flagelles libres subit une variation dans le même sensque
celle du polymorphisme.
Voici résumé sous forme de tableau et de. graphique les pourcentages
des différents types et des formes a flagelle libre pbservés au cours des
cas suivants :
Cas no 1 a. --lb.-
Truie
-
Cas no 3.
-
Maladie naturelle-période d’état;
rechute après traitement;
-
Maladie naturelle-période d’État;
-rechute après traitement;
-
Cas no 2 a. - Truie II.
2b.
1. -
Porc III.
Cas no 4 <x.-
Truie
Cas no 4 b. -
Truie
- 5ialadie expérimentale-premier
sitaire.
accès para-
V. -
Maladie expérimentale; premier accés parasitaire ;
V. -- Maladie expérimentale; rechute après traitement.
On voit très nettement qu’au début de l’affectipn expbrimentale,
comme au début desrechutes après traitement, les formes du t,ype congolense sont toujours présentes, les formes rodhaini rares, les formes à
flagelle !ibre rares également. A mesure que s’avance l’affection, les
formes congolense diminuent, puis disparaissent, tandis qu’augmente
la proportion de formes rodhaini et de formes simiae A flagelle libre. A la
période d’état de la maladie (à partir du 4-L+ jour du premier accèsparasitaire) on ne rencontre pratiquement plus que des formes des types
simiae et rodhaini avëc une trés forte proportion de parasites à flagelle
libre. Quand on inocule un porc (porcelet III-truie IV) avec du sang ne
renfermant pratiquement que des trypanosomes des types rodhaini et
simiae (truie II, porcelet III!, on retroul-e au début de l’accès chez le
receveur des trypanosomes courts et sans flagelle des types congolense
et simiae qui évoluent ensuite comme il est dit ci-dessus vers le type
rodhaini et simiae avec flagelle libre.
Cette variation dans le polymorphisme d’un trypanosome nous
semble appartenir exclusivement à Tr. suis. Il est hors de doute qu’elle
est liée à une multiplication estrèmement active des parasites, puisqu’au
début de l’accès, quand dominent les formes courtes et sans flagelle,
les parasites sont relativement rares dans le sang circulant, alors que
plus tard, quand dominent les formes longues, ils sont extrêmement
nombreux. Cette variation ne peut étre comparée à celle, beaucoup
moins importante, des trypanosomes polymorphes classiques (Tr. gambiense, Tr. brucei) qui varient morphologiquement suivant l’hôte ou suivant le nombre de passageschez un même animal. On sait également
Retour au menu
24
H.
LHOVEROL
ET
L.
PHILIPPE
que pour Tr. brucei la proportion des différentes formes (longue, courte
et intermédiaire) varie chez le même animal, mais sans ordre apparent;
les trois formes sont toujours présentes, nous avons pu nous en assurer,
en étudiant l’affection causée, chez le cobaye, par une souche de Tr.
brucei (uar. pecaudi)
récemment isolées--del’âne : les proportions des
différentes formes étaient très var%&es chez un même animal, au
CAS
la
12,
2a
2b
3
No
aOU@
TYPE
TYPE
TYPE
TYPE
FLAGELLES
DE LA MALADIE
RODHAI.
,SI&mm
CONGOL.
INVOL.
LIBRES
26
69
,50
50
5
0
0
0
46
78
Ier jour
3: jour
10
80
75
10
4
0,
0
23
47
(3 jour
7e jour
42
40
58
60
0
0
0’
0
66
OI
1”’ jour
2” jckr
3’ jour
0
17
15
46
66
74
52
10
10
2
7
1
4
33
30
Ier
2e
3e
/Le
4
6
13
14
70
89
86
86
24
2
1
0
2
3’
0‘
0
2
28
36
43
20 jour
7
23
80
15
8
2
0
15
45
le= jour
2e jour
6
20
58 ,
29
1
70
10
9
5e jour
6e j6ur
21
jour
jour
jour
jour
’
:
4a
4b
Ier jour
.5
7
40
cours de la maladie, mais on n’observait jamais de variation continue,
avec apparition de type nouveau et disparition concomitante d’un
premier type.
On explique- généralement l’existence de formes courtes sans flagelle
de Tr. gambiense et de Tr. brucei par une multiplication’active;
chaque
bipartition do&ant une forme longue et une forme courte. Cet.te explication ne peut convenir dans le cas de Tr. suis, car c’est au moment. où
la multiplication est le plus intense que disparaissent les formes du
type congolense.
-
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NOTES
MORPHOLOGIQUES
SUR.
TRYPAïïOSOMA
SUIS
25
OCHMANN
cp1
15
TO
5
0
15
5
0
Fig.
Variation
de
de la taille
la maladie.
et
5. -
Trypanosomiase
de la longueur
moyenne
ezpérinw37ale
des
trypanosomes
au pure.
en
fonction
de
la
période
Retour au menu
26
H.
LHOVEROL
ET
L.
PHILIPPE
Mensurations.
Nous avons déja donné plus haut, A l’occasion de la description des
différentes formes de trypanosomes, les longueurs maxima, minima et
moyenne de chaque type. Si, au lieu de considérer les trypanosomes
par catégorie, on mesure leur longueur moyenne, on obtient des chiffres
différents. Voici les mensurations des divers auteurs et les nôtres :
OBSERVATEURS
souches)..
EIOARE
(4
BRU,CE
et Coll.
....
LONGUEUR
LONGUEUR
LONGUUER NOMBRE
MAXIMA D'INDIVIDUS
MINIMA
MOYENNE
12,5-14
17-15,2
20-22,7
100
par souche
14
17,5
24
500
KIYGHORN-Y
ORKE
..
12
17
23
200
J~'ALRAVEN~
. . . . . . .
15
?
20
100
...
?
1S,Y
?
9.
. . . . . .
11
4!4,7
26’
500
BOURGUIGNON
et- JUSSIANT
NOUS.Mfi#ES
Si l’on établit une courbe du nombre des parasites suivant leurs
dimensions et pour chaque stade de la maladie, on constate encore et
d’une manière remarquable que les trypanosomes s’allongent au fur
et a mesure qu’évolue l’infection (voir fig. 5). Naturellement, il en va
de même pour la longueur moyenne (calculée sur 100 parasites); uoici :
ler jour : 16 p 5
jour : 17 p 57
3e jour :19p54
4e jour:21p28,
2e
Et l’on conçoit, alors aisément que, suivant la période de la maladie
à laquelle ont été faits les frottis de sang, l’on puisse trouver, tant dans
la morphologie que dans les mensurations, des différences notables qui,
en partie tout au moins, pourraient expliquer certaines divergences
entre les auteurs qui se sont occupés du trypanosome qui nous occupe.
Division
-
Agglutination.
La division, comme l’a montré HOARE,
est celle caractéristique du
groupe congolense, du type linéaire. Le centrosome se divise d’abord,
les deux centrosomes-fils seplacent l’un derrièré l’autre. Malgré l’examen
d’un grand nombre de parasites en voie de division, il nous a été très
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KOTES
MORPHOLOGIQUES
SUR
TRYPANOSOMA
SUIS
OCHMANN
27
difficile d’observer
l’apparition
du flagelle poussant à partir du ce&osome postérieur, tel que le décrivent WENYON
et HOARE.
On voit le plus souvent soit les de’ux centrosomes nettement séparés,
l’antérieur
étant l’origine du flagelle iAia1, le postérieur sans flagelle,
soit un flagelle unique A la partie antérieure du corps et se bifurquant
A une distance plus ou moins grande de l’extrémité
postérieure, chaque
branche rejoignant
un centrosome,
ce qui tendrait
j faire croire à
une division linéaire du flagelle, telle que la décrivent
LAVERAN
et
&fEsNIL.
Les noyaux se divisent Q leur tour et s’éloignent
l’un de l’autre,’
si bien qu’A la fin les deux parasites-fils,
sur le point, de se séparer,
semblent superposés « en marche d’escalier ». D’après HOARE,
la scission finale du protoplasme
débute par la partie antérieure;
il est rare
de rencontrer
dans les frottis des parasites A ce st.ade. Nous avons pu
,observer des formes présentant
une scissure profonde au niveau de
l’extrémité
postérieure des parasites, pouvant faire songer A une division
,du protoplasme d’arrière en avant et des formes en Y (fig. 2) analogues
A celles qu’on trouve chez TP. brucei, où les formes en division ont les
deux centrosomes tantôt en regard l’un de l’autre, tantôt décalés sur
le grand axe du corps.
Il est donc obligatoire. d’examiner un très grand nombre de préparations et de formes en division pour en conclure quel est le type dominant de mode de division, si l’on yeut: comme le propose HOARE,
consi‘dérer ce mode de division comme un élément de diagnose du parasite.
Nous avons encore observé dans notre souche de TF. suis l’autoagglutination caractéristique des trypanosomes du groupe congolense
,décrite par BRUCE.~~ Coll., chez TF. simiae, comme une forme de division. On observe des trypanosomes aggl6tinks en contact par n’importe
,quelle partie du corps; les formes les plus nombreuses sont celles dispo- *
sées (( tête-bêche », ce que HO~RE
explique par le fait que c’est dans
‘cette position que l’agglutination est le plus solide et persiste le plus
longkemps. La séparation se faisant par glissement latéral, iesparasites
peuvent être en contact soit sur toute leur longueur, soit par la partie
post,érieure ou antérieure seulement. On peut observer de véritables
amas de trypanosomes agglutinés; l’acE
4utination
peut se faire indifféremment entre individus au repos ou en l-oie de division.
Il est remarquable que cette agglutination. fréquente dans la maladie
‘.
naturelle, ne s’observe que rarement dans les frottis de sang d’animaux
infectés expérimentalement, même quand l’infestation est intense.
En résumé, le parasite que nous avons pu étudier $ l’occasion de deux
cas de trypanosomiase aiguë du porc est un trypanosome (TF. suis
QCHMANN
= TF. simiae,
BRUCE) extrêmement polymorphe, t,ant du
point de vue morphologique que dans ses dimensions. Mais, fait remarquable et unique à notre connaissance, les variatious morphologiqnes
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28
H.
LHOVEROL
ET
L.
PHILIPPE
et les variations,de
dimènsions se font régulièrement
dans le même sens
au fur et à mesure de l’évolution de la maladie soit naturelle, soit expérimentale. Ces variations sont sans doute à l’origine des discussions des
auteurs qui ont étudié ce ‘trypkosome.
Nous pensons avoir -contribué
à éclairer d’un jour nouveau les différents points obscurs ‘sur lesquels
les auteurs ne semblaient pas encore d’accord.
N. B. - Pour la bibliographie serapporter à notre pr+édent, article : Bd
ZOO~. et des Epi.~. de l’A.O.P.,
1943, p. 70.
des Serv.
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LES
TESTS ANATOMIQUES
DE L’ADAPTATION
DU CHAMEAU
AU MILIEU
DÉSERTIQUE
par
G. CURASSON
S’il est un animal souvent pris comme exemple typique de l’adaptation au milieu, c’est bien le chameau; plus que tout aut.re, si on s’en fie
à l’opinion courante, on peut dire avec LCHIGAROV
et KOROVINE
(1942) :
<CUn animal porte toujours’le
cachet du milieu dans lequel il vit. Le
désert, lui aussi, et particulièrement
le désert sableux, met sa marque
sur ses habitants. .4ux différentes adaptations concernant le comportement et la physiologie
viennent
s’ajouter ici celles qui touchent la
morphologie
)).
Pour mieux comprendre
les manifestations
morphologiques
de cette
adapt&ioq
chez le chameau, nous .les étudierons
comparativement
à
,celles qu’on peut observer chez d’autres mammifères
désertiques.
La
comparaison,
d’ailleurs,
ne peut Stre qu’imparfaite,
s’agissant,
d’une
part d’un animal domestique
et, d’autre part, d’animaux
sauvages;
si le chameau porte la marque du désert, il porte aussi celle. de la civilisation; mais cette dernière vient d’un maître qui, asservi à la nature
environnante,
subit lui aussi les exigences du désert et a su y adapter
sa vie sans apporter au milieu des modifications
ou des palliatifs marquants. Par ailleurs, l’influence du milieu est, d’un certain point de vue,
plus marquée à l’égard du chameau qu’à l’égard d’autres hôtes du
désert comme les petits animaux, les rongeurs, à qui la vie est reridue
possible dans les conditions défavorables de ce milieu, grâce aux microclimats ou écoclimats qui leur permettent
notamment
d’échapper aux
,effets de l’échauffement
du sol, de sa sécheresse, de l’insolation,
etc.,
par l’usage des microreliefs,
des terriers. des buissons.
D’après CHOPARD,
les caractéristiques
communes des animaux du
désert sont : « la rapidité des mouvements.
I’homochromie.
la résiskance à la dessiccation,
la fréquence des particularités
permettant
la
màrche sùr le sable. Bien entendu, tous ces caractères ne sont pas forcément réunis chez les animaux désertiques; c’est, au contraire, I’excep‘Con; mais kur fréquence est suffisante pour donner l’idée de caractères
acquis ou tout au moins conservés par la suite de leur heureuse disposiLion aux conditions de vie dans le désert ».
Des diverses caractéristiques
du milieu désertique qui influent sur
la vie des animaux, la plus importante
est certainement
la sécheresse,
.
/
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30
G. CURASSON
surtout marquée dans 1~ Sahara, « désert des déserts », et qui dépend
& la fois de la faible quantité d’eau et de la faible évaporation.
II en
‘résulte dans l’alimentation
et l’abreuvement
des animaux désertiques,
une irrégularité
parfois
mortelle (& In Salah, il n’est rien tombé
d’octobre
1920 à septembre 1927), car des espèces végétales qui pourraient s’adapter à ‘une variation normale disparaissent
quand plusieurs
années de sécheresse extrême se -succèdent.
La bosse. - En ce qui concerne la disett.e alimentaire,
le chameau
a, dans sa bosse, une réserve analogue à celle que se constituent
de leur
côté le zébu et le mouton à grosse queue. Il est intéressant ,de remarquer,
d’une part, que ces deux derniers animaux,
bien que munis d’une
réserve proportionnell’ement
aussi grande (plus grande en ce qui concerne le mouton) que le chameau, ne peuvent pousser aussi loin que lui
dans le déserl; ; et, d’autre part que, de façon générale, les animaux à réserve
adipeuse sont rares dans le désert; il en est même qui sont dépourvus
de graisse dan& le Nord saharien, alors qu’ils ont en Europe un tissu
graisseux sous-cutané bien développé. C’est du moins le cas du sanglier.
La réserve graisseuse du dromadaire
est bien moindr,e que celle du
chameau à deux bosses; or, ce dernier vit dans des régions où le caractère désertique est souvent moins marqué que celui du Sahara et où
la température
est très basse en hiver, en sorle que la bosse peut, apparaître non seulement comme une réserve nutritive,
mais aussi comme
un mode de défense contre le froid (HEIM
de BALZAC).
D’ailleurs,
les
dromadaires
de la zone soudanaise, beaucoup plus chaude que,le Sahara
septentrional,
ont une bosse moins développée que celle des animaux
des régions plus froides. Mais il semble aussi logique de penser que c’est
dû à ce que,‘dans 1,a zone soudanaise, les chameaux trouvent A manger
e” permanence.
Cela expliquerait
aussi que les chameaux du Sahara
ont’ une bosse nette, bien délimitée, alors que célle des animaux du
Sahel soudanais est plus basse et se raccorde insensibl.er.r+ent avec’le dos.
On a voulu attribuer à la bosse un autre rôle. D’après STROHL
(1929),
la bosse du chameau doit, être regardée avant tout, comme un rébervoir
d’eau i la combustion
de -sa graisse pourrait donner 4U litres d’eau par
oxydation’
(-d’après LESBRE,
il y a chez un chameau à deux bosses,
16 kg. de graisse dans la bosse antérieure et 8 clans la bosse post,érieure).
Il s’agirait d’un phénomène général : la graisse caudale, qu’on trouve
non seulement. chez le mouton, mais aussi chez divers rongeurs des
déserts mésasiatiques et africains, ainsi que la réserve générale de graisse
qu’on trouve chez des rongeurs du Turkestan
comme les Cilellus,
au
moment où ils tombent en léthargie, serait non seulement une réserve
de nourriture, mais aussi une reserve d’eau, par oxydation des graisses.
Cette quèstion de la reserve adipeuse en fonction du problème de
l’eau chez les Mammifères sahariens, a été discutée bar HEIM de BALZAC.
.
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LES
TESTS
ANATOMIQUES
DE L'ADAPTATION
DU
CHAMEAU
31
(1936). Le. probEme
demeure hypothét)ique
et ne s’appliquerait
au
Sahara quӈ un nombre-infime
de cas, celui du chameau et celui d’un
rongeur, le Pachyuromys
(Th. MONOD,
1942). Sans condamner de façon
absolue l’hypothèse, on peut néanmoins faire observer que, pour un
animal dont les besoins journaliers en eau dépassent 20 litres, la réserve
que pourrait être la bosse (même si on y ajoute la graisse viscérale; le
t,out représentant d’après J~~SSES
38 kg.) ne peut être d’une grande
utilité, puisque.l’eau que représente la « fonte » de la bossene peut être,
livrée que lentement, à un animal qui continue sa vie normale et dont
les besoins restent les mêmes, ce qu’on ne saurait yomparer à tin animal
en hibernation.
- Pour pallier la disette en eau, le chameau
Cellules ayuifëres.
aurait par ailleurs ses cellules aquifères - dénomination erronée et
prêtant a confusion -qu’on cite toujours comme un merveilleux exemple
d’adaptation. Mais, bien que leur rble ait fait l’objet de nombreuses
discussions, il n’existe pas de preuves que leurs divisions renferment
une réserve de l’eau d’abreuvement ; en réalité, le liquide qu’on y trouve
est constitué par l’eau que renferment les aliment& en cours de digestion, jusqu’à 15-20 litres (KACHI~AROV
et KOROVINE,
1942). Peut-êt>re,
.leur contenu étant en général légttrement plus riche en eau que celui
de la panse, leur sécrétion a-t-elle pour effet de maintenir pour les
aliments qui doivent être ruminés un état, d’humidité suffisant, la
rumination n’étant plus, de ce fait, sousla dépendance d’une alimentation régulière en eau (LEESE,
1927). Il semble bien, en définitive, que
le rôle des (( poches à eau D est surtout digestif, et que le chameau ne
peut guère compter sur elles comme réservoirs, pas plus que ne peut le,
faire l’Addas, antilope africaine à laquelle on a, par erreur, attribué
une disposition anatomique analogue.
Il resie dès lors au chameau à se comporter comme les autres mammif&res des déserts. Or, bien des animaux de ces régions, pet.its ou grands,
ne boivent jamais; c’est particulièrement le cas des rongeurs qu’on
peut élever en captivitk (même s’ils sont propres aux régions européennes) sans leur donner d’eau; il est vrai qu’ils vivent. d’une vie
presque végétative; il n’en est pas de méme des antilopes (-lddaz! Oryz)
(1921), ainsi
et des Gazelles qui fie boivent jamais, d‘après CHAPMAN
que les ânes sauvages du désert de Gobi. Vne petite gazelle, Gazella
arabica,
vit sur certaines îles sans eau douce de la mer Rouge. De
façon générale, les ongulés sahariens peuvent être considérés comme
ne buvant pas ou buvant à de très longs intervalles (Th. ?~~oNoD).
Le cas du chameau est semblable A celui des ruminants sauvages qui
ne boivent pas quand ils ont une alimentation suffisamment verte; il est
semblable aussi à celui du mouton et du zébu qui, quand ils ont à leur
disposition l’herbe verte du printemps, ne boivent pas et peuvent, quand,
I
l
’
l
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32
c. CURA~~S~N
les l&turages sont moins riches en herbe, ne pas, boire tous les jours.
Il faut reconnaître cependant que le chameau marque, de ce point de
vue, plus de résistance.qu’eux, mais moins que les Antilopes. Ajoutons
.que les végétaux tombés & terre et plus ou moins morcelés, que le
*chameau consomme souvent en saison sèche, sont loin d.‘être dépourvus
d’eau puisque, comme l’a montré BUXTON (1924), ces débris sont trés
hpgroscopiques et absorbent beaucoup d’humidité atmosphérique;
cette absorption se fait la nuit, quand l’humidité relative augmente,
#et,le matin à la rosée. Ils’ sont d’autant plus hygroscopiques que leu.rs
tissus renf.erment une proportion plus ou moins grande de sels alcalins.
Quand l’humidité atmosphérique dépasse 70 76, ils peuvent absorber
0 gr. F d’eau par gramme.
Pied, - Comme preuve d’adaptation du chameau! on cite toujours
la constitution anatomique de son pied. En fait, on, ne devrait pas dire
,qu’il est adapté au désert de façon générale; en effet, dépourvu d’ongles
fonctionnels, le chameau marche pour ainsi dire sur son épiderme
kpaissi ; son pied correspond bien au sol sablonneux; or, du moins en ce
qui concerne le Sahara, les sols sableux ne forment pas la majorité, les
sols pierreux et. rocheux occupa,nt la plus grwde partie de Ce Idésert,
en sorte que le pied. di chameau ne constitue pas une adaptation à la
vie désertique en général, mais lui confère une infériorité marquée:pou\r
la marche sur la plupart des sols sahariens (HE!M de BALZAC). .Un
Mammifère à ongles fonctionnels pourrait se déplacer sur tous les milieux
.désertiques, y compris le sable, mieux que le chameau.
On ne considère -pas toujours, d’ailleurs, l’évasement du pied comme
nne marque d’adaptation au milieu sablonneux: le .sable n’étant pas
un obst’acle à la vélocité pour certains animaux dtkertiques comme
le fenec (Th. IVIOXOD); Si on examine l’ensemble des MammifBres sahariens, on not,e de Ce point de vue un polymorphisme extrême parmi les
,genres et les espèces; parmi ces types, plusieurs apparaissent, même
.comme mal adaptes au désert.
Un exemple souvent cit,é d’adaptation’-du pied aux régions sahleus$
est celui dc 1”antilope Rddnz, dont les ongles offrent une surface et une
forme inaccoutumées : très, grande surface d’appui, développement
de la surface plantaire beaucoup plus grand que celui d’autres antilopes
de même taille. Or,.l’ilddas n’est pas, à proprement parler, un animal
des dunes; il vit en réalité cri tous terrains et dans’les mêmes endroits
que
les autres
antilopes, ‘chez lesquelles on n’obseyve pas de modification du pied; d’autre part,, le pied de la gazelle blanche, qui ne vit que
sur le sable, est normal. On ne peut donc pas dire que, chez les animaux
sauvages, le pied se soit adapt8 au milieu dbsertique.
Si, par ailleurs, l’évasement du pied du chameau est in signe d’adaptation au sol sableux, la minceur de la sole -. d’où résulte sa souplesse-,-
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LES TESTS ANATOMIQUES
DE L'ADAPTATION
33
DU CHAMEAU
est un gros incon’vénient pour la marche sur les terrains durs qui dépassent en superficie, dans sa zone d’habitat,, les terrains de sable, mais
aussi pour la marche sur le sable quand il fait très chaud; au milieu de
l’PtB,‘On peuL en effet noter dans le Sahara des températures de 72”.
(Th. MONOD) et même -780 (AUGIERAS) a la surface du sol. On concoit
que le sable ainsi chauffé, qui brûle les pieds a travers les chaussures,
doit influencer les tissus mous du pied mal protégés par une sole mince.
- Les MammifPres des régions désertiques,
Appareil
locomoteur.
et surtout les herbivores, sont obligés de remédier à la pauvreté du
désert. par la rapidité ou l’ampleur de leurs déplacements; aussi leurs
membres moteurs sont-ils exceptionnellement
développés, ce qui
permet le passage facile d’un pâturage a l’autre et l’accroissement. de
leur zone d’investigations alimentaires. --I ce point de vue, le chameau
a répondu, comme la gazelle> l’antilope! le mouton saharien et le zébu
des zones sud-sahariennes, aux nécessités d’adaptation par une conformation spéciale de son appareil locomoteur.
Appareil auditif. - Pour divers auteurs, l’adaptation’de l’appareil
auditif des Mammifères au milieu désertique est caractérisée par un
développement très accentué des bulles tympaniques ou des dimensions
exagérées des conques auditives. Les bulles tympaniques. annexes de
la caisse du tympan, sont développées de facon extrêmement variable,
même dans un genre: selon les espèces. Presque tous les Mammifères
sahariens (plus de 80 y&) ont une vérita!lle hypertrophie de ces bulles,
ce qui a fait penser à un- rapport entre cette disposition anatomique
et le milieu. HEIM DE BALZAC, ilui a étudié la question, n’ose tirer des
conclusions sur l’interprétation à donner à &te notion nouvelle, qu’on
pourrait considérer comme une loi.
Mais ZAVILTTARI (1938) donne l’explication suivante : le désert,, pays
plat., sansrelief, dépourvu de corps vibrants! et surtout. le sable, empêche
que le bruit provoqué par la marche d’un homme,. la reptation d’un
animal, se propage; en sorte qu’il est difficileY pour les animaux du
désert, de se mettre en garde contre des ennemis éventuels. ZAVATTARI
pense que les bulles tympaniques pallient cet inconvénient; le son se
lransmettant par le sol (les indigènes écoutent au sol pour déceler les
déplacements des caravanes). les ~Iammifères qui vivent au sol ou dans
de,5 terriers perçoivent directement les vibrations du terrain, celles-ci
étant reçues et PmplifiCes par les bulles t:Tmpaniques, qui font saillie
de chaque côté du crâne; il ne s’agirait pas d’amplifier les bruits transmis
par l’air, ce qui demanderait des conques très développées, mai< seulement de percevoir et de transmettre, en les augmentant, les vibrations
du sol.
ZAVATTARI
pense que les bulles hypertrophiées jouent le même rôle
chez les grands Mammifères, comme les Antilopes. Chez ces dernières,
Eh. et Méd. vét. des Pays trapicaux.~Jnn.
1947.
3
!
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34
G. C.URASSON
les bulles t,ympaniques entrent en.fonction quand l’animal est accroupi
sur le sol ,ou même en dormant. Quand la tête repose sur le sable, les
bulles sont, en contact direct avec le sol.
Quand on examine les bulles tympaniques
d’antilopes
africaines,
ainsi que j’ai pu le faire au Muséum d’Histoire
Naturelle, on s’aperGoit
que la comparaison
des crânes provenant
d’espèces sahariennes
et
d’espèces ,vivant en forêt ne décèle pas de différences notables dans
un sens ou dans l’autre. D’ailleurs,
chez le mouflon’ A manchettes,
qui
habite -le Sahara tout entier, 1e.s bulles ont un léger développement
‘analogue A celui du’bouquetin
des Pyrénées,
En ce qui cokerne
le chameau, son caractère d’animal original ou
au contraire la banalitk de son organisation - selon qu’on voit en lui un
phénomène OLI au contraire un mammifère pas tellement différent des
autres -- se traduit
par l’existence .de bulles tympaniques
trks peu
développées et n’ayant pas l’aspect, K bulleux )); il s’agit de cavités très
saillantes, mais fortenient comprimées, dans lesquelles on peut difficilcment voir des caisses de résonance (chez la girafe 7 qui pourtant, ne
doit ‘pas souvent écouter au sol -. elles sont proportionnellement,
plots
développées et on-t vraiment, l’aspect « bulleux 1)).
LAY faible développement
des bulles tympaniques
du chameau n’est
pas compensé par une adaptation de la conque auriculaire. Au contraire,
cette dernikre est, chez lui peu développt!e, bien moins’ que celle du lama;
cile est aussi moins mobile. D’ailleurs,
en ce qui c-cerne
l’ensemble
des Mammifères
sahariens,
le développement
de la conque auditive
n’est, pas urie’loi et’ils mont,renL à ce sujet de grandes différences.
I
CEi 1. ---- h l’inverse be l’oreille, l’œil du chameau présente une particularité qu’on peut être tenté de considérer comme un signe d’adaFta-,
ti6n. Cette particularité
a été signalke par DROANDI
(1915). On sait que
les pupilles des Ruminants
et des Solipèdes portent souvent au niveau’
de leur bord, des proliférations
noires de l’uvée ‘: grains de suie du
cheval, grains fuligineux,
flocchli,
corpus nigrum.
Chez le chameau,
au bord supérieur et au bord inférieur de l’ouverture pupillaire, il y a
deux bandelettes plissées en zig-zag qui sont, en bas et en haut, limi(1931) ces flocculi
tées ‘au Gers moyen de-l’ouverture. D’après ZANNINI
hupérieurs et inférieurs se correspondent et s’engrènent d’un bout A
l’autre de la pupille. ZANNINI
les dénomme umb~aculum,
dénomination
déjà donnée à une disposition analogue observée chez 1’Hyrax.
Ces bandelettes protègent partiellement; l’ceil contre les rayons
solaires! car si l’iris, ovale, devient circulaire dans la mydriase - et
alors les flocculi basculent en dehors -’ dans le niiosis ils retombent sur
la pupille en. contribuant à !a rétrécir.
L’@l est aussi protégé de la,lumière par la disposition des sourcils,
qui sont taréssaillants.
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LES
TESTS
ANATOMIQUES
DE
L’ADAPTATION
DU
CHAMEAU
35
- Les narines offrent une particularité
qui est en relation
Narines.
c’est
la
possibilité
pour
le
chameau de clore
avec la nature du milieu :
A volonté ses’ narines. ‘ce qui est, facilité par la disposition en fente de
l’ouverture
et la -minceur des naseaux. Qua.nd souffle une tempête de
sable, le chameau s’accroupit
et ferme paupiére3 et narines. Il ferme
aussi les narines quand il introduit
son museau dans les buissons
épineux.
Paau
et phakrées.
- Si u’ne bonne part-des Mammifères sauvages
des déserts chauds subissent peu les effets de la radiation, parce qu’ils
sont fouisseurs ou ont une vie nocturne: le chameau, comme les hôtes.
des plateaux dénudés, des dunes, ainsi que !e sont les diverses antilopes,
n’est pas gérkalement
A I’abri du soleil. Il lui faut donc assurer sa
thermo-régulation.
On sait que celle-ci se fait par évaporation
au
niveau du poumon, ou par les oscillations du métabolisme, ou par dilatation ou constriction
ou enfin par la sécrétion de la sueur. On sait aussi
que d’après les observations
de DILL et de ses collaborateurs,
dans le
climat désertique chaque animal réagit A sa fagon contre la température élevée; mais on n’a pas étudié chez le chameau, comment agissent
respect.ivement
ces quatre modes de régulation. En ce qui concerne la
sueur, il sue rarement de façon marqui‘e; ses glandes sudoripares
sont
relativement
peu nombreuses.
On pourrait être tenté d’y voir un signe
d’adaptation,
la majorité des Mammiféres
désertiques n’ayant pas de
glandes sudoripares;
mais Cett>e absence nh leur est pas spkiale.
Par ailleurs. l’épaisseur de la peau intervient dans la régulation thermique, une peau mince et bien irriguée favorisant
la circulation superficielle. On fait observer que, de fason générale, plus 1~ climat est chaud,
plus la peau est mince, ce qui supporte de nombreuses exceptions, y
compris celle du chameau qui a une peau particulièrement
épaisse.
C’est, semblt+t.-il, dans les climats chauds et humides que la peau est
mince. En zone chaude et séche et surtout aux fortes variations thermiques, la peau s’épaissit et le poil devient rugueux, ce qui peut, tenir
aussi aux carences alimentaires périodiques.
Une autre influence invoquée est celle exercée par la couleur de la
peau et de la’robe. I! est difficile d’interpréter
exactement l’influence de
la pigmentation
de la peau sur la régulation thermique
: une peau
pigmentée facilitc liabsorption
des rayons caloriques, mais comme les
rayons lumineux ont une action vaso-dilatatrice
énergique, la pigmentation serait en réalité protectrice,
et les peaux foncées se laisseraient
moins pénétrer par la chaleur que les blanches; certains vont jusqu’8
prétendre que chez les animaux des tropiques, la pigmentation
de la
peau s’accentuerait.
Par contre, bhez les animaux désertiques,
la coIorat,ion du poil est
très souvent en harmonie avec la teinte générale du sol? et -c’est, parli-
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Xi
'G. CURASSON
culièrement marqué chez les habitants des déserts sablonneux (&CHKAROV
et KOROKINE).
Le chameau obéit pour une part h cette rè.gle, les r0bes de teint.e
fauve, fauve clair Btant de beaucoup la maj0rit.é. Mais làY comme de
façon générale, il est difficile de faire la part du climat et des variations
‘ou mutat,ions spontanées en ce qui concerne les phanères.
Le peu d’abondancé du poil, chez le dromadaire africain,. mo?tre bien
qu’il est acclimaté aux régions chaudes; mais aux limites de son habitat
existent des races ou variétés a t,oison fournie; c’est le cas pour les
,dromadaires
des hauts plateaux algériens et aussi de YAfghanistan;
Zt l’inversé
du dromadaire,
le chameau & deux bosses possède une
toison qui lui permet de résist,er au froid; en été, il perd sa fourrure,
mais pour très pe.? de temps, alors que chez le dromadaire,
la fourrure
d’hiver disparaft pendant de longs mois.
***
Si on passe en revue les divers tests d’adaptat,ion du chameau à la
vie désertique, on est tenté de conclure qu’ils ne sont pas si nombreux
ni si marqués qu’on pourrait le penser; mais cela n’a rien d’étonnant,
et ce n’est pas cultiver le paradoxe que considérer avec GAUTIER
comme
une erreur de croire que le chameau est un anikal
essentiellement
pas dans le Sahara, et si on
désertique ; sans l’homme, il n’existerait
$‘y abandonnait à son sort, il y a tout lieu de croire qu”i1 n’y subsisterait
pas longtemps.
L’adaptation
du dromadaire
au Sahara, si elle s’était faite, aurait
d’ailleurs été rapide, car s’il paraît maintenant
si étroitement
associé
aux paysages sahariens, il n’en
reste
pas
moins
qu’il
y
est
un
nouveau
\
venu. Conime le fait encore observer GAUTIER,,~~~~ le Sahara ant,ique,
celui de Carthage et même de l’Empire romain, 1~ place du chameau
était tenue partiellement,
au moins à la lisière Nord du. désert, par
l’éléphant. L’Atlas nourrissait
des éléphants sauvages qui descendaient
l’hiver dans les cuvettes sahariennes humides et Ii1 e)xiste encore des
éléphants en plein Sahara mauritanien,
vers le 18e degré de latitude
Nord. Si le chameau, qui fut importé pour la piemière fois en Egypte
par la conquête.persane,
en 525 avant J.-C., y joua rapidement
un rôle
important,
l’Afrique
punique et romaine ne l’utilisaient
pas et c’est
vers la fin de l’empire romain qu’il fut. introduit au Sahara.
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LE
par R.
MALERANT,
BCEUF
P.
DU
RECEVEUR
LAC
et R.
TCHAD
SABIN,
Docteurs
vétérinaires.
(3 figures)
Généralement appelé « Kouri » ou « Boudouma », du nom des groupements indigènes qui en effectuent l’élevage, le bœuf du Lac Tchad
cons&tue, en raison de ses particularités
et de ses aptitudes,
un dés
types’ de.bovidés les plus intéressants
du continent africain.
10 Origine.
Historiquement,
on ne sait que très peu de choses sur l’origine de
cet animal et sur les éleveurs qui le détiennent.
Ces derniers seraient,
d’apkès la tradition,
des descendants très métissés des Yedina, premiers
occupants du Lac, appartenant
à un groupement probablement
peulh,
qui s’est par la suite scindé en deux fractions : celle des Boudoum au
‘.Nird ‘et celle des Kouri au Sud, ce qui n’apporte
d’ailleurs aucune
lumière sur l’origine de leur bétail.
Pour BARON,
le bœuf du Lac Tchad, considéré par cet auteur comme
une race bien définie : « Bos taurus Bolensis » (l), a des grandes ressemblances avec la grande race grise des steppes d’Asie qui, elle aussi,
serait d’origine africaine.
PECAUD
considére cet animal comme le descendant de taurins peuh1
à robe blanche qui se seraient modifiés par l’adaptation à un nouveau
genre de vie.
STEWART
(2) estime que le boeuf du Lac Tchad est, un animal sans
boss,e,très comparable au boeuf égyptien de l’antiquité dont il serait
un descendant à peu près pur.
L’dpinion de CURSON
(3) est sensiblement différente. Cet, aut,eur,
s’inkpirant du travail de EPSTEIN (4) considère en effet ce bœuf comme
un animal à bosse et le range dans la catégorie des pseudo-zébus ou
(( Sangas ».
(1) Du nom du centre administratif
du Lac Tchad qui se trouve
(2) Stewart. The Cattle of the Gold Coast. The empire journal of
1938.
(3) CURSON. A wntribution
to the study of african native ealtle.
aary Science. Octobre 1936.
(4) EPSTEIN. The origin of Africa’s indigenous doyestic animals.
on 1936.
à Bol.
eqwimental
Onderstepoort
agriculture.
journal
Cité par CURSON
Janvier
of Veteri-
comme pub12
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38
R. MALBRANT,
P. RECEVEUR
ET PI SABIN
Des observations que nous avons.pu faire, il résulte en effet que le
bœuf du Lac Tchad n’est pas un taurin absolument pur et qu’il est
iégérement métissé de zébu.
Le travail de Curson, dont nous résumons ci-après quelques-unes
des conclusions, fournit de précieux renseignements sur la filiation
possible de cet animal. Aussi croyons-nous utile d’en donner un bref
aperçu.
Pour cet auteur, le piemier bœuf domestiqué en Afrique a été le
bœuî égyptien Kbœuf Q grandes cornes » de la vallé du Nil, descendant
du Bos‘primigenius
et dénommé par ILLZEINIER
: B. primigenius
Hahni.
Ce n’est qu’à la fin du néolithique qu’un nouveau type taurin originaire
d’Asie, le Bos brachyceros, fut introduit sur le continent. Refoulé, d’une
part vers le Sud-Est (Haut-Nil, Abyssinie) et, d’autre part, vers le
Maroc, en suivant l’Afrique du Nord, puis, de là vers l’Europe par
l’Espagne, et vers l’Afrique Occidentale, le Bos primigenius
aurait
laissé des traces en divers points.
L’arrivée du Bos brachyceros dans le bassin inférieur du Nil fut
suivie de près par l’introduction des premiers zébtis asiatiques, à bosse
musculaire
située en position cervico-dorsale, dénommés (i zébu Q cornes
latérales » par EPSTEIN;
CURSON
et THORN?ON,
dont les détenteurs
refoulèrent 5 leur tour les derniers arrivés vers l’Ouest et uers le.Sud.
Tl s’en suivit évidemment de nombreux métissages et les seuls (( zébus
;i. c&neS latérales » qui purent en être préservbs f.urent ceux appart,enant au peuple Hottentot actuel que sesmigrations poussèrent jusqu’en
Afrique du Sud, où il se trouve encore aujourd’hui, et qui, isolé de tout
autre groupement d’éleveurs, conserva cette race bovine à l’état pur
(race Afrikander).
Dans, le haut bassin du Nil, c’est’ le croisement du zébu à cornes
latérales avec le Bos primigenius
précédemment refoulé qui fournit
le bovidé dénommé « Sanga »! type’stable et à caractères non reversibles,
dont le bœuf du Lac Tchad ne serait qu’un descendant. En ;effet,
d’après CURSON,
au début de l’ère chrétienne, les tribus Bantous, \iepues
de l’Abyssinie et Haut Nil y importèrent cette race en passant! par le
Soudan Anglo-Egyptien et le Nord de la zone à tsé-tsé de l’A.E.P.,
tandis qu’une autre fraction de même origine émigrait vers l’Ouganda
et se dispersait de là en diverses régions de l’hémisphère austral (Congo
Belge et territoires voisins du Sud-Est et du Sud-Ouest Africain).~
A peu près à la même époque (entre 100 et 500 après J.-C.)
arrivait et se dispersait en Afrique une autre so-uchede bovins : le zébu
à courtes cornes, au type Bos ,’ indicus,
.caractérisé par une bosse
musculo-adipeuse
bien développée et située en position dorsale. C’est
1~ croisement de ce zébu avec le bœuf égyptien, ou ses descendants,
qui aurait fourni je zébu à cornes en lyre, aujourd’hui commun dans
l’Ouest Africain.
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LE
Fig. 1.-
B(EIJF
DU
LAC
Crâna de baxf
!JCHAD
du Lac Tchad.
39
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,R.
MALBRANT,
P.
RECEVEUR
D’après .la théorie qui précède,
dok ainsi qu’il s’uit :
a) Bos
~"BOVIDÉS
SANS
BOSSE
ET
les bovidés
primigmim
R.
SABIN
africains
(dont
se classeraient
le bceuf
N’Dama
bceuf des Mandingues
du Libéria
des descendantspeu modifiés).
.. . .
b) Bos brachyceros (boeuf
Dahomey, etc...).
et le
seraient
des Lagunes
du
a) Zébu ci coraea lakkales. caractérisé nar une
bosse musculaire bien développée et située
en position
cérvioo-dorsale
(Zébu AfriItander).
b) Psezcdo-aébzc &nga,
produit
de croisement
du B. primigenius
et du zébu S cornes
latérales (bœuf du Lac Tchad et nombreux
,
2O k%XJS
OU PSEUDO-ZÉBUS
pseudo-zt%bus
du Centre, de l’Est et du
Sud africain).
5) Zébu, à courtes cornes, descendant
du Bosindice,
caractérisé par une bosse musculo
adipeuse, généralement
très développée et
située en position
dorsale
(nombreuses
races africaines).
d) Zébu à cwnes en lyre, produit du croisement
du zébu à, c,ourtes cornes avec le Bos
primiqer~iw
ou le Sanga (2). Ce zébu serait
caractkrisé .p<aPSon oornage en l?e, et par
une -bosse musculo-adipeuse
bien déveIoppCe et située en position cervico-dorsale.
C’est 8 ce type qu’appartiendrait
le’ z6bU
Bororo et plusieurs races de zébus peulh
de l’Ouest africain.
Chronolqgiquement, ces introductions
effectuées de la façon suivante :
Domest,ioation
par les Egyptiens
du bœuf
sauvage à grandes cornes (Bas primig&us
Bahni) . . i i . : : . . ,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Introduction
en Afrique du BoS bmchyceros . . .
Emigratjion
vers l’Ouest africain du B. pritiigenius..
... ...;..... ...... ....... .....
Introduction
en Afrique du zébu à oornes latérales.. . . . . . . . . . . . .-.,. . . .l.. . . . . . . . . . . .
Cohsktution
de la race Sanga (pneùdo-zébu
o bteBu par le oroisemen t de Bas primigekus
et du zébu & cornes Int&ales).
... .. . .
(1)
dérerle
Après $Voir adopté cette thèse, STEWART
et ces migrations se seraient
*
vers 3.000 ou 4.000 avant
vers 2.000 avant J.-C.
vers 2.000 awnt
J.-C.
J.-C.
vers l.i)OO avant J.-C.
au début
de l’ère chrétienne.
n’est toutefois plus de cet avis et il tend à consizébu à cornes en lyre comme un descendant du zébu d’Asie (Lettre personnelle, mai 1941).
(
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LE
B(EUF
DU
LAC
TCHAD
41
Dispersion de cette race. en diverses régions
d’Afrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . premiers siècles de l’ère chrétienne.
Introduotion et dispersion en Afrique du zébu
à oourtes cornes . . . . . . . . . . . . . . . . . . _. . . . de 100 à 500 a,près J.-C.
Constitution de la race zébu &#cornes en lyre . . temps historiques.
En ce qui concerne plus spécialement le « Sanga », il serait, d’après
ainsi caractérisé : Front large. Profil généralement rectiligne.
Arcades
orbitaires
proéminentes.
Apophyse
épineuse des vertèbres
dorsales simple ou bifide a son extrémité.
Bosse musculaire peu développée, située en position cervico-dorsale,
c’est-a-dire
a cheval sur les
derniéres vertébres
cervicales et les premières dorsales, alors que la
bosse de certains zébus, notamment ceux a cornes en lyre (zébu foulbé
par exemple) est muscdo-adipeuse
et située en position plus postérieure
(premières vertèbres dorsales). Ses autres particularités seraient intermédiaires entre celles du bœuf égyptien et du zébu a cornes latérales.
Le bœuf du Tchad s’écarte un peu du type ainsi. defini. Car s’il est
exact que, même dans les îles du Lac où il s’est le mieux trouvé préservé
des métissages, cet animal présente toujours au moins un rudiment de
bossemusculaire situé en position cervico-dorsale, il n’en est pas moins
certain que ses affinités générales sont beaucoup plus proches du type
taurin que du type zébu. 11 ne peut donc être chasséparmi les bovins
du type Sanga chez lesquels la proportion de sang zébu et de sang
taurin est à peu près de même importance et il convient à notre avis
de le considérer comme un taurin légèrement métissé soit de Sanga soit
de zébu à cornes latérales (1).
,CURSON,
2” Habitat.
Le boeuf Kouri ne se rencontre dans son type vraiment pur que dans’
la région insulaire du Lac Tchad. C’est dans la région des îles de Djibadala, Koremerom, Debada, Bagabol, que semblent se trouver les spécimens les plus représentatifs de la race. Sur le pourtour, notamment
dans la zone habitée à l’Est par les Kanembous, cet animal a donné
naissance, par croisement avec des zébus vrais, à de nombreux métis
dont le degré de sang taurin diminue graduellement à mesure que l’on
s’éloigne du Lac.
D’après CHUDEAU,
le boeuf du La.c Tchad ne se retrouverait en
dehors de cett,e zone que chez des Toubous établis au Nord du Koutous
(300 km. à l’Ouest, du Lac) et chez les Motbeurs, tribu d’origine
Kanembou et Sô du district de Bakara (Bornou). Ces renseignements
(1) Il est à noter cependant
que, dans le Nord du Lac Tchad (Région de N’ Guimni) le bceuf
Kouri semble s’être conservé beaucoup plus pur et que l’influence
zébu y apparaît généralement
moins marquée.
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49
R. MALBRANT,
I'. RECEVEUR
ET k
SABIN
nous ont été confirmés par un méhariste européen, y. VIGUIER,
qui a
longtemps vécu dans ces régions. Les animaux existant, plus ou moins
tiétissés
de zébu, sont entre les mains des Toubous, qui fréquentent
le puits de Tass et des Dagras Coutis de la région du Manga (Cercle
de Gouré) et qui se déplacent entre les puits de Tass où ils sont en contact,
avec les ‘I’oubous, Biltoum, Bouloum et Kalle.
Quant, aux Motbeurs,
ils sont relatiiiement
très voisins du Lac,
occupant lei rives -de la Komadougou,
dans le cercle de N’Guigmi.
Au cours de ces dernières années: des essais d’introduction
de Cet>te race
.onf eu lieu en diuerses régions, soit, en vue d’en iratiquer
l’élevage à
l’ét,at pur, soit en vue ‘de métissage. Cela a notamment été le cas :
Au Tchad, au Lac Fittri, au Bas-Chari et à la Station agronomique
du Tickem (Lac de Fianga en région soudanaise).
Les expériences,
faites sur une trop petite échelle et surtout insuffisamment
suivies sont
.à reprendre. A noter cependant que les bœufs de la ferme du Tickem
<se sont correctement
entretenus;
au Niger dans !a région de TiIIabery;
en Nigéria, à Maïduguri, import,ation
par les Anglais en 1944 d’un
noyau de reproducteurs
composé de 10 vaches et d’un taureau.
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REVUE
LES
MALADIES
DES ANIMAUX
par A. DONATIEN,
DUES
A DES
DOMESTIQCES
Edm.
PLANTUREUX
VIRUS-CONTAGES
EN ALGÉRIE
et G.
GAYOT
Ce sont les virus-contages
qui, partout dans le monde, déterminent
les épizooties les plus étendues et les plus meurtriéres.
Ce groupe d’agents
Pat>hogènes est largement
représenté
en Algérie. Pourtant,, certaines
maladies n’y ont pas encore été rencontrée:,
notamment
la peste
bovine, la peste équine? l’anémie infectieuse du cheval, la méningoencéphalomyé1it.e
du cheval, l’encéphalomyklite
enzoot,ique du porc
(maladie de Teschen). Ne considérant
pas les germes de la péripneumonie et de l’agalaxie contagieuse comme des contages, nous ne dirons
rien de ces maladies, si ce n’est que la première a disparu. Nous ne nous
occuperons pas de la maladie cle Carrt: qui est exactement semblable
à celle que l’on observe en France. Sous laisserons également de côté
l’hémie
pernicieuse
du mouton et de In chèo~e.Cette maladie apparaît
dans les années pauvres. Associée SI de nombreuses autres causes de
cachexie (affections pulmonaires, parasitcses, famine) il est difficile de
démeler ce qui peut lui être attribué en propre dans la déchéance de
l*‘organisme des moutons.
Les maladies qui feront l’objet de cet article peuvent être classées
ainsi :
l0 Les varioles : la clavelée, la variole du porc, la variole aviaire
la vaccine des vaches laitières (si la variole caprine existe, elle doit &re
très rare).
20 Les pestes : la peste porcine que l’on ne peut séparer de l’influenza
et du typhus nord-africain du porc.
30 Parmi les maladies nerveuses, seule, la rage est a signaler.
40 Enfin, la fièvre aphteuse.
Toutes ces maladies ont été plus ou moins étudiées & l’Institut
Pasteur d’i2lgérie. Tout ce qui figurera dans cet, article a ‘été publié
dans certains pkriodiques et surtout. dans les ilrchiws
de l’lnstiirrt
Pasteur
d’AIgérie.
Nous avons cependant jugé utile d’en présenter un ensemble
auquel on pourra, éventuellement, se reporter.
Z
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&i
A.
DONATIEN,
A. -
1. -
EDM.
PLANTUREUX
LES VARIOLES
ET
G. GAYOT
ANIMALES
,La slavelée.
Cette maladie existe sur t.oute I’étendue du territoire
algkrien. Elle
reste souvent méconnue et ne présente, pour ainsi dire, aucutie gravite
quand les molitons sont en bon ét,at d’entretien.
On en conclut que les
moutons algkriens sont, peu sensibles à la clavelée.
On se rend compte de cette résistance
quand’ on expkimente
sur
ces animaux. Si on inocule du virus, claveleux a un lot de mout.ons,
certains ne présentent
aucune réaction. Cela ne peut, être dû’ qu’a
1’immtinitB acquise à la suite d’une atteinte de maladie passée inaperçue.
Mais quand, pa.r suite de diset,te ou de mauvaises conditions atmosphériques, le cheptel ovin baisse d’état,, ce qui se produit souvent! la
maladie se réveille et se manifeste visiblement.
Dans les troupeaux
atkeints par la clavelée les taux de morbidité et de mortalité peuvent
devenir très élevés.
D’autre part, en tout temps, la maladie est très grave chez les agneaux
.de lait.
Il est reconnu que, pour combattre la clavelée, les mesures sanita,ires
sont,, en Algérie, inopérante%. Les déplacements
incessants des tribus
nomades, les rassemblements
d’animaux dans les marchés assurent son
extension.
Seule, une immunisation
efficace peut; sinon arrêter!
du moins
limiter la malad.ie quand elle s’étend dangereusement.
Le vaccin utilisé
en Algérie, qui est, & not.re avis! le meilleur vaccin anti-claveleux,
est
le virus sensibilisé de BRIDRÉ et BOQUET, inventé en 1912 5 l’Institut,
Pasteur d ‘Algérie.
La préparation du virus sensibilise consiste A atténuer le virus clave’-’
!eux en le soumettant B l’action du sérum anti. Simple est le principe,
moins ‘aiséela réalisation.
Pour préparer le vaccin il faut donc avoir k sa disposition du sérum
anticlaveleux et un virus claveleux.
L’hgperimmunisation
des moutons producteurs de sérum peut
s’effect,uer avec n’importe quelle souche de virus claveleux, que ce virus
vienne d’être isolé ou qu’il ait, subi de nombreux passages. Pratique:
ment, t,ous les sérums ant.iclaveleux ont, la même efficacité.
Mais tous les’virus ne- se prêtent pas & la sensibilisation.
La virulence d’un virus claveleux se mesure par son comport,ement
vis-&-vis du sérum anti.
Si on inocule 0 cc: 1 de claveau dans le derme d’un mouton neuf,
on obtient une pustulé nette. Cette pustule ne se produit pas si on
injecte en meme temps une certaine quantité de sérum. Cette quantité
varie suivant la souche du virus utilisé.
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VIRUS-CONTAGES
DES
ANIMAUX
DOMESTIQUES
EN
ALG%RIE
45
L’inoculation
d’un virus qui vient, d’être isolé n’est pas arrêtée même
quand on injecte 50 cc. de sérum.
Au contraire, si le virus a subi un assez grand nombre de passages
(nombre variable suivant les virus) l’inoculation
virulente est arrêtée
par 10 cc. ou même 5 cc. de sérum.
Si l’on essaie de sensibiliser des virus de la première catégorie, aucune
atténuation
n’est Obtenue. Ces virus mis en contact avec le sérum ne
sont nullement modifiks, quelle que soit la proportion des deux éléments.
Si on les inocule sous la peau du mouton,ilsprovoquentuneréact,ionviolente suivie de la formation d’une pustule et parfois de généralisation.
Les virus de- la deuxième catégorie. au contraire,
se sensibilisent.
très bien. C’est, avec dc tels virus que l’on prkpare le vaccin.
Ces faits ont. été mis en évidence h la suite de l’expérimentation
effectuée de 1924 à 1,931 sur 13 souches de virus claveleux. On pouvait
alors conclure :
N Tout de suite après leur isolement, et pendant une période plus ou moins
longue, variable avec chaque souche de virus, la virulence est excessive : 50 cc.’
de sérum ne peuvent empêcher l’évolution
de la pustule provoquée par l’inoculation intradermique
de 0 cc. 1 de claveau. Psrallèlement,
le virus ne peut être
sensibilisé. La dur8e de cette période, si longue pour le virus D (66 passages),
longue encore pour le virus 1. Ch. (plus de 33 passages),et pour le Virus P
(34 passages) est, au contraire,
très courte pour le virus M.C. (8 passages).
Nous appelons cette période : période de cirule,,oe
extrême.
Cette .virulence extrême, cesse brusquement.
Une autre période vient alors
pendant laquelle le virus, plus docile, se laisse manier et notamment
peut être
sensibilisé. Sa durée est kgalement variable. C’est la pe’viode de Grulence
modifiable. On arrive enfin à une phase de déclin au cours de laquelle la virulence
baisse de plus en plus. Ila diminution
de la virulence progresse jusqu’au moment
où elle est compl&ement
anéantie. Le virus, après avoir été soumis & l’act,ion
du sérum, n’a -&US aucun pouvoir immunisant.
C’est la période de vir&9we
déelina~wte.
,
Ainsi chaque virus claveleus
peau du mouton a une véritable
de ces trois périodes. »
conservé au laboratoire
individualité
caractérisée
pa,r passages sous la
par la durée variable
La souche de virus actuellement utilisée est le virus P? isolé en Xlgérie
en 1926. On pouvait le sensibiliser a partir du 34e passage. Il sert, à
préparer le vaccin depuis 1936. époque à laquelle il avait effectué
51 passages. Le 3ge passage vient d’être mis en train en juin 1946.
Quand le virus est arrivé à la période de virulence moclifiablc, il est, bon
de raréfier les passagespour le maintenir dans cette période On obtient
ainsi des résultats réguliers.
Le passage d’une souche à une autre ne peut 6tre effectué qu’après
des essais répét.és réalisés soit en Algérie, soit, même en France grke
à la collabortition de notre collègue LAFENETRE.
Il faut etre absolument
Sûr du degré d’atténuation recherché avant de mettre le vaccin en.
çircukition.
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46
A.
DONATIEN,
EDM.
PLANTUREUX
ET
G.
GAYOT
Le virus sensibilisé est dilué à raison de 5 milligrammes
pour 1 cc.
d’eau salée. La dose A inoculer est, de 0 cc. 2 (1 milligramme
par
mouton). L’inoculation
est pratiquée sous la peau de la région dépourvue
de laine située en arrière du coude.
Chaque numéro de vaccin est, essaye sur 4 moutons : 3 resoivent
1 d-ose,-et le 4e, 20 doses (épreuve d’innocuité).
La réaction v,accin,ale est observée au bout, de ‘7 jours. Elle consiste
en un,cnodule sous-cutané
de dimensions variables qui vont de la taille
d’un grain de plomb Q celle d’un ceuf. Il arrive souvent que le mouton
qui a rec,u 20 doses présente une rhacti.on de taille inférieure 5 celles
,des moutons qui n’en ont recu qu’une. Cela tient’sans
doute aux traces
de s+um. que contient le virus sensibilisé.
\,
Si donc les 3 premiers moutons présenlekles
réactions
décrites,
si sur le 4e on n’observe pas une réaction exagérée, le vaccin peut être
livré à la pratique,
L’immunité
des 4 moutons est d’ailleurs contrôlée par l’épreuve de
l’intradermo-réaction.
Cette épreuve est surtout utile quand les motitons d’essai présentent
un cert,ain degré de résistance
naturelle, et. ne prksentent
que des
réactions vaccinale- faibles ou nulles.
L’antigène claveleux est, const,itué par un mélange à volumes égaux’
de glycérine et de claveau stérilisé par un chauffage d’une heure à 600.
II est dilué au moment de l’emploi dans deux parties d’eau physiolo‘gique. On inocule 0 cc. 2 dans le derme d’un pli sous-caudal,
partie
comparable
au pli
glabre, facilement- accessible et immédiatement
symétrique non traité.
Chez les animaux vaccinés le pli inoculé s’épaissit
plus ou moins
firteme’nt.
C;e pli, deux fois plas gros dans les réactions faibles, peut
atteindre et, dépasser 2 cm. d’épaisseur.
Entre ces deux extrêmes o.n
peut ,noter t.ou’s les intermédiaires.
Cette réaction permet de conkôler
l’immunité
conférée par, la.vaccination, la réartion locale vaccinale étant, ou non, perceptible.
Nous
avons consta.t,é, en effet, qu’il n’y avait aucune relat.ion entre I’importance des deux réactions. La ,valeur de contrôle de cette réaction est
établie par ce fait que les animaux qui rkgissent
A l’antigène ne réagissent pas +I une clavelisation d’épreuve.
La -valeur du vaccin de BRIDRÉ
et- BOQIJET
est, depuis longtemps
htablie. Des dizaines de millions de moutons ont été vaccinés avec succès,
Les accidents qu’on a pu observer avant 1922 étaient, dus au fait que le
virus claveleux était souillé par le germe de l’agalaxie dont on ne
pouvait, A cette époque, déceler la présence. Cela est possible maintenant. Il suffit d’ensemencer 0 cc. 5 de lymphe claveleuse dans un tube
de bouillon. S’il existe soit du virus de l’agalaxie, soit, du pyobacille,
soit, du microcoque de MOREL,
tous germes pathogènes pour le mouton,
I
’
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VIRUS-COXTAGES
DES
AKIMAUS
DOMESTIQUES
EN
ALGÉRIE
47
une culture se développe. Un examen microscopique
permet de reconnaître le germe en cause. La pulpe qui a laissé exsuder cette lymphe
contaminée n’est pas utilisée pour préparer le varcin.
Le contrôle de la pureté du virus, la vaccination des animaux d’épreuve
dont on s’assure de l’immunité: par l’intradermo-réaction
permettent
de
préparer un vaccin efficace et inoffensif.
Usage du vaccin
anticlaveleux.
- Depuis 1913 jusqu’en
1942
le vaccin a surtout servi 3 vacciner les moutons algériens importés en
France. Les services
sanitaires
francais espéraient
ainsi supprimer
l’apport dans la Métropole de la clavelee algérienne. Pourtant la clavelée
était fréquemment, rencontrée dans les départements
français proches
de la Méditerranée,
région où l’on entretenait. les moutons en provenance de l’Algérie. L’importation
des moutons algbriens en France a
été supprimée en 1942 à la suite du débarquement
anglo-saxon. Depuis
1942, la clavelée a disparu dans le Midi de.la France. C’est donc qu’elle
ét,ait importée par les moutons algériens. Si le vaccin B.D. a un pouvoir
préventif
très puissant puisqu’il immunise les moutons pendant une
duree de une ou deux années, ce vaccin -inoculé a un mouton porteur
de germes ne peut empêcher cet animal de transmettre
la maladie,
Comme nous l’ecrit notre collègue LAFEYETRE,
la clavelée en ,France
n’est pas une maladie autochtone, elle est une maladie d’importation.
La prophylaxie
rationnelle
de la clawlée
en France devra donc
consister a vacciner les moutons francais qui, un jour ou l’autre, pourront se trouver en contact avec les moutons algeriens.
La Vaccinat*ion d’un t.roupeau en proie a la clavelée arrête le plus
.souvent la maladie. Tout au moins de nouveaux cas ne se manifest.ent
plus a partir du 15~ jour après la vaccination.
Cependant il n’est pas
rare de constater que cela ne se passe pas toujours ainsi. On peut voir
na’ître des cas de maladie 20-Z jours apres la vaccination.
Il s’agit
probablement, de moutons vaccinés alors qu’ils étaient en période d’incubation, période dont la durée est encore discutée. Il convient alors de
pratiquer
une nouvelle vaccination
pour arrêter
définitivement
la
maladie.
Il faut encore envisager l’immunisation
des agneaux de lait. Etant
donné la très courte durée. de la vie de ces animaux, l’inoculation
du
vaccin qui provoque une réaction.fébrile
et peut ret.arder leur croissance et leur engraissement,
n’est pas indiquée. On les protégera donc
en pratiquant
une injection de 10 cc. de sérum anticlaveleux.
Rapports
étiologiques
du virus
claveleux
et du virus
de la
et DONBTIEN
ont démontré qu’il s’agissait de deux
virus différents. Des moutons immunisés contre ,la clavelée réagissent
a l’application de virus vaccinal sur des scarifications cutanées. Inver-
vaccine.
T
BRIDRÉ
1
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48
A.
DONATIEN,
EDM.
PLANTUREUX
ET
G.
GAYOT
sement, des moutons ayant réagi a l’application
du virus vaccinal,
restent sensibles a l’inoculation
du virus claveleux.
D’ailleurs,
si le
virus vaccinal e”st un virus ectodermotrope,
le virus claveleux est un
virus mésodermotrope.
Les pustules vaccinales
se développent
dans
l’épithélium
cutané. Cet épit,hélium n’est atteint dans la clavelée que
secondairement.
La multiplication
‘du virus dans le derme entraîne
la mortification
de l’épithklium
sus-jacent.
Pourtant
il existe des antigènes communs aux deux virus, ainsi
que l’a montré RRIDRÉ
par l’intradermo-réaction.
De,s moutons immu‘ni& contre la clavelée présentent
une intradermo-réaction
positive,
3oit qu’on leur applique un antigène claveleux, soit, qu’on leur applique
un antigène vaccinal. De même des moutons immunisés contre la vaccine
.!
aux deux antigknes.
‘I réagissent positivement
II, -
La variole
porcine.
Rapports
étiologiques
entre
le virus
claveleux
et le virus
la variole
porcine.
-- La variole porcine n’est constatée
en Algérie qu’en certaines années. Elle ne conslitue pas un péril grave
Pasteur d’Algérie n’a
pour le cheptel porcin algérien. L’Institut
jamais été sérieusement sollicité pour préparer un vaccin contre
1cette maladie.
Divers essais ont été faits~ pour comparer le virus claveleux et le
virus de la variole dti porc.
de
10 Le mouton ne présente aucune réaction quand on enduit des
scarifications cutanées de virus variolique du porc. Inversement, le’
porc ne réagit nullement à l’inoculation de virus claveleux par scarificat,ion.
20 10 porcelets (6 a 1; mamelle et. 4 récemment sevrés) sont inoculés
sous la peau avec 1 cc. de claveau. Un mois après ces 10 animaux sont
att,eint.s de vari’ole porcme étendue,
30 Un élevage de porcs est en proie à une att,kinte de Gariole grave
qui frappe les animaux de tout, àge. Des porcs ont déjà succombé;
sur d’autres, l’éruption variolique est étendue; d’autres ne sont pas
encore atteints. On injecte aux malades de fortes quantités de sérum
anticlaveleux sans aucun sucés. On injecte égalemerit du sérum aux
animaux qui ne présentent pas encore de pustules, .Ces derniers sujets
cqntractent la maladie peu de temps aprks (essai’effectué avec notre
collègue RAMPQN).
Ces divers essais prouvent qu’il n’y a aucun rapport
éntre le virus claveleux et le virus de la variole du porc.
,
I
i
étiologiclue’
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VIRUS-CONTAGES
-
III.
Vaccine
DES
et
ANIMAUX
vaccin
DOMESTIQUES
EN
49
ALGkRIE
antivariolique.
La vaccine des vaches lait.iéres se présentant sous la forme d’éruption
pustuleuse au niveau des trayons n’est pas, en Algérie, une rareté.
Elle céde facilement, a la suite de l’application d’une pommade antiseptique. Pour diverses raisons, nous n’avons jamais eu l’occasion de
prélever le virus algérien afin de le comparer a celui qui sert à lapréparation du vaccin antivariolique.
Ce vaccin avait été @paré a l’Institut Pasteur d’algérie pendant
la guerre 1914-1918. A partir de 1919, l’Institut Pasteur de Lille envoyait
à Alger de la pulpe glycérinée a parties égales. L’Institut
Pasteur
d’Algérie assurait la préparation définitive du -vaccin et le conditionnement.
La préparation -complète du vaccin a été reprise à Alger a partir
de l’aut,omne 1927. Depuis ce temps, 38/ génissesont été inoculées.
C’est en 1943 qk’a été fixée, A.la suite de divers essais,la technique
qui nous a donné les meilleurs résultats :
10 La préparation du vaccin est effectuée en automne, entre le
.15 octobre et le ler décembre.
20 Les meilleurs animaux producteurs sont des gknisses do pure
race Schwytz ou croisées âgéesde 18 mois & 2 ans.
30 La semence consiste en G grammes de pulpe brute récoltée depuis
1 a 2 ans (il y a intérêt ti faire le moins de passagespossibles) diluée
dans 20 fois son poids de glycérine. Cette dilution est préparée de 3
Q 4 jours avant l’inoculation.
40 Cette inoculation est pratiquée au moyen d’un scarificateur
a lames multiples. Cet inst,rument doit être passé i coups saccadés
plusieurs fois de suite en long: en large, en diagonale, de fason à atteindre
profondément tous les points de l’épiderme. Le badigeonnage au pinceau
de la semence est pratiqué avant et, après les scarifications.
50 Pour diminuer les accès aigus de piroplasmose vraie et de babésiellose caus(ts par la réaction vaccinale. on pratique deux injections
intraveineuses de gonacrine : une de 0 gr. 50 deux jours avant l’inoculation, l’autre de 1 gramme au moment de cette opération.
I
@-Les génissessont, sacrifiées par saignée avant la récolte.
Sur 21 gkisses ainsi traitées, on a obt.enu des récolt,es de 60 grammes
de moyenne (avec des extrêmes de 395 grammés à 920 grammes). Une
de ces génissesa succombé 4 jours après l’inoculation.
Pour préparer le vaccin ant,ivariolique prêt à l’emploi, la pulpe
brute broyée au Latapie, puis au Chalybaus, est diluée dans 3 fois son
poids de glycérine. La dose de ce vaccin -dilué au 1 /4 est de 1 cgr. 2
qui contient par conséquent 3 milligrammes de matière virulente.
Eh.
et Méd.
v6t.
des
Pays
tropicaux.
-Jan.
1947.
4
/
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50
\
A.
DONATIEN,
EDM.
PLANTUREUX
ET
G. GAYOT
Le uaccin est contrôlé
aux Points de vue de son activité
et de sa
teneur- en bactéries.
On ,,inocule sur le dos rasé du lapin des dilutions
très étendues
(au
1 /l.OOOe et au 1 /lO.OOOe) de telle sorte que chaque centimètre
carré de
surface
cutan,ée soit ensemencé
respect,ivement
avec 0 cc. 00001 et
0 cc. 000001 de vaccin. On obtient
pratiquement
toujours,une
éruption
confluente:
On’ complète
cette épreuve par la mesure de l’act.ivité
en -pi$ire
:
avec un vaccinostyle
enduit
d’une
dilution
au 1 /lOOe on effectue
3 piqûres sur le bord inférieur
de l.a narine. On obtient
toujours
3 pustules.
La pureté du vaccin au point de vue bactériologique
est toute relative. En effet la glycérine
exerce une action bactéricide
proportionnelle
à la durée de contact, et à la température
& laquelle
se trouve soumis
le vaccin.
Au-dessous
de 00, l’effet bactéricide
est nul, mais il croît
rapidement
à mesure que la température
s’élève. A 370, les bactéries
ont pratiquement
disparu
après 48 heures de contact,
tandis
que ‘le
,’ virus vaccinal
a gardé sa totale activité.
Conservé
au laboratoire,
le vaccin est d’autant
plus
pur bactériologiquement
que la températ.ure
est plus ‘élevée et ‘que la durée de
contact
a été p1u.s longue.
Un vaccin consekvé ainsi pendant
90 jours
à la saison chaude
était pur bactériologiq,uement,
‘mais son activité
avait légèrement
faibli. Cette activité
était encore intacte
le 75e jour.
En 1940, @AUDUCHEAU
a signalé que les bactéries
du vaccin anti,variolique,
loin de nuire à son efficacité,
l’augmentaient
au contraire
Elles constituent
uti facteur auxiliaire
de l’immunité.
Des sujets vaccinés
avec du vaccin
de génisse sont plus .solidement
immunisés
que des
su.jets vaccinés avec un vaccin de culture bactériologiquement
pur.
Le virus vaccinal
se développe.
très bien sur la peau du mhuton
rasée. C’est ainsi @‘un
mouton
sur lequel on a délimité
un carré de
20 centimètres
de côté a été inoculé avec un scarificateur
à lames multiples. 11 a donné une récolte de 22 gr. 50.
Un mouton
qui a été inoculé
sous la peau avec 100 cc. de filtrat
de
virus vaccinal
additionné
de 200 cc. d’eau physiologique
contenant
5 CA. de claveau n’a donné qu’une réaction
locale du dernie de la dimen,
sion d’une pièce de un franc.
Cette réaction
‘a été prélevée et a été mise à macérér~pendant
2 jours
a 0”. Un mouton
a été inoculé avec cette macération
à I’ars droit dans
le derme, à l’ars gauche par’scarification.
On note une réaction
claveleuse des deux côtés bien développée
le Ge jour. 2 jours après, on voit
sur. cette réaction
de l’ars droit 3 petites papules
qui sont prélevées.
Inoculées
à un lapin, elles provoquent
une réaction
vaccinale.
Une obs,ervatiori
semblable
est, faite sur la réaction
de l’ars gauche,
mais G ,jours plus tard.
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VIRUS-COXTAGES
DES
AXIMAUX
DOMESTIQUES
EN
ALGÉRIY:
52
Les deux virus se sont donc développés concurremment.
Nous avons essayé de mesurer l’activité
du vaccin par inoculation
.de dilutions vaccinales dans le derme de la queue de la souris blanche.
Avec une seringue munie d’une fine aiguille, on inocule sous la peau
de la queue 0 cc. 05 de dilution. On voit de fines goutelettes sourdre
sur la peau de la queue’, ce qui prouve que l’épiderme a été imprégné
par la dilution.
Quand le vaccin est actif chez le lapin a la dilution de 1 /lO.OOO~
il n’est actif chez la souris qu’à la dilution de 1 /l.OOOe.
L’inoculation
à la, souris nous a permis d’isoler dans un no de vaccin
antivariolique
le bacille pseudo-tuberculeux
des rongeurs.
Ce germe
a déja été trouvé sur la peau des bovidés.
L’essai effectué sur les nourrissons
vaccinés gratuitement
a l’Institut
Pasteur d’Algérie donne 100 yo de succès.
IV. -
Variole
aviaire.
Cette maladie est très répandue en Algérie et on peut la considérer
comme des plus graves. Si elle frappe moins soudainement
les oiseaux
que -la typhose, le choléra ou la peste, elle atteint insidieusement, tous
les individus
des parquets contaminés,
entrave leur engraissement
et,
entraîne finalement la mort.
Elle atteint surtout les poules et les dindons, et se présente sous
ses diverses formes : plaques diphtéroïdes
sur les muqueuses, pustules
varioliques
sur la crête, les barbillons,
les caroncules, et épithélioma
contagieux
généralisé.
11 n’est pas exceptionnel
de rencontrer
des
lésions diphtéroïdes de l’intestin.
Avant la découverte des vaccins, nous conseillions de combattre la
maladie de la façon suivante
: interdiction
du traitement
individuel
des animaux atteints de diphtérie des muqueuses;
abatage immédiat
de ces sujets avant qu’ils aient maigri, afin de pouvoir les consommer;
visite quotidienne des parquets; abatage de tous les malades et désinfection du sol, des mangeoires et des abreuvoirs.
Gràce à ces mesures
sévères, on pouvait limiter au maximum la maladie. Des exploitations
peuplées de races européennes ont pu être ainsi préservées.
Plus tard, on a eu recours avec succès au traitement
individuel des
malades par injections
intramusculaires
de solution d’hexaméthylène
t,étramine à 40 o/. (2 cc. 5 par kilogramme
de poids vif). Ce traitement
a réussi dans des poulaillers où la maladie était survenue soudainement et faisait des rapides progrès, empêchant l’application
d’un vaccin.
.Les divers vaccins préparés en France n’ont pas toujours
réussi.
Les renseignements
recueillis
étaient contradictoires.
C’est ce qui.
nous a amenés à préparer nous-mêmes le vaccin.
II est facile d’isoler le virus variolique aviaire. Nous avons fait un
‘,
.
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52
A.
DONATIEh7,
ED?&
PLANTU&EUX
ET
G.
GAYOT
pas poursuivi
les
tel isolement
plukieurs
fois7 mais nous n’avons
‘recherches.
Ayant
appris que no&
collègue
L. MARTIN, de l’Institut
Pasteur
du Maroc, prkparait
un vaccin qui donnait
de bons résultats
nous.lui
avons demandé
sa souche qu’il a bien voulu nous envoyer.
Imitant,
sa technique,
nous avons préparé
des suspensions
étendues
L’inoculation
était pratiquée
dans de l’eau. I hysiologique
phéniquée.
,% la dose de 0 cc. 1 dans le derme du barbillon.
Mais l’élevage
qvicole
algérien
ne se prête pas j des opérations
aussi délicates.
Nous avons
alors préparé
des suspensions
glycérinées
qui sont inooulées
pa’r scarification
sur la face supéro-externe
de la cuisse. On dénude, en arrachant
quelques
plumes,
un espace égal à celui d’une pièce de un franc. On
pratique
quelques
scarifications
au moyen. d’un
vaccinostyle.
Les
bulbes des plumesarrachées
et les scarifications
sont enduits de vaccin.
La réaction
vaccinale
se dessine bien, reste limitée
et, disparaît
au
bout de 15 jours.
Ce procédé,
mis en application
depuis l’automne
1943, donne des
rksultats
réguliers.
On n’a signalé ni échec ni accident
de vaccination.
L’immunité
obtenue
est très solide.
Des animaux
vaccinés
depuis
18 mois ont été très sévèrement
éprouvés.
Il ne s’est produit
aucùne
réaction.
(A suivre.)
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OBSERVATIONS
TRAITEMENT
par H.
DE
R. F. COLBACR,
LA
-
MENUS FAITS
SYNGAMOSE
TRACHÉALE
Docteur vétérinaireet 0. CORNET, auxiliairemédicalprincipal
De nombreux
cas de syngamose
trachéale
ayant été constatés,
surtout chez les poussins, dans les élevages de Léopoldville, nous avons
essayé de traiter cette affectionau
moyen du pyrèthre.
Les résultats
jusqu’a present obtenus ont été si encourageants
que nous croyons
utile d’en fournir la relation.
La technique que nous avons ut,ilisée est des plus simples. Le matin,
avant de lâcher les volailles, un aide immobilise
les sujets atteints,
leur ouvre le bec et, par pression du médius et de l’annulaire, ZI la base
inférieure de la gorge, fait saillir le larynx. L’opérateur
introduit. alors
délicatement
dans la trachee ainsi rendue accessible, une petite canule
en caoutchouc, montée sur un vaporisateur
rempli de pyrèthre finement
pulvérisé. Un ou deux coups de soufflerie, et l’opération est, terminée.
Il convient de répéter cette intervention
deux ou trois jours de suite.
On la renouvellera
également. dans le cas où la guérison ne serait, pas
définitivement
obtenue.
Nous avons de cette façon, sauvé jusqu’a présent 95 o/. de sujets
atteints.
CHARBON
SYMPTOMATIQUE
CHEZ
L'HIPPOPOTAME
par J. E. WERY
De la moelle d’un os long d’hippopotame
mort au Parc National
Albert, nous avons isolé Closiridium
chauoœi, agent causal du charbon
symptomatique.
L’inoculation a un cobaye femelle de 1 cc. d’une culture de 24 heures
provoqua la mort. en 20 heures.
L’hippopotame doit donc être ajout.6 &la liste déja longue des animaux
réceptifs au charbon symptomatique.
(Laboratoire
Vétérinaire
..
de Kisenyi,
Ruanda).
,
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54.
OBSERVATIONS
NOTE
SUR
iA
-
MENUS,FAITR
RÉPARTITION
GÉOGRAPHIQUE
D'ÆGYPTIANELLA
PULLORUM
par P. RECEVEUR
"I
Ce parasite
des globules rouges vient d’être mis en évidence pour la
première
fois au Tchad,
à Fort-Lamy
(A.E.F.),
à la suite d’examens
sanguins
répétés sur un effectif de poussins ou- de jeunes poulets OCI se
manifestait,
une mortalité
de 95 %.
Peu. après son identification
à Fort,-Lamy,
Bgyptianella
pullorum
a également,
été trouvé
au Nord-Cameroun,
à Maroua,
par le DocteurVWrinaire
DAUZATS.
Deux contrées
nouvelles,
A physionomies
comparables
d’ailleurs,
viennent
donc s’ajouter
A celles où étai.t connu Byyptianella
pullorum.
.’
UN CAS
DE BOTULISME
OU PARABOTULISME
TRAITE
AVE6
SUCCI%
PAR L’ALDRHIDE
EN INJECTION
INTRAVEINEUSE
par R.
LARRAT
et KANE
CLINIQUE
FORMIQUE
PAPA
En avril .19$1, -2. DISCHAMPS,
dans une courte note cl), signalait un cas
douteux de bo,tnlisme du cheval. Une observation
récente semble confirmer
l’existence de cette affection au Sénégal.
Nulle ooest+tation
baot6riologique
n’ayant été faite, le’diagnostio
demeure
évidemment incertain. Les éléments cliniques sont toutefois d’une netteté qui
uous autorise h cotisidérer
le cas observé comme relevant d’une intoxication
par le poison botulinique;
-par ailleurs, le résultat ohtenU par l’injection
intra- ’
veineuse d’aldéhyde
formique, dont on n’ipore
pas le pouvoir antitoxique,
vient &a-yer notre opinion.
Un cheval du Service d’Hygiène,
qui, la veille paraissait
en excellenke
santé et a effectué
son trayail
habituel
(transport.
des ordures médes signes d’excitation
nagères)
manifeste
pendant
la nuit, A l’écurie,
à tort OU à raison,
pour des coliquek.
-41.1
que le palefrenier
prend,
matin,
l’animal
nous est présenté.
La température
est normale.
La démarche
est hésitante,
raide,
incertain+
; les mouvements
du train postérieur
sont incoordonnés.
‘On
(1) -4. DISCHAMPS. Bull. des Services zootech~raiques
et cles Epizooties
de Z'A.O.P.,
19di>
IV.
1
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OBSERVATIONS
-
MEXUS
FAITS
56
note une diminution
du rythme et de l’amplitude
respiratoires,
la
persistance des réflexes. Des zones de sensibilité se dklimitent : masskters
et ptérygoidiens
sont le sikge de contractions
se manifestant
pendant la
marche ou à la pression, apparemment
douloureuse. Les lèvres ont, un
mouvement. incessant de succion; aux commissures,
une salive abondante et mousseuse. La langue est immobilisée entre les incisives. La
muqueuse buccale est de couleur normale. Il n’y a ni anorexie ni, adipsie,
mais dysphagie et dysdipsie.
La parksie glosso-pharyngienne
explique la sialorrhée et la dyscataposie. L’ail est normal. II n’y a pas de dilatation pupillaire. Le malade
a toute sa connaissance et s’intéresse à ce qui se passe autour de lui.
Légbre polyurie. L’urine est de couleur normale.
Le tableau clinique est entièrement
dominé par les symptômes
nerveux
et les localisations
paraplégiques
(paralysie
partielle
des
muscles de la locomotion, de la mastication.
de la déglutition).
Nous pensons à la rage (un cas récent, ayant. été observé). Toutefois,
ies commémoratifs
(absence de morsurej!
l’habitus
du malade qui,
environné de personnes étrangères, ne marque ni anxiét,é, ni exaltation
de la sensibilité générale, l’absence de dilatation pupillaire, les contractions rythmiques
des muscles labiaux. nous inclinent à rejeter la possibilité d’une infection rabique. L’animal est isolé et mis en observation.
Le lendemain, les phénomènes paralitiqlues
s’aggravent.
Un jetage
alimentaire
signe l’atonie complbte des muscles pharyngiens.
Une injection intraveineuse
de formol ( 2 grammes dans 30 cc. d’eau
distillée) entraîne la résolut,ion en, 18 heures des sympt0mes.
Une
seconde injection, faite 24 hetires après, est suivie d’une brève période
d’excitation.
Mais elle a pour effet d’accélérer la régression des phénomAnes paralytiques.
Trois jours après le cheval est en état de reprendre
son service.
D’UN
SUR
CAS
VGRIFIÉ
AU SUJET
DE FIÈVRE
LE
CHEVAL
DANS
LE
CHARBONNEUSE
NORD-CAMEROUN
par A. DAUZATS
Au cours de plus de vingt, années il n’a été donné aux praticiens
en service au Territoire, tout au moins dans le Nord-Ca.meroun,
d’observer cliniquement un cas authentique de fikvre charbonneuse.
Sans doute, la maladie fut-elle soupçonnée à plusieurs reprises,
l’examen microscopique de produits pathologiques prélevés sur des
cadavres ayant permis de constater la présence d’un microbe rappelant
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56
OBSERVATIONS -
MENUS FAITS
étrangement
par sa taille,
sa forme,
et, ses affinités
t,inctoriales
la
bactéridie
de RAYER et. DAVAINE;
Sans doute aussi, au récit du tableau
clinique
et nécropsique
fait par l’indigène,
spontanément,
ou,, le plus
souvent,
au cours d’un interrogatoire,
ne pouvait-on
songer à autre
chose..Mais,
dans aucun cas, on ne disposa de tous éléments nécessaires
pour poser un diagnoslic
certain.
Dès 1926 en effet, l’autopsie d’un porc de l’ficole Régionale de Garoua nous
mettait en présence d’une tumeur d’s,lluro charbonneuse,
montrant à l’examen
microscopique,
après coloration par la méthode de Gram, un b$tonnet de grosse
taille, aux extrémités carrées, et de coloration
violet fonoé. L’avant-veille,
le
Dr EVR~ARD, médecin de la Circnn’script~ion
de Garoua, daas le Laboratoire
duquel, faute de matériel, nous devions travailkr,
ava,it renc.ontré le même
microbe dans le prélèvement d’une pustule humaine. L’analogie
était telle que
le Dr ÉVRARD crut à une confuSion de lames et pensa, en examinant
celle qne
nous lui montrions, revoir la sienne propre.
.E:n 1939, au mois de septembre, on signale dans le lamidat de Bogo la disparition d’une quarantaine
de bovidés des suites de « dnmol » c’est-à-dire dJ3 fièure
charbonneuse
(mot à mot rate). L’infirmier
SEGA Srsso~<o envoyé sur les ‘lieux
fait l’aut.opsie de plusieurs animaux et;, dans tous les cas, constate l’existence
d’une rate énorme, molle, bossel&o, d’un sang noir, épais, poisseux. Les frottis
de rate qu’il nous envoie sont farcis des mêmes bâton,lets
précédemment
décrits. Mais c’est !a guerre et notre affectation R. Niamey nous enlève l’oooasion
d’aller sur les lieux.
En juillet dernier, dans la Subdivision
de Mora où sbvit le charbon symptômatique nous apprenons,
du chef même de BONDIR~, la ‘mort de plu+eurs
chevaux, Bnes, moutons, et hommes même, dans le c,anton, et les éleveurs
confirment,. La mort survient, dit-on, .rapidement
et.,’ dans tous les cas, on
retrouve la présence d’une tumeur diffuse de la région du cou. A Tonxi Dall,
14 moutons auraient succombé B ra.ison de 2 et 3 par jour dans le troupeau du
ohef, mais le village, au total, en aurait perdu une cinquantaine.
Un pqnlnin
meurt d.ans la même localité en quelques heures avec un abcès au cou devenu
rapidement
de grosses dimenkons.
h- Kaza, deux chevaux succombent
en
3 jours après avoir présenté une tuméfaction
de l’hpaule, mais ni Pi&re ni
coliques.
Au mois d’octobre.le
Sultan de Guirvidig en tournée avec M. le Chef do la
Subdivision
d?Yagoua enregistra :Z Djopavdalai
la mort de doux chevaux. En
l’espace d’une nuit la mort est survenue, les anima,ux ayant présenté un œdème
énorme do l’encolure. et de la, gorge.
Dans le sultanat de Pouss sept cas de même a,llure symptomatique,
tous
mortels, comme les précédents, auraient été enregistrés également au cours de
la derni8re saison des pluies.
En novembre dernier, l’autopsie d’un veau ayant succombé rapidement
à
Godola, montre une grosso rate, diffluente, et l’examen
d’un frottis de moelle
osseuse après coloration, fa,it voir au microscope la présence de baotéridios gram
posit#ives de la forme et de la taille du Baciliua
anlhraris.
Enfin, au cours d’une tournée récente dans la Subdivision de Fort-Foureau,
M. 10 Vétérinaire
R. BLANC a rapporté
de Sagmé et Bidainé le témoignage
indigène qu’en 1962 et 19k3 une cinqwntaine
do zébus savaient payé tribut à
1’ ‘« amdamam )l et recueilli le détail suivant spontan&ie+t
fourni : le doigt
traverse s.a,ns diffioulfé la rate d.es animaux qui sont morts-d” « amdamam jj.
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OBSERVATIONS
---
MENUS
FAITS
57
Mises en faisceau, ces observations
isolées, et, somme toute, très loin
les unes des autres dans le temps comme dans l’espace, plaident éloquemment en faveur du diagnostic de charbon bactéridien. Cependant,
quand plusieurs
années s’écoulent
sans qu’on entende parler de la
maladie dans un pays où la densité des espèces animales réceptives
est considérable,
où la prophvlasie
sanitaire
est chose inconnue
des
Y
indigènes, où en aucuti temps, aucune vaccination spkfique n’a éts5
pratiquée, on est surpris de ne pas connaitre la topographie des ((champs
maudits » et l’on reste sceptique, se demandant, si le microbe rencontré
n’est pas un anthracoïde, si les rapports des éleveurs indigènes ou des
_’
infirhiers sont dignes de foi.
L’observation suivante vient dissiper ces doutes :
Le 11 mars, vers 17 heures, un cheval entier de 4 ans, propriété du chef de
canton’de Gau-el est conduit ati centre pour coliques. L’animal rentre de Bogo
où à son arrivée l’avant-veille,
il a manifesté avec les premiers signes de coliques,
de la fatigue, de la mollesse et une tuméfa.ction de l’entrke de la poitrine.
L’animal est triste, la tête basse, la démarche ébrieuse, le pénis sorti. L’animal
se campe vainement, se couche et se relève,.est inquiet. La muqueuse oculaire
est ecchymotiquz,
le pouls est imperceptible,
le ventro douloureux
au toucher,
l’anus béant. A l’auscultation
des parties supcrieures de la cage thoracique
on ’
entend les battements
cardiaques sonores, métalliques;
dans la région prkordiale ces battements sont au contraire, bien que violentSs et tumultueux,
bien
frappés, infiniment
plus sourds.
La respiration
est. accélérée, gênée. La tempbrature est basse (3506) prodrome
d’une fin prochaine.
La mort a lieu au cr8puscule. A l’autopsie faite le lendemain
on note les
caractères du sang franchement
noir, boueux. La rate est grosse mais sans
exagération,
elle n’est pas diffluente.
La muqueuse pylorique
est fortement
c,ongestionnée. La tuméfaction
de l’entrée de la poitrine est oonsituée par une
abondante
sérosité jaunâkre de consistance molle presque gélatineuse.
En somme, tableau clinique et néoropsique
rappellent
assez bien la peste
équine .
Du vivant de l’animal, dès son’ arrivée au centre l’examen d’une goutte de
sang prélevée & l’extrémité
de l’oreille nous a rév&lé entre lame et lamelle
l’existence
d’une sept.ioémie dont le germe, de fortes dimensions,
apparaît
transparent, et entouré d’une gaine. Apr&a coloration au Giemsa ce même germe
est ret,rouvé le lendemain.
La morphologie
est celle du B. anthracis
mais sa
taille parait plus considérable.
Un deusibme étalement de sang coloré par la
méthode de Gram donne les mCmes résultats, mettant en évidence un bâtonnet
violet,, en élOments isolés ou en chaînettes de trois, mais surtout deux éléments.
Comparé avec une lame provenant
de l’Institut
Pasteur de Parie, le microbe
nous apparaît nettement plus gros da.us le sang du cheval que dans la rate du
cobaye qui a fourni le produit de la lame de collection.
Le 13, un ét.alement de moelle osseuse d’ml os long du cheva,l confirme
encore la présence du germe déjà, renoontrb, et cette fois, la taille semble un
peu moindre.
Le même jour un fragment de moelle osseuse est agité da,ns quelques cenMmètres cubes d’eau physiologique
et 0 cc. 25 du mélange sont inoculés BOUS la
peau de la cuisse droite d’un cobaye adulte, seul survivant de notre tentative
d’élevage. Au moment de l’injection,
la t,empérature du cobaye est, de 3S” et
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58
OBSERVATIONS
-
MENUS
FAITS
le soir de 38%. Le lendemain matin, elle est de 3904 et monte le soir j, 40°4.
Localement, très légère réaction, à peu près indolore. Le sujet est encore vigoureux, l’appétit
est conservé. Le surlendemain,
!a température
est de 39% le
matin, de 4tOo2 le soir. Le 16,’ trois jours après l’inoculation,
la tuméfaction
est
nette, molle, la peau à son niveau est v~olncée, la température
est descendue,
le matin à 390 mais le soir, elle remonte B 4007’. A ce moment-là le sujet bouge
peu et on peut le prendre facilement.
Le lendem&
matSin ‘il est trouvé mort dans sa raissc. Il a donc survécu plus
de 80 heures.
Au niveau de la piqûre, sous ‘a peau, oedème rosé, liquide, avec tendance
B prendre une certaine consistance. Sabg noir,, poisseux, rate hypertrophi6?,
boieuse.
Frottis de rata, 6talement de sang du c,œur et de sérosité tumora81e ,montrent
tous en abondance, les deux premiers surtout, le microbe déjà, décrit, plus délié
cependant semble-t-il,
tonjours gram positif.
L’existence
de la fièvre charbonneuse
est donc maintena.nt
définiti’vement
démontrée
dans le Nord-Cameroun.
Pourquoi
n’est-elle
plus
souvent
signalée ? Le désir d’éviter
l’ostracisme
des autres .éleveurs,
et, également,
l’application
des. mesures
sanitaires,
c’est-à-dire
la
destruction
totale des cadavres,;n’explique
pas, a lui seul, le silence des
populations
pastorales
sur les méfaits de la maladie
dans les troupeaux
de bovins ou de petits, ruminants.
L’ignorance
de l’indigène
doit jouer
dans nombre
de cas quand la mortalité
est peu importante.
Peut-être,
aussi, les feux de brousse régulièrement,
pratiqués
ont--ils raison d’une
$osse
partie du virus ambiant.
En ce qui concerne les chevaux
ou les
ânes, le diagnostic
n’est probablement
.jamais posé, car la consommation
de la viande de ces animaux
étant interdite
par le Coran, les éleveurs
islaminés
ne les égorgent
jamais et ne se li\-rent
à aucune investigation
sur les cadacres. ~Les victimes
sont abandonnées
aux populations
fétichistes ou aux animaux
de proie.
Quoi qu’il
en soit, le charbon
bactéridien
ne paraît
pas, j,usqu’à
présent, avoir évolué sous forme enzootique
en aucun point dti Secteur
Nord; et si les ,pertes dont il est, responsable
sont plus nombreuses
que
nous ne le pensions,
elles ne doivent
pas atteindre
un taux trés élevé.
S’il en était, autrement,
la lutte apparaîtrait
extrêmemeht
difficile avec
les moyens
dont nous disposons
actuellement.
P. S’. - Un deuxième
cas de fièvre charbonneuse
a été observé à
Maroua
au mois ,d’aotit dernier.
Un $ne rentré la veille des champs au
crépuscule
.en parfaite
santé avec son propriétaire,
est trouvé
mort le
lendemain,
l’encolure,
dans son bord inférieur,
étant le siège d’un
énorme
œdème, allant
de l’auge
à l’entrée
de la poitrine.
L’autopsie
met en présence d’un sang noir incoagulé,
d’une grosse rat6 non diffluente
et le’ microscope
montre
de nombreuses
bactéridies
de DAVAINE
dans
le sang du cœur comme dans la rate.
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ANALYSES
MALADIES
Peste
-
EXTRAITS
A ULTRA-VIRUS
bovine.
moyen
W.-W.
- L’immunisation
du virus-chèvre atténué.
Deparf.
of
HENDERSON
Nigeria
for the year
contre
-
~irmual
la peste
Repori
bovine
of
au
Veter.
1943. Lagos, 1945
Quand la campagne contre la peste bovine fut entreprise en Nigéria,
en 1925, la premiére méthode d’immunisation employée fut l’injection
simultanée de virus et de sérum hyper-immun. Le virus était obtenu
simplement par prélèvement de sang chez un animal au premier stade
de la maladie et le sérum par hyperimmunisation de bovins à l’aide
d’injections répétées de sang virulent.
La méthode donna de bons résulta+ mais elle avait de nombreux
désavantages. Le plus grand était qu’elle nécessitait la mise en quarantaine des animaux inoculés pendant une période de quatre semaines
aprés l’inoculatiori. Cela entraîna l’établissement de centres d’immunisation en diverses régions et supposait que les propriétaires désireux
de faire immuniser leurs animaux les amènent à ces centres et les
gardent pendant cette quarantaine. Pour essayer d’éviter cette quarantaine, on expérimenta diverses mkthodes qui ne fussent pas accompagnées d’une réaction infectante.
Des vaccins variés furent essayés.dont le plus important fut le vaccin
formol& qui fut utilisé pendant bien des années. Le vaccin confère une
immunité de 10 à 12 mois; il fut trés utile pour la vaccination du bétail
de commerce et pour combattre les épizooties de peste bovine, mais il
‘avait aussi de nombreux inconvénients.
Le même problème consistant A trouver une méthode d’immunisation effective et non dangereuse retenait l’attention des chercheurs
en d’autres régions du monde, et après des rapports de l’Inde sur la
possibilité d’utiliser un virus de chèvre atténué, le Département Vétérinaire du Kenya commença un travail expérimental du meme ordre.
En Nigéria, l’expérimentation commença avec du virus provenant du
Laboratoire de Kabete.
Il a été montré que les passages en série du, virus chez la chèvre
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60
PESTE
BOVINE
atténuent progressivement le virus jusqu’a un stade où il ne cause plus
qu’une réaction modérée chez les bovins inoculés; cette réact,ion produit
une forte immunité a l’égard du virus bovin. De nombreuses expériences
furent nécessairesavant que la nouvelle &hode ne puisse être adoptée
sur une large échelle, et ce ne fut qu’en 1941 qu’elle fut appliquée’
‘« en brousse » en Nigéria.
Le virus est administré selon deux méthodes : Kle virus humide D et
le « virus sec ».
Le ccvirus humide ))est constitué par le sang de chèvres inoculées avec
la souche de virus atténué. Il est prélevé au monient de la réaction
thermique qui suit l’inoculation, le 3 ou 4e jour; il est habituellement
additionné d’une solution d’émétique pour tuer les trypanosomes que’
le sang peut renfermer.
Au dé.but de l’emploi de la méthode, on avait estimé utile d’injecter
en même temps que le virus, une faible dose de sérum anti. Peu & peu,
la dose de sérum fut réduite, jusqu’à ne plus être utilisée que dans les
provinces où, en raison des maladies h protozoaires co-existantes, le
bétail ,est moins résistant à la peste bovine; l’administration du sérum
éviterait les réactions sévères dues aux infections lat.e&es.
Au Kenya! tout le vaccin est produit dans un laboratoire central et
expédié sous forme de tissu de rate desséché. En Nigéria, le procédé,
ne pouvait êlre utilisé en raison de l’absence de matériel permettant
la dessiccation des rates et aussi de l’impossibilité d’envoyer le vaccin
A de grandes distances. On eut donc recours au sang virulent.
On a trotivé que certains’types de chèvres seulement peuvent être
de bons fournisseurs de virus ; ainsi la chèvre de la Province des Plateaux.
est très résistante ,à la pest,ebovine et peut causer l’atténuation du virus
à un tel poirit que le pouvoir antigéne n’est plus suffisant pour établir
l’immunité et peut même amener la destruction du virus.
La est,le principal danger de l’emploi du sang virulent. Heureusement,
les réactions thermiques des chèvres inoculées constituent une garantie
suffisante. Si la température d’une chèvre inoculée, n,ormale au moment
de l’inoculation, monte à 40% et au-dessus le troisième jour, le sang
peut être considéré comme utilisable. Une autre ‘indication, encore
préférable, est la réaction thermique des bovins inoculés. On considère
que le virus est suffisamment actif quand la pousséethermique commence
le,?+ jour et qu’elle est de 400 et plus le 4e jour. Si la température n’a pas
monté le 4e jour, on peut conclure que le virus était ifisuffisamment
actif pour conférer l’immunité ou que le bovin inoculé n’était, plus,
sensible au virus peshique en raison d’une immunité antérieurement
acquise. Il est en conséquence essentiel de retenir chaque jour un lot
d’animaux représentant le bétail qui a éti: traité et de prendre l’a température ;, si elle ne s’est pas élevée le 4e jour, l’opération est à reprendre
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.
PESTE
BOVINE
61
Le principal inconvénient
du sang virulent, est celui qui vient d’être
indiqué; des résultats
désastreux
peuvent venir de la diminution
du
pouvoir antigénique et de l’impossibilité
de créer l’immunité
ou encore
de créer une immunité suffisante.
Des exemples en furent fournis au
cours ,des premières expériences réalisées en Nigéria : des bovins mis
en contact avec le virus contractèrent
la maladie trois semaines après
l’inoculation
de virus-chèvre.
Dans un centre d’immunisation,
des
pertes sévères provinrent
de ce que des animaux infectés venus pour
subir le traitement
infecterent
les bovins qu’on croyait immunisés
par le virus-chèvre;
une forte mortalité fut observée parmi ces derniers.
Cependant, la souche utilisée en 1943 dans les provinces de Kano et
de Bornou, qui en était au 700e passage sur chèvre, donnait de bons
résultats,
Dans d’autres
régions, le virus avait perdu son activité
entre le 500e et le 600e passage; ce qui était attribué a l’utilisation
d’une
variété de chèvres résistantes
a la peste bovine.
Un autre danger du virus-sang,
c’est la possibilité de transmettre
la
trypanosomiase
par des trypanosomes
existant dans le #sang de chèvre.
On peut prévenir ce danger par l’adjonction
au sang d.‘un volume égal
d’une solution d’émétique a 1 p. 10.000. La virulence du sang n’est
pas affectée pendant 3 ou 4 heures.
Le « uirus sec » est constitué par le tissu splénique, desséché, provenant
de chèvres inoculées avec le virus atténué et sacrifiées au moment de
la réaction thermique;
les rates sont broyées, puis desséchées dans un
dessiccat,eur a congélation, et conservées en ampoules scellées sous vide.
Le virus ainsi desséché conserve son activité pendant des mois s’il est
conservé au-dessous de - 40 c.. et pendant environ 5 jours a la tèmpérature ordinaire. Au moment de l’emploi, il est mélangé a l’eau physiologique dans la proportion
de 1 /250. La réaction qui suit l’inoculation
est semblable en tous points a celle qui suit l’inoculation de sangvirulent.
Au laboratoire de Vomt le virus desséché est essayé, avant usage, au
point de vue de sa virulence.
II est. essentiel de s’assurer
que les
chèvres utilisées pour la production
du v-irus ne risquent pas d’être
infectées par le virus bovin et que les rates, après prélèvement,
ne
peuvent être elles non plus contaminées par ce virus. On ne peut utiliser,
pour la production,
la race de chèvres du plateau de Vom, et on doit
faire venir au laboratoire des chèvres de la province de Zaria.
La simplicité de l’emploi du virus sec lui donne une valeur particulière en ce qui concerne l’utilisation-par
les aidesindigènes, qui doivent
forcément . intervenir
en grand nombre quand l’immunisation
est
conduite sur une large échelle.
,Avant l’emploi, le virus sec est trituré avec le sérum physiologique
et le mélange doit être fait soigneusement;
il doit être conservé au frais
et agité fréquemment
pour éviter le dépôt de la poudre.
\
.
l
~
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62
PESTE
BOVINE
Une difficulté Prat>ique se présente dans l’emploi du virus sec sur une
large échelle; c’est la nécessité de le ‘conserver et de le transporter
réfrigérb;
pour cela, on a recours à de petits frigidaires
électriques
transportables.
On ‘ne peut pas encore fixer la durée de l’immunité
conférée par le
virus de chkvre, mais il e’st acquis que cette immunité dure de 3 A 4 ans:
ce qui est suffisant pour entreprendre
une campagne d’élimination
de
la peste bovine si celle-ci est conduite sur une large échelle.
Conséquences
de la vaccination.
-Le premier signe qui apparaît
chez les bovins, vaccinés, c’est une poussée thermique atteignant
400
aux environs du 4e jour; cela peut se.produire le 3e jour; après le 4e jour,
le retard indique une baisse dangereuse de la virulence. En même temps,
il y a diniinution
de l’appétit,
l’animal mangeant moins au Pât<urage,
surtout, aux heures chaudes; ces symptômes
ne durent, pas plus de
deux ou trois jours lors de la réaction moyenne; parfois on observe de
la diarrhée .à partir du Ge jour environ; elle dure deux ou trois jours,
exceptionnellement
une semaine. Un écoulement aqueux de l’œil est
commun; mais - et. cela est, important
- les lésions de stomatite
manquent toujours.
Si elles apparaissent,
c’est qu’il y a eu contamination par le virus bovin; cela peut venir de la contamination
de la
chévre, qui a fourni le virus, ou de la contamination
du. virus-chèvre,
ou encore de la perte de virulence du va’ccin, les- animaux vaccinés
étant soumis 4 l’infection nat,urelle. Dans une expérience où intervint
ce dernier mode d.e contamination,
les symptômes
cliniques furent
exceptionnellèment
sévères, avec une diarrhke sanguinolente
comme
symptôme dominant. Cela. peut être cependant une simple coïncidence.
Quand
il s’agit. de cas mort.els, la mark survient, en génCra1 entre le
10e et. le 1.3e jour après l’inoculation,
et tous lès symptômes,
de toute
façon, ont disparu le 14e jour.
Si des symptômes
apparaissent
ou se
continuent apr& ‘cet.te pbriode, il faut les considérer cokme une indicat.ion que le virus a perdu son pouvoir immunisant
et que l’infection
d,‘origine bovine s’est pr0duit.e.
Les accidents avec forte mort.alité
ont fW rares, et la mortalité
moyenne a été bien au-dessous de 1. y(, ; d’autre part,, dans les provinces
de Iiano et, du Bornou, où, de 19-41 i 1943 plus de 250.000 bovins ont
été traités, on n’a. pas observi: un cas de rupture de l’immunité.
Ces
faits sont une claire indication de la valeur de la méthode dans la lutte
contre la peste- bovi,ne.
Une des meilleures indications de 1’effectivit.é $u procédé est d3ns les
résuIt&
observé8 dans les milieux infect&;
dans un troupeau at,t,eint,
la wccination
fait. disparaftre
la maladie en deux semaines’; elle n’a
évidemment
pas ,)d’action sur 1’6volution chez les animaux malades,
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PESTE
63
BOVINE
mais si on a un délai de 34 A 48 heures, on peut en milieu infecte prot.éger
enti&rement
contre
l’infection
par contact;
tout. cas bovin
de peste
yui survient, aprés l’injection
du virus de ch+\-re est dû ?I une infection
préalable.
Le virus de chèvre atténué
constitue
maintenant
un moyen économique facile h applicluer
et effectif pour lutter
rapidement
contre la
pest.e bovine et en a.ssurer 1’Pradication.
R.KHAD
MOHAMED.
La vacciqation
contre la
avec le u virus de chèvre » en Egypte. -: Btrllet.
peste
Amm-n
bovine
Int.
Office
1946.
Epizooties,
A I”o.c&ion
de la présence du Dr James EDWARDS
lors d’une mission
en figypte,
plusieurs
experiences
ont PLé rhalisées par lui ahx frais du
gouvernement
&gyptien,
h l’Institut,
de Sérothérapie
d’Ahhaasieh.
Ces
expkriences
éi..aient faussées h la base parce qu’entreprises
sur des
bovins égyptiens
qui posst!dent, un cerlain
degré d’immunit,&
cont,re
la
peste bovine.
Les souches utilisées
provenaient
de Mukteswar
(Inde),
Kahei.e (Kénya)
et de la Sigéria.
Il était décide, sans mon approbation,
d’employer
la vaccination
avec le virus de chévre sur une large Cchelle
en dehors de l’Inst.itut
d’Abbassieh.
Le b~lail de la ferme de 1’Êtat de
Seds, province
de Rcni Soucf, At.ait, inoculA avec une souche de Kabete.
Il rCagit trCs gravement.
Ce qui suit est le résumé de mon rapport
sur une visite à la ferme de
Seds, le 23 juin 1945. 11 indique
les signes cliniques
présentés par chaque
animal. pendant
la période
de réaction.
1. Le vaccin de chèvre ne convient
rkeptivité
spéciale
2. Les veaux
bovins
éprouvés
3. La souche
pour
le virus
pas pour le bétail égypt,ien, en raison de sa
de la peste
de moins de sis mois d’âge
pour apprécier
l’efficacité
de virus
les bovins n’étaient
restait élevé.
employée
pas sérumisés
était
bovine.
ne doivent
pas être compris
parmi
de la méthode
du Dr EDWARD~.
tr&
forte
et la réaction
et bien entretenus,
très
les
maligne;
si
le taus de la mortalité
4. Je n’ai pas observé
pendant
un long service
de plus de trente-deus
années,
et sur des centaines de milliers de bovine traités par la double inoculation,
en
Égypte et au Soudan, des réactions plus sévères que celles observées ici. Les
animaux
va.ccinés
étaient
cependant
fièvre.
du TeXas,
la theileriose,
etc.
iudemnes
de maladies
latentes
comme
5. Cette mhthode n’a pas arreté la maladie, mnis elle l’a répandue.
employé était vivant,
actif
et diffusé
avec les excrétions.
Le mauvais
de Beni
résultat
de l’inoculation
Souef. La province
de Beni
se manifesta
dans
Souef était libre
la région
la
Le virus
de Seds
de peste bovine
et
depuis
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64
PESTE
BOVINE
vhgt-trois
ans et pendant l’invasion qui se produisit le 27 mai 1945 à Ballanah,
dans la province d’hssouan.
6. La peste bovine se répandit a travers le Beni Souef aux autres régions du
pays.
7. Malgré la vaccination avec le vaccin de Kabete de 3.212 bovidés a Miniah
et Assiout, les rtksultats ne sont pas encourageants.
Le 3 juillet 1946, l’emploi
de ce vaccin était suspendu en raison de ses mauvais résultats.
8. Ide Dr James EDWARD~
conseille l’emploi d’une souche de virus de la Nigéria.
Du Ier juillet 1966 au 30 août 1946, 327.000 têtes de bovins sont vaccinés avec
le virus de chevre de la Nigéria. Les résultats sont très mauvais : beaucoup
d’animaux
meurent avec des lésions typiques de peste bovine et la majorité
contractent la maladie de dix-sept à trente jours après la vaccination.
9. A l’arrivée du chef pathologiste
du tiinistère de l’Agriculture,
Dokki GIZA,
les expériences sont suspendues. X. DAUBNEY,
qui arrive au commencement
de
septembre 1946, donne l’ordre de cesser l’emploi du vaccin de. la Nigéria et de
revacciner avec le vaccin fabriqué au Laboratoire
Vétérinaire
de Babete
(Kénya).
On vaccine 11.706 bovidés à Beni Souef, Assiout., Gharbieh et autres régions
de l’Égypte. Les résultats sont catastrophiques
et ils confirment
entièrement la
faillite de la méthode. Des milliers d’animaux
meurent, des milliers de vaches
avortent et des milliers de livres doivent être versées parle Gouvernement
pour
indemnités. La sep&oémie hémorragique
et l’a%tement
contagieux se répandent
parmi les vaccinés et les non-vaccinés. Une grande faute est commise : le vaccin
de Kabete n’est pas examine avant l’emploi quant à sa stérilité.
D’après les statistiques officielles, environ 1.800 bovins meurent à la suite de
le vaccination par le virus de chèvre et ces cas constituent une source d.e sérieux
dangers pour les pays voisins. C’est un désastre pour l’élevage des animaux.
CONCLUSIONS
1. L’l?gYpte
était rest,be indemne
années. L’infection
a été’introduite
,2. La méthode
de la double
matiquement
employée
chaque
et la plus satisfaisante-méthode
de la peste bovine
pendant
du.Soudan
le 27 avril 1.945.
.vingt
inoculation
(sérum-virus)
ét,ait systéannée. Elle ét;ait et rest,e la meillenre
pour combattre
la pesl,e bovine.
3. Environ
506.392 animaux
ont été vaccinés
par le vaccin formolé,
20.969 ont ét.é soumis à la double inoculation
et, 4.494 ont été sérumisés
avant, I’adopt,ion
du vaccin au virus de ch&&.
L<es pertes ont été de
216 animaux.
4. La maladie
a disparu
à la fin de ‘mars 1946. L’introduction
de
différent,es
souches par la vaccination
sur nne large échelle avec le
virus de la chevre a. provoqué
l’apparition
d’une forme épizootique.
5. L’emploi
du ,vaccin au virus de chèvre n’-a pas fait, disparaître
la
maladie;
au contraire,
il”
a
provoque
son
développement.
sous
une
forme
\
epixootique.,
6. Cette’méthode
est, née dans
Elle a creé des centres permanents
l’Inde
et, on a voulu l’introduire
d’infection.
La peste bovine
ici.
cause
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PESTE BOVIYE
65
de grandes pertes chaque année dans l’Inde sur les chévres et les moutons
en raison de l’adaptation du virus pour ces espkces.
7. Le procédé du Dr James !EDWARD~ peut être applicable à des
bovins~hautement réceptifs à l’i?gard de la peste. Il est sans valeur .pour
la vaccination des bovins européens.
8. Je condamne cette méthode après la complGte îail1it.e de son emploi
en Êgypte.
N. D. L. R. Les faits relabés par 1%. RACHED HAMED MOHAMED
sont
en neffe opposition
avec les observafions
faites en Afrique orienfale;
aussi
serions-nous
heureux d’avoir à ce sujet l’opinion
de ceux qui, hormis l’auteur
égyptien,
ont parficipé aux recherches. Nous rappelons
à ce sujet que les
opinions
émises ef les faifs exposés par les.auteurs
n’engagent
pas la responsabilifé
de la rédacfion.
G:Peste bovine chez les buflles. Valeur immunisante
du
vaccin de rate de chèvre desséchée. - Ondersf. Jout%., 1940.
PFAFF
Juillet, p. 175.
Les buffles de travail du Rurma, introduits en Africjue du Sud, se
montrent différemment sensibles à la peste bovine, la morl.aliLé variant
entre 10 et 100 %,
Le vaccin de rate de chèvre desséchéepeut être utilement employé
chez le buffle. On peut observer des réactions graves, voire mortelles,
dans les régions où la maladie n’a pas sévi depuis longtemps et où les
animaux sont particulièrement sensibles.
KINGTOSH
W.-L.-S.
(1945), Rapp.
MAC
nation
-
Peste bovine.
ann.
Départ.
Virus-chèvre
et vacci-
véfér.
Ru cours de la campagne d’immunisation menée en Ouganda en 1944,
la sévérité des réactions à l’égard du virus de chèvre a été trés variable,
les zébus se montrant beaucoup plus résistants que les bovins sans
bosse. 11 faut, pour ces derniers, pousser plus loin l’atténuation.
MAC
A.-D.
GR~GOR
cutanée -
Ind.
Journ.
Note
préliminaire
sur
1944, p. 56.
la peste
bovine
Vef. SC.,
Au Bengale, on observe une forme atténuée de peste bovine, avec
lésions buccales typiques et apparition de nodules cutanés sur t,out le
corps. Ces nodules forment ensuit.e des croutes qui demeureraient
infectantes pendant plus de trois semaines; cetke persistance du virus
Elev.
et MBd.
vét.
des
Pays tropicaux.-Jan.
1947.
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PESTE BOVINE
66
expliquerait les cas de pest.e bovine (( spontanée )). Les lésions’ ont eh
o’utre I’inconvPnient d’altérer singulièrement les peaux,
A.-D. et REIKI N.-R. - La peste bovine chez les bovidés
sauvages. Description de l’éclosion de la maladie et essai
‘de prophylaxie au moyen de clôtures. -- Journ. Vet. SC. ad
THOMAS
anh.
1944, 20, 7.
Indust.,
Le buffle, l’élan, le kudu sont fréquemment atteints par la Pest)e’
bovine en Afrique orientale;, ils deviennent d’autant plus facilement
des vecteurs de Ia maladie que leurs contacts sont plus fréquents,
part,iculièrement en saison sèche, quand les trouoeaux de bovins sont,
oblig6s d’étendre leurs .zones de pât.urages. A titre prophylactique,
THOMAS et REID proposent de separer les t,erres cultivées des parCours
des ruminants sauvages pa.r des clôtures faites de troncs d’arbres et de
branchages.
F.-G. - Une expérience pour juger de l’infectiosité
du bétail qui réagit au virus-chévre atténué dO la peste
bovine. y Vei. Rec,, 1945, 57; 47?*
WADDINGTON
Pour juger de la possibilité de Cont,aminàtion par les excrétat,s de
bovins qui réagissent au virus-chèvre utilis6 au Kenya pour la
vaccination, des gel-ins sensibIessont’inoculés sous la peau ou reçoivent,
J)CPos du jetage, de l’urine, ou le filtrat d’une émulsion de fèces d’ani, maux réagissants. Sur huit animaux .traités, un seul présente (après
inoculation de jetage) une réaction thermique et se montre immun par
la suit,e. Les autres ne présentent aucune rbact,ion et se révèlent ensuite
réceptifs. Des animaux sensibles, mis au cqntact avec les vaccinés
pendant toute la durée de la réaction, ne présentèrent aucun& réaction
fébrile et se montrérent ens&te entièrement ,réceptifs.
On en peut, conclure que la sécrétion nasale d’un bovin réagissant, j
l’inoculat,ion du virus-chèvre peut, &tre infectante quand on l’injecte
sous la peau, mais qu’elle n’est pas ,assez riche en virus pour infecter
per
os 0,u par contact.
Blue tongue
MASON,
-
Horse-sickness.
J.-%X. et. ‘NEITZ W.-O. Onderslep.
de la blue tongue. -
La réceptivifé
Journ.,
du bétail au’ virus
1940 juillet, 149.
MASON et NEITZ ont,étudi& en Afrique du Sud une affection du bétail
qu’ils d8nomment stomatite érosive, laquell,e est causée par ,un ,virus
filtrable différent, de celui de la blue-tongue. Bien que BEKKER,
de
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TUBERCULOSE
67
KOCH et QUINLAN (1934) aient obtenu des symptômes semblables B
ceux de la stomatite érosive en inoculant le virus de la blue-tongue,
MASON et NEITZ n’ont, par contre, obtenu chez le bovin, par inoculation
intraveineuse, sous-cutanée, intra-nasale, ou par scarifications de la
muqueuse nasale, avec le même virus, observé aucun symptôme. ’
L’infection est inapparente; il est donc peu probable que le virus de
la hltke-tongue puisse causer des accidents buccaux chez le bwuf.
Du
TOIT
R.-M.
-
Transmission
sickness par les Culicoidés.
de la blue tongue
-
Ondersfep.
et de la horse
1944, janvier, 7.
Joum.,
La blue-Longue peut &re transmise par les Culicoïdés; on peut en
effet, conférer la maladie par injection d’une émulsion de cefi insectes
capturés en zone infectée. De même pour la peste équine.
MALADIES
MICROB IENNES
Tuberculose.
MALBRANT
R. -La
tuberculose bovine
Pharm.
et Vét. de l’Afrique
française
en A. E. F. .- Reu. SC, Méd.
libre, 1943, p. 71.
Outre les modes d’élevage, le climat parait intervenir, la maladie
étant beaucoup plus rare en climat chaud et, sec, et G insolat.ion intense,
que quand le climat est humide, frais et brumeux.
E.-M. - Note sur une souche
nant du Kudu du Cap. Onderslepoorf
p. 23.
ROBINSON
Six souches de tuberculose isolées du Kudu
du type bovin.
IYER
P.-R.-K. - Tuberculose
SC., 1944, p. 100.
de tuberculose
se
sont
chez le buffle. --
La recherche de la tube@ose chez
abattoirs de l’Inde britannique a montré
que la proportion des animaux atteints
lésions sont localisées au poumon et aux
prove-
1944, janvier,
Journ.!
toutes
Ind.
révélées
Joum,
Vei.
les buffles sacrifiés dans les
au cours des dernières années,
est de 5 y0 (25 sur 500). Les
ganglions thoraciques. 11faut
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TUBERCULOSE
68
remarquer que cette proportion ne représent,e pas ce qui pourrait être
observé; dans les troupeaux, car bien des animaux abattus le sont, ‘parce
que eh mauvais état .’
Ach., BULLIER
P. et MIle PASQUIER M.-H. Nouirelles
observations de tuberculose sur des mammifères et des oise,aux
Acad. Vét., 1942, p. 138.
exotiques vivant en captivité. - B&el.
URBAIN
URBAIN, BULLIER
et Mlle PASQUIER ont observé de nquveaux cas
chez des animaux appartenant aux Suidés (Sus scrofa, sanglier d’Europe)
aux Bovidés (Bos gaurus,~ gaur; Syncer Gaffer nanus, buffle du Tchad;’
hippotrague chevalin) ; Tragelaphus
,Oryx. beisa; Hippolragus
equinus,
antilope harnachke; Taurotragus
oryx, Élan du Cap; aux
scriptus,
Félidés (tigre, lion, ours brun) aux Rongeurs (Hysirix
crislata,
porcépie ; Dasyprocta.
aguii!
agouti).
Péripneumonie
bovine.
Rapport annuel du Conseil pour les recherches
trielles, Australie, 1942, p. 22.
scientifiques
et indus-
Les essais réalis& en Australie contre la péripneumonie avec la
culture-vaccin ont montré qu’il n’y a pas de relation const,ante entre la
virulence et le pouvoir immunisant de l’organisme causal.
0. pneumonique
LALANNE
Quelques observations
avec le vaccin-culture.
au sujet du vaccin anti$ri-
Bin.,
Ste. ZOO~. A. 0. E’.,
1943, p. 43.
En’ Côte d’ivoire, LAL~NE,
utilisant une souche de 43e gékration
remarque que les bovins adultes et les zébus présentent une faible
rba$ioti locale alors que les jeunes bovins san’s bosse présentent des
lésions envahissantes parfois suivies de Mort. Chez les animaux Vac#cinés,
la maladie nat.urelle peut apparaître trois mois après l’inoculation.
Lymp-hangite
épizootique.
BENNETT
S.-G.-G. - Infection à Cryptococcus chez les-Équidés.
Journ.
Royal Armee Vet. Corps, 1.944, p. 108.
-
Des lésions cryptococçiqu.es (au Soudan anglo-égyptien) peuvent’êt,re
rencontrées exclusivement dans le poumon et les ganglions annexes.
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MhLIOIDOSE
69
Elles sont accompagnées de signes respiratoires
avec ou sans jetage.
On peut aussi rencont,rer des cas de lésions nasales sans ulcére, avec
atteinte de l’os lacrymal. Au niveau de la conjonctive,
il peut y avoir
un ulcère, mais le plus souvent il y a seulement conjonctivite
purulente.
On a pu aussi isoler le cryptocoque
d’un !rématome fistulisé, d’un abcès
péri-rectal,
de formations a aspect néoplasique. Il semble que, en milieu
infecté, il n’est pas de suppuration
qui, chez le cheval, ne s’accompagne
de la présence de crypt,ocoques.
Cryplococcns
mirandei
ne serait pas une espèce valable.
Méiioïdose.
M.-H. - Caractères montrés par une souche de P. whitmori isolée d’us cas de Mélioïdose chronique. -- S. Afr. Med.
FONLAYSON
-Journ.,
.
1944, p. 113.
Une souche de P. whitmori isolée par FONLAYSON
en Afrique du Sud
d’un cas chronique originaire du Moyen-Orient, deux variantes ont été
obtenues, l’une rugueuse, l’autre lisse. Dans les premières cultures de la
souche R., il y a des granules acide-résistants, moins fréquents dans la
souche S.
FONLAYSON
n’a pas pu immuniser les animaux de laborat,oire contre
la mélioïdose.
BLANC
G. et BALTAZARD
M. - Transmission du bacille de Whitmore
par la pu& du rat Xenopsylla cheopis. - C. R. Ac. SC., 1941,
p. 541..
BLANC
G. et BALTAZARD
&k.- Transmission du bacille de Whitmore par
le moustique Aedes (Stegomya) ægypti. - C. R. Ac. SC., 1941, p. 670.
Comme le bacille de la peste, le bacille de Whitmore peut d’après
BLANC
et BALTAZARD
se développer chez la puce du rat, Xenopsylfa
cheopis. Il se conserve alors dans l’organisme de la puce pendant au moins
56 jours et peut être transmis par les déjections ou la piqure. D’après
ces expériences, on peut supposer que, dans la nature, la puce peut transmettre la maladie de rat, Q rat, sinon du rat CIl’homme.
Les mêmes auteurs ont également montré que Stegomiya
(Aedes)
ægypti peut s’infecter de bacilles de Whitmore et les transmettre par
piqûre.
1
!
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70
TRYPANOSOMIASES
MALADIES
A PROTOZOAIRES
Trypanosomiases.
A. - Sur la vitalité de diverses esp,èces de trypanosomoses et de leishmanies en culture. - Journ. Parasit., 1943, p. 275.
PACKI~ANIAN
Dans la moitié environ des cultures de Tr. cruzi
six mois, il y a encpre des formes mobiles.
B.ORNAND
M. - Contribution
Schweiz.
Arch.
Tierheillc.y
conservées pendant
à l’étude du Trypanosoma
1944,
equiperdum.
-
p. 201.
Chez’ la souris morte de l’infection à Tr. equiperdu?,
le parasite
n’existe plus après trois jours à +. 20“, alors qu’il est>encore infectant
après six jours à + 2O.
Avec Tr. equiperdum
entretenu sur souris, on peut infecter celle-ci
,par la Voie con,jonctivale, pas par la bouche ou le reckum.
,,
Le pouvoir infectant de Tr. equiperdum
est assez varaible avec les
souches, qu’il S’agisse‘de souches kquines ou de souches entretenues
sur souris.
,VAN
GOIDSENHOVEN
C.
et
SCHOENAERS
somes du sang par centrifugation
Médec.
F. - Isolement des trypahofractionnée. - Ann. Soc. belge
trop., #1942, p. 293.
Pour isoler. 1,s trypanosomes du sang; les auteurs procèdent de la
~fa-çonsuivante :.le sang est centrifugé à 7.000 tours pàr minute pandant
5 minutes et le culot mis en suspension dans l’eau physiologique; on
,centrifuge 10 minutes à 1.000-1.200 tours A la min-te et on recueille
le liquide surnageant et la plus grande part de la couche leugocytaire.
.Les globules rouges re,pris par l’eau physiologique sont B nou$au
centrifugés, et le liquide recueilli;,ainsi trois fois de suite .I,‘ensemble des
‘liquides recueilli est alors Cent>rifugé 5 minutes à 7.000 tours, ‘re’n$s en
suspension daris l’eau physiologique et à nouveau centrifugé. Le ‘culot
‘,est‘repris dans l’eau salke additionnée de glycérine (parties égales) si
‘les trypanosomes doivent être utilisés comtie antigène.
;,’
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PIROPLASYOSES
71
Piroplasmoses.
SMITH H.-C. et HOWSLL D.-E. - La chimiothérapie
mose. - Vet. Med., 1944, p. 377.
dé 275 cas d’anaplas-
Sur 275 cas d’anaplasmose bovine avant fait l’objet de divers traiiemenls, les meilleurs ri-sultats, jugés par le retour à la santé desmalades,
furent obtenus avec le néosalvarsan, la tryparsamide, lè cacodylate de
soude, le chlorure de cobalt, le sel disodique de l’acide acétarsonique.
BRION. -- L’anaplasmose
du cheval. -
C. R. =Ic. SC., 1945, 217, 709.
L’anaplasmosa du cheval a été observée en France (Mame-Savoiej
depuis 1941.
Le parasite, Anaplnsmn
equi, BRION 1943, seprésente dans les hématies
sous la forme d’un ou deux éléments coccoïdes, homogénes, coloré3
d’un
uniform6ment et intensément par le May-Grünwald-Giemsa,
diamètre de 0 1~05 k 0 v 07, et siCqeant, de preférence au bord des
globules. Ils existent dans les globules au moment des accés, ‘alors qu’il
n’y a jamais de piroplasmes, ni de Nuttallia. Il ne s’agit pas de corps
de JOLLY, le sang parasité permettant de kansmettre la maladie, et
les anaplasmes étant retrouvés chez le cheval inoculé. La maladie est
Caractéris&e par des accès thermiques de 3 :I 7 jours, séparés par des
intervalles de 1 à 4 semaines.La période d’incubation est de 15 à 30 jours.
Au cours des accès, qui surviennent brutalement, la tempCrat.ure atteint
et dépasse400, demeure en plateau 2 ou 3 jours, puis tombe. La prostration est, extrême, le train post.érieur vacille, les muqueuses sont
subictériques ; il n’y a pas d’hémoglobinurie, mais de l’albuminurie,
l’anémie est légcre, inconstante, la réaction de FULTON, la formolgélification sont négatives; il n’y a pas de lesions des globules rouges.
Le nombre des accès varie de 1 à 10, le premier pouvant êt,re mortel;
la guérison (premunition 7) n’est annonc.ée par aucun signe.
L’évolution des accès n’est pas influencée par la chimiothérapie
(gonacrine, zot hélone, naganol, novarsenobenzol, trypoxyl,
stovarsol,
sulfamidés).
BARBONI E. -- Hémorragies
dans l’infection
à Theileria
encéphaliques
annnlata. -
multiples
chez les bovins
Nzwua Vet., 1942, p. 11.
Dans 2 y0 des cas de Theileriose bovine à Z'h. annulata,
BARBONI
rencontre des hémorragies cérébrales nombreuses; ces infarcti hémorragiques proviendraient de la dégénérescence des cellules andothéliales
des capillaires. Il’n’y a pas de signes d’inflammation dans le tissu cérébral ; il y a congestion des méninges. Les animaux porteurs de ceslésions
présentaient des signes d’excitation puis de dépression
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PLASMODIOSES
72
Plasyodioses.
CoAmk
G.-R. cth C,O'OPER W.-C ,. - Action prophylactique
de la sulfadiazine et de la sulfaguamidine
contre l’infection
à Plasmodium
gallinaceum par les moustiques chez la poule domestique. - Pzzbl.
H&zlthRep.
Wash.,
19.43, p. 1455.
L’administration per os d’un dérivé sulfamidé, la sulfadiazine (américain) exerce une action protectrice chez la, poule a I’egard de l’infection
Q Plasmodium
gallirzgceum
par les moustiques.
R.-H. - Étude pathologique des lésions produites,par Plasmodium lophuràe chez de jeunes canards de Pékin. = ,rlmer. Journ.
RIGDON
trop. Medic.,
1944, p. 371.
Inoculant de jeunes canards avec Pl. lophurae,
l’auteur ét.udie les
lésions produites au cours de l’infection. A partir du 4e jour, la rate est
augmentee de volume et de couleur; cela dure jusqu’au 15e jour;
pendant, la même période, le foie est l’objet d’une pigmentation progres‘sive. On note aussi une coloration de plus en plus marquée du poumon
et de la moelle osseuse.Irrégulièrement, on peut voir de la péricardite
fibrineuse. Il y a une anémie rapide par destruction des globules rouges.
MALADIES
PARASITAIRES
Nérnatodes.
Raymonde et SAQUENET
Andrée. nématodes parasites des moutons d’Algérie.
C;OURT
natur.
de l’dfrique
du Nord,
Liste préliminaire
-
Bullet.
des
Soc. d’His?oire
1945, 36, p. 75.
Le matériel qui nous a. servi est formé par des viscères (caillette,
duodénum, poumons) prélevés aux Abattoirs d’Alger, ou à la station
d’élevage de ‘I’admit, près Laghouat; des collections de ,M. SEURAT
au
laboratoire de Zoologie Générale de la Faculté des Sciences d’Alger; du
matériel, des Préparat)ions et des dessins de ‘M. ROSE,
Professeur de
Biologie Genérale Q la même Faculté.
Voici, classées dans leur ordre systématique, les espèces dont nous
avons reconnu la présence certaine dans les moutons d’Algérie.
ORDRE
DES
BTRONCYLATA,
~Sous-ordredes STRONGYLOIDEA .
Famille <es STRONGYLIDAE
Sous-familledes Oesophagostomin~ae
Bunre CHABERTIA
Railliet et Henry 1909(dédié à, CHABERT).
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MALADIEs
PARASSTAIRES
73
Chabertia ovina
le gros intestin.
GMELIN
1790; RAILLIET
et HENRY
1909. - Commun dans
Trou\ é à Tolga, par M. SEURAT; à Alger, par nous-mêmes.
Genre BUNOSTOMUM
Sgn. : Momodorhs
(MOLIN,
Famille des Ancylostomidæ
Sous-famille
des Necator&ae.
RAILLIET
1902 (bouuos : élévation,
Bunostomum trigonocephalum
l’intestin
Genre
grêle, & Tadmit,
stoma : bouche).
186l).
RUDOLPHI
1808. -
A été trouvé
dans
par M. ROSE.
Sous-ordre des TRICfIOSTRONGYLOIDEA
Famille des Triehostrongylidæ
Sous-famille
des Tric?ostrongylime.
TRICHOSTRONGYLUS
Loess, 1905 (t,rix : cheveu,
strongulos
: cYlin.
drique) .
Trichostrongylus colubriformis GILES,
1892. - Rspèoe assez rare, trouveepar
et exceptionnellement
dans la caillette.
1896. -- Espéce assez fréquente,
Triehostrongylus probolurus, RAILLIET
trouvée par nous, a Alger, dans le duodenum.
Trichostrongylus extenuatus, RAILLET,
1898. Espèce assez rare,
trouvée par M. ROSE, à Tadmit et nous-mêmes à Alger, dans la caillette.
Trichostrongylus vitrinus, LOOSS, 1905. - Esphoe très fréquente,
rencontrée dans le ,duodénum ou la caillette à Tadmit par M. ROSE et à Alger
par nous-mêmes.
Genre OSTERTAGTA,
s.l.Rawso~,
1907 (dédié k OSTERTAG).
Ce genre a Btti divise récemment par ORLOV, en 1933, en cinq sous-genres,
dont trois ont Cte rencontrés jusqu’ici dans le mouton en Algerie.
Sous-genre Ostwtczgin, s. str. CRLOV, 1933.
Ostertagia (Ostertagia) Ostertagi, STILES, 189?. - Espèce rare que nous
avons trouvée dans la caillette de mout,ons provenant des Abattoirs d’Alger.
Ostertagia (Ostertagia) circumcineta, STADELNAYN,
1894. Très
fréquente dans la caillette et l’intestin
,grê,le. A étd trouvée par M. SEURAT
à Aïn-Oussera ; par 111.ROSE à Tadmit et par nous à Alger.
Sous-gefire Gross~iczciagia, ORLOV, 1933.
Ostertagia (Grosspiculagia) occidentafis, RANSOY, 1907. - Cette espèce
fut rencontree fréquemment
& Tadmit par N. ROSE, et assez rarement à Alger.
Sous-genre ïbfarshallag~a,
OFUOV,
1933.
Ostertagia (Marshallagia) Marshalli, RANSOW 1907. - C’est une sepèce
t,rès fréquente, recueillie à Tolga par M. SEuR.4T; à Tadmit, par M. ROSE et que
nous avons trouvée fréquemment aussi B Alger.
Notons ausui la, présence d’une espèce Ostertagia sp? dont la diagnose n’a
pas encore pu être précisee...~
Genre CAMELOSTRONGYLUS,
ORLOV, 1933 (camelos : chameau, strongulos :
cylindrique).
Camelostrongylus mentulatus, RAIIUT
et HENRY, 1909, ORLOV, 1933. Trouvee tres fréquemment
dans la caillette à Tadmit et i Alger; cette espèce
semble avoir infeste le mouton secondairement.
L’hôte primitif serait le dromadaire chez lequel Oamelostmngylzcs
nmntu2nks.a
Bte identiiee
par 31. SEURAT.
Egalement
signalée en France comme
parasite du mouton, sans doute de
moutons importés d’Alg&ie.
nous, à Alger,
dans le duodénum
’
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MAZADIES
74
Genre HAEMONCIIUB,
PARASITAIRES
(aïma
: sang; onohos : gonflement).
1803. - C’est une spèce extrêmement
commune de la caillette et du duodénum, trouvée à Béni-Ounif par M. SEURAT;
à, ‘Tadmit, par A[. ROSEet à Alger.
COBBOLD,
1898
Hæmonehuseontortus, &UDOLPHI,
Sous-famille
des Nematodirinae.
Genre NEMATODIRUS,
RANSOM,1907 (nema, : fil, deiros, cou).
Nematodirus @colis,
R~DOLPHI,
1804. -,- Espèce rdpandue dans l’intestin
Aïn-Oussera, Tadmit, Alger.
1896. -- La présence de cette espèce
Nematodirus spathiger, RAII~LIET,
est encore douteuse en Alghrie; peut-êt.re aurait-elle
été confondue avec OameEostrongylus mentuCa,tus ou inversement.
grêle, reconnue
à KOUBA,
‘Sous-ordre, des METASTROMGFLOID&A
Famille des Metastrongylidæ
Sous-famille
des Dictyqcaulinae.
Genre I~IOTYOCAULUS,
RAILLIET
et, HENRY,
1907 (dictyos : réseau, caulos :
queue).
.’
Dietyocaulus filaria, RUDOLPHI,
1809.
-.
Espece très conmmne
des
bronches et de la trachée, reconnue à Ain-Oussora, à Tadmit et à Alger.
Famille des Protostrongylidae
.
Sous-famille
‘des Protostrongylinae.
j
Genre PROTOSTRON~~YLUS,
KAMENSKY,
1905 (protos : premier, strongulos
:
cylindrique).
Syn. : Synthetocadus
(RAILLIET
et HENRY
1907).
1865. - Assez répandue’ dans les
Protostrongylus rufescens, LEUCKART,
bronchioles
et-les alveoles pulmonaires,
reconnue X T’admit et, à Alger (Ouedel -Alleug) .
Genre MULLERIUS,
CAMERON,
1927 (dédié à A:-MULLER).
Müllerius caplllaris, A. X~I.EE,
1889. Syn. : Synthetocaubus capiIlaris
(RAILLIET
et HENRY,
19Oï).Signalée par 11. SEERAT.
<.
G.enre GONGYLONEMA;
mimzcs
(STKES,
GONGYI.ONEMA
lium
ORDRE L&ES IFILARIATA
Sous-ordre des SPIRUROIDEA
Famille des Spiruridae
Sous-famille
des Gongyloneminae.
MOLIN,
1857 (gongylos : rond, nema : fil) Syn. : M~$O-
1892).
PULCHRUM.
-
Espeoe très commune,
localisée
dans l’épithé-
œsophagien.
ORDRE DES TRIOH ï7RA TA
Sous-ordre des TRICHUROIDEA
Famille des Trichuridæ.
':
Genre TRICHURIS,
ROEDERER,
1761 (trix i cheveu, oura ‘: queue). Syn. :
Trichocephalus
(SCHRANK,
1788), Mastigodas (ZEDER,
1800).
- --,TRICHURIS
OVIS, ABJLDG~A&D,
1795. - Assez répandue dans lè caecum et
le gros intestin. Cette espèce a été reoonnuo à Tolga, par M. SEURAT et a Tadmit
-par M. ROSE.
Z
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75
CLIMATOLOGIE
,VILLARES
J.-B. -- Climatologie
1340, 1941 no 2 et no 4. no8 3 et 4.
zootechnique.
Bol. Indusf.
-- Retv. Indusf.
anim. Sao Paulo,
anirn.,
no 1 et
Au Brésil, les bovins de race locale (race Caracu) on1 un sang plus
riche en globules rouges (8 millions) que celui des races importées
(5 millions chez les hollandaises, Ci chez les vaches normandes, 7 chez
celles de Jersey); les descendants des animaux importés sont plus
riches que leurs parents; les bovins autochtones sont moins sensibles
‘aux attaques des tiques, Boophilus
microplus,
que les animaux de
l’Inde ou d’Europe. Dans les mêmes conditions extkrieures, les animaux
importés marquent des écarts de température corporelle plus accentués
que les bovins du pays quand ils sont soumis aux variations de tempé-rature,
G. -
HIEMERSCHNUD
La quantité
de radiation
solaire et son absorption
p P le pelage du bétail dans les conditions d’Afrique du Sud et
d’Europe.
-
Journ.
Soufh.
,ifrica
l’ef.
Med.
ASSOC., 1013, F. 121.
Au cours des trois mois d’été, l’intensité de la radiation solaire est
la même dans les parties intérieures de l’-Afrique du Sud que dans les
plaines de l’Europe centrale et. dans les régions alpines de Suisse,
conkairement & ce qu’on pense habituellement. Les conditions qui
influent sur la radiation sont la nébulosit,é, la longueur des jours, l’angle
<‘incidence des rayons solaires.
J. - La périodicité et la durée de I’œstrus chez la vachezébu et les vaches de croisement. - JOUF~Z. agric. SC., 1944: 34,
ANDERSON
57.
Le ,cycle œstral a une durée moyenne de 23 jours 03 chez les vaches
zébu et de 22 jours 42 chez les animaux de croisement (croisement
continu vache zébu f taureau Shorthorn*ou Ayrshire). La durée de
l’œstrus est respectivement de 4 h. 00 et 7 h. 40. Chez les zébus, il y a
des variat,ions saisonnières, pas chez les autres. De façon gkkale, les
fonctions sexuelles des deux variétés sont accrues avec l’augmentation
de la température et de la lumière solaire.
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76
CLIMATOLOGIE
J., GOODMAN
J.-I. et KELLEY
W.-E. - Absence de transpiration dans le désert. Anhydrose thermogène. - Journ. Amer.
Medic. Assoc., 1944, 124, 4’73.
WOLKIN
Chez des soldats exposés à une chaleur extrême, on peut observer
l’absence de kanspiration,
Pendant quelques jours à plusieurs semaines,
la sueur est abondante puis cesse brusquement
dans les régions du corps
au-dessous du cou. La peau de ces régions prend l’aspect de (( chair de
poule » et quand cela dure! elle se desquame.
C’est quand la température
att,eint environ 500 au soleil que la sueur
atteint son maximum.
‘L’injection
de 16 milligrammes
de pilocarpine
ou de 25 milligrammes
de mecholyl produit une anhydrose comp1ét.e
au-dessous du cou et de I’byperhydrose
au-dessus. Quand la sueur est
réapparue normalement, ces symptômes ne peuvent plus ôtre provoqués.
‘,
R-F. - Effets de la température atmosphérique sur la température corporelle et la respiration de bovins de race de J&sey. -
GAALAAS
Journ.
daby SC., 1945, 28, 555.
En Louisiane, où la température
varie de 120 Q 280 c. selon la saison,
et où ,l’humidité est régulièrement
forte, les relations constatées entre
la température extérieure et la température corporelle sont les suivantes;
chez des vaches de ,Jersey, la température
du corps va de 38 à 3907 selon
que la temperature
extérieure est de 10 ou de 350 c. Quand la température est de I-00, le nombre des respirations
est de 20 par minute, alors
qu’il atteint 30 quand la t,empérature monte h 350.
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BIBLIOGRAPHIE
1944. -
(R.). - Constructions rurales et bâtiments agricoles. II, 459 p. - Deyrolles, Paris.
VIARD
Livre
Ce volume est consacre aux bâtiments
d’esploitation.
Bien que décrivant
pour
les inst,allations
des régions tempérées, il peut fournir d’utiles indications
les régions tropicales, en raison de l’abondanc’e
de sa documentation,
notam.
ment.en ce qui concerne le logement des animaux.
G. C.
1945. -, SAKKAL
(F.-B.). - Le chameau, animal de boucherie. vét&naire,
151 p., R. F’oulon, Paris.
Z%ése,
Divers auteurs ont étudie la viande de chameau. MAKARYTSCHEFF
(1931)
avait donne une excellente étude des camctères organoleptigues
et montré
que, par sa valeur en glycogène, cette viande se rapproche
comme valeur
nutritive
de celle du oheva.1.
SAKKAL
la compare à celle de la vache maigre; il examine les divers modes’
de préparation
da,ns les pays consommateurs : il décrit les lésions les plus importantes trouvees R i’abattoir
eV indique les maladies qui peuvent avoir reperoussion sur la valeur de la viande au point de vue sanitaire. Les produits préparés
et conservés sont decrits en détail.
G. C.
1943. -- EWING
(P.-V.). - Karaku! sheep (Sheepbreeder Magaske,
StoCk Yards, Chicago, 124. p.
Unim
Bonne description
de la race et de son utilisation
pratiques sur l’alimentation,
la conduite du troupeau,
C’est un guide de l’éleveur aux Etats-Unis.
dans le monde. Conseils
le traitement
des peaux.
1943. - GITHENS (S.), THOMAS e.t
sourcesof Africa - Humphrey
(Gr.). 105 p.
C~OL
(E.),
Milîord
WOOD
Londres,
The food ras-’
Cet ouvrage est une sorte de preface a une étude plus détaillée des cultures
alimentairrs
de l’Afrique.
Il s’agit d’une géographie a,gricole de l’Afrique
dans
la.quelle sont étudiées les régions agricoles les plus importantes,
leur aspect
géographique,
les zones climatiques
et, pour chacune d’elles, les productions
végetalas naturelles
ou cultivées.
G. C.
1941.- Climate and man (Pearbook of Agric’ulture).
of
Agricultwe
Washington,
-
Uniled Mates Ilepart.
1248 p., 1 dol., 75.
Bien que destin6 surtout aus agriculteurs
de l’Amérique
du Nord, voilà un
livre qui doit être dans les mains de tOU8 ceus qu’intéresse la climatologie
et
ses répercussions
sur le règne végétal et le règne animal. Bien des c,hapitres
intéressent. les biologistes des regions tropicales, et. on trouve dans chacun de
ces chapitres une documentation
riche et à caractère scientifique marqué.
-4prOs une excellente
étude des divers climats, des specialistes différents
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78
BIBLIOGRAPHIE
etudient successivement
le rôle joue par le climat dans les diverses pratiques
agricoles. C’est ainsi que sont envisages par des auteurs differents : le climat
et l’installation
ou la colonisation
dans les zones sub-humides,
dans les régions
arides, dans les régions chaudes; le climat et la santé; dans une serie d’autres
,ohapitres sont examinés les effets du climat sur les productions
végetales les
plus importantes
: climat et SO!, -climat et culture du maïs, du sorgho, ‘des
petites graines, du coton, etc. ; il faut retenir aussi d’importants
chapitres sur :
1.e climat et les fourrages; le climat et les pâturages; le climat et la production,
du bétail; les relations du climat et les maladies parasitaires
du bétail.
Ajoutons
que les principes des observations météorologiques
sont exposés,
que des indications détaillées sont données sur les différentes parties du monde
et que chaque ohapike expose non seulement l’aspect de telle ou telle spéculation agricole et de l’influence .qu’exerce sur elle le climat, mais aussi les précautions que doit prendre l’agriculteur
OU l’éleveur
pour prévenir les effets adverses
du climat.
G. C.
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NOUVELLES
PROFESSIONNELLES
LE SERVICE
DE L’ÈLEVAGE
ET DES INDUSTRIES
ANIMALES
EN AFRIQUE
OCCIDENTALE
FRANCAISE
PENDANT
LA GUEKRE
par Paul
YOFLNET
1 Les perturbations
militaires, politiques, économiques apportées par;
la guerre dans la Fédération’ n’ont pas manqué d’avoir leur rkpercussion,
sur le fonctionnement
du Service de l’filevage.
Ce bouleversement
ne s’est heureusement, pas produit d’une facon
brutale, explosive, car l’armat,ure du Servic,e n’aurait pu supporter des
changements aussi profonds s’échelonnant
sur une trop courte période.
Ils sont int.ervenus par paliers et n’ont été que l’aboutissement
logique
et inéluctable
des événements
mondiaux.
Cependant, le fond même de l’activité du Service de 1’Élevage et les
but.s poursuivis
ont peu varié. Mais il s’est greffP, du fait même des
circonstances,
sur. les occupations
ordinaires des agents des besognes
parasites et, de+ charges nouvelles, alors que le personnel réduit et’
manquant
de moyens d’exécution
arrivait
Q peine à accomplir
les
tâches majeures.
Avant d’a.border dans le détail l’étude des différentes branches de
1’activiiA des vétérinaires pendant la durée des host.ilités, nous brosserons
un tableau d’ensemble de l’évolution
de la situat.ion de 1939 à 1945.
Au cours d’une première période, de septembre
1939 à juin 1940,
l’influence des événements extérieurs est peu sensible. L’accroissement
des effectifs militaires par suite de la mobilisation entraîne kvidemment
une augmentation
de la consommation
locale en viande et, le Service
de 1’Élevage collabore pour le ravitaillement
des troupes avec l’Intendance.
On a bien à regretter des mesures fâcheuses, telle la mobilisation des
vétérinaires
européens pour une utilisat,ion
technique
militaire
qui
n’apparaît
à aucun moment, alors que les vétérinaires
des colonies
anglaises voisines conservent
leur poste. Il s’ensuit
que des circonscriptions
d’élevage, malgré les représent.ations
de l’Autorité
civile,
comprenant
des milliers de têt.es de bétail, restent sans direction. De
,
l
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80
PAUL
MORNET
juin 1940 j novembre 1942, progressivement s’installe une économie
fermée et .dirigke qui amène peu & peu des restrictions de plus en plus
I \ 2
severes.
Les commandes de médicaments et de matériel ne sont plus satisfaites
‘par la métropole ét) les réserves s’amenuisent.. Les ,camionnettes des
« ,équipes mobiles de vaccination » sont, plus ou moins i~mobiliskcs
faut,e ‘d’essence, de pneus, de pièces de rechange. Leur transformation
en gazogAnes ,ne s’avère point excellente dans la, Prat)ique. On est
oblig6 de mtilt,iplier et de prolonger la durée des déplacements des
vaccinateurs.
Par.cont.re, la métropole et même l’Afrique du Nord font, de Pressant>s
appels h l’élevage colonial’pour l’envoi de bétail ou de viamde, de cuirs
et‘ peaux, etc.
L’insuffisance du frêt ne permet pas d’e’xp$dier le bétail sur pied.
On enverra donc de la viande. Sous quelle forme ?
Frigorifiée ? mais les fitabliss~ments frigorifiques de Dakar, les
seuls pour l’Afrique occidentale francaise, ne possèdent qu’un nombre
limité de. chambres de stockage et les bateaux n’arrivent que de façon
trop irrégulière, ce qui rend irréalisable un plan quelc&que de ravitaillement.
En conserves ? II n’existe en -Afrique occidentale fran&ise aucune
usine et on s’aperçoit tardivement que l’industrialisation de la colonie
n’a pas été assezpoussée.
On lance alors l’idée de la vinnde séchée. I,e Service de I’l?Xevage est
chargé des premières-études au Niger (mission ~VORNET)
et au Soudan
(mission JEAN~IN)
= économie du projet, disponibilités en bétail;
rendement, etc.
L,a mise en oeuvre suit peu après.
.En même temps .la tension polit,ique avec l’Angleterre s’accentuant,
les frontières des colonies anglaises voisines sont déclarées fermées el
l’exportation du bétail interdite.
Ainsi est tari un courant traditionnel du commerce indigène.
D’autre part., les effectifs militaires stationnés en Afrique occidentale
française augmentent et la cons&nmation en viande ne cesse parallèlement, de s’accroître.
L’éleveur indigène qui ne Irouve plus sur les marchés, ni dans les
boutiques les produits -manufacturés ‘(tissus surtout) dont il a besoin,
devient Micent,. Il vend moins volontiers ses hceufs, et ses moutons.
On est obligé d’avoir recours ti la réquisition pour le ravitaillem’ent
des troupes et des centres et on reduit corrélativement la ration journaliPre de viande.,
Du point de Gue sanitaire, la péripneumo& bovine se répand de
plus en plus et les convois de bétail; malgré la surveillance, favoyisent
cette dispersion.
*
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NOUi’ELLES
PROFESSIOKiELLES
81
De novembre 1942 b juin 1944 les relations avec la métropole sont
. int.errompues.
Une import,ante partie du pewonnel européen est restPe en France,
cependant que les agents présents se ressentent de la fatigue d’un séjour
trop. long pour le physique comme pour le moral.
L’espoir
de recevoir un approvisionnement
rapide des Ét&.-Unis
est vite évanoui. Les ,ohligations de la guerre intensive ne permettent
point de satisfaire immédiatement
les besoins de l’Afrique Occidentale
Française.
Une exception est faite pour le lait conden&, les stocks
étant presque épuisés et, le service de l’élevage @tant sur le point d’être
obligi: de prendre en charge le ravitaillement’
en lait frais des nourrissons,
tâche trés ingrate et pleines d’aléas.
Par contre, en 1943, des accords avec les -Autorités anglaises interviennent qui, pour noire part, nousmettent
dans l’obligation de fournil
un contingent mensuel de bétail sur pied ii la Gold Coast et $1la Sierra
Leone. Toute l’organisat.ion
est confiée aux vP%rinaires
du Soudan
(pour la Gold Toast) et de la Guinée Fransaise (pour la Sierra Leone).
La situation
reste assez critique et par circulaire
du 7 mai 1943,
l’essentiel. du programme
prescrit aux agent,s du service de l’i?levage
es1 ainsi fixé :
« L’adaptation nouvelle B envisager pour le Service de l’alevage
tient essentiellement A deus causes: la réduclion du personnel et l’insuffisance des approvisionnements en médicaments et matériel dont 1~
renouvellement n’a pu être a,ssur&régulièrement.
Cependant - les at,tributions primitivement fixées étant évidemment
conservées - il s’agit dans un ca.dre plus Etroit de poursuivre les buts
précis de notre politique pastorale :
10 Protection sanitaire du cheptel.
20 Inventaire du capital-bétail et de ses disponibilités.
30 Exploitation intensive des ressources animales.
4” Actit;W des station; expérimentales. Limitation des programmes,
Proteclion
sanitaire du cheplel. - Elle reste la préoccupation majeure.
Les mouvements de bétail - transhumance et exportat.ion - sont
toujours 5 l’origine des épizooties.
A l’heure actuelle où le ravitaillement des Centres et des Colonies
étr’angères voisines n’a pas diminué, au contraire, la surveillance doit
Etre encore plus étroite. Elle est facilitée par le fait que les déplacemen?s
commerciaux sont en grande partie canalisés suivant des plans préétablis.
11est donc plus aisé d’immuniser le bAtai soit, dans les postes fixes
de contrôle, soit le long des routes caravanières autorisées.
La vaccination systématique est en ce cas la règle. Elle a lieu parallèlement A la lutte contre la maladie dans et autour des foyers,
Elev.
et Med.
vbt.
des Pays tropicaux.
- Jan.
1947.
.
6
/
l
l
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82
PAUL
MORNET
Pour c,onserver la même cadence de travail.avec
il faut :
des moyens réduits,
io Favoriser la mobilitf: des équipes de ‘vaccinahion. Ce but ne peut,
êt,re atteint qu’en s’efforçant d’améliorer le matériel automobile. En
particulier des dotations en essencedoivent être prévues: Ceci ne veut
pas dire yue l’immobilisation provisoire d’une automobile ou même
l’absenke de véhicule doivent entrafner la limitation des tournées qui
seront fréquentes, tournées d’inspection, de vaccination de ckmtrôle
ou de prospection.
Toute latitude doit être laissée aux Chefs de Service et’ même aux
Chefs de circonscription d’élevage pour en déterminer le rythme ou la
fréquence: pourvu que soit utilisé avec le maximum de rendement le
personnel sous leurs ordres ;
2O intensifier la production des laboratoires, des Centres de Sérothérapia et Vaccinogénes en accordant toute facilité pour leur fonctionnement. En particulier la marche des appareils rkErigérat,eurs étant essentikle pour la conservation des produit& biologiques, dans la mesure dv
possible tout le pétrole nécessaire sera accordé.
Par contre, il faut limiter d’une façon impérative les recherches
d’ordre spéculatif, ou celles dont les applications qui pourraient éventuellèment en découler ne présentent pas un intérêt immédiat. Ni les
el‘forG, tii le matériel ne ‘doivent être détournés du seul but à atteindre :
le maintien de la sante du bétail.
Pmenfaik
du capital-bétail
et de ses disponibitités.
- II est, apparu à
l’évidence - en particulier au cours de la période yue nous traversons
- que l’inventaire du bktail n’étant pratiqué que de façon fragmenl
taire ou sans bases -sérieuses, il devenait fort difficile d’en connaître
les possibilités et les ressources.
On s’akorde -généralement à reconnaître yue les chiffres officiels
sont inférieurs .à la réalité. Cela ne résoud pas le problkme car on ne
peut appliquer uniformément à tous les éleveurs les mêmes Servit>udes,
ni établir le potentiel du cheptel tant que nous n’aurons que des dormhes
aussi incertaines.
L’effort demandé en ce moment aux éleveurs pour le ravitaillement
.de ! a Fédération ou des Colonies voisines est loin d’hypothéquer l’avenir
mais il est-certain qu’il ne correspond pas partout à la physionomie
réelle de Ilélevage et que certaines rkgions OUcertains troupeaux restent
en’ de:8 de leurs possibilités alors que d’autres ont, atteint leur plafond
de fourniture.
C’est, pour éviter de semblables errements et, permettre une répartit,ion plus équitable des charges de toUs ordres, autant qu’une exploitation rationnelle est ,productive du Capit)al-bétail, qu’il devient de plus
en plus indispensable d’avoir un dénombrement du bétail plus exact.
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NOUVELLES
53
PROFESSIO‘riXELLES
Qui donc eSt mieux placé que le l-ktérinaire
pour fournir
des indicat.ions précises ? Par ses tournées
incessantes,
par son conLact Const>ant
avec les eleveurs,
par la confiance
qu’il en a oblenue
ou qu’il peut
facilement
acquérir,
il doit, être le conseiller
de t.outes les opérations
administratives
sans pour cela devenir un agent recenseur,
ni restreindre
son rôle primordial
‘de N conservateur
du
capital-bétail
1).
Exploiiation
intensioe des resso~~rces ~~~zimn1e.s. - Qu’il s’agisse du mie1
et de ia cire, des produits
de la pèche. du lait et du beurre, de la laine,
des cuirs el, peaux, taules les ressource- Y animales
doivent
êlre exploitées
au maximum
soit en vue de l’utilisation
sur place, soit,, autant
que
les moyens de transport
le permettrontz
in ~-ue îlo I’wnorLation.
C’est, surtout
sur le condit,ionnemt~nt,
que doit s’exercer
l’action
des
agent.s du Service de 1’Élevage.
T>es résull ats sont dkj3 acquis pour les cùirs ct yeaü‘i el la laine,
L’importance
économique
de ces produits
n’est pas A souligner
mais.
en cette matière,
la moirrdre
défaillance
dans le contr2le
peut entraîner
la perte d’une grande partie des résultats
péniblement
acquis.
La tache est évidemment
loi[rdt~ si l’on consid&e
le personnel
disponible, mais elle le Fera d’a.utant
moins qu’elle continuera
;i 6trr acci>mplie rég:~lièrementIj
inlassablement
au cours
&Y
I.ournées,
de facon 3
conwiller,
dirigw,
so?:tcnir
l’é!rwur,
le p~~oductcnr,
le commer-ant,.
Actirlilédes dations
expérimenidcs
Limite
des programmes.
En ce q”i cnncerne
Ics É:t.ablisscment~
tl’Gle\;age
dont. la mise en
sommeil
a,vaiI, été envisagéc!
il ne peut etre question
de perdre lc îruil:,
d’expériences
autkrieores,
longues et laborieu5e.s.
Les ri-sultnts
acrpiis
seront, conservés,
maintenus,
suivis.
Tl faut simplement
ailandonner
t,oute phase csp~rimentale
nouvelle susceptible
d’ibsorber
lrn matériel
animal
important
et l’activité
d'un
nombreux
!wrsonnel.
La wdgarisation
de nos méthodes
zootechniqi-les
ainsi que la distribut,ion de ykteurs
sélectionnés
np seront mises cn ceuvre
qu’autant.
que 1~ contrôle
pourra en C.tre fait ~onr~cnablemelit.
Seront-ainsi
t%rninées
tontes 1::s opkralions
de grande
envergure
2
CchAance lointaine
ou
portant,
sur
une portion
-de territoire
trop
étendue )).
Examinons
maintenanl;
de fagon plus
service de l’élevage
pendant
la guerre.
1. -
Recensement
du
prkise
le fonctionnement
du
cheptel.
Ce n’est, point IA une hranc.he de l’activitk
normale
des vétérinaires.
Ils pratiquent
ixdinaircment,
5 l’occasion
des ca.mpagnes
de vaccinations,
des sondages,
afin de connaître
le coefficient,
de majoration
h
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84.
PAUL
MORNET
appliquer aux chiffres des déclarat,ions faites par les éleveurs qui se
méfient du recensement,
a juste titre d ‘ailleurs, puisqu’il sert de hase
ik l’établissement
de l’impôt-belail.
Cependant wtte opération offre un grand intbrêt pour apprécier les
‘disponibilites
en bétail de boucherie. 11 a permis en bien des endroits
de répartir de façon plus équitable Ics charges de la r6quisition.
On lJd
iinsi
S'aperceVOir
C[LIC k!S prbkAu Senégal en particulier!
vements répétes ont réduit Ic disponible en bœuîs de boucherie aduNes
et qu’il faut obligatoirement
prélever des animaux plus jeunes et avec
discretion pour ne pas compromettre
le croit normal du troupeau.
En Côle d’Ivoirc! on est, frappe de 1’insuffisanr.e du nombre des géniteurs males, en particulier des taureaux. IJne action irnnn!diate s’impose.
Grâce 5 c,ette connaissance du cheptel et aux sages mesures prises
pour 1.eproteger, on peut. affirmer qu’il a traverse cette période difficile
Sans être amoindri. II est estimé (1) actuellement à :
1:œui-s . . . . . . . . . .
Moutons et Chèvres
Chevaux . . . . . . . .
Aries . . . . . . . : . . . .
Porcs . . . . . . . . . .
Chameaux . . . . . .
II. -
Élevage
.. .. . . . .. . . . .
. , . . .. , . . . ..
. . ..&.........
. . . . . . . . . ..
. . . . , . . . <.. . . .
.. . . . . . .. . . . .
des espéces
.
.
.
.
.
animale9
6.000.000
IG.OO0.000
200.000
~00.000
170.000
!75.000
domestiques.
Chevaux.
- Les diverses mesures d’améliorai.ion, étalons approuves,
primes de saillie, primes a la naissance, d’entret,ien, etc., ont Pté maintenues.
Mais par suite de l’insuffisance
des moyens de transport, de la demande
militaire accrue, il a ‘fallu intervenir pour éviter les prélcvements ercessifs~
ou désordonnés.
Les réunions hippiques ont comme par le passe une trits grande faveur
quoique les règlement,s soient souvent. peu rationnels et mal appliqués.
Pour eviter des abus, au SenEgal, le service de l’elevape a fait codifier
par arrêt,é un réglement uniforme et en surveille
l’appiication.
Anes et mulets.
-- La. penurie des moyens de trampArt,
a mis dans
l’obligation
d’utiliser
tous les animaus de bât disponibles. : boeufs
porteurs,
chameaux, anes. Ce.s derniers malgré leur petite taille supportenl aisémunt des charges de SO kilos et, ils sont mis a contribution
de
facon intensive par les indig4nes et l’.hdminist.ration
civile ou militaire.
(1) Il s’agit là d’une Nestimation », 1;s chiffres officiels étant inférieurs.
du ooefficient d’augmentation
à appliquer à ces derniers chiffres, coefficient
pratiqués par les vaccinations
dans les troupeaux
indigènes.
Nous tenons compte
basé sur 10s sondages
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XOUVELLEB
PROI33SSIO‘\'XELLES
fi5
1, a production
mulassike
n’existe pas en :U”rique Occidentale Frantaise. A la sfa:ion d’elevage de Sotuba des essais par croisrment
du
baudet marocain de grande ltaiile avec la jument commune du pays
donnent depuis 1940 des résultats
encourageants.
Bœtifs.
- Les opkkions
de iroi5emcnt
avec les taureaus import.&
d’Europe
oni été interrompues
h cause du maque
de reproducteurs.
Par contre, la sélection de races locaks n’a subi alicun ralent.issement
à Filin+6
(Niger) et. A MisGboiqou
(Office du Niger). En brousse égalemenl! h I’occasioc des tournCc.c d’immunisation
autip&iquc,
les vaccinatpurs ont efîecta+s systéuiatiijuenient
ia castration des g6nitrurs n&l
conformés des troupeaux
indigkzes.
Par contre, en COLc cl’:voire on s’est. appliql:<é A interdire l’abatage
ou l’cxport atien des taureacs don ! le nombre pa.r troupeau est. souvent,
insüîfisant (21pei,ne 1 14). Les génitciirS
choisis ont Cté marqués et. le
propriktairc: devient responsable de leur disparition.
La création d.e noyaux d’+levage izi staurée
il y a quelques’armées a
6th étendlw. On Sait Clu'eik
consiste x col-dier
:l des indigènes desrégions
pauvres en bé.tail mais présentant des conditions favorables d’klevagc,
de petits troupeaux suivant ~111 cpttme. de prFt I rés a.vant ageux pour le
gérant.
Au IIahomry, le mi-me princip e a été c~~pir>~-6
~OLIY peupier le plat eau
d’hhonxy.
Moutons.
--- A) &lo~lons ri.laine : Le ~3rngrammede la Rwgeric Vinccy
& El-Oualadji (So\idan), a Até poursuiG. Gutre l’entret,ien d’un troupeau
de m8rinos pur sang et A divers degrés de sano. ie croisement nvec les
mout,ons ti lrine indigène pour l’oLten!ion de dem-sang continue @ce
aux parcs t!e suillie des divers cerr:les c1e la Coucle
C!:I Xger. 121encore.
il faut, regrettrr l’absence de non\-earuz reproducteurs imporlés de France
Dans le Cercle de 'ToInlroüct011
;in recenremznt complet dc- moutons
h la.ine a btt: ell’ectii6t A 3Inpti. la ~rau~hiimaiicc a ïlé ktudik en vue de
la mise au point d’un pl2.n cl’antGlioration de l’élei-agc r!u moulon A
laine.
R) ~‘lonlofîs ci I,oil : C’est eurtoiit le pïogrammc de l’éls\-age du mouton
Astrakan rt. de 3017croisrment a-\-w le mou!.ror. Maure i poil noir qui
a ét.6 l’objet d’une at.tenLion p:rkiculi$re dans !es Ceigrries de Nioro et
Sara. (Soudan).
Ce troupeau pPpiniére t!c purs San:. atteint actucllerncnt une centaine
de têtes d’une valeur de S.OOO.O~Or!
de francs. Ces résultats clépasscnt
le cadre d’une espérience ,-t dciYcnt Dtre confirmés sur le plan pratique.
Mais Il est maintenant apparu A l’él-idence cille les moutons astrakans
et même leurs croisement , sont pltis fragiles et pins sensiblesh la pnthologie locale que le4 moutons Nauru. C’est LUI~ indication A retenir
pour la vulgarisation.
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86
PAUL
MORNET
Cet.te vulgarisation
n’est pas possible chez 1’6165eur indigéne insuffisammcnl
pri:pari: 5 nos concepts ïooteçhniques
eL peu disposé par
tempérarnent,,A donner des soins parl.iculiws
aux animaux. 11 reste donc
à trouver
rme formule ad0quate : élevage ewrop&en ou associat,ion
européenne-irldigéne.
Chèvres.
-. La chèvre rousse de hlaradi (Niger) dont la peau est si
estimée pour la maroquinerie el qui concurrence la vasic
dite de
Sokoto (Nigéria anglaise) se répand peu & peu, sous l’irApulsion des
‘agent.s de I’klevage, bien en dehors de son habitat d’origine. Les Cercles
de Zinder, Tàhoua, iiouni> Dosso, Nia.mey en cornplent des troupeaux
importants et. homog$nes.
PO~T~. -- L’rZtrique Occidentale Française qui recoil: normalement
dt.1pnrc sous forme de sala.isonset charcuterie de F’ra;ce .et des colonies
anglaises, s’est trouvbe brusquement, privée de ses approvisionnement~s
au moment. même oil les villes grosses consoir~rnetrices telles : Dakar,
Saint-Louis, Abidjan, Banakp, Cot,onou, voyaient, leur consommat.ion
en Gand? de boeuf et mouton fortement, diminu&.
Le Maroc, où I’industrialisat,ion du porc est assez poussee, est venu
combler partiellement cc dkficit . Mais il a fallu cependant assurer le
complément par I’iltilisation des T’essourceslocales. L’élevage du pnrc
en Côte d’I\.oire, au SPnPgal a 4t.6 alors intensifie et, les apports dans les
Centres -sont loin d’i?tre négligeables.
Le croisement du porc indigène avec. le Yorkshire esl tpujours t.rés
recherché.
Chameaux. l L’influcncedes véterinaires n’a pus’exercercommc elle
l’aurait dB sur cet 6levage par manque de personnel. Bien souvent!
hélas, ces animaux onl: @téulilisés de façon ewessive pour les transports
et, leur rusi.icit&, leur cridurance mises rudement à 1’Cpreuve.
III.
-
Milieu
d’élevage
lique
pastorale.
-
Améliorations
-
Hydrau-
Dans ce domaine, peu rl’acquisit,ions b enregistrer. L’absence presque
totale de matériaus a été un oMacle insurmontable.
‘Le SénégaI cependant, a entrepris le forage de quelques puil;?, Amén&$
des
abreu\ioirs, construit, de3 baignoires yuasiticides
mais dans
l’ensemble de la Fédération tout un programme est, A ét.ablir sur des
bases neuves et étendues avec de puissants moyens d’action.
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SOUVELLES
IV. -
Exploitation
57
PROFESSIOXXELLES
des animaux
vivants.
nu fur et A mesure que 1’4conomie de l’Afrique Occidentale Française
s’est cristallisée en vase clos. que les débouche ‘5 se sont, ferirks, les importations de pïoduits manufacturés
rareliées, on a Tu peu j peu se dessiner
une hausse géuéralisée des cours.
Le marché du bktail a été particulikemer~t
touché. Que s’est-il. passé
en effet ?
10 La consommation
en viande a augmenté, car la demande de l’lntendance ct, des centres surpc:~plés a iitC de plus en plus pressante.
‘20 Les éleveurs ont. diminué leurs apports sur !es marchés car ils n’y
trouvaient
plus
les tissus, le sucre: le t,hé: etc., qui cnnstituenl
ilabituellement le but. principal de leurs Cransactions.
Des courants clandestins vers la Gambie! la Sierra Léone, la Gold Coast, la lKi.geria se sont
établis.
Les difficultés
inhérentes
.?I de telles opérations
ont contribu
?I
ent.raîner une hausse du pris du b6tail sur le marché intérieur.
Le déséquilibre s’est accentué réeultanl; de la surenchère inévitable
par suite d’une demande accrue et d’une offre réticente.
La valeur du cheptel s’est alignée sur les prix au marché noir des
tissus et, autres produils de première nécessité.
LL,‘Administration
a été obligée d’inter\-enir
pour taxer les prix du
bétail et des autres denrées et surtout pour aswrer l’approvisionnement
des troupes ct des villes. Les plans de rkquisition
et d’organisation
des
convois ont été confik au service de 1’6lcvage qui était le ~J~US qualifié
par sa connaissance des éleveurs et du bbtail pour mener A bien cetle
tâche t,rks ingrate.
Toutes ces mesures onl: impliqué la mise au point de la connaissanke
du poids moyen des bœnfs. du rendement, en viande: des pourcentages
de pertes en poids et en têtes de bPtai1 en cours de route, etc.: qui
entrent comme éléments de base pour la fisation
du prix de revient.
Ce I te tâche entièrement. nou\-elir est de\-enue une des ~!US absorba rites.
En avril 1943, les accords franco-an$aia
de fourniture
de bétail par
le Soudan h la Gold Coast 1(19.600 brcuîs pour l’année) d’une part., par
la Guinée Francaise Q la Sierra Leone ((8.400 hœufsj d’autre parU, sont
venus encore étendre ie champ (d‘action rlcs \-étérinairis
chargés de
l’organisat,ion
des convois et des opérations sanitaires.
Au titre de 1944, les mêmes accor& prkoynienl,
94.000 bniufs pour
la Gold Coast et 8.400 pour la Sierra Lecnl:.
i(d
,suiure.)
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SS
PAUL
MORNET
ACTIVITQ
DU SGRVICE
DE L’ELEVAGE
DE L’A. E. F. DURANT LA GUERRE 1939-1945
Ile création relal-ivemcnt récente, le Service de I’Élevage de 1’A. E. F.
ét,ait, b peine organisé lorsqu’éclat,a la guerre. 11 ne Possé;dait encore j
c,el,Leépoque aucune installation dkfinitive et. les moyens dont il disposait
&-aient loin d’etre h la mesure de lr. 15che qui lui inccimbait.
Sa situation el; son act,ivité en fin 1939 se présentaient ainsi :
1, - Personnel.
- En octobre 1939 tout le personnel technique
-taii, placé en affectation
spéciale et se trouvait, ‘réparti comme suit :
a) Terriloire
du Tchad :
6 Vétkrinaires ;
.4 Assistants Vétérinaires;
81 Infirmiers indigènes.
b) Terriloiye
de l’Oubangui
:
3 Vétérinaires ;
18 Infirmiers indigènes.
c,) Terriloirss
du MO~~-Congo
et du Gabon
:
2 Vékérinaires ;
3 Assistants Vétérinaires;
6 Infirmiers indigènes.
Total : 13 Vétérinaires,. 7 Assist.ants, 103 Inlirmiers indigknes.
11. - Crédits. - En outre des crédik afférents à ce personnel le
Service de 1’Élevage ne dispokt au t.itre de son chapitre spécial (achals
de médicaments, animaux, nolwrit,ures animaux, Irais de fonctionnement des laboratoires, centres vaccikogénes, établissements d’élevagè
et primes ?I l’élevage) que d’une dotation de 924.000 francs.
111..-- E’quipement. - Il n’existait aucune construction délinitive.
des installat,ions provisoires, provisoire menaçant souvent
ruine.
Partout
IV. -
Activité
1* Lulle
contre
déployée.
les. épizoolies
:
Vaccinations antipestiques . . . . . .
antipéripneumoniques . .
357.850
3.791
2O ilssisiance véfh-innire
indigène
(consult,ations) :
26.686
Tchad............................
11277
Oubangui.........................
2.173
Moyen-Congo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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NOUVELLES
3O Illspciion
des viandes
:
Bovins Petit. cheptel
5. GO3
56.466
4.632
1.683
2.303
5.329
Tchad ................
Oubangui. .............
Moyen-Congo .........
40
Ezwmens
89
PROFESSIOKXELLES
de laboraloire
:
Sang et, organ,es.......................
Selles .................................
Frottis cutanés. .......................
6O Effeciif C~LL cilepie
1. Ferme ovine
des
élablis.semm?n
541
453
207
rl’blevrrqe
:
(Tchad) :
Boukhara pur ........
:. ................
1/2 sang...............................
Brebis noires à longs poils ...............
2. IIaras de N' Gouri (Tchad) :
Étalons ..............................
3. Ferme
du Niari
(Moyen-Congo) :
Bovins des Lagunes ....................
Porcins (Large White dégénérés). ........
Ovins ................................
Volailles ...............................
Go Coizfrcile
de !V’Gowi
des ezporlcitions
des
pI~Odiliis
de.
et activité
du Service
4
15
13
99
107
l’élevage
1. Exporlations b&ail sur pied :
Bovins., ...........................
Ovins caprins .......................
2. Fkportalions de peaux .............
3. Esportations de beurre. ...........
4. ExpoAations de cire .............
Situation
5
27
121.
:
13.298
44.778
2X tonnes
766
-440
--
durant
les années
de
guerre.
Le gros effort de guerre de 1’:1. E. F. s’est particulièrement, manifesté
aprhs le ralliement du Territoire A la France libre r-6, 27, 2!3eoîct, 1940).
1. Situation
1” Personnel
l’infanterie
:
du personnel
engagé
volontaire
durant
la période
de guerre.
dam les F. F. L. en 1940 pour servir
dans
Vétérinaires. . . . . . . . . . .
. . . .. . . . . . 3
Assistants Vétérinaires.. . . . . . . . . .
. ... 7
Le Vétérinaire MATHIEU
est mort au Champ d’Honneur, ué Bl’ennemi
devant Bell’orl; ?t la t%e de sa section.
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90
M.
BAYROU
dkédé enfre 1940 et 1945
VéGrinaire . . . . . . . . . . . . .
Assistant Vét,érinaire.. . . . . . .
2O Personnel
3 Personnel
évacué pour
Vetérinaires.
40 Personrzel’venanl
entre 1940 eE 1945 :
raison
de sanfé enlre
......
....
de l’exférieur
ei ayanl
Vétérinaires. . . . . . . . .
x50 Personnel
erz service
enlre
..........
..........
1
1
1940 ei 1945 :
: . . . .. .
pris
. . . . . . .‘.
..
2
du shvice
en A. E. F.
\ 2 en 1941
2 e,~ lg43
(4
1940 el 1945 :
1940 1941 1942 1943 1944
-
VéGrinaires. . . . .
ilssistants . . . . . .
Infirmiers indigènes
9
10
0
0
134 130
9
11
0
0
1.35 135
11
0
140
II. - Crédits. - Les crédits accordés durant la période 40-45 au
chapitre special (Service de I’Élevage) (non. compris les dépenses de
personnel) ont été les suivants :
1939 .. . ................
1940.. .................
1941 ...................
1942 ...........
: .......
1943 ...................
1944 ...................
111.-
Constructfons
réalisées
924.ogo
.
.
durant
.
.
.
1.141.000
1.341.500
1..537.200
1.796.000
2.600.000
la période
1940-1945.
C’est durant, cette periode qu’a éti- réalisee la construction du b5timent ‘groupani. les services administratil’s, la pharmacie d’approvisionnement et le laboratoire de 1’Inspection de 1’Élevaçe de Brazzaville.
En outre ontété achevées les diverses annexes de la Ferme Expériment>ale de Dolisie.
Dans les Territoires, les faibles crédit.s disponibles n’ont pu permettre
que de simples réparations indispensables aux installations provisoires.
La reprise de l’État, de guerre apr&s le ralliement a. la France libre
avait créé des priorités trop impérieuses pour que certains travaux
projetés ,au titre de l’élevage aient pu i!t.re mmh
h bien.
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NOUVELLES
IV.
du
- Activité
personnel.
déployée
10 Lutte
durant
contre
357. S51 393.653
1939
malgré
les pritxipdes
antiseptiques
191-2
1943
366.3Sz)
8.125
44’7.665
1944
384.455
332.086
wa
3.952
1944
4.425
3.G4S
3. Vaccina’tions
anlij‘-mplomatiques
1940
1941
19-k?
1943
12.710
11.302
1939
4. Vaccinations
1941
1940
-
antibackéridien
1942
1943
11.510
20 Assisinrice
1939
1940
30.136
35.014
3
Bovins..
.. .
PeLit. cheptel . . . . . .
uétérinaire
1941
indigène
1942
39.180
35.GïO
12.941
4S./41
40 Emin~ns
1944
104.520
1944
14.717
32.061
(consultations)
1943
1944
3G.SX
32.846
lnspeciion
des ainncles
1939
1940
1941
12.540
G3.4ïS
la réduction
bpizooties
2. Vaccinations
antil‘sripneumoniques
1940
1941
1 w3.
1943
,3 .-791
1939
-
la guerre
1. Vaccinations
1941
1940
1939
91
PROFESSIO~KELLES
1942
11.143
41.Gï9
15.170
38.542
1943
13.723 1.2.229
19.S1540.917
C!e lnbomloire
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1.202
1.3OG
1.538
2.407
3.188
2.s91
50 Eilectii
du cheptel
des ~2ab,~~‘ssemeizls
1. Ferme
oCne
Pur sang (Boukhara).
15/lG.........................
7/8...........................
3/4...........................
lj2...........................
.
d’élrrc~ge
de X’Gouri
.
.
1939
3
y
27
1944
1944
S
3
30
13”
206
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M.
92
BAYROU
2. Haras
1939
-..
....
4
Étalons
.de N’Gouri
1944
57 (1.683
3. Ferme expérimentale
Bovins................................
60 Conirôle
~ .. .....
Ravins..
.. ..
Ovins caprins
.T
. . ..
211
des produiis
de bétail
fondu.
1941
1942
1943
13.29s
44.778
25:86
47.895
32.961
42.452
32.184
31.821
47_035
31.381
de peaux
brutes
eL cuirs
1939
1940
1941
1942
256
-
117.483
89.175
141.615
139.236
1939
. . .T
768
1944
41.143
15.381
de bœui’s
1943
184.879
39.179
307.958
123.809
1944
52.811
78.265
de beurre
1940
1.539
1941
853
1942,
1943
1944
875
5
vGi
4. Exportations
de cire
1939
1940
1941
1942
1943
1944
440
233
261
-L&
3%
202
-
-
Cire décal~tée
sur pied
1940
3. Exporta-Lions
Beurre
de l’élevay~
1939
2. Exportations
Cuirs bovins..
Peaux ovins.
contrôlées)
de Brazzaville
des exportations
1. Exportations
saillies
. . . . .T
Voici très brikvement
résumée par des chiifres quelle a élé l’activité.
déployée par le Service de I’Élevage
de 1’11. E. F. durant, ces cinq années
de guerre.
Celte période
glorieuse
pour le premier
TerriLoire
rallié à la France
libre a- été particulièrement
difficile
pour un Service,
responsable
de
plus
de six millions
d’animaux,
que les événement,s
avaient privé de la
moitié de son personnel
ainsi que de ses sources habituelles
d’approvisionnement
en matériel
et mkdicaments.,
SurmonLant
ce lourd handicap
il a non seulement
réussi à maintenir
I’auvre
existante,
mais encore A intensifier
son action.
NI. BAYROU,
Vétérinaire
Inspectew
Inspecteur
en Utef,
Général
de Z’Elcaage
en A.E.F.
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NOUVELLES
(CONFÉRENCE
VETÉRINAIRE
Dti
FRAXCO-BRITANNIQUE
DAKAR
(Mai
IConcIusions
relatives
93
PROFES,~IOXXELLES
1946)
à la Peste
bovine.
Apres exposé des techniciens
concernant.
les moyens de lutte mis Q
notre disposition
contre la peste bov-ine et les conditions
de leur mise en
.application
généralisée
sur toute l’étendue
des zones d’élevage,
les
conclusions
suivantes
ont été arrêtées :
1. L’emploi
du virus-chèvre
nécessite une nouvelle
les résultats
acquis relevant
une irrégularité
d’action
ment
des souches et du bétail qui les recoit.
expérimentation,
dans le comporte-
II. Un plan d’attaque
concerté pour
l’éradication
totale ne peut être
,envisagé en ce moment,
par l’emploi
exclusif du virus de chèvre ni par
tout
autre procédé,
par suite de l’insuffisance
numérique
du personnel.
III. Seule est, permise
‘élargissement
des zones
,que par l’augmentation
moyens.
l’int.ensification
du contrôle
de l’affection
par
d’attaque.
élargissement
qui ne sera possible
sensible
et progressive
des effectifs
et des
IV. Cette
:SUT les zones
médicale
sera plus
spécialement
poursuivie
des t,erritoires
britanniques
et français.
V. Elle
localement.
prophylaxie
limitrophes
aura
lieu
par
l’emploi
des méthodes
VI. On s’efforcera
de faire coïncider
‘des frontières
par des contacts
directs
chefs de secteurs.
VII.
tratives
Toutes facilités
pour favoriser
VIII.
améliorées
routière-.
les plus
aptes
les attaques
de part et d’autre
mu!tipliés
entre les Vét>érinaires
clewont
ètre données
ces contacts.
Les communications
de part et d’autre.
jugées
aux
par les autorités
frontières
IX. Le marquage
des auimaux
x-accinéa est, neçcasaire.
pas indispensable
d’avoir
recours a une marque
uniforme.
les véterinaires
de chacune
des zones intéressées
soient
caractéristiques
du marquage.
adminis-
~devroiit
etre
Mais il n’est
Il suffit que
prk-enus
des
X. L’adoption
des mesures préconisees
ci-dessus nous permet l’espoir
que, dans une periode non éloignee, l’intensite
de la maladie
sera reduil-.e
.ti
de
telleS
pr0pOrhOnS
qLl'e!le
ne
COnStitUera
$US
Une
InenaCe
SfkieLMe
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9rL
R.
W.
Y.
METTAM
aux b’ases énocomiques et sociales de l’élevage indigàne. Nous pouvons.
alors envisager la mise en train d’une campasne ultime pour son Bkdicat,ion.
SERVICES
V’aTfiRINAIRES
DE
L’EMPIRE
PORTUGA#
Le siPge des Services vét.érinaircs de l’lkonomie
animale, département
tous les services. Les
central, est A Luanda; c’est de lui que Aèvent
cadres supérieurs. Compre~nnent 20 vétérinaires
qui comprennenl; 4 chek
de service dont le salaire est de 78.000 angolares (100 angolares valent
environ 1. livre sterling),
des vétkrinaires
chefs 5 Si.000 angolares et
des vétérinaires
de ire et 2+ classe, aux soldes respect,ives de 48.000 et
39.000 anpolares. 11 y a aussi des fonctionnaires
du
service dans les
slations.
Les dépenses totales des services sont de 3.673.043 angolares et la
dur&e habituelle du service de six ans, ce qui varie avec le climat.
RAPPORT
ANNUEL
DE
DU LABORATOIRE
NIGERIA
POUR
(R. W.
VfiTfiRINAIRE
1943
M. Mettam)
Il y a eu une légère diminut’ion de la production du sérum contre la
peste bovine; cela est surtout dû au remplacement de la méthode sérumvirus par celle du virus atténué, qui demande peu ou pas de sérum.
Quand cette dernière méthode se généralisera, la production du sérum
sera de beaucoup abaissée, et-le temps n’est pas loin oû elle pourra être
arrêtée.
En ce qui concerne les autres vacc,ine, l’année a été une année record ;
cela est surto.ut dû à la quantité de vaccin charbonneux sporulé qui a
été fabriqué et utilisé. Malheureusetient,Je charbon a gagné, au cours
des récentes années, une grande partie du territoire, venant du Nord
avec les troupeaux de boucherie. La vaccination est maintenant pratiquée dans de nombreux postes de contrôle et dans les centres vétérinaires les plus importants. Le vaccin spo,rulé est un produit biologique
de valeur considérable et l’extension de son emploi est à prévoir.
(1) Rev.
Med.
Vet., Lisbonne,
38, 288.
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On a aussi accru la production
des vaccins contre la péripneumonie
et la septicémie hémorragique
bovines. La péripneumonie,
comme le
charbon, s’est étendue grâce aux mouvements
de bétail et maintenant
qu-e la peste bovine est sérieusement
att.aquée par le virus atténué, la
péripneumonie
va devenir la maladie la plus sérieuse.
Neuf cas de rage ont été diagnostiqués
: huit chiens et un chat, ia’
majorité venant de la ville de Iiano.
La blue-tongue a été diagnostiquée pour la première fois aulaboratoire.
De n?ê+e la horse-sickness.
La péripneumonie
n’a p:i faire l’objet de recherches
importantes
au
cours de l’année, La production
du vaccin a été accrue. A la simple
vaccination,
on a substitué la double \-accination
I(V. Rapport du Dép.
vétérinaire).
Un grave inconvénient
du procédé est la nécessité d’intervenir à trois reprises dirférentes
sur les m6mes animaux, ce qui est
dificile dans les troupeaux nomades.
La heart water a été diagnostiquée
dans une ferme du Sud, chez des
moutons. Xickeilsia
ruminantium
a été isolé; la tique Amblyomma
oarie-.
gatum abondait au moment OUsévissait la maladie.
Une forte mortalité a été Observ&e sur les veaux de plus de trois mois.
d’une ferme de la province de Zaria JSPRENT).
Chèz les veaux très jeunes,
on a isolé des organismes du groupe coli et chez un veau de trois mois,
Salmo~~ella dublirz. La morbidité et la mortalité ont diminué après utilisation de vaccins préparés avec les souchesisolées; mais d’autres facteurs.
devaient aussi intervenir, notamment l’alimentation.
L’évolution du (( ver en hameçon » le plus commun du bbtail, BWIOslomum phlebotomum,
a été ét,udié par SPRENT,
qui a montré qu’il est
responsable fréquemment d’une maladie desjeunes. Le ver pénètre dans
l’organisme par la peau au cours de la saison humide; il gagne le duodénum et cause de l’anémie, se nourrissant de sang. Quand l’infestation
est sAvére, l’anémie est grave. C’est ce qu’on observe surtout chez les.
veaux d’un an; infectés au cours de la saison des pluies, ils manifestent
des sympt6mes graves A la saison sèche suivante, alors que l’alimentation est pauvre. Les animaux sévèrement atteints restent en mauvais
état leur vie durant.
RAPPORT
SUR L’ÉCOLE
VÉTÉRINAIRE
DE NIGERIA
POUR
1943
(Fi. S. Marshall)
L’École vétérinaire n’est pas encore complètement étàblie, aussi bien
en ce qui concerne le personnel que l’équipement.
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96
R. S. MARSHALL
De nouveaux bâtiments
(boxes pour bétail, maisons pour les agents
européens) ; il reste à installer I’électricith,
le gaz, etc. On pense en finir
,en 1944.
L’enseignement
souffre véritablement
de l’équipement
incomplek.
-%‘. Au cours de l’année, cinq vétérinaires
ont professé;
on éprouve des
dificultés à recruter des professeurs
qualifiés.
Une ordonnance a été prise pour fixer les conditions de l’exercice de
la profession en Nigeria; on doit établir un Conseil exécutif de l’École
vétérinaire
et un Cons$ vétérinaire de Nigeria.
Un .prospectus a été rédigé concernant les conditions
d’admission,
le
fonctionnement
etc., de l’École vétérinaire.
Les trois cours comprennent
.5 étudiank
en lie année, 5 en 2 année, et 4 en 3” année.
i
‘
I
Le
Gé&ant-:
G.
CURASSON.
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ARTICLES
ORIGINAUX
NOTES
AU
SUJET
DE LA
CLIWQUES
THEILERIOSE
par
J.
BOVINE
AU
MAROC
GRIMPRET
La pathologie
bovine maroc‘aine est dominée par la question des piroplasmoses. Toutes les variétés de ces maladies peuvent se rencontrer,
seules ou
associées. Ce sont des affections graves, au point qu’en certains endroits fortement infect&, elles ont pu s’opposer au développement
de l’élevage des bovidés,
ou à toute amélioration
de ce cheptel par la méthode du croisement.
Sans aucun doute, c’est la theileriose qui est la plus grave des piroplasmoses
bovines; elle est d’observation
clinique courante. Depuis quinze ans, les vétérinaires du Maroc luttent contre ces affections, et ils luttent avec succès. Nous
nous proposons de réunir quelques remarques faites au cours d’une pratique
déjà sérieuse dans des régions infectées de piroplasmoses
contre lesquelles la
médecine vétérinaire a fait de gros progrès.
A. -
Étiologie
et pathogénie.
L’étude
clinique
a conduit
& reviser largement
les données classiques
de l’étiologie
de la theileriose
bovine.
C’est au point que les moyens de
lutte et .de prophylaxie
en sont profondément
modifiés.
La maladie
connue sous le nom de theileriose
bol-ine est provoquée
par la multiplication
de Theileria
dispar chez le bovidé.
On sait depuis longtemps
que les piroplasmoses
sont transmises
par
les tiques, et les conditions
de multiplication
du parasite
chez les ixodes,
comme sa transmission
aux \-ertébrés
sont bien connues depuis de très
nombreuses
années.
Mais c’est une erreur de croire que dans la pratique,
le clinicien
est
appelé
a traiter
toujours
des bovidés
malades
auxquels
des ixodes
viennent
de transmettre
des theileria,
el c’est. la qu’est tout le problème
de la diffusion
et du traitenient
des piroplasmoses.
Aujourd’hui,
la clinique
reconnaît
trois theilerioses
:
de première
1” Theileriose
invasion
C’est la maladie
que fait un animal
neuf! indemne,
placé d’emblée
en région contaminée,
et auquel
une ou plusieurs
tiques infect,ées ont
inoculé
pour la firemiére
fois des Theileria
parua.
El&.
et MM.
vét.
des Pays
tropicaux.
-
Auri
1947.
7
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.98
J.
GRIMPRET
-*Les animaux importés,
vaches laitières et reproducteurs,
ont cette
maladie grave, généralement dans leur’ première année d’importation.
Les bovidés indigènes sont également sensibles a cette piroplasmose,
dans les premiers mois qui suivent leur naissance. L’affection
pass,e le
plus souvent inaperçue. La maladie et même la mort d.e veaux marocains’ ne donne jamais lieu a diagnostic, et encore moins à traitement,
aussi bien chez l’éleveur indigène que chez le colon.
Par cont,re, les Européens font soigner les veaux croisés ou purs nés
au Maroc, lesquels vis-a-vis de la theileriose sont placés dans les mêmes
condit,ions que les bovid.és indigènes. On trouve et on traibe des veaux
atteints de theileriose de première invasion.
-Contrairement
a une’ opinion quelquefois .admise, ceci montre qu’une
vache marocame ne transmet
pas à son produit d.‘immunité vis-a-vis
de la theileriose.
2” Theileriose
de rechute.
Pendant très longtemps, les pathologistes ont admis qu’une première
atteinte de theileriose immunisait contre cette maladie l’animal qui
l’avait subie. Chacun sait d’ailleurs que la méthode de l’immunité
croisée a servi A la classification des différents piroplasmes.
Beaucoup d’auteurs admettaient aussi que t’étaient des at,teintes
bénignes de theileriose qui donnaient une immunité aux bovins indigènes.
~Onsait aujourd’hui qu’il faut,reviser ce point de vue.
Tous les vétérinaires du Maroc ont été amenés à traiter plusieurs
fois les mêmes animaux contre la theileriose. Si les const,atations de
cet ordre ont été faites d’abord chez des sujets importés, c’est seulement du fait que leur val.eur avait été la cause déterminante de l’appe!
du vétérinaire, par leur propriétaire.
11est maintenant reconnu qu’un bovidé guéri de t,heileriose n’est pas
sûrement immunisé. Une première att,einte confère probablement u’ne
resistance relative, mais on ne peut pas parler d’immunité.
Le bovidé guéri de theileriose continue a héberger des parasites qui,
n’étant plus en période de mult,iplication, ne provoquent pas de maladie
clinique, et on ne trouve pas de theileria dans le sang.
C’est un état d’équilibre qui s’établit, entre l’hématozoaire qui a
pris une forme de résistance, et le bovidé qui r’héberge sans trouble
,
apparent.
Mais, que cet équilibre vienne a être rompu: les theileria se multiplient a nouveau, et on obtient une theileriose de rechute, affection qui
peut être très grave, mais qui, généralement, n’est pas aussi sévère que
la theileriose de première invasion.
Tris nombreuses sont les causes qui mettent les animaux en moindre
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TIIEILERTOSF,
BOVIXE
AU
MAROC
99
résistance et entraînent
un accès de rechute chez des bovins qui ont
déjà eu une theileriose clinique apparemment
guérie.
Parmi les observations
recueillies,, citons : les carences alimentaires,
le passage de l’alimentation
verte Q l’alimentation
sèche, la concomitance de la fièvre apht,euse; pour le taureau. la répétition des saillies;
chez les vaches : l’installation
d’une grande production
laitière OU une
mise-bas laborieuse,
ube vaccination,
et notamment
celle contre le
charbon bactkridien,
le changement d’habitat,, d’altitude, etc.
La theileriose de rechute se rencontre aussi bien chez les bovins de
race pure que chez les croisés ou les indigènes. Aujourd’hui,
le traitement d’animaux
marocains atteints de theilerio?e est de clinique COUrante. C’était une erreur de croire que les bovidés indigènes étaient,
solidement immunisés.
La méconnaissance
de la theileriose de rechute explique qu’on ait
pu dire que les bovidés de race pure étaient très sensibles à la maladie,
que les sujets indigènes 1’éLaient peu ou pas du t,out, et que les croisés
avaient une résistance intermédiaire.
La vérité semble bien être que les animaux mis en pays infecté, qu’ils
soient de race indigène, importée OLI croisée, ont acquis une résistance
relative A la suite d’une theileriose de première invasion guérie dans
leur jeune âge, et qu’ils rest.ent esposés à des rechutes généralement
moins graves.
Retenons encore qu’un bovidk, né et élevé en région iniectée, est
presque certainement
porteur de thtileria
qu’il a reGues peu après sa
naissance. Transport6
avec toutes les apparences de la santé en pays
indemne, il peut très bien à la suite d’une mise en état de moindre résistance pour cause indéfinie, faire une t.heileriose clinique et devenir
l’origine de la contamination
des tiques d’une contrée où l’aifection
était jusqu’ici inconnue. En somme, tous les bovidés vivant en région
infectée doivent être considérés comme des porteurs de germes, même
s’ils semblent en bonne santé.
3” Theileriose
de récidive.
C’est. un accès de rechute que lait, un bol-idé indigPne, pur ou croisé,
mais acclimaté, placé c’ans une région tre‘9 infectée. L’animal couvert
de tiques reGoit pour la sec,onde fois, des doses massives de Z’hoileria
dispar nouvelles; d’où maladie gra\-e! par entrke directe et massive de
l’agent causal de l’affection.
Voila pourquoi on relève cette theileriose sur les troupeaus de bceufs
qui parcourent de grandes distances, changent d’habitat et sont l’objet
de theilerioses en série; au point que ces infestations massives peuvent
faire penser qu’il y a des souches différentes de theileria, à virulence
variable.
Si les animaux autochtones sont gravement malades 5 la suite d’infes-
,--
-
---
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100
J. GRIMPRET
tations massives de theileria, que dire des reproducteurs
brutalement
dans les mêmes conditions;
d’où la notion
t heileriose.
B. -
Symptômes.
importés mis
de régions a
,
Nous ne désirons pas rappeler ici les symptômes
cliniques de la theileriose bovine; nous voulons seulement, attirer !‘attention
du praticien
sur certains d’enlre eux, peu connus ou dont l’intérêt est insuffisamment
pris en considération.
10,Tarissement
du lait.
Ches les femelles laitières, le tarissement .‘de la sécrétion lactée est
le premier symptôme observé. 11 appa.raît en même temps que la poussée
thermique, alors même que l’animal conserve toutes les apparences de
la santé et qu’en particulier
il conserve son appétit.
Ce symptôme,est
très important,
en raison de l’impérieuse
nécessité
d’emreprendre
un traitement ,précoce.
L’attention
des éleveurs doit être a.ttirée sur ce point particulier,
avec d’autant plus d’opportunité
que les grandes, laitières sont sujettes
aux theilerioses de rechute, en raison même de leur perfectionnemerjt
laitier qui les place en état de moindre résistance physiologique.
20 L’ictére.
L’ictère n’est pas un symptôme fréquent de la theileriose;
certains
auteurs considerent même qu’il n’existe jamais dans cette piroplasmose.
Pratiquement
on le rencont~re assez souvent, pas très prononcé chez
des suje& nés dans le pays, et qui ront une rechute dont l’évoiution est
généralement plus lente que dans l’accès de Premiere invasion.
En fait, on rencontre
l’ictère chez de nombreux
bovidés malades
pour lesquels l’examen de laboratoire
conclut toujours à l’existence de
theileria.
On peut penser qu’on est en présence de piroplasmoses
associées,
assez fréquentes,
où les theileria, plus nombreuses,‘masquent
d’autres
piroplasmes
dont la multiplicat,ion
est moins grande, les. anaplasmes
par exemple.
3” Réaction
ganglionnaire.
L’hypertrophie
des ganglions lymphatiques
superficiels est fréquente
chez les malades. C’est un bon signe différentiel DDEla theileriose, surtout pour les bovidés marocains.
40 Symptômes
cutanés.
C’est une theileriose clinique assez peu connue. Le malade fait une
forte hyperthermie
classique. Un frottis de sang m.ontre l’existence de
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TIIEILERIOSE
BOTISE
AU
MAROC
I!N
très nombreuses theileria.
X l’examen plus attentif, on voit généralement sur un membre, le long du canon; que la peau devient dure, parcheminée ; elle forme un tuyau rigide qui enserre le membre, et est
insensible. D’autres taches parcheminées
apparaissent
un peu partout;
le bovidé prend une attitude raide! fiFée ; tout, mouvement est difficile.
Enfin, 1:~ peau tombe en larges sphacèles plus ou moinj confluents.
L’animal fait littéralement
(( peau newe ».
Nous avions tout d’abord pensé qu’il s’agissait
d’une photosensibilisation acridinique consécutive au traitement
par la gonacrine. Mais
ayant observé les mêmes symptomes
chez des bovidés atteints
de
theileriose,
qui n’avaient
recu aucun traitement,
l’hypothèse
de la
photosensibilisation
doit être abandonnée.
D’ailleurs,
ces symptômes
cutanés ne s’accompagnent
pas de tremblements ni de phénomènes d’excitation
quelconques. La mise permanente à l’étable ne modifie pas non plus le processus de chute et de
remplacement
du tégument.
Sur quatorze cas de theileriose ccnfirmée, avec symptômes
cutanés,
que nous avons suivis, nous avons fait des remarques communes qui
nous semblent avoir de l’intérêt.
u) Tous les malades étaient des animaux marocains de race brune,
ce qui paraît aller B l’enconke
de l’hypothèse
de photosensibilisation.
Aucun cas semblable n’a été relevé sur des bovidés de race importée
ou croisée.
b) Malgré des symptômes
bruyants;
tous les malades ont guéri,
après une convalescence
assez longue.
(A. suivre.)
I
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LA
LUTTE
CONTRE
AU
LA
PESTE
BOVINE
CAMEROUN
ysr. R. BLANC
La peste bovine sévit à l’état endémique dans le Nord Camerotin
(rhgions
Nord e$ Bénoué).
La région immédiatement
méridionale
du plateau de l’ddamawa,’
après
avoir connu une épidémie très meurtrière en 1926-27, est, depuis cette époque,
indemne de cette maladie. Elle doit ce privilège à sa situation géographique
particulière
(elle est, en effet, séparée des zones d’élevage du Nord par une
zone de plusieurs dizaines de kilomètres de large, infestée de glossines), et surtout à la barrière naturelle
de la falaise, dite de Ngaoundéré.
La région Nord, par contre, abs&ment
plate, est ouverte sur toutes ses
frontières et, de ce fait, ses troupeaux
sont en contact quasi permanent avec
les grosses agglomérations
de bétail du Tchad et du Nord de la Nigeria, d’où
I’endémicité
de l’affection.
L’obligation
de la transhumance
en saison sèche provoque des rassemblements considérables de troupeatix dans les « yaérés D (zmes inondées en saison
des pluies) des bords du Logone - Mayo Bebbi - Tchad, oe qui facilite encore
la propagation
et l’extension
des maladies contagieuses.
L’épidémie
la plus meurtrière
dont se souviennent
les indigènes date de
1918. Cette année-là,, la mortalité
débuta sur des troupeaux venus de Nigeria
et se transmit très vite aux troupeaux
voisins et aux animaux de la brousse
(antilopes,
phacochères,
etc.).
Pour essayer d’arrêter la maladie, le Capitaine GAUTI-IIER commandant
le
poste militaire de Maroua, envoyait dans les (( yaérés » un sergent européen et
200 manœuvres pour brûler la viande des cadavres. Cette opération dura près
de six mois. Aux dires d’un témoin, il fut brûlé parfois jusqu’à 300 bœufs dans la
même journée.
Malgré l’envergure
de l’opération,
la maladie prit encore de l’extension
sur
Maroua-Mokolo-Yagoua,
sans doute à cause de la viande de malades apportée
sur les différents marchés.
Dès l’arrivée de vétérinaires au Cameroun (M. DAUZATS, 1925, M. JEAN~~,
fin 1926), la lutte contre la peste bovine fut entreprise, d’abord sur le plateau
de I’Adamawa,
puis & Garoua, puis à Maroua.
Au début, la lutte consista en mesures prophylactiques
simples : prospection,
isolement des malades et suspects, incinération
des cadavres.
Les premiers essais de vaccination
furent entrepris en 1929 avec du vaccin
formolé provenant de Bamako. Les résultats furent peu concluants, ce vaccin
étant trop vieux vraisemblablement.
1929, à Garoua, M. le Vétérinaire
DAUZATS, sans IooaJ ni matériel, commence
la préparation
du vaccin formolé selon la méthode préconisée par CURASSON
et DELPY en 1926.
'
1931, M. DAUZATS étant. en congé, la production
continue à Garoua sous la
surveillance
du docteur EVRARD et 3.581 vaccinations
sont effectuées dans la
région de Garoua.’
_
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LA
LUTTE
CONTRE
LA
PESTE
BOVISE
AU
CA4WEROU‘r
103
11 est décidé alors d’édifier un centre zootechnique
à Maroua, plus central
et plus riche en bétail que Garoua, pour la production en grand du vaccin antip :stique.
M. le Vetérinaire
JEANNIN,
alors affecté a8 Xrroua,
commence l’édification
ds ce centre, à Missinguileou,
à 1.800 mètres du poste de Maroua.
Décambre 1931, M. le Vétérinaire
DAEZAT~~, retour de congé, arrive à Maroua
et commence immédiatement
la production
du vaccin. Le centre de Blissinguileou comprend alors une infirmerie
de quatre pièces qui servira de laboratoire et deux écuries, le tout en matériaux
du pays et couvert en tôle. Un
laboratoire
est en construction
et ne sera terminé: qu’en 1934.
C’est à ce moment seulement, 1932, que commence vraiment la lutte contre
ï
la peste bovine dans les régions’Nord
et Benoué.
Prophylaxies
sanitaire
(isolement des malades) et médicale (vaccinations
au vaccin formolé) sont employées conjointement
et l’action se développe
très rapidement.
L: centre de Missinguileou
s’agrandit.
Le laboratoire,
terminé en 1934, est
doté de tout le matériel nécessaire à la préparation
en grand de vaccin antipestique
formol&
Difficile a’u début, vu l’hostilité
des éleveurs à tout,e nouvelle méthode, la
Vaccinat#ion au vaccin formolé fut très vite généralisée, au fur et à mesure que
las éleveurs se rendaient compte de l’efficacité de l’intervention
du service de
l’élevage.
De 3.581 vaccinations
en 1931, nous passons à plus de 45.000 en 1932, 59.512
en 1933, 91.421 en 1935, 97.034 eu i935, 193.504 en 1936, 157.708 en. 1937,
265.347 en 1938, 220.005 eu 1939$ 215.032 en 1940, 221.755 en 1941, 222.192
en 1942, 202.622 en 1943, 213.913 en 19iJ.
Grâce A cette action energique, la peste fnt nettement, jugulée. Elle fut et
est toujours endémique,
niais il ne fut plus question d’epidémies
meurtrieres
telles que celles signalées en 1918-19, 1925.
En conséquence, le cheptel bavin de la région subit très vite une augmentation sensible. En effet, si l’on ne peut compter pour exact le chiffre de 200.000
indiqué en 1932, car à ce moment la region était. encore assez mal connue et les
éleveurs encore hostiles a notre intervention,
l’on peut se baser, sans crainte
de grosse erreur, sur les recensements effectués & compter de 1936-1937.
D’après ces recensements, la population
bovine du secteur Nord Cameroun
d’élevage passait de 359.632 en 1935 ?I 376.376 en 1940, 450.616 en 1942,
481.490 en 1945.
La fabrication du vaccin formolé fut abandonnée en 1945.
Le ler janvier 1945, I\I. le Vétérina,ire DAUZAT c se rendait h XOUBI
(Nigeria)
chercher des chèvres inoculées avec la souche nigérienne
de virus pestique
adapté à la chèvre.
Les premiers essais furent pratiqués le 5 janvier sur 10 veaux &cemmont
vaccinés az~ vaccin formolé;
pas de réact’ion sérieuse. Ces 10 veaux sont éprouvés
par injection
de 3 cc. de sang pestique (peste naturelle)
et sont, régulièrement
présentés. Un seul fait de la peste et en guérit.
Deuxième expérience : 15 cenlta lzethfs sont vaccinés au virus de chèvre,
9 font une très légère réaction, 4 une forte réaction (larmes, diarrhée) et 2 une
réaction très forte qui pendant huit jours fait craindre leur mort.
La vaccination
est alors lancée sur une plus grande échelle, mais seulement
swr des animaux vaceint& azc vaccin fo?molé depuis trois ou quatre mois.
C’est ainsi que 29.233 vaccinations
au virus de chèvre sont pratiquées
sur
des troupeaux
de Katoual,
Meskin, Gazawg, etc.
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104
R. BLANC
De retour au territoire le 25 février 1945, nous dhidions avec’M. DAUd’expérimenter le vaccin en grand sur des animaux neufs. A cet
effet, je partais le 4 mars sur Dargalla où je vaccinais 2.035 animaux.
La plupart des vaccinés réagirent, certains fortement entre le 4e et
le 1Oe jour; 19 veaux succombèrent.’
Je -décidai alors de Cont>rôler l’efficacité de ce vaccin, avant de me
lancer dans une vaccination générale. A cet effet, une série d’expériences
furent entreprises au laboratoire de Missinguileou.
ZATS
1’” expérience. - 10 veaux vaccinés le 4 mars à Dargalla sont amenés au
centre le 18 mars. Ils sont marqués de A à J et inoculés avec 2 cc. de sang
virulent provenant du veau no 360, en même temps que 5 témoins numérotés
de 380 à 384. Les observations sont faites et les températures
prises .matin et
soir.
-RÉSULTATS.
- Sur les 5 t~..~sins, 4 sont abattus d’urgence pour la fabrication
de vaccin,’ le cinquième est réfractaire.
Sur les 10 animaux vaccinés : 6 veaux (C-F-G-H-I-J)
ne présentent pas même
une réaction thermique.
- 1 veau (A) présente une réaction thermique nette, mais doit être abattu
le 28 pour péripneumonie.
‘Aucune lésion de peste.
-I 1 veau (B) présente une réaction thermique
très nette à partir du 6e jour,
mais sans lésions d,e‘peste. Meurt de cachexie le 16e jour. Sa mort est due à la
peste, mais à cause de son -mauvais état général. Il aurait sans doute résistés’il
avait été en meilleur état.
- 2 meurent de peste dassique, le veau D le 29 ‘avec lésions buccales nettes,
larmoiement
et diarrhée, le veau E le 2 avril, avec seulement lésions buccales
nettes et larmoiement’.
2” expérience. - 8 veaux vaccinés à Matfai le 4 mars sont amenés au centre
le 28 mars. Ils sont marqués de K à R et inoculés avec 2 CG. de sang virulent
provenant du veau no 387, en même temps que 5 témoins numérotés 398 à 402.
'RÉSULTATS.
- Sur les 5 témoins, 4 sont abattus d’urgence pour la fabrioation du vaccin, un cinquième est réfractaire.
Sur les 8 animaux vaccinés : 3 veaux (L-Q-R) ne font même pas de réaction
thermique.
- 1 veau (N) fait une réaction thermique très légère le 4e jour.
- 2 veaux (M et P) font une réaction thermique
du 3e au 8e et 9e jour, sans
lésions.
-. 1 veau (0) fait une réaction thermique du 5e au IOe jour, avec légère oongestion buccale et léger larmoiement
vite disparus.
- 1 veau (K) fait une réaction thermique le 3e jour, de la congestion buccale
le 7e jour et meurt de peste le Ile jour.
3” expérience. - 10 veaux arrivés au centre le 15 mars pour servir à la fabrication du vaccin formol& sont vaccinés au virus de chèvre et seize, jours
après éprouvés par inoculation
de 2 cc. de sang virulent.
a) RÉSULTATS
DE LA VACCINATION.
- Les 10 veaux présentent une réaction s
thermique
qui dure de trois à sis jours. Tous présentent
des lésions buccales
plus ou moins nettes, du larmoiement
et 2 de la diarrhée. La réaction est si
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LA
LUTTE
COSTRE
LA
PESTE
BOVISE
AC
CABIEROCX
sérieuseque 2 des veaux euccomhentcachectiqnes, l’un le 1@ jour, l’autre
lge j,ur, trois jours après l‘inoculation d’épreure.
105
le
b) RÉSULTATS
DE L'ÉPREUTE.
- -iucun ne fait In moindre réaction thermique,
sauf le no 2, mais il doit être abattu pour abcès profond sous-parotiùien.
Ces résultats
étant
nettement encourageants, la \-accination au vjrus
de chèvre fut lancée dans le secteur jusqu’a la fin de la saison sèche.
Au cours des différer&
tournées! les infirmiers et moi-même avons
fait une enquête serrée sur les suites de la l-accination. L’enquête a
porté sur 57.833 vaccinés parmi 1esqueIs‘309 sont morts des suites de
la vaccination, ce qui fait un pourcentage insignifiant (par comparaison,
pour obtenir 57.000 doses de vaccin formolé il aurait fallu abatt,re plus
de 1.000 veaux). Cette enquête a permis égalrment de constaterqu’il
n’y avait pas eu un seul cas de peste sur les troupeaux vaccinés depuis
janvier.,
Restait $ éprouver la vaccination en saison des pluies. Il était à train
dre, en effet, que la pluie, la boue, les insectes piqueurs ne provoquent
l’exacerbation de la réaction post\-accinatoire et le réveil des maladies
intercurrentes telles que trypanosomiase, piroplasmoses, etc., et ne
déterminent des pertes trop graves.
Aussi, avant de pratiquer la vaccination générale du secteur, décidaije d’essayer le vaccin d’abord au cent,re, de facou à pouvoir suivre moimême toutes les réactions.
60 veaux neufs (35 en bon état, 25 maigres et chétifs) furent amenés
au centre et installés dans un parc T-olontairement mal placé, de façon
A ce que les animaux soient dans la boue et soumis à toutes les intempéries. Les veaux
furent. vaccinés le 18 juillet et leur température fut
prise matin et soir jusqu’au 5 août. Tous les veaux firent une réaction
thermique très nette du 5e au 8e ou au 10e jour. 40 eurent des lésions
très nettes typiques - larmoiement, jet,age, mufle sec et fendillé,
diarrhée - 17 présentèrent seulement du larmoiement et du jetage,
2 du larmoiement, 1 simplement. la réaction thermique. TOUS furent
rendus en bon ét.at B leurs propriétaires le 5 aoùt, sauf un veau qui ne
put reprendre assez vite et fut abattu.
Les risques semblaient insignifiank et la vaccination générale fut
entreprise.
Les résultats obtenus au cours des expériences de laboratoire ont
été confirmés en brousse. La mortalité due 5 la réaction vaccinale est
très réduite, tout au moins en ce qui concerne la région Kord.
La visite de tout. le secteur a été effectuée un ou deux mois après
la campagne de vaccination. Cette \-jsite avait pour but de contrôler
le nombre des animaux réagissant ti la vaccination et la mortalité due
& notre intervention.
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-106
Voici
R.
les résultats
obtenus
BLANC
:
CL) Saison sèche : pour 57.833’vaccinés
ayant
réagi,
209 morts
soit 0,36 oh.
Saison des pluies : pour 165.439 vac,cinés ayant réagi, 2.971 morts soit
0 %.
Le pourcentage
des mortalités est plus important
en’ saison des pluies du fait
desintempéries
et de la pullulation
des insectes piqueurs qui mettent lesanimaux
en état de moindre résistance. De toute fagon, on peut considérer ce taux de
mortalité comme insignifiant. 11 eut fallu abattre tout autant de veaux pour
obtenir suffisamment
de vaccin formolé pour vacciner le même nombre d’animaux.
b)
Les résultats obtenus h Garoua furent moins bons cependant. En
effet, 1.436 animaux sur 32.243 vaccinés ayant réagi, succombèrent,
soit 4,4 %. La seule explication plausible était que beaucoup d’animaux
de cett,e’ région sont trypanosomés et que la réaction brutale provoquée
par le virus de chèvre exacerbe la maladie, d’où. mortalité beaucoup
plus élevée; les animaux succombent non pas à la réaction vaccinale,
mais à l’association réaction-trypanosomiase, cette dernière affection
étant surtout en cause.
D’ailleurs, maigre ces pertes élevées, notre intervention fut bien
accueillie, car Garoua qui, malgré la vaccinaSon au 1vaccin formolé
en 1944, avait perdu plus de 3.000 animaux de peste --- surajoutde à
la trypanosomiase,, les deux maladies vont toujours de pair a Garoua n’a ~1~seu a se plaindre de cette affection depuis la vaccination au virus
de chèvre en novembre 1945.
Pour réduire les Pert>es,j’ai ordonné cette année le traitement des
trypanosomés avant la vaccination antipestique. La vaccination a été
effectuée et les pertes insignifiantes, sauf dans la subdivision de Pol
où quelques troupeaux trypanosomés et non traités ont été vaccinés
par les infirmiers qui n’avaient pas dia.gnostiqué la maladie.
***
Conclusions.
T>evaccin antipestique formolé a permis de réduire la peste a des
proportions acceptables et a permis d’arrêter, au Cameroun, les grosses
épidérnies ravageuses d’autrefois.
Il présentait cependant des inconvénients : nombre élevé de veaux
a abattre pour sa fabrication ,(pas plus de 50 à 60 dosespar veau), durée
relativement courte de l’immunité conférée (six A huit mois maximum),
d’où nécessité d’intervenir deux fois par an surles mêmes troupeaux
nécessité d’injecter de fortes doses (20 a 40 cc.), difficulté d’approvisionnement par porteurs, obligation de coucher tous les animaux et
lenteur des opérations, immunit,é conférée pas toujours très solide.
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LA
LUTTE
COSTRE
L-1
PESTE
BOVIXE
AL
CAXEROUS
,107
Tous ces inconvénients
sont supprimés
par l’emploi
du vaccin virus
de chèvre.
Le procédé
est. plus économique.
car une chèvre
coûte
environ 5 fois moins qu’un veau et donne 5 a 6 fois plus de closes vaccinales. L’immunité
conférée est beaucoup
plus longue (3 à 4 ans disent
les auteurs anglais),
ce qui permet de ne faire qu’une vaccination
générale tous,les trois ans et chaque année la vaccination
des jeunes seulement,. La dose vaccinale
étant de 2 cc. permet la vaccination
rapide des
animaux
maintenus
debout.
L’immunit~é
semble également
bien plus
solide.
Depuis
18 mois que j’utilise
le procédé
dans le Nord Cameroun!
je
s
obtenus.
En
effet,
sans
Cependant~
n’ai qu’à me fkliciter
des résultat
éliminer
l’hypothèse
que la peste subit une période
de sommeil,
l’on
peut d.ire que depuis mars 1943 cette maladie
a pratiquement
disparu
du secteur d’élevage
L\ord Cameroun.
Au cours de 93 jours de tournée.
je n’ai rencontré
de peste qu’une
fois : 5 malades non vawinés
dans un troupeau
vacciné depuis cinq mois
au virus de chèvre.
Ceci m’a permis
d’inoculer
la peste & 5 veaux
vaccinés et de me rendre compte
qu‘ils n’étaient
absolument
pas sensibles (expérience
surveillée
au centre dl1 8 au 24 juillet).
Au cours de 103 jours de tournée
clans la région Nord, M. l’hssistant RABIGOT n’a vu qu’un seul malade
de peste.
Quant aux infirmiers.
qui cependant.
parcourent
la brousse environ
vingt jours par mois, aucun
d’eux n’en a I-U,
à part les deux cas
signalés plus haut,.
Pour 1946, je n’ai vu en 107 jours de tournée,
en tout et pour tout,
que 8 cas de peste. M. l’Assistant
D.L~-uTs!
5 malades
en 74 jours de
tournée
et. les infirmiers,
68 malades en plus des cas signalés plus haut,.
De même, depuis
l’emploi
en grand
de ce procédéj
les pertes par
peste sont insignifiantes,
2.43 morts en 1945 d.ont aucun vacciné au virus
de chbvre et pour 1946, 169 morts dont 66 seulement
vaccinés,
et ce
sur un cheptel
d.e plus de 400.000
animaux
(ne sont pas compris
les
chiffres de la subdivision
de Fort-Foureau,
qui a subi des pertes sérieuses
cette année; mais parce que la \-accination
effectuée
avant le départ
en transhumance
a été faite avec des chkres
inoculées
al-ec une souche
très affaiblie
provenant.
de Fort-Lamy:
souche qui a été perdue
très
vite, faute dont je me suis rendu compte seulement
à la réception
du
rapport
des infirmiers,
alors que la plupart
des troupeaux
étaient
dispersés en IXigeria. ou au Tchad. Ces pertes n’auraient
pas eu lieu si Fort,Foureau
ne s’était trouvé
à 300 kilomètres
de Ma.roua,
car j’aurais
fourni une souche virulente
et la 1.accination
aurait
pu être surveillée
par un agent européen).
(A signaler que les animaux
\-accinés en 1943 avec une souche emmenée
de Maroua
ont traversé l’épizootie
sans aucun mal.)
auquel
il est
Le procédé
présente,
bien sûr, cquelques inconvénients
Retour au menu
108
R.
BLANC
possible cependant de remédier : ces inconvénients
ont été signalés
entre autres dans le rapport annuel de Nigeria de 1943 et j’ai eu moimême l’occasion d’en relever quelques-uns
a mes dépens.
a), Perte d’activité
du virus : ,certaines races de chèvres sont tré;s
résistantes
à la peste et au bout de quelques passages on arrive 5 une
diminution telle de la virulence que l’immunité
conférée est très faible
et même inexistante.
Avant de recevoir le rapport de Nigeria où l’on
signalait la résistance des chèvres naines, j’avais eu des ennuis avec des
chèvres naines de la région de Pouss ct Durbei et j’avais dû interrompre
la vaccination
en attendant
une souche fraîche. La connaissance
des
races locales de chèvres résistantes
permet d’éviter ces ennuis.
b) Risque de pollution
du vaccin par
le
virus
pestique bovin.
c) Possibilité de transmission
de la trypanosomiase
par l’utilisation
de chèvres trypanosomées.
Les auteurs a’nglais, et j’ai adopté leur
technique,
surmontent
ce dangér par addition au sang d’un volume
égal d’une solution d’émétique, à 1 pour 1.0.000. Il-a été prouvé par eux
que cetke fa.çon de procéder n’affecte pas la virulence du sang pendant
trois ou quatre heures.
d) Risque de Pert)es assez élevées par réveil ou exacerbation
de malaintercurrentes.
C’est ainsi que s’expliquent
les pertes subies après
vaccination
dans les régions trypanosomées
de Garoua et Poli. J’ai
remarqué également que beaucoup de pertes en brousse sont dues à
un réveil de coccidiose.
Il est possible d’éviter ces ennuis en traitant
les troupeaux
trypanosomés quelques semaines avant
la vaccination,
de façon a n’intervenir que sur des animaux sains.
Brel’, a mon.avis, si l’on doit se baser sur les résultats obtenus dans
le secteur Nord Cameroun, résultats q$ concordent avec ceux obtenus
en Nigeria depuis 1940, la vaccination
antipestique
au vaccin virus de
chèvre, frais ou sec, doit être la méthode de choix pour entreprendre
une lutte contre la peste bovine .dans le, but d’obtenir
l’éradicatibn
absolue de cette maladie.
dies
’
Retour au menu
LE
par R.
BCECF
MALBRANT:
DU
P.
LAC
RECEVEUR
TCHAD
et R.
SABIN
(1)
(suitej
(S figures)
30 Caractères
zootechniques.
Du point .de vue conformation,
le bcuf du Lac Tchad présente
des
variations
sensibles entre ses différents
représentants.
Malgré
cela, en
une description
s’adressant
aux sujets les plus purs! on peut fournir
d’animal
type, dont on s’écartera
d’autant
plus que l’on aura affaire
a des sujets moins insulaires,’
par suite des métissages
de degré très
variable
que l’on est amené à rencontrer
au contact soit du zébu Arabe,
soit, bien qu’à un degré infiniment
moindre,
du zébu Bororo.
Les mensurations,
que nous présentons
ont été prises sur cinq troupeaux du Lac, considérés
comme faisant partie des sujets les plus purs
que l’on puisse rencontrer.
Il nous paraît
bon7 a\-ant d’exposer
nos résultats,
d’indiquer
sommairement
la maniére
dont ils ont été obtenus,
ceci afin de situer
exactement
l’animal,
des me~~s7.wutio~n.s.
Les mensurations
ont été prises sur l’animal
la tête maintenue par deux aides, donc B hauteur d’homme et moyenabaissée, à l’aide : la de la toise, 20 du ruban métrique.
Hauteur
au. gawot. - Prise à la toise, au sommet du garrot.
Prise 5 la toise, immédiatement
en arrière
Hauteur
em arrière
du garrot.
du garrot, au point ou CCle dos semble rentrer entre les épaules N.
Elauteur
à la croupe.
- Prise à la toise, au point le plus élevé clu sacrum.
Hauteur
de poitrine.
- Obtenue par différence ent#re la hauteur en arrière
du garrot et la hauteur du passage des sangles, vérifiée à la toise. Les écarts
obtenus par les deus procédés sont de l’ordre du 1 ,Y cm., donc pratiquement
négligeables,
cette valeur étant de l’ordre de grandeur des écarts obtenus par
plusieurs mensurations
snccessives
d’une même région.
Ha.uteur
clzc p~ssnge des sa@es. - Obtenue à l’aide du ruben nkrique.
Largeur
de la poitrine.
- Prise en arrière des épaules, à l’aide de la t,oise et
d’une règle perpendiculaire.
Larges
du poitrail.
- Ecartement entre les deus pointes des épaules, mesuré
comme ci-dessus.
(entre les pointes des
Largeur des lmtches. - Xesurée au ruba.n métrique
coxaux) .
Longueur de la croupe. - Mesurée au ruban métrique, entre la pointe du
ooxal et celle de l’ischium correspondant.
Prise
debout,
nement
(1) Voir cette Rewe, no 1.
,
Retour au menu
110
/
)
l
/
,
j
R.
MALBRANT,
P. RECEVEUR
ET
R.
BABIN
Longueur
de la tête. Mesuré’3 au ruban métrique, du sommet du chignon
au bout du nez.
Longueur du clos. - Mesurée au ruban métrique, en arrière de la bosse, au
point où le dos entre K entre les épaules ». jusqu’à la soudure dorso-lombaire.
Longueur du rein. - Mesur6e au ruban métrique, depuis la soudure dorsolombaire jusqu’à la soudure lombo-sacrée.
Longueur
de la pointe
dorso-scapulaire
à Za pointe
de la hanche. - Mesurée
au ruban métrique, entre la pointe du Cart#ilage de prolongement
du scapulum
et la pointe de la hanche.
Longuew
de l’épaule. - Mesurée au ruban métrique, du sommet du cartilage de prolongement
du scapulum à la pointe de l’épaule.
,Lo*gueur de la queue. - Mesurée au ruban métrique, de la terminaison
du
sacrum à ,sa pointe, non compris le toupillon
caudal.
Oirccmfe’rence
de la base cle la queue. - Mesurée au ruban métri’que, au point
oi~ elle* devient libre.
Epaisseur de la tâte, - Mesurée au ruban métrique, au niveau de la base des
cornes.
Lomgzcew ~IL front. - Mesurée au ruban métrique, du sommet du chignon
à une ligne réunissant les angles externes des yeux.
Longueur des cornes. - Mesurée au ruban métrique, sur la courbure.
Longueur
des oreilles. - Mesurée au rubàn métrique, représente la longueur
de la conque auriculaire.
Circomffé~~ence
de la base des cornes. - Mesurée au ruban métrique,
au point
oti l’étui corné commence.
Lowguew .&A corps. - Mesurée au ruban métrique, du bout de nez à la base
de la queue, le ruban métrique suivant le dessus de l’anima,l.
Tour de poit&ae. - Mesuré au ruban métrique, en arrière des épaules et au
niveau du passage des sangles.
Tour du ventre.
- Mesuré au ruban métrique, au point le plus volumineult:
de l’abdomen.
Hauteur
du boulet
antérieur
au sol. Mesurée au ruban m&rique,du
sol au
milieu du boulet.
Longueur
du. canon. - Mesurée au.ruban métrique, depuis le point précédent’
jusqu’au
milieu du geriou.
Longueur
ava&bras.
- Mesurée au ruban métrique, depuis le point précédent A la pointe de coude.
Hauteur du boulet postérieur
au sol. Comme pour le boulet antérieur.
Tour
de canon anttfriew., - Mesuré au ruban métrique, à l’union du tiers
moyen et du tiers supérieur.
!Pour canon postérieur.
- Comme pour le canon antérieur.
!FOUT du+’ genou: - Mesuré au ruban métrique, au ,milieu de la hauteur du
genou.
Tour dzc lmulet.aw~érieur.
- Mesuré au ruban métrique, au point le plus saillant.
Tour du boulet postérieur.
- Comme ci-dessus.
Tour Czzcjarret. - Mesuré au ruban métrique,
obliquement,
en passant par
la pointe et le pli du jarret.
Longueur
scapulo-coxale.
- Mesurée au ruban métrique,
de la pointe de
l’épaule à la pointe de la hanche.
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LE
B(ZEFI‘
DC
LAC
111
TCHAD
/
Ceci
nous
a permis
de dresser
les
trois
tableaux
MENSURATIONS
DE
4” Taureaux
primitifs
suivants
:
KOURIS
L- 1 “7 l ,: 1 L!
1
1
Hauteur
a#u garrot
............
163,151 !GO 113
Hauteur
en arrière
du garrot
... 153 147 Ii-7 139
Haut)eur
à la croupe ...........
165 153 157,143
Haut,eur
à la pqitriue.
.........
71 68: iii
73
Hauteur
passage
des sangles.
...
82 79’ 74 66
Largeur
de la poitrine.
........
5Ï / X1 Si A5
Largeur
du poitrail.
48’ 431 .ill 13
............
jgi Lj(,~ 51,
44
Largeur
hanches
..............
.
Longueur
croupe
..............
, 58l 53 53 31
Longueur
tête
................
71 66 63 63
Longueur
dos .................
/ Si’ 38 40 45
Longueur
rein
................
I 39 Pl 35 36
Longueur
pointe
dorso-scapulaire
~
~
à pointe
de la hanche
.........
j 86: 81 75, 74
Longueur
de l’épaule
..........
Longueur
de la queue
.........
Circonfkrence
base queue.
.......
Epaisseur
tête
................
Longueur
front
...............
Longueur
cornes
..............
Longueur
oreilles
.............
Circonférence
base corues.
......
Longueur
corps
...............
Tour
de poitrine.
.............
Tour
du ventre.
..............
Hauteur
du boulet
antériem
au sol
Longueur
canon
..............
Longueur
avant-bras
..........
Hauteur
boulet
postérieur
au sol .
Hauteur
pointe
jarret
au sol ....
62
Tour canon
antérieur
..........
25
Tour canon
postérieur
........
.’ 24’ 21~ 2-3 23
Tour
genou
..................
37: 36; 23’ 36
Tour
boulet
antérieur
36’ 33~ 32 29
Tour
boulet
postérieur
.................
33i 33’ 31/ 33
Tour
du jarret.
................
481 50, 44 42
Longueur
scapulo-oosale.
......
,126: 123’126 ii7
x
i
:.
.,-I
a
n
-
----i 49 146 162 149 150%
1 47 133 157 147 147
54 146 162 156 155
60 62’ 76 71 066
Y- 71 81 76 081
47 41 58 52 051
45 43 43 43 041
b&
45 51 50 048
53 50 58 53 055
66 67 69 65 067
48 46 35 38 054
27 36 46 40 40
70 82 78
53 52 60
16 114 131
28
35
38
79
! 18 20 24
/ 4Ï 45 60
i260 261 313
‘190,181
203
!-li2271234
17’ i;’
18
221 24; 28
43 39’ I’4.1
15 1; 1s
si
54 63
211 23’ 22
81
57
119
26
33
34
81
18
53
300
198
230
18
90
063
122
0224
032
031
79
22
523
289
192
222
017
%kimÏ
!&2: o.f$l
181017
Ei9~O~Ï
241025
29 32 34; 34 30
/ 41 44 48, 45 41%
11 10 118 125,13+30
1
1
49
43
55
63
80
43
40
45
51
62
38
36
08
24
34
30
66
26
58
171
95
138
17
25
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112
R.
MALBRANT,
P.
RECEVEUR
ET
R..
SABIN
2” Bœufs
112
13
14
15
16
AGES
Hauteur au garrot .............
Hauteur en arrière du garrot. ....
Hauteur à la croupe ...........
Hauteur de la poitrine.
........
Hauteur
passage des sangles. ..
Largeur de la poitrine. .........
Largeur du poitrail
..... :. ....
Largeur hanches ..............
Longumr
croupe .............
Longueur
tête ................
Longueur
dos .................
Longueur rein ................
Longueur pointe dorso-scapulaire
à pointe de la hanche ........
Longueur
de l’épaule ..........
Longueur de la queue ..........
Circonférence
base queue. ......
Epaisseur tête ................
Longueur
front ...............
Longueur
cornes .... 1 .........
Longueur
oreilles ..........
.:.
Circonférence base cornes .......
Longuéur
corps ...............
Tour de poitrine
..............
Tour du ventre ...............
Hauteur du boulet au sol .......
Longueur
canon .........
.: ...
Longueur
avant-bras
..........
Hauteur boulet postérieur
au sol
Hauteur pointe jarret au sol ...
Tour canon antérieur
..........
Toùr canon po&érieur
.........
Tour genou ...................
Tour .boulet antérieur
.........
Tour boulet postérieur
........
Tour du jarret ...............
Longueur
scapdo-ooxale
......
160
160
153
80
80
46
42
58
58
71
47
41
162%
162
167
75
87
44
44
55
58
‘71
39
46
/49
,154
146
153
155
158
73
73
73
80
45
51
37%
lk5
49
50
53
52
66
70
47
39
34
46
90
61
133
24
30
33
204.
21
55
316
208
233
18
24
45
18
59
26
24
38
34
33.
52
126
81
59
223
24
30
39
77
22
72
288
192
214
19
28
48
19
65
23
23
37
36
33
43
121
76
54
102
24
15
24
80
21
44
275
292
213
17
24%
42
17
59
22
23
-36
31
29
44
131
144
142
254
71
71
; 46
42
46
51
67
45
24
84
74
54
54
,114
114.
27
27
23
28
37
31
61
77
21
21
66
57
270
278
195
196
240
236
17
17
25%
21
44
40‘
17
17
63
58
23
22%
24
‘$2
37
35
34
32
33
31
46 . 44
124
126
146
143
153
65
78
42
36
44
50
63
‘40
35
78
55
119
24
29
28
67
23
AI
269
187
233
17
25
45
17
71
22%
22%
35
24
33%
45
117
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LE
BEL-F
DU
3’
LAC
113
TCHAD
Vaches
35
Longueur
pointe
dorsoscapulaire
B SI1ointe,
de la hanche
.
. .~
Circonférence
base
queue
..
. ..
Epaisseur
tête
. .
. i .21
20
Tour boukt
postérieur.
Tour
jarret
. ... ..
Longueur
scapulo
30
13
.I
~ -?Il!,
24,-
/ -79
/ Il
21
21
22
“6
37
34
35
Retour au menu
114.
R.
MALBRANT,
P.
RECEVEUR
ET
R.
SABIN
Quelques
mensurations
supplémentaires
nous ayant paru utiles, nous
avons pu examiner,
au cours d’une tournée
ultérieure
dans la région
d’Iserom,
quelques
animaux
kouris de race pure et, quoique
ce dernier
examen ait porté sur un nombre moins important
d’animaux,
compléter
ainsi notre documentation.
a
Nous avons ,mesuré :
Longueur
du bras. - Prise
l’épaule
et la pointe du coude.
Longueur
du cou. - Prise
latérale
du cou, entre le bord
rieur de l’épaule.
Hauteur
des ischiums.
-
Ecartement
des ischiums.
pointes
des ischiums.
Hauteur
au ruban
au ruban
postérieur
Mesurée
-
du grasse? au sol. -
métrique,
entre
la pointe
de
métrique,
sur la ligne médiane
du maxillaire
et le bord ahtka la toise.’
Mesuré
Mesurée
au
ruban
métrique,
entre
les
à la toise.
Longueur.de
la jambe. 1 Prise au ruban métrique,
du centre de l’arti, culation
du grasset à celle de l’articulation
du jarret.
La taille a égàlement
été reprise comme terme de comparaison.
Ces diEIérentes
opérations
nous ont permis
de dresser les tableaux
suivants
:
ACES
TAUREAUX
Longueur
bras ..........................
Longueur
cou ...........................
Hauteur
iachium. ........................
Ecartement- ischiums......................
. ................
Longueur
jambe .......
Hauteur
du grasset sol. ...............
Taille ...................................
6 ans
7 ans
45
58
136
20
51
-100
146
44
55
132
17
51
100
153
MOYENN
43 ;5
56,5
134
i8,5
51
100
149,5
ARES
VACHES
Longueur bras ............
Longueur cou .............
Hauteur ischium ........
‘. ..
Ecartement ischiums ......
Longueur jambe ..........
Hauteur du grasset sol. ....
Taille ....................
7 ans
------
41
56
1-32
20
45
100
144
5 ans
6 ans
7 ans
10 ails
42
58
131,5
20
4s
95
145
40
54
133,5
20
51
97
144
41
52
129
20
49
86
141
36
56
127
20
47
88
136
MOYENN
40
55,2
130,6
20
48
93,2
142
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LE
BOXF
DC
LAC
115
TCHAD
Cesmensurations ont été principalement faites sur quatre troupeaux
d’origine différente, comprenant chacun vaches! bœufs et taureaux. Y ont
été ajoutées également celles de quelques sujets d’autres provenahces.
L’examen de ces tableaux, joint aux observations complémentaires
recueillies par ailleurs, nous permettra de fixer assez exactement, du
moins l’espérons-nous, la physionomie de cet. intéressant bovidé.
Fig.
1. -
Crâne
de hccuf
du Lac
Tchad
(photo
Curson).
Aspect ge’néral. - L’aspect général du bœuf du Tchad est celui d’un
animal de robe blanche le plus souvent, massif: imposant, d’aspect
mou et lymphatique, a extrémités épaissesmais qui, malgré cela, conserve quelque chose d’enlevé, comme le confirme le rapport : haut,eur
de poitrine sur hauteur du passage des sangles! ainsi que nous le soulignons plus loin.
Notons tout de suite, pour le silhouetter, le cachet tout spécial qui
lui est donné par SOh énorme cornage, et qui a fait également dénommer
ce bœuf : bœuf a « grosses cornes ».
I
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116
R.
MALBRANT,
P.
RECEVEUR
ET
R:
SABIN
La femelle est de format beaucoup plus réduit que le mâle. Il existe
donc dans cette espèce un dimorphisme
sexuel statural important.
Le naturel de ces animaux lourds et lymphatiques
est très doux, ce
qui est sans doute le résultat du milieu insulaire dans lequel ils vivent.
Robe. - Disons tout d’abord que I& peau du bœuf du La& est assez
fine, onctueuse et à poil ras.,
La lobe du type primitif, qui se trouve encore parmi les sujets considérés comme les plus purs, est le blanc, soit pur, soit moucheté de noir,
ou de noir grisâtre, en particulier au pourtour des oreilles, qui apparaissent largement bordees dans la majorité des cas, sur la tête, le COU
et parfois le poitrail et la partie antérieure de la poitrine. L’aspect de
Fig. 2.’ - Bœuf du Lac Tchad. - Taureau konri.
ces mouchetures est, variable, généralement de forme allongée, de 1 h
2 cm. de large sur 3 à 4 de long.
Une robe marquée de larges plaques roux grisâtre clair serait Cgalement propre
à la race kouri, aux dires des éleveurs.
On rencontre de même des robes isabelle clair ou mélangées de rouge,
de noir ou de fauve. Les robes uniformément noires ou rouges sont
as& rares. Les Keintes : rousse, pie, etc., semblent être le résultat de
l’infusion d’un sang étranger : le sang zébu. Ce qui tendrait à le démontrer, c’est que, dans l’ensemble, les animaux porteurs de ces robes
possèdent-une bosse plus développée.
Taille et poids. -- Les moyennes prises sur les spécimens choisis parmi
les meilleurs troupeaux, qui so.nt également ceux qui présentent les
plus nets caractères de pureté, donnent : ,
Taureaux.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 cm. 2
Bœufs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 cm. 3
.Vaches . . . . . . . . . :. . . . . . . . ; . . . . . . . 138 cm. 7
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LE
PdECF
DIT
LAC
117
TCHAD
Il est ut.ile de remarquer
qu’il s’agit la de moyennes
données par les
meilleurs
animaux,
constituant
en quelque
sorte la fleur du troupeau.
La taille du bétail ordinaire
est inférieure
de 1 à 5 cm. Néanmoins,
l’écart des diverses catégories
conser\-e une valeur absolue.
Il y a donc lieu de faire une distinction
très nette entre : 10 Taureau;
20 Bœul;
30 Vache; distinction
que \-iendront
confirmer
les remarques
que nous ferons 5 propos de la ligne du desslis.
Fig. 3. -
Fig.
Cornes de boeuf du Lao Tchad
4. -
Baxf
du Lac Tchad.
(Circonférence
-
152 centim8tresj.
Cornes c< en bouée P.
Sous constatons’
un dimorphisme
sexuel important,
les taureaux
étant beaucoup
plus grands et beaucoup
plus massifs que les vaches
Ces différences
se retrouvent
dans toutes les autres mensurations.
Le bœuf est également
plus grand que le taureau
sans en posséder
l’aspect massif. Nous n’insisterons
d’ailleurs
pas outre mesure sur ces
différences
sexuelles,
ces choses-l& étant bien connues :
Les écarts
moyens
de taille
sont, les suivants
Vache-taureau
..,. .
Vache-bœeuf
..
. . . .. . .
Taureau-bœuf........................
:
. .. . . . . .
..
.
12 cm.
13 cm.
1 cm.
5
8
3
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R.
118
MALBRANT,
P.
RECEVEUR
La taille la plus élevée constatée
mesurés ici, a été ,de 1 m. 65.
RT
R.
SABIN
chez un bœuf castré, autre que ceux
Le poids. - Le poids moyen du bœuf oscille autour de 550 -kilogrammes vif. Celui de la vache est inférieur d’environ 150 kilogrammes.,
Certains sujets peuvent dépasser 700 kilogrammes et doiveht atteindre
un poids voisin de 800. Il s’agit donc effectivement d’une race « lourde ».
La formule SOCYdonnerait en- effet, d’après nos mensurations :
Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 573
.Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 751
Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . 498
chiffres que nous n’avons malheureusement pu vérifier par la bascule,
n’en possédant pas d’ « ad hoc ~1Par contre, nous avons contrôlé le poids
desquatre quartiers d’un animal abattu a Mao et qui a donné 425 kilogrammes de viande nette, confirmant en quelque sorte notre estimation
d’un poids vif possible d’environ 800 kilogrammes chez les très bons
animaux.
Tête et front.
-
Les mensurat,ions donnent :
Longueur
tête
Taureau . . . . . .
Bœuf . . . . . . . . . .
Vache ,’ . . . , . . .
Longueur
front
-
65,9.
68
59,7
34,3
33
a,4
Largeur
front
32,l
29
24,7
Rapport
long. - larg.
-,
0,487
0,426
0,413
.Proportionnellement, la tête est donc plus allongée chez la vache que
/
chez le, bœuf et chez le bœuf que chez le taureau.
Les rapports du. front et de la face varient peu et sont respectivement
de 0,520 pour le taureau, 0,485 pour‘lem bœuf et 0,478 pour la vache,
variant dans le meme sens que les indices précedents.
Le profil de la t6te est convexiligne,, et cela d’autant plus que les
cornes sont plus grosses et plus rejetées en arrière.
Deux causes la font apparaître lourde :
10 le chighon, parfois énorme, qui la surmonte, a ligne supérieure
déprimée, le bourrelet kératogène étant rejeté vers le haut à plusieurs
centimètres (8 ou 10 en moyenne) au-dessus de la base de la corne et
possédant parfois une t.rès légere arête au milieu de sa face antérieure.
2Ole cou grêle qui y fait suite et que « n’etoffe » pas la présence d’un
fortement réduit.
fanOh
Cornage.
- C’est cert,ainement là, sinon la partie la plus caracteristique du bœuf du Lac, du moins celle qui attire ,le plus l’attention.
,
_
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LE
Les mensurations
B(EUF
donnent
DU
71,7
61
70,G
119
TCHAD
les dimensions
Lonqueur
Taureau . . . . .
Bœuf . . . . . . . .
Vache . . . . . . .
LAC
moyennes
ci-dessous
:
Circonférence
B la base
52,25
36
34
La corne est donc proportionnellement
beaucoup plus grêle chez la
femelle que chez le mâle, et c’est chez le bœuf, où en raison des proporkions respectives de longueur et de circonférence à la base, qu’elles donnent
l’impression
de massivité maxima, alors que chez cet animal, si elles
suivaient la r8gle générale, elles devraient Mtre plus elancées que chez
ietaureau. Nous trouvons une inversion de rapport ident,ique en ce qui
concerne également la longueur de l’épaule et de l’avant-bras,
comme
nous le signalons plus loin.
Les cornes sont tout 4 fait particulières
(1) : A 1’6tat normal, leur
longueur ‘varie de 60 à 00 centimètres,
mais elles peuvent atkeindre
I m. 50. Leur circonférence
a la base s’étage ent.re 30 B 55 centimétres.
Leur couleur est blanc jaunfitre , grise, OU blanche, la pointe étant généralement plus foncée. Leur conformation
est variable. Le plus souvent),
elles sont, en haute lyre verticale ou large croisant A pointes rapprochées, ou encore en V largement, ou\-ert. La pointe en est, le plus souvent
recourbée en arrik-e et la corne tout entière semble avoir subi un mouvement de torsion qui la ramène d’avant en arribre et de dehors en
dedans. Leur section est nettement circulaire. Ilalgré leur aspect massif,
elles sont extrêmement, I&$res.
Ces cornages normaux s’observent, surtout sur les troupeaux de terre
ferme, mais, dans la région insulaire, on observe parfois des anomalies
tout & fait remarquables,
qui semblent bien résulter de l’adapt,ation
au milieu aquat,ique. Les cornages dits « en bouée » constituent, la déîormation la plus courante. Ils se caractkrisent
par un très fort rétrécissement de la base de la corne, puis par un évasement brusque qui
élargit le diamètre de celle-ci de facon parfois considérable.
Leur longueur est, dans ce cas, assez variable: parfois extrèmement
courte, :
15 a 25 centimètres.
Le cornillon, qui occupe toute la longueur de la corne, est creuxou
creusé d’aréoles, et l’épaisseur
de la couche cornée est généralement
t,rès faible. Aussi l’énsemble est-il très léger. Les proportions,
parfois
considérables
(2), que prennent ces cornes ont déterminé leur dénomination de (( cornes en bouée )I qui leur a valu la réputation de servir de
r
(1) Il est à noter que le cornage des bceufs Sanga de l’Est et du
Urundi notamment)
prend aussi parfois un très grand développement
breuses anomalies.
(2) Les cornes dont nous donnons la reproduction
photographique,
et
nistrateur Marchand, ont respectivement
151 et 152 centimètres
de
Centre Africain (au Ruanda
et donne lieu à d’assez nom
que nous devons à M. l’Admiplus grande circonférence.
I
/
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120
R.
MALBRANT,
P.
RECEVEUR
ET
R.
SABIN
flotteur lorsque les hceufs t,raversenl les chenaux du Lac. En réalité,
les sujets acéros ou à cornes normales nagent avec autant d’aisance,
mais l’on comprend que lé spectacle de ces boeufs évoluant’en eau profonde, leurs énormes cornes émergeant, ait pu suggkrer cette impression.
Dans quelques cas, les cornes sont atrophiées et subissenl; des déformations variables. aplaties d’avant en arrière, et à surfaie rugueuse,
elles ressemblent A d’énormes oreilles. ParFois elles sont, en boules ou
réduites A de simples moignons. Les cornes mobiles, dites flottantes,
ne sont pas rares. Enfin, les cornes peuvent manquer; le sommet du
chignon est, dans ce cas, en forme de pain de sucre.
Le fronl; du bœuf du Lac Tchad est large et plat quand les cornes
sont petites el dans le plan céphalique, bombé quand elles sont grosses
et rejelbes en arrière.
L’oeil esl petit par rapport h l’ensemble de la tPt.e. Les orbites sont
16gérement proéminentes. Le chanfrein est droit on 18gbremenr,busqué.
La joue est plate et maigre.
L’oreille donne :
.
20,6
Vache . . . , . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . , .
20,3
Taureau
Rœuf
”
.
.
.
.
..
Ll
. . . . . . . . . . . . . . . . . ..L...............
Encolure.
- L’encolure est courte et plate. Le fanon est trbrs peu
accusé : il part de l’auge où sa largeur varie de 1 B 4 centimktres, se
rétrécit dans le tiers supérieur du cou et at,t.eint 5 ir 10 centimPtres dans
l’inter ars.
Poitrine.
- La hauteur de la poitrine, celle du passage des sangles
et le rapport poitrine sur le passage des sangles donnenl; :
Taureau . . . .
. .
Bœuf
. . . . .. .
Vache
.... . . .
. .
.
...
G8,9
72,8
66,5
77,l
78
G9,6
0,893
0,933
0,955
La hauteuy du passage des sangles est plus grande que la hauteur de
la poitrine : l’animal a « de l’air sous le ventre II, èt cela frappe. C’est ce
qui nous faisait écrire plus haut que le bœuf kouri, bien que lourd, a
quelque chose d’enlevé.
La largeur du poitrail et celIe de la poitrine, en .arriAre de l’épaule,
donnènt :
Taureau .............
Bœuf ...............
Vache ......
.I .......
41
43,2
37,4
45,5
49,l
45
écart 4,5
5,9
,7,G
’
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LE
BEUF
DE
LAC
La poitrine
chez la vache. plus ktroite
en s’élargissant
davantage
que chez lr
diaire.
Le pkrimétre
thoracique
donne :
Taureau
. . . . . . . .. . .. . . . .. .
Bceuf
. .. . . . . . . .. . . . . . . .. .
Vache
. . . . . . ..___........................
Chiffres
dénotant
ce qui est nécessaire
longues
distances.
dans
pour
TCIIAD
121
l
de face: va proportionnellement
taureau.
Le hceuf est intermé-
.. . . . . . .. . . . . . .
.. . . . . . .. . . . . . .
l’ensemble
une capacité
des animaux
qui doisent
195
211
184
thoracique
ample,
nager sur d’assez
Ligne rlri dessus. -- La dirktion
générale
de la ligne du dessus est
conditionnke
par : 10 la hauteur
à la Icroupe; ‘30 la hauteur
immédiatemenl;
en arritke du garrot, au point oi~ le do s crL1~~lon~e entre les épa.ulrs 11..
10 Hauteur
B la croupe
:
Taureau
. . . ..‘...i.......................
Rœuf
. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . .. . . . .
Vache
.._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20 Hauteur
en arrière
du garrot
:
Taureau
.
Bœuf
.
.
Vache . . . . . . . . . .._.____.._____.__._....
.
154,6
156,G
146,3
146
151
136,l
Si nous mettons
en parallèle
les mensurations
: hauteur
au garrot,
hauteur
en arrière du garrot et hauteur
A la croupe, nous avons :
Taureau
. .
.
151,2
146
154,6
Bœuf
2.. :. .
. 152,s
151
156,6
Vache . . . . .
.
138,7
136,l
146,3
ce qui donne
Taureau
Bœuf
Vache
On peut
les différences
suivantes
:
croupe-garrot
garrot-arrière
garrot
.
a,2
3,4
1,û
4,l
/,6
.
2,G
donc
10 L’arrière-train
20 Ce dernier
en tirer
immédiatement
est plus
est lui-même
élevé
croupe-
arriére
garrot
fAG
5,6
10,2
les conclusions
suivantes
que le garrot;
surélevé
par rapport
au dos;
30 De ce fait, la ligne du dessus n’est pas horizontale,
mais plonge vers.
l’avant.
Cette disposition
est surtout
accusée chez la vache, chez laquelle
l’écart
croupe arrière
du garrot
est maximum.
Chez le bœuf, au con-
:
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122
R.
MALBRANT,
P.
RECEVEiR
ET
R.
SABIN
_ traire, la ligne se rapproche de l’horizontale;
chez le taureau, elle est
intermédiaire
entre la vache et le bœuf.
Par contre, c’est chez celui-ci que l’écart garrot arrière du garrot est
le plus important.
11 faut, voir IA l’effet d’un caractère sexuel. Chez la
vache, cet écart se trouve réduit. C’est, chez le -bœuf qu’il est le moins
marque et,, de ce fait, le dos semble presque en continuation
du
garrot.
Position
de la bosse. - La bosse, située en position cervico-t,horacique, est entièrement musculaire chez les animaux de type pur, ou
très peu développée; elle se trouve parfois figurhe par un simple empâ-.
tement. Son développement est également grandement influencé par
le sexe; à degr6 de sang égal, il est toujours beaucoup plus manifeste
chez le t,aureau que chez le bœuf et la vache, chez laquelle elle peut
passer pratiquement inaperçue. Une des ,premières manifestations du
croisement, zébu est le développement de cette bosse qui, lorsque ce
dernier sang est en proportion élevée, prend des caractères (( zébus » :
développement, ext.ension vers l’arrière, adiposité.
Un fait corrélatif important est la différence ostéologique, mise eti
relief par Curson et Epstein en ce qui concerne d’autres bovidés : l’extrémité des vertèbres dorsales, A partir de 13 @, simple chez les taurins et
bifide chez les zébus, tend A se souder chez le bœuf kouri du Lac Tchad
tout en conservant souvent, atténué, le caractl.re bifide propre au zébu
vrai. Chez certains sujets, ce caractère bifide est même complètement
absent.
Comme autre différence ostéologique, Lavaux avait signalé que la
coupe du canon antérieur du boeuf du Lac Tchad est ovalaire, & bords
arrondis par cotiséquent, alors que chez le zébu cette coupe montFe une
face postérieure plate qui se relie à la face antérieure par des bqrds
presque tranchants; mais ce caractère nous paraît manquer de netteté.
Le canon antérieur du bœuf du Lac Tchad es& cependant un peu plus
aplati que celui du zébu.
Dos et rein.
-
Les mensurations donnent respectivement :
Taureau . . . .
Bœuf. . . . . . .
Vache . . ., .
42,3
42
34,8
37,7
3j
38
total
,-
80,O
79
72,8
On voit tout de suite que, chez le bovin du Lac, le rein est très long,
et ceci particulièrement chez la vache.
Cela donne A l’animal une allure ensellée, la concavité étant surtout
accusée au niveau de la soudure du dos et du rein, qui a ainsi l’air de se
relever fortement vers l’arrière.
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LE
La longueur
de la pointe
BOXJF
DT:
LAC
123
TCHAD
dorso-scapulaire
au coxal nous donne :
Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Comparée a la longueur rein et dos? elle permet
tion de l’épaule en arrière du garrot, légèrement
tauréau que chez la vache.
79,2
80,5
74,7
de juger de la posiplus droite chez le
Croupe. - La croupe est moyennement. inclinée, faisant environ un
angle de 300 avec l’horizontale, et. est plutôt plate. Les mensurations
donnent :
largeur
aux hanches
longueur
53,7
Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . 48,2
53
Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50,3
Vache......................
46,4
49,8
Elle est donc légèrement plus longue que large.
La hauteur des ischiums au sol donne respectivement chez le taureau et chez la vache : 134 et 130,G.
L’écartement des pointes donne, dans les mêmes conditions, 18 cm. 5
et 20.
Les ischiums sont donc beaucoup plus ouverts chez la vache que chez
le taureau, ce qui est tout a fait normal, dénotant une ouverture du
bassin large, permettant une mise bas facile.
Queue
:
longueur
Taureau . . . . . . . . . . . _. . . 116,2
Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
Vache..
. .. . .
_ . ... . 105:6
circonférence
à la base
2<7
21
22,7
Dans l’ensemble, la queue. plaquée entre les pointes des fesses, est
longue et à toupet bien fourni.
Abdomen.
-
La circonférence abdominale donne :
Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
228,l
228
224
L’abdomen, toujours développé, est proportionnellement plus important chez la vache que chez le bœuf ou le taureau, ce qui est tout a fait
normal.
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124
.
P.
MALBRANT,
P.
RECEVEUR
ET
R.
SABIN
Les mamelles sontvolumineuses,
rondes, A 4 trayons. 11existe parfois
des trayons supplémentaires.
L’écusson est, en général, à peine marqué.
Les proportions du corps se dégagent des tableaux suivants :
Longueur totale :
Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285,l
Bceuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282
Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...‘....
262,5
,
Corps. -
Longueur scapulo-coxale :
Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
BoSuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Vache ., . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
122,3
124,
116,3
auxquels il convient d’ajouter la longueur de la pointe dorso-scapulaire
au coxal, déjà citée plus haut :
Taureau . . . . . . . . .
.
. . . . .‘. . . 79,8
Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80,5
Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74,7
Ces chiffres dénotent donc un animal au corps allongé, bon producteur de filets et de faux filets du point de vue boucherie.
Membres.
- Les mensurations portant sur les membres permettent
de dresser le tableau suivant : Membre
antérieur
:
Longueur
Longueur Longueur
Hauteur
Longueur
boulet
canon
avant-bras
du --bras
épaule
Taureau . .
17
24,8
43,4
43,5
56,9
44
40
56
Bœuf . . . . .
17
24
Vache
16
24
39,5
51
Les circonférences de ces rayons donnent :
Boulet
Canon
31,9
Taureau . . . . . . . . . . . .
22,9
Bœuf.
.. . .
..
31
23
Vache . . . . . . . . . . . .
27,7
20,8
Genou
34,3
36
31
NOTA.
- La longueur des rayons avant-bras et épaule eut dû donner
des chiffres inverses entre taureau et bœuf. 11 y a là une anomalie.
Membre,
poslérieur
:
Hauteur boulet Hauteur pointe
jarret- sol
-sol
Taureau. . . 17
\ 58,7
62
Bœuf . . . . . 17
Vache.....
16
55,5
Hauteur grasset Longueur
\ de la jambe
-sol
100
51
93,2
48
93,2
.
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LE
Taureau . . . . . . . . . . . . .
Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . .
Vache................
BBITF
DU
LAC
Tour boulet
31,s
32
28>3
TCHAD
Tour canon
22,5
23
21:5
,195
Tour jarret
44,7
45
39,s
Dans l’ensemble, la vache se ré\-èle plus
faible que les deux autres
sexes, ce qui est normal.
Enfin, des sabots gros, larges et, très ouverts terminent le rayon osseux.
Les données corporelles ci-dessus correspondent, donc bien g l’animal
à l’aspect imposant décrit au début de cette étude et confirment. l’impression d’ensemble qui se dkgage à la vue du sujet.
40 Aptitudes.
Le bœul du Lac Tchad es&ruslique el; parîaitement a.dapt.é au milieu
chaud et souvent t,rès humide dans lequel il vit. Bien qu’il soit cont’raint
de subir pendant une grande partie de l’année les piqûres de myriades
de moustiques?,il n’en semble guère incommodé.
La vache est féconde (d’après les Kouris, elle peut donner jusqu’A
12 Petit)s au c,ours de son esist.ence: et, bonne laitière pour’ un animal
africain. Le renrlemen.t quotidien d’une bonne Tache en pleine lactation
peut atteindre ‘5 b 8 litres par j6ur. La durée de la lactation varie entre
6 et 7 mois et atteindrait m&me 10 mois.dtins certains cas.
La précocité est moyenne. Le boeuf kouri termine, en général, son
développement .?Il’âge de 5 ans.
L’aptit#ude ti la production de la viande est très bonne chez cette
race qui est naturellement portée à l’engraissement, et dont la conîormation « allongée » répond parfaitement aux desiderata de la boucherie.
Castrés, les bœufs du Lac Tchad sont d’excellents animaux de boucherie,
dont le rendement’en viande nette dépassesouvent 50 oAjpour un poids
de viande abattue de 250 A 300 kilogrammes.
Leur apt,itude au travail est beaucoup moins bonne. Leur tempérament lourd et lymphatique en fait de mau\-ais porteurs. Leurs allures
sont lentes et ils souffrent du soleil et du manque d’eau. Ils ne conviennent guère au portage que dans les régions de dunes sablonneuses des
environs du Lac et. encore se fatiguent-ils vite dès qu’arrivent les heures
chaudes.
Les bœufs du Tchad sont de bons nageurs et franchissent facilement
de longues distances à travers les chenaux du Lac.
Leur peau est de bonne qualité. Sèche, son poids atteint de 10 A
12 ki-logrammes.
En raison de la résistance bien connue des bovidés sans bossedescendadts du Bos primigenius antique (Bœuf X’dama par exemple) aux
trypanosomiases, il est permis de supposer que les bœufs du Lac Tchad
I
Retour au menu
226
R.
MALBRANT,
P.
RECEVEUR
ET
R.
SABIN
présentent
moins de réceptivité
que les zébus A ces aIfections
.~
aucune observation
n’a encore ét’é faite & ce sujet.
5c Aire
, mais
géographique.
Comme nous l’avons’ dit, l’aire de répartition
du bœuf kouri se restreint pratiquement
aux îles et aux rives du Lac Tchad. Le troupeau
qu’il represente n’est malheureusement
pas très important.
On peut
l’évaluer environ & 30.000 têtes de 4 ans et au-dessus.
”
Les régions où l’élevage de ce bœuf revêt sa plus grande densité. sont
situées dans le canton du Chef MAMADOU
Koremi (Djibadala,
Koremeron, Debada, Bagabol).
60 Elevage
et exploitation.
L’élevage du bœuf du Lac Tchad est exclusivement
pratiqué par les
Boudoumas et les Kouris des îles et des rives du Lac, populations également spécialisées dans la pêche et l’agriculture.
Les méthodes d’elevage
adoptées par ces indigènes ne diffèrent en rien de celles en usage dans
le reste du TerriLoire’. Elles se trouvent simplement adaptées A l’habitat.
Les transhumances
qui sont de règle ailleurs sont, 18, limitées au minimum et ne s’effectuent
que d’une île ou d’un point du rivage B l’autre.
Bon nageur, le pseudo-zébu du Lac Tchad peut franchir des chenaux
de 3 ou 4 kilomètres de large pour aller, sous la conduite de ses pasteurs,
s’installer
sur de nouveaux pâturages. Il est vrai que la faible profondeur du Lac ltii permet parfois d.e reprendre pied.
L’élevage des jeunes s’effectue sui\-ant les modalités en usage chez
la plupart des pasteurs du Tchad. A sa naissance, le produit tète sa
mère à satiété pendant une dizaine de jours. Puis, la vache est ‘traite
deux fois par jour, la trail;e s’effectuant
après que le veau, qui reste à
proximité de sa mère; a déjà commencé à téter. Il en va ainsi pendant
tout le temps où la lactation s’avère suffisante. Le veau est sevré vers
l’âge de 7 ou 8 mois, époque à laquelle sa mère est à peu pr%s complètement tarie.
Sans &tre entièremebt livrée au hasard, les éleveurs sachant apprécier
les beaux taureaux,
la conduite de. la reproduction
n’est pas l’objet
d’une surveillance
particulière.
Malgré tout, un semblant de sélectibn
s’effectue sur les animaux de robe blanche. Le taureau est lais& toute
l’année avec les vaches et, les naissances s’effectuent, irrégulièrement.
La, castration des mâles est assez fréquemment prat.iquée par les ihdigènes (castration
sanglante par dilacération do cordon).
Le bœuf du Tchad n’est dressé que pour le portage. Sa viande n’est
consommée sur place qu’à l’occasion de fêt,es religieuses, d’accidents
ou de maladies. Le commerce auquel il donne lieu pour la boucherie
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LE
BOXUF
DU
LAC
TCHAD
427
s’effectue vers la n’igéria, soit par la voie de terre, soit à travers
où les bœufs sont transportés
sur de vastes pirogues en papyrus.
7” Protection,
1amélioration,
cation de la race.
sélection
et
le Lac
multipli-
Le Service zootechnique
du Tchad a jusqu’à présent été trop impérieusement sollicité par la nécessité de lutter contre les épizooties, au
Kanem comme dans les autres régions du Territoire, pour pouvoir, avec
le personnel et les moyens réduits dont il a jusqu’à présent disposé,
intervenir
efficacement
dans l’amélioration
et la sélection du bœuf
du Lac Tchad. En raison des qualités et des aptitudes que présente cet
animal, cette action mérite cependant
de s’inscrire
à son programme.
Il conviendrait
dès maintenant
de constituer,
dans la partie où le
type est resté le plus pur, une zone de protection de cette race, véritable
réserve, dans laquelle tout apport de géniteurs de l’extérieur
serait
sévèrement
proscrit.
Le caractère insulaire de cette région rendrait
assez facile la mise en application de cette mesure.
11 y -aurait lieu, parallèlement,
de chercher à améliorer ce troupeau
en le sélectionnant
sur ses meilleures
aptitudes
: la viande
et
le lait.
Ce projet ne. pourra être exécuté que par la création d’une ferme de
sélection, située dans la région de Bol, où serait entretenu un important
troupeau
dont les produits
sélectionnés seraient cédés aux meilleurs
éleveurs indigènes d’abord, aux autres ensuite.
La constitution
d’un herd-book
de la race bovine du Lac Tchad
pourrait également intervenir
par la suite.
En ce qui concerne la multiplication
de la race, il ne semble pas, étant
donné l’exiguïté de la zone dans laquelle le bœuf du Lac Tchad trouve
ses conditions optima de vie, que l’on puisse espérer accroître beaucoup
le troupeau actuel dans son habitat présent. Hors de cet habitat, ses
possibilités d’acclimatation
et de multiplication
à l’état pur deviennent
incertaines dans,les régions où l’eau est rare, le climat très chaud et très
sec et les longues transhumances
obligatoires. Elles apparaissent,
au contraire fort impurtantes dans la zone tropicale humide. De plus, par ses qualités, le bœuf du Lac Tchad semble dès maintenant susceptible de pouvoir
concourir très utilement à l’amélioration
du zébu arabe là où les réserves
d’eau et de pâturage le permettent.
Des croisement,s de cet ordre sont
déjà entrepris en divers points du Tchad et l’existence dans le voisinage
du Lac d’un important
troupeau
de métis zébu-boeuf
kouri, très
supérieur comme intérêt aux zébus de la race courante, montre déjà ce
qui peut être obtenu dans ce domaine.
I
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12s
1 80 Les métis
R.
MALBRAiT,
P.
zébu-boeuf
10 Métis
Zébu
RECEVEUR.ET
R.
SABIN
du -lac Tchad.
arabe-Bomf
’
du Lac.
Ce métis n’existe & l’heure actuellé que sur le pourtour du Lac.
L’élevage en est presque uniquement aux mains des Kanembous et des
Haddabs, mais quelques Arabes
de la rive sud-est en possèdent également des troupeaux. Il ne déborde ~
wère au delà de 30 à 80 kilomètres
du Lac, selon les points.
Cet animal a été décrit par Lefèvre sous le, nom de bauf du Kanem.
Ses caractères mahquent de fixité et sont évidemment infldencés par
la proportion de sang zébu ou taurin, cette dernière allant en diminuant
au- fur et à mesure que l’on s’éloigne du Lac. Sa robe est variable. La
bosseest plus ou moins développée. Elle est généralement rudimentaire
chez les animaux blahcs ou presque blancs chez lesquels les caractères
taurins se manifestent d’une ‘façon dominante. Elle est, au contraire,
accusée chez les sujets de couleur où l’imprégnation zébu domine. Les
cornes sont intermédiaires entre celles des zébus et des bceufs du Lac.
Elles sont, en général, assez grosses, longues, en croissant, et souvent
insérées en V sur le chignon. Le fanon est d’habitude bien développé.
Le métis zébu-bœul du Lac est très supérieur au zébù couramment
rencohtré au Tchad. Ses aptitudes laitières, sa valeur au point de vue
boucherie sont mèilleures. Il est également assez boh porteur, ~mais ’
dans l’ensemble présente beaucoup moins d’intérêt que le bœuf kouri
proprement dit.
De plus, sa possibilité de peuplement en zone sahélienne semble avoir
deslimites : le métis zébu arabe-boeuf du Lac hérite de la souche bovine
des besoins alimentaires import,ants (abreuvement, eh particulier) et
la nécessité de vivre en un miiieu à degré hygrométrique assez élevé,
choses qui ne peuvent être dans cette. zone que très localement satis’ faites : c’est ainsi qu’en saison chaude deux abreuvements journaliers
sont nécessaires. C’est dire l’écueil auquel on se risque, surtout si l’on
songe que, dans de nombreux cas, le zébu arabe ne ,boit qu'une
fois
tous les deux jours.
Par contre, 18 of1 les conditions d’abreuvement semblent pouvoir
+%re satisfaites (Salamat, Bahr-hzoum), le croisement doit être tenté.
20 Métis
Zébu
Bororo-Bczuf
du Lac.
E.nfin, il nous faut signaler pour être complet l’existence d’un métis,
quelquefois rencontré : le métis zébu peulh Bororo-bœuf du Lac Tchad,
participant des deux parehts, aisément reconnaissable A son cornage
(le caractère corne bceuf du Lac, sans être d’une d’ominance absolue, est
néanmoins prépondérant) : cornes grosses,remplies A leur base et allongées, modifiant l’aspect de la tête. La robe est acajou, comme celle du
Bororo.
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LE
BIEUF
DU
LAC
TCHAD
129
,
D’un poids souvent très élevé, de haute taille, ce boeuf présente, du
côté boucherie, un intérêt certain. Par contre, ses qualités laitières
semblent beaucoup moins intéressantes. Si l’on voulait en faire un essai,,
la région du Bouar-Baboua, eh Oubangui occidental, pourrait être
envisagée. C’est une expérience a tenter.
BIBL13GRAPHIE
BOURDELLE. - Précis d’anatomie. Vigot Éditeur.
CURSON.
- A note on the three parent stocks of African cattle (Onderstepoort
Journal, Octobre 1935).
CURSON.
- Anatomical
studies. A comparison
of two of the so called zébus
(Orderstepoort
Journal,
Juillet
1936).
CURSON et EPSTEIN. - A comparison
of Hamitic Longhorn,
West Afrioan
shorthorn and Afrikander
cattle, particularly
with regard to the skull
(Onderstepoort Journal, Octobre 1934).
CURSON et BISSCHOP. 4 Sonm commentson the hump of Afrioan oattle (O%de+
stepoort Jouvnal, Octobre 1935).
CURSON et THORNTON. - A contribution
to the study of African native oattle
(Onderstepoort Journal, Octobre 1936).
DECHAMBRE. - Précis de Zootechnie.
Pigot Éditeur.
LAHAYE et MAREY. - Les Bovins, Paris-Bruxelles
1935.
PECAUD. - Rapports inédits.
STEWARD. - The cattle of the Gsld Coast. The jozcrnal of experimewtal agrioultwe, Janvier 1932.
TILHO. - Documents scientifiques
de la mission Tilhq.
ZEVANEPOEL. - Pr&is du cours d’Ethnographie
des animaux domestiques,
Bruxelles 1920.
Eh.
et Med.
v6t.
des Pays
tropicaux.
-
Avril
1947.
9
~
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REVUES
-
LES
DES
MALADIES
DUES
ANIMAUX
par A.
DOMESTIQUES
PONATIEN,
R. -
1: -
La
peste
A
Edm.
DES
EN
PLANTUREUX
LES &TES
,
VIRUS-CONTAGES
ALGÉRIE
(suite)
(1)
et G. GAYOT
ANIMALES
porcine.
,
C’est la maladie la plus redoutable du cheptel porcin algérien. Elle est répandue sur, tout le territoire.
Sa fréquence est proportionnelle
au degré de développement de l’élevage. Cet élevage se pratique de diverses fapons ‘:
40 soit sous forme extensive où les porcs trouvent leur nourriture
dans les
parcours et les forêts (porcs coureurs);
20 soit dans des exploitations
munies de porcheries bien agencées où toutes
les conditions
hygiéniques
sont remplies.
30 soit sur les tas d’immondices
et d’ordures ménagères déversés quotidiennement par les voitures de nettoiement
des villes de quelque importance.
En Algérie, la peste porcine est nne maladiè de troupeau. Elle apparaît sous
la forme de vagues extrêmement
meurtrières
qui causent de véritables hécatombes. Celle qui sévit en 1925-1926 fut si grave que l’Institut
Pasteuk d’Algérie
entrepi% immédiatement l’étude de la maladie et des,moyens de limiter son
extension. La maladie es.+ difficilement
arrêtée par les mesures sanitaires.
_
Les seuls moyens de diminuer’ les ravages causés par la peste sont :
- ou bien de limiter, dans une porcherie atteinte, la mortalité par l’emploi
du sérum antisuipe&iquP,
- ou bien de protéger les porcheries encore indemnes par l’immunisation
des animaux au moyen de la séro-inoculation
(séro-infection).
Pour pratiquer
les deux méthodes, il faut donc commencer pa’ isoler le virus
pestique, qui sert, d’une part à préparer le sérum et qui, d’autre part, constitue
l’élément actif de la séro-inoculation.
Le
virus
pestique.
les méthodes d’immunisation contre la peste porcine, le virus
#joue un rôle de premier plao. Il doit être étudié de très près, afin de
fixer, paq l’expérimentation, son pouvoir antigénique et son pouvoir
Dans
(1) Voir Revue cl’Elevage el de Médecine
vétérinaire
des pays d’outre-mer,
no 1.
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VIRUS-CONTAGES
>
DES
ANIMAUX
DOMESTIQUES
EN
ATGhRIE
131
pathogène. Dans les virus suipestiques, pouvoir antigénique et pouvoir
pathogène ne sont, pas nécessairement proportionnels.
Bien que l’on ait reconnu depuis longtemps l’unicité du virus pestique, il est démontré également qu’il existe des virus de pathogénéités
différentes. On avait coutume de dire que les virus nord-africains étaient
beaucoup plus virulents que les virus métropolitains.
Autrefois, la peste porcine française était, croyait-on, bénigne. C’est
qu’elle sévissait, la plupart du temps, dans des élevages familiaux
infect& depuis longtemps et dans lesquels la cause exacte de la maladie
était restée ignorée. Les adultes, qui avaient été malades dans leur
jeune âge et qui avaient survécu, étaient gardés comme reproducteurs.
Dans leur descendance, quelques wjets succombaient, mais en trop petit
nombre pour que les éleveurs s’en inquiétassent. Les autres, en partie
immunisés dès leur naissance, survivaient.
Quand la maladie frappait des porcheries industrielles ou étaient
rassemblés des centaines de porcs, la maladie sévissait. aussi violemment.
que sur les troupeaux nord-africains. Bous avons alors isolé des virus
français, notamment en Saône-et-Loire, en Seine-Inférieure, dans
l’Isère. D’après les accès thermiques et les signes cliniques obseryés,
leur virulence était. aussi intense que celle des’ virus nord-africains
isolés à la même époque.
Mais il s’est produit un grand changement dû a la guerre.
On a constaté, en effet, que la peste porcine, depuis longtemps enzootique en Afrique du Nord, s’est considérablement développée dans
cette partie du continent africain après le débarquement anglo-saxon
du 8 novembre 1942. Cette pousséede la maladie a d’abord été constatée
au Maroc et en Algérie, puis en Tunisie. De là, elle est. passéeen Italie
et en Corse et, enfin, en France dans les régions situées au nord de la
Loire. La maladie a suivi, en quelque sorte à la trace, la marche victorieuse des armées alliées. L’idée s’impose que les virus isolés dans ces
différents pays appartiennent à la même souche. Si on ne peut pas
affirmer absolument l’origine outre-:Ulantique de ces virus, il est du
moins permis de la présumer.
D’autre part, le développement du cheptel porcin en Afrique du Nord
s’était notablement accru du fait que les éleveurs pouvaient nourrir,
a peu de frais, leurs animaux avec les déchets de cuisine des tkoupes
américaines. Or, c’était toujours dans les t,roupeaux ainsi alimentés que
la maladie était constatée.
Le virus destké à la préparation
actuelle du sérum antisuipestique
est un
virus marocain qui nous a été.envoyé par notre coll&gue ZOTTNER en fëvrier
1943. Nous avons mesuré son pouvoir antigénique
par l’épreuve de l’intradermoréaction. TOUE les virus ne possèdent pas cette propriété, soit après leur isolement, soit, après avoir fait un certain nombre de passages. Ce dernier cas a Cté
celui du virus A.P.A. dont. nous nous Btions servis pendant dix ans (203611936).
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132
A. DONATIRN,
EDM.
PLANTUREUX
ET G. GAYOT
Le virus marocain de ZOTTNER, ,dit c(virus Gu&ineau
P, a conné, dès son isolement, une intradermo-réaction
franchement positive à indice 12 (1).
Le virus Guérineau
a fait actuellement
31 passages. ‘Il a servi B inoculer,
tant pour l’obtention
du virus servant à préparer le sérum que pour la pratique
de la séro-inoculation,
des dïzaines de milliers d’animaux.
Il s’est toujours
montré d’une remarquable
fixité. A la dose utilisée pour la séro-inoculation
(de 1 /iO à 1/20 de oc.), il transmet régulièrement
la maladie après une inoubat,ion de 2 à 3 jours. Au 3e jour, la température
dépasse 400, ,atteint les jours
suivants 410, et se maintient
en plateau jusqu’au Se ou 9e jour, moment où
l’animal est sacrifié par saignée à le carotide. A l’autopsie, le sigrie principal
est la présenced’adénites hémorragiques.
‘Il arrive parfois
que l’inoculation
bilité
est inconnue ne provoque
de virus
g uh’ porc
dont
la sensi-
aucune réaction. La température
initiale reste stationnaire.3, 4 ou 5 jours. Si on renouvelle alors l’inoculation, la réaction pestique apparaît et. se poursuit comme chez les porcs
très sensibles. Il semble que la première inoculation a sensibilisé l’animal.
Le sérum
antisuipestique.
Ce sérum est obtenu sur des porcs de grand format (améliorés par
croisement avec desporcs de races anglaises, ou de races anglaises pures).
Ce$ animaux donnent d’importantes quantités de sang.
Ils sont séro-inoculés, puis éprouvés. On les hyperimmunise par des
inoculatiohs
de sang défibriné.
Le derhier chargement
consiste en une
inoculation
intrapéritonéale
de sang défibriné
et des inoculations
souscutanées de dilutiohs d’organes (rate, reins, ganglions).
Essai
du sérum
et du virus.
Avant d’être mis dans la pratique, le sérum et le virus sont-éprouvés par des
essais de séro-inoculation de porcs très sensiblesde 20 à 40 kilogrammes. On
leur inocule SOUS la peau 1 CG. de sangvirulent dilué au 1/10 ou au 1120 et, en
un autre.point
du corps, des quantités de sérum calculées à raison de 1 cc., de
3 /4 de cc. et de 1/2 cc. par kilogramme.
NOUS remarquons
régulièrement
que les animaux qui reçoi+ent du sérum à
raison de 1 cc. par kilogramme ne présentent aucun signe clinique. Leur courbe
thermique
reste cantonnée entre 39” et 4@ sans jamais atteindre
ce chiffre.
leur développement
et leur engraissement
ne sont nulbment
entravés. C’est
pourquoi cette dose a été chbisie pour la pratique de la séro-inoculation.
Immu-nisation
des
porcs
dans
la pratique.
Deux ~éventualités soht 4 envisager :
10 l’intervention
dans un milieu contaminé,’ c’est-à-dire dans un
troupeau où des c’aSde maladie ont été constatées;
20 l’intervention ,en milieu indemne, c’est-à-dire dans un troupeau
qui peut, ,plus ou moins prochainement, être atteint par la maladie.
(1) A, DONATIEN et
Acad. Vétér. France, Ii,
F. LESTOQUARD. 1938, 308.
Nouvelles recherches sur l’intradermo-réaction.
Bul.
Retour au menu
BIBLIOGRAPHIE
JEANNIN (A.). - L’éléphant d’Afrique. - 1946, 1 vol., 251 pages, Payot,
Ouvrage fort documenté comprenant
: zoologie; histoire; folklore;
protection.
Les quatre permiers chapitres comportent
: caractéristiques
giques; partioularit&
anatomiques
et morphologiques;
comportement
gique; hygibne et pathologie.
L’alimentation,
l’hygiène
corporelle
brièvement
traitAes, ainsi qne les principales
maladies.
G.
255
Paris.
chasse;
eoolobioloy sont
C.
The Use and Misuse of shrubs and trees as fodder. -
Imperial
Agricultwal
Bureau, Joiwl Publication
no 10, 1947, 232 pages.
Cette importante
publication
nous donne plus que ne promet le titre, car
elle nous fournit un invent,aire descriptif de la « flore aérienne )) de toutes les
régions tropicales et subt,ropicalas; pour la plupart des régions, cet inventaire
est complété par les espèces fourra@res qui vivent avec les espèces arbustives,
en sorte que nous est offerte la description de s (cpâturages de brousse 11.Beaucoup
se figurent que l’importance
de ceux-ci va aller diminuant
progressivement,
leur disparition
étant la conséquence de l’établissement
d’une agriculture
plus
moderne et narticulièrement
du (( mixed farmina 1). Mais ce sont là des VU~S
d’avenir, d’ailleurs inapplicables
en bien des régions. Il n’est pas exagéré de
dire cyue. de Dar le monde, Un nombre plus considérable d’animaux vit des « Inrairies a&&nes’)),
ou des. associations oi; dominent arbustes et arbres, que sur les
pâturages constitués seulement de Graminées ou de l’association
GraminéesLégumineuses.
On obtient un total impressionnant
en additionnant
les animaux
qui vi-vent Sir les associations buissonneuses
de l’Afrique,
les maquis de la
Méditerranée
et du Moyen-Orient,
le chapwwl de Californie, le bush de l’Afrique
du Sud, de l’Australie,
de 1’,4mbrique dn SUdj les zones forestières de l’Inde,
des Etats méridionaux
de l’Amérique
du Nord. De façon générale, dans ces
régions, il y a surcharge des pâturages et tenda’nce & la dégradation
du sol;
mais les mesures qui peuvent être envisa’gées pour limiter ces inconvénients
n’empêchent
pas que les arbres et arbustes restent une source importante
d’aliments
pour des animaux de races non améliorc!e: qui ne peuvent être
remplacées par des races plus érolui-es.
Il faut remarquer aussi qne la valeur alimentaire
de ces espèces égale souvent
celle des graminées et même la dépasse, et qu’elle ne subit pas d’aussi gra,ndes
variations.
Aussi a-t-on envisagé, pour améliorer la valeur des prairies artificielles de graminées, dans les Indes occidentales,
la création
de ccpâturages
à
protéine »,-des arbres et arbustes de la fa’mille desLégumineuses
étànt installés
dans les prairies et en pourtour, pour fournir, par leur feuillage et leurs gousses,
un complément en protéines, en même temps que de l’ombrage.
D’autres problèmes sont exa,miné. 3 : aménagement
et conservation
des pâtUrages d’arbustes,
cultnre de certaines espèces arbustives,
étiblissement
d’un
couvert’ arbustif à la fois alimentaire
et prérentif
de l’érosion. association des
arbustes aux pâturages clc gr::minCea, etc.
La publication
comporte de nombreuses
photographies
qui nous donnent
l’aspect de cet,te flore arbustire
en diverses régions, des tables indiquant
la
répartition
ou la composition
des espèces, et, itl, litLe, une importante
table
comportant
894 analyses de plantes, analyses qui donnent la composition
des
éléments habituellement
mangés : feuilles, pousses, gousses, fruits, etc.
Toutes les régions tropicales et subtropicales
du monde sont étudiées par des
spécialistes, qui résument des publications
déjh connues ou donnent des études
détaillées inédites.
Ainsi se présente cet important
ouvrage, que ne peuvent ignorer tous ceux
qui s’intéressent à l’élevage pastoral, B l’association de l’agricultnre
et de l’élevage
tropiçaux,
à la géo-botanique.
G. C.
D~UTRESSOULLE ((1.). - L’Elevage en Afrique occidentalefranaiçse. - 1 vol.,
VIII, 300 pages. Cartes et planches photographiques,
1947. Larose, Paris.
31. DOUTRESSOULLE, bien que se défendant fort modestement
d’avoir voulu
réaliser une œuvre originale, fait mieux que rassembler, comme il le dit, les
.
1
Retour au menu
I
236
-',
BIBLIOGRAPHIE
matériaux
accueillis par ses prédécesseurs. Sa longue expérience et l’attrait
,qu’eurent pour lui,, au cours de sa carrière africaine, les problèmes
de la
zootechnie, lui ont permis - et il y réussit fort bien - de nous dire les causes
des échecs ou des réussites antérieures,
d’en tirer conclusions pour l’avenir.
Après une partie générale où sont traités la climatique
zootechnique
et les
modes .d’élevage, chaque espèce domestique est décrite. Dans cette description,
l’auteur a forcément, reprenant les travaux des autres, montré cette mosaïque
de races et sousraces qui tient à ce que chacun a souvent eu, pour ses
études, un horizon trop limité. Il y a longtemps que nous souhaitons qu’un ou
des zootechniciens,
ayant parcouru
toute notre Afrique Noire - et même
toute l’Afrique,
car les frontières des hommes ne sont pas celles des races tente une synthèse, alors qu’on n’a guère fait jusqu’à présent que del’analyse.
-M. DOUTRESSOULLE
y a réussi en partie et fourni à ceux qui, au cours des
années a venir, auront charge de cet important
capital qu’est le cheptel de
l’Afrique
Noire, un indispensable
instrument
de travail.
G.C.
Le Gékamt : G. CURASSON.
99868
MAULDE et RENO~.
Pans _
-,
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l,
par R. LARRAT
(4 fgureo)
Répartition.
- La densité de peuplement équin dépend de facteurs
climatologiques et surtout nosogCniqucs. On trouve, au Sénégal, le
cheval dans toutes les zones peu humides ou Giossines et Tabanidés,
hôtes vecteurs des trypanosomes du type vivat-cazalloui ou corzgolensedimorphon, n’en compromettent pas l’elevage.
Les plus fortes concentrations sont enregistrées dans les cercles du
Baol, de Thiès, de Louga, de Linguère et deKaolack. Non seulement
les conditions de milieu y sont favorables, mais encore ce sont (il I’exception de Linguère) des régions économiquement développées où, depuis
longtemps, joue une demande active. Traitants autochtones et libano-.
syriens y entretiennent une nombreuse cavalerie. D’autre part, l’activité
dans ce secteur, de plusieurs sociétés d’encouragement et l’engouement
des populations urbaines indigénes pour les courses hippiques peuvent
étre considérés comme des causes non négligeables de développement
et dc densification. Une indiscutable relation existe entre le volume du
groupement humain dans les villes ct escaleset le noyautage des effectifs,
Ils sont plus dispersés dans les cercles de blatam, de Podor et du
Bas-Sénégal, bien que l’on y trouve
les meilleurs produits. La vallée
du fleuve, avec ses terrains de décrue ou sévissent a l’état enzootique
les hématozooses (nuttalliose,. souma), se révèle peu propice, ainsi
d’ailleurs que les cantons maritimes et particulièrement la région des
Xiayes littorales qui s’étend de Saint-Louis & Sèbikotane (Gandiolas,
.
M’Baouar, itlékhé, M’Bar, X’Doutte-Diassane).
D’une façon générale, l’aire d’habitat ne descend pas au-dessous du
140 degré de latitude nord; les régions défavorables étant. représentées
par les cantons sud des cercles de Kaolack (Nioro-Rip, Niombato,
saboya, Saback-Rip, Sokone, Djilor, N’Dangane, Pakalla Mandack),
du cercle de Tambacounda (Ouli, Ncttcboulou.
Niani-sandougou,
Doundou méridional), tous limitrophes ou voisins de la Gambie britannique, et par la totalité des cerrles de Iièdougou et de la Casamance.
Les quelques sujets que l’on rencontre dans ces territoires sont
introduits par Ics chefs et les commcrcants indigènes, par-l’administralion (remonte des gardes dc cercles) ou encore, au cours des dernières
années, par les exploitants des chantiers de coupe de bois pour suppléer
3 P’nbsence de moyens de transport.
Ils n’y font pas une longue carriére et succombent tres rapidement.
Elcr. et
Méd.
vht.
do
Paya
tmpieaux.
-
octotre
1~~1.
i
.)
Retour au menu
R. LARRAT
Fig. 1. ,,.
. .,:
SANS RANCUNE.
1 m. 47. a Fleuve
B.
,,
“‘;
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<_.
I’
-_ . ..,
; .
.
_~ ..Y. .‘.
,
Fig. 2. -
N’ PAR. Commun,
1 m. 27. type
l
Cheval
de flacre a.
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VIRUS-CONTAGES
DES
ANIMAUX
DOblESTIQUES
EN
ATGkRIE
131
pathogène. Dans les virus suipestiques,
pouvoir antigénique et pouvoir
pathogène ne sont pas nécessairement
proportionnels.
Bien que l’on ait reconnu depuis longtemps l’unicité du virus pes:
tique, il est démontré également qu’il existe des virus de pathogénéit,és
différentes. On avait coutume de dire que les virus nord-africains
étaient
beaucoup plus virulents
que les virus métropolitains.
Autrefois, la peste porcine française ét,ait, croyait-on,
bénigne. C’est
qu’elle sévissait,
la plupart du temps, dans des élevages familiaux
infect& depuis longtemps et dans lesquels la cause exacte de la maladie
était restée ignorée. Les adultes, qui avaient été malades dans leur
jeune âge et qui avaient survécu, étaient gardés comme reproducteurs.
Dans leur descendance, quelques wjets succombaient,
mais en trop petit
nombre pour que les éleveurs s’en inquiétassent.
Les autres, en partie
immunisés
dès leur naissance, survivaient.
Quand la maladie frappait
des porcheries industrielles
oi~ étaient
rassemblés des centaines de porcs, la maladie sévissait aussi violemment
que sur les troupeaux
nord-africains.
Nous avons alors isolé des virus
français, notamment
en Saône-et-Loire,
en Seine-Inférieure,
dan6
l’Isère. D’après les accès thermiques
et les signes cliniques obseryés,
leur virulence était aussi intense que celle des. virus nord-africains
isolés a la même époque.
Mais il s’est produit un grand changement dû a la guerre.
On a constaté, en effet, que la peste porcine, depuis longtemps enzootique en A.frique du Nord, s’est considérablement
développée dans
cette partie du continent africain après le débarquement
anglo-saxon
du 8 novembre 1942. Cette poussée de la maladie a d’abord été constatée
au Maroc et en Algérie, puis en Tunisie. De 18, elle est. passée en Italie
et en Corse et, enfin, en France dans les régions situées au nord de la
Loire. La maladie a suivi, en quelque sorte à la trace, la marche victoI
rieuse des armées alliées. L’idée s’impose que les virus isolés dans ces
différents
pays appartiennent
& la mème souche. Si on ne peut pas
affirmer absolument l’origine outre-htlantique
de ces virus, il est du
moins permis de la présumer.
D’autre part, le développement
du cheptel porcin en Afrique du Nord
s’était notablement
ac&u du fait que les éleveurs pouvaient nourrir,
à peu de frais, leurs animaux avec les déchets de cuisine des tioupei
américaines. Or, c’était toujours dans les troupeaux ainsi aliment& que
la maladie était constatée.
Le virus destké à la préparation actuelle du sérum antisuipestique est un
virus marocain qui nous a été envoyé par notre collègue ZOTTNER en février
1943. Nous avons mesurésonpouvoir antigéniqne par l’épreuve de l’intradermo-.
réaction. TOUS les virus ne possèdentpas cette propriété, soit après leur isolement,, soit après avoir fait un certain nombre de passages.Ce dernier cas a été
celui du virus A.P.A. dont, nous nous étions servis pendant,dix anR(2026-1936).
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l
1
132
A.
DONATIEN,
EDM.
PLANTUREUX
ET
G.
GAYOT
Le virus marocain de ZOTTNER,
dit « virus Guerineau jj, a donné, dès son isolement, une intradermo-réaction
franchement
positive à indice 12 (1).
Le virus Guérineau a fait actuellement
31 passages. ‘Il a servi à inoculer,
tant pour l’obtention
du virus servant à préparer le sérum que pour la pratique
de la séro-inoculation,
des dizaines de milliers d’animaux.
II s’est toujours
montré d’une remarquable
fixité. A la dose utilisée pour la séro-inoculation
(de 1 /lO à 1/20 de cc.), il transmet régulierement
la maladie après une inoubation de 2 à 3 jours. Au 3e jour, la température
dépasse 400, atteint les jours
suivants 410, et se maintient
en plateau jusqu’au
Se ou 9e jour, moment où
l’animal est sacrifié par saignéeà la, carotide. A l’autopsie, le signe principal
est la présenced’adénites hémorragiques.
I
.Il arrive parfois que l’inoculation de virus a un porc dont la sensibilité est inconnue ne provo,que aucune réaction. La température
initiale
reste Stati#onnaire
3, 4 ou 5 jours.
Si on renouvelle
alors
l’inoqu-
lation, la réaction pestique apparaît et se poursuit comme chez les porcs
très sensibles. II semble que la première inoculation a sensibilisé l’animal.
Le
sérum
antisuipestique.
Ce sérum est obtenu sur des porcs de grand format (améliorés par
cro,isement
avec des porcs de races anglaises,
ou de races anglaises
pures).
Ces animaux donnent d’importantes quantités de sang.
Ils ~Sont séro-inoculés,
puis éprouvés.
On les hyperimmunise
par des
inoculations de sang défibriné. Le dernier chargement consiste en une
inoculation intrapéritonéale de sang défibriné et des inoculations souscutanées de dilutions
d’organes
(rate, reins, ganglions).
Essai
du sérum
et du virus.
Avant d’être mis dans la. pratique, le sérum et le virus sont.éprouvéspar
des
essais de séro-inoculation
de porcs très sensibles de 20 à 40 kilogrammes.
On
leur inocule SOUS la peau 1 cc. de sang virulent dilué au I /10 ou au 1120 et, en
un autre point du corps, des quantités de sérum calculées à raison de 1 cc., de
3 /4 de cc. et de 1/2 cc. par kilogramme.
Nour remarquons
regulièrement
que les animaux qui reçoivent du sérum à
raison de 1 cc. par kilogramme
ne présentent aucun signe elinique. Leur courbe
thermique
reste cantonnée entre 390 et 400 sans jamais atteindre
ce chiffre.
leur développement
et leur engraissement
ne sont nullement
entravés. C’est
pourquoi cette dose a été choisie pour la pratique de la séro-inoculation.
Immunisation
d-es porcs
dans la pratique.
Deux ~éventualités
soht 4 envisager
:
le l’intervention
dans un milieu
contaminé,
c’est-à-dire
clans
un
troupeau où des cas de maladie ont été constatées;
qui
20 ‘l’intervention
en milieu
indemne,
peut, plus ou moins prochainement,
c’est-à-$re
dans un troupeau
être atteint
par la maladie.
(1) A, DONATIEN et F. .LESTOQUARD. - Nouvelles reoherches sur I’intradermo-réaction. Bul.
Acad. Vétér, France, II, 1938, 308.
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VIRUS-CONTAGES
DES
ANIMAUX
DOMESTIQUES
EN
ALGÉRIE
133
Intervenlion
en milieu
contaminé.
Si le troupeau
est largement
contaminé,
si la mortalité
et la morbidité
sont assez importantes,
on
peut considérer
que tous ou presque tous les animaux
ont été @teints
par l’infection.
La conduite
a tenir, en pareil cas, est d’appliquer
la
sérumisation
simple g tous les animaux
sains en apparence.
La dose de
sérum doit être de 1 cc. 5 par kilogramme.
Cette séro-contamination
peut
protéger
un certain nombre
d’animaux,
mais non tous. On sait, en effet,
que le porc ne présente
de signes cliniques
qu’après
quelques
jours
d’infection.
Ceux qui sont & la veille de l’apparition
de ces signes ne
pourront
guère bénéficier
de l’action
du sérum.
Dans des troupeaux
un peu moins atteints,
il peut exister des porcs
non encore contaminés.
Sur ces animaux
il peut arriver
que le sérum
arrête immédiatement
l’action
du virus dès que celui-ci
est introduit
dans l’organisme.
Aucune
réaction
ne s’étant
produite,
l’immunité
active ne s’établit
pas.
Quand l’intervention
e&tr&s hâtive, il y a de nombretix porcs qui ont échappé
à la contamination.
On doit alors mettre en œuvre la méthode de GEIGER.
Elle
exige la prise de la température
de tous les animaux à traiter. Cet inconvénient
est compens6 par l’assurance de savoir ce que l’on fait et de ce qu’qn peut en
attendre. L’application
de cette mAthode s’opère ainsi :
lo Sacrifier les porcs qui présentent des signes cliniques. Le sérum est préventif, mais non curatif.
20 Prendre la température
de tous les sujets, ce qui permet de diviser les
animaux
en deux lots.
a) Les animaux dont la température
est supérieure à la normale seront simplement sérumisés à raison de 1 cc. 5 par kilogramme.
b) Les animaux non fébrioitants
seront séro-inoculés
selon la technique
indiqu6e
plus loin.
Faute de prendre la température
des animaux, le virus peut être inoculé
à des porcs dont la maladie est en cours, bien qu’ils ne prbsentent pas de signes
cliniques. Il en résulte une réaction violente le plus souvent mortelle, caî le
sérum injecté en même temps que le virus n’arrête pas la maladie. On s’expose
à un désastre. Nous avons. vu disparaître
des troupeaux
entiers par suite de
cette négligence.
Correctement,
appliquée,
la méthode de GEIGER
donne de bons résultats.
Certains croyaient en augmenter
l’efficacité
en inoculant
le virus isolé dans
l’exploitation.
Nous déconseillons
absolument
cette manière d’agir. Il faut
utiliser le virus qui est délivré en même temps que le sérum.
Intervention
en milieu
indemne.
Séro-inoculalion.
- Cette opération,
est a recommander
pour les troupeaux
de porcs qui peuvent,
Q un
moment
donné, être exposés à la peste porcine.
Elle sera avantageusement appliquée
dans les porcheries
industrielles
où le renouvellement
fréquent.
des animaux
amène un jour ou l’autre
des animaux
infectés
ou des porteurs
de germe . De même dans les élevages importants
où l’on,
séro-inoculera
les porcelets
de 4 à G semaines après le sevrage. Enfin,
dans les troupeaux
plus ou moins voisins d’une exploitation
contaminée.’
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234
-A.
DONATIEN,
EDM.
PLANTUREUX
ET
G..GAYOT
&ant en,posses&n d’un sérum d’efficacité déterminée et d’un virus
d’activité correspondante, on est en mesure d’opérer la séro-inoculation. La technique en est très simple. Elle consiste A injecter sous la
peau une dose de sérum calculée & raison de 1 cc. par kilogramme (avec
un minimum de 10 cc.) et, en un autre point, 1 cc. de virus (sang virulent dilué au 1 /lO QU aux 1 /20).
Nous avons reconnu, dans les essais de sérum et de virus cités plus
haut, que les porcs qui ont reçu 1 cc:de sérum par kilogramme ne présententni accès thermique, ni le moindre signe clinique. 6n assiste A
une véritable immunisation silencieuse. C’est pourquoi nous avons
choisi cette dose de 1 cc. de sérum pour conférer, sans danger, l’immunité aux porcs que l’en veut préserver.
Grâce
à cette
absence
de Gction,
les infections
latentes à Xalmo~ella,
rhumopathiae
gui peuvent exister sur les porcs
séroinoculés,
sont excéptionnellement
réveillées. On en déduit la possibilité de
l’association
a ‘la séro-inoculation
des vaccinations
contre la 23almoneilose,. la,
pasteurellose
ou le rouget.
Ces immunisations
associées sont à recommander.
Si, en effet, on ne vaccine
que contre la peste, il peut arriver par la suite Qu’une mortalité due au rouget,
ou à la salmonellose,
ou à la pasteurellose,
&Visse sur les pores séro-inoculés
plus ou moins longtemps après la s&o-inoculation.
La ressemblance entre ces
diverses maladies est ‘assez grande pour que l’éleveur s’y trompe. D’ailleurs,
pour la plupart des éleveurs ou des engraisseurs de pores, les maladies rouges
constituent
une entité qu’ils appellent « la maladie ».
En ce sui concerne les atteintes de salmonellose
survenant après la séroinocula8tion, il faut tenir compte de la notion suivante : le groupe des Halmotiella
s&pestifer
est vraisemblablement
composé de nombreuses
variétés qui ne
vaccinent pas les unes contre les autres (les Américains
l’ont démontré pour le
pneumocoque,
A. BO~VIN
et ses collaborateurs
pour le colibacille).
Cette hypothèse que nous proposons pour la Salmomella s’appuie sur les faits suivants : des
animaux dûment vaccinés contre la peste et la salmonellose
(stock’ vaccin)
subissent peu de jours après l’opération
un certain pourcentage
de pertes dues
à une Salmo9aella septioémique.
La-vaccination
associée a r6veill6 une salmonellose latente dont 1; germe est sans doute diff&ent
immunologiquement
de
ceux avec lesquels le vaccin a été préparé. Si, en effet, on applique un autovaccin préparé avec la Xalmonella
isolée dans ces cas, la mortalité
s’arrête
aussitôt.
Pastewella, E~ysipelothrix
Conditions
de l’application
de la séro-inoculation.
-La s$o-inoculation,
pour en obtenir son plein effet, doit être pratiquée en observant des
règles très précises.
10 Elle ne doit être pratiquée qu’en milieu indemne ou, en milieu peu
contaminé, sur des animaux qui ont encore échappé à la contamination ;
20 Elle ne doit être mise en œuvre que dans les élevages chez lesquels
8n, peut appliquer. les mesures d’hygiène suivantes :
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VIRUS-CONTAGES
DES
ANIMAUX
DOMESTIQURS
EN
ALGÉRIE
133
a) L’hygiène doit concerner d’abord la nourriture. Les meilleurs
aliments consistent en grains concassésou farines, en remoulage enrichi
par des tourteaux, en aliments verts, tous éléments judicieusement
associés.Cesconditions sont difficilement réalisées dans les circonstances
actuelles. Grains et farines sont de plus en plus rares; le remoulage est
de la cellulose presque pure ; les tourteaux d’arachides, quand ils existent,
ne peuvent être donnés qu’en faible quantité. Cette déficience d’aliments qui conviendraient pour réaliser sans risque les vaccinations I
contre les maladies rouges, rend difficile l’élevage du porc.
Onne peut répondre du résultat de l’immunisation des porcs entretenus
sur les tas d’immondices ou de déchets ménagers. Ces animaux ne pourront être nourris de cette façon qu’un mois après la séro-inoculation.
b) L’hygiène concerne ensuite le logement. Les sols de ciment ou de
brique rigoureusement nettoyés dqivent Ctre, dans la saison froide,
recouverts d’une litière de paille suAsamment épaisse. Le refroidissement esf très nuisible
aux porcs en cours de séro-inoculation.
Toutes les
fois que cela est possible, il convient de choisir le printemps ou l’automne
pour pratiquer ce mode d’immunisation. Les murs et les toitures des
porcheries doivent etre en mesure de protéger les porcs contre les intempéries ou la trop grande chaleur.
c) Quand l’ascaridiose ou .,,te autre helmiathiase est. constalée dans
un élevage, il faut aussi, avant
la séro-inoculation, adminisirer des
médicaments antiparasitaires pour éviter des accidents de vaccination.
Cette précaution est très importante.
d) Il arrive parfois que, dans un troupeau que l’on veut immuniser,
il existe des mâles dont la castration a été différée pour des raisons
diverses. Si la castration est opérée moins d’un mois, après la séroinoculation, on peut assister, ainsi que nous l’avons expérimentalement
constaté, à un accès aigu de rechute qui pourra entraîner la mort de
l’animal.
L’âge le plus favorable des animaux B immuniser est celui de trois
mois, c’est-a-dire quatre semaines après le sevrage. Sur ces animaux
de 20 à 25 kilogrammes, la réaction passeinaperçue ; leur développemeat
n’est en rien entravé. L’immunité persiste pendant toute la durée de
leur vie économique. De plus, l’emploi d’une quantité moindre de sérum
représente une appréciable économie.
La méthode a clbjà, étB assez largement appliquée :
lb.690 porcs en 1944, 13.200 en 1945, 2.000 en janvier, février et mars 1946
ont été séro-inoculés en Algérie. Il faut y ajouter 1.400 porcs qui ont Otéimmunisés pour devenir des porcs à sérum. Dans ce total d’environ 30.000 sujets, les
aooidents ou échecs imputables
à la dro-inoculation
ont Bté si faibles qu’ils
sont pratiquement nuls.
/
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136
A.
DONATIEN,
EDM.
Diagnostic
PLANTUREUX
ET
G. GAYOT
de la peste porcine.
Depuis plus de dix ans, le diagnostic de la peste porcine est effectué,
à l’Institut Pasteur d’Algérie, par I’intradermo-réaction.
L’application
en est délicate. Elle exige, avant tout, un porc bon réactif, ce qui est
assez difficile à trouver. Il faut, en effet, examiner un grand nombre
d’animaux et garder celui qui donne les meilleures réactions. Elle
. exige également un sérum de haute efficacitk.
Il n’est pas de semaine où nous ne pratiquions cette méthode. Elle
nous a donné dans presque tous les cas des réponses exactes qui ont été
confirmées, soit par le diagnostic expérimental, soit par le diagnostic
thérapeutique.
II.
-
L’isptluenza
du porc
en Algérie.
Cette maladie très fréquente en certaines années, presque aussi
répandue que la peste porcine, se présente, en Algérie, sous la forme de
Ferkelgrippe
des porcelets et sous la forme du Hog flu des adultes. Elle
se manifeste particulièrement sous la forme d’une affection respiratoire. Pourtant tout l’organisme. est at,teint. -Les signes cutanés sont
plus marqués que dans la peste et se traduisent par des pétéchies, sauf
au niveau du groin et des oreilles qui sont envahis en totalité. A I’autopsie, le signe principal est la pétéchie que l’on trouve en grand nombre
sur divers tissus (muqueuse gastrique) et dans certains organes (rein,
poumon). La rate et les ganglions sont hypertrophiés et de couleur foncée.
Malgré cet envahissement total de l’organisme, le sang n’est ,pas,
virulent. L’intradermo-réaction
avec l’antigène pestique est négative.
Ces deux signes et la présence de pétéchies différencient l’influenza- de
1a peste.
C’est une maladie d’hiver, de certains hivers plutôt. Elle est très
gênante car, étant extrêmement contagieuse puisqu’il s’agit d’une
grippe, elle vient compliquer la peste porcine et rend quasi impossible
,la pratique de la séro-inoculation. Grâce a la réaction pourtant faible
causée par cette opération, l’influenza, a l’état latent dans l’organisme,
se réveille et se dkveloppe, mettant en danger la vie de l’animal. Il suffit
d’un animal contaminé d’influenza dans un troupeau soumis a la séroinoculation pour que tout l’effectif soit atteint rapidement et complètemeht.
Aucun traitement ne vient a bout de cette maladie. Dans les régions
où elle existe, la séro-inoculation pestique doit être pratiquée en été.
III.
-,Le
tyljhus
nord-africain
du porc.
Cette maladie a été découverte au cours de la préparation du sérum
antisuipestique a l’Institut
,Pasteur d’Algérie. Nous l’avions appelée
typhus du porc, ce qui pouvait prêter a la confondre avec certaines
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VIRUS-CONTAGES
DES
ANIMAUX
DOMESTIQUES
EN
ALGÉRIE
137
cette dénomination
maladies paratyphiques
porcines. Nous rectifions
par l’appellation
typhus nord-africain.
Cette maladie n’a heureusement
pas franchi les limites de notre
établissement.
Elle est extrêmement
meurtrière.
Elle se caractérise
par une évolution rapide de trois jours avec fièvre élevée, abattement
profond, décubitus iatéral complet, taches lenticulaires
foncées sur la
face supéro-interne
des membres. A l’autopsie, les deux signes caractéristiques consistent en une considérable hypertrophie
de la rate (volume
décuplé) et une teinte rouge pourpre foncé de la muqueuse gastrique.
Elle se différencie de la peste, car elle frappe et tue les animaux
hyperimmunisés
contre cette dernière maladie. Elle se différencie
également de l’influenza,
car elle se transmet par inoculation de sang.
Elle se transmet également par cohabitation,
par ingestion d”urine et
par inoculation de sang filtré sur bougie L 1 bis. Sur 21 animaux malades,
un seul a survécu sans qu’il ait conservé une résistance quelconque.
Des essais d’immunisation par injection de rate formolée ont échoué.
Depuis 1939, cet,te maladie, qui n’a été constatée qu’une fois, n’a pas
reparu.
IV. -
La peste
aviaire.
Une épizootie meurtrière de peste aviaire a sévi dans la région algéroise, au cours des premiers mois de 1946.
La forme clinique la plus fréquente est la forme aiguë évoluant en
deux ou trois jours. Les sujets tristes, abattus, présentent très vite une
diarrhée liquide, blanchâtre; le système nerveux central est souvent
atteint et des attitudes bizarres sont notées. L’anorexie totale est de
règle, de même que l’hyperthermie qui est remplacée par une hypothermie brut.ale aux approches de la mort qui survient dans le coma.
La lésion nécropsique que nous considérons comme pathognomonique se trouve au niveau du ventricule succenturié dont. les papilles,
et plus particulièrement celles qui sont situées a l’entrée du gésier sont
vivement congestionnées; ces zones d’érythème peuvent confluer Q ce
niveau et former une nape. La rate est intacte ; mais le foie, dont le
volume estinchangé, est friable et atteint de dégénérescence graisseuse
pouvant amener une mort foudroyante par rupture de l’organe dégénéré. Les reins sont quelquefois atteints de néphrite parenchymateuse.
Des suffusions sanguines punctiformes sont rencontrées sur les séreuses
(partie antérieure de la carène sternale), sur le cœur (pointe et sillon
auriculo-ventriculaire)
et sur le cloaque. A ce niveau, elles sont trés
nombreuses.
Le diagnoctic, basé sur les symptômes et les alterations nécropsiques,
est confirmé par la rapidité de l’évolution de la maladie et de son
extension dans l’effectif.
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138
A. DONATIEN,
EDM.
PLANTUREUX
ET G. GAYOT
Le pronostic e& toujours sombre, car le pourcentage de mortalité est
très élevé, atteignant souvent 100 %.
Le virus agent de cette épizootie est un virus pestique vrai et non un
virus pseudo-pestique (maladie de Newcastle). Effectivement, l’étude
expérimentale basée sur les conclusions de DOYLE,
citées par G. LESBouyRI~s,
a montré que :
- les canards, les oies.et les pigeons de tous les âges sont réfractaires,
-,l’e .sahg de poule morte a toujours retrahsmis la maladie.
Les essais d’immunisation à l’aide d’un vaccin coristitué par une
émulsion de 10 y0 de rates d’animaux infectés, formolée à 2 “/.,,, étuvée
à 370 pendant 48 heures, selon la technique indiquée par A. STAUB,
se
sont révélés infructueux, que l’on intervienne une seule fois avec une
forte dose (~CC.) &I deux fois à 14 jours d’intervalle avec des doses
moindres (1 cc.). Les animaux ainsi traités n’ont montré aucune résistatice soit à une épreuve de laboratoire, soit à une contamination
naturelle.
Seules les mesures sanitaires, en milieu infecté, peuvent être de
quelque secours. Ces mesures consistent en la sacrification immédiate
de tout -malade et la désinfection des parquets par la lessive de soude
chaude à ,2 o/OIL’optimum, évidemment irréalisable, serait l’isolement
dans des cages individuelles.
La cause de cette épizootie doit être recherchée dans l’introduction clandestine, au moment desfêtes de fin d’année, de dindonsinfectés de provenance
italienne. Afin d’éviter les contrôles douaniers’et sanitaires ,desports maritimes, les importateurs utilisèrent la voie aérienne. Toute l’agglomération
algéroisefut contaminée et les commémoratifs firent ressortir, dans presque
tous les cas, que l’apparition de la maladie fut précédéede l’introduction, dans
un effectif indemne, de sujets achetésau marché ou à des marchands ambulants, ces sujets périssant les premiers.
La maladie a également été disséminée par le moineau. Il a été possible de prouver .sa sensibilité au virus et il pouvait #seulêtre incriminé
lorsque l’affection atteignait des élevages familiaux urbains, loin de
toute contagion.
A l’entrée de’ l’été, la peste semble s’éteindre d’elle-même, car elle est
si meurtrière qu’il ne reste que très, peu d’animaux guéris qui pourraient
être des porteurs de’ germes et créer de nouvelles sources d’infection.
C. -
FIl?VRÉ
APHTEUSE
‘La fièvre aphteuse ne revêt en Algérie aucun caractère particulier.
Elle y pénètre généralement par l’ouest et gagne en peu de temps toute
Ilétèndue du territoire.
Elle sévit avec une gravité variable selon les années. En 1944, à une
maladie particulièrement bé’nigne, a succédé, quelques mois après, une
.
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VIRUS-CONTAGES
DES
ANIMAUX
DOMESTIQUES
EN
ALGÉRIE
i39
nouvelle vague très meurtrière.
Sur tous les cadavres on décelait des
myocardites
étendues. Depuis cette époque, la gravité de la maladie
a bien diminué. Elle est quelquefois inaperçue par les éleveurs.
La fièvre aphteuse a, pour les bovins algériens, des conséquences
redoutables.
Même quand elle est bénigne, elle affecte toujours
plus
ou moins le myocarde. Or, le cœur est toujours lésé dans les piroplasmoses.
Un animal guéri de fièvre aphteuse peut contracter
la theilériose. Le
traitement
actuel de cette maladie consiste en une injection intraveineuse de solution formolée, ce qui accélère grandement les contractions cardiaques. Le myocarde, déja affaibli par le virus aphteux, subit
en plus l’action de Theileria
dispar et du formol. Il faut avoir grand
soin d’ajouter à la solution formolée un toni-cardiaque énergique, de
l’adrénaline par exemple.
_
Si c’est la babésiellose qui frappe les animaux ayant subi la fièvre
aphteuse, l’injection intraveineuse de gonacrine détruit in siiu les très
nombreux parasites contenus dans les capillaires du myocarde. Les
endotoxines libérées lèsent gravement les fibres musculaires et, dans
cette maladie également, on a observé des atteintes cardiaques mortelles.
Chez les ovins, la maladie ne détermine guère que des boiteries passagères. Le déplacement incessant et incontrôlable des troupeaux est un
facteur important de la dissémination de la maladie.
On ne pourra arriver à bout de la fièvre aphteuse en Algérie que par
l’application d’un vaccin efficace.
Nous avons déjà fait des essais limités d’un vaccin préparé avec des
tissus de cobaye aphteux suivant la méthode de VALLÉE,
CARRÉ et
RINJARD.
Les résultats obtenus ont été satisfaisants.
Les éleveurs se prêtent mal à la saignée des animaux guéris. Aussi,
les essais de séro-prévention ont-ils été peu nombreux.
Nous avons isolé fin 1945 le virus de la maladie actuelle. Notre collègue J.-P. THIERY,
du Laboratoire de Recherches d’illfort, l’a identifié.
11s’agit d’un virus 0. Nous le conservons par passagessur le cobaye.
Nous pourrons ainsi l’envoyer à un Institut ami-aphteux qui pourrait
préparer éventuellement du vaccin destiné à l’Algérie. ;
D. -
RAGE
Entretenue par de nombreux chiens errants, la rage est extrêmement
fréquente en Algérie. En dehors de quelques grandes villes, ou la capture
des chiens se fait plus ou moins régulièrement, dans la plupart des autres
localités aucun service n’est organisé. Lorsque des cas de rage sont
constatés, si les municipalités se décident, parfois, à agir, la surveillance
se relâche ensuite très rapidement dès que tout danger semble avoir
disparu. Dans les douars et .tribus, où pullulent les chiens indigènes,
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140
A.
DONATIEN,
EDM.
PLANTUREUX
ET
G.
GAYOT
dont la méfiance
et la méchanceté
rendraient
la capture
sible, aucun autre
moyen de destruction
n’est utilisé.
presque
impos-
Pour compléter les mesures de police, sanitaire (dont l’application
devrait
être rendue plus rigoureuse et, pour cela, confiée à l’Autorité
préfectorale),
la
vaccination
antirabique
préventive
des chiens avant moisure a été autorisée
et réglementée par les décrets présidentiels
du 14 décembre 1929 et du 19 août
1936.
Seuls, les vétérinaires
sont autoris&
à pratiquer
cette vaccination,
dont les
frais sont à la charge des propriétaires
ou des communes.
Après chaque vaccination,
ils délivrent un certificat, extrait d’un carnet &
souche. Ce certificat, où figurent le nom et l’adresse du propriétaire
et le signalement très complet du chien, est visé et enregistré par le maire de la commune.
En cas de morsure par un animal rabique, les chiens vaccinés, ou revaccinés,
depuis moins d’un an, peuvent être conservés par leur propriétaires
à condition
d’être revaccinés dans les sept jours suivant la morsure; sinon, ils sont abattus
clmme les non vaccinés. Ils doivent, en outre, rester pendant quatre mois sous
La surveillance
du service sanitaire.
Pour cette vaccination,
le vaccin, antirabique
formolé (1) est utilisé.
Deux injections,
faites & trois semaines
d’intervallk,
sont nécessaires
pour la première vaccination; il suffit ensuite d’une seule injection
chaque année pour entretenir l’immunité.
Comme tous les vaccins formolés, ce vaccin est très stable et ‘d’une
longue durée de conservation (2), répondant ainsi aux principales conditions exigées pour un emploi aux colonies. Il possédeun autre avantage,
non négligeable pour une vaccination purement pré\ientive : ne contenant pas de vi& rabique vivant, il ne peut, en au8un kas, donner la
rage, même par inoculation
intra-cérébrale,
ainsi que nous l’avons
contrôlé à diverses reprises sur des chiens et, des lapins. Cette certitude’
nous a déjà permis de rassurer entièrement plusieurs confrères qui
s’étaient blessés en pratiquant les inoculations.
Appliquée
dans
les
conditions
exposées
précédemment,
la vaccj-
nation antirabique préventive des chiens avant morsure n’a jamais
donné lieu & la moindre contestation.
Les résultats obtenus peuvent être considérés comme très favorables :
sur les nombreux
chiens vaccihés et revaccinés
dans les sept jours suivant la morsure, aucun insuccès n’a été constaté.
On a objecté que beaucoup de chiens vaccinés, mordus à l’insu de
leur maître, ou pour toute
autre raison, n’étaient
pas revaccinés
dans
les conditions prescrités et donnaient ainsi une fausse sécurité. Cette
objection tombe d’elle-même puisque ces Chiensne bénéficient d’aucune
(1) E. P~ANTURE,UX.
-
kaocin
antirabique
formol&
C. R. Acqd.
Scievzces,
t. 182,
1926,
p. 1578.
(2) Placé dans un endroit
frais et à l’abri
de la lumière,
le vaccin
conserve
SM urooriétés immunisantes
pendant
au moins deux ans. Dans la pratique,
il n’est pas délivré
de vao&
préparé
depuis
plus de huit mois et la durée de conservation
indiquée
aux vétérkaires
est de trois mois. On est
ainsi certain
que le vaccin
conserve
son maximum
d’efficacité.
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VIRUS-CONTAGES
DES
ANIMAUX
DOMESTIQUES
EN
141
ALGÉRIE
faveur spéciale, étant, au point de vue de la loi, entièrement
assimilés
aux non vaccinés.
Mais, alors que ces derniers
ont de grandes chances
de contracter
la rage, s’ils ne sont pas abattus, les vaccinés, au contraire,
sont à peu près certains d’y échapper.
En effet : sur environ 57.000 chiens
vaccinés
de 1930 à 1945, trois insuccès seulement
ont été constatés
au
cours des dix premières
années, 9 à 11 mois après la vaccination.
Aucun
nouvel insuccès n’a été signalé
sur les 24.500 chiens vaccinés
depuis
six ans.
Si, comme toutes les autres méthodes
de vaccination,
la vaccination
antirabique
préventive
des chiens peut avoir des défaillances,
elles sont
d’une telle rareté (l), qu’au point de vue pratique
on peut considérer
que tout chien vacciné n’est plus susceptible
de prendre
la rage et, par
conséquent,
de la transmettre.
Et l’on peut affirmer
que : plus il y aura
de chiens vaccinés,
moins il y aura de personnes
et d’animaux
mordus.
Mais, pour que cette vaccination
puisse donner des résultats
nettement
appréciables
dans la prophylaxie
de la rage, il faudrait
qu’elle fût beaucoup plus largement
appliquée
qu’elle ne l’a été jusqu’ici,
tout au moins
dans la plupart
des communes.
Avant la guerre, une expérience intéressante
de prophylaxie
collective a été
faik dans la commune d’Hussein-Dey,
située dans la banlieue d’Alger. Sur la
proposition
et avec le concours de notre confrère IRR, un service de vaccinations
gratuites a été organisé et a fonctionné de 1932 à 1938. Dès la deuxidme année,
la page, qui y &it assez fréquente et qui a continu8 à sévir dans les communes
voisines, avait à peu pri% complètement
disparu. Le nombre de personnes
traitées à la suite de morsures qui avait été de 72 (2) l’année précédant l’application de la uaccination,
est passé l’année suivante à 43, pour tomber à 4 en
1933 et à 1 en 1934. Aucun traité en 1935 et 1936. En 1937, deux personnes ont
BtB mordues par un chien de garde non vacciné; l’une d’elles, le propriétaire
du
chien, a succomb6 i%la rage, malgré le traitement.
Un chien enragé, provenant
d’une localit6 voisine, avait étB abattu 48 jours avant. Bien qu’il ait vraisemblablement
mordu d’autres chiens, aucun autre cas de rage n’a ét6 signalé.
En 1938, 4 personnes ont 6th mordues par un chien étranger à la commune.
A la suite de ces résultats,
plusieurs
municipalités
avaient
déja organisé des séances gratuites
de vaccination.
Devant les sommes considérables dépensées chaque année pour les frais de voyage, de traitement
et de séjour 21 Alger des indigents
mordus,
d’autres
communes
s’apprêtaient à suivre leur exemple lorsque la guerre est venue tout interrompre.
En dehors du départ
d’un grand nombre
de vétérinaires,
beaucoup
de services.municipaux
ont été désorganisés
par la mobilisation,
entre
autres celui de la capture
des chiens de la ville d’Alger.
Le ralentisse(1) Cela ne doit pas empêcher
prescrit
de revacciner
les chiens
de chercher
B les éviter
eu maintenant
dans les sept jours suivant
la morsure,
la
pour
mesure
de sécurité
qui
renforcer
leur immu-
nité.
(2) Ces statistiques
sont plus exactes
bien
difficiles
B Etablir
en Algérie.
que
celles
des
chiens
enragés,
toujours
tr&s
iucompl&es
et
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142
p. ~oNAwm,
EDM.
PLANTUREUX
ET G. GAY~T
ment de cette capture a exercé, indirectement, une influence des plus
défavorables sur l’application de la vaccination -antirabique préventive.
Ne pouvant se procurer assez de chiens (1) pour préparer du vaccin en
quantité suffisante, l’Institut Pasteur a dû limiter les quantités délivrées ~4chaque vétérinaire, alors qu’au contraire il aur,ait, fallu pouvoir
les augmenter. Par suite du relâchement dans l’application des mesures
de prophylaxie, il s’est produit, ainsi qu’il fallait s’y attendre, une
recrudescence de rage et, comme les herbivores avaient atteint des prix
très élevés, une partie du vaccin envoyé était utilisé pour les traiter
après morsure.
Avec le vaccin antirabique formolé (2), ce traitement comporte quatre
injections, faites B une semaine d’intervalle, les doses variant de 10 cc.
à 100 cc.‘suivant le poids des animaux. Les résultats se sont montrés
très favorables. A l’exception de quelques rares sujets traités trop
tardivement et qui ont pris la rage au cours du traitement, sur plusieurs
centaines d’autres’ il n’a été signalé qu’un seul insuccès après la quatrième et dernière injection.
A titre d’exemple, nous citerons deux interventions qui ont la valeur
de véritables expériences :
Dans un lot de porcs, aux environs de Frenda, phisieurssont mordus par un
chien enragé. Six d’entre eux, présentant destraces de morsures,dofit certaines
& la tête et très profondes, sont traités, dès le lendemain, par notre confrèré
ATTIAS.
Tous sont restés en parfaite santA, alors que deux autres pores, qui ne
paraissaient pas avoir été morduset, pour cette raison, n’avaient
pas été traités,
ont pris la rage un mois plus tard.
Notre confrère BONNOTTE,
à Aïn-Beïda, a traité six porcs dans des conditions
‘à peu près identiques. Bien que le traitenient
n’ait été commencé que le Se jour,
aucun d’eux n’a pris la rage, alors qu’une pouliche, mordue par le même chien,
a succombé 40 jours- après.
Dans le traitement, après morsure, des herbiyores et des porcins,
chez lesquels la période d’incubation de la rage est parfois très Court>e,
par suite de la fréquence des morsures à la tête, la rapidité de l’intervention est une des principales conditions du succès. Le vaccin antirabique formolé, grâce ZI sa longue durée de conservation, permet aux
vétérinaires d’avoir toujours g leur disposition une réserve suffisante
pour
réaliser
cette
condition.
(1) Les chiens, destinés à la préparation du vaccin antirabique, sont, inoculés dans le cerveau
avec une dilution .de virus rabique fixe. A part de tr8s rares exceptions, aucun animal ne résistait
à cette épreuve avant l’application
de la vaccination.
Actuellement,
les réfractaires
deviennent
de plus en plus nombreux.
Cependant, si l’on éprouve de nouveau oes chiens dans les deux semaines
qui suivent la première inoculation,
environ la moitié d’entre eux prennent la rage; la premi&rc
injection
paraît 1Bs avoir sensibilisés temporairement.
Au contraire,
si la ,seoonde épreuve n’est
faite que trois ou quatre semaines après la première, tous résistent de nouveau.
(2) E. PLANTUREUX. - Traitement
an’tirabique
des herbfvores
après morsure
par le vaccin
antirabique.
Bull. Acnà. Vétér., t. II, 1929, p. 156.
‘;
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VIRUS-CONTAGES
DES
ANIMAUX
DOJIESTIQUES
EN
ALGÉRIE
143
En résumé. - Le vaccin antirabique
formolé a, maintenant,
largement fait ses preuves : efficace et d’une longue durée de conservation,
il présente toutes les conditions exigées pour un vaccin colonial. Par son
emploi dans la vaccination
préventive
des chiens, associé aux mesures
de police sanitaire, il peut apporter une aide très efficace dans la prophylaxie de la rage; dans le traitement
des herbivores après morsure,
utilisé en temps voulu, il permet d’éviter des pertes onéreuses, particulièrement regrettables
dans la période actuelle de restrictions.
On ne peut achever cet exposé sans souligner
qui se présement
dans quelques maladies :
certaines
particularités
d’un animal peu sensible est
10 Dans la peste porcine. l’organisme
sensibilisé par une inoculation
de virus. La période d’incubation
de la
maladie expérimentale
a une durée de trois jours. Si l’animal inoculé n’a
pas réagi, on pourrait le considérer comme réfractaire
a la peste. Pourtant, certains animaux réinoculés le 5e ou le Ge jour présentent un accès
pestique aussi violent que celui des animaux sensibles.
Ce même phénomène existe aussi dans la rage. Certains chiens résistent
a une inoculation intra-cérébrale
de v-irus fixe. Si on les réinocule dans
les deux semaines qui suivent la première inoculation, environ la moit,ié
d’entre eux prennent la rage.
Dans ces deux maladies, une première inoculation paraît donc sensibiliser l’organisme
de certains sujets.
20 Dans les deux maladies qui ont donné lieu aux études les plus
importantes,
c’est-A-dire
la clavelée et la peste porcine, trois ordres de
faits retiennent
l’attention
:
a) la production
des anticorps
mise en évidence par la possibilité
d’une intradermo-réaction
et la préparation
de sérums thérapeutiques;
b) la persistance du virus chez les animaux guéris. Ce dernier fait est
démontré par l’apport de la clavelée en France par les moutons algériens
même vaccinés et la contamination
des porcheries indemnes quand on
introduit des animaux qui ont eu la peste porcine et qui en sont guéris;
c) la possibilité d’immuniser
le-q moutons contre la clavelée, les porcs
cont,re la peste et les chiens contre la rage par inoculations
de virus
tues par le formol.
En somme, la résist,ance qui fait suite a une atteinte de clavelée ou
une atteinte de peste porcine! ou encore à une vaccination
anticlaveleuse ou une sera-inoculation
antisuipestique,
paraîtrait,
d’après les
deux premiers ordres de fait, être de l’ordre de la prémunition
plutôt
ue de l’ordre de l’immunité.
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144
A.
DONATIEN,
EDM.
PLANTUREUX
ET
G.
GAYOT
On peut objecter que la possibilité d’immunisation avec des virus
tués en fait des mala,dies qui laissent une immunité vraie. Nous ‘pensons.
qu’il faut s’attacher, plutôt qu’à la notion de la vie ou de la mort du
virus, à la notion de la présence d’un antigène, qui seretrouve également
chèz le virus vivant ou mort. Tout autant qu’un organisme ne se sera
pas débarrassé de cet antigène, il sera protégé. L’antigène étant éliminé,
il redevient sensible.
Quand on essaie d’immuniser contre la clavelée, contre la peste porcine ou contre la rage avec des virus tués (par le formol notamment),
il .faUt injecter de grosses quantités de virus tués pour qu’ils soient
moins rapidement éliminés. Mais l’organisme se débarrasse plus facilement de ces antigènes inertes. Aussi, la durée de la protection s’en trouve
abrégée.
Des faits semblables se retrouvent dans des maladies humaines et
notamment dans’ l’immunisation par vaccin formolé contre le typhus
exanthématique.
Insiitut
Pasteur
d’Algérie.
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LES
TRAVAUX
SUR
AMÉRICAI‘I;S
LA
par M.
PESTE
BOVINE
RÉCENTS
(1)
G. CURASSON
Dès le début de la récente guerre! le Ministère français des Colonies’
avait pressenti l’importance
que, dans le conflit, pourrait
revêtir la
peste bovine, soit qu’un belligérant l’utilisàt comme arme dans la guerre
bactériologique,
soit qu’elle diffusàt accidentellement
hors des terri-’
toires où elle est cantonnée depuis une Gnqtaine d’années. Sur les expériences tentées A ce moment en France, le secret a été gardé, et leur
intérêt
fut d’ailleurs
minime.
Par contre, en 1941, les gtats-Unis
et le Canada firent entreprendre,
dans une île du Saint-Laurent,
un ensemble de recherches qui avaient’
pour but essentiel de déterminer quelles armes prophylactiques
pour-’
raient être opposées A une intrusion de la peste bovine sur leurs territoires, que cette introduction
fùt involontaire
ou qu’au contraire elle’
fût le fait de l’ennemi. La Commission scientifique mixte (Etats-Unis
et
Canada) et le Service de la guerre chimique des États-Unis
avaient
fixé au groupe de savants qui opérèrent dans les laboratoires
du Saint-’
Laurent, dans le plus grand secret, les objectifs suivants : 10 préparation
de vaccin antipestique
d’après les procédés connus, pour entourer les
foyers éventuels’d’une
zone d’animaux immunisés;
‘30 étudier la possibilité d’obtenir
un autre vaccin, plus économiclue, n’exigeant
pas le
sacrifice d’un grand nombre de bovins.
Ce n’est qu’en avril 1946 que les remarquables
résultats obtenus par
les chercheurs américains et canadiens ont été publiés (2). Ils ne portent
pas seulement sur les méthodes de \-accination, mais aussi sur les recherches qui, inévitablement,
de\-aient précéder et accompagner
la mise
au point de nouveaux procédés d’immunisation.
Le groupv de chercheurs était constituk de la, fayon suivante : six officiers du
Service vétériuaire
de l’armée des Etats-Unis
(J.-A. BAKER,
H. R. COOPER,
M.-W. HALE, D.-L. JESKISS, F.-D. ,&CRER,
T.-O. ROBEY), un officier du
Sarvios de Santé de la Marine des Etats-Tnis
(R.-W. ~HOPE), deus savants
canadiens (H.-J. GRIFFITHS et R.-V.-L. WILPER);
des aidzs techniques
des
deux pays (dont A.-S. GREIG et J. FERRESCE. canadiens).
(1) L’essentiel de cette revue est tiré de l’analyse des tramux américains faite par notre coll@ue
M. Balozct, Directeur
p. i. de l’Institut
Pasteur
(2) American Journal of Veterinary
Researchs,
Elev. et !&Bd. vét.
des Pays tropicaux.
- Avril
de Tunis.
no 23 (2” partie),
1947.
Avril
1946.
10
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146
G. CURASSON
Nous résumerons les divers chapitres de la revue américaine en les
classant d’après les questiony qui constituent
l’essentiel
de chacun
., d’eux.
La pesfe bovine chez les animaux
de laboraioire.
-- Le lapin qui reçoit
‘dans la veine une émulsion de rate virulente (de bœuf) présente de la
fièvre au-bout de 36 à 48 heures ; la fièvre persiste deux jours ; elle est
accompagnée d’abattement, d’inappétence ; il peut y avoir de la diarrhée.
Si on alterne les passagesdu bœuf au,lapin, au bout de trois passages
la maladie est transmissible au lapin; elle ne l’est pas si on tente le
passage direct de lapin A lapin (les passages,se font par injection intraveineuse de pulpe de rat.e). L’épreuve de neutralisation par le sérum
de bovidé immun montre l’ide,ntité du virus (BAKER).
Quand on inocule le cobaye (dans la veine) avec le virus provenanl
du bœuf ou du lapin, l’infection est inapparente : aucun signe de maladie,
mais la rate est virulente 3-4 jour3 après l’ir,oculation. On peut faire Un
deuxième passage,pas un troisième. Le virus cle culture sur œuf n’infecte
pas le cobaye (BAKER,
FERRENCE
et GREIG).
Conservafion
du virus. - La conservation du virus dépend beaucoup
du pH. La solution-tampon de phosphates M /lO, 5 pH =’ 7 est supirieure à la solution physiologique; le virus s’y conserve plus longtemps
qu’à pH = 6 et qu’à pH = 8. Les solutions M/l, M /lOO et M /lOOO
sont moins favorables que la solution M /lO. L’eau distAilléeneutre, les’
liquides embryonnaires normaux de l’œuf de 11, jours, à pl!I = 8, sont
également moins favorables (MAURERJ.
Réaction d’immunité.,Séro-diagnostic.
- On peut utiliser, pour mesure]
l’immunité des bovins vaccinés, le test de neutraljsat,ion chez le lapin.
On emploie deux suspensions de rate virulente, la première renfermant pour 1 cc. 10 à 100 doses minima infectantes pour le lapin, la
deuxième 100 ;i 1.000 doses. On mêle 1 cc. 5, de ces émulsions A.quantité
égale du sérum à éprouver, et, on laisse en contact 2 heures au frigorifique. On inocule alors à des lapins 2 cc. de chaque mélange. Les lapins
qui présentent une tempkrature supérieure à 4003 sont considér6s comme
réagissant au virus, le sérum correspondant n’étant pas neutralisant;
au-dessous de 400, les lapins n’ont pas réagi au virus, le sérum étant
neutralisant,; entre 400 et 4003, la réaction est douteuse..
Le sérum des bovidés normaux n’est, jamais neutralisant. Celui des
animaux guéris ou vaccinés s’est montré neutralisant 27 fois sur 32.
Sur les 5 sérums non neutralisants, 4 provenaient d’animaux ayant
reçu des vaccins faibles; 1 seul provenait d’un anima1 nettement imniunisé (JENKINS et WALKER).
La fixation du complément peut être réalisée,’ en utilisant comme
%antigène le liquide embryonnaire d’œufs inoculés. Cet antigène se con-
”
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LES TRAVAUX
AMÉRICAINS l'&ZNTs
SUR
LA
PESTE
BOVINE
147
serve bien s’il est congelé; si on le chauffe à 600, le virus est detruit,
mais les propriétés antigènes subsistent.
Chez les vaccinés,.les anticorps apparaissent le 148 jour et persistent
5 à 6 mois (CooPEn).
En présence de rate virulente, le complément est fixé par le sérum
des animaux guéris, mais la réaction est inutilisable en raison du faible
taux des anticorps.
Le sérum des animaux guéris neutralise le virus in vitro. On peut
utiliser cette propriété pour le diagnostic : on prépare avec la rate de
l’animal suspect une macération au dixième dans l’eau physiologique;
après sédimentation, on dilue le liquide surnageant a 1 /lO et 1 /lOO (ce
qui correspondrait environ a 100 et 1.000 doses infectantes). On additionne ces dilutions d’une quantité égale de sérum immun, et on inocule
ces mélanges a des veaux, qui restent insensibles s’il s’agit de peste
bovine, alors que les témoins sont infectés (BAKER et JENKINS).
Cytologie du sang dans la peste bovine. - Chez les veaux infectés, il
y a d’abord une leucopénie marquée, qui s’amorce avec I’hyperthermie,
le 3e ou 40 jour. Elle dure plusieurs semaines quand l’animal survit; ii
y a en même temps augmentation des neutrophiles, parmi lesquels
prédominent les formes jeunes.
Chez les animaux vaccinés, la leucopénie est légère et passagére, du
5e au 9ejour (ROBEY et HALE).
hulture du virus dans l’œuf de poule en incubation.
- On peut cultiver
le virus bovipestique sur membrane chorio-allantoïde au cours de
11 passages. Après trois jours de culture (œuf de 10 jours), l’embryon
n’est pas infecté, alors que la membrane chorio-allantoïde l’est. Apres
cinq jours de culture (œuf de 8 jours), l’embryon est virulent. La température la plus favorable est entre 370 et 390 (~HOPE, GRIFFITHS et
JENKINS).
Quand le virus provenant d’un bovidé est inoculé dans la cavité
vitelline (œuf de 7 jours), l’embryon s’infecte, mais on ne peut réaliser
des passagespar la cavité vitelline; par contre, les passagespar cette’
cavité deviennent possibles si, préalablement, on a adapté le virus à
l’œuf par 8 à 12 passagespar la membrane chorio-allantoïde; l’adaptation à l’embryon se fait alors au cours des passagessuivants par le
vitellus. L’embryon n’est pas toujours tué.
La dose minima infectante pour l’embryon est sensiblement la même
que pour le boeuf et, au point de vue immunologique, le virus est analogue
au virus de bovidé (~HOPE, MAURER, JENKISS, GRIFFITHS et BAKER).
Vaccination
avec les organes
de bovidés
ou les œufs embryonnés
inac-
tiués. - La valeur des vaccins provenant de pulpe de tissus traités par
le formol ou le chloroforme est fonction de la richesse des organes en
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148
G. CTJRASSON
virus. Le vaccin chloroformé
para!t légèrement supérieur au vaccin )
formolé; le premier est encore actif au bout de 15 semaines au moins
à + 20, alors qu’il .a perdu son activité au bout de 8 jours à 37”. Dans
ia pratique, la dose vaccinante est de20cc. (JVALKER, GRIFFIT#, SHOPE,
MAURER
et JENKINS).
Si on fait agir le chloroforme ou le formol sur les diverses parties de ,
l’œuf embryonnaire
infecté, le vaccin obtenu ne donne pas une immunité suffisante.
D’autre part, si on mélange, à un vaccin de tissus de
bovidé, soit de la suspension d’embryon virulent, soit de la suspension
d’embryon normal, le pouvoir immunisant
du vaccin de tissus est nettement diminué. Le vaccin est actif si on le prépare avec les tissus d’un
bovidé qui a été infecté par le virus de culture à son 37” passage.
On pense que si le vaccin provenant de l’embryon manque-d’activité,
cela est dû à l’action antagoniste des protéines de l’œuf od de l’embryon,
et non au virus (MAURER,
WALKER,
~HOPE,
GRIFFITHS
et JENKINS).
Vaccination
I
avy le virus
atténué
par passages
sur oeufs embryonnés.
-
Le virus cultivé d’abord sur membrane chorio-allantoïde, puis dans le
vitellus d’œufs de 10 jours, puis de 7 jours, est progressivement atténué
pour les bovidés; on arrive à ne plus conférer qu’une maladie traduite
par une court,e hyperthermie. L’immunité est cependant solide, et les
animaux qui ont reçu le virus atténué ne sont pas contagieux. Reste à
savoir si le virus cultivé sur œuf a une virulence fixe ou si, I’attknuation se
poursuivant, le poLIvoir immunisant ne diminuera pas (JENKXNS
et ~HOPE).
C’est au cours des passagessur l’embryon que l’btténuation se produit, et le nombqe de passagesnécessairesvarie avec les, souches : une
souche facilement, adaptable s’atténue au bout de 8 passages, alors,
que la souche caprine demande 37 passages, et que la souche, nordafricaine n’a pu être adaptée à la membrane chorio-allarkoïde. L’atténuatioq est progressive, et au bout d’un certain temps, les réactions
de plus en plus faibles ne donnent plus l’immunité. On ne peut alors pas
récupérer la virulence par p’assagessur veau ou passage de vew à œuf.
Pour la prépar.ation du vaccin, on inocule des œufs de 7 jours dans le
vitellus (0 cc, 5 de liquide allantoïdo-amniotique). Après 3 jo,urs de
culture, on place les œufs au réfrigérateur à - 60° (40 ,&inuteq), puis
a + 20 jusqu’au prélèvement du liquide embryonnaire, avec lequel on
inoc’ule les-œufs qui vont fournir le vaccin. Ces derniers sont inoculés
dans le vitellus avec 1 12 cc. de liquide embryonnaire, dilué à 1 /lO. Après
4 jours de culture, les œufs sont placés comme les précédents a - 200,
puis à + 2O. On recueille séparément les liquides et’les embryons, puis
on les broye ensemble. Le mélange est placé dans des fIacons de560 cc.,
renfermant chacun 20 cc. de mélange, dans un bain de neige carbonique
et d’alcool; les flacons sont animés d’un mouvement de rotation pour
qu’il y ait congélation du mélange sur les bords du flacon.
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LES
TRAVAUX
AMÉRICAINS
RÉCESTS
SKYR LA
PESTE
BOVINE
149
Le virus congelé est ensuite desséchéa trés bassetempérature, et les
flacons bouchés au caoutchouc, dans une atmosphère d’azote ou dans
le vide. Quand on veut utiliser le produit! on introduit dans le flacon,
à l’aide d’une aiguille traversant le bouchon, de l’eau distillée, de la
solution physiologique ou de la solution phosphatke de façon à obtenir
ci0 cc. Pour chaque bovidé, de tout âge, la quantité .Ginoculer est de
0 cc. 5 (HALE
et WALKER).
La dose de 0 cc. 5 protège les bovidés cont.re l’inoculation de 100 doses
minima infectantes; cette dose de vaccin peut être ramenée a 0 cc. 01,
peut-être moins. A la suite-de l’inoculation, 80 y0 des animaux présentent de la température du 3e au 10e jour (90 y0 d’entre eux du 4e
au 7”). L’hyperthermie dure, en général, 0 jours au moins. L’immunité
est en relation avec la fièvre; cependant. la plupart des animaux qui
ne réagissent pas sork, malgré cela, immunisés : en Afrique orientale,
au cours d’expériences faites u sur le terrain »! 30 yi desanimaux vaccinés
seulement présentèrent de l’hyperthermie, et cependant les non-réagissants résistèrent à l’inoculation d’épreul-e. L’intensité de la réaction
varie avec l’âge et avec la race.
La durée de l’immunité est longue ; elle est peut-être vitale. Les veaux
nés de mères vaccinées au cours de la gestation ne sont pas immunisés.
Il n’y a pas de danger a vacciner les femelles pleines.
Le virus-vaccin conservé dans le vide après dessiccation, g + 120 ou
+ 50, est encore actif au moins après 15 mois. Selon les lots, cette durée
de conservation, à la température ordinaire (+ 22O), varie entre 20 et
45 jours. Quand le vaccin sec est repris par une des solutions indiquées,
il ne demeure actif que 48 heures a + 20. Il faut l’utiliser dans les
12 heures.
Pour éprouver le vaccin, on ne peut que l’inoculer a des veaux sensibles qui reçoivent une inoculation virulente 14 jours plus tard (HALE,
WALKER,
MAURER,
BAKER
et JENKINS).
Le virus bovi-pesfique
chez le poulet. - Chez les poulets nés d’œufs
inoculés, on retrouve le virus dans les organes jusqu’au cinquième jour.
Si on inocule des poulets nouvellement éclos par diverses voies (vitellus
résiduel, péritoine, voie sous-cutanée7 intranasale, digestive, cutanée),
011 échoue; si on inocule dans le cerveau, le virus y est retrouvable pendant huit jours, mais n’est pas transmissible a d’autres poulets.
On peut mesurer la concentration du virus dans les oeufs en inoculant
des poulets d’un jour, dans la veine métatarsienne médiane, avec 0 cc. 5
d’une dilution & 1/500 du virus-vaccin. On prélève du sang 21 ou
28 jours après (ponction cardiaque) et on recherche le pouvoir neutralisant
du sérum sur le lapin. Les résultats concordent avec ceux qu’on obtient
avec du sérum de bovidés ayant reçu le même virus-vaccin.
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OBSERVATIONS -
MENUS
FAITS
.RECHERCHES
ANATOMIQUES
SUR LES BUFFLES
INDOCHINOIS
par M. R. JAUFFRET
(1)
Les travaux pratiques de dissection auxquels se livrent les élèves de
l’l?cole vétérinaire ont permis de relever, de 1940 a 1943; les particularités anatomiques suivantes concernaut le buffle.8
A. -
Différences
ostéologiques.
Au point de ‘vue. ostéologique, nous avons noté qu’en général le tissu
osseux est moins’ compact que, chez le bœuf, le tissu spongieux plus
abondant.
Particularités;
10 Le radius est semblable a celui du bœuf; par contre le cubitus,
s’il s’étend comme chez ce dernier jus,qu’au carpe, ne forme qu’une
arcade supérieure au lieu de deux comme chez le cheval.
20 Le fémur est
gros, plus court et plus comprimé latéralement
que chez le boeuf.
30 Au niveau de la tete, les os nasaux sont plus longs et plus incurvés
que chez le bœuf. Le vomer possèdea sa face inférieure une crête osseuse
qui se termine vers le bas par un fort éperon dont il n’existe pas trace
chez le bœuf.
Le maxillaire inférieur est plus lohg, avec un corps antérieur plus
horïzontal et plus large ,que chez le bœuf. ,
40 L’atlas n’a pas de trous de conjugaison et les apophyses traverses
des vertèbres lombaires sont beaucoup plus longues que chez le bœuf;
souvent les trous, de conjugaison sont simples au lieu d’être doubles,
mais ceci n’est pas constant.
pius
(1) Travaux de recheSohe.3et mises au point réalisés, à l’École vétérinaire depuis 1940; Revue
#Extrême-Orient, 1943, nos 7-8.
médicale française
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OBSERVATIONS
B. -
Differences
-
MENUS
FAITS
15i
musculaires.
.
a) Muscles de l’encolure
:
10 Le sterno-maxillaire est divisé en deux branches : une branche
sous-massétérienne et une branche sous-occipitale, traversée par le
trachée-hyoïdien.
20 Le mastoïdo-huméral présente trois portions : une portion trapézoïdale, une portion mastoïdo-humérale proprement dite et une portion
omo-trachélienne.
b) Muscles du membre anlérieur
:
10 Le sous-scapulaire présente trois faisceaux supérieurs très nets
dont le médian est le plus développé.
20 Le sus-épineux, très développé, déborde largement sur la face
interne.
30 Le brachial antérieur, très développé, s’étend également de l’omoplate à la face postérieure de l’humérus.
40 L’anconé accessoire et le long anconé sont intimement unis dans
la majeure partie de leur masse.
c) Muscles du membre postérieur :
10 L’adducteur de la cuisse est unique,
20 le muscle poplité est très développé,
30 le demi-tendineux prksente une forte gaine fibreuse analogue à
celle du perforé chez le cheval,
40 le muscle soléaire est très développé,
F>Ole tenseur du fascia-lata est unique,
Goles muscles pédieux sont très développés,
‘70 On note enfin dans cette espèce ia présence d’un muscle long
péronier.
C. -
Différences
articulaires.
Sont très importantes.
a) Membre aniérieur
:
10 L’articulation scapulo-humérale présente une bride au-dessus de
la coulisse bicipitale qui est simple comme chez le boeuf.
20 L’articulation radio-métacarpienne présente :
des ligaments radio-pyramidaux antérieur et postérieur,
un ligament réunissant le scaphoïde à l’unciforme,
un ligament capitato-métacarpien,
absence de ligament interosseux entre les os des deux rangées.
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152
OBSERVATIONS
--
MENUS
FAITS
..
b) Membre
posiérieur
:
10 L’articulation coxo-îémor’ale présente un ligament très solide susacétabulo-prétorchantérien qui n’existe pas chez le bœuf.
20 Articulation du jarret : on note l’existence, sur le côté externe, d’un
petit ligament croisé qui recouvre le ligament externe suFerficie1. Enfin,
il Bexisi,eune bride tibio-astragalienne postérieure.
D. -
Particularités
de l’appareil
digesti,f.
10 ‘Fa langue est fine et pointue, de teinte ardoiske et ne possèdeque
des papilles tout & fait atrophibes; c’est sans doute paree que cet animal
a de faibles sensations gustalives qu’il est si peu exigeant sur l’a ‘qualité
de son alimentation.
20 Les dents. -- Les incisives sont plus longues, plus solides, plus
enchâsséesque celles du bœuf.
3OL’intestin grêle a une longueur considérable, supérieure à celle de
l’intestin grêle du bœuf.
E. -
Particularités
d& l’appareil
génital.
Chez le mâle, la coudure en S du corps caverneux de, la v,erge est
beaucoup moins accentuée que chez le taureau et le bélier.
Sur les autres appareils, nous n’avons noté aucune particularité
digne d’intérêt..
I+A FIEVRE
MUQUEUSE
BOVINE
(Spotsiekte)
AU SÉNÉGAL
ET. EN MAURITANIE
par R.
LARRAT
Deux cas de fièvre catarrhale maligne furent observés en novembre
1943, dans la proche banlieue de Saint-Louis (village de Diaoudouil,
troupeau de.M. R...). La maladie, jamais signalée au Sénégal, fut prise
à son début pour la peste bovine. Toutefois, un des bovidés atteints
(observation de M. CAMARA)
avait, été séro-infecté quelques mois auparavark, et la réaction vaccinale alors constatée, dont l’intensité pouvait
témoigner de la solidité de l’immunité conférée, permettait d’écarter
1a possibilité d’une nouvelle agression pestique.
En octobre i944, le Vétérinaire auxiliaire SIDA Mahamane décèle
deux cas en Assaba : l’un en brousse, l’autre au centre sérumigène de
Kiffa, sur un bœuf producteur de sérum.
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OBSERVATIONS
Ce dernier
a seul fait l’objet
-
d’uke
MEXUS
453
FAITS
observation
détaillée
:
Obsercation :
Le 9. - TempBrature
4008, lésions gingivales multiples, conjonctivite
suraiguë,
accompagnée d’un larmoiement
intense. PtFalisme abondant avec salive mousseuse ; respiration
d yspnéique, jetage shreus.
Le 11. - Kératite double; les lésions de la gencive apparaissent
sous forme
d’ulcérations
irréguli&res à enduit pultacé; jetage rouillé par suite de la oongestion intense de la pituitairc,
qui est par ailleurs très sensible. Ce jetage, encombrant 1:s cavit6s nasales, rond la respiration
difficile.
Je 12. I Les symptômes s’aggravznt;
éruption cutanée généralisée; le jetage,
na.uséabond, obture les fosses nasales; la préhension des aliments est difficile.
La température
os.ciIIe entrv 4.0% & 41”.
Le 13. --Au matin, symptômes asphyxiquea : lesyeux sont clos.L’animal reste
couché. Son amaigrissement
est extrômr. Les ganglions superficiels
(préscapulaires, précuraux,
préparotidiens)
sont chauds, lbgèrement, hypertrophiés;
les éruptions cutanées persistent. CAcit6 complète. L’animal
succombe dans la
journée.
11 l’autopsie
: la vésicule biliaire apparaît distendue,
le lobe cordi-apioal
pulmonaire
est hépatisé, les lobes diaphragmatiques
sont congestionnés,
les
ganglions hyperhémiés,
la pituitaire
très fortement enflammée et desquamée:
Le mode de contamination
n’a pu être déterminé.
L’animal, récemment
introduit
dans le troupeau, provenait, d’une région oit l’on rencontre
Gazella
dama, G. rufifrons et Hippotragus
equinus. La transmission au veau a échoué.
Récemment (novembre 1933). j’ai pu suivre une enzootie de snot;
siekte dans le troupeau
où les deus premiers
cas furent diagnostiqués
en 1943. Mais alors que ceux-ci étaient observés sur les bovins adultes,
seuls les veaux se trouvaient maintenant frappés.
L’évolution est polymorphe. Toutefois, aucune de sesmanifestations
ne trompe l’éleveur indigène, qui a su isoler une entité morbide dénommée par lui fièure du tollé (fièvre des plaques).
Dans sa forme la plus courante, la fièwe du tollé débute brusquement
par une hyperthermie marquée. L’animal s’arrête de brouter OU de
téter. L’inappétence est totale. Lc conjoncti\-e est rouge et la photophobie accusée. Les larmes coulent abondantes entre les paupières
gonflées. Rapidement (2 ou 3 jours aprés). on observe une sialorrhée,
signe de stomatite, la muqueuse buccale (gencives, lèvres, joues) présentant des érosions et ulcérations nombreuses.
Presque en même temps apparaissent le jetage, d’abord séreux, puis
muco-purulent, et des signes pulmonaires : toux sèche, respiration
pénible et soufflante. Le poumon d’un \-eau ayant succombé présentait
une hyperhémie des lobes du sommet et cardiaque, le reste du tissu
pulmonaire, gangrené, formant une masse \-isqueuse, grisâtre et molle.
Enfin, au dernier stade se produit un exanthème cutané avec éruption
pustuleuse, localisée au dos, au flanc, au cou. Il faut noter, et le fait a
frappé le propriétaire du troupeau, que cette éruption est un signe a
peu près constant de guérison.
Dans trciis cas observés, on a c0nstat.é une rigidité très accusée de
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154
OBSERVATIONS -
MRNlJS FAITS
l’encolure, une paraplegie motrice, ainsi qu’une légère dilatation pupillaire. Ces symptômes encéphalitiques étaient moins apparents sur les
autres malades qui portaient la tête légèrement tendue sur l’encolure
et se déplaçaient’ difficilement (contracture des membres, voussure du
rein). Encore 1”hypertrophie et la sensibilité des ganglions sous-maxillaires et pharyngiens pouvaient-elles expliquer en partie la difficulté
de flexion de la tête. Quand les signes nerveux sont très marqués, les
lésions buccales n’apparaissent pas.
,A signaler l’infiltration fréquente du mufle, des naseaux, de l’auge et,
dans cinq cas, de toute~la tête.
La seule complication oculaire observée fut la kératite, évoluant ou
non vers l’ulcération.
Les signes digestifs sont, en général, absents ou peu accusés.La constipation initiale, assez régulièrement’ constatée, est parfois suivie d’une
entérite légère. -Cependant, quand la diarrhée est profuse, la mort est
la terminaison fatale. Sur les cadavres, replétion constante de la vésicule
biliaire, légère augmentation du volume de la rate, congestion de la
muqueuse de la caillette.
La maladie a évolué sous la forme aiguë ou lente, celle-ci relativement
moins fréquente. ‘La durée moyenne d’évolution fut de 12 a -15 jours.
La convalescence est longue. Les animaux atteints reprennent difficilement leur embonpoint; ils restent maigres et chétifs, se développent
mal. Au niveau des pustules et après la chute~des croûtes, des plaques
dépilées subsisteut longtemps (d’où le nom indigène de la maladie).
La singularité de l’enzootie réside.dans le fait que seuls furent frappés
les veaux de quatre semaines a un an. Il convient de rappeler que la
maladie étudiée par DAUBNEY en 1934 au Kenya, d’une allure moins
aiguë que les formes habituellement décrites, atteignait surtout les
jeunes. Les’ premiers cas cie fièvre du tollé firent penser a la stomatite
ulcéreuse contagieuse, puis 21 la sweating
silckness,
sans qu’il ait ét,é
possible cependant d’observer les sueurs abondantes caractérisant cette
dernière affection. D’autre part, la const’ance des ‘signes pulmonaires
et des lésions éruptives, et aussi l’existence de symptômes encéphalitiques parfois très marqués, m’ont amené à rapprocher l’affection de
la fièvre muqueuse africaine dont les analogies avec la maladie de Borna
ont été notées, par ZWICK et VITTE notamment.
Son apparition coïncide avec les ‘dernières pluies d’hivernage et les
premiers froids. Le refroidissement est le principal facteur étiologique
favorisant.
La fièvre du ioEl&paraît endémique dans le Bas-Sénégal. Les Peulhs de
la région ne la’ considèrent pas comme bien redoutable, ce qui explique
sa non-déclaration. Elle est un accident périodique, au même titre que
la fièvre de trois jours. et guère plus alarmant, bien que l’on ,constate
une mortalité de 6 à 7 o/Odes animaux atteints.
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OBSERVATIONS
-
MENUS
155
FAITS
Il me parait intéressant de relever que la maladie frappa d’abord des
animaux récemment introduits dans le troupeau. et provenant du
Brakna (Mauritanie). Est-ce a dire que le virus fut transporte par eux?
Je ne le pense pas. La fièvre du tollé est, je le répète, habituelle dans la.
région saint-louisienne; et. il est plus vraisemblable d’admettre que les
veaux de race maure, affaiblis par un long parcours et non acclimatés,
offraient un terrain éminemment favorable a l’action de virus.
La contagion se fit apparemment par contact, ni tiques, ni poux
n’ayant été observés sur les malades. Le rôle contagifère des Pet)its
ruminants parait devoir être écart,& le propriétaire du troupeau atteint
n’élevant ni mouton, ni chèvre. Quant aux antilopines, vecteurs possibles, ils sont absents de la région.
La contamination par l’inoculation de sang d’un animal malade a un
animal sain n’a pas été tentée.
On a vu que la tentative faite a Kiffa par SIDA Mahamane n’avait
pas donné de résultat positif. Ajoutons que les auteurs s’accordent pour
reconna’itre qu’il est nécessaire d’injecter une grande quantité de sang
pour réaliser la contamination.
J’aurai l’occasion ‘de revenir sur une affection dont I’endémicité est
maintenant avérée et qui pourra faire l’objet de nouvelles observations.
IMMUNITE
ET
VIRUS
PESTE
CONGÉNITALE
BOVINE
ADAPTE
SUR
CHÈVRE
par J. GILLAIN
11est de notion courante qu’une vache ayant été immunisée, soit par
infection naturelle, soit par séro-infection, donne naissance à des veaux
chez lesquels l’infection naturelle ou la séro-infection, pratiquement
inopérantes dans les premiers mois de la vie, n’engendrent sûrement
i’état réfractaire qu’à partir de l’âge de six mois, entre six mois et un
an selon le cas.
Les veaux de pareilles vaches possèdent donc une immunité congénitale empêchante, mais transitoire. En effet, cesveaux sont douésd’une
résistance naturelle d’abord totale qui s’affaiblit ensuite plus ou moins
rapidement jusqu’à disparaître complètement. H. JACOTOT
et M. COLSON (1) avec d’autres la considèrent comme le résultat du fait que les
veaux consomment exclusivement d’abord, puis en quantités décroissantes, le lait de leur mère chargé d’anticorps pestiques possédant,
comme le sang, des propriétés protectrices.
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156
OBSERVATIONS
-
MENUS
FAITS
.
L’adaptat>ion du virus peste bovine sur la chèvre n’apporte aucune
modification aux phénomènes d’immunité congénitale, ainsi que le
,
montre le tableau ci-après.
Dans nos expériences, les vaches ont été vaccinées avec,le virus vaccin constitué par une souchede peste bovine adaptéesur chèvre. Divers modes de préparation ont été employés avec .les mêmes résultats : sang citraté de chèvre
infectée a la dose de 1 ou 2 cc: ; émulsion de rate fraîche de 1 7: dans sérum physiologique B 4 pour 1.000, dose 1 on 2 CO.; émulsion de rate sèche a 1 pour 400
en serum physiologique
à 4 pour 1.000, dose 1 ou 2 oc.
Pour l’épreuve des veaux, le même virus vaccin a kté employé.
No
VEAU
I
DATE
1 ‘No
?YAISSANUE ohm
1
DATE
vsccinaliou
mbre
-/-l-T
4889
4881’
4882
4895
$936
5022
SO50
5046
5098
3103
5172
3165
5164
4885
4886
4954
5048
5100
5110
fiill
5112
5120
5163
5166
5167
5463
5736
5648
5506,
5507
5508
5645
5546
5643
5635
5582
17-10-42
19-10-42
19-10742
30-10-42
25-11-42
8-2 -43
23-2-43
25-2-43
17-3-43
29-3-43
2-4-43
6-4-43
19-4-43
20-10-42
19-10-42
3-11-42
5-2-43
26-3-43
28-3-43
25-3-43
28-3-43
26-3-4-3
8-4-43
20-4-43
27-4-43
10-11-43
29-4-44
20-3-44
16-12-43
27-22-43
f-12-43
14-3-44
30-l-44
15-3-44
f-3-44
f-2-44
3481 20-10-42
3368 20-10-42
3090
3047
2742
2309
3000
2762
2691
3548
2582
3107
2597
3376
3252
2666
3186
3411
3683
3432
3498
3635
3583
3216
3630
2788
3582
3186
3386
2618
3481
3107
3000
2666
2582
2762
-
1 c;;fz,,
1 ;zu
IRfiSULTATl
/
/
/
26-5-43
-
non sevré
-
OBSERVATIONS
/
réceptif
immun.
-
-
-
-
8-6-44
-
sevré
-
réceptif.
-
-
immun.
réceptif
-
AU.Art.
1
immun.
non sevré
-
l
-
-
réceptif
-
lmmUn*
All. Art. : vea
séparé de s
mère & la nail
alimenté
ave
lait de va,oh
neuve.
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OBSERVATIONS
-
MENUS
FAITS
157
Les expériences faites à, Niolia sur la deswndance
de vaches
immunisées b
de faire les
l’aide de virus peste bovine adapté sur chèvre, nous permettent
oonsidérations
suivantes :
:’
l0 L’influence
immunisante
du lait de mères vaccinées, pour les veaux h la
mamelle, ne paraît pas aussi importaute
qu’on pourrait le croire. Veaux noa 4589,
4881, 4882.
20 Cette immunité empêchaute couatatée chez les veaux ries de mères vaccinées est, bien une immunite congénitale, hérit,ée de la mère, même en l’absence
de lait chargé d’anticorps
pestiques (veaux nos 5736, 5648). La disparition
de
l’immunité
ohez le veau 5463 éprouvé vers l’âge de 7 mois est vraisemblablement due au temps écoulé entre la naissance et la date de l’épreuve. Le veau
$595 s’est montréréceptif,
quoique sa mère ait été vaccinée dix jours avaat la
mise bas. Celle-ci n’a pu donner b son produit uue immuuit~
qu’elle même ne
possédait pas eiicore.
30 Sauf une exception (veau 5550), les veaux de mères~vacciuées mais conpus
bien après la vaccination
ont une immunité
anssi marquée vis-B-vis du virus
pestique adapté sur chèvre, que ceux nés de mères vaccinées en état de gestation.
40 L’immunité
congénitale des veauxvis-a-vis
du virus peste bovine peut eucore
s’observer chez les veaux sevrés âgés de plus d’un an (veaux uos .504S, 5100).
Il est probable que cette immunité congénitale est une des causes des variations observées dans l’expériment~ation
avec. le virus adapté sur chèvre, par
les divers chercheurs.
Opérant dans un milieu oh la peste bovine
n'est
plus apparue depuis 1889, et
sur des animaux nés de pareiits n’ayant ja,mnis fs,it la peste naturelle ou u’ayaiit
jamais reçu de virus actif, nous avons pour 399 animaux inoculés et Suivis
journellement
1111seul auimal qui ii’8 pas réagi. Ce dernier avait regu une iiiooulation massive de virus pestiqu e a,dapté sur chèvre, 100 cc. d’une émulsion de
rate sèche à 1 pour 400 : température
atteinte le mat,in
39OC, augmeutation
thermique
0,9oC. A l’épreuve de l’immuuite
avec virus bovin, cet animal
s'est
montré immun.
En opérant
sur des animaux
nenfs, cpelc~~w
soit leur âge, nous ohknons, avec le virus peste bovine adapté sur chèvre: pratiquement
100 oh
Pour étre positive,
la réaction
de
de réagissants
et d’animaux
immuns.
l’animal
doit être caractérisée
par une température
de 39,VC an moins,
température
prise le mai,in avant
‘7 heures. Les veaux nés de meres
act,ivement
immunisees
ne peuvent
ètre considerés
comme neufs durant
jusq~i’h
plus d'un
an.
les premiers
mois de la vie, certain s inènir
diffèrent
de ceux dc nos confrères
Nos pourcentages
de réactions
anglais opérant
clans l’Est Africain.
En Ouganda
(2),
F.R. BELL
obtient Ies pourcentages
suivants
k l’ino.A noter que les animaux
en
culation.
du seul virus adapté sur chkre.
expérience
ne comprennent
aucun animal
marqué R, donc immunisés
antérieurement,
et aucun \-eau a la mamelle.
Borna
,Total
lu- 71
2- ‘73
3- 74
4-100
,....,
yo de réa+ants
7;
y/0
yo
-
‘76 yo
-
I
/
I
/
!
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158
OBSERVATIONS
Par catégorie
d’animaux,
il obtient
-
MENUS
FAITS
: taureaux,
taurillons
vaches
jeune bétail
85 yO réagissants
68%
69%
-
Au Kénya, des éxpériences
faites au laboratoire
de Kabete ‘donnent
pour le virus vaccin seul : 35 réagissants
sur 35 animaux
inoculés.
En
expérimentation
en milieu
indigène,
pour 253 animaux
inoculés,
on
obtient
191 réagissants
seulement,.
En conclusion : en c& de vaccination
prophylactique
et systématique
des
bovidés à l’aide du virus adapté sur chèvre (virus vaccin), il n’est pas à conseiller
d’inoculer les veaux sevrés issus de mères immunisées activement
(peste bovine
naturelle,
séro-infection,
vaccino-infection,
virus chèvre). Les jeunes animaux
ayant requ le virus entre huit mois et un an doivent l’année suivante, soit entre
un et deux ans, recevoir une nouvelle injection afin d’immuniser
activement les
animaux qui n’auraient
pas réagi & la première inoculation
du fait d’une immunité congénitale
prolongée.
Nous avons parfois appelé. le virus peste bovine adapté sur chèvre Virus
Vnccin. Cette appellation
est justifiée puisque le virus chèvre possède les propriétés d’un virus vaccin qui sont :
10 Une atténuation
de la virulence. L’inoculation
de ce virus par une voie
quelconque
et à, doses excessives ne provoque pas chez l’animal
injecté une
affection mortelle et ne le transforme
pas en un porteur de virus dangereux
pour les animaux neufs.
2O Une valeur immunisante
réelle.
Laboratoire
vétérinaire
de Nioka
(juin
1944,).
BIBLIOGRAPHIE
et N. COLSON.
- Effet du va,ccin contre la, peste bovine chez les
veaux issus de vaches activement
immunisées.
BU~. ~OC. Path. Exct,.
T. 28, p. 14.
(2) HVG expuriment
Teso. memo from Uganda : Protectorat.
The Veterinary
department,
6 octobre 1942.
(3) Report of proceeding of tha second Cmferenoe on Rinderpvst. Nairobi 1939,
p. 39 et suivantes.
(1) FI. JACOTOT
A
AU
PROPOS
VIRUS
DE L’IMMUNITÉ,
PESTE
BOVINE
CONGÉNITALE
ADAPTÉ,
SUR
DUE
CHIWRE
par J. GILLAIN
Une publication
de juin 1944 (1), relative
aux résull;ats
obtenus
A.
Nioka, suscite au Dr R. DAUBNEY,
le distingué
Directeur
des Services
vétérinaires
au Kénya,
les remarques
suivantes
:
« His results, obtained
in the experiment
on inherited
immunity,
are
c much what 1 would have expected.
If you note the age of the calves
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OBSERVATIONS
-
MENUS
159
FAITS
« when they were inoculated,
you mil1 find t,hat with two exceptions
« --No 5048 and 5100~-a11
calves of se\-en months
or over reacted to
CCthe test, while a11 calves under the age of sel-en months failed to react
« even including
No 5736 and 5648, which had been fed, presumably,
« on milk of suceptible
CO~S. The results in the case of these two
CCanimals suggest that calf immunit.y
is as much, or possibly more, due
« to age resistance,
as to immunity
transmitted
by the milk.
This 1
K think is a line worth
following
in a country
where you have plenty
« of certainly
susceptible
CO~S. You may find that a group of calves
« born of completely
susceptible
mothers
will give you exactly
similar
« results on test to the series from immune
mothers
that is included
« in GILLAIN'S
paper.
This would
be sufficient
to establish
that the
« phenomenon
is one of age resistance
and not of inherited
immunity.
« It would be most valuable
if GILLMK c,ould make such an observa.tion
« in Nioka.
»
Nous avons donc comparé
la resistance
des veaux
nés de mères
réceptives
au virus Peste Bovine, A celle des veaux nés de mères vaccinées à l’aide du virus Peste Bovine adapté
sur chèvre.
TABLEAU
G 35
G 16
G 14
G 37
G 10
G 18
G 19
G 30
G 34
G 38
G 39
5873
5875
5889
5900
5929
5930
5931
5933
5935
6020
6022
5874
5934
6023
21-I-43
24-12-42
21-12-42
12-2-43
1’0-12-4.2
4-1-43
L-1-43
6-i-43
23-I-43
19-2-43
20-2-43
10-S-44
19-S-44
3-9-44
15-9-44
10-10-44
21-10-44
22-10-44
24-10-44
22-10-44
S-11-44
21-11-44
l5-8-44
29-10-44
28-11-44
Bans WO
1219
1876
Noire sans No
Rouge sans No
Rouge pie
Neuve
16-10-42
Neuve
1297
11-9-42
30-10-42
4-8-g10-9-42
1700
1296
311c3
3031
1825
2934
Yo 1
Positif
Nécatif
PoSitif
-
Kl3lT-e
-
-
Négatif
Douteux
Ségat,if
iS-l-43
Positif
I
/
i
13-9-42
-
Voir
T.
-
2947
3221
2966
3129
3076
3016
3077
3687
3684
3685
Jumeau
Ségatjf
-
-
Retour au menu
IGO
OBSERVATIONS
--
MENUS
TABLEAU
IMPORTANCE
BEAU
NO
DES
FAITS
No 2
RkACTIONS
VACCINALES
MI?RE
2@jour
G 33
G 16
Neuve
Vaccinée
2e
pas de réaction
3e
3e
;i jour
3e 4e
3e 4e
3e 5e
pas de réaction
4e jour
j 5e
pas de réaction
pas de réaction
3e jour
4e
G 14
G37
GI0
Gi8
GI9
G 30
G34
G38
G39
5873
Neuve
Vaccinée.
Neuve
5575
5889
--
3e -3e
5900
5929
-
5930
5931
--
5933
5935
GO20
6022
5874
5934
6023
-Vaccinée
-
jour
40,4oc
1,9+
jour
--
41,1
iyi
2,5
21
405
40:5
40,5
11 jours
zr
10
5
‘6
6
x
L
-
jour
39,6
-
1
2
1
-
jour
41,7
i3
2
q
3e -40
40,7
40,2
Z:8
;-
3e -
@
3e -
40,3
39,s
i-:1
3e -3e
3e -4e
40,5
40,4
;:i
g-
39,7
40,4
40
40
;,i
;=
3 4 -
lp
5e
3e -3e
3e 4e
3e 3e
pas de réaction
pas de rkaction
pas de réaction
I
--
-
.;
1
-
Les veaux nés de mères neuves, donc réceptives
au virus Peste Bovine,
se montrent
réceptifs,
quel que soit leur âge. Le degré de réceptivii-,é
et
de la réaction
vaccinale
des veaux nés de mères réceptives
est comparable à celui des bovidés plus âgés. Le 20 ocl;obre 1942, l’injection
du.
virus adapté sur chèvre à 22 veaux ?I la mamelle
nés de mères réceptives
nous a donné, dans le mois de la vaccination,
7 mortalités
dues à la réacCon vaccinale
(gastro-entérite,
coccidiosej.
Les veaux nés de mères vaccinées
avec le virus Peste Bovine adapté
sur chèvre accusent,, entre I jour et 7 mois et parlois plus longt,emps,
une
immunité
très l0rt.e.
Cette immunil;é
existe tant pour les veaux nés des mères veccinées
durant
la gestation
que pour les veaux conSus bien après la vaccination
de la mère. 11 s’agit donc bien d’une immunité
congénitale
et non d’une
résistance
partiwlière
A l’âge, des veaux.
Dans notre étude antérieure
(2), nous avons montré
que cette immunité n’est pas sous la dépendance
de l’absorption
de lait chargé d’anticorps pestiques.
Gomme cette immunité
est transitoire
et disparaît
généralement
Q
Retour au menu
OBSERVATIONS
-
MESUS
161
FAITS
partir de l’àge de sept mois, il faut admettre qu’il s’agit simplement d’une
immunité congénitale naturelle acquise de la mbre. La vache donne cette
immunité passive & son produit par le passage à travers le placenta
de ses anticorps pestiques. L’immunité congénitale du produit ne peut
donc exister que lorsque l’immunité est acquise par la mère. Si l’on
prend comme moyenne la durée de plus ou moins quatorze jours nécessaire à l’établissement de l’immunité maternelle 5 partir de la vaccination, on comprend que les produits nés durant, ces quatorze jours peuvent ne pas avoir d’immunité congénitale. C’est,le cas du veau no 4895 (3)
qui, né dix jours après la vaccination de la mère, ne montre aucune
immunité.
CONCLUSION.
- La. résistance des jeunes T-eaux au virus pestique,
veaux nés de mères vaccinées A l’aide du Crus Peste Bovine adapté
sur’chèvre, est donc bien une immunité congénitale et non une résistance
naturelle en relation avec l’âge des animaux.
Laboratoire vétérinaire de I’Inéac, à Nioka (février 1945).
Réjérence
noles
précéden.tes
:
(1) Dr J. GILLAIN.
- Immnnjté congénitale et virus Peste Boyine adapté sur
chèvre. Juin 1944.
- Le virus
Peste
Gx-ine
a[]apté
sur
chèvre sapcminéou
(2) Dr J. GILLAIN.
virus vaccin sap3niné. J1lill-t lr?&i.
EMPLOI
DO
FORMOL$
POUR
VACCIN
: TEMPS
ALUMINÉ
L’ETABLISSEMEXT
par
R.
LARRAT,
AKTIPESTIQUE
NGCESSAIRE
DE
J.
SULPICE,
NIANG
L’IMMUNITG
Sidy
Nous avons voulu vérifier l’observation sui\-ante! faite par plusieurs
agents au cours des campagnes d’immunisation :
Dans un foyer récent! lorsqu’apparaît
le premier
cas et avant toute
mortalité,
l’emploi du vaccin formolé alumint! arrële généralement
la marche
de la contagion
: l’établissement
de l’immunité
paraît beaucoup plus rapide
qu’avec le vaccin formolé ordinaire.
Protocole
:
Des veaux supposés réceptifs, ayant sensiblement même taille et
même poids (75 à 82 kg), reçoivent, par groupes échelonnés, une dose
de V.G.A. (2 cc.). Ils sont soumis, 3, 5 OU 6 jours après la vaccination,
Elev. et,MBd.
vét. des Pays tropicaux.-Avril
1947.
11
’
Retour au menu
162
OBSERVATIONS
-
MENUS.
FAITS
A l’inoculation
d’épreuve
comportant
l’injection
de 40 cc. de virus
pestique de passage (20 cc. en intraveineuse,
20 cc. es sous-cutanée).
Dans tous les cas, les animaux témoins furent les veaux inoculés pour
les recharges des producteurs
de sérum el pour la prkpsration
du
vaccin.
Les résulLats de ces expériences
peuvent être condensés dans le
tableau suivant :
~~PREUVE
de 3e jour après la vaoci-
VEAUX
ÉPROUVBS
RtiACTION
c-
pvste
peste
271
na,tion
nation.
’
fig
19
très légère
20
très lhgèr”
22
” 21
légère
légère
p:ste
légère
Iégère
24
25
26
,e 6e jour après la vacci-
nation.
/
REACTION
85-89-90
187-189
paste
190
185
;i
ie 5e jour après la vacci-
VEAUX
!cÉMOINS
; ;;$
150-152
1 réfractaire
176
~ 174-175.
1
185
186
154
6
7
8
9
10
légère
forte piroplas.
tiès légère
très lbgère
légère
117
118
119
120
11
12
nulle
peste
l 124-126
125
13
14
15
légère
légère
137
138
139
140
réaction
peste
l 151
légkra
forte
j réf::
peste
pjste
1
1
peste
!
piroplasmos
l
peste
réfractaire
peste
-
.
Retour au menu
l0 Les 2 veaux éprouvés le 3e jour après la \-accinat.ion
classique, comme les G témoins.
font une peste
Z” Sur 11 veaux éprouvés le 5e jour aprés la vaccination
:
2 (noa 16 et 23) font une peste typique;
7 (noA 17, 18, 21, 22, 24, 25, 36) font une réaction légère;
2 (noa 19, 20) ne présentent qu’un
état. fébrile A peine marqué.
30 Sur 14 veaux éprouvés le Ge jour après la vaccination
:
3 (nos 7, 12 et 15) fcnt une forte réaction (il faut noter que le
no 7 présentait
des piroplasmcs
dans son sang);
4 (TP 1., 3, 8, 9) font une réaction très légère;
G (nos 4, 5, 6, 10, 13, 14) font une réaction légère;
1 (no 11) ne fait pas de réaction.
L’immunité
est, dans la majorité des cas, établie dès le cinquième jour.
Ces résultats autorisent l’emploi du \-accin aluminé k proximité
des
foygs de peste récemment .déclarés. Rappelous que la dose de vaccin
formché aluminé n’est’ que de 2 cc.
(Laboratoire
du Service de I’Elevage
du Sénégal, Saint-Louis.)
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ANALYSES
MALADIES
Fièvre
A
EXTRAITS
ULTRA-VIRUS
aphteuse.
(A.) et GAYOT (G.). - Détermination
d’un virus algérien de
fièvre aphteuse. - Arch. Inst. Pasteur d’Algérie. 1946, 1, 44.
DONATIEN
Deux vagues épizoot.iques de fièvre aphteuse ont. décimé le cheptel
algérien en 1944; une nouvelle apparition a eu lieu en octobre 1945. Son
identification a’ été faite & l’Institut
Pasteur d’Alger. Il s’agit d’un
virus du type 0.
Variole
BENNETT
ovine.
-
Variole
caprine.
(S.-C.-J.), HORGAN (E.-S.) et MANSUR
du mouton
et de 1s ch&vre.
-
Journ.
(I-I.-H.). ---Les varioles
Comp.
Patho.
and Therap.,
1944 p. 131.
La clavelée n’a été déceléeau Soudan angle-égyptien que récemmenl;.
Avec le virus du Soudan anglo-égyptie.n, les auteurs n’onl; pas pu
vérifier que la vaccine immunise contre la clavelée, ni que la transmission de la vaccine sur mouton transforme le virus vaccinal en virus
claveleux atténué, ni que le virus claveleux s’atténue par passagesur
chèvre. Ils n’ont pas non plus PLI obtenir la transmission au lapin, au
veau, à la chèvre.
Ils s’opposent à la généralisation de la claveJisatiorr, les animaux qui
n’ont présenté que des lésions locales mourant par la suite quand ils
sont placés dans des conditions défavorables.
MALADIES
MICROBIENNES
Salmonelloses.
(A.) et Bouti (A.). - Une épidémkde
Guedda dans la région
de 1’0ued Guir (Sahara Oranais). hrch. Inst. Pasteur d’Algérie.
DONATIEN
1944, p. 171.
La maladie put être, étudiée sur place chez les Messaada qui campaient
dans le Khemlia : c’est la hamada située Ql’est d’hbadla, sillonnée des
Retour au menu
SALMONELLOSES
165
nombreux affluents de l’oued Bou Dib. Sur les 7.000 dromadaires des
Doui Menia, 1.500 succombèrent ou, gravement atteints, furent sacrifiés afin qu’on pût les consommer.
Réceptivité.
- Seuls, les dromadaires ont été atteints par la maladie;
les chevaux, les moutons et les chèvres sont restés indemnes. Les chiens
et les volailles ont ingéré sans dommage des déchets de viande ou
d’organes ,des malades sacrifiés.
Tous les dromadaires sont également réceptifs, qu’il s’agissede mâles,
de femelles gravides ou non: de jeunes ou d’adultes. Seul, un état de
moindre résistance (maigreur, fatiguej est. une cause qui favorise l’éclosion de la maladie et de sa gravité.
Epidémiologie.
- Le mode de contagion est encore inconnu. Tandis
que la morbidité est faible au pâturage, où les animaux sont dispersés,
elle est très importante en caravane, alors que les animaux sont, a
l’étape, parqués sur un faible périmètre. On peut penser que le virus
est rejeté avec les matières excrémentitielles, qui souillent la nourriture
ou l’eau de boisson ingérées par les animaux encore indemnes. Les
ghedirs, bas-fonds où stagne l’eau, pollués par ces matières, seraient
ainsi les principaux réservoirs de virus.
Symptômes.
- La maladie évolue sousdeux formes : aiguë ou suraiguë.
Cette dernière forme a été rencontrée au début de l’épizootie chez les
Messaa,da; l’animal présente uniquement les signes généraux de la fièvre
et succombe en G heures.
La forme la plus fréquente est la forme aiguë, qui évolue en 1 a 5 jours,
le plus souvent 3 jours. La température des malades atteint et dépasse
400. L’œil est larmoyant, la respiration rapide! les naseaux dilatés. On
note de l’inappétence et de l’inrumination. L’animal baraqué se relève
avec peine ou ne peut même plus se relever. La défécation est normale
pendant les deux premiers jours, puis apparaissent des crottins coiffés
de mucosités et, enfin des excréments diarrhéiques striés de sang.
.
Chez les femelles gravides, l’avortement n’est observé que le 3ejour.
La maladie se termine dans la grande majorité des cas par la mort
(7 cas de guérison ont seulement été c,onstatés). L’animal est anxieux,
la lèvre inférieure pendante, l’encolure étendue sur le sol. Puis il se met
en décubitus latéral complet, se débat violemment et succombe en
hypothermie (350,8-340,9).
Lésions. - Le signe nécropsique essentiel est l’hémorragie : pétéchies
et suffusions sanguines. De notables sont observées dans les poumons,
sur l’épicarde, sur la muqueuse du gros côlon, dans les muscles,
notamment ceux de la croupe. Les plus importantes siègent dans la
zone cortiçale du rein.
On a remarqué, sur un fœtus, des lésions identiques à celles de la
mère : le virus peut donc traverser le placenta.
Retour au menu
166
SALMONELLOSES
L’histologie confirme l’existence des hémorragies dans le rein, où les
glomérules sont détruits; dans la rate, l’hyperplasie de la pulpe rouge a
pour résultat l’atrophie des corpuscules de Malpighi; dans l’intestin, le
tissu lymphoïde est considérablement développé.
Etude expérimentale.
- Du sang prélevé sur un malade a été inoculk
à deux dromadaires neufs. Ni la température de ces animaux, ni leur
étal; clinique n’ont été modiîiés à la suite’ de l’inoculation.
. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . .
L’examen microscopique de l’étalement du sang et desfrottis d’organes
a révélé la présence d’un coccobacille de la taille et de l’apparence des
bacilles typhiques et paratyphiqu.es. Le germe ne prend pas le Gram. La
rate est particulièrement riche en germes, le foie et le rein moins, les ganglions peu. Dans l’étalement de sang, on voit de rares germes phagocytés.
Les ensemencements du sang du malade et de la moelle osseusedes
trois os longs o.nt tous donné la culture d’un germe identique qui se
caractérise ainsi :
Germe mobile, coccobacillaire, ne prenant pas le Gram. En bouillon
peptoné, la culture est abondante en 24 heures. Sur gélose, on voit des
colonies rondes, gris bleuté, de 2 millimètres de diamètre; elles sont
brillantes et lisses.
Ce microbe fermente, avec dégagement de gaz, le xylose, le glucose,
le lévulose, le galactose, la maltose, la mannite et la dextrine. La glyck
rine est fermentée en 4 jours, sans gaz.
Il est sans action sur l’arabinose, le lactose, le saccharose, le lait
tournesolé, la dulcite, l’amidon et l’inuline. Ensemencé dans la gélose
au sous-acétat,e de plomb, il donne mie teinte noire. Il vire la gélose au
rouge neutre.
En eau peptonée, la culture ne donne pas d’indol.
Deux souris inoculées sous ,la peau avec 0 cc. 1 d’une culture (18
24 heures de la moelle osseused’un os long ont succombé en 3 jours. Le
germe a été retrouvé à la culture donhée par l’ehsemencement du sang
du cœur. 2 cobayes inoculés S.C. avec 0 cc. 5 de la même culture ont
succombé en 4 et 5 jours.
Tous ces caractères permettent de rattacher le germe au groupe des
Salmoneila.
Traitement.
- Il est pratiqUement irréalisable du fait de la disparition des malades et, surtout, de la rapidité d’évolution de la maladie.
Le novarsénobenzol a été, sur un malade, essayé sans succès.
Prophylaxie.
- Dès le 27 novembre 1943, les mesures suivantes furent
proposées au Colonel commandant le Territoire :
« Séquestration des effectifs contaminés dahs un périmètre déter-
Retour au menu
miné. Suppressiou
des caravanes
pour les tribus atteintes.
Les caravanes
devant
passer clans la région dangereuse
seront détournées.
Les commanclants
des détachements
méharistes
doiwnt
èt.re informés
de la
situation
du Territoire
à éviter. »
De son côté, l’Inspecteur
du Service de 1’Elevage
de Géryville
a fait
appliquer,
dès le 7 décembre
1943, des mesures analogues.
Du fait de ces mesures, l’épizootie
est restée cantonnée
dans la zone
primitivement
infectée.
Un auto-vaccin
a été preparé
& l’Institut
Pasteur
Vaccination.
d’Algérie
à partir du germe isolé au cours de l’étude bactériologique
des
prélèvements
effectués sur place. Ce \-accin ét,ait. composé de dilut,ions
de cultures
sur gélose chauffées
et formolées.
3.600 cc. de ce \-accin
furent expédiés
fin décembre
1943; mais, à son arrivée dans la zone
contaminée,
l’épizootie
s’était éteinte.
120 animaux
répartis
dans les tribus des Messaada
et des Iihodra
reçurent
des injections
sous-cutanées
de 1 5 3 cc. suivant
leur taille
Un nombre
égal d’animaux
témoins
furent
réservés.
Aucun
cas de
maladie
ne fut, observé sur les deux lots.
Commentaire.
- Si l’on compare
cette épizootie
B celles qui ont été
observées en 1920 et en 1921, on peut remarquer
de grandes
ressemhiances : la saison, les sympttimes,
les lésions sont identiques;
le taux
de mortalité
fut aussi important
en 1920 qu’en 1943, moindre
en 1921,
année où les animaux
étaient en meilleur
état d’entretien.
L’essai
de transmission
de la maladie
par inoculation
du sang de
malade à des animaux
sains a échoué dans les t.rois épizooties.
Seule, l’étude bactériologique
donne des différences
sensibles. En 1920,
d’un germe du
les hémocultures
furent négatives ; en 1921, l’isolement
groupe du colibacille
n’a pas grande signification.
Dans ces deux épizooties, l?exainkn histologique
révélait la prksence de nodules toxi-infectieux
situés dans certains lobules du foie. C’est là que se trouvait
le germe de
l’infection,
mais l’ensemencement
de tissu
hépatique
ne fut pas
effectué.
En 1943, il s’agit d’une véritable
septicémie
bactérienne;
le germe est
dans tout l’organisme;
tout permet de penser qu’il est l’agent causal de
la maladie.
On peut regretter
que l’épreux-e
de son pouvoir
pathogéne
pour le dromadaire
n’ait pu être faite et: aussi, que la vaccinat,ion
n’ait
pu être appliquée
alors que l’épizootie
était en pleine évolution.
RIsis,
cette fois comme toujours,
l’étude des maladies du dromadaire
se heurte
au même écueil.
Les vétérinaires
du bled? aussi bien
que ceux
sont avertis
trop
tard
et ne peuvent
travailler
du laboratoire,
utilement.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Retour au menu
168
BRUCELLOfJE
CONCLUSIONS
L’épizootie des dromadaires qui a sévi dans la région de l’oued Guir
(Sahara oranais), doit être rattachée au groupe des maladies appelées
Ghedda. C’est, dans le cas présent, une salmonellose septicémique.
G. C.
Brucellose.
(G.). - Observations sur l’association de Brucella abortus
et du farcin cryptococcique chez les Équidés. - Riv. Milif. Med.
PACCHIONI
Vei., Roma, 1942, 5, ,201.
Si on injecte sous la peau d’un cheval atteint de lymphangite épizootique de la culture de Brucella
cibortus, on observe une exacerbation
marquée et fatale des lésions cutanées. Chez un cheval inoculé d’abord
= avec B-. abortus, puis avec le cryptocoque, et à nouveau avec Br. aborlus,
les lésions dues au cryptocoque et celles dues à la brzzcella guérissent.
De nouvelles expériences sont en cours pour déterminer la cause de cette
différence de comportement de ces deux animaux.
G. C.
Péripneumonie
bovine.
(W.-L.), WEBSTER (W.) et STEWART (D.-F.j. - Observations sur de récentes épizooties de pleuro-pneumonie
bovine dans
le @strict de Hunter River en Nouvelle-Galles du Sud. - 10 Obser-
HINDMARSH
vations sur le champ; 20 Recherches de laboratoire.
1943, p. 126 et p. 134.
Austr.
T/el.
,Journ.,
La péripneumonie s’est largement répandue dans une région de la
‘Nouvelle-Galles du Sud en 1940, à la suite de l’introduction de nombreux
bovins en provenance du Queensland, où la maladie est endémique.
La déviation du complément est surtout utile dans les cas non cliniques ; les animaux en incubation ne donnent pas la réaction; ces
animaux peuvent rapidement présenter des formes aiguës, et il peut ne
se passer que six jours ent,re une réaction négative et l’apparition de
symptômes aigus.
G. C.
HERNANZ
Inst.
(M.). Biol.
An.,
Péripneumotiie
contagieuse
du bœuf.
-
Trab.
1941, 96.
Le « Weofac x comme le (( Néosalvarsan de Bayer » amène la chute de
Retour au menu
TRYPANOSOXIASES
iG9
la température,
une amélioration
du pouls et de la circulation,
ainsi
qu’une atténuation
des symptomes
généraus; la proportion
des guérisons est de 85 %.
G. C.
MALADIES
A PROTOZOAIRES
Trypanosomiases.
thérapiques
- Recherches sur l’activité de nouveaux ageuts chimiovis-à-vis des trypanosomes
du Nagana. - Zeits.
Immunitd.
Forsch.,
BRANSS
(F.-W.).
1944, 105, 104.
Aucun composé sulfamidé n’a d’action préventive ou curative à
l’égard- de Tr. brucei de la souris. L’anticoman par la bouche ou sousla
peau fait disparaître les trypanosomes en 24 heures, mais ils réapparaissent et finalement le cours de la maladie n’est pas influencé. L’action
de I’anticoman serait due à l’abaissement de la teneur du sang en glycogène et aurait comme conséquence que les trypanosomes abandonnent
le sang pour le foie, plus riche en glycopéne ; ils regagnent la circulation
quand la teneur est redevenue normale.
Le « Surfen D, in uitro, ralentit les mou\-ements des trypanosomes et
provoque un agrandissement de la vacuole. Chez les souris, une dose
de 0,05-0,s millrgramme, donnée en mème temps qu’on réalise l’infection,
prolonge la vie, tandis que des doses de 1 à 10 milligrammes sont curatives. Si le traitement est pratiqué plus de 24 heures après l’injection,
la souris meurt quelques jours plus tard, bien qu’il y ait eu stérilisation
du sang. La mort serait due à la libération des toxines. En recourant a
de petites doses, on peut créer la chimie-résistance.
La toxicité du « Surfen Dest faible, et l’index thérapeutique de 1150.
Essayée à l’égard de Tr. equiperdum,
la drogue est active, mais pas visà-vis de Tr. congolense.
MARKOWICZ
diagnostic
(W.).
.-
Recherches sérologiques comparatives pour le
de la dourine. - Deuts. Tiercïrzïl. Wocherzschr.,
1941,
22 novembre, p. 518.
Comparant diverses méthodes sérologiques dans la dourine atypique
observée en Bulgarie, l’auteur trouve la déviation du complément
(antigène Tr. equiperdum
provenant des chiens infectés, les extraits
d’organes ne convenant pas) constamment fidèle, alors que la formolgélification est inconstante ; la conglutination est également irrégulière
et, d’autre part, ne peut être utilisée qu’avec les sérums frais, ce qui
s’oppose au diagnostic à distance.
!
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370
BELL
LEISHMANIOSES
(F.-R.). - Nouvelles notes sur l’emploi du composé phénanthridinum 1553 dans le traitement
de l’infection à Tr. congolense .du
betail. -- Vet. Rec., 1945, 57, 444.
La dose minima curative du composé phénanthridinum 1553, chez le
zébu infecté par Tr. congolense, est de 0 mgr. 8 par kilog., en injection
sous-cutanée. Cette injection peut causer une-petite escarre locale. La
dose minima toxique est de G milligrammes par kilog, mais a partir de
4 milligrammes, on observe de légers accidents; des àccidents mortels
de.photosensibilisation sont observés par la suite chez les animaux qui
ont reçu plus de 1 milligramme par kilog.
ROVEDA.
(J.-R.). -- Le bétail, réservoir
Rev. Fac.
agron.
Vet. B. Ayres,
de l’infection
à Tr. equinum.
-
1944.
Le bétail peut être le réservoir de Tr. equinum;
après inoculation
‘de sang virulent, on ne trouve pas le parasite à l’examen direct du sang,
mais ce dernier est infectant pour le cobaye; la durée la plus longue de
cette infection latente a été de 110 jours, la plus courte, de 53, jours.
Leishmanioses.
(W.) et SCHMIDT
(H.). - ‘Thérapeutique
de la leishmaniose
dans la zone méditerranéenne.
- De&s.
iropenmed.
Zeif.,
1943,
p. 247.
KIIUJTH
La leishmaniose méditerranéenne humaine diffère du Kala azar de
l’Inde et de l’Est asiatique en ce qu’elle est associée à la maladie du
chien et en ce qu’elle ne répond pas aussi bien au traitement par le
neostibosan; le solustibosan (gluconate d’antimoine) donne de meilleurs
résultats.
Le meilleur
en injection
mode d’administration
est la suspension huileuse
intramusculaire.
- Le traitement
de la leishmaniose canine par la diamidine-phénoxypentane.
- Bin. Acad. Vét., 1945, juillet, 203.
FAURE-BRAC.
L’auteur a utilisé la diamidine (diamino-diphénoxy-pentane)
dans
50 cas de leishmaniose canine. Il conclut que les effets sont rapides; au
lieu du blanchiment, on pourrait arriver à la stérilisation de l’organisme ;
les phénomènes d’intolérance sont plus rares; il y aurait même une
action eutrophique générale.
11ne faut pas dépasser la dose de 2 milligrammes par kilog, surtout
par voie sous-cutanée; on peut, en effet, observer des accidents locaux :
décollement de la peau, ulcère avec nécrose; il faut préférer la voie
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LEISHX~SIOSES
171
intramusculaire (muscles fessiers: et une dilution d’au moins l/SO,
celle de l/SO étant préférable. On fait les injections tous les deus jours,
le nombre de ces injections étant de 13 a 35 selon l’évolution clinique
de la maladie.
BRION (A.) et BERTRAND
(M.). - Paralysie
Bin. Acad. Vét., 1944, p. 139.
leishmanienne
du chien, -
GUYAZ (1940), MOLINARI
(1940) ont obserl-é des cas de paralysie de
l’arrière-main ou des troubles moteurs du train antérieur. BRION et
BERTRAND ont observé un cas de paralysie flasque totale des membres
postérieurs, guérissant pàr le traitement spécifique. Ce ne serait pas
une localisation terminale des leishmanies comme le prétend BASILE,
mais une localisation précoce.
CESARI.
-
- Discussion de la communication
Bin. Acad. Vét., 1944, p. 142.
de MM. Brion et Bernard.
L’auteur a observé une localisation rare sur les muqueuses buccale et
nasale : ulcérations de la muqueuse avec nécrose, se rapprochant des
lésions humaines de la leishmaniose américaine.
(D.). - Effets de la gramicidine
et de la tyrocidine sur les
protozoaires pathogènes et sur un spirochète. - Proc. Soc. exp.
WEINMAN
Biol.,
-New-York,
1943, p. 38.
In vilro, la tyrocidine empêche la culture de Leishmania
tropica,
et Tr. Lewisi, pas celle de Leptospira
icierohemor-
Trypanosoma
Cruzi
rhagiae net Badonella
(M.-N.). Leishmanisation
ANSARI
bacilliformis.
Culture et isolement de Leishmania
prophylactique.
- Arch. de I’Inslifut
tropica.
-
d’Hessarek,
1946, 2, p. 31.
Pour obtenir une souche non souillée de L. kopica, il faut partir d’un
bouton non ulcéré, ponctionné après désinfection de la peau; on aspire
à la seringue quelques gouttes de sérosité qu’on ensemence dans l’eau
de condensation du milieu X.3.X.
Rarement on a une culture pure
d’emblée. Il faut alors se débarrasser des bactéries; on peut y arriver de
diverses façons.
D’abord en cultivant dès l’ensemencement à 15” environ et en faisant
dès le 3e jour de nombreux réensemencements, avant que les microbes
ne se soient multipliés.
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172
PIROPLASMOSES
L’emploi des antiseptiques est délicat, car si on arrête le développement bactérien, on gêne aussi la multiplication des leptomonas.
La pénicilline ajoutée au milieu N.N.N. au taux de 2.500 A 5.000 unités
par centimètre cube empêche le développement microbien et aussi la
multiplication desleptomonas ; si on réduit la concentration à 1.250 unités
par centimètre cube, le développement microbien est insuffisant alors
que les leptomonas se développent normalement; après deux ou trois
réensemencements sur milieu pénicilliné, on obtient une culture ‘pure
e’t riche.
En partant de cultures inoculées par la voie intradermique, l’auteur
obtient 90 0/0de résultats positifs. Les insuccès sont plus fréquents chez
les adultes et les grands enfants.
(J.-D.). - Action thérapeutique de certaines nouvelles diamidines aromatiques sur les infections à Leishmania donovani chez le.
hamster doré (Cricetus auratus). - Ann. trop. Medic.
and
FULTON
Parasif.,
1944,
p. 147.
L’auteur a utilisé, dans l’infection expérimentale de Cricetus auratus
par Leishmania
donovani,
diverses diamidines. La Stilbamidine, qui
donne de bons résultats chez l’homme, guérit aussi le hamster’(20 mgr.
par kilog); de même la 4 4’ diamidino-2-hydroxystilbène.
Les dérivés
monométhylés et diméthylés de la stilbamidine sont moins actifs.
Piyoplasrnoses.
(W.-W.).
SOMAN
--
Ind.
Vei.
-
Quelques observatkns
Journ.,
sur la piroplasmose
équine.
1944, 21, 22.
Dans l’Inde, la piroplasmose équine est surtout causée par Babesia
(Nuttallia) equi. Cet agènt est plus sensible à la quinine (bromhydrate)
que Babesia (Piroplasma) caballi, lequel cède facilement % l’acaprine.
Outre les symptômes habituellement signalés, on observe des cas de
kératit’e, des œdèmes.
RAY
(H.-N.) et IDNANI
(J.-A.). - Observations sur les formes de
Babesia gibsoni chez le chien. - Ind. Journ. Vel. SC., 1943, p. 267.
Dans le sang périphérique, B. gibsoni se pré&nte sous deux formes :
formes rondes etformes allongées. Dans le foie, la rate,, la.moelle osseuse,
on trouve les formes de division. La division binaire du noyau fournit
jusqu’A 32 individus, au lieu de 2 à 4 comme dans le genre Babesia. Les
formes ro,ndes et allongées représenteraient un dimorphisme sexuel,
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PIROPLASMOBES
173
les premières étant des macrogamétoci-tes et les secondes des microgamétocytes. Le parasite appartiendrait au sous-ordre des Piroplasmidae, mais ni au genre Babesia, ni au genre Theileria. II y aurait lieu
de créer pour lui une nouvelle famille. celle des Pattonellidae, avec le
genre Pattonholla et l’espèce P. yibsorii Rau et IDNANI, 1943.
(G.). - Infection expérimentale du chacal (Canis lupaster algirensis) par Piroplasma canis. - .-lrch. Inst: Pasteur d’rllgérre,
1946,
1, 46.
GAYOT
Divers auteurs ont échoué dans des essaisde transmission de P. canis
au chacal, soit par piqûres de tiques infectees, soit par inoculation de
sang virulent ; cependant RA-~- il9’X
aurait réussi chez le
chacal de l’Inde. De même GAYOT
a 11~1 infecter le chacal d’Algérie,
avec du sang de chien infecté; on observe
Canis lupasfer algirensis,
un accès thermique et paraskaire suivi de rechutes thermiques et parasit,aires.
(M.). - Sur les phases-endo et exo-érythrocytaires
du cycle
évolutif de Theileria parva et de Plasmodium gallinaceum chez l’hôte
,vertébré. - Riv. Parasif.,
1941, 0: 157.
CARPANO
Les cycles de développement de Theileria
parva et de’PZasmodium
ont ceci de commun qu’ils offrent un développement intraérythrocytaire
constant et un stade exo-érythrocytaire
occasionnel.
L’idée que les hémosporidies des globules rouges peuvent avoir une
phase de développement dans les organes internes et nouveau, ayant été
vu par GOLGI dans le cas de Pl. falciparum,
C-ARP.~NO,
chez de nombreux
mammifères, oiseaux, reptiles, obser\-e dans les frottis d’organes des :
parasites qui n’ont pas de relation a\-ec ceux clu sang circulant : formes
ressemblant à des Toxoplasma, Grégarinee, Leishmanics.
gallinaceum
(J.-C.). -- Porteurs de virus, source de matériel infectant pour
la transmission de l’anaplasmose par la (( mouche du cheval D. -
LOTZE
Amer.
Journ.
Veter.
Research.
1944, p. 164.
La « mouche du cheval »: Tatnl~zas sulcifrons,
peut transmettre A.
à partir de bo\-ins présentant une rechute d’anaplasmose
avec présence d’anaplasmes, mais pas à partir de bovins infectés,
mais chez lesquels l’examen microscopique ne montre pas d’anaplasmes.
marginale
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174
RICKETTSIA
Rickettsioses.
(W.-O.). - Sensibilité de l’antilope Antidorcas
heart-water. - Onderst. Journ., 1944, 20, 25.
NEITZ
marsupialis
à la
Des cas suspects de mort paraissaient indiquer qu’une antilope sudafricaine, Antidorcas
marsupialis,
peut succomber à la heart-wat,er.
L’autopsie a permis de révéler la présence de Riclcetfsia ruminantium.
La sensibilit,é des ruminants sauvages rend difficile la prophylaxie de
la heart-water.
(H.-S.). - méthode simple et rapide pour déceler Rickettsia
ruminantium
dans les cerveaux à heart-water. --- Vet. Rec., 57, 413.
PURCHASE
C’esi dans la substance grise du cerveau ou de la moelle qu’on doit
rechercher R. ruminantium.
On place un fragment du volume d’une
graine de tomate sur une lame propre, et on fait un étalement, à l’aide
d’une autre lame qu’on manie à angle aigu, la pression étant modérée,
de façon à couvrir d’un tiers aux trois quarts de la lame. On sèche i!~
l’air, fixe à l’alcool méthylique pendant 2 minutes, et colore au Giemsa
(l/lO) pendant 30 minutes. On examine a fort grossissementjusqu’A ce
qu’on trouve un lot de capillaires, et on utilise alors l’objectif à immersion. Les rickettsies apparaissent comme des corps bleu foncé, les
noyaux des cellules étant de teinte pourpre. On n’observe pas le halo
qui entoure habituellement les parasites dans les coupes, ce qui semble
indiquer que ce halo est un artifice dû à la coupe du tissu.
G. C.
--
ÉLEVAGE
L’alimentation
du
à Madagascar
mouton
(1).
Comme la flore agrostologique et les conditions de l’élevage sont différentes entre la zone sud et la zone des ‘Hauts-PlateaUx, nous étudierons
séparénient les problèmes alimentaires dans ces deux régions.
1, Région
Sud
Les prairies de cette région sont établies sur un sol formé par la décomposition de roches ignées et sous un climat assez sec. Ce sol est partiellement latérisé et n’a donc qu’une flore assez limitée et en particulier
(1) Extrait
d’un travail
de P.
LAEANBE
sur L’Élevage
du Mouton
à Madagascar.
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ÉLEVAGE
17.3
pauvre
en légumineuses.
Ce sol est le type convenant
a l’élevage
du
mouton,
car cet animal
s’accommode
beaucoup
mieux que les boeufs
de ces zones de végétation.
Une grosse partie du sol était couverte
jusqu’a
ces dernières
années
par un cactus, Crpuntia inermis:
qui formait
dans beaucoup
de régions
l’alimentation
de base des boeufs.
Mais une cochenille,
COC~US cacli. a amené la disparition
a peu près
totale de cette plante, ce qui laisse plus de plice à la prairie
véritable.
Au point de vue de la composition
dc la flore consommée
par le bétail,
nous pouvons
distinguer
deux cas :
a) Régions
humides.
-
Les deux
aliments
de base sont
:
- Heferopogon
conforfus. - N -\hidambo
ou danga 11 2 tige fine et
succulente,
excellent
avant la floraison.
mais qui après maturité
présente des piquants
qui s’enfoncent
clans la laine.
-
Pou
annua.
- Andropogon
plante a une tige
larges et longues,
SI 2 mètres. EIIe.
meurt en février
bl.R4gions
un pâturage
-
Volonaondry
l,herbe
k mouton)
t,rès nut.ritive.
ru/us. - (( I-ero 11trc’s nourrissante
avant maturit,é, cette
plus forte que celle du danga, mais a des feuilles plus
succulentes.
très appréciées
du bétail. Taille de 1 m. 50
commence
a pousser au début de la saisons sèche ek
ou. mars.
sècres. à mouton.
Nous y trouyons
des herbes
rases, donc
formant
- Panicum
Voeffz horuii (ahuitoto)
et) Digifaria
SIJ. donnent
un fourrage court, très apprécié
du bétail mème en saison sèche et qui reverdit
à la moindre
pluie.
Sur la côte du Mahaïly
et près de la mer, on trouve également
:
-
Afriplex
sp. qui donne un bon fourrage,
mais est facilement
détruit
le bétail.
Dans les dépressions
humides!
on trouve Papalum
cfisfichum et Cynodon dacfylon (Fendrotarana~
qui donne en toutes saisons des prés toujours verts.
Les moutons
mangent
également
les jeunes pousses et les feuilles de
deux arbustes très communs
: Euphorbia
sfenoclada et Celasfrus.
Les essais entrepris
ont montré la possibilité
de faire pousser quelques
graminées
importées.
par
Pennisefum
clandesfinum.
Kikuyu
grass : graminée
xérophile
à stolons
très longs. Cette herbe peut ètre fauchée? est bien pàturée
par les animaux. Elle arrête les feux de brousse et est le meilleur
moyen de préservation
des sols.
I
/
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176
ÉLEVAGC-
2 Région
Nous pouvons
distinguer
trois
du
sortes
Centre
de zones fourragères
:
a) Régions soumises aux feux de brousse. - Nous pourrons
distinguer :
- Fourrages
de bonne qualité :.
- Cymbopogon
ru/us~ surtout dans les parties chaudes et fertiles,
a moins de 2.000 mètres d’altitude. Ne résiste pas aux feux de brousse.
Ce fourrage doit être consommé avant maturité.
- Cymbopogon
cymborius
(Verobe) graminée de haute taille et de
bonne qualité, mais se lignifie vite. Ne résiste pas aux feux de brousse.
Cymbopogon
Lecomtei.
- Mêmes observations.
- Andropogon
hirtijloris.
- C’est. un bon fourrage quand il est
jeune, mais il durcit vite. Se trouve principalement entre 1.200 et
2.000 mètres, mais disparaît devant! les feux de brousse répkés.
- Zornia
dipkylla. - Cette plante donne quelques tiges couchées
et courtes. Elle est très recherchee par le bétail et en particulier par les
moutons.
- Eriosema
bajeri est mangée à l’état sec.
- Lepiodesmia
congesta. -- Cette plante a la valeur aliment,aire de
la luzerne, mais ne peut pousser qu’en sol fertile.
- Fourrages médiocres :
- Andropogon
ivohihensis
fourrage court et médiocre.
- Trychopteriz
sfipoïdes - entre 800 et 1.500 mèt,res.
- Chrysopogon
monianus
- entre 800 et 1.200 mètres.
- Pennisefum
friiicoïdes
n’est broutée qu’au moment de la floraison.
- Andropogon
Madagascarensis,
t,rès mauvais fourrage.
Les autres graminées ne sont pas broutées. En nous reportant au
précédent tableau qui nous indiquait les graminées pyrophiles, nous
voyons qu’une prairie soumise à des feux répétés ne peut plus fournir
aucune nourriture au bétail.
b) Régions voisines des ,villages et bas-fonds.
Les graminées qui composent la flore de ces régions et dont nous
avons vu précédemment la liste, sont toutes très appréciées du bétail
et donnent une nourriture de bonne qualité.
Il arrive que l’alimentation du bét.ail de cette région soit complétée
par quelques distributions de fanes de patates ou de manioc.
De nombreuses graminées étrangères de bonne qualité peuvent être
acclimatées sur les plateaux de Madagascar si les feux de brousse sont
arrêtés.
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ÉLEVAGE
177
A titre complémentaire,
nous indiquons
ci-dessous
la composition
chimique
de quelques-unes
des plantes fourragères
de Madagascar
(pour
100 parties de matières sèches).
BTILIXS
Sk&ES
-;-,-1---
HliltRI~
azorfas
1.25
92.75
3.38
8.18
: 91.82
7.90
7.22
6.48
92.78
93.53
1 6.63
( 3.13
9.0
91.0
92.2
87 .%
14.59
67.4
32.6
NOM
RUNNÉ
Melinis
flora. minuti
. . . . . . .Sporobulus
in dicus . . .
Imperata cyn drica . . . . . . .
Trichopterys
..
Heteropogon
contortus
...
Opuntia
iner .mis. . . . . . . .
Fanes de patates
&tanioc , . . . . . . .
MIÉGEVILLE
.Jown.,
(D.). 1945,
7.80
La volaille
4.0
!l.ullcI3
) CTR~BSES j CEtI.ll1OSE
i
:
;y;;;;,
CEliURES
LOS
39.34
48.40
7.80
i.Ï5
30.11
50.99
9.25
l.16
0.91
35.78
38.67
49.45
50.69
6.98
4.60
-
"1.3
-
3.0
0.16
8.16
26.4
1.41
1.27
-
1
0.5,
2.03
1 6.0
0.16
~ 0.36
2.0
)
/
1.05
2.47
2.0
au Maroc. -- World’s
PouZIry
Science
2, 37.
Le Maroc exporte
de la \-olaille
depuis 1933. En 1938, lc total des
exportations
fut de GG.976 kilogrammes
en volaille vivante et 21.8i8 kilo
grammes
de volaille
morte. Les eufs sont exportés
depuis 1913. Avant
la guerre,
1e production
annuelle
était
cl ‘en\-iron
1 .OOO millions ;
9.500.000
kilogrammes
étaient. esportés.
Les volailles
locales dérivent
de la Galline ; la pont,e annuelle est d’en\-iron
100 œuis, pesant en moyenne
48 grammes.
Les races européenne- 2 ne sont guèré élevées que par les
colons; cependant,
il y a quelques
croisements
améliorateurs
chez les
indigènes.
La station
avicole
de Xeknèsl
après élimination,
distribue
des Bresse noires et des Susses herminées.
Crie station
analogue
est
prévue dans le Sud.
MIÉGETXLLE
(D.). - L’élevage
1946, octobre,
p. 6.
au Maroc et la guerre.
-
Le Xouk~n,
Le Maroc exportait
avant guerre vers la métropole
(1938) 200.000 car
casses de moutons
congelés? 8.000 tonnes de laine, G.XO tonnes de cuirs
et peaux, 378 tonnes de boyaux.
L’exportation
fut interrompue
par
la guerre, mais le cheptel permit
d’approvisionner
la populat.ion
civile
accrue et les troupes
formées et instruites
sur le territoire.
En 1939, on put fabriquer
GOO.
boites de boeuf conservA; en 1944,
le Service du Ravitaillement
a pu livrer aux autorités
militaires
fi mil.
!
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17s
ÉLEVAGE
lions de boîtes de bœuf et de mouton, et de plats cuisinés à partir de ces
viandes.
Chaque année, au printemps, on a pu congeler 1.200 tonnes de viande
de bœuf et de mouton.
L’industrie du porc a permis de ravitailler l’Afrique du Nord, la
Corse, I’dfrique occidentale : 3.815 tonnes de salaisons et produits secs
de 1940 à 1944.
Quant à la laine, elle a été réservée en 1940 p’our l’usage exclusif de
l’armée; en 1941, 4.408 tonnes ont été cédées au Groupement interprofessionnel de la laine. En 1943-1944-1945, 10.000 tonnes ont été
réparties annuellement entre les fabriques de drap et les artisans indigènes; en même temps, la totalité’ des cuirs et peaux étaient traitée
localement.
Le Maroc a donc pu, grâce à son élevage, non seulement se suffire à
lui-même, mais aussi jouer son rôle dans l’effort de guerre.
Une sécheresseexceptionnelle a malheureusement sévi en 1944 et
1945; la mortalité par misère physiologique a fait disparaître 40 y0 des
troupeaux; heureusement, une pluviométrie normale en 1946 a permis
d’éviter une véritable catastrophe ; cependaht la situation est !oin d’être
rétablie; il faudra 4 ou 5 années normales pour revenir à l’état numérique d’avant guerre.
ELEFANO
(A.-C.). - L’Industrie
de la volaille aux .Philippines.
Worlc(s Poultry
Science Jours.,
1945, 1, 121.
-
En 1941, il y avait 25 millions de poules, dont 18 millions de race
locale. Les écoles du Gouvernement et le bureau de l’industrie animale
s’occupent de l’amélioration et des recherches; la division du contrôle
des maladies animales, des maladies; la division de la vulgarisation
distribue aux éleveurs et leur fournït les recommandations nécessaires;
la division des produits animaux étudie le commerce. Mais la guerre a
supprimé tout élevage; il faudra recourir aux États-Unis pour recommencer.
(A.-M.) et HIBBERT (G.). - Industrie
‘du Sud. y World’s Poultry Science Journ.,
GERICKE
de la volaille en Afrique
1946, 2, 30.
En 1937, il y avait 14 millions de poules, les races dominantes étant
la Leghorn blanche, les- Australorps, la Sussex; les concours de ponte,
les exposit,ions sont régulièrement organisés; on exige 200 œufs pour
48 semaines de toutes les races, excepté pour la Light Sussex (175 œufs).
~Les fermes entretiennent de 700 a 800 poules ; la plus grande en a 50.000;
les indigènes n’élèvent que quelques poules de croisement. Des fonc-
Retour au menu
ÉLm-asE
ii9
tionnaires spécialistes guident les fermiers. II y a des cours spéciaux
dans quatre écoles d’agriculture et dans deux Universités. Alors que
les exportations allaient croissant de 1920 & 1931, elles diminuèrent
jusqu’en 1942 en raison de la baisse des prix, de la sécheresseet de
l’augmentation de la consommation locale.
SLATER (A.-E.). Poultry
Science
L’Industrie
Journ.,
de la volaille
1945,
dans l’Inde.
-
Worlcl’s
1: 46.
En 1935, il y avait 173.200.000 poules. Les races indigènes sont : la
Tesi, la plus commune, qui ressemble A la poule sauvage et pèse en
moyenne 3 livres; la Ghagus, qui est probablement un c.roisement entre
la précédente et la poule sauvage; la Karnatak, ti peau noire; la Malay
ou Chittagong, poule lourde, bonne pondeuse, et dont les coqs pèsent
couramment 8 à 10 livres; l’Asi ou Indian Game, bonne pour la table
mais mauvaise pondeuse. Des races importées sont entretenues dans
les établissements officiels et quelques fermes. On distribue des coqs de
Leghorn blanche, de Noire de Minorque. Les races indigènes pondent
environ 50 œufs par an.
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BIBLIDGRAPHIE
The Provision of animal fodder in tropical and subtropical Countries - Part
One. Bullet. 32 01 Irnp. Bureau of pastures ami forage C~O~S., 1964 (84 p.)
Cette importante
brochure commence par une introduction
de R.-O. WHYTE
où est démontré le rôle prépondérant
que devraient jouer dans l’élevage tropical et subt’ropioal l’aménagement
des pâturages et la production
des fourrages,
et aussi l’obligation
d’ériger un système agricole dans lequel prédomine
le
« mixed farming N, avec couvert herbacé assurant la conservation
du sol, cultures fourragkres qui permettront
d’élever la production
des produits animaux,
et d’assurer une meilleure alimentation
des populations.
Les spécialistes, les -services agricoles et d’élevage des diverses régions de
l’Empire britannique
ont été invitks k fournir leur opinion sur l’état aottiel des
recherches en ce domaine. C’est la première série des réponses qui est Publi&e.
A leur sujet, WHYTE fait les remarques générales suivantes :
Les espèces rencontrées dans les prairies tropicales qui sont cultivées comme
fourrages sont, la plupart du temps, différentes de celles des régions tempérées.
On peut dire qu’il y a encore beaucoup à appreddre sur la valeur fourragère de
beaucoup
d’espèces de graminées
tropica1e.s ; seules, quelques-unes
ont été
suffisamment
&udiées. On n’a pas encore pu créer des prairies artificielles
analogues B celles des ‘régions tempérées, et les plantes fourragères cultivées
sont, en général, coupées et distribuées aux animaux, au lieu d’6tre pâturées;
on n’a pas pu relever la teneur en protéine des fourrages par la culture de
mélanges graminées-légumineuses.
On peut cultiver
certaines légumineuses
fourragères et on peut aussi utiliser les feuiiles et les fruits d’arbustes de la
famille des légumineuses;
d’où la possibilité,
pour certains, de planter dans
les pâturages tropicaux, des arbres ou arbustes de cette famille, ou autour des
pâturages, comme brise-vent, haies, arbres d’ombrage,
etc. Ce sont les « pâturages à protéine 11.Mais cette question des pâturages à légumineuses demeure
difficile.
Dans les régions tropica,les à saisons sèche et humide bien marquées, il faut
surveiller la limitation
de la densit,é animale, pour permettre la régénération
du couvert végétal, et la conservation de fourrages pour la saison sèche. On ne
sait pas encore comment, dans les diverses conditions
tropicales, la culture
d’herbes fourragères affecte la fertilité du sol; il semble cependant ac,quis qu’une
sole herbacée doit entrer dans Je cycle des assolements, et il est pécessaire d’y
habituer les.cultivateurs
et de trouver les espèces qui non seulement sont propices, mais aussi peuvent être multipliées
en quantité suffisante par semis ou
boutures.
Même si le système des assolements se révèle nécessaire, de fagon
générale, sous les tropiques, il ne faut pas perdre de vue le danger des labours
dans les régions SI pluies torrentielles,
et le problème des parasites internes et
autres agents dangereux.
Les divers articles, d’importance
variable, sont écrits par des spécialistes
:
qui r6sument les documents officiels. Ainsi se trouve exposée la situation
aux Indes occidentales
(étr+de des fourrages, aménagement
des pâturages;
légumineuses
fourragères ; pâturages ; graminées fourragères ; culture ; fumure ;
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181
BIBLIOGRAPHIE
utilisation
et conservation ; amélioration
des pkt’urages ; recherches) ; à Hawa
(zones diverses de pâturages; recherches sur les fourrages; équipement
mécanique; plantes fourragAres, etc.); aux îles Fiji (types de pâturages et aménagement); en Gold Coast (les pâturages dans l’économie des territoires
du Nord;
description
des zones ; climat; population ; bétail; herbages dans les régions
sablonneuses et granitiques ; observations des services vétérinaires),
en Nigeria
(études sur les pâturages dans les province s du Eord et du Sud); au Soudan
anglo-égyptien’
(régions à pâturages et production
des fourrages); à Zanzibar;
en Rhodésie du Sud.
Une deuxième brochure réunira ultérieurement
les réponses des autres territoires, ce qui permett’ra une vue d’ensemble et l’établissement
de projets et de
programmes
sérieux.
G. C.
ARNOLD
NULIS.
fornie),
-
Handbook of Pest Control. -
Macnair-Dorland
(Cali-
1945.
Le sous-titre de cet important
ouvrage (354 p.) indique
l’essentiel de sa
teneur : Comportement,
vie et contrôle des (( pestes I) des habitations.
Il est
rédigé par un entomologiste
du « Département
des bâtiments et de la terre » à
l’Université
de Californie. Si l’ouvrage intéresse l’agriculteur
et l’éleveur ooloniaux, c’est qu’on y trouve une étude complète des moyens modernes de lutte
contre les « pestes » qui s’aMaquent aux bàtiments, aux récoltes, aux produits’
alimentaires
en diverses régions d’Amérique,
particulièrement
dans les zones
tropicales et subtropicales.
Nous concernant, on trouvera de nombreux
détails
et formules touchant la destruction
de : rata et souris, blattes (N cancrelats II),
sauterelles, t,ermites, punaises, mites, dermestes, fourmis, abeilles et guêpes,
insectes attaquant
les produits conservée, araignbes, puces, poux, mouches,
moustiques,
tiques. Des chapitres sont consacrés aus formules d’insecticides
et antiparasitaires
nouveaux : pnéthrines,
D.D.T., Ethane, etc.).
G. C.
H. -Les glossinesde l’Afrique Occidentale française. - Actcc tmpicn,
Bupplem. no 2, 1945 (127 p.), Bâle.
GASCHEN
L’auteur,
qui a appartenu penda,nt’ trois années, da#ns la haute Côte d’ivoire,
au Service général autonome de la maladie du sommeil, comme entomologiste,
ne nous fait pas Seulement connaître ses acquisitions
personnelles concernant
le problème des glossines en Afrique occidentale,
mais y joint un excellent
résumé de ce que, de faqm générale, doivent savoir tous ceux qui s’intéressent
à l’étude cles tsé-tsés et de leur destruction.
C’est ainsi qu’il ékdie swcessivemenf : l’historique;
la morphologie
et l’anatomie;
la systématique;
la monographie des diverses espèces; la biologie; la lutte anti tsé-tséa, les techniques
diverses concernant la recherche des insectes et cle leurs pupes. L’ouvrage
est
abondamment
illustré de photographies
et sc,hémas.
G. c.
Alternate husbandry C~ops,
1944
(156
Publ.
no G of Inzpe&l
Bt6ieafc
of pastures
nnd
forage
p.).
L’expression
« alternate husbsndry
)j, fréquemment
emplovée depuis quelques années dans les pays de langue anglaise, se traduit littéralement
par
« agriculture
alternée », ce qui est eu frayais
insuffisamment
explicite. Une
définition assez longue, mais résumant tout ce qu’on a voulu inclure en ce terme,
est donnée par R.-O. WHYTE
dans le brochure qui nous occupe : « Alternate
Retour au menu
i1
182
BIBLIOGRAPHIE
signifie unè alternance déterminée et régulière (et cependant susceptible d’une certaine élasticité), alternance comportant,
sur chaque champ d’une
ferme ou de toute unité agricole, une période de culture labourée (pour la production d’aliments
à l’usage de l’homme ou des animaux, ou encore de produits industriels)
et une période d’utilisation
directe par les animaux,
dans
laquelle la composition
des pâturages ou des fourrages cultivés est réalisée de
faCon à produire une quantité maximum
de nourriture
du type adéquat et au
moment opportun correspondant
au type d’animal entretenu, en même temps
qu’on s’efforce de maintenir
le sol dans son état normal de fertilité et de productivité pendant toute la durée de la rotat,ion >l.
Pour traduire
aussi simplement
que possible cette définition
de T;I’HYTE,
nous dirons « cultures fourragères dans l’assolement
)), ou (( assolements fourragers jj.
La brochure comprend des articles de spécialistes sur cette importante
question de l’int,roduction
d’une sole fourragère dans l’assolement.
Un certain nombre de chapitres intéressent
surtout l’agriculteur;
dans la
plupart, on trouvera des notions que doit connaître l’éleveur soucieux d’utiliser
or, l’économie de l’alimentation
une alimenta,tion
rationnelle
et économique;
est liée à cette alternance de sole de culture proprement
dite et de sole fourragère. On retiendra particulièrement
les chapitres qui traitent de la question en
régions tropicales; le rôle de l’alternance
dans la restauration
de la fertilité du
sol et la lutte contre les mauvaises herbes est encore mal connue dans ces régions
,et si certains y voient un élément majeur de la régénération
des pâturages
naturels qui ont dégénéré sous l’action de la vaine pâture, des feux de brousses,
etc., d’autres, et c’est le cas de l’auteur qui expose les conditions particulières
du
problème en Nigeria, pensent que le système paraît difficilement
applicable
dans les zones tropicales et que la difficulté résidera surtout dans le choix des
espèces fourragères
adaptables
aux conditions
du milieu; c’est de beaucoup
l’étude incomplète
des Légumineuses
utilisables
qui complique
le problème.
L’état actuel de nos connaissances concernant
la question fourragère,
les
expériences les plus récentes sont examinées pour la région méditerranéenne,
les atats-Unis
d’Amérique,
le Canada, les Indes occidentales,
l’Amérique
du
Sud, l’Afrique
du Sud, l’Afrique
tropicale et subtropicale
(territoires
anglais),
l’Inde, Ceylan, l’Australie,
la Nouvelle-Zélande.
Des chapitres spéciaux sont consacrés à l’influence
des cultures &urragères
sur le sol; aux diverses soles utilisables,
particulièrement
dans-.& conditions
“tropicales ; aux relations entre 1’ « alternate husbandry » et l’élevage, a certaines
cultures spéciales dans leurs relations avec le système. Il faut, à la fin, retenir
le chapitre fort documenté
sur l’influence
des assolements fourragers sur les
maladies animales, surtout sur les maladies parasitaires
(helmintiases).
husbmadry
G. c.
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NOUVELLES
PROFESSIONNELLES
LE
DE
L’ÉLEVAGE
EN
ET
AFRIQUE
SER\‘ICE
DES
OCCIDEST,1LE
PENDAPI:T
LA
par Paul
V. -
ISDUSTRIES
Exploitation
des
ANIMALES
FRANÇAISE
GUERRE
(szCte)
MORNET
produits
animaux.
1” Viande
La consommation
locale en viande
depuis 1939 du fait de l’accroc ‘esement
taire. Mais cette augmentation
a porté
abattus en 1939 contre 143.000 en 1943.
tons et chèvres se maintient
autour
de
A cette consommation
locale en l-iande
t.ation de uia~zde séchée sur la métropole
séchée 1941-1943.
- SOCD.LN
Viande
-
-
XIGER
:
a augmenté
de façon
de la population
civile
curtour
sur les bovins
Le chiffre des abatages
300.000.
fraiche. il faut ajouter
et l’-Afrique
du Nord.
: ‘70.000 kg. de viande
ont
été préparés.
pendant
le même
110.000 kg.
sensible
et mili: 91.000
demoul’esporséchée
temps,
Cette fabrication,
d’abord
confiée aux Sociétés de Prévoyance,
puis
à la Société Industrielle
et Commerciale
cle l’Afrique
Noire (I.C.A.N.),
a été controlée
par les agents du service de l’élevage.
Le rendement
d’un bœuf de 250 kilogrammes
poids vif en état
d’engraissement
moyen s’établit
autour
de 20 kilogrammes.
Le rendement est d’ailleurs
variahle
sui\-ant
la technique
utilisée
(dégraissage
plus ou moins complet,
dessiccation
plus OLI moins poussée, etc.), l’état
hygrométrique
de l’air (il est par esemplez
à Bamako,
de 23-25 en janvier-février,
75 en août, 52 en novembre).
Ce rendement.
est évidemment,
faible et cette production
ne constitue
de proqu’un pis aller, une solution
de crise, et il ne peut étre question
longer
cette expérience
au dela du temps nécessaire
à la reprise
des
transactions
normales.
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184
PAUL
Voici quelques
chiffres
d’analyse
MORNET
de viande séchée :
1 kg. de viande séchée possède une valeur énergétique
1 kg. de viande frafche (avec 25 y0 d’os)
Un echantillon
suivantes
:
de viande
de
séchée donne a l’analyse
3.343 calories.
1.550
les moyennes
Humidité..
. . . . . . . . . . . . . . . . . 13,47 oh
Cendres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
$22 %
Lipides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4,52 7;
Protides (N x ($25) . . . . . . . . . . . 76,41 %
Glucides et indosé . . . . . . . . . . . .
1,38 y0
2” Laines
La production
de la laine est spéciale au Soudan, seule colonie possédant des moutons à laine.
Malgré les efforts de l’ildministration
et du Service de ]>Élevage, la
production
n’a cessé de baisser depuis 1939. C’est ainsi qu’en 1943, le
tonnage exporté a éte de 104 tonnes pour l’année, alors qu’en période
,,
normale on compte en moyehne 300 à 400 tonnes.
Cela est dû à ce que la majeure partie de la laine a été conservée par
l’indigène qui, ne trouvant
plus de tissus sur les marchés, s’est mis à
fabriquer
des étoffes de remplacement.
3”
Cuirs
et
peaux
Le conditionnement
des cuirs et peaux est à la base de toute amélio.ration. Les règles élémentaires établies par les vétérinaires
depuis plus
de dix ans, c’est-à-dire
abatage des animaux de boucherie dans des
abattoirs aménagés ou sur des aires cimentées pour éviter les souillures,
dépouillement
corre,ct sans coutelures, séchage des dépouilles à l’ombre,
ont cont.inué à &re vulgarisées par les agents au cours de leurs tournées.
Des arrêtés locaux, pris en 194-l et 1942 sur la proposition
du Service
de l’&evage, sont venus renforcer son action. Le programme de construction d’abattoirs-séchoirs
pour toute la fédérat,ion, réalisé en partie
avant 1939, a été très ralenti par manque de matériaux.
Par ailleurs, l’exportation
vement de 1939 A 1943 :
des cuirs
et peaux
cuirs
1939
1940
1941
1942
1943
1944
. . . . . .. . . . . . . . . . . .. .
. . . .. . . . . . . . .. . . . . . .
. . . . .. . . . . . . . . .. .. . .
. . . . .. . . . . . . . .. . . . . .
. . . . .. . . . . . . . .. . . . . .
. . . . . ,. . . . . . . . . . . :. . .
(bœufs)
1.336.700
1.055.000
1.445.800
769.000
616.600
593.000
a diminué
progressi-
peaux
(moutons et
kgs
488.000
-308.200
274.000
-253.600
68.000
87.500
chèvres)
kgs
------
-
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NOUVELLES
Ce fléchissement
185
PROFESSIONS-ELLES
net. a tenu :
10 Au développement
de l’artisanat
local indigène en l’absence de
cuirs ouvrés d’importation.
Cette fabrication
a absorbé une quantité
considérable
de matière première. D’autre part, le cordonnier indigène
achetait au boucher les peaux a un pris beaucoup plus élevé parce qu’il
vendait ses articles très chers, alors que le commerce européen était
limité par les prix fixés ti l’exportation.
20 A la créaLion de tanneries (Sénégal, Soudan, Guinée) pour lesquelles
un contingent
était obligatoirement
prévu.
4” Sous-produits
des
abattoirs
Lzs restrictions de plus en plus grandes subies par la métropole l’ont
incitée ?I demander h la colonie le maximum de sesressources. C’est
ainsi que ies sous-produits des abattoirs : cornes, onglons, pour la
tabletterie, os pour la fabrication de gélatine. etc., ont fait l’objet d’une
enquête du Service de l’filevage pour déterminer les quanti& pouvant
être fournies, la préparation qu’ils devaient subir pour l’exportation.
Le manque de moyens de transport, leur prix élevé, l’interruption des
relations avec la métropole sont 3-enus arrEt.er ces t,r:.nsa.ctions.
En 1944-1945 cependant,, le besoin pressant de produits opothérapiques : extraits hépatiques, pancréatiques, ovariens, etc., a provoqué
l’en.voi d’une mission d’étucle~ d’.-Afrique du Kord en Afrique occidentale
francaise et le ramassage des dix-erses glandes mis en œuvre dans les
principaux abattoirs SOUS le controle et a\-ec la collaboration des vétérinaires inspecteurs.
5” Lait
et
dérivés
a) Lait frais. -- La faiblesse des stocks en lait condensé, les exigences
du ravitaillement en lait. freis des principales villes ont remis a l’ordre
du jour cette importante question qui fut bien souvent évoquée, mais
jamais résolue de facon satisfaisame.
Le lait fourni par les indigènes est un produit largement souillé: d’une
acidité excessive et qui CItourne » trL?srapidemeut. D’autre part, les
vendeurs !e mouillent. sans aucun scrupule. Le service des fraudes,
manquant de personnel: est débordé.
Afin de remédier & cette situation, 1’Administration a chargé le service de l’élevage d’essayer de mettre en œu\-re un programme de production de lait, sain et loyal. Di\-ers essais ont été effectués, en particulier aux environs de Dakar. Ils n’ont guère été encourageants, car les
éleveurs se sont. montrés réticents et les moyens de transport. insuffisants et défectueux.
b) Beurre frais. - Le beurre indigène frais étant souvent acide, mal
lavé et parfois mal odorant, plusieurs sociétés indigènes de prévoyance
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486
PAUL
MORNET
vendent à la population européenne du beurre préparé par elles en
partant de lait de ramassage.
Dakar, qui importe en temps normal le beurre de France ou d’Argentine, en a été privé des 1940. Sous la direc,tion d’unvétérinaire, la Société
de Prévoyance de Kayes (Soudan) a créé, en 1941, uncentre de laiteriebeurrerie à Fataladji, situé à 40 kilomètres de la voie ferrée BamakoDakar.
Les éleveurs indigènes des régions voisines sont, B leur de rôle, tenus
de stationner avec leurs troupeaux pendant un laps de temps plus ou
moins long. Grâce à ce système, 38 tonnes de beurre ont été préparées
en 1942, 25 tohnes eh 1943, 21 tonnes en 1944 et expédiées presque en
totalité sur Dakar.
Cependant, si c’est là une belle’réussite de réalisation pratique de production beurrière, du point de vue sanitaire comme du point de vue
élevage les résultats sont peu brillants. La capacité des pâturages est,
‘en effet, insuffisante pour supporter de tels rassemblements d’animaux;
ces derniers, sous-alimentés, deviennent très sensibles aux maladies
et les pertes chez des jeunes sont nombreuses.
c) Beurre fondu. --. Le beurre indigène fondu, très répandu sur tous
les marchés d’Afrique occidentale française, est très recherché et depuis
longtemps par les Anglais qui, au Kenya, au Tznganyika, en Nigeria,
,en exportent de grossesquantité sous le nom de ghee. Mais il est auparavant Iraité plus ou moins industriellement, raffiné, désodorisé pour
être ut,ilisé dans la biscuiterie.
La colonie du Tc,had (Afrique équatoriale française) qui poss&deun
cheptel. bovin L;rèsimportant, en exporte depuis plusieurs années sur
le Soudan anglo-égyptien et la Nigeria. C’est en 1940 que le plus fort
-tonnage a été obtenu : 1.500 tonnes.
En Afrique occidentale ‘franGaise, seuls le Niger et le Sknégal sont
export,ateurs. Le premier sur la Nigeria et l’Algérie (100 à 150 tonnes
par an) et le second sur l’Afrique du Nord (40 à 50 tonnes), sans compter
une importante quantité absorbée par, Dakar.
d) Fromages.
Pour de nombreuses raisons, l’industrie fromagère
est difficile à réaliser en pays tropical. Le Congo belge, après de nombreux essais, n’a pas réussi à mettre au point une fabrication convenable.
Au cours de cette guerre, devant la demande considérable des villes
du Sénégal, Dakar surtout, de nombreux Européens et indigènes se
sont mis à préparer diverses sortes de fromages à pâte molle. Si beaucoup sont sans avenir, certains, de fabrication plus soignée, peuvent
espérer obtenir une clientèle sur le marché local,
En 1943, le seul Centre de M’Pal, au Sknégal, a fabriqué 172tonnes de
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XOUPELLES
fromages, représentant le traitement
somme de 4.300.000 francs.
VI. -
Protection
187
PROFESSIOSSELLES
sanitaire
de 900.000 litres de lait et une
du cheptel.
Ce chapitre, en toute logique, deweit se trouver en tête de cette
étude, car la lutte contre les maladies animales demeure une des tâches
primordiales des vétérinaires, celle qui conditionne toutes les
autres.
Malgré des difficultés sans nombre tenant a la pénurie cie mrtériel
et de médicaments, a la précarité des moyens de transport, grâce a
l’activité du personnel européen et iudigéne, a son ingéniosité et a son
adaptation t.rès souple aus exigences de l’heure. la protection sanitaire
s’est exercée avec une telle efficacité que le chiffre des immunisatJions
contre les diverses maladies n’a cessede croit.re de 1939 à 1945 et que
la santé du bétail a ét,é assuréedans de bonnes conditions. Si l’on compare
les résultats actuels aux pertes considérables enregistrées au cours de
la guerre 1914-18, on ne peut qu’ètre satisfait des progrès réalisés.
1” Laboratoires.
PRODUCTION
DE
SÉRLXS
ET
VACCINS.
10Laboratoires
de Territoire
: tels ceux de Sain&Louis,
pour le Sénégal,
Bamako pour le Soudan, A-iamey pour le Ziger, Parakou
pour le Dahomey, portent surtout leur effort sur la préparation du sérum et vaccin
antipestiques.
Au cours de la guerre, la production de v-accins n’a cesséd’augmenter;
quant à celle du sérum, elle a atteint son maximum en 1941, puis fléchit
à partir de cette date du fait du manque de matériel.
Les laboratoires sont secondés dans cette tache par les centres sérovaccinogènes
qui, dans chaque colonie: en nombre plus oumoins grand,
permettent, grâce à la décentralisation, de décongestionner et de produire dans chaque grande région d’élevage soit, du sérum et du vaccin
antipestiques (centres principausi, soit seulement du vaccin (centres
secondaires).
20 Laboratoire
cenlral de Dakar : Le laboratoire de Dakar, créé à une
date relativement, récente (1938), est chargé de préparer tous les produits biologiques nécessairesaus colonies du groupe de l’Afrique occidentale française, en dehors du sérum et du vaccin antipestiques. Son
rôle s’est révélé très important au cours cle la guerre où les relations
avec la métropole étant précaires, puis interrompues, il a été indispensable d’assurer par nos propres moyens la fabrication de tous les vaccins
et sérums.
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188
PAUL
MORNET
Ainsi ont été livrés en 1943, par exemple
66.000
22.000
431.000
1.200
1.000
6.509
4.810
26.629
179.000
25.000
:
cc.
vaccin contre le charbon bactéridien (bovins-ovins).
(caprins).
cc.
cc.
-le charbon symptomatique.
la pasteurellose bovine.
cc.
la salmonellose porcine.
cc.
gr.
vaccin sec contre la peste bovine.
doses vaccin contre la variole aviaire.
cc. vaccin sec contre la typhose-pullorose
aviaire.
cc.
vaccin culture -contre la péripneumonie
bovine.
cc.
sérum contre le charbon bactéridien.
Signalons que le vaccin bu!ture contre la péripneumwrie
bovine a été
préparé pour la première fois, en Afrique occidentale française, pendant
cette guerre pour essayer d’enrayer la progression
de cette redoutable
affection. De 6.000 doses fabriquées en 1941, on est passé a 90.000 en
1942, a 179.000 en 1943 et a 276.000 en 1944.
Également le gel d’alwnine,
dont les propriétés stimulantes et adjuvantes pour l’obtention de l’immunité ont été contrôlées en Afrique
occidentale IranGaise : en 1940, pour le vaccin aatipestique a été préparé
a Dakar et expédié dans les colonies i
95.850,cc. en 1941, i26.700 cc. en 1942, 492.750 cc. en 1943.
Enfin, à la demande de l’Institut
Pasteur de Dakar, le service de
sérothérapie du laboratoire a mis au point, en 1943, la préparation de
sérum antivenimeux (méthode des anavenins) et en a fourni 39.740 cc.
En 1945, il a commencé également celle du sérum contre la peste humaine.
2° Circonscriptions
d’élevage
et équipes rnobil,es de vaccination.
Chaque Chef de circonscription établit un .programme d’immunisation systématique du cheptel contre la peste bovine, la péripneumonie, le charbon, etc.
Pour faciliter sa tâche, le principe de l’équipe mobile de vaccination
avait été, retenu, mais la guerre, en immobilisant un certain nombre de
véhicules automobiles, a entravé beaucoup son fonctionnement.
Cependant, les déplacements~des vaccinateurs ont toujours été aussi
fréquents, sinon plus faciles, et le chiffre des vaccinations n’a marqué
aucun recul. Pour la peste bovine, ce chiffre qui était de 834.000 en
1939 est passéà 1.200.000 en 1940, 1.277.000 en 1941, 1.384.000 en 1942,
1.656.000 en 1943..
Les pertes pour cette maladie qui atteignaient jusqu’à 70 et 80 “lu
des effectifs contaminés pendant la guerre 1914-1918, n’ont pas dépassé
au cours de celle-ci 5 a 10 %.
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NOCTELLES
VII. -
Enseignement
PROFESSIOYSELLES
-
189
Publications.
L’École vétérinaire de Bamako. ch:rpAe de former les vétérinaires
africains, a continué de fonctionner normalement. Cependant, l’insuffisance de personnel a été durement ressentie et il est Cert>ainqu’il faudrait G?I
bref délai modifier le fonctionnement actuel et, en particulier,
décharger le corps enseignant des occupations multiples qui lui incombent en dehors de la formation des élè\-es.
Au cours de la guerre: malgré des difficultés sans cesse accrues et
sanscesserenaissantes, le SerTice de l’Éle\-ape et des Industries Animales
a pu assurer efficacement la protection sanitaire du cheptel, conserver
l’essentiel des réalisations du programme d’amélioration du bétail et
d’exploitation rationnelle des produits animaux.
Cepehdant, l’ampleur même de la tàçhe: l’adaptation continuelle à
des obligatiohs nouvelles, nées des circonstances, n’ont pas été sans
« user » le personnel, continuellement sur la brèche.
Il n’est actuellement, plus possible d’admettre que 49 vétérinaires
européens continuent. à avoir la gestion d’un cheptel estimé à 23.000.000
de têtes occupant un territoire de -1.ïOO.000km2 (soit 1 vétérinaire pour
environ 470.000 animaux et 96.000 ltm”ji, alors que dans la métropole,
pour 15.600.000 cle têtes et pour 550.000 lai2,
il y a3.000 vétérinaires
(soit 1 vétérinaire pour 183 animaux et, 180 km2).
Les mesures qui s’imposent en premier lieu sont :
10 le recrutement intensif de vétérinaires de qualité;
20 corrélativement, la formation plus étendue des vétérinaires africains, auxiliaires indispensables dont le nombre est actuellement trop
limité par suite de la faiblesse numérique du personnel d’enseignement
et d’ehcadrement ;
30 la spécialisation plus marquée des techniciens et parallèlement
« l’individualisation
» de certaines branches d’activité : hydraulique
pastorale, élevage du mouton astrakan, production de laine, conditionnement des cuirs et peaux. etc.
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CORRESPONDANCE
Nigeria. - Nos lecteurs liront certainement
avec beaucoup d’intérêt I’essentiel d’une lettre que nous avons reque de M. R.-J. SIMMONS,
Directeur
des
Services Vétérinaires
de la Nigeria qui, après avoir rendu hommageaux constants et fructueux efforts de son prédécesseur,M. Henderson,nous donne sur
les diversesactivités qui lui ont été confiéespendant la guerre d’intéressants
aperçus et nous indique ensuite quelles sont ses vues sur lbvenir de notre profession et l’orientation
à donner a,ux Svrvicus Vétérinaires despays tropicaux.
((J’ai passél’ensemble des années de guerre en Ouganda, où j’assurais,
les fonctions de Directeur des Services Vétérinaires; comme l’Ouganda
a eu a supporter sa part de l’approvisionnement de l’armée combattant
en Afrique Orientale et de la Marine opérant dans l’Océan Indien, vous
pouvez réaliser que la recherche, le transport de milliers d’animaux de
boucherie, la production du beurre clarifié (« ghee »)en grandes quantités,
la collecte, le séchage des cuirs et peaux pour les besoins de la guerre,
l’approvisionnement de l’armée en lait, et d’innombrables autres tâches
d’importance variée, ont nécessité un effort important et continu de la
part des fonctionnaires d’un département réduit en personnel, les plus
jeunes étant appelés sous les drapeaux pour servir dans les unités combattantes.
NComme les critiques des méthodes modernes d’éducation ont souvent
reproché a l’instruction technique. de restreindre chez les techniciens
la possibilité de comprendre les larges problèmes de la vie, il peut être
intéressant de résumer ici quelques-unes des activités variées qui me
furent dévolues au cours des années de guerre, activités qui avaient
peu ou pas de relations avec les devoirs normaux de Chef du Département Vétérinaire. 11peut être intéressant de les noter, pour montrer si
nécessaire à vos étudiants qu’une éducation scientifique ne les retient
pas forcément sur une étroite ornière de laquelle, les années passant,
ils ne pourront sortir. On yeut au contraire prétendre que dans de nombreux cas la discipline née des années d’études les prépare à régler
de nombreux problèmes de la vie, qu’ils soient ou non en relations avec
leur profession, avec une confiance et une assurance nées de l’habitude
de préparer et surveiller les travaux, de juger des valeurs avec l’esprit
scientifique, ne laissant, ainsi aucune place aux préjugés, aux sentiments
qui souvent interviennent dans les decisions.
((Quand la guerre éclata, j’étais membre du u Conseil civil de défense N;
je fus rapidement nommé Président du « Manpower Commitee B et
’
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CORRELPOSDANCE
191
Président
du (( Conseil d’appel
1); comités de owerre
qui contr8laient
à
peu près entièrement
la 1% et le t.ravail du pays. Comme j’étais également membre
de la Section des produits
animaux
du Conseil de la production
de l’Est africain,
et contrAleur
des achats de bétail pour les
besoins civils et militaires,
il n’est guère d’aspects des activités
du temps
de guerre avec lesquels je n’aie été en Ptroit contact.
Plus tard, quand
certains
éléments
indésirables
d’Afrique
du Nord
furent internés
au Kenya,
en Ouganda
et dans les territoires
français,
je fus nommé commissaire
aux internés
et prisonniers
de guerre; je dus
ensuite
assurer le logement.
l’équipement,
la nourriture
des réfugiés
polonais;
construire
des camps et aménagements
pour plus de 5.000
femmes et enfants
polonais
n’était
pas une sinécure.
1)
N En même temps, le Vétérinaire
pathologiste
était devenu commandant d’un camp de 1.500 internés
allemands
et italiens,
en plus de ses
fonctions
au Laboratoire
et & 1’Ecole Vétérinaire.
1)
(( Comme le travail
journalier
du Département
Vétérinaire
ne pouvait
être interrompu,
malgré les réductions
du personnel,
afin que rien ne
vint gêner l’approvisionnement
en produits
animaux
des forces armées
et de la population
civile; on comprendra
que chaque membre du Service
Vélérinaire
a joué une part importante
dans le ravitaillement
et contribué grandement
& mener la guerre dans l’Est africain
% son heureuse
conclusion.
»
(I En ce qui concerne l’avenir,
les jeunes diplomés
doivent
comprendre
que les temps évoluent
rapidement
cl- que maintenant
on demandera
k
un vét,érin.aire
colonial
plus que des connaissances
sur les maladies
du
bétail,
car les bases de la lutte contre les maladies
sont maintenant
établies et il doit être prou6
au monde qu’un service vét.érinaire
joue
un rôle essentiel
dans le développement
économique
et la prospérité
agricole.
»
(( Le jeune Vétérinaire
colonial
doit en conséquence
s’intéresser
avec
enthousiasme
A tout ce qui a trait directement
ou indirectement
au sol
et aux populations
et s’efforcer
de juger intelligemment
les problèmes
qui relèvent
d’aut.res serI-ices a\-ec lesquels il est en contact journalierr
et desquels il peut attenclre
coopération
et aide. Il peut être appelé
lui-même
A donner son a\-is par exemple sur la lutte contre les glossines
et doit pour-cela
çonnaitre
l’essentiel
en matière
forestière
et en entomologie;
il doit posséder des éléments de géologie? l’approvisionnement
en eau jouant
un r6le important
chez les élex-eurs; les pâturages:
les
fourrages
doivent
l’intéresser:
il doit connaitre
les méthodes
d’élevage
et d’entretien
du bétail et par conséquent,
l’essent.iel
de la chimie du
sol, de la pédologie;
la santé des populations
africaines
relevant
en
grande partie du bétail, il doit connaitre
les coutumes:
les besoins des
indigènes;
il doit enfixi être diplomate
et arant tout patient et tolérant
)).
(( Vos étudiants
peuvent trou\ er que ceci est beaucoup
trop demander;
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192
CORRESPONDANCE
mais ce qui ne peut être fait aujourd’hui
par les vétérinaires
en activité
peut &re réalisé par les jeunes spécialement préparés. Les résultats de
vos vétérinaires,
que j’ai eu le plaisir de rencontrer récemment à Dakar,
résultats obtenus souvent dans des conditions très difficiles au Tchad,
au Niger, en Côte d’ivoire
et autres régions de l’Afrique
Occidentale
française sont un exemple et un encouragement
pour tous ceux qui ont
l’intention
de s’établir dans les vastes et intéressants
territoires
africains qui, dans leur désir de progrBs, ont, besoin plus que jamais de guides
et d’aides. 1)
R. J. SIMMONS.
Le Gérant : G. CURASSON.
93300
LMAULDE et RENO~, Paris
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ARTICLES
DE
LA
ORIGINAUX
NOTES
CLINIQUES
THEILERIOSE
BOVISE
-1U SUJET
AU MAROC
(suite) (1)
par G. GRIMPRET
C. -
Diagnostic.
En pays contaminé, le diagnost,ic est. généralement facile. Toutefois,
il est intéressant
d’assurer son diagnostic par un examen de frott.is de
sang ou de rate fait dans un laboratoire
spécialisé.
Sous peine de tirer des conclusions erronées du succès ou de l’insuccès
d’un traitement,
il faut faire confirmer l’existence des theileria, surtout
dans les régions où les autres piroplasmoses
bovines sont également
courantes ainsi que le charbon bactéridien qui peut prêter à confusion.
II ne faut pas oublier non plus la gravité de la theileriose et de la
fièvre aphteuse lorsque les deus affections
sont associées, et c’est
fréquent.
-%US cours d’épizootie
de fièvre aphteuse grave qui peut
expliquer la fièvre, le tarissement
du lait., la perte d’appétit et, l’amais
grissement, se méfier de la theileriose qui évolue de façon concomitant
et est difficile à diagnostiquer.
On >- pense lorsque l’animal guéri de
fièvre aphteuse continue à maigrir, et c’est. souvent trop tard pour
intervenir
utilement.
D. -
Traitement.
La lutte contre la theileriose bovine peut actuellement se concevoir
de trois façons : 1. La destruction
des tiques. - 2. La prémunition.
3. La chimiothérapie.
1” Destruction
des tiques. - Par la destruction des tiques: on
cherche à supprimer l’agent l-ccteur et transmetteur des hématozoaires.
Elle devrait se faire sur les terrains de parcours et sur les animaux.
La rotat,ion des terrains de parcour:: qui permettrait la destruction
des ixodes, entraînerait la cl6ture des pàturages. C’est une méthode qui
ne pourrait avoir des résultats que si elle était entreprise dans l’ensemble
d’une région géographique donnée, ce qui serait. difficile à réaliser et
n’est pas encore entreprise au Maroc,.
Par contre, beaucoup d’élel-eurc europkcns ont recherché des moyens
pratiques de détruire les tiques sur les animaux. De très nombreux
(1)Voir cetteRevue,
Elev.
et Méd.
v6t.
no 2, p. 97.
des Pnys
tropicaux.
-
Juillet
1047.
1
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194
G.
GRIMPRET
produits
ont été utikés
et par des procédés
également
très variés.
Notons
que la pullulation
des tiques est-telle
ati Maroc., qu’un
bovidé
débarrassé
de ses tiques
en attrape
immédiatement
des quantités
d’autres,
dès qu’il est remis sur les parcours.
Par conséquent,
théoriquement,
la. destruction
des tiques
sur les
anima.ux,, du point de vue de la prophylaxie
des piroplasmoses,
ne peut
donner
que des résultats
fragmentaires,
si elle n’est pas complétée
par
a destruction
des tiques sur les pâturages.
Diverses spécialités en poudre, ont été utilisées, eh pulvérisations.
Aucune,
jusqu’ici n’a donné de résultats certains. La dernière poudre utilisée, le D.D.T.
fait lâcher prise aux tiques qui tombent & terre, mais~ne sont pas tuées.
Le goudron Végétal, le pétrole, l’huile de vidange d’automobile
sont de pratique
beaucoup plus courante. Appliquées
au pinceau, sur les endroits glabres où les
tiques se fixent le plus facilement, elles font mourir les parasites qui ne tombent
pas et se desséohent sur place. Ce procédé simple et pratique donne de bons
résultats ; il n’a pas besoin d’être utilisé tous les jours; les éleveurs se contentent
d’un traitement
une ou deus fois par semaine.
Enfin, l’étiquage à la main est aussi de pratique courante au Maroc.
La baignade est, chez le mouton, un moyen couramment
utilisé pour détruire
les eotoparasites. Chez les bovidés, l’emploi des solutions arsonioales est beaucoup
plus difficile, aussi bien en baignade qu’en douche. 11 suppose la construction
de véritables installations
de bains ou de tunnek de douche dans les lieux richement pourvus d’eau, ce qui limite leur utilisation.
Les aménagements
de ce
g&re sont, très rares chez les colons du Maroc ; pourtant plusieurs ont l’intention,
d’en réaliser A bref délai.
Les éleveurs
importants
du Maroc
possède@
.généralement
un ou
pïusikurs
troUpeaux
de bovidés
où les sujels indigènes
dominent.
Les
animaux
sont l’objet
d’échanges
commerciaux
fréquents,
et aucun
élevage d’importance
n’est composé de bovidés,
tous nés et élevés sur
l’exploitation..
Du point
de vue de la prophylaxie
de la theileriose,
la
conséquence
est que si Iles bovidés sont régulièrement
débarrassés
de
leurs tiques par baignade
ou douche, l’éleveur
peut espérer limiter
les
cas de theileriose
de première
invasion
et de récidivé,
mais il ne supprimera pas les accès de rechute,
parce que beaucoup
d’animaux
sont
déja porteurs
de theileria.
D’où le résultat
en apparence
paradoxal
‘de
cas dc.piroplasmose
chez des bœufs qui n’ont pas de tiques.
Pour que la méthode
donne toute sa valeur, il faudrait
que tous les
bovidés soient nés dans la ferme et régulièrement
soumis au traitement
deux conditions
impossibles
à remplir
préventif,
depuis leur naissance,
avec les mode”s d’élevage
actuellement
pratiqués
au Maroc.
20 Prémunition.
- De 1924 à 1940, l’Institut
Pasteur
d’Alger
a mis
à la disposition
des éleveurs nord-africains
un virus-vaccin
destiné a
prémunir
contre I’anaplasmose,
la babesièllose
et la theileriose
bovines.
Au Maroc, le procédé a’ été-largement
utilisé.
Le virus-vaccin
est de
conservaCon
limitée ; il faut l’injecter
dans les 48 heures après son
..
.’
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LI
TIIEILERIO.5E
BOVISE
AU
NAROC
195
arrivée. La prémunition~ se fait en deux temps. On immunise Q la fin
de l’automne contre l’anaplasmose
et la babesiellose. Les bovidés ainsi
traités peuvent seuls recevoir au printemps
l’immunisation
complémentaire contre la theileriose.
Le procédé a donné des résultats
contradictoires.
Préconisé par
certains vétérinaires,
il fut jugé inutile ou dangereux par d’autres. A
la lumière des précisions qui ont été apportées au sujet de l’étiologie
et de la pathogénie de la maladie, ces divergences d’opinion peuvent
s’expliquer.
En injectant du virus-vaccin
B un bovidé réceptif, on se pr,oposait
de provoquer chez lui une theileriose bénigne qui le protégerait contre
une infection parasitaire
ultérieure.
L’injection
était renouvelée tous
les ans.
La méthade semblait basée sur le fait d’observation
que les bovidés
indigènes étaient moins sensibles A la theileriose que les animaux croisés
ou importés. Il était couramment admis que les bovins du pays devaient
cette quasi-immunité
A une atteinte de theileriose dont ils avaient
guéri, dans les premiers mois de leur vie ; l’immunit,é étant entretenue
par des infestations
parasitaires
répétées.
On sait aujourd’hui
que ces données ne sont pas absolument exactes.
Les bovidés indigènes font bien des theilerioses dans leur jeune âge,
lorsqu’ils naissent en région infectke. Ceux qui ne meurent pas ont
acquis une certaine résistance, mais ils restent exposés, au gré des circonstances, aux accès de rechute et de récidive.
N’oublions pas que les éleveurs européens, pour le plus grand nombre,
faisaient prémunir seulement quelques sujets de leur étable, les vaches
laitières et les taureaux import,és. L’importation avait lieu généralement
à l’automne, et l’injection de \-irus-vaccin sefaisait au printemps suivant.
Quelle pouvait étre, clans ces conditions: la réaction .de l’animal
importé adulte, à cette inoculation de virus. S’il se trouvait dans une
région indemne de theileriose, ou peu infectée, le sujet faisait une petite
réaction normale et acquérait une résistance recherchée. Il devenait
porteur de theileria et n’était pas à l’abri des rechutes ni des récidives.
S’il s’agissait d’un animal adulte placé en région fortement contaminée,
il est vraisemblable qu’il avait cléja affronté l’assaut des tiques et s’était
déjà lui-même défendu avec succès contre la theileriore bénigne! guérie
avec ou sans traitement.. Chez ce sujet. l’injection de virus-vaccin peut
provoquer un accès de rcchutc~ ~OLW peu que la prémunition coïncide
avec un état de moindre résistance qui peut ètre insoupçonné. Le
processusest,comparable B celui qui détermine ~111 accès de piroplasmose
chez des bœufs marocains qu'on
vient de \-acciner contre le charbon
bactéridien.
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I
196
G.
GRIMPRET
On peut démontrer
que c’est ce qui se passe dans l’évolution
de la maladie
naturelle. .Nous avons prélevé du sang riche en theileria,
chez des animaux
importés, et en pleine poussée thermique
de theileriose grave, confirmée par
un laboratoire
spécialisé. Nous avons injecté 20 GO. 3 de sang virulent
à dix
bovins marocains du pays et & dix bovins croisés, nés dans le pays et acclimatés.
Dix-huit jours après l’inoculation,
un bovin marocain a fait un accès grave
de theileriose confirmée; les autres n’ont pas été incommodés du tout. Pourtant
on avait affaire à des sujets placés dans les mêmes conditions physiologiques,
dans la même exploitation
et vraisemblablement
tous résistants à la maladie.
Les vingt bovidés, deux mois plu& tard, ont été conduits et mis en pâturage
dans la vallée de l’Innaouen,
région très infectée de piroplasmoses.
Six semaines
après, deux animaux croisés et deux animaux marocains ont fait une theileriose
confirmée, traitée et guérie.
Nous étions en présence d’~coès de theileriose de rechute ou de récidive. Par
conséquent, la maladie naturel16 de première invasion
ccmfère peut-6tre un
certain degré de résistance, vis-à-vis des theilvria, mais ce n’est pas mie tirémunition .
La prémunition
par la méthode
d’Alger
ne peut pas faire
la maladie
nat,urelle.
’
Personnellement,
nous avons utilisé la méthode’
pendant
mieux
que
neuf
ans,
dans les mêmes élevages, et avons prémuni 670 bovidés. Nous n’avons
jamais observé de réaction
vaccinale
mortelle.
Toutefois,
.
il faut lndicluer
que les éleveurs
intéressés
îaisaient
prémunir
la totalité de leur cheptel bovin. Les veaux étaient prémunis dans leur
première année, puis ensuite, régulièrement chaque année.
Les résultats
sont beaucoup
plus intéressants
que si on prémunit
seulement un ou deux bovins, les plus rkturellement exposés & la
maladie.
Ce sont des éléments d’observation
clinique et pratique qui permettent de dire
qu’on a des résultats intéressants si 011 prémunit des anima6
purs ou crois&,
avec inoculation
d’entretien
annuellt .
dans leur première année d’existence,
Ces éléments sont :
10 Lors d’épizooties graves de fièvre aphteuse sévissant en été, avec complication de theileriose, les étables’prémunies
par la méthode d’Alger ont subi des
pertes beaucoup moins sévères que les antres, du moins dans les régions fortement contaminée,s de piroplasmoses.
2: Depuis 194l, la guerre a entraîné l’arrêt de la prémunition.
Les cas de
tlieileriose
observés nombreux
chez les bovidés prémunis avant la guerre et
pendant plusieurs années consécutives, ont été des accès de rechute beaucoup
moins graves que chez les sujets purs ou croisés, élevés dans le pays, mais non
prémunis.
En région
infe,ctée,
la différence
est tellement
nelte,
que les éleveurs
demandent à ce que la prémunition*systématique
et totale de leurs
étables, soit reprise dès que l’Institut
Pasteur
d’Alger
pourra
livrer
ti
nouveau du virus-vaccin.
C’est dire que si la prémunition contre la theileriose n’a pas le caractère
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LA
THEILERIOSE
BO-i-NE
AU
MAROC
197
d’une vaccination,
comme celle que nous pratiquons
contre la clavelée
ou contre le charbon bactéridien:
elle offre Lout de même un certain
intérêt, dans des régions où, sans elle, la pratique du croisement continu
resterait aléaloire. Mais il faut renoncer A la prémunition
limitée à un
ou deux bovidés importés, et en répandre la pratique envers tous les
sujets purs ou croisés, dès leurs premiers mois d’existence.
.
3” Chimio-thérapie.
- L’arme la plus sérieuse est pour l’instant
la chimie-thérapie
basée sur l’emploi de la Gonacrine. Que de chemin
parcourù depuis les premiers traitement.3 préconisés par VELU,
ZOTTNER
et IPOU~TEGUY, dès 1933.
La guérison de la theileriose bol-ine est aujourd’hui
d’observation
clinique courante au Maroc; à condition que soient observées certaines
règles d’utilisation
du médicament.
La gonacrine s’emploie en solution B 5 O)$,.Dans la majorité des cas,
on injecte un gramme de médicament. L’injection
doit être faite rigoureusement intra-veineuse.
Elle se lait facilement à la jugulaire, sur
l’animal debout. Il faut pousser la solution lentement, ce qui n’est pas
toujours commode, car outre la réaction de défense de la plupart des
malades, ce médicament provoque très fréquemment
un mouvement de
contraction de l’encolure avec déglutition forcée, ce qui fait que l’aiguille
peut sortir de la veine.
Si la gonacrine n’est pas mise dans la \-eine, on obtient des sphacèles
et des lésions de nécrose considérables.
Si on pousse l’injection
trop
vite, on provoque assez souvent un choc qui peut aller jusqu’à la chute
sur le sol, et un véritable coma qui dure quelques minutes et qu’il est
toujours
désagréable de constater.
II est vrai de dire que la fabrication
du médicament a enregiské des
améliorations
importantes
qui ont régularisé
son action. Les chocs
sont actuellement constatés moins sou\-ent ; on peut penser que la pureté
de la gonacrine utilisée n“; est pas étrangère.
La dose de un gramme est normale pour les bovidés indigénes et les
sujets de croisement
de format mo‘-en; mais pour les iniportés, les
vaches laitières notamment:
cette dose est insuffisante.
Surtout s’il s’agit d’un accè.s primaire de première in\-asion, et c’est
le cas pour les animaux importés dan; l’a3née; il faut alors injecter
deux grammes de gonacrinn.
On peut aller jusqu’à trois grammes en une seule fois, pour les animaux
de très grand modèle, comme les vaches hollandaises.
L’injection,
si
elle est faite lentement,
est. parfaitement
tolérée. Dans ces accès
primaires,
la dose est importante.
Si on en tient compte, la guérison
clinique est souvent, obtenue par une seule intervention.
Dans tous les autres cas, il suffit d’injecter un gramme de gopacrine,
quel que soit le poids de l’animal malade. Cc qui importe: c’est de
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198
G.
GRIMPRET
renouveler l’injection, soit 12 ou 15 heures après, dans la même journée,.
soit le lendemain matin. Dans les cas tenaces, il faut quelquefois intervenir pendant trois jours consécutifs.
Il semble donc que, si comme
beaucoup le prétendent, la gonacrine n’est pas spécifique et ne détruit
par les theileria, du moins on peut émettre l’hypothèse
qu’elle Cont>recarre efficacement l’action de quelque toxine ou produit similaire. En
fait, et du .point de vue pratique, il est essentiel de maintenir l’animal
sous l’action continue du médicament,
plutôt que d’injecter une forte
dose de gonacrine.
Le traitement
doit être suivi d’une baisse sensible de la température.
Si ceci n’est pas observé, il faut recommencer. Il arrive aussi que plusieurs
jours après une amélioration de l’état général, le malade fasse de nouveau
une poussée thermique.
Dans ce cas, il ne faut pas hésiter non plus, et
renouveler le traitement.
La theileriose se rencontre assez souvent associée à une autre piroplasmose : babesiellose, anaplasmose ou piroplasmose vraie:Un
clinicien
ne peut pas poser d’emblée ce diagnostic. Le Laboratoire le lui précisera,
mais quelques jours après seulement, lorsqu’il aura examiné les frottis
de sang qui lui auront été expédiés. Or la gonacrine est un médicament
dont l’action est certaine contre toutes ces piroplasmoses.
On mesure
ainsi tout l’intérêt qu’on peut retirer de son emploi, dans le domaine
pratique.
11 est prouvé que la guérison est d’autant plus assurée que l’injection
de gonacrine aura été faite au début de l’évolution
de la maladie. Dans
les régions infectées, iI y a maIheureusement
encore trop d’éleveurs qui
ne préviennent leur uétérinaire
que lorsque le malade ne mange plus,
a fortement maigri, ou même ne peut plus se tenir debout. A ce momentla, la destruction
des hématies est considérable,
et le pronostic
est
sombre, sinon fatal.
Les cas de rechute, comme ceux de la première invasion pour un animal
récemment introduit
dans le. troupeau, sont généralement isolés, ct la
guérison dépend uniquement de la rapidité avec laquelle le propriétaire
provoque
l’intervention.
Mais dans les cas de récidive, quant tout un troupeau se trouve soumis
à une nouvelle infestation parasitaire,
et c’est chose fréquente dans les
régions fortement infectées, on se rappellera què la theileriose est dans
nos pays, une affection enzootique d’étable. Le praticien doit utiliser
cette donnée clinique. Lorsqu’on
est appelé à traiter un bovidé atteint
de t,heileriose, il faut songer aux autres bovidés de l’étable, qui, bien
souvent,msont
en incubation,
sans faire de signes cliniques bruyants.
Le premier signe de la theileriose, c’est l’élévation considérable de la
température.
Il faut donc faire prendre systématiquement
la température de tous
les bovides qui composent l’étable où un cas de pire,
plasmose a été constaté. On s’apercevra
alors que plusieurs sujets qui
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LA
THEILERIOSE
BOVISE
AU
MAROC
199
ont toutes les apparences de la bonne santé, ont une hyperthermie qui
dépasse 400. Ce sont des animaux qui présenteront des symptomes
classiques, quelques jours après. Or, a ce moment, il suffit d’une injection de un gramme de gonacrine pour arrêter net l’évolution de la
theileriose.
La recherche de la piroplasmose, par sondage au thermomètre jointe
a l’injection immédiate de gonacrine, c’est en région infectée le secret
du blocage certain de l’enzootie de theileriose.
Si la gonacrine peut être considérée actuellement comme le seul
produit chimique ayant une certaine action spécifique à l’encontre des
theileria, le traitement des symptômes conserve un rôle de premier
plan.’ Pratiquement, il faut lutter contre la fièvre, les signes intestinaux
et l’anémie.
Conclusions.
Le Vétérinaire qui exerce dans un pays où existe la theileriose, est
armé pour lutter contre la maladie et permettre l’introduction de plus
en plus importante de reproducteurs de races perfectionnées.
La prémunition systématique de tous les bovidés purs ou croisés nés
dans le pays, peut apporter une aide intéressante, dans les contrées les
plus touchées par la theileriose.
Le traitement curatif, basé sur l’emploi raisonné de la gonacrine,
donne de bons résultats cliniques incontestables. Une seule injection
de ce précieux médicament ne suffit pas à guérir, à tout coup, tous les
cas de theileriose.
La répétition des injections, associée au traitement symptomatique,
constitue un gage de réussite.
En milieu infecté, en même temps que l’on traite le malade, il faut
pratiquer systématiquement des prises de température de sondage et
intervenir dès l’apparition de la fièvre.
L’observation totale de ces règles pratiques, donne une réussite dans
plus de 80 O,(,des cas. C’est un pourcent,age à considérer, vis-à-vis d’une
affection courante, à peu près toujours mortelle il y a seulement
quelques années.
Souhaitons que ces moyens de lutte contre la theileriose soient
répandus et appliqués avec autant de succès qu’au Maroc, dans les
autres pays où sévit la même piroplasmose.
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.
LES LAITS
ET LA PRODUCTION
AU TOXKIX
par M. JAUFFRIZT
PREMIÈRE
PARTIE
DOCUMENTATION
1. -
Importance
de Hanoï. -
du troupeau
Répartition.
et M.
LAITIÈRE
AUTRET
(4 Tableaux)
LA\ITIÈRE
bovin du bassin
- Constitution.
1
laitier
L’arrêté no 4092-SEL du 26 octobre 1944 de M. le Résident Supérieur
au Tonkin fixe les limites du bassin laitier de Hanoï. Celles-ci englobent
tous les villages répartis dans un périmétre de 15 kilomètres autour de
la ville.
En principe sont donc compris dans ce périmètre, le chef-lieu de
Hadông et de nombreux villages de la Délégation Spéciale et de la province de Hadông, a savoir : Quan-Ganh, Van-Diêen, Xuân-Quan, LiênPhai, Phuc-Khê, Phuc-Mâu, Long-Châu, Yên-Lô, Yên-Lang, Phu-Thu,
Phuong-Yên, Phuong-Canh, Duong-Liêu, Tây-Tuu, Ha-Tri, My-Nôi,
Vân-Thi, Dai-Dông, Thuy-Phuong, etc.; quelques villages de la province
de PhÙc-Yên : Dông-Anh, Xuân-Kiêu, Cô-Loa, etc., et quelques villages
de la province de Bac-Ninh : Dinh-Bang, Yên-Viên, Gia-Lâm, Phu-Tao,
Dang-Xa, Pha-Thuy, Ngoc-Tri, Bat-Trang, Van-Giang, etc.
A vrai dire, la plupart des troupeaux du bassin appartiennent a des
Tonkinois de la ville qui, depuis plus de 20 ans, au nombre d’une soixantaine environ, s’adonnent a l’industrie laitiére aux environs de Hanoï.
Répartis dans la banlieue immédiate, beaucoup sont installés en bordure
de Hadông ou de Bac-Ninh (Délégation de Gia-Lâm). Ils possèdent
généralement de petits effectifs de 5 a 15 têtes composés en majorité
de bovins autochtones plus ou moins métissés depuis 1925 avec la race
Sind importée de l’Inde par l’Inspecteur des Services Vétérinaires
SCHEIN
au cours d’une mission. Quelques rares troupeaux ont subi une
très légère infusion de sang francais ; ils sont entretenus par un ou deux
éleveurs plus avertis.
A l’heure actuelle, en l’absence dans la plupart des laiteries de données
trés précises sur l’origine et la qualité des géniteurs, on peut fixer approxi-
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i
202
M.
JAUFFRET
ET
M.
ALJTRET
mativement comme suit le degré de ce métissage pour l’ensemble du
troupeau laitier :
1
Annamites purs . . . . . . . . . . . . . . . . .,. . . . .
114 Sind . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
-112 Sind . . . . . . . . . . ;. . . . . . . . . . . . . . :. .
3/4 Sind .~. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ‘..
7 18 Sind ou Sind purs. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Métis’ Sind-Français . . . . . . . . ; . . . . . . . . . . :.
10 oh
2.0 y0
45 y0
18 y0
2 y0
5 y0
Jusqu’en 1941, ‘le conditionnement général des étables et de la traite
chez tous ces laitiers n’était soumis qu’a un contrôle sommaire et intermittent. Depuis lors et sous la poussée des nécessités écohomiques’nées
de l’état ,de guerre, il a été institué un contrôle régulier et permanent de
cette produc,tion qui se traduit actuellement par uhe nette, améljorati,on
dans l’aménagement des étables, l’hygiène de la traite et le transport
du lait.
La création d’une Cité Laitière à Van-Diên, réalisée ,par le Service
Vétérinaire du Tonkin, a permis d’autre part, de grouper les petits
producteurs dispersés dont l’installation trop précaire était difficile à
améliorer et a contrôler régulièrement.
Enfin, .l’organisation d’une Centrale laitière permet actuellement de
collecter et de contrôler toute la production.
Un seul problème handicape le Service Vétérinaire dahs l’imntensification de la production laitière,, c’est celui de l’aménagement des pâturages et des terrains de culture pour les pl’antes fouu?agères à réaliser
aux ehvirons de Hanoï. Cette étude n’a pu être.encore qu’ébauchée. Or,
elle conditionne le rendement des vaches en lactation, avant tout fonction d’une nourriture régulièrement aqueuse.
i1. -
Valeur
quantitative
de la production
laitiére.
Quatre tableaux la résument :
a) Un premier tableau donne l’effectif laitier mensuel total des
années 1943-1944 ,avec pourcentage mensuel des vaches en lactation
(no 1).
b) Un deuxième tableau fixe le rendement par vache et par jour (no 2).
c) Un troisiéme tableau précise le rendement mensuel total en litres
de lait (no 3).
d) Un quatrième tableau indique le rendement quotidien exprimé en
moyenne hebdomadaire des années 1943-1944. Ce dernier tableau .a été,
établi d’après le relevé des 2 traites quotidiennes qui eut tenu trop de
@ace.
i----_
--.~-
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PkODUC!TlOX
LAITIhE
TABLEAU
TABLEAU
AU
1
IFS
TONKIN
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204
M.
l
JAUFFRET
ET
M.
AUTRET
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PRODUCTION
LAIT-
TABLEAU
AU
%Xi
TONSIN
3
1944
20.000
15 000
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toi-i
‘il.
JAUFPkET
ET
M.
AUTRET
-
-
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PRODUCTION
LAITIÈBE
AU
TONKIN
207
a) Le tableau no .l montre les variations mensuelles de l’effectif total
et du pourcentage des vaches en lactation durant les années 1943-1944.
Il traduit en quelque sorte les vicissitudes d’exploitation du troupeau.
On remarquera tout d’abord que l’effectif total a atteint un maximum,
en décembre 1943 .avec 767 vaches puis, par la suite, il s’est presquestabilisé jusqu’en août 1944 pour décroître alors nettement.
Les variations mensuelles pour les deux années considérées sont de
faible amplitude, dues a la mortalité ou a la réforme des vieilles vaches
useespour les diminutions et à l’achat ou CIl’entrée en lactation dé nouvelles génisses pour les augmentations.
Toutefois, si on compare les chiffres des deux mois extrêmes (janvier
et décembre) de chaque année, on note sur l’effectif total un accroissement net en 1943 et un décroissement manifeste en 1944 :
1943. - Janvier, 707 têtes; Décembre, 767 têtes, soit un accroissement
de 60 têtes.
1944. - Janvier, 753 têtes; Décembre, 698 têtes, soit une diminution
de 55 têtes.
Il est remarquable également qu’en deux ans, l’ensemble de l’effectif
a marqué un léger décroissement, étant passé de 707 têtes en Janvier
1943 à 698 en Décembre 1944, et qu’à partir de Décembre 1943 (maximum d’accroissement enregistré) ce fléchissement s’est pour ainsi dire
régulièrement accentué. Un tel résultat ne peut s’expliquer que par un
déficit d’exploitation.
Notons également, à propos du pourcentage des vaches en lactation,
que celui-ci a varié mensuellement en deux ans de 56,5 y0 de l’effectif
maximum enregistré en Juillet 1943) à 38,8 oh (minimum enregistré
en Décembre 1944), soit une moyenne normale d’environ 48 %. Les
chiffres extrêmes appellent quelques commentaires : si le maximum de
Juillet 1943 peut s’expliquer simplement par l’importance des naissances à cette époque de l’année, le minimum enregistré en Décembre 1944 est malheureusement plus grave, car il dénote une déficience
générale du troupeau et surtout un épuisement des vaches dont beaucoup ne peuvent plus être fécondées. Ceci est prouvé encore par le fait
que le fléchissement du taux des vaches en lactation s’est accentué à
partir d’Août 1944, en même temps et en concordance avec une diminuition de l’effectif total. Ce qui traduit bien une déficience générale.
Cette déficience est révélée aussi pour le pourcentage des vaches en
lactation à la période maximum des naissances, c’est-à-dire de Mai à
Août. En effet, alors que ce pourcentage a augmenté de Avril à Août 1943,
passant de 333 tètes à 409 têtes. il a au contraire nettement diminué pour
la même période de 1944 passant de 379 à 338.
Nous exposerons plus loin les raisons de cette déficience.
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208
M.
JAUFFRET
ET
M.
ATJTRET
b) L’étude du deuxième tableau révèle qu’en l’année 1943, le maximum de rendement quotidiên a été obtenu en Juin avec 3 1. 28 de
moyenne par -vache en lactation et le minimum en Décembre avec
2 1. 07~par vache. ‘Par contre, en 1944, le maximum est atteint également en Juin avec 2 1. 75 de moyenne et le minimum en Décembre
avec 1 1. 99.
Et ceci prouve à l’évidence l’influence primordiale de l’alimentation
herbacée sur la productivité : celle-ci a été au maximum en Juin des
années considérées parce qu’g cette époque de l’année, l’herbe très
abondante est également trés alibile.
Ces chiffres, dans leur ensemble, caractérisent un rendement assez
satisfaisant si l’on tient compte d’une part de la qualité des vaches en
lactation et, d’autre part,odes conditions de la traite en.ce pays. Chez
les vaches autochtones, en effet, rares sont les rendements indiuiduels
supérieurs à. 1 litre et -le pourcentage d’amélioration Sind dépasse le
-demi-sang chez seulement 25 y0 de l’ensemble du troupeau. D’autre
part, aucune de ces vaches ne peut.être t,raite hors de la présence du
veau et une partie de la mulsion doit être laissée à la ‘disposition”de
celui-ci pour a’ssurer sa subsistance. Dans de telles conditions d’exploitation, il est hors de doute qu’un rendement moyen journalier toujours
supkrièur à 2 litres et à certaines périodes dépassant 3 litres marque
déja une nette, amélioration.
Les minima de rendement enregistrés régulièrement en Décembre’
sont dus a la réduction de l’alimentation herbacée, la saison sèche étant
& son point culminant à cette époque de l’année qui coïncide malheureusement ave’c l’,époque la plus froide, ce qui ne manque pas d’avoir
un retentissement fâcheux sur les mères et leurs pr0duit.s. Au point
que la fin d’année constitue toujours la période la plus critique au
Tonkin pour les effectifs laitiers.
..
Ët lors&‘un froid très vif, ,dès Novembre, fait suite à un été exceptionnellement pluvieux, gênant la préparation du foin, comme ce fut
le cas en 1944, le’ rendement des laitières marque alors un net fléchissement que soulignent les chiffres de Novembre et Décembre.
Ce fléchissement a inquiété justement l’Administrationlocale
qui a dû
y parer en’ organisant la réquisition d’une partie de la production laitière’des éleveurs de la province de Sontây, jusqu’ici réservée à la préparation du beurre et des fromages.
c et d) L’examen attentif des courbes de production des tableaux 3
et 4 permet de se rendre compte que cétte déficience brutale de fin
d’année était 5 prévoir d’après la baisse régulière de la production.
En effet, la lecture du tableau 3 (rendement mensuel total) indique
que le maximum de production atteint en Juillet 1943, a été de 40.627
liti-es pour 406 vaches en lactation, tandis que ce maximum en 1944
,~
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PRODUCTION
LAITIÈRE
AU
209
TONKIN
atteint en Mai. n’a été que de 38.358 litres pour 379 vaches en lactation,
soit a la période maximum de rendement, pour 1943 : 100 1.06 par vache
en un mois et 92 1. 70 seulement h la période maximum de rendement
de 1944. Bien mieux, cette baisse générale est encore plus évideme si
on compare la production moyenne par vache et par mois des deux
années considérées (tableau 2) : on note en effet, durant tous les mois
de 1944, une diminution de rendement manifeste par rapport aux mois
correspondants de 1943.
Janvier
.. . . . . . . . . . . . , . .
Février.
. . ...... ..
..
Mars. . . .
... . .. .. . ..
.. .
Avril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Juin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Juillet
. . . . . . .. . . . .. . . . . . . . .
Août.............................
Septembre . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Octobre . . . . . . . _. . . . . . . . . . . . .
Novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Décembre . . . . . , . . . . . . . . . . .
1943
1914
2.42
2.50
2.65
2.78
2,99
3,28
,3,23
2,75
2:77
3!54
2?29
2.07
2,22
2,40
2,06
2,20
2,41
2,75
2,18
3,19
2,02
1,91
1,90
1,99
Enfin, la superposition des courbes de production pour 1943 et 1944
dans les deux tableaux 3 et 4 accuse bien cette diminution régulière
sauf toutefois pour la mi-décembre 1943 (tableau no 4) où est enregistrée
une chute plus brutalc. Nous avions pensé d’abord y trouver la preuve
de soustractions frauduleuses de production pour satisfaire a une
demande accrue de la « consommation clandestine » à l’occasion de la
« trève annuelle des confiseurs )I. Mais une enquête nous a confirmé que
cet,te baisse anormale de production avait été provoquée simplement
par l’arrêt de la, traite sur 2 ou 3 troupeaux du bassin dispersés en totalité a la suit,e du premier gra1.e bombardement de Hanoï.
Cette baisse de production rt;grclière
était devenue à ce point inquiétante que l’un de nous, ayant effectué une enquête dès la fin de Septembre 1944, altirait l’attention des -1utorités sur ce regrettable état
de choses, trop volontiers attribué a des soustractions frauduleuses
de production. Dans son rapport. il expliquait : « Le maintien artificiel
« à un taux anormalement bas du prix de vente du lait, a fini par désor(( ganiser l’économie modeste des laitier- 3 qui. pour subsister, ont v-endu
« leur production de géoissesau lieu de les conserver pour assurer la
(( relève de leurs vieilles vaches usées: détruisant ainsi les ékments
« essentielsde la sauvegarde de leur capil al? si bien qu’à l’heure actuelle
« le rendemenl moven des vaches en lactation du bassin laitier de
« Hanoï qui était naguère en moyenne de 3 litres par tête, est tombé if
l3lev.
et 316d.
vét.
des Pays
tropicaux.
-
Juillet
1947.
2
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2to
M.
JAUFFRET
ET
M.
AUTRET
fl 2 litres seulement. Un premier palliatif a été apporté a cette situation
« pa,r l’augmentation récente du prix de vente du lait élevé A 1 fr. 70
N le litre, mais elle s’avère insuffisante, compte tenu des cours actuels
« des sous-produits ou matières alimentaires nécessairesà la nourriture
« des vaches laitières (maïs : 75 francs les 100 kilos, tourteaux : 100 fr.).
« Une vache laitière locale du poids moyen de 250 kilogrammes,
« donnant ‘journellement une production de 2 litres de lait, a besoin
« d’une ration minimum d’entretien de 2 unités fourragères 5 et d’une
«’ ration minimum de production de 0 unité 66, soit au total 3 unités 16
« qui peuvent être fournies par l’administration de :
Prix de revient
« 25 kilos d’herbe de fauche ordinaire ou
« 16 kilos d’herbe à éléphant . . . . . . . . . . 2 unités
‘0 fr. 40
« 1 kilo de maïs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 frL75
0 fr. 20
K 150 a 200 grammes de tourteaux. . . . , . 0 !6
-Total . . . . . . . . . . . , . . . . . . 3 unités 1’6
1 fr. 35
(( Prix de la nourriture#par jour pour une telle vache : minimum.1 tr. 35
N Or, à l’heure actuelle, il existe à Hanoï 747 vaches laitières dont la
« moitié à peine sont en lactation (349) et dont l’entretien, s’il était
« normal, coûterait aux laitiers : 747 X 1 fr. 35 = 1.008 fr. 45.
« La nourrit,ure à dist.ribuer à une bête tarie mais en gestat,ion a;ancée
« doit être en effet sensiblement la même que celle d’une vache en lacN tation si l’on veut maintenir le rendement laitier sans nuire. a la crois« sance nornzale des jeunes.’
<(La recette en lait au tarif de vente actuel est donc a peine suffisante
N pour couvrir seulement les frais de nourriture de l’ensemble des vaches
« du bassin laitier, soit 698 litres pour 349, vaches en-lactation :
cc698 1. x 1 fr. 70 = 1.186 fr. BO.« Les laitiers, pour réduire leur déficit d’exploit,ation, sont donc
it obligés de diminuer la nourriture de leurs bêtes, d’où baissedu rende« ment en lait.
v Il est certain d’autre part, que le prix officiel imposé du litre de
K lait incite davantage les producteurs à la fraude. Y)
Nous croyons indispensable d’insister sur ce point, ne serait-ce que
pour éclairer le consommateur moyen qui a souvent tendance à considérer le lait c,omme une production toute naturelle, ne nécessitant
aucun effort et aucun frais chez le producteur., Ce malentendu est, à la
base de ,maintes réBriminations injustifiées dont pâtissent et le producteur et le consommateur et en dernière analyse la santé publique.
Pi l’on veut que le lait crû soit en Indochine un aliment de premier
ordre, que ses qualités intrinsèques permettent. de lui reconnaît,re, il
~faut, accepter de le payer à un prix suffisamment rémunérateur à celui
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PRODUCTlOX
LAITIÈRE
AU
TONKIN
211
qui s’impose de le produire dan. Q les meilleurs conditions d’hygiène. En
Angleterre,
en Allemagne, en Belgique, en Italie, au Danemark,
en
Suède, en Suisse et en Amérique, des lois et des ordonnances réglementent d’une facon très méticuleuse la production et la vente du lait frais.
En France, dans trop de régions encore: la réglementation
est beaucoup moins sévère et a plus forte raison en Indochine : celui qui prél&ve
avant la vente un peu de crème ou ajoute un peu d’eau dans le lait est
passible d’une amende où de la prison; par contre, celui qui sert à ses
clients un lait largement ensemencé de bacilles typhiques, tuberculeux,
dysentériques,
etc., n’est pas inquiété par la justice.
Si nous ouvrons cette parenthèse d’ordre général, c’est pour montrer
la nécessité des mesures d’hygiène et de la mise en œuvre d’un con&rôle
permanent
et obligatoire
dont s’irritent
parfois certains producteurs
« qui mecteht eh avant le dogme sacro-saint
de la liberté du commerce.
créé de ces conceptions spiritualisées
du mercantilisme
» et qui méconnaissent inconsciemment
leur propre intérêt et, aussi pour éclairer le
consommateur
sur le prix de revient exact d’un lait sain etrnon fraudé.
Cette éducation du producteur
et du consommateur
apparaît indispensable en Indochine comme ailleurs si l’on veut donner après guerre à
l’industrie
laitière une place importante
dans l’économie générale du
pays.
Nous pensons en effet que cette incompréhension
réciproque explique
depuis deux ans la stagnation puis la diminution
de l’effect.if laitier de
Hanoï, malgré une demande accrue de la consommation.
Cette incompréhension s’aggrave actuellement
pour le producteur
du fait du renchérissement
exceptionnel
des aliments du bétail laitier (paddy, maïs,
son., etc.).
Et, ceci doit être une leçon pour ceux qui ont la charge de J’avenir de
la production
laitière en ce pays.
Elle sera la conclusion de notre premier paragraphe sur la « Valeur
quantitative
de la production
» : celle-ci n’est susceptible de s’accroître
que si est résolu le problème de l’alimentation
B bon marché, régulière,
abondanle
et surloul aqueuse des troupeaux. Si les sous-produits du riz
(son), les céréales (maïs), les tubercules (patates, manioc, etc.), les
résidus des distilleries (drèches) sont un appoint précieux pour l’alimentation des vaches en lactation, ils ne sauraient compenser la valeur
productive de l’herbe verte ou du foin qui consllluenl
l’alimenlalion
économique
et de base des vaches laitières.
Rien de stable, rien de définifif
ne sera réalisé da.ns le domaine
de la
produclion
lallière. au Tonkin,
comme dans loule l’Indochine,
lant que
l’aménagement
des pâlurages
el l’exlension
des culiures fourragères
n’auront
pas t!té l’objel d’une réalisalion
méthodique
el coordonnée.
C’est la condition essentielle non seulement de la quantité mais encore
de la qualité de la production.
l
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212
Mi
III. ,- Valeur
JAUFFRET
qualitative
ET
M.
AUTRET
dss laits.
II n’existait, au Tonkin, qu’une do6umentation fort restreinte sur la
quaiité- des laits. Le ramassage individuel et la centralisation des laits
du bassin laitier défini ci-dessus, ont permis la première étude complète
dans des conditions idéales d’exactitude et d’authenticité.
Plusieurs milliers d’analyses ont été. faites depuis 1942, tant sur les
laits individuels que sur des laits de petit,s ou grands troupeaux ou des
laits de grand mél’ange.
Cette étude étendue aux laits de Haïphong, Namdinh, Lang-Son,
Rac:Ninh, Uông-I3i, des grandes concessionsde Phuly, Sontây et Chapa,
a fourni; sur les laits, une documentation complète que nous exposerons
dans ‘un prochain mémoire. Pour ne pas surcharger cet exposé, nous ne
rapporterons ici que des remarques essentielles se dégageant nettement
de l’ensemble des travaux et qui, en précisant les caractères bien ,particuliers et constants des laits du Tonkin, fouruissent des basessûres pour
l’établissement d’une réglementation officielle.
A. ,-
,
Caractéres
bactériologiques
Le contrôle .bactériologique systématique des laits du Tonkin n’existe
que depuis la création de la Cent<ralelaitière et du Laboratoire du lait
en Juillet 1942. Cependant la fréquence des laits tournés dès la vente,
même à froid, surtout en été, permet de supposer dans les laits de jadis
une pollution microbienne jntense. Actuellement, grâce au ‘contrôle
permanent bactériologique, nous allons montrer ce qu’il a été possible
d’obtenïr dans ce domaine dans les temps difficiles que nous vivons et
CE,qu’il sera relativement aisé d’obtenir en période normale.
‘- Apprendra au producteur à soigner sesvaches, à améliorer et à entretenir les étables et le matériel de laiterie, pratiquer la traite dans des
conditions hygiéniques,‘veiller au transport rapide du lait, en un mot
éduquer le laitier, a été l’œuvre essenrielle du Service Vétérinaire du
Tonkin.
Pour ce faire, des 1942, lors dc l’organisation du ramassage du lait,
chaque lait,ier a reçu un double jeu de bidons (de 20, 10 ou 5 litres suivant l’importance du troupeau) construits sur le modèle des bidons à
lait de France, 2 ‘entonnoirs s’adaptant- exactement sur les bidons, à
surface filtrante plate ,~ercée de trous et supportant des filtres mobiles
en toile ou en étamine, des seaux, enfin une dotation mensuelle de
savon. On lui a’ appris à laver les seaux, filtres et entonnoirs et à les
tenir à l’abri des mouches. Quant aux bidons, le laitier, en livrant une
traite, emporte le deuxième jeu de bidons préalablement lavés à l’eau
chaude sodée et rincés à l’eau surchlorée a la Centrale laitière mêrne.
Des.ag.ents recrutés à cet effet, ont appris au laitier à se laver les
mains et .a laver le pis des vaches avant la traite. Les 2 ou 3 premiers
Retour au menu
PRODUCTION
LAITIÈRE
AU
213
TONKIN
jets de chaque pis sont éliminés. Le lait reçu dans les seaux, est ensuite
filt.ré sur toile et reçu dans le bidon stérile. Les bidons mis dans des
caissesisothermes garnies de glace sont. sans délai livrés à la Centrale
laitiere où ils arrivent suivant les ittables de 30 minutes a 2 heures plus
tard. APrès le controle des quantites, la mesure des températures et des
densités, l’épreuve de l’ébullition, les laits mélangés dans des bacs de
250 litres refroidis sont mis en bout,eilles et vendus à l’état frais ou
transportés a l’Institut Pasteur pour la stérilisation.
Le lait stérilisé destiné aux nourrissons provient uniquement de la
traite du matin; moins riche en beurre et de composition plus co.rstante
que celui de la traite vespérale, son ent.rée au stérilisateur a lieu entre
8 heures a 8 h. 30 soit en moyenne 3 heures après la traite.
L’excédent de lait du matin et le lait de la traite du soir destinés
aux enfants de 2 à 7 ans, aux malades: aux vieillards, sont vendus en
partie k l’état frais pour les clients de Hanoï, en partie stérilisé pour les
ayants droit des centres de ldispersion.
Ajoutons que les laits devant être livrés à moins de 180, des facilités
sont accordées au laitier pour l’achat de la glace; un barême de prix
dégressifsest appliqué lorsque la température dépasse180et des amendes
sont infligées en cas de récidive.
Voici les résultats obtenus au point de vue bactériologique depuis In
mise en Prat)ique de ces procédés de récolte :
Le contrôle bactériologique porte sur le lait, étable par étable à
l’arrivée à la Centrale laitière; le lait après mélange à la Centrale laitière, les laits embouteillés à l’entrée au stérilisateur, enfin le lait
stérilisé (1).
L’appréciation de la qualité bactériologique du lait est faite :
n) par la méthode réducfasimélrique
suivie dans de nombreux laboratoires d’hygiène départementaux de France.
Basée sur la vitesse de réduction du bleu de méthylène suivant la
technique de Jensen, variante de la méthode de Christensen suivie en
Amérique, au Danemark, etc., elle classe les laits en laits mauuais si la
oécoloration survient en moins de 20 minutes, laits médiocres si la décoloration survient entre 20 minutes et 2 heures, laits de qualifé moyenne
si la décoloration survient entre 2 et G heures, laits de bonne qualilé si
la décoloration survient après G heures.
Nous n’avons jamais rencontré de lait, s individuels dont la décoloration survint en moins de 20 minutes. En !river 1 à 2 o/. des laits doivent
être considérés comme médiocres, 10 à 15 o/. de qualité moyenne, le
reste de bonne qualité (parfois décoloration après 8 à 10 h.).
En été 2 à 3 yo sont médiocres, 25 yo moyens, le reste bon.
(1) Nous ne parlerons pas du lait stérilisé
sur l.OOO), est toujours stérile.
qui, sauf capsulage
défectueux
(environ
1 bouteille
Retour au menu
214
M.
JAUFFRET
tiT
M.
AUTRET
Les laits prélevés au moment du mélange a la Centraie laitière sont
d’assez bonne quaiité, la décoloration se produit entre 4 à 6 heures. A
l’entrée au stérilisateur, ils ne sont plus que de qualité moyenne (décoloration entre 2 et 4 heUres le plus souvent); ceci tient à la forme des
cuves, aux procédés d’embouteillage, à la durée des opérations et du
transport.
b) par l’examen bactériologique (1) :
.
quantitatif (numération des germes aérobies et anaérobies constamment
pratiqué) ;
et qualitatif (identificatioh des germes; non constamment pratiqué).
Lorsque les laits sont récoltés et transportés daos les,conditions précisées plus haut, ils spnt t,ous de bonne qualité bactériologique, ils contiennent alors de 20.000 à 200.000 germes totaux par centimètre cube,
mdyenne 100.000; le nombre des anaérobies par centimètre cube est
en général de 1 & 3.
Le lait de mélange prélevé à la.Centrale laiGère contient de 100.000
à 300.000 germes; à l’arrivée au stérilisateur, il présente par centimètre
cube de 300.000’à 500.000 germes totaux et de 3 à 5 germes anaérobies;
ce qui correspond ,à une qualité moyenne.
,,Ces chiffres, s’ils coniirment la nécessité du froid et de la rapidité
ci& opérations entre la réception des laits et leuTstérilisation, montrent
également que malgré les conditions difficilei actuelles, il a ,été possibl,e
d’obtenir
régulièrement
à Hanoï
des laits de bonne qualité
baciériologiyue.
De tels résultats n’ont pu être obtenus que grâce à l’éducation du
laitier, au-bon entretien d’un matériel ladtaire simple et hygiénique,
à la fourniture de savon, de toile filtrante, de caissesisothermes pour
le transport du lait, à l’emploi de la glace, à la surveillanke de la traitJe,
à la livraison rapide du lait à moins de 180.
Dans ces conditions, qui sont impératives,
les lalits ont été toujours bien
supportés des consommateurs, même des nourrissons, malgré leur
composition chimique plus éloignée du lait maternel que les laits de
France et que le sucrage et le coupage ne corrigkt
pas totalement.
,Mais qu’une seule de ces conditions soit hégligée, aussitôt une flore
microbienne abondante apparaft et se développe, la stérilisation la tue
mais ne supprime pas les corps microbiens et les toxines élaborées avant
la stérilisation; les laits sont alors mal supportés; on l’a vu notamment
lorsque par suite du manque de glace, les laits furent livrés au-dessus
de 180 : leur qualité bactériologique fut alors moins bonne (de 50.000
à 800.000 germes par centimètre cube pour les Iaits individuels, de
300.000 à 1 million pcmr les laits de mélange à l’entrée au stérilisateur).
(1) Nous devons ms résultats
logie à l’Institut
Pasteur.
à notre
ami, le Dr BRUNEAU,
Chefdu Laboratoire
deMicrohio-
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PRODUCTION
LAITIÈRE
AU
215
TONKIN
La même constatation
a été faite depuis la suppression
des allocations
de savon et le remplacement
des caisses isothermes
démolies
par un
système
de réfrigérateur
se plongeant
directement
dans les bidons,
moins lourd
mais aussi moins efficace.
De ces faits, nous allons tirer les conclusions
qui s’imposent,
riches
d’enseignement
et pour le présent et pour l’avenir.
fragile qui doit aux candiPour le présent. - Le lait est un produit
tions de sa récolte et de son transport
d’être ou un excellent
aliment
ou
un aliment
dangereux.
Il n’est possible d’éviter
la deuxième
éventualité
qu’en suivant
les règles édiclées plus haut. A l’heure
actuelle,
le lait
local est l’unique
aliment
des tout petits. C’est pour eux d’abord
qu’ont
été créées les organisations
de. ramassage
et de distribut.ion
.d’un lait
sain. Nous avons montré
ce qui a été fait dans ce but; il importe
que
l’effort
soit maintenu
malgré toutes les difficultés,
sur les points esse,ntiels suivants
: maintien
d’un bon état physiologique
des vaches dépendant essentiellement
de l’alimentation,
hygiène
de la traite,
réfrigération. du lait pendant
le transport
et l’embouteillage.
Cela comporte
évidemment
une aide pécuniaire
au laitier
pour la nourriture
régulière
du bétail,
la fourniture
d’un minimum
de savon et de toile filtrante
et le remplacement
des caisses isothermes
hors d’usage.
Pour Z’avenir. - L’effort
n’aura
pas été vain, le laitier
aura appris
son métier : des bonnes habitudes
de propreté
qui lui auront été imposées
et qu’il a acceptées
docilement,
il restera
quelque
chose.
En des conditions
économiques
normales,
il livrera donc sur le marché,
pour peu que les services techniques
y tiennent
la main, un lait propre
et sain.
(A suivre).
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REVUES
CHROMOTHIXRAPIE
ANTHELMINTHIQUE
[par: J. GUILHON
Les matières colorantes synthétiques:
que les techniques
modernes
permettent
de créer, sont aussi nombreuses que variées el la thérapeutique ne les a point. négligées pour les opposer a la foule immense des
agents pathogènes qui assaillent. surtout dans les régions tropicales,
aussi bien l’homme que les animaux domrstiqucs.
La source inépuisable et sans cesse renouvelée de moyens de lutte qu’elles constituent
laisse espérer que c’est peut-être parmi elles que l’on découvrira,
dans
un proche avenir, les armes les plus efficaces et les moins dangereuses
pour réduire, A un minimum compatible avec la santé des hôtes, la,
faune redoutable des helminthes qui, chaque année, se rend responsable de la mort de millions d’ètres vivants. Dès la fin du siècle dernier,
grâce aux travaux immortels d’EnLIcn
et sous l’impulsion
de Maurice
NICOLLE et de MESNIL, en France, les matières colorantes ont commencé,
vers 19OG,leur carrière thérapeutique. Elles ont été utilisées d’abord
contre les hémosporidies (bleu de toluidine), puis contre les bactéries
pathogènes. KRIEGLER, dès 1911, notait l’influence de leur basicité sUr
la valeur de leur pouvoir antiseptique: cependant que VISHER, en 1925,
prescrivait le violet de gentiane contre les septicémies et que YOUNG
préconisait, en 1927, des solutions à 1 yO du même corps pour traiter
les streptococcies et les staphylococcies. De nombreux travaux effectués
par ROFFO et RAMINEZ (1931), LASSE~R et SERRA (1932) FIORNIRI,
M. GRAHAM (1933), PE~RIER, HASLÉ (1931), etc., confirment les propriétés anti-infectieuses des substances tinctoriales qui sont, en outre,
journellement utilisées dans les laboratoires pour colorer et isoler les
microbes. Les protozoaires et les bactéries s’étant montrés sensibles à
l’action des matières colorantes, il paraissait indiqué de faire bénéficier
la thérapeutique anthelminthique, restée si longtemps rudimentaire
et empirique, de leurs propri&és toxiques. C’est à FAUST et à YAO-KÉFANG que revient le mérite d’avoir employé, pour la première fois, en
1926, une substance tinctoriale (vioiet de gentiane) contre une affection
vermineuse. Depuis cette époque, de très nombreux travaux ont été
publiés, presque exclusivement à l’étranger, sur la nocivité des matières
colorantes à l’égard des divers groupes d’helminthes. Les recherches
récentes d’HAnwoon, SWANSOX et JERSTAD, en 1938, sur la thiodiphénylamine, et celles de J+-RIGH* BRADY et BOZICEVITCH qui ont conseillé, la même année, le violet de gentiane pour lutter contre l’oxyurose
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2218
J. GUILIION
humaine, ont donné une nouvelle impulsion a la chromothérapie anthelminthique.
Parmi les matières colorantes synthétiques qui jouissent de propriétés antivermineuses, il y a lieu de retenir surtout les dérivés du
triphénylméthane et quelques thiazines aromatiques.
.A. -
Dérivés
triphénylméthaniques.
Les dérivés triphénylméthaniques
proviennent, du triphénylméthane qui, lui-même, est apparenté au plus simple ,des hydrocarbures
saturés de la série grasse : le méthane.
Le triphénylméthane s’obtient par la substitution de trois radicaux
phényl (CFHs), à trois atomes d’hydrogène du méthane. En faisant
varier dans la molécule du triphénylméthane, ainsi obtenue, la quantité
et la composition, des innombrables radicaux dont la chimie okganique
dispose, il est facile de prévoir les possibilités de création d’un très
grand nombre de dérivés triphénylméthaniques. Les plus connus sont
les violets (violet de gentiane, violet cristal, violet de méthyle), le bleu
de méthyle (l), les verts (,sulfate et chlorhydrate de vert malachite,
vert brillant, vert de méthyle, vert lumière) et les #fuschines (fuschine
basique, fuschine acide, parafuschine, fuschine diamant). Tous ne
possèdent point des propriétés anthelminthiques ; certains d’entre eux
en sont même dépourvus, comme le bleu de méthyle et le vert’ lumière.
Leur composition chimique’ permet de prévoir, dans une certaine mesure,
l’intensité de leur pouvoir anthelminthique. FAUST et CAROLL, en 1929,
6nt montré que ce sont surtout les-dérivés tétra, penta et hexaméthylés
qui sont les plus actifs et les moins toxiques. L’augmentation du pouvoir
anthelminthique de leur molécule semble être sous la dépendance du
nombre desfonctions amines (- NHs), alors que la sulfonation le ferait
disparaftre. Ces dernières remarques, rapportées par H. DESCHIENS,
en 1944, transposent les ‘observations de KRIEGLER publiées, en 1911,
sur les relations entre la structure chimique des colorants et leurs.propriétés bactéricides.
Nous n’envisagerons, dans cette étude, que les dérivés triphénylméthaniques qui manifestent une activité parasiticide suffisante in Llifro et
in uiuo, c’est-à-dire le Violet~ de gentiane, le violet cristallisé, le vert
.malachite, le vert brillant et la fuschine basique.
10 Violet
de gentiane.
Le violet de gentiane n’est pas un corps chimiquement pur, mais un
mélange de plusieurs dérivés du triphénylméthane ; son principal consti(3) Qu’il ne faut pas confondre
awc le bleu de méthylène
qui est ~SI thiazine.
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CHROMOTRÉRAPIE
ANTHELMINTHIQUE
219
‘tuant est le chlorhydrate d’hexamét hyltri-amino-triphényl-carbinol
ou
chlorhydrate d’hexaméthylpararosaniline
qui est associé aux chlorhy,drates de pentaméthylrosaniline.
C’est en cherchant a détruire les
.douves de Chine (Clon~rchis sinensisj. responsables de la distomose
hépatique de l’homme et des carnivores, si fréquente en Extrême,Orient, que FAUST et YAO-I&-FANG
ont introduit, en 1926, le violet de
gentiane en thérapeutique anthelminthique. Ces auteurs ont établi avec
leurs collaborateurs que la dose maxima de tolérance que l’on peut
.administrer, sous forme de pilule, aux carnivores, est de 0,035 gr. par
kilogramme de poids vif. Dans les infestations légéres, une seule dose
.peut suffire pour chasser des canaux biliaires la quasi-totalité des parasites, mais lorsque les trématodes sont nombreux et l’affection ancienne,
il est indispensable de la répéter très fréquemment, parfois pendant
-plusieurs mois, sans cependant obtenir la disparition totale des œu’fs
.dans les fèces. Durant le traitement, le colorant n’agit pas seulemf nt
sur les vers, il provoque assezfréquemment. un amaigrissement paw:!ger
,et des vomissements chez les hôtes. En administrant le violet dt> gentiane, par la voie buccale, FAUST et YAO-KÉ-FANG
ont obtenu 27 oh de
guérisons et 64 .y0 d’améliorations caractérisées par la disparil ton de
50 A 98 yo des vers dans les voies biliaires ; les injections endowlneuses
,du mème colorant, sont incapables d’amener la guérison et la riduction
du nombre des parasites varie de 3G /o à 61 7;. Tous les résultat,: publiés
,depuis vingt ans par RYOJE (1928). ERHARDT (1932), KAWAI (1937),
PLOTNIKOV
(l940) tendent a confirmer l’inefficacité relative dl1 violet
de gentiane, employé seul, dans le traitement spécifique de ta distomose hépatique de l’homme et-des carniv-ores. C’est pourquoi EHHARDT
a préconisé, en 1932, les sels organiques d’antimoine pour pallier les
échecs du dérivé triphénylméthanique. Contre les cestodes, les resultats
obtenus ‘sont rares et n’offrent que peu d’intérêt. Au contraire, Ids travaux relatifs a la destruction des nématodes (strongyloïdes, ar:guilJules, filaires, oxyures) par le violet de gentiane sont beaucoup ~JUS
nombreux. FROE, a Calcutta, en 1927: a signalé, pour la première fnls,
les possibilités de destruction des SfFOlZgy~0ide.S
par action directe assez
rapidement, en ayant soin d’ajouter que le violet de gentiane n’était
pas plus larvicide in vitro que de nombreuses substances connues.
FAUST et ses collaborateurs, de 1930 à 1932, a Panama, ont traité des
noirs et des métis, pendant 7 à 10 jours? sans obtenir la guérison dans
tous les cas. KOURI, SELLEK -4~21 et a1~~~~~~~, en 1935, a la Havane,
FRE~TAS, de TEIXERA
et ALMEIDA,
en 1936, ARREGA-GUZMAN,
en 1937,
et URBAIN et NOUVEL, en 1944, ont respectivement observé les effets
vermicides du violet de gentiane sur Sfrongyloïdes
stercoralis,
chez
l’homme, sur Strongyloïdes
osirvaldoï
des oiseaux domestiques, sur
Sirongyloïdes
ratti du surmulot et sur Shongyloïdes
sfercoralis
chez des
singes supérieurs. Certains de ces auteurs (-~RREGA-GUZMAN,
URBAIN et
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220
J. GUILÉON
NOUVEL)
confirment que le violtit de .gentiane administré, même à des
doses répétées, pendant plusieurs semaines, n’arrive pas à stériliser
le tube digestif de tous les sujets traités et ARREGA-GUZMAN
signale,
en outre, que les rats peuvent être victimes d’une intoxication mortelle
sans être déparasités. Les recherches de de LANGEN
elfectuées,
en 1928,
aux Indes néerlandaises sur le traitement de I’anguillulose intestinale
de l’homme, ne sont pas non plus en faveur de la st6rilisation de l’,or’ganisme, malgré l’obtention d’une amélioration clinique des malades. En
traitant 50 cas de filariose compliquée avec des injections intraveineuses
de violet de gentiane, ASHFOR~
et SNYDER
ont qbservé, à Porto-Rico,.
en 1933, une diminution des microfiiaires, l’eSpacement des crises et
parfois des améliorations qui simulaient la guérison, mais pas de stérilisation définitive. Enfin, les essais de MILLER,
Mc COY et BRADFORD
effectués, en 1932, contre la trichinose expérimentale du lapin, sont
demeurés constamment négatifs. Les travaux récents de WRIGHT,
BRADY
et BOZICEVITCH
(1938) ont’ donné une impulsion nouvelle .aux
applications anthelminthiques du violet de gentiane. Ces auteurs ont,
en effet, montré que son absorption prolongée à raison.d’un grain (1)
par jour, pendant 10 jours, permettait d’obtenir 90 y0 de guérisons dans
le traitement de I’oxyurose humaine. Les recherches ultérieures de
MILLER
et ALLEN
‘(1942), de GRANT,
de MOST et de SISK (1943) montrent
que les résultats obtenus sont ‘inférieurs à ceux qui ont été annoncés
par les savants américains. De plus, CRAM signale que 39 O/”des malades
traité? au violet de gentiane présentent des troubles gastro-intestinaux
qui obligent à diminuer les dosesou à interrompre la cure,et que la thérapeutique oxyuricide au violet de gentiane est contre-indiquée chez les
personnes atteintes d’affections cardiaques, hépatiques, rénales, intestinales et .dans ‘le cas d’absorption récente d’alcool. En France, inspirés
par les travaux étrangers, RACHÉT,
BUSSON,
GALMICHE
et ROSAY
conseillent, en 1943, de le prescrire en pilules, à raison de 6 milligrammes
par jour et par kilogramme, administrées en trois cures de 8 à 10 jours
séparéespar deux repos de G à 8 jours. A ces d&s sui correspondent à
30 centigrammes, par jour, pour un adulte de 60 kilogrammes, il est
bon de surveiller le traitement, car il y a souvent desintolérances digestives. Les recherches effectuées sur les animaux domestiques sont
rares. Cependant A. Roux et M. Roux ont obtenu, en suivant les indications que nous leur avons données, des résultats heureux dans le traitement de l’anévrysme vermineux des Equidés,en utilisant, par la voie
veineuse, 200 cc. d’une solution aqueuse à 1 o/Ode violet de gentiane.
Les recherches effectuées in vitro par LIÈVRE,
(1934) et CHU (1938)
sur les nématodes, par SIOE (1927), FAUST
(1930) et ARREGA-GUZMAN
(1937) sur les stro&yloïdes, et celles de DESCHIENS
‘(1944-1945) sur les
(1) Un grain
=
0,005 g.
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CHROMOTHÉRAPIE ASTHELYISTHIQUE
..”
8.C
.
--.-1
221
larves d’iiaemotzchus
cotzforfus et le Rhabdifis
macrocerca,
confirment
les résultats observés in vivo, avec cependant une discordance qui provient de ce qu’il est souvent difficile d’obtenir dans l’organisme de
l’hôte une concentration suffisamment élevée sans provoquer des accidents d’intolérance. 11 ressort des travaux que nous avons résumés
que le violet de gentiane doit être utilisé a trés faibles doses pendant
plusieurs semaines pour n’obtenir qu’une déshelminthisation le plus
souvent partielle. Aussi cette mét hodc d’intoxication
progressive
chronique des parasites est trop lente pour ètre appliquée utilement
et économiquement au traitement de la plupart des helminthoses des
animaux domestiques.
20 Violet
cristal.
Le violet cristal, violet cristallisé ou çhlorhydrate de l’hcxaméthyltriaminotriphénylméthane,
est un corps chimiquement pur et non plus
un mélange de plusieurs dérivés diversement, méthylés comme le violet
de gentiane, dont les effets anthelminthiques irréguliers dépendent des
proportions de ses constituants. Le violet cristal a été utilisé pour la
premiére fois, en 1929, par FAUST et CARROLL. En France, RACHET,
BUSSON et LAURENT,
en 1944, le préfèrent au violet de gentiane pour
traiter l’oxyurose humaine et DESCHIESB constate que les deux violets
présentent la même toxicité h l’égard deslarves d’Haemonchus
conforfus,
du Rhabdlfis
macrocerca
et des oxyures de la souris.
3” Vert
brillant.
Le vert brillant ou sulfate de tétraethyldiaminotriphénylméthane
a
été préconisé, pour la première fois, en 1938, par UNDERWOOD, HAR~OOD
et SCHAFFER contre plusieurs cestodes d’oiseaux, mais il est t.r+s toxique
pour l’hôte et s’est montré inactif contre Raifliefina
cesfiffus. Pour
DESCHIENS (1944), son pouvoir anthelminthique in vifro n’est pas plus
élevé que celui du vert de méthyle, sauf ii l’égard des larves d’Haemotzchus confortus. Le picrate de vert brillant, moins soluble et aussi toxique,
n’est pas plus efficace. Ces colorants pro\-oqucnt une sécrétion anormale
des glandes intestinales qui contribue h la défense des cestodes en protégeant leur scolek
40 Vert
malachite.
Le vert malachite, sulfate ou chlorhydrate de tétraméthyldiaminotriphénylméthane, se différencie du précédent par le remplacement
des radicaux éthyl (CsH”) par le mème nombre de radicaux méthyl
(CHs). Il a fait i’objet, en 1936, d’une étude de N'RIGH et de VAN VOL-
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I
222
J. GUILHON
KENEERG
qui l’ont administré, en capsules de gélatine, à des oiseaux
infestés de Raillietina
et d’ilscaridia.
Sur 8 poulets traites, 5 ont succombé à une imoxication mortelle sans être déparasités. DESCHIENS
considère, au co,ntraire, que’ si le vert malachite est moins actif in vitre‘
que le violet d.e gentiane et le violet crist,al, il manifeste cependant. une
toxicité élevée et spécifique à ‘l’égard des oxyures de la souris et de
l’homme. Nous pouvons ajouter qu’en utilisant ce corps nous avons eu
à déplorer ‘plusieurs intoxications mortelles sans ‘parvenir à éliminer
tous les parasites du tube digestif des sujets traités.
La fuschine basique est une brse carbinolique encore appelée rossaniline. Dans le groupe des fuschines, c’est elle qui manifeste, au moins
les propriétés anthelminthiques les plus
in vilro, d’après DESCHIENS,
élevées. La fuschine basique, qui est le chlorhydrate du tétraaminotriphénylmethane, a été récemment essayée, par R. DESCHIENS,
‘dans
le traitement de l’oxyurose humaine. 42 personnes ‘auraient été ‘debarrasséesde leurs oxyures en absorbant,‘en trois cures de 10 jours, séparées
par des repos de 6 à 8 jours, une dose quotidienne de 0,30 gr. à 0,60 gr.
de fuschine basique. Les résultats obtenus, in vive,’ par le même auteur
sur les ascaris du chien et le Dipylidium
caninum
s’ont trop peu nombreux pour en tirer une conclusion précise, d!a~utant que d’autres nématodes et des cestodes (Moniezia
expansa,
Andrya
rhopalocephaja)
ont
résisté à une action prolongée de la même substance. Nous pouvons
ajouter que, dans trois cas de strongylose gastro-intestinale du mouton,
t,raités par des doses élevée,s, pendant trois jours consécutifs, nous
‘avons eu à déplorer deux intoxications mortelles sans,que nous ayons
pu noter une réduction importante des oeufs éliminés dans les fèces.
Les dérivés du triphénylméthane traversent plutôt difficilement la
barrière intestinale et’ leur transformation en leuco-dérivés est assez
rapide. Les modifications qu’ils subissent dans l’organisme sont encore
peu connues. Absorbés per os, ils s’éliminent surtout. avec les excréments
-qu’ils colorent intensément et, en plus faible partie, sous forme de composés sulfo-conjugués avec les urines qui prennent alors des teintes qui
varient du rose saumon au rouge fuschia. Ce même phénomène s’observe
lorsqu’ils sont administrés par la voie veineuse. L’ingestion des colorants’à l’état particulaire (pilules gluténisées, capsules) renforce l’effet
anthelminthique, in situ, et diminue deur toxicité pour l’hôte. Les
dérivés du triphénylméthane agissent par absorption sur les nématodes
qui se nourrissent de chyme (ascaris, oxyures) et par osmose transcutitulaire sur les cestodes. Leur toxicité relativement élevée pour l’homme
et les animaux domestiques interdit de les utiliser massivement pour
obtenir une intoxication aiguë des parasites. Ils doivent être prescrits
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CHROMOTHkRAPIE
ANTHRLYINTHIQUE
%!3
à doses faibles (quelques milligrammes
à 2 ou 3 centigrammes
par kilo-gramme), répétées quotidiennement
pendant plusieurs
semaines. Le
traitement
type comprend 2 à 4 cures de 6 à 10 jours, coupéesypar 2
ou 3 repos de G A 8 jours, suivant les auteurs. Même dans ces conditions,
qui visent à provoquer
une intoxication
progressive
chronique
des
belminthes
du tube digestif et des \-oies biliaires, la stérilisation
est
difficile à obtenir et il est assez fréquent de constater chez l’homme et
chez les carnivores
des troubles
gastro-intestinaux
qui obligent à
diminuer les doses ou à suspendre le traitement.
Enfin, certains d’entre
eux (violet de gentiane, vert malachite.
fuschine basique) peuvent
intoxiquer
mortellement
les oiseaux, les ovins et les rats sans les déparhsiter.
Les dérivés du triphénylméthane,
qui exigent un traitement.
de
longue durée (36 à 64 jours), donnent de meilleurs résultats
chez les
hôtes à tube digestif court (homme, porcins: carnivores),
mais restent
sans effet chez les herbivores dont le tractus intestinal est très développé.
En conclusion, les dérivés triphénylméthaniques
connus, qui peuvent
avoir des indications
restreintes
et discutables
dans le traitement
de
quelques helminthoses
de l’homme (oxyurose,
strougyloïdose,
anguillulose, distomose), ne présentent,
tels qu’ils ont été prescrits jusqu’ici,
aucun intérêt pour le t,raitement individuel des animaux domestiques
et a fortiori pour leur déshelminthisation
périodique et collective.
6. -
Dérivés
thiaziniques.
Les dérivés thiaziniques
ou thiazines qui possédent des propriétés
anthclminthiques
proviennent
de la diphénylamine
et renferment dans
leur molécule
un groupement
intermédiaire
amino-soufré
hétérocyclique hexagonal
dans lequel on retrouve le radical bivalent des
mines (= N -- II). Les corps qui ont cette structure
ne sont. pas des
matières colorantes mais des chromogènes, sources.de substances tinctoriales. Le chromogène
des thiazines
anthelminthiques
ou dibenzoparathiazine
ou thiodiphénylamine
doit subir de légères modifications
par oxydation
pour qu’apparaisse
dans sa molécule le groupement
chromophore paraquinonique
des quinones-imincs
que 1‘on retrouve dans
tous les dérivés thiaziniques
qui jouissent
de la propriété colorante.
La molécule qui posséde la fonction quinone-imine
n’a pas encore le,
pouvoir de teindre. Il lui faut subir encore diverses additions pour
donner des sels solubles dans l’eau qui sont alors des colorants tels
que le bleu de méthylene et. le violet de Lauth.
En résumé, les thiazines
aromatiques
renferment
toutes un groupement amino-soufré
qui ne leur confère pas l’aptitude
tinctoriale;
aussi parmi les thiazines existe-t-il
des chromogènes non-colorants
qui
renferment
seulement le groupement
S = XH comme la dibenzopnrathiazine
et des matières colorantes
qui sont caractérisées
par le
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224
J. GUILHON
groupement paraquinonique de la fonction quinone-imine. Ces dernières
substances se divisent à leur tour en thiazines proprement dites et en
t,hiazones qui renferment elles-mêmesles oxythiazones comme le thionol,
dérivé oxydé de la thiodiphénylamine. Les thiazines et les thiazones
donnent naissance à des leuco-dérivés, c’est-à-dire k des substances
incolores mais qui, par oxy.dation, engendrent les matières colorées’et
colorani.es originelles.
Les thiazines sont surtout connues pour leurs aptitudes tinctoriales à l’égard des bact’kries (bleu de méthylène, thionine), pour leu<s
propriétés antiseptiques (bleu de méthyléne, thiodiphénylamine),
insecticides (thiodiphénylaniine),
antipaltidiques et analgésiques (bleu
de méthylène).
Si le bleu de mkthylène a été utilisé il y a une quinzaine .d’années
contre les coccidies et les helminthes. il faut attendre le travail original
d’HARwooD, SWANSON et JERSTAD, publiC aux &kts-Unis, en 1938,
pour que les’ dérivés thiaziniques soient appliqués d’une fason ration, nelle au traitement des affections vermineuses.
Nous ne ret,iendrons dans cet exposé que les substances dont les
propriétés ànthelminthiques ont fait l’objet d’études précises in uiuo
ou ~ilro, c’eskdire
la’ dibenzoparathiazine, la méthyldibenzoparathiazine, l’éthyldibenzoparathiazine;
la chlorodibenzoparathiazine,. la
thionine, le bleu de nkthylène et Ie thionol.
10 ‘Dibenzoparathiazine.
La dibenzoparathiazine,
sulfure de diphénylamine
ou thiodiphénylamine,
encore appelée phénothiazine,
a été préparée pour la première fois en Allemagne,
en 1883, par BERNWSEN. Pendant cinquante ans, elle est restée sans application biologique.
C’est seulement en 1935 que SMITH, MUNGER et SIEGLER
ont révélé ses propriétés
insecticides, confirmées par KN~PPLIG sur les larves
de Lypsrosia iwitans et par BRUCE. .Il faut attendre les résultats obtenus par
HARWOOD, JERSTAD et SWANSON, en 1938. dans le traitement
du parasitisme
intestinal du porc ((Esophagostomes
et Ascaris), pour que la thiodiphénylamine
commence sa carrière anthelminthique.
Son emploi s’est alors rapidement
généralisé dans tous les pays d’élevage et plus spécialement
aux Etats-Unis,
au Canada, en Grande-Bretagne,
en Afrique du Sud, en Australie et plus récemment en Allemagne,
en Suisse et en France.
La tjhiodiphénylamine, bien que légèrement colorée, n’a pas d’aptitude
tinct,oriale. C’est une’ poudre jaune verd%tre, ext.rêmemeet légère,
inodore, insipide lorsqu’elle est chimiquement pure; sestrès fins cristaux
sotit pratiquement insolubles dans l’eau, mais ils se dissolvent> dans
les solvants gras. La thiodiphénylamine exposée A la lumière se transforme en dibenzoparathiazone qui est dépourvue de propriétés anthelminthiques.
La thiodiphénylamine- absorbée par la voie buccale se retrouve
en partie dans les excréments, mais aussi sous forme de leucothionol
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CHROMOTHÉRAPIE
225
AXTHELMlNTHIQUE
et de thionol. Ces deux derniers corps sont décelables dans le sang,
dans la bile et dans les urines (de EDS el THOMAS).
C’est le thionol qui,
par oxydation de son leucodérivé, le leucothionol, donne aux fèces et à
l’urine des animaux Lraités
à la thiodiphénylamine
une coloration d’un
rouge vineux très caractéristique.
Sous les trois formes indiquées
(thiodiphénylamine,
leucothionol,
thionol), l’élimination
par les fèces
commence vers la douzième heure et prend fin vers le quatrième jour
après l’administration
(LIPSEN
et GORDON’I.
A doses variables suivant
les espèces animales elle est hémolytique et peut provoquer une anémie
toxique.
Son activité anthelmiothiquc
a surtout été utilisée contre les Nématodes gastro-intestinaux
des ch\-erws c;spi-ces animales ct dr l’homme.
HARWOOD,
HABERMANN,
HOBERT~
( I HTTHET.
T.~YLOR
et SANDERSON,
ERRINCTON
FRANKLIN,
et, WASTERFIED,
KNOWLES
et
et
GRAHAME.
‘BLOCST
ERRINGTON,
et GIBBONS,
VIANELLO
ROLIJXRTS,
PORTER
(1941).
(1932), WETZEL
et EL~NITI~.
PRIOUZEAU,
KRUPSKI
ct
CHRISTIAK
LEEM.M.
cl, SLOANE,
TO~NTON,
ilMO),
BRITTON,
et
SCH~DT,
‘tlortc;as
et
SMOTHERXIAN,
KNO\TTLES
HXTCHER,
FINCHER
T-\YLOR,
HOWELL
et BRIUX,N,
Irmu
et TRAIN
(1943), GUILHON
FOSTER
ct
HABERMAN,
SWANYON
(1944),
activité
GI~SONS (1946) reconnaissent
unanimement
la remarquable
de la thiodiphénylamine
contre les Ptrongylidés
du gros intestin
(Strongylus
et Trichonemaj
des Équidés. Les doses élevées de 60 A.
90 grammes pour un cheval de 500 ki!ogr. primitivement préconisées
ont entraîné des accidents se traduisant par de l’abat,tement, de
l’inappétence, de !‘ict ère! de l’hémoglobinurie. dc l’anémie et parfois
la mort. Les doses de 0,06 gr. à 0.08 <Or.par ltilooramme de poids vif
(TAYLOR
et SANDERSON)
et ccllea de 0.01; gr. administrées aux chevaux
de l’armée anglaise (KXO~LES
et BLOUXT)
n’ont provoqué aucun
accident sérieux. Avec des doses encore plus faibles de 0.05 gr. par
kilogramme de poids vif répétées deux jours de suite, clue nous avons
conseillées, avec PRI~~ZEALY,
nous n’avons jamais eu A déplorer le
moindre accident depuis deux ans. Chez les Équidés, la thiodiphénylamine est encore acLive tr l’égard dc divers Kématodes : Habronema,
Trichoslrongylus
axei cl Parascaris
e~uowln; les .\noplocéphales
(Cestodes) sont. moins sensibles et les lar\-es de gasterophiles (insectesj
sont réfractaires meme A des dosesélc\-.+s.SWANSON,
PORTER
ct COKSELLY
\ 1939)~
PORTER,
ROBERT~
(19401: BRITTOS.
et PRIOUEEAU,
JACQUET
et QC.‘LRAXTE.
TIYLOR
MLLLER
et
I\RCI~~AI
et SANDERXON
CAMERON.
et LEENASX
(1940),
GIJILHON
(1943),
(19-15) ronsid+rent la thiodiphénylamine
-comme l’anthelminthique le plus poly\-alent et le moins Loxique à
opposer aux parasites gast,ro-intestinaux des Bovidés. Leur sensibilité
n’est cependant pas identique, les uns comme Haemonchus
contorks,
WHITTEN,
~LARE
et
FILMER
Elev. et B@d. v6t. des Pays tropicaux.
-
Juillet
1047.
3
I
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226
J., GUILHON
CEsophagosiomum
radiatum,
sont facilement éliminés, alors que certains
Ostertagia),
les Bunostomes, les
Trichostrongylidés
(Nematodirus,
Strongyloïdes et ,les Trichures sont plus résistants. Les doses recommandées sont variables suivant .les auteurs, mais il semble que
celles que nous avons préconisées avec PRIOUZEAU
(5 grammes par
100 kilogr. de poids vif, 2 ou 3 jours de suite) soient suffisantes dans
les infestations légkres, alors que dans les cas de parasitisme massii et
notamment dans l’œsophagostomose nodulaire, jusque-l& rebelle à
toute thérapeutique, il est préférable de les quadrupler.
~
Chez le$ ovins’ et les, caprins, HABERMANN,
HARWOOD
et HUNT,
ROBERT~,
GORDON
et WHITTEN,
S~ALES
(1939), TAYLOR
et
SANDERSON
(1940), KANZAL,
PETERS
et LEIPER
(1941), SCHMID
(1942),
WILLIAM
et BAKER,
BRITTON,
MILLER
et CAMERON,
KRUPSKI
et LEEMANN
(1943), ROSENBERGER
(1944); GUILHON
et POUGET
(1945) ont montré
‘que la thiodiphénylamine ne pouvait remplacer utilement les traitements
pre,scrits jusqu’d nos jours contre la strongylose gastro-intestinale des
‘petits ruminants. Les doses a prescrire ne doivent pas descendre audessous de 0,30 gr. par kilogramme de poids vif pendant trois jours
conséc$ifs. Les Strongyloïdes et les Trichures résistent à des doses de
‘0,60 gr. et. les auteurs ne sont pas d’accord sur la Sensibilité du principal agent du téniasis du mouton (Moniezia
ezpansa).,
Pour les uns
(.KRUPSKI
et, LEEMANN)
il peut être efficacemént combattu par la
thiodiphénylamine, pour d’autres (HARWOOD
et collaborateurs, SCHNIID
et ELLIOTT,
PETER~~~.L&NER) elle est. inefficace même à dosesélevées,
Pour lutter contre le parasitisme gastro-intestinal des ovins et des
caprins, on peut. l’administrer en suspension aqueuse, comme les préparations arsénicales et cuivriques beaucoup plus toxiques. Des travaux
récents tendent à prouver qu’elle peut être laissée à la libre disposition
des animaux dans les parcours pendant 11 mois (BRITTON, MILLER et
CAMERON,
1943) et même pendant 19 mois (THORPS, HENNING
et
SHIGLEY, 1944) sans inconvénients. L’absorption aux pâturages de
thiodiphénylamine mélangée au sel marin (A.-R. MAGTIN! 1944) ou
sous forme de bloc a lécher de composition variable :
GORD~N,
Thiodiphénylamine . . . . .
1 partie
Chlorure de sodium . . . . .
Chaux éteinte.. . . . . . . . . .
14 parties
6 parties
(ZOTTNER)
Thiodiphénylamine
pulvérisée . . . . . ;. . . . . , . . . . . . 1 livre
Sel granulé.. . . . . . . . . . . . . .’ 9 livres,
(THORP, HENNIN~
et SIIIG~EY)
devrait, en diminuant l’intervention
de la main-d’œuvre, rendre les
plus grands services pour traiter, et mieux encore pour préserver les
ovins ét. les caprin&- de surinfestations parasitaires si fréquentes dans
les élevages coloniaux.
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CHROMOTiIÉRAPlE
ANTHELMINTHIQUE
22T
Les porcs peuvent aussi bénéficier d’un traitement à la thiodiphénylamine mélangée à leurs aliments. HARWOOD, JERSTAD et SWANSON
(1938), SWANSON et CONNELLEY,
S~ALES
(1939), FBOBERTS (I%l),
BRITTON,
COLLIER,
ALLEN
et S~ALES
(1943) ont montré qu’à des
doses variant de 0,40 gr. à 1 gramme par kilogramme on élimine les.
CEsophagostomes,les Ascaris et les vers stomacaux. Les constatations.
de BRITTON et celles que nous avons pu faire montrent que chez les
porcelets on peut utiliser avec succès des doses plus faibles et qu’ii est
préférable de ne pas dépasser 0,40:gr. par kilogramme de poids pour
éviter des accidents.
Nous avons montré que chez le lapin l’oxyurose pouvait être efficacement, combattue en administrant trois jours de suite 0,05 gr. de
thiodiphénylamine par kilogramme de poids vif. Aux doses de 0,lO g-r.,
pendant cinq jours consécutifs, DESCHIE~S
(1945) n’a pas constaté
d’accidents.
Chez les chiots, a la dose de 0,50 gr. et même de 0,25 gr. pendant
cinq jours consécutifs, n0u.s avons pu traiter efficacement plusieurs
cas d’ascaridiose.
Mac CULLOCH et NICHOLSON
(1940)! SCHMID (1942), KRUPSKI
et
LEEMANN
(1943), et, GUILHOW (1945) ont obtenu d’excellents rés’ultats
dans le traitement du parasitisme intestinal des oiseaux. Il est indispensable de prescrire des doses élevées de 0.50 gr. par kilogramme, pendant
au moins trois jours consécutifs, pour obtenir une éradication totale
des Nématodes et pa-fois des Cestodes (Dauairzea progloltina) comme
nous l’avons constaté dans un élevage, avec STEGHENS.
L’administration de thiodiphénylamine à un gorille a permis àVEnvEz
de conclure que cette substance ktait. très act.ive contre les asophagostomes et les oxyures, mais qu’elle n’a aucun effet sur les Ancplotomes.
Enfin de EDS et sescollaborateurs ont observé une réduction, d’environ
75 %, des larves de Trichinella
spiralis
chez des rats et des porcs traités
à la thiodiphénylamine.
Un autre aspect de l’activité
de cette substance ne manque pas
d’intérêt. La thiodiphénylamine, en effet, agit non seulement sur les
vers adultes, mais aussi sur les œeufset sur les larves qui sont éliminés
kl'extérieur
avec les fèces (TAYLOR~~
~~~~~~~~~~~~~~~~
et HABERMAN
(1940), HABERMAN
et SHORB (1942), FOSTER et HABERJIAN
(1944),
GI~SONS (1945). Administrée à petites doses répétées, elle peut aussi
diminuer considérablement l’infestation des pàturages et contribuer,
de cette façon, à la prophylaxie des helminthoses.
Les bons r&ultats obtenus dans le traitement desnématodosesdesanimaux
ont incité MANSON-BAHR à l’employer chezl’homme, en 1940,contre lez oxyures
à desdosesd’un gramme, pendant 7 joun, chez les enfants au-dessousde 4 ans
et de 8 grammes,pendant 5 jours, chez les adultes. lIaIgré les quanti% élevées
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228
J. GUILHON
de thiodiphénylamine
administrée,
l’auteur n’a pas constaté d’accidents et se
montre très satisfait des résultats obtenus. Si tous les auteurs (HUBLE,
KUITMAN,
ECHBAUM
(1941); MILLER
ot ALLEN,
HUMPHREY~,
JOHNSTONE
(1942), BERCOVITCH,
PAGE et DE BEER,
MOST,
SISH (1943), GUILHON,
DESCHIENS
(1945),
FONCIN
(1946), qui ont utilisé cette substanes, sont unanimes à reconnaître
sa grande efficacité, il en est cependant quelques-uns
qui la considèrent comme
dangereuse (HUBLE,
MILLER
et ALLEN,
JOHNSTONE,
BERC~VITCH,
et DE BEER,
GRANT et DESCHIENS). La leotùre des travaux des auteurs étrangers montre que
ces derniers, en suivant les indications
de MANSON-BAHR, ont utilisé des doses
beaucoup trop élevées qui parfois ont entraîné des aooidents (8 infoxications
dont une mortelle sur’220 personnes traitées en 1943). Au? doses de cinq centi:
grammes’ par kilogramme
de corps,.pendant
trois jours consécutifs, le matin à
jeun, nous n’avons jamais eu d’accidents et constamment
d’excellents r&ultal,s
depuis trois ans. Ce traitement
est supérieur et plus expéditif que tous ceux qui
ont été préconisés jusqu’ici,
y compris 16s cures au violet de gentiane qui
s’étende:lt sur une période de 36 à 64 jours avec seulement 80 o/O de résultatas
positifs. Chez l’homme il semble, d’après les travaux d’ELLIOTT, que l’on puisse
également provoquey l’élimination,
au moins en partie, des Ancylostomes,
des
Strnngyloïdes,
des Ascaris, des Trichures et même dans certains cas du Taerhz
sagin&a,
du Chilomastix
mesdi
et des amibes. Ces résultats n’ont pas été
confirmés par MANSON-BAHR. Par contre ELLIOTT,
en 1942, a obtenu d’exoellents
résultats dabs le traitement
de la Draconculose
due à la Filiaire de MBdine
(Dracuncdus
medinensis)
si fréquente dans-plusieurs
de nos colonies africaines.
Cet auteur conseille d’injecter
dans les àuscles, le plus près possible du’ver,
en deux ou trois endroits, une fois par semaine, pendant un mois, 2 grammes de
thiodiphénylamine
en suspension dans l’huile d’olive chaude (1 gramme pour
20 Cc.). ,Sur pingt-trois
noirs ainsi traités, il n’eut à dépiprer aucun6 rechute.
Les autres thiazines
aromatiques
anthelminthiques
dérivent,
de la
dibenzoparathiazine,
leur. chromogène,
par des modifications
portant
s&t sur le radical
imine (type 1), soit sur les atomes d’hydrogène
liés
aux ‘molécules
de carbone
des noyaux
benzéniquk
(type
II), soit,
enfin, par un changement
.de structure
interne
qui fait apparaître
le
noyau
par.aquinonique
des quinones-imines
(type
III). , Les dérivmés
thiazininiques
du type IJI renferment
la thionine
dont le chlorhydrate
est le violet dc Laùth,
la tétraméthylthionine
dont le chlorhydrate
est
connu sous le nom de bleu de méthylène,
et le thionol.
2” Bleu
de méthylène.
Le bleu de méthylène
ou chlorhydrate
de tétraméthyldiaminodibenzoparathiazine
qui renferme
le noyau
paraquinokiyue,
est une
matïère calorante
d’un bleu intense qui, par oxydation,
donne naissanke
à un leucodérivé,
incolore,
le blanc de méthylèhe.
Les propriétés
anthelminthiques
du bleu de méthylène
ont été obdervées,
ii% Vigo’, il y a une quinzaine d’années, par SCITMALTZ qui le recommande;chez
le
poulain à,la dose quotidienne
de 4 grammes répbtée pendant trois à cinq jours.
SI~~BERMANN a observé, en 1943, que le bleu de mét,hylène provoque une destruc-
--
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CHROMOTHÉRAPIE
ANT~ELYIKTHIQlJE
229
tiou rapide des hématies chez la so&ris à la dose de 10 centigrammes
par kilogramme, alors que la thiodiph&glamine
n’exerce la même action qu’à des
doses
cinq fois plus élevées. DESCHIESS
confirme, en 1945, la sensibilité de la
souris au bleu de méthylène et constate qu’en solution à O,5 o/. il tue les Rhabditis
macrocerca en moins de vingt-quatre
heures et, qu’à la dose de .0,10 gramme par
kilogramme,
répétée pendant huit jours, il est inefficace contre les oxyures de
la souris.
30 Violet
de
Lauth.
Le violet de Lauth
ou chlorhydrate
de diaminodibenzoparaLhiazine
est un- belle matière
colorante
violette
qui n’a pas encore été utilisée
en t,hérapeutique
anthelminlhique.
Elle provoque
chez la souris une
anémie Lexique
aux rn6rn;3 do;es que le bleu de méthylène
(SILBERMANN,
1943).
Son action litha,le, i~vibro,
soixailte et onze hiures sur
efficace oontre 13s oxyures de
répétée pendant huit jours,
animal (DESCHIENS
(1945).
40 Thion
à,la concentration
(le 2 “/.,,, ue se manifeste qu’en
Rhabditis macrocerca ; il& wivo elle est faiblunznt
la souris à la ùoae de 0,10 gramme par kilogramme
qui repksentc
uue tolérance maximum
pour cet
1.
Le thionol
est une oxythiazone
violet pourpre
qui dérive de la dibenziparathiazine
par oxydation.
Il prend naissance
dans l’organisme
de
I’homm’e
ou des animaux
qui sont traités A la thiodiphénylamine
et de
EDS
et THOMAS,
en 1941, ont émis l’hypothèse
que l’action
anthelminthique
de cette dernière
substance
s’exercerait
grâce au thionol.
Ces
auteurs ont, en effet, observé qu’in oitro l’-iscaris
du porc est, peu sensible
à la thiodiphénylamine,
mais qu’en présence d’une concentration
suffisante de thionol
ce Nématode
est d’abord
stimulé, puis déprimé,
surtout
en présence de bile. Dans des expériences
encore inédlites effectuées,
in vivo, sur Ascaridia
colrrmbae
nous avons pu nous convaincre
de
l’inexactitude
de cette hypothése.
Le thionol
administre
à des pigeons
atteints
d’ascaridiose,
a des doses même supérieures
à celles qui nous
ont donné
d’escellents
résultats
avec la thiodiphénylamine,
s’est
montré inefficace.
Des essais effect.ués. in vitro. par DESCHIENS
en 1945,
montrent
que si le thionol
en solution
aqueuse à 2 0 ioo manifeste
une
action sur un Nématode
des excréments
du lapin (Rhabdifis
nmcrocercu),
en moins de 24 heures, il s’avère incapable
de tuer les oxyures
de la
souris à doses de 0,05 gr. SI O?lO gr. par kilogramme
répétées pendant
méthylé,
éthylé et tétrachloré
8 jours consécutits.
Les antres dérivés
de la thiodiphénylamine
manifestent.
in vifro, d’aprè;
DESCHIENS
(1945), une toxicité
identique
à celle du bleu de méthyléneet
du thionol
Les recherches
que nous avons
à l’égard
du Rhabditis
nmcrocerca.
effectuées,
iiz zjiuo, sur de nouveaux
dérivés thiaziniques,
depuis deux
Retour au menu
230
J.
GTJILHON
ans; tendent a montrer
que la méthydilbenzoparathiaiine
pourrait
recevoir des applications
intéressantes
eu égard a sa toxicité relativement faible et a ses propriétés anthelminthiques
certaines, mais cependant inférieures à celles dont jouit la thiodiphénylamine
à l’égard de
plusiems Nématodes parasites.
On ne connaît pas encore d’une façon précise comment agissent les
dérivés thiaziniques. Ce que l’on sait de la transformation
de la dibenzoparathiazine en leucothionol, puis en thionol et de l’inefficacité,
in uiuo,
de cette dernière substance laisse supposer que le pouvoir anthelminthique des thiazines dépend de la formation, en quantités plus ou moins
importantes,
de dérivés sulfo et glycorono-conjugués
dont il :Serait
intéressant de connaître les’ propriétés parasiticides.
Il est vraisemblable
d’admettre
pour la dibenzoparathiazinem
non modifiée sa double intervention par contact sur de nombreux
Nématodes et par ingestion sur
ceux qui se nourrissent de chyme (Ascaris, Oxyures, certains Trichostrongylidés). Ses dérivés, hormis le thionol, que l’on croyait être l’agent’
actif (de EDS et THOMAS)
interviennent
aussi vraisemblablement
par
contact surtout sur les ver-s ronds du gros intesti,n (Bsophagostomes,
Trichomènes)
et par ingestion plus particulièrement
sur les Nématodes
hématophages
(Strongylus,
Haemoncus,
larves d’(Esophagostomes,
de
Trichomènes
et de Skongles,
Filaires sanguicoles).
A l’encontre
des
derivés
triphénylméthaniques,
la thiodiphénylamine
provoque
une
intoxication
aiguë qui entraîne une expulsion rapide des parasites;, elle
donne de meilleurs résultats
chez les organismes
à grande capacité
‘digestive comme les herbivores,
que chez les hôtes à tractus intestinal
bref comme les carnivores.
Dans les ,régions tropicales, où les helminthoses
sont nombreuses et
de la thiodiphénylamine
nous
variées et souvent
graves, l’emploi
semble devoir rendre beaucoup plus de services qu’on en peut attendre
de l’emploi des dérivés triphénylméthaniques.
En conclusion, parmi toutes les matières colorantes que nous avons
etudiées, la dibenzoparathiazineou thiodiphénylamine
peut être
considérée, à l’heure actuelle,. eu égard a sa faible toxicité, sa grande
-maniabilité et sa polyvalente,
comme la meilleure substance anthelminthique
à prescrire,
aux doses que nous avons indiquées, contre
I’oxyurose
humaine et contre la plupart des affections vermineuses,, a
Nématodes,
des animaux domestiques.
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-
OBSERVATIONS
TEMPBRATURE
DE RACE
VOLUME
MENUS FAITS
DES CHÈVRES
LOCALE
(NIGER)
DE
LEUR
SANG
par M.
PAGOT
La température
des chèvres du Niger varie le matin entre 3803 et
390; le soir entre 3902 et 3908; elle ne dépasse qu’exceptionnellement
3903 le matin et 400 le soir. La mise P l’abri dans un box fait baisser les
maxima de 005.
En saignant les chèvres de 6 CI 12 mois avec un trocart de 3 mm. de
diamktre fixé sur une des carotides, on récolte de 450 A 675 cc. de sang,
soit environ 4 y,(, du poids vif.
La numération globulaire et l’établissement
de la formule leucocytaire
donnent les rhifrres suivants :
Globules rouges.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11 à 18.000 .OOO
Globules
blancs
il
Grands
et moyens
.... ....... ..... ......
mononucléaires
... ..
à
24.000
35 à 65
yo
Lymphocytes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
a à 15 yo
Polynucléaires neutrophiles . . . . . . . . . 2; à 47 yo
Polynucléaires
éosinophiles
..... ..... ..
Polynucléaires
basophiles..
.... ... ... ..
SUR
ACANTHOCÉPHALE
UN
DU
GENRE
RENCONTRÉ
2 à 10 yo
là
3%
NOUVEAU
ONCICOLA
(Oncicola
Mnlayana
CHEZ
UNE PrlNTHÈRE
(Felis
melas Desm.)
PROVENANT
DE MALAISIE
par
C.
n. sp.)
NOIRE
TOUMANOFF
(3 figures)
,4u. cours de l’annke 1939, grâce A l’aide de M. TRAN VAN PHONG,
vétérinaire indochinois, nous avons pu obtenir le matériel parasitologique résultant des nécropsies des animaux sauvages du Jardin Bota-
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232
C. TOUMANOFF
nique. Nous avons’reçu entre autres quelques vers provenant de l’intestin d’une panthère originaire des Etats malais (Singapore), morte
après quelques années de séjour a Saïgon.
L’examen de ces vers- nous a permis de conclure qu’il s’agissait, la
des Acanthocépha!es
appartenant a la famille des Oligacanthorhynchidae
et plus précisément du genre Oncicola Travassos 1916.
Nous
référant à une réceme révision de ce genre faite par WITEDIBERG (1938) (1) accompagnee de bonnes figures et permettant ainsi une
bonne comparaison, nous croyons qu’il s’agit, dans ce cas, d’un acanthocéphale qui ne fut jusqu’ici jamais constaté en Extrême-Orient et que
nous considérons comme une espèce nouvelle-apparentée à des espèces
de l’Amérique du Sud. _
Avant de présenter la descriptionde cet acanthocéphale, nous estil
mons utile de rapporter ici la caractéristique du genre Oncicola telle
qu’elle est définie par WITENBERG
d’aprés les recherches des divers
auteurs.
c Oligacanlhorhynchidae
de t.aille moyenne ou petit,e, fusiformes,
piriformes. Trompe globuleuse, portée par un cou presque aussi large,
tous
deux se retirant dans le corps généralement sans être retournés
comme un doigt de, gant. Sur le sommet de la trompe, i! y a une grosse
#papille sensorielle pariétale et. de chaque côte du cou il y a un organe
sensoriel légèrement plus petit.
Les crochets de la trompe sont disposés en 6 spires lévogyres comportant chacune 6 crochets. Les 4 premiers crochets de chaque spire
sont du type tænoïde. Ils ont une épine, une racine et un manche, ce
dernier étant plus court,- dans le 4e crochet; les F>eet G?Crochet#ssont la
forme d’une épine Iégérement courbe, fixée sur une base ovale dans le
senstransversal ou rhomboïdal. Les manches ,du 1er et d,u 2e crochet sont
généralement symétriques, tandis que celui du 3e a un petit appendice
asymétrique dirigé vers la gauche et celui du 4e a généralement [avec
l’exception de 0. Travassosi)
un long appendice asymétrique dirigé
vers la’,lr~)~le. 1-e2e crochet est généralement le plus grand, le lel‘et le 3e
ont presque ég;!le longueur, soit celle du 2” crochet. La distance entre
les crochets augmente lentement vers l’extrémité postérieure de la spirale
et est la plus grande envers le 6e et. le 6e crochet.. La spirale prend la
moitié de la circonférence de la trompe. »
Comme caractère générique particulier, il y a une sorte de col entre
le cou et le corps proprement dit. Il est généralement bien séparé’ du
dernier par un sillon qui n’a pas de muscules spécifiques. Ce col est
soit uni, soit garni de rides en forme d’anneau.
(l), ?II trouvera la bibliographie
BERG Studies on Ac&hoceph&
.Janeiro,’ Brasil, 1938‘.
complète concernant le genre Oncicola dans oe travail : G. WITEN: 3 genus Oncicola, in Livra Jubilar do Prof. Travassos. Rio de
Retour au menu
SUR
Les
A leur
Les
avant
UN
ACANTHOChPHALE
NOUVEAU
DU
GENRE
ONCICOLA
233
lemnisques sont, dans la plupart des espèces, longues et amincies
extrémité libre.
testicules
sont ronds ou !égèrement ovales. Ils sont situés en
du milieu du corps et se recouvrent
l’un l’autre et sont suivis
i
FIG.
1
Oncicola
malayana
n. sp mtile.
Oneicola
malayana
n. sp femelle.
par les glandes cémentaires ou prostatiques.
Il y a 4 paires de glandes
prostatiques
disposées en une chaîne qui est rarement droite.
Généralement, les glandes prostatiques
forment une rangée courbée
en forme d’S et sont enchevêtréer
dans les testicules,
formant
une
masse compacte dans laquelle les glandes individuelles
peuvent difficilement se distinguer.
Le conduit éjaculatoire est grand et quand la
bourse du mâle est contractée, il atteint presque le milieu du corps.
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C. TOUMANOFF
238
!
'8
Les oeufs sont légerement ovales et ont la coquille et une membrane
intérieure trés fine. Le dimorphisme sexuel n’est pas visible dans toutes
les espéceset concerne surtout la forme de 1’extGmité postérieure du
corps.
Parasites des carnivores terrestres.
>
<:
Crochets
du probocis.
Les trois vers que nous avons étudiés étaient, tous des mâles”. ~VOUS,
avons conclu qu’il, s’agit la des représentants d’une espèce qui présente
quelques caractères communs avec Oncic&
oncicola ‘iv. IHERING
1902),
‘.
parasite de Felis jaguhmdi
et de Felis pardus.
Le corps mesure 12 a 14 mm.; il est aplati dans le: sens dorso-vemral.
La’ partie antérieure du corps est plus large que la postérieure, elle
1
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SUR
UN ACANTHOClkPIIALE
NOUVEAU
DU
GENRE
ONCICOLA
2$5
porte un probocis qui mesure environ un demi-millimét.re
de longueur
et qui est muni de 6 spires de dents.
Ce probocis est suivi d’un col assez large, muni de quelques plissements; au-dessous de ce col on voit, du reste, plusieurs autres plissements du tégument. Nous avons pu relever chez tous ces individus 6 A
7 plissements s’étendant sur $ peu prés la moitié de la part,ie antérieure
du corps.
La constitution
interne n’a été étudiée que par transparence
chez UT.
des individus. On y voyait deux lemnisques longues s’étendant jusqu’à
la partie inférieure
du corps. Les deux testicules
mesurent
environ
1,2 mm. A 1,6 mm. Ils sont situés dans la partie antérieure du corps et
suivis des canaux déférents, apparemment
courts, s’unissant en un large
canal commun. Les glandes prostatiques
apparaissaient
comme un amas
cordiforme
au-dessous des testicules.
La mensuration
des crochets nous a permis d’obtenir
les chiffres
Suivant>s :
1
II
III
IV
V
....
::::::::::::::::::::::::::::....
.. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .._.........
. . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . .
0,18
0,21
0,20
0,16
0,12
mm.
mm.
mm.
mm.
mm.
Le Ge crochet, le plus petit, n’a pas été mesuré.
Comme nous l’avons dit, notre \-er ressemble à Oncicola oncicola
IHERING
1902, espèce parasite des Félidés sud-américains.
La seule différence qui existe entre notre forme et l’espèce en question
telle qu’elle est décrite dans le travail de TRAVASSOS
et de WITENBERG,
est la longueur des crochets du probocis plus long chez 1’0ncicola oncicola (d’après description de WITENBERG)
et qui mesurent, chez la forme
type, respectivement de 1 à V : 0,25, 0,26, 0,24, 0,25, 0,18 et 0,14 mm.
Il faut noter que la grandeur des crochets constitue, d’après les spécialistes, un caractère extrêmement important pour la distinction des
espèces et figure même sur la clé de la détermination des diverses
espècesprésentées dans le travail de WITENBERG.
Comme il a été dit plus haut, le 4e crochet, chez la plupart desespèces
du genre Oncicola,
a un appendice asymétrique dirigé vers la droite.
Cet appendice est sensiblement plus long chez notre ver que chez
l’espèce type. C’est là le second caractbre distinguant notre ver de
I’Oncicola oncicola sud-américaine.
Notons aussi que, d’après WITENBERG!
la taille de l’espèce 0. oncicola
IHERING
1902 ne dépasse pas 9 mm. Dans notre cas, les vers mesuraient de 14 à 16 mm. non compris le probocis.
Il faut remarquer, enfin, que chez notre acanthocéphale le col est
pourvu de stries concentriques très nettes qui caractérisent certaines
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236
C. TOUMANOFF
espèces et notamment
0. travassosi
WITENBERG,
cette dernière possé
dant, du reste, descrochets d’une forme très particulière ne ressemblant
en rien a ceux du ver que nous avons étudié.
Les différences morphologiques que nous’ avons rapport,ées autorisent a considérer I’acanthocéphale en question comme une espèce à
.part.
Nous attribuons à cet acanthocéphale le nom de Oncicola malayana
sp. nv.
On doit souligner, par ailleurs, que toutes les espècesdu genre Oncicola
ont été rencontrées en Amérique du Sud ou en Afrique. Aucune ne’
semble, à notre co’nnaissance, avoir été signalée chez les ‘Félidés sauvages d’Extrême-Orient
et spécialement chez la panthère noire (Felis
melas Desm.).
On considère’ que l’hôte intermédiaire de 1’Oncicola oncicola est UII
tatou sud américain du genre, Tatus (Tatus SP.).
L’hôte intermédiaire d’une, autre espècedu genre Oncicola,, 0. canis,
qui parasite le chien coyote ct le loup des prairies de l’Amérique du
Sud, est -également un tatou, Tatus novemcinclus
(in NEVEU-LEMAIRE).
Comme on sait, sous le nom de tatous on désigne les Édentés couverts
d’écailles. Les « vrais » tatous sont cependant ceux qu’on rencontre
en Amérique du Sud. En Indochine, on ne connaît que les représentants
d’une seule famille d’Ederîtés, celle des Manidae
du genre Marzis, Manis
aurita Hodcs et Mahis javanica
Desm., désignés par les Annamites sous
les noms de té-k? et dont les noms vulgaires en français sont : Pangolin oreillard
et Pangolin
de -Java.
Il se peut que, par analogie avec l’Amérique du Sud, ce soient les
pangolins vivant dans la brousse et dévorés par les panthères qui sont
les hôtes intermédiaires de l’acanthocéphale étudié.
On doit faire une remarque intéressante au sujet de ce parasitisme
chez la ‘panthère noire. Cette panthère a été envoyé à Saïgon de Singapore en 1931 ;‘elle mourut en 1939, c’est-à-dire huit ans plus tard, du
charbon bactérien.
D’après les renseignements recus, elle fut, comme. tous les c,arnivores
du Jardin Botanique, nourrie de viande de bœuf et ne pouvait par conséquent ni s’infecter, ni se réinfecter par ce parasite.
Le, fait que nous rapportons apporte ainsi, nous semble-t-il, une
indication intéressante sur la vitalité de ce parasite qui peut vivre chez
l’hôte définitif pendant huit ‘années, qui ne constituent vraisemblablement un délai extrême de ce parasitisme observé.
Service d’Entomologie,
INSTITUT
PASTEUR
DE
SAïGON.
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ANALYSES
-
MALADIES
Peste
A
EXTRAITS
CLTRA\-VIRUS
bovine.
DAUBNEY R. -, Récentesacquisitionsdans la lutte contre la pestebovine. Office International
des Epizooties,
session du 27 mai 1947.
Les souches hindoues de « goat virus N se sont montrées trop virulentes pour
le bétail de l’Afrique
orientale
(16 yo de mortalité).
Par contre, une souche
locale, après 200 passages sur chèvre, ne cause plus que 2 y0 de pertés chez les
zébus; Cet#te souche a servi à l’inoculation
de 1 ‘I millions de têtes.
Cette souche était encore trop virulente
B l’égard du bétail de Nigéria,;
douze mois de passages chez la chèvre de ce pays l’atténuèrent
assez pour
qu’on puisse l’utiliser sur le bétail égyptien en 1946-47.
Il semble établi que, après 200 à 250 passa,ges chez un type de chèvre, le virus
se fixe, et que des passages ultérieurs ne modifient pas la virulence; mais une
nouvelle série de passages chez 1111autre trpe de chèvre peut amener une plus
grande atténuation.
Il est probable que de,4 virus bovins différents subissant
les mêmes passages chez la même race de chèvres atteignent
une atténuation
différente.
Avec la rate de chèvre desséchée, le seul risque sérieux de transmission
accidentelle paraît être celui de la brucellose; là oa elle sévit, il faut éliminer les
chèvres atteintes par un test d’agglutination.
Cependant, le virus de chèvre a des limites de possibilités;
de nombreuses
races sont trop sensibles : bétail d’Europe, bétail nain de l’Afrique occidentale,
bétail Ankole de l’Afrique centrale et orienta.le et en partie bétail zébu du Nil
occidental. Le bétail lybien import8 en Egypte a fourni un grand nombre de
rechutes mortelles de theileriose. D’autre part, les veaux non sevrés ne sont pas
immunisés par le virus chèvre; il faut les Ginoculer deux mois après le sevrage.
Il faut éviter de traiter les vaches en état avancé de gestation.
Les effets du vaccin sur dti bétail sensible peuvent êt,re atténués par une
injection simultanée cle sérum ou une injection préliminaire
de vaccin de tissu
inactivé.
Les tests pratiqués au Canada et en Afrique orientale sur du bét.ail européen
indiquent
que le virus de culture sur membrane choroAallantoïdienne
donne une
immunitc! solide chez 95 à 100 00 dés vaccinés; mais chez le bét.ail zébu, il peut
y avoir près de 25 ‘?/o d’insuccès. Le taux de la virulence variant, avec le nombre
de passages, il paraît simple de choisir un passage approprié
à la rbceptivité
de chaque variété de bétail; le vaccin « arianisé N possède ainsi une souplesse
que n’a pas le virus-chèvre.
Le rôle du gros gibier dans la transmission
de la maladie a été important
au
cours des dernières années, en Afrique orientale; l’infection
du gibier préwlte
les mêmes caractères épidémiques
que chez le bétail; la maladie paraît.,disl!araître après chaque épizootie
du gibier, pour réapparaître
avec une antre
vague d’infection,
des mois et des années plus tard.
Alors que dans l’Inde le buffle est beaucoup plus sensible que le zébu indi&e,
le buffle égyptien est si résistant qu’on considère parfois qu’il peut être &liminé
Eh.
et Med.
v6t.
des
Pays
tropicaux.
-
Juillet
1017.
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238
PESTE
BOVINE
de toute campagne de prophylaxie.; bn observe cependant dés’épidémies anodines
avec une mortalité exceptionnelle,
et chez les veaux seulement. Le virus prdlevé
sur ces buffles est entièrement
virulent pour les bovins.
En conclusion, pour l’éradication
de la peste dans les foyers enzootiques, en
Asie et en Afrique, il faut utiliser une méthode d’immunisation
universelle avéo
un virus modifié ou adapté; le virus de culture possède l’avantage d’une échelle
plus étendue de virulence.
R.-E. - La préparation et l’emploi du « chick embryo vaccine 1)contrela
pestebovine. - Office International
des Epizooties, session du 27 mai 1947.
SHOPE
Les résultats obtenus à Grosse Isle, sur le Saint-Laurent
inférieur,
sont
résumés ii). Une grande quantité de vaccin fut préparée et tenue en rés’erve en
cas de besoin. Depuis, les travaux ont été abandonnés; le vaccin’ a été conservé
à l’état congelé,1 mais la souche n’a pas été repassée sur ceuf et si cela n’est pas
rapidement réalisé, elle sera perdue et les essais seront à reprendre dans un pays
où les recherches sur la peste bovine sont possibles.
CUR~SSON G. -
Les méjhodesd’immunisation actuellement employéescontre
la peste bovine. - Office International
des Epizooties,
session du
27 mai 1947.
Examen des avantages et inconvénients
respectifs des procédés actuellement.
employés, ‘et de leurs indications.
Dans une région nouvellement
infectée - et
le cas récent de l’île de Malte montre que l’Europe n’est pas à l’abri de la peste
bovine - c’est au « stamping out » qu’auraient
recours les autorités sanitaires,
avec création d’un amreau d’animaux
immunisés. Pour cela, on n’emploierait
probablement
pas une méthode virulente, le virus fut-il atténué, mais un vaccin
tué; vaccin et sérum pourraient
être fournis par les établissements
situés en
zone infectée. Même procédé dans les pays en état d’alerte, c’est-à-dire menacés
mais non encore contaminés. Par contre, pour une action massive en region
contaminée, le virus-chèvre,
sec ou non selon les circonstances, et peut-être le
~Virus de culture, doivent etre les procédés permettant l’éradication
de la maladie.
Les vaccins tués, et particulièrement
le vacoin au gel d’alumine,
conserveront
certaines indications
: régions où la mise au point n’est pas faite concernant la
réceptivité des bovins et des chèvres au virus-chèvre,
animaux débilités, vivant
en zone de trypanosomiase,
animaux importés, troupeaux
appartenant
aux
indigènes
habitués
au vaccin aluminé.
(A.). - La vaccination antipestiqueau gel d’alumine dansla cireonscription ,d’élevagede Ségou(Soudan). - Rapport au Chef du Service de
LALANNE
l’Elevage, 8 mai 1947. ..
Dans cette circonscription
d’élevage, on a jusqu’à présent employé uniquement le vaccin au gel d’alumine
(125.000 vaccinations
en 1946). L’immunité
conférée est assez forte pour qu’on puisse pratiquer la vacoino-infection,
c’està-dire l’injection
de virus quinze jours après la vaccination, la mortalité n’excédant pas 0,87 y0 chez les taurillons
très sensibles. Les indigènes de la région ont
pris l’habitude
de mettre les naimaux vacknés en contact ave’o les animaux
malades.
Liimmunité
conférée. diminue progressivement,
elle ne paraît pas dépasser
six mois; d’où l’inoonvénient
majeur de la méthode, l’obligation
de répéter les
opérations. Elle doit être remplacée par l’emploi du virus-chèvre,
sauf dans les
(1)
Voir oette Revue, no 2, p. 145.
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PESTE
239
BOVINE
coins isoles de la brousse africaine où ne peuvent être employés les vaccins qui
doivent être conservés et transportes
à bassetempérature.
chèvre. -
KERGUNTUL.
Vaccination contre la pestebovine par le virus de passagesur
Rapport
à 1’Inspection
Générale
de 1’Elevage.
Dakar,
25 avril 1947. I
Le virus-chèvre
regu de Nigéria n’est pas atténué aprés 21 passages sur les
chèvres du Niger. Sur 87 chèvres inoculées, 45 ont donné des reaotions nettes,
17 des réactions douteuses et 25 ont été réfractaires.
Dans les conditions de brousse, on fait une inoculation
d’épreuve sur 6 veaux;
enattendant
d’être fixé sur la sensibilité du virus, on commence les opérations
en injectant
5 ou 10 cc. de sérum aux veaus et aux animaux maigres. Les
troupeaux se déplaçant souvent, la connaissance précise des résultats est difficile.
Cependant, il n’est pas rare de voir des veaux faire une peste typique. Ceux qui
ont repu du serum font rarement des lésions buccales. Dans un cas, les animaux
d’un troupeau
ont fait une peste bénigne deux mois après la vaccination.
Dans les régions assez proches du laboratoire,
on a recours au virus sec envoyé
sur glace. Dans les régions éloignées, on emploie le sang oitrat,é.
La réaction pouvant ressembler à la maladie na.turelle, les indigènes répugnent
à faire subir la vaccination en hivernage.
(D.-T.) et LE Roux
(P.-L.).
- Nouvellesrecherchessur l’immunisation du bétail contre la pestebovine. - Onderstep.
Jours., 1946, p. 7.
MITCHELL
Recherchant la possibilité d’appliquer
au bétail sensible de Rhodésie du Nord
le procédé du virus adapté à la chèvre, les auteurs concluent que le bétail de
l’Afrique du Sud est t#rop sensible pour qu’on puisse le traiter ainsi; cependant,
si l’inoculation
est précedée, sept jours auparavant,
d’une injection de vaccin
formol&
le danger disparaît.
Les animaux qui réagissent sévèrement au virus de chèvre ne sont pas dangereux, par contact, pour des animaux sensibles (chèvres ou bovins); leur urine
peut égalemént être injectée sans danger; si on donne par la bouche des fèces
fraîches provenant d’un bovin réagissant sévèrement, on peut donner la maladie
(une fois sur deux), ce qui indique que toute possibilité d’infection ne peut être
éliminée.
(F.-A.). - Immunisation contre la pestebovine par une méthodede
scarification. - Ik!. JOWJL.
Vet. SC., 1944, p. 158.
SIDDIQUI
On pourrait vacciner contre la peste bovine
interne de l’oreille, le vaccin utilisé étant un
splénique et d’eau distillée. La réaction serait
cas il y aurait immunité, solide encore au bout
a l’aide de scarifications,
mélange à parties Bgales
faible ou nulle et dans
d’un an dans 15 cas sur
à la face
de tissu
tous les
19.
(S.). - Peste-bovineet saprophylaxie (Court r&umé desdiverses
méthodes utilisées dans la Présidence de JLadras). - I?td. Vet. Journ.,
1945, p. 410.
Chez les animaux très sensibles, même après des centaines de passages, le
virus-chèvre cause une mortalité
de 5 à 10 70; une faible dose de sérum permet
d’éviter la plupart des accidents. Les résultats sont peu encourageants
quand
on utilise, seul, le tissu de rate intact ou traité par la glycérine, ou encore
VANCHESWARAN
desséché.
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240
MALADIES
MICROBlENN&
Tuberculose.
(M.) - Tuberculosebovine en Erythrée (Etude microbiologique
des cas
autochtones).
-Bo&l.
Xoc. ital. Med.
Ig. Tropic.
(Sez. Eritrea)
1944,nO 1,
p. 497.
La tuberculose bovine est très rare en Erythrée;
aucun cas n’a été observé à
l’abattoir
d’Asmara pendant les années 1940-1942. Les souches isolées sont du
type bovin. Les résultats comparés de l’inoculation
aux bovins du pays ou de
races européennes montrent que les premiers sont plus résistants et que, parmi
eux, la race « Arado 11des ,montagnes l’est plus que la race K Barca » des plaines;
c’est ainsi que les cc,Arado )), après inoculation sous-cutanée, ne présentent souvent
quun nodule au point d’inoculation.
L’auteur
estime qu’en Afrique, la fréquence de la tuberculose bovine est en
relation avec l’intensité
de la colonisation
européenne et en nartieulier
avec
les essais d’amélioration
par croisement avec les races importées, la vie à l’étable
et l’alimentafion
en vue de la production
laitière.
La lutte peut se borner au contrôle des animaux importes, à la surveillance
des animaux abattus et du bétail laitier ; ce n’est que si les importations
étaient
accrues, ainsi que la production laitière, qu’il faudrait recourir à d’autres mesures.
SFORZA
(M). - Sur le comportement des souchesautochtonesde tuberculose
bovine dansl’infection expérimentaledespoulesde 1’Erythrée. - BoZZ. Soc.
SFORZA
ital. Med. lg. tropic.
(Sez. Tritrea), Asmara, 1943, 110 3.
Les poules de 1’Erythrée ,inoculées par voie intraveineuse
ou intramusculaire avec une souche locale de tuberculose bovine meurent dans les jours qui
suivent (action mécano-toxique
des bacilles) ou survivent sans présenter ultérieurement
de symptômes ni de lésions, sauf dans un cas où se forme une lésion
néorotique aupoint
d’inoculation
et un autre oh on trouve chez l’animal sacrifié
une ‘lésion néorotique
du foie.
(M.).
- Comportementd’une soucheeuropéennede tuberculoseaviaire
chez le bétail indigène. 7 Bell. Soc. dal. Med. Ig. trop&.
(Sez. Eritrea).
SFORZA
Asmara, 1943, no 2.
Une souche aviaire de tuberculose provenant d’Italie, inoculée sous la peau
d’un veau d’Erythrée
ne cause, après 156 jours, qu’une lésion locale; si l’inooulation est faite dans la veine, la mort survient au bout de 40 jours, et on trouve
des lésions de pneumonie du lobe apioal en cours de résolution. Chez un troisième
veau, l’inoculation
intrapleurale,
le sujet étant sacrifié au bout de 66 jours, ne
produit qu’un petit nodule du lobe cardiaque du- poumon.
Péripneumbnie
bovine - Pasteurellose
tique - Charbon.
WE,BSTER
Jown.,
(W.).
- Lymphangite
-Le contrôle dela pleuro:pneumoniecontagieuse.-
épizooAzcstr.
Vet.
p. 64, 1945.
En Nouvelles-Galles
du Sud, où la’ maladie n’est pas endémique,
mais est
parfois introduite
des territoires
du Noidou
du Queensland, on procède de la
façon suivante : dans les grands troupeaux, on sacrifie les animaux cliniquement
atteints et on inocule le reste des animaux avec la culture-vaccin.
Là où le
personnel le permet, on pratique simultanément
chez les animaux apparemment
sains, après abatage des malades, la vaccination
et la réaction de déviition
du
-
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MALADIEB
YICROBiESNES
241
complément.
Dans les troupeaux
qui ont pu être contaminés par contact ou
dans lesquels on suspecte la présence de porteurs de germes, on recherche la
déviation du complement
pour Bliminer les réagissants,
cela jusqu’à ce que
deux réactions négatives aient été fournies par tous les animaux.
BATTELI
Observations et recherchessùr les pasteurellosesanimales en
(C.). -
Erythrée. -
Bell. #oc. ital. Ned. Ig. trop. (Sez. Eritrea), Asmara, 1944,
no 3.
Des pasteurella ont éte isolées en Erythrée chez les bovins, la chèvre, le porc,
la poule, le dindon, le lapin.
Chez le bœuf, on rencontre la forme oedémateuse, la forme pulmonaire,
la
forme gastro-intestinale.
Chez la chèvre, la pasteurella
ne paraît intervenir
,
que secondairement.
Chez le porc, la pasteurellose
se présente sous diverses formes; elle est enzootique chez les porcs adultes; aiguë, elle se manifeste par de l’œdème du cou;
subaiguë, par de la broncho-pneumonie.
Chez les porcelets, la maladie aId’abord
le caractère suraigu, septicémique,
avec issue fatale en quelques heures; puis
elle evolue sous la forme aiguë, mortelle en 3 ou 4 jours; la pasteurella peut être
associée à Oorynobactarium
pyogemes. Bien que la peste porcine existe, la
pasteurellose
peut évoluer seule.
On vaccine les pores a l’aide d’un vaccin polyvalent
qui est constitué par une
culture de pasteurella
sur gélose, émulsionnée
clans une solution d’urotropine
à iO% et tuée ensuite par séjour à l’étuve à 370 pendant 48 heures. On ajoute
au vaccin des vaccins renfermant le colibacille,
le bacille pyogène, le Proteus
vttZga& et le bacïlle pyocyanique.
Dans les pasteurelloses bovine et porcine, on a recours avec succès à un sérum
préparé chez le bœuf par hyperimmunisation
avec des souches variées provenant
du porc, du lapin, de la poule.
MARCHESAN
(L.). - Traitement de la lymphangite épizootiquedu cheval par le
sublimé corrosif. - AxiojLe Beter., 11, 213, 1942.
MARCHESANI
emploie une solution composée de une partie de sublime, deux
parties de chlorure de sodium et 200 parties d’eau distillée; il injecte 10 cc. de
solution dans le muscle, puis, tous les trois jours, des doses croissantes par 10 c.
pour arriver a 60 cc. Il obtiendrait
de très bons résuhats (deux cas traités).
DELPY
(L.) et KAWEH (Al.). - L’infection charbonneusede l’homme et desanimaux en Iran. - Archives de l’Institut
d’Hessarek
(Tehéraa)
1946,
faxe. 4, p. 3.
Ce travail qui a pour but essentiel de faire connaître la méthode de vaccination
anticharbonneuse
utilisée en Iran, renferme, en outre, une documentation
complète sur la maladie chez l’homme et sur l’épidémiologie.
La maladie est très fréquente chez le mouton; jusqu’en
1931, les pertes
annuelles étaient de l’ordre de 1 million. Le vaccin prépare à l’Institut
d’Hessarek
est constitué par une suspension de spores de virulence att.énuée, en solution
saline glycérinh
à 40 %. Le nombre dea vaccinations
a cru progressivement
en 1939, on vaccinait 6 millions de moutons.
KlLhDIES
X PROTOZO-\IRES
Trypanosomiases.
(D.).Trypanosomavivax chez le chameau(Infection naturelle et
expérimentale).
- Race. Stud. Pst. Tet. Scmalihul,
1942-1945, p. 12.
Chez cinq chameaux infectés naturellement
et quatre inocu&
on observe
PELLEGRINI
Elev.
et DIBd.
v6t.
des
Pays
tropicaux.
-
Juillet
1917.
4
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242
MALADIES
A PROTOZOAIRES
une rkaotion fébrile’suivie
de débilité; un seul mourut. La souche oameline est
inoculable, aux ruminants,
pas au chien ni aux petits animaux de laboratoire
(un cobaye présenta cependant une infection passagère). Le bœuf, le mouton,
la chèvre, présentent
habituellement
une infection
mortelle.
La réaction au chlorure mercurique
est positive pendant la période où le
sang renferme des trypanosomes,
pas après.
(V.). - Campagnecontre la « derrengadera» et« pesteboba»du cheval au
Venezuela. - Caracas : Instit.
de Investigaoiones
Veterim,
vol. 8, 1944.
KURES
« Derrengadera
11et « peste boba Nsont considérées comme des manifestations
de la maladie à S!‘Y. Vemexwelense. Pour l’auteur, il s’agit de deux maladies
différentes, qui peuvent d’ailleurs
coexister chez le même animal; la première
est la trypanosomiase,
qui cède au traitement
par le naganol: la seconde est
l’anémie
infectieuse,
qui n’est pas influencée.
L’aspect clinique
est parfois
semblable.
(J.-L.). - Observationspréliminairessur l’emploi du phénanthridinium
1553 contre la trypanosomiaseen Gold Coast. - ret. Rec., 1946, p. 133.
STEWARD
A la dose de 2 mmgr. paa kilog en uné seule injection, sans signes d’intoxi21 à
cation, on guérit, sans rechutes, 31 bovins infectés par Tr. congolense,
!l’r. viz:nx, 5 à Tr. theilek,
et 2 chevaux à Tr. vivaa.
(I.-S.). - Préparation d’un antigène trypanosomique sec. Ràbot XIII plen. Vet. Xekt. Akad, sel’Khox Naulc, Moscou
1939, p. 247. i9&0.
Un antigène sec, utilisable dans la dourine et le surra, est obtenu de la fayon
suivante : les trypanosomes isolés du sang sont lavés plusieurs fois puis traités
par 10 volumes d’étller ou d’acétone; on les dessèche ensuite à 37-380 et on les
pulvérise. Cette poudre est diluée, 24 heures avant l’emploi, dans l’eau physiologique (0,5 oh). On utilise des dilutions de cet antigène de ijS.000 à 1/16.000.
L’antigene
sec conserve ses propriétés plus d’un an en ampoule scellée au froid
et à I’osbourité.
A~ESSA~OMOV
WALLS
(L.-P.),
BROJVNING
(C.-H.),
CAL~ER
(K.-M.)
et LECKIE
(N-V.).
-
peeherehessur les sériesde la phenanthridine (Les relations
entre leur
~SOC.1945; mai,
structure et les propriétés trypanocides).
- Jowm.
dem.
p. 294.
L’activité
trypanooide
de vingt-deux
dérivés monamino et diamino du ohlorure de 9-phényl-lO-méthylphenanthridinum
a été expérimentée
chez la souris.
Parmi les premiers, certains sont actifs à l’égard de Tr. brucci;
plusieurs des
seconds le sont à l’égard de Tr. congolewe. L’activité
des produits est toujours
diminuée par l’aoétylation.
’
(L.). - La réaction de déviation du complément après le traitement
de la dourine par la méthodede Ciuca. - Bull. Acad. Vétér., p. 240, 1946.
BALOZET
Si on suit chez un animal guéri de dourine par le traitement
de Ciuca, on voit,
par la’ déviation du complément,
le taux des anticorps diminuer
rapidement
pour arriver à 0 vers le trentième jour.
(R.-N.),
JONES (E.-R.) et Laws (S.-G.). - Evolution et pathologiede
la maladie à Trypanosomacongolensechez le bétail bovin. - Jourri. camp.
FIENNES
Patho.
and Therap.,
p. 1, 2946.
Quand on inocule des bovins (métis de l’ilfriqué
orientale) avec une’ souche
de Tr. oomgoiense, l’incubation
dure de 5 à 19 jours. La réaction fébrile; suivie
d’oscillations thermiques, se produit entre le treizième et le vingt-cinquième
jour.
,
..
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MALADIES
243
A PROTOZOAIRES
Des animaux meurent parfois au cours de cette première période, mais habituellement
les poussées fébriles alternent jusqu’à la huitième
ou douzième
semaine, période de crise où apparaît une anémie sévère. Les veaux commencent
alors la phase de guérison, alors que chez les adultes qui ont surv&u, l’anémie
persiste.
Sur 10 veaux inoculés, 6 guérissent, alors que 6 adultes inoculés meurent tous.
Dans le sang des animaux guéris, on ne peut déceler de trypanosomes
ni par
examen du sang, ni par inoculation.
Si on réinocule à ces animaux la même
souche, on peut observer une infection fugace.
Chez les adultes, une neutropénie
progressive est observbe, alors que chez
les veaux le taux leucocytaire
augmente
par suite de l’accroissement
des
leucocytes.
Au moment de la crise anémique, on note de l’hypoglycémie
et, chez un
certain nombre d’animaux,
une hyperglycémie
terminale.
Il y a accroissem&t
des chlorures et modification
du rapport
Ca : P chez les adultes seulement.
Les lésions principales
consistent en modification
myxœdémateuse
de la
graisse (inconstant),
atteinte des ganglions lymphat,iques
dont le centre est
hémorragique,
nkrose dans les reins, gastro-entérite.
Les lésions dti foie, de la
rate, du cœur sont irrégulières.
Les lésions histologiques
consistent surtout en une infiltration
étendue de
cellules rondes, avec réaction fibreuse, le-b ganglions lymphatiques,
le rein, les
thyroïdes, les surrénales étant atteints.
Les lésions du sang sont, pour les auteurs, bien moins importantes
que les
lésions des organes; les premiers a,tteints seraient la thyroïde et les surrénales.
Les auteurs attribuent
la mort B la gêne circula.toire,
le facteur essentiel
étant la réaction cellulaire et fibreuse.
.
Piroplasmoses.
&IARNEY
(U.-E),
CULPEPPER
piroplasmosedu chien. -
(R.-A.)
Jown.
et
GALE
Amerie.
(H.-C.). reter.
Xédic.
La p8nicilline dansla
Assoc.,
1946,
108,
164.
La guérison complète; dans un cas traité (cas grave avecpiroplasmes
dans à
peu près tous les globules) a été obtenue à la suite d’injections
intraveineuses de
pénicilline (48.000 unités par jour, pendant trois jours, les injections faites toutes
les trois heures, à 8.000 unités). L’amélioration
est rapide à partir du quatrième
jour.
DELPY
(L.). - Description des formes schizogoniquesde Babesia bigemina
(Comparaison
avec des formes identiques décrites par E. DSCHUKKOWSKY,
1937, sous le nom de Luksia
boris n. SP.).
DSCHKJNKOXSKY
(1939) a décrit un parasite encloglobulaire
des hématies des
bovidés, parasite évoluant selon un cycle schizogonique
avec : dea formez
arrondies’ au nombre de deux dans les hématies, leur protoplasma
renfermant
2, 4, 7 et rarement 9 granulations
de chromatine;
des formes anasplasmoïdes
dans les hématies et le plasma ; des K corps bleus )) dans les hématies ou le plasma.
DSCHUNKOWSKY
avait, pour ce parasite, créé une famille nouvelle dans le sou&
ordre des Piroplasmidés
et l’espèce Luhsia
boris n. sp. Ei DSCHUNKOWSKY,
1937.
DELPY
à observé, chez des bovidés ira,niens, des accès pernicieux
de piroplasmose, au cours desquels, dans les frottis du sang du cœur, du rein et du
cerveau, des formes parasitaires ne correspondant
à aucune description pré&dente et qu’il considère comme des Babesia
bigmina
en voie de schizogonie;
on trouve : lo de petites formes intraglobulairex,
rondes, formks pour la plupart
d’une masse de chromatine
dense, mais pouvant aussi présenter un noyau,
.-.-
1
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244
ZOOTECHNIE
ET INDUSTRIES
ANIMALES
ou une fragmentation
de la chromatine
qui est muriforme ou présente deux ou
trois noyaux; 20 de grandes formes intraglobulaires
provenant des précédentes ;
elles sont rondes ou ovales, avec division nucléaire : deux à huit noyaux périphériques;
d’autres -éléments paraissant
en voie de division binaire;
30 des
formes que l’auteur qualifie de schizogoniques,
qui se rapprochent
de P;asmodiuim ovale plutôt que des corps en grenade des Theileria;
40 en dehors
des hématies, des corps anaplasmoïdes,
des formes rondes ou en virgule, de
grands élements à deux, à qua, tre ‘noyaux et plus, des formes chromatiniennes
annulaires
ou irrégulières.
Toutes ces formes, au cours de la maladie, voisinent
avec des éléments
typiques de B. bigemina.
Si, comme le soutient Du TOIT (1930), la schizogonie
est un caractère instable qui peut progressivement
disparaître quand un parasite
siadapte plus étroitement
à son hôte, on pourrait admettre que.B. bigemha, qui
se multiplie ordinairement
pas division binaire, peut posséder aussi une division
sohizogonique
quand le réveil d’une piroplasmose
latente avec multiplication
rapide des parasites est dû par exemple au virus pestique. Le genre Luhsia,
crée par DSCHUNKOWSKY
serait ainsi valable, avec l’espèce Luhsia
bigemina
SMITH
et KILBORNE
1893.
DELPY
(L.). - Nouvelles recherches sur la theileriose bovine pathogène en
Iran. - Archives
de l’Institut d’llessarek (Téhéran),
1946, fasc. 4, p. 79.
De ses recherches antérieures,
l’auteur
conclut que les theileries
bovines
pathogènes du bassin méditerranéen,
d’Asie Mineure, de Russie appartiennent
à la même espèce, Theileria
annulata, DSCHUNKOWSKY
et LUHS,
1904. En
raison de la résistance des bovins iraniens, l’infection est le plus souvent latente,
se traduisant
seulement pas l’apparition
dans le sang des formes intraglobulaires de T. annw,lata. Il peut y avoir des accès graves d’invasion dus à l’affaiblissement accidentel de la résistance naturelle au ooùrs de l’infection première
ou par des différences dans l’activité
des virus.
ZOOTECHNIE
-
INDUSTRIES
ANIMALES
et-HuQ (J.). - Le mouton et la chèvre commebêtesdesomme.
1946, 7, 112.
Dans l’Inde, on utilise le mouton et la chèvre comme bêtes de somme aux
altitudes dépassant 3.500 mètres. Ces animaux doivent posséder les caractères
suivants : corps massif, jambes et pieds solides, toison fournie; c’est en général
des mâles castrés qu’on utilise. Dans le Nord de la province de Kashmir,
on
utilise les moutons de race Chanthan et les chèvres de raDe Kel; dans le Punjab,
les moutons de races Biangi et Gaddi, les chèvres de race Chigu; on les désigne
sous la dénomination
de bêtes de la Vallée Kongra. Dans la partie Kumaon des
’ Provinces Unies, on utilise,surtout
ces races, mais aussi des races locales, moins
sûres de pied et moins résistantes au poids. Sur environ 155.000 moutons et
61.000 chèvres de somme, 57 yo appartiennent
‘au type de la Vallée Kangra
dont la vie économique est en général plus longue que celles des autres types.
MAHAJON
- In&
(M.-R.)
Parming,
(W.-C.). - Industrie animale, alimentation, élevage et Service vétérinaire dans les Indes-occidentales. - Bull. Deuel. Weffare,
West Indies,
no 19, 1946.
Brochure de 40 pages dans laquelle sont examinées les diverses espèces domes-
MILLER
tiques,
leur emploi,
les améliorations
à apporter,
etc.
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ZOOTECHNIE
ET
IXDUHTRIEE
.ANIMALEs
245
En ce qui concerne les bovins, les animaux indigènes reprhentent
un croisement de la race locale aveo le zébu, les caractères du dernier dominant. La
lactation
dure plus de 100 jours, parfois 250, la production
annuelle variant
de 50 à 80 gallons (1 gall = 4 litres 54) à 125 ou 1.50 selon le mode d’entretien;
la moyenne journalière
est de 4 à 7 pintes (1 pinte = 0 litre 56) avec une teneur
en matière grasse de 4,6 à 4,8 o/O et plus. Le croisement avec des taureaux
demi-sang ou trois quarts sang Holstein permet d’augmenter
la production
journalière
de 1 et demi à 2 gallons dans les conditions indigbnes de l’klevage et
de porter la période de lactation à 200 ou 240 jours. Les animaux de race Holstein
pure, ou proches du sang, sont inférieurs non seulement pour la production
laitière, mais aussi pomme taille et constitution.
Le nombre des respirations
est chez eux de 40 à 45 et même 55 par minute au lieu de 20 à 25 chez les vaches
indigènes. Ils sont aussi plus sensibles à l’infestation
par les tiquep.
(T.-M.). - L’origine desmoutons africains. - Rit. Biol. colon., 1941,
4, 215.
Pour l’auteur, les moutons africains comprennent
les types suivants : 1” L’ancien type égyptien ou hamitique,
à cornes à peu près horizontales,
enroulaes; la
fourrure
est composée de poils; la queue est fine, de longueur moyenne ; il
n’existe plus en Egypte, mais a donné haissance au type à poils, sans cornes et
à longue queue du Soudan égyptien, aux races à poils de la côte guinéenne, à la
race Balnba du Haut-Nil et au mouton du Congo. 20 Le type du mouton à laine,
à queue grasse, le barbarin, 1’8gyptien ont remplac8 le précédent en Afrique du
Nord (type sémitique). 30 Le mouton commun d’Abyssinie,
à poils et queue
grasse, habituellement
brun, qu’on retrouve au Tanganyika.
40 Le mouton à
tête noire, à croupe grasse, de Somalie, semblable au Hejaz d’Arabie et qui a
donné naissance au N blackhead Persian x d%frique
du Sud. 50 Le mouton
africaner à longue queue grasse du Cap, qui provient probablement
d’un type
asiatique qui fut vraisemblablement
mêlé à un type hamitique et non sémitique ;
le mouton à longue queue du TangauFika
et le Shoa d’Ethiopie
y sont probablement rattachés. Le mouton Avrit de 1’Erythrée ne serait pas rattaché à ce
groupe. Il est sans oorne@ et possède un di-pôt de graisse à la base de la queue;
le type dénommé begghié corbaraca
provient d’un croisement des types soudanais
et Avrit.
BETTINI
(T.-K-Z.). - Mesuresadoptéeset envisagéespour une production
accrue du lait dansi’ile de Ceylan. - T,ropic. dgricdt.,
1946, 402, 44.
J~AFIAMOOTH
: Dans l’île de Ceylan, la production
et la consommation
d&lait
sont très
basses. Les bovins locaux sont surtout utilisés pour le travail;
cependant les
vaches donnent en moyenne de 1 litre à 1 litre et demi, parfois jusqu’à 3 litres
par jour. On tente l’am&lioration
de la production par la distribution
de taureaux
européens et de la race « Red Sondhi 1). On pratique la sélection du bétail local
« Red Sinhala )j et « Black Sinhala ». On a importé pendant la guerre du bétail
de l’Inde
et d’Australie.
Ce qui importe
surtout, c’est l’amélioration
des
pâturages.
(P.-H.). - Observationssur la reproduction deszkbusdansleslaiteries
de la Nigeria du Sud. - T~op. dgridt.,
1946, 23, 103.
RICHARDS
Dans un établissement
du Kord de la Nigeria, la période normale de service
des z6bus de race « White Fulani 1)est de 83 jours, a,lors qu’elle est de 161 jours
dans les établissements
du Sud de la Nigeria. Cette difficulté de 1’8levage est
attribuée au fait que, pour éviter les atteintes des insectes piqueurs, on maintient
les animaux à l’étable. Sur 36 vaches qui ne représentbrent
plus de chaleurs
83 jours après le vêlage, 20 avaient des ovaires fonctionnant
normalement
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246
ZOOTECHNIE
ET INDUSTRIES
A4NIMALEü
(N chaleurs silencieuses N) et 12 avaient un développement
ovarien nul ou anormal.
Dans 9 cas (surtout de chaleurs silencieuses), le corps jaune fut énucléé et dans
un cas on pratiqua le massage hebdomadaire
de l’ovaire. Les chaleurs n’apparurent que dans 2 cas, mais dans 4 autres, l’ovulation
se produisit sans chaleurs ;
8 vaches à développement
ovarien nul ou faible reçurent
du silbœstrol;
7 réagirent et 2 furent fécondées (après deux services). Le problème des longues
périodesde chaleurs silencieuses doit probablement
être résolu par le diagnostic
de ces chaleurs et la saillie forcée.
1946,
(A.-J.). ,- Le buffle commeanimal laitier. - Inclian, ,Parming,
1, 247, Anal. in ccAnimal breeding
Abstracts,
1946, 4, 217.
Dans l’Inde, parmi les 215 millions de bovidés, il y a 50 millions de buffles;
ils fournissent
la moitié de la production
laitière, qui est annuellement
de
350 millions de maunds. La production
moyenne annuelle, par bufflesse, est
de 1.270 livres, alors que, pour les vaches, elle est de 525 livres’.
LAZARUS
(T.-M.).
BE&NI
34;
Anal.
- Sur la bossedeszébusde Somalie.in
cc Animal
breading
Abstracts
11 1946,
Agricolt.
4, 206.
colon.,,
1940,
Ches les zébus de Somalie, on peut distinguer trois variétés de bosse : 10 une
bosse musculaire typique, en position thoracique,
compacte et bien attachée;
c’est la variété la plus volumineuse.
On la rencontre surtout chez les zébus aux
cornes les plus courtes ou.chez ceux qui possèdent des cornes courtes à bout noir;
mais on peut aussi l’observer‘-chez
les autres types de zébus; 20 une bosse à
muscle pâle; le tissu musculaire est plus.pâle que celui des muscles du corps;
elle a la même position que la précédente; la forme est également semblable;
mais elle est plus petite et plus mobile dans la portion caudale; c’est la ‘variété
la plus commune; elle est rencontrée chez les animaux porteurs des divers types
de cornes et caractérise le zébu « Gidhu N; 30 une bosse musculo-adipeuse,
observée dans un seul cas. Ces observations
diffèrent de celles de Curson et
Bissehop; le zébu de Somalie se distingue ainsi -de celui du Tanganyika
en ce
que sa bosse est musculaire
au lieu d’être musculo-adipeuse;
la deùxième
variété serait due au croisement du premier type avec le type du Tanganyika.
(L.). - L’économie agricole de la Palestine pendant la guerre. Audit Union of the Worker’s Agrioultural
coopérative societies limit. Tel
Aviv, 1944 (AnnaZ.
in Animal
breading
abstracts.
Décembre 1946).
Les vaches de race locale donnent de 500 à 600 litres de lait par an; on peut
doubler ce Chi$ffre par la sélection et l’entretien.
Les vaches importées du Liban
ou de Syrie sont ‘meilleures laitières : 1.200 et 2;OOO litres respectivement.
Les
vaches allemanjies
(Frise) importées ne résistent pas au climat, mais leurs
croisements avec, la race syrienne donnent de 3.000 à 3.200 litres.
HERMANN
(J.). - Notessur le village de Joroberihundaet l’agriculture en Gambie.
Sessional paper no.3, 1946, Bathurst.
En Gambie, la période des vêlages
est en octobre-janvier.
Les veaux
peuvent
téter au début et à la fin de la traite, jusqu’à 3 mois; ensuite, ils bénéficient de
tout le lait jusqu’au sevrage définitif (9 à ii mois). La production
laitière est
très faible; un gallon par jour (4 litres 54) est un bon chiffre. La teneur en
matière grasse est ordinairement
de 6 o/o et plus.
GORDON
BETT~NI
(T.). coitura
colon.,
Ii’élevage desbovins en Afrique orientale italienne. 37,
Agri-
1943.
Le type de bovin sanga est représenté
en Erythrée. On le retrouve en Ethiopie.
Ijar le « giddu jI en Somalie, 1’ « arado »
Le zébu a cornes courtes (Shorthorn)
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ZOOTECHNIE
ET
16DUSTRIES
ANIMALES
est le type le plus commun : « boran » en Somalie, N begait
abyssin. La fertilit6 est faible : les vêlages se font tous
La lactation dure de quatre à huit mois, la production
450 kilogr., le développement
complet n’étant atteint qu’à
247
)) en Erythrée et zébu
les deux ou trois ans.
totale étant de 200 à
six ou sept ans.
KAURA‘ (R.-L.). - Développement
après-guerre
de l’industrie
animale dans
1’0rissa. - I&. Parmilzg,
1946, 7, 141.
Le b&ail de cette province de l’Inde est réduit et improductif.
La production
laitière correspond à environ i5 grammes de lait par tête d’habitant
et par jour,
au lieu de 750 grammes dans le Punjab, clans le Sind et d’autres régions. Les
bœufs ne sont pas assez forts pour être employés au labour et les moutons, très
petits, ne donnent qu’une faible quantité de laine (quelques onces), laine rèche,
au lieu des 2 à 3 kilogr. de laine fine qu’on obtient dans le Nord de l’Inde. Le
plan d’avenir comprend la réorganisation
du département
d’élevage, la vulgarisation en matière de science vétérinaire
et d’industrie
animale, la production
d’animaux
reproducteurs
de races sélectionnées; à cet effet, des fermes administratives seront créées, d’autres agrandies, et fourniront
des taureaux reproducteurs de race qariam et deq buffles de race Murrah, distribués à raison de
un-taureau pour cent femelles; le but ainsi poursuivi est l’amélioration
du bétail
laitier et du bétail de travail.
On prévoit aussi l’amélioration
de 1’8levage du mouton, de la chèvre, du porc,
’
des volailles; l’élevage du cheval sera améli
r la création à Angul d’une
station d’étalons Kathiawari,
réputés pour 1
se et leur endurance.
Les autres mesures comprennent
: la ca
ion des mauvais taureaux,
l’éducation
des. éleveurs, la lutte contre les maladies par l’accroissement
de
l’action vétérinaire,
l’organisation
des marchés.
BROJL1TOLOGIE
(c.-w.). - Les graminées dans l’économie
des territoires du Nord de la
Gold Coast. - B&let. 31 of Invperial
Burenu. of Pastures,
1944, p. 50.
Les graminées sont utilisées dans cette région à de nombreux usages, ma,is les
indigènes ne les considèrent
pas comme un produit de récolte intéressant
et
on a jusqu’à présent peu fait pour les préserver et les conserver. L’indifférence
des agriculteurs
à l’égard de ce problème
ne cessera que quand l’élevage
deviendra pour eux une affaire et non une coutume. Des signes d’une telle
évolution paraissent se montrer. Par ailleurs, la plus grande valeur actuelle
des herbes naturelles
tient dans la protection
du sol, à la fois comme couvert protecteur
et comme source de fertilité. De ce point de vue, les études
faites sont à peu près nulles et l’identifica~tion
des espèces n’est même pas
complète:Par
contre, on a pu, par des essais, fixer la réglementation
des feus
de brousse et l’utilisation
des graminées pour l’a,limentation
du bétail et
Ilobtention
de fumier.
Dans les régions sablonneuses, le système estensif de culture, dans lequel
deux ou quatre années de culture sont suivies de cinq à dix années de jachère,
fait que, la brousse buissonneuse &a.nt très étendue, l’érosion du sol n’est pas
menagante;
les champs abandonnés
retournent
rapidement
à la brousse et
se couvrent de touffes dpaisses d’herbes vivaces parmi lesquelles dominent
les Andropogon.
Dans les zones humides, apparaît 1’Imperatu cylindrica.
Autour
des villages, dans les jachères claires, poussent des herbes annuelles : Pennisetum,
Eragrostis,
Oewzhrus, Brachiaria,
Digitaria,
Eleusine, Ohbris, Urochloa.
LYNN
/
Retour au menu
245
i
BRO%fATOLOGIE
La proportion
,des herbes non utilisées en hivernage et leur développement
sont tels que, pour maintenir la brousse « ouverte », les indigènes doivent avoir
recours aux feux de brousse, qu’il a fallu rbglementer.
Dans les zones suburbaines, la qualité du pâturage
décroît rapidement
en même temps qu’appara’issent des signes d’érosion du sol. Dans oes zones, il faut aussitôt recourir au
mizecl farming.
A la station expérimentale
de Tamalé (Service vétérinaire);
on a fait les observations suivantes : id après dix ans de protection
contre le
feu, les avantages se révèlent nombreux, les désavantages rares, il y a une amélioration marquée du couvert végétal et de la capacité du pâturage;
20 on peut
maintenir le bétail en état au cours de la saison sèche à l’aide du foin de brousse
èt de ce qu’il trouve’au pâturage; 39 les herbes de brousse constituent une exoellente litière et le fumier ainsi obtenu, même aux faibles doses de 10 tonnes à
l’hectare, améliore ctinsidérablement
les cultures et permet les oultures’alternéerJ.
Il semble aussi que le système idéal, en régions sablonneuses, peut comprendre
des soles fourragères temporaires.
Dans les régions non sablonneuses,
à population
abondante,
on pratique
à l’aide de la fumure une culture intensive, insuffisamment
toutefois potir que
la fertilité du sol puisse être entretenue,
d’où nécessité au bout d’un certain
nombre de générations
de culture intensive, de se déplacer. On trouve ainsi
de nombreuses zones abandonnées dans lesquelles peuvent s’être installées des
herbes vivaces comme les Andropogon;
mais le plus souvent, on rencontre un
peuplement
dense d’Heteropon. contortue
ou -de divers Aristida dans un, parc de
karités avec quelques baobabs et Par&a
f2licoideda. Le sol est pierreux, sans
structure; il ne peut être remis en état tant que continuent les feux de brousse.
Dans les régions inhabitées,
on trouve des pâturages dans les vallées ou les
cultures abandonnées.
Pendant
la saison des pluies, on y trouve une assez
grande variété de graminées : Dactyloctenizcm,
Digitaria,
Eragrostis,
Urochloa,
Ohloris, Pervrhsetum,
Xetaria, Eleusine,
Heteropogon,
Aristida.
Pendant quatre
mois ,de l’année : juin et juillet, novembre et décembre, le paturage est suffisant;
pebdant trois mois, août, septembre et octobre: la pousse dépasse les besoins;
au contraire, le pâturage est insuffisant pendant cinq mois : de juin à mai. Il
faut donc penser au stockage. On peut avoir recours ?i l’arachide,
à Signa
sinensis; le foin de certaines graminées,
comme Pennisetum
polystaohyum,
peut être utilisé pour les chevaux; la préparation
du foin pour les autres animaux
est considérée comme une perte de temps. Rien n’est prévu concernant
le
contrôle
du i$turage,
les fourrages artificiels.
Une réserve intéressante
est
constituée par certaines vallées non cultiv8es, à ,sol argileux, où abondent des
herbes dures, surtout Vetioeria
nigritiana.
Dans ces régions, qui sont obligées
de faire venir du grain des régions sablonneuses pour l’alimentation
humaine,
on ne’ peut songer à demander aux indigènes de mieux nourrir leur bétail tant
que le,ur alimentation
n’est pas sûre. C’est l’introduoti&
du mixed
farmirzg
qu’il
faut envisager, le principal
avantage du système étant de fournir du fumier;
on estime que 12 % des terres cultivées seulement sont fumées .annuellement;
l’expérience montre que la proportion
pourrait être portée à 25 y0 si on assurait
une litière aux divers animaux de la ferme.
L’expérience
de quatre années a convaincu l’administration
indigène
de
l’utilité
de la surveillance
des feux de brousse : interdiction
dans les zones
inhabitées, et pratique des feux dès le début de la saison sèche dans les régions
suburbaines
ces mesures deviennent rapidement
une coutume. Parallèle,ment,
on lutte contre l’érosion par la création
de bandes herbacées, de sillons
herbacés dans les pâturages sablonneux,
dans les terrains
arables pauvres,
l’entretien
B en herbe » des bords des routes, la création de barrages dans les
vallées et de puits dans tout le pays.
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BROYATOLOGIE
14.9
(J.-L.). - Observationsdu Service v&inaire.
- Z’hep~~&ion of
animal fonder in tropical a.nd subtropical countries. Imp. Bureau of pastures,
août 1944, p. 55.
A la station de Pong Tamalé, où sont entretenues les diverses esp&es animales
et où il y a 700 acres (1 acre = 40 ares env.) de terrains cultivés, on a consacré
150 acres de terres abandonnées pour la culture aux herbes de pâturage; on a
amélioré le terrain au fumier de parc et laissé se reproduire les herbes naturelles.
On voit apparaître une pousse abondante d’C?ochloa lata, avec quelques Digitaria debiliis, Eleusine indica, etc. Cela fournit un tr&s bon pkrrage
de mai à
mi-août, mais ces herbes annuelles disparaissent alors et, sauf quelques espèces
dispersées comme Pennisetum
pedicellatum, le pâturage est pauvre.
Parmi les Graminées recueillies
autour de Pong Tamalé, la meilleure est
And~opogo~
gayanus, qui pousse très bien de graines. Cette espèce vivace
donne un bon foin et on peut recueillir les graines pour ensemencer de larges
surfaces; par contre, les résultats ont été désappoint.ants avec RotbœEa exaltata.
Les arbres qui peuvent servir à l’alimentation
des animaux au cours de la
saison sèche sont nombreux et largement utilisés. On peut citer : Afxelia africana,
Pterocarpus
erinaceus, Acacia albida, Entada sudanica, Pic~s gnaphalocarpa,
Pithecolobi~m
aaman, Celtis integrifolia,
Khaya senegalensis,
Daniellia
olkeri,
Vite3 cienkacski.
Une plante est en cours d’extension
dangereuse en Gold Coast; elle réduit
considkrablement
la valeur des pâturages;
c’est Acanthospermum
hispidum
(N star burr B) qu’qn retrouve dans les pâturages de Nigeria. On peut l’attaquer
par la coupe continue et l’arrachage
avant la formation des graines.
STEWART
(N.-L.) et RAY (S.-C.j. - La compositionchimiquede Cynodon plectostachyum (star grass) à différents stadesde végétation et valeur nutritive
du foin. - Ind. Jouru. Vet. SC., p. 271.
MATHUR
Oynodon plectostachyzcna est un chiendent
qui, dans l’Inde, se montrerait
intéressant en raison de sa teneur en protéine digestible; cette teneur diminue
à mesure que la plante mûrit (de même que la teneur en phosphure et calcium),
mais le foin n’en constitue pas moins & lui seul un aliment suffisant. Certains
échantillons
sont assez riches en acide cyanhydrique.
(V.-R.). - Empoisonnementdu bétail dans 1’Assam. E”armiqag, 1943, p. 77.
Les empoisonnements
criminels de bétail sont fréquents dans 1’Assam; ils
sont réalisés dans un but de vengeance et surfout dans un but lucratif;
c’est
surtout au cours des épizooties diverses : charbon, peste bovine, septicémie
hémorragique,
etc., qu’interviennent
les agents du commerce des peaux ou
des os, et aussi quand ces produits sont en hausse. Ils utilisent pour cela 1~s
offices des éoorcheurs professionnels,
les « chamars )j. C’est surtout l’arsenic
qui est employé : ils le mêlent aux aliments, le dispersent dans les plturages,
ou l’administrent
dans un bol (souvent, le poison est placé à l’intérieur
d’un
épis de maïs). Un procédé non rare consiste à faire une pâte épaisse avec de
l’eau, de la farine et des graines bro+es d’ilbrus
precatorius et à en enduire une
épine ou une aiguille qui, fixée à l’extrémité
d’un bâton, sert à percer la peau
en divers endroits : cou, gorge, arrière-main
(on sait que l’abrine cause ainsi
une intoxication,
et qu’il y a en même temps réaction locale qui peut laisser
croire à une morsure de serpent).
Plus rarement, les empoisonneurs
ont recours au laurier-rose
et au tabac
sauvage.
GOPALAKRISHNAN
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250
BROMATOLOGIE
SEDDON’(H.-RT).
Awst.
Vet.
'
- Fluorose dentaire chronique endémiquechez le mouton. Jowm.,
1945,
p. 2.
Dans le Queensland, la fluorose existe a l’état endémique chez les moutons
qui s’abreuvent
aux puits artésiens, dont l’eau est riche en fluor. On.observe
chez les animaux atteints des taches de l’émail, de l’irrégularité
dans ‘l’usure
des incisives et des molaires. L’usure des incisives peut être si rapide que des
animaux de quatre ans paraissent deux fois plus âgés, et celle des molaires
peut être telle que la mastication
est difficile.
SCHANG
(P.-J.)
et ARAMENDI
(M.-C.).
par Cynodondactylon. -
-
Intoxication de jeunesbovins causée
Buenos-Ayres,
1945, p. 264.
Le chiendent peut causer chez de jeunes bovins des accidents aigus ou chroniques, qu’on peut reproduire
expérimentalement.
On observe des mouvements
de la tête, des contractions
des muscles de la face, des grincements de dents;
les tremblements
musculaires peuvent être généralisés et accompagnés d’hypersensibilité. Quand le malade se déplace, il y a incoordination
des mouvements,
rigidité de l’allure (marche au<< pas de l’oie »), chute sur le sol. Si on cesse l’alimentation au chiendent, les symptômes s’amendent
peu à peu; si l’intoxication
chronique
continue, l’amaigrissement
est rapide; la mort est assez rare. A
l’autopsie, le sang se coagule lentement;
la muqueuse gastrique
est congestionnée, ainsi que la muqueuse intestinale;
de même les méninges.
‘i
MITSCHERLICII
(E.). - Hygiène du pâturage dans les régions arides et semiaridesdespays chauds.- De&-.
tropemaed.
Zeit.,
1944,-p. 68.
L’auteur décrit, d’après des travaux antérieurs, les principales deficiences des
sols et des pâturages tropicaux,
ainsi que les conséquences qui en résultent
pour le bétail; il décrit les effets du surpeuplement
des pâturages et indique
du sol par’ les superphosles moyens habituellement
préconisés : amélioration
phates, distribution
de phosphates aux animaux, prévention
de la carence en
protéines par la luzerne, le maïs, l’ensi’lage, les arbustes fourragers; de la carence
en vitamines par le cactus inerme.
La rotation
des paturages doit se faire sur des lots d’été et d’hiver; dans une
ferme avec, trois lots d’été, la rotation se ferait ainsi :
Années
1
2
3
4
,
5
6
Gae.
vet.,
Lot no 1
Automne
Automne
Eté
Printemps
Printemps
Eté
Lot no 2
-
.
Printemps
Eté
Automne
Automne
Eté
Printemps
Lotir03
-
_,
Eté
Printemps
Print,emps
Eté
Automne
Automne
(M.-H.). - Uophagie chez les animaux. - East Afr. Med. Jown.
p. 103 et p. 152.
Dans ce long travail sur une habitude vicieuse fréquente chez les animaux
africains, l’auteur suppose qu’elle peut être due à un goût passager pour une
substance condimentaire,
ou à la recherche d’un élément manquant
dans la
ration, à une manifestation
de maladie ou de sous-alimentation,
à l’imitation
d’autres animaux. Il est vraisemblable
que le manque de calcium ou d’un autre
élément peut intervenir,
mais rien de définitif n’est établi.
FRDNCH
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ANALYSES
-
EXTRAITS
CLIMATOLOGIE
et SEN (S.). - Températuresrectales de eertains animaux au
The Ivd Jouyn. of Veterin. SC., 1945, mars, p. 62.
Les variations de la température
rectale d’animaux
sains, sous les tropiques,
ont été peu étudiées. Il faut d’abord retenir avec HORNBY
(1942) que l’expression
G température
normale N pour ces animaux n’a qu’une valeur relative. REGAN
et FREEBORN
(1936) ont observé que des vaches de Jersey soumises à une
température
extérieure de 29%! et plus pendant plus de vingt-quatre
heures,
règlent difficilement
leur température
corporelle,
et REGAN
et RICHARDSON
(1938) ont vu que, tant que la température
extérieure
reste entre 5 et 2O’G,
la température
des bovins est stable : 3803 a 3804, alors que quand la température extérieure est de 370, la température
rectale monte à 4006. Les bovins
indigènes, bien que moins sensibles, manifestent cependant des variations. Leur
température
normale ne diffère pas sensiblement
de celle des animaux d$s
climats moins chauds. Ainsi, aux Philippines,
Chez des bovins de race Nellore,
la moyenne est de 38066, les températures
diurne et nocturne étant 3807 et’
38056 (MANRESA
et GOMEZ,
1937); pendant la saison chaude, pour les mêmes
animaux, la moyenne est de 39001, et de 3S082 pendant les mois plus frais
MANRESA
et FALCON,
1939).
Chez les buffles, alors que la temperature
normale est de 3701, elle peut
atteindre 400 pendant les jours chauds (GREGOR,
1941).
Les moutons paraissent
moins sensible s a,ux variations,
probablement
en
raison de la protection
que leur assure la laine.
Chez les chèvres de l’Inde, la température
moyenne est de 3802 le matin et
39” le soir; il y a des oscillations marquées, parallèlement
à celles de la température extérieure (LADIQ,
1943).
Des variations du même ordre sont observées chez les poules.
Les expériences de MINETT
et SEN ont été réalisées sur des animaux de l’Inde,
à Mukteswar.
Elles montrent que, sauf pour les poules, une baisse ou une hausse
de la température
corporelle suit de trois heures environ les modifications
de
la température
atmosphérique.
Les buffles sont plus sensibles que les bovins
et les moutons..
Les variations
saisonnières ont été observées chez les animaux des diverses
espèces. Les moyennes sont les suivantes :
-MINETT
(F.-C.)
repos.-
Buffle (mâle) de 37,54 en décembre à 38,31 en juillet
Vache
38,3
38,55
Mouton
39,12 en février à 39,87 en juin
Chèvre
39,26
40,44
Poule
41,36
41,96
(F.-C.). - Effets desdouches,de la pluie, du « vautrage » sur la température corporelle desanimaux. - Joum. of a&mal SC., no 1, février 1947.
MINETT
L’évaporation
une déperdition
qui suit le mouillage de la surface cutanée par la pluie, amène
de chaleur
qui peut avoir une influence sur la santé, et il est
’
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252
CLIMATOLOGIE
possible que cela explique la prédominance
des oertaiies
afffections, dans.
1’Inde;au moment de la mousson. Les exp&ieqces ont été faites sur des bovins,
des zébus, des mouton’s soumis à des douches artificielles ou à la pluie, ou &oore
chez des buffles qui, selon leur habitude, se vautraient dans la boue, à des saisons variées.
Elles montrfnt
que Ïe buffle est plus sensible aux variations
que le zébu
(vache), ce qui traduit pour lui une plus grande difficulté dans la régulation
de la température.
Ce peut être dû à ce que le revêtement pileux est plus abondant chez la vache zébu, mais plus probablement
à ce que le mécanisme thyroïdoadrénalien est moins efficient chez le buffle.
Les animaux qui se vautrent
(buffle, porc, hippopotame)
ont peu de poils;
leur habitude est probablement
réglée par plusieurs factels,
le principal
étant
le besoin de rafraîchissement;
l’habitude,
le milieu environnant
influent aussi :.
dans certaines fermes du Nord de l’Inde, on installe de véritables fosses en ciment
pour permettre aux buffles, et surtout aux bufflesses laitières, de se baigner au:
moins deux fois par jour, pendant une heure, l’une des séances se faisant. une
heure avant ii traite. Sans cela, on estime que la production
laitière d’une
bufflesse baisse d’au moins une livre par jour. On fait baigner les veaux au delà
de 6 mois. Le procédé est peu hygiénique, en raison des souillures qui en résultent ;,
aussi est-il préférable de doucher une ou deux fois par jour.
Une douche abondante ‘prolongée
pendant
deux heures abaisse la température du buffle de 105 le matin et 009 l’après-midi.
Le même traitement
amène
dans Il’après-midi
une beisse de température
de 0028 chez la vache zébu. Les
jeunes\ buffles sont particulièrement
sensibles. D’autre part, alors que chez le
,buffle la baisse se produit surtout au cours de la douche, chez les bovins c’est,
après qu’on l’observé.
Pendant la mousson d’été, à Izatnagar,
et pendant la pluie de mousson à
Mukteswar,
l’exposition
à la pluie a amené dans la première localité une baisse
de température
de 004 à 105 chez les bovins et, dans la deuxième localité, une
baisse de 009 à 108 chez les bovins de montagne et de 008 à 105 chezles moutons.
Les buffles “se baignent d’eux-mêmes,
surtout d’avril à octobre, quand les
températures
de l’air et de l’eau dépassent respectivement
30 et 250. Le bain
amène toujours une baisse marquée de la température.
Chez un animal qui se
vautre après l’exercice, la baisse peut atteindre 106 à 202.
MANRES)
(M.), RYES (N.-C.),GOMEZ
(F.), ZIALCITA
(L.-P.)et
FALCON
(R.-P.).-
Influence de la température atmosphériquesur l’hémoglobine et autres
constituants’du sang du bétail. - Emp. Jowm. exp. Agric., p. 97, 1940.
L’influenbe
de la température
Tour l’aoolimatement
est indiqué par les constatations des auteurs aux PhilippineS
: le sang du bétail local a une teneur en
hémoglobine
plus forte que le sang des animaux importés; les variations journalières de la température
n’influent
pas sur cette teneur, alors qu’elle est
plus grande en saison froide qu’en saison chaude. La température’moyenne
des
animaux importés est plus grande que oelle des animaux du pays. Les obserVations montrent que la teneur du sang en hémoglobine,
le nombre des globules
rouges, le poids spécifique du sang et le rapport P : Ca du sérum sont en relation
avec les possibilités
d’adaptation
aux conditions
de température.
MINETT.
- Influence du climat sur la fréquencedesmaladies.-Proc. 30th. I?&d.
II, p. 193.
Xc. Oongress, 1943, Part.
L’influence
du climat, des conditions
atmosphériques,
sur les maladies est
mal connue; elle devrait être étudiée expérimentalement,
en raison du nombre
des facteurs qui interviennent.
On pourrait ainsi déterminer les conditions dans
Retour au menu
CLIMATOLOGIE
2.33
les prévoir
et aussi expliquer
lesquelles
apparaissent
certaines épidémies,
l’aspect de certaines affections, leurs modes de transmission.
C’est ainsi que-le refroidissement
artificiellement
provoqué par des douches
auxquelles on soumet des moutons qui ont reçu une dose habituellement
non
mortelle de Olo&idium
oxiematiens
peut provoquer
la. mort; au contraire, le
.cobaye inocul6 avec le même germe et qu’on soumet à une haute température
(4OoC) est sauvé, probablement
en raison d’une action phagocytaire.
D’autres activiths du climat sont signalées : troubles de la nutrition,
facilité
des infestationk
parasitaires,
diminution
du volume des œufs.
(D.-H.-K.),
ROBINSON
(K.-W.), YEATEB
(S.-T.-N.)
et SCOTT (M.-I.-R.). Elevage de la volaille dans les climats chauds. - Podfry SC., 1945, p. 195.
Les expériences des auteurs montrent
que la température
des poules subit
une augmentation
en milieu chaud; l’humidité
intervient
aussi, mais moins.
Parallèlement
à l’augmentation
de la température,
on note de l’accélération
respiratoire,
alors que le rythme cardiaque ne change pas. La température
à
partir de laquelle on observe ces modifications
physiologiques
est 32oC. Un
certain nombre de poules résistent à une températ,ure de 4Oopendant sept heures,
mais aucune ne résiste pendant ce temps à -k3
’ O. L’exposition
prolongée peut
amener une température
rectale de 45O. Les volailles présentent
alors une
respiration
difficile! une grande dépression précédant le collapsus et la mort.
Dans une Atmosphère à 400 et 25 90 d’humidité
relative, ce sont les poules de
race Leghorn brune ,qui ont la plus forte élévation de température,
les Leghorn
blanches la plus faible, le comportement
des Australorp
et des Rhodes Island
étant intermédiaire.
L’ordre
est inversé quand l’humidité
atteint 75 y0 : ce
sont les Leghorn brunes qui réagissent le moins, les Australorp
et Rhodes Island
le plus, les Leghorn blanches et les Minorque noires de façon intermédiaire.
Il y
a toujours diminution
de la ponte.
La couleur ne paraît pas jouer un rôle dans la façon de réagir des diverses
races, ni le développement
de la crête et des barbillons;
par contre, la forme du
corps aurait un effet marqué.
A noter que ces expériences n’ont pas été réalisées avec des races de régions
tropicales
habitudes aux fortes températures.
LEE
~
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BIBLIOGRAPHIE
(G.). - Zootechnie et industries animales en’ Afrique ocoidentale française. - 1 vol., 142 pages. Imp. du Gouvernement,
Koulouba
DOUTRESSOULLE
(Soudan).
M. DOUTRESSOULLE,
qui enseigne la zootechnie aux élèves de 1’Ecole africaine
de Médecine vétérinaire,
présente dans ces pages les connaissances que doivent
posséder les vétérinaires
africains en ce qui concerne les animaux domestiques,
leur production,
leur exploitation.
Une synthèse claire de la zootechnie générale constitue la première partie.
Dans la deuxième partie, beaucoup plus imp,ortante, l’auteur met à profit sa
longue expérience pour résumer ce qui est connu, et ce qu’il a appris relativement a l’étude des races, aux procédés locaux d’élevage, aux méthodes amélioratrices applicables
au cheptel indigène, etc.
Ce travail ne profitera pas qu’aux éleves de 1’Ecole vétérinaire de Bamako,
mais aussi à tous ceux ‘qui s’intéressent au cheptel de l’Afrique
Noire et à son
avenir.
G. C.
(A.). - Les bêtes de chassede l’Afrique française. - 1946, un vol.
235 pages. Payot, Paris.
A. JEANNIN,
à qui nous devons déja un excellent ouvrage sur les R Mammifères
sauvages du Cameroun D, a voulu faire connaître l’essentiel de ce qu’on sait des
Mammifères
que le ohasseur est appelé à rencontrer
en ‘Afrique du Nord, en
‘Afrique
occidentale
et’ Afrique équatoriale.
Il ne se borne pas à faciliter la
détermination
des espèces par des descriptions concises et des tableaux faciles
à interpréter;
il donne des renseignements
sur les mœurs, la biologie; il nous
fait voir l’importance
de la chasse au point de vue biologique,
économique
et
juridique.
Des dessins schématiques,
des photographies
. illustrent
judicp;ment
. .
l’ouvrage.
JEANNIN
KUBES
(V.).veterim.,
Le CC
Trypanosomavivax 1)américain. -
Instit.
cieiwvestigaciones
Caracas, 1944; 126 pages.
Le Directeur
de 1’ « Instit-uto de investigaciones
veterinarias
D de Caracas
nous donne une monographie
de Tr. viaaz non seulement au Venezuela et dans
les autres régions de l’Amérique
où se répandit, probablement
au cours de la’
deuxième moitié du siècle dernier, la (( trypanosomiase
à taons 11,mais aussi,
par comparaison,
dans les territoires
africains qui constituent
son domaine
habituel.
La distribution
de la maladie bovine en Amérique est décrite en détail; puis
le parasite lui-même est étudié; l’étude morphologique
du trypanosome rencontré
au Venezuela
montre son identité avec celui des préparations
originales
de
Ziemann, La culture sur embryon de poulet n’a pu être réussie.
L’inoculation
‘montre que les espèces les plus sensibles au virus américain
sont le b&uf, la chèvre, le mouton. Les Equidés, surtout l’âne, ne présentent
guère qu’une maladie inapparente.
-Le porc est encore moins sensible. Se sont
montrés entièrement
résistants : chien, lapin, cobaye, rat blanc (cependant, la
splenectomie permet une infestation sanguine passagère), rat gris, souris blanche,
Hydrochmrus
capibara.
La symptomatologie,
l’anatomie pathologique,
les variations de la résistance
a la maladie et celles de la virulence, la thérapeutique,
l’immunité,
l’immunisation constituent
les chapitres principaux.
G. k.
Retour au menu
BIBLIOGRAPHIE
(A.).L’éléphant d’Afrique. - 1946, I vol., 251 pages, Payot,
Ouvrage fort documenté comprenant
: zoologie; histoire; folklore;
protection.
Les quatre permiers chapitres comportent
: caractéristiques
giques; particularités
anatomiques
et morphologiques;
comportement
’
* hygibne et pathologie.
L’alimentation,
l’hygiène
corporelle
~X?ment
traitAes, ainsi que les principales
maladies.
G.
JEANNIN
255
Paris.
chasse;
zoolobioloy sont
C.
The Use and Misuse of shrubs and trees as fodder. -
Imperial
Agricdt~rpl
Bzcreazc, Joint Publication
no 10, 1947, 232 pages.
Cette importante
publication
nous donne plus
que ne promet le titre, oar
elle nous fournit un inventaire
descriptif de la ccflore aérienne » de toutes les
régions tropicales et subtropicales;
pour la plupart des régions, cet inventaire
est complété par les espèces fourragères qui rivent avec les espèces arbustives,
en sorte que nous est offerte la description des « pâturages de brousse )j. Beaucoup
se figurent que l’importance
de ceux-ci va aller diminuant
progressivemen,t,
leur disparition
étant la conséquence de l’établissement
d’une agriculture
plus
moderne et nartioulièrement
du « mixed farmine )). JIa,is ce sont là des vnes
d’avenir, d’ailleurs inapplicables
en bien des ré$ons. Il n’est pas exagéré-dé
dire que, de par le monde, un nombre plus considerable d’animaux vit des ((prairies aériennes D, ou des associations oh dominent arbustes et arbres, que sur les
Dâturages constitués seulement de G-raminées ou de l’association
GraminéesLénum&euses.
On obtient un total imnressionnant
en additionnant
les a,nimn.nu
quf vi-vent sur les associations buissonneuses de l’Afrique,
les maquis de la
Méditerranée
et du Moyen-Orient,
le cknpcwnl de Californie, le bush de l’Afrique
du Sud, de l’Australie,
de l’Amérique
du Sud, les zones forestières de l’Inde,
des Etats méridionaux
de 1’Amérioue
du ‘r’ord. De faoon générale. dans ces
régions, il y a surcharge des pâturiges
et tendance à ia dggradation
du sol;
mais les mesures qui peuvent être enrisa’gées pour
limiter ces inconvénients
n’empêchent
pas que les arbres et arbnstes restent une source importante
d’aliments
pour des animaux
de rares non améliorées qui ne peuvent être
remplacées par des races plus 6voluées.
11 faut remarquer aussi que la valeur alimentaire
de ces espèces égale souvent
celle des graminées et même la dépasse, et qu’elle ne subit pas d’aussi gra.ndes
variations.
Aussi a-t-on envisagé, pour améliorer la valeur des prairies artificielles de graminées, dans les Indes occidentales, la création de N pâturages à,
protéine D, des arbres et arbustes de la famille des Légumineuses étant installés
dans les prairies et en pourtour, pour fournir, par leur feuillage et leurs gousses,
un complément en protéines, en même temps que de l’ombrage.
D’autres problèmes sont exa~minés : aménagement
et conservation
des pât,urages d’arbustes,
culture de certaines espèces arbustives,
établissement d’un
couvert arbustif à la fois alimentaire
et prérentif
de l’érosion, association des
arbustes aux pâtura,ges dc glammi-ca, etc.
La publication
comporte de nombreuses photographies
qui nous donnent
l’aspect de cette flore arbustire
en di.veraes régions, des tables indiquant
la
table
répartition
ou la composition
des espèces, et, ijl /ille, une importante
comportant
894 analyses de plantes, analyses qui donnent la composition
des
éléments habituellement
mangés : feuilles, pousses, gousses, fruits, etc.
Toutes les régions tropicales et subtropicales
du monde sont étudiées par des
spécialistes, qui résument des publications
déjà connues ou donnent deEi études
détaillées inédites.
Ainsi se présente cet important
ouvrage, que ne peuvent ignorer tous ceux
qui s’intéressent à l’élevage pastoral, 5 l’association de l’agriculture
et de l’élevage
tropicaux,
à la géo-botanique.
G. C.
(G.). - L’Elevage en Afrique occidentalefranaiçse. - 1 vol.,
300 pages. Cartes et planches photographiques,
1947. Larose, Paris.
M. DOUTRESSOULLE,
bien que se défendant fort, modestement
d’avoir voulu
réaliser une œuvre originale, fait mieux que rassembler, comme il le dit, les
w
D~UTRESSOULLE
VIII,
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256
BIBLIOGRAPHIE
matériaux
accueillis par ses prédécesseurs. Sa longue expérience et l’attrait
,qu’eurent pour lui, au cours de sa carrière africaine, les problèmes
de la
zootechnie, lui ont permis - et il y réussit fort bien - de nous dire les lcauses
des échecs ou des réussites antérieures,
d’en tirer conclusions pour l’avenir.
Après une partie générale où sont traités la climatique
zooteohnique’et
les
modes d’élevage, chaque espèce domestique est décrite. Dans cette description,
l’auteur a forcément, reprenant les travaux des autres, montré cette mosaïque
de races et sous-races qui tient à ce que chacun a souvent eu, pour ses
études, un horizon trop limité. Il y a longtemps que nous souhaitons qu’un ou
‘des zootechniciens,
ayant parcouru
toute notre Afrique Noire - et même t.
toute l’Afrique,
car ‘les frontières des hommes ne sont pas celles des races tente une synthèse, alors qu’on n’a guère fait jusqu’à présent que de l’analyse.
iM. DOUTRESSOULLE
y a réussi en partie et fourni à ceux qui, au eoùrs des
années à venir, auront charge de cet important
capital qu’est le cheptel de
l’Afrique
Noire, un indispensable
instrument
de travail.
G.C.
Le Gérant : G. C,URASS~N.
99868
MA-~LD? et liwou.
Parm
_
Retour au menu
L'ELEViAGE DU CHEVAL AU SEXEGXL
l
l
par R. LARRAT
(4 Aguren)
Répartition.
- La densité de peuplement équin dépend de facteurs
climatologiques et surtout nosogcniqucs. On trouve, au Sénégal, le
cheval dans toutes les zones peu humides ou Glossines et Tabanidés,
hôtes vecteurs des trypanosomes du type vivax-cazalboui OUcongolensedimorphon, n’en compromettent pas l’élevage.
Les plus fortes concentrations sont enregistrées dans les cercles du
B-1, de Thiés, de Loupa, de Ling&e
et deKaolack. Non seulement
les conditions de milieu y sont favorables, mais encore ce sont (a I’exception de Ling&e)
des régions économiquement développées où, depuis
longtemps, joue une demande active. Traitants autochtones et libano-.
syriens y entretiennent une nombreuse cavalerie. D’autre part, l’activité
dans ce secteur, de plusieurs sociétés d’encouragement et l’engouement
des populat.ions urbaines indigénes pour les courses hippiques peuvent
ètre considérés comme des causes non négligeables de développement
et dc densification. Une indiscutable relation existe entre le volume du
groupement humain dans Ics villes et escaleset le noyautage des effectifs.
Ils sont plus dispersés dans les cercles de Matam, de Podor et du
Bas-Sénégal, bien que l’on y trouve les meilleurs produits. La vallée
du fleuve, avec ses terrains de décrue ou sévissent a l’état enzootique
les hématozooses (nuttalliose,. souma), se révèle peu propice, ainsi
d’ailleuwque les cantons maritimes et particuliérement la région des
Xiayes littorales qui s’étend de Saint-Louis B Sébikotane (Gandiolas,
’
WBaouar, Mékhé, M’Bar, X’Doutte-Djassane).
D’une facon générale, l’aire d’habitat ne descend pas au-dessous du
llc degré de latitude nord; les régions défavorables étant représentées
par les cantons sud des cercles de Iiaolack (Nioro-Rip, Xombato,
baboya, Saback-Rip, Sokone, Djilor, N’Dangane, Pakalla Blandack),
(lu cercle de Tambacounda (Ouli, Nettcboulou.
Niani-sandougou,
Doundou méridional), tous limitrophes ou voisins de la Gambie britanuique, et par la totalité des cerrles de Kédougou ct de la Casamance.
Les quel*&3 sujets que l’on rencontre dans ces territoires sont
iutrcduits par les chefs et les commer-ants indigènes, par-l’administralion (remonte des gardes dc cercles) ou encore, au cours des dernières
années, par les exploitants des chantiers de coupe de bois pour suppléer
i l’absence de moyens de transport.
Ils n’y font pas une longue carriére et succombent trés rapidement.
Eler.
et >I&d. vet. des Paya tmpicnux.
- Oelotn 1947.
1
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,
R.
Fig. 1. -
e..
i
1 m.
47.
l
Fleuve
1.
.,
.
.
., _
SANS RANCUNE.
LARRAT
.-.Y
.
I
,..
-...
Fig. 2. -
N’ PAR. Commun,
1 m. 27. type
I Cheval
de tlacre m.
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L’ÉLEVAGE
DU
CHEVAL
AU
SÉNÉGAL
Fig. 3. - MARONE.
14 ans, 1 m. 37 n Y’ Bayar 0).
Le meilleur cheval du Sénégal, imbattable
sur les hippodromes.
Fig. 4. -- BEDIENNE.
4 ans, 1 m. 40 ( Fou’tanké
3).
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260
R.
LARRAT
‘Les éleveurs de chevaux
sont surtout
Si l’on se réfère au dicton local : « Que le
que l’hippiafre
.so#it ouolof X, les premiers
plus expérimentes.
Le tableau
suivant
indique
l’exacte
dans les divers cercles :
Bas Sénégal . . .
Louga . . . . . . . . .
Baol . . . . . . . . . .
Thiès . . . . . . . .. . .
Sine Saloum . . .
Djoloff.. . . . . . . .
Matam.
.... ..
Podor
... ....
‘Tamba,counda
....
355
. . . . 3.637
. . . . 3.005
. . . . 5.114
* . . . 5.393
. . . . 2.837
. . . . . . 1.641
. . ....
652
. .. ..
423
ouolofs, peuls et toucouleurs.
médecin du bceuf soif peul, mais
sont réputés comme étant les
répartition
du cheptel
recensé
Casaimnoe. .‘. .......
Kédougou
..........
Velingara ...........
Kolda ..............
Sedhiou ..........
:.
Ziguinchor ...........
Bignona ......
.. .,...
Oussouye ..........
chevaline
ne dépasse
Effectifs
et variations.
- La population
guère 30.000 têtes.. Elle tend à décroître.
La ‘diminution
est générale,
mais comparativement
plus accusée dans le Bas-Sénégal,
le Diambour,
le Djoloff
et le Cayor.
Les années de guerre n’ont pas été sans influer sur l’élevage
du cheval.
L’arrêt
des importations
du riz a eu notamment
pour effet d’augmenter
la consommation
locale de mil et de soustraire
aux équidés, en faveur de
l’homme,
une importante
partie des récoltes.
Trois années sukcessives
de sécheresse (1941, 1942, i943) ont, d’autre part, réduit la capacité des
pâturages,
ajoutant
aux méfaits
du rationnement.
Enfin,
la ‘hausse
progressive
des fourrages,
du tourteau
d’arachide
et des grains a rendu
particuliérement
onéreux l’entretien
d’une monture.
Le manque
d’essence,
la diminution
des moyens
de transport
ont,
par contre, déterminé
l’utilisation
du cheval comme moteur.
Dans les
villes, -les voitures
hippomobiles
se:sont a peu près entièrement
substituées aux taxis automobiles.
Mais l’élevage
n’a pas pour autant bénéficié
de circonstances
qui pouvaient
être favorables
à son développement.
En effet, l’appât
du gain a entraîné
une exploitation
intensive
et
partant,
l’usure
rapide des sujets, par ailleurs
insuffisamment
nourris.
~
L’extension
des débouchés,
loin de stimuler
la production,
a incité les’
éleveurs h se débarrasser
hâtivement
et imprudemment
de leurs produits..
La qualité
mkme de ces produits
n’étant
pas recherchée
(car l’acheteur
n’avait,
en vue qu’un amort,issement
rapide),
la facilité
de vente n’a
nullement
favorisé une amélioration
par sélection.
II en est résulté un
appauvrissement
qualitatif
en même temps que quantitatif
de l’élevage.
-,
_
.
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L’lkLEVAGE
DU
CHEVAL
AU
261
‘SÉNÉGAL
Les pr61$vements pour
lea besoins de l’armée ont .aggravé la situat,ion. Non
seulement les commissions de remonte achetaient, en une seule opération,
de
nombreuk
produits dans une même région, mais encore ne retenaient
que les
sujets d’un beau modèle, d’une taille minimum de 1 m. 40,faisantainsipreuve
d’une méconnaissanceabsolue des disponibilités locales et de la qualité d’un
élevage dont le capitaine de cavalerie de Franco signalait déja en 1905, qu’il
était en majeure partie constitué d’animaux de pstit format (entre 1 m. 33 et
1 m. 38). Le résultat de cette façon de procéder fut un « écrémage» deseffectifs
et la perte, pour la reproduction,
des meilleurs
géniteurs
mâles.
Origines et races. - Les documents historiques manquent qui
pourraient nous aider ?I dét,erminer l’origine du cheval sénégalais. Les
graffiti rupestres du Sahara Occidental indiquent l’apparition d’un
équidé ?I côté du dromadaire? postérieurement au néolithique agricole
et sédentaire, et bien avant que l’amiral Carthaginois Hannon ait
entrepris son périple,
Mais on ne retrouve pas la trace d’une race autochtone. Les premiers
étalons Port>aient des conquérantk. 11 semble qu’il y ait eu un lent
déplacement vers le sud, du cheval punique et,, par la suite, des apports
renouvelés de la race bcrbère (numide]: par glissements successifs’le
long des pistes c,aravaniPres ou d’invasion, notamment à la faveur des
mouvements almoravide ct arabo-harsane.
De Mauritanie, le cheval est passéau Sénégal, entraîné par les Bafour
et les Mélaniens du Chernana! reculant devant, les Canhadja-Lemtouna
et les guerriers d’Oudéi, fils de Hassan.
A une époque plus rapprochée, les importations
par mer sont -venues renouveler le sang barbe diffusé, de proche en proche, par les razzi, les nomadisations
et les échanges com.merciaux.
Cvs importa,tions
se succédèrent
suivant un
rythme irrégulier. La première remonte à la fin du XV~ siècle. Le navigateur
vénitien Alvise CADA BIOSTO relate qu’il débarqua, au Nord de la presqu’île
du Cap Vert (dansla région de M’Boro), des chevaux destinés au Roi du pays,
Quelle était leur provenance ? CADA MOSTO étant au service du Portugal,
il s’agissait vraisemblablement
de sujets andalous, alors très répandus dans le
sud de la péninsule ibérique, robustes montures des oonquistadors,
aisément
adaptables (ils firent soucheau Chili et au Pérou), barbes sub-busquéadont
l’on retrouve dans le cheval du canton WBayar (Baol) l’encolure. épaisse, le
poitrail large, la côte arrondie, le croup- ample, le front bombé, sous poil bai.
Bien que de Franco fasse dériver ce dernier du poney du Fouta-Toro,
lui-même
issu des élevages maures du Trarza et du Brakna, les caractères très particuliers
de Cett>e variété ne relèvent pas uniquement,
comme le croit cet auteur, d’une
modification
du type sous l’influence du sol: mais aussi d’une imprégnation
par
des produits d’autre origine, introduits
par voie marit,ime.
L’infusion de sang barbe s’est poursuivie jusqu’A ces dernières
années; les étalons du dépôt, de Mostaganem. introduits en 1887, les
chevaux du Sahel soudanais acquis par les traitants Ouolofs, les chevaux
réformés des unités de spahis ont contribué à son renouvellement.
On peut affirmer que le cheval sénégalais est un barbe adapté, les
différences dans la morphologie résultant d’influentes locales diverses
.
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26%
R. LARRAT
milieu, mode d’entretien, croisement en dedans, retrempage du sang.
En règle générale le type subit une réduction progressive du ,,format
quand on s?éloigne du fleuve en se dirigeant vers le rivage atlantique.
L’utilisation précoce des sujets pour le portage ou la traction,’ dans
les villes et escalesgroupés à proximité de la côte, a déterminé le raccourcissement des rayons par ossification rapide du squelette. ’
La multiplication des échanges entraine une fusion plus complète
des modèles et atténue les différences. DE FRANCO, déja cité, décrivait,
à côté du cheval de Médine ou Fleuve, trois variétés de poneys : Fouta,
Cayor, Baol (M’Bayar), et quelques sujets issus du croisement étalons
maures-juments M’Bayar.
NAINSOUTA distingue, comme les indigènes d’ailleurs, trois catégories :
le M’Bayar, le M’Par, le Foutanké.
Le M’Bayar,
tire son nom de la provi;ce du Baol oriental (Cercle de
Diourbel) qui est son principal centre de production. On !e trouve
surtout dans la bande de terrain qui, de Thiès A Tivaouane, s’étend vers
Didbrbel par Toul; N’Diourbel et M’Bambey. C’est un animal commun,
de petite taille (1 m. 33 A 1 m. 38) dont le défaut de taille est compensé
par la solidité de la charpente. Il est t,rapu, rablé, ramassé*et possède de
bons Point)s de force. La tête est grosse, chargée de ganaches, le front
carré et bombé, l’encolure épaisseet courte, la poitrine profonde, ronde
et bien cerclée, le poitrail large. Le dessus, souvent un peu plongé, est
parfois ensellé’; la ligne dorso-lombaire, courte avec un rein bien soudé,
l’épaule généralement peu oblique, la croupe arrondie et musclée, les
cuisses fortes, les membres solides et secs, les articulations larges. Les
pieds sont souven,t déformés. De nombreux sujets sont panards avec,
comme conséquence8,les jarrets clos. On peut toutefois trouver de bons
aplombs. La robe,est généralement baie, quelquefois alezane. La peau
est épaisse, sans souplesse ni finesse.
Par sa rusticité, s,on endurance et sa sobriété, le M’Bayar réalise,
,mieux que tous les autres chevaux du pays, le type le plus complet, du
cheval de guerre et destrait léger.
Le Foùtanké,
moins répandu, résulte du croisement des juments
M’Bayar avec les &talons maures dits du Fleuve, mais en réalité dérivés
des chevaux du Hodh ou de Kayes (Médine). Il représente un essai de
transformation du M’Bayar par croisement, en vue d’accroître sa taille.
Les résultats ne sont pas toujours très heureux. Le Chef d’escadron
LAFERRÈRE (1908) constatait que dès qu’un cheval du Sénégal prend
de la taille, c’est au. détriment ou de son coffre et de son poitrail, ou de
sesboyaux, ou de la solidité de ses nœuds de force, de la puissance de
sesarticulations et de ses tendons. On obtient des produits ou étriqués
(serrés entre deux portes), dohc sans grande capacité respiratoire, ou
7
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L’hLEVAGE
DU
CHEVAL
AU
263
SÉNkGAL
levretés (donc mauvais mangeurs), ou usés et tarés prématurément
dans
leur dessous. Entre 1 m. 38 et 1 m. 43, on a des sujets assez bien dans leur
ensemble, harmonieux,
enlevés, aux membres plus fins, énergiques, a
allures plus brillantes, à la tête fine, nerveuse. Au dessus de 1 m. 43, le
Foutanké est souvent heurté dans ses lignes, décousu, avec une encolure
grèle, le rein long, décousu de membres, et ses aplombs sont défectueux.
Le Foutanké est un cheval de selle.
Le &"Par, ou cheval du Cayor, plus petit que le M’Bayar (1 m. 25 à
1 m. 33), est rarement bien conformé. Il est en général mal construit,
décousu, étriqué, heurté dans ses lignes, avec une tête souvent trop
chargée, un dos long, un rein mal attaché, une poitrine plate, des
membres grèles, des tendons minces mais secs, les cuisses plates et sans
ampleur, les jarrets droits, les aplombs défectueux. Bien que ces défauts
se rachètent par une rusticité et une endurance exceptionnelles,
la taille
insuffisante
du M’Par ne permet pas une utilisation économique.
Je me suis récemment
attaché à préciser le phénotype
du cheval
sénégalais. On trouvera
ci-après les moyennes, pour chaque catégorie
ci-dessus décrite, des divers éléments métriques
et des principaux
indices.
‘Les mensurations
ont porté sur 415 individus.
Moyennes des mensurations
:
M’Pars . . . . . . . . 1,309 1,35
1,443 0,60
0,924 sf
0,901
. . . . . . 1,36
1,37
1,52
0,63
Fleuves et Fou- 1,41
tank&. . . . . . .
1,43
1,53
0,65
M’Bayars
0,174
0,52
;
0,178
ss,
0,934 I
0,184
895
0,55
0,57
On voit nettement la similitude
des résultats obtenus, et combien
proches l’une de l’autre sont les trois variétés. La fréquence des croisements entre elles uniformise le type convexe médioligne. Les indices
corporels sont sensiblement
identiques,
ainsi que les indices dactylothoraciques.
Seul le M’Bayar
conserve une compacité plus accusée.
M’Bayars
et Fontankés
sont eumétriques.
Le M’Par est un ellipométrique (moins de 350 kilogs).
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264
R. LARRAT
Mesures Spéciale$ prises pour l’amélioration.
- L’élevage
du
cheval subira inévitablement
les effets d’une mécanisation
progressive du
travail qui caractérisera
l’économie
d’après guerre, dans tous les domaines,
notamment
dans ceux de l’Agriculture
et des transports.
On peut fac,ilement
prévoir la substitution
prochaine
de l’automobile
a la charrette ou au taxi
hippomobile;
plus tardive, mais également certaine, l’apparition
du tracteur
dans les régions de culture extensive pour la préparation
rapide du sol en vue
des ensemencements.
La survivance de l’espèce-dépend
uniquement
de ses possibilités d’utilisation
;
c’est donc par une opport.une orientation
de ses fins que l’on assurera la conservation, le relèvement et peut-être le développement
de la production
chevaline.
Cette orientation
est conditionnée
parles trois facteurs suivants :
l0, les aptitudes des races locales;
20 les tendances naturelles de l’élevage indigène;
30’ les débouchés ouverts.
En ce qui concerne leurs.,, aptitudes,
Fleuves ou Foutankés,
M’Bayars et,
WPars sont des chevaux de selle ou d’attelage léger. Seul le M’Bayar pourrait
trouver, par une augmentation
de taille et un grossissement du format, un emploi
comme moteur pour les labours de surface et autres faqons culturales.
Mais attela*ge et traction sont - je le répète - des aptitudes menacées par
le développement
de I’automobilisme,
par la diminution
des besoins de l’armée,
du commerce, de l’industrie,
par la nécessité d’un équipement
collectif en
moyens de cultures mécanisés, autorisant des rendements plus élevés et oompensant l’insuffisance
de main-d’œuvre.
Quant aux méthodes d’élevage, elles tendent depuns toujours à l’obtention
d’un cheval de selle. Pour en juger il suffit de voir l’engouement
des populations
pour les courses hippiques, et de connaître ce que sont, dans les milieuxindigènes
lés bases d’appréciation
et criteres-des beautés du cheval : le choix de l’acheteur
est presque toujours déterminé par la vitesse, la couleur de la robe, la souplesse,
l’élégance et le relevé des allures.
Voici donc un levagevoué
par la conformation,
le phénotype
et le tempérament héréditaire de ses sujets, par le goût inné de l’indigène, par les conditions
économiques’ qui limitent
les possibilités
d’utilisation,
à la production
d’un
oheva fin, léger, rapide. Il n’est même pas besoin de parler d’évolution,
les
circonstances n’ayant pu que temporairement
modifier sa destination.
Animal de course, de sport,, de promenade, ‘monture pour tous ceux que leur
activité entraîne loin des pistes automobilisables,
c’est nature,llement
,dans le
sens d’une plus parfaite, adaptation
au service de la selle que devront être
orientées les améliorations
dont ‘il sera l‘objet’.
‘.
L’aotion ent,reprise par le Service de l’élevage comporte les étapes suivantes :
10 Sélec-tiom par i’éprtwo?. i ‘Achat sur budget local ou sur budget du Fonds
commun des sujets remarqués sur les hippodromes.
D’où la nécessité en premier
lieu, d’une organisation
des épreuves.
20 Organisation
des éprewes. -.Les courses ont été codifiées en 1942; un prélèvement de 3 o/O sur les recettes du pari mutuel permet la constitution
d’un
Fonds des courses. Une Commission permanente
ayant pour président ‘le Chef
du Service de I’Élevage; et pour membres des éleveurs qualifiés, contrôle l’activité
et financier
des trente Sociétés hippiques
autorisées. Les rapports technique
de chaque réuninn sont adressés à cette Commission. Les résultats obtenus
sont déjà très encourageants.
30 Création.
d’wn Haras-jwriemterie.
- La rarete des beaux sujets rend néoesIl s’élèvera dans cette région du
saire la création
d’un haras-jumenterie.
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L’ÉLEVAGE
DU
CHEVAL
AU
SÉNkGAL
265
Djoloff située au centre de la Colonie, où la nature du terrain favorise le développement du squelette. Intégré dans le centre d’élevage prévu à Dahra, les plans
e~i sont déjn établis. Les dépenses d’exécution
figurent au budget spécial des
grands t,ravaux.
4O G’+éatio92 de dépôts &gionaux d’étulo~ts.
- Les produits sélectionnés provenant
du Haras-jumenterie
seront dispersés dans des stations régionales (Saint-Louis,
Dagana, Podor, Ourossogui, Linguère, Louga, Thiès, Diourbel, Kaolack, Tambacounda) annexées aux centres vétérinaires. Les étalons seront tenus à la disposition des éleveurs.
L
5O Organisation
de concoum
et d’éprewes
; suhcentioas.
- Trois grands prix
annuels ont été créés; des subventions sont accordées aux Sociétés hippiques
qui font un réel effort pour l’amtlioration
de l’espèce chevaline.
En outre,
des concours d’élevage sont prévus dans tous les chefs-lieux de cercle suivant
un calendrier établi.
L’effort financier pour la réalisation
d’un tel programme
sera réparti entri:
les budgets suivants :
Bwdget
s@cial des Grards
Trazazm
: Construction
du Haras-jumenterie
et de dépôts régionaux;
- Budget
local : Construction
de dépôts régionaux
- fonctionnement
du
Haras-jumenterie
et des dépôts régionaux - achat d’étalons - contribution del’organisation
de concour s - Création de prix -subventions
aux Sociétés hippiques ;
- Budget des Sociétés de Pwkoymce
et du Ponds Commun : Construction
de
dépôts régionaux
- achat de juments - Contribution
au fonctionnement des dépôts régionaux - Aide aus Sociétés hippiques.
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t
EFFETS
RÉST JLTANT
DE
D’ALUMINE
GEL
LA
PESTE
DE
L’ADJONCTION
AU VACCIN
CONTRE
BOVINE
par H. JACOTOT
Par un ensemble de travaux dont on ne saurait trop souligner l’originalité
3a nréoision, la portée, G. RAMON a fixé la, technique et établi la théorie d’une
mé%hode qui permet d’accroître
notablement
et parfois oonsid&ablement
les
effets d’un grand nombre d’antigènes divers. Le procédé consiste en principe à
adjoindre
à l’antigène,
toxine ou corps microbiens, une substance de natureà
retarder sa r&orption
et à stimuler dans l’organisme la formation de l’anticorps
correspondant.
Entre les mains de RAMON le tapioca et la lanoline ont donne des résultats
surprenants, le premier dans la préparation
du sérum antitetanique
notamment,
la seconde dans l’emploi de l’anatoxine
tétanique
par exemple. Des effets
egalement significatifs bien que moins accusés ont été otbenus par adjonction
de lanoline encore, de saponine, d’alun, de cholestérol, de jaune d’œuf, etc., à
des antigènes divers par RAMON lui-même et, par d’autres auteurs.
Il est permis de nenser aue le gel d’alumine,
utilisé nour la première fois nar
SCHMID< en 1935, renforcé par Ün mkanisme
analogue le vaccin antiapbtêux
preparé selon le prooéde de Waldmann.
Pour autant qu’on l’envisage lorsqu’il
a nerdu sa virulence. &at sous leauel il semble bien aue son emnloi se soit
généralisé, ce vaccin ‘est nne emnlsion bissulaire formol& du type de celle que
VALLÉE et CARRÉ ont nreconisée
dès 1925, renforcée par addition d’hvdroxvde
.
1
1
d’aluminium.
Partant de cette hypothèse je me suis proposé de rechercher si l’addition
de
gel d’alumine
au vaccin organique
formolé en usage contre la peste bovine
permettrait
d’améliorer
les effets de ce vaccin dans une mesure interessante.
Les premiers resultats de cette étude ont Bté précisAs en 1940 (1); voici, suocinctement presentée, la relation de- l’ensemble des recherches.
Préparation
du mélange
vaccin-hydroxyde
d’aluminium.
Le vaccin
constitué
par des pulpes
organiques
finement
broyées et
émulsionnées
dans de l’eau formolée
est additionné,
quelques
jours
après sa préparation,
alors qu’aucune
trace de virus vivant
ne peut
y être décelée, d’une certaine quantité
de gel d’alumine
; on le conservera
dans les mêmes conditions
qu’un échantillon
d’émulsion
non additionnée
de gel, mais complétée
au même volume et qui servira de vaccin témoin.
L’examen au microscope montre que les granules d’hydroxyde
d’aluminium
se fixent sur les particules de tissus qui constituent
le principe actif du vaccin
eu plutôt lui servent de support;
ils forment un revêtement
plus ou moins
(1) C. R. Aead. cZes Sciences, 1940, CCX, 376.
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complet autour de chacune d’elles. Les amas cellulaires dempetites dimensions
et les cellules libres Fe réunissent entre eux ou se soudent à des particules plus
grosses. L’adsorbat’%e
dépose rapidement ; une légère agitation
permet de
reconstituer
,la suspension.
I
i
Action
de l’adjuvant
sur l’activité
du vaccin
frais.
- Dans les.
jours
qui suivent
la préparation
des émulsions,
c’est-&-dire
lorsque
celles-ci n’ont pas subi l’action
du vieillissement,
le vaccin adsorbé sur le
gel d’alumine
se montre au moins dix fois plus actif que le vaccin témoin;
à partir d’une certaine
dose, variable
d’un 6chantillon
à l’autre, il exerce
une action
très régulière.
Expériences. - a) Il s’agit d’émulsions vaccinales préparées quelques jours
avant. Cinq veaux rk~oivent respectivement,
un quart, un demi, un, deux et’
quatre centimètres-cubes
de vaccin adsorbé, cinq autres veaux regoivent
respectivement
un et demi,’ trois, cinq, huit et douze centimètres-cubes
de
vaccin témoin. On les éprouve tous, quinze, jours après, par inoculation
de 2 cc.
de sang virulent. Parmi les-premiers, celui qui a reyu 0 cc. 25 de vaccin présente
une immunité. partielle, les quatre autres une immunité total&; parmi les seconds,
ceux qui ont reçu un et demi, trois et cinq centimètres-cubes
de vaccin ne
bénéficient
d’aucune immunité,
celui qui a Tepu 8 cc. offre une r6sistance
partielle;
seul celui qui a reyu 12 cc. présente une immunité totale; le rapport
d’activité
des deux vaccins est de 1125 environ.
b) Il s’agit encore de vaccins qui ont été préparés quelques jours avant.
Quatre veaux reçoivent respectivement
un demi, un, deux et qwtre centimètrescubes de vaccin adsorbé; quatre autres veaux keçoivent un centimètre-cube
et demi: trois, six et neuf centimètres-cubes
de vaccin témoin. A l’épreuve
parmi les premiers, celui qui a regu un demi-centimètre-cube
de vaccin adscirbé
offre une résistance pres(lue entière, les autres une résistance parfaite; parmi
les seconds ceux qui ont reçu un et demi et six centiknètres-cubes
de vaccin
oonlraotont
une peste grave,. celui qui a reçu trois.centimètres-cubes
offre une
résisttinoe presque entière, le dernier une résistance parfaite.
Effèts de l’adjuvant
sur la conservation
du vaccin.
.-. L’étude
d’un grand nombre
d’émulsions
vaccinales
conservées
ou a la température du laboratoire
(25 Q 300) ou k la glacière (5 à 100) a permis de les
préciser.
De Yensemble
des observations,
il ressort que le vaccin adsokbé
conserve son activité
beaucoup
plus longtemps
que le vaccin témoin;
c’est ainsi que leur rapport
d’activité
étant 1 /lO, 1 /15 ou 1 /20 immédia‘tement
après la,préparation’est
1120, 1/30 ou 1/40 deux ou trois mois
plus tard’ lorsqu’on
les a conservés
l’un et l’autre
en milieu
chaud et
quatre ou cinq mois lorsqu’on
les a conservés en milieu froid.
Au surplus,
en vieill,issa@,
le vaccin adsorbé conserve une régularité
d’action
que le vaccin témoin ne Présent)e pas toujours
quand il est f,rais
et dont il est généralement
dépourvu
après peu de’ temps;
le vaccin
adsorbé
ne commence
SI présenter
des défaillances
qu’après
six ou’
huit mois de séjour en milieu chaud et dix ou douze mois en milieu froid.
Expériences. pendant
a) Il s’agit d’émulsicks
vaccinales
deux mois dans des conditions particulièretient
qui ont été conservées
défavorables : fraîches,
~
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ADJONCTION
DE
GEL
D’ALUMINE
AU
VACCIN
CONTRE
LA
PESTE
259
elles engendraient
une immunité
totale aux doses respectives de % cc. (vaccin
adsorb6) et, 9 cc. (vaccin témoin). Cinq veaux reçoivent respectivement
un demi,
un, deux, quatre, huit centimètres-cubes
de vaccin adsorbé, et cinq autres
veaux, trois, six, dix, quinze, vingt-cinq centimètres-cubes
de vacoin témoin. A
I’dpreuve virulente, ,parmi les premiers, ceux qui ont repu 0 cc. 5 et 1 cc. de
vaccin présentent
une immunité
partielle,
les autres une immunité
totale;
parmi les seconds tous contractent
une peste caractérisée;
le dernier (25 cc.)
offre une @gère résistance; le rapport, d’activité
des deux vaccins qui était
originellement
de I ,‘9’ est compris, deux mois après, entre 1/25 et 1/50.
6) Il s’agit d’émulsions vaccinales qui ont été conservées pendant quatre mois
& la température
de 80 puis, pendant deux mois, à la température
de 320. Trois
veaux reçoivent uniformément
5 cc. de vaccin adsorbé et trois 6 cc. de vaccin
témoin. On les éprouve 15 jours après. Les trois premiers opposent une résistance
totale à l’inoculation
virulente,
les trois aut.ref3 contractent
une peste grave
quoique non mortelle.
Influence
l’immunité.
de l’adjuvant
sur
le temps
d’établissement
de
Plusieurs
expériences
ont été faites
consistant
A
éprouver
simultanément,
des veaux qui avaient
été vaccinés
12 jours,
7 jours et 3 jours avant,, respectivement;
chaque èxpérience
comportait
deux séries d’animaux
dont les uns recevaient
le vaccin adsorhé,
les
autres
le vaccin
témoin;
préalablement,
on avait
établi le rapport
d’activité
des deux vaccins et chacun fut ensuite employé A une dose
uniforme
voisine de la dose liminaire.
La conclusion
est que les émulsions
tissulaires
additionnées
de gel
d’alumine
engendrent
l’immunité
dans les mêmes délais que les émulsions
ordinaires;
expérimentalement,
les -sujets qui ont reçu l’une ou l’autre
se montrent
totalement
résistants’
à l’égard
du virus inoculé
entre le
cinquième
et le dixième jour qui suivent la vaccination.
Influence
de l’adjuvant
sur la per’sistance
de l’immunité.
-
Des essais effectués on peut conclure
que, à l’égard
du virus inoculé,
l’immunité
engendrée
par une seule dose de vaccin au gel d’alumine
persiste plus longtemps
que l’immunité
engendrée
par une seule dose
de vaccin ordinaire;
dans le premier
cas elle dépasse assez souvent huit
semaines;
dans le second elle n’atteint
pas toujours
six semaines.
Il est
permis de penser que vis-à-vis de la contamination
cet écart s’accuserait;
la pratique
des vaccinations
semble le confirmer.
ExpBrienees. - On fait usage d’émulsions
vaccinales qui ont été préparées
un mois avant.; huit veaux repoivent 1 cc. 5 du vaccin adsorbé, dose voisine
de la dose liminaire,
huit veaux reçoivent
15 cc. de vaccin Gmoin, quantit6
Egalement voisine de la dose liminaire. Les résult’ats des inoculations
d’épreuve
.sont exprimés oonform6ment
à la convention suivante :
0 = aucun signe morbide; + = réaction très légère; + + = réaction
+ + + = r&ction d’intensité moyenne; + + + + = maladie grave.
légère;
l
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270
H. JACOTOT
Vaccin
au gel
Vaccin
-
Veau 3i,
-400
0
Epreuve après
Veau 33 0
38 0
1~
Epreuve après
Veau 42 + + +
45 + + +
39
+ + +
3 semaines { ‘y
6 semaines
get
+
Epreuve après 12 semaines
45 O+
Veau 44
42
Epreuve àprès 10 semaines 1 VF
Veau36 + + + f.
-
sans
-
46
Veau 47
I 48
+ +
+ + ii
z
+ -t- + +
+8-i- +
Teneur
en gel d’alumine
et pouvoir
immunigéne
qu vacc,in. Dans le cadre des ,essais, l’activité
du vaccin s’est montrée en rapport
direct avec la quanti@ d’hydroxyde
d’aluminium
qu’il contenait, les
pulpes additionnées de 75 y0 d’adjuvant
ayant un pouvoir immunigène
plus élevé que celles ,additionnées de 50 %, plus élevé encore que celles
addition.nées de 25 o/O de gel.
Dans la pratique,, le’ tâux de l’adsorbant
est ‘fixé en considération
de
certaines’ néceksités ‘qu’il faut concilier : augmenter 1:activité du vaccin,
ne pas d,onne,r, a l’émulsion une consistance trop épaisse, conserver à la
dose utilitaire
un volume,Fréduit.
Le vaccin’. akpestique
délivré *par l’Institut
Pasteur dé’ ‘$hk$rang
est à base’ d’amygdales? ganglions,, ratés et poumons; on incorpore aux
pulpes 60 y0 ~dè”gel d’alumine titrant
5!5 d’Az.Li>s 3 H20; l’émulsion
finaie est~au 115 et contient 5,5 oioO de formol.’
’ ‘Ii ”
Mode d’action
du. gel, d’alumine.
‘-1 Le &P d’!alumine’ paraît
exercer un double rôle ,: par .sa résist,ance a la résorption
et, son union
intime à la substance du vaccin, il stimule l’élaboration
de l’immunité
(action sur l’organisme);
et ‘d’autre part, il préserve les émulsions,
formolées de l’affaiblissement
(action sur le vaccin) en neutralisant,
c’est
probable, par un mécanisme indéterminé,
l’excès d’aldéhyde formique.
Avantages
techniques
et pratiques
de,I’emploi
.du vaccin
au
gel d’alumine.
- De 1930 à 1939, l’Institut
Pasteur de Nhatrang a
mis à la disposition
du Service des épizooties d’Indochine
un vaccin
formolé,et un vaccin toluéné non additionnés d’adjuvants;
61 millions
de centimètres cubes en ont été délivrés. Le vaccin formolé peut être
préparé tres rapidement en Saison du pouvoir microbicide de 1,‘aldéhyde
formique, mais il s’affaiblit rapidement.
Le vaccin toluéné vaccine plus
forteme,nt et plus régulièrem.ent, la résistance qu’il engendre ,est plus
durable et il ne s’affaibiit que lentement; mais sa préparation est longue
*
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ADJONCTION
DE
GEL
D’ALUMINE
AU
VACCIN
CONTRE
LA
PESTE
271
en ce sens que la stérilisation
des germes adventices
s’effectue lentement
dans les ‘émulsions tissulaires
soumises a l’action
du toluène.
Le vaccin au gel d’alumine
réunit les avantagesde
l’un et l’autre
des
précédents
; sa supériorité
résulte de ce qu’il possède trois qualités primorest rapide parce qu’il est un vaccin formolé;
diales : 10 sa préparation
‘&Jil possède, quelques jours après la préparation,
unpouvoirimmunigène
très supérieur’.à
celui des émulsions
ordinaires,
agissant
à dose dix fois
moindre
que le vaccin formolé et cinq fois moindre
que le vaccin toluéné.;
3% il conserve
une haute et franche activité
beaucoup
plus longtemps
que les vaccins ordinaires,
les vaccins formolés
notammént.
Indépendarnmebt
de leurs incidences techniques,
ces faits ont des conséquences pratiques importantes
: a) possedant un pouvoir élevé, le vaccin au gel
peut être employé à des doses inférieures à celles des vaccins ordinaires d’où,
pour le personnel chargé des vaccinations
un gain de temps et une économie
de matériel b) la réduction du volume de la dose, de sa teneur en parenchyme,
réduction
corrélative
d’une plus grande activité des émulsions, entraîneune
diminution
des dépenses de fabrication
et de stockage en chambre froide: c) le
vaccin ne s’affaiblissant
que lentement on peut en constituer des réserves, d’où
plus de régularité dans la fabrication,
d’aisance dans les livraisons, de souplesse
dans l’utilisation;
d) enfin et c’est probablement
l’avantage
le plus précieux,
l’emploi du gel d’alumine
en tant qu’adjuvant
du vaccin antipestique
permet
de réduire dans une proportion
importante,
presque de trois à un le nombre
d’animaux
necessaires à la fabrication.
De 1940 a 1945, il a été employé en Indochine 55 millions de centimètres-cubes
de vaccin antipestique
au gel d’alumine
et l’on peut évaluer à deux millions le
total des animaux vaccinés. Partout où elle a été judicieusement
et correctement
appliquée la vaccination par pulpes organiques adsorbées a conduit aùx résultats
attendus.
INSTITUT
PASTEUR DE NIIATR,ANG
(Indochine)
I
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NOTES
SUR QUELQUES PLANTES
DU SAHEL
FOURRAGÈRES
par M. JOUSSELIN
Les pâturages camelins peuvent se classeren trois grandes catégories :
Pâturages d’arbres; paturages d’oueds; pâturages de dunes. Cette classification est très imparfaite car de nombreux végétaux herbacés ou arbustifs se rencontrent dans le lit des oueds et sur les dunes.
1.
-
Pâturages
d’arbres.
-Presque tous les arbres ont 1eurSbranches garnies de fortes épines qui
ne gênent nullement le dromadaire; celui-ci prend les jeunes branches
au milieu de leur longueur, les sectionne ou bien retire sa têteenarriére
en arrachant les feuilles; de cette faCon les épines se couchent sur la
branche.
Mimosées :
Tala (A) = Abesar (A) = Akch (T), demia
tortilis.
- Arbre très répandu
dansle Sahel; malgré ses épines,est très recherché du dromadaire qui
en consommeen toute saison. Les fruits appelés caroubesou Tahora
en temaoheq sont très apprétés.
Tamat (T), Acacia seyal. - Répandu dans tout le Sahel; bon fourrage de
qualité identique
à 1’8cacia lorlilis; épines plus petites; gousses plus
fines.
Amour (A) = Aggar (T), Acacia arabicu. - Se rencontre également dans
tout le Sahel mais en moins grande abondance que les précédents;
recherché par le nomadepour sa gommeet son écorce qui fournit un
excellent tanin; grandes gousses nommées Taggart par les Tem.; peuple
les terrains assez compacts.
A’ates (A), acacia albida.
- Bon fourrage, plus fréquent dans 1’Azouad.
Irouar (A) = Ioua’rouar
(A),’ Acacia
cerek. - Grand arbre du Sahel;
grandes caroubes; fréquent dans les terrains sableux.
Sedra bled (A) = Oraf (T), Acacia sfe,~occtr~rc. - Grand arbre. plus fréquent
dans I’Azouad.
Igargar
Césalpinées
:
(A) = Aguerguer
(A), Caesia
seràit purgatif et même toxique.
aculijoliu.
-
Peu mangé
du bétail,
Burséracées
:
Adres (A) = Aderas (T), Cowvnziphora
ajricmcc. - Arbre do moins de 5 mètres;
est le premier à reverdir dans 1’Azaouad et est consomm6 à ce moment
(septembre à décembre) est ensuite délais& pour les mimosées.
Eh.
et MBd.
vi%.
des Pays
tropicnux.,~-
Octobre
1947..
2
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~
‘:
274
M.
Chenopofliacées
:
JOUSSELIN
1
Terehit (T) = Tahara
(T) = Askaf (A), Tragtinwn
n%datwn. de la région de Taoudéni (Sahara septentrional)
apprécié
daire, peu des autres espèces.
Simarubacées
Teichoi (T) = Taborak
épines
vertes;
Arbrisseau
du droma-
:
(T), Balades
aegyptiaca. - Arbre de 4 à 10 mètres;
fruits ressemblant
a la .datte; pâturage
accessoire.
Polygonqcées
:
comoszcm.
- Arbre de 2 à 3 mètres de haut; excelr
lent pâturage de, l’ileouad,
pousse dans les lits sablono71imoneux;
peu
‘apprécié des autres espèces.
Aouaraeh (T), CalligonzLm
I
Capparidées
:
Eisein (A)
= Aizeur (A) =.Tadomet’
(T) = Tad’hent
(T), Boscia semegaZensis. -.Buisson
sahélien; 1 à 2 mètres, toujours vert, fleurit pendant
l’hivernage.
Atil (A) = Eteil (A) F Adiar (T), Moerua
rigida ou crassifoZia.
- Arbre de
5 à; 10 mètres; fleurit aux premières pluies; reste très longtemps vert;
bon fourrage des savanes désertiques, fruits en grappes, sucrés, mais
seraient purgatifs.
Papilionacées
Irzik (A) =
:
faginea = Bouckouk,(T.).
- Grand arbre assez peu
appété du dromadaire
qui doit s’y accoutumer avant d’en consommer
une certaine quantité;
habite les terrains alluvionnaires
compacts.
Plemifigia
Aklépiadées
:
Asebaïe‘(A) = Ana, (T) =
Titarek
(M), Leptadenia
spartunz.
- Arbuste
pouvant atteindre
3 à 4 mètres; son port rappelle celui du genêt;
bon fourrage malgré sa dureté, assez appété, habite les lits sablonneux.
Til iacées :
Legleï (A) = Tarakat
(T), Grevia betuZifotia.~-Arbre ayant des feuilles avec
un, limbe as-sez large de couleur jaune verdâtre;
le port général de
l’arbre rappelle celui du saule; habite les lits sablonneux.
LortinthacéeS
:
Akaouate (T) = Eklaf (A).
Loranthus
@obiferus.
- Il ne s’agit pas d’un arbre
mais-d’un parasite des mimoséee, à la façon du gin; très recherché du
~dromadaire,
ne-peut pas constituer un pâturage.
II. -
Pâturages
Molluginacées
Amsrar (A) = Ameterar
de dunes.
:
(T), Gisekia pharmacoides.
-
Bon fourrage.quand
il
-.
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QUELQUES
PLANTES
FOURRAGÈRES
DU
275
SAHEL
est vert, plante annuelle rampante,
30 centimètres de long; apparaît
apr&a les premières pluies. Se rencontre également dans les oue$s.
Zygophyllacées
:
Eglech (A) = Timougloust
jusqu’en
(T), Tribulus
nmcropterus.
- Bon pâturage,
dans 1’Adrar. Est associé avec le ha& pâturage
f6vrier
Cypéracées
vert
sal&
:
Taliguït (T) = Telebout
(T) = AligG (A), Cyperus
très grossier, n’est consommé que lorsqu’il
Cruciféres
congknneratus.
-
Fourrage
est jeune.
:
Oussit (T) = Akchit
(A),
bon pâturage; tiges
sol, puis redressées
Pâturage du Nord,
d’oueds.
Papilionacées
- Plante annuelle constituant
un tr&
tomenteuses de 20 à 30 centimètres couchées sur le
à leur extrémité;
feuilles allongées; fleurs roses.
se rencontre également dans les lits sablonneux
g. Farsefia.
:
Amasmaz (A) = Isersan (T),
g. Tephrosia.
- Pâturage accessoire de dunes,
se rencontre également dans certains oueds à lit pierreux; mang8 de
tous les herbivores.
Téjao (A) = Taohaout
(T), Indigofercl
senzifrijuga.
- Très bon pâturage,
peu abondant dans 1’Adrar.
Graminées
:
Serdoum (A) = Taranmout
(T) = Enoi du Touat, Br&ida
kcutifolia.
Pâturage du nord du Sahel.
Tossouyé (T) = Sbott (A), Av+istida
pwngens. - A l’état sec se nomme
Drinn (A) et à l’état vert Illik; herbe vivace de 60 centimètres; feuilles
dures identiques à celles du jonc.
R ham nacées
Tabagalt n’édiat (T),
%\.
III.
- Pâturages
FicoYdées
:
Zizyphus
lotus.
- Jujubier, très accessoire.
d’oueds.
:
Amedressal(T) = Egratin traïb (A) = Aguertie,
Trianthenm
pentendra.
.-
Plante annuelle rampante à racine pivotante.se
présentant en touffes
de 15 à 30 centimètres de diamètre; excellent fourrage très appété du
dromadaire.
Amaranthacées
:
Tachelanretaïl (T) = Egratin
un de& premiers
(A), Annarantus
blitum.
à pousser après les premières
- Très bon fourrage
pluies.
Q
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276
M.
JOUSSELIN
Rutacées :
Taguerouft (T) = Timougloust
traïb (T) = Tadressa (A), Tribulus
ternestris.
Très bon pâturage
à l’état vert mais serait sujet à ‘provoquer
des
météorisations
chez le dromadaire
venant de faire une cure salée;
pousse en tous terrains; apprécié de tous les herbivores.
Acanthacées
:
ed&s. - Excellent fourrage pouvant
atteindre
10 à 25 centimètres,
inflorescence
en épi quadrangulaire
garni d’épines; fleurs bleues; très recherché’ du dromadaire
g l’état
vert et même à l’état sec.
,Tqkaneït (T) = Eflioh (A), Blepharis
Légumineuses
:
- Légumineuse
à
(T), Tephrosia polystachia.
fleurs rouges très recherchée
du dromadaire,
mais dangereuse
consommée humide de rosée, car provoque des météorisations.
Pousse
.
principalement
dans les lits pierreux.
Ediat (A) .= Taguinguillit
Crucifëres
,”
:
(T), Xhowvuia
‘arabica. - Plante annuelle de 0,50 à
1 mètre de haut, forte tige, larges feuilles. Fourra#ge très aqueux
recherché du dromadaire,
doit être associé avec des pâturages secs
(arbres). Ne serait mangé de préférence que la nuit ? Pousse dans les
les fissures ensablées de rochers;
savanes désertiques
rocailleuses,
pâturages du nord de la zone de nomadisation.
Tasselarh (T) = Tabazouaguet
(T), Morettia oanescens. - Plante vivace
rameuse de 30 à 60 centimètres
de diamètre, feuilles assez larges.
Fourrage
de la saison des pluies, abondant
dans les dépressions de
plaines; excellent fourrage pour tous les herbivores.
Jir-jir (A) = Aelouat
Salsolacées :
Issiti (T) = Ressal (A), Xa7soZa foetida. Chénppodiacées
Excellent
fourrage
salé de 1’Adrar.
:
Had (A) = Tachara
(T), ~CornzcZaca momaoantha.
- Excellent fourrage salé
consommé pendant l’hiver, doit être associé avec d’autres végetaux
moins aqueux. Pousse dans les plaines sablonneuses et graveleuses
du nord de la zone de nomadisation.
Bien mangé du dromada,ire mais
peu des autres espèces.
Convoivulacées
Imsiken (T), Convolvohs
:
fattiensis.
-
Très bon fourrage
d’oued.
Portulacées’:
Alora (A), Portzclaca oleracea, pourpier
d’oueds
et parfois
Molluginacées
Ameterar (T) = Amsrar
commun
-
:
très accessoire
..
(A), Chsekia pharnacokZes
(voir pat. de dunes).
_I
:
Fourrage
de dunes.
-
----
--j’
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QUELQUES
Graminées
Cram-eram, f%nchrus
PLANTES
FOURRAGÈRES
DU
SAHEL
277
:
catkartkus.
- Fourrage
d’oueds et de dunes ne se
rencontrant
d’apr&s Aug. Chevalier qu’au-dessous du vingt et unieme
parallèle. Excellent et abondant fourrage de l’Asaouad où il constitue
à lui seul des pâturages. Plante annuelle de 30 à 40 oentimetres. Selon
son état de végétation est appété.
Initi (A) = Ouaszaï (T) lorsqu’il est sec.
Gasbah (A) = Akhallas (T) lorsqu’il est vert.
Alémose (T) = Noir (A). - Sous ce vocable sont rangées un grand nombre
de Stipées du g. dristida;
certaines sont consommées par le dromadaire et portent des noms particuliers
:
Icardanella
(T), Aristida
plunwsa.
Tessamet (T), drtitidu
adcientimis.
poussent dans les lits sablonneux.
Macoubah (A) = Afazour (T), Paaieuw furgidunz.
- Panicée formant de
grosses touffes pouvant atteindre
2 mètres, tiges très dures; n’est
consomme que lorsqu’il est jeune. Pâturage accessoire abondant dans
les lits sablonneux,
limoneux et pierreux.
Tougourit (T) = Askanit (A), Latipes senegalelzsis. - Plante annuelle
consommée à la fin de la saison des pluies.
Teloloud (T) = sag el mohor (A), aristida stipoi’des. - Plante annuelle de
la fin de la saison des pluies; 60 centimètres à 1 m. 20 de haut, assez bon
fourrage.
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REVUE
LE ROLE ET L’IMPORTANCE
DU PATURAGE
DANS L’ÉCONOMIE
DES PAYS CHAUDS
par G. CURASSON
Le rôle que joue et surtout que peut jouer le pâturage dans l’élevage
et, de façon plus générale, dans l’économie des pays chauds, est considérable et pour bonne part méconnu; il est également varié et présente
des aspects divers selon les régions et surtout les modes d’exploitation
du bétail et du sol.
Le pâturage est le seul mode d’alimentation des bovins et des moutons
dans la plupart des pays tropicaux a élevage extensif ;’ même en élevage
intensif, une grande part de la nourriture distribuee. Q l’étable ou à
l’écurie provient des pâturages (foin, silo). On a calculé que les produits
issus de I’éJevage pastoral constituent 90-% des exportations totales de
la Nouvelle-Zélande, 50 oh de celles de l’Australie. Cela montre l’importance économique des pàturages dans les pays d’élevage extensif
(J.-B. ORR, 1944).
Un des aspects importants de cette question, c’est celui des « prairies
aériennes » où les arbres et arbustes jouent un rôle alimentaire dominant.
11 est probahre, en erfet, ainsi qu’il est noté dans !‘introdurtion
à
« The use and misuse of shru bs and trees as fodder » (1) qu’il existe dans
le monde plus d’animaux se nourrissant d’arbres et d’arbustes ou
d’associations dans lesquelles dominent ces végétaux que sur les prairies
proprement dites : savanes et zones subdésertiques de L’Afrique, maquis
de la zone méditerranéenne et du Moyen-Orient, « bushs » de l’Afrique
du Sud, de l’Australie, fruticées des déserts,et subdéserts de l’Amérique
du Nord et du Sud, zones forestières de l’Inde, etc. Ces pâturages ne
sont pas toujours d’aussi bassequalité qu’on le pense généralement. En
effet, comme le fait remarquer RUSSELL (1947), les arbres et arbustes, en
leurs éléments habituellement consommés, sont de façon générale plus
riches en protéine digestible que les herbes et les.foins des mêmesrégions ;
il ne paraft pas y avoir, comme pour les fourrages herbacés, un accroissement saisonnier de la teneur en protéine et en phosphore; au moment
où l’herbe est sèche et a une faible teneur en ces deux éléments, le
feuillage des arbres et arbustes continue à être modérément riche du
(1) Voir Bibliographie, numéro 3 de cette Revue.
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280
G. CURASSON
même point de vue; mais les gousses des espèces arbustives et des arbres
de la famille des Légumineuses
fournissent
un apport utile de protéine
et de phosphore au moment où, saisonniérement,
les herbes indigènes
ont la teneur la plus faible. Le coefficient de digestibilité de ces fourrages
a. été peu étudié; par contre, l’analyse brute. a été pratiquée
pour
beaucoup d’entre eux, en sorte qu’on peut approximativement;
par la
méthode de KELLNER,
établir leur relation nutritive.
On constate ainsi,
toujours d’après RUSSELL,
que, Q part une ou deux exceptions, surtout
celle des Opuniia,
qui sont pauvres en protéine, les feuilles et les gousses
ont une valeur égale à celle du bon foin de prairie d’Europe et parfois
du foin de luzerne.
Livrées presque toujours a la vaine pâture, ces associations sont, en
général, au moins saisonnièrement, surpeuplées en bétail, et c’est là
une cause de dégradation du sol contre laquelle on a jusqu’a present
peu réagi;- certes, il est bien des régions, et part,iculièrement en élevage
nomade, où il est difficile de réglementer l’usage de la flore fourragère
naturelle; mais il en est d’autres où, selon les circonstances de lieu, on
devra régler soit la protection des arbres et arbustes, sauvegarde contre
l’érosion,’ soit livrer à d’autres spéculations agricoles des terrains
actuellement « en brousse )), mais qui pourraient donner des cultures
vivrières ou industrielles, ou encore être transformés en prairies de
Graminées ou de Légumineuses. Ailleurs - et l’expérimentation
a
déjà été tentée de ‘ce point de vue aux Indes occidentales - on peut
envisager d’augmenter la teneur en protéine des pâturages herbacés
en y introduisant des arbres et arbustes de la famille des Légumineuses
appartenant aux genres Leucœna, Prosopis,
Albizzia,
etc. Ce problème
‘des « pâturages a protéine » reste à étudier sous ses‘principaux aspects :
proportions 9 établir entre les espècesherbacées et arbustives; détermination des espèces qui, selon les régions, peuvent servir à la fois de
fourrage, de brise-vent,, d’ombrage ; mode d’utilisation des parties
comestibles, etc.
On a envisagé aussi la culture de certaines espècesarbustives, particulièrement des Salsolacées, en des régions sablonneuses où poussent
seules quelques graminées annuelles. Ainsi, en Australie occidentale,
l’introduction
d’dtriplex
semibaccata,
de Kochia
brevifolia
qui se
propagent ensuite naturellement, a amélioré et stabilisé des pâturages
de faible valeur.
TOUSces problèmes - et aussi celui de la lutte contre l’envahissement
des pâturages, herbacés par certaines espècesarbustives d doivent être
étudiés et résolus selon les circonstances locales, et il reste de ce point
de vue a peu, près tout à faire.
Mais c’est dans le :C rkixed farming
11,dans l’élevage associé à une
culture déterminée, solutions vers lesquelles on tend partout où peut
se réaliser cette association agriculture-élevage qui doit être la base ,du
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IMPORTANCE
DU PATCRAGE
DAKs
L'&COSOJIIE
DE9
P.iY3
CHAUDS
281
progrès agricole et économique dans la plupart des pays chauds, que
le pâturage demeure le mode d’alimentation
le plus économique pour le
bétail a cornes, le cheval pendant la première partie de sa vie, et même
le porc. Quand on élève du bétail laitier, l’économie est particulièrement marquée. Ainsi, dans les zones Sud de l’Indiana,
on a calculé
que, dans les fermes laitiéres, le pâturage fournit les éléments nutritifs
totaux a un prix qui n’est que les 27 centièmes de celui des produits
récoltés (MORRISON,
1946). Le fait que le pâturage est une source
importante
de protéine inter\-ient
dans le mode d’élevage; l’entretien
d’une tonne de bétail laitier est assuré par 80 ares d’herbe non pâturée
(NICHOIS~
1944). Comme, par ailleurs, et à l’inverse
de ce qui se
produit en Europe, l’importation
ou la production
d’aliments concentrés est difficile ou économiquement
impossible en bien des régions
chaudes, on doit avoir recours au. foin ou à l’ensilage provenant
des
ressources locales, ce qui augmente encore l’importance
des ressources
fourragères.
En Afrique du Sud, on estime (POLE
EVANS,
1944) qu’il n’est pas de
meilleure méthode pour maintenir et accroître la fertilite des sols semiarides que le pâturage. u L’herbe est le produit naturel le plus imporiant
que possède le pays; elle restaure la ferlilifë
naturelle
du sol plus rapidement et plus efficacement
qu’aucune
forme de végélallon;
l’herbe
maintient
la fertilifé du sol plus longtemps
que n’importe
quelle culture;
l’herbe crée une structure du sol qui le rend moins sensible à l’érosion
que
n’importe
quelle planie de couverture...
La négligence
du couvert herbacé
amène la baisse de la fertililé
du sol et une agriculture
croulante,
d’of2
pauvreté, maladie,
faim, misère, désasire national.
Ces symptômes,
nous
1eS voyons aujourd’hui
en Afrique
du Sud ! »
Cette gravité de la question des pâturages et sa répercussion sur
l’économie du pays est surtout grande dans les régions oti la colonisation européenne, en demandant beaucoup au sol par les cultures de
rapport, a contribu à son appauvrissement; un retour en arrière est
souvent nécessaire, avec une révision du mode d’exploitation de ces
sols. Ailleurs, la pauvreté des pâturages est un obstacle à l’entretien
d’espèces améliorées et à une meilleure ut,ilisation du bétail indigène.
Les progrès de l’élevage y ont comme condition première l’amélioration
de l’alimentation par le pâturage. Ainsi, dans l’Inde (BURNS,
1944), on
estime que la production laitière des vaches peut être augmentée de
75 %, dont 30 y0 par la seule amélioration de l’alimentation et 15 y0
par réduction de la période de régime sec.
Malheureusement, les études nécessaires à l’établissement d’un
programme variable avec chaque zone climatique et, dans celle-ci, avec
le mode d’exploitation du sol, n’ont pas été pousséesassez loin. Si on
conna% la valeur alimentaire de bien des espècesfourragères tropicales,
on n’a pas encore pu fixer suffisamment les conditions de leur culture,
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282
G. CURASSON
de leur association, de leur extension. 11existe de ces divers points de vue
dè nombreuses lacunes. De façon générale, on n’a pas encore su créer
des pâtures analogues a celles des pays tempérés,’ et les fourrages sont
généralement
coupés et mangés en station.
On n’a pas su encore
augmenter
la teneur en protéine
des fourrages
par l’association
graminées-légumineuses
(sauf l’exception,
que nous avons citée, des
.« pâturages a protéine N).
On ne connaît pas non plus, dans les régions chaudes et humides où
cela- paraît -cependant réalisable,
d’associations
variées constituant,
comme en Europe, des prairies temporaires
oh permanentes.
Alors
qu’en Europe, on considère maintenant
qu’on doit avantageusement,
faire entrer dans tout système d’assolement un pâturage bas de Courte
durée, et qu’on peut recourir à des herbes fines fournissant
un réseau
serré de radicelles, les fourrages tr.opicaux les plus appréciés sont’ de
grandes graminées érigées vivaces, poussant en touffes, les racines de
chaque sujet bien séparées. Dans la lutte contre l’érosion, ces espèces
doivent mal s’opposer au lavage du, sol ; par contre, pour une. même
superficie,
ces herbes tropicales
donnent une quantité de fourrage
double ou triple de ce qu’on obtient en pays tempéré et, bien ,que leur
valeur nutritive soit en général moindre, la proportion d’unités nutritives
pour une surface donnée est considérablement
plus grande, surtout en
régions chaudes et humides où la période de pousse est plus longue
(PATERSON,
19441.
Toutes ces considérations
montrent que si les recherches sur l’aménagement des pâturages et la production
des fourrages n’en sont sous les
tropiques qu’au stade primitif, leur importance future n’en est que plus
grande., Liées aux autres questions agricoles et économiques,, et en
-raison de l’interdépendance
de ces problèmes, elles doivent, parmi les
recherches d’agriculture
tropicale, prendre une place de plus en plus
grande dans diverses régions, parce qu’elles conditionnent
l’établissement des exploitations
mixtes qui paraissent devoir être la base .du
système agricole en bien des zones tropicales;
qu’elles sont liées à la
conservation
du sol et au mieux-être des populations che’z qui le manque
de protéines alimentaires ne peut être combattu que par une prod’uction
accrue de la viande et du lait. A cette tâche doivent, se mett,re, en collaboration étroite, agronomes, biologistes et vétérinaires.
« Le manque
actuel d’informations
à ce sujet est un réel handikap pour ceux qui,
sont responsables, de la politique agricole, et un plan bien- eta’bli de,
re,cherches est- non seulement urgent, mais aussi appelé à fournir de
riches fruits dans un proche avenir » (PATERSON,
1944).
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IMPORTANCE
1947. 1947.
1946.
1944.
1944.
DU
PATURAGE
DANS
L’ÉCOXOMIE
DES
PAYS
CHAUDS
283
The use and misuse of shrubs and trees as foddrr.
Imperial Bureau of Pastures and
field Crops, Aberstwyyth.
- RUSSELL F.-C. - The ohemical composition
and digestibility
of fodder shrubs and trees.
In Thc Use and mis-use of shrubs and Irees as fodder, p. 185.
- MORRISSON.
- Feeds and Feeding. New-York.
- NICHOLS
J.-C. - The animal erop in relation. to alternate
husbandry.
In « Alternate
Husbandry
bj, Imperial Bureau of Par&ures and field Crops, p. 94.
- PATERSON
D.-D, - Grassland Management
in M’est Indies. In n The Provision of animal
fodder in tropical and subtropical
Countries,
Part One m. Imperial
Bureau of Pastures
and field Crops, p. 7.
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OBSERVATIONS .- MENUS FAITS
VACCIN
ANTIPESTIQUE
par G.
FORMOLÉ
ALUMINÉ:
DOUTRESOULLE
Prescrite
dès 1941, l’adjonction
du gel d’alumine
au vaccin formolé
simple n’a été généralisée
au Soudan qu’a partir de 1943. Malgré l’utilisation du produit
par certains agents vétérinaires,
on ne trouve en 1941
et 1942 aucune discrimination
entre vaccin formolé
simple et vaccin
formolé aluminé.
Cependant
dès 1941, le Chef du Service de I’Élevage
du Soudan
à
l’époque,
écrivait
: « Nous pouvons
dès maintenant
affirmer
qu’un
progrès considérable
a été réalisé cette année dans la vaccination
antipestique
par l’utilisation
du vaccin formolé
aluminé.
Ce procédé
doit
être regardé comme le meilleur
actuellement
connu.
10 Économiquement
il est très supérieur
au vaccin ordinaire
puisqu’on
l’utilise
à la dose de 2 à 10 cc. suivant la taille du sujet à immuniser
au
lieu de 25 à 40 cc. 11 est ainsi possible avec un seul veau de préparer
le vaccin nécessaire pour 200 à 400 têtes au lieu de 40 à 80.
20 La conservation
plus durable
permet
de le préparer
dans les
centres installés convenablement
et il n’est plus nécessaire de transporter
en brousse un matériel
compliqué
et fragile.
30 On peut, en outre, confier sa préparation
à un personnel
sélectionné
qui produira
toujours
un vaccin égal à lui-même,
supprimant
presque
complètement
les erreurs de dosage du formol, l’emploi
de veaux faisant
une peste atypique,
en un mot la plupart
des causes d’échecs du vaccin
formolé
ordinaire,
causes qui toujours
proviennent
d’une
mauvaise
application
de la méthode.
40 Enfin
la faible dose de vaccin nécessaire
permet
d’opérer
très
rapidement
et diminue
considérablement
les risques de réaction
inflammatoire
au point d’inoculation;
elle permet,
en outre, l’utilisation.
,de
seringues d’un calibre courant, plus facile à manipuler
que les seringues
de 100 à 150 cc. »
En 1943, il a été pratiqué
35.45G vaccinations
au gel d’alumine
contre
270.286 vaccinations
simples et le Chef du Service dans son rapport
de gel d’alumine
dans la confection
du vaccin
écrivait
: « L’adjonction
a été employée
sur une échelle qui va sans. cesse grandissant.e...
Il
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286
G. DOUTRESOULLE
jouit, d’ailleurs, d’une grande faveur auprès des agents du Service par
l’économie des veaux et ltéconomie du vaccin qui en résulte. N
En 1944, les vaccinations
au gel d’alumine se
‘En 1945, ces chiffres montent B 180.666 contre
simples.
En 1946, des instructions
ont été données po&
vaccin alurniné, à la suite ,d’accidents
survenus
infectantes.
430.000 vaccinations
au gel d’alumine
sur 509.084 vaccinations
antiseptiques
simples.
chiffrent a 116.621.
186.346 vaccinations
l’emploi unique du
aYec les methodes
ont été pratiquées
,
Les Peulhs ont’ si bien compris que d’eux-mêmes
ils sollicitent
à
période fixe l’immunisation
de leurs troupeauk.
Selon eux, des animaux
vaccinés trois, ou quatre années successives acquièrent une immunité
solide, comparable quant aux résultats
à celle que peuvent conférer
les méthodes infectantes.
Des agents vétérinaires
opéra’nt- en &rousse
ont fait également les mêmes constatations.
A l’heure,actuelle
notre
préférence va à cette méthode qui, pendant longtemps encore, restera
la seule arme pratique .à notre disposition.
En effet, l’emploi du virus
capripestique
sera subordonné à de nombreux facteurs (dessiccafion
conservation
- transport)
qui limiteront
sa généralisation,
du moins
pour I’iwtatit.
Son emploi, compte tenu des réactions provoquées, doit
&tre fait avec circonspection
chez les taurins. Seul l’avenir nous dira
si le vacc.in aluminé doit céder le pas au virus capripestique.
Service de l’filevage
-
Soudan francais.
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NOUVELLES
LA
SITUATION
4
PROFESSIONNELLES
DE
AU
DEBUT
DU
.DE
LA DEUXIÈME
L’ÉLEVAGE
SIÈCLE
.ET
GUERRE
par H.
,
I
INDOCHINOIS
A LA FIN
MONDIALE
(1)
JACOTOT
II n’ebt pas excessif de dire qu’en Indochine
l’exploitation
des espèces
domestiques
n’a été conduite
méthodiquement
que du jour où des
colons et des techniciens
franyais ont entrepris
de mettre en valeur les
productions
naturelles
du sol.
Avant
l’arrivée
des Français
en Indochine,
nul ne soupçonnait,
dans
16s sphères dirigeantes
ni parmi les élites des populations,
qu’il existât,
sous le nom de zootechnie,
un ensemble
de disciplines
scientifiques
relatives
à la production
et à l’utilisation
des animaux;
d’ailleurs,
si les
éleveurs annamites,
cambodgiens,
laotiens
avaient
possédé les notions
rationnelle
de l’élevage,
ils eussent été
indispensables
a la conduite
empêchés de les mettre à profit parce qu’ils étaient sans défense contre
les épizooties
meurtrières
que nous leur avons appris à combattre
et
que nous combattons
avec eux.
Quelle 68it la situation du cheptel indochinois
il y a cinquante ans et dans
quel sens a-t-elle évolué depuis?
De temps imm&morial,
1~ Aunamites,
les Khmers, les Thays ont élevé des
buffles, des bœufs, des chevaux, des porcs, des oiseaux de basse-cour; seul, le
mouton est d’introduction
récente dans le paFs et, l’on ne saurait dire qu’il s’y
soit solidement
implanté.
Pour les Khmers et les Annamites,
l’objet essentiel de 1’8levage des buffles
et des bœufs était la product,ion d’animaux
de travail; la consomma.tion de la
viande venait en second lieu chez les Annamites,
la religion la prohibait
chez
les Khmers; dans plusieurs groupes importants
d’autochtones
laotiens et montagnarde, l’élevage des buffles n’btait pratiqué
qu’en vue de sacrifices rituels.
Nulle part on ne faisait usage d- laitage.
Les choses ont peu changé dans les villages, mais la mise en culture d’import,antes superficies par les colons européens et certains agriculteurs
du pays a
exigé l’emploi d’attelages multipliés;
dans les agglomérations
de quelque importance,
les besoins
des populations
en viande
de boucherie,
en lait et dérivés du
laitsesontprogressioementaccrus.
En outre,desmigrationsintérieuressesontétablies;ellesneportaient
quesurdespetits
groupesautempsdessentiersdemontagnk
et des pistes,
alors
que
csrtains
cours
d’eau
(1) Ce travail a été rédigé alors que rien ne faisait
coup de force japonais et insurrection
annamite.
restaient
préroir
infranchissables
les événements
pour
les
de 1945 en Indochine,
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288
El. JACOTOT
troupeaux p-adant une grande partie de l’a,nnée; elles se multiplièrent
progressivement et permirent
aux régions propices du Cambodge,
de l’Annam,
du
Laos d’envoyer leurs excédents de bétail en Cochinchine
et au Tonkin;
ces
mouvements, presque réguliers ensuite, devinrent importants. Enfin, lorsque des
services de cargos relièrent Saïgon, Tourane, Ha,Lphong aux ports de Chine, des
Philippines,
de Malaisie, l’Indochine
put exporter du gros bétail : buffles de
trait en provenance du Tonkin, du Laos, du Cambodge, boeufs de boucherie
en provenance du Cambodge, de l’Annam,
du Laos.
Quoi ‘qu’il en Soi#t, le troupeau bovo-bubalin
qui, pendant longtemps, était
resté numériquement
stationnaire,
a montré une tendance très nette à Paocroissement b partir de 1930.
Dans presque toute l’Indochine,
la viande de porc a toujours été la base de
l’alimentation
carnée pour l’autochtone;
elle se partageait ce privilège avec le
poisson; l’appoint
d’azote fourni par le nuoc-mam
(1) et le prahoc (2) était
a.ppréoiable surtout’ dans le Sud, encore qu’irraisonné.
‘De bonne heure les
jongues chinoises, réglant leùrs déplacements sur le jeu des moussonsalternées,
convoyèrent les porcs des deux grands deltas tonkinois et cochinchinois
et de
certaines riches vallées d’Annam
vers la Malaisie et vers Hong-Kong;
plus
tard, les exportateurs
empruntèrent
les grandes lignes de navigation;
dans
l’ensemble, cette sorte de trafic s’amplifia
sensiblement
au cours des années.
Et l’on peut admettre, encore qu’il soit difficile d’apporter
sur ce point des
précisions, que tant en raison de l’accroissement
des populations
locales qu’en
raison du développement
des marohés extérieurs, le cheptel porcin de l’Indochine est en augmentation
depuis le début du sibcle.
Le cas du cheval est très différent de celui des espèces précédemment
citées.
Il existe en Indochine plusieurs régions qui, les faits l’ont démontré, sont favorables à l’élevage du poney-annamite;
ce petit équidé qui s’apparente
à plusieurs types de chevaux d’Extrême-Orient,
se présente ici sous diverses variétés
comparables
les unes aux autres quant à la conformation
et aux aptitudes et
qui, par dégenéresoence,
donnent toutes les sujets semblablement
minables
dont le speotacle,n’est
pas ménagé au tourist(e.
Il y a vingt-Cinq ans encore, il existait dans les provinces de Battambanget
de Kompong-Cham
(Cambodge), au Darlao et au Kontum (Annam), auTranninh et aux ISapanh (Laos) d’importantes
réserves de chevaux que leur belle
venue, leur conformation
harmonieuse,
leur vigueur signalaient à l’observateur
le moins averti. Mais depuis, une sorte.de crise a frappe l’élevage du cheval et
l’on en est à se demander si ces grands centres de production ne se tariront
pas
dans un avenir prochain. La désaffection pour l’élevage du cheval de certaines
populations
rurales qu’on aurait pu croire attachées a cette speculation
par
une vocation ancestrale, relève de causes diverses dont les deux principales
sont complémentaires
: l’ouverture
de routes dans les régions oil l’on, ne se
déplapait jadis que sur des sentiers ou des pistes; la concurrence qu’ont faite
et continuent
à faire aux chevaux de bat, de selle et de tmit la charrette à
bœufs, ,la bicyolet,te et l’automobile
partout où elles ,peuvent passer.
Bref, il est de toute évidence que le cheptel équin. d’&doohine
s’amenuise
et s’abâtardit
progressivement;
l’élevage du cheval annamite est en péril; il
(1) Le nuoc-mam, très largement consommé par les Annamites de toutes les catégories sociales,
est une solution salée d’acides aminés;.il résulte
stases de leurs organes digestifs sous protection
de ia digestion
de sel marin.
de certains
poissons par les dia-
(2) Le prahoc, condiment cambodgien lui aussi très répandu, est le résidu solide laissé par la
fermentation de poissons salés, séchéset broyés:
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NOUVELLES
289
PBOFESSIONNELLES
importe que, de cela, lea milieux intéressés et les autorit& responsables prennent
nettement conscience.
Quant A l’élevage des volailles, il est depuis de nombreuses années en constant dfkeloppement; spéculation familiale par excellence, pourvoyeur r&wlier
dea grands et petits maroh&s, de l’khoppe du traiteur, l’élevage des volailles
s’est accru pame que la population s’accroissait,.11est même en mesured:ali:
menter un important commerce d’exportation; des pigeons, des poules, des
canardssurtout et des œufs son5plusieursformes s’en allaient naguére contribuer à l’approvisionnement deB grands centres de consommationde Ia Chine
du Sud et de la Malaisie, voire mêmede certaines cités indnstrielles de France
et d’Angleterre. Le passéde l’aviculture indochinoise répond de son avenir.
Techniquement, la situation de l’élevage se définit ainsi aujourd’hui :
chez I’Indochinois, les diverses espécessont représentées par des animaux
rustiques mais d’un rendement commercial faible en raison du manque
de précocité, du manque de poids et de taille, du manque de finesse;
en des cas nombreux, la sous-alimentation réduit encore les aptitudes
et le potentiel des sujets.
Chez la plupart des colons français et chez un certain nombre d’éle
veurs indochinois, il existe des animaux améliorés par croisement et
même des animaux importés, de pur sang.
Ici, remarque d’une importance primordiale pour le choix’& la mise
en œuvre des moyens propres à développer et à améliorer la production
animale : tandis que l’éleveur européen et l’éleveur indochinois averti,
celui-ci constituant une minorité infime dans la population rurale, sont
généralement bien informés des choses de l’élevage et savent qu’ils
peuvent trouver dans les services techniques les conseils de spécialistes
et un matériel animal de choix, les paysans ignorent presque tout ce
qu’il leur faudrait connaître -ou travaillent à contre-sens; ils ne savent
pas non plus qu’on pourrait les aider efficacement ou négligent de
demander qu’on les instruise.
Enfin, les Services vétérinaires des cinq parties de l’Union possèdent
dans leurs établissements zootechniques des. souches plus ou moins
abondantes de diverses races qu’ils emploient a des croisements ; les
produits en sont répandus dans les provinces les plus propices ou confiés
à des propriétaires éclairés (1).
Numériquement, le volume des divers cheptels s’exprime approximativement comme suit :
Bovins. . . . . .
Bubalins . . . .
2.000.000
1.600.000
Chèvres . . .
Moutons . . .
35.000
14.000
(1) Depuis quece travail a été rédigé, des destructions
systématiques
chez les fauteurs desquels
l’aveuglement
le disputait B la sottise ont fait disparaître
au Tonkin, en Annam et en Coehinobine
la présque totalité des géniteurs améliorés aussi bien dans les établissements
zootechniques
de
I’administr+ion
que chez les partiouliers.
Au Cambodge et au Laos, les stations d’élevage ont éta
laiss6es pendant plusieurs mois dans un Btat de demi-abandon;
leur avenir est gravement
compromis.
E~V
et
Med.
vét.
des
Pays
tropicaux.
-
Octobre
1947.
3
’
--
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290
H. JACOTOT
Porcs . . . . . .
Chevaux . . . .
3.000.000
50.000
Éléphants
Volailles..
..
..
1.500
15.000.000
Envisage dans son ensemble, le problème qui se pose a l’heure actuelle
consiste a doter l’Union indochinoise,
fédération économique des cinq
pays placés sous l’aut,orité de la France, d’uncheptel qui, dans l’avenir,
suffise a sés besoins sans cesse CroissantsBen viande de boucherie et de
charcuterie,
en produits laitiers, en moteurs animés et qui,.s’il se peut,
les besoins de l’Indochine ét.ant satisfaits, offre un excédent exportable.
. Contrairement
à ce que l’on pourrait
croire, cette dernière proposition n’a qu’une importance
secondaire; l’exportation
ëst exposée à
de tels aléas - politi,ques, économiques, sanitaires 2 qu’il serait imprudent de vouloir orienter et développer dans ce sens, sans discrimination,
l’élevage des espèces animales domestiques du pays.’
Les Pouvoirs publics peuvent, sans exposer les éleveurs a des déboires
dont ils auraient en fait la responsabilité
première, engager ceux-ci et
les’aider a accroître leur production
de porcs et de volaiiles parce que
cette production tient de son rythme awéléré et d,e sa dispersion entre
d’innombrables
mains une-souplesse,
une malléabilité exceptionnelles.
Il.n’en est pas de même en ce qui concerne l’élevage des boeufs, des
buffles, des chevaux. On ne doit pas ignorer qu’il existe a l’étranger de
vastes territoires
‘très favorables dont les produits pourraient
concurrencer sévèrement
les nôtres sur les marchés extérieurs.
La nécessité qui s’impose en premier lieu est de rendre, la production
plus homogène et de l’améliorer, de développer le format en même temps
que les aptitudes;
cette règle peut être appliquée sans tarder aux principales espèces. Il s’ensuivra
d’ailleurs, rapidement,
par voie de conséquence directe et parce que, en toutes choses, l’éleveur s’inspirera
de
principes plus rationnels,
un accroissement
-appréciable du volume de
chacune de ces espèces,
‘Deux principes présideront à la mise sur pied des plans de réalisation :
10 faire c,hoix dc formules simples; 20 dans les délais les pluscourts,
en
étendre largement le champ d’application.
’ Jusqu’à une époque récente, les animaux améliorés que l’on pouvait
observer en Indochine apparaissaient
un peu comme des « échantillons ))
parmi l’i,nnombrable
population
de cheptels restés semblables a euxmêmes depuis des siècles. L’heure est venue de généraliser les-efforts;
dans ce pays où les conditions ne se trouvent
pas encore réunies qui
permettraient
de constituer
de grands élevages tels qu’en possèdent
l’Amérique
du Sud et l’Afrique
centrale, il convient d’intéresser
,au
progrés les petits et les moyens éleveurs si l’on veut faire œuvre féconde.
Une action vigoureusement
conduite chez les colons ei dans les villages permettra, en dix ou douze ans, d’imprimer a la population animale
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NOUVELLES
.
PBOFESSIOYï5ELLES
291
des modifications
de taille. de volume, de silhouette qui seront apparentes pour tout spectateur
quelque peu averti passant sur la route.
La sélection est g la hase de toute amélioration intéressant l’ensemble
des élevages dans chaque espèce; il faut l’appliquer & une grande partie
de ces élevages et pour cela, avant tout, éliminer les reproducteurs
défectueux;
dans la pratique, cela se traduit par la neutralisation
des
mâles !es moins satisfaisants.
Dans les villages’où cette mesure condtiit
g supprimer
des reproducteurs
utiles, on la complète et la corrige par
l’ihtroduction
d’étalons empruntés g des régions où il en exipte en surnombre.
Le complément de 1s: sélection est le croisement;
mais ce procédé doit
être appliqué à bon escient et répandu a\-ec mesure. Ce qui importe en
cela, c’est de bien choisir les formules de croisement,
d’en réduire le
nombre et de proportionner
l’apport de sang améliorant aux corrections
qu’on est en mesure d’imprimer~ à l’alimentation,
à l’habitation,
ti
l’hygiène générale des produits.
Dans tout’es les espèces, et cela surtout chez les petits éleveurs du
pays, le produit utilitaire de choix est le quart-de-sang;
dans les élevages
spécialisés, on pourraic faire du demi-sang; bien réussi, il a les,mêmes
aptitudes. que le trois-quart
de sang et plus de rusticité.
Les races de Sind et d’Ongo!e ont été reconnues dans toute l’Indochine comme possédant un ensemble de qualités qui les désigne pour
l’amélioration
des bovins du pays en vue de la boucherie, du travail
ou de la production
laitière; mais il y a une dist.inction à faire entre
elles car leurs aptitudes ne sont. pas superposables.
En certaines contrées,
l’existence de taureaux provenant
de cr0isement.s antérieurs avec des
géniteurs d’Europe,
d’Amérique,
d’=\ustralie
permettra
d’infuser
Q la
production locale une précocité et une finesse de chair que le bétail de
l’Inde ne saurait lui donner.
L’amélioration
des buffles a été presque totalement négligée en Indochine. Pourtant cet animal y est largement employé par les riziculteurs
et les exploitants
foresGers dsns de nombreuses rdgions; sa viande est
consommée. par le paysan ; son cuir est universellement
apprécié. Il
n’y a pas lieu d’envisager sa disparition avant longtemps et son remplacement rapide par un autre moteur animal ou mécanique. On notera,
pour s’en convaincre,
qu’il est encore employé aujourd’hui
dans plusieurs états d’Europe (Italie et Balkans).
Les efforts s’.wienteront
utilement d’abord vers l’harmonisation
des
wriétés
autochtones au moyen de la sélection, puis vers l’amplification
des ‘meilleurs types par cr&ement
indien.
La quclité de bon nombre des chevaux qui courent sur les hippodromes de Hanoï et de Saïgon est un Gmoignage formel de ce que
peuvent obtenir les vétérinaires
qui dirigent nos haras, lorsqu’on leur
donne les moyens de travailler et lorsqu’on wiente leur activité vers un
Retour au menu
292
‘3. SACOTOT
but, précis. Il est regrettable, 4 plusieurs égards, que des ,résultats aussi
brillants n’aient pas été obtenus en ce qui concerne les chevaux de ser-’
vice employés par l’armée et la population civile.
Le type du cheval utilitaire a été déterminé; c’est le quart-de-sang
arabe. 11areçu la consécration officielle. Il ne reste plus qu’à le répandre.
L’amélioration de la race porciné intéresse toute la paysannerie indochinoise; il est désirable qu’on s’y consacre dans les moind’res villages
et dans les klevages les plus modestes; des résultats concluants ont été
obtenus d.éja, particulièrement en Cochinchine et au Tonkin; le succès
n’est lqu’une question de persévérance et de continuité dans I’act,ion.
Plusieurs, formules d,e croisement ont été étudiées ; trois sont a retenir
parmi ,lesquelles on choisira ‘pour répondre, dans chaque région, aux
indications à remplir. En Cochinchine où diverses circonstances’ sont
particulièrement favorables à l’élevage du porc, notamment l’abondance
de denrées alimentaires provenant du traitement ,industriel, du paddy,
on pourra produire dans les villages des porcelets quart-de-sang et même
demi-sang Berkshiré ou Yorkshire; au Tonkin et dans le Nord-Annam,
on se bornera à répandre le porc de Muong-Khuong ou des animaux de
types voisins ; les croisements seront poussés aussi loin que le permettront.les conditions en chaque point, jusqu’à la substitution totale s’il
se peut. Au Cambodge, au Laos et dans le Sud-Annam, on améliorera
par infusion de sang Berkshire, Yorkshire ou Tamworth, selonles cas.
Il faut insister encore sur l’intérêt économique et social de t*out ce qui
peut être réaiisé en faveur. de la production porcine, en raison et de la
dispersion extrême du cheptel et de la rapidité de croissance des animaux; cette croissance rapide permet de développer la production à un
rythme exceptionnellement accéléré, lorsque le besoin s’en manifeste;
elle ‘permet aussi.de réàliser dans des délais particulièrement courts des
améliorations de format, de conformation et de qualité assez marquées
pour convaincre l’éleveur de l’efficacité des procédés mis en ouvre.
T,oute différente. est la question du mouton; il n:y avait pas d’élevage
de moutons dans le pays avant que des colons francais n’y fussent
installés; de nombreuses tentatives ont été faites et aujourd’hui il
existe’, quelques troupeaux comptant plusieurs centaines d’animaux,
en Annam et au Tonkin; mais le probleme est loin d’être résolu et il
comporte de réelles difficultés; le moment n’est donc pas venu de désigner la race ovine que ses facultés d’adeptation.au climat et, la concordance de ses aptitudes avec les besoins à satisfaire recommanderaient
aux éleveurs de l’Indochine. On ne peut encore que proposer certains
types de moutons a leurs invesLiqat,ions, la préférence devant être
accoroée aux dérivés du mérinos.
L’élevage de la chèvre, encore qu’assez facile, est de peu d’importance en Indochine et les améliorations dont il pourrait- être l’objet
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NOUVELLES
PROFESSIONNELLES
293
resteront
au second plan des préoccupations.
Toutefois,
ici comme
ailleurs, la chèvre est susceptible de remplacer la vache, en tant que productrice de lait, chez le pauvre ou même dans les milieux modestes.
On se rappellera que la gent caprine est dépréciatrice des jardins et des
forêts.
Des essais de croisement ont été faits avec diverses races d’un format
et d’un rendement laitier supérieurs a ceux des chèvres du pays; des
résultats intéressants ont été obtenus. Il existe plusieurs types de chèvres
de l’Inde dont l’emploi conduira sans difficultés techniques,
avec un
minimum d’aléas et aux moindres frais, au but que l’on se propose.
En ce qui concerne les volailles, la conduite a tenir différera selon
l’objet. Il n’y a pas lieu d’intervenir
actuellement
dans l’élevage des
canards destinés a l’exportation
et qui sont consommés par des Chinois,
autrement que pour y combattre
éventuellement
les maladies épizootiques. Cet élevage est organisé avec une certaine méthode, adapté
aux besoins de la clientèle et susceptible d’un développement
rapide
lorsque la demande s’accroît.
La même observation
s’applique à la production
des œufs exportés
à des fins industrielles.
Toutefois il serait logique et profitable au pays
que fussent agrandies et multipliées
les installations
qui traitent
les
œufs sur place pour en séparer les jaunes de l’albumine. Il est probable
qu’une partie des œufs, qui naguère étaient exportés pour cela de
Saïgon vers Singapore et Hongkong,
pourraient être transformés
dans
les usines d’Annam ; au surplus, le volume de la matière disponible
en Cochinchine
justifierait
la creation de semblables établissements
a Saïgon-Cholon.
Au contraire, on peut envisager utilement d’améliorer par croisement
les basses-cours
appartenant
à des indigènes évolués - plusieurs races
d’Europe et d’Amérique
se prêtent à cette opération - et d’y répandre
certaines espèces non encore ou peu exploitées : oies, dindes, pintades;
dans cet ordre d’activité zootechnique, le progrèss’étendra
de lui-même,
en tache d’huile, parmi les élevages familiaux; il se maintiendra
dans
la mesure où le paysan saura ou pourra réunir les conditions favorables
à la croissance et au bon entretien de sa volaille.
Des sous-produits
de l’élevege : graisses, peaux, cornes et onglons,
soies, plumes, duvet, boyaux, il y a peu B dire; leur abondance et leur
qualité se développeront
corrélativement
a celles des espèces animales
dont’ ils dérivent. En apportant
quelques corrections
aux procédés de
dépouillement
et aux traitements
qui précèdent le tannage, on rendra
propres à des usages variés les cuirs d’Indochine
auxquels étaient
ouverts déjh les marchés de France, d’Angleterre
et de Turquie.
Jusqu’a une époque relativement
récente, les Services techniques et
les particuliers
se heurtaient
à de sérieux obstacles dans leurs efforts
--7
l
~-
.-.
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294.
II.
JACOTOT
pour développer l’é,levage et améliprer les espéces domestiques locales :
la pfécarité d.es moyens de communication,
la lenteur des déplacements
rendaiè&difficile
la conduite des essais en milieu rural; et, par clessus
tout, Jes épizooties causaient de tels ravages que le personnel v&érinaire,
toujours peU nombreux,
devait consacrer la plus grande partie de son..
temps A mener la lutte contre elles. Les circonstances
ont.changé heureusement ; les Services Vét*érinaires se sofit organisés méthodiquement
;
ils disposent contre les maladies :contagieuses
du béttiil <de moyend
efficaces; dans la plus grande partie du pays, leurs agents ont la possibiJh!é de, se ,rend.re rapidement
dans les villages quel que soit, le motif
qui les y appelle.
Il resterait
à assurer aux animaux une alimentation
répondant
A
leurs exigences sans cesse croissantes au fur et k mesure que s’opérera
l:amélioraJion
des espèces; des études méthodiques
ont été faites sur
ce po’int dans chaque pays; elles devront être complétées par une action
commune des agrobomes et des vétérinaires.
.Et ainsi rien né s’oppose plus à ce que soient intensifiés l’accroissement numérique
des divers cheptels et l’amélioration
des individus
dans chaque espèce ; la poursuite de ce double objet ne so&vera
aucune
difficulté
sérieuse si l’on procéde avec mesure; mais les réalisations
accomplies ne seront réellement fructueuses
que si elles intéressent une
proportion
élevée et toujours plus grande d’exploitations
européennes
et indochinoises.
C’est donc, B cela qu’il convient, de s’attacher;
le progrès accompli
sur’ ces bases servira .nori pas, comme ce fût autrefois le cas, qu’élques
privilégiés, rnais l’ensemble des petits éleveurs ‘et‘la masse des Paysans;
il contribuera
d’une fason directe au relèvemenl; de la condition des
populations
rurales én meme temps qu’au développement
du potentiel
économique de l’Union indochinoise,
,
.,.
._
il serait inéquitab!e de clore cette étude sommaire de la situation
de l’élevage indochinois sans rendre hommage aux colons françpis qui,
au cours des Cinquante dernières années, un peu partout en Indochine,
ont multiplié leurs efforts en vue d’améliorer grands et petits animaux
de ferme; certains ont, obtenu des résultats remarquables,
t.ous ont bien
mérité. Les -progrès accomj$is par eux justifient
l’aide matérielle et,
morale que’ les Pouwirs
publics ont accordée à ces courageux artisans
de notre œuvre en Extrê;me-Orient;
ils sont une sûre garantie de ce
que 1’01~est en droit d’attendre, dans l’avenir; de,leur action méthodique
et persévérante.
I:
:
’
I
”
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295.
OFFICE
INTERNATIONAL
DES ÉPIZOOTIES
Sessiondu 27 au 31 mai 1947
Peste
bovine.
-
L’Ofice,
après avoir entendu les communications
suivantes :
Récentes
acquzsitions
dans la lutte contre la peste bovine (R. DAUBLa préparation
PI t’emploi
du u chick embryon vaccine » contre
Les méthodes d’immunisation
actuellela peste bovine (R.-E. ~HOPE).
ment emptoyées dans la peste bovine (G. CURASSON),
et après discussion,
a pris la résolution suivante :
NEY).
-.
1. - Le Comité de l’O.I.E.,
reconnaissant
les pertes très sérieuses causées
par la peste bovine dans les pays où la maladie est endémique et le grand risque
d’expansion de la maladie vers des pays où le bétail est très sensible.
A pris note de l’action collaboratrice
envisagée par les autorités coloniales
en Afrique dans leur campagne contre la maladie;
Souligne le grand intérêt des travaux accomplis ces dernières années par la
Commission U.S.A.-Canada,
travaux qui ont apporté des moyens nouveaux
d’immunisation
;
Recommande
que des recherches soient entreprises sur le plan international
dans le but de continuer et d’étendre les travaux sur la peste bovine.
A cet, effet, l’Office se mettra en relations avec la F.A.O. afin de s’assurer
les services d’un personnel expériment6,
chargé d’effectuer des recherches, de
préférence dans un pays où la maladie sévit à l’ét,at endémique. En conséquence
il serait bon d’entrer en re!ation avec le Brist,ish Colonial Office pour savoir
s’il serait possible de disposer, en Afrique, des laboratoires
et de tous moyens
nécessa;ires.
Le Comité considère que ce Centre de recherches internationales
contre la
peste bovine offrir&
des possibilités très appréciables aussi bien pour la formation de véttkinaires
aptes à préparer tous produits immunisants
contre
la peste
bovine, que pour la formation de vétérinaires employés dans des pays dépourvus
de personnel spécialisé.
Le Comilié ést pleinement
convaincu de la nécessité ù’instituer
des travaux
de recherches sur le plan international
en ce qui concerne les autres maladies
des animaux, mais étant donné l’importance
primordiale
de la peste bovine
il fait ressortir l’urgence de la présente proposition.
II. - Reeo~wnandaf;ions pour bs pays indewles.
- 10 Interdiction
absolue
d’importation
des animaux réceptifs et des produits dangereux
issus de ces
animaux, en provenance des pays infectés.
20 En cas d’apparition
de la maladie en pays neuf, la méthode du « stamping
out » est obligatoire.
Elle peut être complétée par la vaccination des animaux
en zone non infe&e
au moyen d’un vaccin inoffensif, à l’exclusion
de tout
vaccin contenant un agent virulent.
30 Les pays poss6dant dea laboratoire8 de préparation
de ces vaccins donneront
toutes indications
à l’Office sur les possibilités de livraison de ces vaccins.
En tout état de cause, l’introduction
d’animaux,
de viandes et de produits
animaux ne peut se faire que par des ports et postes frontières Soumis
à l%wpeotien v&&inaire
sanitaire, et après autorisation
d’importation
délivrée par le
pays importateur.
:
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296‘
,
RENSEIGNEMENiS
STATISTlQUEi
Basutoland (Rapp. agrio. pour 1945). Reoewemed
&U cheptel :
81.771 chevaux; 1.740 mulets; 37.731 $nes; 437.227 bovins; 1.544.723 moutons;
542.974 chèvres.
E%port&ons
: Laine, 4.800.000 kilogr.; mohair, SlO.OO? kilogr.
’
CI&~ (Rapp. agric. pour.1945) . - Recemememt du cheptel : 1.039.752 bovins;
535.025 buffles; 58.963 moutons;
262.066 ohAvres.
Guyane- britannique (Rapp.
2.856 chevaux;
37.125 moutons;
7.690 mulets;
13.486 chèvres;
agrio.. pour 1944). - Recensemed du cheptel :
1.597 ânes; 271.719 bovins:
206 buffles;
45.698 porcs.
Nigeria (Rapp. du Départ. vétér. 1944). .i Recksemed
676.286 chevaux;
20,0.462 porcs.
2.707.58i
bovins;
1.767.306
moutons;
du. chepteel (1940) :
4.743.882 chèvres;
Tunisie (Rapport
1945). Recertsement du cheptel : 102.470
59.509’ mulets;
186.710
ânes;
501.208
bovins;
2.977.583
1.940.340 chèvres; 22.990 porcs; 178.077 chameaux.
chevaux;
moutons;
Tripolitaine (Rapport
1945). - Rècensemed du cheptel : 4.509 chevaux;
24.000 Anes; 1.200 mulets; 42.000 dromadaires;
22.000 bovins; 227.000moutons:
303.000 chèvres; 1.700 porcs.
,.
.-
!
1
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TABLE DES MATIÈRES
(année 194?)(l)
Acanthocéphales.
Sur un Acanthocéphale
Egyptianella
nouveau du genre Oncicolu
. . . . . . . . . . . . . .,. .
231
. . .. . . . .. . .. , . .. , .
54
pullurum.
Rdpartition
géographique
d’ÆgyptianeUa
pullorum.
Alimentation.
Alimentation
du mouton à Maükgascar. _ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
Graniinées dans l’économie
des territoires
de la Gold Coaat . . . . . . , . 247
Observations du Service Vétérinaire
de la, Gold Coast . . . . _ . . . . . . . . . 249
Composition
chimique de Cynodon pleetostoehyum . . . _ . . . . . . . . . . . 249
GBophagie chez les animaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . 250
Hygiène du pâturage dans les pays chauds . . . . . . . . __ . . . . . . . . . . . 250
Notes sur quelques plantes fourragères au Sahel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
Le de et b’importanee du pdturage dan+ l’écoqwmie des pays chauds . . . 275
Bibliographie.
Alternate
husbandrv
. . .. . . .. . .. . . .. . . .. . .. . . .. . .. . . .. .. .. . .. .. .. .
Climate a,nd Man v United States Department .....................
The provision of animal fodder a tropical and sub tropical
couatries.
The use and misuse of shrubs and trees as fodder ..................
DOUTRESOULLE (G.). - Zootechnie et industrie animale en A.O.F., .
L’Blerage en A.O.F. .......................
EWING (P.-V.). - Karakul sheep ..................................
GASCHEN (H.). - Les glossines de 1.A.O.F. .......................
GIT~&!:)
THOMAS et CAROL (E.), WOOD (Gr.).Foodressources
................................................
..3.
JEANNIN (A.). - Les bêtes de chasse dël’Afrique
française ........
.....................
JEANNIN (A.). - L’éléphant
d’Afrique
-. .....
KTTBES (V.). - Le Typanosoma
vivax américain. ..................
MALLES Arnold. - Handbook
of pest control. ......................
SAKKOL (F.-B.). - Le Chameau, animal de boucherie .... .: ..........
VIARD (R.). .-- Constructions
et bâtiments agricoles. ...............
Blue-tongue.
Botulisme.
formique
54
...................
Buffle.
Le bufIle comme animal lait’ier ...............................
Recherches anatomiques sur les buses indochinois ....................
77
287
288
287
181
77
77
66
67
Réceptivité
du bétail au virus de la blue-tongue
..................
Transmission
de la blue-tangue
et de la horse-sickness .............
Un cas de botulisme traàti par l’a.lddhy&
181
77
181
288
287
288
76
181
: ....
246
152
.. . . .. .
168
chameau . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . . .
29
dea chèvres de rnce locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
231
Brucellose.
Association
de Brucella
abortus
et du farcin
cryptococcique
Chameau.
Tests
anatomiques
di:
l’adaptation
du
ChGv-re.
Tempdratzcre
Cliarbon bact éridien.
Azc sujet d’un cas vérifie’ de jièvre charbon?wuse chez Ze ch+vd.. . . . . , .
L’infection
charbonneuse
de l’homme et des animaux en Iran.. . . . .
(1) Les titres en italiques sont cenx des articles originaux.
5.5
241
1
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298
TABLE
Charbon
DES
symptotiatique.
Charbon
symptomatique
MATIÈRES
’
ches
l’hippopotame
.. ., ..............
.,, .......
.:
53
Chromothérapie.
Chromothérapie
anthelminthiqne;
.‘. ......
............................
217
Climatologie.
‘Climatologie
zootechnique
........................................
75
Radiation
solaire. -- Absorption
par le pelage du bétail ...........
75
.
(Estrus chez la vache zébu ......................
I ................
75
.........................................
Anhydrosethermogène..,
76
Effets de la température
atmosphérique
sur la température
corporelle
76
Élevage de la volaille dans les pays chauds .......................
286
.’ Influence du climat sur la fréquence des maladies .................
284
Influence
de la température
atmosphérique
sur l’hemoglobine
et
autres constituants
du sang ....................
284
.‘. .............
Effets des douches, de la pluie, sur la température
corporelle,
283
......
Températures
rectales de certains animaux au repos ................
283
Conférence
vétérinaire
franco-britannique
.......................
93
Correspondance
....................................................
190
Elevage.
Industrie
de la volaille aux Philippines
.. : ........................
178
Industrie
de la volaille en Afrique du Sud. ...............
1 ........
178
Industrie
de la volaille dans l’Inde ...............
: ................
179
Elevage du cheval au Sénégal. ......................................
253
Xituatioti
Service
Ber&ce
de l’élevage.
indochinois.
.....................
de l’élevage
en A.O.P.
.................................
de l’élevage
en .A.E. B. .......................................
; ...
: .........
.79
291
et
183
88
Services vetérinaires
de l’Empire
portugais.
......................
.’ 95
Elevage au Maroc et la guerre ...........................
: ........
177
La volaille
au Maroc ..................................
I ..... . .... .’ 177
Fièvre
aphteuse.
Détermination
d’un virus algérien de fièvre aphteuse ..............
-169
Fièvre muqueuse.
.$%&vre
muqueuse
Horse-sickness.
Transmissionde
Intoxications.
Intoxication
des
Fluorose dentaire
Empoisonnement
Lait.
bovine
au
Sénégal
la blue,:tongue
et en Ma,uriEa.nie
.......
.1 .......
et de la horse-sickness ... ;. ........
‘_
jeunes bovips~ par Cynodon dactyl,on .-. ........
. ..
ohronique
chez le mouton. ......................
du bétail dans l'ilssam ..,...................:I.
164
6’7
250
250
249
Les lails et la ,produotion
laitière
(xu For&ci~. . . . . . . . . . . . . . . . . . . ,. . . . . . 201
Mesures pour une production
àcorue dans l’île de Ceylan . . : . . : : . . 245
Leishmanioses.
Traitement
de la leishmaniose
canine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
170
Paralysie leishmanienne
du chien.. . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
i Effets de la gremioidine
et de la tyrocidine
sur les protozoaires
.“. . .’ 1’71
Culture et isolement de L. tropica . ‘. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1’72
Action thérapeutique
de certaines nouvelles diamidines
aromatiques
172
-,, ,#
Lymphaugite
.épizootique.
Infection
à Cryptocoocus
chez les Équid&
.. . . .. . . .. . , . .. . . ,. . . .. .
68
Traitement
par-le sublimé corrosif. : . . . . . . . . . . . . . . . . .,. . . . . . , . . .:I . . ,241
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0
TABLE
DES
299
MATIÈRES
Mélioïdose.
Caracteres d’une souche de B. Whifmori
. .. . .. . .. . . .. . . .. . . .. .. . .
Transmission
du bacille de Whitmore
par la puce du rat. . . . . . . . . . .
Transmission
du bacille de Whitmore par le moustique Ædes aegypti.
69
69
69
Nématodes.
Liste préliminaire
des nématodes
parasites
des moutons
d’Algérie..
72
Pastearelloses.
Observations
et recherches
sur les pasteurelloses
animales
en
ÉrSthrée.....................................................
Péripneutionie
bovine.
Australie.
Rapport annuel du Conseil pour
les recherches scienti.,fiques.
. . . . . . . . . .._..._.............~........................
Vaccination
avec le vaccin-culture..
. . .. . . . .. . . .. . . .. . .. . . .. , . .. .
Péripneumonie
cont,agieuse du bœuf . . . . _ . . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . .
Nouvelles-Galles
du Sud. Observations
sur de récentes épizooties.
.
Contrôle de la pleuro-pneumonie
contagieuse..
. . . . . . . . . . . . _. . . . . .
Peste bovine.
242
68
68
168
168
240
.
Vaccination à 2’aide du virus pestz’que caprin .................
7
. .. . .
Immunisation
au moyen du virus-chèvre atténué ............
. . . . 59
Vaccination
avec le virus-chèvre
en Égypte .................
. . . . . 63
Peste bovine chez les buffles ................................
. . . . . 65
^Virus-chèvre
et vaccination.
......................................
05
Note préliminaire
sur la peste bovine cutauée .....................
65
Peste bovine chez les bovidés sauvages. ...........................
66
Infectiosité
du bétail qui réagit au virus-chèvre.,
..................
66
La lutte contre 10 peste bovine au Cameroun .........................
120
Travaux américains sur la peste bovine .............................
145
Immwtitt? co?~génitcde et virus peste boçitee adapté à la chèvre .........
155
A propos de E’immuwité congénita?r dae cc?! V~!S poste bovine ada.p!é. . 158
Em$oi du uacoim an%pestique
formolé
ahminé.
.....................
161
E@s résultant
de l’n&‘on&on
de gel d’a.lumi,Le
au vaccin.
....
263
Vaccin cwktipestique
formolé
aluminé.
........................
. . ..
281
Récentes acquisitions
dans la lutte contre la peste bovine . . . . . .
237
Préparation
et emploi du « ohick embryo vaccine )J .........
.. . .
238
Les méthodes d’immunisation
actuellement
employées ......
. . ..
238
Vaccination,au
gel dalumine
au Soudan ...................
. . ..
238
Vaccination
par le virus de passage sur chèvre .............
. .. .
239
Nouvelles recherches sur l’immunisation
du bétail ..........
. . ..
239
Immunisation
par la methode de scarification
..............
. . ..
239
Peste boviue et sa. prophylaxie.
............................
239
Piroplasmoses.
Chimiothérapie
de l’anaplasmose
.................................
Anaplasmose
du cheval. ...........................................
Hémorragies
encéphaliques
dans l’infect,ion à Theileria
annulata ...
Notes cliniques nu su.jet de la theilhiose
bocine au Maroc ...... .97 et
Quelques observations
sur la piroplasmose
équine .................
Observations
sur les formes de Pir. gibsoni chez le chien ...........
.. Infection ekpériment,ale
du chacal par Pir. canis ..................
Sur les phases du cycle évolutif de Theileria
parra et Plasmodium
gallinaceum
....................................................
Porteurs de virus, source de matériel infectant dans l’anaplasmose
.
La pénicilline
dans la piroplasmose
du chien. ......................
Description
des formes schizogoniques
de Babesia bigemina
.......
Nouvelles recherches sur la theilériosc
bovine pathogène en Iran ...
71
71
71
196
172
172
173
173
173
243
243
244
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300.
TABLE
DE8
MAT&RES
Plasmodioses.
Aotion
prophylactique
de ‘la. sulfadiaeine
contre l’infection
à
Pl.gallinaceum..
.............................................
Lésions causées par Pl. 1ophurB chez de jeunes canards. ............
Rapport.
Rapport anrd
du Laboratoire
Vétérinaire
de Nigeria.
:
Rapport sur 1’Éoole~Vétérinaire
de Nigeria .. ... .... I ..................... ....
!
Rickettsioses.
Sensibilité
de l’antilope
Antidorcas
marsupialis
à la heart water ...
Méthode simple et rapide pour defeler Riokettsia ruminantium
.....
Salmonellose
du chameau.
.I ...
Une epidémie de guedda dans la r!gion de l’oued Guir .......
Syngamose.
Traitemes,t de la’ synbomose
trachéale.
.... .-. ..........................
Trypanosomiases.
Notes morphologiques
&Y Trypanosoma
swis ........................
.‘.
Vitalité de diverses espèces de trypanosomes
en culture. ...........
Contribution
a l’étude du Tr. equiperdum
...............
1..
I.....................................
,’ Isolement des trypanosomes
du sang
Recherches sur l’activité
de nouveaux agents chimiothérapiques
....
Recherches sérologiques comparatives
sur le diagnostic de la domine.
Nouvelles notes sur l’emploi du composé phenanthridinum
1553. .. .
Le bétail, réservoir de l’infection
à, Tr. equinum .. .1. ..............
Trypanosoma
vivax chez le chameau ...........................
:. ..
’ Campagne contre la « derrengadera
» et « peste boba U. .... .:' .......
Observations préliminaires
sur l’emploi du phenanthridinum
1553. ..
Préparation
d’un antigène trypanosomique
sec .... ‘. ................
Recherches sur les séries de la phénanthridine
.....................
‘Réaction de déviation du complément après le traitement de la dourine.
Évolution
et pathologie
de la maladie a Trypanosoma
oongolense. .
Tuberculose.
Tuberculose
bovine en A.E.F ........................................
Tuberculose
du kudu du Cap ......................................
Tuberoulose
ohezlebuffle
........................................
Tuberculose
des Mammifères
et Oiseaux exotiques en captivité .....
Tuberculose
bovine en Erythrée .....................
;. .............
Comportement
des souche9 autochtones
dans l’infection
expérimentale des poules de 1’Erythrée. .....
....
Comportement
d’une souche de t&er&losa
aviaire’ ‘&z”le
botail
indigène’.....................~
.................................
Variole
ovine.
l
Les varioles du mouton et de la chèvre. ...........................
Virus (maladies
à).
.43 et
Maladies. d~+?.sà des ~irzcs contages en Algérie .................
2ootechn.e.
Le boeuf du lac Tchad .........................................
36 et
Le mouton et la chèvre comme bêtes de somme .....................
Industrie
animale, alimentation
et ‘service vétérinaire dans les Indes.
Origine des moutons africains .....................................
Observations
sur la reproduction
des zébus en Nigeria du Sud
...... L ......
Sur la bosse des zébus de Somalie. .. ...... ... .........
...
. :.
Économie agricole de la Palestine pendant la guerre.
Élevage des bovins en Afrique occidenta’le italienne ..............................
Développement,
après guerre de l’industrie
animale dans 1’0rissa. ..
164
53
i7
;o
70
169
169
170
170
241
242
242
242
242
242
242
67
67
67
68
240
~
240
240
130
109
244
244
245
24s
246
246
-4
246
’
247
l
Retour au menu
TABLE
DES AUTEURS
ANDERSON (,J.). - Périodicité
et durée de l’c-estrus chez la vache zébu..
ANSARI (M.-N.). - Culture et isolement de Leishmanti
trop&
.. ... .. ..
AVESSOL~MOV (I.-S.). - Préparation
d’un ant,igène trypanosomique
sec.
BARBONI (E.). - Hemorragies
encéphaliques
chez 1~s bovins dans l’infection à Theilaria
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .._....._........
BAYRON (IN.). - Activitédu
Sercice de l’&kcagede
I’A. E. P. pendant
la guerre
BALOZET (L.). - La reaction de déviation du complément
après’ le traitement de la domine . . . . . . . . . . . .
. . . .. . . . . .. . . .. . . .. . . .
BATTELLI (C.). - Observations
et recherches sur les pastcnrelloses
en
Érythrée...........................................
.. . . .. .. .
BELL (F.-R.). - Nouvelles
notes sur l’emploi
du composé. ph-tridinum 1553..................................................,
BENNETT (S.-C.-G.), HORGAN (E.-S.) et X~XSUR (H.-H.). -.Variole
du
mouton et de la chèvre..
.. . .. .
.. . . .. . . . . .. . .. . . .
BENNETT (S.-G.-G.). - Infection
à Cryptococcus
des Équidés..
. . . .. . , .
BETTINP (T.-M.). - L’origine
des moutons africains..
. . . . . . . ; . . . :. . . . .
Sur la bosse des zébus de Somalie
. . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . :. . . .
L’élevage des bovins en Arique orientale italienne
.. . . .. . .. . . . . ..
BRAN~S (F.-W.). - Recherches sur l’activitd
de nouveaux agentschimio.. . . .. . .. . . .
thérapiques
. . . . . . . .._....
.._._:................
BRION (A’). - L’anaplasmose
du cheval.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
BRION (A.) et BERTRAND (M.). - Paralysie leishmanienne
du chien . . . . .
BLANC (R.). - La lutte contre la peslc borine a~ Cameroun
. .. . .. . ..
.
BLANC (G.) et BALTHAZARD (JE). - Transmission
du bacille de Whithmore par la puce du rat Xcwpsylln
cheopis . _ . . . . _ . . _ . . .
BLANC (G.) et BALTHAZARD (M.). - Transmission
du bacille ‘de Whithmole par le moustique Aedes (Stegomyia)
zgypti
. . .. . . .. . . .. .
à l’etude du Trypanosoma
equiperdum
..
BORNAND (M.). - Contribution
CH~RITAT (M.). - (voir GIRARD).
COATNEY (G.-R.) et COOPER (W.-C.). - Action de la sulfadiazine
contre
P’infection à PEasm0diu.m
gallinactmn.
. .. . . . . .. . . . .. . . .. . . .. . .
COLBACK (H.-R.-F.)
et CORNET (0.). - Traitement
de b syngomose
tra-
75
176
242
71
88
242
241
170
164
68
299
246
246
169
71
170
97
69
69
70
72
. .. .. . . . .. . . . . .. . . .. . . . .
53
COURT (Raymonde) et- JACQLESET (André). - Nématodes parasites des
moutons d’Algérie..
. . . . . . . . . . . . , . . . . . . _. . . . . . . . . . . . . . . .
CURASSON (G.). - Les tests anatomiques
de l’adaptation
du chameau au
72
chéale............................
m2lieud&rtiqwe.....................................
- Les travcluv
ctméricains
Rôle ef importance
das pâtwwge
dans
CURASSON (G.).
sur la peste
E’éronamie
de8
bovine.
. .. . . .. .
. . .. . . . .
chauds . . . . . . .
29
145
279
238
pays
CURASSOS (G.). - Les méthodes d’immunisati
on contre la peste bovine.
DBUBNE~ (R.). - Récentes acquisition
dans la lutte contre la peste
bovine.......................................................
237
DAUZATS (A.). - Au sujet d’un cas de fièvre charbonneuse,
du cheval
55
dans le Nord Cameroun . . . . . . . . . . . . . . _ _ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
DELPY (L.). - Nouvelles recherches sur la theileriose
bovine pathogène
en Iran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
DELPY !L.). - Description
des formes schizogoniques
de Babesiu
bige243
mc~,a..........................................................
DELPY (L.) et KAWEH (M.). - L’infection
charbonneuse
en Iran.. . . . . . 241
DONATIEN (A.) et Bouti (A.). - Une épidémie de guedda dans la région
161
de l’oued Guir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..)...................
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302
s
TABLE
DES
AUTEURS
DONATIEN (A,) et GAYOT (G.). - Détermination
d’un virus algérien de
fièvre aphteuse...............................................
164
DONATIEN (A.), PLANTUREUX (E.) et GAYOT (a.). - Maladies’dues
ci des
virus
contages
qn Algérie.
, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 et 130
DOUTRESOULLE (G.), - vaccin anlipestique
formolé
alumine’.
. . . . . . . :.
285
Voir Bibliographie.
Du TOIT (R.-M.). - Transmission
de la blue-tongue
et de la horse.si&ness par les Culicoïdés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : :. . . . . . . . . . . . .
67
ELEPANO
(A.-C.). - Industrie de la volaille aux Philippines.
. .,. . . . . . . .I 178
EWING. (P.-V..) - Voir Bibliographie.
FAURE-BRAC. .- Traitement
de la leishmaniose
canine par la diamidinephénoxypentane..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ‘. . , . . . . . . . . . . . . . . . . 170
FIEN~TES (R.-N.), JONES (E.-R.) et LAWS S.G.. -lholntion
de la maladie
a Trypanosoma
congolense..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2h2
FONLAYSON (M.-H.). - Caracteres montrés par une souche de P: Withmori
69
FRENCH (M.-H.). - Géophagie-chez
les animaux..
. . . , . . . . . . . . . . . . :,. . j. 250
FULTON (G.-D.). - Action therapeutique
de certaines nouvelles diamidines sur l’infection
à Leishmania
donovani . . . . . . . . . . . . . . . .
172
GASCHEN (H.-V.);
- Voir Bibliographie.
GAALAS (R.-F.). - Effets de la température
atmosphérique
sur la température corporelle
des vaches Jersey.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .,.
76
GAYOT (G.). - (Voïr DoNXTT~EN.)
GERICK (A.-M.) et HIBBERT (G.j,- Industrie dela volaille en Afrique du Sud‘ 178
GIRARD (H.) et C~ARI~AT (M.). - Vmcinatiom
adipestiqzce
ait Boudan
‘à
l’a,ide
du
virus~
pestique
caprin
. . . . . . . . . . . . . . . . ., . :. . . . . . . . . . . . . .
GITHEN~ (S,), TI-IOMAS et CAROL (E.), WOOD (G.-R.). - Voir bibliographie.
GOPALAKRISHNAN (W.-R.) - Empoisonnement
du bétail dans 1’Assam. .
C+ORDON
(G.). - Notes sur le village de Yoroberikunda
et l’agriculture
enGambie..............................................~.....
GRIMPRET (G.). - Noies cliwiques
au sujet
de la theileriose
bovine
au
Maroc . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . ..~97 et
GUILHON (a.). - ‘Dhromothérapié
anthelmir+thiglce.
.. . . .. . ,. . .. . .. . . .. . .
HENDERSON (W.-WL). - L’immumsation
contre la pestebovine
au moye,n
duvirus-chèvre...............................................
H~RNANZ (M.). ‘- Péripneumonie
contagieuse
du bœuf.. . . . . . . . . . . . . .,.
HINDMAIZSH (W.-L.), WEBSTER (W.) et STEWART (D.-F.). - Pleuropneumonie en Nouvelles-Galles
du Sud:. . . . . . . . : . . . . . .m: . . . . . . . . .
IYER (P,-R.-K.).
- Tuberculose
chez le buffle.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.JACOTOT (H.)! - Effets résultant,
de l’ccdjo~ction rie gel d’a&!0n%ine au ~~ccir~
contre la peste bovine
. . . . . . . . . . :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La situation
de I’élevage indoch&nois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .‘. . . . . . . .
JAUFFRET (R.). -- Recherches anatomiques
sur les buffles indochinois
..
JUJFFRET (R.) et AUTRET (M.). - Laits et production
laitière au Tonkin
)JEANNIN (A.). - Voir Bibliographie.
JOZTSSELIN (31.). -- Notes sur quelques plantes fouwagères
du Xahel . . . . . .
KANE PAPA. - Voir. LARRAT.
KUJRA (R.-V.). - Développement
après guerre de l’industrie
animale
dans,l’Orissa
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :. . . . . . . . . . . . . ‘. . . , . . . . .
KIKUTH
(W.)et S&&IDT.
L Thérapeutique
de la leishmaniose.
.J. .-. . . .
KERGUNTUL. -- Vaccinatio?,
contre~la
pesle bovine
par le virus
de pàssage
sUrohèvre....................................................
KUBES (V.). - Voir Bibliographie.
KUBES (Vi). -Campagne-contre
la « derrengadera
» et la « peste boba 1). .
LALANNE (A.). - La vaccination
anIipeslipue
au gel d’alumille
au Boudan,
.
LALANNE (A.). - Observations
au sujet du vaccin antipéripneumonique.
7
249
,246
116
2.17
59
168
168
67
267
295
150
269
273
247
170
239
242
237
68
Retour au menu
TABLE
LAMANDE
LARRAT
(G.). - L’alimentation
(R.) et KANE PAPA.
DES AUTEUR8
du mouton
-
Un
à Madagascar
303
. . .. .. . .. .. .
eli-
175
cas de botulisme ou parabotulisme
traité
avec auccbs
par
l’aldéhyde
fom@ue.
.. , . .. . .. . ,. . .....
54
(R.). - La -fièvre muqueuse
bovine au Se’dgal
et en Mauritanie..
. 152
(R.). - &levage
du cheval au S&négaZ
. . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . 262
(R.),
SULPICE
(J.) et NIAXG
(8.).
Emploi
du vaccin
awtipestique forwkolé
aluminé.
. . . . . . , . . . . . . . . . . , , . . . . . . . . . . . .,. . . . . . . . . . 161
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
LAZARUS
(A.-G.),
- Le buffle
comme
animal
laitier
LEE (D.-H.-K.),
ROBINSON (K.-W.).
YEATES
(N.-T.-M.)
et SCOTT (M.-I.-R.),
Elevage
de la volaille
dans les pays chauds..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
LHOVEROL
(H.) et PHILIPPE
(L.). -9otesmo~pho2ogiques
sur Trypanosoma
8U28...........................,..............................
II
LOTZE
(G.-C.).
- Porteurs
de virus
dans l’anaplasmose
. . . . . . . . . . :. . : . . . 173
LYNNE
(C.-W.).
- Les Graminées
dans l’économie
du Nord de la Gold Coast
247
MAC GREGOR
(A.-D.).
- Note préliminaire
sur la peste bovine
cutanée.
65
MAC
KINGTOSH
(W.-L 3). - Peste bovine.
cirus chèvre
et vaccination.
.
65
MAHAMOOTH
(T.-M -Z.). -- Mesures
pour la production
du lait à Ceylan,.
245
MAHAJAN
(M.-R.) et HUG (J.). - Le mouton
et la chèvre
comme
bêtes de
somme.......................................................
244
MALBRANT
(R.), RECEVEUR
(P.) et SABIN (R.). - Le bœvf du lac Tchad. 37 et 105
MALBRANT
(R.). -‘La tuberculose
bovine
en A. E. F . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
67
MALL$Y
Arnold.
. Voir Ribliographie
MANRESA
(M.), RYES (N.C.),
GOMEZ
(F ), LIALATA
(L.P.) etF&coq
(R.P.)
Effets
de la température
atmosphérique
sur l’hémoglobine
. . . . . 252
MARCHEVANI
(1). - Traitement
de la lvmphangite
épizootique
par le
sublime
corrosif
. . . .._........................................
241
MARNEY
(U.-E.),
CULPEPPER
(R.-A.)
et GALE
(H.-C.).
- La penicilline
dans la piroplasmose
du chien.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , 243
MARSHALL
(R.-S.).
- Voir Rapports.
MASSON
(J.-H.)
et NEITZ
(W.-O.).
La réceptivité
du bé.tail
au virus
de la blue-tongue
. . . . .. .. . .. . . .. . .. . . .. .. . . .. . . .. . .. . .. . .. . . .
66
MATHUR
(N.-L.)
et RAY
(S.-C.).
Composition
chimique
de Cynodo?z
~lectostnchyzcm................................................
249
MEPTAM
(R.-W.-M.).
Voir
Rapports.
MI~GEVILLE
(D.). - L’élevage au Maroc et la guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
La volaille au Maroo.............................................
177
MILLER
(W.-C.). - Industrie
animale,
alimentation,
Blevage
dans les
Indes
occidentales
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
MINETT (F.-C.). - Influence
du climat
sur la fréquence
des maladies..
. 252
Effets
des douches,
de la pluie
et du « vautrage
)) sur la température
des animaux.................................................
251
MINETT
(F.-C.)
et SEN. (S.). -- Températures
rectale8
de certains
animaux
aurepos................................................
251
MITCHELL
(D.-T.)
et LE Roux.
- Nouvelles
recherches
sur l’immunisation
contre
la peste bovine..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . 239
MITSCHERLICH
(E ). - Hygiène
du pât,urage
dans les pays chauds
. . . . . . 250
MORNET (P.). - Serwke de l’élecage
en A.O.F.
pendant
la guerre..
. . .79 et 103
NEITZ (W.-O.).
- Sensibilité
de l’antilope
Antedoreas
marsupklis
à la
heartwater...................................................
174
PACCHIONI (G.). - Observations
sur l’association
de Bruce&
abortus
et
dufaroincryptococcique......................................
168
PACKANIAN (A.). - Sur la vitalité
de diverses
espèces
de trypanosomes
et de leishmanies
de culture..
. .. . . .. . .. . .. .. . . .. . .. . .. . . .. . .. .
70
TrypaFsoma
&nr
chez le chameau..
. . . . . . . . . . . . . 241
PELLEGRINI (D.).PFAFF (G.). - Peste bovine
chez les buffles..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ;.
65
PHILIPPE (L.). - (Voir LHOVI~ROL)
ruique
LARRAT
LARRAT
LARRAT
.
-
Retour au menu
304
TABLE DES AUTEURS
PLANTUREUX (Edm.).-(Voir
DONATIEN)
PURCWASE (H.-S .). -Méthode
simple pour déceler Rickettsia rwwirzantiim.
174
RAY ‘(H.-N.)’ et ,IDMANI (J.-A.).
- Observations
sur les formes Qe
Babesiagibsoni..........................,.....................
172
RAGHAD Ahmed Mohamed.
- .$a vaccination
Cont:e la pesta.bovine,
avec le virus-chèvre
en Egypte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :. :
63
RECEVEUR (P.).‘ -Voir
MALBRANT.
RECEVEUR (P.). - Note sur la re’partition
géographiqui
d’A.egyptianella
Y
pullortwn
.
.. .
. .
.
.. . .. . .. . ..
. ,c. . . . .
. .. . ..
. . . . .‘. . . .
RIENIERSCHMID (G.). - Rabiation
solaire et son absorption
par le pelage
dubétail......................................................
Étude des lésions par Plasmodizcm Zophzcm . . . . . . . . .
RIGDON (R.-H).
ROBINSON
(EJ-M.). - Note sur une souche de la tuberculose
piovetiant
: du kudu dy Cap . . . . . . . . . . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ROVEDA (J.-R.). -- Le bétail, réservoir de l’infeotion
a Tr. équinum . . . .
'RICHARDS (P.-H.).
- Observations
sur la reproduction
des zébus en
r Nigeria du Sud..
. . :. . . . . . . . . . . . . . .‘:. . . . . . :-...
FABIN (R.). - voir MALERANT.
SAKKOL (F.-B.). - Voir Bibliographie.
SCHANG (P.-J.)et ARAMENDI (M.-C.). -.Intoxication
des jeunes bovins
par Cynodon daotylon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .‘. . . . . . ~ .-.‘.
SEDDON (H.-R.).‘--Fruorose
dentaire endPmique chez le mouton . . . . .
SFORZA (M.). .- Sur le comportement
des souches autochtones
de tuberoulosebovinedansl’infeotionexpérimentale
despoulesde l’&ythr@.
Tuberculose
bovine en Érythrée . . . . . .1.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . .‘. . . .
Comportement
d’une souche européenne de- tuberculose
aviaire. . . . .
SHOPE (R.-E.). - La préparation
et l’emploi du. u ohiok embryo vaccine 11.
SIDDIGUI (T.-A.). - Immunisation
contre la peste bovinepar scarification.
SXMMONS (R.-J.). - Correspomlance . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . .,. . . . . . :. . . . .
SLATER, (A.-E.). - Industrie
de la volaille dans l’Inde . .1. . . . . . . . . . .‘. .
SMITH (H.-C.) et HOWELL (D.-E.).
- La ohimiothérapie
de 275 cas
d’anaplasmose.....................................
. .. . .. . . ..
(W.-W . ) . - Quelques observations
SOMAIV
sur la piroplasmose
équine . .
STEWAR,T (J.-L.).
Observations
préliminaires
sur l’emploi
du
,phe?za~t$%diwn
1553 c.......................................
Observations du Service Vétérinaire
de la Gold Coast . . . . . . . . . . . ;. .
THOMAS(A.-D.)~~REID
(N.-R.).-LapestebovineohealesBovidéssauvages
TOUMANOFF (C.). - .Bur wn Acanthocéphale nouveau du genre O~&oola.. .
URBAIN (Aoh.), BULLIER (P.) et Mlle PASQUIER. - Nouvelles observations
de tuberculose sur des Mammifères
et des Oiseaux exotiques en
oaptivité..............................,...........
..- . . . . . . . . .
VANCHESWARAN (L.). - Peste bovine et sa prophylaxie
. . 1. . . . .
VIARD (R ). - Voir Bibliographie.
VILLARES (J.-B.). - Climatologie
zootechnique..
. . . ‘. . . . . . . . . . . . .
WADDINGTON (F.-G.). --- Une expérienoe pour juger de l’infeotiosité
du
bétail qui réagit au virus-chèvre
atténué de la peste bovine.
'W&LS
(L.-P.), BROWNING(~.-H.),.CALVER
(K..M.)et
LECKIE (M.-V.<.'Recherches sur la phénanthridine
. .. . . .. . . . . .
.. . .
. . .. .
WEBSTER (W.). - Le contrôle de lapleuropneumonie
contagieuse......
WEINMAN (D.). - Effets de la granicidine
et de la tyrooidine
stir les prozoaires.............................................;........:
WERY
(J.-E.). - Charbon symptomatique
chez l’hippopotame
. .. . .. . ..
WOLKIN (J..), GOODMAN (J.-L.)et KELLEY (W.-E.).Anhydrbsethermogène....‘.........................~.......,...................
3
e
Le Gérant : G. CURASSON
_1961 MAULDE et TENON, Parie
_
I
245
250
250
248
240
240
238
239
190
179
‘8
1
.I ’
71
172
242
249
‘66
231
,i
68
239
1
75
66
‘24.2
240
171
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