AVERTISSEMENT - Revue d`élevage et de médecine vétérinaire
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AVERTISSEMENT - Revue d`élevage et de médecine vétérinaire
Retour au menu AVERTISSEMENT , Cette revue succède au Recueil de Médecine vétérinaire exotique qui a cessé de paraître en 1940. Nous tenons d’abord à rendre hommage aux hommes de bonne volonté qui pendant vingt ans assurèrent, sans autres ressources que leur labeur et leur confiance, la rédaction du Recueil et réussirent une œuvre qui trouve dans la Revue d’aujourd’hui son épanouissement. Celle-ci a le même programme que son devancier. Dans les terres lointaines, des populations vivent et vivront longtemps du seul élevage pastoral. Celles qui, sédentaires, s’adonnent surtout à l’agriculture primitive, ne verront leurs maigres récoltes s’améliorer et leurs conditions de vie s’élever que si se réalise l’indispensable association agriculture-élevage. Il importe donc de les amener, aussi rapidement que possible mais sans heurt, à modifier en conséquence leurs pro? cédés primitifs d’exploitation. Il nous faut avant tout fournir rem&de à cette carence en matières protéiques qui conditionne le progrès économique, la mise en valeur des pays d’outre-Mer. la solution du problème agricole, l’atcroissement du pouvoir d’achat, les échanges et la vie commerciale. Cette tâche a essentiellement pour base les recherches effectuées « au champ et au laboratoire » par les techniciens dont les travaux diffèrent, mais dont le but est commun. A tous, il faut un organe de liaison qui leur permette de connaître les efforts et les résultats de chacun, et aussi ceux des services analogues des pays étrangers. ‘Cet organe doit aussi indiquer à ces derniers l’apport français dans le domaine de la recherche scientifique et montrer que nous nous associons à l’effort mondial qui s’organise pour sauver de la faim et hausser vers une vie meilleure les populations dont nous sommes les tuteurs ou les associés. C’est pour répondre à ces besoins que nous avons pensé pouvoir créer la Revue d’Élevage et de Médecine Vétérinaire des Pays tropicaux dont le rôle consiste à : faire connaître les travaux des services, des laboratoires, des chercheurs isolés; servir entre eux de trait d’union; recevoir les suggestions, les critiques ; recueillir les documents que récèlent souvent sans profit les archives officielles ; offrir la synthèse des études étrangères ; etc. NOUSremplissons un agréable devoir .en remerciant tous ceux qui, répondant à notre appel, nous ont fourni la matière de ce numéro et des numéros suivants. Nous avons désormais la certitude de pouvoir poursuivre ‘la réalisation du programme que nous nous sommes tracé et d’apporter ainsi une utile contribution au .développement de la production animale dans les Pays d’outre-Mer. - I I ,: Retour au menu ARTICLES ORIGINAUX LA VACCINATION ANTIPESTIQUE AU SOUDAN A L’AIDE DU VIRUS PESTIQUE CAPRIN par H. , GIRARD et M. CHARITAT. ‘, . Depuis de nombreuses a~Aes deja les vétérinaires des colonies anglaises ont réussi à « fixer » par passages repetés sur chèvres le virus de la peste bovine; C’est en partant de ce virus «adapte » qu’ils ont entrepris de vacciner le boeuf. Les essais d’atténuation réalises d’une façon analogue ont échoué au Soudan. En effet, cet échec; qui a été le lot de beaucoup d’autres chercheurs, est vraisemblablement lié à un defaut de technique. SOUNDERS et AGGYAR (1) qui sont les premiers a avoir montré comment et sous quelles conditions le virus de la peste bovine s’attenue par passages répétes à travers la chèvre jusqu’à devenir inoffensif et vaccinant pour le bœuf; ont obtenu l’atténuation desirée au SOe passage. Ces mêmes auteurs ont d’ailleurs montré .que l’atténuation n’est point progressive mais devient constante quant à la virulence pour la ohèvre et quant à l’action sur le bœuf. Le virus est devenu un virus fixe. C’est à partir de celui-‘ci que nous avons entrepris nos expériences en matière de vaccination. Nous nous sommes d’ailleurti contentés de copier avec discer‘nement ce qui a été si bien réalisé par d’autres. La souche dont nous sommes’partis provient de la Colonie du Niger, laquelle la detient du Laboratoire de Vom, en Nigéria. La souche mere est d’ailleurs originaire de l’Institut Impérial Veterinaire de Xuktesar aux Indes. Les conditions inhkrentes à la dernière guerre nous ont en effet empêché de recevoir l’envoi de la souche utilisée à Insein en Birmanie que G. PFAFF, auteur du vaccin de rate desséchée, de-8hevre (2) devait effectuer en 1940 pour le Service de 1’Elevage de l’Office du Niger. De la peste bovine chez la chèvre. A consulter la litt.érature qui t.raite de ce sujet), il est aisé de se rendre ‘compte combien les résultats consignés par les differents auteurs sont variables. Ckrtains auraient en effet constaté de véritahles épizooties naturelles tandis que l’ensemble des expérimentateurs n’obtiennent aucune réaction chez la chèvre laissée en contact prolongé avec des bœufs pestiques et que les chèvres qui proviennent de rénions oil la peste sévit à l’état endémique, comme au Soudan, se montrent très réceptives A l’infection expérimentale. Quant A. celle-ci, elle se manifeste par les symptômes les plus variés qui vont, en passant par la simple poussée thermique qui est la réaction ,l Retour au menu 8 13. GIRARD l$T M. CHARITAT la plus classique -- c’est la seule que nous avons obtenue --- de I’insensibilité absolue au cortège dramatique de la peste classique. Mais de tout cela, seul nous importe actuellement le comportement de la chèvre vis-&-vis du virus pestique fixé, c’est-à-dire du virus-chkwre. Le seul Symptôm%eque l’on puisse réellement observer est, une élévation de la tempéiature. ‘Elle se produit régulièrement sur la plupart des anirnablx infectés, à partir de la ,72eheur&. Le maximum est atteint A la 96e heure. Il peut se maintenir ainsi,deux ou trois jours, quelquefois davantage. _ Les températures enregistrées varient généralement entrk 400 et 4005 le matin; le soir, elles peuvent dépasser 410. Mais d’une fason ” ,gétiérale, la réaction est caractérisée plus par l’allure d’ensemble de la courbe que par le degré atteint.’ On sait, en effet, que le système khermo-régulateur des animaux qui vivent sous les tropiqties n’a pas la constance, d’équilibration des ani,maux d’Europe. C’est ainsi qu’un animal laissé A l’attac.he ‘au soleil, ou ayant accompli un parcours pendant’ les heures chaudes, peut accuser 410 sans être podr cela malade ; cornmb A l’inverse cette t@npérature peut tomber à 3605,’ 370 (nouS avons enregistré une fois 35O5) en hiver après une nuit froide ou en hivernage à ‘la suite d’une forte tornade, En matière de peste ,«caprine », l’élévation thermïque entre les températures, du matin enregistrées Sur 162 chèvres PFAFF a obtenu lesélévations de tenipér’ature suivantes : A cette réaction thermique s’ajoutent parfois la tristesse, l’abattement, I’inappétetice, tous signes ,qui accompagnent la fièvre. Ces symptômes cependant manquent 1~ plus souvent, * ce fait tient vkaikemblablement à la rusticité des animaux. Retour au menu LA VACCINATION ANTIPESTIQUE 9 AU SOUDAN On voit par contre, presque toujours un poil piqué. La mort peut survenir exceptionnellement avant la 8@ heure. Lorsque la peste « caprine » évolue naturellement,, pour la prépar.ation du vaccin les chèvres sont abattues cila 9@ heure. La température se maintient pendant 7 a 8 jours et refait un clocher le 9e ou 10e jour; la diarrhée apparaft fréquemment. La mort ne semble pas être l’aboutissement fatal, comme PFAFF l’avait constaté avec les animaux de Birmanie. 11est vrai que cet auteur a suivi les chèvres inoculées jusqu’au 86e jour et qu’il a constaté que celles qui survivent quelque temps s’émacient rapidement, alors que les lésions broncho-pulmonaires s’étendent. Ces lésions du poumon signalées par HALL (31 en 1933 et considérées comme un caractère constant par PFAFF sont. trés rares sur les chèvres du Soudan. Tout au plus avons-nous enregistré sur quelques chèvres des foyers de congestion aiguë limit.és à un seul lobe. Nous devons signaler toutefois trois cas de broncho-pneumonie sur‘ des chèvres pestiques non abattues pour la fabrication du vaccin. Cependant a la même époque, nous avons rencontré un cas de bronchopneumonie sur une chèvre non inoculée. On ne saurait donc incriminer le virus caprin. La gastro-entérite n’est pas visible le 4e jour. II n’y a jamais d’ulcéraiions buccales. Toutes les chèvres ne sont pas réceptives, mais leur degré de sensibilité t,ient beaucoup plus du caractère individuel que racial. Sur 76 chèvres inoculées par nous, 53 ont réagi classiquement, soit 70 %. Ces chèvres provenaient de lieux différents : sud de Ségou, Niono, Sokolo, Diré, et répondaient aux trois grands types du pays : type guinéen, type sahélien, type bambara. Nous n’avons constaté aucune différence dans leur réceptivité. II faut noter par ailleurs que les jeunes se montrent beaucoup plus sensiblesau virus que les adultes, d’où l’indication de choisir des chevreaux de six mois à un an pour la préparation du vaccin. En résumé la possibilit,é de reproduire la maladie en série, la transmission de l’affection a des bovins réceptifs, l’apparition d’une hyperthermie se manifestant à partir de la î2e heure, assurent le diagnostic de la peste caprine. Comportement des bovidés tique caprin. à l’égard du virus pes- Lorsqu’on inocule à des bovins réceptifs du virus caprin, c’est-a-dire, nous l’avons déjà dit, du virus bovin atténué et fixé par passages répétés sur des chèvres, on enregistre tous les symptômes d’une peste larvée qui ne serait pas contagieuse. La dominante symptomatique est sans contredit une hyperthermie ~~ ----- Retour au menu 10 'H. GIRARD ET M. CHARITAT marquée qui débute généraleme&le 4e jour, dure 5 à 8 jours, parfois plus et peut atteindre 420. L’élévation de température est toujours tr-ès accusée : 20 à 205 en moyenne. L’animal n’en continue pas, moins à manger et si ce ‘n’était un certain larmoiement il n’y aurait apparemment aucun symptôme clinique. Quelques bo’vidés cependant ackuserit une I&&re anorexie. Pour l’ensemble, ‘la: réaction se termine à ce stade. Notons qu’ellé n’intéresse environ que GO o/Odes sujets inoculés..Les autres se montrent réfractaires; ils n’en serUnt pas moins vaccinés. ’ Chez Cert)ains, par contre, on constate & partir du ,lO-12e’jour qui suit l’inoculation et tandis que la température a tendance à, revenir B la normale, un poil piqué et de la diarrhée. Cetté diarrhée, souvent profuse, persiste pendant, G ou 8 jours; elle est parfois hémorragique. Il arrive qu’elle ,s’éternise et puisse, occasionner la, mort. de l’animal. Il est h noter qu’au cours de cette période les (( pét,its soins x : administration d’antidiarrhéiqqe par exemple, de st&arSol notamment, ont souvent raison des symptôties. La mort es,t exceptionnelle : 1 y0 a.u dire odes auteurs an.glais; 1 y0 .’ dans nps expériences. Elle survient très rarement lors de réaction thermique; le plus souvent on la constate entre le 15-20” jour; elle : peut n’avoir lieu que le 25z27e’jour. Cett.e .mortalité’ n’est constatée que sur les animaux débiles ou p&a&és chroniques. L’h$perthermie marquée qui caractérise la~réaction peut provoquer,L en effet, une ‘rupture de cet état d’équilibre. instable que constitue la prémunition. Il s’en suit hue les parasites san&ins et suitout les parasites intestinaux qui vivaient en- symbicise ,harmonieuse avec leur hôte; exacerbent leur virulence,et évoluent pour leur propre compte. Chez les animaux anémiés p’ar sous-alimentation, la -mort est liée a la déficience organique. Ainsi, d’une façon générale, la ’ mortalitB incriminée au virus reléve, en fait, de causes surajoÙtées. De. cette. const?tation, il se pourrait que la vaccination soit contreindiquék chez les animaux déficients. Comme la peste capi-ine. du bœuf n’est pas contagieuse, il r&terg . toujours possible de vacciner les. a,nimaux sains. Cette non-contagiosité-établie. par PFAFF a été vkifiée. par nous à maintes reprises, Des veaux réceptifs laissés au contact de bovins inoculés et réagissarït au virus chèvre:n’accusent pas la moindre élévation de température ; ils réagissent’ normalement lors d’une injection ultérieure de ce virus. Comportement à l’égard. des bovidés yaccinés du virus bovin. au virus caprin Observation no’ 1. 2 Le 16 août on immunise 8 vkux au sang de chèvre. 7 réagissent, le’@ est réfraotaike. Le 10 septembre on vaccine 11 veaux du ‘même , Retour au menu LA VACCINATION ANTIPESTIQUE AU SOUDAN 11 tkoupeau, 8 avec de la rate desséchée, 4 au sang; tons rbagissent. Le 22 on épyouve au virus bovin 3 veaux du groupe 8 et 5 autres du groupe des 12. Tous ces animaux cohabitent. Aucune réaction n’est enregistrée. .’ Observation no 2. Sur un lot de 14 veaux, 7 sont vaccinés le 5 novembre 1955 au virus chèvre (sang virulent) et réagissent tous normalement. ÉprouJés le 17 novembre 1945 avec du virus bovin, ils ne pr&entent aucun signe de peste et. ne font même pas de réaction thermique. Les 7 témoins contraoten t la peste. Observation no 3. -- Sur un lot dc 142 Veaux vaccinés-au virus caprin, on inocule du virus bovin h 18 d’entre eux pris au ha,sard. On ne constate pas le moindre trouble. Les 18 animawtr éprouvés sont rest.és au contact d.es 142 immuni&. 11 n’p eut pas la moindre réaction. L’immunite conférée par le virus chévre est donc sérieuse. Les expériences de G. PFAFF ont montré que cette immunité, qui commence dans les 24 heures, s’avère solide au bout de 48 heures. L’inoculation du virus bovin faite g ce moment complique et prolonge la réaction thermique, mais ne détermine pas la peste. La durée de cette immunité est au moins de deux ans. Neture du vaccin. Le vaccin est constitué par le virus caprin uivanf. Cette dernière condition est indispensable et commande toutes les manipulations de laboratoire. On a essayé tour a tow’.le sang citraté, l’émulsion de pulpe de rate soit dans une- solution de sérum physiologique, soit dans une solution a parties égales de glycérine et de sérum physiologique, la poudre de rate desséchée dans’ le vide, pour ne retenir que le sang citraté et la’rate desséchée. Le Bang est utilisé a la dose de 1 centimétre cube. 11 doit être employé immédiatement après la saignée. On peut toutefois le conserver au frigidaire pendant 5 jours. Nos essais de vaccination après 7 jours de conservation à 00 ont échoué. La rate desséchée est conservée au froid et dans le vide. Elle s’emploie ‘4 la dose de 0 gr. 0025 par animal. Cette rate est diluée au moment de l’utilisation dans 1-e ,sérum physiologique à raison de 1 gramme pow 400 centimèfres cubes. On injecte 1 centimètre cube de la solution. La rate desséchée maintenue au froid garde très longtemps toute sa irirulence. Conservée & 50, elle détermine après 5 mois une réaction identique a celle du virus frais; après 7 mois, l’élévation de tem&&ure apparaft plus tardivement, ce qui peut être interprété cotime une légère atténuation. Nous n’avons pas de données précises en ce qui concerrie la durée de conservation ‘.du virus desséché maintenu sous vide. Il est vraisemblable qu’elle soit encore plus grande. N’a-t-il pas été montré que les virus secs restent actifs plus, longtemps lors+‘ils . Retour au menu H. GIRARD 12 ET M. CHARITAT sont à l’abri de l’oxygène de l’air ? Entre 29-300 le virus caprin desséché reste, jntact pendant 13-15 jours. A 360 les propriétés antigéniques du virus sec disparaissent aprés 3 jours. Se plaçant du point de vue pratique, aux fins de voir dans quelles conditions on pourrait envisager le transport du vaccin,’ PFAFF a,mis du virns en glace dans une thermos qui a été logée dans une étuve à 360; on ne renouvelle p,as la glace ; le ‘vaccin est immunisant jusqu’au 7e jour. Préparation du vaccin. On utilise g&kalement des chevreaux de six mois 5 un an en parkit bat de santé. Rappelons que les domimwces pathologiques de la chèvre du Soudan son-t la bromho-pneumonie, la pleuro-pneumonie, la pyobscillose, le phlegmon interdigité et le pietin, les affections parasitaires. ‘Les chi?vres a virus sont nlaches sous un abri aussi frais que possible. Leur temperature est prise deux jours au moins ava.nt l’inoculaCon. ( Le virus est inocula a un lot minimum de 4 b 6 ahevres, afin de s’assurer du pasRage. Les n,nimaus qui témoignent d’une reaotion classique sont swrifiés au maximum t,hermique, c’est-à-dire le quatrième jour. Notons, au dire de YF'AFF, que les chèvres sont, en- renlité si receptivos à la peste caprine qu’il semble inutile de tenir compte de leur ronotion, car la’rate de chevrrsqui, dans un lot réceptif, ne r&gissent pas, reste neanmoins virulente. Nous croyons cependant+ du moins pour,l’instant et en nous pl$ant sur le terrain de la pratique, qu’il fantj seulement utiliser les animaux accusant la réatotion normale. Le sang est prolevé à la carotide B l’aide d’un trowrt de faible calibre. ,L’inoision se ,pratique a,n tiers inférieur de l’encolure, à un ou deux ae$imèties de la gouttiere jugulaire, car h ce niveau on isole plus facilement l’artère. Ile Ra#ng est ‘recueilli dans un fla,con de 500 oc. contenant 20 cc. d’une solution de ritrate de soude’à lJ.6 /o (dilution finale à 0,s y;). On obtient eu général entee 350 à .’ 4 i-)O ce . de sang’ SC. Les rates sont enlevées à travers le flanc gauche npres avoir dépouilla kS chèvres. Ces opérations- doivent se faire aussi rapidement quo possible. TAesrates sont ensuite broy6es au Tdatapie; les hache-viande ordinaires peuvent à la rigueur servir. La pulpe est alors écalée en couche mince soit da,ns des boîtes de Petri, Isoit. sur des plaques en verre. Boîtes de Pétri ou’plaques d.e verre s,ont dressées à l’interieur d’une cloche h vide Le fond du dessiconteur est couvert de chlorure de calcium anhgdre ainsi que la boîte de Petri située au sommet de l’éohafaud,age. Le vide, rPalisé par un moyen quelconque (pompe à vide a main ou électrique, trompe à eau) est ponss6 et ma,intenn au moins h 60 centimètres de morcure. La dessiccation est obtenue en 5 ou 6 heures. En ‘moyenne, lrs rates fra,îches, pesent 20 grammes ; elles donnent 15 grammes .de pulpe ,et 2 grammes de, poudre desskohee. Pour faciliter la dessiccation nous avons utilise la technique de ,IIAIGR~T e,t DURAND. Le, melange anhydre des sels de phosphate a éti: fGt .suivant les proportious indiquées par I~~XE (i.). Phosphate disodique 6;istallisb eu poudre.. . . . . . . . . . . . . . . . 100 grammes Phosphate nionopotassique’ cristallisé en ,poudre. . . . . , .m.,.. , 17, 7 On broge dans 1rn mortier parties ogales de pulpe et du melange de phosphates, .‘On ,obtient une masse’ pâteuse légèrement granul6e qui adhère’.+ peine aux parois du 8mortier. On dessèche comme précédemment. Tia dessiccation Retour au menu LA VACCINATION ANTIPESTIQUE AU SOUDAN 13 s’effectue en une heure et demie; elle se traduit par un aspect blanc rost! de la masse. Le ,virur ainsi desséchh sera, au moment de l’emploi, dilué dans de l’eau distillée et non plus ds,ns un sBnm physiologique. Les phosphates tampons nu se dc,ss8c,halît pag, il en résulte clu’un mblange de 10 grnmmrs de pulpe et de .10 grammw de’ phosphate p&e 12 grammes n,pr&s dessiccation. Aussi la quantité de rate des&ch& phosphatée & utiliser sera de 6 grammes pour 400 cc. d’eau distill&. La vaacin?t,inn se fera toujonrs par l’inocnlation de 1 cc. de la solation. Ce procéd6 I&si$nte des avantages en cours d’hivernage, !&Gode où le degré hygrométrique oseille au tour de 80 y:. En saison Gobe, par contre, l’inoonv&ient qui rfsulte dc l’encombrement -. ?2 flammes de rai,& phosphat0e au lieu de 2 grammes de rate simple - et dn f&le emplacement dont on dispose pour le garder en glace - le virus est t.ra.nsporté en thermos - ne compenw pas le bénéfice d’une de&ocation rapide. Le virns d&séoh8 est conservé dans le vide soua glace. z%prP,s quelclu,cs tgtonnemeuts, nous avons adopté 1.a constirvation en tubes .G, essai. L’ampoule présente, en effet, 1m double irzonvénient : d’une part, le remplissage s’effectue difficilement, car la raI;e d&séch& se pr&entc plutôt sous forme de paillettes que de poudre; d’antre part, le scellement à la chaleur est délicat, le virus atant rapidement détruit,. C’est ainsi clue le *rirus qui, du Niger, nouR est arrivé en ampoules scclloes, était, t.uC. Nous utilisons des hthes à essai. de ,150 0 r3 b whords. Un tube de caoutchouc de 8 cm. environ, muni d’une pince de Mohr, est fixé à k’extr8mité ouverte du tube de verre. Après avoir introduit la poudre dés&ohée, on fait le vide. La pince ferme alors le dispositif qui est enrob8 de plastioine. Les tubes sont gardés sous glace en thermos. Pour raoiliter les vaccinations, les tubes contiennent soit Ogr. 25, soit 0 gr. 50, soit 1 gramme, 2 grammes de virus ce qui permet d’obtenir 100, 200, 400, 800 doses. Lors de l’emploi, la pulpè dessbchée est vidée dans un mortier. On ajoute quelques centimètres cubes de sérum physiologique, ou d’eau distillée si l’on utilise la rate phosphatée, et on en fait une pâte. On ajout& encore s&nm ou eau pour achever 1’8mulaion. Le mblange est versé dans un flacon, on complète le liquide jusqu’A Q.S., on secoue Energiquement.; le vacoin est prêt ~3être utilisé. Vaccination Au 30 ddcembre sur le terr&n. 1945, noua avons rbalisé les vaccinati&s suivantes : 1. Le 16 août 1945. - Vaccination au sang de 8 veaux de la Station de Soninkoura et de 4 veaux de la. Circonscription. RBaction classique de 7 veaux sur 8 d’une part, de i veau sur 4 d’autre part. Aucune mortalité. L’épreuve au virus bovin des 8 veaux du premier lot est nbgative. 2. Le 30 août 1945. - Vaccinat,ion de 147 bs;ufs et, veaux du village de N’Doboubougou avec du sang conservé 7 jours à la glacière; aucune r&ction. Revaccination le 7 septembre 2945 des jeunes animaux de ce groupe, soit 60 têtes avec du sang conserv8 deux jours h la glaoihre. 28 réactions thermiques, 3 morts. 3. Le 10 septembre 1945. -. Vaccination à la rate desséchée de 8 veaux et 19 vaches de la Station de Soninkowa et au sang conservi: 5 jours $ la glacidre de 3 veaux, 1 taurillon, 6 va.ches. Réaction classique.Aucune mortalit& L’épreuve au virusbovin est; support& sans le moindre t,rouble. 4. Le 15 octobre 1945. - Vaccination au sang de 20 veaux du village de Sokolo. Réactions thermiques. Aucune mortalit& Retour au menu 14 H. GIRARD ET Y. CHARITAT 5. Le 4 novembre 1945. - Vaccination au sang de 150 bovins, dont 25 jeufi&, du parc ,de préadaptation de Nahoure’-Naï. Aucune mortalité. Sur 25 jeunes, 17 r&&ions classiques. 6. Le 5 novembre 1945. 2 Vaccination de 7 veaux de la Çiroons~ription, 7 réactioris. L’épreuve du virus bovin laisse ces animaux indemnes, .‘tandis qu’elle confère la peste aux veaux’ témoins. 7. Les 5 et 6 novembre 1945. - Vaccination à la pulpe desséchée de 1.042 xni, maux, soit’ 454 hmufs, 208,vaohes;. 222 gbnisses et 158 taurillons du Centre de Colonisation de Nién’ébBlé. La réaction, bien supportée par le? adultes, provoque chez les jeunes animaux de nombreux cas de diarrhée et 13 morts. Lw&ortaJités s’étagent. comme suit : le 6e jour, 1; le 12” jnur,.l; le 14.e jour, I;le 16e jour, 1; le 17e jour 2: le 18ejoy, 1; le 19e jour, 2: le 27e jour, 1; le 28e jour, 3. 8. .Le .7 tiovembrc 1945. - Vaccination au sang de 142 veaux de’ 13 laiterie administrative de Ségou. Ces’ a.nimaux sont en très mwwais état d’entretien. I,a diarrh0e est constatée sur la presque totaliti: .db l’bffeotif; il y eut 21,dhplorer 19 mo?ts. L’Épreuve au virus bovin’ pratiq+e sur 18 animaux vaccinés pris au hasard ne dé.termine aucun trouble, m&me pas de1, . . réaction thermique. 9. Le 13 novembre 194’5. - Vaocinatjon au sang du troupeau du, village de Zenkou, soit 213 têtes..Aucune mortalit,é. ‘10. Le 29 novembre 1945, L Vacoinatinn des troupeaux de l’A.A.I.D. de ’ I)i& et du Centre de ColoniSation du Lao Haro, spit 5.00 têtes oompo+unt ’ ’ ‘des jeunes et des adultes; Awune mortalité. . 11. Du 21 novembre /Y45 au 6 décembre 1943. -- ~aooin’ation des animaux du Centre be Colonisation de Niono. -2.291 inoculations sonb $ratiquées avec de ‘la rate desséchbe. 509 sont faites au sang virulent,. RCaotion -cJassique, 4 morts à d6plorer. 1% ,TJi 10 décembre l9&5. ” Sén&bongou comprenant Vaccination de deux ‘troulpeaux du village de respectivement f07 têtes. Aucune mortalit& 13. I.e 17 décembre 29’15. - On signale la peste dans le I;roupea,u de la laiterie administrative sur des jeunes qai;vien&nt d’hre intr»duitP. On pratique d’urgence la vaccination à ia rate sur 33 veau% mis récemment’ à leur ‘. oc&t%ct. Ces animaux accusent la réa.otion vaccinale, mais ne font aucun0 IJ --ilésion de peste.. .: ’ .14: Le 27 d&&bre i9$5. - Vwcination de 312 têtes du troupeau Coulibaly de Ségou.~ Aucime perte. de Dramane ,’ -: Ainsi su? les 5.552 va,ooinations pratiquées -ur &A animaux tout venant dont ,i:certains étaient en .état de débilité mahifeste$ il y eut à,déplnrw la mort ._.’ “, ., ..de 59 têtes; soit UV. pourcentage de 1 0,). .,‘ - Conclusions. . Le,$$ccin au.&us caprin peut raisonnablement prétendre aux qualit,és de bon titirc-hé; d’innocuité et d’efficacité. ., Une’, ,ch&vre donne en ,pratique 400 centimètres’ cubes de sang et $&ammes d’e rate desséché;. Théoriquement donc, on peut escompter Retour au menu LA VACCINATION ANTIPESTIQOE AU SOUDAN 15 d’une chèvre 1.200 doses de vaccin. Le prix de ces animaux est minime : 50 à 60 francs dans la région de Ségou. Comme ce’ cheptel .est très important au Soudan, aucun éleveur n’hésitera à apporter lui-même au Laboratoire les chèvres requises, d’autant qu’il préférera voir abattre ces petits animaux de préférence à ses veaux. C’est là un fait psychologique indubitable. La mortalité, moins de 1 %, montre que le vaccin est sans danger. Il a d’ailleurs l’avantage de ne transmettre aucun protozoaire, surtout sous la forme de vaccin sec, et de ne provoquer aucune réaction au point d’inoculation. Au sujet de son efficacité, les expériences ont montré que le vaccin confère une immunité qui est appréciable en 24 heures, solide en 48 heures et qui dure au moins deux ans. Les conditions adverses de brousse peuvent au demeurant, soulever quelques difficultés dans son utilisation, mais ces difficultés ne sont pas insurmontables. Le vaccin sec ne peut, en effet, être fabriqué qu’en laboratoire. Toutefois, comme le matériel nécessaire à sa préparation est minime, toutes les installations des Circonscriptions d’élevage sont à même de le posséder. Par ailleurs, sa durée de conservation - 7 jours dans une thermos où la glace n’est pas renouvelée - permet de le transporter dans les milieux les plus reculés. Quant à l’opérateur qui travaille isolément en brousse, il pourra se contenter de n’utiliser que le sang virulent, soit qu’il ait g vacciner, soit qu’il ait à entretenir la souche. Au cas où il perdrait cette dernière, le laboratoire devrait être & même de la lui renouveler. En résumé la vacciriation contre la peste bovine à l’aide de virus caprin ne saurait être trop recommandée. Elle présente sur les autres vaccino-infection - les seuls qui vraiment procédés : séro-infection, aient fait leurs preuves - des avantages certains d’économie, d’innocuité, d’efficacité, de simplicité d’intervention. BIBLIOORAPHIE et AGGYAR. - Une Etude expérimentale du virus pestique ohcz les chèvres dans une série de 150 passages dire& (Imdian J. V-et. SC., vol. 6, p. 1, 1936). (2) PPAFF G. - ImmunisaGon contre la peste bovine avec une &ude sp6oiale du vaccin desskchd de rate ile chèvre (The Ondurstepoort J. of Vef. Se., vol. 11, no 2, octobre 1938). Cet article contient l’ensemble de la bibliographie se rapportant 5 b question. (3) HALL C.-N. - Investigstion sur l’immunio.ztion contre la peste bovine. Zurich, i933. (4) LkPIWE:. - Conservat,ion des Tirus (Dans Les lZtravirr8 cles Malndies htimaines, de Levaditi et Lépinrr, chez Jlaloine, Paris, 1938, p. 1064). (1) SAUNDERS Retour au menu NOTES SUR MORPHOLOGIQUl% TRYPANOSOMA Variations SUIS du polymorphisme par H. LHOVEROL OCHMANN au cours et L. de l’infection PHILIPPE (5 figures) lIepuis les tra,vaux de SCH~ETZ (1930-1931). on sait que la trpI>anosomiase aiguë du porc est due St un trypanosome remnrquahln par son polymorphisme; on ra,pportait oette%ffection auparnva,3t A an moins quatre espèces diffçrentes : Trypn”osoma covqolense, .T,r. swis, TY. wdhn&i, TV. sinriae. La question de la d6nominat8ion de ce trypanosome a, &t: discutbe par SUIIWETZ q.ui, se basant snr la priorité, le nomme TV. nwis, nom donné par OCIIMANN, en 1905, au premier trmsnosome virulent t,rouv& chez le porc, et pa I‘ ZIoaEE qui, trouvant la dasoription de OCH14NN inauffi%nte, lni préfère le nom de Tr. simkw, donné par BRUCE h un trypanosome isolé chez lc singe rt la r.hèvre, 5, partir de glossines sauvages (BT. mowitans) et tiès virulent poiir le porc. A l’exemple de SCHT~ISTZ et dc: MESNIL, now ntiliacrons la ddnomination TY. suis. L’étude de ce trypanosome du point, de vne morphologique a été faite par SCH~ETZ, BOURGUIGNON, HORNBY, et surtout. pa,r HOARE (19X), qni y .a consacré un mémoire déta.illé et fort do,tumenté (i). Cet auteur ayant réuni des lames de diverses ori@nes (frottis original de Tr. s&m,ine de ER~E, cas du Congo belge de WALRAVRNS, K~IIWET~ et BOURGCIGNON, cas du Tano;anyika de HALL) a pu faire une étude morphologique comparée et conclure qur, dans tons les cas, il s’agit d’un seul et même trypanosome, qu’il rapporte .i Tr. skine, BRTJCE, /91L. Ayant pu nous-mhe isoler en CTnink française (où porc ava.it,‘M signalée dès l90 E pa,r JIAKTIX, et retrouvke une souche de tr>ya.noaome du porc, rions avons pu en logique et la comparer artc les obserTntions et les croquis la trypanosomiase du en 1914 par RLDIGE) faire l’étude molphode HOARE. Passant rapidement sur la description morphologique proprement dite à laquelle nous n’avons que peu de choses & ajouter, nous nous arrêterons plus longtemps sur des points que HOARE n’a pu observer, du fait qu’il travaillait en laboratoire sur des frottis d’origines différentes, alors que nous avons pu suivre nos malades et étudier jour par jour les changements de morphologie subis par leurs trypanosomes. L’histoire de la maladie a déjà été exposée dans un précédent article. (1) Nous exprimons ici notre gratitude à M. J. L. STEWARD, Directeur des Servtis rétérinairee de Gold Toast, qui a bien voulu nous oommaniguer l’article en question, que no g ne-connaissions auparavant Elev. et Méd. vEt. que par ses analyses des Pays tropicaux. - Jan. en langue 1947. française. 2 ’ Retour au menu 18 I-I. LHOVEROL ET L. PHILIPPE Morphologik. Nous ramènerons le trypanosome polymorphe du porc, pour la commodité de la description, et comme l’ont fait la plupart desauteurs l’ayant étudié avant nous, a un certain .nombre de types analogues a des trypanosomes déja décrik. Il faut insister cependant sur ce que cette façon de procéder a de schématique; puisqu’on passe par toutes les. formes intermédiaires joignant une extrémité de la série, a l’autre et que, comme nous le .verrons plus loin, on peut effectivement assister a cette évolution morphologique, quand on suit d’un bout a l’autre celle de la maladie chez un même animal (faits qui nous permettront de donner de certaines divergences entre les descriptions des ‘différents auteurs une interprétation autre que celle de HOARE). Fig. 1. / On peut -distinguer : 10 Un type de trypanosome court., sans flagelle, a membrane ondulante ,.peu développée, à noyau central, à centrosome rapproché de l’extrémité postérieure et, toujours accolé h la paroi. Il mesure II à 18 p de long (moyenne 14) ‘sur 2 p de large. C’est un TP. congolense caractéristique (fig. 1, 6). A côté de celui-ci, on trouve un type également court et sans flagelle libre, a centrosome, marginal, mais différent de Tr. congolense par sa -grande longueur : 13 à 17 1~.(moyenne IG), et sa largeur de 2 lu 5 à 5 p. SCHWETZ, dans sa description, le rapproche de Tr. montgomeryi, trouvé chez le bœuf et le chien. Peut-être s’agit-il seulement de formes atypiques ou d’involution de trypanosomes du type congolense (nous avons observé de telles formes, fig. 1, 5j chez un chien atteint d’une trypanosomiase naturelle à Tr. cotzgdense; WENYON les signale également chez le mouton. 20 Un type de trypanosome plus grand et plus large que Tr. congole’nse,à membrane ondulante bien développée, a centrosome marginal, a flagelle tantôt libre, tantôt nett,ement bordé de protoplasma jusqu’a .son extrémité.. Il mesure 17 Q 26.~ (moyenne 19) sur 1 lu. 5 a 2 lu 5 de largeur (fig. 1, 9, 11). Il e& analogue au Tr. simine décrit par BRUCE. Dans la plupart des préparations, c’est le type le plus fréquent. ‘. ~ Retour au menu NOTES MORPHOLOGIQUES SUR TRYPANOSOMA SUIS OCHMANN 19 30 Un type allongé èt grèle, remarquable par son étroitesse, A membrane ondulante peu marquée, A centrosome marginal et flagelle libre plus ou moins long. Il mesure 13 A 24 1~.de long (moyenne 19) sur moins de ,l p. de large (fig. 1, 14). Il se rapproche du TP: rodhaini décrit par WALRAVENS. Entre ces trois groupes .on observe des formes qu’on peut considérer comme intermédiaires entre congolense et les formes d’involution entre congolense et simiae (fig. 1, 10) et entre simiae et rodhaini (fig. 1, 12). Comme on le voit, ces différents types n’ont en commun qu’un seul caractère, la position marginale du centrosome, et on ne songerait sans doute pas ti les rapprocher les uns des autres, si, par une étude morphologique suivie, on n’assistait pas à une véritable transformation d’un type en un autre, dans l’ordre où nous les avons décrits, au fur et A mesure que se développe la maladie chez un même animal. Proportions tion du relatives polymorphisme. des différents types. - Évolu- HOARE, divisant les formes rencontrées en trois catégories : type simiae, type rodhaini et type congolense, a établi le pourcentage (sur 500 individus) dans un certain nombre de préparations d’origines différentes (Congo belge, Tanganyika. Syasaland). Il constate un polymorphisme non seulement dans les préparations de SCH~ETZ, de BOURGUIGNON et de HALL, caractère déjà signalé par ces auteurs, mais également dans celles de BRUCE et de WALRAVENS, qui avaient décrit leurs parasites comme mknomorphes. (TP.. simiae et Tr. rodhkni). HOARE arrive à des résultat,s homogènes puisque, dans toutes ses’préparations, la proportion de parasites du type simiae varie de SS,8 à 92,2.%, celles de rodhaini de 5,2 à 7,8 y0 et celles de corlgolense de 2,4 j 4,2. %. Cependant, les pourcentages établis par SCHWETZ sont assezdifférents, puisqu’il t,rouve 58 à 7O.ï y; de formes simiae, 20,3 à 24 76 de formes rodhaini et 4 à 9,5 % de formes corlgo!rrlse (avec 10 o/o, dans une préparation de formes d’involution). Soit un pourcentage nettement plus élevé de formes du type rcdhaiai; ce que HOARE explique, de même par WALRAVENS, que la description, erronée A son a\-is, de Tr. rodhaini par le fait que ces auteurs auraient ,utilisé des préparations défectueuses, dans lesquelles (( l’étroitesse (du trypanosome) est le résultat de la contraction du corps se produisant couramment dans les frottis épais )). Il peut paraître surprenant que SCH~ETZ, protozoologiste averti, ayant étudié la question pendant .plusieurs années, n’aie pas eu à sa disposition un nombre suffisant de préparations pour ne choisir que les meilleures pour ces études morphologiques. D’auke part, les frottis de Tr. rodhaini, peu de temps après la découverte de ce trypanosome, ont été soumis par WALRAVENS à un certain nombre de proto- Retour au menu 20 HI. LHOVEROL ET L. PHILIPPE zoologistes qui, ne pouvant rapporter le parasite a un t.rypanosome connu, encouragèrent l’auteur a publier sesobservatio,ns. Quoi qu’il en soit, en ce qui nous concerne, prévenus de l’intérêt de la question, nous avons pu faire quotidiennement, tant que nous avons eu des animaux infectés à notre disposition, un nombre important de frottis pour avoir la possibilité de sélectionner les meilleurs en vue d’une étude morphologique de notre trypanosome. Nous basant, sur les constatat,ions que nous allons exposer, il nous semble qu’on puisse donner de. la variation dans le pourcentage des difféfentes formes une autre expli- Fig. 2. --‘Premier jour. ’ cation que l’état déîectuewx des frottis, à savoir que le pourcentage des différentes formes varie suivant la phase de la maladie pendant laquelle les frottis ont été confectionn-és. SCHWETZ, le premier, l’a signalé : « au début, les trypanosomes sont rares et ressemblent a Tr. congolense habituel; mais, dès le début de la multiplication des trypanosomes, les petites formes courtes se transforment en formes longues, en Tr. rodhaini, Tr. simiae et formes intermédiaires »..Le fait a été confirmé par HORNBY qui constate lui aussi le changement de morphologie des parasites a mesure que se développe l’infection. On peut constater,, même sans mensurations, ce changement : nous avons figuré (fig. 2) des parasites dessinés à la chambre claire, tels qu’ils se sont présentés a la ~file dans le champ microscopique, dans des préparations faites au premier et au quatrième jour de l’accès parasitaire.’ Nous avons, pour tous nos malades atteints de l’affection naturelle ou inoculés expérimetitalement, établi le pourcentage des différentes formes, pour chaque jour de la maladielorsque les trypanosomes étaient présents dans le sang’ circulant. Nous les classons en : type congolense, ’ Retour au menu NOTES MORPHOLOGIQUES SUR TRYPANOSOMA SUIS OCHMANï'ï 21 type d’inoolution (Montgomeryi de SCH~ETZ = congolense dont la largeur dépasse 2 p 5), type rodhaini (largeur inférieure à 1 p) et type simiae (comprenant les TP. simiae classiques et les formes intermédiaires entre le type simiae et les précédents). Ces pourcentages sont établis sur 100 individus observés dans chaque préparation. Fig. 3. - Quatrième jour. Nous avons établi en même temps un pourcentage des formes présentant un flagelle libre. La question a déjA été discutée par HOARE; BRUCE parlant de TP. simiae dit (( qu’il est difficile de dire si cette espèce a un flagelle libre ou non D; WALRAI-ENS décrit Tr. rodhaini avec un flagelle libre; de même, SCHWETZ observe un flagelle libre chez les trypanosomes du type rodhaini et chez une certaine proportion de ceux du type simiae ou des types intermédiaires. Il est évident que si-la question ne se pose pas pour les parasites du type congolense (très nettement sans flagelle libre), elle est plus difficile & résoudre pour ceux des types simiae et rodhaini; la plupart du temps. le protoplasma va en s’amincissant A l’extrême et il est souvent impossible de fixer sa terminaison le long du flagelle, même sur des frottis corrects et examinés dans de bonnes conditions. C’est une question d’appréciation personnelle : c’est &si que HOARE, examinant diverses préparations! distingue les « flagelles présents » (1, 2 A 3,9 O/0),les ((flagelles apparents » (9 a 13,9 O/o).La distinction entre flagelles apparents et flagelles présents nous paralt devoir encore dépendre de l’observateur. C’est pourquoi, dans nos pourcentages, nous avons considéré comme parasites ti flagelle libre ceux chez lesquels le protoplasme ne va pas jusqu’au bout du flagelle, que celui-ci « traverse » le protoplasme ou non. Quelques-uns de nos pourcentages donnés plus bas ont été établis séparément par chacun de nous afin \. 1 Retour au menu 22’ H. LHOVEROL ET L. PHILIPPE Rechute maladie naturelles PORCELET III Maladie expérimentale ! -TRUIE Y Retour au menu NOTES MORPHOLOGIQUES SUR TRYPAXOSOMA SUIS OCHMANN 23 d’éliminer le facteur d’appréciation indi\-iduel. Il est net que le pourcentage de flagelles libres subit une variation dans le même sensque celle du polymorphisme. Voici résumé sous forme de tableau et de. graphique les pourcentages des différents types et des formes a flagelle libre pbservés au cours des cas suivants : Cas no 1 a. --lb.- Truie - Cas no 3. - Maladie naturelle-période d’état; rechute après traitement; - Maladie naturelle-période d’État; -rechute après traitement; - Cas no 2 a. - Truie II. 2b. 1. - Porc III. Cas no 4 <x.- Truie Cas no 4 b. - Truie - 5ialadie expérimentale-premier sitaire. accès para- V. - Maladie expérimentale; premier accés parasitaire ; V. -- Maladie expérimentale; rechute après traitement. On voit très nettement qu’au début de l’affectipn expbrimentale, comme au début desrechutes après traitement, les formes du t,ype congolense sont toujours présentes, les formes rodhaini rares, les formes à flagelle !ibre rares également. A mesure que s’avance l’affection, les formes congolense diminuent, puis disparaissent, tandis qu’augmente la proportion de formes rodhaini et de formes simiae A flagelle libre. A la période d’état de la maladie (à partir du 4-L+ jour du premier accèsparasitaire) on ne rencontre pratiquement plus que des formes des types simiae et rodhaini avëc une trés forte proportion de parasites à flagelle libre. Quand on inocule un porc (porcelet III-truie IV) avec du sang ne renfermant pratiquement que des trypanosomes des types rodhaini et simiae (truie II, porcelet III!, on retroul-e au début de l’accès chez le receveur des trypanosomes courts et sans flagelle des types congolense et simiae qui évoluent ensuite comme il est dit ci-dessus vers le type rodhaini et simiae avec flagelle libre. Cette variation dans le polymorphisme d’un trypanosome nous semble appartenir exclusivement à Tr. suis. Il est hors de doute qu’elle est liée à une multiplication estrèmement active des parasites, puisqu’au début de l’accès, quand dominent les formes courtes et sans flagelle, les parasites sont relativement rares dans le sang circulant, alors que plus tard, quand dominent les formes longues, ils sont extrêmement nombreux. Cette variation ne peut étre comparée à celle, beaucoup moins importante, des trypanosomes polymorphes classiques (Tr. gambiense, Tr. brucei) qui varient morphologiquement suivant l’hôte ou suivant le nombre de passageschez un même animal. On sait également Retour au menu 24 H. LHOVEROL ET L. PHILIPPE que pour Tr. brucei la proportion des différentes formes (longue, courte et intermédiaire) varie chez le même animal, mais sans ordre apparent; les trois formes sont toujours présentes, nous avons pu nous en assurer, en étudiant l’affection causée, chez le cobaye, par une souche de Tr. brucei (uar. pecaudi) récemment isolées--del’âne : les proportions des différentes formes étaient très var%&es chez un même animal, au CAS la 12, 2a 2b 3 No aOU@ TYPE TYPE TYPE TYPE FLAGELLES DE LA MALADIE RODHAI. ,SI&mm CONGOL. INVOL. LIBRES 26 69 ,50 50 5 0 0 0 46 78 Ier jour 3: jour 10 80 75 10 4 0, 0 23 47 (3 jour 7e jour 42 40 58 60 0 0 0’ 0 66 OI 1”’ jour 2” jckr 3’ jour 0 17 15 46 66 74 52 10 10 2 7 1 4 33 30 Ier 2e 3e /Le 4 6 13 14 70 89 86 86 24 2 1 0 2 3’ 0‘ 0 2 28 36 43 20 jour 7 23 80 15 8 2 0 15 45 le= jour 2e jour 6 20 58 , 29 1 70 10 9 5e jour 6e j6ur 21 jour jour jour jour ’ : 4a 4b Ier jour .5 7 40 cours de la maladie, mais on n’observait jamais de variation continue, avec apparition de type nouveau et disparition concomitante d’un premier type. On explique- généralement l’existence de formes courtes sans flagelle de Tr. gambiense et de Tr. brucei par une multiplication’active; chaque bipartition do&ant une forme longue et une forme courte. Cet.te explication ne peut convenir dans le cas de Tr. suis, car c’est au moment. où la multiplication est le plus intense que disparaissent les formes du type congolense. - Retour au menu NOTES MORPHOLOGIQUES SUR. TRYPAïïOSOMA SUIS 25 OCHMANN cp1 15 TO 5 0 15 5 0 Fig. Variation de de la taille la maladie. et 5. - Trypanosomiase de la longueur moyenne ezpérinw37ale des trypanosomes au pure. en fonction de la période Retour au menu 26 H. LHOVEROL ET L. PHILIPPE Mensurations. Nous avons déja donné plus haut, A l’occasion de la description des différentes formes de trypanosomes, les longueurs maxima, minima et moyenne de chaque type. Si, au lieu de considérer les trypanosomes par catégorie, on mesure leur longueur moyenne, on obtient des chiffres différents. Voici les mensurations des divers auteurs et les nôtres : OBSERVATEURS souches).. EIOARE (4 BRU,CE et Coll. .... LONGUEUR LONGUEUR LONGUUER NOMBRE MAXIMA D'INDIVIDUS MINIMA MOYENNE 12,5-14 17-15,2 20-22,7 100 par souche 14 17,5 24 500 KIYGHORN-Y ORKE .. 12 17 23 200 J~'ALRAVEN~ . . . . . . . 15 ? 20 100 ... ? 1S,Y ? 9. . . . . . . 11 4!4,7 26’ 500 BOURGUIGNON et- JUSSIANT NOUS.Mfi#ES Si l’on établit une courbe du nombre des parasites suivant leurs dimensions et pour chaque stade de la maladie, on constate encore et d’une manière remarquable que les trypanosomes s’allongent au fur et a mesure qu’évolue l’infection (voir fig. 5). Naturellement, il en va de même pour la longueur moyenne (calculée sur 100 parasites); uoici : ler jour : 16 p 5 jour : 17 p 57 3e jour :19p54 4e jour:21p28, 2e Et l’on conçoit, alors aisément que, suivant la période de la maladie à laquelle ont été faits les frottis de sang, l’on puisse trouver, tant dans la morphologie que dans les mensurations, des différences notables qui, en partie tout au moins, pourraient expliquer certaines divergences entre les auteurs qui se sont occupés du trypanosome qui nous occupe. Division - Agglutination. La division, comme l’a montré HOARE, est celle caractéristique du groupe congolense, du type linéaire. Le centrosome se divise d’abord, les deux centrosomes-fils seplacent l’un derrièré l’autre. Malgré l’examen d’un grand nombre de parasites en voie de division, il nous a été très Retour au menu KOTES MORPHOLOGIQUES SUR TRYPANOSOMA SUIS OCHMANN 27 difficile d’observer l’apparition du flagelle poussant à partir du ce&osome postérieur, tel que le décrivent WENYON et HOARE. On voit le plus souvent soit les de’ux centrosomes nettement séparés, l’antérieur étant l’origine du flagelle iAia1, le postérieur sans flagelle, soit un flagelle unique A la partie antérieure du corps et se bifurquant A une distance plus ou moins grande de l’extrémité postérieure, chaque branche rejoignant un centrosome, ce qui tendrait j faire croire à une division linéaire du flagelle, telle que la décrivent LAVERAN et &fEsNIL. Les noyaux se divisent Q leur tour et s’éloignent l’un de l’autre,’ si bien qu’A la fin les deux parasites-fils, sur le point, de se séparer, semblent superposés « en marche d’escalier ». D’après HOARE, la scission finale du protoplasme débute par la partie antérieure; il est rare de rencontrer dans les frottis des parasites A ce st.ade. Nous avons pu ,observer des formes présentant une scissure profonde au niveau de l’extrémité postérieure des parasites, pouvant faire songer A une division ,du protoplasme d’arrière en avant et des formes en Y (fig. 2) analogues A celles qu’on trouve chez TP. brucei, où les formes en division ont les deux centrosomes tantôt en regard l’un de l’autre, tantôt décalés sur le grand axe du corps. Il est donc obligatoire. d’examiner un très grand nombre de préparations et de formes en division pour en conclure quel est le type dominant de mode de division, si l’on yeut: comme le propose HOARE, consi‘dérer ce mode de division comme un élément de diagnose du parasite. Nous avons encore observé dans notre souche de TF. suis l’autoagglutination caractéristique des trypanosomes du groupe congolense ,décrite par BRUCE.~~ Coll., chez TF. simiae, comme une forme de division. On observe des trypanosomes aggl6tinks en contact par n’importe ,quelle partie du corps; les formes les plus nombreuses sont celles dispo- * sées (( tête-bêche », ce que HO~RE explique par le fait que c’est dans ‘cette position que l’agglutination est le plus solide et persiste le plus longkemps. La séparation se faisant par glissement latéral, iesparasites peuvent être en contact soit sur toute leur longueur, soit par la partie post,érieure ou antérieure seulement. On peut observer de véritables amas de trypanosomes agglutinés; l’acE 4utination peut se faire indifféremment entre individus au repos ou en l-oie de division. Il est remarquable que cette agglutination. fréquente dans la maladie ‘. naturelle, ne s’observe que rarement dans les frottis de sang d’animaux infectés expérimentalement, même quand l’infestation est intense. En résumé, le parasite que nous avons pu étudier $ l’occasion de deux cas de trypanosomiase aiguë du porc est un trypanosome (TF. suis QCHMANN = TF. simiae, BRUCE) extrêmement polymorphe, t,ant du point de vue morphologique que dans ses dimensions. Mais, fait remarquable et unique à notre connaissance, les variatious morphologiqnes Retour au menu 28 H. LHOVEROL ET L. PHILIPPE et les variations,de dimènsions se font régulièrement dans le même sens au fur et à mesure de l’évolution de la maladie soit naturelle, soit expérimentale. Ces variations sont sans doute à l’origine des discussions des auteurs qui ont étudié ce ‘trypkosome. Nous pensons avoir -contribué à éclairer d’un jour nouveau les différents points obscurs ‘sur lesquels les auteurs ne semblaient pas encore d’accord. N. B. - Pour la bibliographie serapporter à notre pr+édent, article : Bd ZOO~. et des Epi.~. de l’A.O.P., 1943, p. 70. des Serv. Retour au menu LES TESTS ANATOMIQUES DE L’ADAPTATION DU CHAMEAU AU MILIEU DÉSERTIQUE par G. CURASSON S’il est un animal souvent pris comme exemple typique de l’adaptation au milieu, c’est bien le chameau; plus que tout aut.re, si on s’en fie à l’opinion courante, on peut dire avec LCHIGAROV et KOROVINE (1942) : <CUn animal porte toujours’le cachet du milieu dans lequel il vit. Le désert, lui aussi, et particulièrement le désert sableux, met sa marque sur ses habitants. .4ux différentes adaptations concernant le comportement et la physiologie viennent s’ajouter ici celles qui touchent la morphologie )). Pour mieux comprendre les manifestations morphologiques de cette adapt&ioq chez le chameau, nous .les étudierons comparativement à ,celles qu’on peut observer chez d’autres mammifères désertiques. La comparaison, d’ailleurs, ne peut Stre qu’imparfaite, s’agissant, d’une part d’un animal domestique et, d’autre part, d’animaux sauvages; si le chameau porte la marque du désert, il porte aussi celle. de la civilisation; mais cette dernière vient d’un maître qui, asservi à la nature environnante, subit lui aussi les exigences du désert et a su y adapter sa vie sans apporter au milieu des modifications ou des palliatifs marquants. Par ailleurs, l’influence du milieu est, d’un certain point de vue, plus marquée à l’égard du chameau qu’à l’égard d’autres hôtes du désert comme les petits animaux, les rongeurs, à qui la vie est reridue possible dans les conditions défavorables de ce milieu, grâce aux microclimats ou écoclimats qui leur permettent notamment d’échapper aux ,effets de l’échauffement du sol, de sa sécheresse, de l’insolation, etc., par l’usage des microreliefs, des terriers. des buissons. D’après CHOPARD, les caractéristiques communes des animaux du désert sont : « la rapidité des mouvements. I’homochromie. la résiskance à la dessiccation, la fréquence des particularités permettant la màrche sùr le sable. Bien entendu, tous ces caractères ne sont pas forcément réunis chez les animaux désertiques; c’est, au contraire, I’excep‘Con; mais kur fréquence est suffisante pour donner l’idée de caractères acquis ou tout au moins conservés par la suite de leur heureuse disposiLion aux conditions de vie dans le désert ». Des diverses caractéristiques du milieu désertique qui influent sur la vie des animaux, la plus importante est certainement la sécheresse, . / Retour au menu 30 G. CURASSON surtout marquée dans 1~ Sahara, « désert des déserts », et qui dépend & la fois de la faible quantité d’eau et de la faible évaporation. II en ‘résulte dans l’alimentation et l’abreuvement des animaux désertiques, une irrégularité parfois mortelle (& In Salah, il n’est rien tombé d’octobre 1920 à septembre 1927), car des espèces végétales qui pourraient s’adapter à ‘une variation normale disparaissent quand plusieurs années de sécheresse extrême se -succèdent. La bosse. - En ce qui concerne la disett.e alimentaire, le chameau a, dans sa bosse, une réserve analogue à celle que se constituent de leur côté le zébu et le mouton à grosse queue. Il est intéressant ,de remarquer, d’une part, que ces deux derniers animaux, bien que munis d’une réserve proportionnell’ement aussi grande (plus grande en ce qui concerne le mouton) que le chameau, ne peuvent pousser aussi loin que lui dans le déserl; ; et, d’autre part que, de façon générale, les animaux à réserve adipeuse sont rares dans le désert; il en est même qui sont dépourvus de graisse dan& le Nord saharien, alors qu’ils ont en Europe un tissu graisseux sous-cutané bien développé. C’est du moins le cas du sanglier. La réserve graisseuse du dromadaire est bien moindr,e que celle du chameau à deux bosses; or, ce dernier vit dans des régions où le caractère désertique est souvent moins marqué que celui du Sahara et où la température est très basse en hiver, en sorle que la bosse peut, apparaître non seulement comme une réserve nutritive, mais aussi comme un mode de défense contre le froid (HEIM de BALZAC). D’ailleurs, les dromadaires de la zone soudanaise, beaucoup plus chaude que,le Sahara septentrional, ont une bosse moins développée que celle des animaux des régions plus froides. Mais il semble aussi logique de penser que c’est dû à ce que,‘dans 1,a zone soudanaise, les chameaux trouvent A manger e” permanence. Cela expliquerait aussi que les chameaux du Sahara ont’ une bosse nette, bien délimitée, alors que célle des animaux du Sahel soudanais est plus basse et se raccorde insensibl.er.r+ent avec’le dos. On a voulu attribuer à la bosse un autre rôle. D’après STROHL (1929), la bosse du chameau doit, être regardée avant tout, comme un rébervoir d’eau i la combustion de -sa graisse pourrait donner 4U litres d’eau par oxydation’ (-d’après LESBRE, il y a chez un chameau à deux bosses, 16 kg. de graisse dans la bosse antérieure et 8 clans la bosse post,érieure). Il s’agirait d’un phénomène général : la graisse caudale, qu’on trouve non seulement. chez le mouton, mais aussi chez divers rongeurs des déserts mésasiatiques et africains, ainsi que la réserve générale de graisse qu’on trouve chez des rongeurs du Turkestan comme les Cilellus, au moment où ils tombent en léthargie, serait non seulement une réserve de nourriture, mais aussi une reserve d’eau, par oxydation des graisses. Cette quèstion de la reserve adipeuse en fonction du problème de l’eau chez les Mammifères sahariens, a été discutée bar HEIM de BALZAC. . Retour au menu LES TESTS ANATOMIQUES DE L'ADAPTATION DU CHAMEAU 31 (1936). Le. probEme demeure hypothét)ique et ne s’appliquerait au Sahara qu”à un nombre-infime de cas, celui du chameau et celui d’un rongeur, le Pachyuromys (Th. MONOD, 1942). Sans condamner de façon absolue l’hypothèse, on peut néanmoins faire observer que, pour un animal dont les besoins journaliers en eau dépassent 20 litres, la réserve que pourrait être la bosse (même si on y ajoute la graisse viscérale; le t,out représentant d’après J~~SSES 38 kg.) ne peut être d’une grande utilité, puisque.l’eau que représente la « fonte » de la bossene peut être, livrée que lentement, à un animal qui continue sa vie normale et dont les besoins restent les mêmes, ce qu’on ne saurait yomparer à tin animal en hibernation. - Pour pallier la disette en eau, le chameau Cellules ayuifëres. aurait par ailleurs ses cellules aquifères - dénomination erronée et prêtant a confusion -qu’on cite toujours comme un merveilleux exemple d’adaptation. Mais, bien que leur rble ait fait l’objet de nombreuses discussions, il n’existe pas de preuves que leurs divisions renferment une réserve de l’eau d’abreuvement ; en réalité, le liquide qu’on y trouve est constitué par l’eau que renferment les aliment& en cours de digestion, jusqu’à 15-20 litres (KACHI~AROV et KOROVINE, 1942). Peut-êt>re, .leur contenu étant en général légttrement plus riche en eau que celui de la panse, leur sécrétion a-t-elle pour effet de maintenir pour les aliments qui doivent être ruminés un état, d’humidité suffisant, la rumination n’étant plus, de ce fait, sousla dépendance d’une alimentation régulière en eau (LEESE, 1927). Il semble bien, en définitive, que le rôle des (( poches à eau D est surtout digestif, et que le chameau ne peut guère compter sur elles comme réservoirs, pas plus que ne peut le, faire l’Addas, antilope africaine à laquelle on a, par erreur, attribué une disposition anatomique analogue. Il resie dès lors au chameau à se comporter comme les autres mammif&res des déserts. Or, bien des animaux de ces régions, pet.its ou grands, ne boivent jamais; c’est particulièrement le cas des rongeurs qu’on peut élever en captivitk (même s’ils sont propres aux régions européennes) sans leur donner d’eau; il est vrai qu’ils vivent. d’une vie presque végétative; il n’en est pas de méme des antilopes (-lddaz! Oryz) (1921), ainsi et des Gazelles qui fie boivent jamais, d‘après CHAPMAN que les ânes sauvages du désert de Gobi. Vne petite gazelle, Gazella arabica, vit sur certaines îles sans eau douce de la mer Rouge. De façon générale, les ongulés sahariens peuvent être considérés comme ne buvant pas ou buvant à de très longs intervalles (Th. ?~~oNoD). Le cas du chameau est semblable A celui des ruminants sauvages qui ne boivent pas quand ils ont une alimentation suffisamment verte; il est semblable aussi à celui du mouton et du zébu qui, quand ils ont à leur disposition l’herbe verte du printemps, ne boivent pas et peuvent, quand, I l ’ l Retour au menu 32 c. CURA~~S~N les l&turages sont moins riches en herbe, ne pas, boire tous les jours. Il faut reconnaître cependant que le chameau marque, de ce point de vue, plus de résistance.qu’eux, mais moins que les Antilopes. Ajoutons .que les végétaux tombés & terre et plus ou moins morcelés, que le *chameau consomme souvent en saison sèche, sont loin d.‘être dépourvus d’eau puisque, comme l’a montré BUXTON (1924), ces débris sont trés hpgroscopiques et absorbent beaucoup d’humidité atmosphérique; cette absorption se fait la nuit, quand l’humidité relative augmente, #et,le matin à la rosée. Ils’ sont d’autant plus hygroscopiques que leu.rs tissus renf.erment une proportion plus ou moins grande de sels alcalins. Quand l’humidité atmosphérique dépasse 70 76, ils peuvent absorber 0 gr. F d’eau par gramme. Pied, - Comme preuve d’adaptation du chameau! on cite toujours la constitution anatomique de son pied. En fait, on, ne devrait pas dire ,qu’il est adapté au désert de façon générale; en effet, dépourvu d’ongles fonctionnels, le chameau marche pour ainsi dire sur son épiderme kpaissi ; son pied correspond bien au sol sablonneux; or, du moins en ce qui concerne le Sahara, les sols sableux ne forment pas la majorité, les sols pierreux et. rocheux occupa,nt la plus grwde partie de Ce Idésert, en sorte que le pied. di chameau ne constitue pas une adaptation à la vie désertique en général, mais lui confère une infériorité marquée:pou\r la marche sur la plupart des sols sahariens (HE!M de BALZAC). .Un Mammifère à ongles fonctionnels pourrait se déplacer sur tous les milieux .désertiques, y compris le sable, mieux que le chameau. On ne considère -pas toujours, d’ailleurs, l’évasement du pied comme nne marque d’adaptation au milieu sablonneux: le .sable n’étant pas un obst’acle à la vélocité pour certains animaux dtkertiques comme le fenec (Th. IVIOXOD); Si on examine l’ensemble des MammifBres sahariens, on not,e de Ce point de vue un polymorphisme extrême parmi les ,genres et les espèces; parmi ces types, plusieurs apparaissent, même .comme mal adaptes au désert. Un exemple souvent cit,é d’adaptation’-du pied aux régions sahleus$ est celui dc 1”antilope Rddnz, dont les ongles offrent une surface et une forme inaccoutumées : très, grande surface d’appui, développement de la surface plantaire beaucoup plus grand que celui d’autres antilopes de même taille. Or,.l’ilddas n’est pas, à proprement parler, un animal des dunes; il vit en réalité cri tous terrains et dans’les mêmes endroits que les autres antilopes, ‘chez lesquelles on n’obseyve pas de modification du pied; d’autre part,, le pied de la gazelle blanche, qui ne vit que sur le sable, est normal. On ne peut donc pas dire que, chez les animaux sauvages, le pied se soit adapt8 au milieu dbsertique. Si, par ailleurs, l’évasement du pied du chameau est in signe d’adaptation au sol sableux, la minceur de la sole -. d’où résulte sa souplesse-,- Retour au menu LES TESTS ANATOMIQUES DE L'ADAPTATION 33 DU CHAMEAU est un gros incon’vénient pour la marche sur les terrains durs qui dépassent en superficie, dans sa zone d’habitat,, les terrains de sable, mais aussi pour la marche sur le sable quand il fait très chaud; au milieu de l’PtB,‘On peuL en effet noter dans le Sahara des températures de 72”. (Th. MONOD) et même -780 (AUGIERAS) a la surface du sol. On concoit que le sable ainsi chauffé, qui brûle les pieds a travers les chaussures, doit influencer les tissus mous du pied mal protégés par une sole mince. - Les MammifPres des régions désertiques, Appareil locomoteur. et surtout les herbivores, sont obligés de remédier à la pauvreté du désert. par la rapidité ou l’ampleur de leurs déplacements; aussi leurs membres moteurs sont-ils exceptionnellement développés, ce qui permet le passage facile d’un pâturage a l’autre et l’accroissement. de leur zone d’investigations alimentaires. --I ce point de vue, le chameau a répondu, comme la gazelle> l’antilope! le mouton saharien et le zébu des zones sud-sahariennes, aux nécessités d’adaptation par une conformation spéciale de son appareil locomoteur. Appareil auditif. - Pour divers auteurs, l’adaptation’de l’appareil auditif des Mammifères au milieu désertique est caractérisée par un développement très accentué des bulles tympaniques ou des dimensions exagérées des conques auditives. Les bulles tympaniques. annexes de la caisse du tympan, sont développées de facon extrêmement variable, même dans un genre: selon les espèces. Presque tous les Mammifères sahariens (plus de 80 y&) ont une vérita!lle hypertrophie de ces bulles, ce qui a fait penser à un- rapport entre cette disposition anatomique et le milieu. HEIM DE BALZAC, ilui a étudié la question, n’ose tirer des conclusions sur l’interprétation à donner à &te notion nouvelle, qu’on pourrait considérer comme une loi. Mais ZAVILTTARI (1938) donne l’explication suivante : le désert,, pays plat., sansrelief, dépourvu de corps vibrants! et surtout. le sable, empêche que le bruit provoqué par la marche d’un homme,. la reptation d’un animal, se propage; en sorte qu’il est difficileY pour les animaux du désert, de se mettre en garde contre des ennemis éventuels. ZAVATTARI pense que les bulles tympaniques pallient cet inconvénient; le son se lransmettant par le sol (les indigènes écoutent au sol pour déceler les déplacements des caravanes). les ~Iammifères qui vivent au sol ou dans de,5 terriers perçoivent directement les vibrations du terrain, celles-ci étant reçues et PmplifiCes par les bulles t:Tmpaniques, qui font saillie de chaque côté du crâne; il ne s’agirait pas d’amplifier les bruits transmis par l’air, ce qui demanderait des conques très développées, mai< seulement de percevoir et de transmettre, en les augmentant, les vibrations du sol. ZAVATTARI pense que les bulles hypertrophiées jouent le même rôle chez les grands Mammifères, comme les Antilopes. Chez ces dernières, Eh. et Méd. vét. des Pays trapicaux.~Jnn. 1947. 3 ! Retour au menu 34 G. C.URASSON les bulles t,ympaniques entrent en.fonction quand l’animal est accroupi sur le sol ,ou même en dormant. Quand la tête repose sur le sable, les bulles sont, en contact direct avec le sol. Quand on examine les bulles tympaniques d’antilopes africaines, ainsi que j’ai pu le faire au Muséum d’Histoire Naturelle, on s’aperGoit que la comparaison des crânes provenant d’espèces sahariennes et d’espèces ,vivant en forêt ne décèle pas de différences notables dans un sens ou dans l’autre. D’ailleurs, chez le mouflon’ A manchettes, qui habite -le Sahara tout entier, 1e.s bulles ont un léger développement ‘analogue A celui du’bouquetin des Pyrénées, En ce qui cokerne le chameau, son caractère d’animal original ou au contraire la banalitk de son organisation - selon qu’on voit en lui un phénomène OLI au contraire un mammifère pas tellement différent des autres -- se traduit par l’existence .de bulles tympaniques trks peu développées et n’ayant pas l’aspect, K bulleux )); il s’agit de cavités très saillantes, mais fortenient comprimées, dans lesquelles on peut difficilcment voir des caisses de résonance (chez la girafe 7 qui pourtant, ne doit ‘pas souvent écouter au sol -. elles sont proportionnellement, plots développées et on-t vraiment, l’aspect « bulleux 1)). LAY faible développement des bulles tympaniques du chameau n’est pas compensé par une adaptation de la conque auriculaire. Au contraire, cette dernikre est, chez lui peu développt!e, bien moins’ que celle du lama; cile est aussi moins mobile. D’ailleurs, en ce qui c-cerne l’ensemble des Mammifères sahariens, le développement de la conque auditive n’est, pas urie’loi et’ils mont,renL à ce sujet de grandes différences. I CEi 1. ---- h l’inverse be l’oreille, l’œil du chameau présente une particularité qu’on peut être tenté de considérer comme un signe d’adaFta-, ti6n. Cette particularité a été signalke par DROANDI (1915). On sait que les pupilles des Ruminants et des Solipèdes portent souvent au niveau’ de leur bord, des proliférations noires de l’uvée ‘: grains de suie du cheval, grains fuligineux, flocchli, corpus nigrum. Chez le chameau, au bord supérieur et au bord inférieur de l’ouverture pupillaire, il y a deux bandelettes plissées en zig-zag qui sont, en bas et en haut, limi(1931) ces flocculi tées ‘au Gers moyen de-l’ouverture. D’après ZANNINI hupérieurs et inférieurs se correspondent et s’engrènent d’un bout A l’autre de la pupille. ZANNINI les dénomme umb~aculum, dénomination déjà donnée à une disposition analogue observée chez 1’Hyrax. Ces bandelettes protègent partiellement; l’ceil contre les rayons solaires! car si l’iris, ovale, devient circulaire dans la mydriase - et alors les flocculi basculent en dehors -’ dans le niiosis ils retombent sur la pupille en. contribuant à !a rétrécir. L’@l est aussi protégé de la,lumière par la disposition des sourcils, qui sont taréssaillants. Retour au menu LES TESTS ANATOMIQUES DE L’ADAPTATION DU CHAMEAU 35 - Les narines offrent une particularité qui est en relation Narines. c’est la possibilité pour le chameau de clore avec la nature du milieu : A volonté ses’ narines. ‘ce qui est, facilité par la disposition en fente de l’ouverture et la -minceur des naseaux. Qua.nd souffle une tempête de sable, le chameau s’accroupit et ferme paupiére3 et narines. Il ferme aussi les narines quand il introduit son museau dans les buissons épineux. Paau et phakrées. - Si u’ne bonne part-des Mammifères sauvages des déserts chauds subissent peu les effets de la radiation, parce qu’ils sont fouisseurs ou ont une vie nocturne: le chameau, comme les hôtes. des plateaux dénudés, des dunes, ainsi que !e sont les diverses antilopes, n’est pas gérkalement A I’abri du soleil. Il lui faut donc assurer sa thermo-régulation. On sait que celle-ci se fait par évaporation au niveau du poumon, ou par les oscillations du métabolisme, ou par dilatation ou constriction ou enfin par la sécrétion de la sueur. On sait aussi que d’après les observations de DILL et de ses collaborateurs, dans le climat désertique chaque animal réagit A sa fagon contre la température élevée; mais on n’a pas étudié chez le chameau, comment agissent respect.ivement ces quatre modes de régulation. En ce qui concerne la sueur, il sue rarement de façon marqui‘e; ses glandes sudoripares sont relativement peu nombreuses. On pourrait être tenté d’y voir un signe d’adaptation, la majorité des Mammiféres désertiques n’ayant pas de glandes sudoripares; mais Cett>e absence nh leur est pas spkiale. Par ailleurs. l’épaisseur de la peau intervient dans la régulation thermique, une peau mince et bien irriguée favorisant la circulation superficielle. On fait observer que, de fason générale, plus 1~ climat est chaud, plus la peau est mince, ce qui supporte de nombreuses exceptions, y compris celle du chameau qui a une peau particulièrement épaisse. C’est, semblt+t.-il, dans les climats chauds et humides que la peau est mince. En zone chaude et séche et surtout aux fortes variations thermiques, la peau s’épaissit et le poil devient rugueux, ce qui peut, tenir aussi aux carences alimentaires périodiques. Une autre influence invoquée est celle exercée par la couleur de la peau et de la’robe. I! est difficile d’interpréter exactement l’influence de la pigmentation de la peau sur la régulation thermique : une peau pigmentée facilitc liabsorption des rayons caloriques, mais comme les rayons lumineux ont une action vaso-dilatatrice énergique, la pigmentation serait en réalité protectrice, et les peaux foncées se laisseraient moins pénétrer par la chaleur que les blanches; certains vont jusqu’8 prétendre que chez les animaux des tropiques, la pigmentation de la peau s’accentuerait. Par contre, bhez les animaux désertiques, la coIorat,ion du poil est très souvent en harmonie avec la teinte générale du sol? et -c’est, parli- Retour au menu Xi 'G. CURASSON culièrement marqué chez les habitants des déserts sablonneux (&CHKAROV et KOROKINE). Le chameau obéit pour une part h cette rè.gle, les r0bes de teint.e fauve, fauve clair Btant de beaucoup la maj0rit.é. Mais làY comme de façon générale, il est difficile de faire la part du climat et des variations ‘ou mutat,ions spontanées en ce qui concerne les phanères. Le peu d’abondancé du poil, chez le dromadaire africain,. mo?tre bien qu’il est acclimaté aux régions chaudes; mais aux limites de son habitat existent des races ou variétés a t,oison fournie; c’est le cas pour les ,dromadaires des hauts plateaux algériens et aussi de YAfghanistan; Zt l’inversé du dromadaire, le chameau & deux bosses possède une toison qui lui permet de résist,er au froid; en été, il perd sa fourrure, mais pour très pe.? de temps, alors que chez le dromadaire, la fourrure d’hiver disparaft pendant de longs mois. *** Si on passe en revue les divers tests d’adaptat,ion du chameau à la vie désertique, on est tenté de conclure qu’ils ne sont pas si nombreux ni si marqués qu’on pourrait le penser; mais cela n’a rien d’étonnant, et ce n’est pas cultiver le paradoxe que considérer avec GAUTIER comme une erreur de croire que le chameau est un anikal essentiellement pas dans le Sahara, et si on désertique ; sans l’homme, il n’existerait $‘y abandonnait à son sort, il y a tout lieu de croire qu”i1 n’y subsisterait pas longtemps. L’adaptation du dromadaire au Sahara, si elle s’était faite, aurait d’ailleurs été rapide, car s’il paraît maintenant si étroitement associé aux paysages sahariens, il n’en reste pas moins qu’il y est un nouveau \ venu. Conime le fait encore observer GAUTIER,,~~~~ le Sahara ant,ique, celui de Carthage et même de l’Empire romain, 1~ place du chameau était tenue partiellement, au moins à la lisière Nord du. désert, par l’éléphant. L’Atlas nourrissait des éléphants sauvages qui descendaient l’hiver dans les cuvettes sahariennes humides et Ii1 e)xiste encore des éléphants en plein Sahara mauritanien, vers le 18e degré de latitude Nord. Si le chameau, qui fut importé pour la piemière fois en Egypte par la conquête.persane, en 525 avant J.-C., y joua rapidement un rôle important, l’Afrique punique et romaine ne l’utilisaient pas et c’est vers la fin de l’empire romain qu’il fut. introduit au Sahara. Retour au menu LE par R. MALERANT, BCEUF P. DU RECEVEUR LAC et R. TCHAD SABIN, Docteurs vétérinaires. (3 figures) Généralement appelé « Kouri » ou « Boudouma », du nom des groupements indigènes qui en effectuent l’élevage, le bœuf du Lac Tchad cons&tue, en raison de ses particularités et de ses aptitudes, un dés types’ de.bovidés les plus intéressants du continent africain. 10 Origine. Historiquement, on ne sait que très peu de choses sur l’origine de cet animal et sur les éleveurs qui le détiennent. Ces derniers seraient, d’apkès la tradition, des descendants très métissés des Yedina, premiers occupants du Lac, appartenant à un groupement probablement peulh, qui s’est par la suite scindé en deux fractions : celle des Boudoum au ‘.Nird ‘et celle des Kouri au Sud, ce qui n’apporte d’ailleurs aucune lumière sur l’origine de leur bétail. Pour BARON, le bœuf du Lac Tchad, considéré par cet auteur comme une race bien définie : « Bos taurus Bolensis » (l), a des grandes ressemblances avec la grande race grise des steppes d’Asie qui, elle aussi, serait d’origine africaine. PECAUD considére cet animal comme le descendant de taurins peuh1 à robe blanche qui se seraient modifiés par l’adaptation à un nouveau genre de vie. STEWART (2) estime que le boeuf du Lac Tchad est, un animal sans boss,e,très comparable au boeuf égyptien de l’antiquité dont il serait un descendant à peu près pur. L’dpinion de CURSON (3) est sensiblement différente. Cet, aut,eur, s’inkpirant du travail de EPSTEIN (4) considère en effet ce bœuf comme un animal à bosse et le range dans la catégorie des pseudo-zébus ou (( Sangas ». (1) Du nom du centre administratif du Lac Tchad qui se trouve (2) Stewart. The Cattle of the Gold Coast. The empire journal of 1938. (3) CURSON. A wntribution to the study of african native ealtle. aary Science. Octobre 1936. (4) EPSTEIN. The origin of Africa’s indigenous doyestic animals. on 1936. à Bol. eqwimental Onderstepoort agriculture. journal Cité par CURSON Janvier of Veteri- comme pub12 Retour au menu 38 R. MALBRANT, P. RECEVEUR ET PI SABIN Des observations que nous avons.pu faire, il résulte en effet que le bœuf du Lac Tchad n’est pas un taurin absolument pur et qu’il est iégérement métissé de zébu. Le travail de Curson, dont nous résumons ci-après quelques-unes des conclusions, fournit de précieux renseignements sur la filiation possible de cet animal. Aussi croyons-nous utile d’en donner un bref aperçu. Pour cet auteur, le piemier bœuf domestiqué en Afrique a été le bœuî égyptien Kbœuf Q grandes cornes » de la vallé du Nil, descendant du Bos‘primigenius et dénommé par ILLZEINIER : B. primigenius Hahni. Ce n’est qu’à la fin du néolithique qu’un nouveau type taurin originaire d’Asie, le Bos brachyceros, fut introduit sur le continent. Refoulé, d’une part vers le Sud-Est (Haut-Nil, Abyssinie) et, d’autre part, vers le Maroc, en suivant l’Afrique du Nord, puis, de là vers l’Europe par l’Espagne, et vers l’Afrique Occidentale, le Bos primigenius aurait laissé des traces en divers points. L’arrivée du Bos brachyceros dans le bassin inférieur du Nil fut suivie de près par l’introduction des premiers zébtis asiatiques, à bosse musculaire située en position cervico-dorsale, dénommés (i zébu Q cornes latérales » par EPSTEIN; CURSON et THORN?ON, dont les détenteurs refoulèrent 5 leur tour les derniers arrivés vers l’Ouest et uers le.Sud. Tl s’en suivit évidemment de nombreux métissages et les seuls (( zébus ;i. c&neS latérales » qui purent en être préservbs f.urent ceux appart,enant au peuple Hottentot actuel que sesmigrations poussèrent jusqu’en Afrique du Sud, où il se trouve encore aujourd’hui, et qui, isolé de tout autre groupement d’éleveurs, conserva cette race bovine à l’état pur (race Afrikander). Dans, le haut bassin du Nil, c’est’ le croisement du zébu à cornes latérales avec le Bos primigenius précédemment refoulé qui fournit le bovidé dénommé « Sanga »! type’stable et à caractères non reversibles, dont le bœuf du Lac Tchad ne serait qu’un descendant. En ;effet, d’après CURSON, au début de l’ère chrétienne, les tribus Bantous, \iepues de l’Abyssinie et Haut Nil y importèrent cette race en passant! par le Soudan Anglo-Egyptien et le Nord de la zone à tsé-tsé de l’A.E.P., tandis qu’une autre fraction de même origine émigrait vers l’Ouganda et se dispersait de là en diverses régions de l’hémisphère austral (Congo Belge et territoires voisins du Sud-Est et du Sud-Ouest Africain).~ A peu près à la même époque (entre 100 et 500 après J.-C.) arrivait et se dispersait en Afrique une autre so-uchede bovins : le zébu à courtes cornes, au type Bos ,’ indicus, .caractérisé par une bosse musculo-adipeuse bien développée et située en position dorsale. C’est 1~ croisement de ce zébu avec le bœuf égyptien, ou ses descendants, qui aurait fourni je zébu à cornes en lyre, aujourd’hui commun dans l’Ouest Africain. Retour au menu LE Fig. 1.- B(EIJF DU LAC Crâna de baxf !JCHAD du Lac Tchad. 39 Retour au menu ,R. MALBRANT, P. RECEVEUR D’après .la théorie qui précède, dok ainsi qu’il s’uit : a) Bos ~"BOVIDÉS SANS BOSSE ET les bovidés primigmim R. SABIN africains (dont se classeraient le bceuf N’Dama bceuf des Mandingues du Libéria des descendantspeu modifiés). .. . . b) Bos brachyceros (boeuf Dahomey, etc...). et le seraient des Lagunes du a) Zébu ci coraea lakkales. caractérisé nar une bosse musculaire bien développée et située en position cérvioo-dorsale (Zébu AfriItander). b) Psezcdo-aébzc &nga, produit de croisement du B. primigenius et du zébu S cornes latérales (bœuf du Lac Tchad et nombreux , 2O k%XJS OU PSEUDO-ZÉBUS pseudo-zt%bus du Centre, de l’Est et du Sud africain). 5) Zébu, à courtes cornes, descendant du Bosindice, caractérisé par une bosse musculo adipeuse, généralement très développée et située en position dorsale (nombreuses races africaines). d) Zébu à cwnes en lyre, produit du croisement du zébu à, c,ourtes cornes avec le Bos primiqer~iw ou le Sanga (2). Ce zébu serait caractkrisé .p<aPSon oornage en l?e, et par une -bosse musculo-adipeuse bien déveIoppCe et située en position cervico-dorsale. C’est 8 ce type qu’appartiendrait le’ z6bU Bororo et plusieurs races de zébus peulh de l’Ouest africain. Chronolqgiquement, ces introductions effectuées de la façon suivante : Domest,ioation par les Egyptiens du bœuf sauvage à grandes cornes (Bas primig&us Bahni) . . i i . : : . . ,. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Introduction en Afrique du BoS bmchyceros . . . Emigratjion vers l’Ouest africain du B. pritiigenius.. ... ...;..... ...... ....... ..... Introduction en Afrique du zébu à oornes latérales.. . . . . . . . . . . . .-.,. . . .l.. . . . . . . . . . . . Cohsktution de la race Sanga (pneùdo-zébu o bteBu par le oroisemen t de Bas primigekus et du zébu & cornes Int&ales). ... .. . . (1) dérerle Après $Voir adopté cette thèse, STEWART et ces migrations se seraient * vers 3.000 ou 4.000 avant vers 2.000 avant J.-C. vers 2.000 awnt J.-C. J.-C. vers l.i)OO avant J.-C. au début de l’ère chrétienne. n’est toutefois plus de cet avis et il tend à consizébu à cornes en lyre comme un descendant du zébu d’Asie (Lettre personnelle, mai 1941). ( Retour au menu LE B(EUF DU LAC TCHAD 41 Dispersion de cette race. en diverses régions d’Afrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . premiers siècles de l’ère chrétienne. Introduotion et dispersion en Afrique du zébu à oourtes cornes . . . . . . . . . . . . . . . . . . _. . . . de 100 à 500 a,près J.-C. Constitution de la race zébu &#cornes en lyre . . temps historiques. En ce qui concerne plus spécialement le « Sanga », il serait, d’après ainsi caractérisé : Front large. Profil généralement rectiligne. Arcades orbitaires proéminentes. Apophyse épineuse des vertèbres dorsales simple ou bifide a son extrémité. Bosse musculaire peu développée, située en position cervico-dorsale, c’est-a-dire a cheval sur les derniéres vertébres cervicales et les premières dorsales, alors que la bosse de certains zébus, notamment ceux a cornes en lyre (zébu foulbé par exemple) est muscdo-adipeuse et située en position plus postérieure (premières vertèbres dorsales). Ses autres particularités seraient intermédiaires entre celles du bœuf égyptien et du zébu a cornes latérales. Le bœuf du Tchad s’écarte un peu du type ainsi. defini. Car s’il est exact que, même dans les îles du Lac où il s’est le mieux trouvé préservé des métissages, cet animal présente toujours au moins un rudiment de bossemusculaire situé en position cervico-dorsale, il n’en est pas moins certain que ses affinités générales sont beaucoup plus proches du type taurin que du type zébu. 11 ne peut donc être chasséparmi les bovins du type Sanga chez lesquels la proportion de sang zébu et de sang taurin est à peu près de même importance et il convient à notre avis de le considérer comme un taurin légèrement métissé soit de Sanga soit de zébu à cornes latérales (1). ,CURSON, 2” Habitat. Le boeuf Kouri ne se rencontre dans son type vraiment pur que dans’ la région insulaire du Lac Tchad. C’est dans la région des îles de Djibadala, Koremerom, Debada, Bagabol, que semblent se trouver les spécimens les plus représentatifs de la race. Sur le pourtour, notamment dans la zone habitée à l’Est par les Kanembous, cet animal a donné naissance, par croisement avec des zébus vrais, à de nombreux métis dont le degré de sang taurin diminue graduellement à mesure que l’on s’éloigne du Lac. D’après CHUDEAU, le boeuf du La.c Tchad ne se retrouverait en dehors de cett,e zone que chez des Toubous établis au Nord du Koutous (300 km. à l’Ouest, du Lac) et chez les Motbeurs, tribu d’origine Kanembou et Sô du district de Bakara (Bornou). Ces renseignements (1) Il est à noter cependant que, dans le Nord du Lac Tchad (Région de N’ Guimni) le bceuf Kouri semble s’être conservé beaucoup plus pur et que l’influence zébu y apparaît généralement moins marquée. Retour au menu 49 R. MALBRANT, I'. RECEVEUR ET k SABIN nous ont été confirmés par un méhariste européen, y. VIGUIER, qui a longtemps vécu dans ces régions. Les animaux existant, plus ou moins tiétissés de zébu, sont entre les mains des Toubous, qui fréquentent le puits de Tass et des Dagras Coutis de la région du Manga (Cercle de Gouré) et qui se déplacent entre les puits de Tass où ils sont en contact, avec les ‘I’oubous, Biltoum, Bouloum et Kalle. Quant, aux Motbeurs, ils sont relatiiiement très voisins du Lac, occupant lei rives -de la Komadougou, dans le cercle de N’Guigmi. Au cours de ces dernières années: des essais d’introduction de Cet>te race .onf eu lieu en diuerses régions, soit, en vue d’en iratiquer l’élevage à l’ét,at pur, soit en vue ‘de métissage. Cela a notamment été le cas : Au Tchad, au Lac Fittri, au Bas-Chari et à la Station agronomique du Tickem (Lac de Fianga en région soudanaise). Les expériences, faites sur une trop petite échelle et surtout insuffisamment suivies sont .à reprendre. A noter cependant que les bœufs de la ferme du Tickem <se sont correctement entretenus; au Niger dans !a région de TiIIabery; en Nigéria, à Maïduguri, import,ation par les Anglais en 1944 d’un noyau de reproducteurs composé de 10 vaches et d’un taureau. Retour au menu REVUE LES MALADIES DES ANIMAUX par A. DONATIEN, DUES A DES DOMESTIQCES Edm. PLANTUREUX VIRUS-CONTAGES EN ALGÉRIE et G. GAYOT Ce sont les virus-contages qui, partout dans le monde, déterminent les épizooties les plus étendues et les plus meurtriéres. Ce groupe d’agents Pat>hogènes est largement représenté en Algérie. Pourtant,, certaines maladies n’y ont pas encore été rencontrée:, notamment la peste bovine, la peste équine? l’anémie infectieuse du cheval, la méningoencéphalomyé1it.e du cheval, l’encéphalomyklite enzoot,ique du porc (maladie de Teschen). Ne considérant pas les germes de la péripneumonie et de l’agalaxie contagieuse comme des contages, nous ne dirons rien de ces maladies, si ce n’est que la première a disparu. Nous ne nous occuperons pas de la maladie cle Carrt: qui est exactement semblable à celle que l’on observe en France. Sous laisserons également de côté l’hémie pernicieuse du mouton et de In chèo~e.Cette maladie apparaît dans les années pauvres. Associée SI de nombreuses autres causes de cachexie (affections pulmonaires, parasitcses, famine) il est difficile de démeler ce qui peut lui être attribué en propre dans la déchéance de l*‘organisme des moutons. Les maladies qui feront l’objet de cet article peuvent être classées ainsi : l0 Les varioles : la clavelée, la variole du porc, la variole aviaire la vaccine des vaches laitières (si la variole caprine existe, elle doit &re très rare). 20 Les pestes : la peste porcine que l’on ne peut séparer de l’influenza et du typhus nord-africain du porc. 30 Parmi les maladies nerveuses, seule, la rage est a signaler. 40 Enfin, la fièvre aphteuse. Toutes ces maladies ont été plus ou moins étudiées & l’Institut Pasteur d’i2lgérie. Tout ce qui figurera dans cet, article a ‘été publié dans certains pkriodiques et surtout. dans les ilrchiws de l’lnstiirrt Pasteur d’AIgérie. Nous avons cependant jugé utile d’en présenter un ensemble auquel on pourra, éventuellement, se reporter. Z Retour au menu &i A. DONATIEN, A. - 1. - EDM. PLANTUREUX LES VARIOLES ET G. GAYOT ANIMALES ,La slavelée. Cette maladie existe sur t.oute I’étendue du territoire algkrien. Elle reste souvent méconnue et ne présente, pour ainsi dire, aucutie gravite quand les molitons sont en bon ét,at d’entretien. On en conclut que les moutons algkriens sont, peu sensibles à la clavelée. On se rend compte de cette résistance quand’ on expkimente sur ces animaux. Si on inocule du virus, claveleux a un lot de mout.ons, certains ne présentent aucune réaction. Cela ne peut, être dû’ qu’a 1’immtinitB acquise à la suite d’une atteinte de maladie passée inaperçue. Mais quand, pa.r suite de diset,te ou de mauvaises conditions atmosphériques, le cheptel ovin baisse d’état,, ce qui se produit souvent! la maladie se réveille et se manifeste visiblement. Dans les troupeaux atkeints par la clavelée les taux de morbidité et de mortalité peuvent devenir très élevés. D’autre part, en tout temps, la maladie est très grave chez les agneaux .de lait. Il est reconnu que, pour combattre la clavelée, les mesures sanita,ires sont,, en Algérie, inopérante%. Les déplacements incessants des tribus nomades, les rassemblements d’animaux dans les marchés assurent son extension. Seule, une immunisation efficace peut; sinon arrêter! du moins limiter la malad.ie quand elle s’étend dangereusement. Le vaccin utilisé en Algérie, qui est, & not.re avis! le meilleur vaccin anti-claveleux, est le virus sensibilisé de BRIDRÉ et BOQUET, inventé en 1912 5 l’Institut, Pasteur d ‘Algérie. La préparation du virus sensibilise consiste A atténuer le virus clave’-’ !eux en le soumettant B l’action du sérum anti. Simple est le principe, moins ‘aiséela réalisation. Pour préparer le vaccin il faut donc avoir k sa disposition du sérum anticlaveleux et un virus claveleux. L’hgperimmunisation des moutons producteurs de sérum peut s’effect,uer avec n’importe quelle souche de virus claveleux, que ce virus vienne d’être isolé ou qu’il ait, subi de nombreux passages. Pratique: ment, t,ous les sérums ant.iclaveleux ont, la même efficacité. Mais tous les’virus ne- se prêtent pas & la sensibilisation. La virulence d’un virus claveleux se mesure par son comport,ement vis-&-vis du sérum anti. Si on inocule 0 cc: 1 de claveau dans le derme d’un mouton neuf, on obtient une pustulé nette. Cette pustule ne se produit pas si on injecte en meme temps une certaine quantité de sérum. Cette quantité varie suivant la souche du virus utilisé. Retour au menu VIRUS-CONTAGES DES ANIMAUX DOMESTIQUES EN ALG%RIE 45 L’inoculation d’un virus qui vient, d’être isolé n’est pas arrêtée même quand on injecte 50 cc. de sérum. Au contraire, si le virus a subi un assez grand nombre de passages (nombre variable suivant les virus) l’inoculation virulente est arrêtée par 10 cc. ou même 5 cc. de sérum. Si l’on essaie de sensibiliser des virus de la première catégorie, aucune atténuation n’est Obtenue. Ces virus mis en contact avec le sérum ne sont nullement modifiks, quelle que soit la proportion des deux éléments. Si on les inocule sous la peau du mouton,ilsprovoquentuneréact,ionviolente suivie de la formation d’une pustule et parfois de généralisation. Les virus de- la deuxième catégorie. au contraire, se sensibilisent. très bien. C’est, avec dc tels virus que l’on prkpare le vaccin. Ces faits ont. été mis en évidence h la suite de l’expérimentation effectuée de 1924 à 1,931 sur 13 souches de virus claveleux. On pouvait alors conclure : N Tout de suite après leur isolement, et pendant une période plus ou moins longue, variable avec chaque souche de virus, la virulence est excessive : 50 cc.’ de sérum ne peuvent empêcher l’évolution de la pustule provoquée par l’inoculation intradermique de 0 cc. 1 de claveau. Psrallèlement, le virus ne peut être sensibilisé. La dur8e de cette période, si longue pour le virus D (66 passages), longue encore pour le virus 1. Ch. (plus de 33 passages),et pour le Virus P (34 passages) est, au contraire, très courte pour le virus M.C. (8 passages). Nous appelons cette période : période de cirule,,oe extrême. Cette .virulence extrême, cesse brusquement. Une autre période vient alors pendant laquelle le virus, plus docile, se laisse manier et notamment peut être sensibilisé. Sa durée est kgalement variable. C’est la pe’viode de Grulence modifiable. On arrive enfin à une phase de déclin au cours de laquelle la virulence baisse de plus en plus. Ila diminution de la virulence progresse jusqu’au moment où elle est compl&ement anéantie. Le virus, après avoir été soumis & l’act,ion du sérum, n’a -&US aucun pouvoir immunisant. C’est la période de vir&9we déelina~wte. , Ainsi chaque virus claveleus peau du mouton a une véritable de ces trois périodes. » conservé au laboratoire individualité caractérisée pa,r passages sous la par la durée variable La souche de virus actuellement utilisée est le virus P? isolé en Xlgérie en 1926. On pouvait le sensibiliser a partir du 34e passage. Il sert, à préparer le vaccin depuis 1936. époque à laquelle il avait effectué 51 passages. Le 3ge passage vient d’être mis en train en juin 1946. Quand le virus est arrivé à la période de virulence moclifiablc, il est, bon de raréfier les passagespour le maintenir dans cette période On obtient ainsi des résultats réguliers. Le passage d’une souche à une autre ne peut 6tre effectué qu’après des essais répét.és réalisés soit en Algérie, soit, même en France grke à la collabortition de notre collègue LAFENETRE. Il faut etre absolument Sûr du degré d’atténuation recherché avant de mettre le vaccin en. çircukition. Retour au menu 46 A. DONATIEN, EDM. PLANTUREUX ET G. GAYOT Le virus sensibilisé est dilué à raison de 5 milligrammes pour 1 cc. d’eau salée. La dose A inoculer est, de 0 cc. 2 (1 milligramme par mouton). L’inoculation est pratiquée sous la peau de la région dépourvue de laine située en arrière du coude. Chaque numéro de vaccin est, essaye sur 4 moutons : 3 resoivent 1 d-ose,-et le 4e, 20 doses (épreuve d’innocuité). La réaction v,accin,ale est observée au bout, de ‘7 jours. Elle consiste en un,cnodule sous-cutané de dimensions variables qui vont de la taille d’un grain de plomb Q celle d’un ceuf. Il arrive souvent que le mouton qui a rec,u 20 doses présente une rhacti.on de taille inférieure 5 celles ,des moutons qui n’en ont recu qu’une. Cela tient’sans doute aux traces de s+um. que contient le virus sensibilisé. \, Si donc les 3 premiers moutons présenlekles réactions décrites, si sur le 4e on n’observe pas une réaction exagérée, le vaccin peut être livré à la pratique, L’immunité des 4 moutons est d’ailleurs contrôlée par l’épreuve de l’intradermo-réaction. Cette épreuve est surtout utile quand les motitons d’essai présentent un cert,ain degré de résistance naturelle, et. ne prksentent que des réactions vaccinale- faibles ou nulles. L’antigène claveleux est, const,itué par un mélange à volumes égaux’ de glycérine et de claveau stérilisé par un chauffage d’une heure à 600. II est dilué au moment de l’emploi dans deux parties d’eau physiolo‘gique. On inocule 0 cc. 2 dans le derme d’un pli sous-caudal, partie comparable au pli glabre, facilement- accessible et immédiatement symétrique non traité. Chez les animaux vaccinés le pli inoculé s’épaissit plus ou moins firteme’nt. C;e pli, deux fois plas gros dans les réactions faibles, peut atteindre et, dépasser 2 cm. d’épaisseur. Entre ces deux extrêmes o.n peut ,noter t.ou’s les intermédiaires. Cette réaction permet de conkôler l’immunité conférée par, la.vaccination, la réartion locale vaccinale étant, ou non, perceptible. Nous avons consta.t,é, en effet, qu’il n’y avait aucune relat.ion entre I’importance des deux réactions. La ,valeur de contrôle de cette réaction est établie par ce fait que les animaux qui rkgissent A l’antigène ne réagissent pas +I une clavelisation d’épreuve. La -valeur du vaccin de BRIDRÉ et- BOQIJET est, depuis longtemps htablie. Des dizaines de millions de moutons ont été vaccinés avec succès, Les accidents qu’on a pu observer avant 1922 étaient, dus au fait que le virus claveleux était souillé par le germe de l’agalaxie dont on ne pouvait, A cette époque, déceler la présence. Cela est possible maintenant. Il suffit d’ensemencer 0 cc. 5 de lymphe claveleuse dans un tube de bouillon. S’il existe soit du virus de l’agalaxie, soit, du pyobacille, soit, du microcoque de MOREL, tous germes pathogènes pour le mouton, I ’ Retour au menu VIRUS-COXTAGES DES AKIMAUS DOMESTIQUES EN ALGÉRIE 47 une culture se développe. Un examen microscopique permet de reconnaître le germe en cause. La pulpe qui a laissé exsuder cette lymphe contaminée n’est pas utilisée pour préparer le varcin. Le contrôle de la pureté du virus, la vaccination des animaux d’épreuve dont on s’assure de l’immunité: par l’intradermo-réaction permettent de préparer un vaccin efficace et inoffensif. Usage du vaccin anticlaveleux. - Depuis 1913 jusqu’en 1942 le vaccin a surtout servi 3 vacciner les moutons algériens importés en France. Les services sanitaires francais espéraient ainsi supprimer l’apport dans la Métropole de la clavelee algérienne. Pourtant la clavelée était fréquemment, rencontrée dans les départements français proches de la Méditerranée, région où l’on entretenait. les moutons en provenance de l’Algérie. L’importation des moutons algbriens en France a été supprimée en 1942 à la suite du débarquement anglo-saxon. Depuis 1942, la clavelée a disparu dans le Midi de.la France. C’est donc qu’elle ét,ait importée par les moutons algériens. Si le vaccin B.D. a un pouvoir préventif très puissant puisqu’il immunise les moutons pendant une duree de une ou deux années, ce vaccin -inoculé a un mouton porteur de germes ne peut empêcher cet animal de transmettre la maladie, Comme nous l’ecrit notre collègue LAFEYETRE, la clavelée en ,France n’est pas une maladie autochtone, elle est une maladie d’importation. La prophylaxie rationnelle de la clawlée en France devra donc consister a vacciner les moutons francais qui, un jour ou l’autre, pourront se trouver en contact avec les moutons algeriens. La Vaccinat*ion d’un t.roupeau en proie a la clavelée arrête le plus .souvent la maladie. Tout au moins de nouveaux cas ne se manifest.ent plus a partir du 15~ jour après la vaccination. Cependant il n’est pas rare de constater que cela ne se passe pas toujours ainsi. On peut voir na’ître des cas de maladie 20-Z jours apres la vaccination. Il s’agit probablement, de moutons vaccinés alors qu’ils étaient en période d’incubation, période dont la durée est encore discutée. Il convient alors de pratiquer une nouvelle vaccination pour arrêter définitivement la maladie. Il faut encore envisager l’immunisation des agneaux de lait. Etant donné la très courte durée. de la vie de ces animaux, l’inoculation du vaccin qui provoque une réaction.fébrile et peut ret.arder leur croissance et leur engraissement, n’est pas indiquée. On les protégera donc en pratiquant une injection de 10 cc. de sérum anticlaveleux. Rapports étiologiques du virus claveleux et du virus de la et DONBTIEN ont démontré qu’il s’agissait de deux virus différents. Des moutons immunisés contre ,la clavelée réagissent a l’application de virus vaccinal sur des scarifications cutanées. Inver- vaccine. T BRIDRÉ 1 Retour au menu 48 A. DONATIEN, EDM. PLANTUREUX ET G. GAYOT sement, des moutons ayant réagi a l’application du virus vaccinal, restent sensibles a l’inoculation du virus claveleux. D’ailleurs, si le virus vaccinal e”st un virus ectodermotrope, le virus claveleux est un virus mésodermotrope. Les pustules vaccinales se développent dans l’épithélium cutané. Cet épit,hélium n’est atteint dans la clavelée que secondairement. La multiplication ‘du virus dans le derme entraîne la mortification de l’épithklium sus-jacent. Pourtant il existe des antigènes communs aux deux virus, ainsi que l’a montré RRIDRÉ par l’intradermo-réaction. De,s moutons immu‘ni& contre la clavelée présentent une intradermo-réaction positive, 3oit qu’on leur applique un antigène claveleux, soit, qu’on leur applique un antigène vaccinal. De même des moutons immunisés contre la vaccine .! aux deux antigknes. ‘I réagissent positivement II, - La variole porcine. Rapports étiologiques entre le virus claveleux et le virus la variole porcine. -- La variole porcine n’est constatée en Algérie qu’en certaines années. Elle ne conslitue pas un péril grave Pasteur d’Algérie n’a pour le cheptel porcin algérien. L’Institut jamais été sérieusement sollicité pour préparer un vaccin contre 1cette maladie. Divers essais ont été faits~ pour comparer le virus claveleux et le virus de la variole dti porc. de 10 Le mouton ne présente aucune réaction quand on enduit des scarifications cutanées de virus variolique du porc. Inversement, le’ porc ne réagit nullement à l’inoculation de virus claveleux par scarificat,ion. 20 10 porcelets (6 a 1; mamelle et. 4 récemment sevrés) sont inoculés sous la peau avec 1 cc. de claveau. Un mois après ces 10 animaux sont att,eint.s de vari’ole porcme étendue, 30 Un élevage de porcs est en proie à une att,kinte de Gariole grave qui frappe les animaux de tout, àge. Des porcs ont déjà succombé; sur d’autres, l’éruption variolique est étendue; d’autres ne sont pas encore atteints. On injecte aux malades de fortes quantités de sérum anticlaveleux sans aucun sucés. On injecte égalemerit du sérum aux animaux qui ne présentent pas encore de pustules, .Ces derniers sujets cqntractent la maladie peu de temps aprks (essai’effectué avec notre collègue RAMPQN). Ces divers essais prouvent qu’il n’y a aucun rapport éntre le virus claveleux et le virus de la variole du porc. , I i étiologiclue’ Retour au menu VIRUS-CONTAGES - III. Vaccine DES et ANIMAUX vaccin DOMESTIQUES EN 49 ALGkRIE antivariolique. La vaccine des vaches lait.iéres se présentant sous la forme d’éruption pustuleuse au niveau des trayons n’est pas, en Algérie, une rareté. Elle céde facilement, a la suite de l’application d’une pommade antiseptique. Pour diverses raisons, nous n’avons jamais eu l’occasion de prélever le virus algérien afin de le comparer a celui qui sert à lapréparation du vaccin antivariolique. Ce vaccin avait été @paré a l’Institut Pasteur d’algérie pendant la guerre 1914-1918. A partir de 1919, l’Institut Pasteur de Lille envoyait à Alger de la pulpe glycérinée a parties égales. L’Institut Pasteur d’Algérie assurait la préparation définitive du -vaccin et le conditionnement. La préparation -complète du vaccin a été reprise à Alger a partir de l’aut,omne 1927. Depuis ce temps, 38/ génissesont été inoculées. C’est en 1943 qk’a été fixée, A.la suite de divers essais,la technique qui nous a donné les meilleurs résultats : 10 La préparation du vaccin est effectuée en automne, entre le .15 octobre et le ler décembre. 20 Les meilleurs animaux producteurs sont des gknisses do pure race Schwytz ou croisées âgéesde 18 mois & 2 ans. 30 La semence consiste en G grammes de pulpe brute récoltée depuis 1 a 2 ans (il y a intérêt ti faire le moins de passagespossibles) diluée dans 20 fois son poids de glycérine. Cette dilution est préparée de 3 Q 4 jours avant l’inoculation. 40 Cette inoculation est pratiquée au moyen d’un scarificateur a lames multiples. Cet inst,rument doit être passé i coups saccadés plusieurs fois de suite en long: en large, en diagonale, de fason à atteindre profondément tous les points de l’épiderme. Le badigeonnage au pinceau de la semence est pratiqué avant et, après les scarifications. 50 Pour diminuer les accès aigus de piroplasmose vraie et de babésiellose caus(ts par la réaction vaccinale. on pratique deux injections intraveineuses de gonacrine : une de 0 gr. 50 deux jours avant l’inoculation, l’autre de 1 gramme au moment de cette opération. I @-Les génissessont, sacrifiées par saignée avant la récolte. Sur 21 gkisses ainsi traitées, on a obt.enu des récolt,es de 60 grammes de moyenne (avec des extrêmes de 395 grammés à 920 grammes). Une de ces génissesa succombé 4 jours après l’inoculation. Pour préparer le vaccin ant,ivariolique prêt à l’emploi, la pulpe brute broyée au Latapie, puis au Chalybaus, est diluée dans 3 fois son poids de glycérine. La dose de ce vaccin -dilué au 1 /4 est de 1 cgr. 2 qui contient par conséquent 3 milligrammes de matière virulente. Eh. et Méd. v6t. des Pays tropicaux. -Jan. 1947. 4 / Retour au menu 50 \ A. DONATIEN, EDM. PLANTUREUX ET G. GAYOT Le uaccin est contrôlé aux Points de vue de son activité et de sa teneur- en bactéries. On ,,inocule sur le dos rasé du lapin des dilutions très étendues (au 1 /l.OOOe et au 1 /lO.OOOe) de telle sorte que chaque centimètre carré de surface cutan,ée soit ensemencé respect,ivement avec 0 cc. 00001 et 0 cc. 000001 de vaccin. On obtient pratiquement toujours,une éruption confluente: On’ complète cette épreuve par la mesure de l’act.ivité en -pi$ire : avec un vaccinostyle enduit d’une dilution au 1 /lOOe on effectue 3 piqûres sur le bord inférieur de l.a narine. On obtient toujours 3 pustules. La pureté du vaccin au point de vue bactériologique est toute relative. En effet la glycérine exerce une action bactéricide proportionnelle à la durée de contact, et à la température & laquelle se trouve soumis le vaccin. Au-dessous de 00, l’effet bactéricide est nul, mais il croît rapidement à mesure que la température s’élève. A 370, les bactéries ont pratiquement disparu après 48 heures de contact, tandis que ‘le ,’ virus vaccinal a gardé sa totale activité. Conservé au laboratoire, le vaccin est d’autant plus pur bactériologiquement que la températ.ure est plus ‘élevée et ‘que la durée de contact a été p1u.s longue. Un vaccin consekvé ainsi pendant 90 jours à la saison chaude était pur bactériologiq,uement, ‘mais son activité avait légèrement faibli. Cette activité était encore intacte le 75e jour. En 1940, @AUDUCHEAU a signalé que les bactéries du vaccin anti,variolique, loin de nuire à son efficacité, l’augmentaient au contraire Elles constituent uti facteur auxiliaire de l’immunité. Des sujets vaccinés avec du vaccin de génisse sont plus .solidement immunisés que des su.jets vaccinés avec un vaccin de culture bactériologiquement pur. Le virus vaccinal se développe. très bien sur la peau du mhuton rasée. C’est ainsi @‘un mouton sur lequel on a délimité un carré de 20 centimètres de côté a été inoculé avec un scarificateur à lames multiples. 11 a donné une récolte de 22 gr. 50. Un mouton qui a été inoculé sous la peau avec 100 cc. de filtrat de virus vaccinal additionné de 200 cc. d’eau physiologique contenant 5 CA. de claveau n’a donné qu’une réaction locale du dernie de la dimen, sion d’une pièce de un franc. Cette réaction ‘a été prélevée et a été mise à macérér~pendant 2 jours a 0”. Un mouton a été inoculé avec cette macération à I’ars droit dans le derme, à l’ars gauche par’scarification. On note une réaction claveleuse des deux côtés bien développée le Ge jour. 2 jours après, on voit sur. cette réaction de l’ars droit 3 petites papules qui sont prélevées. Inoculées à un lapin, elles provoquent une réaction vaccinale. Une obs,ervatiori semblable est, faite sur la réaction de l’ars gauche, mais G ,jours plus tard. Retour au menu VIRUS-COXTAGES DES AXIMAUX DOMESTIQUES EN ALGÉRIY: 52 Les deux virus se sont donc développés concurremment. Nous avons essayé de mesurer l’activité du vaccin par inoculation .de dilutions vaccinales dans le derme de la queue de la souris blanche. Avec une seringue munie d’une fine aiguille, on inocule sous la peau de la queue 0 cc. 05 de dilution. On voit de fines goutelettes sourdre sur la peau de la queue’, ce qui prouve que l’épiderme a été imprégné par la dilution. Quand le vaccin est actif chez le lapin a la dilution de 1 /lO.OOO~ il n’est actif chez la souris qu’à la dilution de 1 /l.OOOe. L’inoculation à la, souris nous a permis d’isoler dans un no de vaccin antivariolique le bacille pseudo-tuberculeux des rongeurs. Ce germe a déja été trouvé sur la peau des bovidés. L’essai effectué sur les nourrissons vaccinés gratuitement a l’Institut Pasteur d’Algérie donne 100 yo de succès. IV. - Variole aviaire. Cette maladie est très répandue en Algérie et on peut la considérer comme des plus graves. Si elle frappe moins soudainement les oiseaux que -la typhose, le choléra ou la peste, elle atteint insidieusement, tous les individus des parquets contaminés, entrave leur engraissement et, entraîne finalement la mort. Elle atteint surtout les poules et les dindons, et se présente sous ses diverses formes : plaques diphtéroïdes sur les muqueuses, pustules varioliques sur la crête, les barbillons, les caroncules, et épithélioma contagieux généralisé. 11 n’est pas exceptionnel de rencontrer des lésions diphtéroïdes de l’intestin. Avant la découverte des vaccins, nous conseillions de combattre la maladie de la façon suivante : interdiction du traitement individuel des animaux atteints de diphtérie des muqueuses; abatage immédiat de ces sujets avant qu’ils aient maigri, afin de pouvoir les consommer; visite quotidienne des parquets; abatage de tous les malades et désinfection du sol, des mangeoires et des abreuvoirs. Gràce à ces mesures sévères, on pouvait limiter au maximum la maladie. Des exploitations peuplées de races européennes ont pu être ainsi préservées. Plus tard, on a eu recours avec succès au traitement individuel des malades par injections intramusculaires de solution d’hexaméthylène t,étramine à 40 o/. (2 cc. 5 par kilogramme de poids vif). Ce traitement a réussi dans des poulaillers où la maladie était survenue soudainement et faisait des rapides progrès, empêchant l’application d’un vaccin. .Les divers vaccins préparés en France n’ont pas toujours réussi. Les renseignements recueillis étaient contradictoires. C’est ce qui. nous a amenés à préparer nous-mêmes le vaccin. II est facile d’isoler le virus variolique aviaire. Nous avons fait un ‘, . Retour au menu 52 A. DONATIEh7, ED?& PLANTU&EUX ET G. GAYOT pas poursuivi les tel isolement plukieurs fois7 mais nous n’avons ‘recherches. Ayant appris que no& collègue L. MARTIN, de l’Institut Pasteur du Maroc, prkparait un vaccin qui donnait de bons résultats nous.lui avons demandé sa souche qu’il a bien voulu nous envoyer. Imitant, sa technique, nous avons préparé des suspensions étendues L’inoculation était pratiquée dans de l’eau. I hysiologique phéniquée. ,% la dose de 0 cc. 1 dans le derme du barbillon. Mais l’élevage qvicole algérien ne se prête pas j des opérations aussi délicates. Nous avons alors préparé des suspensions glycérinées qui sont inooulées pa’r scarification sur la face supéro-externe de la cuisse. On dénude, en arrachant quelques plumes, un espace égal à celui d’une pièce de un franc. On pratique quelques scarifications au moyen. d’un vaccinostyle. Les bulbes des plumesarrachées et les scarifications sont enduits de vaccin. La réaction vaccinale se dessine bien, reste limitée et, disparaît au bout de 15 jours. Ce procédé, mis en application depuis l’automne 1943, donne des rksultats réguliers. On n’a signalé ni échec ni accident de vaccination. L’immunité obtenue est très solide. Des animaux vaccinés depuis 18 mois ont été très sévèrement éprouvés. Il ne s’est produit aucùne réaction. (A suivre.) Retour au menu OBSERVATIONS TRAITEMENT par H. DE R. F. COLBACR, LA - MENUS FAITS SYNGAMOSE TRACHÉALE Docteur vétérinaireet 0. CORNET, auxiliairemédicalprincipal De nombreux cas de syngamose trachéale ayant été constatés, surtout chez les poussins, dans les élevages de Léopoldville, nous avons essayé de traiter cette affectionau moyen du pyrèthre. Les résultats jusqu’a present obtenus ont été si encourageants que nous croyons utile d’en fournir la relation. La technique que nous avons ut,ilisée est des plus simples. Le matin, avant de lâcher les volailles, un aide immobilise les sujets atteints, leur ouvre le bec et, par pression du médius et de l’annulaire, ZI la base inférieure de la gorge, fait saillir le larynx. L’opérateur introduit. alors délicatement dans la trachee ainsi rendue accessible, une petite canule en caoutchouc, montée sur un vaporisateur rempli de pyrèthre finement pulvérisé. Un ou deux coups de soufflerie, et l’opération est, terminée. Il convient de répéter cette intervention deux ou trois jours de suite. On la renouvellera également. dans le cas où la guérison ne serait, pas définitivement obtenue. Nous avons de cette façon, sauvé jusqu’a présent 95 o/. de sujets atteints. CHARBON SYMPTOMATIQUE CHEZ L'HIPPOPOTAME par J. E. WERY De la moelle d’un os long d’hippopotame mort au Parc National Albert, nous avons isolé Closiridium chauoœi, agent causal du charbon symptomatique. L’inoculation a un cobaye femelle de 1 cc. d’une culture de 24 heures provoqua la mort. en 20 heures. L’hippopotame doit donc être ajout.6 &la liste déja longue des animaux réceptifs au charbon symptomatique. (Laboratoire Vétérinaire .. de Kisenyi, Ruanda). , Retour au menu 54. OBSERVATIONS NOTE SUR iA - MENUS,FAITR RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE D'ÆGYPTIANELLA PULLORUM par P. RECEVEUR "I Ce parasite des globules rouges vient d’être mis en évidence pour la première fois au Tchad, à Fort-Lamy (A.E.F.), à la suite d’examens sanguins répétés sur un effectif de poussins ou- de jeunes poulets OCI se manifestait, une mortalité de 95 %. Peu. après son identification à Fort,-Lamy, Bgyptianella pullorum a également, été trouvé au Nord-Cameroun, à Maroua, par le DocteurVWrinaire DAUZATS. Deux contrées nouvelles, A physionomies comparables d’ailleurs, viennent donc s’ajouter A celles où étai.t connu Byyptianella pullorum. .’ UN CAS DE BOTULISME OU PARABOTULISME TRAITE AVE6 SUCCI% PAR L’ALDRHIDE EN INJECTION INTRAVEINEUSE par R. LARRAT et KANE CLINIQUE FORMIQUE PAPA En avril .19$1, -2. DISCHAMPS, dans une courte note cl), signalait un cas douteux de bo,tnlisme du cheval. Une observation récente semble confirmer l’existence de cette affection au Sénégal. Nulle ooest+tation baot6riologique n’ayant été faite, le’diagnostio demeure évidemment incertain. Les éléments cliniques sont toutefois d’une netteté qui uous autorise h cotisidérer le cas observé comme relevant d’une intoxication par le poison botulinique; -par ailleurs, le résultat ohtenU par l’injection intra- ’ veineuse d’aldéhyde formique, dont on n’ipore pas le pouvoir antitoxique, vient &a-yer notre opinion. Un cheval du Service d’Hygiène, qui, la veille paraissait en excellenke santé et a effectué son trayail habituel (transport. des ordures médes signes d’excitation nagères) manifeste pendant la nuit, A l’écurie, à tort OU à raison, pour des coliquek. -41.1 que le palefrenier prend, matin, l’animal nous est présenté. La température est normale. La démarche est hésitante, raide, incertain+ ; les mouvements du train postérieur sont incoordonnés. ‘On (1) -4. DISCHAMPS. Bull. des Services zootech~raiques et cles Epizooties de Z'A.O.P., 19di> IV. 1 Retour au menu OBSERVATIONS - MEXUS FAITS 56 note une diminution du rythme et de l’amplitude respiratoires, la persistance des réflexes. Des zones de sensibilité se dklimitent : masskters et ptérygoidiens sont le sikge de contractions se manifestant pendant la marche ou à la pression, apparemment douloureuse. Les lèvres ont, un mouvement. incessant de succion; aux commissures, une salive abondante et mousseuse. La langue est immobilisée entre les incisives. La muqueuse buccale est de couleur normale. Il n’y a ni anorexie ni, adipsie, mais dysphagie et dysdipsie. La parksie glosso-pharyngienne explique la sialorrhée et la dyscataposie. L’ail est normal. II n’y a pas de dilatation pupillaire. Le malade a toute sa connaissance et s’intéresse à ce qui se passe autour de lui. Légbre polyurie. L’urine est de couleur normale. Le tableau clinique est entièrement dominé par les symptômes nerveux et les localisations paraplégiques (paralysie partielle des muscles de la locomotion, de la mastication. de la déglutition). Nous pensons à la rage (un cas récent, ayant. été observé). Toutefois, ies commémoratifs (absence de morsurej! l’habitus du malade qui, environné de personnes étrangères, ne marque ni anxiét,é, ni exaltation de la sensibilité générale, l’absence de dilatation pupillaire, les contractions rythmiques des muscles labiaux. nous inclinent à rejeter la possibilité d’une infection rabique. L’animal est isolé et mis en observation. Le lendemain, les phénomènes paralitiqlues s’aggravent. Un jetage alimentaire signe l’atonie complbte des muscles pharyngiens. Une injection intraveineuse de formol ( 2 grammes dans 30 cc. d’eau distillée) entraîne la résolut,ion en, 18 heures des sympt0mes. Une seconde injection, faite 24 hetires après, est suivie d’une brève période d’excitation. Mais elle a pour effet d’accélérer la régression des phénomAnes paralytiques. Trois jours après le cheval est en état de reprendre son service. D’UN SUR CAS VGRIFIÉ AU SUJET DE FIÈVRE LE CHEVAL DANS LE CHARBONNEUSE NORD-CAMEROUN par A. DAUZATS Au cours de plus de vingt, années il n’a été donné aux praticiens en service au Territoire, tout au moins dans le Nord-Ca.meroun, d’observer cliniquement un cas authentique de fikvre charbonneuse. Sans doute, la maladie fut-elle soupçonnée à plusieurs reprises, l’examen microscopique de produits pathologiques prélevés sur des cadavres ayant permis de constater la présence d’un microbe rappelant Retour au menu 56 OBSERVATIONS - MENUS FAITS étrangement par sa taille, sa forme, et, ses affinités t,inctoriales la bactéridie de RAYER et. DAVAINE; Sans doute aussi, au récit du tableau clinique et nécropsique fait par l’indigène, spontanément, ou,, le plus souvent, au cours d’un interrogatoire, ne pouvait-on songer à autre chose..Mais, dans aucun cas, on ne disposa de tous éléments nécessaires pour poser un diagnoslic certain. Dès 1926 en effet, l’autopsie d’un porc de l’ficole Régionale de Garoua nous mettait en présence d’une tumeur d’s,lluro charbonneuse, montrant à l’examen microscopique, après coloration par la méthode de Gram, un b$tonnet de grosse taille, aux extrémités carrées, et de coloration violet fonoé. L’avant-veille, le Dr EVR~ARD, médecin de la Circnn’script~ion de Garoua, daas le Laboratoire duquel, faute de matériel, nous devions travailkr, ava,it renc.ontré le même microbe dans le prélèvement d’une pustule humaine. L’analogie était telle que le Dr ÉVRARD crut à une confuSion de lames et pensa, en examinant celle qne nous lui montrions, revoir la sienne propre. .E:n 1939, au mois de septembre, on signale dans le lamidat de Bogo la disparition d’une quarantaine de bovidés des suites de « dnmol » c’est-à-dire dJ3 fièure charbonneuse (mot à mot rate). L’infirmier SEGA Srsso~<o envoyé sur les ‘lieux fait l’aut.opsie de plusieurs animaux et;, dans tous les cas, constate l’existence d’une rate énorme, molle, bossel&o, d’un sang noir, épais, poisseux. Les frottis de rate qu’il nous envoie sont farcis des mêmes bâton,lets précédemment décrits. Mais c’est !a guerre et notre affectation R. Niamey nous enlève l’oooasion d’aller sur les lieux. En juillet dernier, dans la Subdivision de Mora où sbvit le charbon symptômatique nous apprenons, du chef même de BONDIR~, la ‘mort de plu+eurs chevaux, Bnes, moutons, et hommes même, dans le c,anton, et les éleveurs confirment,. La mort survient, dit-on, .rapidement et.,’ dans tous les cas, on retrouve la présence d’une tumeur diffuse de la région du cou. A Tonxi Dall, 14 moutons auraient succombé B ra.ison de 2 et 3 par jour dans le troupeau du ohef, mais le village, au total, en aurait perdu une cinquantaine. Un pqnlnin meurt d.ans la même localité en quelques heures avec un abcès au cou devenu rapidement de grosses dimenkons. h- Kaza, deux chevaux succombent en 3 jours après avoir présenté une tuméfaction de l’hpaule, mais ni Pi&re ni coliques. Au mois d’octobre.le Sultan de Guirvidig en tournée avec M. le Chef do la Subdivision d?Yagoua enregistra :Z Djopavdalai la mort de doux chevaux. En l’espace d’une nuit la mort est survenue, les anima,ux ayant présenté un œdème énorme do l’encolure. et de la, gorge. Dans le sultanat de Pouss sept cas de même a,llure symptomatique, tous mortels, comme les précédents, auraient été enregistrés également au cours de la derni8re saison des pluies. En novembre dernier, l’autopsie d’un veau ayant succombé rapidement à Godola, montre une grosso rate, diffluente, et l’examen d’un frottis de moelle osseuse après coloration, fa,it voir au microscope la présence de baotéridios gram posit#ives de la forme et de la taille du Baciliua anlhraris. Enfin, au cours d’une tournée récente dans la Subdivision de Fort-Foureau, M. 10 Vétérinaire R. BLANC a rapporté de Sagmé et Bidainé le témoignage indigène qu’en 1962 et 19k3 une cinqwntaine do zébus savaient payé tribut à 1’ ‘« amdamam )l et recueilli le détail suivant spontan&ie+t fourni : le doigt traverse s.a,ns diffioulfé la rate d.es animaux qui sont morts-d” « amdamam jj. Retour au menu OBSERVATIONS --- MENUS FAITS 57 Mises en faisceau, ces observations isolées, et, somme toute, très loin les unes des autres dans le temps comme dans l’espace, plaident éloquemment en faveur du diagnostic de charbon bactéridien. Cependant, quand plusieurs années s’écoulent sans qu’on entende parler de la maladie dans un pays où la densité des espèces animales réceptives est considérable, où la prophvlasie sanitaire est chose inconnue des Y indigènes, où en aucuti temps, aucune vaccination spkfique n’a éts5 pratiquée, on est surpris de ne pas connaitre la topographie des ((champs maudits » et l’on reste sceptique, se demandant, si le microbe rencontré n’est pas un anthracoïde, si les rapports des éleveurs indigènes ou des _’ infirhiers sont dignes de foi. L’observation suivante vient dissiper ces doutes : Le 11 mars, vers 17 heures, un cheval entier de 4 ans, propriété du chef de canton’de Gau-el est conduit ati centre pour coliques. L’animal rentre de Bogo où à son arrivée l’avant-veille, il a manifesté avec les premiers signes de coliques, de la fatigue, de la mollesse et une tuméfa.ction de l’entrke de la poitrine. L’animal est triste, la tête basse, la démarche ébrieuse, le pénis sorti. L’animal se campe vainement, se couche et se relève,.est inquiet. La muqueuse oculaire est ecchymotiquz, le pouls est imperceptible, le ventro douloureux au toucher, l’anus béant. A l’auscultation des parties supcrieures de la cage thoracique on ’ entend les battements cardiaques sonores, métalliques; dans la région prkordiale ces battements sont au contraire, bien que violentSs et tumultueux, bien frappés, infiniment plus sourds. La respiration est. accélérée, gênée. La tempbrature est basse (3506) prodrome d’une fin prochaine. La mort a lieu au cr8puscule. A l’autopsie faite le lendemain on note les caractères du sang franchement noir, boueux. La rate est grosse mais sans exagération, elle n’est pas diffluente. La muqueuse pylorique est fortement c,ongestionnée. La tuméfaction de l’entrée de la poitrine est oonsituée par une abondante sérosité jaunâkre de consistance molle presque gélatineuse. En somme, tableau clinique et néoropsique rappellent assez bien la peste équine . Du vivant de l’animal, dès son’ arrivée au centre l’examen d’une goutte de sang prélevée & l’extrémité de l’oreille nous a rév&lé entre lame et lamelle l’existence d’une sept.ioémie dont le germe, de fortes dimensions, apparaît transparent, et entouré d’une gaine. Apr&a coloration au Giemsa ce même germe est ret,rouvé le lendemain. La morphologie est celle du B. anthracis mais sa taille parait plus considérable. Un deusibme étalement de sang coloré par la méthode de Gram donne les mCmes résultats, mettant en évidence un bâtonnet violet,, en élOments isolés ou en chaînettes de trois, mais surtout deux éléments. Comparé avec une lame provenant de l’Institut Pasteur de Parie, le microbe nous apparaît nettement plus gros da.us le sang du cheval que dans la rate du cobaye qui a fourni le produit de la lame de collection. Le 13, un ét.alement de moelle osseuse d’ml os long du cheva,l confirme encore la présence du germe déjà, renoontrb, et cette fois, la taille semble un peu moindre. Le même jour un fragment de moelle osseuse est agité da,ns quelques cenMmètres cubes d’eau physiologique et 0 cc. 25 du mélange sont inoculés BOUS la peau de la cuisse droite d’un cobaye adulte, seul survivant de notre tentative d’élevage. Au moment de l’injection, la t,empérature du cobaye est, de 3S” et Retour au menu 58 OBSERVATIONS - MENUS FAITS le soir de 38%. Le lendemain matin, elle est de 3904 et monte le soir j, 40°4. Localement, très légère réaction, à peu près indolore. Le sujet est encore vigoureux, l’appétit est conservé. Le surlendemain, !a température est de 39% le matin, de 4tOo2 le soir. Le 16,’ trois jours après l’inoculation, la tuméfaction est nette, molle, la peau à son niveau est v~olncée, la température est descendue, le matin à 390 mais le soir, elle remonte B 4007’. A ce moment-là le sujet bouge peu et on peut le prendre facilement. Le lendem& matSin ‘il est trouvé mort dans sa raissc. Il a donc survécu plus de 80 heures. Au niveau de la piqûre, sous ‘a peau, oedème rosé, liquide, avec tendance B prendre une certaine consistance. Sabg noir,, poisseux, rate hypertrophi6?, boieuse. Frottis de rata, 6talement de sang du c,œur et de sérosité tumora81e ,montrent tous en abondance, les deux premiers surtout, le microbe déjà, décrit, plus délié cependant semble-t-il, tonjours gram positif. L’existence de la fièvre charbonneuse est donc maintena.nt définiti’vement démontrée dans le Nord-Cameroun. Pourquoi n’est-elle plus souvent signalée ? Le désir d’éviter l’ostracisme des autres .éleveurs, et, également, l’application des. mesures sanitaires, c’est-à-dire la destruction totale des cadavres,;n’explique pas, a lui seul, le silence des populations pastorales sur les méfaits de la maladie dans les troupeaux de bovins ou de petits, ruminants. L’ignorance de l’indigène doit jouer dans nombre de cas quand la mortalité est peu importante. Peut-être, aussi, les feux de brousse régulièrement, pratiqués ont--ils raison d’une $osse partie du virus ambiant. En ce qui concerne les chevaux ou les ânes, le diagnostic n’est probablement .jamais posé, car la consommation de la viande de ces animaux étant interdite par le Coran, les éleveurs islaminés ne les égorgent jamais et ne se li\-rent à aucune investigation sur les cadacres. ~Les victimes sont abandonnées aux populations fétichistes ou aux animaux de proie. Quoi qu’il en soit, le charbon bactéridien ne paraît pas, j,usqu’à présent, avoir évolué sous forme enzootique en aucun point dti Secteur Nord; et si les ,pertes dont il est, responsable sont plus nombreuses que nous ne le pensions, elles ne doivent pas atteindre un taux trés élevé. S’il en était, autrement, la lutte apparaîtrait extrêmemeht difficile avec les moyens dont nous disposons actuellement. P. S’. - Un deuxième cas de fièvre charbonneuse a été observé à Maroua au mois ,d’aotit dernier. Un $ne rentré la veille des champs au crépuscule .en parfaite santé avec son propriétaire, est trouvé mort le lendemain, l’encolure, dans son bord inférieur, étant le siège d’un énorme œdème, allant de l’auge à l’entrée de la poitrine. L’autopsie met en présence d’un sang noir incoagulé, d’une grosse rat6 non diffluente et le’ microscope montre de nombreuses bactéridies de DAVAINE dans le sang du cœur comme dans la rate. Retour au menu ANALYSES MALADIES Peste - EXTRAITS A ULTRA-VIRUS bovine. moyen W.-W. - L’immunisation du virus-chèvre atténué. Deparf. of HENDERSON Nigeria for the year contre - ~irmual la peste Repori bovine of au Veter. 1943. Lagos, 1945 Quand la campagne contre la peste bovine fut entreprise en Nigéria, en 1925, la premiére méthode d’immunisation employée fut l’injection simultanée de virus et de sérum hyper-immun. Le virus était obtenu simplement par prélèvement de sang chez un animal au premier stade de la maladie et le sérum par hyperimmunisation de bovins à l’aide d’injections répétées de sang virulent. La méthode donna de bons résulta+ mais elle avait de nombreux désavantages. Le plus grand était qu’elle nécessitait la mise en quarantaine des animaux inoculés pendant une période de quatre semaines aprés l’inoculatiori. Cela entraîna l’établissement de centres d’immunisation en diverses régions et supposait que les propriétaires désireux de faire immuniser leurs animaux les amènent à ces centres et les gardent pendant cette quarantaine. Pour essayer d’éviter cette quarantaine, on expérimenta diverses mkthodes qui ne fussent pas accompagnées d’une réaction infectante. Des vaccins variés furent essayés.dont le plus important fut le vaccin formol& qui fut utilisé pendant bien des années. Le vaccin confère une immunité de 10 à 12 mois; il fut trés utile pour la vaccination du bétail de commerce et pour combattre les épizooties de peste bovine, mais il ‘avait aussi de nombreux inconvénients. Le même problème consistant A trouver une méthode d’immunisation effective et non dangereuse retenait l’attention des chercheurs en d’autres régions du monde, et après des rapports de l’Inde sur la possibilité d’utiliser un virus de chèvre atténué, le Département Vétérinaire du Kenya commença un travail expérimental du meme ordre. En Nigéria, l’expérimentation commença avec du virus provenant du Laboratoire de Kabete. Il a été montré que les passages en série du, virus chez la chèvre Retour au menu 60 PESTE BOVINE atténuent progressivement le virus jusqu’a un stade où il ne cause plus qu’une réaction modérée chez les bovins inoculés; cette réact,ion produit une forte immunité a l’égard du virus bovin. De nombreuses expériences furent nécessairesavant que la nouvelle &hode ne puisse être adoptée sur une large échelle, et ce ne fut qu’en 1941 qu’elle fut appliquée’ ‘« en brousse » en Nigéria. Le virus est administré selon deux méthodes : Kle virus humide D et le « virus sec ». Le ccvirus humide ))est constitué par le sang de chèvres inoculées avec la souche de virus atténué. Il est prélevé au monient de la réaction thermique qui suit l’inoculation, le 3 ou 4e jour; il est habituellement additionné d’une solution d’émétique pour tuer les trypanosomes que’ le sang peut renfermer. Au dé.but de l’emploi de la méthode, on avait estimé utile d’injecter en même temps que le virus, une faible dose de sérum anti. Peu & peu, la dose de sérum fut réduite, jusqu’à ne plus être utilisée que dans les provinces où, en raison des maladies h protozoaires co-existantes, le bétail ,est moins résistant à la peste bovine; l’administration du sérum éviterait les réactions sévères dues aux infections lat.e&es. Au Kenya! tout le vaccin est produit dans un laboratoire central et expédié sous forme de tissu de rate desséché. En Nigéria, le procédé, ne pouvait êlre utilisé en raison de l’absence de matériel permettant la dessiccation des rates et aussi de l’impossibilité d’envoyer le vaccin A de grandes distances. On eut donc recours au sang virulent. On a trotivé que certains’types de chèvres seulement peuvent être de bons fournisseurs de virus ; ainsi la chèvre de la Province des Plateaux. est très résistante ,à la pest,ebovine et peut causer l’atténuation du virus à un tel poirit que le pouvoir antigéne n’est plus suffisant pour établir l’immunité et peut même amener la destruction du virus. La est,le principal danger de l’emploi du sang virulent. Heureusement, les réactions thermiques des chèvres inoculées constituent une garantie suffisante. Si la température d’une chèvre inoculée, n,ormale au moment de l’inoculation, monte à 40% et au-dessus le troisième jour, le sang peut être considéré comme utilisable. Une autre ‘indication, encore préférable, est la réaction thermique des bovins inoculés. On considère que le virus est suffisamment actif quand la pousséethermique commence le,?+ jour et qu’elle est de 400 et plus le 4e jour. Si la température n’a pas monté le 4e jour, on peut conclure que le virus était ifisuffisamment actif pour conférer l’immunité ou que le bovin inoculé n’était, plus, sensible au virus peshique en raison d’une immunité antérieurement acquise. Il est en conséquence essentiel de retenir chaque jour un lot d’animaux représentant le bétail qui a éti: traité et de prendre l’a température ;, si elle ne s’est pas élevée le 4e jour, l’opération est à reprendre Retour au menu . PESTE BOVINE 61 Le principal inconvénient du sang virulent, est celui qui vient d’être indiqué; des résultats désastreux peuvent venir de la diminution du pouvoir antigénique et de l’impossibilité de créer l’immunité ou encore de créer une immunité suffisante. Des exemples en furent fournis au cours ,des premières expériences réalisées en Nigéria : des bovins mis en contact avec le virus contractèrent la maladie trois semaines après l’inoculation de virus-chèvre. Dans un centre d’immunisation, des pertes sévères provinrent de ce que des animaux infectés venus pour subir le traitement infecterent les bovins qu’on croyait immunisés par le virus-chèvre; une forte mortalité fut observée parmi ces derniers. Cependant, la souche utilisée en 1943 dans les provinces de Kano et de Bornou, qui en était au 700e passage sur chèvre, donnait de bons résultats, Dans d’autres régions, le virus avait perdu son activité entre le 500e et le 600e passage; ce qui était attribué a l’utilisation d’une variété de chèvres résistantes a la peste bovine. Un autre danger du virus-sang, c’est la possibilité de transmettre la trypanosomiase par des trypanosomes existant dans le #sang de chèvre. On peut prévenir ce danger par l’adjonction au sang d.‘un volume égal d’une solution d’émétique a 1 p. 10.000. La virulence du sang n’est pas affectée pendant 3 ou 4 heures. Le « uirus sec » est constitué par le tissu splénique, desséché, provenant de chèvres inoculées avec le virus atténué et sacrifiées au moment de la réaction thermique; les rates sont broyées, puis desséchées dans un dessiccat,eur a congélation, et conservées en ampoules scellées sous vide. Le virus ainsi desséché conserve son activité pendant des mois s’il est conservé au-dessous de - 40 c.. et pendant environ 5 jours a la tèmpérature ordinaire. Au moment de l’emploi, il est mélangé a l’eau physiologique dans la proportion de 1 /250. La réaction qui suit l’inoculation est semblable en tous points a celle qui suit l’inoculation de sangvirulent. Au laboratoire de Vomt le virus desséché est essayé, avant usage, au point de vue de sa virulence. II est. essentiel de s’assurer que les chèvres utilisées pour la production du v-irus ne risquent pas d’être infectées par le virus bovin et que les rates, après prélèvement, ne peuvent être elles non plus contaminées par ce virus. On ne peut utiliser, pour la production, la race de chèvres du plateau de Vom, et on doit faire venir au laboratoire des chèvres de la province de Zaria. La simplicité de l’emploi du virus sec lui donne une valeur particulière en ce qui concerne l’utilisation-par les aidesindigènes, qui doivent forcément . intervenir en grand nombre quand l’immunisation est conduite sur une large échelle. ,Avant l’emploi, le virus sec est trituré avec le sérum physiologique et le mélange doit être fait soigneusement; il doit être conservé au frais et agité fréquemment pour éviter le dépôt de la poudre. \ . l ~ Retour au menu 62 PESTE BOVINE Une difficulté Prat>ique se présente dans l’emploi du virus sec sur une large échelle; c’est la nécessité de le ‘conserver et de le transporter réfrigérb; pour cela, on a recours à de petits frigidaires électriques transportables. On ‘ne peut pas encore fixer la durée de l’immunité conférée par le virus de chkvre, mais il e’st acquis que cette immunité dure de 3 A 4 ans: ce qui est suffisant pour entreprendre une campagne d’élimination de la peste bovine si celle-ci est conduite sur une large échelle. Conséquences de la vaccination. -Le premier signe qui apparaît chez les bovins, vaccinés, c’est une poussée thermique atteignant 400 aux environs du 4e jour; cela peut se.produire le 3e jour; après le 4e jour, le retard indique une baisse dangereuse de la virulence. En même temps, il y a diniinution de l’appétit, l’animal mangeant moins au Pât<urage, surtout, aux heures chaudes; ces symptômes ne durent, pas plus de deux ou trois jours lors de la réaction moyenne; parfois on observe de la diarrhée .à partir du Ge jour environ; elle dure deux ou trois jours, exceptionnellement une semaine. Un écoulement aqueux de l’œil est commun; mais - et. cela est, important - les lésions de stomatite manquent toujours. Si elles apparaissent, c’est qu’il y a eu contamination par le virus bovin; cela peut venir de la contamination de la chévre, qui a fourni le virus, ou de la contamination du. virus-chèvre, ou encore de la perte de virulence du va’ccin, les- animaux vaccinés étant soumis 4 l’infection nat,urelle. Dans une expérience où intervint ce dernier mode d.e contamination, les symptômes cliniques furent exceptionnellèment sévères, avec une diarrhke sanguinolente comme symptôme dominant. Cela. peut être cependant une simple coïncidence. Quand il s’agit. de cas mort.els, la mark survient, en génCra1 entre le 10e et. le 1.3e jour après l’inoculation, et tous lès symptômes, de toute façon, ont disparu le 14e jour. Si des symptômes apparaissent ou se continuent apr& ‘cet.te pbriode, il faut les considérer cokme une indicat.ion que le virus a perdu son pouvoir immunisant et que l’infection d,‘origine bovine s’est pr0duit.e. Les accidents avec forte mort.alité ont fW rares, et la mortalité moyenne a été bien au-dessous de 1. y(, ; d’autre part,, dans les provinces de Iiano et, du Bornou, où, de 19-41 i 1943 plus de 250.000 bovins ont été traités, on n’a. pas observi: un cas de rupture de l’immunité. Ces faits sont une claire indication de la valeur de la méthode dans la lutte contre la peste- bovi,ne. Une des meilleures indications de 1’effectivit.é $u procédé est d3ns les résuIt& observé8 dans les milieux infect&; dans un troupeau at,t,eint, la wccination fait. disparaftre la maladie en deux semaines’; elle n’a évidemment pas ,)d’action sur 1’6volution chez les animaux malades, Retour au menu PESTE 63 BOVINE mais si on a un délai de 34 A 48 heures, on peut en milieu infecte prot.éger enti&rement contre l’infection par contact; tout. cas bovin de peste yui survient, aprés l’injection du virus de ch+\-re est dû ?I une infection préalable. Le virus de chèvre atténué constitue maintenant un moyen économique facile h applicluer et effectif pour lutter rapidement contre la pest.e bovine et en a.ssurer 1’Pradication. R.KHAD MOHAMED. La vacciqation contre la avec le u virus de chèvre » en Egypte. -: Btrllet. peste Amm-n bovine Int. Office 1946. Epizooties, A I”o.c&ion de la présence du Dr James EDWARDS lors d’une mission en figypte, plusieurs experiences ont PLé rhalisées par lui ahx frais du gouvernement &gyptien, h l’Institut, de Sérothérapie d’Ahhaasieh. Ces expkriences éi..aient faussées h la base parce qu’entreprises sur des bovins égyptiens qui posst!dent, un cerlain degré d’immunit,& cont,re la peste bovine. Les souches utilisées provenaient de Mukteswar (Inde), Kahei.e (Kénya) et de la Sigéria. Il était décide, sans mon approbation, d’employer la vaccination avec le virus de chévre sur une large Cchelle en dehors de l’Inst.itut d’Abbassieh. Le b~lail de la ferme de 1’Êtat de Seds, province de Rcni Soucf, At.ait, inoculA avec une souche de Kabete. Il rCagit trCs gravement. Ce qui suit est le résumé de mon rapport sur une visite à la ferme de Seds, le 23 juin 1945. 11 indique les signes cliniques présentés par chaque animal. pendant la période de réaction. 1. Le vaccin de chèvre ne convient rkeptivité spéciale 2. Les veaux bovins éprouvés 3. La souche pour le virus pas pour le bétail égypt,ien, en raison de sa de la peste de moins de sis mois d’âge pour apprécier l’efficacité de virus les bovins n’étaient restait élevé. employée pas sérumisés était bovine. ne doivent pas être compris parmi de la méthode du Dr EDWARD~. tr& forte et la réaction et bien entretenus, très les maligne; si le taus de la mortalité 4. Je n’ai pas observé pendant un long service de plus de trente-deus années, et sur des centaines de milliers de bovine traités par la double inoculation, en Égypte et au Soudan, des réactions plus sévères que celles observées ici. Les animaux va.ccinés étaient cependant fièvre. du TeXas, la theileriose, etc. iudemnes de maladies latentes comme 5. Cette mhthode n’a pas arreté la maladie, mnis elle l’a répandue. employé était vivant, actif et diffusé avec les excrétions. Le mauvais de Beni résultat de l’inoculation Souef. La province de Beni se manifesta dans Souef était libre la région la Le virus de Seds de peste bovine et depuis Retour au menu 64 PESTE BOVINE vhgt-trois ans et pendant l’invasion qui se produisit le 27 mai 1945 à Ballanah, dans la province d’hssouan. 6. La peste bovine se répandit a travers le Beni Souef aux autres régions du pays. 7. Malgré la vaccination avec le vaccin de Kabete de 3.212 bovidés a Miniah et Assiout, les rtksultats ne sont pas encourageants. Le 3 juillet 1946, l’emploi de ce vaccin était suspendu en raison de ses mauvais résultats. 8. Ide Dr James EDWARD~ conseille l’emploi d’une souche de virus de la Nigéria. Du Ier juillet 1966 au 30 août 1946, 327.000 têtes de bovins sont vaccinés avec le virus de chevre de la Nigéria. Les résultats sont très mauvais : beaucoup d’animaux meurent avec des lésions typiques de peste bovine et la majorité contractent la maladie de dix-sept à trente jours après la vaccination. 9. A l’arrivée du chef pathologiste du tiinistère de l’Agriculture, Dokki GIZA, les expériences sont suspendues. X. DAUBNEY, qui arrive au commencement de septembre 1946, donne l’ordre de cesser l’emploi du vaccin de. la Nigéria et de revacciner avec le vaccin fabriqué au Laboratoire Vétérinaire de Babete (Kénya). On vaccine 11.706 bovidés à Beni Souef, Assiout., Gharbieh et autres régions de l’Égypte. Les résultats sont catastrophiques et ils confirment entièrement la faillite de la méthode. Des milliers d’animaux meurent, des milliers de vaches avortent et des milliers de livres doivent être versées parle Gouvernement pour indemnités. La sep&oémie hémorragique et l’a%tement contagieux se répandent parmi les vaccinés et les non-vaccinés. Une grande faute est commise : le vaccin de Kabete n’est pas examine avant l’emploi quant à sa stérilité. D’après les statistiques officielles, environ 1.800 bovins meurent à la suite de le vaccination par le virus de chèvre et ces cas constituent une source d.e sérieux dangers pour les pays voisins. C’est un désastre pour l’élevage des animaux. CONCLUSIONS 1. L’l?gYpte était rest,be indemne années. L’infection a été’introduite ,2. La méthode de la double matiquement employée chaque et la plus satisfaisante-méthode de la peste bovine pendant du.Soudan le 27 avril 1.945. .vingt inoculation (sérum-virus) ét,ait systéannée. Elle ét;ait et rest,e la meillenre pour combattre la pesl,e bovine. 3. Environ 506.392 animaux ont été vaccinés par le vaccin formolé, 20.969 ont ét.é soumis à la double inoculation et, 4.494 ont été sérumisés avant, I’adopt,ion du vaccin au virus de ch&&. L<es pertes ont été de 216 animaux. 4. La maladie a disparu à la fin de ‘mars 1946. L’introduction de différent,es souches par la vaccination sur nne large échelle avec le virus de la chevre a. provoqué l’apparition d’une forme épizootique. 5. L’emploi du ,vaccin au virus de chèvre n’-a pas fait, disparaître la maladie; au contraire, il” a provoque son développement. sous une forme \ epixootique., 6. Cette’méthode est, née dans Elle a creé des centres permanents l’Inde et, on a voulu l’introduire d’infection. La peste bovine ici. cause Retour au menu PESTE BOVIYE 65 de grandes pertes chaque année dans l’Inde sur les chévres et les moutons en raison de l’adaptation du virus pour ces espkces. 7. Le procédé du Dr James !EDWARD~ peut être applicable à des bovins~hautement réceptifs à l’i?gard de la peste. Il est sans valeur .pour la vaccination des bovins européens. 8. Je condamne cette méthode après la complGte îail1it.e de son emploi en Êgypte. N. D. L. R. Les faits relabés par 1%. RACHED HAMED MOHAMED sont en neffe opposition avec les observafions faites en Afrique orienfale; aussi serions-nous heureux d’avoir à ce sujet l’opinion de ceux qui, hormis l’auteur égyptien, ont parficipé aux recherches. Nous rappelons à ce sujet que les opinions émises ef les faifs exposés par les.auteurs n’engagent pas la responsabilifé de la rédacfion. G:Peste bovine chez les buflles. Valeur immunisante du vaccin de rate de chèvre desséchée. - Ondersf. Jout%., 1940. PFAFF Juillet, p. 175. Les buffles de travail du Rurma, introduits en Africjue du Sud, se montrent différemment sensibles à la peste bovine, la morl.aliLé variant entre 10 et 100 %, Le vaccin de rate de chèvre desséchéepeut être utilement employé chez le buffle. On peut observer des réactions graves, voire mortelles, dans les régions où la maladie n’a pas sévi depuis longtemps et où les animaux sont particulièrement sensibles. KINGTOSH W.-L.-S. (1945), Rapp. MAC nation - Peste bovine. ann. Départ. Virus-chèvre et vacci- véfér. Ru cours de la campagne d’immunisation menée en Ouganda en 1944, la sévérité des réactions à l’égard du virus de chèvre a été trés variable, les zébus se montrant beaucoup plus résistants que les bovins sans bosse. 11 faut, pour ces derniers, pousser plus loin l’atténuation. MAC A.-D. GR~GOR cutanée - Ind. Journ. Note préliminaire sur 1944, p. 56. la peste bovine Vef. SC., Au Bengale, on observe une forme atténuée de peste bovine, avec lésions buccales typiques et apparition de nodules cutanés sur t,out le corps. Ces nodules forment ensuit.e des croutes qui demeureraient infectantes pendant plus de trois semaines; cetke persistance du virus Elev. et MBd. vét. des Pays tropicaux.-Jan. 1947. Retour au menu PESTE BOVINE 66 expliquerait les cas de pest.e bovine (( spontanée )). Les lésions’ ont eh o’utre I’inconvPnient d’altérer singulièrement les peaux, A.-D. et REIKI N.-R. - La peste bovine chez les bovidés sauvages. Description de l’éclosion de la maladie et essai ‘de prophylaxie au moyen de clôtures. -- Journ. Vet. SC. ad THOMAS anh. 1944, 20, 7. Indust., Le buffle, l’élan, le kudu sont fréquemment atteints par la Pest)e’ bovine en Afrique orientale;, ils deviennent d’autant plus facilement des vecteurs de Ia maladie que leurs contacts sont plus fréquents, part,iculièrement en saison sèche, quand les trouoeaux de bovins sont, oblig6s d’étendre leurs .zones de pât.urages. A titre prophylactique, THOMAS et REID proposent de separer les t,erres cultivées des parCours des ruminants sauvages pa.r des clôtures faites de troncs d’arbres et de branchages. F.-G. - Une expérience pour juger de l’infectiosité du bétail qui réagit au virus-chévre atténué dO la peste bovine. y Vei. Rec,, 1945, 57; 47?* WADDINGTON Pour juger de la possibilité de Cont,aminàtion par les excrétat,s de bovins qui réagissent au virus-chèvre utilis6 au Kenya pour la vaccination, des gel-ins sensibIessont’inoculés sous la peau ou reçoivent, J)CPos du jetage, de l’urine, ou le filtrat d’une émulsion de fèces d’ani, maux réagissants. Sur huit animaux .traités, un seul présente (après inoculation de jetage) une réaction thermique et se montre immun par la suit,e. Les autres ne présentent aucune rbact,ion et se révèlent ensuite réceptifs. Des animaux sensibles, mis au cqntact avec les vaccinés pendant toute la durée de la réaction, ne présentèrent aucun& réaction fébrile et se montrérent ens&te entièrement ,réceptifs. On en peut, conclure que la sécrétion nasale d’un bovin réagissant, j l’inoculat,ion du virus-chèvre peut, &tre infectante quand on l’injecte sous la peau, mais qu’elle n’est pas ,assez riche en virus pour infecter per os 0,u par contact. Blue tongue MASON, - Horse-sickness. J.-%X. et. ‘NEITZ W.-O. Onderslep. de la blue tongue. - La réceptivifé Journ., du bétail au’ virus 1940 juillet, 149. MASON et NEITZ ont,étudi& en Afrique du Sud une affection du bétail qu’ils d8nomment stomatite érosive, laquell,e est causée par ,un ,virus filtrable différent, de celui de la blue-tongue. Bien que BEKKER, de Retour au menu TUBERCULOSE 67 KOCH et QUINLAN (1934) aient obtenu des symptômes semblables B ceux de la stomatite érosive en inoculant le virus de la blue-tongue, MASON et NEITZ n’ont, par contre, obtenu chez le bovin, par inoculation intraveineuse, sous-cutanée, intra-nasale, ou par scarifications de la muqueuse nasale, avec le même virus, observé aucun symptôme. ’ L’infection est inapparente; il est donc peu probable que le virus de la hltke-tongue puisse causer des accidents buccaux chez le bwuf. Du TOIT R.-M. - Transmission sickness par les Culicoidés. de la blue tongue - Ondersfep. et de la horse 1944, janvier, 7. Joum., La blue-Longue peut &re transmise par les Culicoïdés; on peut en effet, conférer la maladie par injection d’une émulsion de cefi insectes capturés en zone infectée. De même pour la peste équine. MALADIES MICROB IENNES Tuberculose. MALBRANT R. -La tuberculose bovine Pharm. et Vét. de l’Afrique française en A. E. F. .- Reu. SC, Méd. libre, 1943, p. 71. Outre les modes d’élevage, le climat parait intervenir, la maladie étant beaucoup plus rare en climat chaud et, sec, et G insolat.ion intense, que quand le climat est humide, frais et brumeux. E.-M. - Note sur une souche nant du Kudu du Cap. Onderslepoorf p. 23. ROBINSON Six souches de tuberculose isolées du Kudu du type bovin. IYER P.-R.-K. - Tuberculose SC., 1944, p. 100. de tuberculose se sont chez le buffle. -- La recherche de la tube@ose chez abattoirs de l’Inde britannique a montré que la proportion des animaux atteints lésions sont localisées au poumon et aux prove- 1944, janvier, Journ.! toutes Ind. révélées Joum, Vei. les buffles sacrifiés dans les au cours des dernières années, est de 5 y0 (25 sur 500). Les ganglions thoraciques. 11faut Retour au menu TUBERCULOSE 68 remarquer que cette proportion ne représent,e pas ce qui pourrait être observé; dans les troupeaux, car bien des animaux abattus le sont, ‘parce que eh mauvais état .’ Ach., BULLIER P. et MIle PASQUIER M.-H. Nouirelles observations de tuberculose sur des mammifères et des oise,aux Acad. Vét., 1942, p. 138. exotiques vivant en captivité. - B&el. URBAIN URBAIN, BULLIER et Mlle PASQUIER ont observé de nquveaux cas chez des animaux appartenant aux Suidés (Sus scrofa, sanglier d’Europe) aux Bovidés (Bos gaurus,~ gaur; Syncer Gaffer nanus, buffle du Tchad;’ hippotrague chevalin) ; Tragelaphus ,Oryx. beisa; Hippolragus equinus, antilope harnachke; Taurotragus oryx, Élan du Cap; aux scriptus, Félidés (tigre, lion, ours brun) aux Rongeurs (Hysirix crislata, porcépie ; Dasyprocta. aguii! agouti). Péripneumonie bovine. Rapport annuel du Conseil pour les recherches trielles, Australie, 1942, p. 22. scientifiques et indus- Les essais réalis& en Australie contre la péripneumonie avec la culture-vaccin ont montré qu’il n’y a pas de relation const,ante entre la virulence et le pouvoir immunisant de l’organisme causal. 0. pneumonique LALANNE Quelques observations avec le vaccin-culture. au sujet du vaccin anti$ri- Bin., Ste. ZOO~. A. 0. E’., 1943, p. 43. En’ Côte d’ivoire, LAL~NE, utilisant une souche de 43e gékration remarque que les bovins adultes et les zébus présentent une faible rba$ioti locale alors que les jeunes bovins san’s bosse présentent des lésions envahissantes parfois suivies de Mort. Chez les animaux Vac#cinés, la maladie nat.urelle peut apparaître trois mois après l’inoculation. Lymp-hangite épizootique. BENNETT S.-G.-G. - Infection à Cryptococcus chez les-Équidés. Journ. Royal Armee Vet. Corps, 1.944, p. 108. - Des lésions cryptococçiqu.es (au Soudan anglo-égyptien) peuvent’êt,re rencontrées exclusivement dans le poumon et les ganglions annexes. Retour au menu MhLIOIDOSE 69 Elles sont accompagnées de signes respiratoires avec ou sans jetage. On peut aussi rencont,rer des cas de lésions nasales sans ulcére, avec atteinte de l’os lacrymal. Au niveau de la conjonctive, il peut y avoir un ulcère, mais le plus souvent il y a seulement conjonctivite purulente. On a pu aussi isoler le cryptocoque d’un !rématome fistulisé, d’un abcès péri-rectal, de formations a aspect néoplasique. Il semble que, en milieu infecté, il n’est pas de suppuration qui, chez le cheval, ne s’accompagne de la présence de crypt,ocoques. Cryplococcns mirandei ne serait pas une espèce valable. Méiioïdose. M.-H. - Caractères montrés par une souche de P. whitmori isolée d’us cas de Mélioïdose chronique. -- S. Afr. Med. FONLAYSON -Journ., . 1944, p. 113. Une souche de P. whitmori isolée par FONLAYSON en Afrique du Sud d’un cas chronique originaire du Moyen-Orient, deux variantes ont été obtenues, l’une rugueuse, l’autre lisse. Dans les premières cultures de la souche R., il y a des granules acide-résistants, moins fréquents dans la souche S. FONLAYSON n’a pas pu immuniser les animaux de laborat,oire contre la mélioïdose. BLANC G. et BALTAZARD M. - Transmission du bacille de Whitmore par la pu& du rat Xenopsylla cheopis. - C. R. Ac. SC., 1941, p. 541.. BLANC G. et BALTAZARD &k.- Transmission du bacille de Whitmore par le moustique Aedes (Stegomya) ægypti. - C. R. Ac. SC., 1941, p. 670. Comme le bacille de la peste, le bacille de Whitmore peut d’après BLANC et BALTAZARD se développer chez la puce du rat, Xenopsylfa cheopis. Il se conserve alors dans l’organisme de la puce pendant au moins 56 jours et peut être transmis par les déjections ou la piqure. D’après ces expériences, on peut supposer que, dans la nature, la puce peut transmettre la maladie de rat, Q rat, sinon du rat CIl’homme. Les mêmes auteurs ont également montré que Stegomiya (Aedes) ægypti peut s’infecter de bacilles de Whitmore et les transmettre par piqûre. 1 ! Retour au menu 70 TRYPANOSOMIASES MALADIES A PROTOZOAIRES Trypanosomiases. A. - Sur la vitalité de diverses esp,èces de trypanosomoses et de leishmanies en culture. - Journ. Parasit., 1943, p. 275. PACKI~ANIAN Dans la moitié environ des cultures de Tr. cruzi six mois, il y a encpre des formes mobiles. B.ORNAND M. - Contribution Schweiz. Arch. Tierheillc.y conservées pendant à l’étude du Trypanosoma 1944, equiperdum. - p. 201. Chez’ la souris morte de l’infection à Tr. equiperdu?, le parasite n’existe plus après trois jours à +. 20“, alors qu’il est>encore infectant après six jours à + 2O. Avec Tr. equiperdum entretenu sur souris, on peut infecter celle-ci ,par la Voie con,jonctivale, pas par la bouche ou le reckum. ,, Le pouvoir infectant de Tr. equiperdum est assez varaible avec les souches, qu’il S’agisse‘de souches kquines ou de souches entretenues sur souris. ,VAN GOIDSENHOVEN C. et SCHOENAERS somes du sang par centrifugation Médec. F. - Isolement des trypahofractionnée. - Ann. Soc. belge trop., #1942, p. 293. Pour isoler. 1,s trypanosomes du sang; les auteurs procèdent de la ~fa-çonsuivante :.le sang est centrifugé à 7.000 tours pàr minute pandant 5 minutes et le culot mis en suspension dans l’eau physiologique; on ,centrifuge 10 minutes à 1.000-1.200 tours A la min-te et on recueille le liquide surnageant et la plus grande part de la couche leugocytaire. .Les globules rouges re,pris par l’eau physiologique sont B nou$au centrifugés, et le liquide recueilli;,ainsi trois fois de suite .I,‘ensemble des ‘liquides recueilli est alors Cent>rifugé 5 minutes à 7.000 tours, ‘re’n$s en suspension daris l’eau physiologique et à nouveau centrifugé. Le ‘culot ‘,est‘repris dans l’eau salke additionnée de glycérine (parties égales) si ‘les trypanosomes doivent être utilisés comtie antigène. ;,’ Retour au menu PIROPLASYOSES 71 Piroplasmoses. SMITH H.-C. et HOWSLL D.-E. - La chimiothérapie mose. - Vet. Med., 1944, p. 377. dé 275 cas d’anaplas- Sur 275 cas d’anaplasmose bovine avant fait l’objet de divers traiiemenls, les meilleurs ri-sultats, jugés par le retour à la santé desmalades, furent obtenus avec le néosalvarsan, la tryparsamide, lè cacodylate de soude, le chlorure de cobalt, le sel disodique de l’acide acétarsonique. BRION. -- L’anaplasmose du cheval. - C. R. =Ic. SC., 1945, 217, 709. L’anaplasmosa du cheval a été observée en France (Mame-Savoiej depuis 1941. Le parasite, Anaplnsmn equi, BRION 1943, seprésente dans les hématies sous la forme d’un ou deux éléments coccoïdes, homogénes, coloré3 d’un uniform6ment et intensément par le May-Grünwald-Giemsa, diamètre de 0 1~05 k 0 v 07, et siCqeant, de preférence au bord des globules. Ils existent dans les globules au moment des accés, ‘alors qu’il n’y a jamais de piroplasmes, ni de Nuttallia. Il ne s’agit pas de corps de JOLLY, le sang parasité permettant de kansmettre la maladie, et les anaplasmes étant retrouvés chez le cheval inoculé. La maladie est Caractéris&e par des accès thermiques de 3 :I 7 jours, séparés par des intervalles de 1 à 4 semaines.La période d’incubation est de 15 à 30 jours. Au cours des accès, qui surviennent brutalement, la tempCrat.ure atteint et dépasse400, demeure en plateau 2 ou 3 jours, puis tombe. La prostration est, extrême, le train post.érieur vacille, les muqueuses sont subictériques ; il n’y a pas d’hémoglobinurie, mais de l’albuminurie, l’anémie est légcre, inconstante, la réaction de FULTON, la formolgélification sont négatives; il n’y a pas de lesions des globules rouges. Le nombre des accès varie de 1 à 10, le premier pouvant êt,re mortel; la guérison (premunition 7) n’est annonc.ée par aucun signe. L’évolution des accès n’est pas influencée par la chimiothérapie (gonacrine, zot hélone, naganol, novarsenobenzol, trypoxyl, stovarsol, sulfamidés). BARBONI E. -- Hémorragies dans l’infection à Theileria encéphaliques annnlata. - multiples chez les bovins Nzwua Vet., 1942, p. 11. Dans 2 y0 des cas de Theileriose bovine à Z'h. annulata, BARBONI rencontre des hémorragies cérébrales nombreuses; ces infarcti hémorragiques proviendraient de la dégénérescence des cellules andothéliales des capillaires. Il’n’y a pas de signes d’inflammation dans le tissu cérébral ; il y a congestion des méninges. Les animaux porteurs de ceslésions présentaient des signes d’excitation puis de dépression Retour au menu PLASMODIOSES 72 Plasyodioses. CoAmk G.-R. cth C,O'OPER W.-C ,. - Action prophylactique de la sulfadiazine et de la sulfaguamidine contre l’infection à Plasmodium gallinaceum par les moustiques chez la poule domestique. - Pzzbl. H&zlthRep. Wash., 19.43, p. 1455. L’administration per os d’un dérivé sulfamidé, la sulfadiazine (américain) exerce une action protectrice chez la, poule a I’egard de l’infection Q Plasmodium gallirzgceum par les moustiques. R.-H. - Étude pathologique des lésions produites,par Plasmodium lophuràe chez de jeunes canards de Pékin. = ,rlmer. Journ. RIGDON trop. Medic., 1944, p. 371. Inoculant de jeunes canards avec Pl. lophurae, l’auteur ét.udie les lésions produites au cours de l’infection. A partir du 4e jour, la rate est augmentee de volume et de couleur; cela dure jusqu’au 15e jour; pendant, la même période, le foie est l’objet d’une pigmentation progres‘sive. On note aussi une coloration de plus en plus marquée du poumon et de la moelle osseuse.Irrégulièrement, on peut voir de la péricardite fibrineuse. Il y a une anémie rapide par destruction des globules rouges. MALADIES PARASITAIRES Nérnatodes. Raymonde et SAQUENET Andrée. nématodes parasites des moutons d’Algérie. C;OURT natur. de l’dfrique du Nord, Liste préliminaire - Bullet. des Soc. d’His?oire 1945, 36, p. 75. Le matériel qui nous a. servi est formé par des viscères (caillette, duodénum, poumons) prélevés aux Abattoirs d’Alger, ou à la station d’élevage de ‘I’admit, près Laghouat; des collections de ,M. SEURAT au laboratoire de Zoologie Générale de la Faculté des Sciences d’Alger; du matériel, des Préparat)ions et des dessins de ‘M. ROSE, Professeur de Biologie Genérale Q la même Faculté. Voici, classées dans leur ordre systématique, les espèces dont nous avons reconnu la présence certaine dans les moutons d’Algérie. ORDRE DES BTRONCYLATA, ~Sous-ordredes STRONGYLOIDEA . Famille <es STRONGYLIDAE Sous-familledes Oesophagostomin~ae Bunre CHABERTIA Railliet et Henry 1909(dédié à, CHABERT). Retour au menu MALADIEs PARASSTAIRES 73 Chabertia ovina le gros intestin. GMELIN 1790; RAILLIET et HENRY 1909. - Commun dans Trou\ é à Tolga, par M. SEURAT; à Alger, par nous-mêmes. Genre BUNOSTOMUM Sgn. : Momodorhs (MOLIN, Famille des Ancylostomidæ Sous-famille des Necator&ae. RAILLIET 1902 (bouuos : élévation, Bunostomum trigonocephalum l’intestin Genre grêle, & Tadmit, stoma : bouche). 186l). RUDOLPHI 1808. - A été trouvé dans par M. ROSE. Sous-ordre des TRICfIOSTRONGYLOIDEA Famille des Triehostrongylidæ Sous-famille des Tric?ostrongylime. TRICHOSTRONGYLUS Loess, 1905 (t,rix : cheveu, strongulos : cYlin. drique) . Trichostrongylus colubriformis GILES, 1892. - Rspèoe assez rare, trouveepar et exceptionnellement dans la caillette. 1896. -- Espéce assez fréquente, Triehostrongylus probolurus, RAILLIET trouvée par nous, a Alger, dans le duodenum. Trichostrongylus extenuatus, RAILLET, 1898. Espèce assez rare, trouvée par M. ROSE, à Tadmit et nous-mêmes à Alger, dans la caillette. Trichostrongylus vitrinus, LOOSS, 1905. - Esphoe très fréquente, rencontrée dans le ,duodénum ou la caillette à Tadmit par M. ROSE et à Alger par nous-mêmes. Genre OSTERTAGTA, s.l.Rawso~, 1907 (dédié k OSTERTAG). Ce genre a Btti divise récemment par ORLOV, en 1933, en cinq sous-genres, dont trois ont Cte rencontrés jusqu’ici dans le mouton en Algerie. Sous-genre Ostwtczgin, s. str. CRLOV, 1933. Ostertagia (Ostertagia) Ostertagi, STILES, 189?. - Espèce rare que nous avons trouvée dans la caillette de mout,ons provenant des Abattoirs d’Alger. Ostertagia (Ostertagia) circumcineta, STADELNAYN, 1894. Très fréquente dans la caillette et l’intestin ,grê,le. A étd trouvée par M. SEURAT à Aïn-Oussera ; par 111.ROSE à Tadmit et par nous à Alger. Sous-gefire Gross~iczciagia, ORLOV, 1933. Ostertagia (Grosspiculagia) occidentafis, RANSOY, 1907. - Cette espèce fut rencontree fréquemment & Tadmit par N. ROSE, et assez rarement à Alger. Sous-genre ïbfarshallag~a, OFUOV, 1933. Ostertagia (Marshallagia) Marshalli, RANSOW 1907. - C’est une sepèce t,rès fréquente, recueillie à Tolga par M. SEuR.4T; à Tadmit, par M. ROSE et que nous avons trouvée fréquemment aussi B Alger. Notons ausui la, présence d’une espèce Ostertagia sp? dont la diagnose n’a pas encore pu être précisee...~ Genre CAMELOSTRONGYLUS, ORLOV, 1933 (camelos : chameau, strongulos : cylindrique). Camelostrongylus mentulatus, RAIIUT et HENRY, 1909, ORLOV, 1933. Trouvee tres fréquemment dans la caillette à Tadmit et i Alger; cette espèce semble avoir infeste le mouton secondairement. L’hôte primitif serait le dromadaire chez lequel Oamelostmngylzcs nmntu2nks.a Bte identiiee par 31. SEURAT. Egalement signalée en France comme parasite du mouton, sans doute de moutons importés d’Alg&ie. nous, à Alger, dans le duodénum ’ Retour au menu MAZADIES 74 Genre HAEMONCIIUB, PARASITAIRES (aïma : sang; onohos : gonflement). 1803. - C’est une spèce extrêmement commune de la caillette et du duodénum, trouvée à Béni-Ounif par M. SEURAT; à, ‘Tadmit, par A[. ROSEet à Alger. COBBOLD, 1898 Hæmonehuseontortus, &UDOLPHI, Sous-famille des Nematodirinae. Genre NEMATODIRUS, RANSOM,1907 (nema, : fil, deiros, cou). Nematodirus @colis, R~DOLPHI, 1804. -,- Espèce rdpandue dans l’intestin Aïn-Oussera, Tadmit, Alger. 1896. -- La présence de cette espèce Nematodirus spathiger, RAII~LIET, est encore douteuse en Alghrie; peut-êt.re aurait-elle été confondue avec OameEostrongylus mentuCa,tus ou inversement. grêle, reconnue à KOUBA, ‘Sous-ordre, des METASTROMGFLOID&A Famille des Metastrongylidæ Sous-famille des Dictyqcaulinae. Genre I~IOTYOCAULUS, RAILLIET et, HENRY, 1907 (dictyos : réseau, caulos : queue). .’ Dietyocaulus filaria, RUDOLPHI, 1809. -. Espece très conmmne des bronches et de la trachée, reconnue à Ain-Oussora, à Tadmit et à Alger. Famille des Protostrongylidae . Sous-famille ‘des Protostrongylinae. j Genre PROTOSTRON~~YLUS, KAMENSKY, 1905 (protos : premier, strongulos : cylindrique). Syn. : Synthetocadus (RAILLIET et HENRY 1907). 1865. - Assez répandue’ dans les Protostrongylus rufescens, LEUCKART, bronchioles et-les alveoles pulmonaires, reconnue X T’admit et, à Alger (Ouedel -Alleug) . Genre MULLERIUS, CAMERON, 1927 (dédié à A:-MULLER). Müllerius caplllaris, A. X~I.EE, 1889. Syn. : Synthetocaubus capiIlaris (RAILLIET et HENRY, 19Oï).Signalée par 11. SEERAT. <. G.enre GONGYLONEMA; mimzcs (STKES, GONGYI.ONEMA lium ORDRE L&ES IFILARIATA Sous-ordre des SPIRUROIDEA Famille des Spiruridae Sous-famille des Gongyloneminae. MOLIN, 1857 (gongylos : rond, nema : fil) Syn. : M~$O- 1892). PULCHRUM. - Espeoe très commune, localisée dans l’épithé- œsophagien. ORDRE DES TRIOH ï7RA TA Sous-ordre des TRICHUROIDEA Famille des Trichuridæ. ': Genre TRICHURIS, ROEDERER, 1761 (trix i cheveu, oura ‘: queue). Syn. : Trichocephalus (SCHRANK, 1788), Mastigodas (ZEDER, 1800). - --,TRICHURIS OVIS, ABJLDG~A&D, 1795. - Assez répandue dans lè caecum et le gros intestin. Cette espèce a été reoonnuo à Tolga, par M. SEURAT et a Tadmit -par M. ROSE. Z Retour au menu 75 CLIMATOLOGIE ,VILLARES J.-B. -- Climatologie 1340, 1941 no 2 et no 4. no8 3 et 4. zootechnique. Bol. Indusf. -- Retv. Indusf. anim. Sao Paulo, anirn., no 1 et Au Brésil, les bovins de race locale (race Caracu) on1 un sang plus riche en globules rouges (8 millions) que celui des races importées (5 millions chez les hollandaises, Ci chez les vaches normandes, 7 chez celles de Jersey); les descendants des animaux importés sont plus riches que leurs parents; les bovins autochtones sont moins sensibles ‘aux attaques des tiques, Boophilus microplus, que les animaux de l’Inde ou d’Europe. Dans les mêmes conditions extkrieures, les animaux importés marquent des écarts de température corporelle plus accentués que les bovins du pays quand ils sont soumis aux variations de tempé-rature, G. - HIEMERSCHNUD La quantité de radiation solaire et son absorption p P le pelage du bétail dans les conditions d’Afrique du Sud et d’Europe. - Journ. Soufh. ,ifrica l’ef. Med. ASSOC., 1013, F. 121. Au cours des trois mois d’été, l’intensité de la radiation solaire est la même dans les parties intérieures de l’-Afrique du Sud que dans les plaines de l’Europe centrale et. dans les régions alpines de Suisse, conkairement & ce qu’on pense habituellement. Les conditions qui influent sur la radiation sont la nébulosit,é, la longueur des jours, l’angle <‘incidence des rayons solaires. J. - La périodicité et la durée de I’œstrus chez la vachezébu et les vaches de croisement. - JOUF~Z. agric. SC., 1944: 34, ANDERSON 57. Le ,cycle œstral a une durée moyenne de 23 jours 03 chez les vaches zébu et de 22 jours 42 chez les animaux de croisement (croisement continu vache zébu f taureau Shorthorn*ou Ayrshire). La durée de l’œstrus est respectivement de 4 h. 00 et 7 h. 40. Chez les zébus, il y a des variat,ions saisonnières, pas chez les autres. De façon gkkale, les fonctions sexuelles des deux variétés sont accrues avec l’augmentation de la température et de la lumière solaire. Retour au menu 76 CLIMATOLOGIE J., GOODMAN J.-I. et KELLEY W.-E. - Absence de transpiration dans le désert. Anhydrose thermogène. - Journ. Amer. Medic. Assoc., 1944, 124, 4’73. WOLKIN Chez des soldats exposés à une chaleur extrême, on peut observer l’absence de kanspiration, Pendant quelques jours à plusieurs semaines, la sueur est abondante puis cesse brusquement dans les régions du corps au-dessous du cou. La peau de ces régions prend l’aspect de (( chair de poule » et quand cela dure! elle se desquame. C’est quand la température att,eint environ 500 au soleil que la sueur atteint son maximum. ‘L’injection de 16 milligrammes de pilocarpine ou de 25 milligrammes de mecholyl produit une anhydrose comp1ét.e au-dessous du cou et de I’byperhydrose au-dessus. Quand la sueur est réapparue normalement, ces symptômes ne peuvent plus ôtre provoqués. ‘, R-F. - Effets de la température atmosphérique sur la température corporelle et la respiration de bovins de race de J&sey. - GAALAAS Journ. daby SC., 1945, 28, 555. En Louisiane, où la température varie de 120 Q 280 c. selon la saison, et où ,l’humidité est régulièrement forte, les relations constatées entre la température extérieure et la température corporelle sont les suivantes; chez des vaches de ,Jersey, la température du corps va de 38 à 3907 selon que la temperature extérieure est de 10 ou de 350 c. Quand la température est de I-00, le nombre des respirations est de 20 par minute, alors qu’il atteint 30 quand la t,empérature monte h 350. Retour au menu BIBLIOGRAPHIE 1944. - (R.). - Constructions rurales et bâtiments agricoles. II, 459 p. - Deyrolles, Paris. VIARD Livre Ce volume est consacre aux bâtiments d’esploitation. Bien que décrivant pour les inst,allations des régions tempérées, il peut fournir d’utiles indications les régions tropicales, en raison de l’abondanc’e de sa documentation, notam. ment.en ce qui concerne le logement des animaux. G. C. 1945. -, SAKKAL (F.-B.). - Le chameau, animal de boucherie. vét&naire, 151 p., R. F’oulon, Paris. Z%ése, Divers auteurs ont étudie la viande de chameau. MAKARYTSCHEFF (1931) avait donne une excellente étude des camctères organoleptigues et montré que, par sa valeur en glycogène, cette viande se rapproche comme valeur nutritive de celle du oheva.1. SAKKAL la compare à celle de la vache maigre; il examine les divers modes’ de préparation da,ns les pays consommateurs : il décrit les lésions les plus importantes trouvees R i’abattoir eV indique les maladies qui peuvent avoir reperoussion sur la valeur de la viande au point de vue sanitaire. Les produits préparés et conservés sont decrits en détail. G. C. 1943. -- EWING (P.-V.). - Karaku! sheep (Sheepbreeder Magaske, StoCk Yards, Chicago, 124. p. Unim Bonne description de la race et de son utilisation pratiques sur l’alimentation, la conduite du troupeau, C’est un guide de l’éleveur aux Etats-Unis. dans le monde. Conseils le traitement des peaux. 1943. - GITHENS (S.), THOMAS e.t sourcesof Africa - Humphrey (Gr.). 105 p. C~OL (E.), Milîord WOOD Londres, The food ras-’ Cet ouvrage est une sorte de preface a une étude plus détaillée des cultures alimentairrs de l’Afrique. Il s’agit d’une géographie a,gricole de l’Afrique dans la.quelle sont étudiées les régions agricoles les plus importantes, leur aspect géographique, les zones climatiques et, pour chacune d’elles, les productions végetalas naturelles ou cultivées. G. C. 1941.- Climate and man (Pearbook of Agric’ulture). of Agricultwe Washington, - Uniled Mates Ilepart. 1248 p., 1 dol., 75. Bien que destin6 surtout aus agriculteurs de l’Amérique du Nord, voilà un livre qui doit être dans les mains de tOU8 ceus qu’intéresse la climatologie et ses répercussions sur le règne végétal et le règne animal. Bien des c,hapitres intéressent. les biologistes des regions tropicales, et. on trouve dans chacun de ces chapitres une documentation riche et à caractère scientifique marqué. -4prOs une excellente étude des divers climats, des specialistes différents Retour au menu 78 BIBLIOGRAPHIE etudient successivement le rôle joue par le climat dans les diverses pratiques agricoles. C’est ainsi que sont envisages par des auteurs differents : le climat et l’installation ou la colonisation dans les zones sub-humides, dans les régions arides, dans les régions chaudes; le climat et la santé; dans une serie d’autres ,ohapitres sont examinés les effets du climat sur les productions végetales les plus importantes : climat et SO!, -climat et culture du maïs, du sorgho, ‘des petites graines, du coton, etc. ; il faut retenir aussi d’importants chapitres sur : 1.e climat et les fourrages; le climat et les pâturages; le climat et la production, du bétail; les relations du climat et les maladies parasitaires du bétail. Ajoutons que les principes des observations météorologiques sont exposés, que des indications détaillées sont données sur les différentes parties du monde et que chaque ohapike expose non seulement l’aspect de telle ou telle spéculation agricole et de l’influence .qu’exerce sur elle le climat, mais aussi les précautions que doit prendre l’agriculteur OU l’éleveur pour prévenir les effets adverses du climat. G. C. Retour au menu NOUVELLES PROFESSIONNELLES LE SERVICE DE L’ÈLEVAGE ET DES INDUSTRIES ANIMALES EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE PENDANT LA GUEKRE par Paul YOFLNET 1 Les perturbations militaires, politiques, économiques apportées par; la guerre dans la Fédération’ n’ont pas manqué d’avoir leur rkpercussion, sur le fonctionnement du Service de l’filevage. Ce bouleversement ne s’est heureusement, pas produit d’une facon brutale, explosive, car l’armat,ure du Servic,e n’aurait pu supporter des changements aussi profonds s’échelonnant sur une trop courte période. Ils sont int.ervenus par paliers et n’ont été que l’aboutissement logique et inéluctable des événements mondiaux. Cependant, le fond même de l’activité du Service de 1’Élevage et les but.s poursuivis ont peu varié. Mais il s’est greffP, du fait même des circonstances, sur. les occupations ordinaires des agents des besognes parasites et, de+ charges nouvelles, alors que le personnel réduit et’ manquant de moyens d’exécution arrivait Q peine à accomplir les tâches majeures. Avant d’a.border dans le détail l’étude des différentes branches de 1’activiiA des vétérinaires pendant la durée des host.ilités, nous brosserons un tableau d’ensemble de l’évolution de la situat.ion de 1939 à 1945. Au cours d’une première période, de septembre 1939 à juin 1940, l’influence des événements extérieurs est peu sensible. L’accroissement des effectifs militaires par suite de la mobilisation entraîne kvidemment une augmentation de la consommation locale en viande et, le Service de 1’Élevage collabore pour le ravitaillement des troupes avec l’Intendance. On a bien à regretter des mesures fâcheuses, telle la mobilisation des vétérinaires européens pour une utilisat,ion technique militaire qui n’apparaît à aucun moment, alors que les vétérinaires des colonies anglaises voisines conservent leur poste. Il s’ensuit que des circonscriptions d’élevage, malgré les représent.ations de l’Autorité civile, comprenant des milliers de têt.es de bétail, restent sans direction. De , l Retour au menu 80 PAUL MORNET juin 1940 j novembre 1942, progressivement s’installe une économie fermée et .dirigke qui amène peu & peu des restrictions de plus en plus I \ 2 severes. Les commandes de médicaments et de matériel ne sont plus satisfaites ‘par la métropole ét) les réserves s’amenuisent.. Les ,camionnettes des « ,équipes mobiles de vaccination » sont, plus ou moins i~mobiliskcs faut,e ‘d’essence, de pneus, de pièces de rechange. Leur transformation en gazogAnes ,ne s’avère point excellente dans la, Prat)ique. On est oblig6 de mtilt,iplier et de prolonger la durée des déplacements des vaccinateurs. Par.cont.re, la métropole et même l’Afrique du Nord font, de Pressant>s appels h l’élevage colonial’pour l’envoi de bétail ou de viamde, de cuirs et‘ peaux, etc. L’insuffisance du frêt ne permet pas d’e’xp$dier le bétail sur pied. On enverra donc de la viande. Sous quelle forme ? Frigorifiée ? mais les fitabliss~ments frigorifiques de Dakar, les seuls pour l’Afrique occidentale francaise, ne possèdent qu’un nombre limité de. chambres de stockage et les bateaux n’arrivent que de façon trop irrégulière, ce qui rend irréalisable un plan quelc&que de ravitaillement. En conserves ? II n’existe en -Afrique occidentale fran&ise aucune usine et on s’aperçoit tardivement que l’industrialisation de la colonie n’a pas été assezpoussée. On lance alors l’idée de la vinnde séchée. I,e Service de I’l?Xevage est chargé des premières-études au Niger (mission ~VORNET) et au Soudan (mission JEAN~IN) = économie du projet, disponibilités en bétail; rendement, etc. L,a mise en oeuvre suit peu après. .En même temps .la tension polit,ique avec l’Angleterre s’accentuant, les frontières des colonies anglaises voisines sont déclarées fermées el l’exportation du bétail interdite. Ainsi est tari un courant traditionnel du commerce indigène. D’autre part., les effectifs militaires stationnés en Afrique occidentale française augmentent et la cons&nmation en viande ne cesse parallèlement, de s’accroître. L’éleveur indigène qui ne Irouve plus sur les marchés, ni dans les boutiques les produits -manufacturés ‘(tissus surtout) dont il a besoin, devient Micent,. Il vend moins volontiers ses hceufs, et ses moutons. On est obligé d’avoir recours ti la réquisition pour le ravitaillem’ent des troupes et des centres et on reduit corrélativement la ration journaliPre de viande., Du point de Gue sanitaire, la péripneumo& bovine se répand de plus en plus et les convois de bétail; malgré la surveillance, favoyisent cette dispersion. * Retour au menu NOUi’ELLES PROFESSIOKiELLES 81 De novembre 1942 b juin 1944 les relations avec la métropole sont . int.errompues. Une import,ante partie du pewonnel européen est restPe en France, cependant que les agents présents se ressentent de la fatigue d’un séjour trop. long pour le physique comme pour le moral. L’espoir de recevoir un approvisionnement rapide des Ét&.-Unis est vite évanoui. Les ,ohligations de la guerre intensive ne permettent point de satisfaire immédiatement les besoins de l’Afrique Occidentale Française. Une exception est faite pour le lait conden&, les stocks étant presque épuisés et, le service de l’élevage @tant sur le point d’être obligi: de prendre en charge le ravitaillement’ en lait frais des nourrissons, tâche trés ingrate et pleines d’aléas. Par contre, en 1943, des accords avec les -Autorités anglaises interviennent qui, pour noire part, nousmettent dans l’obligation de fournil un contingent mensuel de bétail sur pied ii la Gold Coast et $1la Sierra Leone. Toute l’organisat.ion est confiée aux vP%rinaires du Soudan (pour la Gold Toast) et de la Guinée Fransaise (pour la Sierra Leone). La situation reste assez critique et par circulaire du 7 mai 1943, l’essentiel. du programme prescrit aux agent,s du service de l’i?levage es1 ainsi fixé : « L’adaptation nouvelle B envisager pour le Service de l’alevage tient essentiellement A deus causes: la réduclion du personnel et l’insuffisance des approvisionnements en médicaments et matériel dont 1~ renouvellement n’a pu être a,ssur&régulièrement. Cependant - les at,tributions primitivement fixées étant évidemment conservées - il s’agit dans un ca.dre plus Etroit de poursuivre les buts précis de notre politique pastorale : 10 Protection sanitaire du cheptel. 20 Inventaire du capital-bétail et de ses disponibilités. 30 Exploitation intensive des ressources animales. 4” Actit;W des station; expérimentales. Limitation des programmes, Proteclion sanitaire du cheplel. - Elle reste la préoccupation majeure. Les mouvements de bétail - transhumance et exportat.ion - sont toujours 5 l’origine des épizooties. A l’heure actuelle où le ravitaillement des Centres et des Colonies étr’angères voisines n’a pas diminué, au contraire, la surveillance doit Etre encore plus étroite. Elle est facilitée par le fait que les déplacemen?s commerciaux sont en grande partie canalisés suivant des plans préétablis. 11est donc plus aisé d’immuniser le bAtai soit, dans les postes fixes de contrôle, soit le long des routes caravanières autorisées. La vaccination systématique est en ce cas la règle. Elle a lieu parallèlement A la lutte contre la maladie dans et autour des foyers, Elev. et Med. vbt. des Pays tropicaux. - Jan. 1947. . 6 / l l Retour au menu 82 PAUL MORNET Pour c,onserver la même cadence de travail.avec il faut : des moyens réduits, io Favoriser la mobilitf: des équipes de ‘vaccinahion. Ce but ne peut, êt,re atteint qu’en s’efforçant d’améliorer le matériel automobile. En particulier des dotations en essencedoivent être prévues: Ceci ne veut pas dire yue l’immobilisation provisoire d’une automobile ou même l’absenke de véhicule doivent entrafner la limitation des tournées qui seront fréquentes, tournées d’inspection, de vaccination de ckmtrôle ou de prospection. Toute latitude doit être laissée aux Chefs de Service et’ même aux Chefs de circonscription d’élevage pour en déterminer le rythme ou la fréquence: pourvu que soit utilisé avec le maximum de rendement le personnel sous leurs ordres ; 2O intensifier la production des laboratoires, des Centres de Sérothérapia et Vaccinogénes en accordant toute facilité pour leur fonctionnement. En particulier la marche des appareils rkErigérat,eurs étant essentikle pour la conservation des produit& biologiques, dans la mesure dv possible tout le pétrole nécessaire sera accordé. Par contre, il faut limiter d’une façon impérative les recherches d’ordre spéculatif, ou celles dont les applications qui pourraient éventuellèment en découler ne présentent pas un intérêt immédiat. Ni les el‘forG, tii le matériel ne ‘doivent être détournés du seul but à atteindre : le maintien de la sante du bétail. Pmenfaik du capital-bétail et de ses disponibitités. - II est, apparu à l’évidence - en particulier au cours de la période yue nous traversons - que l’inventaire du bktail n’étant pratiqué que de façon fragmenl taire ou sans bases -sérieuses, il devenait fort difficile d’en connaître les possibilités et les ressources. On s’akorde -généralement à reconnaître yue les chiffres officiels sont inférieurs .à la réalité. Cela ne résoud pas le problkme car on ne peut appliquer uniformément à tous les éleveurs les mêmes Servit>udes, ni établir le potentiel du cheptel tant que nous n’aurons que des dormhes aussi incertaines. L’effort demandé en ce moment aux éleveurs pour le ravitaillement .de ! a Fédération ou des Colonies voisines est loin d’hypothéquer l’avenir mais il est-certain qu’il ne correspond pas partout à la physionomie réelle de Ilélevage et que certaines rkgions OUcertains troupeaux restent en’ de:8 de leurs possibilités alors que d’autres ont, atteint leur plafond de fourniture. C’est, pour éviter de semblables errements et, permettre une répartit,ion plus équitable des charges de toUs ordres, autant qu’une exploitation rationnelle est ,productive du Capit)al-bétail, qu’il devient de plus en plus indispensable d’avoir un dénombrement du bétail plus exact. Retour au menu NOUVELLES 53 PROFESSIO‘riXELLES Qui donc eSt mieux placé que le l-ktérinaire pour fournir des indicat.ions précises ? Par ses tournées incessantes, par son conLact Const>ant avec les eleveurs, par la confiance qu’il en a oblenue ou qu’il peut facilement acquérir, il doit, être le conseiller de t.outes les opérations administratives sans pour cela devenir un agent recenseur, ni restreindre son rôle primordial ‘de N conservateur du capital-bétail 1). Exploiiation intensioe des resso~~rces ~~~zimn1e.s. - Qu’il s’agisse du mie1 et de ia cire, des produits de la pèche. du lait et du beurre, de la laine, des cuirs el, peaux, taules les ressource- Y animales doivent êlre exploitées au maximum soit en vue de l’utilisation sur place, soit,, autant que les moyens de transport le permettrontz in ~-ue îlo I’wnorLation. C’est, surtout sur le condit,ionnemt~nt, que doit s’exercer l’action des agent.s du Service de 1’Élevage. T>es résull ats sont dkj3 acquis pour les cùirs ct yeaü‘i el la laine, L’importance économique de ces produits n’est pas A souligner mais. en cette matière, la moirrdre défaillance dans le contr2le peut entraîner la perte d’une grande partie des résultats péniblement acquis. La tache est évidemment loi[rdt~ si l’on consid&e le personnel disponible, mais elle le Fera d’a.utant moins qu’elle continuera ;i 6trr acci>mplie rég:~lièrementIj inlassablement au cours &Y I.ournées, de facon 3 conwiller, dirigw, so?:tcnir l’é!rwur, le p~~oductcnr, le commer-ant,. Actirlilédes dations expérimenidcs Limite des programmes. En ce q”i cnncerne Ics É:t.ablisscment~ tl’Gle\;age dont. la mise en sommeil a,vaiI, été envisagéc! il ne peut etre question de perdre lc îruil:, d’expériences autkrieores, longues et laborieu5e.s. Les ri-sultnts acrpiis seront, conservés, maintenus, suivis. Tl faut simplement ailandonner t,oute phase csp~rimentale nouvelle susceptible d’ibsorber lrn matériel animal important et l’activité d'un nombreux !wrsonnel. La wdgarisation de nos méthodes zootechniqi-les ainsi que la distribut,ion de ykteurs sélectionnés np seront mises cn ceuvre qu’autant. que 1~ contrôle pourra en C.tre fait ~onr~cnablemelit. Seront-ainsi t%rninées tontes 1::s opkralions de grande envergure 2 CchAance lointaine ou portant, sur une portion -de territoire trop étendue )). Examinons maintenanl; de fagon plus service de l’élevage pendant la guerre. 1. - Recensement du prkise le fonctionnement du cheptel. Ce n’est, point IA une hranc.he de l’activitk normale des vétérinaires. Ils pratiquent ixdinaircment, 5 l’occasion des ca.mpagnes de vaccinations, des sondages, afin de connaître le coefficient, de majoration h Retour au menu 84. PAUL MORNET appliquer aux chiffres des déclarat,ions faites par les éleveurs qui se méfient du recensement, a juste titre d ‘ailleurs, puisqu’il sert de hase ik l’établissement de l’impôt-belail. Cependant wtte opération offre un grand intbrêt pour apprécier les ‘disponibilites en bétail de boucherie. 11 a permis en bien des endroits de répartir de façon plus équitable Ics charges de la r6quisition. On lJd iinsi S'aperceVOir C[LIC k!S prbkAu Senégal en particulier! vements répétes ont réduit Ic disponible en bœuîs de boucherie aduNes et qu’il faut obligatoirement prélever des animaux plus jeunes et avec discretion pour ne pas compromettre le croit normal du troupeau. En Côle d’Ivoirc! on est, frappe de 1’insuffisanr.e du nombre des géniteurs males, en particulier des taureaux. IJne action irnnn!diate s’impose. Grâce 5 c,ette connaissance du cheptel et aux sages mesures prises pour 1.eproteger, on peut. affirmer qu’il a traverse cette période difficile Sans être amoindri. II est estimé (1) actuellement à : 1:œui-s . . . . . . . . . . Moutons et Chèvres Chevaux . . . . . . . . Aries . . . . . . . : . . . . Porcs . . . . . . . . . . Chameaux . . . . . . II. - Élevage .. .. . . . .. . . . . . , . . .. , . . . .. . . ..&......... . . . . . . . . . .. . . . . , . . . <.. . . . .. . . . . . .. . . . . des espéces . . . . . animale9 6.000.000 IG.OO0.000 200.000 ~00.000 170.000 !75.000 domestiques. Chevaux. - Les diverses mesures d’améliorai.ion, étalons approuves, primes de saillie, primes a la naissance, d’entret,ien, etc., ont Pté maintenues. Mais par suite de l’insuffisance des moyens de transport, de la demande militaire accrue, il a ‘fallu intervenir pour éviter les prélcvements ercessifs~ ou désordonnés. Les réunions hippiques ont comme par le passe une trits grande faveur quoique les règlement,s soient souvent. peu rationnels et mal appliqués. Pour eviter des abus, au SenEgal, le service de l’elevape a fait codifier par arrêt,é un réglement uniforme et en surveille l’appiication. Anes et mulets. -- La. penurie des moyens de trampArt, a mis dans l’obligation d’utiliser tous les animaus de bât disponibles. : boeufs porteurs, chameaux, anes. Ce.s derniers malgré leur petite taille supportenl aisémunt des charges de SO kilos et, ils sont mis a contribution de facon intensive par les indig4nes et l’.hdminist.ration civile ou militaire. (1) Il s’agit là d’une Nestimation », 1;s chiffres officiels étant inférieurs. du ooefficient d’augmentation à appliquer à ces derniers chiffres, coefficient pratiqués par les vaccinations dans les troupeaux indigènes. Nous tenons compte basé sur 10s sondages Retour au menu XOUVELLEB PROI33SSIO‘\'XELLES fi5 1, a production mulassike n’existe pas en :U”rique Occidentale Frantaise. A la sfa:ion d’elevage de Sotuba des essais par croisrment du baudet marocain de grande ltaiile avec la jument commune du pays donnent depuis 1940 des résultats encourageants. Bœtifs. - Les opkkions de iroi5emcnt avec les taureaus import.& d’Europe oni été interrompues h cause du maque de reproducteurs. Par contre, la sélection de races locaks n’a subi alicun ralent.issement à Filin+6 (Niger) et. A MisGboiqou (Office du Niger). En brousse égalemenl! h I’occasioc des tournCc.c d’immunisation autip&iquc, les vaccinatpurs ont efîecta+s systéuiatiijuenient ia castration des g6nitrurs n&l conformés des troupeaux indigkzes. Par contre, en COLc cl’:voire on s’est. appliql:<é A interdire l’abatage ou l’cxport atien des taureacs don ! le nombre pa.r troupeau est. souvent, insüîfisant (21pei,ne 1 14). Les génitciirS choisis ont Cté marqués et. le propriktairc: devient responsable de leur disparition. La création d.e noyaux d’+levage izi staurée il y a quelques’armées a 6th étendlw. On Sait Clu'eik consiste x col-dier :l des indigènes desrégions pauvres en bé.tail mais présentant des conditions favorables d’klevagc, de petits troupeaux suivant ~111 cpttme. de prFt I rés a.vant ageux pour le gérant. Au IIahomry, le mi-me princip e a été c~~pir>~-6 ~OLIY peupier le plat eau d’hhonxy. Moutons. --- A) &lo~lons ri.laine : Le ~3rngrammede la Rwgeric Vinccy & El-Oualadji (So\idan), a Até poursuiG. Gutre l’entret,ien d’un troupeau de m8rinos pur sang et A divers degrés de sano. ie croisement nvec les mout,ons ti lrine indigène pour l’oLten!ion de dem-sang continue @ce aux parcs t!e suillie des divers cerr:les c1e la Coucle C!:I Xger. 121encore. il faut, regrettrr l’absence de non\-earuz reproducteurs imporlés de France Dans le Cercle de 'ToInlroüct011 ;in recenremznt complet dc- moutons h la.ine a btt: ell’ectii6t A 3Inpti. la ~rau~hiimaiicc a ïlé ktudik en vue de la mise au point d’un pl2.n cl’antGlioration de l’élei-agc r!u moulon A laine. R) ~‘lonlofîs ci I,oil : C’est eurtoiit le pïogrammc de l’éls\-age du mouton Astrakan rt. de 3017croisrment a-\-w le mou!.ror. Maure i poil noir qui a ét.6 l’objet d’une at.tenLion p:rkiculi$re dans !es Ceigrries de Nioro et Sara. (Soudan). Ce troupeau pPpiniére t!c purs San:. atteint actucllerncnt une centaine de têtes d’une valeur de S.OOO.O~Or! de francs. Ces résultats clépasscnt le cadre d’une espérience ,-t dciYcnt Dtre confirmés sur le plan pratique. Mais Il est maintenant apparu A l’él-idence cille les moutons astrakans et même leurs croisement , sont pltis fragiles et pins sensiblesh la pnthologie locale que le4 moutons Nauru. C’est LUI~ indication A retenir pour la vulgarisation. Retour au menu 86 PAUL MORNET Cet.te vulgarisation n’est pas possible chez 1’6165eur indigéne insuffisammcnl pri:pari: 5 nos concepts ïooteçhniques eL peu disposé par tempérarnent,,A donner des soins parl.iculiws aux animaux. 11 reste donc à trouver rme formule ad0quate : élevage ewrop&en ou associat,ion européenne-irldigéne. Chèvres. -. La chèvre rousse de hlaradi (Niger) dont la peau est si estimée pour la maroquinerie el qui concurrence la vasic dite de Sokoto (Nigéria anglaise) se répand peu & peu, sous l’irApulsion des ‘agent.s de I’klevage, bien en dehors de son habitat d’origine. Les Cercles de Zinder, Tàhoua, iiouni> Dosso, Nia.mey en cornplent des troupeaux importants et. homog$nes. PO~T~. -- L’rZtrique Occidentale Française qui recoil: normalement dt.1pnrc sous forme de sala.isonset charcuterie de F’ra;ce .et des colonies anglaises, s’est trouvbe brusquement, privée de ses approvisionnement~s au moment. même oil les villes grosses consoir~rnetrices telles : Dakar, Saint-Louis, Abidjan, Banakp, Cot,onou, voyaient, leur consommat.ion en Gand? de boeuf et mouton fortement, diminu&. Le Maroc, où I’industrialisat,ion du porc est assez poussee, est venu combler partiellement cc dkficit . Mais il a fallu cependant assurer le complément par I’iltilisation des T’essourceslocales. L’élevage du pnrc en Côte d’I\.oire, au SPnPgal a 4t.6 alors intensifie et, les apports dans les Centres -sont loin d’i?tre négligeables. Le croisement du porc indigène avec. le Yorkshire esl tpujours t.rés recherché. Chameaux. l L’influcncedes véterinaires n’a pus’exercercommc elle l’aurait dB sur cet 6levage par manque de personnel. Bien souvent! hélas, ces animaux onl: @téulilisés de façon ewessive pour les transports et, leur rusi.icit&, leur cridurance mises rudement à 1’Cpreuve. III. - Milieu d’élevage lique pastorale. - Améliorations - Hydrau- Dans ce domaine, peu rl’acquisit,ions b enregistrer. L’absence presque totale de matériaus a été un oMacle insurmontable. ‘Le SénégaI cependant, a entrepris le forage de quelques puil;?, Amén&$ des abreu\ioirs, construit, de3 baignoires yuasiticides mais dans l’ensemble de la Fédération tout un programme est, A ét.ablir sur des bases neuves et étendues avec de puissants moyens d’action. Retour au menu SOUVELLES IV. - Exploitation 57 PROFESSIOXXELLES des animaux vivants. nu fur et A mesure que 1’4conomie de l’Afrique Occidentale Française s’est cristallisée en vase clos. que les débouche ‘5 se sont, ferirks, les importations de pïoduits manufacturés rareliées, on a Tu peu j peu se dessiner une hausse géuéralisée des cours. Le marché du bktail a été particulikemer~t touché. Que s’est-il. passé en effet ? 10 La consommation en viande a augmenté, car la demande de l’lntendance ct, des centres surpc:~plés a iitC de plus en plus pressante. ‘20 Les éleveurs ont. diminué leurs apports sur !es marchés car ils n’y trouvaient plus les tissus, le sucre: le t,hé: etc., qui cnnstituenl ilabituellement le but. principal de leurs Cransactions. Des courants clandestins vers la Gambie! la Sierra Léone, la Gold Coast, la lKi.geria se sont établis. Les difficultés inhérentes .?I de telles opérations ont contribu ?I ent.raîner une hausse du pris du b6tail sur le marché intérieur. Le déséquilibre s’est accentué réeultanl; de la surenchère inévitable par suite d’une demande accrue et d’une offre réticente. La valeur du cheptel s’est alignée sur les prix au marché noir des tissus et, autres produils de première nécessité. LL,‘Administration a été obligée d’inter\-enir pour taxer les prix du bétail et des autres denrées et surtout pour aswrer l’approvisionnement des troupes ct des villes. Les plans de rkquisition et d’organisation des convois ont été confik au service de 1’6lcvage qui était le ~J~US qualifié par sa connaissance des éleveurs et du bbtail pour mener A bien cetle tâche t,rks ingrate. Toutes ces mesures onl: impliqué la mise au point de la connaissanke du poids moyen des bœnfs. du rendement, en viande: des pourcentages de pertes en poids et en têtes de bPtai1 en cours de route, etc.: qui entrent comme éléments de base pour la fisation du prix de revient. Ce I te tâche entièrement. nou\-elir est de\-enue une des ~!US absorba rites. En avril 1943, les accords franco-an$aia de fourniture de bétail par le Soudan h la Gold Coast 1(19.600 brcuîs pour l’année) d’une part., par la Guinée Francaise Q la Sierra Leone ((8.400 hœufsj d’autre parU, sont venus encore étendre ie champ (d‘action rlcs \-étérinairis chargés de l’organisat,ion des convois et des opérations sanitaires. Au titre de 1944, les mêmes accor& prkoynienl, 94.000 bniufs pour la Gold Coast et 8.400 pour la Sierra Lecnl:. i(d ,suiure.) Retour au menu SS PAUL MORNET ACTIVITQ DU SGRVICE DE L’ELEVAGE DE L’A. E. F. DURANT LA GUERRE 1939-1945 Ile création relal-ivemcnt récente, le Service de I’Élevage de 1’A. E. F. ét,ait, b peine organisé lorsqu’éclat,a la guerre. 11 ne Possé;dait encore j c,el,Leépoque aucune installation dkfinitive et. les moyens dont il disposait &-aient loin d’etre h la mesure de lr. 15che qui lui inccimbait. Sa situation el; son act,ivité en fin 1939 se présentaient ainsi : 1, - Personnel. - En octobre 1939 tout le personnel technique -taii, placé en affectation spéciale et se trouvait, ‘réparti comme suit : a) Terriloire du Tchad : 6 Vétkrinaires ; .4 Assistants Vétérinaires; 81 Infirmiers indigènes. b) Terriloiye de l’Oubangui : 3 Vétérinaires ; 18 Infirmiers indigènes. c,) Terriloirss du MO~~-Congo et du Gabon : 2 Vékérinaires ; 3 Assistants Vétérinaires; 6 Infirmiers indigènes. Total : 13 Vétérinaires,. 7 Assist.ants, 103 Inlirmiers indigknes. 11. - Crédits. - En outre des crédik afférents à ce personnel le Service de 1’Élevage ne dispokt au t.itre de son chapitre spécial (achals de médicaments, animaux, nolwrit,ures animaux, Irais de fonctionnement des laboratoires, centres vaccikogénes, établissements d’élevagè et primes ?I l’élevage) que d’une dotation de 924.000 francs. 111..-- E’quipement. - Il n’existait aucune construction délinitive. des installat,ions provisoires, provisoire menaçant souvent ruine. Partout IV. - Activité 1* Lulle contre déployée. les. épizoolies : Vaccinations antipestiques . . . . . . antipéripneumoniques . . 357.850 3.791 2O ilssisiance véfh-innire indigène (consult,ations) : 26.686 Tchad............................ 11277 Oubangui......................... 2.173 Moyen-Congo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Retour au menu NOUVELLES 3O Illspciion des viandes : Bovins Petit. cheptel 5. GO3 56.466 4.632 1.683 2.303 5.329 Tchad ................ Oubangui. ............. Moyen-Congo ......... 40 Ezwmens 89 PROFESSIOKXELLES de laboraloire : Sang et, organ,es....................... Selles ................................. Frottis cutanés. ....................... 6O Effeciif C~LL cilepie 1. Ferme ovine des élablis.semm?n 541 453 207 rl’blevrrqe : (Tchad) : Boukhara pur ........ :. ................ 1/2 sang............................... Brebis noires à longs poils ............... 2. IIaras de N' Gouri (Tchad) : Étalons .............................. 3. Ferme du Niari (Moyen-Congo) : Bovins des Lagunes .................... Porcins (Large White dégénérés). ........ Ovins ................................ Volailles ............................... Go Coizfrcile de !V’Gowi des ezporlcitions des pI~Odiliis de. et activité du Service 4 15 13 99 107 l’élevage 1. Exporlations b&ail sur pied : Bovins., ........................... Ovins caprins ....................... 2. Fkportalions de peaux ............. 3. Esportations de beurre. ........... 4. ExpoAations de cire ............. Situation 5 27 121. : 13.298 44.778 2X tonnes 766 -440 -- durant les années de guerre. Le gros effort de guerre de 1’:1. E. F. s’est particulièrement, manifesté aprhs le ralliement du Territoire A la France libre r-6, 27, 2!3eoîct, 1940). 1. Situation 1” Personnel l’infanterie : du personnel engagé volontaire durant la période de guerre. dam les F. F. L. en 1940 pour servir dans Vétérinaires. . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 3 Assistants Vétérinaires.. . . . . . . . . . . ... 7 Le Vétérinaire MATHIEU est mort au Champ d’Honneur, ué Bl’ennemi devant Bell’orl; ?t la t%e de sa section. Retour au menu 90 M. BAYROU dkédé enfre 1940 et 1945 VéGrinaire . . . . . . . . . . . . . Assistant Vét,érinaire.. . . . . . . 2O Personnel 3 Personnel évacué pour Vetérinaires. 40 Personrzel’venanl entre 1940 eE 1945 : raison de sanfé enlre ...... .... de l’exférieur ei ayanl Vétérinaires. . . . . . . . . x50 Personnel erz service enlre .......... .......... 1 1 1940 ei 1945 : : . . . .. . pris . . . . . . .‘. .. 2 du shvice en A. E. F. \ 2 en 1941 2 e,~ lg43 (4 1940 el 1945 : 1940 1941 1942 1943 1944 - VéGrinaires. . . . . ilssistants . . . . . . Infirmiers indigènes 9 10 0 0 134 130 9 11 0 0 1.35 135 11 0 140 II. - Crédits. - Les crédits accordés durant la période 40-45 au chapitre special (Service de I’Élevage) (non. compris les dépenses de personnel) ont été les suivants : 1939 .. . ................ 1940.. ................. 1941 ................... 1942 ........... : ....... 1943 ................... 1944 ................... 111.- Constructfons réalisées 924.ogo . . durant . . . 1.141.000 1.341.500 1..537.200 1.796.000 2.600.000 la période 1940-1945. C’est durant, cette periode qu’a éti- réalisee la construction du b5timent ‘groupani. les services administratil’s, la pharmacie d’approvisionnement et le laboratoire de 1’Inspection de 1’Élevaçe de Brazzaville. En outre ontété achevées les diverses annexes de la Ferme Expériment>ale de Dolisie. Dans les Territoires, les faibles crédit.s disponibles n’ont pu permettre que de simples réparations indispensables aux installations provisoires. La reprise de l’État, de guerre apr&s le ralliement a. la France libre avait créé des priorités trop impérieuses pour que certains travaux projetés ,au titre de l’élevage aient pu i!t.re mmh h bien. Retour au menu NOUVELLES IV. du - Activité personnel. déployée 10 Lutte durant contre 357. S51 393.653 1939 malgré les pritxipdes antiseptiques 191-2 1943 366.3Sz) 8.125 44’7.665 1944 384.455 332.086 wa 3.952 1944 4.425 3.G4S 3. Vaccina’tions anlij‘-mplomatiques 1940 1941 19-k? 1943 12.710 11.302 1939 4. Vaccinations 1941 1940 - antibackéridien 1942 1943 11.510 20 Assisinrice 1939 1940 30.136 35.014 3 Bovins.. .. . PeLit. cheptel . . . . . . uétérinaire 1941 indigène 1942 39.180 35.GïO 12.941 4S./41 40 Emin~ns 1944 104.520 1944 14.717 32.061 (consultations) 1943 1944 3G.SX 32.846 lnspeciion des ainncles 1939 1940 1941 12.540 G3.4ïS la réduction bpizooties 2. Vaccinations antil‘sripneumoniques 1940 1941 1 w3. 1943 ,3 .-791 1939 - la guerre 1. Vaccinations 1941 1940 1939 91 PROFESSIO~KELLES 1942 11.143 41.Gï9 15.170 38.542 1943 13.723 1.2.229 19.S1540.917 C!e lnbomloire 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1.202 1.3OG 1.538 2.407 3.188 2.s91 50 Eilectii du cheptel des ~2ab,~~‘ssemeizls 1. Ferme oCne Pur sang (Boukhara). 15/lG......................... 7/8........................... 3/4........................... lj2........................... . d’élrrc~ge de X’Gouri . . 1939 3 y 27 1944 1944 S 3 30 13” 206 Retour au menu M. 92 BAYROU 2. Haras 1939 -.. .... 4 Étalons .de N’Gouri 1944 57 (1.683 3. Ferme expérimentale Bovins................................ 60 Conirôle ~ .. ..... Ravins.. .. .. Ovins caprins .T . . .. 211 des produiis de bétail fondu. 1941 1942 1943 13.29s 44.778 25:86 47.895 32.961 42.452 32.184 31.821 47_035 31.381 de peaux brutes eL cuirs 1939 1940 1941 1942 256 - 117.483 89.175 141.615 139.236 1939 . . .T 768 1944 41.143 15.381 de bœui’s 1943 184.879 39.179 307.958 123.809 1944 52.811 78.265 de beurre 1940 1.539 1941 853 1942, 1943 1944 875 5 vGi 4. Exportations de cire 1939 1940 1941 1942 1943 1944 440 233 261 -L& 3% 202 - - Cire décal~tée sur pied 1940 3. Exporta-Lions Beurre de l’élevay~ 1939 2. Exportations Cuirs bovins.. Peaux ovins. contrôlées) de Brazzaville des exportations 1. Exportations saillies . . . . .T Voici très brikvement résumée par des chiifres quelle a élé l’activité. déployée par le Service de I’Élevage de 1’11. E. F. durant, ces cinq années de guerre. Celte période glorieuse pour le premier TerriLoire rallié à la France libre a- été particulièrement difficile pour un Service, responsable de plus de six millions d’animaux, que les événement,s avaient privé de la moitié de son personnel ainsi que de ses sources habituelles d’approvisionnement en matériel et mkdicaments., SurmonLant ce lourd handicap il a non seulement réussi à maintenir I’auvre existante, mais encore A intensifier son action. NI. BAYROU, Vétérinaire Inspectew Inspecteur en Utef, Général de Z’Elcaage en A.E.F. Retour au menu NOUVELLES (CONFÉRENCE VETÉRINAIRE Dti FRAXCO-BRITANNIQUE DAKAR (Mai IConcIusions relatives 93 PROFES,~IOXXELLES 1946) à la Peste bovine. Apres exposé des techniciens concernant. les moyens de lutte mis Q notre disposition contre la peste bov-ine et les conditions de leur mise en .application généralisée sur toute l’étendue des zones d’élevage, les conclusions suivantes ont été arrêtées : 1. L’emploi du virus-chèvre nécessite une nouvelle les résultats acquis relevant une irrégularité d’action ment des souches et du bétail qui les recoit. expérimentation, dans le comporte- II. Un plan d’attaque concerté pour l’éradication totale ne peut être ,envisagé en ce moment, par l’emploi exclusif du virus de chèvre ni par tout autre procédé, par suite de l’insuffisance numérique du personnel. III. Seule est, permise ‘élargissement des zones ,que par l’augmentation moyens. l’int.ensification du contrôle de l’affection par d’attaque. élargissement qui ne sera possible sensible et progressive des effectifs et des IV. Cette :SUT les zones médicale sera plus spécialement poursuivie des t,erritoires britanniques et français. V. Elle localement. prophylaxie limitrophes aura lieu par l’emploi des méthodes VI. On s’efforcera de faire coïncider ‘des frontières par des contacts directs chefs de secteurs. VII. tratives Toutes facilités pour favoriser VIII. améliorées routière-. les plus aptes les attaques de part et d’autre mu!tipliés entre les Vét>érinaires clewont ètre données ces contacts. Les communications de part et d’autre. jugées aux par les autorités frontières IX. Le marquage des auimaux x-accinéa est, neçcasaire. pas indispensable d’avoir recours a une marque uniforme. les véterinaires de chacune des zones intéressées soient caractéristiques du marquage. adminis- ~devroiit etre Mais il n’est Il suffit que prk-enus des X. L’adoption des mesures préconisees ci-dessus nous permet l’espoir que, dans une periode non éloignee, l’intensite de la maladie sera reduil-.e .ti de telleS pr0pOrhOnS qLl'e!le ne COnStitUera $US Une InenaCe SfkieLMe Retour au menu 9rL R. W. Y. METTAM aux b’ases énocomiques et sociales de l’élevage indigàne. Nous pouvons. alors envisager la mise en train d’une campasne ultime pour son Bkdicat,ion. SERVICES V’aTfiRINAIRES DE L’EMPIRE PORTUGA# Le siPge des Services vét.érinaircs de l’lkonomie animale, département tous les services. Les central, est A Luanda; c’est de lui que Aèvent cadres supérieurs. Compre~nnent 20 vétérinaires qui comprennenl; 4 chek de service dont le salaire est de 78.000 angolares (100 angolares valent environ 1. livre sterling), des vétkrinaires chefs 5 Si.000 angolares et des vétérinaires de ire et 2+ classe, aux soldes respect,ives de 48.000 et 39.000 anpolares. 11 y a aussi des fonctionnaires du service dans les slations. Les dépenses totales des services sont de 3.673.043 angolares et la dur&e habituelle du service de six ans, ce qui varie avec le climat. RAPPORT ANNUEL DE DU LABORATOIRE NIGERIA POUR (R. W. VfiTfiRINAIRE 1943 M. Mettam) Il y a eu une légère diminut’ion de la production du sérum contre la peste bovine; cela est surtout dû au remplacement de la méthode sérumvirus par celle du virus atténué, qui demande peu ou pas de sérum. Quand cette dernière méthode se généralisera, la production du sérum sera de beaucoup abaissée, et-le temps n’est pas loin oû elle pourra être arrêtée. En ce qui concerne les autres vacc,ine, l’année a été une année record ; cela est surto.ut dû à la quantité de vaccin charbonneux sporulé qui a été fabriqué et utilisé. Malheureusetient,Je charbon a gagné, au cours des récentes années, une grande partie du territoire, venant du Nord avec les troupeaux de boucherie. La vaccination est maintenant pratiquée dans de nombreux postes de contrôle et dans les centres vétérinaires les plus importants. Le vaccin spo,rulé est un produit biologique de valeur considérable et l’extension de son emploi est à prévoir. (1) Rev. Med. Vet., Lisbonne, 38, 288. Retour au menu On a aussi accru la production des vaccins contre la péripneumonie et la septicémie hémorragique bovines. La péripneumonie, comme le charbon, s’est étendue grâce aux mouvements de bétail et maintenant qu-e la peste bovine est sérieusement att.aquée par le virus atténué, la péripneumonie va devenir la maladie la plus sérieuse. Neuf cas de rage ont été diagnostiqués : huit chiens et un chat, ia’ majorité venant de la ville de Iiano. La blue-tongue a été diagnostiquée pour la première fois aulaboratoire. De n?ê+e la horse-sickness. La péripneumonie n’a p:i faire l’objet de recherches importantes au cours de l’année, La production du vaccin a été accrue. A la simple vaccination, on a substitué la double \-accination I(V. Rapport du Dép. vétérinaire). Un grave inconvénient du procédé est la nécessité d’intervenir à trois reprises dirférentes sur les m6mes animaux, ce qui est dificile dans les troupeaux nomades. La heart water a été diagnostiquée dans une ferme du Sud, chez des moutons. Xickeilsia ruminantium a été isolé; la tique Amblyomma oarie-. gatum abondait au moment OUsévissait la maladie. Une forte mortalité a été Observ&e sur les veaux de plus de trois mois. d’une ferme de la province de Zaria JSPRENT). Chèz les veaux très jeunes, on a isolé des organismes du groupe coli et chez un veau de trois mois, Salmo~~ella dublirz. La morbidité et la mortalité ont diminué après utilisation de vaccins préparés avec les souchesisolées; mais d’autres facteurs. devaient aussi intervenir, notamment l’alimentation. L’évolution du (( ver en hameçon » le plus commun du bbtail, BWIOslomum phlebotomum, a été ét,udié par SPRENT, qui a montré qu’il est responsable fréquemment d’une maladie desjeunes. Le ver pénètre dans l’organisme par la peau au cours de la saison humide; il gagne le duodénum et cause de l’anémie, se nourrissant de sang. Quand l’infestation est sAvére, l’anémie est grave. C’est ce qu’on observe surtout chez les. veaux d’un an; infectés au cours de la saison des pluies, ils manifestent des sympt6mes graves A la saison sèche suivante, alors que l’alimentation est pauvre. Les animaux sévèrement atteints restent en mauvais état leur vie durant. RAPPORT SUR L’ÉCOLE VÉTÉRINAIRE DE NIGERIA POUR 1943 (Fi. S. Marshall) L’École vétérinaire n’est pas encore complètement étàblie, aussi bien en ce qui concerne le personnel que l’équipement. Retour au menu 96 R. S. MARSHALL De nouveaux bâtiments (boxes pour bétail, maisons pour les agents européens) ; il reste à installer I’électricith, le gaz, etc. On pense en finir ,en 1944. L’enseignement souffre véritablement de l’équipement incomplek. -%‘. Au cours de l’année, cinq vétérinaires ont professé; on éprouve des dificultés à recruter des professeurs qualifiés. Une ordonnance a été prise pour fixer les conditions de l’exercice de la profession en Nigeria; on doit établir un Conseil exécutif de l’École vétérinaire et un Cons$ vétérinaire de Nigeria. Un .prospectus a été rédigé concernant les conditions d’admission, le fonctionnement etc., de l’École vétérinaire. Les trois cours comprennent .5 étudiank en lie année, 5 en 2 année, et 4 en 3” année. i ‘ I Le Gé&ant-: G. CURASSON. Retour au menu ARTICLES ORIGINAUX NOTES AU SUJET DE LA CLIWQUES THEILERIOSE par J. BOVINE AU MAROC GRIMPRET La pathologie bovine maroc‘aine est dominée par la question des piroplasmoses. Toutes les variétés de ces maladies peuvent se rencontrer, seules ou associées. Ce sont des affections graves, au point qu’en certains endroits fortement infect&, elles ont pu s’opposer au développement de l’élevage des bovidés, ou à toute amélioration de ce cheptel par la méthode du croisement. Sans aucun doute, c’est la theileriose qui est la plus grave des piroplasmoses bovines; elle est d’observation clinique courante. Depuis quinze ans, les vétérinaires du Maroc luttent contre ces affections, et ils luttent avec succès. Nous nous proposons de réunir quelques remarques faites au cours d’une pratique déjà sérieuse dans des régions infectées de piroplasmoses contre lesquelles la médecine vétérinaire a fait de gros progrès. A. - Étiologie et pathogénie. L’étude clinique a conduit & reviser largement les données classiques de l’étiologie de la theileriose bovine. C’est au point que les moyens de lutte et .de prophylaxie en sont profondément modifiés. La maladie connue sous le nom de theileriose bol-ine est provoquée par la multiplication de Theileria dispar chez le bovidé. On sait depuis longtemps que les piroplasmoses sont transmises par les tiques, et les conditions de multiplication du parasite chez les ixodes, comme sa transmission aux \-ertébrés sont bien connues depuis de très nombreuses années. Mais c’est une erreur de croire que dans la pratique, le clinicien est appelé a traiter toujours des bovidés malades auxquels des ixodes viennent de transmettre des theileria, el c’est. la qu’est tout le problème de la diffusion et du traitenient des piroplasmoses. Aujourd’hui, la clinique reconnaît trois theilerioses : de première 1” Theileriose invasion C’est la maladie que fait un animal neuf! indemne, placé d’emblée en région contaminée, et auquel une ou plusieurs tiques infect,ées ont inoculé pour la firemiére fois des Theileria parua. El&. et MM. vét. des Pays tropicaux. - Auri 1947. 7 Retour au menu .98 J. GRIMPRET -*Les animaux importés, vaches laitières et reproducteurs, ont cette maladie grave, généralement dans leur’ première année d’importation. Les bovidés indigènes sont également sensibles a cette piroplasmose, dans les premiers mois qui suivent leur naissance. L’affection pass,e le plus souvent inaperçue. La maladie et même la mort d.e veaux marocains’ ne donne jamais lieu a diagnostic, et encore moins à traitement, aussi bien chez l’éleveur indigène que chez le colon. Par cont,re, les Européens font soigner les veaux croisés ou purs nés au Maroc, lesquels vis-a-vis de la theileriose sont placés dans les mêmes condit,ions que les bovid.és indigènes. On trouve et on traibe des veaux atteints de theileriose de première invasion. -Contrairement a une’ opinion quelquefois .admise, ceci montre qu’une vache marocame ne transmet pas à son produit d.‘immunité vis-a-vis de la theileriose. 2” Theileriose de rechute. Pendant très longtemps, les pathologistes ont admis qu’une première atteinte de theileriose immunisait contre cette maladie l’animal qui l’avait subie. Chacun sait d’ailleurs que la méthode de l’immunité croisée a servi A la classification des différents piroplasmes. Beaucoup d’auteurs admettaient aussi que t’étaient des at,teintes bénignes de theileriose qui donnaient une immunité aux bovins indigènes. ~Onsait aujourd’hui qu’il faut,reviser ce point de vue. Tous les vétérinaires du Maroc ont été amenés à traiter plusieurs fois les mêmes animaux contre la theileriose. Si les const,atations de cet ordre ont été faites d’abord chez des sujets importés, c’est seulement du fait que leur val.eur avait été la cause déterminante de l’appe! du vétérinaire, par leur propriétaire. 11est maintenant reconnu qu’un bovidé guéri de t,heileriose n’est pas sûrement immunisé. Une première att,einte confère probablement u’ne resistance relative, mais on ne peut pas parler d’immunité. Le bovidé guéri de theileriose continue a héberger des parasites qui, n’étant plus en période de mult,iplication, ne provoquent pas de maladie clinique, et on ne trouve pas de theileria dans le sang. C’est un état d’équilibre qui s’établit, entre l’hématozoaire qui a pris une forme de résistance, et le bovidé qui r’héberge sans trouble , apparent. Mais, que cet équilibre vienne a être rompu: les theileria se multiplient a nouveau, et on obtient une theileriose de rechute, affection qui peut être très grave, mais qui, généralement, n’est pas aussi sévère que la theileriose de première invasion. Tris nombreuses sont les causes qui mettent les animaux en moindre Retour au menu TIIEILERTOSF, BOVIXE AU MAROC 99 résistance et entraînent un accès de rechute chez des bovins qui ont déjà eu une theileriose clinique apparemment guérie. Parmi les observations recueillies,, citons : les carences alimentaires, le passage de l’alimentation verte Q l’alimentation sèche, la concomitance de la fièvre apht,euse; pour le taureau. la répétition des saillies; chez les vaches : l’installation d’une grande production laitière OU une mise-bas laborieuse, ube vaccination, et notamment celle contre le charbon bactkridien, le changement d’habitat,, d’altitude, etc. La theileriose de rechute se rencontre aussi bien chez les bovins de race pure que chez les croisés ou les indigènes. Aujourd’hui, le traitement d’animaux marocains atteints de theilerio?e est de clinique COUrante. C’était une erreur de croire que les bovidés indigènes étaient, solidement immunisés. La méconnaissance de la theileriose de rechute explique qu’on ait pu dire que les bovidés de race pure étaient très sensibles à la maladie, que les sujets indigènes 1’éLaient peu ou pas du t,out, et que les croisés avaient une résistance intermédiaire. La vérité semble bien être que les animaux mis en pays infecté, qu’ils soient de race indigène, importée OLI croisée, ont acquis une résistance relative A la suite d’une theileriose de première invasion guérie dans leur jeune âge, et qu’ils rest.ent esposés à des rechutes généralement moins graves. Retenons encore qu’un bovidk, né et élevé en région iniectée, est presque certainement porteur de thtileria qu’il a reGues peu après sa naissance. Transport6 avec toutes les apparences de la santé en pays indemne, il peut très bien à la suite d’une mise en état de moindre résistance pour cause indéfinie, faire une t.heileriose clinique et devenir l’origine de la contamination des tiques d’une contrée où l’aifection était jusqu’ici inconnue. En somme, tous les bovidés vivant en région infectée doivent être considérés comme des porteurs de germes, même s’ils semblent en bonne santé. 3” Theileriose de récidive. C’est. un accès de rechute que lait, un bol-idé indigPne, pur ou croisé, mais acclimaté, placé c’ans une région tre‘9 infectée. L’animal couvert de tiques reGoit pour la sec,onde fois, des doses massives de Z’hoileria dispar nouvelles; d’où maladie gra\-e! par entrke directe et massive de l’agent causal de l’affection. Voila pourquoi on relève cette theileriose sur les troupeaus de bceufs qui parcourent de grandes distances, changent d’habitat et sont l’objet de theilerioses en série; au point que ces infestations massives peuvent faire penser qu’il y a des souches différentes de theileria, à virulence variable. Si les animaux autochtones sont gravement malades 5 la suite d’infes- ,-- - --- Retour au menu 100 J. GRIMPRET tations massives de theileria, que dire des reproducteurs brutalement dans les mêmes conditions; d’où la notion t heileriose. B. - Symptômes. importés mis de régions a , Nous ne désirons pas rappeler ici les symptômes cliniques de la theileriose bovine; nous voulons seulement, attirer !‘attention du praticien sur certains d’enlre eux, peu connus ou dont l’intérêt est insuffisamment pris en considération. 10,Tarissement du lait. Ches les femelles laitières, le tarissement .‘de la sécrétion lactée est le premier symptôme observé. 11 appa.raît en même temps que la poussée thermique, alors même que l’animal conserve toutes les apparences de la santé et qu’en particulier il conserve son appétit. Ce symptôme,est très important, en raison de l’impérieuse nécessité d’emreprendre un traitement ,précoce. L’attention des éleveurs doit être a.ttirée sur ce point particulier, avec d’autant plus d’opportunité que les grandes, laitières sont sujettes aux theilerioses de rechute, en raison même de leur perfectionnemerjt laitier qui les place en état de moindre résistance physiologique. 20 L’ictére. L’ictère n’est pas un symptôme fréquent de la theileriose; certains auteurs considerent même qu’il n’existe jamais dans cette piroplasmose. Pratiquement on le rencont~re assez souvent, pas très prononcé chez des suje& nés dans le pays, et qui ront une rechute dont l’évoiution est généralement plus lente que dans l’accès de Premiere invasion. En fait, on rencontre l’ictère chez de nombreux bovidés malades pour lesquels l’examen de laboratoire conclut toujours à l’existence de theileria. On peut penser qu’on est en présence de piroplasmoses associées, assez fréquentes, où les theileria, plus nombreuses,‘masquent d’autres piroplasmes dont la multiplicat,ion est moins grande, les. anaplasmes par exemple. 3” Réaction ganglionnaire. L’hypertrophie des ganglions lymphatiques superficiels est fréquente chez les malades. C’est un bon signe différentiel DDEla theileriose, surtout pour les bovidés marocains. 40 Symptômes cutanés. C’est une theileriose clinique assez peu connue. Le malade fait une forte hyperthermie classique. Un frottis de sang m.ontre l’existence de Retour au menu TIIEILERIOSE BOTISE AU MAROC I!N très nombreuses theileria. X l’examen plus attentif, on voit généralement sur un membre, le long du canon; que la peau devient dure, parcheminée ; elle forme un tuyau rigide qui enserre le membre, et est insensible. D’autres taches parcheminées apparaissent un peu partout; le bovidé prend une attitude raide! fiFée ; tout, mouvement est difficile. Enfin, 1:~ peau tombe en larges sphacèles plus ou moinj confluents. L’animal fait littéralement (( peau newe ». Nous avions tout d’abord pensé qu’il s’agissait d’une photosensibilisation acridinique consécutive au traitement par la gonacrine. Mais ayant observé les mêmes symptomes chez des bovidés atteints de theileriose, qui n’avaient recu aucun traitement, l’hypothèse de la photosensibilisation doit être abandonnée. D’ailleurs, ces symptômes cutanés ne s’accompagnent pas de tremblements ni de phénomènes d’excitation quelconques. La mise permanente à l’étable ne modifie pas non plus le processus de chute et de remplacement du tégument. Sur quatorze cas de theileriose ccnfirmée, avec symptômes cutanés, que nous avons suivis, nous avons fait des remarques communes qui nous semblent avoir de l’intérêt. u) Tous les malades étaient des animaux marocains de race brune, ce qui paraît aller B l’enconke de l’hypothèse de photosensibilisation. Aucun cas semblable n’a été relevé sur des bovidés de race importée ou croisée. b) Malgré des symptômes bruyants; tous les malades ont guéri, après une convalescence assez longue. (A. suivre.) I Retour au menu LA LUTTE CONTRE AU LA PESTE BOVINE CAMEROUN ysr. R. BLANC La peste bovine sévit à l’état endémique dans le Nord Camerotin (rhgions Nord e$ Bénoué). La région immédiatement méridionale du plateau de l’ddamawa,’ après avoir connu une épidémie très meurtrière en 1926-27, est, depuis cette époque, indemne de cette maladie. Elle doit ce privilège à sa situation géographique particulière (elle est, en effet, séparée des zones d’élevage du Nord par une zone de plusieurs dizaines de kilomètres de large, infestée de glossines), et surtout à la barrière naturelle de la falaise, dite de Ngaoundéré. La région Nord, par contre, abs&ment plate, est ouverte sur toutes ses frontières et, de ce fait, ses troupeaux sont en contact quasi permanent avec les grosses agglomérations de bétail du Tchad et du Nord de la Nigeria, d’où I’endémicité de l’affection. L’obligation de la transhumance en saison sèche provoque des rassemblements considérables de troupeatix dans les « yaérés D (zmes inondées en saison des pluies) des bords du Logone - Mayo Bebbi - Tchad, oe qui facilite encore la propagation et l’extension des maladies contagieuses. L’épidémie la plus meurtrière dont se souviennent les indigènes date de 1918. Cette année-là,, la mortalité débuta sur des troupeaux venus de Nigeria et se transmit très vite aux troupeaux voisins et aux animaux de la brousse (antilopes, phacochères, etc.). Pour essayer d’arrêter la maladie, le Capitaine GAUTI-IIER commandant le poste militaire de Maroua, envoyait dans les (( yaérés » un sergent européen et 200 manœuvres pour brûler la viande des cadavres. Cette opération dura près de six mois. Aux dires d’un témoin, il fut brûlé parfois jusqu’à 300 bœufs dans la même journée. Malgré l’envergure de l’opération, la maladie prit encore de l’extension sur Maroua-Mokolo-Yagoua, sans doute à cause de la viande de malades apportée sur les différents marchés. Dès l’arrivée de vétérinaires au Cameroun (M. DAUZATS, 1925, M. JEAN~~, fin 1926), la lutte contre la peste bovine fut entreprise, d’abord sur le plateau de I’Adamawa, puis & Garoua, puis à Maroua. Au début, la lutte consista en mesures prophylactiques simples : prospection, isolement des malades et suspects, incinération des cadavres. Les premiers essais de vaccination furent entrepris en 1929 avec du vaccin formolé provenant de Bamako. Les résultats furent peu concluants, ce vaccin étant trop vieux vraisemblablement. 1929, à Garoua, M. le Vétérinaire DAUZATS, sans IooaJ ni matériel, commence la préparation du vaccin formolé selon la méthode préconisée par CURASSON et DELPY en 1926. ' 1931, M. DAUZATS étant. en congé, la production continue à Garoua sous la surveillance du docteur EVRARD et 3.581 vaccinations sont effectuées dans la région de Garoua.’ _ Retour au menu LA LUTTE CONTRE LA PESTE BOVISE AU CA4WEROU‘r 103 11 est décidé alors d’édifier un centre zootechnique à Maroua, plus central et plus riche en bétail que Garoua, pour la production en grand du vaccin antip :stique. M. le Vetérinaire JEANNIN, alors affecté a8 Xrroua, commence l’édification ds ce centre, à Missinguileou, à 1.800 mètres du poste de Maroua. Décambre 1931, M. le Vétérinaire DAEZAT~~, retour de congé, arrive à Maroua et commence immédiatement la production du vaccin. Le centre de Blissinguileou comprend alors une infirmerie de quatre pièces qui servira de laboratoire et deux écuries, le tout en matériaux du pays et couvert en tôle. Un laboratoire est en construction et ne sera terminé: qu’en 1934. C’est à ce moment seulement, 1932, que commence vraiment la lutte contre ï la peste bovine dans les régions’Nord et Benoué. Prophylaxies sanitaire (isolement des malades) et médicale (vaccinations au vaccin formolé) sont employées conjointement et l’action se développe très rapidement. L: centre de Missinguileou s’agrandit. Le laboratoire, terminé en 1934, est doté de tout le matériel nécessaire à la préparation en grand de vaccin antipestique formol& Difficile a’u début, vu l’hostilité des éleveurs à tout,e nouvelle méthode, la Vaccinat#ion au vaccin formolé fut très vite généralisée, au fur et à mesure que las éleveurs se rendaient compte de l’efficacité de l’intervention du service de l’élevage. De 3.581 vaccinations en 1931, nous passons à plus de 45.000 en 1932, 59.512 en 1933, 91.421 en 1935, 97.034 eu i935, 193.504 en 1936, 157.708 en. 1937, 265.347 en 1938, 220.005 eu 1939$ 215.032 en 1940, 221.755 en 1941, 222.192 en 1942, 202.622 en 1943, 213.913 en 19iJ. Grâce A cette action energique, la peste fnt nettement, jugulée. Elle fut et est toujours endémique, niais il ne fut plus question d’epidémies meurtrieres telles que celles signalées en 1918-19, 1925. En conséquence, le cheptel bavin de la région subit très vite une augmentation sensible. En effet, si l’on ne peut compter pour exact le chiffre de 200.000 indiqué en 1932, car à ce moment la region était. encore assez mal connue et les éleveurs encore hostiles a notre intervention, l’on peut se baser, sans crainte de grosse erreur, sur les recensements effectués & compter de 1936-1937. D’après ces recensements, la population bovine du secteur Nord Cameroun d’élevage passait de 359.632 en 1935 ?I 376.376 en 1940, 450.616 en 1942, 481.490 en 1945. La fabrication du vaccin formolé fut abandonnée en 1945. Le ler janvier 1945, I\I. le Vétérina,ire DAUZAT c se rendait h XOUBI (Nigeria) chercher des chèvres inoculées avec la souche nigérienne de virus pestique adapté à la chèvre. Les premiers essais furent pratiqués le 5 janvier sur 10 veaux &cemmont vaccinés az~ vaccin formolé; pas de réact’ion sérieuse. Ces 10 veaux sont éprouvés par injection de 3 cc. de sang pestique (peste naturelle) et sont, régulièrement présentés. Un seul fait de la peste et en guérit. Deuxième expérience : 15 cenlta lzethfs sont vaccinés au virus de chèvre, 9 font une très légère réaction, 4 une forte réaction (larmes, diarrhée) et 2 une réaction très forte qui pendant huit jours fait craindre leur mort. La vaccination est alors lancée sur une plus grande échelle, mais seulement swr des animaux vaceint& azc vaccin fo?molé depuis trois ou quatre mois. C’est ainsi que 29.233 vaccinations au virus de chèvre sont pratiquées sur des troupeaux de Katoual, Meskin, Gazawg, etc. Retour au menu 104 R. BLANC De retour au territoire le 25 février 1945, nous dhidions avec’M. DAUd’expérimenter le vaccin en grand sur des animaux neufs. A cet effet, je partais le 4 mars sur Dargalla où je vaccinais 2.035 animaux. La plupart des vaccinés réagirent, certains fortement entre le 4e et le 1Oe jour; 19 veaux succombèrent.’ Je -décidai alors de Cont>rôler l’efficacité de ce vaccin, avant de me lancer dans une vaccination générale. A cet effet, une série d’expériences furent entreprises au laboratoire de Missinguileou. ZATS 1’” expérience. - 10 veaux vaccinés le 4 mars à Dargalla sont amenés au centre le 18 mars. Ils sont marqués de A à J et inoculés avec 2 cc. de sang virulent provenant du veau no 360, en même temps que 5 témoins numérotés de 380 à 384. Les observations sont faites et les températures prises .matin et soir. -RÉSULTATS. - Sur les 5 t~..~sins, 4 sont abattus d’urgence pour la fabrication de vaccin,’ le cinquième est réfractaire. Sur les 10 animaux vaccinés : 6 veaux (C-F-G-H-I-J) ne présentent pas même une réaction thermique. - 1 veau (A) présente une réaction thermique nette, mais doit être abattu le 28 pour péripneumonie. ‘Aucune lésion de peste. -I 1 veau (B) présente une réaction thermique très nette à partir du 6e jour, mais sans lésions d,e‘peste. Meurt de cachexie le 16e jour. Sa mort est due à la peste, mais à cause de son -mauvais état général. Il aurait sans doute résistés’il avait été en meilleur état. - 2 meurent de peste dassique, le veau D le 29 ‘avec lésions buccales nettes, larmoiement et diarrhée, le veau E le 2 avril, avec seulement lésions buccales nettes et larmoiement’. 2” expérience. - 8 veaux vaccinés à Matfai le 4 mars sont amenés au centre le 28 mars. Ils sont marqués de K à R et inoculés avec 2 CG. de sang virulent provenant du veau no 387, en même temps que 5 témoins numérotés 398 à 402. 'RÉSULTATS. - Sur les 5 témoins, 4 sont abattus d’urgence pour la fabrioation du vaccin, un cinquième est réfractaire. Sur les 8 animaux vaccinés : 3 veaux (L-Q-R) ne font même pas de réaction thermique. - 1 veau (N) fait une réaction thermique très légère le 4e jour. - 2 veaux (M et P) font une réaction thermique du 3e au 8e et 9e jour, sans lésions. -. 1 veau (0) fait une réaction thermique du 5e au IOe jour, avec légère oongestion buccale et léger larmoiement vite disparus. - 1 veau (K) fait une réaction thermique le 3e jour, de la congestion buccale le 7e jour et meurt de peste le Ile jour. 3” expérience. - 10 veaux arrivés au centre le 15 mars pour servir à la fabrication du vaccin formol& sont vaccinés au virus de chèvre et seize, jours après éprouvés par inoculation de 2 cc. de sang virulent. a) RÉSULTATS DE LA VACCINATION. - Les 10 veaux présentent une réaction s thermique qui dure de trois à sis jours. Tous présentent des lésions buccales plus ou moins nettes, du larmoiement et 2 de la diarrhée. La réaction est si Retour au menu LA LUTTE COSTRE LA PESTE BOVISE AC CABIEROCX sérieuseque 2 des veaux euccomhentcachectiqnes, l’un le 1@ jour, l’autre lge j,ur, trois jours après l‘inoculation d’épreure. 105 le b) RÉSULTATS DE L'ÉPREUTE. - -iucun ne fait In moindre réaction thermique, sauf le no 2, mais il doit être abattu pour abcès profond sous-parotiùien. Ces résultats étant nettement encourageants, la \-accination au vjrus de chèvre fut lancée dans le secteur jusqu’a la fin de la saison sèche. Au cours des différer& tournées! les infirmiers et moi-même avons fait une enquête serrée sur les suites de la l-accination. L’enquête a porté sur 57.833 vaccinés parmi 1esqueIs‘309 sont morts des suites de la vaccination, ce qui fait un pourcentage insignifiant (par comparaison, pour obtenir 57.000 doses de vaccin formolé il aurait fallu abatt,re plus de 1.000 veaux). Cette enquête a permis égalrment de constaterqu’il n’y avait pas eu un seul cas de peste sur les troupeaux vaccinés depuis janvier., Restait $ éprouver la vaccination en saison des pluies. Il était à train dre, en effet, que la pluie, la boue, les insectes piqueurs ne provoquent l’exacerbation de la réaction post\-accinatoire et le réveil des maladies intercurrentes telles que trypanosomiase, piroplasmoses, etc., et ne déterminent des pertes trop graves. Aussi, avant de pratiquer la vaccination générale du secteur, décidaije d’essayer le vaccin d’abord au cent,re, de facou à pouvoir suivre moimême toutes les réactions. 60 veaux neufs (35 en bon état, 25 maigres et chétifs) furent amenés au centre et installés dans un parc T-olontairement mal placé, de façon A ce que les animaux soient dans la boue et soumis à toutes les intempéries. Les veaux furent. vaccinés le 18 juillet et leur température fut prise matin et soir jusqu’au 5 août. Tous les veaux firent une réaction thermique très nette du 5e au 8e ou au 10e jour. 40 eurent des lésions très nettes typiques - larmoiement, jet,age, mufle sec et fendillé, diarrhée - 17 présentèrent seulement du larmoiement et du jetage, 2 du larmoiement, 1 simplement. la réaction thermique. TOUS furent rendus en bon ét.at B leurs propriétaires le 5 aoùt, sauf un veau qui ne put reprendre assez vite et fut abattu. Les risques semblaient insignifiank et la vaccination générale fut entreprise. Les résultats obtenus au cours des expériences de laboratoire ont été confirmés en brousse. La mortalité due 5 la réaction vaccinale est très réduite, tout au moins en ce qui concerne la région Kord. La visite de tout. le secteur a été effectuée un ou deux mois après la campagne de vaccination. Cette \-jsite avait pour but de contrôler le nombre des animaux réagissant ti la vaccination et la mortalité due & notre intervention. Retour au menu -106 Voici R. les résultats obtenus BLANC : CL) Saison sèche : pour 57.833’vaccinés ayant réagi, 209 morts soit 0,36 oh. Saison des pluies : pour 165.439 vac,cinés ayant réagi, 2.971 morts soit 0 %. Le pourcentage des mortalités est plus important en’ saison des pluies du fait desintempéries et de la pullulation des insectes piqueurs qui mettent lesanimaux en état de moindre résistance. De toute fagon, on peut considérer ce taux de mortalité comme insignifiant. 11 eut fallu abattre tout autant de veaux pour obtenir suffisamment de vaccin formolé pour vacciner le même nombre d’animaux. b) Les résultats obtenus h Garoua furent moins bons cependant. En effet, 1.436 animaux sur 32.243 vaccinés ayant réagi, succombèrent, soit 4,4 %. La seule explication plausible était que beaucoup d’animaux de cett,e’ région sont trypanosomés et que la réaction brutale provoquée par le virus de chèvre exacerbe la maladie, d’où. mortalité beaucoup plus élevée; les animaux succombent non pas à la réaction vaccinale, mais à l’association réaction-trypanosomiase, cette dernière affection étant surtout en cause. D’ailleurs, maigre ces pertes élevées, notre intervention fut bien accueillie, car Garoua qui, malgré la vaccinaSon au 1vaccin formolé en 1944, avait perdu plus de 3.000 animaux de peste --- surajoutde à la trypanosomiase,, les deux maladies vont toujours de pair a Garoua n’a ~1~seu a se plaindre de cette affection depuis la vaccination au virus de chèvre en novembre 1945. Pour réduire les Pert>es,j’ai ordonné cette année le traitement des trypanosomés avant la vaccination antipestique. La vaccination a été effectuée et les pertes insignifiantes, sauf dans la subdivision de Pol où quelques troupeaux trypanosomés et non traités ont été vaccinés par les infirmiers qui n’avaient pas dia.gnostiqué la maladie. *** Conclusions. T>evaccin antipestique formolé a permis de réduire la peste a des proportions acceptables et a permis d’arrêter, au Cameroun, les grosses épidérnies ravageuses d’autrefois. Il présentait cependant des inconvénients : nombre élevé de veaux a abattre pour sa fabrication ,(pas plus de 50 à 60 dosespar veau), durée relativement courte de l’immunité conférée (six A huit mois maximum), d’où nécessité d’intervenir deux fois par an surles mêmes troupeaux nécessité d’injecter de fortes doses (20 a 40 cc.), difficulté d’approvisionnement par porteurs, obligation de coucher tous les animaux et lenteur des opérations, immunit,é conférée pas toujours très solide. Retour au menu LA LUTTE COSTRE L-1 PESTE BOVIXE AL CAXEROUS ,107 Tous ces inconvénients sont supprimés par l’emploi du vaccin virus de chèvre. Le procédé est. plus économique. car une chèvre coûte environ 5 fois moins qu’un veau et donne 5 a 6 fois plus de closes vaccinales. L’immunité conférée est beaucoup plus longue (3 à 4 ans disent les auteurs anglais), ce qui permet de ne faire qu’une vaccination générale tous,les trois ans et chaque année la vaccination des jeunes seulement,. La dose vaccinale étant de 2 cc. permet la vaccination rapide des animaux maintenus debout. L’immunit~é semble également bien plus solide. Depuis 18 mois que j’utilise le procédé dans le Nord Cameroun! je s obtenus. En effet, sans Cependant~ n’ai qu’à me fkliciter des résultat éliminer l’hypothèse que la peste subit une période de sommeil, l’on peut d.ire que depuis mars 1943 cette maladie a pratiquement disparu du secteur d’élevage L\ord Cameroun. Au cours de 93 jours de tournée. je n’ai rencontré de peste qu’une fois : 5 malades non vawinés dans un troupeau vacciné depuis cinq mois au virus de chèvre. Ceci m’a permis d’inoculer la peste & 5 veaux vaccinés et de me rendre compte qu‘ils n’étaient absolument pas sensibles (expérience surveillée au centre dl1 8 au 24 juillet). Au cours de 103 jours de tournée clans la région Nord, M. l’hssistant RABIGOT n’a vu qu’un seul malade de peste. Quant aux infirmiers. qui cependant. parcourent la brousse environ vingt jours par mois, aucun d’eux n’en a I-U, à part les deux cas signalés plus haut,. Pour 1946, je n’ai vu en 107 jours de tournée, en tout et pour tout, que 8 cas de peste. M. l’Assistant D.L~-uTs! 5 malades en 74 jours de tournée et. les infirmiers, 68 malades en plus des cas signalés plus haut,. De même, depuis l’emploi en grand de ce procédéj les pertes par peste sont insignifiantes, 2.43 morts en 1945 d.ont aucun vacciné au virus de chbvre et pour 1946, 169 morts dont 66 seulement vaccinés, et ce sur un cheptel d.e plus de 400.000 animaux (ne sont pas compris les chiffres de la subdivision de Fort-Foureau, qui a subi des pertes sérieuses cette année; mais parce que la \-accination effectuée avant le départ en transhumance a été faite avec des chkres inoculées al-ec une souche très affaiblie provenant. de Fort-Lamy: souche qui a été perdue très vite, faute dont je me suis rendu compte seulement à la réception du rapport des infirmiers, alors que la plupart des troupeaux étaient dispersés en IXigeria. ou au Tchad. Ces pertes n’auraient pas eu lieu si Fort,Foureau ne s’était trouvé à 300 kilomètres de Ma.roua, car j’aurais fourni une souche virulente et la 1.accination aurait pu être surveillée par un agent européen). (A signaler que les animaux \-accinés en 1943 avec une souche emmenée de Maroua ont traversé l’épizootie sans aucun mal.) auquel il est Le procédé présente, bien sûr, cquelques inconvénients Retour au menu 108 R. BLANC possible cependant de remédier : ces inconvénients ont été signalés entre autres dans le rapport annuel de Nigeria de 1943 et j’ai eu moimême l’occasion d’en relever quelques-uns a mes dépens. a), Perte d’activité du virus : ,certaines races de chèvres sont tré;s résistantes à la peste et au bout de quelques passages on arrive 5 une diminution telle de la virulence que l’immunité conférée est très faible et même inexistante. Avant de recevoir le rapport de Nigeria où l’on signalait la résistance des chèvres naines, j’avais eu des ennuis avec des chèvres naines de la région de Pouss ct Durbei et j’avais dû interrompre la vaccination en attendant une souche fraîche. La connaissance des races locales de chèvres résistantes permet d’éviter ces ennuis. b) Risque de pollution du vaccin par le virus pestique bovin. c) Possibilité de transmission de la trypanosomiase par l’utilisation de chèvres trypanosomées. Les auteurs a’nglais, et j’ai adopté leur technique, surmontent ce dangér par addition au sang d’un volume égal d’une solution d’émétique, à 1 pour 1.0.000. Il-a été prouvé par eux que cetke fa.çon de procéder n’affecte pas la virulence du sang pendant trois ou quatre heures. d) Risque de Pert)es assez élevées par réveil ou exacerbation de malaintercurrentes. C’est ainsi que s’expliquent les pertes subies après vaccination dans les régions trypanosomées de Garoua et Poli. J’ai remarqué également que beaucoup de pertes en brousse sont dues à un réveil de coccidiose. Il est possible d’éviter ces ennuis en traitant les troupeaux trypanosomés quelques semaines avant la vaccination, de façon a n’intervenir que sur des animaux sains. Brel’, a mon.avis, si l’on doit se baser sur les résultats obtenus dans le secteur Nord Cameroun, résultats q$ concordent avec ceux obtenus en Nigeria depuis 1940, la vaccination antipestique au vaccin virus de chèvre, frais ou sec, doit être la méthode de choix pour entreprendre une lutte contre la peste bovine .dans le, but d’obtenir l’éradicatibn absolue de cette maladie. dies ’ Retour au menu LE par R. BCECF MALBRANT: DU P. LAC RECEVEUR TCHAD et R. SABIN (1) (suitej (S figures) 30 Caractères zootechniques. Du point .de vue conformation, le bcuf du Lac Tchad présente des variations sensibles entre ses différents représentants. Malgré cela, en une description s’adressant aux sujets les plus purs! on peut fournir d’animal type, dont on s’écartera d’autant plus que l’on aura affaire a des sujets moins insulaires,’ par suite des métissages de degré très variable que l’on est amené à rencontrer au contact soit du zébu Arabe, soit, bien qu’à un degré infiniment moindre, du zébu Bororo. Les mensurations, que nous présentons ont été prises sur cinq troupeaux du Lac, considérés comme faisant partie des sujets les plus purs que l’on puisse rencontrer. Il nous paraît bon7 a\-ant d’exposer nos résultats, d’indiquer sommairement la maniére dont ils ont été obtenus, ceci afin de situer exactement l’animal, des me~~s7.wutio~n.s. Les mensurations ont été prises sur l’animal la tête maintenue par deux aides, donc B hauteur d’homme et moyenabaissée, à l’aide : la de la toise, 20 du ruban métrique. Hauteur au. gawot. - Prise à la toise, au sommet du garrot. Prise 5 la toise, immédiatement en arrière Hauteur em arrière du garrot. du garrot, au point ou CCle dos semble rentrer entre les épaules N. Elauteur à la croupe. - Prise à la toise, au point le plus élevé clu sacrum. Hauteur de poitrine. - Obtenue par différence ent#re la hauteur en arrière du garrot et la hauteur du passage des sangles, vérifiée à la toise. Les écarts obtenus par les deus procédés sont de l’ordre du 1 ,Y cm., donc pratiquement négligeables, cette valeur étant de l’ordre de grandeur des écarts obtenus par plusieurs mensurations snccessives d’une même région. Ha.uteur clzc p~ssnge des sa@es. - Obtenue à l’aide du ruben nkrique. Largeur de la poitrine. - Prise en arrière des épaules, à l’aide de la t,oise et d’une règle perpendiculaire. Larges du poitrail. - Ecartement entre les deus pointes des épaules, mesuré comme ci-dessus. (entre les pointes des Largeur des lmtches. - Xesurée au ruba.n métrique coxaux) . Longueur de la croupe. - Mesurée au ruban métrique, entre la pointe du ooxal et celle de l’ischium correspondant. Prise debout, nement (1) Voir cette Rewe, no 1. , Retour au menu 110 / ) l / , j R. MALBRANT, P. RECEVEUR ET R. BABIN Longueur de la tête. Mesuré’3 au ruban métrique, du sommet du chignon au bout du nez. Longueur du clos. - Mesurée au ruban métrique, en arrière de la bosse, au point où le dos entre K entre les épaules ». jusqu’à la soudure dorso-lombaire. Longueur du rein. - Mesur6e au ruban métrique, depuis la soudure dorsolombaire jusqu’à la soudure lombo-sacrée. Longueur de la pointe dorso-scapulaire à Za pointe de la hanche. - Mesurée au ruban métrique, entre la pointe du Cart#ilage de prolongement du scapulum et la pointe de la hanche. Longuew de l’épaule. - Mesurée au ruban métrique, du sommet du cartilage de prolongement du scapulum à la pointe de l’épaule. ,Lo*gueur de la queue. - Mesurée au ruban métrique, de la terminaison du sacrum à ,sa pointe, non compris le toupillon caudal. Oirccmfe’rence de la base cle la queue. - Mesurée au ruban métri’que, au point oi~ elle* devient libre. Epaisseur de la tâte, - Mesurée au ruban métrique, au niveau de la base des cornes. Lomgzcew ~IL front. - Mesurée au ruban métrique, du sommet du chignon à une ligne réunissant les angles externes des yeux. Longueur des cornes. - Mesurée au ruban métrique, sur la courbure. Longueur des oreilles. - Mesurée au rubàn métrique, représente la longueur de la conque auriculaire. Circomffé~~ence de la base des cornes. - Mesurée au ruban métrique, au point oti l’étui corné commence. Lowguew .&A corps. - Mesurée au ruban métrique, du bout de nez à la base de la queue, le ruban métrique suivant le dessus de l’anima,l. Tour de poit&ae. - Mesuré au ruban métrique, en arrière des épaules et au niveau du passage des sangles. Tour du ventre. - Mesuré au ruban métrique, au point le plus volumineult: de l’abdomen. Hauteur du boulet antérieur au sol. Mesurée au ruban m&rique,du sol au milieu du boulet. Longueur du. canon. - Mesurée au.ruban métrique, depuis le point précédent’ jusqu’au milieu du geriou. Longueur ava&bras. - Mesurée au ruban métrique, depuis le point précédent A la pointe de coude. Hauteur du boulet postérieur au sol. Comme pour le boulet antérieur. Tour de canon anttfriew., - Mesuré au ruban métrique, à l’union du tiers moyen et du tiers supérieur. !Pour canon postérieur. - Comme pour le canon antérieur. !FOUT du+’ genou: - Mesuré au ruban métrique, au ,milieu de la hauteur du genou. Tour dzc lmulet.aw~érieur. - Mesuré au ruban métrique, au point le plus saillant. Tour du boulet postérieur. - Comme ci-dessus. Tour Czzcjarret. - Mesuré au ruban métrique, obliquement, en passant par la pointe et le pli du jarret. Longueur scapulo-coxale. - Mesurée au ruban métrique, de la pointe de l’épaule à la pointe de la hanche. Retour au menu LE B(ZEFI‘ DC LAC 111 TCHAD / Ceci nous a permis de dresser les trois tableaux MENSURATIONS DE 4” Taureaux primitifs suivants : KOURIS L- 1 “7 l ,: 1 L! 1 1 Hauteur a#u garrot ............ 163,151 !GO 113 Hauteur en arrière du garrot ... 153 147 Ii-7 139 Haut)eur à la croupe ........... 165 153 157,143 Haut,eur à la pqitriue. ......... 71 68: iii 73 Hauteur passage des sangles. ... 82 79’ 74 66 Largeur de la poitrine. ........ 5Ï / X1 Si A5 Largeur du poitrail. 48’ 431 .ill 13 ............ jgi Lj(,~ 51, 44 Largeur hanches .............. . Longueur croupe .............. , 58l 53 53 31 Longueur tête ................ 71 66 63 63 Longueur dos ................. / Si’ 38 40 45 Longueur rein ................ I 39 Pl 35 36 Longueur pointe dorso-scapulaire ~ ~ à pointe de la hanche ......... j 86: 81 75, 74 Longueur de l’épaule .......... Longueur de la queue ......... Circonfkrence base queue. ....... Epaisseur tête ................ Longueur front ............... Longueur cornes .............. Longueur oreilles ............. Circonférence base corues. ...... Longueur corps ............... Tour de poitrine. ............. Tour du ventre. .............. Hauteur du boulet antériem au sol Longueur canon .............. Longueur avant-bras .......... Hauteur boulet postérieur au sol . Hauteur pointe jarret au sol .... 62 Tour canon antérieur .......... 25 Tour canon postérieur ........ .’ 24’ 21~ 2-3 23 Tour genou .................. 37: 36; 23’ 36 Tour boulet antérieur 36’ 33~ 32 29 Tour boulet postérieur ................. 33i 33’ 31/ 33 Tour du jarret. ................ 481 50, 44 42 Longueur scapulo-oosale. ...... ,126: 123’126 ii7 x i :. .,-I a n - ----i 49 146 162 149 150% 1 47 133 157 147 147 54 146 162 156 155 60 62’ 76 71 066 Y- 71 81 76 081 47 41 58 52 051 45 43 43 43 041 b& 45 51 50 048 53 50 58 53 055 66 67 69 65 067 48 46 35 38 054 27 36 46 40 40 70 82 78 53 52 60 16 114 131 28 35 38 79 ! 18 20 24 / 4Ï 45 60 i260 261 313 ‘190,181 203 !-li2271234 17’ i;’ 18 221 24; 28 43 39’ I’4.1 15 1; 1s si 54 63 211 23’ 22 81 57 119 26 33 34 81 18 53 300 198 230 18 90 063 122 0224 032 031 79 22 523 289 192 222 017 %kimÏ !&2: o.f$l 181017 Ei9~O~Ï 241025 29 32 34; 34 30 / 41 44 48, 45 41% 11 10 118 125,13+30 1 1 49 43 55 63 80 43 40 45 51 62 38 36 08 24 34 30 66 26 58 171 95 138 17 25 Retour au menu 112 R. MALBRANT, P. RECEVEUR ET R.. SABIN 2” Bœufs 112 13 14 15 16 AGES Hauteur au garrot ............. Hauteur en arrière du garrot. .... Hauteur à la croupe ........... Hauteur de la poitrine. ........ Hauteur passage des sangles. .. Largeur de la poitrine. ......... Largeur du poitrail ..... :. .... Largeur hanches .............. Longumr croupe ............. Longueur tête ................ Longueur dos ................. Longueur rein ................ Longueur pointe dorso-scapulaire à pointe de la hanche ........ Longueur de l’épaule .......... Longueur de la queue .......... Circonférence base queue. ...... Epaisseur tête ................ Longueur front ............... Longueur cornes .... 1 ......... Longueur oreilles .......... .:. Circonférence base cornes ....... Longuéur corps ............... Tour de poitrine .............. Tour du ventre ............... Hauteur du boulet au sol ....... Longueur canon ......... .: ... Longueur avant-bras .......... Hauteur boulet postérieur au sol Hauteur pointe jarret au sol ... Tour canon antérieur .......... Toùr canon po&érieur ......... Tour genou ................... Tour .boulet antérieur ......... Tour boulet postérieur ........ Tour du jarret ............... Longueur scapdo-ooxale ...... 160 160 153 80 80 46 42 58 58 71 47 41 162% 162 167 75 87 44 44 55 58 ‘71 39 46 /49 ,154 146 153 155 158 73 73 73 80 45 51 37% lk5 49 50 53 52 66 70 47 39 34 46 90 61 133 24 30 33 204. 21 55 316 208 233 18 24 45 18 59 26 24 38 34 33. 52 126 81 59 223 24 30 39 77 22 72 288 192 214 19 28 48 19 65 23 23 37 36 33 43 121 76 54 102 24 15 24 80 21 44 275 292 213 17 24% 42 17 59 22 23 -36 31 29 44 131 144 142 254 71 71 ; 46 42 46 51 67 45 24 84 74 54 54 ,114 114. 27 27 23 28 37 31 61 77 21 21 66 57 270 278 195 196 240 236 17 17 25% 21 44 40‘ 17 17 63 58 23 22% 24 ‘$2 37 35 34 32 33 31 46 . 44 124 126 146 143 153 65 78 42 36 44 50 63 ‘40 35 78 55 119 24 29 28 67 23 AI 269 187 233 17 25 45 17 71 22% 22% 35 24 33% 45 117 Retour au menu LE BEL-F DU 3’ LAC 113 TCHAD Vaches 35 Longueur pointe dorsoscapulaire B SI1ointe, de la hanche . . .~ Circonférence base queue .. . .. Epaisseur tête . . . i .21 20 Tour boukt postérieur. Tour jarret . ... .. Longueur scapulo 30 13 .I ~ -?Il!, 24,- / -79 / Il 21 21 22 “6 37 34 35 Retour au menu 114. R. MALBRANT, P. RECEVEUR ET R. SABIN Quelques mensurations supplémentaires nous ayant paru utiles, nous avons pu examiner, au cours d’une tournée ultérieure dans la région d’Iserom, quelques animaux kouris de race pure et, quoique ce dernier examen ait porté sur un nombre moins important d’animaux, compléter ainsi notre documentation. a Nous avons ,mesuré : Longueur du bras. - Prise l’épaule et la pointe du coude. Longueur du cou. - Prise latérale du cou, entre le bord rieur de l’épaule. Hauteur des ischiums. - Ecartement des ischiums. pointes des ischiums. Hauteur au ruban au ruban postérieur Mesurée - du grasse? au sol. - métrique, entre la pointe de métrique, sur la ligne médiane du maxillaire et le bord ahtka la toise.’ Mesuré Mesurée au ruban métrique, entre les à la toise. Longueur.de la jambe. 1 Prise au ruban métrique, du centre de l’arti, culation du grasset à celle de l’articulation du jarret. La taille a égàlement été reprise comme terme de comparaison. Ces diEIérentes opérations nous ont permis de dresser les tableaux suivants : ACES TAUREAUX Longueur bras .......................... Longueur cou ........................... Hauteur iachium. ........................ Ecartement- ischiums...................... . ................ Longueur jambe ....... Hauteur du grasset sol. ............... Taille ................................... 6 ans 7 ans 45 58 136 20 51 -100 146 44 55 132 17 51 100 153 MOYENN 43 ;5 56,5 134 i8,5 51 100 149,5 ARES VACHES Longueur bras ............ Longueur cou ............. Hauteur ischium ........ ‘. .. Ecartement ischiums ...... Longueur jambe .......... Hauteur du grasset sol. .... Taille .................... 7 ans ------ 41 56 1-32 20 45 100 144 5 ans 6 ans 7 ans 10 ails 42 58 131,5 20 4s 95 145 40 54 133,5 20 51 97 144 41 52 129 20 49 86 141 36 56 127 20 47 88 136 MOYENN 40 55,2 130,6 20 48 93,2 142 Retour au menu LE BOXF DC LAC 115 TCHAD Cesmensurations ont été principalement faites sur quatre troupeaux d’origine différente, comprenant chacun vaches! bœufs et taureaux. Y ont été ajoutées également celles de quelques sujets d’autres provenahces. L’examen de ces tableaux, joint aux observations complémentaires recueillies par ailleurs, nous permettra de fixer assez exactement, du moins l’espérons-nous, la physionomie de cet. intéressant bovidé. Fig. 1. - Crâne de hccuf du Lac Tchad (photo Curson). Aspect ge’néral. - L’aspect général du bœuf du Tchad est celui d’un animal de robe blanche le plus souvent, massif: imposant, d’aspect mou et lymphatique, a extrémités épaissesmais qui, malgré cela, conserve quelque chose d’enlevé, comme le confirme le rapport : haut,eur de poitrine sur hauteur du passage des sangles! ainsi que nous le soulignons plus loin. Notons tout de suite, pour le silhouetter, le cachet tout spécial qui lui est donné par SOh énorme cornage, et qui a fait également dénommer ce bœuf : bœuf a « grosses cornes ». I Retour au menu 116 R. MALBRANT, P. RECEVEUR ET R: SABIN La femelle est de format beaucoup plus réduit que le mâle. Il existe donc dans cette espèce un dimorphisme sexuel statural important. Le naturel de ces animaux lourds et lymphatiques est très doux, ce qui est sans doute le résultat du milieu insulaire dans lequel ils vivent. Robe. - Disons tout d’abord que I& peau du bœuf du La& est assez fine, onctueuse et à poil ras., La lobe du type primitif, qui se trouve encore parmi les sujets considérés comme les plus purs, est le blanc, soit pur, soit moucheté de noir, ou de noir grisâtre, en particulier au pourtour des oreilles, qui apparaissent largement bordees dans la majorité des cas, sur la tête, le COU et parfois le poitrail et la partie antérieure de la poitrine. L’aspect de Fig. 2.’ - Bœuf du Lac Tchad. - Taureau konri. ces mouchetures est, variable, généralement de forme allongée, de 1 h 2 cm. de large sur 3 à 4 de long. Une robe marquée de larges plaques roux grisâtre clair serait Cgalement propre à la race kouri, aux dires des éleveurs. On rencontre de même des robes isabelle clair ou mélangées de rouge, de noir ou de fauve. Les robes uniformément noires ou rouges sont as& rares. Les Keintes : rousse, pie, etc., semblent être le résultat de l’infusion d’un sang étranger : le sang zébu. Ce qui tendrait à le démontrer, c’est que, dans l’ensemble, les animaux porteurs de ces robes possèdent-une bosse plus développée. Taille et poids. -- Les moyennes prises sur les spécimens choisis parmi les meilleurs troupeaux, qui so.nt également ceux qui présentent les plus nets caractères de pureté, donnent : , Taureaux.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 cm. 2 Bœufs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152 cm. 3 .Vaches . . . . . . . . . :. . . . . . . . ; . . . . . . . 138 cm. 7 Retour au menu LE PdECF DIT LAC 117 TCHAD Il est ut.ile de remarquer qu’il s’agit la de moyennes données par les meilleurs animaux, constituant en quelque sorte la fleur du troupeau. La taille du bétail ordinaire est inférieure de 1 à 5 cm. Néanmoins, l’écart des diverses catégories conser\-e une valeur absolue. Il y a donc lieu de faire une distinction très nette entre : 10 Taureau; 20 Bœul; 30 Vache; distinction que \-iendront confirmer les remarques que nous ferons 5 propos de la ligne du desslis. Fig. 3. - Fig. Cornes de boeuf du Lao Tchad 4. - Baxf du Lac Tchad. (Circonférence - 152 centim8tresj. Cornes c< en bouée P. Sous constatons’ un dimorphisme sexuel important, les taureaux étant beaucoup plus grands et beaucoup plus massifs que les vaches Ces différences se retrouvent dans toutes les autres mensurations. Le bœuf est également plus grand que le taureau sans en posséder l’aspect massif. Nous n’insisterons d’ailleurs pas outre mesure sur ces différences sexuelles, ces choses-l& étant bien connues : Les écarts moyens de taille sont, les suivants Vache-taureau ..,. . Vache-bœeuf .. . . . .. . . Taureau-bœuf........................ : . .. . . . . . .. . 12 cm. 13 cm. 1 cm. 5 8 3 Retour au menu R. 118 MALBRANT, P. RECEVEUR La taille la plus élevée constatée mesurés ici, a été ,de 1 m. 65. RT R. SABIN chez un bœuf castré, autre que ceux Le poids. - Le poids moyen du bœuf oscille autour de 550 -kilogrammes vif. Celui de la vache est inférieur d’environ 150 kilogrammes., Certains sujets peuvent dépasser 700 kilogrammes et doiveht atteindre un poids voisin de 800. Il s’agit donc effectivement d’une race « lourde ». La formule SOCYdonnerait en- effet, d’après nos mensurations : Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 573 .Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 751 Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . 498 chiffres que nous n’avons malheureusement pu vérifier par la bascule, n’en possédant pas d’ « ad hoc ~1Par contre, nous avons contrôlé le poids desquatre quartiers d’un animal abattu a Mao et qui a donné 425 kilogrammes de viande nette, confirmant en quelque sorte notre estimation d’un poids vif possible d’environ 800 kilogrammes chez les très bons animaux. Tête et front. - Les mensurat,ions donnent : Longueur tête Taureau . . . . . . Bœuf . . . . . . . . . . Vache ,’ . . . , . . . Longueur front - 65,9. 68 59,7 34,3 33 a,4 Largeur front 32,l 29 24,7 Rapport long. - larg. -, 0,487 0,426 0,413 .Proportionnellement, la tête est donc plus allongée chez la vache que / chez le, bœuf et chez le bœuf que chez le taureau. Les rapports du. front et de la face varient peu et sont respectivement de 0,520 pour le taureau, 0,485 pour‘lem bœuf et 0,478 pour la vache, variant dans le meme sens que les indices précedents. Le profil de la t6te est convexiligne,, et cela d’autant plus que les cornes sont plus grosses et plus rejetées en arrière. Deux causes la font apparaître lourde : 10 le chighon, parfois énorme, qui la surmonte, a ligne supérieure déprimée, le bourrelet kératogène étant rejeté vers le haut à plusieurs centimètres (8 ou 10 en moyenne) au-dessus de la base de la corne et possédant parfois une t.rès légere arête au milieu de sa face antérieure. 2Ole cou grêle qui y fait suite et que « n’etoffe » pas la présence d’un fortement réduit. fanOh Cornage. - C’est cert,ainement là, sinon la partie la plus caracteristique du bœuf du Lac, du moins celle qui attire ,le plus l’attention. , _ Retour au menu LE Les mensurations B(EUF donnent DU 71,7 61 70,G 119 TCHAD les dimensions Lonqueur Taureau . . . . . Bœuf . . . . . . . . Vache . . . . . . . LAC moyennes ci-dessous : Circonférence B la base 52,25 36 34 La corne est donc proportionnellement beaucoup plus grêle chez la femelle que chez le mâle, et c’est chez le bœuf, où en raison des proporkions respectives de longueur et de circonférence à la base, qu’elles donnent l’impression de massivité maxima, alors que chez cet animal, si elles suivaient la r8gle générale, elles devraient Mtre plus elancées que chez ietaureau. Nous trouvons une inversion de rapport ident,ique en ce qui concerne également la longueur de l’épaule et de l’avant-bras, comme nous le signalons plus loin. Les cornes sont tout 4 fait particulières (1) : A 1’6tat normal, leur longueur ‘varie de 60 à 00 centimètres, mais elles peuvent atkeindre I m. 50. Leur circonférence a la base s’étage ent.re 30 B 55 centimétres. Leur couleur est blanc jaunfitre , grise, OU blanche, la pointe étant généralement plus foncée. Leur conformation est variable. Le plus souvent), elles sont, en haute lyre verticale ou large croisant A pointes rapprochées, ou encore en V largement, ou\-ert. La pointe en est, le plus souvent recourbée en arrik-e et la corne tout entière semble avoir subi un mouvement de torsion qui la ramène d’avant en arribre et de dehors en dedans. Leur section est nettement circulaire. Ilalgré leur aspect massif, elles sont extrêmement, I&$res. Ces cornages normaux s’observent, surtout sur les troupeaux de terre ferme, mais, dans la région insulaire, on observe parfois des anomalies tout & fait remarquables, qui semblent bien résulter de l’adapt,ation au milieu aquat,ique. Les cornages dits « en bouée » constituent, la déîormation la plus courante. Ils se caractkrisent par un très fort rétrécissement de la base de la corne, puis par un évasement brusque qui élargit le diamètre de celle-ci de facon parfois considérable. Leur longueur est, dans ce cas, assez variable: parfois extrèmement courte, : 15 a 25 centimètres. Le cornillon, qui occupe toute la longueur de la corne, est creuxou creusé d’aréoles, et l’épaisseur de la couche cornée est généralement t,rès faible. Aussi l’énsemble est-il très léger. Les proportions, parfois considérables (2), que prennent ces cornes ont déterminé leur dénomination de (( cornes en bouée )I qui leur a valu la réputation de servir de r (1) Il est à noter que le cornage des bceufs Sanga de l’Est et du Urundi notamment) prend aussi parfois un très grand développement breuses anomalies. (2) Les cornes dont nous donnons la reproduction photographique, et nistrateur Marchand, ont respectivement 151 et 152 centimètres de Centre Africain (au Ruanda et donne lieu à d’assez nom que nous devons à M. l’Admiplus grande circonférence. I / Retour au menu 120 R. MALBRANT, P. RECEVEUR ET R. SABIN flotteur lorsque les hceufs t,raversenl les chenaux du Lac. En réalité, les sujets acéros ou à cornes normales nagent avec autant d’aisance, mais l’on comprend que lé spectacle de ces boeufs évoluant’en eau profonde, leurs énormes cornes émergeant, ait pu suggkrer cette impression. Dans quelques cas, les cornes sont atrophiées et subissenl; des déformations variables. aplaties d’avant en arrière, et à surfaie rugueuse, elles ressemblent A d’énormes oreilles. ParFois elles sont, en boules ou réduites A de simples moignons. Les cornes mobiles, dites flottantes, ne sont pas rares. Enfin, les cornes peuvent manquer; le sommet du chignon est, dans ce cas, en forme de pain de sucre. Le fronl; du bœuf du Lac Tchad est large et plat quand les cornes sont petites el dans le plan céphalique, bombé quand elles sont grosses et rejelbes en arrière. L’oeil esl petit par rapport h l’ensemble de la tPt.e. Les orbites sont 16gérement proéminentes. Le chanfrein est droit on 18gbremenr,busqué. La joue est plate et maigre. L’oreille donne : . 20,6 Vache . . . , . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . , . 20,3 Taureau Rœuf ” . . . . .. Ll . . . . . . . . . . . . . . . . . ..L............... Encolure. - L’encolure est courte et plate. Le fanon est trbrs peu accusé : il part de l’auge où sa largeur varie de 1 B 4 centimktres, se rétrécit dans le tiers supérieur du cou et at,t.eint 5 ir 10 centimPtres dans l’inter ars. Poitrine. - La hauteur de la poitrine, celle du passage des sangles et le rapport poitrine sur le passage des sangles donnenl; : Taureau . . . . . . Bœuf . . . . .. . Vache .... . . . . . . ... G8,9 72,8 66,5 77,l 78 G9,6 0,893 0,933 0,955 La hauteuy du passage des sangles est plus grande que la hauteur de la poitrine : l’animal a « de l’air sous le ventre II, èt cela frappe. C’est ce qui nous faisait écrire plus haut que le bœuf kouri, bien que lourd, a quelque chose d’enlevé. La largeur du poitrail et celIe de la poitrine, en .arriAre de l’épaule, donnènt : Taureau ............. Bœuf ............... Vache ...... .I ....... 41 43,2 37,4 45,5 49,l 45 écart 4,5 5,9 ,7,G ’ Retour au menu LE BEUF DE LAC La poitrine chez la vache. plus ktroite en s’élargissant davantage que chez lr diaire. Le pkrimétre thoracique donne : Taureau . . . . . . . .. . .. . . . .. . Bceuf . .. . . . . . . .. . . . . . . .. . Vache . . . . . . ..___........................ Chiffres dénotant ce qui est nécessaire longues distances. dans pour TCIIAD 121 l de face: va proportionnellement taureau. Le hceuf est intermé- .. . . . . . .. . . . . . . .. . . . . . .. . . . . . . l’ensemble une capacité des animaux qui doisent 195 211 184 thoracique ample, nager sur d’assez Ligne rlri dessus. -- La dirktion générale de la ligne du dessus est conditionnke par : 10 la hauteur à la Icroupe; ‘30 la hauteur immédiatemenl; en arritke du garrot, au point oi~ le do s crL1~~lon~e entre les épa.ulrs 11.. 10 Hauteur B la croupe : Taureau . . . ..‘...i....................... Rœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . .. . . . . Vache .._ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Hauteur en arrière du garrot : Taureau . Bœuf . . Vache . . . . . . . . . .._.____.._____.__._.... . 154,6 156,G 146,3 146 151 136,l Si nous mettons en parallèle les mensurations : hauteur au garrot, hauteur en arrière du garrot et hauteur A la croupe, nous avons : Taureau . . . 151,2 146 154,6 Bœuf 2.. :. . . 152,s 151 156,6 Vache . . . . . . 138,7 136,l 146,3 ce qui donne Taureau Bœuf Vache On peut les différences suivantes : croupe-garrot garrot-arrière garrot . a,2 3,4 1,û 4,l /,6 . 2,G donc 10 L’arrière-train 20 Ce dernier en tirer immédiatement est plus est lui-même élevé croupe- arriére garrot fAG 5,6 10,2 les conclusions suivantes que le garrot; surélevé par rapport au dos; 30 De ce fait, la ligne du dessus n’est pas horizontale, mais plonge vers. l’avant. Cette disposition est surtout accusée chez la vache, chez laquelle l’écart croupe arrière du garrot est maximum. Chez le bœuf, au con- : Retour au menu 122 R. MALBRANT, P. RECEVEiR ET R. SABIN _ traire, la ligne se rapproche de l’horizontale; chez le taureau, elle est intermédiaire entre la vache et le bœuf. Par contre, c’est chez celui-ci que l’écart garrot arrière du garrot est le plus important. 11 faut, voir IA l’effet d’un caractère sexuel. Chez la vache, cet écart se trouve réduit. C’est, chez le -bœuf qu’il est le moins marque et,, de ce fait, le dos semble presque en continuation du garrot. Position de la bosse. - La bosse, située en position cervico-t,horacique, est entièrement musculaire chez les animaux de type pur, ou très peu développée; elle se trouve parfois figurhe par un simple empâ-. tement. Son développement est également grandement influencé par le sexe; à degr6 de sang égal, il est toujours beaucoup plus manifeste chez le t,aureau que chez le bœuf et la vache, chez laquelle elle peut passer pratiquement inaperçue. Une des ,premières manifestations du croisement, zébu est le développement de cette bosse qui, lorsque ce dernier sang est en proportion élevée, prend des caractères (( zébus » : développement, ext.ension vers l’arrière, adiposité. Un fait corrélatif important est la différence ostéologique, mise eti relief par Curson et Epstein en ce qui concerne d’autres bovidés : l’extrémité des vertèbres dorsales, A partir de 13 @, simple chez les taurins et bifide chez les zébus, tend A se souder chez le bœuf kouri du Lac Tchad tout en conservant souvent, atténué, le caractl.re bifide propre au zébu vrai. Chez certains sujets, ce caractère bifide est même complètement absent. Comme autre différence ostéologique, Lavaux avait signalé que la coupe du canon antérieur du boeuf du Lac Tchad est ovalaire, & bords arrondis par cotiséquent, alors que chez le zébu cette coupe montFe une face postérieure plate qui se relie à la face antérieure par des bqrds presque tranchants; mais ce caractère nous paraît manquer de netteté. Le canon antérieur du bœuf du Lac Tchad es& cependant un peu plus aplati que celui du zébu. Dos et rein. - Les mensurations donnent respectivement : Taureau . . . . Bœuf. . . . . . . Vache . . ., . 42,3 42 34,8 37,7 3j 38 total ,- 80,O 79 72,8 On voit tout de suite que, chez le bovin du Lac, le rein est très long, et ceci particulièrement chez la vache. Cela donne A l’animal une allure ensellée, la concavité étant surtout accusée au niveau de la soudure du dos et du rein, qui a ainsi l’air de se relever fortement vers l’arrière. Retour au menu LE La longueur de la pointe BOXJF DT: LAC 123 TCHAD dorso-scapulaire au coxal nous donne : Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Comparée a la longueur rein et dos? elle permet tion de l’épaule en arrière du garrot, légèrement tauréau que chez la vache. 79,2 80,5 74,7 de juger de la posiplus droite chez le Croupe. - La croupe est moyennement. inclinée, faisant environ un angle de 300 avec l’horizontale, et. est plutôt plate. Les mensurations donnent : largeur aux hanches longueur 53,7 Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . 48,2 53 Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50,3 Vache...................... 46,4 49,8 Elle est donc légèrement plus longue que large. La hauteur des ischiums au sol donne respectivement chez le taureau et chez la vache : 134 et 130,G. L’écartement des pointes donne, dans les mêmes conditions, 18 cm. 5 et 20. Les ischiums sont donc beaucoup plus ouverts chez la vache que chez le taureau, ce qui est tout a fait normal, dénotant une ouverture du bassin large, permettant une mise bas facile. Queue : longueur Taureau . . . . . . . . . . . _. . . 116,2 Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 Vache.. . .. . . _ . ... . 105:6 circonférence à la base 2<7 21 22,7 Dans l’ensemble, la queue. plaquée entre les pointes des fesses, est longue et à toupet bien fourni. Abdomen. - La circonférence abdominale donne : Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228,l 228 224 L’abdomen, toujours développé, est proportionnellement plus important chez la vache que chez le bœuf ou le taureau, ce qui est tout a fait normal. Retour au menu 124 . P. MALBRANT, P. RECEVEUR ET R. SABIN Les mamelles sontvolumineuses, rondes, A 4 trayons. 11existe parfois des trayons supplémentaires. L’écusson est, en général, à peine marqué. Les proportions du corps se dégagent des tableaux suivants : Longueur totale : Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285,l Bceuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282 Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...‘.... 262,5 , Corps. - Longueur scapulo-coxale : Taureau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . BoSuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vache ., . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122,3 124, 116,3 auxquels il convient d’ajouter la longueur de la pointe dorso-scapulaire au coxal, déjà citée plus haut : Taureau . . . . . . . . . . . . . . .‘. . . 79,8 Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80,5 Vache . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74,7 Ces chiffres dénotent donc un animal au corps allongé, bon producteur de filets et de faux filets du point de vue boucherie. Membres. - Les mensurations portant sur les membres permettent de dresser le tableau suivant : Membre antérieur : Longueur Longueur Longueur Hauteur Longueur boulet canon avant-bras du --bras épaule Taureau . . 17 24,8 43,4 43,5 56,9 44 40 56 Bœuf . . . . . 17 24 Vache 16 24 39,5 51 Les circonférences de ces rayons donnent : Boulet Canon 31,9 Taureau . . . . . . . . . . . . 22,9 Bœuf. .. . . .. 31 23 Vache . . . . . . . . . . . . 27,7 20,8 Genou 34,3 36 31 NOTA. - La longueur des rayons avant-bras et épaule eut dû donner des chiffres inverses entre taureau et bœuf. 11 y a là une anomalie. Membre, poslérieur : Hauteur boulet Hauteur pointe jarret- sol -sol Taureau. . . 17 \ 58,7 62 Bœuf . . . . . 17 Vache..... 16 55,5 Hauteur grasset Longueur \ de la jambe -sol 100 51 93,2 48 93,2 . Retour au menu LE Taureau . . . . . . . . . . . . . Bœuf . . . . . . . . . . . . . . . . Vache................ BBITF DU LAC Tour boulet 31,s 32 28>3 TCHAD Tour canon 22,5 23 21:5 ,195 Tour jarret 44,7 45 39,s Dans l’ensemble, la vache se ré\-èle plus faible que les deux autres sexes, ce qui est normal. Enfin, des sabots gros, larges et, très ouverts terminent le rayon osseux. Les données corporelles ci-dessus correspondent, donc bien g l’animal à l’aspect imposant décrit au début de cette étude et confirment. l’impression d’ensemble qui se dkgage à la vue du sujet. 40 Aptitudes. Le bœul du Lac Tchad es&ruslique el; parîaitement a.dapt.é au milieu chaud et souvent t,rès humide dans lequel il vit. Bien qu’il soit cont’raint de subir pendant une grande partie de l’année les piqûres de myriades de moustiques?,il n’en semble guère incommodé. La vache est féconde (d’après les Kouris, elle peut donner jusqu’A 12 Petit)s au c,ours de son esist.ence: et, bonne laitière pour’ un animal africain. Le renrlemen.t quotidien d’une bonne Tache en pleine lactation peut atteindre ‘5 b 8 litres par j6ur. La durée de la lactation varie entre 6 et 7 mois et atteindrait m&me 10 mois.dtins certains cas. La précocité est moyenne. Le boeuf kouri termine, en général, son développement .?Il’âge de 5 ans. L’aptit#ude ti la production de la viande est très bonne chez cette race qui est naturellement portée à l’engraissement, et dont la conîormation « allongée » répond parfaitement aux desiderata de la boucherie. Castrés, les bœufs du Lac Tchad sont d’excellents animaux de boucherie, dont le rendement’en viande nette dépassesouvent 50 oAjpour un poids de viande abattue de 250 A 300 kilogrammes. Leur apt,itude au travail est beaucoup moins bonne. Leur tempérament lourd et lymphatique en fait de mau\-ais porteurs. Leurs allures sont lentes et ils souffrent du soleil et du manque d’eau. Ils ne conviennent guère au portage que dans les régions de dunes sablonneuses des environs du Lac et. encore se fatiguent-ils vite dès qu’arrivent les heures chaudes. Les bœufs du Tchad sont de bons nageurs et franchissent facilement de longues distances à travers les chenaux du Lac. Leur peau est de bonne qualité. Sèche, son poids atteint de 10 A 12 ki-logrammes. En raison de la résistance bien connue des bovidés sans bossedescendadts du Bos primigenius antique (Bœuf X’dama par exemple) aux trypanosomiases, il est permis de supposer que les bœufs du Lac Tchad I Retour au menu 226 R. MALBRANT, P. RECEVEUR ET R. SABIN présentent moins de réceptivité que les zébus A ces aIfections .~ aucune observation n’a encore ét’é faite & ce sujet. 5c Aire , mais géographique. Comme nous l’avons’ dit, l’aire de répartition du bœuf kouri se restreint pratiquement aux îles et aux rives du Lac Tchad. Le troupeau qu’il represente n’est malheureusement pas très important. On peut l’évaluer environ & 30.000 têtes de 4 ans et au-dessus. ” Les régions où l’élevage de ce bœuf revêt sa plus grande densité. sont situées dans le canton du Chef MAMADOU Koremi (Djibadala, Koremeron, Debada, Bagabol). 60 Elevage et exploitation. L’élevage du bœuf du Lac Tchad est exclusivement pratiqué par les Boudoumas et les Kouris des îles et des rives du Lac, populations également spécialisées dans la pêche et l’agriculture. Les méthodes d’elevage adoptées par ces indigènes ne diffèrent en rien de celles en usage dans le reste du TerriLoire’. Elles se trouvent simplement adaptées A l’habitat. Les transhumances qui sont de règle ailleurs sont, 18, limitées au minimum et ne s’effectuent que d’une île ou d’un point du rivage B l’autre. Bon nageur, le pseudo-zébu du Lac Tchad peut franchir des chenaux de 3 ou 4 kilomètres de large pour aller, sous la conduite de ses pasteurs, s’installer sur de nouveaux pâturages. Il est vrai que la faible profondeur du Lac ltii permet parfois d.e reprendre pied. L’élevage des jeunes s’effectue sui\-ant les modalités en usage chez la plupart des pasteurs du Tchad. A sa naissance, le produit tète sa mère à satiété pendant une dizaine de jours. Puis, la vache est ‘traite deux fois par jour, la trail;e s’effectuant après que le veau, qui reste à proximité de sa mère; a déjà commencé à téter. Il en va ainsi pendant tout le temps où la lactation s’avère suffisante. Le veau est sevré vers l’âge de 7 ou 8 mois, époque à laquelle sa mère est à peu pr%s complètement tarie. Sans &tre entièremebt livrée au hasard, les éleveurs sachant apprécier les beaux taureaux, la conduite de. la reproduction n’est pas l’objet d’une surveillance particulière. Malgré tout, un semblant de sélectibn s’effectue sur les animaux de robe blanche. Le taureau est lais& toute l’année avec les vaches et, les naissances s’effectuent, irrégulièrement. La, castration des mâles est assez fréquemment prat.iquée par les ihdigènes (castration sanglante par dilacération do cordon). Le bœuf du Tchad n’est dressé que pour le portage. Sa viande n’est consommée sur place qu’à l’occasion de fêt,es religieuses, d’accidents ou de maladies. Le commerce auquel il donne lieu pour la boucherie Retour au menu LE BOXUF DU LAC TCHAD 427 s’effectue vers la n’igéria, soit par la voie de terre, soit à travers où les bœufs sont transportés sur de vastes pirogues en papyrus. 7” Protection, 1amélioration, cation de la race. sélection et le Lac multipli- Le Service zootechnique du Tchad a jusqu’à présent été trop impérieusement sollicité par la nécessité de lutter contre les épizooties, au Kanem comme dans les autres régions du Territoire, pour pouvoir, avec le personnel et les moyens réduits dont il a jusqu’à présent disposé, intervenir efficacement dans l’amélioration et la sélection du bœuf du Lac Tchad. En raison des qualités et des aptitudes que présente cet animal, cette action mérite cependant de s’inscrire à son programme. Il conviendrait dès maintenant de constituer, dans la partie où le type est resté le plus pur, une zone de protection de cette race, véritable réserve, dans laquelle tout apport de géniteurs de l’extérieur serait sévèrement proscrit. Le caractère insulaire de cette région rendrait assez facile la mise en application de cette mesure. 11 y -aurait lieu, parallèlement, de chercher à améliorer ce troupeau en le sélectionnant sur ses meilleures aptitudes : la viande et le lait. Ce projet ne. pourra être exécuté que par la création d’une ferme de sélection, située dans la région de Bol, où serait entretenu un important troupeau dont les produits sélectionnés seraient cédés aux meilleurs éleveurs indigènes d’abord, aux autres ensuite. La constitution d’un herd-book de la race bovine du Lac Tchad pourrait également intervenir par la suite. En ce qui concerne la multiplication de la race, il ne semble pas, étant donné l’exiguïté de la zone dans laquelle le bœuf du Lac Tchad trouve ses conditions optima de vie, que l’on puisse espérer accroître beaucoup le troupeau actuel dans son habitat présent. Hors de cet habitat, ses possibilités d’acclimatation et de multiplication à l’état pur deviennent incertaines dans,les régions où l’eau est rare, le climat très chaud et très sec et les longues transhumances obligatoires. Elles apparaissent, au contraire fort impurtantes dans la zone tropicale humide. De plus, par ses qualités, le bœuf du Lac Tchad semble dès maintenant susceptible de pouvoir concourir très utilement à l’amélioration du zébu arabe là où les réserves d’eau et de pâturage le permettent. Des croisement,s de cet ordre sont déjà entrepris en divers points du Tchad et l’existence dans le voisinage du Lac d’un important troupeau de métis zébu-boeuf kouri, très supérieur comme intérêt aux zébus de la race courante, montre déjà ce qui peut être obtenu dans ce domaine. I Retour au menu 12s 1 80 Les métis R. MALBRAiT, P. zébu-boeuf 10 Métis Zébu RECEVEUR.ET R. SABIN du -lac Tchad. arabe-Bomf ’ du Lac. Ce métis n’existe & l’heure actuellé que sur le pourtour du Lac. L’élevage en est presque uniquement aux mains des Kanembous et des Haddabs, mais quelques Arabes de la rive sud-est en possèdent également des troupeaux. Il ne déborde ~ wère au delà de 30 à 80 kilomètres du Lac, selon les points. Cet animal a été décrit par Lefèvre sous le, nom de bauf du Kanem. Ses caractères mahquent de fixité et sont évidemment infldencés par la proportion de sang zébu ou taurin, cette dernière allant en diminuant au- fur et à mesure que l’on s’éloigne du Lac. Sa robe est variable. La bosseest plus ou moins développée. Elle est généralement rudimentaire chez les animaux blahcs ou presque blancs chez lesquels les caractères taurins se manifestent d’une ‘façon dominante. Elle est, au contraire, accusée chez les sujets de couleur où l’imprégnation zébu domine. Les cornes sont intermédiaires entre celles des zébus et des bceufs du Lac. Elles sont, en général, assez grosses, longues, en croissant, et souvent insérées en V sur le chignon. Le fanon est d’habitude bien développé. Le métis zébu-bœul du Lac est très supérieur au zébù couramment rencohtré au Tchad. Ses aptitudes laitières, sa valeur au point de vue boucherie sont mèilleures. Il est également assez boh porteur, ~mais ’ dans l’ensemble présente beaucoup moins d’intérêt que le bœuf kouri proprement dit. De plus, sa possibilité de peuplement en zone sahélienne semble avoir deslimites : le métis zébu arabe-boeuf du Lac hérite de la souche bovine des besoins alimentaires import,ants (abreuvement, eh particulier) et la nécessité de vivre en un miiieu à degré hygrométrique assez élevé, choses qui ne peuvent être dans cette. zone que très localement satis’ faites : c’est ainsi qu’en saison chaude deux abreuvements journaliers sont nécessaires. C’est dire l’écueil auquel on se risque, surtout si l’on songe que, dans de nombreux cas, le zébu arabe ne ,boit qu'une fois tous les deux jours. Par contre, 18 of1 les conditions d’abreuvement semblent pouvoir +%re satisfaites (Salamat, Bahr-hzoum), le croisement doit être tenté. 20 Métis Zébu Bororo-Bczuf du Lac. E.nfin, il nous faut signaler pour être complet l’existence d’un métis, quelquefois rencontré : le métis zébu peulh Bororo-bœuf du Lac Tchad, participant des deux parehts, aisément reconnaissable A son cornage (le caractère corne bceuf du Lac, sans être d’une d’ominance absolue, est néanmoins prépondérant) : cornes grosses,remplies A leur base et allongées, modifiant l’aspect de la tête. La robe est acajou, comme celle du Bororo. Retour au menu LE BIEUF DU LAC TCHAD 129 , D’un poids souvent très élevé, de haute taille, ce boeuf présente, du côté boucherie, un intérêt certain. Par contre, ses qualités laitières semblent beaucoup moins intéressantes. Si l’on voulait en faire un essai,, la région du Bouar-Baboua, eh Oubangui occidental, pourrait être envisagée. C’est une expérience a tenter. BIBL13GRAPHIE BOURDELLE. - Précis d’anatomie. Vigot Éditeur. CURSON. - A note on the three parent stocks of African cattle (Onderstepoort Journal, Octobre 1935). CURSON. - Anatomical studies. A comparison of two of the so called zébus (Orderstepoort Journal, Juillet 1936). CURSON et EPSTEIN. - A comparison of Hamitic Longhorn, West Afrioan shorthorn and Afrikander cattle, particularly with regard to the skull (Onderstepoort Journal, Octobre 1934). CURSON et BISSCHOP. 4 Sonm commentson the hump of Afrioan oattle (O%de+ stepoort Jouvnal, Octobre 1935). CURSON et THORNTON. - A contribution to the study of African native oattle (Onderstepoort Journal, Octobre 1936). DECHAMBRE. - Précis de Zootechnie. Pigot Éditeur. LAHAYE et MAREY. - Les Bovins, Paris-Bruxelles 1935. PECAUD. - Rapports inédits. STEWARD. - The cattle of the Gsld Coast. The jozcrnal of experimewtal agrioultwe, Janvier 1932. TILHO. - Documents scientifiques de la mission Tilhq. ZEVANEPOEL. - Pr&is du cours d’Ethnographie des animaux domestiques, Bruxelles 1920. Eh. et Med. v6t. des Pays tropicaux. - Avril 1947. 9 ~ Retour au menu REVUES - LES DES MALADIES DUES ANIMAUX par A. DOMESTIQUES PONATIEN, R. - 1: - La peste A Edm. DES EN PLANTUREUX LES &TES , VIRUS-CONTAGES ALGÉRIE (suite) (1) et G. GAYOT ANIMALES porcine. , C’est la maladie la plus redoutable du cheptel porcin algérien. Elle est répandue sur, tout le territoire. Sa fréquence est proportionnelle au degré de développement de l’élevage. Cet élevage se pratique de diverses fapons ‘: 40 soit sous forme extensive où les porcs trouvent leur nourriture dans les parcours et les forêts (porcs coureurs); 20 soit dans des exploitations munies de porcheries bien agencées où toutes les conditions hygiéniques sont remplies. 30 soit sur les tas d’immondices et d’ordures ménagères déversés quotidiennement par les voitures de nettoiement des villes de quelque importance. En Algérie, la peste porcine est nne maladiè de troupeau. Elle apparaît sous la forme de vagues extrêmement meurtrières qui causent de véritables hécatombes. Celle qui sévit en 1925-1926 fut si grave que l’Institut Pasteuk d’Algérie entrepi% immédiatement l’étude de la maladie et des,moyens de limiter son extension. La maladie es.+ difficilement arrêtée par les mesures sanitaires. _ Les seuls moyens de diminuer’ les ravages causés par la peste sont : - ou bien de limiter, dans une porcherie atteinte, la mortalité par l’emploi du sérum antisuipe&iquP, - ou bien de protéger les porcheries encore indemnes par l’immunisation des animaux au moyen de la séro-inoculation (séro-infection). Pour pratiquer les deux méthodes, il faut donc commencer pa’ isoler le virus pestique, qui sert, d’une part à préparer le sérum et qui, d’autre part, constitue l’élément actif de la séro-inoculation. Le virus pestique. les méthodes d’immunisation contre la peste porcine, le virus #joue un rôle de premier plao. Il doit être étudié de très près, afin de fixer, paq l’expérimentation, son pouvoir antigénique et son pouvoir Dans (1) Voir Revue cl’Elevage el de Médecine vétérinaire des pays d’outre-mer, no 1. Retour au menu VIRUS-CONTAGES > DES ANIMAUX DOMESTIQUES EN ATGhRIE 131 pathogène. Dans les virus suipestiques, pouvoir antigénique et pouvoir pathogène ne sont, pas nécessairement proportionnels. Bien que l’on ait reconnu depuis longtemps l’unicité du virus pestique, il est démontré également qu’il existe des virus de pathogénéités différentes. On avait coutume de dire que les virus nord-africains étaient beaucoup plus virulents que les virus métropolitains. Autrefois, la peste porcine française était, croyait-on, bénigne. C’est qu’elle sévissait, la plupart du temps, dans des élevages familiaux infect& depuis longtemps et dans lesquels la cause exacte de la maladie était restée ignorée. Les adultes, qui avaient été malades dans leur jeune âge et qui avaient survécu, étaient gardés comme reproducteurs. Dans leur descendance, quelques wjets succombaient, mais en trop petit nombre pour que les éleveurs s’en inquiétassent. Les autres, en partie immunisés dès leur naissance, survivaient. Quand la maladie frappait des porcheries industrielles ou étaient rassemblés des centaines de porcs, la maladie sévissait. aussi violemment. que sur les troupeaux nord-africains. Bous avons alors isolé des virus français, notamment en Saône-et-Loire, en Seine-Inférieure, dans l’Isère. D’après les accès thermiques et les signes cliniques obseryés, leur virulence était. aussi intense que celle des’ virus nord-africains isolés à la même époque. Mais il s’est produit un grand changement dû a la guerre. On a constaté, en effet, que la peste porcine, depuis longtemps enzootique en Afrique du Nord, s’est considérablement développée dans cette partie du continent africain après le débarquement anglo-saxon du 8 novembre 1942. Cette pousséede la maladie a d’abord été constatée au Maroc et en Algérie, puis en Tunisie. De là, elle est. passéeen Italie et en Corse et, enfin, en France dans les régions situées au nord de la Loire. La maladie a suivi, en quelque sorte à la trace, la marche victorieuse des armées alliées. L’idée s’impose que les virus isolés dans ces différents pays appartiennent à la même souche. Si on ne peut pas affirmer absolument l’origine outre-:Ulantique de ces virus, il est du moins permis de la présumer. D’autre part, le développement du cheptel porcin en Afrique du Nord s’était notablement accru du fait que les éleveurs pouvaient nourrir, a peu de frais, leurs animaux avec les déchets de cuisine des tkoupes américaines. Or, c’était toujours dans les t,roupeaux ainsi alimentés que la maladie était constatée. Le virus destké à la préparation actuelle du sérum antisuipestique est un virus marocain qui nous a été.envoyé par notre coll&gue ZOTTNER en fëvrier 1943. Nous avons mesuré son pouvoir antigénique par l’épreuve de l’intradermoréaction. TOUE les virus ne possèdent pas cette propriété, soit après leur isolement, soit, après avoir fait un certain nombre de passages. Ce dernier cas a Cté celui du virus A.P.A. dont. nous nous Btions servis pendant dix ans (203611936). Retour au menu 132 A. DONATIRN, EDM. PLANTUREUX ET G. GAYOT Le virus marocain de ZOTTNER, ,dit c(virus Gu&ineau P, a conné, dès son isolement, une intradermo-réaction franchement positive à indice 12 (1). Le virus Guérineau a fait actuellement 31 passages. ‘Il a servi B inoculer, tant pour l’obtention du virus servant à préparer le sérum que pour la pratique de la séro-inoculation, des dïzaines de milliers d’animaux. Il s’est toujours montré d’une remarquable fixité. A la dose utilisée pour la séro-inoculation (de 1 /iO à 1/20 de oc.), il transmet régulièrement la maladie après une inoubat,ion de 2 à 3 jours. Au 3e jour, la température dépasse 400, ,atteint les jours suivants 410, et se maintient en plateau jusqu’au Se ou 9e jour, moment où l’animal est sacrifié par saignée à le carotide. A l’autopsie, le sigrie principal est la présenced’adénites hémorragiques. ‘Il arrive parfois que l’inoculation bilité est inconnue ne provoque de virus g uh’ porc dont la sensi- aucune réaction. La température initiale reste stationnaire.3, 4 ou 5 jours. Si on renouvelle alors l’inoculation, la réaction pestique apparaît et. se poursuit comme chez les porcs très sensibles. Il semble que la première inoculation a sensibilisé l’animal. Le sérum antisuipestique. Ce sérum est obtenu sur des porcs de grand format (améliorés par croisement avec desporcs de races anglaises, ou de races anglaises pures). Ce$ animaux donnent d’importantes quantités de sang. Ils sont séro-inoculés, puis éprouvés. On les hyperimmunise par des inoculatiohs de sang défibriné. Le derhier chargement consiste en une inoculation intrapéritonéale de sang défibriné et des inoculations souscutanées de dilutiohs d’organes (rate, reins, ganglions). Essai du sérum et du virus. Avant d’être mis dans la pratique, le sérum et le virus sont-éprouvés par des essais de séro-inoculation de porcs très sensiblesde 20 à 40 kilogrammes. On leur inocule SOUS la peau 1 CG. de sangvirulent dilué au 1/10 ou au 1120 et, en un autre.point du corps, des quantités de sérum calculées à raison de 1 cc., de 3 /4 de cc. et de 1/2 cc. par kilogramme. NOUS remarquons régulièrement que les animaux qui reçoi+ent du sérum à raison de 1 cc. par kilogramme ne présentent aucun signe clinique. Leur courbe thermique reste cantonnée entre 39” et 4@ sans jamais atteindre ce chiffre. leur développement et leur engraissement ne sont nulbment entravés. C’est pourquoi cette dose a été chbisie pour la pratique de la séro-inoculation. Immu-nisation des porcs dans la pratique. Deux ~éventualités soht 4 envisager : 10 l’intervention dans un milieu contaminé,’ c’est-à-dire dans un troupeau où des c’aSde maladie ont été constatées; 20 l’intervention ,en milieu indemne, c’est-à-dire dans un troupeau qui peut, ,plus ou moins prochainement, être atteint par la maladie. (1) A, DONATIEN et Acad. Vétér. France, Ii, F. LESTOQUARD. 1938, 308. Nouvelles recherches sur l’intradermo-réaction. Bul. Retour au menu BIBLIOGRAPHIE JEANNIN (A.). - L’éléphant d’Afrique. - 1946, 1 vol., 251 pages, Payot, Ouvrage fort documenté comprenant : zoologie; histoire; folklore; protection. Les quatre permiers chapitres comportent : caractéristiques giques; partioularit& anatomiques et morphologiques; comportement gique; hygibne et pathologie. L’alimentation, l’hygiène corporelle brièvement traitAes, ainsi qne les principales maladies. G. 255 Paris. chasse; eoolobioloy sont C. The Use and Misuse of shrubs and trees as fodder. - Imperial Agricultwal Bureau, Joiwl Publication no 10, 1947, 232 pages. Cette importante publication nous donne plus que ne promet le titre, car elle nous fournit un invent,aire descriptif de la « flore aérienne )) de toutes les régions tropicales et subt,ropicalas; pour la plupart des régions, cet inventaire est complété par les espèces fourra@res qui vivent avec les espèces arbustives, en sorte que nous est offerte la description de s (cpâturages de brousse 11.Beaucoup se figurent que l’importance de ceux-ci va aller diminuant progressivement, leur disparition étant la conséquence de l’établissement d’une agriculture plus moderne et narticulièrement du (( mixed farmina 1). Mais ce sont là des VU~S d’avenir, d’ailleurs inapplicables en bien des régions. Il n’est pas exagéré de dire cyue. de Dar le monde, Un nombre plus considérable d’animaux vit des « Inrairies a&&nes’)), ou des. associations oi; dominent arbustes et arbres, que sur les pâturages constitués seulement de Graminées ou de l’association GraminéesLégumineuses. On obtient un total impressionnant en additionnant les animaux qui vi-vent Sir les associations buissonneuses de l’Afrique, les maquis de la Méditerranée et du Moyen-Orient, le chapwwl de Californie, le bush de l’Afrique du Sud, de l’Australie, de 1’,4mbrique dn SUdj les zones forestières de l’Inde, des Etats méridionaux de l’Amérique du Nord. De façon générale, dans ces régions, il y a surcharge des pâturages et tenda’nce & la dégradation du sol; mais les mesures qui peuvent être envisa’gées pour limiter ces inconvénients n’empêchent pas que les arbres et arbustes restent une source importante d’aliments pour des animaux de races non améliorc!e: qui ne peuvent être remplacées par des races plus érolui-es. Il faut remarquer aussi qne la valeur alimentaire de ces espèces égale souvent celle des graminées et même la dépasse, et qu’elle ne subit pas d’aussi gra,ndes variations. Aussi a-t-on envisagé, pour améliorer la valeur des prairies artificielles de graminées, dans les Indes occidentales, la création de ccpâturages à protéine »,-des arbres et arbustes de la fa’mille desLégumineuses étànt installés dans les prairies et en pourtour, pour fournir, par leur feuillage et leurs gousses, un complément en protéines, en même temps que de l’ombrage. D’autres problèmes sont exa,miné. 3 : aménagement et conservation des pâtUrages d’arbustes, cultnre de certaines espèces arbustives, étiblissement d’un couvert’ arbustif à la fois alimentaire et prérentif de l’érosion. association des arbustes aux pâturages clc gr::minCea, etc. La publication comporte de nombreuses photographies qui nous donnent l’aspect de cet,te flore arbustire en diverses régions, des tables indiquant la répartition ou la composition des espèces, et, itl, litLe, une importante table comportant 894 analyses de plantes, analyses qui donnent la composition des éléments habituellement mangés : feuilles, pousses, gousses, fruits, etc. Toutes les régions tropicales et subtropicales du monde sont étudiées par des spécialistes, qui résument des publications déjh connues ou donnent des études détaillées inédites. Ainsi se présente cet important ouvrage, que ne peuvent ignorer tous ceux qui s’intéressent à l’élevage pastoral, B l’association de l’agricultnre et de l’élevage tropiçaux, à la géo-botanique. G. C. D~UTRESSOULLE ((1.). - L’Elevage en Afrique occidentalefranaiçse. - 1 vol., VIII, 300 pages. Cartes et planches photographiques, 1947. Larose, Paris. 31. DOUTRESSOULLE, bien que se défendant fort modestement d’avoir voulu réaliser une œuvre originale, fait mieux que rassembler, comme il le dit, les . 1 Retour au menu I 236 -', BIBLIOGRAPHIE matériaux accueillis par ses prédécesseurs. Sa longue expérience et l’attrait ,qu’eurent pour lui,, au cours de sa carrière africaine, les problèmes de la zootechnie, lui ont permis - et il y réussit fort bien - de nous dire les causes des échecs ou des réussites antérieures, d’en tirer conclusions pour l’avenir. Après une partie générale où sont traités la climatique zootechnique et les modes .d’élevage, chaque espèce domestique est décrite. Dans cette description, l’auteur a forcément, reprenant les travaux des autres, montré cette mosaïque de races et sousraces qui tient à ce que chacun a souvent eu, pour ses études, un horizon trop limité. Il y a longtemps que nous souhaitons qu’un ou des zootechniciens, ayant parcouru toute notre Afrique Noire - et même toute l’Afrique, car les frontières des hommes ne sont pas celles des races tente une synthèse, alors qu’on n’a guère fait jusqu’à présent que del’analyse. -M. DOUTRESSOULLE y a réussi en partie et fourni à ceux qui, au cours des années a venir, auront charge de cet important capital qu’est le cheptel de l’Afrique Noire, un indispensable instrument de travail. G.C. Le Gékamt : G. CURASSON. 99868 MAULDE et RENO~. Pans _ -, Retour au menu l, par R. LARRAT (4 fgureo) Répartition. - La densité de peuplement équin dépend de facteurs climatologiques et surtout nosogCniqucs. On trouve, au Sénégal, le cheval dans toutes les zones peu humides ou Giossines et Tabanidés, hôtes vecteurs des trypanosomes du type vivat-cazalloui ou corzgolensedimorphon, n’en compromettent pas l’elevage. Les plus fortes concentrations sont enregistrées dans les cercles du Baol, de Thiès, de Louga, de Linguère et deKaolack. Non seulement les conditions de milieu y sont favorables, mais encore ce sont (il I’exception de Linguère) des régions économiquement développées où, depuis longtemps, joue une demande active. Traitants autochtones et libano-. syriens y entretiennent une nombreuse cavalerie. D’autre part, l’activité dans ce secteur, de plusieurs sociétés d’encouragement et l’engouement des populations urbaines indigénes pour les courses hippiques peuvent étre considérés comme des causes non négligeables de développement et dc densification. Une indiscutable relation existe entre le volume du groupement humain dans les villes ct escaleset le noyautage des effectifs, Ils sont plus dispersés dans les cercles de blatam, de Podor et du Bas-Sénégal, bien que l’on y trouve les meilleurs produits. La vallée du fleuve, avec ses terrains de décrue ou sévissent a l’état enzootique les hématozooses (nuttalliose,. souma), se révèle peu propice, ainsi d’ailleurs que les cantons maritimes et particulièrement la région des Xiayes littorales qui s’étend de Saint-Louis & Sèbikotane (Gandiolas, . M’Baouar, itlékhé, M’Bar, X’Doutte-Diassane). D’une façon générale, l’aire d’habitat ne descend pas au-dessous du 140 degré de latitude nord; les régions défavorables étant. représentées par les cantons sud des cercles de Kaolack (Nioro-Rip, Niombato, saboya, Saback-Rip, Sokone, Djilor, N’Dangane, Pakalla Mandack), du cercle de Tambacounda (Ouli, Ncttcboulou. Niani-sandougou, Doundou méridional), tous limitrophes ou voisins de la Gambie britannique, et par la totalité des cerrles de Iièdougou et de la Casamance. Les quelques sujets que l’on rencontre dans ces territoires sont introduits par Ics chefs et les commcrcants indigènes, par-l’administralion (remonte des gardes dc cercles) ou encore, au cours des dernières années, par les exploitants des chantiers de coupe de bois pour suppléer 3 P’nbsence de moyens de transport. Ils n’y font pas une longue carriére et succombent tres rapidement. Elcr. et Méd. vht. do Paya tmpieaux. - octotre 1~~1. i .) Retour au menu R. LARRAT Fig. 1. ,,. . .,: SANS RANCUNE. 1 m. 47. a Fleuve B. ,, “‘; ,) ,,i ,.)’ <_. I’ -_ . .., ; . . _~ ..Y. .‘. , Fig. 2. - N’ PAR. Commun, 1 m. 27. type l Cheval de flacre a. Retour au menu VIRUS-CONTAGES DES ANIMAUX DOblESTIQUES EN ATGkRIE 131 pathogène. Dans les virus suipestiques, pouvoir antigénique et pouvoir pathogène ne sont pas nécessairement proportionnels. Bien que l’on ait reconnu depuis longtemps l’unicité du virus pes: tique, il est démontré également qu’il existe des virus de pathogénéit,és différentes. On avait coutume de dire que les virus nord-africains étaient beaucoup plus virulents que les virus métropolitains. Autrefois, la peste porcine française ét,ait, croyait-on, bénigne. C’est qu’elle sévissait, la plupart du temps, dans des élevages familiaux infect& depuis longtemps et dans lesquels la cause exacte de la maladie était restée ignorée. Les adultes, qui avaient été malades dans leur jeune âge et qui avaient survécu, étaient gardés comme reproducteurs. Dans leur descendance, quelques wjets succombaient, mais en trop petit nombre pour que les éleveurs s’en inquiétassent. Les autres, en partie immunisés dès leur naissance, survivaient. Quand la maladie frappait des porcheries industrielles oi~ étaient rassemblés des centaines de porcs, la maladie sévissait aussi violemment que sur les troupeaux nord-africains. Nous avons alors isolé des virus français, notamment en Saône-et-Loire, en Seine-Inférieure, dan6 l’Isère. D’après les accès thermiques et les signes cliniques obseryés, leur virulence était aussi intense que celle des. virus nord-africains isolés a la même époque. Mais il s’est produit un grand changement dû a la guerre. On a constaté, en effet, que la peste porcine, depuis longtemps enzootique en A.frique du Nord, s’est considérablement développée dans cette partie du continent africain après le débarquement anglo-saxon du 8 novembre 1942. Cette poussée de la maladie a d’abord été constatée au Maroc et en Algérie, puis en Tunisie. De 18, elle est. passée en Italie et en Corse et, enfin, en France dans les régions situées au nord de la Loire. La maladie a suivi, en quelque sorte à la trace, la marche victoI rieuse des armées alliées. L’idée s’impose que les virus isolés dans ces différents pays appartiennent & la mème souche. Si on ne peut pas affirmer absolument l’origine outre-htlantique de ces virus, il est du moins permis de la présumer. D’autre part, le développement du cheptel porcin en Afrique du Nord s’était notablement ac&u du fait que les éleveurs pouvaient nourrir, à peu de frais, leurs animaux avec les déchets de cuisine des tioupei américaines. Or, c’était toujours dans les troupeaux ainsi aliment& que la maladie était constatée. Le virus destké à la préparation actuelle du sérum antisuipestique est un virus marocain qui nous a été envoyé par notre collègue ZOTTNER en février 1943. Nous avons mesurésonpouvoir antigéniqne par l’épreuve de l’intradermo-. réaction. TOUS les virus ne possèdentpas cette propriété, soit après leur isolement,, soit après avoir fait un certain nombre de passages.Ce dernier cas a été celui du virus A.P.A. dont, nous nous étions servis pendant,dix anR(2026-1936). Retour au menu l 1 132 A. DONATIEN, EDM. PLANTUREUX ET G. GAYOT Le virus marocain de ZOTTNER, dit « virus Guerineau jj, a donné, dès son isolement, une intradermo-réaction franchement positive à indice 12 (1). Le virus Guérineau a fait actuellement 31 passages. ‘Il a servi à inoculer, tant pour l’obtention du virus servant à préparer le sérum que pour la pratique de la séro-inoculation, des dizaines de milliers d’animaux. II s’est toujours montré d’une remarquable fixité. A la dose utilisée pour la séro-inoculation (de 1 /lO à 1/20 de cc.), il transmet régulierement la maladie après une inoubation de 2 à 3 jours. Au 3e jour, la température dépasse 400, atteint les jours suivants 410, et se maintient en plateau jusqu’au Se ou 9e jour, moment où l’animal est sacrifié par saignéeà la, carotide. A l’autopsie, le signe principal est la présenced’adénites hémorragiques. I .Il arrive parfois que l’inoculation de virus a un porc dont la sensibilité est inconnue ne provo,que aucune réaction. La température initiale reste Stati#onnaire 3, 4 ou 5 jours. Si on renouvelle alors l’inoqu- lation, la réaction pestique apparaît et se poursuit comme chez les porcs très sensibles. II semble que la première inoculation a sensibilisé l’animal. Le sérum antisuipestique. Ce sérum est obtenu sur des porcs de grand format (améliorés par cro,isement avec des porcs de races anglaises, ou de races anglaises pures). Ces animaux donnent d’importantes quantités de sang. Ils ~Sont séro-inoculés, puis éprouvés. On les hyperimmunise par des inoculations de sang défibriné. Le dernier chargement consiste en une inoculation intrapéritonéale de sang défibriné et des inoculations souscutanées de dilutions d’organes (rate, reins, ganglions). Essai du sérum et du virus. Avant d’être mis dans la. pratique, le sérum et le virus sont.éprouvéspar des essais de séro-inoculation de porcs très sensibles de 20 à 40 kilogrammes. On leur inocule SOUS la peau 1 cc. de sang virulent dilué au I /10 ou au 1120 et, en un autre point du corps, des quantités de sérum calculées à raison de 1 cc., de 3 /4 de cc. et de 1/2 cc. par kilogramme. Nour remarquons regulièrement que les animaux qui reçoivent du sérum à raison de 1 cc. par kilogramme ne présentent aucun signe elinique. Leur courbe thermique reste cantonnée entre 390 et 400 sans jamais atteindre ce chiffre. leur développement et leur engraissement ne sont nullement entravés. C’est pourquoi cette dose a été choisie pour la pratique de la séro-inoculation. Immunisation d-es porcs dans la pratique. Deux ~éventualités soht 4 envisager : le l’intervention dans un milieu contaminé, c’est-à-dire clans un troupeau où des cas de maladie ont été constatées; qui 20 ‘l’intervention en milieu indemne, peut, plus ou moins prochainement, c’est-à-$re dans un troupeau être atteint par la maladie. (1) A, DONATIEN et F. .LESTOQUARD. - Nouvelles reoherches sur I’intradermo-réaction. Bul. Acad. Vétér, France, II, 1938, 308. Retour au menu VIRUS-CONTAGES DES ANIMAUX DOMESTIQUES EN ALGÉRIE 133 Intervenlion en milieu contaminé. Si le troupeau est largement contaminé, si la mortalité et la morbidité sont assez importantes, on peut considérer que tous ou presque tous les animaux ont été @teints par l’infection. La conduite a tenir, en pareil cas, est d’appliquer la sérumisation simple g tous les animaux sains en apparence. La dose de sérum doit être de 1 cc. 5 par kilogramme. Cette séro-contamination peut protéger un certain nombre d’animaux, mais non tous. On sait, en effet, que le porc ne présente de signes cliniques qu’après quelques jours d’infection. Ceux qui sont & la veille de l’apparition de ces signes ne pourront guère bénéficier de l’action du sérum. Dans des troupeaux un peu moins atteints, il peut exister des porcs non encore contaminés. Sur ces animaux il peut arriver que le sérum arrête immédiatement l’action du virus dès que celui-ci est introduit dans l’organisme. Aucune réaction ne s’étant produite, l’immunité active ne s’établit pas. Quand l’intervention e&tr&s hâtive, il y a de nombretix porcs qui ont échappé à la contamination. On doit alors mettre en œuvre la méthode de GEIGER. Elle exige la prise de la température de tous les animaux à traiter. Cet inconvénient est compens6 par l’assurance de savoir ce que l’on fait et de ce qu’qn peut en attendre. L’application de cette mAthode s’opère ainsi : lo Sacrifier les porcs qui présentent des signes cliniques. Le sérum est préventif, mais non curatif. 20 Prendre la température de tous les sujets, ce qui permet de diviser les animaux en deux lots. a) Les animaux dont la température est supérieure à la normale seront simplement sérumisés à raison de 1 cc. 5 par kilogramme. b) Les animaux non fébrioitants seront séro-inoculés selon la technique indiqu6e plus loin. Faute de prendre la température des animaux, le virus peut être inoculé à des porcs dont la maladie est en cours, bien qu’ils ne prbsentent pas de signes cliniques. Il en résulte une réaction violente le plus souvent mortelle, caî le sérum injecté en même temps que le virus n’arrête pas la maladie. On s’expose à un désastre. Nous avons. vu disparaître des troupeaux entiers par suite de cette négligence. Correctement, appliquée, la méthode de GEIGER donne de bons résultats. Certains croyaient en augmenter l’efficacité en inoculant le virus isolé dans l’exploitation. Nous déconseillons absolument cette manière d’agir. Il faut utiliser le virus qui est délivré en même temps que le sérum. Intervention en milieu indemne. Séro-inoculalion. - Cette opération, est a recommander pour les troupeaux de porcs qui peuvent, Q un moment donné, être exposés à la peste porcine. Elle sera avantageusement appliquée dans les porcheries industrielles où le renouvellement fréquent. des animaux amène un jour ou l’autre des animaux infectés ou des porteurs de germe . De même dans les élevages importants où l’on, séro-inoculera les porcelets de 4 à G semaines après le sevrage. Enfin, dans les troupeaux plus ou moins voisins d’une exploitation contaminée.’ Retour au menu 234 -A. DONATIEN, EDM. PLANTUREUX ET G..GAYOT &ant en,posses&n d’un sérum d’efficacité déterminée et d’un virus d’activité correspondante, on est en mesure d’opérer la séro-inoculation. La technique en est très simple. Elle consiste A injecter sous la peau une dose de sérum calculée & raison de 1 cc. par kilogramme (avec un minimum de 10 cc.) et, en un autre point, 1 cc. de virus (sang virulent dilué au 1 /lO QU aux 1 /20). Nous avons reconnu, dans les essais de sérum et de virus cités plus haut, que les porcs qui ont reçu 1 cc:de sérum par kilogramme ne présententni accès thermique, ni le moindre signe clinique. 6n assiste A une véritable immunisation silencieuse. C’est pourquoi nous avons choisi cette dose de 1 cc. de sérum pour conférer, sans danger, l’immunité aux porcs que l’en veut préserver. Grâce à cette absence de Gction, les infections latentes à Xalmo~ella, rhumopathiae gui peuvent exister sur les porcs séroinoculés, sont excéptionnellement réveillées. On en déduit la possibilité de l’association a ‘la séro-inoculation des vaccinations contre la 23almoneilose,. la, pasteurellose ou le rouget. Ces immunisations associées sont à recommander. Si, en effet, on ne vaccine que contre la peste, il peut arriver par la suite Qu’une mortalité due au rouget, ou à la salmonellose, ou à la pasteurellose, &Visse sur les pores séro-inoculés plus ou moins longtemps après la s&o-inoculation. La ressemblance entre ces diverses maladies est ‘assez grande pour que l’éleveur s’y trompe. D’ailleurs, pour la plupart des éleveurs ou des engraisseurs de pores, les maladies rouges constituent une entité qu’ils appellent « la maladie ». En ce sui concerne les atteintes de salmonellose survenant après la séroinocula8tion, il faut tenir compte de la notion suivante : le groupe des Halmotiella s&pestifer est vraisemblablement composé de nombreuses variétés qui ne vaccinent pas les unes contre les autres (les Américains l’ont démontré pour le pneumocoque, A. BO~VIN et ses collaborateurs pour le colibacille). Cette hypothèse que nous proposons pour la Salmomella s’appuie sur les faits suivants : des animaux dûment vaccinés contre la peste et la salmonellose (stock’ vaccin) subissent peu de jours après l’opération un certain pourcentage de pertes dues à une Salmo9aella septioémique. La-vaccination associée a r6veill6 une salmonellose latente dont 1; germe est sans doute diff&ent immunologiquement de ceux avec lesquels le vaccin a été préparé. Si, en effet, on applique un autovaccin préparé avec la Xalmonella isolée dans ces cas, la mortalité s’arrête aussitôt. Pastewella, E~ysipelothrix Conditions de l’application de la séro-inoculation. -La s$o-inoculation, pour en obtenir son plein effet, doit être pratiquée en observant des règles très précises. 10 Elle ne doit être pratiquée qu’en milieu indemne ou, en milieu peu contaminé, sur des animaux qui ont encore échappé à la contamination ; 20 Elle ne doit être mise en œuvre que dans les élevages chez lesquels 8n, peut appliquer. les mesures d’hygiène suivantes : Retour au menu VIRUS-CONTAGES DES ANIMAUX DOMESTIQURS EN ALGÉRIE 133 a) L’hygiène doit concerner d’abord la nourriture. Les meilleurs aliments consistent en grains concassésou farines, en remoulage enrichi par des tourteaux, en aliments verts, tous éléments judicieusement associés.Cesconditions sont difficilement réalisées dans les circonstances actuelles. Grains et farines sont de plus en plus rares; le remoulage est de la cellulose presque pure ; les tourteaux d’arachides, quand ils existent, ne peuvent être donnés qu’en faible quantité. Cette déficience d’aliments qui conviendraient pour réaliser sans risque les vaccinations I contre les maladies rouges, rend difficile l’élevage du porc. Onne peut répondre du résultat de l’immunisation des porcs entretenus sur les tas d’immondices ou de déchets ménagers. Ces animaux ne pourront être nourris de cette façon qu’un mois après la séro-inoculation. b) L’hygiène concerne ensuite le logement. Les sols de ciment ou de brique rigoureusement nettoyés dqivent Ctre, dans la saison froide, recouverts d’une litière de paille suAsamment épaisse. Le refroidissement esf très nuisible aux porcs en cours de séro-inoculation. Toutes les fois que cela est possible, il convient de choisir le printemps ou l’automne pour pratiquer ce mode d’immunisation. Les murs et les toitures des porcheries doivent etre en mesure de protéger les porcs contre les intempéries ou la trop grande chaleur. c) Quand l’ascaridiose ou .,,te autre helmiathiase est. constalée dans un élevage, il faut aussi, avant la séro-inoculation, adminisirer des médicaments antiparasitaires pour éviter des accidents de vaccination. Cette précaution est très importante. d) Il arrive parfois que, dans un troupeau que l’on veut immuniser, il existe des mâles dont la castration a été différée pour des raisons diverses. Si la castration est opérée moins d’un mois, après la séroinoculation, on peut assister, ainsi que nous l’avons expérimentalement constaté, à un accès aigu de rechute qui pourra entraîner la mort de l’animal. L’âge le plus favorable des animaux B immuniser est celui de trois mois, c’est-a-dire quatre semaines après le sevrage. Sur ces animaux de 20 à 25 kilogrammes, la réaction passeinaperçue ; leur développemeat n’est en rien entravé. L’immunité persiste pendant toute la durée de leur vie économique. De plus, l’emploi d’une quantité moindre de sérum représente une appréciable économie. La méthode a clbjà, étB assez largement appliquée : lb.690 porcs en 1944, 13.200 en 1945, 2.000 en janvier, février et mars 1946 ont été séro-inoculés en Algérie. Il faut y ajouter 1.400 porcs qui ont Otéimmunisés pour devenir des porcs à sérum. Dans ce total d’environ 30.000 sujets, les aooidents ou échecs imputables à la dro-inoculation ont Bté si faibles qu’ils sont pratiquement nuls. / Retour au menu 136 A. DONATIEN, EDM. Diagnostic PLANTUREUX ET G. GAYOT de la peste porcine. Depuis plus de dix ans, le diagnostic de la peste porcine est effectué, à l’Institut Pasteur d’Algérie, par I’intradermo-réaction. L’application en est délicate. Elle exige, avant tout, un porc bon réactif, ce qui est assez difficile à trouver. Il faut, en effet, examiner un grand nombre d’animaux et garder celui qui donne les meilleures réactions. Elle . exige également un sérum de haute efficacitk. Il n’est pas de semaine où nous ne pratiquions cette méthode. Elle nous a donné dans presque tous les cas des réponses exactes qui ont été confirmées, soit par le diagnostic expérimental, soit par le diagnostic thérapeutique. II. - L’isptluenza du porc en Algérie. Cette maladie très fréquente en certaines années, presque aussi répandue que la peste porcine, se présente, en Algérie, sous la forme de Ferkelgrippe des porcelets et sous la forme du Hog flu des adultes. Elle se manifeste particulièrement sous la forme d’une affection respiratoire. Pourtant tout l’organisme. est at,teint. -Les signes cutanés sont plus marqués que dans la peste et se traduisent par des pétéchies, sauf au niveau du groin et des oreilles qui sont envahis en totalité. A I’autopsie, le signe principal est la pétéchie que l’on trouve en grand nombre sur divers tissus (muqueuse gastrique) et dans certains organes (rein, poumon). La rate et les ganglions sont hypertrophiés et de couleur foncée. Malgré cet envahissement total de l’organisme, le sang n’est ,pas, virulent. L’intradermo-réaction avec l’antigène pestique est négative. Ces deux signes et la présence de pétéchies différencient l’influenza- de 1a peste. C’est une maladie d’hiver, de certains hivers plutôt. Elle est très gênante car, étant extrêmement contagieuse puisqu’il s’agit d’une grippe, elle vient compliquer la peste porcine et rend quasi impossible ,la pratique de la séro-inoculation. Grâce a la réaction pourtant faible causée par cette opération, l’influenza, a l’état latent dans l’organisme, se réveille et se dkveloppe, mettant en danger la vie de l’animal. Il suffit d’un animal contaminé d’influenza dans un troupeau soumis a la séroinoculation pour que tout l’effectif soit atteint rapidement et complètemeht. Aucun traitement ne vient a bout de cette maladie. Dans les régions où elle existe, la séro-inoculation pestique doit être pratiquée en été. III. -,Le tyljhus nord-africain du porc. Cette maladie a été découverte au cours de la préparation du sérum antisuipestique a l’Institut ,Pasteur d’Algérie. Nous l’avions appelée typhus du porc, ce qui pouvait prêter a la confondre avec certaines Retour au menu VIRUS-CONTAGES DES ANIMAUX DOMESTIQUES EN ALGÉRIE 137 cette dénomination maladies paratyphiques porcines. Nous rectifions par l’appellation typhus nord-africain. Cette maladie n’a heureusement pas franchi les limites de notre établissement. Elle est extrêmement meurtrière. Elle se caractérise par une évolution rapide de trois jours avec fièvre élevée, abattement profond, décubitus iatéral complet, taches lenticulaires foncées sur la face supéro-interne des membres. A l’autopsie, les deux signes caractéristiques consistent en une considérable hypertrophie de la rate (volume décuplé) et une teinte rouge pourpre foncé de la muqueuse gastrique. Elle se différencie de la peste, car elle frappe et tue les animaux hyperimmunisés contre cette dernière maladie. Elle se différencie également de l’influenza, car elle se transmet par inoculation de sang. Elle se transmet également par cohabitation, par ingestion d”urine et par inoculation de sang filtré sur bougie L 1 bis. Sur 21 animaux malades, un seul a survécu sans qu’il ait conservé une résistance quelconque. Des essais d’immunisation par injection de rate formolée ont échoué. Depuis 1939, cet,te maladie, qui n’a été constatée qu’une fois, n’a pas reparu. IV. - La peste aviaire. Une épizootie meurtrière de peste aviaire a sévi dans la région algéroise, au cours des premiers mois de 1946. La forme clinique la plus fréquente est la forme aiguë évoluant en deux ou trois jours. Les sujets tristes, abattus, présentent très vite une diarrhée liquide, blanchâtre; le système nerveux central est souvent atteint et des attitudes bizarres sont notées. L’anorexie totale est de règle, de même que l’hyperthermie qui est remplacée par une hypothermie brut.ale aux approches de la mort qui survient dans le coma. La lésion nécropsique que nous considérons comme pathognomonique se trouve au niveau du ventricule succenturié dont. les papilles, et plus particulièrement celles qui sont situées a l’entrée du gésier sont vivement congestionnées; ces zones d’érythème peuvent confluer Q ce niveau et former une nape. La rate est intacte ; mais le foie, dont le volume estinchangé, est friable et atteint de dégénérescence graisseuse pouvant amener une mort foudroyante par rupture de l’organe dégénéré. Les reins sont quelquefois atteints de néphrite parenchymateuse. Des suffusions sanguines punctiformes sont rencontrées sur les séreuses (partie antérieure de la carène sternale), sur le cœur (pointe et sillon auriculo-ventriculaire) et sur le cloaque. A ce niveau, elles sont trés nombreuses. Le diagnoctic, basé sur les symptômes et les alterations nécropsiques, est confirmé par la rapidité de l’évolution de la maladie et de son extension dans l’effectif. Retour au menu 138 A. DONATIEN, EDM. PLANTUREUX ET G. GAYOT Le pronostic e& toujours sombre, car le pourcentage de mortalité est très élevé, atteignant souvent 100 %. Le virus agent de cette épizootie est un virus pestique vrai et non un virus pseudo-pestique (maladie de Newcastle). Effectivement, l’étude expérimentale basée sur les conclusions de DOYLE, citées par G. LESBouyRI~s, a montré que : - les canards, les oies.et les pigeons de tous les âges sont réfractaires, -,l’e .sahg de poule morte a toujours retrahsmis la maladie. Les essais d’immunisation à l’aide d’un vaccin coristitué par une émulsion de 10 y0 de rates d’animaux infectés, formolée à 2 “/.,,, étuvée à 370 pendant 48 heures, selon la technique indiquée par A. STAUB, se sont révélés infructueux, que l’on intervienne une seule fois avec une forte dose (~CC.) &I deux fois à 14 jours d’intervalle avec des doses moindres (1 cc.). Les animaux ainsi traités n’ont montré aucune résistatice soit à une épreuve de laboratoire, soit à une contamination naturelle. Seules les mesures sanitaires, en milieu infecté, peuvent être de quelque secours. Ces mesures consistent en la sacrification immédiate de tout -malade et la désinfection des parquets par la lessive de soude chaude à ,2 o/OIL’optimum, évidemment irréalisable, serait l’isolement dans des cages individuelles. La cause de cette épizootie doit être recherchée dans l’introduction clandestine, au moment desfêtes de fin d’année, de dindonsinfectés de provenance italienne. Afin d’éviter les contrôles douaniers’et sanitaires ,desports maritimes, les importateurs utilisèrent la voie aérienne. Toute l’agglomération algéroisefut contaminée et les commémoratifs firent ressortir, dans presque tous les cas, que l’apparition de la maladie fut précédéede l’introduction, dans un effectif indemne, de sujets achetésau marché ou à des marchands ambulants, ces sujets périssant les premiers. La maladie a également été disséminée par le moineau. Il a été possible de prouver .sa sensibilité au virus et il pouvait #seulêtre incriminé lorsque l’affection atteignait des élevages familiaux urbains, loin de toute contagion. A l’entrée de’ l’été, la peste semble s’éteindre d’elle-même, car elle est si meurtrière qu’il ne reste que très, peu d’animaux guéris qui pourraient être des porteurs de’ germes et créer de nouvelles sources d’infection. C. - FIl?VRÉ APHTEUSE ‘La fièvre aphteuse ne revêt en Algérie aucun caractère particulier. Elle y pénètre généralement par l’ouest et gagne en peu de temps toute Ilétèndue du territoire. Elle sévit avec une gravité variable selon les années. En 1944, à une maladie particulièrement bé’nigne, a succédé, quelques mois après, une . Retour au menu VIRUS-CONTAGES DES ANIMAUX DOMESTIQUES EN ALGÉRIE i39 nouvelle vague très meurtrière. Sur tous les cadavres on décelait des myocardites étendues. Depuis cette époque, la gravité de la maladie a bien diminué. Elle est quelquefois inaperçue par les éleveurs. La fièvre aphteuse a, pour les bovins algériens, des conséquences redoutables. Même quand elle est bénigne, elle affecte toujours plus ou moins le myocarde. Or, le cœur est toujours lésé dans les piroplasmoses. Un animal guéri de fièvre aphteuse peut contracter la theilériose. Le traitement actuel de cette maladie consiste en une injection intraveineuse de solution formolée, ce qui accélère grandement les contractions cardiaques. Le myocarde, déja affaibli par le virus aphteux, subit en plus l’action de Theileria dispar et du formol. Il faut avoir grand soin d’ajouter à la solution formolée un toni-cardiaque énergique, de l’adrénaline par exemple. _ Si c’est la babésiellose qui frappe les animaux ayant subi la fièvre aphteuse, l’injection intraveineuse de gonacrine détruit in siiu les très nombreux parasites contenus dans les capillaires du myocarde. Les endotoxines libérées lèsent gravement les fibres musculaires et, dans cette maladie également, on a observé des atteintes cardiaques mortelles. Chez les ovins, la maladie ne détermine guère que des boiteries passagères. Le déplacement incessant et incontrôlable des troupeaux est un facteur important de la dissémination de la maladie. On ne pourra arriver à bout de la fièvre aphteuse en Algérie que par l’application d’un vaccin efficace. Nous avons déjà fait des essais limités d’un vaccin préparé avec des tissus de cobaye aphteux suivant la méthode de VALLÉE, CARRÉ et RINJARD. Les résultats obtenus ont été satisfaisants. Les éleveurs se prêtent mal à la saignée des animaux guéris. Aussi, les essais de séro-prévention ont-ils été peu nombreux. Nous avons isolé fin 1945 le virus de la maladie actuelle. Notre collègue J.-P. THIERY, du Laboratoire de Recherches d’illfort, l’a identifié. 11s’agit d’un virus 0. Nous le conservons par passagessur le cobaye. Nous pourrons ainsi l’envoyer à un Institut ami-aphteux qui pourrait préparer éventuellement du vaccin destiné à l’Algérie. ; D. - RAGE Entretenue par de nombreux chiens errants, la rage est extrêmement fréquente en Algérie. En dehors de quelques grandes villes, ou la capture des chiens se fait plus ou moins régulièrement, dans la plupart des autres localités aucun service n’est organisé. Lorsque des cas de rage sont constatés, si les municipalités se décident, parfois, à agir, la surveillance se relâche ensuite très rapidement dès que tout danger semble avoir disparu. Dans les douars et .tribus, où pullulent les chiens indigènes, Retour au menu 140 A. DONATIEN, EDM. PLANTUREUX ET G. GAYOT dont la méfiance et la méchanceté rendraient la capture sible, aucun autre moyen de destruction n’est utilisé. presque impos- Pour compléter les mesures de police, sanitaire (dont l’application devrait être rendue plus rigoureuse et, pour cela, confiée à l’Autorité préfectorale), la vaccination antirabique préventive des chiens avant moisure a été autorisée et réglementée par les décrets présidentiels du 14 décembre 1929 et du 19 août 1936. Seuls, les vétérinaires sont autoris& à pratiquer cette vaccination, dont les frais sont à la charge des propriétaires ou des communes. Après chaque vaccination, ils délivrent un certificat, extrait d’un carnet & souche. Ce certificat, où figurent le nom et l’adresse du propriétaire et le signalement très complet du chien, est visé et enregistré par le maire de la commune. En cas de morsure par un animal rabique, les chiens vaccinés, ou revaccinés, depuis moins d’un an, peuvent être conservés par leur propriétaires à condition d’être revaccinés dans les sept jours suivant la morsure; sinon, ils sont abattus clmme les non vaccinés. Ils doivent, en outre, rester pendant quatre mois sous La surveillance du service sanitaire. Pour cette vaccination, le vaccin, antirabique formolé (1) est utilisé. Deux injections, faites & trois semaines d’intervallk, sont nécessaires pour la première vaccination; il suffit ensuite d’une seule injection chaque année pour entretenir l’immunité. Comme tous les vaccins formolés, ce vaccin est très stable et ‘d’une longue durée de conservation (2), répondant ainsi aux principales conditions exigées pour un emploi aux colonies. Il possédeun autre avantage, non négligeable pour une vaccination purement pré\ientive : ne contenant pas de vi& rabique vivant, il ne peut, en au8un kas, donner la rage, même par inoculation intra-cérébrale, ainsi que nous l’avons contrôlé à diverses reprises sur des chiens et, des lapins. Cette certitude’ nous a déjà permis de rassurer entièrement plusieurs confrères qui s’étaient blessés en pratiquant les inoculations. Appliquée dans les conditions exposées précédemment, la vaccj- nation antirabique préventive des chiens avant morsure n’a jamais donné lieu & la moindre contestation. Les résultats obtenus peuvent être considérés comme très favorables : sur les nombreux chiens vaccihés et revaccinés dans les sept jours suivant la morsure, aucun insuccès n’a été constaté. On a objecté que beaucoup de chiens vaccinés, mordus à l’insu de leur maître, ou pour toute autre raison, n’étaient pas revaccinés dans les conditions prescrités et donnaient ainsi une fausse sécurité. Cette objection tombe d’elle-même puisque ces Chiensne bénéficient d’aucune (1) E. P~ANTURE,UX. - kaocin antirabique formol& C. R. Acqd. Scievzces, t. 182, 1926, p. 1578. (2) Placé dans un endroit frais et à l’abri de la lumière, le vaccin conserve SM urooriétés immunisantes pendant au moins deux ans. Dans la pratique, il n’est pas délivré de vao& préparé depuis plus de huit mois et la durée de conservation indiquée aux vétérkaires est de trois mois. On est ainsi certain que le vaccin conserve son maximum d’efficacité. Retour au menu VIRUS-CONTAGES DES ANIMAUX DOMESTIQUES EN 141 ALGÉRIE faveur spéciale, étant, au point de vue de la loi, entièrement assimilés aux non vaccinés. Mais, alors que ces derniers ont de grandes chances de contracter la rage, s’ils ne sont pas abattus, les vaccinés, au contraire, sont à peu près certains d’y échapper. En effet : sur environ 57.000 chiens vaccinés de 1930 à 1945, trois insuccès seulement ont été constatés au cours des dix premières années, 9 à 11 mois après la vaccination. Aucun nouvel insuccès n’a été signalé sur les 24.500 chiens vaccinés depuis six ans. Si, comme toutes les autres méthodes de vaccination, la vaccination antirabique préventive des chiens peut avoir des défaillances, elles sont d’une telle rareté (l), qu’au point de vue pratique on peut considérer que tout chien vacciné n’est plus susceptible de prendre la rage et, par conséquent, de la transmettre. Et l’on peut affirmer que : plus il y aura de chiens vaccinés, moins il y aura de personnes et d’animaux mordus. Mais, pour que cette vaccination puisse donner des résultats nettement appréciables dans la prophylaxie de la rage, il faudrait qu’elle fût beaucoup plus largement appliquée qu’elle ne l’a été jusqu’ici, tout au moins dans la plupart des communes. Avant la guerre, une expérience intéressante de prophylaxie collective a été faik dans la commune d’Hussein-Dey, située dans la banlieue d’Alger. Sur la proposition et avec le concours de notre confrère IRR, un service de vaccinations gratuites a été organisé et a fonctionné de 1932 à 1938. Dès la deuxidme année, la page, qui y &it assez fréquente et qui a continu8 à sévir dans les communes voisines, avait à peu pri% complètement disparu. Le nombre de personnes traitées à la suite de morsures qui avait été de 72 (2) l’année précédant l’application de la uaccination, est passé l’année suivante à 43, pour tomber à 4 en 1933 et à 1 en 1934. Aucun traité en 1935 et 1936. En 1937, deux personnes ont BtB mordues par un chien de garde non vacciné; l’une d’elles, le propriétaire du chien, a succomb6 i%la rage, malgré le traitement. Un chien enragé, provenant d’une localit6 voisine, avait étB abattu 48 jours avant. Bien qu’il ait vraisemblablement mordu d’autres chiens, aucun autre cas de rage n’a ét6 signalé. En 1938, 4 personnes ont 6th mordues par un chien étranger à la commune. A la suite de ces résultats, plusieurs municipalités avaient déja organisé des séances gratuites de vaccination. Devant les sommes considérables dépensées chaque année pour les frais de voyage, de traitement et de séjour 21 Alger des indigents mordus, d’autres communes s’apprêtaient à suivre leur exemple lorsque la guerre est venue tout interrompre. En dehors du départ d’un grand nombre de vétérinaires, beaucoup de services.municipaux ont été désorganisés par la mobilisation, entre autres celui de la capture des chiens de la ville d’Alger. Le ralentisse(1) Cela ne doit pas empêcher prescrit de revacciner les chiens de chercher B les éviter eu maintenant dans les sept jours suivant la morsure, la pour mesure de sécurité qui renforcer leur immu- nité. (2) Ces statistiques sont plus exactes bien difficiles B Etablir en Algérie. que celles des chiens enragés, toujours tr&s iucompl&es et Retour au menu 142 p. ~oNAwm, EDM. PLANTUREUX ET G. GAY~T ment de cette capture a exercé, indirectement, une influence des plus défavorables sur l’application de la vaccination -antirabique préventive. Ne pouvant se procurer assez de chiens (1) pour préparer du vaccin en quantité suffisante, l’Institut Pasteur a dû limiter les quantités délivrées ~4chaque vétérinaire, alors qu’au contraire il aur,ait, fallu pouvoir les augmenter. Par suite du relâchement dans l’application des mesures de prophylaxie, il s’est produit, ainsi qu’il fallait s’y attendre, une recrudescence de rage et, comme les herbivores avaient atteint des prix très élevés, une partie du vaccin envoyé était utilisé pour les traiter après morsure. Avec le vaccin antirabique formolé (2), ce traitement comporte quatre injections, faites B une semaine d’intervalle, les doses variant de 10 cc. à 100 cc.‘suivant le poids des animaux. Les résultats se sont montrés très favorables. A l’exception de quelques rares sujets traités trop tardivement et qui ont pris la rage au cours du traitement, sur plusieurs centaines d’autres’ il n’a été signalé qu’un seul insuccès après la quatrième et dernière injection. A titre d’exemple, nous citerons deux interventions qui ont la valeur de véritables expériences : Dans un lot de porcs, aux environs de Frenda, phisieurssont mordus par un chien enragé. Six d’entre eux, présentant destraces de morsures,dofit certaines & la tête et très profondes, sont traités, dès le lendemain, par notre confrèré ATTIAS. Tous sont restés en parfaite santA, alors que deux autres pores, qui ne paraissaient pas avoir été morduset, pour cette raison, n’avaient pas été traités, ont pris la rage un mois plus tard. Notre confrère BONNOTTE, à Aïn-Beïda, a traité six porcs dans des conditions ‘à peu près identiques. Bien que le traitenient n’ait été commencé que le Se jour, aucun d’eux n’a pris la rage, alors qu’une pouliche, mordue par le même chien, a succombé 40 jours- après. Dans le traitement, après morsure, des herbiyores et des porcins, chez lesquels la période d’incubation de la rage est parfois très Court>e, par suite de la fréquence des morsures à la tête, la rapidité de l’intervention est une des principales conditions du succès. Le vaccin antirabique formolé, grâce ZI sa longue durée de conservation, permet aux vétérinaires d’avoir toujours g leur disposition une réserve suffisante pour réaliser cette condition. (1) Les chiens, destinés à la préparation du vaccin antirabique, sont, inoculés dans le cerveau avec une dilution .de virus rabique fixe. A part de tr8s rares exceptions, aucun animal ne résistait à cette épreuve avant l’application de la vaccination. Actuellement, les réfractaires deviennent de plus en plus nombreux. Cependant, si l’on éprouve de nouveau oes chiens dans les deux semaines qui suivent la première inoculation, environ la moitié d’entre eux prennent la rage; la premi&rc injection paraît 1Bs avoir sensibilisés temporairement. Au contraire, si la ,seoonde épreuve n’est faite que trois ou quatre semaines après la première, tous résistent de nouveau. (2) E. PLANTUREUX. - Traitement an’tirabique des herbfvores après morsure par le vaccin antirabique. Bull. Acnà. Vétér., t. II, 1929, p. 156. ‘; Retour au menu VIRUS-CONTAGES DES ANIMAUX DOJIESTIQUES EN ALGÉRIE 143 En résumé. - Le vaccin antirabique formolé a, maintenant, largement fait ses preuves : efficace et d’une longue durée de conservation, il présente toutes les conditions exigées pour un vaccin colonial. Par son emploi dans la vaccination préventive des chiens, associé aux mesures de police sanitaire, il peut apporter une aide très efficace dans la prophylaxie de la rage; dans le traitement des herbivores après morsure, utilisé en temps voulu, il permet d’éviter des pertes onéreuses, particulièrement regrettables dans la période actuelle de restrictions. On ne peut achever cet exposé sans souligner qui se présement dans quelques maladies : certaines particularités d’un animal peu sensible est 10 Dans la peste porcine. l’organisme sensibilisé par une inoculation de virus. La période d’incubation de la maladie expérimentale a une durée de trois jours. Si l’animal inoculé n’a pas réagi, on pourrait le considérer comme réfractaire a la peste. Pourtant, certains animaux réinoculés le 5e ou le Ge jour présentent un accès pestique aussi violent que celui des animaux sensibles. Ce même phénomène existe aussi dans la rage. Certains chiens résistent a une inoculation intra-cérébrale de v-irus fixe. Si on les réinocule dans les deux semaines qui suivent la première inoculation, environ la moit,ié d’entre eux prennent la rage. Dans ces deux maladies, une première inoculation paraît donc sensibiliser l’organisme de certains sujets. 20 Dans les deux maladies qui ont donné lieu aux études les plus importantes, c’est-A-dire la clavelée et la peste porcine, trois ordres de faits retiennent l’attention : a) la production des anticorps mise en évidence par la possibilité d’une intradermo-réaction et la préparation de sérums thérapeutiques; b) la persistance du virus chez les animaux guéris. Ce dernier fait est démontré par l’apport de la clavelée en France par les moutons algériens même vaccinés et la contamination des porcheries indemnes quand on introduit des animaux qui ont eu la peste porcine et qui en sont guéris; c) la possibilité d’immuniser le-q moutons contre la clavelée, les porcs cont,re la peste et les chiens contre la rage par inoculations de virus tues par le formol. En somme, la résist,ance qui fait suite a une atteinte de clavelée ou une atteinte de peste porcine! ou encore à une vaccination anticlaveleuse ou une sera-inoculation antisuipestique, paraîtrait, d’après les deux premiers ordres de fait, être de l’ordre de la prémunition plutôt ue de l’ordre de l’immunité. Retour au menu 144 A. DONATIEN, EDM. PLANTUREUX ET G. GAYOT On peut objecter que la possibilité d’immunisation avec des virus tués en fait des mala,dies qui laissent une immunité vraie. Nous ‘pensons. qu’il faut s’attacher, plutôt qu’à la notion de la vie ou de la mort du virus, à la notion de la présence d’un antigène, qui seretrouve également chèz le virus vivant ou mort. Tout autant qu’un organisme ne se sera pas débarrassé de cet antigène, il sera protégé. L’antigène étant éliminé, il redevient sensible. Quand on essaie d’immuniser contre la clavelée, contre la peste porcine ou contre la rage avec des virus tués (par le formol notamment), il .faUt injecter de grosses quantités de virus tués pour qu’ils soient moins rapidement éliminés. Mais l’organisme se débarrasse plus facilement de ces antigènes inertes. Aussi, la durée de la protection s’en trouve abrégée. Des faits semblables se retrouvent dans des maladies humaines et notamment dans’ l’immunisation par vaccin formolé contre le typhus exanthématique. Insiitut Pasteur d’Algérie. Retour au menu LES TRAVAUX SUR AMÉRICAI‘I;S LA par M. PESTE BOVINE RÉCENTS (1) G. CURASSON Dès le début de la récente guerre! le Ministère français des Colonies’ avait pressenti l’importance que, dans le conflit, pourrait revêtir la peste bovine, soit qu’un belligérant l’utilisàt comme arme dans la guerre bactériologique, soit qu’elle diffusàt accidentellement hors des terri-’ toires où elle est cantonnée depuis une Gnqtaine d’années. Sur les expériences tentées A ce moment en France, le secret a été gardé, et leur intérêt fut d’ailleurs minime. Par contre, en 1941, les gtats-Unis et le Canada firent entreprendre, dans une île du Saint-Laurent, un ensemble de recherches qui avaient’ pour but essentiel de déterminer quelles armes prophylactiques pour-’ raient être opposées A une intrusion de la peste bovine sur leurs territoires, que cette introduction fùt involontaire ou qu’au contraire elle’ fût le fait de l’ennemi. La Commission scientifique mixte (Etats-Unis et Canada) et le Service de la guerre chimique des États-Unis avaient fixé au groupe de savants qui opérèrent dans les laboratoires du Saint-’ Laurent, dans le plus grand secret, les objectifs suivants : 10 préparation de vaccin antipestique d’après les procédés connus, pour entourer les foyers éventuels’d’une zone d’animaux immunisés; ‘30 étudier la possibilité d’obtenir un autre vaccin, plus économiclue, n’exigeant pas le sacrifice d’un grand nombre de bovins. Ce n’est qu’en avril 1946 que les remarquables résultats obtenus par les chercheurs américains et canadiens ont été publiés (2). Ils ne portent pas seulement sur les méthodes de \-accination, mais aussi sur les recherches qui, inévitablement, de\-aient précéder et accompagner la mise au point de nouveaux procédés d’immunisation. Le groupv de chercheurs était constituk de la, fayon suivante : six officiers du Service vétériuaire de l’armée des Etats-Unis (J.-A. BAKER, H. R. COOPER, M.-W. HALE, D.-L. JESKISS, F.-D. ,&CRER, T.-O. ROBEY), un officier du Sarvios de Santé de la Marine des Etats-Tnis (R.-W. ~HOPE), deus savants canadiens (H.-J. GRIFFITHS et R.-V.-L. WILPER); des aidzs techniques des deux pays (dont A.-S. GREIG et J. FERRESCE. canadiens). (1) L’essentiel de cette revue est tiré de l’analyse des tramux américains faite par notre coll@ue M. Balozct, Directeur p. i. de l’Institut Pasteur (2) American Journal of Veterinary Researchs, Elev. et !&Bd. vét. des Pays tropicaux. - Avril de Tunis. no 23 (2” partie), 1947. Avril 1946. 10 Retour au menu 146 G. CURASSON Nous résumerons les divers chapitres de la revue américaine en les classant d’après les questiony qui constituent l’essentiel de chacun ., d’eux. La pesfe bovine chez les animaux de laboraioire. -- Le lapin qui reçoit ‘dans la veine une émulsion de rate virulente (de bœuf) présente de la fièvre au-bout de 36 à 48 heures ; la fièvre persiste deux jours ; elle est accompagnée d’abattement, d’inappétence ; il peut y avoir de la diarrhée. Si on alterne les passagesdu bœuf au,lapin, au bout de trois passages la maladie est transmissible au lapin; elle ne l’est pas si on tente le passage direct de lapin A lapin (les passages,se font par injection intraveineuse de pulpe de rat.e). L’épreuve de neutralisation par le sérum de bovidé immun montre l’ide,ntité du virus (BAKER). Quand on inocule le cobaye (dans la veine) avec le virus provenanl du bœuf ou du lapin, l’infection est inapparente : aucun signe de maladie, mais la rate est virulente 3-4 jour3 après l’ir,oculation. On peut faire Un deuxième passage,pas un troisième. Le virus cle culture sur œuf n’infecte pas le cobaye (BAKER, FERRENCE et GREIG). Conservafion du virus. - La conservation du virus dépend beaucoup du pH. La solution-tampon de phosphates M /lO, 5 pH =’ 7 est supirieure à la solution physiologique; le virus s’y conserve plus longtemps qu’à pH = 6 et qu’à pH = 8. Les solutions M/l, M /lOO et M /lOOO sont moins favorables que la solution M /lO. L’eau distAilléeneutre, les’ liquides embryonnaires normaux de l’œuf de 11, jours, à pl!I = 8, sont également moins favorables (MAURERJ. Réaction d’immunité.,Séro-diagnostic. - On peut utiliser, pour mesure] l’immunité des bovins vaccinés, le test de neutraljsat,ion chez le lapin. On emploie deux suspensions de rate virulente, la première renfermant pour 1 cc. 10 à 100 doses minima infectantes pour le lapin, la deuxième 100 ;i 1.000 doses. On mêle 1 cc. 5, de ces émulsions A.quantité égale du sérum à éprouver, et, on laisse en contact 2 heures au frigorifique. On inocule alors à des lapins 2 cc. de chaque mélange. Les lapins qui présentent une tempkrature supérieure à 4003 sont considér6s comme réagissant au virus, le sérum correspondant n’étant pas neutralisant; au-dessous de 400, les lapins n’ont pas réagi au virus, le sérum étant neutralisant,; entre 400 et 4003, la réaction est douteuse.. Le sérum des bovidés normaux n’est, jamais neutralisant. Celui des animaux guéris ou vaccinés s’est montré neutralisant 27 fois sur 32. Sur les 5 sérums non neutralisants, 4 provenaient d’animaux ayant reçu des vaccins faibles; 1 seul provenait d’un anima1 nettement imniunisé (JENKINS et WALKER). La fixation du complément peut être réalisée,’ en utilisant comme %antigène le liquide embryonnaire d’œufs inoculés. Cet antigène se con- ” Retour au menu LES TRAVAUX AMÉRICAINS l'&ZNTs SUR LA PESTE BOVINE 147 serve bien s’il est congelé; si on le chauffe à 600, le virus est detruit, mais les propriétés antigènes subsistent. Chez les vaccinés,.les anticorps apparaissent le 148 jour et persistent 5 à 6 mois (CooPEn). En présence de rate virulente, le complément est fixé par le sérum des animaux guéris, mais la réaction est inutilisable en raison du faible taux des anticorps. Le sérum des animaux guéris neutralise le virus in vitro. On peut utiliser cette propriété pour le diagnostic : on prépare avec la rate de l’animal suspect une macération au dixième dans l’eau physiologique; après sédimentation, on dilue le liquide surnageant a 1 /lO et 1 /lOO (ce qui correspondrait environ a 100 et 1.000 doses infectantes). On additionne ces dilutions d’une quantité égale de sérum immun, et on inocule ces mélanges a des veaux, qui restent insensibles s’il s’agit de peste bovine, alors que les témoins sont infectés (BAKER et JENKINS). Cytologie du sang dans la peste bovine. - Chez les veaux infectés, il y a d’abord une leucopénie marquée, qui s’amorce avec I’hyperthermie, le 3e ou 40 jour. Elle dure plusieurs semaines quand l’animal survit; ii y a en même temps augmentation des neutrophiles, parmi lesquels prédominent les formes jeunes. Chez les animaux vaccinés, la leucopénie est légère et passagére, du 5e au 9ejour (ROBEY et HALE). hulture du virus dans l’œuf de poule en incubation. - On peut cultiver le virus bovipestique sur membrane chorio-allantoïde au cours de 11 passages. Après trois jours de culture (œuf de 10 jours), l’embryon n’est pas infecté, alors que la membrane chorio-allantoïde l’est. Apres cinq jours de culture (œuf de 8 jours), l’embryon est virulent. La température la plus favorable est entre 370 et 390 (~HOPE, GRIFFITHS et JENKINS). Quand le virus provenant d’un bovidé est inoculé dans la cavité vitelline (œuf de 7 jours), l’embryon s’infecte, mais on ne peut réaliser des passagespar la cavité vitelline; par contre, les passagespar cette’ cavité deviennent possibles si, préalablement, on a adapté le virus à l’œuf par 8 à 12 passagespar la membrane chorio-allantoïde; l’adaptation à l’embryon se fait alors au cours des passagessuivants par le vitellus. L’embryon n’est pas toujours tué. La dose minima infectante pour l’embryon est sensiblement la même que pour le boeuf et, au point de vue immunologique, le virus est analogue au virus de bovidé (~HOPE, MAURER, JENKISS, GRIFFITHS et BAKER). Vaccination avec les organes de bovidés ou les œufs embryonnés inac- tiués. - La valeur des vaccins provenant de pulpe de tissus traités par le formol ou le chloroforme est fonction de la richesse des organes en Retour au menu 148 G. CTJRASSON virus. Le vaccin chloroformé para!t légèrement supérieur au vaccin ) formolé; le premier est encore actif au bout de 15 semaines au moins à + 20, alors qu’il .a perdu son activité au bout de 8 jours à 37”. Dans ia pratique, la dose vaccinante est de20cc. (JVALKER, GRIFFIT#, SHOPE, MAURER et JENKINS). Si on fait agir le chloroforme ou le formol sur les diverses parties de , l’œuf embryonnaire infecté, le vaccin obtenu ne donne pas une immunité suffisante. D’autre part, si on mélange, à un vaccin de tissus de bovidé, soit de la suspension d’embryon virulent, soit de la suspension d’embryon normal, le pouvoir immunisant du vaccin de tissus est nettement diminué. Le vaccin est actif si on le prépare avec les tissus d’un bovidé qui a été infecté par le virus de culture à son 37” passage. On pense que si le vaccin provenant de l’embryon manque-d’activité, cela est dû à l’action antagoniste des protéines de l’œuf od de l’embryon, et non au virus (MAURER, WALKER, ~HOPE, GRIFFITHS et JENKINS). Vaccination I avy le virus atténué par passages sur oeufs embryonnés. - Le virus cultivé d’abord sur membrane chorio-allantoïde, puis dans le vitellus d’œufs de 10 jours, puis de 7 jours, est progressivement atténué pour les bovidés; on arrive à ne plus conférer qu’une maladie traduite par une court,e hyperthermie. L’immunité est cependant solide, et les animaux qui ont reçu le virus atténué ne sont pas contagieux. Reste à savoir si le virus cultivé sur œuf a une virulence fixe ou si, I’attknuation se poursuivant, le poLIvoir immunisant ne diminuera pas (JENKXNS et ~HOPE). C’est au cours des passagessur l’embryon que l’btténuation se produit, et le nombqe de passagesnécessairesvarie avec les, souches : une souche facilement, adaptable s’atténue au bout de 8 passages, alors, que la souche caprine demande 37 passages, et que la souche, nordafricaine n’a pu être adaptée à la membrane chorio-allarkoïde. L’atténuatioq est progressive, et au bout d’un certain temps, les réactions de plus en plus faibles ne donnent plus l’immunité. On ne peut alors pas récupérer la virulence par p’assagessur veau ou passage de vew à œuf. Pour la prépar.ation du vaccin, on inocule des œufs de 7 jours dans le vitellus (0 cc, 5 de liquide allantoïdo-amniotique). Après 3 jo,urs de culture, on place les œufs au réfrigérateur à - 60° (40 ,&inuteq), puis a + 20 jusqu’au prélèvement du liquide embryonnaire, avec lequel on inoc’ule les-œufs qui vont fournir le vaccin. Ces derniers sont inoculés dans le vitellus avec 1 12 cc. de liquide embryonnaire, dilué à 1 /lO. Après 4 jours de culture, les œufs sont placés comme les précédents a - 200, puis à + 2O. On recueille séparément les liquides et’les embryons, puis on les broye ensemble. Le mélange est placé dans des fIacons de560 cc., renfermant chacun 20 cc. de mélange, dans un bain de neige carbonique et d’alcool; les flacons sont animés d’un mouvement de rotation pour qu’il y ait congélation du mélange sur les bords du flacon. Retour au menu LES TRAVAUX AMÉRICAINS RÉCESTS SKYR LA PESTE BOVINE 149 Le virus congelé est ensuite desséchéa trés bassetempérature, et les flacons bouchés au caoutchouc, dans une atmosphère d’azote ou dans le vide. Quand on veut utiliser le produit! on introduit dans le flacon, à l’aide d’une aiguille traversant le bouchon, de l’eau distillée, de la solution physiologique ou de la solution phosphatke de façon à obtenir ci0 cc. Pour chaque bovidé, de tout âge, la quantité .Ginoculer est de 0 cc. 5 (HALE et WALKER). La dose de 0 cc. 5 protège les bovidés cont.re l’inoculation de 100 doses minima infectantes; cette dose de vaccin peut être ramenée a 0 cc. 01, peut-être moins. A la suite-de l’inoculation, 80 y0 des animaux présentent de la température du 3e au 10e jour (90 y0 d’entre eux du 4e au 7”). L’hyperthermie dure, en général, 0 jours au moins. L’immunité est en relation avec la fièvre; cependant. la plupart des animaux qui ne réagissent pas sork, malgré cela, immunisés : en Afrique orientale, au cours d’expériences faites u sur le terrain »! 30 yi desanimaux vaccinés seulement présentèrent de l’hyperthermie, et cependant les non-réagissants résistèrent à l’inoculation d’épreul-e. L’intensité de la réaction varie avec l’âge et avec la race. La durée de l’immunité est longue ; elle est peut-être vitale. Les veaux nés de mères vaccinées au cours de la gestation ne sont pas immunisés. Il n’y a pas de danger a vacciner les femelles pleines. Le virus-vaccin conservé dans le vide après dessiccation, g + 120 ou + 50, est encore actif au moins après 15 mois. Selon les lots, cette durée de conservation, à la température ordinaire (+ 22O), varie entre 20 et 45 jours. Quand le vaccin sec est repris par une des solutions indiquées, il ne demeure actif que 48 heures a + 20. Il faut l’utiliser dans les 12 heures. Pour éprouver le vaccin, on ne peut que l’inoculer a des veaux sensibles qui reçoivent une inoculation virulente 14 jours plus tard (HALE, WALKER, MAURER, BAKER et JENKINS). Le virus bovi-pesfique chez le poulet. - Chez les poulets nés d’œufs inoculés, on retrouve le virus dans les organes jusqu’au cinquième jour. Si on inocule des poulets nouvellement éclos par diverses voies (vitellus résiduel, péritoine, voie sous-cutanée7 intranasale, digestive, cutanée), 011 échoue; si on inocule dans le cerveau, le virus y est retrouvable pendant huit jours, mais n’est pas transmissible a d’autres poulets. On peut mesurer la concentration du virus dans les oeufs en inoculant des poulets d’un jour, dans la veine métatarsienne médiane, avec 0 cc. 5 d’une dilution & 1/500 du virus-vaccin. On prélève du sang 21 ou 28 jours après (ponction cardiaque) et on recherche le pouvoir neutralisant du sérum sur le lapin. Les résultats concordent avec ceux qu’on obtient avec du sérum de bovidés ayant reçu le même virus-vaccin. Retour au menu OBSERVATIONS - MENUS FAITS .RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LES BUFFLES INDOCHINOIS par M. R. JAUFFRET (1) Les travaux pratiques de dissection auxquels se livrent les élèves de l’l?cole vétérinaire ont permis de relever, de 1940 a 1943; les particularités anatomiques suivantes concernaut le buffle.8 A. - Différences ostéologiques. Au point de ‘vue. ostéologique, nous avons noté qu’en général le tissu osseux est moins’ compact que, chez le bœuf, le tissu spongieux plus abondant. Particularités; 10 Le radius est semblable a celui du bœuf; par contre le cubitus, s’il s’étend comme chez ce dernier jus,qu’au carpe, ne forme qu’une arcade supérieure au lieu de deux comme chez le cheval. 20 Le fémur est gros, plus court et plus comprimé latéralement que chez le boeuf. 30 Au niveau de la tete, les os nasaux sont plus longs et plus incurvés que chez le bœuf. Le vomer possèdea sa face inférieure une crête osseuse qui se termine vers le bas par un fort éperon dont il n’existe pas trace chez le bœuf. Le maxillaire inférieur est plus lohg, avec un corps antérieur plus horïzontal et plus large ,que chez le bœuf. , 40 L’atlas n’a pas de trous de conjugaison et les apophyses traverses des vertèbres lombaires sont beaucoup plus longues que chez le bœuf; souvent les trous, de conjugaison sont simples au lieu d’être doubles, mais ceci n’est pas constant. pius (1) Travaux de recheSohe.3et mises au point réalisés, à l’École vétérinaire depuis 1940; Revue #Extrême-Orient, 1943, nos 7-8. médicale française Retour au menu OBSERVATIONS B. - Differences - MENUS FAITS 15i musculaires. . a) Muscles de l’encolure : 10 Le sterno-maxillaire est divisé en deux branches : une branche sous-massétérienne et une branche sous-occipitale, traversée par le trachée-hyoïdien. 20 Le mastoïdo-huméral présente trois portions : une portion trapézoïdale, une portion mastoïdo-humérale proprement dite et une portion omo-trachélienne. b) Muscles du membre anlérieur : 10 Le sous-scapulaire présente trois faisceaux supérieurs très nets dont le médian est le plus développé. 20 Le sus-épineux, très développé, déborde largement sur la face interne. 30 Le brachial antérieur, très développé, s’étend également de l’omoplate à la face postérieure de l’humérus. 40 L’anconé accessoire et le long anconé sont intimement unis dans la majeure partie de leur masse. c) Muscles du membre postérieur : 10 L’adducteur de la cuisse est unique, 20 le muscle poplité est très développé, 30 le demi-tendineux prksente une forte gaine fibreuse analogue à celle du perforé chez le cheval, 40 le muscle soléaire est très développé, F>Ole tenseur du fascia-lata est unique, Goles muscles pédieux sont très développés, ‘70 On note enfin dans cette espèce ia présence d’un muscle long péronier. C. - Différences articulaires. Sont très importantes. a) Membre aniérieur : 10 L’articulation scapulo-humérale présente une bride au-dessus de la coulisse bicipitale qui est simple comme chez le boeuf. 20 L’articulation radio-métacarpienne présente : des ligaments radio-pyramidaux antérieur et postérieur, un ligament réunissant le scaphoïde à l’unciforme, un ligament capitato-métacarpien, absence de ligament interosseux entre les os des deux rangées. Retour au menu 152 OBSERVATIONS -- MENUS FAITS .. b) Membre posiérieur : 10 L’articulation coxo-îémor’ale présente un ligament très solide susacétabulo-prétorchantérien qui n’existe pas chez le bœuf. 20 Articulation du jarret : on note l’existence, sur le côté externe, d’un petit ligament croisé qui recouvre le ligament externe suFerficie1. Enfin, il Bexisi,eune bride tibio-astragalienne postérieure. D. - Particularités de l’appareil digesti,f. 10 ‘Fa langue est fine et pointue, de teinte ardoiske et ne possèdeque des papilles tout & fait atrophibes; c’est sans doute paree que cet animal a de faibles sensations gustalives qu’il est si peu exigeant sur l’a ‘qualité de son alimentation. 20 Les dents. -- Les incisives sont plus longues, plus solides, plus enchâsséesque celles du bœuf. 3OL’intestin grêle a une longueur considérable, supérieure à celle de l’intestin grêle du bœuf. E. - Particularités d& l’appareil génital. Chez le mâle, la coudure en S du corps caverneux de, la v,erge est beaucoup moins accentuée que chez le taureau et le bélier. Sur les autres appareils, nous n’avons noté aucune particularité digne d’intérêt.. I+A FIEVRE MUQUEUSE BOVINE (Spotsiekte) AU SÉNÉGAL ET. EN MAURITANIE par R. LARRAT Deux cas de fièvre catarrhale maligne furent observés en novembre 1943, dans la proche banlieue de Saint-Louis (village de Diaoudouil, troupeau de.M. R...). La maladie, jamais signalée au Sénégal, fut prise à son début pour la peste bovine. Toutefois, un des bovidés atteints (observation de M. CAMARA) avait, été séro-infecté quelques mois auparavark, et la réaction vaccinale alors constatée, dont l’intensité pouvait témoigner de la solidité de l’immunité conférée, permettait d’écarter 1a possibilité d’une nouvelle agression pestique. En octobre i944, le Vétérinaire auxiliaire SIDA Mahamane décèle deux cas en Assaba : l’un en brousse, l’autre au centre sérumigène de Kiffa, sur un bœuf producteur de sérum. Retour au menu OBSERVATIONS Ce dernier a seul fait l’objet - d’uke MEXUS 453 FAITS observation détaillée : Obsercation : Le 9. - TempBrature 4008, lésions gingivales multiples, conjonctivite suraiguë, accompagnée d’un larmoiement intense. PtFalisme abondant avec salive mousseuse ; respiration d yspnéique, jetage shreus. Le 11. - Kératite double; les lésions de la gencive apparaissent sous forme d’ulcérations irréguli&res à enduit pultacé; jetage rouillé par suite de la oongestion intense de la pituitairc, qui est par ailleurs très sensible. Ce jetage, encombrant 1:s cavit6s nasales, rond la respiration difficile. Je 12. I Les symptômes s’aggravznt; éruption cutanée généralisée; le jetage, na.uséabond, obture les fosses nasales; la préhension des aliments est difficile. La température os.ciIIe entrv 4.0% & 41”. Le 13. --Au matin, symptômes asphyxiquea : lesyeux sont clos.L’animal reste couché. Son amaigrissement est extrômr. Les ganglions superficiels (préscapulaires, précuraux, préparotidiens) sont chauds, lbgèrement, hypertrophiés; les éruptions cutanées persistent. CAcit6 complète. L’animal succombe dans la journée. 11 l’autopsie : la vésicule biliaire apparaît distendue, le lobe cordi-apioal pulmonaire est hépatisé, les lobes diaphragmatiques sont congestionnés, les ganglions hyperhémiés, la pituitaire très fortement enflammée et desquamée: Le mode de contamination n’a pu être déterminé. L’animal, récemment introduit dans le troupeau, provenait, d’une région oit l’on rencontre Gazella dama, G. rufifrons et Hippotragus equinus. La transmission au veau a échoué. Récemment (novembre 1933). j’ai pu suivre une enzootie de snot; siekte dans le troupeau où les deus premiers cas furent diagnostiqués en 1943. Mais alors que ceux-ci étaient observés sur les bovins adultes, seuls les veaux se trouvaient maintenant frappés. L’évolution est polymorphe. Toutefois, aucune de sesmanifestations ne trompe l’éleveur indigène, qui a su isoler une entité morbide dénommée par lui fièure du tollé (fièvre des plaques). Dans sa forme la plus courante, la fièwe du tollé débute brusquement par une hyperthermie marquée. L’animal s’arrête de brouter OU de téter. L’inappétence est totale. Lc conjoncti\-e est rouge et la photophobie accusée. Les larmes coulent abondantes entre les paupières gonflées. Rapidement (2 ou 3 jours aprés). on observe une sialorrhée, signe de stomatite, la muqueuse buccale (gencives, lèvres, joues) présentant des érosions et ulcérations nombreuses. Presque en même temps apparaissent le jetage, d’abord séreux, puis muco-purulent, et des signes pulmonaires : toux sèche, respiration pénible et soufflante. Le poumon d’un \-eau ayant succombé présentait une hyperhémie des lobes du sommet et cardiaque, le reste du tissu pulmonaire, gangrené, formant une masse \-isqueuse, grisâtre et molle. Enfin, au dernier stade se produit un exanthème cutané avec éruption pustuleuse, localisée au dos, au flanc, au cou. Il faut noter, et le fait a frappé le propriétaire du troupeau, que cette éruption est un signe a peu près constant de guérison. Dans trciis cas observés, on a c0nstat.é une rigidité très accusée de Retour au menu 154 OBSERVATIONS - MRNlJS FAITS l’encolure, une paraplegie motrice, ainsi qu’une légère dilatation pupillaire. Ces symptômes encéphalitiques étaient moins apparents sur les autres malades qui portaient la tête légèrement tendue sur l’encolure et se déplaçaient’ difficilement (contracture des membres, voussure du rein). Encore 1”hypertrophie et la sensibilité des ganglions sous-maxillaires et pharyngiens pouvaient-elles expliquer en partie la difficulté de flexion de la tête. Quand les signes nerveux sont très marqués, les lésions buccales n’apparaissent pas. ,A signaler l’infiltration fréquente du mufle, des naseaux, de l’auge et, dans cinq cas, de toute~la tête. La seule complication oculaire observée fut la kératite, évoluant ou non vers l’ulcération. Les signes digestifs sont, en général, absents ou peu accusés.La constipation initiale, assez régulièrement’ constatée, est parfois suivie d’une entérite légère. -Cependant, quand la diarrhée est profuse, la mort est la terminaison fatale. Sur les cadavres, replétion constante de la vésicule biliaire, légère augmentation du volume de la rate, congestion de la muqueuse de la caillette. La maladie a évolué sous la forme aiguë ou lente, celle-ci relativement moins fréquente. ‘La durée moyenne d’évolution fut de 12 a -15 jours. La convalescence est longue. Les animaux atteints reprennent difficilement leur embonpoint; ils restent maigres et chétifs, se développent mal. Au niveau des pustules et après la chute~des croûtes, des plaques dépilées subsisteut longtemps (d’où le nom indigène de la maladie). La singularité de l’enzootie réside.dans le fait que seuls furent frappés les veaux de quatre semaines a un an. Il convient de rappeler que la maladie étudiée par DAUBNEY en 1934 au Kenya, d’une allure moins aiguë que les formes habituellement décrites, atteignait surtout les jeunes. Les’ premiers cas cie fièvre du tollé firent penser a la stomatite ulcéreuse contagieuse, puis 21 la sweating silckness, sans qu’il ait ét,é possible cependant d’observer les sueurs abondantes caractérisant cette dernière affection. D’autre part, la const’ance des ‘signes pulmonaires et des lésions éruptives, et aussi l’existence de symptômes encéphalitiques parfois très marqués, m’ont amené à rapprocher l’affection de la fièvre muqueuse africaine dont les analogies avec la maladie de Borna ont été notées, par ZWICK et VITTE notamment. Son apparition coïncide avec les ‘dernières pluies d’hivernage et les premiers froids. Le refroidissement est le principal facteur étiologique favorisant. La fièvre du ioEl¶ît endémique dans le Bas-Sénégal. Les Peulhs de la région ne la’ considèrent pas comme bien redoutable, ce qui explique sa non-déclaration. Elle est un accident périodique, au même titre que la fièvre de trois jours. et guère plus alarmant, bien que l’on ,constate une mortalité de 6 à 7 o/Odes animaux atteints. Retour au menu OBSERVATIONS - MENUS 155 FAITS Il me parait intéressant de relever que la maladie frappa d’abord des animaux récemment introduits dans le troupeau. et provenant du Brakna (Mauritanie). Est-ce a dire que le virus fut transporte par eux? Je ne le pense pas. La fièvre du tollé est, je le répète, habituelle dans la. région saint-louisienne; et. il est plus vraisemblable d’admettre que les veaux de race maure, affaiblis par un long parcours et non acclimatés, offraient un terrain éminemment favorable a l’action de virus. La contagion se fit apparemment par contact, ni tiques, ni poux n’ayant été observés sur les malades. Le rôle contagifère des Pet)its ruminants parait devoir être écart,& le propriétaire du troupeau atteint n’élevant ni mouton, ni chèvre. Quant aux antilopines, vecteurs possibles, ils sont absents de la région. La contamination par l’inoculation de sang d’un animal malade a un animal sain n’a pas été tentée. On a vu que la tentative faite a Kiffa par SIDA Mahamane n’avait pas donné de résultat positif. Ajoutons que les auteurs s’accordent pour reconna’itre qu’il est nécessaire d’injecter une grande quantité de sang pour réaliser la contamination. J’aurai l’occasion ‘de revenir sur une affection dont I’endémicité est maintenant avérée et qui pourra faire l’objet de nouvelles observations. IMMUNITE ET VIRUS PESTE CONGÉNITALE BOVINE ADAPTE SUR CHÈVRE par J. GILLAIN 11est de notion courante qu’une vache ayant été immunisée, soit par infection naturelle, soit par séro-infection, donne naissance à des veaux chez lesquels l’infection naturelle ou la séro-infection, pratiquement inopérantes dans les premiers mois de la vie, n’engendrent sûrement i’état réfractaire qu’à partir de l’âge de six mois, entre six mois et un an selon le cas. Les veaux de pareilles vaches possèdent donc une immunité congénitale empêchante, mais transitoire. En effet, cesveaux sont douésd’une résistance naturelle d’abord totale qui s’affaiblit ensuite plus ou moins rapidement jusqu’à disparaître complètement. H. JACOTOT et M. COLSON (1) avec d’autres la considèrent comme le résultat du fait que les veaux consomment exclusivement d’abord, puis en quantités décroissantes, le lait de leur mère chargé d’anticorps pestiques possédant, comme le sang, des propriétés protectrices. Retour au menu 156 OBSERVATIONS - MENUS FAITS . L’adaptat>ion du virus peste bovine sur la chèvre n’apporte aucune modification aux phénomènes d’immunité congénitale, ainsi que le , montre le tableau ci-après. Dans nos expériences, les vaches ont été vaccinées avec,le virus vaccin constitué par une souchede peste bovine adaptéesur chèvre. Divers modes de préparation ont été employés avec .les mêmes résultats : sang citraté de chèvre infectée a la dose de 1 ou 2 cc: ; émulsion de rate fraîche de 1 7: dans sérum physiologique B 4 pour 1.000, dose 1 on 2 CO.; émulsion de rate sèche a 1 pour 400 en serum physiologique à 4 pour 1.000, dose 1 ou 2 oc. Pour l’épreuve des veaux, le même virus vaccin a kté employé. No VEAU I DATE 1 ‘No ?YAISSANUE ohm 1 DATE vsccinaliou mbre -/-l-T 4889 4881’ 4882 4895 $936 5022 SO50 5046 5098 3103 5172 3165 5164 4885 4886 4954 5048 5100 5110 fiill 5112 5120 5163 5166 5167 5463 5736 5648 5506, 5507 5508 5645 5546 5643 5635 5582 17-10-42 19-10-42 19-10742 30-10-42 25-11-42 8-2 -43 23-2-43 25-2-43 17-3-43 29-3-43 2-4-43 6-4-43 19-4-43 20-10-42 19-10-42 3-11-42 5-2-43 26-3-43 28-3-43 25-3-43 28-3-43 26-3-4-3 8-4-43 20-4-43 27-4-43 10-11-43 29-4-44 20-3-44 16-12-43 27-22-43 f-12-43 14-3-44 30-l-44 15-3-44 f-3-44 f-2-44 3481 20-10-42 3368 20-10-42 3090 3047 2742 2309 3000 2762 2691 3548 2582 3107 2597 3376 3252 2666 3186 3411 3683 3432 3498 3635 3583 3216 3630 2788 3582 3186 3386 2618 3481 3107 3000 2666 2582 2762 - 1 c;;fz,, 1 ;zu IRfiSULTATl / / / 26-5-43 - non sevré - OBSERVATIONS / réceptif immun. - - - - 8-6-44 - sevré - réceptif. - - immun. réceptif - AU.Art. 1 immun. non sevré - l - - réceptif - lmmUn* All. Art. : vea séparé de s mère & la nail alimenté ave lait de va,oh neuve. Retour au menu OBSERVATIONS - MENUS FAITS 157 Les expériences faites à, Niolia sur la deswndance de vaches immunisées b de faire les l’aide de virus peste bovine adapté sur chèvre, nous permettent oonsidérations suivantes : :’ l0 L’influence immunisante du lait de mères vaccinées, pour les veaux h la mamelle, ne paraît pas aussi importaute qu’on pourrait le croire. Veaux noa 4589, 4881, 4882. 20 Cette immunité empêchaute couatatée chez les veaux ries de mères vaccinées est, bien une immunite congénitale, hérit,ée de la mère, même en l’absence de lait chargé d’anticorps pestiques (veaux nos 5736, 5648). La disparition de l’immunité ohez le veau 5463 éprouvé vers l’âge de 7 mois est vraisemblablement due au temps écoulé entre la naissance et la date de l’épreuve. Le veau $595 s’est montréréceptif, quoique sa mère ait été vaccinée dix jours avaat la mise bas. Celle-ci n’a pu donner b son produit uue immuuit~ qu’elle même ne possédait pas eiicore. 30 Sauf une exception (veau 5550), les veaux de mères~vacciuées mais conpus bien après la vaccination ont une immunité anssi marquée vis-B-vis du virus pestique adapté sur chèvre, que ceux nés de mères vaccinées en état de gestation. 40 L’immunité congénitale des veauxvis-a-vis du virus peste bovine peut eucore s’observer chez les veaux sevrés âgés de plus d’un an (veaux uos .504S, 5100). Il est probable que cette immunité congénitale est une des causes des variations observées dans l’expériment~ation avec. le virus adapté sur chèvre, par les divers chercheurs. Opérant dans un milieu oh la peste bovine n'est plus apparue depuis 1889, et sur des animaux nés de pareiits n’ayant ja,mnis fs,it la peste naturelle ou u’ayaiit jamais reçu de virus actif, nous avons pour 399 animaux inoculés et Suivis journellement 1111seul auimal qui ii’8 pas réagi. Ce dernier avait regu une iiiooulation massive de virus pestiqu e a,dapté sur chèvre, 100 cc. d’une émulsion de rate sèche à 1 pour 400 : température atteinte le mat,in 39OC, augmeutation thermique 0,9oC. A l’épreuve de l’immuuite avec virus bovin, cet animal s'est montré immun. En opérant sur des animaux nenfs, cpelc~~w soit leur âge, nous ohknons, avec le virus peste bovine adapté sur chèvre: pratiquement 100 oh Pour étre positive, la réaction de de réagissants et d’animaux immuns. l’animal doit être caractérisée par une température de 39,VC an moins, température prise le mai,in avant ‘7 heures. Les veaux nés de meres act,ivement immunisees ne peuvent ètre considerés comme neufs durant jusq~i’h plus d'un an. les premiers mois de la vie, certain s inènir diffèrent de ceux dc nos confrères Nos pourcentages de réactions anglais opérant clans l’Est Africain. En Ouganda (2), F.R. BELL obtient Ies pourcentages suivants k l’ino.A noter que les animaux en culation. du seul virus adapté sur chkre. expérience ne comprennent aucun animal marqué R, donc immunisés antérieurement, et aucun \-eau a la mamelle. Borna ,Total lu- 71 2- ‘73 3- 74 4-100 ,...., yo de réa+ants 7; y/0 yo - ‘76 yo - I / I / ! Retour au menu 158 OBSERVATIONS Par catégorie d’animaux, il obtient - MENUS FAITS : taureaux, taurillons vaches jeune bétail 85 yO réagissants 68% 69% - Au Kénya, des éxpériences faites au laboratoire de Kabete ‘donnent pour le virus vaccin seul : 35 réagissants sur 35 animaux inoculés. En expérimentation en milieu indigène, pour 253 animaux inoculés, on obtient 191 réagissants seulement,. En conclusion : en c& de vaccination prophylactique et systématique des bovidés à l’aide du virus adapté sur chèvre (virus vaccin), il n’est pas à conseiller d’inoculer les veaux sevrés issus de mères immunisées activement (peste bovine naturelle, séro-infection, vaccino-infection, virus chèvre). Les jeunes animaux ayant requ le virus entre huit mois et un an doivent l’année suivante, soit entre un et deux ans, recevoir une nouvelle injection afin d’immuniser activement les animaux qui n’auraient pas réagi & la première inoculation du fait d’une immunité congénitale prolongée. Nous avons parfois appelé. le virus peste bovine adapté sur chèvre Virus Vnccin. Cette appellation est justifiée puisque le virus chèvre possède les propriétés d’un virus vaccin qui sont : 10 Une atténuation de la virulence. L’inoculation de ce virus par une voie quelconque et à, doses excessives ne provoque pas chez l’animal injecté une affection mortelle et ne le transforme pas en un porteur de virus dangereux pour les animaux neufs. 2O Une valeur immunisante réelle. Laboratoire vétérinaire de Nioka (juin 1944,). BIBLIOGRAPHIE et N. COLSON. - Effet du va,ccin contre la, peste bovine chez les veaux issus de vaches activement immunisées. BU~. ~OC. Path. Exct,. T. 28, p. 14. (2) HVG expuriment Teso. memo from Uganda : Protectorat. The Veterinary department, 6 octobre 1942. (3) Report of proceeding of tha second Cmferenoe on Rinderpvst. Nairobi 1939, p. 39 et suivantes. (1) FI. JACOTOT A AU PROPOS VIRUS DE L’IMMUNITÉ, PESTE BOVINE CONGÉNITALE ADAPTÉ, SUR DUE CHIWRE par J. GILLAIN Une publication de juin 1944 (1), relative aux résull;ats obtenus A. Nioka, suscite au Dr R. DAUBNEY, le distingué Directeur des Services vétérinaires au Kénya, les remarques suivantes : « His results, obtained in the experiment on inherited immunity, are c much what 1 would have expected. If you note the age of the calves Retour au menu OBSERVATIONS - MENUS 159 FAITS « when they were inoculated, you mil1 find t,hat with two exceptions « --No 5048 and 5100~-a11 calves of se\-en months or over reacted to CCthe test, while a11 calves under the age of sel-en months failed to react « even including No 5736 and 5648, which had been fed, presumably, « on milk of suceptible CO~S. The results in the case of these two CCanimals suggest that calf immunit.y is as much, or possibly more, due « to age resistance, as to immunity transmitted by the milk. This 1 K think is a line worth following in a country where you have plenty « of certainly susceptible CO~S. You may find that a group of calves « born of completely susceptible mothers will give you exactly similar « results on test to the series from immune mothers that is included « in GILLAIN'S paper. This would be sufficient to establish that the « phenomenon is one of age resistance and not of inherited immunity. « It would be most valuable if GILLMK c,ould make such an observa.tion « in Nioka. » Nous avons donc comparé la resistance des veaux nés de mères réceptives au virus Peste Bovine, A celle des veaux nés de mères vaccinées à l’aide du virus Peste Bovine adapté sur chèvre. TABLEAU G 35 G 16 G 14 G 37 G 10 G 18 G 19 G 30 G 34 G 38 G 39 5873 5875 5889 5900 5929 5930 5931 5933 5935 6020 6022 5874 5934 6023 21-I-43 24-12-42 21-12-42 12-2-43 1’0-12-4.2 4-1-43 L-1-43 6-i-43 23-I-43 19-2-43 20-2-43 10-S-44 19-S-44 3-9-44 15-9-44 10-10-44 21-10-44 22-10-44 24-10-44 22-10-44 S-11-44 21-11-44 l5-8-44 29-10-44 28-11-44 Bans WO 1219 1876 Noire sans No Rouge sans No Rouge pie Neuve 16-10-42 Neuve 1297 11-9-42 30-10-42 4-8-g10-9-42 1700 1296 311c3 3031 1825 2934 Yo 1 Positif Nécatif PoSitif - Kl3lT-e - - Négatif Douteux Ségat,if iS-l-43 Positif I / i 13-9-42 - Voir T. - 2947 3221 2966 3129 3076 3016 3077 3687 3684 3685 Jumeau Ségatjf - - Retour au menu IGO OBSERVATIONS -- MENUS TABLEAU IMPORTANCE BEAU NO DES FAITS No 2 RkACTIONS VACCINALES MI?RE 2@jour G 33 G 16 Neuve Vaccinée 2e pas de réaction 3e 3e ;i jour 3e 4e 3e 4e 3e 5e pas de réaction 4e jour j 5e pas de réaction pas de réaction 3e jour 4e G 14 G37 GI0 Gi8 GI9 G 30 G34 G38 G39 5873 Neuve Vaccinée. Neuve 5575 5889 -- 3e -3e 5900 5929 - 5930 5931 -- 5933 5935 GO20 6022 5874 5934 6023 -Vaccinée - jour 40,4oc 1,9+ jour -- 41,1 iyi 2,5 21 405 40:5 40,5 11 jours zr 10 5 ‘6 6 x L - jour 39,6 - 1 2 1 - jour 41,7 i3 2 q 3e -40 40,7 40,2 Z:8 ;- 3e - @ 3e - 40,3 39,s i-:1 3e -3e 3e -4e 40,5 40,4 ;:i g- 39,7 40,4 40 40 ;,i ;= 3 4 - lp 5e 3e -3e 3e 4e 3e 3e pas de réaction pas de rkaction pas de réaction I -- - .; 1 - Les veaux nés de mères neuves, donc réceptives au virus Peste Bovine, se montrent réceptifs, quel que soit leur âge. Le degré de réceptivii-,é et de la réaction vaccinale des veaux nés de mères réceptives est comparable à celui des bovidés plus âgés. Le 20 ocl;obre 1942, l’injection du. virus adapté sur chèvre à 22 veaux ?I la mamelle nés de mères réceptives nous a donné, dans le mois de la vaccination, 7 mortalités dues à la réacCon vaccinale (gastro-entérite, coccidiosej. Les veaux nés de mères vaccinées avec le virus Peste Bovine adapté sur chèvre accusent,, entre I jour et 7 mois et parlois plus longt,emps, une immunité très l0rt.e. Cette immunil;é existe tant pour les veaux nés des mères veccinées durant la gestation que pour les veaux conSus bien après la vaccination de la mère. 11 s’agit donc bien d’une immunité congénitale et non d’une résistance partiwlière A l’âge, des veaux. Dans notre étude antérieure (2), nous avons montré que cette immunité n’est pas sous la dépendance de l’absorption de lait chargé d’anticorps pestiques. Gomme cette immunité est transitoire et disparaît généralement Q Retour au menu OBSERVATIONS - MESUS 161 FAITS partir de l’àge de sept mois, il faut admettre qu’il s’agit simplement d’une immunité congénitale naturelle acquise de la mbre. La vache donne cette immunité passive & son produit par le passage à travers le placenta de ses anticorps pestiques. L’immunité congénitale du produit ne peut donc exister que lorsque l’immunité est acquise par la mère. Si l’on prend comme moyenne la durée de plus ou moins quatorze jours nécessaire à l’établissement de l’immunité maternelle 5 partir de la vaccination, on comprend que les produits nés durant, ces quatorze jours peuvent ne pas avoir d’immunité congénitale. C’est,le cas du veau no 4895 (3) qui, né dix jours après la vaccination de la mère, ne montre aucune immunité. CONCLUSION. - La. résistance des jeunes T-eaux au virus pestique, veaux nés de mères vaccinées A l’aide du Crus Peste Bovine adapté sur’chèvre, est donc bien une immunité congénitale et non une résistance naturelle en relation avec l’âge des animaux. Laboratoire vétérinaire de I’Inéac, à Nioka (février 1945). Réjérence noles précéden.tes : (1) Dr J. GILLAIN. - Immnnjté congénitale et virus Peste Boyine adapté sur chèvre. Juin 1944. - Le virus Peste Gx-ine a[]apté sur chèvre sapcminéou (2) Dr J. GILLAIN. virus vaccin sap3niné. J1lill-t lr?&i. EMPLOI DO FORMOL$ POUR VACCIN : TEMPS ALUMINÉ L’ETABLISSEMEXT par R. LARRAT, AKTIPESTIQUE NGCESSAIRE DE J. SULPICE, NIANG L’IMMUNITG Sidy Nous avons voulu vérifier l’observation sui\-ante! faite par plusieurs agents au cours des campagnes d’immunisation : Dans un foyer récent! lorsqu’apparaît le premier cas et avant toute mortalité, l’emploi du vaccin formolé alumint! arrële généralement la marche de la contagion : l’établissement de l’immunité paraît beaucoup plus rapide qu’avec le vaccin formolé ordinaire. Protocole : Des veaux supposés réceptifs, ayant sensiblement même taille et même poids (75 à 82 kg), reçoivent, par groupes échelonnés, une dose de V.G.A. (2 cc.). Ils sont soumis, 3, 5 OU 6 jours après la vaccination, Elev. et,MBd. vét. des Pays tropicaux.-Avril 1947. 11 ’ Retour au menu 162 OBSERVATIONS - MENUS. FAITS A l’inoculation d’épreuve comportant l’injection de 40 cc. de virus pestique de passage (20 cc. en intraveineuse, 20 cc. es sous-cutanée). Dans tous les cas, les animaux témoins furent les veaux inoculés pour les recharges des producteurs de sérum el pour la prkpsration du vaccin. Les résulLats de ces expériences peuvent être condensés dans le tableau suivant : ~~PREUVE de 3e jour après la vaoci- VEAUX ÉPROUVBS RtiACTION c- pvste peste 271 na,tion nation. ’ fig 19 très légère 20 très lhgèr” 22 ” 21 légère légère p:ste légère Iégère 24 25 26 ,e 6e jour après la vacci- nation. / REACTION 85-89-90 187-189 paste 190 185 ;i ie 5e jour après la vacci- VEAUX !cÉMOINS ; ;;$ 150-152 1 réfractaire 176 ~ 174-175. 1 185 186 154 6 7 8 9 10 légère forte piroplas. tiès légère très lbgère légère 117 118 119 120 11 12 nulle peste l 124-126 125 13 14 15 légère légère 137 138 139 140 réaction peste l 151 légkra forte j réf:: peste pjste 1 1 peste ! piroplasmos l peste réfractaire peste - . Retour au menu l0 Les 2 veaux éprouvés le 3e jour après la \-accinat.ion classique, comme les G témoins. font une peste Z” Sur 11 veaux éprouvés le 5e jour aprés la vaccination : 2 (noa 16 et 23) font une peste typique; 7 (noA 17, 18, 21, 22, 24, 25, 36) font une réaction légère; 2 (noa 19, 20) ne présentent qu’un état. fébrile A peine marqué. 30 Sur 14 veaux éprouvés le Ge jour après la vaccination : 3 (nos 7, 12 et 15) fcnt une forte réaction (il faut noter que le no 7 présentait des piroplasmcs dans son sang); 4 (TP 1., 3, 8, 9) font une réaction très légère; G (nos 4, 5, 6, 10, 13, 14) font une réaction légère; 1 (no 11) ne fait pas de réaction. L’immunité est, dans la majorité des cas, établie dès le cinquième jour. Ces résultats autorisent l’emploi du \-accin aluminé k proximité des foygs de peste récemment .déclarés. Rappelous que la dose de vaccin formché aluminé n’est’ que de 2 cc. (Laboratoire du Service de I’Elevage du Sénégal, Saint-Louis.) Retour au menu ANALYSES MALADIES Fièvre A EXTRAITS ULTRA-VIRUS aphteuse. (A.) et GAYOT (G.). - Détermination d’un virus algérien de fièvre aphteuse. - Arch. Inst. Pasteur d’Algérie. 1946, 1, 44. DONATIEN Deux vagues épizoot.iques de fièvre aphteuse ont. décimé le cheptel algérien en 1944; une nouvelle apparition a eu lieu en octobre 1945. Son identification a’ été faite & l’Institut Pasteur d’Alger. Il s’agit d’un virus du type 0. Variole BENNETT ovine. - Variole caprine. (S.-C.-J.), HORGAN (E.-S.) et MANSUR du mouton et de 1s ch&vre. - Journ. (I-I.-H.). ---Les varioles Comp. Patho. and Therap., 1944 p. 131. La clavelée n’a été déceléeau Soudan angle-égyptien que récemmenl;. Avec le virus du Soudan anglo-égyptie.n, les auteurs n’onl; pas pu vérifier que la vaccine immunise contre la clavelée, ni que la transmission de la vaccine sur mouton transforme le virus vaccinal en virus claveleux atténué, ni que le virus claveleux s’atténue par passagesur chèvre. Ils n’ont pas non plus PLI obtenir la transmission au lapin, au veau, à la chèvre. Ils s’opposent à la généralisation de la claveJisatiorr, les animaux qui n’ont présenté que des lésions locales mourant par la suite quand ils sont placés dans des conditions défavorables. MALADIES MICROBIENNES Salmonelloses. (A.) et Bouti (A.). - Une épidémkde Guedda dans la région de 1’0ued Guir (Sahara Oranais). hrch. Inst. Pasteur d’Algérie. DONATIEN 1944, p. 171. La maladie put être, étudiée sur place chez les Messaada qui campaient dans le Khemlia : c’est la hamada située Ql’est d’hbadla, sillonnée des Retour au menu SALMONELLOSES 165 nombreux affluents de l’oued Bou Dib. Sur les 7.000 dromadaires des Doui Menia, 1.500 succombèrent ou, gravement atteints, furent sacrifiés afin qu’on pût les consommer. Réceptivité. - Seuls, les dromadaires ont été atteints par la maladie; les chevaux, les moutons et les chèvres sont restés indemnes. Les chiens et les volailles ont ingéré sans dommage des déchets de viande ou d’organes ,des malades sacrifiés. Tous les dromadaires sont également réceptifs, qu’il s’agissede mâles, de femelles gravides ou non: de jeunes ou d’adultes. Seul, un état de moindre résistance (maigreur, fatiguej est. une cause qui favorise l’éclosion de la maladie et de sa gravité. Epidémiologie. - Le mode de contagion est encore inconnu. Tandis que la morbidité est faible au pâturage, où les animaux sont dispersés, elle est très importante en caravane, alors que les animaux sont, a l’étape, parqués sur un faible périmètre. On peut penser que le virus est rejeté avec les matières excrémentitielles, qui souillent la nourriture ou l’eau de boisson ingérées par les animaux encore indemnes. Les ghedirs, bas-fonds où stagne l’eau, pollués par ces matières, seraient ainsi les principaux réservoirs de virus. Symptômes. - La maladie évolue sousdeux formes : aiguë ou suraiguë. Cette dernière forme a été rencontrée au début de l’épizootie chez les Messaa,da; l’animal présente uniquement les signes généraux de la fièvre et succombe en G heures. La forme la plus fréquente est la forme aiguë, qui évolue en 1 a 5 jours, le plus souvent 3 jours. La température des malades atteint et dépasse 400. L’œil est larmoyant, la respiration rapide! les naseaux dilatés. On note de l’inappétence et de l’inrumination. L’animal baraqué se relève avec peine ou ne peut même plus se relever. La défécation est normale pendant les deux premiers jours, puis apparaissent des crottins coiffés de mucosités et, enfin des excréments diarrhéiques striés de sang. . Chez les femelles gravides, l’avortement n’est observé que le 3ejour. La maladie se termine dans la grande majorité des cas par la mort (7 cas de guérison ont seulement été c,onstatés). L’animal est anxieux, la lèvre inférieure pendante, l’encolure étendue sur le sol. Puis il se met en décubitus latéral complet, se débat violemment et succombe en hypothermie (350,8-340,9). Lésions. - Le signe nécropsique essentiel est l’hémorragie : pétéchies et suffusions sanguines. De notables sont observées dans les poumons, sur l’épicarde, sur la muqueuse du gros côlon, dans les muscles, notamment ceux de la croupe. Les plus importantes siègent dans la zone cortiçale du rein. On a remarqué, sur un fœtus, des lésions identiques à celles de la mère : le virus peut donc traverser le placenta. Retour au menu 166 SALMONELLOSES L’histologie confirme l’existence des hémorragies dans le rein, où les glomérules sont détruits; dans la rate, l’hyperplasie de la pulpe rouge a pour résultat l’atrophie des corpuscules de Malpighi; dans l’intestin, le tissu lymphoïde est considérablement développé. Etude expérimentale. - Du sang prélevé sur un malade a été inoculk à deux dromadaires neufs. Ni la température de ces animaux, ni leur étal; clinique n’ont été modiîiés à la suite’ de l’inoculation. . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . L’examen microscopique de l’étalement du sang et desfrottis d’organes a révélé la présence d’un coccobacille de la taille et de l’apparence des bacilles typhiques et paratyphiqu.es. Le germe ne prend pas le Gram. La rate est particulièrement riche en germes, le foie et le rein moins, les ganglions peu. Dans l’étalement de sang, on voit de rares germes phagocytés. Les ensemencements du sang du malade et de la moelle osseusedes trois os longs o.nt tous donné la culture d’un germe identique qui se caractérise ainsi : Germe mobile, coccobacillaire, ne prenant pas le Gram. En bouillon peptoné, la culture est abondante en 24 heures. Sur gélose, on voit des colonies rondes, gris bleuté, de 2 millimètres de diamètre; elles sont brillantes et lisses. Ce microbe fermente, avec dégagement de gaz, le xylose, le glucose, le lévulose, le galactose, la maltose, la mannite et la dextrine. La glyck rine est fermentée en 4 jours, sans gaz. Il est sans action sur l’arabinose, le lactose, le saccharose, le lait tournesolé, la dulcite, l’amidon et l’inuline. Ensemencé dans la gélose au sous-acétat,e de plomb, il donne mie teinte noire. Il vire la gélose au rouge neutre. En eau peptonée, la culture ne donne pas d’indol. Deux souris inoculées sous ,la peau avec 0 cc. 1 d’une culture (18 24 heures de la moelle osseused’un os long ont succombé en 3 jours. Le germe a été retrouvé à la culture donhée par l’ehsemencement du sang du cœur. 2 cobayes inoculés S.C. avec 0 cc. 5 de la même culture ont succombé en 4 et 5 jours. Tous ces caractères permettent de rattacher le germe au groupe des Salmoneila. Traitement. - Il est pratiqUement irréalisable du fait de la disparition des malades et, surtout, de la rapidité d’évolution de la maladie. Le novarsénobenzol a été, sur un malade, essayé sans succès. Prophylaxie. - Dès le 27 novembre 1943, les mesures suivantes furent proposées au Colonel commandant le Territoire : « Séquestration des effectifs contaminés dahs un périmètre déter- Retour au menu miné. Suppressiou des caravanes pour les tribus atteintes. Les caravanes devant passer clans la région dangereuse seront détournées. Les commanclants des détachements méharistes doiwnt èt.re informés de la situation du Territoire à éviter. » De son côté, l’Inspecteur du Service de 1’Elevage de Géryville a fait appliquer, dès le 7 décembre 1943, des mesures analogues. Du fait de ces mesures, l’épizootie est restée cantonnée dans la zone primitivement infectée. Un auto-vaccin a été preparé & l’Institut Pasteur Vaccination. d’Algérie à partir du germe isolé au cours de l’étude bactériologique des prélèvements effectués sur place. Ce \-accin ét,ait. composé de dilut,ions de cultures sur gélose chauffées et formolées. 3.600 cc. de ce \-accin furent expédiés fin décembre 1943; mais, à son arrivée dans la zone contaminée, l’épizootie s’était éteinte. 120 animaux répartis dans les tribus des Messaada et des Iihodra reçurent des injections sous-cutanées de 1 5 3 cc. suivant leur taille Un nombre égal d’animaux témoins furent réservés. Aucun cas de maladie ne fut, observé sur les deux lots. Commentaire. - Si l’on compare cette épizootie B celles qui ont été observées en 1920 et en 1921, on peut remarquer de grandes ressemhiances : la saison, les sympttimes, les lésions sont identiques; le taux de mortalité fut aussi important en 1920 qu’en 1943, moindre en 1921, année où les animaux étaient en meilleur état d’entretien. L’essai de transmission de la maladie par inoculation du sang de malade à des animaux sains a échoué dans les t.rois épizooties. Seule, l’étude bactériologique donne des différences sensibles. En 1920, d’un germe du les hémocultures furent négatives ; en 1921, l’isolement groupe du colibacille n’a pas grande signification. Dans ces deux épizooties, l?exainkn histologique révélait la prksence de nodules toxi-infectieux situés dans certains lobules du foie. C’est là que se trouvait le germe de l’infection, mais l’ensemencement de tissu hépatique ne fut pas effectué. En 1943, il s’agit d’une véritable septicémie bactérienne; le germe est dans tout l’organisme; tout permet de penser qu’il est l’agent causal de la maladie. On peut regretter que l’épreux-e de son pouvoir pathogéne pour le dromadaire n’ait pu être faite et: aussi, que la vaccinat,ion n’ait pu être appliquée alors que l’épizootie était en pleine évolution. RIsis, cette fois comme toujours, l’étude des maladies du dromadaire se heurte au même écueil. Les vétérinaires du bled? aussi bien que ceux sont avertis trop tard et ne peuvent travailler du laboratoire, utilement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Retour au menu 168 BRUCELLOfJE CONCLUSIONS L’épizootie des dromadaires qui a sévi dans la région de l’oued Guir (Sahara oranais), doit être rattachée au groupe des maladies appelées Ghedda. C’est, dans le cas présent, une salmonellose septicémique. G. C. Brucellose. (G.). - Observations sur l’association de Brucella abortus et du farcin cryptococcique chez les Équidés. - Riv. Milif. Med. PACCHIONI Vei., Roma, 1942, 5, ,201. Si on injecte sous la peau d’un cheval atteint de lymphangite épizootique de la culture de Brucella cibortus, on observe une exacerbation marquée et fatale des lésions cutanées. Chez un cheval inoculé d’abord = avec B-. abortus, puis avec le cryptocoque, et à nouveau avec Br. aborlus, les lésions dues au cryptocoque et celles dues à la brzzcella guérissent. De nouvelles expériences sont en cours pour déterminer la cause de cette différence de comportement de ces deux animaux. G. C. Péripneumonie bovine. (W.-L.), WEBSTER (W.) et STEWART (D.-F.j. - Observations sur de récentes épizooties de pleuro-pneumonie bovine dans le @strict de Hunter River en Nouvelle-Galles du Sud. - 10 Obser- HINDMARSH vations sur le champ; 20 Recherches de laboratoire. 1943, p. 126 et p. 134. Austr. T/el. ,Journ., La péripneumonie s’est largement répandue dans une région de la ‘Nouvelle-Galles du Sud en 1940, à la suite de l’introduction de nombreux bovins en provenance du Queensland, où la maladie est endémique. La déviation du complément est surtout utile dans les cas non cliniques ; les animaux en incubation ne donnent pas la réaction; ces animaux peuvent rapidement présenter des formes aiguës, et il peut ne se passer que six jours ent,re une réaction négative et l’apparition de symptômes aigus. G. C. HERNANZ Inst. (M.). Biol. An., Péripneumotiie contagieuse du bœuf. - Trab. 1941, 96. Le « Weofac x comme le (( Néosalvarsan de Bayer » amène la chute de Retour au menu TRYPANOSOXIASES iG9 la température, une amélioration du pouls et de la circulation, ainsi qu’une atténuation des symptomes généraus; la proportion des guérisons est de 85 %. G. C. MALADIES A PROTOZOAIRES Trypanosomiases. thérapiques - Recherches sur l’activité de nouveaux ageuts chimiovis-à-vis des trypanosomes du Nagana. - Zeits. Immunitd. Forsch., BRANSS (F.-W.). 1944, 105, 104. Aucun composé sulfamidé n’a d’action préventive ou curative à l’égard- de Tr. brucei de la souris. L’anticoman par la bouche ou sousla peau fait disparaître les trypanosomes en 24 heures, mais ils réapparaissent et finalement le cours de la maladie n’est pas influencé. L’action de I’anticoman serait due à l’abaissement de la teneur du sang en glycogène et aurait comme conséquence que les trypanosomes abandonnent le sang pour le foie, plus riche en glycopéne ; ils regagnent la circulation quand la teneur est redevenue normale. Le « Surfen D, in uitro, ralentit les mou\-ements des trypanosomes et provoque un agrandissement de la vacuole. Chez les souris, une dose de 0,05-0,s millrgramme, donnée en mème temps qu’on réalise l’infection, prolonge la vie, tandis que des doses de 1 à 10 milligrammes sont curatives. Si le traitement est pratiqué plus de 24 heures après l’injection, la souris meurt quelques jours plus tard, bien qu’il y ait eu stérilisation du sang. La mort serait due à la libération des toxines. En recourant a de petites doses, on peut créer la chimie-résistance. La toxicité du « Surfen Dest faible, et l’index thérapeutique de 1150. Essayée à l’égard de Tr. equiperdum, la drogue est active, mais pas visà-vis de Tr. congolense. MARKOWICZ diagnostic (W.). .- Recherches sérologiques comparatives pour le de la dourine. - Deuts. Tiercïrzïl. Wocherzschr., 1941, 22 novembre, p. 518. Comparant diverses méthodes sérologiques dans la dourine atypique observée en Bulgarie, l’auteur trouve la déviation du complément (antigène Tr. equiperdum provenant des chiens infectés, les extraits d’organes ne convenant pas) constamment fidèle, alors que la formolgélification est inconstante ; la conglutination est également irrégulière et, d’autre part, ne peut être utilisée qu’avec les sérums frais, ce qui s’oppose au diagnostic à distance. ! Retour au menu 370 BELL LEISHMANIOSES (F.-R.). - Nouvelles notes sur l’emploi du composé phénanthridinum 1553 dans le traitement de l’infection à Tr. congolense .du betail. -- Vet. Rec., 1945, 57, 444. La dose minima curative du composé phénanthridinum 1553, chez le zébu infecté par Tr. congolense, est de 0 mgr. 8 par kilog., en injection sous-cutanée. Cette injection peut causer une-petite escarre locale. La dose minima toxique est de G milligrammes par kilog, mais a partir de 4 milligrammes, on observe de légers accidents; des àccidents mortels de.photosensibilisation sont observés par la suite chez les animaux qui ont reçu plus de 1 milligramme par kilog. ROVEDA. (J.-R.). -- Le bétail, réservoir Rev. Fac. agron. Vet. B. Ayres, de l’infection à Tr. equinum. - 1944. Le bétail peut être le réservoir de Tr. equinum; après inoculation ‘de sang virulent, on ne trouve pas le parasite à l’examen direct du sang, mais ce dernier est infectant pour le cobaye; la durée la plus longue de cette infection latente a été de 110 jours, la plus courte, de 53, jours. Leishmanioses. (W.) et SCHMIDT (H.). - ‘Thérapeutique de la leishmaniose dans la zone méditerranéenne. - De&s. iropenmed. Zeif., 1943, p. 247. KIIUJTH La leishmaniose méditerranéenne humaine diffère du Kala azar de l’Inde et de l’Est asiatique en ce qu’elle est associée à la maladie du chien et en ce qu’elle ne répond pas aussi bien au traitement par le neostibosan; le solustibosan (gluconate d’antimoine) donne de meilleurs résultats. Le meilleur en injection mode d’administration est la suspension huileuse intramusculaire. - Le traitement de la leishmaniose canine par la diamidine-phénoxypentane. - Bin. Acad. Vét., 1945, juillet, 203. FAURE-BRAC. L’auteur a utilisé la diamidine (diamino-diphénoxy-pentane) dans 50 cas de leishmaniose canine. Il conclut que les effets sont rapides; au lieu du blanchiment, on pourrait arriver à la stérilisation de l’organisme ; les phénomènes d’intolérance sont plus rares; il y aurait même une action eutrophique générale. 11ne faut pas dépasser la dose de 2 milligrammes par kilog, surtout par voie sous-cutanée; on peut, en effet, observer des accidents locaux : décollement de la peau, ulcère avec nécrose; il faut préférer la voie Retour au menu LEISHX~SIOSES 171 intramusculaire (muscles fessiers: et une dilution d’au moins l/SO, celle de l/SO étant préférable. On fait les injections tous les deus jours, le nombre de ces injections étant de 13 a 35 selon l’évolution clinique de la maladie. BRION (A.) et BERTRAND (M.). - Paralysie Bin. Acad. Vét., 1944, p. 139. leishmanienne du chien, - GUYAZ (1940), MOLINARI (1940) ont obserl-é des cas de paralysie de l’arrière-main ou des troubles moteurs du train antérieur. BRION et BERTRAND ont observé un cas de paralysie flasque totale des membres postérieurs, guérissant pàr le traitement spécifique. Ce ne serait pas une localisation terminale des leishmanies comme le prétend BASILE, mais une localisation précoce. CESARI. - - Discussion de la communication Bin. Acad. Vét., 1944, p. 142. de MM. Brion et Bernard. L’auteur a observé une localisation rare sur les muqueuses buccale et nasale : ulcérations de la muqueuse avec nécrose, se rapprochant des lésions humaines de la leishmaniose américaine. (D.). - Effets de la gramicidine et de la tyrocidine sur les protozoaires pathogènes et sur un spirochète. - Proc. Soc. exp. WEINMAN Biol., -New-York, 1943, p. 38. In vilro, la tyrocidine empêche la culture de Leishmania tropica, et Tr. Lewisi, pas celle de Leptospira icierohemor- Trypanosoma Cruzi rhagiae net Badonella (M.-N.). Leishmanisation ANSARI bacilliformis. Culture et isolement de Leishmania prophylactique. - Arch. de I’Inslifut tropica. - d’Hessarek, 1946, 2, p. 31. Pour obtenir une souche non souillée de L. kopica, il faut partir d’un bouton non ulcéré, ponctionné après désinfection de la peau; on aspire à la seringue quelques gouttes de sérosité qu’on ensemence dans l’eau de condensation du milieu X.3.X. Rarement on a une culture pure d’emblée. Il faut alors se débarrasser des bactéries; on peut y arriver de diverses façons. D’abord en cultivant dès l’ensemencement à 15” environ et en faisant dès le 3e jour de nombreux réensemencements, avant que les microbes ne se soient multipliés. Retour au menu 172 PIROPLASMOSES L’emploi des antiseptiques est délicat, car si on arrête le développement bactérien, on gêne aussi la multiplication des leptomonas. La pénicilline ajoutée au milieu N.N.N. au taux de 2.500 A 5.000 unités par centimètre cube empêche le développement microbien et aussi la multiplication desleptomonas ; si on réduit la concentration à 1.250 unités par centimètre cube, le développement microbien est insuffisant alors que les leptomonas se développent normalement; après deux ou trois réensemencements sur milieu pénicilliné, on obtient une culture ‘pure e’t riche. En partant de cultures inoculées par la voie intradermique, l’auteur obtient 90 0/0de résultats positifs. Les insuccès sont plus fréquents chez les adultes et les grands enfants. (J.-D.). - Action thérapeutique de certaines nouvelles diamidines aromatiques sur les infections à Leishmania donovani chez le. hamster doré (Cricetus auratus). - Ann. trop. Medic. and FULTON Parasif., 1944, p. 147. L’auteur a utilisé, dans l’infection expérimentale de Cricetus auratus par Leishmania donovani, diverses diamidines. La Stilbamidine, qui donne de bons résultats chez l’homme, guérit aussi le hamster’(20 mgr. par kilog); de même la 4 4’ diamidino-2-hydroxystilbène. Les dérivés monométhylés et diméthylés de la stilbamidine sont moins actifs. Piyoplasrnoses. (W.-W.). SOMAN -- Ind. Vei. - Quelques observatkns Journ., sur la piroplasmose équine. 1944, 21, 22. Dans l’Inde, la piroplasmose équine est surtout causée par Babesia (Nuttallia) equi. Cet agènt est plus sensible à la quinine (bromhydrate) que Babesia (Piroplasma) caballi, lequel cède facilement % l’acaprine. Outre les symptômes habituellement signalés, on observe des cas de kératit’e, des œdèmes. RAY (H.-N.) et IDNANI (J.-A.). - Observations sur les formes de Babesia gibsoni chez le chien. - Ind. Journ. Vel. SC., 1943, p. 267. Dans le sang périphérique, B. gibsoni se pré&nte sous deux formes : formes rondes etformes allongées. Dans le foie, la rate,, la.moelle osseuse, on trouve les formes de division. La division binaire du noyau fournit jusqu’A 32 individus, au lieu de 2 à 4 comme dans le genre Babesia. Les formes ro,ndes et allongées représenteraient un dimorphisme sexuel, Retour au menu PIROPLASMOBES 173 les premières étant des macrogamétoci-tes et les secondes des microgamétocytes. Le parasite appartiendrait au sous-ordre des Piroplasmidae, mais ni au genre Babesia, ni au genre Theileria. II y aurait lieu de créer pour lui une nouvelle famille. celle des Pattonellidae, avec le genre Pattonholla et l’espèce P. yibsorii Rau et IDNANI, 1943. (G.). - Infection expérimentale du chacal (Canis lupaster algirensis) par Piroplasma canis. - .-lrch. Inst: Pasteur d’rllgérre, 1946, 1, 46. GAYOT Divers auteurs ont échoué dans des essaisde transmission de P. canis au chacal, soit par piqûres de tiques infectees, soit par inoculation de sang virulent ; cependant RA-~- il9’X aurait réussi chez le chacal de l’Inde. De même GAYOT a 11~1 infecter le chacal d’Algérie, avec du sang de chien infecté; on observe Canis lupasfer algirensis, un accès thermique et paraskaire suivi de rechutes thermiques et parasit,aires. (M.). - Sur les phases-endo et exo-érythrocytaires du cycle évolutif de Theileria parva et de Plasmodium gallinaceum chez l’hôte ,vertébré. - Riv. Parasif., 1941, 0: 157. CARPANO Les cycles de développement de Theileria parva et de’PZasmodium ont ceci de commun qu’ils offrent un développement intraérythrocytaire constant et un stade exo-érythrocytaire occasionnel. L’idée que les hémosporidies des globules rouges peuvent avoir une phase de développement dans les organes internes et nouveau, ayant été vu par GOLGI dans le cas de Pl. falciparum, C-ARP.~NO, chez de nombreux mammifères, oiseaux, reptiles, obser\-e dans les frottis d’organes des : parasites qui n’ont pas de relation a\-ec ceux clu sang circulant : formes ressemblant à des Toxoplasma, Grégarinee, Leishmanics. gallinaceum (J.-C.). -- Porteurs de virus, source de matériel infectant pour la transmission de l’anaplasmose par la (( mouche du cheval D. - LOTZE Amer. Journ. Veter. Research. 1944, p. 164. La « mouche du cheval »: Tatnl~zas sulcifrons, peut transmettre A. à partir de bo\-ins présentant une rechute d’anaplasmose avec présence d’anaplasmes, mais pas à partir de bovins infectés, mais chez lesquels l’examen microscopique ne montre pas d’anaplasmes. marginale Retour au menu 174 RICKETTSIA Rickettsioses. (W.-O.). - Sensibilité de l’antilope Antidorcas heart-water. - Onderst. Journ., 1944, 20, 25. NEITZ marsupialis à la Des cas suspects de mort paraissaient indiquer qu’une antilope sudafricaine, Antidorcas marsupialis, peut succomber à la heart-wat,er. L’autopsie a permis de révéler la présence de Riclcetfsia ruminantium. La sensibilit,é des ruminants sauvages rend difficile la prophylaxie de la heart-water. (H.-S.). - méthode simple et rapide pour déceler Rickettsia ruminantium dans les cerveaux à heart-water. --- Vet. Rec., 57, 413. PURCHASE C’esi dans la substance grise du cerveau ou de la moelle qu’on doit rechercher R. ruminantium. On place un fragment du volume d’une graine de tomate sur une lame propre, et on fait un étalement, à l’aide d’une autre lame qu’on manie à angle aigu, la pression étant modérée, de façon à couvrir d’un tiers aux trois quarts de la lame. On sèche i!~ l’air, fixe à l’alcool méthylique pendant 2 minutes, et colore au Giemsa (l/lO) pendant 30 minutes. On examine a fort grossissementjusqu’A ce qu’on trouve un lot de capillaires, et on utilise alors l’objectif à immersion. Les rickettsies apparaissent comme des corps bleu foncé, les noyaux des cellules étant de teinte pourpre. On n’observe pas le halo qui entoure habituellement les parasites dans les coupes, ce qui semble indiquer que ce halo est un artifice dû à la coupe du tissu. G. C. -- ÉLEVAGE L’alimentation du à Madagascar mouton (1). Comme la flore agrostologique et les conditions de l’élevage sont différentes entre la zone sud et la zone des ‘Hauts-PlateaUx, nous étudierons séparénient les problèmes alimentaires dans ces deux régions. 1, Région Sud Les prairies de cette région sont établies sur un sol formé par la décomposition de roches ignées et sous un climat assez sec. Ce sol est partiellement latérisé et n’a donc qu’une flore assez limitée et en particulier (1) Extrait d’un travail de P. LAEANBE sur L’Élevage du Mouton à Madagascar. Retour au menu ÉLEVAGE 17.3 pauvre en légumineuses. Ce sol est le type convenant a l’élevage du mouton, car cet animal s’accommode beaucoup mieux que les boeufs de ces zones de végétation. Une grosse partie du sol était couverte jusqu’a ces dernières années par un cactus, Crpuntia inermis: qui formait dans beaucoup de régions l’alimentation de base des boeufs. Mais une cochenille, COC~US cacli. a amené la disparition a peu près totale de cette plante, ce qui laisse plus de plice à la prairie véritable. Au point de vue de la composition dc la flore consommée par le bétail, nous pouvons distinguer deux cas : a) Régions humides. - Les deux aliments de base sont : - Heferopogon conforfus. - N -\hidambo ou danga 11 2 tige fine et succulente, excellent avant la floraison. mais qui après maturité présente des piquants qui s’enfoncent clans la laine. - Pou annua. - Andropogon plante a une tige larges et longues, SI 2 mètres. EIIe. meurt en février bl.R4gions un pâturage - Volonaondry l,herbe k mouton) t,rès nut.ritive. ru/us. - (( I-ero 11trc’s nourrissante avant maturit,é, cette plus forte que celle du danga, mais a des feuilles plus succulentes. très appréciées du bétail. Taille de 1 m. 50 commence a pousser au début de la saisons sèche ek ou. mars. sècres. à mouton. Nous y trouyons des herbes rases, donc formant - Panicum Voeffz horuii (ahuitoto) et) Digifaria SIJ. donnent un fourrage court, très apprécié du bétail mème en saison sèche et qui reverdit à la moindre pluie. Sur la côte du Mahaïly et près de la mer, on trouve également : - Afriplex sp. qui donne un bon fourrage, mais est facilement détruit le bétail. Dans les dépressions humides! on trouve Papalum cfisfichum et Cynodon dacfylon (Fendrotarana~ qui donne en toutes saisons des prés toujours verts. Les moutons mangent également les jeunes pousses et les feuilles de deux arbustes très communs : Euphorbia sfenoclada et Celasfrus. Les essais entrepris ont montré la possibilité de faire pousser quelques graminées importées. par Pennisefum clandesfinum. Kikuyu grass : graminée xérophile à stolons très longs. Cette herbe peut ètre fauchée? est bien pàturée par les animaux. Elle arrête les feux de brousse et est le meilleur moyen de préservation des sols. I / Retour au menu 176 ÉLEVAGC- 2 Région Nous pouvons distinguer trois du sortes Centre de zones fourragères : a) Régions soumises aux feux de brousse. - Nous pourrons distinguer : - Fourrages de bonne qualité :. - Cymbopogon ru/us~ surtout dans les parties chaudes et fertiles, a moins de 2.000 mètres d’altitude. Ne résiste pas aux feux de brousse. Ce fourrage doit être consommé avant maturité. - Cymbopogon cymborius (Verobe) graminée de haute taille et de bonne qualité, mais se lignifie vite. Ne résiste pas aux feux de brousse. Cymbopogon Lecomtei. - Mêmes observations. - Andropogon hirtijloris. - C’est. un bon fourrage quand il est jeune, mais il durcit vite. Se trouve principalement entre 1.200 et 2.000 mètres, mais disparaît devant! les feux de brousse répkés. - Zornia dipkylla. - Cette plante donne quelques tiges couchées et courtes. Elle est très recherchee par le bétail et en particulier par les moutons. - Eriosema bajeri est mangée à l’état sec. - Lepiodesmia congesta. -- Cette plante a la valeur aliment,aire de la luzerne, mais ne peut pousser qu’en sol fertile. - Fourrages médiocres : - Andropogon ivohihensis fourrage court et médiocre. - Trychopteriz sfipoïdes - entre 800 et 1.500 mèt,res. - Chrysopogon monianus - entre 800 et 1.200 mètres. - Pennisefum friiicoïdes n’est broutée qu’au moment de la floraison. - Andropogon Madagascarensis, t,rès mauvais fourrage. Les autres graminées ne sont pas broutées. En nous reportant au précédent tableau qui nous indiquait les graminées pyrophiles, nous voyons qu’une prairie soumise à des feux répétés ne peut plus fournir aucune nourriture au bétail. b) Régions voisines des ,villages et bas-fonds. Les graminées qui composent la flore de ces régions et dont nous avons vu précédemment la liste, sont toutes très appréciées du bétail et donnent une nourriture de bonne qualité. Il arrive que l’alimentation du bét.ail de cette région soit complétée par quelques distributions de fanes de patates ou de manioc. De nombreuses graminées étrangères de bonne qualité peuvent être acclimatées sur les plateaux de Madagascar si les feux de brousse sont arrêtés. Retour au menu ÉLEVAGE 177 A titre complémentaire, nous indiquons ci-dessous la composition chimique de quelques-unes des plantes fourragères de Madagascar (pour 100 parties de matières sèches). BTILIXS Sk&ES -;-,-1--- HliltRI~ azorfas 1.25 92.75 3.38 8.18 : 91.82 7.90 7.22 6.48 92.78 93.53 1 6.63 ( 3.13 9.0 91.0 92.2 87 .% 14.59 67.4 32.6 NOM RUNNÉ Melinis flora. minuti . . . . . . .Sporobulus in dicus . . . Imperata cyn drica . . . . . . . Trichopterys .. Heteropogon contortus ... Opuntia iner .mis. . . . . . . . Fanes de patates &tanioc , . . . . . . . MIÉGEVILLE .Jown., (D.). 1945, 7.80 La volaille 4.0 !l.ullcI3 ) CTR~BSES j CEtI.ll1OSE i : ;y;;;;, CEliURES LOS 39.34 48.40 7.80 i.Ï5 30.11 50.99 9.25 l.16 0.91 35.78 38.67 49.45 50.69 6.98 4.60 - "1.3 - 3.0 0.16 8.16 26.4 1.41 1.27 - 1 0.5, 2.03 1 6.0 0.16 ~ 0.36 2.0 ) / 1.05 2.47 2.0 au Maroc. -- World’s PouZIry Science 2, 37. Le Maroc exporte de la \-olaille depuis 1933. En 1938, lc total des exportations fut de GG.976 kilogrammes en volaille vivante et 21.8i8 kilo grammes de volaille morte. Les eufs sont exportés depuis 1913. Avant la guerre, 1e production annuelle était cl ‘en\-iron 1 .OOO millions ; 9.500.000 kilogrammes étaient. esportés. Les volailles locales dérivent de la Galline ; la pont,e annuelle est d’en\-iron 100 œuis, pesant en moyenne 48 grammes. Les races européenne- 2 ne sont guèré élevées que par les colons; cependant, il y a quelques croisements améliorateurs chez les indigènes. La station avicole de Xeknèsl après élimination, distribue des Bresse noires et des Susses herminées. Crie station analogue est prévue dans le Sud. MIÉGETXLLE (D.). - L’élevage 1946, octobre, p. 6. au Maroc et la guerre. - Le Xouk~n, Le Maroc exportait avant guerre vers la métropole (1938) 200.000 car casses de moutons congelés? 8.000 tonnes de laine, G.XO tonnes de cuirs et peaux, 378 tonnes de boyaux. L’exportation fut interrompue par la guerre, mais le cheptel permit d’approvisionner la populat.ion civile accrue et les troupes formées et instruites sur le territoire. En 1939, on put fabriquer GOO. boites de boeuf conservA; en 1944, le Service du Ravitaillement a pu livrer aux autorités militaires fi mil. ! Retour au menu 17s ÉLEVAGE lions de boîtes de bœuf et de mouton, et de plats cuisinés à partir de ces viandes. Chaque année, au printemps, on a pu congeler 1.200 tonnes de viande de bœuf et de mouton. L’industrie du porc a permis de ravitailler l’Afrique du Nord, la Corse, I’dfrique occidentale : 3.815 tonnes de salaisons et produits secs de 1940 à 1944. Quant à la laine, elle a été réservée en 1940 p’our l’usage exclusif de l’armée; en 1941, 4.408 tonnes ont été cédées au Groupement interprofessionnel de la laine. En 1943-1944-1945, 10.000 tonnes ont été réparties annuellement entre les fabriques de drap et les artisans indigènes; en même temps, la totalité’ des cuirs et peaux étaient traitée localement. Le Maroc a donc pu, grâce à son élevage, non seulement se suffire à lui-même, mais aussi jouer son rôle dans l’effort de guerre. Une sécheresseexceptionnelle a malheureusement sévi en 1944 et 1945; la mortalité par misère physiologique a fait disparaître 40 y0 des troupeaux; heureusement, une pluviométrie normale en 1946 a permis d’éviter une véritable catastrophe ; cependaht la situation est !oin d’être rétablie; il faudra 4 ou 5 années normales pour revenir à l’état numérique d’avant guerre. ELEFANO (A.-C.). - L’Industrie de la volaille aux .Philippines. Worlc(s Poultry Science Jours., 1945, 1, 121. - En 1941, il y avait 25 millions de poules, dont 18 millions de race locale. Les écoles du Gouvernement et le bureau de l’industrie animale s’occupent de l’amélioration et des recherches; la division du contrôle des maladies animales, des maladies; la division de la vulgarisation distribue aux éleveurs et leur fournït les recommandations nécessaires; la division des produits animaux étudie le commerce. Mais la guerre a supprimé tout élevage; il faudra recourir aux États-Unis pour recommencer. (A.-M.) et HIBBERT (G.). - Industrie ‘du Sud. y World’s Poultry Science Journ., GERICKE de la volaille en Afrique 1946, 2, 30. En 1937, il y avait 14 millions de poules, les races dominantes étant la Leghorn blanche, les- Australorps, la Sussex; les concours de ponte, les exposit,ions sont régulièrement organisés; on exige 200 œufs pour 48 semaines de toutes les races, excepté pour la Light Sussex (175 œufs). ~Les fermes entretiennent de 700 a 800 poules ; la plus grande en a 50.000; les indigènes n’élèvent que quelques poules de croisement. Des fonc- Retour au menu ÉLm-asE ii9 tionnaires spécialistes guident les fermiers. II y a des cours spéciaux dans quatre écoles d’agriculture et dans deux Universités. Alors que les exportations allaient croissant de 1920 & 1931, elles diminuèrent jusqu’en 1942 en raison de la baisse des prix, de la sécheresseet de l’augmentation de la consommation locale. SLATER (A.-E.). Poultry Science L’Industrie Journ., de la volaille 1945, dans l’Inde. - Worlcl’s 1: 46. En 1935, il y avait 173.200.000 poules. Les races indigènes sont : la Tesi, la plus commune, qui ressemble A la poule sauvage et pèse en moyenne 3 livres; la Ghagus, qui est probablement un c.roisement entre la précédente et la poule sauvage; la Karnatak, ti peau noire; la Malay ou Chittagong, poule lourde, bonne pondeuse, et dont les coqs pèsent couramment 8 à 10 livres; l’Asi ou Indian Game, bonne pour la table mais mauvaise pondeuse. Des races importées sont entretenues dans les établissements officiels et quelques fermes. On distribue des coqs de Leghorn blanche, de Noire de Minorque. Les races indigènes pondent environ 50 œufs par an. Retour au menu BIBLIDGRAPHIE The Provision of animal fodder in tropical and subtropical Countries - Part One. Bullet. 32 01 Irnp. Bureau of pastures ami forage C~O~S., 1964 (84 p.) Cette importante brochure commence par une introduction de R.-O. WHYTE où est démontré le rôle prépondérant que devraient jouer dans l’élevage tropical et subt’ropioal l’aménagement des pâturages et la production des fourrages, et aussi l’obligation d’ériger un système agricole dans lequel prédomine le « mixed farming N, avec couvert herbacé assurant la conservation du sol, cultures fourragkres qui permettront d’élever la production des produits animaux, et d’assurer une meilleure alimentation des populations. Les spécialistes, les -services agricoles et d’élevage des diverses régions de l’Empire britannique ont été invitks k fournir leur opinion sur l’état aottiel des recherches en ce domaine. C’est la première série des réponses qui est Publi&e. A leur sujet, WHYTE fait les remarques générales suivantes : Les espèces rencontrées dans les prairies tropicales qui sont cultivées comme fourrages sont, la plupart du temps, différentes de celles des régions tempérées. On peut dire qu’il y a encore beaucoup à appreddre sur la valeur fourragère de beaucoup d’espèces de graminées tropica1e.s ; seules, quelques-unes ont été suffisamment &udiées. On n’a pas encore pu créer des prairies artificielles analogues B celles des ‘régions tempérées, et les plantes fourragères cultivées sont, en général, coupées et distribuées aux animaux, au lieu d’6tre pâturées; on n’a pas pu relever la teneur en protéine des fourrages par la culture de mélanges graminées-légumineuses. On peut cultiver certaines légumineuses fourragères et on peut aussi utiliser les feuiiles et les fruits d’arbustes de la famille des légumineuses; d’où la possibilité, pour certains, de planter dans les pâturages tropicaux, des arbres ou arbustes de cette famille, ou autour des pâturages, comme brise-vent, haies, arbres d’ombrage, etc. Ce sont les « pâturages à protéine 11.Mais cette question des pâturages à légumineuses demeure difficile. Dans les régions tropica,les à saisons sèche et humide bien marquées, il faut surveiller la limitation de la densit,é animale, pour permettre la régénération du couvert végétal, et la conservation de fourrages pour la saison sèche. On ne sait pas encore comment, dans les diverses conditions tropicales, la culture d’herbes fourragères affecte la fertilité du sol; il semble cependant ac,quis qu’une sole herbacée doit entrer dans Je cycle des assolements, et il est pécessaire d’y habituer les.cultivateurs et de trouver les espèces qui non seulement sont propices, mais aussi peuvent être multipliées en quantité suffisante par semis ou boutures. Même si le système des assolements se révèle nécessaire, de fagon générale, sous les tropiques, il ne faut pas perdre de vue le danger des labours dans les régions SI pluies torrentielles, et le problème des parasites internes et autres agents dangereux. Les divers articles, d’importance variable, sont écrits par des spécialistes : qui r6sument les documents officiels. Ainsi se trouve exposée la situation aux Indes occidentales (étr+de des fourrages, aménagement des pâturages; légumineuses fourragères ; pâturages ; graminées fourragères ; culture ; fumure ; Retour au menu 181 BIBLIOGRAPHIE utilisation et conservation ; amélioration des pkt’urages ; recherches) ; à Hawa (zones diverses de pâturages; recherches sur les fourrages; équipement mécanique; plantes fourragAres, etc.); aux îles Fiji (types de pâturages et aménagement); en Gold Coast (les pâturages dans l’économie des territoires du Nord; description des zones ; climat; population ; bétail; herbages dans les régions sablonneuses et granitiques ; observations des services vétérinaires), en Nigeria (études sur les pâturages dans les province s du Eord et du Sud); au Soudan anglo-égyptien’ (régions à pâturages et production des fourrages); à Zanzibar; en Rhodésie du Sud. Une deuxième brochure réunira ultérieurement les réponses des autres territoires, ce qui permett’ra une vue d’ensemble et l’établissement de projets et de programmes sérieux. G. C. ARNOLD NULIS. fornie), - Handbook of Pest Control. - Macnair-Dorland (Cali- 1945. Le sous-titre de cet important ouvrage (354 p.) indique l’essentiel de sa teneur : Comportement, vie et contrôle des (( pestes I) des habitations. Il est rédigé par un entomologiste du « Département des bâtiments et de la terre » à l’Université de Californie. Si l’ouvrage intéresse l’agriculteur et l’éleveur ooloniaux, c’est qu’on y trouve une étude complète des moyens modernes de lutte contre les « pestes » qui s’aMaquent aux bàtiments, aux récoltes, aux produits’ alimentaires en diverses régions d’Amérique, particulièrement dans les zones tropicales et subtropicales. Nous concernant, on trouvera de nombreux détails et formules touchant la destruction de : rata et souris, blattes (N cancrelats II), sauterelles, t,ermites, punaises, mites, dermestes, fourmis, abeilles et guêpes, insectes attaquant les produits conservée, araignbes, puces, poux, mouches, moustiques, tiques. Des chapitres sont consacrés aus formules d’insecticides et antiparasitaires nouveaux : pnéthrines, D.D.T., Ethane, etc.). G. C. H. -Les glossinesde l’Afrique Occidentale française. - Actcc tmpicn, Bupplem. no 2, 1945 (127 p.), Bâle. GASCHEN L’auteur, qui a appartenu penda,nt’ trois années, da#ns la haute Côte d’ivoire, au Service général autonome de la maladie du sommeil, comme entomologiste, ne nous fait pas Seulement connaître ses acquisitions personnelles concernant le problème des glossines en Afrique occidentale, mais y joint un excellent résumé de ce que, de faqm générale, doivent savoir tous ceux qui s’intéressent à l’étude cles tsé-tsés et de leur destruction. C’est ainsi qu’il ékdie swcessivemenf : l’historique; la morphologie et l’anatomie; la systématique; la monographie des diverses espèces; la biologie; la lutte anti tsé-tséa, les techniques diverses concernant la recherche des insectes et cle leurs pupes. L’ouvrage est abondamment illustré de photographies et sc,hémas. G. c. Alternate husbandry C~ops, 1944 (156 Publ. no G of Inzpe&l Bt6ieafc of pastures nnd forage p.). L’expression « alternate husbsndry )j, fréquemment emplovée depuis quelques années dans les pays de langue anglaise, se traduit littéralement par « agriculture alternée », ce qui est eu frayais insuffisamment explicite. Une définition assez longue, mais résumant tout ce qu’on a voulu inclure en ce terme, est donnée par R.-O. WHYTE dans le brochure qui nous occupe : « Alternate Retour au menu i1 182 BIBLIOGRAPHIE signifie unè alternance déterminée et régulière (et cependant susceptible d’une certaine élasticité), alternance comportant, sur chaque champ d’une ferme ou de toute unité agricole, une période de culture labourée (pour la production d’aliments à l’usage de l’homme ou des animaux, ou encore de produits industriels) et une période d’utilisation directe par les animaux, dans laquelle la composition des pâturages ou des fourrages cultivés est réalisée de faCon à produire une quantité maximum de nourriture du type adéquat et au moment opportun correspondant au type d’animal entretenu, en même temps qu’on s’efforce de maintenir le sol dans son état normal de fertilité et de productivité pendant toute la durée de la rotat,ion >l. Pour traduire aussi simplement que possible cette définition de T;I’HYTE, nous dirons « cultures fourragères dans l’assolement )), ou (( assolements fourragers jj. La brochure comprend des articles de spécialistes sur cette importante question de l’int,roduction d’une sole fourragère dans l’assolement. Un certain nombre de chapitres intéressent surtout l’agriculteur; dans la plupart, on trouvera des notions que doit connaître l’éleveur soucieux d’utiliser or, l’économie de l’alimentation une alimenta,tion rationnelle et économique; est liée à cette alternance de sole de culture proprement dite et de sole fourragère. On retiendra particulièrement les chapitres qui traitent de la question en régions tropicales; le rôle de l’alternance dans la restauration de la fertilité du sol et la lutte contre les mauvaises herbes est encore mal connue dans ces régions ,et si certains y voient un élément majeur de la régénération des pâturages naturels qui ont dégénéré sous l’action de la vaine pâture, des feux de brousses, etc., d’autres, et c’est le cas de l’auteur qui expose les conditions particulières du problème en Nigeria, pensent que le système paraît difficilement applicable dans les zones tropicales et que la difficulté résidera surtout dans le choix des espèces fourragères adaptables aux conditions du milieu; c’est de beaucoup l’étude incomplète des Légumineuses utilisables qui complique le problème. L’état actuel de nos connaissances concernant la question fourragère, les expériences les plus récentes sont examinées pour la région méditerranéenne, les atats-Unis d’Amérique, le Canada, les Indes occidentales, l’Amérique du Sud, l’Afrique du Sud, l’Afrique tropicale et subtropicale (territoires anglais), l’Inde, Ceylan, l’Australie, la Nouvelle-Zélande. Des chapitres spéciaux sont consacrés à l’influence des cultures &urragères sur le sol; aux diverses soles utilisables, particulièrement dans-.& conditions “tropicales ; aux relations entre 1’ « alternate husbandry » et l’élevage, a certaines cultures spéciales dans leurs relations avec le système. Il faut, à la fin, retenir le chapitre fort documenté sur l’influence des assolements fourragers sur les maladies animales, surtout sur les maladies parasitaires (helmintiases). husbmadry G. c. Retour au menu NOUVELLES PROFESSIONNELLES LE DE L’ÉLEVAGE EN ET AFRIQUE SER\‘ICE DES OCCIDEST,1LE PENDAPI:T LA par Paul V. - ISDUSTRIES Exploitation des ANIMALES FRANÇAISE GUERRE (szCte) MORNET produits animaux. 1” Viande La consommation locale en viande depuis 1939 du fait de l’accroc ‘esement taire. Mais cette augmentation a porté abattus en 1939 contre 143.000 en 1943. tons et chèvres se maintient autour de A cette consommation locale en l-iande t.ation de uia~zde séchée sur la métropole séchée 1941-1943. - SOCD.LN Viande - - XIGER : a augmenté de façon de la population civile curtour sur les bovins Le chiffre des abatages 300.000. fraiche. il faut ajouter et l’-Afrique du Nord. : ‘70.000 kg. de viande ont été préparés. pendant le même 110.000 kg. sensible et mili: 91.000 demoul’esporséchée temps, Cette fabrication, d’abord confiée aux Sociétés de Prévoyance, puis à la Société Industrielle et Commerciale cle l’Afrique Noire (I.C.A.N.), a été controlée par les agents du service de l’élevage. Le rendement d’un bœuf de 250 kilogrammes poids vif en état d’engraissement moyen s’établit autour de 20 kilogrammes. Le rendement est d’ailleurs variahle sui\-ant la technique utilisée (dégraissage plus ou moins complet, dessiccation plus OLI moins poussée, etc.), l’état hygrométrique de l’air (il est par esemplez à Bamako, de 23-25 en janvier-février, 75 en août, 52 en novembre). Ce rendement. est évidemment, faible et cette production ne constitue de proqu’un pis aller, une solution de crise, et il ne peut étre question longer cette expérience au dela du temps nécessaire à la reprise des transactions normales. Retour au menu 184 PAUL Voici quelques chiffres d’analyse MORNET de viande séchée : 1 kg. de viande séchée possède une valeur énergétique 1 kg. de viande frafche (avec 25 y0 d’os) Un echantillon suivantes : de viande de séchée donne a l’analyse 3.343 calories. 1.550 les moyennes Humidité.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 13,47 oh Cendres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $22 % Lipides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4,52 7; Protides (N x ($25) . . . . . . . . . . . 76,41 % Glucides et indosé . . . . . . . . . . . . 1,38 y0 2” Laines La production de la laine est spéciale au Soudan, seule colonie possédant des moutons à laine. Malgré les efforts de l’ildministration et du Service de ]>Élevage, la production n’a cessé de baisser depuis 1939. C’est ainsi qu’en 1943, le tonnage exporté a éte de 104 tonnes pour l’année, alors qu’en période ,, normale on compte en moyehne 300 à 400 tonnes. Cela est dû à ce que la majeure partie de la laine a été conservée par l’indigène qui, ne trouvant plus de tissus sur les marchés, s’est mis à fabriquer des étoffes de remplacement. 3” Cuirs et peaux Le conditionnement des cuirs et peaux est à la base de toute amélio.ration. Les règles élémentaires établies par les vétérinaires depuis plus de dix ans, c’est-à-dire abatage des animaux de boucherie dans des abattoirs aménagés ou sur des aires cimentées pour éviter les souillures, dépouillement corre,ct sans coutelures, séchage des dépouilles à l’ombre, ont cont.inué à &re vulgarisées par les agents au cours de leurs tournées. Des arrêtés locaux, pris en 194-l et 1942 sur la proposition du Service de l’&evage, sont venus renforcer son action. Le programme de construction d’abattoirs-séchoirs pour toute la fédérat,ion, réalisé en partie avant 1939, a été très ralenti par manque de matériaux. Par ailleurs, l’exportation vement de 1939 A 1943 : des cuirs et peaux cuirs 1939 1940 1941 1942 1943 1944 . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . .. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. .. . . . . . . .. . . . . . . . .. . . . . . . . . . .. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . ,. . . . . . . . . . . :. . . (bœufs) 1.336.700 1.055.000 1.445.800 769.000 616.600 593.000 a diminué progressi- peaux (moutons et kgs 488.000 -308.200 274.000 -253.600 68.000 87.500 chèvres) kgs ------ - Retour au menu NOUVELLES Ce fléchissement 185 PROFESSIONS-ELLES net. a tenu : 10 Au développement de l’artisanat local indigène en l’absence de cuirs ouvrés d’importation. Cette fabrication a absorbé une quantité considérable de matière première. D’autre part, le cordonnier indigène achetait au boucher les peaux a un pris beaucoup plus élevé parce qu’il vendait ses articles très chers, alors que le commerce européen était limité par les prix fixés ti l’exportation. 20 A la créaLion de tanneries (Sénégal, Soudan, Guinée) pour lesquelles un contingent était obligatoirement prévu. 4” Sous-produits des abattoirs Lzs restrictions de plus en plus grandes subies par la métropole l’ont incitée ?I demander h la colonie le maximum de sesressources. C’est ainsi que ies sous-produits des abattoirs : cornes, onglons, pour la tabletterie, os pour la fabrication de gélatine. etc., ont fait l’objet d’une enquête du Service de l’filevage pour déterminer les quanti& pouvant être fournies, la préparation qu’ils devaient subir pour l’exportation. Le manque de moyens de transport, leur prix élevé, l’interruption des relations avec la métropole sont 3-enus arrEt.er ces t,r:.nsa.ctions. En 1944-1945 cependant,, le besoin pressant de produits opothérapiques : extraits hépatiques, pancréatiques, ovariens, etc., a provoqué l’en.voi d’une mission d’étucle~ d’.-Afrique du Kord en Afrique occidentale francaise et le ramassage des dix-erses glandes mis en œuvre dans les principaux abattoirs SOUS le controle et a\-ec la collaboration des vétérinaires inspecteurs. 5” Lait et dérivés a) Lait frais. -- La faiblesse des stocks en lait condensé, les exigences du ravitaillement en lait. freis des principales villes ont remis a l’ordre du jour cette importante question qui fut bien souvent évoquée, mais jamais résolue de facon satisfaisame. Le lait fourni par les indigènes est un produit largement souillé: d’une acidité excessive et qui CItourne » trL?srapidemeut. D’autre part, les vendeurs !e mouillent. sans aucun scrupule. Le service des fraudes, manquant de personnel: est débordé. Afin de remédier & cette situation, 1’Administration a chargé le service de l’élevage d’essayer de mettre en œu\-re un programme de production de lait, sain et loyal. Di\-ers essais ont été effectués, en particulier aux environs de Dakar. Ils n’ont guère été encourageants, car les éleveurs se sont. montrés réticents et les moyens de transport. insuffisants et défectueux. b) Beurre frais. - Le beurre indigène frais étant souvent acide, mal lavé et parfois mal odorant, plusieurs sociétés indigènes de prévoyance Retour au menu 486 PAUL MORNET vendent à la population européenne du beurre préparé par elles en partant de lait de ramassage. Dakar, qui importe en temps normal le beurre de France ou d’Argentine, en a été privé des 1940. Sous la direc,tion d’unvétérinaire, la Société de Prévoyance de Kayes (Soudan) a créé, en 1941, uncentre de laiteriebeurrerie à Fataladji, situé à 40 kilomètres de la voie ferrée BamakoDakar. Les éleveurs indigènes des régions voisines sont, B leur de rôle, tenus de stationner avec leurs troupeaux pendant un laps de temps plus ou moins long. Grâce à ce système, 38 tonnes de beurre ont été préparées en 1942, 25 tohnes eh 1943, 21 tonnes en 1944 et expédiées presque en totalité sur Dakar. Cependant, si c’est là une belle’réussite de réalisation pratique de production beurrière, du point de vue sanitaire comme du point de vue élevage les résultats sont peu brillants. La capacité des pâturages est, ‘en effet, insuffisante pour supporter de tels rassemblements d’animaux; ces derniers, sous-alimentés, deviennent très sensibles aux maladies et les pertes chez des jeunes sont nombreuses. c) Beurre fondu. --. Le beurre indigène fondu, très répandu sur tous les marchés d’Afrique occidentale française, est très recherché et depuis longtemps par les Anglais qui, au Kenya, au Tznganyika, en Nigeria, ,en exportent de grossesquantité sous le nom de ghee. Mais il est auparavant Iraité plus ou moins industriellement, raffiné, désodorisé pour être ut,ilisé dans la biscuiterie. La colonie du Tc,had (Afrique équatoriale française) qui poss&deun cheptel. bovin L;rèsimportant, en exporte depuis plusieurs années sur le Soudan anglo-égyptien et la Nigeria. C’est en 1940 que le plus fort -tonnage a été obtenu : 1.500 tonnes. En Afrique occidentale ‘franGaise, seuls le Niger et le Sknégal sont export,ateurs. Le premier sur la Nigeria et l’Algérie (100 à 150 tonnes par an) et le second sur l’Afrique du Nord (40 à 50 tonnes), sans compter une importante quantité absorbée par, Dakar. d) Fromages. Pour de nombreuses raisons, l’industrie fromagère est difficile à réaliser en pays tropical. Le Congo belge, après de nombreux essais, n’a pas réussi à mettre au point une fabrication convenable. Au cours de cette guerre, devant la demande considérable des villes du Sénégal, Dakar surtout, de nombreux Européens et indigènes se sont mis à préparer diverses sortes de fromages à pâte molle. Si beaucoup sont sans avenir, certains, de fabrication plus soignée, peuvent espérer obtenir une clientèle sur le marché local, En 1943, le seul Centre de M’Pal, au Sknégal, a fabriqué 172tonnes de Retour au menu XOUPELLES fromages, représentant le traitement somme de 4.300.000 francs. VI. - Protection 187 PROFESSIOSSELLES sanitaire de 900.000 litres de lait et une du cheptel. Ce chapitre, en toute logique, deweit se trouver en tête de cette étude, car la lutte contre les maladies animales demeure une des tâches primordiales des vétérinaires, celle qui conditionne toutes les autres. Malgré des difficultés sans nombre tenant a la pénurie cie mrtériel et de médicaments, a la précarité des moyens de transport, grâce a l’activité du personnel européen et iudigéne, a son ingéniosité et a son adaptation t.rès souple aus exigences de l’heure. la protection sanitaire s’est exercée avec une telle efficacité que le chiffre des immunisatJions contre les diverses maladies n’a cessede croit.re de 1939 à 1945 et que la santé du bétail a ét,é assuréedans de bonnes conditions. Si l’on compare les résultats actuels aux pertes considérables enregistrées au cours de la guerre 1914-18, on ne peut qu’ètre satisfait des progrès réalisés. 1” Laboratoires. PRODUCTION DE SÉRLXS ET VACCINS. 10Laboratoires de Territoire : tels ceux de Sain&Louis, pour le Sénégal, Bamako pour le Soudan, A-iamey pour le Ziger, Parakou pour le Dahomey, portent surtout leur effort sur la préparation du sérum et vaccin antipestiques. Au cours de la guerre, la production de v-accins n’a cesséd’augmenter; quant à celle du sérum, elle a atteint son maximum en 1941, puis fléchit à partir de cette date du fait du manque de matériel. Les laboratoires sont secondés dans cette tache par les centres sérovaccinogènes qui, dans chaque colonie: en nombre plus oumoins grand, permettent, grâce à la décentralisation, de décongestionner et de produire dans chaque grande région d’élevage soit, du sérum et du vaccin antipestiques (centres principausi, soit seulement du vaccin (centres secondaires). 20 Laboratoire cenlral de Dakar : Le laboratoire de Dakar, créé à une date relativement, récente (1938), est chargé de préparer tous les produits biologiques nécessairesaus colonies du groupe de l’Afrique occidentale française, en dehors du sérum et du vaccin antipestiques. Son rôle s’est révélé très important au cours cle la guerre où les relations avec la métropole étant précaires, puis interrompues, il a été indispensable d’assurer par nos propres moyens la fabrication de tous les vaccins et sérums. Retour au menu 188 PAUL MORNET Ainsi ont été livrés en 1943, par exemple 66.000 22.000 431.000 1.200 1.000 6.509 4.810 26.629 179.000 25.000 : cc. vaccin contre le charbon bactéridien (bovins-ovins). (caprins). cc. cc. -le charbon symptomatique. la pasteurellose bovine. cc. la salmonellose porcine. cc. gr. vaccin sec contre la peste bovine. doses vaccin contre la variole aviaire. cc. vaccin sec contre la typhose-pullorose aviaire. cc. vaccin culture -contre la péripneumonie bovine. cc. sérum contre le charbon bactéridien. Signalons que le vaccin bu!ture contre la péripneumwrie bovine a été préparé pour la première fois, en Afrique occidentale française, pendant cette guerre pour essayer d’enrayer la progression de cette redoutable affection. De 6.000 doses fabriquées en 1941, on est passé a 90.000 en 1942, a 179.000 en 1943 et a 276.000 en 1944. Également le gel d’alwnine, dont les propriétés stimulantes et adjuvantes pour l’obtention de l’immunité ont été contrôlées en Afrique occidentale IranGaise : en 1940, pour le vaccin aatipestique a été préparé a Dakar et expédié dans les colonies i 95.850,cc. en 1941, i26.700 cc. en 1942, 492.750 cc. en 1943. Enfin, à la demande de l’Institut Pasteur de Dakar, le service de sérothérapie du laboratoire a mis au point, en 1943, la préparation de sérum antivenimeux (méthode des anavenins) et en a fourni 39.740 cc. En 1945, il a commencé également celle du sérum contre la peste humaine. 2° Circonscriptions d’élevage et équipes rnobil,es de vaccination. Chaque Chef de circonscription établit un .programme d’immunisation systématique du cheptel contre la peste bovine, la péripneumonie, le charbon, etc. Pour faciliter sa tâche, le principe de l’équipe mobile de vaccination avait été, retenu, mais la guerre, en immobilisant un certain nombre de véhicules automobiles, a entravé beaucoup son fonctionnement. Cependant, les déplacements~des vaccinateurs ont toujours été aussi fréquents, sinon plus faciles, et le chiffre des vaccinations n’a marqué aucun recul. Pour la peste bovine, ce chiffre qui était de 834.000 en 1939 est passéà 1.200.000 en 1940, 1.277.000 en 1941, 1.384.000 en 1942, 1.656.000 en 1943.. Les pertes pour cette maladie qui atteignaient jusqu’à 70 et 80 “lu des effectifs contaminés pendant la guerre 1914-1918, n’ont pas dépassé au cours de celle-ci 5 a 10 %. Retour au menu NOCTELLES VII. - Enseignement PROFESSIOYSELLES - 189 Publications. L’École vétérinaire de Bamako. ch:rpAe de former les vétérinaires africains, a continué de fonctionner normalement. Cependant, l’insuffisance de personnel a été durement ressentie et il est Cert>ainqu’il faudrait G?I bref délai modifier le fonctionnement actuel et, en particulier, décharger le corps enseignant des occupations multiples qui lui incombent en dehors de la formation des élè\-es. Au cours de la guerre: malgré des difficultés sans cesse accrues et sanscesserenaissantes, le SerTice de l’Éle\-ape et des Industries Animales a pu assurer efficacement la protection sanitaire du cheptel, conserver l’essentiel des réalisations du programme d’amélioration du bétail et d’exploitation rationnelle des produits animaux. Cepehdant, l’ampleur même de la tàçhe: l’adaptation continuelle à des obligatiohs nouvelles, nées des circonstances, n’ont pas été sans « user » le personnel, continuellement sur la brèche. Il n’est actuellement, plus possible d’admettre que 49 vétérinaires européens continuent. à avoir la gestion d’un cheptel estimé à 23.000.000 de têtes occupant un territoire de -1.ïOO.000km2 (soit 1 vétérinaire pour environ 470.000 animaux et 96.000 ltm”ji, alors que dans la métropole, pour 15.600.000 cle têtes et pour 550.000 lai2, il y a3.000 vétérinaires (soit 1 vétérinaire pour 183 animaux et, 180 km2). Les mesures qui s’imposent en premier lieu sont : 10 le recrutement intensif de vétérinaires de qualité; 20 corrélativement, la formation plus étendue des vétérinaires africains, auxiliaires indispensables dont le nombre est actuellement trop limité par suite de la faiblesse numérique du personnel d’enseignement et d’ehcadrement ; 30 la spécialisation plus marquée des techniciens et parallèlement « l’individualisation » de certaines branches d’activité : hydraulique pastorale, élevage du mouton astrakan, production de laine, conditionnement des cuirs et peaux. etc. Retour au menu CORRESPONDANCE Nigeria. - Nos lecteurs liront certainement avec beaucoup d’intérêt I’essentiel d’une lettre que nous avons reque de M. R.-J. SIMMONS, Directeur des Services Vétérinaires de la Nigeria qui, après avoir rendu hommageaux constants et fructueux efforts de son prédécesseur,M. Henderson,nous donne sur les diversesactivités qui lui ont été confiéespendant la guerre d’intéressants aperçus et nous indique ensuite quelles sont ses vues sur lbvenir de notre profession et l’orientation à donner a,ux Svrvicus Vétérinaires despays tropicaux. ((J’ai passél’ensemble des années de guerre en Ouganda, où j’assurais, les fonctions de Directeur des Services Vétérinaires; comme l’Ouganda a eu a supporter sa part de l’approvisionnement de l’armée combattant en Afrique Orientale et de la Marine opérant dans l’Océan Indien, vous pouvez réaliser que la recherche, le transport de milliers d’animaux de boucherie, la production du beurre clarifié (« ghee »)en grandes quantités, la collecte, le séchage des cuirs et peaux pour les besoins de la guerre, l’approvisionnement de l’armée en lait, et d’innombrables autres tâches d’importance variée, ont nécessité un effort important et continu de la part des fonctionnaires d’un département réduit en personnel, les plus jeunes étant appelés sous les drapeaux pour servir dans les unités combattantes. NComme les critiques des méthodes modernes d’éducation ont souvent reproché a l’instruction technique. de restreindre chez les techniciens la possibilité de comprendre les larges problèmes de la vie, il peut être intéressant de résumer ici quelques-unes des activités variées qui me furent dévolues au cours des années de guerre, activités qui avaient peu ou pas de relations avec les devoirs normaux de Chef du Département Vétérinaire. 11peut être intéressant de les noter, pour montrer si nécessaire à vos étudiants qu’une éducation scientifique ne les retient pas forcément sur une étroite ornière de laquelle, les années passant, ils ne pourront sortir. On yeut au contraire prétendre que dans de nombreux cas la discipline née des années d’études les prépare à régler de nombreux problèmes de la vie, qu’ils soient ou non en relations avec leur profession, avec une confiance et une assurance nées de l’habitude de préparer et surveiller les travaux, de juger des valeurs avec l’esprit scientifique, ne laissant, ainsi aucune place aux préjugés, aux sentiments qui souvent interviennent dans les decisions. ((Quand la guerre éclata, j’étais membre du u Conseil civil de défense N; je fus rapidement nommé Président du « Manpower Commitee B et ’ Retour au menu CORRELPOSDANCE 191 Président du (( Conseil d’appel 1); comités de owerre qui contr8laient à peu près entièrement la 1% et le t.ravail du pays. Comme j’étais également membre de la Section des produits animaux du Conseil de la production de l’Est africain, et contrAleur des achats de bétail pour les besoins civils et militaires, il n’est guère d’aspects des activités du temps de guerre avec lesquels je n’aie été en Ptroit contact. Plus tard, quand certains éléments indésirables d’Afrique du Nord furent internés au Kenya, en Ouganda et dans les territoires français, je fus nommé commissaire aux internés et prisonniers de guerre; je dus ensuite assurer le logement. l’équipement, la nourriture des réfugiés polonais; construire des camps et aménagements pour plus de 5.000 femmes et enfants polonais n’était pas une sinécure. 1) N En même temps, le Vétérinaire pathologiste était devenu commandant d’un camp de 1.500 internés allemands et italiens, en plus de ses fonctions au Laboratoire et & 1’Ecole Vétérinaire. 1) (( Comme le travail journalier du Département Vétérinaire ne pouvait être interrompu, malgré les réductions du personnel, afin que rien ne vint gêner l’approvisionnement en produits animaux des forces armées et de la population civile; on comprendra que chaque membre du Service Vélérinaire a joué une part importante dans le ravitaillement et contribué grandement & mener la guerre dans l’Est africain % son heureuse conclusion. » (I En ce qui concerne l’avenir, les jeunes diplomés doivent comprendre que les temps évoluent rapidement cl- que maintenant on demandera k un vét,érin.aire colonial plus que des connaissances sur les maladies du bétail, car les bases de la lutte contre les maladies sont maintenant établies et il doit être prou6 au monde qu’un service vét.érinaire joue un rôle essentiel dans le développement économique et la prospérité agricole. » (( Le jeune Vétérinaire colonial doit en conséquence s’intéresser avec enthousiasme A tout ce qui a trait directement ou indirectement au sol et aux populations et s’efforcer de juger intelligemment les problèmes qui relèvent d’aut.res serI-ices a\-ec lesquels il est en contact journalierr et desquels il peut attenclre coopération et aide. Il peut être appelé lui-même A donner son a\-is par exemple sur la lutte contre les glossines et doit pour-cela çonnaitre l’essentiel en matière forestière et en entomologie; il doit posséder des éléments de géologie? l’approvisionnement en eau jouant un r6le important chez les élex-eurs; les pâturages: les fourrages doivent l’intéresser: il doit connaitre les méthodes d’élevage et d’entretien du bétail et par conséquent, l’essent.iel de la chimie du sol, de la pédologie; la santé des populations africaines relevant en grande partie du bétail, il doit connaitre les coutumes: les besoins des indigènes; il doit enfixi être diplomate et arant tout patient et tolérant )). (( Vos étudiants peuvent trou\ er que ceci est beaucoup trop demander; Retour au menu 192 CORRESPONDANCE mais ce qui ne peut être fait aujourd’hui par les vétérinaires en activité peut &re réalisé par les jeunes spécialement préparés. Les résultats de vos vétérinaires, que j’ai eu le plaisir de rencontrer récemment à Dakar, résultats obtenus souvent dans des conditions très difficiles au Tchad, au Niger, en Côte d’ivoire et autres régions de l’Afrique Occidentale française sont un exemple et un encouragement pour tous ceux qui ont l’intention de s’établir dans les vastes et intéressants territoires africains qui, dans leur désir de progrBs, ont, besoin plus que jamais de guides et d’aides. 1) R. J. SIMMONS. Le Gérant : G. CURASSON. 93300 LMAULDE et RENO~, Paris Retour au menu ARTICLES DE LA ORIGINAUX NOTES CLINIQUES THEILERIOSE BOVISE -1U SUJET AU MAROC (suite) (1) par G. GRIMPRET C. - Diagnostic. En pays contaminé, le diagnost,ic est. généralement facile. Toutefois, il est intéressant d’assurer son diagnostic par un examen de frott.is de sang ou de rate fait dans un laboratoire spécialisé. Sous peine de tirer des conclusions erronées du succès ou de l’insuccès d’un traitement, il faut faire confirmer l’existence des theileria, surtout dans les régions où les autres piroplasmoses bovines sont également courantes ainsi que le charbon bactéridien qui peut prêter à confusion. II ne faut pas oublier non plus la gravité de la theileriose et de la fièvre aphteuse lorsque les deus affections sont associées, et c’est fréquent. -%US cours d’épizootie de fièvre aphteuse grave qui peut expliquer la fièvre, le tarissement du lait., la perte d’appétit et, l’amais grissement, se méfier de la theileriose qui évolue de façon concomitant et est difficile à diagnostiquer. On >- pense lorsque l’animal guéri de fièvre aphteuse continue à maigrir, et c’est. souvent trop tard pour intervenir utilement. D. - Traitement. La lutte contre la theileriose bovine peut actuellement se concevoir de trois façons : 1. La destruction des tiques. - 2. La prémunition. 3. La chimiothérapie. 1” Destruction des tiques. - Par la destruction des tiques: on cherche à supprimer l’agent l-ccteur et transmetteur des hématozoaires. Elle devrait se faire sur les terrains de parcours et sur les animaux. La rotat,ion des terrains de parcour:: qui permettrait la destruction des ixodes, entraînerait la cl6ture des pàturages. C’est une méthode qui ne pourrait avoir des résultats que si elle était entreprise dans l’ensemble d’une région géographique donnée, ce qui serait. difficile à réaliser et n’est pas encore entreprise au Maroc,. Par contre, beaucoup d’élel-eurc europkcns ont recherché des moyens pratiques de détruire les tiques sur les animaux. De très nombreux (1)Voir cetteRevue, Elev. et Méd. v6t. no 2, p. 97. des Pnys tropicaux. - Juillet 1047. 1 Retour au menu 194 G. GRIMPRET produits ont été utikés et par des procédés également très variés. Notons que la pullulation des tiques est-telle ati Maroc., qu’un bovidé débarrassé de ses tiques en attrape immédiatement des quantités d’autres, dès qu’il est remis sur les parcours. Par conséquent, théoriquement, la. destruction des tiques sur les anima.ux,, du point de vue de la prophylaxie des piroplasmoses, ne peut donner que des résultats fragmentaires, si elle n’est pas complétée par a destruction des tiques sur les pâturages. Diverses spécialités en poudre, ont été utilisées, eh pulvérisations. Aucune, jusqu’ici n’a donné de résultats certains. La dernière poudre utilisée, le D.D.T. fait lâcher prise aux tiques qui tombent & terre, mais~ne sont pas tuées. Le goudron Végétal, le pétrole, l’huile de vidange d’automobile sont de pratique beaucoup plus courante. Appliquées au pinceau, sur les endroits glabres où les tiques se fixent le plus facilement, elles font mourir les parasites qui ne tombent pas et se desséohent sur place. Ce procédé simple et pratique donne de bons résultats ; il n’a pas besoin d’être utilisé tous les jours; les éleveurs se contentent d’un traitement une ou deus fois par semaine. Enfin, l’étiquage à la main est aussi de pratique courante au Maroc. La baignade est, chez le mouton, un moyen couramment utilisé pour détruire les eotoparasites. Chez les bovidés, l’emploi des solutions arsonioales est beaucoup plus difficile, aussi bien en baignade qu’en douche. 11 suppose la construction de véritables installations de bains ou de tunnek de douche dans les lieux richement pourvus d’eau, ce qui limite leur utilisation. Les aménagements de ce g&re sont, très rares chez les colons du Maroc ; pourtant plusieurs ont l’intention, d’en réaliser A bref délai. Les éleveurs importants du Maroc possède@ .généralement un ou pïusikurs troUpeaux de bovidés où les sujels indigènes dominent. Les animaux sont l’objet d’échanges commerciaux fréquents, et aucun élevage d’importance n’est composé de bovidés, tous nés et élevés sur l’exploitation.. Du point de vue de la prophylaxie de la theileriose, la conséquence est que si Iles bovidés sont régulièrement débarrassés de leurs tiques par baignade ou douche, l’éleveur peut espérer limiter les cas de theileriose de première invasion et de récidivé, mais il ne supprimera pas les accès de rechute, parce que beaucoup d’animaux sont déja porteurs de theileria. D’où le résultat en apparence paradoxal ‘de cas dc.piroplasmose chez des bœufs qui n’ont pas de tiques. Pour que la méthode donne toute sa valeur, il faudrait que tous les bovidés soient nés dans la ferme et régulièrement soumis au traitement deux conditions impossibles à remplir préventif, depuis leur naissance, avec les mode”s d’élevage actuellement pratiqués au Maroc. 20 Prémunition. - De 1924 à 1940, l’Institut Pasteur d’Alger a mis à la disposition des éleveurs nord-africains un virus-vaccin destiné a prémunir contre I’anaplasmose, la babesièllose et la theileriose bovines. Au Maroc, le procédé a’ été-largement utilisé. Le virus-vaccin est de conservaCon limitée ; il faut l’injecter dans les 48 heures après son .. .’ Retour au menu LI TIIEILERIO.5E BOVISE AU NAROC 195 arrivée. La prémunition~ se fait en deux temps. On immunise Q la fin de l’automne contre l’anaplasmose et la babesiellose. Les bovidés ainsi traités peuvent seuls recevoir au printemps l’immunisation complémentaire contre la theileriose. Le procédé a donné des résultats contradictoires. Préconisé par certains vétérinaires, il fut jugé inutile ou dangereux par d’autres. A la lumière des précisions qui ont été apportées au sujet de l’étiologie et de la pathogénie de la maladie, ces divergences d’opinion peuvent s’expliquer. En injectant du virus-vaccin B un bovidé réceptif, on se pr,oposait de provoquer chez lui une theileriose bénigne qui le protégerait contre une infection parasitaire ultérieure. L’injection était renouvelée tous les ans. La méthade semblait basée sur le fait d’observation que les bovidés indigènes étaient moins sensibles A la theileriose que les animaux croisés ou importés. Il était couramment admis que les bovins du pays devaient cette quasi-immunité A une atteinte de theileriose dont ils avaient guéri, dans les premiers mois de leur vie ; l’immunit,é étant entretenue par des infestations parasitaires répétées. On sait aujourd’hui que ces données ne sont pas absolument exactes. Les bovidés indigènes font bien des theilerioses dans leur jeune âge, lorsqu’ils naissent en région infectke. Ceux qui ne meurent pas ont acquis une certaine résistance, mais ils restent exposés, au gré des circonstances, aux accès de rechute et de récidive. N’oublions pas que les éleveurs européens, pour le plus grand nombre, faisaient prémunir seulement quelques sujets de leur étable, les vaches laitières et les taureaux import,és. L’importation avait lieu généralement à l’automne, et l’injection de \-irus-vaccin sefaisait au printemps suivant. Quelle pouvait étre, clans ces conditions: la réaction .de l’animal importé adulte, à cette inoculation de virus. S’il se trouvait dans une région indemne de theileriose, ou peu infectée, le sujet faisait une petite réaction normale et acquérait une résistance recherchée. Il devenait porteur de theileria et n’était pas à l’abri des rechutes ni des récidives. S’il s’agissait d’un animal adulte placé en région fortement contaminée, il est vraisemblable qu’il avait cléja affronté l’assaut des tiques et s’était déjà lui-même défendu avec succès contre la theileriore bénigne! guérie avec ou sans traitement.. Chez ce sujet. l’injection de virus-vaccin peut provoquer un accès de rcchutc~ ~OLW peu que la prémunition coïncide avec un état de moindre résistance qui peut ètre insoupçonné. Le processusest,comparable B celui qui détermine ~111 accès de piroplasmose chez des bœufs marocains qu'on vient de \-acciner contre le charbon bactéridien. Retour au menu I 196 G. GRIMPRET On peut démontrer que c’est ce qui se passe dans l’évolution de la maladie naturelle. .Nous avons prélevé du sang riche en theileria, chez des animaux importés, et en pleine poussée thermique de theileriose grave, confirmée par un laboratoire spécialisé. Nous avons injecté 20 GO. 3 de sang virulent à dix bovins marocains du pays et & dix bovins croisés, nés dans le pays et acclimatés. Dix-huit jours après l’inoculation, un bovin marocain a fait un accès grave de theileriose confirmée; les autres n’ont pas été incommodés du tout. Pourtant on avait affaire à des sujets placés dans les mêmes conditions physiologiques, dans la même exploitation et vraisemblablement tous résistants à la maladie. Les vingt bovidés, deux mois plu& tard, ont été conduits et mis en pâturage dans la vallée de l’Innaouen, région très infectée de piroplasmoses. Six semaines après, deux animaux croisés et deux animaux marocains ont fait une theileriose confirmée, traitée et guérie. Nous étions en présence d’~coès de theileriose de rechute ou de récidive. Par conséquent, la maladie naturel16 de première invasion ccmfère peut-6tre un certain degré de résistance, vis-à-vis des theilvria, mais ce n’est pas mie tirémunition . La prémunition par la méthode d’Alger ne peut pas faire la maladie nat,urelle. ’ Personnellement, nous avons utilisé la méthode’ pendant mieux que neuf ans, dans les mêmes élevages, et avons prémuni 670 bovidés. Nous n’avons jamais observé de réaction vaccinale mortelle. Toutefois, . il faut lndicluer que les éleveurs intéressés îaisaient prémunir la totalité de leur cheptel bovin. Les veaux étaient prémunis dans leur première année, puis ensuite, régulièrement chaque année. Les résultats sont beaucoup plus intéressants que si on prémunit seulement un ou deux bovins, les plus rkturellement exposés & la maladie. Ce sont des éléments d’observation clinique et pratique qui permettent de dire qu’on a des résultats intéressants si 011 prémunit des anima6 purs ou crois&, avec inoculation d’entretien annuellt . dans leur première année d’existence, Ces éléments sont : 10 Lors d’épizooties graves de fièvre aphteuse sévissant en été, avec complication de theileriose, les étables’prémunies par la méthode d’Alger ont subi des pertes beaucoup moins sévères que les antres, du moins dans les régions fortement contaminée,s de piroplasmoses. 2: Depuis 194l, la guerre a entraîné l’arrêt de la prémunition. Les cas de tlieileriose observés nombreux chez les bovidés prémunis avant la guerre et pendant plusieurs années consécutives, ont été des accès de rechute beaucoup moins graves que chez les sujets purs ou croisés, élevés dans le pays, mais non prémunis. En région infe,ctée, la différence est tellement nelte, que les éleveurs demandent à ce que la prémunition*systématique et totale de leurs étables, soit reprise dès que l’Institut Pasteur d’Alger pourra livrer ti nouveau du virus-vaccin. C’est dire que si la prémunition contre la theileriose n’a pas le caractère Retour au menu LA THEILERIOSE BO-i-NE AU MAROC 197 d’une vaccination, comme celle que nous pratiquons contre la clavelée ou contre le charbon bactéridien: elle offre Lout de même un certain intérêt, dans des régions où, sans elle, la pratique du croisement continu resterait aléaloire. Mais il faut renoncer A la prémunition limitée à un ou deux bovidés importés, et en répandre la pratique envers tous les sujets purs ou croisés, dès leurs premiers mois d’existence. . 3” Chimio-thérapie. - L’arme la plus sérieuse est pour l’instant la chimie-thérapie basée sur l’emploi de la Gonacrine. Que de chemin parcourù depuis les premiers traitement.3 préconisés par VELU, ZOTTNER et IPOU~TEGUY, dès 1933. La guérison de la theileriose bol-ine est aujourd’hui d’observation clinique courante au Maroc; à condition que soient observées certaines règles d’utilisation du médicament. La gonacrine s’emploie en solution B 5 O)$,.Dans la majorité des cas, on injecte un gramme de médicament. L’injection doit être faite rigoureusement intra-veineuse. Elle se lait facilement à la jugulaire, sur l’animal debout. Il faut pousser la solution lentement, ce qui n’est pas toujours commode, car outre la réaction de défense de la plupart des malades, ce médicament provoque très fréquemment un mouvement de contraction de l’encolure avec déglutition forcée, ce qui fait que l’aiguille peut sortir de la veine. Si la gonacrine n’est pas mise dans la \-eine, on obtient des sphacèles et des lésions de nécrose considérables. Si on pousse l’injection trop vite, on provoque assez souvent un choc qui peut aller jusqu’à la chute sur le sol, et un véritable coma qui dure quelques minutes et qu’il est toujours désagréable de constater. II est vrai de dire que la fabrication du médicament a enregiské des améliorations importantes qui ont régularisé son action. Les chocs sont actuellement constatés moins sou\-ent ; on peut penser que la pureté de la gonacrine utilisée n“; est pas étrangère. La dose de un gramme est normale pour les bovidés indigénes et les sujets de croisement de format mo‘-en; mais pour les iniportés, les vaches laitières notamment: cette dose est insuffisante. Surtout s’il s’agit d’un accè.s primaire de première in\-asion, et c’est le cas pour les animaux importés dan; l’a3née; il faut alors injecter deux grammes de gonacrinn. On peut aller jusqu’à trois grammes en une seule fois, pour les animaux de très grand modèle, comme les vaches hollandaises. L’injection, si elle est faite lentement, est. parfaitement tolérée. Dans ces accès primaires, la dose est importante. Si on en tient compte, la guérison clinique est souvent, obtenue par une seule intervention. Dans tous les autres cas, il suffit d’injecter un gramme de gopacrine, quel que soit le poids de l’animal malade. Cc qui importe: c’est de Retour au menu 198 G. GRIMPRET renouveler l’injection, soit 12 ou 15 heures après, dans la même journée,. soit le lendemain matin. Dans les cas tenaces, il faut quelquefois intervenir pendant trois jours consécutifs. Il semble donc que, si comme beaucoup le prétendent, la gonacrine n’est pas spécifique et ne détruit par les theileria, du moins on peut émettre l’hypothèse qu’elle Cont>recarre efficacement l’action de quelque toxine ou produit similaire. En fait, et du .point de vue pratique, il est essentiel de maintenir l’animal sous l’action continue du médicament, plutôt que d’injecter une forte dose de gonacrine. Le traitement doit être suivi d’une baisse sensible de la température. Si ceci n’est pas observé, il faut recommencer. Il arrive aussi que plusieurs jours après une amélioration de l’état général, le malade fasse de nouveau une poussée thermique. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter non plus, et renouveler le traitement. La theileriose se rencontre assez souvent associée à une autre piroplasmose : babesiellose, anaplasmose ou piroplasmose vraie:Un clinicien ne peut pas poser d’emblée ce diagnostic. Le Laboratoire le lui précisera, mais quelques jours après seulement, lorsqu’il aura examiné les frottis de sang qui lui auront été expédiés. Or la gonacrine est un médicament dont l’action est certaine contre toutes ces piroplasmoses. On mesure ainsi tout l’intérêt qu’on peut retirer de son emploi, dans le domaine pratique. 11 est prouvé que la guérison est d’autant plus assurée que l’injection de gonacrine aura été faite au début de l’évolution de la maladie. Dans les régions infectées, iI y a maIheureusement encore trop d’éleveurs qui ne préviennent leur uétérinaire que lorsque le malade ne mange plus, a fortement maigri, ou même ne peut plus se tenir debout. A ce momentla, la destruction des hématies est considérable, et le pronostic est sombre, sinon fatal. Les cas de rechute, comme ceux de la première invasion pour un animal récemment introduit dans le. troupeau, sont généralement isolés, ct la guérison dépend uniquement de la rapidité avec laquelle le propriétaire provoque l’intervention. Mais dans les cas de récidive, quant tout un troupeau se trouve soumis à une nouvelle infestation parasitaire, et c’est chose fréquente dans les régions fortement infectées, on se rappellera què la theileriose est dans nos pays, une affection enzootique d’étable. Le praticien doit utiliser cette donnée clinique. Lorsqu’on est appelé à traiter un bovidé atteint de t,heileriose, il faut songer aux autres bovidés de l’étable, qui, bien souvent,msont en incubation, sans faire de signes cliniques bruyants. Le premier signe de la theileriose, c’est l’élévation considérable de la température. Il faut donc faire prendre systématiquement la température de tous les bovides qui composent l’étable où un cas de pire, plasmose a été constaté. On s’apercevra alors que plusieurs sujets qui Retour au menu LA THEILERIOSE BOVISE AU MAROC 199 ont toutes les apparences de la bonne santé, ont une hyperthermie qui dépasse 400. Ce sont des animaux qui présenteront des symptomes classiques, quelques jours après. Or, a ce moment, il suffit d’une injection de un gramme de gonacrine pour arrêter net l’évolution de la theileriose. La recherche de la piroplasmose, par sondage au thermomètre jointe a l’injection immédiate de gonacrine, c’est en région infectée le secret du blocage certain de l’enzootie de theileriose. Si la gonacrine peut être considérée actuellement comme le seul produit chimique ayant une certaine action spécifique à l’encontre des theileria, le traitement des symptômes conserve un rôle de premier plan.’ Pratiquement, il faut lutter contre la fièvre, les signes intestinaux et l’anémie. Conclusions. Le Vétérinaire qui exerce dans un pays où existe la theileriose, est armé pour lutter contre la maladie et permettre l’introduction de plus en plus importante de reproducteurs de races perfectionnées. La prémunition systématique de tous les bovidés purs ou croisés nés dans le pays, peut apporter une aide intéressante, dans les contrées les plus touchées par la theileriose. Le traitement curatif, basé sur l’emploi raisonné de la gonacrine, donne de bons résultats cliniques incontestables. Une seule injection de ce précieux médicament ne suffit pas à guérir, à tout coup, tous les cas de theileriose. La répétition des injections, associée au traitement symptomatique, constitue un gage de réussite. En milieu infecté, en même temps que l’on traite le malade, il faut pratiquer systématiquement des prises de température de sondage et intervenir dès l’apparition de la fièvre. L’observation totale de ces règles pratiques, donne une réussite dans plus de 80 O,(,des cas. C’est un pourcent,age à considérer, vis-à-vis d’une affection courante, à peu près toujours mortelle il y a seulement quelques années. Souhaitons que ces moyens de lutte contre la theileriose soient répandus et appliqués avec autant de succès qu’au Maroc, dans les autres pays où sévit la même piroplasmose. Retour au menu . LES LAITS ET LA PRODUCTION AU TOXKIX par M. JAUFFRIZT PREMIÈRE PARTIE DOCUMENTATION 1. - Importance de Hanoï. - du troupeau Répartition. et M. LAITIÈRE AUTRET (4 Tableaux) LA\ITIÈRE bovin du bassin - Constitution. 1 laitier L’arrêté no 4092-SEL du 26 octobre 1944 de M. le Résident Supérieur au Tonkin fixe les limites du bassin laitier de Hanoï. Celles-ci englobent tous les villages répartis dans un périmétre de 15 kilomètres autour de la ville. En principe sont donc compris dans ce périmètre, le chef-lieu de Hadông et de nombreux villages de la Délégation Spéciale et de la province de Hadông, a savoir : Quan-Ganh, Van-Diêen, Xuân-Quan, LiênPhai, Phuc-Khê, Phuc-Mâu, Long-Châu, Yên-Lô, Yên-Lang, Phu-Thu, Phuong-Yên, Phuong-Canh, Duong-Liêu, Tây-Tuu, Ha-Tri, My-Nôi, Vân-Thi, Dai-Dông, Thuy-Phuong, etc.; quelques villages de la province de PhÙc-Yên : Dông-Anh, Xuân-Kiêu, Cô-Loa, etc., et quelques villages de la province de Bac-Ninh : Dinh-Bang, Yên-Viên, Gia-Lâm, Phu-Tao, Dang-Xa, Pha-Thuy, Ngoc-Tri, Bat-Trang, Van-Giang, etc. A vrai dire, la plupart des troupeaux du bassin appartiennent a des Tonkinois de la ville qui, depuis plus de 20 ans, au nombre d’une soixantaine environ, s’adonnent a l’industrie laitiére aux environs de Hanoï. Répartis dans la banlieue immédiate, beaucoup sont installés en bordure de Hadông ou de Bac-Ninh (Délégation de Gia-Lâm). Ils possèdent généralement de petits effectifs de 5 a 15 têtes composés en majorité de bovins autochtones plus ou moins métissés depuis 1925 avec la race Sind importée de l’Inde par l’Inspecteur des Services Vétérinaires SCHEIN au cours d’une mission. Quelques rares troupeaux ont subi une très légère infusion de sang francais ; ils sont entretenus par un ou deux éleveurs plus avertis. A l’heure actuelle, en l’absence dans la plupart des laiteries de données trés précises sur l’origine et la qualité des géniteurs, on peut fixer approxi- Retour au menu i 202 M. JAUFFRET ET M. ALJTRET mativement comme suit le degré de ce métissage pour l’ensemble du troupeau laitier : 1 Annamites purs . . . . . . . . . . . . . . . . .,. . . . . 114 Sind . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . -112 Sind . . . . . . . . . . ;. . . . . . . . . . . . . . :. . 3/4 Sind .~. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ‘.. 7 18 Sind ou Sind purs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Métis’ Sind-Français . . . . . . . . ; . . . . . . . . . . :. 10 oh 2.0 y0 45 y0 18 y0 2 y0 5 y0 Jusqu’en 1941, ‘le conditionnement général des étables et de la traite chez tous ces laitiers n’était soumis qu’a un contrôle sommaire et intermittent. Depuis lors et sous la poussée des nécessités écohomiques’nées de l’état ,de guerre, il a été institué un contrôle régulier et permanent de cette produc,tion qui se traduit actuellement par uhe nette, améljorati,on dans l’aménagement des étables, l’hygiène de la traite et le transport du lait. La création d’une Cité Laitière à Van-Diên, réalisée ,par le Service Vétérinaire du Tonkin, a permis d’autre part, de grouper les petits producteurs dispersés dont l’installation trop précaire était difficile à améliorer et a contrôler régulièrement. Enfin, .l’organisation d’une Centrale laitière permet actuellement de collecter et de contrôler toute la production. Un seul problème handicape le Service Vétérinaire dahs l’imntensification de la production laitière,, c’est celui de l’aménagement des pâturages et des terrains de culture pour les pl’antes fouu?agères à réaliser aux ehvirons de Hanoï. Cette étude n’a pu être.encore qu’ébauchée. Or, elle conditionne le rendement des vaches en lactation, avant tout fonction d’une nourriture régulièrement aqueuse. i1. - Valeur quantitative de la production laitiére. Quatre tableaux la résument : a) Un premier tableau donne l’effectif laitier mensuel total des années 1943-1944 ,avec pourcentage mensuel des vaches en lactation (no 1). b) Un deuxième tableau fixe le rendement par vache et par jour (no 2). c) Un troisiéme tableau précise le rendement mensuel total en litres de lait (no 3). d) Un quatrième tableau indique le rendement quotidien exprimé en moyenne hebdomadaire des années 1943-1944. Ce dernier tableau .a été, établi d’après le relevé des 2 traites quotidiennes qui eut tenu trop de @ace. i----_ --.~- Retour au menu PkODUC!TlOX LAITIhE TABLEAU TABLEAU AU 1 IFS TONKIN Retour au menu 204 M. l JAUFFRET ET M. AUTRET Retour au menu PRODUCTION LAIT- TABLEAU AU %Xi TONSIN 3 1944 20.000 15 000 Retour au menu toi-i ‘il. JAUFPkET ET M. AUTRET - - Retour au menu PRODUCTION LAITIÈBE AU TONKIN 207 a) Le tableau no .l montre les variations mensuelles de l’effectif total et du pourcentage des vaches en lactation durant les années 1943-1944. Il traduit en quelque sorte les vicissitudes d’exploitation du troupeau. On remarquera tout d’abord que l’effectif total a atteint un maximum, en décembre 1943 .avec 767 vaches puis, par la suite, il s’est presquestabilisé jusqu’en août 1944 pour décroître alors nettement. Les variations mensuelles pour les deux années considérées sont de faible amplitude, dues a la mortalité ou a la réforme des vieilles vaches useespour les diminutions et à l’achat ou CIl’entrée en lactation dé nouvelles génisses pour les augmentations. Toutefois, si on compare les chiffres des deux mois extrêmes (janvier et décembre) de chaque année, on note sur l’effectif total un accroissement net en 1943 et un décroissement manifeste en 1944 : 1943. - Janvier, 707 têtes; Décembre, 767 têtes, soit un accroissement de 60 têtes. 1944. - Janvier, 753 têtes; Décembre, 698 têtes, soit une diminution de 55 têtes. Il est remarquable également qu’en deux ans, l’ensemble de l’effectif a marqué un léger décroissement, étant passé de 707 têtes en Janvier 1943 à 698 en Décembre 1944, et qu’à partir de Décembre 1943 (maximum d’accroissement enregistré) ce fléchissement s’est pour ainsi dire régulièrement accentué. Un tel résultat ne peut s’expliquer que par un déficit d’exploitation. Notons également, à propos du pourcentage des vaches en lactation, que celui-ci a varié mensuellement en deux ans de 56,5 y0 de l’effectif maximum enregistré en Juillet 1943) à 38,8 oh (minimum enregistré en Décembre 1944), soit une moyenne normale d’environ 48 %. Les chiffres extrêmes appellent quelques commentaires : si le maximum de Juillet 1943 peut s’expliquer simplement par l’importance des naissances à cette époque de l’année, le minimum enregistré en Décembre 1944 est malheureusement plus grave, car il dénote une déficience générale du troupeau et surtout un épuisement des vaches dont beaucoup ne peuvent plus être fécondées. Ceci est prouvé encore par le fait que le fléchissement du taux des vaches en lactation s’est accentué à partir d’Août 1944, en même temps et en concordance avec une diminuition de l’effectif total. Ce qui traduit bien une déficience générale. Cette déficience est révélée aussi pour le pourcentage des vaches en lactation à la période maximum des naissances, c’est-à-dire de Mai à Août. En effet, alors que ce pourcentage a augmenté de Avril à Août 1943, passant de 333 tètes à 409 têtes. il a au contraire nettement diminué pour la même période de 1944 passant de 379 à 338. Nous exposerons plus loin les raisons de cette déficience. Retour au menu 208 M. JAUFFRET ET M. ATJTRET b) L’étude du deuxième tableau révèle qu’en l’année 1943, le maximum de rendement quotidiên a été obtenu en Juin avec 3 1. 28 de moyenne par -vache en lactation et le minimum en Décembre avec 2 1. 07~par vache. ‘Par contre, en 1944, le maximum est atteint également en Juin avec 2 1. 75 de moyenne et le minimum en Décembre avec 1 1. 99. Et ceci prouve à l’évidence l’influence primordiale de l’alimentation herbacée sur la productivité : celle-ci a été au maximum en Juin des années considérées parce qu’g cette époque de l’année, l’herbe très abondante est également trés alibile. Ces chiffres, dans leur ensemble, caractérisent un rendement assez satisfaisant si l’on tient compte d’une part de la qualité des vaches en lactation et, d’autre part,odes conditions de la traite en.ce pays. Chez les vaches autochtones, en effet, rares sont les rendements indiuiduels supérieurs à. 1 litre et -le pourcentage d’amélioration Sind dépasse le -demi-sang chez seulement 25 y0 de l’ensemble du troupeau. D’autre part, aucune de ces vaches ne peut.être t,raite hors de la présence du veau et une partie de la mulsion doit être laissée à la ‘disposition”de celui-ci pour a’ssurer sa subsistance. Dans de telles conditions d’exploitation, il est hors de doute qu’un rendement moyen journalier toujours supkrièur à 2 litres et à certaines périodes dépassant 3 litres marque déja une nette, amélioration. Les minima de rendement enregistrés régulièrement en Décembre’ sont dus a la réduction de l’alimentation herbacée, la saison sèche étant & son point culminant à cette époque de l’année qui coïncide malheureusement ave’c l’,époque la plus froide, ce qui ne manque pas d’avoir un retentissement fâcheux sur les mères et leurs pr0duit.s. Au point que la fin d’année constitue toujours la période la plus critique au Tonkin pour les effectifs laitiers. .. Ët lors&‘un froid très vif, ,dès Novembre, fait suite à un été exceptionnellement pluvieux, gênant la préparation du foin, comme ce fut le cas en 1944, le’ rendement des laitières marque alors un net fléchissement que soulignent les chiffres de Novembre et Décembre. Ce fléchissement a inquiété justement l’Administrationlocale qui a dû y parer en’ organisant la réquisition d’une partie de la production laitière’des éleveurs de la province de Sontây, jusqu’ici réservée à la préparation du beurre et des fromages. c et d) L’examen attentif des courbes de production des tableaux 3 et 4 permet de se rendre compte que cétte déficience brutale de fin d’année était 5 prévoir d’après la baisse régulière de la production. En effet, la lecture du tableau 3 (rendement mensuel total) indique que le maximum de production atteint en Juillet 1943, a été de 40.627 liti-es pour 406 vaches en lactation, tandis que ce maximum en 1944 ,~ Retour au menu PRODUCTION LAITIÈRE AU 209 TONKIN atteint en Mai. n’a été que de 38.358 litres pour 379 vaches en lactation, soit a la période maximum de rendement, pour 1943 : 100 1.06 par vache en un mois et 92 1. 70 seulement h la période maximum de rendement de 1944. Bien mieux, cette baisse générale est encore plus évideme si on compare la production moyenne par vache et par mois des deux années considérées (tableau 2) : on note en effet, durant tous les mois de 1944, une diminution de rendement manifeste par rapport aux mois correspondants de 1943. Janvier .. . . . . . . . . . . . , . . Février. . . ...... .. .. Mars. . . . ... . .. .. . .. .. . Avril . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Juillet . . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . Août............................. Septembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . Octobre . . . . . . . _. . . . . . . . . . . . . Novembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Décembre . . . . . , . . . . . . . . . . . 1943 1914 2.42 2.50 2.65 2.78 2,99 3,28 ,3,23 2,75 2:77 3!54 2?29 2.07 2,22 2,40 2,06 2,20 2,41 2,75 2,18 3,19 2,02 1,91 1,90 1,99 Enfin, la superposition des courbes de production pour 1943 et 1944 dans les deux tableaux 3 et 4 accuse bien cette diminution régulière sauf toutefois pour la mi-décembre 1943 (tableau no 4) où est enregistrée une chute plus brutalc. Nous avions pensé d’abord y trouver la preuve de soustractions frauduleuses de production pour satisfaire a une demande accrue de la « consommation clandestine » à l’occasion de la « trève annuelle des confiseurs )I. Mais une enquête nous a confirmé que cet,te baisse anormale de production avait été provoquée simplement par l’arrêt de la, traite sur 2 ou 3 troupeaux du bassin dispersés en totalité a la suit,e du premier gra1.e bombardement de Hanoï. Cette baisse de production rt;grclière était devenue à ce point inquiétante que l’un de nous, ayant effectué une enquête dès la fin de Septembre 1944, altirait l’attention des -1utorités sur ce regrettable état de choses, trop volontiers attribué a des soustractions frauduleuses de production. Dans son rapport. il expliquait : « Le maintien artificiel « à un taux anormalement bas du prix de vente du lait, a fini par désor(( ganiser l’économie modeste des laitier- 3 qui. pour subsister, ont v-endu « leur production de géoissesau lieu de les conserver pour assurer la (( relève de leurs vieilles vaches usées: détruisant ainsi les ékments « essentielsde la sauvegarde de leur capil al? si bien qu’à l’heure actuelle « le rendemenl moven des vaches en lactation du bassin laitier de « Hanoï qui était naguère en moyenne de 3 litres par tête, est tombé if l3lev. et 316d. vét. des Pays tropicaux. - Juillet 1947. 2 Retour au menu 2to M. JAUFFRET ET M. AUTRET fl 2 litres seulement. Un premier palliatif a été apporté a cette situation « pa,r l’augmentation récente du prix de vente du lait élevé A 1 fr. 70 N le litre, mais elle s’avère insuffisante, compte tenu des cours actuels « des sous-produits ou matières alimentaires nécessairesà la nourriture « des vaches laitières (maïs : 75 francs les 100 kilos, tourteaux : 100 fr.). « Une vache laitière locale du poids moyen de 250 kilogrammes, « donnant ‘journellement une production de 2 litres de lait, a besoin « d’une ration minimum d’entretien de 2 unités fourragères 5 et d’une «’ ration minimum de production de 0 unité 66, soit au total 3 unités 16 « qui peuvent être fournies par l’administration de : Prix de revient « 25 kilos d’herbe de fauche ordinaire ou « 16 kilos d’herbe à éléphant . . . . . . . . . . 2 unités ‘0 fr. 40 « 1 kilo de maïs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 frL75 0 fr. 20 K 150 a 200 grammes de tourteaux. . . . , . 0 !6 -Total . . . . . . . . . . . , . . . . . . 3 unités 1’6 1 fr. 35 (( Prix de la nourriture#par jour pour une telle vache : minimum.1 tr. 35 N Or, à l’heure actuelle, il existe à Hanoï 747 vaches laitières dont la « moitié à peine sont en lactation (349) et dont l’entretien, s’il était « normal, coûterait aux laitiers : 747 X 1 fr. 35 = 1.008 fr. 45. « La nourrit,ure à dist.ribuer à une bête tarie mais en gestat,ion a;ancée « doit être en effet sensiblement la même que celle d’une vache en lacN tation si l’on veut maintenir le rendement laitier sans nuire. a la crois« sance nornzale des jeunes.’ <(La recette en lait au tarif de vente actuel est donc a peine suffisante N pour couvrir seulement les frais de nourriture de l’ensemble des vaches « du bassin laitier, soit 698 litres pour 349, vaches en-lactation : cc698 1. x 1 fr. 70 = 1.186 fr. BO.« Les laitiers, pour réduire leur déficit d’exploit,ation, sont donc it obligés de diminuer la nourriture de leurs bêtes, d’où baissedu rende« ment en lait. v Il est certain d’autre part, que le prix officiel imposé du litre de K lait incite davantage les producteurs à la fraude. Y) Nous croyons indispensable d’insister sur ce point, ne serait-ce que pour éclairer le consommateur moyen qui a souvent tendance à considérer le lait c,omme une production toute naturelle, ne nécessitant aucun effort et aucun frais chez le producteur., Ce malentendu est, à la base de ,maintes réBriminations injustifiées dont pâtissent et le producteur et le consommateur et en dernière analyse la santé publique. Pi l’on veut que le lait crû soit en Indochine un aliment de premier ordre, que ses qualités intrinsèques permettent. de lui reconnaît,re, il ~faut, accepter de le payer à un prix suffisamment rémunérateur à celui Retour au menu PRODUCTlOX LAITIÈRE AU TONKIN 211 qui s’impose de le produire dan. Q les meilleurs conditions d’hygiène. En Angleterre, en Allemagne, en Belgique, en Italie, au Danemark, en Suède, en Suisse et en Amérique, des lois et des ordonnances réglementent d’une facon très méticuleuse la production et la vente du lait frais. En France, dans trop de régions encore: la réglementation est beaucoup moins sévère et a plus forte raison en Indochine : celui qui prél&ve avant la vente un peu de crème ou ajoute un peu d’eau dans le lait est passible d’une amende où de la prison; par contre, celui qui sert à ses clients un lait largement ensemencé de bacilles typhiques, tuberculeux, dysentériques, etc., n’est pas inquiété par la justice. Si nous ouvrons cette parenthèse d’ordre général, c’est pour montrer la nécessité des mesures d’hygiène et de la mise en œuvre d’un con&rôle permanent et obligatoire dont s’irritent parfois certains producteurs « qui mecteht eh avant le dogme sacro-saint de la liberté du commerce. créé de ces conceptions spiritualisées du mercantilisme » et qui méconnaissent inconsciemment leur propre intérêt et, aussi pour éclairer le consommateur sur le prix de revient exact d’un lait sain etrnon fraudé. Cette éducation du producteur et du consommateur apparaît indispensable en Indochine comme ailleurs si l’on veut donner après guerre à l’industrie laitière une place importante dans l’économie générale du pays. Nous pensons en effet que cette incompréhension réciproque explique depuis deux ans la stagnation puis la diminution de l’effect.if laitier de Hanoï, malgré une demande accrue de la consommation. Cette incompréhension s’aggrave actuellement pour le producteur du fait du renchérissement exceptionnel des aliments du bétail laitier (paddy, maïs, son., etc.). Et, ceci doit être une leçon pour ceux qui ont la charge de J’avenir de la production laitière en ce pays. Elle sera la conclusion de notre premier paragraphe sur la « Valeur quantitative de la production » : celle-ci n’est susceptible de s’accroître que si est résolu le problème de l’alimentation B bon marché, régulière, abondanle et surloul aqueuse des troupeaux. Si les sous-produits du riz (son), les céréales (maïs), les tubercules (patates, manioc, etc.), les résidus des distilleries (drèches) sont un appoint précieux pour l’alimentation des vaches en lactation, ils ne sauraient compenser la valeur productive de l’herbe verte ou du foin qui consllluenl l’alimenlalion économique et de base des vaches laitières. Rien de stable, rien de définifif ne sera réalisé da.ns le domaine de la produclion lallière. au Tonkin, comme dans loule l’Indochine, lant que l’aménagement des pâlurages el l’exlension des culiures fourragères n’auront pas t!té l’objel d’une réalisalion méthodique el coordonnée. C’est la condition essentielle non seulement de la quantité mais encore de la qualité de la production. l Retour au menu 212 Mi III. ,- Valeur JAUFFRET qualitative ET M. AUTRET dss laits. II n’existait, au Tonkin, qu’une do6umentation fort restreinte sur la quaiité- des laits. Le ramassage individuel et la centralisation des laits du bassin laitier défini ci-dessus, ont permis la première étude complète dans des conditions idéales d’exactitude et d’authenticité. Plusieurs milliers d’analyses ont été. faites depuis 1942, tant sur les laits individuels que sur des laits de petit,s ou grands troupeaux ou des laits de grand mél’ange. Cette étude étendue aux laits de Haïphong, Namdinh, Lang-Son, Rac:Ninh, Uông-I3i, des grandes concessionsde Phuly, Sontây et Chapa, a fourni; sur les laits, une documentation complète que nous exposerons dans ‘un prochain mémoire. Pour ne pas surcharger cet exposé, nous ne rapporterons ici que des remarques essentielles se dégageant nettement de l’ensemble des travaux et qui, en précisant les caractères bien ,particuliers et constants des laits du Tonkin, fouruissent des basessûres pour l’établissement d’une réglementation officielle. A. ,- , Caractéres bactériologiques Le contrôle .bactériologique systématique des laits du Tonkin n’existe que depuis la création de la Cent<ralelaitière et du Laboratoire du lait en Juillet 1942. Cependant la fréquence des laits tournés dès la vente, même à froid, surtout en été, permet de supposer dans les laits de jadis une pollution microbienne jntense. Actuellement, grâce au ‘contrôle permanent bactériologique, nous allons montrer ce qu’il a été possible d’obtenïr dans ce domaine dans les temps difficiles que nous vivons et CE,qu’il sera relativement aisé d’obtenir en période normale. ‘- Apprendra au producteur à soigner sesvaches, à améliorer et à entretenir les étables et le matériel de laiterie, pratiquer la traite dans des conditions hygiéniques,‘veiller au transport rapide du lait, en un mot éduquer le laitier, a été l’œuvre essenrielle du Service Vétérinaire du Tonkin. Pour ce faire, des 1942, lors dc l’organisation du ramassage du lait, chaque lait,ier a reçu un double jeu de bidons (de 20, 10 ou 5 litres suivant l’importance du troupeau) construits sur le modèle des bidons à lait de France, 2 ‘entonnoirs s’adaptant- exactement sur les bidons, à surface filtrante plate ,~ercée de trous et supportant des filtres mobiles en toile ou en étamine, des seaux, enfin une dotation mensuelle de savon. On lui a’ appris à laver les seaux, filtres et entonnoirs et à les tenir à l’abri des mouches. Quant aux bidons, le laitier, en livrant une traite, emporte le deuxième jeu de bidons préalablement lavés à l’eau chaude sodée et rincés à l’eau surchlorée a la Centrale laitière mêrne. Des.ag.ents recrutés à cet effet, ont appris au laitier à se laver les mains et .a laver le pis des vaches avant la traite. Les 2 ou 3 premiers Retour au menu PRODUCTION LAITIÈRE AU 213 TONKIN jets de chaque pis sont éliminés. Le lait reçu dans les seaux, est ensuite filt.ré sur toile et reçu dans le bidon stérile. Les bidons mis dans des caissesisothermes garnies de glace sont. sans délai livrés à la Centrale laitiere où ils arrivent suivant les ittables de 30 minutes a 2 heures plus tard. APrès le controle des quantites, la mesure des températures et des densités, l’épreuve de l’ébullition, les laits mélangés dans des bacs de 250 litres refroidis sont mis en bout,eilles et vendus à l’état frais ou transportés a l’Institut Pasteur pour la stérilisation. Le lait stérilisé destiné aux nourrissons provient uniquement de la traite du matin; moins riche en beurre et de composition plus co.rstante que celui de la traite vespérale, son ent.rée au stérilisateur a lieu entre 8 heures a 8 h. 30 soit en moyenne 3 heures après la traite. L’excédent de lait du matin et le lait de la traite du soir destinés aux enfants de 2 à 7 ans, aux malades: aux vieillards, sont vendus en partie k l’état frais pour les clients de Hanoï, en partie stérilisé pour les ayants droit des centres de ldispersion. Ajoutons que les laits devant être livrés à moins de 180, des facilités sont accordées au laitier pour l’achat de la glace; un barême de prix dégressifsest appliqué lorsque la température dépasse180et des amendes sont infligées en cas de récidive. Voici les résultats obtenus au point de vue bactériologique depuis In mise en Prat)ique de ces procédés de récolte : Le contrôle bactériologique porte sur le lait, étable par étable à l’arrivée à la Centrale laitière; le lait après mélange à la Centrale laitière, les laits embouteillés à l’entrée au stérilisateur, enfin le lait stérilisé (1). L’appréciation de la qualité bactériologique du lait est faite : n) par la méthode réducfasimélrique suivie dans de nombreux laboratoires d’hygiène départementaux de France. Basée sur la vitesse de réduction du bleu de méthylène suivant la technique de Jensen, variante de la méthode de Christensen suivie en Amérique, au Danemark, etc., elle classe les laits en laits mauuais si la oécoloration survient en moins de 20 minutes, laits médiocres si la décoloration survient entre 20 minutes et 2 heures, laits de qualifé moyenne si la décoloration survient entre 2 et G heures, laits de bonne qualilé si la décoloration survient après G heures. Nous n’avons jamais rencontré de lait, s individuels dont la décoloration survint en moins de 20 minutes. En !river 1 à 2 o/. des laits doivent être considérés comme médiocres, 10 à 15 o/. de qualité moyenne, le reste de bonne qualité (parfois décoloration après 8 à 10 h.). En été 2 à 3 yo sont médiocres, 25 yo moyens, le reste bon. (1) Nous ne parlerons pas du lait stérilisé sur l.OOO), est toujours stérile. qui, sauf capsulage défectueux (environ 1 bouteille Retour au menu 214 M. JAUFFRET tiT M. AUTRET Les laits prélevés au moment du mélange a la Centraie laitière sont d’assez bonne quaiité, la décoloration se produit entre 4 à 6 heures. A l’entrée au stérilisateur, ils ne sont plus que de qualité moyenne (décoloration entre 2 et 4 heUres le plus souvent); ceci tient à la forme des cuves, aux procédés d’embouteillage, à la durée des opérations et du transport. b) par l’examen bactériologique (1) : . quantitatif (numération des germes aérobies et anaérobies constamment pratiqué) ; et qualitatif (identificatioh des germes; non constamment pratiqué). Lorsque les laits sont récoltés et transportés daos les,conditions précisées plus haut, ils spnt t,ous de bonne qualité bactériologique, ils contiennent alors de 20.000 à 200.000 germes totaux par centimètre cube, mdyenne 100.000; le nombre des anaérobies par centimètre cube est en général de 1 & 3. Le lait de mélange prélevé à la.Centrale laiGère contient de 100.000 à 300.000 germes; à l’arrivée au stérilisateur, il présente par centimètre cube de 300.000’à 500.000 germes totaux et de 3 à 5 germes anaérobies; ce qui correspond ,à une qualité moyenne. ,,Ces chiffres, s’ils coniirment la nécessité du froid et de la rapidité ci& opérations entre la réception des laits et leuTstérilisation, montrent également que malgré les conditions difficilei actuelles, il a ,été possibl,e d’obtenir régulièrement à Hanoï des laits de bonne qualité baciériologiyue. De tels résultats n’ont pu être obtenus que grâce à l’éducation du laitier, au-bon entretien d’un matériel ladtaire simple et hygiénique, à la fourniture de savon, de toile filtrante, de caissesisothermes pour le transport du lait, à l’emploi de la glace, à la surveillanke de la traitJe, à la livraison rapide du lait à moins de 180. Dans ces conditions, qui sont impératives, les lalits ont été toujours bien supportés des consommateurs, même des nourrissons, malgré leur composition chimique plus éloignée du lait maternel que les laits de France et que le sucrage et le coupage ne corrigkt pas totalement. ,Mais qu’une seule de ces conditions soit hégligée, aussitôt une flore microbienne abondante apparaft et se développe, la stérilisation la tue mais ne supprime pas les corps microbiens et les toxines élaborées avant la stérilisation; les laits sont alors mal supportés; on l’a vu notamment lorsque par suite du manque de glace, les laits furent livrés au-dessus de 180 : leur qualité bactériologique fut alors moins bonne (de 50.000 à 800.000 germes par centimètre cube pour les Iaits individuels, de 300.000 à 1 million pcmr les laits de mélange à l’entrée au stérilisateur). (1) Nous devons ms résultats logie à l’Institut Pasteur. à notre ami, le Dr BRUNEAU, Chefdu Laboratoire deMicrohio- Retour au menu PRODUCTION LAITIÈRE AU 215 TONKIN La même constatation a été faite depuis la suppression des allocations de savon et le remplacement des caisses isothermes démolies par un système de réfrigérateur se plongeant directement dans les bidons, moins lourd mais aussi moins efficace. De ces faits, nous allons tirer les conclusions qui s’imposent, riches d’enseignement et pour le présent et pour l’avenir. fragile qui doit aux candiPour le présent. - Le lait est un produit tions de sa récolte et de son transport d’être ou un excellent aliment ou un aliment dangereux. Il n’est possible d’éviter la deuxième éventualité qu’en suivant les règles édiclées plus haut. A l’heure actuelle, le lait local est l’unique aliment des tout petits. C’est pour eux d’abord qu’ont été créées les organisations de. ramassage et de distribut.ion .d’un lait sain. Nous avons montré ce qui a été fait dans ce but; il importe que l’effort soit maintenu malgré toutes les difficultés, sur les points esse,ntiels suivants : maintien d’un bon état physiologique des vaches dépendant essentiellement de l’alimentation, hygiène de la traite, réfrigération. du lait pendant le transport et l’embouteillage. Cela comporte évidemment une aide pécuniaire au laitier pour la nourriture régulière du bétail, la fourniture d’un minimum de savon et de toile filtrante et le remplacement des caisses isothermes hors d’usage. Pour Z’avenir. - L’effort n’aura pas été vain, le laitier aura appris son métier : des bonnes habitudes de propreté qui lui auront été imposées et qu’il a acceptées docilement, il restera quelque chose. En des conditions économiques normales, il livrera donc sur le marché, pour peu que les services techniques y tiennent la main, un lait propre et sain. (A suivre). Retour au menu REVUES CHROMOTHIXRAPIE ANTHELMINTHIQUE [par: J. GUILHON Les matières colorantes synthétiques: que les techniques modernes permettent de créer, sont aussi nombreuses que variées el la thérapeutique ne les a point. négligées pour les opposer a la foule immense des agents pathogènes qui assaillent. surtout dans les régions tropicales, aussi bien l’homme que les animaux domrstiqucs. La source inépuisable et sans cesse renouvelée de moyens de lutte qu’elles constituent laisse espérer que c’est peut-être parmi elles que l’on découvrira, dans un proche avenir, les armes les plus efficaces et les moins dangereuses pour réduire, A un minimum compatible avec la santé des hôtes, la, faune redoutable des helminthes qui, chaque année, se rend responsable de la mort de millions d’ètres vivants. Dès la fin du siècle dernier, grâce aux travaux immortels d’EnLIcn et sous l’impulsion de Maurice NICOLLE et de MESNIL, en France, les matières colorantes ont commencé, vers 19OG,leur carrière thérapeutique. Elles ont été utilisées d’abord contre les hémosporidies (bleu de toluidine), puis contre les bactéries pathogènes. KRIEGLER, dès 1911, notait l’influence de leur basicité sUr la valeur de leur pouvoir antiseptique: cependant que VISHER, en 1925, prescrivait le violet de gentiane contre les septicémies et que YOUNG préconisait, en 1927, des solutions à 1 yO du même corps pour traiter les streptococcies et les staphylococcies. De nombreux travaux effectués par ROFFO et RAMINEZ (1931), LASSE~R et SERRA (1932) FIORNIRI, M. GRAHAM (1933), PE~RIER, HASLÉ (1931), etc., confirment les propriétés anti-infectieuses des substances tinctoriales qui sont, en outre, journellement utilisées dans les laboratoires pour colorer et isoler les microbes. Les protozoaires et les bactéries s’étant montrés sensibles à l’action des matières colorantes, il paraissait indiqué de faire bénéficier la thérapeutique anthelminthique, restée si longtemps rudimentaire et empirique, de leurs propri&és toxiques. C’est à FAUST et à YAO-KÉFANG que revient le mérite d’avoir employé, pour la première fois, en 1926, une substance tinctoriale (vioiet de gentiane) contre une affection vermineuse. Depuis cette époque, de très nombreux travaux ont été publiés, presque exclusivement à l’étranger, sur la nocivité des matières colorantes à l’égard des divers groupes d’helminthes. Les recherches récentes d’HAnwoon, SWANSOX et JERSTAD, en 1938, sur la thiodiphénylamine, et celles de J+-RIGH* BRADY et BOZICEVITCH qui ont conseillé, la même année, le violet de gentiane pour lutter contre l’oxyurose Retour au menu 2218 J. GUILIION humaine, ont donné une nouvelle impulsion a la chromothérapie anthelminthique. Parmi les matières colorantes synthétiques qui jouissent de propriétés antivermineuses, il y a lieu de retenir surtout les dérivés du triphénylméthane et quelques thiazines aromatiques. .A. - Dérivés triphénylméthaniques. Les dérivés triphénylméthaniques proviennent, du triphénylméthane qui, lui-même, est apparenté au plus simple ,des hydrocarbures saturés de la série grasse : le méthane. Le triphénylméthane s’obtient par la substitution de trois radicaux phényl (CFHs), à trois atomes d’hydrogène du méthane. En faisant varier dans la molécule du triphénylméthane, ainsi obtenue, la quantité et la composition, des innombrables radicaux dont la chimie okganique dispose, il est facile de prévoir les possibilités de création d’un très grand nombre de dérivés triphénylméthaniques. Les plus connus sont les violets (violet de gentiane, violet cristal, violet de méthyle), le bleu de méthyle (l), les verts (,sulfate et chlorhydrate de vert malachite, vert brillant, vert de méthyle, vert lumière) et les #fuschines (fuschine basique, fuschine acide, parafuschine, fuschine diamant). Tous ne possèdent point des propriétés anthelminthiques ; certains d’entre eux en sont même dépourvus, comme le bleu de méthyle et le vert’ lumière. Leur composition chimique’ permet de prévoir, dans une certaine mesure, l’intensité de leur pouvoir anthelminthique. FAUST et CAROLL, en 1929, 6nt montré que ce sont surtout les-dérivés tétra, penta et hexaméthylés qui sont les plus actifs et les moins toxiques. L’augmentation du pouvoir anthelminthique de leur molécule semble être sous la dépendance du nombre desfonctions amines (- NHs), alors que la sulfonation le ferait disparaftre. Ces dernières remarques, rapportées par H. DESCHIENS, en 1944, transposent les ‘observations de KRIEGLER publiées, en 1911, sur les relations entre la structure chimique des colorants et leurs.propriétés bactéricides. Nous n’envisagerons, dans cette étude, que les dérivés triphénylméthaniques qui manifestent une activité parasiticide suffisante in Llifro et in uiuo, c’est-à-dire le Violet~ de gentiane, le violet cristallisé, le vert .malachite, le vert brillant et la fuschine basique. 10 Violet de gentiane. Le violet de gentiane n’est pas un corps chimiquement pur, mais un mélange de plusieurs dérivés du triphénylméthane ; son principal consti(3) Qu’il ne faut pas confondre awc le bleu de méthylène qui est ~SI thiazine. Retour au menu CHROMOTRÉRAPIE ANTHELMINTHIQUE 219 ‘tuant est le chlorhydrate d’hexamét hyltri-amino-triphényl-carbinol ou chlorhydrate d’hexaméthylpararosaniline qui est associé aux chlorhy,drates de pentaméthylrosaniline. C’est en cherchant a détruire les .douves de Chine (Clon~rchis sinensisj. responsables de la distomose hépatique de l’homme et des carnivores, si fréquente en Extrême,Orient, que FAUST et YAO-I&-FANG ont introduit, en 1926, le violet de gentiane en thérapeutique anthelminthique. Ces auteurs ont établi avec leurs collaborateurs que la dose maxima de tolérance que l’on peut .administrer, sous forme de pilule, aux carnivores, est de 0,035 gr. par kilogramme de poids vif. Dans les infestations légéres, une seule dose .peut suffire pour chasser des canaux biliaires la quasi-totalité des parasites, mais lorsque les trématodes sont nombreux et l’affection ancienne, il est indispensable de la répéter très fréquemment, parfois pendant -plusieurs mois, sans cependant obtenir la disparition totale des œu’fs .dans les fèces. Durant le traitement, le colorant n’agit pas seulemf nt sur les vers, il provoque assezfréquemment. un amaigrissement paw:!ger ,et des vomissements chez les hôtes. En administrant le violet dt> gentiane, par la voie buccale, FAUST et YAO-KÉ-FANG ont obtenu 27 oh de guérisons et 64 .y0 d’améliorations caractérisées par la disparil ton de 50 A 98 yo des vers dans les voies biliaires ; les injections endowlneuses ,du mème colorant, sont incapables d’amener la guérison et la riduction du nombre des parasites varie de 3G /o à 61 7;. Tous les résultat,: publiés ,depuis vingt ans par RYOJE (1928). ERHARDT (1932), KAWAI (1937), PLOTNIKOV (l940) tendent a confirmer l’inefficacité relative dl1 violet de gentiane, employé seul, dans le traitement spécifique de ta distomose hépatique de l’homme et-des carniv-ores. C’est pourquoi EHHARDT a préconisé, en 1932, les sels organiques d’antimoine pour pallier les échecs du dérivé triphénylméthanique. Contre les cestodes, les resultats obtenus ‘sont rares et n’offrent que peu d’intérêt. Au contraire, Ids travaux relatifs a la destruction des nématodes (strongyloïdes, ar:guilJules, filaires, oxyures) par le violet de gentiane sont beaucoup ~JUS nombreux. FROE, a Calcutta, en 1927: a signalé, pour la première fnls, les possibilités de destruction des SfFOlZgy~0ide.S par action directe assez rapidement, en ayant soin d’ajouter que le violet de gentiane n’était pas plus larvicide in vitro que de nombreuses substances connues. FAUST et ses collaborateurs, de 1930 à 1932, a Panama, ont traité des noirs et des métis, pendant 7 à 10 jours? sans obtenir la guérison dans tous les cas. KOURI, SELLEK -4~21 et a1~~~~~~~, en 1935, a la Havane, FRE~TAS, de TEIXERA et ALMEIDA, en 1936, ARREGA-GUZMAN, en 1937, et URBAIN et NOUVEL, en 1944, ont respectivement observé les effets vermicides du violet de gentiane sur Sfrongyloïdes stercoralis, chez l’homme, sur Strongyloïdes osirvaldoï des oiseaux domestiques, sur Sirongyloïdes ratti du surmulot et sur Shongyloïdes sfercoralis chez des singes supérieurs. Certains de ces auteurs (-~RREGA-GUZMAN, URBAIN et Retour au menu 220 J. GUILÉON NOUVEL) confirment que le violtit de .gentiane administré, même à des doses répétées, pendant plusieurs semaines, n’arrive pas à stériliser le tube digestif de tous les sujets traités et ARREGA-GUZMAN signale, en outre, que les rats peuvent être victimes d’une intoxication mortelle sans être déparasités. Les recherches de de LANGEN elfectuées, en 1928, aux Indes néerlandaises sur le traitement de I’anguillulose intestinale de l’homme, ne sont pas non plus en faveur de la st6rilisation de l’,or’ganisme, malgré l’obtention d’une amélioration clinique des malades. En traitant 50 cas de filariose compliquée avec des injections intraveineuses de violet de gentiane, ASHFOR~ et SNYDER ont qbservé, à Porto-Rico,. en 1933, une diminution des microfiiaires, l’eSpacement des crises et parfois des améliorations qui simulaient la guérison, mais pas de stérilisation définitive. Enfin, les essais de MILLER, Mc COY et BRADFORD effectués, en 1932, contre la trichinose expérimentale du lapin, sont demeurés constamment négatifs. Les travaux récents de WRIGHT, BRADY et BOZICEVITCH (1938) ont’ donné une impulsion nouvelle .aux applications anthelminthiques du violet de gentiane. Ces auteurs ont, en effet, montré que son absorption prolongée à raison.d’un grain (1) par jour, pendant 10 jours, permettait d’obtenir 90 y0 de guérisons dans le traitement de I’oxyurose humaine. Les recherches ultérieures de MILLER et ALLEN ‘(1942), de GRANT, de MOST et de SISK (1943) montrent que les résultats obtenus sont ‘inférieurs à ceux qui ont été annoncés par les savants américains. De plus, CRAM signale que 39 O/”des malades traité? au violet de gentiane présentent des troubles gastro-intestinaux qui obligent à diminuer les dosesou à interrompre la cure,et que la thérapeutique oxyuricide au violet de gentiane est contre-indiquée chez les personnes atteintes d’affections cardiaques, hépatiques, rénales, intestinales et .dans ‘le cas d’absorption récente d’alcool. En France, inspirés par les travaux étrangers, RACHÉT, BUSSON, GALMICHE et ROSAY conseillent, en 1943, de le prescrire en pilules, à raison de 6 milligrammes par jour et par kilogramme, administrées en trois cures de 8 à 10 jours séparéespar deux repos de G à 8 jours. A ces d&s sui correspondent à 30 centigrammes, par jour, pour un adulte de 60 kilogrammes, il est bon de surveiller le traitement, car il y a souvent desintolérances digestives. Les recherches effectuées sur les animaux domestiques sont rares. Cependant A. Roux et M. Roux ont obtenu, en suivant les indications que nous leur avons données, des résultats heureux dans le traitement de l’anévrysme vermineux des Equidés,en utilisant, par la voie veineuse, 200 cc. d’une solution aqueuse à 1 o/Ode violet de gentiane. Les recherches effectuées in vitro par LIÈVRE, (1934) et CHU (1938) sur les nématodes, par SIOE (1927), FAUST (1930) et ARREGA-GUZMAN (1937) sur les stro&yloïdes, et celles de DESCHIENS ‘(1944-1945) sur les (1) Un grain = 0,005 g. Retour au menu CHROMOTHÉRAPIE ASTHELYISTHIQUE ..” 8.C . --.-1 221 larves d’iiaemotzchus cotzforfus et le Rhabdifis macrocerca, confirment les résultats observés in vivo, avec cependant une discordance qui provient de ce qu’il est souvent difficile d’obtenir dans l’organisme de l’hôte une concentration suffisamment élevée sans provoquer des accidents d’intolérance. 11 ressort des travaux que nous avons résumés que le violet de gentiane doit être utilisé a trés faibles doses pendant plusieurs semaines pour n’obtenir qu’une déshelminthisation le plus souvent partielle. Aussi cette mét hodc d’intoxication progressive chronique des parasites est trop lente pour ètre appliquée utilement et économiquement au traitement de la plupart des helminthoses des animaux domestiques. 20 Violet cristal. Le violet cristal, violet cristallisé ou çhlorhydrate de l’hcxaméthyltriaminotriphénylméthane, est un corps chimiquement pur et non plus un mélange de plusieurs dérivés diversement, méthylés comme le violet de gentiane, dont les effets anthelminthiques irréguliers dépendent des proportions de ses constituants. Le violet cristal a été utilisé pour la premiére fois, en 1929, par FAUST et CARROLL. En France, RACHET, BUSSON et LAURENT, en 1944, le préfèrent au violet de gentiane pour traiter l’oxyurose humaine et DESCHIESB constate que les deux violets présentent la même toxicité h l’égard deslarves d’Haemonchus conforfus, du Rhabdlfis macrocerca et des oxyures de la souris. 3” Vert brillant. Le vert brillant ou sulfate de tétraethyldiaminotriphénylméthane a été préconisé, pour la première fois, en 1938, par UNDERWOOD, HAR~OOD et SCHAFFER contre plusieurs cestodes d’oiseaux, mais il est t.r+s toxique pour l’hôte et s’est montré inactif contre Raifliefina cesfiffus. Pour DESCHIENS (1944), son pouvoir anthelminthique in vifro n’est pas plus élevé que celui du vert de méthyle, sauf ii l’égard des larves d’Haemotzchus confortus. Le picrate de vert brillant, moins soluble et aussi toxique, n’est pas plus efficace. Ces colorants pro\-oqucnt une sécrétion anormale des glandes intestinales qui contribue h la défense des cestodes en protégeant leur scolek 40 Vert malachite. Le vert malachite, sulfate ou chlorhydrate de tétraméthyldiaminotriphénylméthane, se différencie du précédent par le remplacement des radicaux éthyl (CsH”) par le mème nombre de radicaux méthyl (CHs). Il a fait i’objet, en 1936, d’une étude de N'RIGH et de VAN VOL- Retour au menu I 222 J. GUILHON KENEERG qui l’ont administré, en capsules de gélatine, à des oiseaux infestés de Raillietina et d’ilscaridia. Sur 8 poulets traites, 5 ont succombé à une imoxication mortelle sans être déparasités. DESCHIENS considère, au co,ntraire, que’ si le vert malachite est moins actif in vitre‘ que le violet d.e gentiane et le violet crist,al, il manifeste cependant. une toxicité élevée et spécifique à ‘l’égard des oxyures de la souris et de l’homme. Nous pouvons ajouter qu’en utilisant ce corps nous avons eu à déplorer ‘plusieurs intoxications mortelles sans ‘parvenir à éliminer tous les parasites du tube digestif des sujets traités. La fuschine basique est une brse carbinolique encore appelée rossaniline. Dans le groupe des fuschines, c’est elle qui manifeste, au moins les propriétés anthelminthiques les plus in vilro, d’après DESCHIENS, élevées. La fuschine basique, qui est le chlorhydrate du tétraaminotriphénylmethane, a été récemment essayée, par R. DESCHIENS, ‘dans le traitement de l’oxyurose humaine. 42 personnes ‘auraient été ‘debarrasséesde leurs oxyures en absorbant,‘en trois cures de 10 jours, séparées par des repos de 6 à 8 jours, une dose quotidienne de 0,30 gr. à 0,60 gr. de fuschine basique. Les résultats obtenus, in vive,’ par le même auteur sur les ascaris du chien et le Dipylidium caninum s’ont trop peu nombreux pour en tirer une conclusion précise, d!a~utant que d’autres nématodes et des cestodes (Moniezia expansa, Andrya rhopalocephaja) ont résisté à une action prolongée de la même substance. Nous pouvons ajouter que, dans trois cas de strongylose gastro-intestinale du mouton, t,raités par des doses élevée,s, pendant trois jours consécutifs, nous ‘avons eu à déplorer deux intoxications mortelles sans,que nous ayons pu noter une réduction importante des oeufs éliminés dans les fèces. Les dérivés du triphénylméthane traversent plutôt difficilement la barrière intestinale et’ leur transformation en leuco-dérivés est assez rapide. Les modifications qu’ils subissent dans l’organisme sont encore peu connues. Absorbés per os, ils s’éliminent surtout. avec les excréments -qu’ils colorent intensément et, en plus faible partie, sous forme de composés sulfo-conjugués avec les urines qui prennent alors des teintes qui varient du rose saumon au rouge fuschia. Ce même phénomène s’observe lorsqu’ils sont administrés par la voie veineuse. L’ingestion des colorants’à l’état particulaire (pilules gluténisées, capsules) renforce l’effet anthelminthique, in situ, et diminue deur toxicité pour l’hôte. Les dérivés du triphénylméthane agissent par absorption sur les nématodes qui se nourrissent de chyme (ascaris, oxyures) et par osmose transcutitulaire sur les cestodes. Leur toxicité relativement élevée pour l’homme et les animaux domestiques interdit de les utiliser massivement pour obtenir une intoxication aiguë des parasites. Ils doivent être prescrits Retour au menu CHROMOTHkRAPIE ANTHRLYINTHIQUE %!3 à doses faibles (quelques milligrammes à 2 ou 3 centigrammes par kilo-gramme), répétées quotidiennement pendant plusieurs semaines. Le traitement type comprend 2 à 4 cures de 6 à 10 jours, coupéesypar 2 ou 3 repos de G A 8 jours, suivant les auteurs. Même dans ces conditions, qui visent à provoquer une intoxication progressive chronique des belminthes du tube digestif et des \-oies biliaires, la stérilisation est difficile à obtenir et il est assez fréquent de constater chez l’homme et chez les carnivores des troubles gastro-intestinaux qui obligent à diminuer les doses ou à suspendre le traitement. Enfin, certains d’entre eux (violet de gentiane, vert malachite. fuschine basique) peuvent intoxiquer mortellement les oiseaux, les ovins et les rats sans les déparhsiter. Les dérivés du triphénylméthane, qui exigent un traitement. de longue durée (36 à 64 jours), donnent de meilleurs résultats chez les hôtes à tube digestif court (homme, porcins: carnivores), mais restent sans effet chez les herbivores dont le tractus intestinal est très développé. En conclusion, les dérivés triphénylméthaniques connus, qui peuvent avoir des indications restreintes et discutables dans le traitement de quelques helminthoses de l’homme (oxyurose, strougyloïdose, anguillulose, distomose), ne présentent, tels qu’ils ont été prescrits jusqu’ici, aucun intérêt pour le t,raitement individuel des animaux domestiques et a fortiori pour leur déshelminthisation périodique et collective. 6. - Dérivés thiaziniques. Les dérivés thiaziniques ou thiazines qui possédent des propriétés anthclminthiques proviennent de la diphénylamine et renferment dans leur molécule un groupement intermédiaire amino-soufré hétérocyclique hexagonal dans lequel on retrouve le radical bivalent des mines (= N -- II). Les corps qui ont cette structure ne sont. pas des matières colorantes mais des chromogènes, sources.de substances tinctoriales. Le chromogène des thiazines anthelminthiques ou dibenzoparathiazine ou thiodiphénylamine doit subir de légères modifications par oxydation pour qu’apparaisse dans sa molécule le groupement chromophore paraquinonique des quinones-imincs que 1‘on retrouve dans tous les dérivés thiaziniques qui jouissent de la propriété colorante. La molécule qui posséde la fonction quinone-imine n’a pas encore le, pouvoir de teindre. Il lui faut subir encore diverses additions pour donner des sels solubles dans l’eau qui sont alors des colorants tels que le bleu de méthylene et. le violet de Lauth. En résumé, les thiazines aromatiques renferment toutes un groupement amino-soufré qui ne leur confère pas l’aptitude tinctoriale; aussi parmi les thiazines existe-t-il des chromogènes non-colorants qui renferment seulement le groupement S = XH comme la dibenzopnrathiazine et des matières colorantes qui sont caractérisées par le Retour au menu 224 J. GUILHON groupement paraquinonique de la fonction quinone-imine. Ces dernières substances se divisent à leur tour en thiazines proprement dites et en t,hiazones qui renferment elles-mêmesles oxythiazones comme le thionol, dérivé oxydé de la thiodiphénylamine. Les thiazines et les thiazones donnent naissance à des leuco-dérivés, c’est-à-dire k des substances incolores mais qui, par oxy.dation, engendrent les matières colorées’et colorani.es originelles. Les thiazines sont surtout connues pour leurs aptitudes tinctoriales à l’égard des bact’kries (bleu de méthylène, thionine), pour leu<s propriétés antiseptiques (bleu de méthyléne, thiodiphénylamine), insecticides (thiodiphénylaniine), antipaltidiques et analgésiques (bleu de méthylène). Si le bleu de mkthylène a été utilisé il y a une quinzaine .d’années contre les coccidies et les helminthes. il faut attendre le travail original d’HARwooD, SWANSON et JERSTAD, publiC aux &kts-Unis, en 1938, pour que les’ dérivés thiaziniques soient appliqués d’une fason ration, nelle au traitement des affections vermineuses. Nous ne ret,iendrons dans cet exposé que les substances dont les propriétés ànthelminthiques ont fait l’objet d’études précises in uiuo ou ~ilro, c’eskdire la’ dibenzoparathiazine, la méthyldibenzoparathiazine, l’éthyldibenzoparathiazine; la chlorodibenzoparathiazine,. la thionine, le bleu de nkthylène et Ie thionol. 10 ‘Dibenzoparathiazine. La dibenzoparathiazine, sulfure de diphénylamine ou thiodiphénylamine, encore appelée phénothiazine, a été préparée pour la première fois en Allemagne, en 1883, par BERNWSEN. Pendant cinquante ans, elle est restée sans application biologique. C’est seulement en 1935 que SMITH, MUNGER et SIEGLER ont révélé ses propriétés insecticides, confirmées par KN~PPLIG sur les larves de Lypsrosia iwitans et par BRUCE. .Il faut attendre les résultats obtenus par HARWOOD, JERSTAD et SWANSON, en 1938. dans le traitement du parasitisme intestinal du porc ((Esophagostomes et Ascaris), pour que la thiodiphénylamine commence sa carrière anthelminthique. Son emploi s’est alors rapidement généralisé dans tous les pays d’élevage et plus spécialement aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Afrique du Sud, en Australie et plus récemment en Allemagne, en Suisse et en France. La tjhiodiphénylamine, bien que légèrement colorée, n’a pas d’aptitude tinct,oriale. C’est une’ poudre jaune verd%tre, ext.rêmemeet légère, inodore, insipide lorsqu’elle est chimiquement pure; sestrès fins cristaux sotit pratiquement insolubles dans l’eau, mais ils se dissolvent> dans les solvants gras. La thiodiphénylamine exposée A la lumière se transforme en dibenzoparathiazone qui est dépourvue de propriétés anthelminthiques. La thiodiphénylamine- absorbée par la voie buccale se retrouve en partie dans les excréments, mais aussi sous forme de leucothionol Retour au menu CHROMOTHÉRAPIE 225 AXTHELMlNTHIQUE et de thionol. Ces deux derniers corps sont décelables dans le sang, dans la bile et dans les urines (de EDS el THOMAS). C’est le thionol qui, par oxydation de son leucodérivé, le leucothionol, donne aux fèces et à l’urine des animaux Lraités à la thiodiphénylamine une coloration d’un rouge vineux très caractéristique. Sous les trois formes indiquées (thiodiphénylamine, leucothionol, thionol), l’élimination par les fèces commence vers la douzième heure et prend fin vers le quatrième jour après l’administration (LIPSEN et GORDON’I. A doses variables suivant les espèces animales elle est hémolytique et peut provoquer une anémie toxique. Son activité anthelmiothiquc a surtout été utilisée contre les Nématodes gastro-intestinaux des ch\-erws c;spi-ces animales ct dr l’homme. HARWOOD, HABERMANN, HOBERT~ ( I HTTHET. T.~YLOR et SANDERSON, ERRINCTON FRANKLIN, et, WASTERFIED, KNOWLES et et GRAHAME. ‘BLOCST ERRINGTON, et GIBBONS, VIANELLO ROLIJXRTS, PORTER (1941). (1932), WETZEL et EL~NITI~. PRIOUZEAU, KRUPSKI ct CHRISTIAK LEEM.M. cl, SLOANE, TO~NTON, ilMO), BRITTON, et SCH~DT, ‘tlortc;as et SMOTHERXIAN, KNO\TTLES HXTCHER, FINCHER T-\YLOR, HOWELL et BRIUX,N, Irmu et TRAIN (1943), GUILHON FOSTER ct HABERMAN, SWANYON (1944), activité GI~SONS (1946) reconnaissent unanimement la remarquable de la thiodiphénylamine contre les Ptrongylidés du gros intestin (Strongylus et Trichonemaj des Équidés. Les doses élevées de 60 A. 90 grammes pour un cheval de 500 ki!ogr. primitivement préconisées ont entraîné des accidents se traduisant par de l’abat,tement, de l’inappétence, de !‘ict ère! de l’hémoglobinurie. dc l’anémie et parfois la mort. Les doses de 0,06 gr. à 0.08 <Or.par ltilooramme de poids vif (TAYLOR et SANDERSON) et ccllea de 0.01; gr. administrées aux chevaux de l’armée anglaise (KXO~LES et BLOUXT) n’ont provoqué aucun accident sérieux. Avec des doses encore plus faibles de 0.05 gr. par kilogramme de poids vif répétées deux jours de suite, clue nous avons conseillées, avec PRI~~ZEALY, nous n’avons jamais eu A déplorer le moindre accident depuis deux ans. Chez les Équidés, la thiodiphénylamine est encore acLive tr l’égard dc divers Kématodes : Habronema, Trichoslrongylus axei cl Parascaris e~uowln; les .\noplocéphales (Cestodes) sont. moins sensibles et les lar\-es de gasterophiles (insectesj sont réfractaires meme A des dosesélc\-.+s.SWANSON, PORTER ct COKSELLY \ 1939)~ PORTER, ROBERT~ (19401: BRITTOS. et PRIOUEEAU, JACQUET et QC.‘LRAXTE. TIYLOR MLLLER et I\RCI~~AI et SANDERXON CAMERON. et LEENASX (1940), GIJILHON (1943), (19-15) ronsid+rent la thiodiphénylamine -comme l’anthelminthique le plus poly\-alent et le moins Loxique à opposer aux parasites gast,ro-intestinaux des Bovidés. Leur sensibilité n’est cependant pas identique, les uns comme Haemonchus contorks, WHITTEN, ~LARE et FILMER Elev. et B@d. v6t. des Pays tropicaux. - Juillet 1047. 3 I Retour au menu 226 J., GUILHON CEsophagosiomum radiatum, sont facilement éliminés, alors que certains Ostertagia), les Bunostomes, les Trichostrongylidés (Nematodirus, Strongyloïdes et ,les Trichures sont plus résistants. Les doses recommandées sont variables suivant .les auteurs, mais il semble que celles que nous avons préconisées avec PRIOUZEAU (5 grammes par 100 kilogr. de poids vif, 2 ou 3 jours de suite) soient suffisantes dans les infestations légkres, alors que dans les cas de parasitisme massii et notamment dans l’œsophagostomose nodulaire, jusque-l& rebelle à toute thérapeutique, il est préférable de les quadrupler. ~ Chez le$ ovins’ et les, caprins, HABERMANN, HARWOOD et HUNT, ROBERT~, GORDON et WHITTEN, S~ALES (1939), TAYLOR et SANDERSON (1940), KANZAL, PETERS et LEIPER (1941), SCHMID (1942), WILLIAM et BAKER, BRITTON, MILLER et CAMERON, KRUPSKI et LEEMANN (1943), ROSENBERGER (1944); GUILHON et POUGET (1945) ont montré ‘que la thiodiphénylamine ne pouvait remplacer utilement les traitements pre,scrits jusqu’d nos jours contre la strongylose gastro-intestinale des ‘petits ruminants. Les doses a prescrire ne doivent pas descendre audessous de 0,30 gr. par kilogramme de poids vif pendant trois jours conséc$ifs. Les Strongyloïdes et les Trichures résistent à des doses de ‘0,60 gr. et. les auteurs ne sont pas d’accord sur la Sensibilité du principal agent du téniasis du mouton (Moniezia ezpansa)., Pour les uns (.KRUPSKI et, LEEMANN) il peut être efficacemént combattu par la thiodiphénylamine, pour d’autres (HARWOOD et collaborateurs, SCHNIID et ELLIOTT, PETER~~~.L&NER) elle est. inefficace même à dosesélevées, Pour lutter contre le parasitisme gastro-intestinal des ovins et des caprins, on peut. l’administrer en suspension aqueuse, comme les préparations arsénicales et cuivriques beaucoup plus toxiques. Des travaux récents tendent à prouver qu’elle peut être laissée à la libre disposition des animaux dans les parcours pendant 11 mois (BRITTON, MILLER et CAMERON, 1943) et même pendant 19 mois (THORPS, HENNING et SHIGLEY, 1944) sans inconvénients. L’absorption aux pâturages de thiodiphénylamine mélangée au sel marin (A.-R. MAGTIN! 1944) ou sous forme de bloc a lécher de composition variable : GORD~N, Thiodiphénylamine . . . . . 1 partie Chlorure de sodium . . . . . Chaux éteinte.. . . . . . . . . . 14 parties 6 parties (ZOTTNER) Thiodiphénylamine pulvérisée . . . . . ;. . . . . , . . . . . . 1 livre Sel granulé.. . . . . . . . . . . . . .’ 9 livres, (THORP, HENNIN~ et SIIIG~EY) devrait, en diminuant l’intervention de la main-d’œuvre, rendre les plus grands services pour traiter, et mieux encore pour préserver les ovins ét. les caprin&- de surinfestations parasitaires si fréquentes dans les élevages coloniaux. Retour au menu CHROMOTiIÉRAPlE ANTHELMINTHIQUE 22T Les porcs peuvent aussi bénéficier d’un traitement à la thiodiphénylamine mélangée à leurs aliments. HARWOOD, JERSTAD et SWANSON (1938), SWANSON et CONNELLEY, S~ALES (1939), FBOBERTS (I%l), BRITTON, COLLIER, ALLEN et S~ALES (1943) ont montré qu’à des doses variant de 0,40 gr. à 1 gramme par kilogramme on élimine les. CEsophagostomes,les Ascaris et les vers stomacaux. Les constatations. de BRITTON et celles que nous avons pu faire montrent que chez les porcelets on peut utiliser avec succès des doses plus faibles et qu’ii est préférable de ne pas dépasser 0,40:gr. par kilogramme de poids pour éviter des accidents. Nous avons montré que chez le lapin l’oxyurose pouvait être efficacement, combattue en administrant trois jours de suite 0,05 gr. de thiodiphénylamine par kilogramme de poids vif. Aux doses de 0,lO g-r., pendant cinq jours consécutifs, DESCHIE~S (1945) n’a pas constaté d’accidents. Chez les chiots, a la dose de 0,50 gr. et même de 0,25 gr. pendant cinq jours consécutifs, n0u.s avons pu traiter efficacement plusieurs cas d’ascaridiose. Mac CULLOCH et NICHOLSON (1940)! SCHMID (1942), KRUPSKI et LEEMANN (1943), et, GUILHOW (1945) ont obtenu d’excellents rés’ultats dans le traitement du parasitisme intestinal des oiseaux. Il est indispensable de prescrire des doses élevées de 0.50 gr. par kilogramme, pendant au moins trois jours consécutifs, pour obtenir une éradication totale des Nématodes et pa-fois des Cestodes (Dauairzea progloltina) comme nous l’avons constaté dans un élevage, avec STEGHENS. L’administration de thiodiphénylamine à un gorille a permis àVEnvEz de conclure que cette substance ktait. très act.ive contre les asophagostomes et les oxyures, mais qu’elle n’a aucun effet sur les Ancplotomes. Enfin de EDS et sescollaborateurs ont observé une réduction, d’environ 75 %, des larves de Trichinella spiralis chez des rats et des porcs traités à la thiodiphénylamine. Un autre aspect de l’activité de cette substance ne manque pas d’intérêt. La thiodiphénylamine, en effet, agit non seulement sur les vers adultes, mais aussi sur les œeufset sur les larves qui sont éliminés kl'extérieur avec les fèces (TAYLOR~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~ et HABERMAN (1940), HABERMAN et SHORB (1942), FOSTER et HABERJIAN (1944), GI~SONS (1945). Administrée à petites doses répétées, elle peut aussi diminuer considérablement l’infestation des pàturages et contribuer, de cette façon, à la prophylaxie des helminthoses. Les bons r&ultats obtenus dans le traitement desnématodosesdesanimaux ont incité MANSON-BAHR à l’employer chezl’homme, en 1940,contre lez oxyures à desdosesd’un gramme, pendant 7 joun, chez les enfants au-dessousde 4 ans et de 8 grammes,pendant 5 jours, chez les adultes. lIaIgré les quanti% élevées Retour au menu 228 J. GUILHON de thiodiphénylamine administrée, l’auteur n’a pas constaté d’accidents et se montre très satisfait des résultats obtenus. Si tous les auteurs (HUBLE, KUITMAN, ECHBAUM (1941); MILLER ot ALLEN, HUMPHREY~, JOHNSTONE (1942), BERCOVITCH, PAGE et DE BEER, MOST, SISH (1943), GUILHON, DESCHIENS (1945), FONCIN (1946), qui ont utilisé cette substanes, sont unanimes à reconnaître sa grande efficacité, il en est cependant quelques-uns qui la considèrent comme dangereuse (HUBLE, MILLER et ALLEN, JOHNSTONE, BERC~VITCH, et DE BEER, GRANT et DESCHIENS). La leotùre des travaux des auteurs étrangers montre que ces derniers, en suivant les indications de MANSON-BAHR, ont utilisé des doses beaucoup trop élevées qui parfois ont entraîné des aooidents (8 infoxications dont une mortelle sur’220 personnes traitées en 1943). Au? doses de cinq centi: grammes’ par kilogramme de corps,.pendant trois jours consécutifs, le matin à jeun, nous n’avons jamais eu d’accidents et constamment d’excellents r&ultal,s depuis trois ans. Ce traitement est supérieur et plus expéditif que tous ceux qui ont été préconisés jusqu’ici, y compris 16s cures au violet de gentiane qui s’étende:lt sur une période de 36 à 64 jours avec seulement 80 o/O de résultatas positifs. Chez l’homme il semble, d’après les travaux d’ELLIOTT, que l’on puisse également provoquey l’élimination, au moins en partie, des Ancylostomes, des Strnngyloïdes, des Ascaris, des Trichures et même dans certains cas du Taerhz sagin&a, du Chilomastix mesdi et des amibes. Ces résultats n’ont pas été confirmés par MANSON-BAHR. Par contre ELLIOTT, en 1942, a obtenu d’exoellents résultats dabs le traitement de la Draconculose due à la Filiaire de MBdine (Dracuncdus medinensis) si fréquente dans-plusieurs de nos colonies africaines. Cet auteur conseille d’injecter dans les àuscles, le plus près possible du’ver, en deux ou trois endroits, une fois par semaine, pendant un mois, 2 grammes de thiodiphénylamine en suspension dans l’huile d’olive chaude (1 gramme pour 20 Cc.). ,Sur pingt-trois noirs ainsi traités, il n’eut à dépiprer aucun6 rechute. Les autres thiazines aromatiques anthelminthiques dérivent, de la dibenzoparathiazine, leur. chromogène, par des modifications portant s&t sur le radical imine (type 1), soit sur les atomes d’hydrogène liés aux ‘molécules de carbone des noyaux benzéniquk (type II), soit, enfin, par un changement .de structure interne qui fait apparaître le noyau par.aquinonique des quinones-imines (type III). , Les dérivmés thiazininiques du type IJI renferment la thionine dont le chlorhydrate est le violet dc Laùth, la tétraméthylthionine dont le chlorhydrate est connu sous le nom de bleu de méthylène, et le thionol. 2” Bleu de méthylène. Le bleu de méthylène ou chlorhydrate de tétraméthyldiaminodibenzoparathiazine qui renferme le noyau paraquinokiyue, est une matïère calorante d’un bleu intense qui, par oxydation, donne naissanke à un leucodérivé, incolore, le blanc de méthylèhe. Les propriétés anthelminthiques du bleu de méthylène ont été obdervées, ii% Vigo’, il y a une quinzaine d’années, par SCITMALTZ qui le recommande;chez le poulain à,la dose quotidienne de 4 grammes répbtée pendant trois à cinq jours. SI~~BERMANN a observé, en 1943, que le bleu de mét,hylène provoque une destruc- -- Retour au menu CHROMOTHÉRAPIE ANT~ELYIKTHIQlJE 229 tiou rapide des hématies chez la so&ris à la dose de 10 centigrammes par kilogramme, alors que la thiodiph&glamine n’exerce la même action qu’à des doses cinq fois plus élevées. DESCHIESS confirme, en 1945, la sensibilité de la souris au bleu de méthylène et constate qu’en solution à O,5 o/. il tue les Rhabditis macrocerca en moins de vingt-quatre heures et, qu’à la dose de .0,10 gramme par kilogramme, répétée pendant huit jours, il est inefficace contre les oxyures de la souris. 30 Violet de Lauth. Le violet de Lauth ou chlorhydrate de diaminodibenzoparaLhiazine est un- belle matière colorante violette qui n’a pas encore été utilisée en t,hérapeutique anthelminlhique. Elle provoque chez la souris une anémie Lexique aux rn6rn;3 do;es que le bleu de méthylène (SILBERMANN, 1943). Son action litha,le, i~vibro, soixailte et onze hiures sur efficace oontre 13s oxyures de répétée pendant huit jours, animal (DESCHIENS (1945). 40 Thion à,la concentration (le 2 “/.,,, ue se manifeste qu’en Rhabditis macrocerca ; il& wivo elle est faiblunznt la souris à la ùoae de 0,10 gramme par kilogramme qui repksentc uue tolérance maximum pour cet 1. Le thionol est une oxythiazone violet pourpre qui dérive de la dibenziparathiazine par oxydation. Il prend naissance dans l’organisme de I’homm’e ou des animaux qui sont traités A la thiodiphénylamine et de EDS et THOMAS, en 1941, ont émis l’hypothèse que l’action anthelminthique de cette dernière substance s’exercerait grâce au thionol. Ces auteurs ont, en effet, observé qu’in oitro l’-iscaris du porc est, peu sensible à la thiodiphénylamine, mais qu’en présence d’une concentration suffisante de thionol ce Nématode est d’abord stimulé, puis déprimé, surtout en présence de bile. Dans des expériences encore inédlites effectuées, in vivo, sur Ascaridia colrrmbae nous avons pu nous convaincre de l’inexactitude de cette hypothése. Le thionol administre à des pigeons atteints d’ascaridiose, a des doses même supérieures à celles qui nous ont donné d’escellents résultats avec la thiodiphénylamine, s’est montré inefficace. Des essais effect.ués. in vitro. par DESCHIENS en 1945, montrent que si le thionol en solution aqueuse à 2 0 ioo manifeste une action sur un Nématode des excréments du lapin (Rhabdifis nmcrocercu), en moins de 24 heures, il s’avère incapable de tuer les oxyures de la souris à doses de 0,05 gr. SI O?lO gr. par kilogramme répétées pendant méthylé, éthylé et tétrachloré 8 jours consécutits. Les antres dérivés de la thiodiphénylamine manifestent. in vifro, d’aprè; DESCHIENS (1945), une toxicité identique à celle du bleu de méthyléneet du thionol Les recherches que nous avons à l’égard du Rhabditis nmcrocerca. effectuées, iiz zjiuo, sur de nouveaux dérivés thiaziniques, depuis deux Retour au menu 230 J. GTJILHON ans; tendent a montrer que la méthydilbenzoparathiaiine pourrait recevoir des applications intéressantes eu égard a sa toxicité relativement faible et a ses propriétés anthelminthiques certaines, mais cependant inférieures à celles dont jouit la thiodiphénylamine à l’égard de plusiems Nématodes parasites. On ne connaît pas encore d’une façon précise comment agissent les dérivés thiaziniques. Ce que l’on sait de la transformation de la dibenzoparathiazine en leucothionol, puis en thionol et de l’inefficacité, in uiuo, de cette dernière substance laisse supposer que le pouvoir anthelminthique des thiazines dépend de la formation, en quantités plus ou moins importantes, de dérivés sulfo et glycorono-conjugués dont il :Serait intéressant de connaître les’ propriétés parasiticides. Il est vraisemblable d’admettre pour la dibenzoparathiazinem non modifiée sa double intervention par contact sur de nombreux Nématodes et par ingestion sur ceux qui se nourrissent de chyme (Ascaris, Oxyures, certains Trichostrongylidés). Ses dérivés, hormis le thionol, que l’on croyait être l’agent’ actif (de EDS et THOMAS) interviennent aussi vraisemblablement par contact surtout sur les ver-s ronds du gros intesti,n (Bsophagostomes, Trichomènes) et par ingestion plus particulièrement sur les Nématodes hématophages (Strongylus, Haemoncus, larves d’(Esophagostomes, de Trichomènes et de Skongles, Filaires sanguicoles). A l’encontre des derivés triphénylméthaniques, la thiodiphénylamine provoque une intoxication aiguë qui entraîne une expulsion rapide des parasites;, elle donne de meilleurs résultats chez les organismes à grande capacité ‘digestive comme les herbivores, que chez les hôtes à tractus intestinal bref comme les carnivores. Dans les ,régions tropicales, où les helminthoses sont nombreuses et de la thiodiphénylamine nous variées et souvent graves, l’emploi semble devoir rendre beaucoup plus de services qu’on en peut attendre de l’emploi des dérivés triphénylméthaniques. En conclusion, parmi toutes les matières colorantes que nous avons etudiées, la dibenzoparathiazineou thiodiphénylamine peut être considérée, à l’heure actuelle,. eu égard a sa faible toxicité, sa grande -maniabilité et sa polyvalente, comme la meilleure substance anthelminthique à prescrire, aux doses que nous avons indiquées, contre I’oxyurose humaine et contre la plupart des affections vermineuses,, a Nématodes, des animaux domestiques. Retour au menu - OBSERVATIONS TEMPBRATURE DE RACE VOLUME MENUS FAITS DES CHÈVRES LOCALE (NIGER) DE LEUR SANG par M. PAGOT La température des chèvres du Niger varie le matin entre 3803 et 390; le soir entre 3902 et 3908; elle ne dépasse qu’exceptionnellement 3903 le matin et 400 le soir. La mise P l’abri dans un box fait baisser les maxima de 005. En saignant les chèvres de 6 CI 12 mois avec un trocart de 3 mm. de diamktre fixé sur une des carotides, on récolte de 450 A 675 cc. de sang, soit environ 4 y,(, du poids vif. La numération globulaire et l’établissement de la formule leucocytaire donnent les rhifrres suivants : Globules rouges.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 à 18.000 .OOO Globules blancs il Grands et moyens .... ....... ..... ...... mononucléaires ... .. à 24.000 35 à 65 yo Lymphocytes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . a à 15 yo Polynucléaires neutrophiles . . . . . . . . . 2; à 47 yo Polynucléaires éosinophiles ..... ..... .. Polynucléaires basophiles.. .... ... ... .. SUR ACANTHOCÉPHALE UN DU GENRE RENCONTRÉ 2 à 10 yo là 3% NOUVEAU ONCICOLA (Oncicola Mnlayana CHEZ UNE PrlNTHÈRE (Felis melas Desm.) PROVENANT DE MALAISIE par C. n. sp.) NOIRE TOUMANOFF (3 figures) ,4u. cours de l’annke 1939, grâce A l’aide de M. TRAN VAN PHONG, vétérinaire indochinois, nous avons pu obtenir le matériel parasitologique résultant des nécropsies des animaux sauvages du Jardin Bota- Retour au menu 232 C. TOUMANOFF nique. Nous avons’reçu entre autres quelques vers provenant de l’intestin d’une panthère originaire des Etats malais (Singapore), morte après quelques années de séjour a Saïgon. L’examen de ces vers- nous a permis de conclure qu’il s’agissait, la des Acanthocépha!es appartenant a la famille des Oligacanthorhynchidae et plus précisément du genre Oncicola Travassos 1916. Nous référant à une réceme révision de ce genre faite par WITEDIBERG (1938) (1) accompagnee de bonnes figures et permettant ainsi une bonne comparaison, nous croyons qu’il s’agit, dans ce cas, d’un acanthocéphale qui ne fut jusqu’ici jamais constaté en Extrême-Orient et que nous considérons comme une espèce nouvelle-apparentée à des espèces de l’Amérique du Sud. _ Avant de présenter la descriptionde cet acanthocéphale, nous estil mons utile de rapporter ici la caractéristique du genre Oncicola telle qu’elle est définie par WITENBERG d’aprés les recherches des divers auteurs. c Oligacanlhorhynchidae de t.aille moyenne ou petit,e, fusiformes, piriformes. Trompe globuleuse, portée par un cou presque aussi large, tous deux se retirant dans le corps généralement sans être retournés comme un doigt de, gant. Sur le sommet de la trompe, i! y a une grosse #papille sensorielle pariétale et. de chaque côte du cou il y a un organe sensoriel légèrement plus petit. Les crochets de la trompe sont disposés en 6 spires lévogyres comportant chacune 6 crochets. Les 4 premiers crochets de chaque spire sont du type tænoïde. Ils ont une épine, une racine et un manche, ce dernier étant plus court,- dans le 4e crochet; les F>eet G?Crochet#ssont la forme d’une épine Iégérement courbe, fixée sur une base ovale dans le senstransversal ou rhomboïdal. Les manches ,du 1er et d,u 2e crochet sont généralement symétriques, tandis que celui du 3e a un petit appendice asymétrique dirigé vers la gauche et celui du 4e a généralement [avec l’exception de 0. Travassosi) un long appendice asymétrique dirigé vers la’,lr~)~le. 1-e2e crochet est généralement le plus grand, le lel‘et le 3e ont presque ég;!le longueur, soit celle du 2” crochet. La distance entre les crochets augmente lentement vers l’extrémité postérieure de la spirale et est la plus grande envers le 6e et. le 6e crochet.. La spirale prend la moitié de la circonférence de la trompe. » Comme caractère générique particulier, il y a une sorte de col entre le cou et le corps proprement dit. Il est généralement bien séparé’ du dernier par un sillon qui n’a pas de muscules spécifiques. Ce col est soit uni, soit garni de rides en forme d’anneau. (l), ?II trouvera la bibliographie BERG Studies on Ac&hoceph& .Janeiro,’ Brasil, 1938‘. complète concernant le genre Oncicola dans oe travail : G. WITEN: 3 genus Oncicola, in Livra Jubilar do Prof. Travassos. Rio de Retour au menu SUR Les A leur Les avant UN ACANTHOChPHALE NOUVEAU DU GENRE ONCICOLA 233 lemnisques sont, dans la plupart des espèces, longues et amincies extrémité libre. testicules sont ronds ou !égèrement ovales. Ils sont situés en du milieu du corps et se recouvrent l’un l’autre et sont suivis i FIG. 1 Oncicola malayana n. sp mtile. Oneicola malayana n. sp femelle. par les glandes cémentaires ou prostatiques. Il y a 4 paires de glandes prostatiques disposées en une chaîne qui est rarement droite. Généralement, les glandes prostatiques forment une rangée courbée en forme d’S et sont enchevêtréer dans les testicules, formant une masse compacte dans laquelle les glandes individuelles peuvent difficilement se distinguer. Le conduit éjaculatoire est grand et quand la bourse du mâle est contractée, il atteint presque le milieu du corps. Retour au menu C. TOUMANOFF 238 ! '8 Les oeufs sont légerement ovales et ont la coquille et une membrane intérieure trés fine. Le dimorphisme sexuel n’est pas visible dans toutes les espéceset concerne surtout la forme de 1’extGmité postérieure du corps. Parasites des carnivores terrestres. > <: Crochets du probocis. Les trois vers que nous avons étudiés étaient, tous des mâles”. ~VOUS, avons conclu qu’il, s’agit la des représentants d’une espèce qui présente quelques caractères communs avec Oncic& oncicola ‘iv. IHERING 1902), ‘. parasite de Felis jaguhmdi et de Felis pardus. Le corps mesure 12 a 14 mm.; il est aplati dans le: sens dorso-vemral. La’ partie antérieure du corps est plus large que la postérieure, elle 1 Retour au menu SUR UN ACANTHOClkPIIALE NOUVEAU DU GENRE ONCICOLA 2$5 porte un probocis qui mesure environ un demi-millimét.re de longueur et qui est muni de 6 spires de dents. Ce probocis est suivi d’un col assez large, muni de quelques plissements; au-dessous de ce col on voit, du reste, plusieurs autres plissements du tégument. Nous avons pu relever chez tous ces individus 6 A 7 plissements s’étendant sur $ peu prés la moitié de la part,ie antérieure du corps. La constitution interne n’a été étudiée que par transparence chez UT. des individus. On y voyait deux lemnisques longues s’étendant jusqu’à la partie inférieure du corps. Les deux testicules mesurent environ 1,2 mm. A 1,6 mm. Ils sont situés dans la partie antérieure du corps et suivis des canaux déférents, apparemment courts, s’unissant en un large canal commun. Les glandes prostatiques apparaissaient comme un amas cordiforme au-dessous des testicules. La mensuration des crochets nous a permis d’obtenir les chiffres Suivant>s : 1 II III IV V .... ::::::::::::::::::::::::::::.... .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .._......... . . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . 0,18 0,21 0,20 0,16 0,12 mm. mm. mm. mm. mm. Le Ge crochet, le plus petit, n’a pas été mesuré. Comme nous l’avons dit, notre \-er ressemble à Oncicola oncicola IHERING 1902, espèce parasite des Félidés sud-américains. La seule différence qui existe entre notre forme et l’espèce en question telle qu’elle est décrite dans le travail de TRAVASSOS et de WITENBERG, est la longueur des crochets du probocis plus long chez 1’0ncicola oncicola (d’après description de WITENBERG) et qui mesurent, chez la forme type, respectivement de 1 à V : 0,25, 0,26, 0,24, 0,25, 0,18 et 0,14 mm. Il faut noter que la grandeur des crochets constitue, d’après les spécialistes, un caractère extrêmement important pour la distinction des espèces et figure même sur la clé de la détermination des diverses espècesprésentées dans le travail de WITENBERG. Comme il a été dit plus haut, le 4e crochet, chez la plupart desespèces du genre Oncicola, a un appendice asymétrique dirigé vers la droite. Cet appendice est sensiblement plus long chez notre ver que chez l’espèce type. C’est là le second caractbre distinguant notre ver de I’Oncicola oncicola sud-américaine. Notons aussi que, d’après WITENBERG! la taille de l’espèce 0. oncicola IHERING 1902 ne dépasse pas 9 mm. Dans notre cas, les vers mesuraient de 14 à 16 mm. non compris le probocis. Il faut remarquer, enfin, que chez notre acanthocéphale le col est pourvu de stries concentriques très nettes qui caractérisent certaines Retour au menu 236 C. TOUMANOFF espèces et notamment 0. travassosi WITENBERG, cette dernière possé dant, du reste, descrochets d’une forme très particulière ne ressemblant en rien a ceux du ver que nous avons étudié. Les différences morphologiques que nous’ avons rapport,ées autorisent a considérer I’acanthocéphale en question comme une espèce à .part. Nous attribuons à cet acanthocéphale le nom de Oncicola malayana sp. nv. On doit souligner, par ailleurs, que toutes les espècesdu genre Oncicola ont été rencontrées en Amérique du Sud ou en Afrique. Aucune ne’ semble, à notre co’nnaissance, avoir été signalée chez les ‘Félidés sauvages d’Extrême-Orient et spécialement chez la panthère noire (Felis melas Desm.). On considère’ que l’hôte intermédiaire de 1’Oncicola oncicola est UII tatou sud américain du genre, Tatus (Tatus SP.). L’hôte intermédiaire d’une, autre espècedu genre Oncicola,, 0. canis, qui parasite le chien coyote ct le loup des prairies de l’Amérique du Sud, est -également un tatou, Tatus novemcinclus (in NEVEU-LEMAIRE). Comme on sait, sous le nom de tatous on désigne les Édentés couverts d’écailles. Les « vrais » tatous sont cependant ceux qu’on rencontre en Amérique du Sud. En Indochine, on ne connaît que les représentants d’une seule famille d’Ederîtés, celle des Manidae du genre Marzis, Manis aurita Hodcs et Mahis javanica Desm., désignés par les Annamites sous les noms de té-k? et dont les noms vulgaires en français sont : Pangolin oreillard et Pangolin de -Java. Il se peut que, par analogie avec l’Amérique du Sud, ce soient les pangolins vivant dans la brousse et dévorés par les panthères qui sont les hôtes intermédiaires de l’acanthocéphale étudié. On doit faire une remarque intéressante au sujet de ce parasitisme chez la ‘panthère noire. Cette panthère a été envoyé à Saïgon de Singapore en 1931 ;‘elle mourut en 1939, c’est-à-dire huit ans plus tard, du charbon bactérien. D’après les renseignements recus, elle fut, comme. tous les c,arnivores du Jardin Botanique, nourrie de viande de bœuf et ne pouvait par conséquent ni s’infecter, ni se réinfecter par ce parasite. Le, fait que nous rapportons apporte ainsi, nous semble-t-il, une indication intéressante sur la vitalité de ce parasite qui peut vivre chez l’hôte définitif pendant huit ‘années, qui ne constituent vraisemblablement un délai extrême de ce parasitisme observé. Service d’Entomologie, INSTITUT PASTEUR DE SAïGON. Retour au menu ANALYSES - MALADIES Peste A EXTRAITS CLTRA\-VIRUS bovine. DAUBNEY R. -, Récentesacquisitionsdans la lutte contre la pestebovine. Office International des Epizooties, session du 27 mai 1947. Les souches hindoues de « goat virus N se sont montrées trop virulentes pour le bétail de l’Afrique orientale (16 yo de mortalité). Par contre, une souche locale, après 200 passages sur chèvre, ne cause plus que 2 y0 de pertés chez les zébus; Cet#te souche a servi à l’inoculation de 1 ‘I millions de têtes. Cette souche était encore trop virulente B l’égard du bétail de Nigéria,; douze mois de passages chez la chèvre de ce pays l’atténuèrent assez pour qu’on puisse l’utiliser sur le bétail égyptien en 1946-47. Il semble établi que, après 200 à 250 passa,ges chez un type de chèvre, le virus se fixe, et que des passages ultérieurs ne modifient pas la virulence; mais une nouvelle série de passages chez 1111autre trpe de chèvre peut amener une plus grande atténuation. Il est probable que de,4 virus bovins différents subissant les mêmes passages chez la même race de chèvres atteignent une atténuation différente. Avec la rate de chèvre desséchée, le seul risque sérieux de transmission accidentelle paraît être celui de la brucellose; là oa elle sévit, il faut éliminer les chèvres atteintes par un test d’agglutination. Cependant, le virus de chèvre a des limites de possibilités; de nombreuses races sont trop sensibles : bétail d’Europe, bétail nain de l’Afrique occidentale, bétail Ankole de l’Afrique centrale et orienta.le et en partie bétail zébu du Nil occidental. Le bétail lybien import8 en Egypte a fourni un grand nombre de rechutes mortelles de theileriose. D’autre part, les veaux non sevrés ne sont pas immunisés par le virus chèvre; il faut les Ginoculer deux mois après le sevrage. Il faut éviter de traiter les vaches en état avancé de gestation. Les effets du vaccin sur dti bétail sensible peuvent êt,re atténués par une injection simultanée cle sérum ou une injection préliminaire de vaccin de tissu inactivé. Les tests pratiqués au Canada et en Afrique orientale sur du bét.ail européen indiquent que le virus de culture sur membrane choroAallantoïdienne donne une immunitc! solide chez 95 à 100 00 dés vaccinés; mais chez le bét.ail zébu, il peut y avoir près de 25 ‘?/o d’insuccès. Le taux de la virulence variant, avec le nombre de passages, il paraît simple de choisir un passage approprié à la rbceptivité de chaque variété de bétail; le vaccin « arianisé N possède ainsi une souplesse que n’a pas le virus-chèvre. Le rôle du gros gibier dans la transmission de la maladie a été important au cours des dernières années, en Afrique orientale; l’infection du gibier préwlte les mêmes caractères épidémiques que chez le bétail; la maladie paraît.,disl!araître après chaque épizootie du gibier, pour réapparaître avec une antre vague d’infection, des mois et des années plus tard. Alors que dans l’Inde le buffle est beaucoup plus sensible que le zébu indi&e, le buffle égyptien est si résistant qu’on considère parfois qu’il peut être &liminé Eh. et Med. v6t. des Pays tropicaux. - Juillet 1017. Retour au menu 238 PESTE BOVINE de toute campagne de prophylaxie.; bn observe cependant dés’épidémies anodines avec une mortalité exceptionnelle, et chez les veaux seulement. Le virus prdlevé sur ces buffles est entièrement virulent pour les bovins. En conclusion, pour l’éradication de la peste dans les foyers enzootiques, en Asie et en Afrique, il faut utiliser une méthode d’immunisation universelle avéo un virus modifié ou adapté; le virus de culture possède l’avantage d’une échelle plus étendue de virulence. R.-E. - La préparation et l’emploi du « chick embryo vaccine 1)contrela pestebovine. - Office International des Epizooties, session du 27 mai 1947. SHOPE Les résultats obtenus à Grosse Isle, sur le Saint-Laurent inférieur, sont résumés ii). Une grande quantité de vaccin fut préparée et tenue en rés’erve en cas de besoin. Depuis, les travaux ont été abandonnés; le vaccin’ a été conservé à l’état congelé,1 mais la souche n’a pas été repassée sur ceuf et si cela n’est pas rapidement réalisé, elle sera perdue et les essais seront à reprendre dans un pays où les recherches sur la peste bovine sont possibles. CUR~SSON G. - Les méjhodesd’immunisation actuellement employéescontre la peste bovine. - Office International des Epizooties, session du 27 mai 1947. Examen des avantages et inconvénients respectifs des procédés actuellement. employés, ‘et de leurs indications. Dans une région nouvellement infectée - et le cas récent de l’île de Malte montre que l’Europe n’est pas à l’abri de la peste bovine - c’est au « stamping out » qu’auraient recours les autorités sanitaires, avec création d’un amreau d’animaux immunisés. Pour cela, on n’emploierait probablement pas une méthode virulente, le virus fut-il atténué, mais un vaccin tué; vaccin et sérum pourraient être fournis par les établissements situés en zone infectée. Même procédé dans les pays en état d’alerte, c’est-à-dire menacés mais non encore contaminés. Par contre, pour une action massive en region contaminée, le virus-chèvre, sec ou non selon les circonstances, et peut-être le ~Virus de culture, doivent etre les procédés permettant l’éradication de la maladie. Les vaccins tués, et particulièrement le vacoin au gel d’alumine, conserveront certaines indications : régions où la mise au point n’est pas faite concernant la réceptivité des bovins et des chèvres au virus-chèvre, animaux débilités, vivant en zone de trypanosomiase, animaux importés, troupeaux appartenant aux indigènes habitués au vaccin aluminé. (A.). - La vaccination antipestiqueau gel d’alumine dansla cireonscription ,d’élevagede Ségou(Soudan). - Rapport au Chef du Service de LALANNE l’Elevage, 8 mai 1947. .. Dans cette circonscription d’élevage, on a jusqu’à présent employé uniquement le vaccin au gel d’alumine (125.000 vaccinations en 1946). L’immunité conférée est assez forte pour qu’on puisse pratiquer la vacoino-infection, c’està-dire l’injection de virus quinze jours après la vaccination, la mortalité n’excédant pas 0,87 y0 chez les taurillons très sensibles. Les indigènes de la région ont pris l’habitude de mettre les naimaux vacknés en contact ave’o les animaux malades. Liimmunité conférée. diminue progressivement, elle ne paraît pas dépasser six mois; d’où l’inoonvénient majeur de la méthode, l’obligation de répéter les opérations. Elle doit être remplacée par l’emploi du virus-chèvre, sauf dans les (1) Voir oette Revue, no 2, p. 145. Retour au menu PESTE 239 BOVINE coins isoles de la brousse africaine où ne peuvent être employés les vaccins qui doivent être conservés et transportes à bassetempérature. chèvre. - KERGUNTUL. Vaccination contre la pestebovine par le virus de passagesur Rapport à 1’Inspection Générale de 1’Elevage. Dakar, 25 avril 1947. I Le virus-chèvre regu de Nigéria n’est pas atténué aprés 21 passages sur les chèvres du Niger. Sur 87 chèvres inoculées, 45 ont donné des reaotions nettes, 17 des réactions douteuses et 25 ont été réfractaires. Dans les conditions de brousse, on fait une inoculation d’épreuve sur 6 veaux; enattendant d’être fixé sur la sensibilité du virus, on commence les opérations en injectant 5 ou 10 cc. de sérum aux veaus et aux animaux maigres. Les troupeaux se déplaçant souvent, la connaissance précise des résultats est difficile. Cependant, il n’est pas rare de voir des veaux faire une peste typique. Ceux qui ont repu du serum font rarement des lésions buccales. Dans un cas, les animaux d’un troupeau ont fait une peste bénigne deux mois après la vaccination. Dans les régions assez proches du laboratoire, on a recours au virus sec envoyé sur glace. Dans les régions éloignées, on emploie le sang oitrat,é. La réaction pouvant ressembler à la maladie na.turelle, les indigènes répugnent à faire subir la vaccination en hivernage. (D.-T.) et LE Roux (P.-L.). - Nouvellesrecherchessur l’immunisation du bétail contre la pestebovine. - Onderstep. Jours., 1946, p. 7. MITCHELL Recherchant la possibilité d’appliquer au bétail sensible de Rhodésie du Nord le procédé du virus adapté à la chèvre, les auteurs concluent que le bétail de l’Afrique du Sud est t#rop sensible pour qu’on puisse le traiter ainsi; cependant, si l’inoculation est précedée, sept jours auparavant, d’une injection de vaccin formol& le danger disparaît. Les animaux qui réagissent sévèrement au virus de chèvre ne sont pas dangereux, par contact, pour des animaux sensibles (chèvres ou bovins); leur urine peut égalemént être injectée sans danger; si on donne par la bouche des fèces fraîches provenant d’un bovin réagissant sévèrement, on peut donner la maladie (une fois sur deux), ce qui indique que toute possibilité d’infection ne peut être éliminée. (F.-A.). - Immunisation contre la pestebovine par une méthodede scarification. - Ik!. JOWJL. Vet. SC., 1944, p. 158. SIDDIQUI On pourrait vacciner contre la peste bovine interne de l’oreille, le vaccin utilisé étant un splénique et d’eau distillée. La réaction serait cas il y aurait immunité, solide encore au bout a l’aide de scarifications, mélange à parties Bgales faible ou nulle et dans d’un an dans 15 cas sur à la face de tissu tous les 19. (S.). - Peste-bovineet saprophylaxie (Court r&umé desdiverses méthodes utilisées dans la Présidence de JLadras). - I?td. Vet. Journ., 1945, p. 410. Chez les animaux très sensibles, même après des centaines de passages, le virus-chèvre cause une mortalité de 5 à 10 70; une faible dose de sérum permet d’éviter la plupart des accidents. Les résultats sont peu encourageants quand on utilise, seul, le tissu de rate intact ou traité par la glycérine, ou encore VANCHESWARAN desséché. Retour au menu 240 MALADIES MICROBlENN& Tuberculose. (M.) - Tuberculosebovine en Erythrée (Etude microbiologique des cas autochtones). -Bo&l. Xoc. ital. Med. Ig. Tropic. (Sez. Eritrea) 1944,nO 1, p. 497. La tuberculose bovine est très rare en Erythrée; aucun cas n’a été observé à l’abattoir d’Asmara pendant les années 1940-1942. Les souches isolées sont du type bovin. Les résultats comparés de l’inoculation aux bovins du pays ou de races européennes montrent que les premiers sont plus résistants et que, parmi eux, la race « Arado 11des ,montagnes l’est plus que la race K Barca » des plaines; c’est ainsi que les cc,Arado )), après inoculation sous-cutanée, ne présentent souvent quun nodule au point d’inoculation. L’auteur estime qu’en Afrique, la fréquence de la tuberculose bovine est en relation avec l’intensité de la colonisation européenne et en nartieulier avec les essais d’amélioration par croisement avec les races importées, la vie à l’étable et l’alimentafion en vue de la production laitière. La lutte peut se borner au contrôle des animaux importes, à la surveillance des animaux abattus et du bétail laitier ; ce n’est que si les importations étaient accrues, ainsi que la production laitière, qu’il faudrait recourir à d’autres mesures. SFORZA (M). - Sur le comportement des souchesautochtonesde tuberculose bovine dansl’infection expérimentaledespoulesde 1’Erythrée. - BoZZ. Soc. SFORZA ital. Med. lg. tropic. (Sez. Tritrea), Asmara, 1943, 110 3. Les poules de 1’Erythrée ,inoculées par voie intraveineuse ou intramusculaire avec une souche locale de tuberculose bovine meurent dans les jours qui suivent (action mécano-toxique des bacilles) ou survivent sans présenter ultérieurement de symptômes ni de lésions, sauf dans un cas où se forme une lésion néorotique aupoint d’inoculation et un autre oh on trouve chez l’animal sacrifié une ‘lésion néorotique du foie. (M.). - Comportementd’une soucheeuropéennede tuberculoseaviaire chez le bétail indigène. 7 Bell. Soc. dal. Med. Ig. trop&. (Sez. Eritrea). SFORZA Asmara, 1943, no 2. Une souche aviaire de tuberculose provenant d’Italie, inoculée sous la peau d’un veau d’Erythrée ne cause, après 156 jours, qu’une lésion locale; si l’inooulation est faite dans la veine, la mort survient au bout de 40 jours, et on trouve des lésions de pneumonie du lobe apioal en cours de résolution. Chez un troisième veau, l’inoculation intrapleurale, le sujet étant sacrifié au bout de 66 jours, ne produit qu’un petit nodule du lobe cardiaque du- poumon. Péripneumbnie bovine - Pasteurellose tique - Charbon. WE,BSTER Jown., (W.). - Lymphangite -Le contrôle dela pleuro:pneumoniecontagieuse.- épizooAzcstr. Vet. p. 64, 1945. En Nouvelles-Galles du Sud, où la’ maladie n’est pas endémique, mais est parfois introduite des territoires du Noidou du Queensland, on procède de la façon suivante : dans les grands troupeaux, on sacrifie les animaux cliniquement atteints et on inocule le reste des animaux avec la culture-vaccin. Là où le personnel le permet, on pratique simultanément chez les animaux apparemment sains, après abatage des malades, la vaccination et la réaction de déviition du - Retour au menu MALADIEB YICROBiESNES 241 complément. Dans les troupeaux qui ont pu être contaminés par contact ou dans lesquels on suspecte la présence de porteurs de germes, on recherche la déviation du complement pour Bliminer les réagissants, cela jusqu’à ce que deux réactions négatives aient été fournies par tous les animaux. BATTELI Observations et recherchessùr les pasteurellosesanimales en (C.). - Erythrée. - Bell. #oc. ital. Ned. Ig. trop. (Sez. Eritrea), Asmara, 1944, no 3. Des pasteurella ont éte isolées en Erythrée chez les bovins, la chèvre, le porc, la poule, le dindon, le lapin. Chez le bœuf, on rencontre la forme oedémateuse, la forme pulmonaire, la forme gastro-intestinale. Chez la chèvre, la pasteurella ne paraît intervenir , que secondairement. Chez le porc, la pasteurellose se présente sous diverses formes; elle est enzootique chez les porcs adultes; aiguë, elle se manifeste par de l’œdème du cou; subaiguë, par de la broncho-pneumonie. Chez les porcelets, la maladie aId’abord le caractère suraigu, septicémique, avec issue fatale en quelques heures; puis elle evolue sous la forme aiguë, mortelle en 3 ou 4 jours; la pasteurella peut être associée à Oorynobactarium pyogemes. Bien que la peste porcine existe, la pasteurellose peut évoluer seule. On vaccine les pores a l’aide d’un vaccin polyvalent qui est constitué par une culture de pasteurella sur gélose, émulsionnée clans une solution d’urotropine à iO% et tuée ensuite par séjour à l’étuve à 370 pendant 48 heures. On ajoute au vaccin des vaccins renfermant le colibacille, le bacille pyogène, le Proteus vttZga& et le bacïlle pyocyanique. Dans les pasteurelloses bovine et porcine, on a recours avec succès à un sérum préparé chez le bœuf par hyperimmunisation avec des souches variées provenant du porc, du lapin, de la poule. MARCHESAN (L.). - Traitement de la lymphangite épizootiquedu cheval par le sublimé corrosif. - AxiojLe Beter., 11, 213, 1942. MARCHESANI emploie une solution composée de une partie de sublime, deux parties de chlorure de sodium et 200 parties d’eau distillée; il injecte 10 cc. de solution dans le muscle, puis, tous les trois jours, des doses croissantes par 10 c. pour arriver a 60 cc. Il obtiendrait de très bons résuhats (deux cas traités). DELPY (L.) et KAWEH (Al.). - L’infection charbonneusede l’homme et desanimaux en Iran. - Archives de l’Institut d’Hessarek (Tehéraa) 1946, faxe. 4, p. 3. Ce travail qui a pour but essentiel de faire connaître la méthode de vaccination anticharbonneuse utilisée en Iran, renferme, en outre, une documentation complète sur la maladie chez l’homme et sur l’épidémiologie. La maladie est très fréquente chez le mouton; jusqu’en 1931, les pertes annuelles étaient de l’ordre de 1 million. Le vaccin prépare à l’Institut d’Hessarek est constitué par une suspension de spores de virulence att.énuée, en solution saline glycérinh à 40 %. Le nombre dea vaccinations a cru progressivement en 1939, on vaccinait 6 millions de moutons. KlLhDIES X PROTOZO-\IRES Trypanosomiases. (D.).Trypanosomavivax chez le chameau(Infection naturelle et expérimentale). - Race. Stud. Pst. Tet. Scmalihul, 1942-1945, p. 12. Chez cinq chameaux infectés naturellement et quatre inocu& on observe PELLEGRINI Elev. et DIBd. v6t. des Pays tropicaux. - Juillet 1917. 4 Retour au menu 242 MALADIES A PROTOZOAIRES une rkaotion fébrile’suivie de débilité; un seul mourut. La souche oameline est inoculable, aux ruminants, pas au chien ni aux petits animaux de laboratoire (un cobaye présenta cependant une infection passagère). Le bœuf, le mouton, la chèvre, présentent habituellement une infection mortelle. La réaction au chlorure mercurique est positive pendant la période où le sang renferme des trypanosomes, pas après. (V.). - Campagnecontre la « derrengadera» et« pesteboba»du cheval au Venezuela. - Caracas : Instit. de Investigaoiones Veterim, vol. 8, 1944. KURES « Derrengadera 11et « peste boba Nsont considérées comme des manifestations de la maladie à S!‘Y. Vemexwelense. Pour l’auteur, il s’agit de deux maladies différentes, qui peuvent d’ailleurs coexister chez le même animal; la première est la trypanosomiase, qui cède au traitement par le naganol: la seconde est l’anémie infectieuse, qui n’est pas influencée. L’aspect clinique est parfois semblable. (J.-L.). - Observationspréliminairessur l’emploi du phénanthridinium 1553 contre la trypanosomiaseen Gold Coast. - ret. Rec., 1946, p. 133. STEWARD A la dose de 2 mmgr. paa kilog en uné seule injection, sans signes d’intoxi21 à cation, on guérit, sans rechutes, 31 bovins infectés par Tr. congolense, !l’r. viz:nx, 5 à Tr. theilek, et 2 chevaux à Tr. vivaa. (I.-S.). - Préparation d’un antigène trypanosomique sec. Ràbot XIII plen. Vet. Xekt. Akad, sel’Khox Naulc, Moscou 1939, p. 247. i9&0. Un antigène sec, utilisable dans la dourine et le surra, est obtenu de la fayon suivante : les trypanosomes isolés du sang sont lavés plusieurs fois puis traités par 10 volumes d’étller ou d’acétone; on les dessèche ensuite à 37-380 et on les pulvérise. Cette poudre est diluée, 24 heures avant l’emploi, dans l’eau physiologique (0,5 oh). On utilise des dilutions de cet antigène de ijS.000 à 1/16.000. L’antigene sec conserve ses propriétés plus d’un an en ampoule scellée au froid et à I’osbourité. A~ESSA~OMOV WALLS (L.-P.), BROJVNING (C.-H.), CAL~ER (K.-M.) et LECKIE (N-V.). - peeherehessur les sériesde la phenanthridine (Les relations entre leur ~SOC.1945; mai, structure et les propriétés trypanocides). - Jowm. dem. p. 294. L’activité trypanooide de vingt-deux dérivés monamino et diamino du ohlorure de 9-phényl-lO-méthylphenanthridinum a été expérimentée chez la souris. Parmi les premiers, certains sont actifs à l’égard de Tr. brucci; plusieurs des seconds le sont à l’égard de Tr. congolewe. L’activité des produits est toujours diminuée par l’aoétylation. ’ (L.). - La réaction de déviation du complément après le traitement de la dourine par la méthodede Ciuca. - Bull. Acad. Vétér., p. 240, 1946. BALOZET Si on suit chez un animal guéri de dourine par le traitement de Ciuca, on voit, par la’ déviation du complément, le taux des anticorps diminuer rapidement pour arriver à 0 vers le trentième jour. (R.-N.), JONES (E.-R.) et Laws (S.-G.). - Evolution et pathologiede la maladie à Trypanosomacongolensechez le bétail bovin. - Jourri. camp. FIENNES Patho. and Therap., p. 1, 2946. Quand on inocule des bovins (métis de l’ilfriqué orientale) avec une’ souche de Tr. oomgoiense, l’incubation dure de 5 à 19 jours. La réaction fébrile; suivie d’oscillations thermiques, se produit entre le treizième et le vingt-cinquième jour. , .. Retour au menu MALADIES 243 A PROTOZOAIRES Des animaux meurent parfois au cours de cette première période, mais habituellement les poussées fébriles alternent jusqu’à la huitième ou douzième semaine, période de crise où apparaît une anémie sévère. Les veaux commencent alors la phase de guérison, alors que chez les adultes qui ont surv&u, l’anémie persiste. Sur 10 veaux inoculés, 6 guérissent, alors que 6 adultes inoculés meurent tous. Dans le sang des animaux guéris, on ne peut déceler de trypanosomes ni par examen du sang, ni par inoculation. Si on réinocule à ces animaux la même souche, on peut observer une infection fugace. Chez les adultes, une neutropénie progressive est observbe, alors que chez les veaux le taux leucocytaire augmente par suite de l’accroissement des leucocytes. Au moment de la crise anémique, on note de l’hypoglycémie et, chez un certain nombre d’animaux, une hyperglycémie terminale. Il y a accroissem&t des chlorures et modification du rapport Ca : P chez les adultes seulement. Les lésions principales consistent en modification myxœdémateuse de la graisse (inconstant), atteinte des ganglions lymphat,iques dont le centre est hémorragique, nkrose dans les reins, gastro-entérite. Les lésions dti foie, de la rate, du cœur sont irrégulières. Les lésions histologiques consistent surtout en une infiltration étendue de cellules rondes, avec réaction fibreuse, le-b ganglions lymphatiques, le rein, les thyroïdes, les surrénales étant atteints. Les lésions du sang sont, pour les auteurs, bien moins importantes que les lésions des organes; les premiers a,tteints seraient la thyroïde et les surrénales. Les auteurs attribuent la mort B la gêne circula.toire, le facteur essentiel étant la réaction cellulaire et fibreuse. . Piroplasmoses. &IARNEY (U.-E), CULPEPPER piroplasmosedu chien. - (R.-A.) Jown. et GALE Amerie. (H.-C.). reter. Xédic. La p8nicilline dansla Assoc., 1946, 108, 164. La guérison complète; dans un cas traité (cas grave avecpiroplasmes dans à peu près tous les globules) a été obtenue à la suite d’injections intraveineuses de pénicilline (48.000 unités par jour, pendant trois jours, les injections faites toutes les trois heures, à 8.000 unités). L’amélioration est rapide à partir du quatrième jour. DELPY (L.). - Description des formes schizogoniquesde Babesia bigemina (Comparaison avec des formes identiques décrites par E. DSCHUKKOWSKY, 1937, sous le nom de Luksia boris n. SP.). DSCHKJNKOXSKY (1939) a décrit un parasite encloglobulaire des hématies des bovidés, parasite évoluant selon un cycle schizogonique avec : dea formez arrondies’ au nombre de deux dans les hématies, leur protoplasma renfermant 2, 4, 7 et rarement 9 granulations de chromatine; des formes anasplasmoïdes dans les hématies et le plasma ; des K corps bleus )) dans les hématies ou le plasma. DSCHUNKOWSKY avait, pour ce parasite, créé une famille nouvelle dans le sou& ordre des Piroplasmidés et l’espèce Luhsia boris n. sp. Ei DSCHUNKOWSKY, 1937. DELPY à observé, chez des bovidés ira,niens, des accès pernicieux de piroplasmose, au cours desquels, dans les frottis du sang du cœur, du rein et du cerveau, des formes parasitaires ne correspondant à aucune description pré&dente et qu’il considère comme des Babesia bigmina en voie de schizogonie; on trouve : lo de petites formes intraglobulairex, rondes, formks pour la plupart d’une masse de chromatine dense, mais pouvant aussi présenter un noyau, .-.- 1 Retour au menu 244 ZOOTECHNIE ET INDUSTRIES ANIMALES ou une fragmentation de la chromatine qui est muriforme ou présente deux ou trois noyaux; 20 de grandes formes intraglobulaires provenant des précédentes ; elles sont rondes ou ovales, avec division nucléaire : deux à huit noyaux périphériques; d’autres -éléments paraissant en voie de division binaire; 30 des formes que l’auteur qualifie de schizogoniques, qui se rapprochent de P;asmodiuim ovale plutôt que des corps en grenade des Theileria; 40 en dehors des hématies, des corps anaplasmoïdes, des formes rondes ou en virgule, de grands élements à deux, à qua, tre ‘noyaux et plus, des formes chromatiniennes annulaires ou irrégulières. Toutes ces formes, au cours de la maladie, voisinent avec des éléments typiques de B. bigemina. Si, comme le soutient Du TOIT (1930), la schizogonie est un caractère instable qui peut progressivement disparaître quand un parasite siadapte plus étroitement à son hôte, on pourrait admettre que.B. bigemha, qui se multiplie ordinairement pas division binaire, peut posséder aussi une division sohizogonique quand le réveil d’une piroplasmose latente avec multiplication rapide des parasites est dû par exemple au virus pestique. Le genre Luhsia, crée par DSCHUNKOWSKY serait ainsi valable, avec l’espèce Luhsia bigemina SMITH et KILBORNE 1893. DELPY (L.). - Nouvelles recherches sur la theileriose bovine pathogène en Iran. - Archives de l’Institut d’llessarek (Téhéran), 1946, fasc. 4, p. 79. De ses recherches antérieures, l’auteur conclut que les theileries bovines pathogènes du bassin méditerranéen, d’Asie Mineure, de Russie appartiennent à la même espèce, Theileria annulata, DSCHUNKOWSKY et LUHS, 1904. En raison de la résistance des bovins iraniens, l’infection est le plus souvent latente, se traduisant seulement pas l’apparition dans le sang des formes intraglobulaires de T. annw,lata. Il peut y avoir des accès graves d’invasion dus à l’affaiblissement accidentel de la résistance naturelle au ooùrs de l’infection première ou par des différences dans l’activité des virus. ZOOTECHNIE - INDUSTRIES ANIMALES et-HuQ (J.). - Le mouton et la chèvre commebêtesdesomme. 1946, 7, 112. Dans l’Inde, on utilise le mouton et la chèvre comme bêtes de somme aux altitudes dépassant 3.500 mètres. Ces animaux doivent posséder les caractères suivants : corps massif, jambes et pieds solides, toison fournie; c’est en général des mâles castrés qu’on utilise. Dans le Nord de la province de Kashmir, on utilise les moutons de race Chanthan et les chèvres de raDe Kel; dans le Punjab, les moutons de races Biangi et Gaddi, les chèvres de race Chigu; on les désigne sous la dénomination de bêtes de la Vallée Kongra. Dans la partie Kumaon des ’ Provinces Unies, on utilise,surtout ces races, mais aussi des races locales, moins sûres de pied et moins résistantes au poids. Sur environ 155.000 moutons et 61.000 chèvres de somme, 57 yo appartiennent ‘au type de la Vallée Kangra dont la vie économique est en général plus longue que celles des autres types. MAHAJON - In& (M.-R.) Parming, (W.-C.). - Industrie animale, alimentation, élevage et Service vétérinaire dans les Indes-occidentales. - Bull. Deuel. Weffare, West Indies, no 19, 1946. Brochure de 40 pages dans laquelle sont examinées les diverses espèces domes- MILLER tiques, leur emploi, les améliorations à apporter, etc. Retour au menu ZOOTECHNIE ET IXDUHTRIEE .ANIMALEs 245 En ce qui concerne les bovins, les animaux indigènes reprhentent un croisement de la race locale aveo le zébu, les caractères du dernier dominant. La lactation dure plus de 100 jours, parfois 250, la production annuelle variant de 50 à 80 gallons (1 gall = 4 litres 54) à 125 ou 1.50 selon le mode d’entretien; la moyenne journalière est de 4 à 7 pintes (1 pinte = 0 litre 56) avec une teneur en matière grasse de 4,6 à 4,8 o/O et plus. Le croisement avec des taureaux demi-sang ou trois quarts sang Holstein permet d’augmenter la production journalière de 1 et demi à 2 gallons dans les conditions indigbnes de l’klevage et de porter la période de lactation à 200 ou 240 jours. Les animaux de race Holstein pure, ou proches du sang, sont inférieurs non seulement pour la production laitière, mais aussi pomme taille et constitution. Le nombre des respirations est chez eux de 40 à 45 et même 55 par minute au lieu de 20 à 25 chez les vaches indigènes. Ils sont aussi plus sensibles à l’infestation par les tiquep. (T.-M.). - L’origine desmoutons africains. - Rit. Biol. colon., 1941, 4, 215. Pour l’auteur, les moutons africains comprennent les types suivants : 1” L’ancien type égyptien ou hamitique, à cornes à peu près horizontales, enroulaes; la fourrure est composée de poils; la queue est fine, de longueur moyenne ; il n’existe plus en Egypte, mais a donné haissance au type à poils, sans cornes et à longue queue du Soudan égyptien, aux races à poils de la côte guinéenne, à la race Balnba du Haut-Nil et au mouton du Congo. 20 Le type du mouton à laine, à queue grasse, le barbarin, 1’8gyptien ont remplac8 le précédent en Afrique du Nord (type sémitique). 30 Le mouton commun d’Abyssinie, à poils et queue grasse, habituellement brun, qu’on retrouve au Tanganyika. 40 Le mouton à tête noire, à croupe grasse, de Somalie, semblable au Hejaz d’Arabie et qui a donné naissance au N blackhead Persian x d%frique du Sud. 50 Le mouton africaner à longue queue grasse du Cap, qui provient probablement d’un type asiatique qui fut vraisemblablement mêlé à un type hamitique et non sémitique ; le mouton à longue queue du TangauFika et le Shoa d’Ethiopie y sont probablement rattachés. Le mouton Avrit de 1’Erythrée ne serait pas rattaché à ce groupe. Il est sans oorne@ et possède un di-pôt de graisse à la base de la queue; le type dénommé begghié corbaraca provient d’un croisement des types soudanais et Avrit. BETTINI (T.-K-Z.). - Mesuresadoptéeset envisagéespour une production accrue du lait dansi’ile de Ceylan. - T,ropic. dgricdt., 1946, 402, 44. J~AFIAMOOTH : Dans l’île de Ceylan, la production et la consommation d&lait sont très basses. Les bovins locaux sont surtout utilisés pour le travail; cependant les vaches donnent en moyenne de 1 litre à 1 litre et demi, parfois jusqu’à 3 litres par jour. On tente l’am&lioration de la production par la distribution de taureaux européens et de la race « Red Sondhi 1). On pratique la sélection du bétail local « Red Sinhala )j et « Black Sinhala ». On a importé pendant la guerre du bétail de l’Inde et d’Australie. Ce qui importe surtout, c’est l’amélioration des pâturages. (P.-H.). - Observationssur la reproduction deszkbusdansleslaiteries de la Nigeria du Sud. - T~op. dgridt., 1946, 23, 103. RICHARDS Dans un établissement du Kord de la Nigeria, la période normale de service des z6bus de race « White Fulani 1)est de 83 jours, a,lors qu’elle est de 161 jours dans les établissements du Sud de la Nigeria. Cette difficulté de 1’8levage est attribuée au fait que, pour éviter les atteintes des insectes piqueurs, on maintient les animaux à l’étable. Sur 36 vaches qui ne représentbrent plus de chaleurs 83 jours après le vêlage, 20 avaient des ovaires fonctionnant normalement Retour au menu 246 ZOOTECHNIE ET INDUSTRIES A4NIMALEü (N chaleurs silencieuses N) et 12 avaient un développement ovarien nul ou anormal. Dans 9 cas (surtout de chaleurs silencieuses), le corps jaune fut énucléé et dans un cas on pratiqua le massage hebdomadaire de l’ovaire. Les chaleurs n’apparurent que dans 2 cas, mais dans 4 autres, l’ovulation se produisit sans chaleurs ; 8 vaches à développement ovarien nul ou faible reçurent du silbœstrol; 7 réagirent et 2 furent fécondées (après deux services). Le problème des longues périodesde chaleurs silencieuses doit probablement être résolu par le diagnostic de ces chaleurs et la saillie forcée. 1946, (A.-J.). ,- Le buffle commeanimal laitier. - Inclian, ,Parming, 1, 247, Anal. in ccAnimal breeding Abstracts, 1946, 4, 217. Dans l’Inde, parmi les 215 millions de bovidés, il y a 50 millions de buffles; ils fournissent la moitié de la production laitière, qui est annuellement de 350 millions de maunds. La production moyenne annuelle, par bufflesse, est de 1.270 livres, alors que, pour les vaches, elle est de 525 livres’. LAZARUS (T.-M.). BE&NI 34; Anal. - Sur la bossedeszébusde Somalie.in cc Animal breading Abstracts 11 1946, Agricolt. 4, 206. colon.,, 1940, Ches les zébus de Somalie, on peut distinguer trois variétés de bosse : 10 une bosse musculaire typique, en position thoracique, compacte et bien attachée; c’est la variété la plus volumineuse. On la rencontre surtout chez les zébus aux cornes les plus courtes ou.chez ceux qui possèdent des cornes courtes à bout noir; mais on peut aussi l’observer‘-chez les autres types de zébus; 20 une bosse à muscle pâle; le tissu musculaire est plus.pâle que celui des muscles du corps; elle a la même position que la précédente; la forme est également semblable; mais elle est plus petite et plus mobile dans la portion caudale; c’est la ‘variété la plus commune; elle est rencontrée chez les animaux porteurs des divers types de cornes et caractérise le zébu « Gidhu N; 30 une bosse musculo-adipeuse, observée dans un seul cas. Ces observations diffèrent de celles de Curson et Bissehop; le zébu de Somalie se distingue ainsi -de celui du Tanganyika en ce que sa bosse est musculaire au lieu d’être musculo-adipeuse; la deùxième variété serait due au croisement du premier type avec le type du Tanganyika. (L.). - L’économie agricole de la Palestine pendant la guerre. Audit Union of the Worker’s Agrioultural coopérative societies limit. Tel Aviv, 1944 (AnnaZ. in Animal breading abstracts. Décembre 1946). Les vaches de race locale donnent de 500 à 600 litres de lait par an; on peut doubler ce Chi$ffre par la sélection et l’entretien. Les vaches importées du Liban ou de Syrie sont ‘meilleures laitières : 1.200 et 2;OOO litres respectivement. Les vaches allemanjies (Frise) importées ne résistent pas au climat, mais leurs croisements avec, la race syrienne donnent de 3.000 à 3.200 litres. HERMANN (J.). - Notessur le village de Joroberihundaet l’agriculture en Gambie. Sessional paper no.3, 1946, Bathurst. En Gambie, la période des vêlages est en octobre-janvier. Les veaux peuvent téter au début et à la fin de la traite, jusqu’à 3 mois; ensuite, ils bénéficient de tout le lait jusqu’au sevrage définitif (9 à ii mois). La production laitière est très faible; un gallon par jour (4 litres 54) est un bon chiffre. La teneur en matière grasse est ordinairement de 6 o/o et plus. GORDON BETT~NI (T.). coitura colon., Ii’élevage desbovins en Afrique orientale italienne. 37, Agri- 1943. Le type de bovin sanga est représenté en Erythrée. On le retrouve en Ethiopie. Ijar le « giddu jI en Somalie, 1’ « arado » Le zébu a cornes courtes (Shorthorn) Retour au menu ZOOTECHNIE ET 16DUSTRIES ANIMALES est le type le plus commun : « boran » en Somalie, N begait abyssin. La fertilit6 est faible : les vêlages se font tous La lactation dure de quatre à huit mois, la production 450 kilogr., le développement complet n’étant atteint qu’à 247 )) en Erythrée et zébu les deux ou trois ans. totale étant de 200 à six ou sept ans. KAURA‘ (R.-L.). - Développement après-guerre de l’industrie animale dans 1’0rissa. - I&. Parmilzg, 1946, 7, 141. Le b&ail de cette province de l’Inde est réduit et improductif. La production laitière correspond à environ i5 grammes de lait par tête d’habitant et par jour, au lieu de 750 grammes dans le Punjab, clans le Sind et d’autres régions. Les bœufs ne sont pas assez forts pour être employés au labour et les moutons, très petits, ne donnent qu’une faible quantité de laine (quelques onces), laine rèche, au lieu des 2 à 3 kilogr. de laine fine qu’on obtient dans le Nord de l’Inde. Le plan d’avenir comprend la réorganisation du département d’élevage, la vulgarisation en matière de science vétérinaire et d’industrie animale, la production d’animaux reproducteurs de races sélectionnées; à cet effet, des fermes administratives seront créées, d’autres agrandies, et fourniront des taureaux reproducteurs de race qariam et deq buffles de race Murrah, distribués à raison de un-taureau pour cent femelles; le but ainsi poursuivi est l’amélioration du bétail laitier et du bétail de travail. On prévoit aussi l’amélioration de 1’8levage du mouton, de la chèvre, du porc, ’ des volailles; l’élevage du cheval sera améli r la création à Angul d’une station d’étalons Kathiawari, réputés pour 1 se et leur endurance. Les autres mesures comprennent : la ca ion des mauvais taureaux, l’éducation des. éleveurs, la lutte contre les maladies par l’accroissement de l’action vétérinaire, l’organisation des marchés. BROJL1TOLOGIE (c.-w.). - Les graminées dans l’économie des territoires du Nord de la Gold Coast. - B&let. 31 of Invperial Burenu. of Pastures, 1944, p. 50. Les graminées sont utilisées dans cette région à de nombreux usages, ma,is les indigènes ne les considèrent pas comme un produit de récolte intéressant et on a jusqu’à présent peu fait pour les préserver et les conserver. L’indifférence des agriculteurs à l’égard de ce problème ne cessera que quand l’élevage deviendra pour eux une affaire et non une coutume. Des signes d’une telle évolution paraissent se montrer. Par ailleurs, la plus grande valeur actuelle des herbes naturelles tient dans la protection du sol, à la fois comme couvert protecteur et comme source de fertilité. De ce point de vue, les études faites sont à peu près nulles et l’identifica~tion des espèces n’est même pas complète:Par contre, on a pu, par des essais, fixer la réglementation des feus de brousse et l’utilisation des graminées pour l’a,limentation du bétail et Ilobtention de fumier. Dans les régions sablonneuses, le système estensif de culture, dans lequel deux ou quatre années de culture sont suivies de cinq à dix années de jachère, fait que, la brousse buissonneuse &a.nt très étendue, l’érosion du sol n’est pas menagante; les champs abandonnés retournent rapidement à la brousse et se couvrent de touffes dpaisses d’herbes vivaces parmi lesquelles dominent les Andropogon. Dans les zones humides, apparaît 1’Imperatu cylindrica. Autour des villages, dans les jachères claires, poussent des herbes annuelles : Pennisetum, Eragrostis, Oewzhrus, Brachiaria, Digitaria, Eleusine, Ohbris, Urochloa. LYNN / Retour au menu 245 i BRO%fATOLOGIE La proportion ,des herbes non utilisées en hivernage et leur développement sont tels que, pour maintenir la brousse « ouverte », les indigènes doivent avoir recours aux feux de brousse, qu’il a fallu rbglementer. Dans les zones suburbaines, la qualité du pâturage décroît rapidement en même temps qu’appara’issent des signes d’érosion du sol. Dans oes zones, il faut aussitôt recourir au mizecl farming. A la station expérimentale de Tamalé (Service vétérinaire); on a fait les observations suivantes : id après dix ans de protection contre le feu, les avantages se révèlent nombreux, les désavantages rares, il y a une amélioration marquée du couvert végétal et de la capacité du pâturage; 20 on peut maintenir le bétail en état au cours de la saison sèche à l’aide du foin de brousse èt de ce qu’il trouve’au pâturage; 39 les herbes de brousse constituent une exoellente litière et le fumier ainsi obtenu, même aux faibles doses de 10 tonnes à l’hectare, améliore ctinsidérablement les cultures et permet les oultures’alternéerJ. Il semble aussi que le système idéal, en régions sablonneuses, peut comprendre des soles fourragères temporaires. Dans les régions non sablonneuses, à population abondante, on pratique à l’aide de la fumure une culture intensive, insuffisamment toutefois potir que la fertilité du sol puisse être entretenue, d’où nécessité au bout d’un certain nombre de générations de culture intensive, de se déplacer. On trouve ainsi de nombreuses zones abandonnées dans lesquelles peuvent s’être installées des herbes vivaces comme les Andropogon; mais le plus souvent, on rencontre un peuplement dense d’Heteropon. contortue ou -de divers Aristida dans un, parc de karités avec quelques baobabs et Par&a f2licoideda. Le sol est pierreux, sans structure; il ne peut être remis en état tant que continuent les feux de brousse. Dans les régions inhabitées, on trouve des pâturages dans les vallées ou les cultures abandonnées. Pendant la saison des pluies, on y trouve une assez grande variété de graminées : Dactyloctenizcm, Digitaria, Eragrostis, Urochloa, Ohloris, Pervrhsetum, Xetaria, Eleusine, Heteropogon, Aristida. Pendant quatre mois ,de l’année : juin et juillet, novembre et décembre, le paturage est suffisant; pebdant trois mois, août, septembre et octobre: la pousse dépasse les besoins; au contraire, le pâturage est insuffisant pendant cinq mois : de juin à mai. Il faut donc penser au stockage. On peut avoir recours ?i l’arachide, à Signa sinensis; le foin de certaines graminées, comme Pennisetum polystaohyum, peut être utilisé pour les chevaux; la préparation du foin pour les autres animaux est considérée comme une perte de temps. Rien n’est prévu concernant le contrôle du i$turage, les fourrages artificiels. Une réserve intéressante est constituée par certaines vallées non cultiv8es, à ,sol argileux, où abondent des herbes dures, surtout Vetioeria nigritiana. Dans ces régions, qui sont obligées de faire venir du grain des régions sablonneuses pour l’alimentation humaine, on ne’ peut songer à demander aux indigènes de mieux nourrir leur bétail tant que le,ur alimentation n’est pas sûre. C’est l’introduoti& du mixed farmirzg qu’il faut envisager, le principal avantage du système étant de fournir du fumier; on estime que 12 % des terres cultivées seulement sont fumées .annuellement; l’expérience montre que la proportion pourrait être portée à 25 y0 si on assurait une litière aux divers animaux de la ferme. L’expérience de quatre années a convaincu l’administration indigène de l’utilité de la surveillance des feux de brousse : interdiction dans les zones inhabitées, et pratique des feux dès le début de la saison sèche dans les régions suburbaines ces mesures deviennent rapidement une coutume. Parallèle,ment, on lutte contre l’érosion par la création de bandes herbacées, de sillons herbacés dans les pâturages sablonneux, dans les terrains arables pauvres, l’entretien B en herbe » des bords des routes, la création de barrages dans les vallées et de puits dans tout le pays. Retour au menu BROYATOLOGIE 14.9 (J.-L.). - Observationsdu Service v&inaire. - Z’hep~~&ion of animal fonder in tropical a.nd subtropical countries. Imp. Bureau of pastures, août 1944, p. 55. A la station de Pong Tamalé, où sont entretenues les diverses esp&es animales et où il y a 700 acres (1 acre = 40 ares env.) de terrains cultivés, on a consacré 150 acres de terres abandonnées pour la culture aux herbes de pâturage; on a amélioré le terrain au fumier de parc et laissé se reproduire les herbes naturelles. On voit apparaître une pousse abondante d’C?ochloa lata, avec quelques Digitaria debiliis, Eleusine indica, etc. Cela fournit un tr&s bon pkrrage de mai à mi-août, mais ces herbes annuelles disparaissent alors et, sauf quelques espèces dispersées comme Pennisetum pedicellatum, le pâturage est pauvre. Parmi les Graminées recueillies autour de Pong Tamalé, la meilleure est And~opogo~ gayanus, qui pousse très bien de graines. Cette espèce vivace donne un bon foin et on peut recueillir les graines pour ensemencer de larges surfaces; par contre, les résultats ont été désappoint.ants avec RotbœEa exaltata. Les arbres qui peuvent servir à l’alimentation des animaux au cours de la saison sèche sont nombreux et largement utilisés. On peut citer : Afxelia africana, Pterocarpus erinaceus, Acacia albida, Entada sudanica, Pic~s gnaphalocarpa, Pithecolobi~m aaman, Celtis integrifolia, Khaya senegalensis, Daniellia olkeri, Vite3 cienkacski. Une plante est en cours d’extension dangereuse en Gold Coast; elle réduit considkrablement la valeur des pâturages; c’est Acanthospermum hispidum (N star burr B) qu’qn retrouve dans les pâturages de Nigeria. On peut l’attaquer par la coupe continue et l’arrachage avant la formation des graines. STEWART (N.-L.) et RAY (S.-C.j. - La compositionchimiquede Cynodon plectostachyum (star grass) à différents stadesde végétation et valeur nutritive du foin. - Ind. Jouru. Vet. SC., p. 271. MATHUR Oynodon plectostachyzcna est un chiendent qui, dans l’Inde, se montrerait intéressant en raison de sa teneur en protéine digestible; cette teneur diminue à mesure que la plante mûrit (de même que la teneur en phosphure et calcium), mais le foin n’en constitue pas moins & lui seul un aliment suffisant. Certains échantillons sont assez riches en acide cyanhydrique. (V.-R.). - Empoisonnementdu bétail dans 1’Assam. E”armiqag, 1943, p. 77. Les empoisonnements criminels de bétail sont fréquents dans 1’Assam; ils sont réalisés dans un but de vengeance et surfout dans un but lucratif; c’est surtout au cours des épizooties diverses : charbon, peste bovine, septicémie hémorragique, etc., qu’interviennent les agents du commerce des peaux ou des os, et aussi quand ces produits sont en hausse. Ils utilisent pour cela 1~s offices des éoorcheurs professionnels, les « chamars )j. C’est surtout l’arsenic qui est employé : ils le mêlent aux aliments, le dispersent dans les plturages, ou l’administrent dans un bol (souvent, le poison est placé à l’intérieur d’un épis de maïs). Un procédé non rare consiste à faire une pâte épaisse avec de l’eau, de la farine et des graines bro+es d’ilbrus precatorius et à en enduire une épine ou une aiguille qui, fixée à l’extrémité d’un bâton, sert à percer la peau en divers endroits : cou, gorge, arrière-main (on sait que l’abrine cause ainsi une intoxication, et qu’il y a en même temps réaction locale qui peut laisser croire à une morsure de serpent). Plus rarement, les empoisonneurs ont recours au laurier-rose et au tabac sauvage. GOPALAKRISHNAN Retour au menu 250 BROMATOLOGIE SEDDON’(H.-RT). Awst. Vet. ' - Fluorose dentaire chronique endémiquechez le mouton. Jowm., 1945, p. 2. Dans le Queensland, la fluorose existe a l’état endémique chez les moutons qui s’abreuvent aux puits artésiens, dont l’eau est riche en fluor. On.observe chez les animaux atteints des taches de l’émail, de l’irrégularité dans ‘l’usure des incisives et des molaires. L’usure des incisives peut être si rapide que des animaux de quatre ans paraissent deux fois plus âgés, et celle des molaires peut être telle que la mastication est difficile. SCHANG (P.-J.) et ARAMENDI (M.-C.). par Cynodondactylon. - - Intoxication de jeunesbovins causée Buenos-Ayres, 1945, p. 264. Le chiendent peut causer chez de jeunes bovins des accidents aigus ou chroniques, qu’on peut reproduire expérimentalement. On observe des mouvements de la tête, des contractions des muscles de la face, des grincements de dents; les tremblements musculaires peuvent être généralisés et accompagnés d’hypersensibilité. Quand le malade se déplace, il y a incoordination des mouvements, rigidité de l’allure (marche au<< pas de l’oie »), chute sur le sol. Si on cesse l’alimentation au chiendent, les symptômes s’amendent peu à peu; si l’intoxication chronique continue, l’amaigrissement est rapide; la mort est assez rare. A l’autopsie, le sang se coagule lentement; la muqueuse gastrique est congestionnée, ainsi que la muqueuse intestinale; de même les méninges. ‘i MITSCHERLICII (E.). - Hygiène du pâturage dans les régions arides et semiaridesdespays chauds.- De&-. tropemaed. Zeit., 1944,-p. 68. L’auteur décrit, d’après des travaux antérieurs, les principales deficiences des sols et des pâturages tropicaux, ainsi que les conséquences qui en résultent pour le bétail; il décrit les effets du surpeuplement des pâturages et indique du sol par’ les superphosles moyens habituellement préconisés : amélioration phates, distribution de phosphates aux animaux, prévention de la carence en protéines par la luzerne, le maïs, l’ensi’lage, les arbustes fourragers; de la carence en vitamines par le cactus inerme. La rotation des paturages doit se faire sur des lots d’été et d’hiver; dans une ferme avec, trois lots d’été, la rotation se ferait ainsi : Années 1 2 3 4 , 5 6 Gae. vet., Lot no 1 Automne Automne Eté Printemps Printemps Eté Lot no 2 - . Printemps Eté Automne Automne Eté Printemps Lotir03 - _, Eté Printemps Print,emps Eté Automne Automne (M.-H.). - Uophagie chez les animaux. - East Afr. Med. Jown. p. 103 et p. 152. Dans ce long travail sur une habitude vicieuse fréquente chez les animaux africains, l’auteur suppose qu’elle peut être due à un goût passager pour une substance condimentaire, ou à la recherche d’un élément manquant dans la ration, à une manifestation de maladie ou de sous-alimentation, à l’imitation d’autres animaux. Il est vraisemblable que le manque de calcium ou d’un autre élément peut intervenir, mais rien de définitif n’est établi. FRDNCH Retour au menu ANALYSES - EXTRAITS CLIMATOLOGIE et SEN (S.). - Températuresrectales de eertains animaux au The Ivd Jouyn. of Veterin. SC., 1945, mars, p. 62. Les variations de la température rectale d’animaux sains, sous les tropiques, ont été peu étudiées. Il faut d’abord retenir avec HORNBY (1942) que l’expression G température normale N pour ces animaux n’a qu’une valeur relative. REGAN et FREEBORN (1936) ont observé que des vaches de Jersey soumises à une température extérieure de 29%! et plus pendant plus de vingt-quatre heures, règlent difficilement leur température corporelle, et REGAN et RICHARDSON (1938) ont vu que, tant que la température extérieure reste entre 5 et 2O’G, la température des bovins est stable : 3803 a 3804, alors que quand la température extérieure est de 370, la température rectale monte à 4006. Les bovins indigènes, bien que moins sensibles, manifestent cependant des variations. Leur température normale ne diffère pas sensiblement de celle des animaux d$s climats moins chauds. Ainsi, aux Philippines, Chez des bovins de race Nellore, la moyenne est de 38066, les températures diurne et nocturne étant 3807 et’ 38056 (MANRESA et GOMEZ, 1937); pendant la saison chaude, pour les mêmes animaux, la moyenne est de 39001, et de 3S082 pendant les mois plus frais MANRESA et FALCON, 1939). Chez les buffles, alors que la temperature normale est de 3701, elle peut atteindre 400 pendant les jours chauds (GREGOR, 1941). Les moutons paraissent moins sensible s a,ux variations, probablement en raison de la protection que leur assure la laine. Chez les chèvres de l’Inde, la température moyenne est de 3802 le matin et 39” le soir; il y a des oscillations marquées, parallèlement à celles de la température extérieure (LADIQ, 1943). Des variations du même ordre sont observées chez les poules. Les expériences de MINETT et SEN ont été réalisées sur des animaux de l’Inde, à Mukteswar. Elles montrent que, sauf pour les poules, une baisse ou une hausse de la température corporelle suit de trois heures environ les modifications de la température atmosphérique. Les buffles sont plus sensibles que les bovins et les moutons.. Les variations saisonnières ont été observées chez les animaux des diverses espèces. Les moyennes sont les suivantes : -MINETT (F.-C.) repos.- Buffle (mâle) de 37,54 en décembre à 38,31 en juillet Vache 38,3 38,55 Mouton 39,12 en février à 39,87 en juin Chèvre 39,26 40,44 Poule 41,36 41,96 (F.-C.). - Effets desdouches,de la pluie, du « vautrage » sur la température corporelle desanimaux. - Joum. of a&mal SC., no 1, février 1947. MINETT L’évaporation une déperdition qui suit le mouillage de la surface cutanée par la pluie, amène de chaleur qui peut avoir une influence sur la santé, et il est ’ Retour au menu 252 CLIMATOLOGIE possible que cela explique la prédominance des oertaiies afffections, dans. 1’Inde;au moment de la mousson. Les exp&ieqces ont été faites sur des bovins, des zébus, des mouton’s soumis à des douches artificielles ou à la pluie, ou &oore chez des buffles qui, selon leur habitude, se vautraient dans la boue, à des saisons variées. Elles montrfnt que Ïe buffle est plus sensible aux variations que le zébu (vache), ce qui traduit pour lui une plus grande difficulté dans la régulation de la température. Ce peut être dû à ce que le revêtement pileux est plus abondant chez la vache zébu, mais plus probablement à ce que le mécanisme thyroïdoadrénalien est moins efficient chez le buffle. Les animaux qui se vautrent (buffle, porc, hippopotame) ont peu de poils; leur habitude est probablement réglée par plusieurs factels, le principal étant le besoin de rafraîchissement; l’habitude, le milieu environnant influent aussi :. dans certaines fermes du Nord de l’Inde, on installe de véritables fosses en ciment pour permettre aux buffles, et surtout aux bufflesses laitières, de se baigner au: moins deux fois par jour, pendant une heure, l’une des séances se faisant. une heure avant ii traite. Sans cela, on estime que la production laitière d’une bufflesse baisse d’au moins une livre par jour. On fait baigner les veaux au delà de 6 mois. Le procédé est peu hygiénique, en raison des souillures qui en résultent ;, aussi est-il préférable de doucher une ou deux fois par jour. Une douche abondante ‘prolongée pendant deux heures abaisse la température du buffle de 105 le matin et 009 l’après-midi. Le même traitement amène dans Il’après-midi une beisse de température de 0028 chez la vache zébu. Les jeunes\ buffles sont particulièrement sensibles. D’autre part, alors que chez le ,buffle la baisse se produit surtout au cours de la douche, chez les bovins c’est, après qu’on l’observé. Pendant la mousson d’été, à Izatnagar, et pendant la pluie de mousson à Mukteswar, l’exposition à la pluie a amené dans la première localité une baisse de température de 004 à 105 chez les bovins et, dans la deuxième localité, une baisse de 009 à 108 chez les bovins de montagne et de 008 à 105 chezles moutons. Les buffles “se baignent d’eux-mêmes, surtout d’avril à octobre, quand les températures de l’air et de l’eau dépassent respectivement 30 et 250. Le bain amène toujours une baisse marquée de la température. Chez un animal qui se vautre après l’exercice, la baisse peut atteindre 106 à 202. MANRES) (M.), RYES (N.-C.),GOMEZ (F.), ZIALCITA (L.-P.)et FALCON (R.-P.).- Influence de la température atmosphériquesur l’hémoglobine et autres constituants’du sang du bétail. - Emp. Jowm. exp. Agric., p. 97, 1940. L’influenbe de la température Tour l’aoolimatement est indiqué par les constatations des auteurs aux PhilippineS : le sang du bétail local a une teneur en hémoglobine plus forte que le sang des animaux importés; les variations journalières de la température n’influent pas sur cette teneur, alors qu’elle est plus grande en saison froide qu’en saison chaude. La température’moyenne des animaux importés est plus grande que oelle des animaux du pays. Les obserVations montrent que la teneur du sang en hémoglobine, le nombre des globules rouges, le poids spécifique du sang et le rapport P : Ca du sérum sont en relation avec les possibilités d’adaptation aux conditions de température. MINETT. - Influence du climat sur la fréquencedesmaladies.-Proc. 30th. I?&d. II, p. 193. Xc. Oongress, 1943, Part. L’influence du climat, des conditions atmosphériques, sur les maladies est mal connue; elle devrait être étudiée expérimentalement, en raison du nombre des facteurs qui interviennent. On pourrait ainsi déterminer les conditions dans Retour au menu CLIMATOLOGIE 2.33 les prévoir et aussi expliquer lesquelles apparaissent certaines épidémies, l’aspect de certaines affections, leurs modes de transmission. C’est ainsi que-le refroidissement artificiellement provoqué par des douches auxquelles on soumet des moutons qui ont reçu une dose habituellement non mortelle de Olo&idium oxiematiens peut provoquer la. mort; au contraire, le .cobaye inocul6 avec le même germe et qu’on soumet à une haute température (4OoC) est sauvé, probablement en raison d’une action phagocytaire. D’autres activiths du climat sont signalées : troubles de la nutrition, facilité des infestationk parasitaires, diminution du volume des œufs. (D.-H.-K.), ROBINSON (K.-W.), YEATEB (S.-T.-N.) et SCOTT (M.-I.-R.). Elevage de la volaille dans les climats chauds. - Podfry SC., 1945, p. 195. Les expériences des auteurs montrent que la température des poules subit une augmentation en milieu chaud; l’humidité intervient aussi, mais moins. Parallèlement à l’augmentation de la température, on note de l’accélération respiratoire, alors que le rythme cardiaque ne change pas. La température à partir de laquelle on observe ces modifications physiologiques est 32oC. Un certain nombre de poules résistent à une températ,ure de 4Oopendant sept heures, mais aucune ne résiste pendant ce temps à -k3 ’ O. L’exposition prolongée peut amener une température rectale de 45O. Les volailles présentent alors une respiration difficile! une grande dépression précédant le collapsus et la mort. Dans une Atmosphère à 400 et 25 90 d’humidité relative, ce sont les poules de race Leghorn brune ,qui ont la plus forte élévation de température, les Leghorn blanches la plus faible, le comportement des Australorp et des Rhodes Island étant intermédiaire. L’ordre est inversé quand l’humidité atteint 75 y0 : ce sont les Leghorn brunes qui réagissent le moins, les Australorp et Rhodes Island le plus, les Leghorn blanches et les Minorque noires de façon intermédiaire. Il y a toujours diminution de la ponte. La couleur ne paraît pas jouer un rôle dans la façon de réagir des diverses races, ni le développement de la crête et des barbillons; par contre, la forme du corps aurait un effet marqué. A noter que ces expériences n’ont pas été réalisées avec des races de régions tropicales habitudes aux fortes températures. LEE ~ Retour au menu BIBLIOGRAPHIE (G.). - Zootechnie et industries animales en’ Afrique ocoidentale française. - 1 vol., 142 pages. Imp. du Gouvernement, Koulouba DOUTRESSOULLE (Soudan). M. DOUTRESSOULLE, qui enseigne la zootechnie aux élèves de 1’Ecole africaine de Médecine vétérinaire, présente dans ces pages les connaissances que doivent posséder les vétérinaires africains en ce qui concerne les animaux domestiques, leur production, leur exploitation. Une synthèse claire de la zootechnie générale constitue la première partie. Dans la deuxième partie, beaucoup plus imp,ortante, l’auteur met à profit sa longue expérience pour résumer ce qui est connu, et ce qu’il a appris relativement a l’étude des races, aux procédés locaux d’élevage, aux méthodes amélioratrices applicables au cheptel indigène, etc. Ce travail ne profitera pas qu’aux éleves de 1’Ecole vétérinaire de Bamako, mais aussi à tous ceux ‘qui s’intéressent au cheptel de l’Afrique Noire et à son avenir. G. C. (A.). - Les bêtes de chassede l’Afrique française. - 1946, un vol. 235 pages. Payot, Paris. A. JEANNIN, à qui nous devons déja un excellent ouvrage sur les R Mammifères sauvages du Cameroun D, a voulu faire connaître l’essentiel de ce qu’on sait des Mammifères que le ohasseur est appelé à rencontrer en ‘Afrique du Nord, en ‘Afrique occidentale et’ Afrique équatoriale. Il ne se borne pas à faciliter la détermination des espèces par des descriptions concises et des tableaux faciles à interpréter; il donne des renseignements sur les mœurs, la biologie; il nous fait voir l’importance de la chasse au point de vue biologique, économique et juridique. Des dessins schématiques, des photographies . illustrent judicp;ment . . l’ouvrage. JEANNIN KUBES (V.).veterim., Le CC Trypanosomavivax 1)américain. - Instit. cieiwvestigaciones Caracas, 1944; 126 pages. Le Directeur de 1’ « Instit-uto de investigaciones veterinarias D de Caracas nous donne une monographie de Tr. viaaz non seulement au Venezuela et dans les autres régions de l’Amérique où se répandit, probablement au cours de la’ deuxième moitié du siècle dernier, la (( trypanosomiase à taons 11,mais aussi, par comparaison, dans les territoires africains qui constituent son domaine habituel. La distribution de la maladie bovine en Amérique est décrite en détail; puis le parasite lui-même est étudié; l’étude morphologique du trypanosome rencontré au Venezuela montre son identité avec celui des préparations originales de Ziemann, La culture sur embryon de poulet n’a pu être réussie. L’inoculation ‘montre que les espèces les plus sensibles au virus américain sont le b&uf, la chèvre, le mouton. Les Equidés, surtout l’âne, ne présentent guère qu’une maladie inapparente. -Le porc est encore moins sensible. Se sont montrés entièrement résistants : chien, lapin, cobaye, rat blanc (cependant, la splenectomie permet une infestation sanguine passagère), rat gris, souris blanche, Hydrochmrus capibara. La symptomatologie, l’anatomie pathologique, les variations de la résistance a la maladie et celles de la virulence, la thérapeutique, l’immunité, l’immunisation constituent les chapitres principaux. G. k. Retour au menu BIBLIOGRAPHIE (A.).L’éléphant d’Afrique. - 1946, I vol., 251 pages, Payot, Ouvrage fort documenté comprenant : zoologie; histoire; folklore; protection. Les quatre permiers chapitres comportent : caractéristiques giques; particularités anatomiques et morphologiques; comportement ’ * hygibne et pathologie. L’alimentation, l’hygiène corporelle ~X?ment traitAes, ainsi que les principales maladies. G. JEANNIN 255 Paris. chasse; zoolobioloy sont C. The Use and Misuse of shrubs and trees as fodder. - Imperial Agricdt~rpl Bzcreazc, Joint Publication no 10, 1947, 232 pages. Cette importante publication nous donne plus que ne promet le titre, oar elle nous fournit un inventaire descriptif de la ccflore aérienne » de toutes les régions tropicales et subtropicales; pour la plupart des régions, cet inventaire est complété par les espèces fourragères qui rivent avec les espèces arbustives, en sorte que nous est offerte la description des « pâturages de brousse )j. Beaucoup se figurent que l’importance de ceux-ci va aller diminuant progressivemen,t, leur disparition étant la conséquence de l’établissement d’une agriculture plus moderne et nartioulièrement du « mixed farmine )). JIa,is ce sont là des vnes d’avenir, d’ailleurs inapplicables en bien des ré$ons. Il n’est pas exagéré-dé dire que, de par le monde, un nombre plus considerable d’animaux vit des ((prairies aériennes D, ou des associations oh dominent arbustes et arbres, que sur les Dâturages constitués seulement de G-raminées ou de l’association GraminéesLénum&euses. On obtient un total imnressionnant en additionnant les a,nimn.nu quf vi-vent sur les associations buissonneuses de l’Afrique, les maquis de la Méditerranée et du Moyen-Orient, le cknpcwnl de Californie, le bush de l’Afrique du Sud, de l’Australie, de l’Amérique du Sud, les zones forestières de l’Inde, des Etats méridionaux de 1’Amérioue du ‘r’ord. De faoon générale. dans ces régions, il y a surcharge des pâturiges et tendance à ia dggradation du sol; mais les mesures qui peuvent être enrisa’gées pour limiter ces inconvénients n’empêchent pas que les arbres et arbnstes restent une source importante d’aliments pour des animaux de rares non améliorées qui ne peuvent être remplacées par des races plus 6voluées. 11 faut remarquer aussi que la valeur alimentaire de ces espèces égale souvent celle des graminées et même la dépasse, et qu’elle ne subit pas d’aussi gra.ndes variations. Aussi a-t-on envisagé, pour améliorer la valeur des prairies artificielles de graminées, dans les Indes occidentales, la création de N pâturages à, protéine D, des arbres et arbustes de la famille des Légumineuses étant installés dans les prairies et en pourtour, pour fournir, par leur feuillage et leurs gousses, un complément en protéines, en même temps que de l’ombrage. D’autres problèmes sont exa~minés : aménagement et conservation des pât,urages d’arbustes, culture de certaines espèces arbustives, établissement d’un couvert arbustif à la fois alimentaire et prérentif de l’érosion, association des arbustes aux pâtura,ges dc glammi-ca, etc. La publication comporte de nombreuses photographies qui nous donnent l’aspect de cette flore arbustire en di.veraes régions, des tables indiquant la table répartition ou la composition des espèces, et, ijl /ille, une importante comportant 894 analyses de plantes, analyses qui donnent la composition des éléments habituellement mangés : feuilles, pousses, gousses, fruits, etc. Toutes les régions tropicales et subtropicales du monde sont étudiées par des spécialistes, qui résument des publications déjà connues ou donnent deEi études détaillées inédites. Ainsi se présente cet important ouvrage, que ne peuvent ignorer tous ceux qui s’intéressent à l’élevage pastoral, 5 l’association de l’agriculture et de l’élevage tropicaux, à la géo-botanique. G. C. (G.). - L’Elevage en Afrique occidentalefranaiçse. - 1 vol., 300 pages. Cartes et planches photographiques, 1947. Larose, Paris. M. DOUTRESSOULLE, bien que se défendant fort, modestement d’avoir voulu réaliser une œuvre originale, fait mieux que rassembler, comme il le dit, les w D~UTRESSOULLE VIII, Retour au menu 256 BIBLIOGRAPHIE matériaux accueillis par ses prédécesseurs. Sa longue expérience et l’attrait ,qu’eurent pour lui, au cours de sa carrière africaine, les problèmes de la zootechnie, lui ont permis - et il y réussit fort bien - de nous dire les lcauses des échecs ou des réussites antérieures, d’en tirer conclusions pour l’avenir. Après une partie générale où sont traités la climatique zooteohnique’et les modes d’élevage, chaque espèce domestique est décrite. Dans cette description, l’auteur a forcément, reprenant les travaux des autres, montré cette mosaïque de races et sous-races qui tient à ce que chacun a souvent eu, pour ses études, un horizon trop limité. Il y a longtemps que nous souhaitons qu’un ou ‘des zootechniciens, ayant parcouru toute notre Afrique Noire - et même t. toute l’Afrique, car ‘les frontières des hommes ne sont pas celles des races tente une synthèse, alors qu’on n’a guère fait jusqu’à présent que de l’analyse. iM. DOUTRESSOULLE y a réussi en partie et fourni à ceux qui, au eoùrs des années à venir, auront charge de cet important capital qu’est le cheptel de l’Afrique Noire, un indispensable instrument de travail. G.C. Le Gérant : G. C,URASS~N. 99868 MA-~LD? et liwou. Parm _ Retour au menu L'ELEViAGE DU CHEVAL AU SEXEGXL l l par R. LARRAT (4 Aguren) Répartition. - La densité de peuplement équin dépend de facteurs climatologiques et surtout nosogcniqucs. On trouve, au Sénégal, le cheval dans toutes les zones peu humides ou Glossines et Tabanidés, hôtes vecteurs des trypanosomes du type vivax-cazalboui OUcongolensedimorphon, n’en compromettent pas l’élevage. Les plus fortes concentrations sont enregistrées dans les cercles du B-1, de Thiés, de Loupa, de Ling&e et deKaolack. Non seulement les conditions de milieu y sont favorables, mais encore ce sont (a I’exception de Ling&e) des régions économiquement développées où, depuis longtemps, joue une demande active. Traitants autochtones et libano-. syriens y entretiennent une nombreuse cavalerie. D’autre part, l’activité dans ce secteur, de plusieurs sociétés d’encouragement et l’engouement des populat.ions urbaines indigénes pour les courses hippiques peuvent ètre considérés comme des causes non négligeables de développement et dc densification. Une indiscutable relation existe entre le volume du groupement humain dans Ics villes et escaleset le noyautage des effectifs. Ils sont plus dispersés dans les cercles de Matam, de Podor et du Bas-Sénégal, bien que l’on y trouve les meilleurs produits. La vallée du fleuve, avec ses terrains de décrue ou sévissent a l’état enzootique les hématozooses (nuttalliose,. souma), se révèle peu propice, ainsi d’ailleuwque les cantons maritimes et particuliérement la région des Xiayes littorales qui s’étend de Saint-Louis B Sébikotane (Gandiolas, ’ WBaouar, Mékhé, M’Bar, X’Doutte-Djassane). D’une facon générale, l’aire d’habitat ne descend pas au-dessous du llc degré de latitude nord; les régions défavorables étant représentées par les cantons sud des cercles de Iiaolack (Nioro-Rip, Xombato, baboya, Saback-Rip, Sokone, Djilor, N’Dangane, Pakalla Blandack), (lu cercle de Tambacounda (Ouli, Nettcboulou. Niani-sandougou, Doundou méridional), tous limitrophes ou voisins de la Gambie britanuique, et par la totalité des cerrles de Kédougou ct de la Casamance. Les quel*&3 sujets que l’on rencontre dans ces territoires sont iutrcduits par les chefs et les commer-ants indigènes, par-l’administralion (remonte des gardes dc cercles) ou encore, au cours des dernières années, par les exploitants des chantiers de coupe de bois pour suppléer i l’absence de moyens de transport. Ils n’y font pas une longue carriére et succombent trés rapidement. Eler. et >I&d. vet. des Paya tmpicnux. - Oelotn 1947. 1 Retour au menu , R. Fig. 1. - e.. i 1 m. 47. l Fleuve 1. ., . . ., _ SANS RANCUNE. LARRAT .-.Y . I ,.. -... Fig. 2. - N’ PAR. Commun, 1 m. 27. type I Cheval de tlacre m. Retour au menu L’ÉLEVAGE DU CHEVAL AU SÉNÉGAL Fig. 3. - MARONE. 14 ans, 1 m. 37 n Y’ Bayar 0). Le meilleur cheval du Sénégal, imbattable sur les hippodromes. Fig. 4. -- BEDIENNE. 4 ans, 1 m. 40 ( Fou’tanké 3). Retour au menu 260 R. LARRAT ‘Les éleveurs de chevaux sont surtout Si l’on se réfère au dicton local : « Que le que l’hippiafre .so#it ouolof X, les premiers plus expérimentes. Le tableau suivant indique l’exacte dans les divers cercles : Bas Sénégal . . . Louga . . . . . . . . . Baol . . . . . . . . . . Thiès . . . . . . . .. . . Sine Saloum . . . Djoloff.. . . . . . . . Matam. .... .. Podor ... .... ‘Tamba,counda .... 355 . . . . 3.637 . . . . 3.005 . . . . 5.114 * . . . 5.393 . . . . 2.837 . . . . . . 1.641 . . .... 652 . .. .. 423 ouolofs, peuls et toucouleurs. médecin du bceuf soif peul, mais sont réputés comme étant les répartition du cheptel recensé Casaimnoe. .‘. ....... Kédougou .......... Velingara ........... Kolda .............. Sedhiou .......... :. Ziguinchor ........... Bignona ...... .. .,... Oussouye .......... chevaline ne dépasse Effectifs et variations. - La population guère 30.000 têtes.. Elle tend à décroître. La ‘diminution est générale, mais comparativement plus accusée dans le Bas-Sénégal, le Diambour, le Djoloff et le Cayor. Les années de guerre n’ont pas été sans influer sur l’élevage du cheval. L’arrêt des importations du riz a eu notamment pour effet d’augmenter la consommation locale de mil et de soustraire aux équidés, en faveur de l’homme, une importante partie des récoltes. Trois années sukcessives de sécheresse (1941, 1942, i943) ont, d’autre part, réduit la capacité des pâturages, ajoutant aux méfaits du rationnement. Enfin, la ‘hausse progressive des fourrages, du tourteau d’arachide et des grains a rendu particuliérement onéreux l’entretien d’une monture. Le manque d’essence, la diminution des moyens de transport ont, par contre, déterminé l’utilisation du cheval comme moteur. Dans les villes, -les voitures hippomobiles se:sont a peu près entièrement substituées aux taxis automobiles. Mais l’élevage n’a pas pour autant bénéficié de circonstances qui pouvaient être favorables à son développement. En effet, l’appât du gain a entraîné une exploitation intensive et partant, l’usure rapide des sujets, par ailleurs insuffisamment nourris. ~ L’extension des débouchés, loin de stimuler la production, a incité les’ éleveurs h se débarrasser hâtivement et imprudemment de leurs produits.. La qualité mkme de ces produits n’étant pas recherchée (car l’acheteur n’avait, en vue qu’un amort,issement rapide), la facilité de vente n’a nullement favorisé une amélioration par sélection. II en est résulté un appauvrissement qualitatif en même temps que quantitatif de l’élevage. -, _ . Retour au menu L’lkLEVAGE DU CHEVAL AU 261 ‘SÉNÉGAL Les pr61$vements pour lea besoins de l’armée ont .aggravé la situat,ion. Non seulement les commissions de remonte achetaient, en une seule opération, de nombreuk produits dans une même région, mais encore ne retenaient que les sujets d’un beau modèle, d’une taille minimum de 1 m. 40,faisantainsipreuve d’une méconnaissanceabsolue des disponibilités locales et de la qualité d’un élevage dont le capitaine de cavalerie de Franco signalait déja en 1905, qu’il était en majeure partie constitué d’animaux de pstit format (entre 1 m. 33 et 1 m. 38). Le résultat de cette façon de procéder fut un « écrémage» deseffectifs et la perte, pour la reproduction, des meilleurs géniteurs mâles. Origines et races. - Les documents historiques manquent qui pourraient nous aider ?I dét,erminer l’origine du cheval sénégalais. Les graffiti rupestres du Sahara Occidental indiquent l’apparition d’un équidé ?I côté du dromadaire? postérieurement au néolithique agricole et sédentaire, et bien avant que l’amiral Carthaginois Hannon ait entrepris son périple, Mais on ne retrouve pas la trace d’une race autochtone. Les premiers étalons Port>aient des conquérantk. 11 semble qu’il y ait eu un lent déplacement vers le sud, du cheval punique et,, par la suite, des apports renouvelés de la race bcrbère (numide]: par glissements successifs’le long des pistes c,aravaniPres ou d’invasion, notamment à la faveur des mouvements almoravide ct arabo-harsane. De Mauritanie, le cheval est passéau Sénégal, entraîné par les Bafour et les Mélaniens du Chernana! reculant devant, les Canhadja-Lemtouna et les guerriers d’Oudéi, fils de Hassan. A une époque plus rapprochée, les importations par mer sont -venues renouveler le sang barbe diffusé, de proche en proche, par les razzi, les nomadisations et les échanges com.merciaux. Cvs importa,tions se succédèrent suivant un rythme irrégulier. La première remonte à la fin du XV~ siècle. Le navigateur vénitien Alvise CADA BIOSTO relate qu’il débarqua, au Nord de la presqu’île du Cap Vert (dansla région de M’Boro), des chevaux destinés au Roi du pays, Quelle était leur provenance ? CADA MOSTO étant au service du Portugal, il s’agissait vraisemblablement de sujets andalous, alors très répandus dans le sud de la péninsule ibérique, robustes montures des oonquistadors, aisément adaptables (ils firent soucheau Chili et au Pérou), barbes sub-busquéadont l’on retrouve dans le cheval du canton WBayar (Baol) l’encolure. épaisse, le poitrail large, la côte arrondie, le croup- ample, le front bombé, sous poil bai. Bien que de Franco fasse dériver ce dernier du poney du Fouta-Toro, lui-même issu des élevages maures du Trarza et du Brakna, les caractères très particuliers de Cett>e variété ne relèvent pas uniquement, comme le croit cet auteur, d’une modification du type sous l’influence du sol: mais aussi d’une imprégnation par des produits d’autre origine, introduits par voie marit,ime. L’infusion de sang barbe s’est poursuivie jusqu’A ces dernières années; les étalons du dépôt, de Mostaganem. introduits en 1887, les chevaux du Sahel soudanais acquis par les traitants Ouolofs, les chevaux réformés des unités de spahis ont contribué à son renouvellement. On peut affirmer que le cheval sénégalais est un barbe adapté, les différences dans la morphologie résultant d’influentes locales diverses . Retour au menu 26% R. LARRAT milieu, mode d’entretien, croisement en dedans, retrempage du sang. En règle générale le type subit une réduction progressive du ,,format quand on s?éloigne du fleuve en se dirigeant vers le rivage atlantique. L’utilisation précoce des sujets pour le portage ou la traction,’ dans les villes et escalesgroupés à proximité de la côte, a déterminé le raccourcissement des rayons par ossification rapide du squelette. ’ La multiplication des échanges entraine une fusion plus complète des modèles et atténue les différences. DE FRANCO, déja cité, décrivait, à côté du cheval de Médine ou Fleuve, trois variétés de poneys : Fouta, Cayor, Baol (M’Bayar), et quelques sujets issus du croisement étalons maures-juments M’Bayar. NAINSOUTA distingue, comme les indigènes d’ailleurs, trois catégories : le M’Bayar, le M’Par, le Foutanké. Le M’Bayar, tire son nom de la provi;ce du Baol oriental (Cercle de Diourbel) qui est son principal centre de production. On !e trouve surtout dans la bande de terrain qui, de Thiès A Tivaouane, s’étend vers Didbrbel par Toul; N’Diourbel et M’Bambey. C’est un animal commun, de petite taille (1 m. 33 A 1 m. 38) dont le défaut de taille est compensé par la solidité de la charpente. Il est t,rapu, rablé, ramassé*et possède de bons Point)s de force. La tête est grosse, chargée de ganaches, le front carré et bombé, l’encolure épaisseet courte, la poitrine profonde, ronde et bien cerclée, le poitrail large. Le dessus, souvent un peu plongé, est parfois ensellé’; la ligne dorso-lombaire, courte avec un rein bien soudé, l’épaule généralement peu oblique, la croupe arrondie et musclée, les cuisses fortes, les membres solides et secs, les articulations larges. Les pieds sont souven,t déformés. De nombreux sujets sont panards avec, comme conséquence8,les jarrets clos. On peut toutefois trouver de bons aplombs. La robe,est généralement baie, quelquefois alezane. La peau est épaisse, sans souplesse ni finesse. Par sa rusticité, s,on endurance et sa sobriété, le M’Bayar réalise, ,mieux que tous les autres chevaux du pays, le type le plus complet, du cheval de guerre et destrait léger. Le Foùtanké, moins répandu, résulte du croisement des juments M’Bayar avec les &talons maures dits du Fleuve, mais en réalité dérivés des chevaux du Hodh ou de Kayes (Médine). Il représente un essai de transformation du M’Bayar par croisement, en vue d’accroître sa taille. Les résultats ne sont pas toujours très heureux. Le Chef d’escadron LAFERRÈRE (1908) constatait que dès qu’un cheval du Sénégal prend de la taille, c’est au. détriment ou de son coffre et de son poitrail, ou de sesboyaux, ou de la solidité de ses nœuds de force, de la puissance de sesarticulations et de ses tendons. On obtient des produits ou étriqués (serrés entre deux portes), dohc sans grande capacité respiratoire, ou 7 Retour au menu L’hLEVAGE DU CHEVAL AU 263 SÉNkGAL levretés (donc mauvais mangeurs), ou usés et tarés prématurément dans leur dessous. Entre 1 m. 38 et 1 m. 43, on a des sujets assez bien dans leur ensemble, harmonieux, enlevés, aux membres plus fins, énergiques, a allures plus brillantes, à la tête fine, nerveuse. Au dessus de 1 m. 43, le Foutanké est souvent heurté dans ses lignes, décousu, avec une encolure grèle, le rein long, décousu de membres, et ses aplombs sont défectueux. Le Foutanké est un cheval de selle. Le &"Par, ou cheval du Cayor, plus petit que le M’Bayar (1 m. 25 à 1 m. 33), est rarement bien conformé. Il est en général mal construit, décousu, étriqué, heurté dans ses lignes, avec une tête souvent trop chargée, un dos long, un rein mal attaché, une poitrine plate, des membres grèles, des tendons minces mais secs, les cuisses plates et sans ampleur, les jarrets droits, les aplombs défectueux. Bien que ces défauts se rachètent par une rusticité et une endurance exceptionnelles, la taille insuffisante du M’Par ne permet pas une utilisation économique. Je me suis récemment attaché à préciser le phénotype du cheval sénégalais. On trouvera ci-après les moyennes, pour chaque catégorie ci-dessus décrite, des divers éléments métriques et des principaux indices. ‘Les mensurations ont porté sur 415 individus. Moyennes des mensurations : M’Pars . . . . . . . . 1,309 1,35 1,443 0,60 0,924 sf 0,901 . . . . . . 1,36 1,37 1,52 0,63 Fleuves et Fou- 1,41 tank&. . . . . . . 1,43 1,53 0,65 M’Bayars 0,174 0,52 ; 0,178 ss, 0,934 I 0,184 895 0,55 0,57 On voit nettement la similitude des résultats obtenus, et combien proches l’une de l’autre sont les trois variétés. La fréquence des croisements entre elles uniformise le type convexe médioligne. Les indices corporels sont sensiblement identiques, ainsi que les indices dactylothoraciques. Seul le M’Bayar conserve une compacité plus accusée. M’Bayars et Fontankés sont eumétriques. Le M’Par est un ellipométrique (moins de 350 kilogs). Retour au menu 264 R. LARRAT Mesures Spéciale$ prises pour l’amélioration. - L’élevage du cheval subira inévitablement les effets d’une mécanisation progressive du travail qui caractérisera l’économie d’après guerre, dans tous les domaines, notamment dans ceux de l’Agriculture et des transports. On peut fac,ilement prévoir la substitution prochaine de l’automobile a la charrette ou au taxi hippomobile; plus tardive, mais également certaine, l’apparition du tracteur dans les régions de culture extensive pour la préparation rapide du sol en vue des ensemencements. La survivance de l’espèce-dépend uniquement de ses possibilités d’utilisation ; c’est donc par une opport.une orientation de ses fins que l’on assurera la conservation, le relèvement et peut-être le développement de la production chevaline. Cette orientation est conditionnée parles trois facteurs suivants : l0, les aptitudes des races locales; 20 les tendances naturelles de l’élevage indigène; 30’ les débouchés ouverts. En ce qui concerne leurs.,, aptitudes, Fleuves ou Foutankés, M’Bayars et, WPars sont des chevaux de selle ou d’attelage léger. Seul le M’Bayar pourrait trouver, par une augmentation de taille et un grossissement du format, un emploi comme moteur pour les labours de surface et autres faqons culturales. Mais attela*ge et traction sont - je le répète - des aptitudes menacées par le développement de I’automobilisme, par la diminution des besoins de l’armée, du commerce, de l’industrie, par la nécessité d’un équipement collectif en moyens de cultures mécanisés, autorisant des rendements plus élevés et oompensant l’insuffisance de main-d’œuvre. Quant aux méthodes d’élevage, elles tendent depuns toujours à l’obtention d’un cheval de selle. Pour en juger il suffit de voir l’engouement des populations pour les courses hippiques, et de connaître ce que sont, dans les milieuxindigènes lés bases d’appréciation et criteres-des beautés du cheval : le choix de l’acheteur est presque toujours déterminé par la vitesse, la couleur de la robe, la souplesse, l’élégance et le relevé des allures. Voici donc un levagevoué par la conformation, le phénotype et le tempérament héréditaire de ses sujets, par le goût inné de l’indigène, par les conditions économiques’ qui limitent les possibilités d’utilisation, à la production d’un oheva fin, léger, rapide. Il n’est même pas besoin de parler d’évolution, les circonstances n’ayant pu que temporairement modifier sa destination. Animal de course, de sport,, de promenade, ‘monture pour tous ceux que leur activité entraîne loin des pistes automobilisables, c’est nature,llement ,dans le sens d’une plus parfaite, adaptation au service de la selle que devront être orientées les améliorations dont ‘il sera l‘objet’. ‘. L’aotion ent,reprise par le Service de l’élevage comporte les étapes suivantes : 10 Sélec-tiom par i’éprtwo?. i ‘Achat sur budget local ou sur budget du Fonds commun des sujets remarqués sur les hippodromes. D’où la nécessité en premier lieu, d’une organisation des épreuves. 20 Organisation des éprewes. -.Les courses ont été codifiées en 1942; un prélèvement de 3 o/O sur les recettes du pari mutuel permet la constitution d’un Fonds des courses. Une Commission permanente ayant pour président ‘le Chef du Service de I’Élevage; et pour membres des éleveurs qualifiés, contrôle l’activité et financier des trente Sociétés hippiques autorisées. Les rapports technique de chaque réuninn sont adressés à cette Commission. Les résultats obtenus sont déjà très encourageants. 30 Création. d’wn Haras-jwriemterie. - La rarete des beaux sujets rend néoesIl s’élèvera dans cette région du saire la création d’un haras-jumenterie. Retour au menu L’ÉLEVAGE DU CHEVAL AU SÉNkGAL 265 Djoloff située au centre de la Colonie, où la nature du terrain favorise le développement du squelette. Intégré dans le centre d’élevage prévu à Dahra, les plans e~i sont déjn établis. Les dépenses d’exécution figurent au budget spécial des grands t,ravaux. 4O G’+éatio92 de dépôts &gionaux d’étulo~ts. - Les produits sélectionnés provenant du Haras-jumenterie seront dispersés dans des stations régionales (Saint-Louis, Dagana, Podor, Ourossogui, Linguère, Louga, Thiès, Diourbel, Kaolack, Tambacounda) annexées aux centres vétérinaires. Les étalons seront tenus à la disposition des éleveurs. L 5O Organisation de concoum et d’éprewes ; suhcentioas. - Trois grands prix annuels ont été créés; des subventions sont accordées aux Sociétés hippiques qui font un réel effort pour l’amtlioration de l’espèce chevaline. En outre, des concours d’élevage sont prévus dans tous les chefs-lieux de cercle suivant un calendrier établi. L’effort financier pour la réalisation d’un tel programme sera réparti entri: les budgets suivants : Bwdget s@cial des Grards Trazazm : Construction du Haras-jumenterie et de dépôts régionaux; - Budget local : Construction de dépôts régionaux - fonctionnement du Haras-jumenterie et des dépôts régionaux - achat d’étalons - contribution del’organisation de concour s - Création de prix -subventions aux Sociétés hippiques ; - Budget des Sociétés de Pwkoymce et du Ponds Commun : Construction de dépôts régionaux - achat de juments - Contribution au fonctionnement des dépôts régionaux - Aide aus Sociétés hippiques. Retour au menu t EFFETS RÉST JLTANT DE D’ALUMINE GEL LA PESTE DE L’ADJONCTION AU VACCIN CONTRE BOVINE par H. JACOTOT Par un ensemble de travaux dont on ne saurait trop souligner l’originalité 3a nréoision, la portée, G. RAMON a fixé la, technique et établi la théorie d’une mé%hode qui permet d’accroître notablement et parfois oonsid&ablement les effets d’un grand nombre d’antigènes divers. Le procédé consiste en principe à adjoindre à l’antigène, toxine ou corps microbiens, une substance de natureà retarder sa r&orption et à stimuler dans l’organisme la formation de l’anticorps correspondant. Entre les mains de RAMON le tapioca et la lanoline ont donne des résultats surprenants, le premier dans la préparation du sérum antitetanique notamment, la seconde dans l’emploi de l’anatoxine tétanique par exemple. Des effets egalement significatifs bien que moins accusés ont été otbenus par adjonction de lanoline encore, de saponine, d’alun, de cholestérol, de jaune d’œuf, etc., à des antigènes divers par RAMON lui-même et, par d’autres auteurs. Il est permis de nenser aue le gel d’alumine, utilisé nour la première fois nar SCHMID< en 1935, renforcé par Ün mkanisme analogue le vaccin antiapbtêux preparé selon le prooéde de Waldmann. Pour autant qu’on l’envisage lorsqu’il a nerdu sa virulence. &at sous leauel il semble bien aue son emnloi se soit généralisé, ce vaccin ‘est nne emnlsion bissulaire formol& du type de celle que VALLÉE et CARRÉ ont nreconisée dès 1925, renforcée par addition d’hvdroxvde . 1 1 d’aluminium. Partant de cette hypothèse je me suis proposé de rechercher si l’addition de gel d’alumine au vaccin organique formolé en usage contre la peste bovine permettrait d’améliorer les effets de ce vaccin dans une mesure interessante. Les premiers resultats de cette étude ont Bté précisAs en 1940 (1); voici, suocinctement presentée, la relation de- l’ensemble des recherches. Préparation du mélange vaccin-hydroxyde d’aluminium. Le vaccin constitué par des pulpes organiques finement broyées et émulsionnées dans de l’eau formolée est additionné, quelques jours après sa préparation, alors qu’aucune trace de virus vivant ne peut y être décelée, d’une certaine quantité de gel d’alumine ; on le conservera dans les mêmes conditions qu’un échantillon d’émulsion non additionnée de gel, mais complétée au même volume et qui servira de vaccin témoin. L’examen au microscope montre que les granules d’hydroxyde d’aluminium se fixent sur les particules de tissus qui constituent le principe actif du vaccin eu plutôt lui servent de support; ils forment un revêtement plus ou moins (1) C. R. Aead. cZes Sciences, 1940, CCX, 376. Retour au menu complet autour de chacune d’elles. Les amas cellulaires dempetites dimensions et les cellules libres Fe réunissent entre eux ou se soudent à des particules plus grosses. L’adsorbat’%e dépose rapidement ; une légère agitation permet de reconstituer ,la suspension. I i Action de l’adjuvant sur l’activité du vaccin frais. - Dans les. jours qui suivent la préparation des émulsions, c’est-&-dire lorsque celles-ci n’ont pas subi l’action du vieillissement, le vaccin adsorbé sur le gel d’alumine se montre au moins dix fois plus actif que le vaccin témoin; à partir d’une certaine dose, variable d’un 6chantillon à l’autre, il exerce une action très régulière. Expériences. - a) Il s’agit d’émulsions vaccinales préparées quelques jours avant. Cinq veaux rk~oivent respectivement, un quart, un demi, un, deux et’ quatre centimètres-cubes de vaccin adsorbé, cinq autres veaux regoivent respectivement un et demi,’ trois, cinq, huit et douze centimètres-cubes de vaccin témoin. On les éprouve tous, quinze, jours après, par inoculation de 2 cc. de sang virulent. Parmi les-premiers, celui qui a reyu 0 cc. 25 de vaccin présente une immunité. partielle, les quatre autres une immunité total&; parmi les seconds, ceux qui ont reçu un et demi, trois et cinq centimètres-cubes de vaccin ne bénéficient d’aucune immunité, celui qui a Tepu 8 cc. offre une r6sistance partielle; seul celui qui a reyu 12 cc. présente une immunité totale; le rapport d’activité des deux vaccins est de 1125 environ. b) Il s’agit encore de vaccins qui ont été préparés quelques jours avant. Quatre veaux reçoivent respectivement un demi, un, deux et qwtre centimètrescubes de vaccin adsorbé; quatre autres veaux keçoivent un centimètre-cube et demi: trois, six et neuf centimètres-cubes de vaccin témoin. A l’épreuve parmi les premiers, celui qui a regu un demi-centimètre-cube de vaccin adscirbé offre une résistance pres(lue entière, les autres une résistance parfaite; parmi les seconds ceux qui ont reçu un et demi et six centiknètres-cubes de vaccin oonlraotont une peste grave,. celui qui a reçu trois.centimètres-cubes offre une résisttinoe presque entière, le dernier une résistance parfaite. Effèts de l’adjuvant sur la conservation du vaccin. .-. L’étude d’un grand nombre d’émulsions vaccinales conservées ou a la température du laboratoire (25 Q 300) ou k la glacière (5 à 100) a permis de les préciser. De Yensemble des observations, il ressort que le vaccin adsokbé conserve son activité beaucoup plus longtemps que le vaccin témoin; c’est ainsi que leur rapport d’activité étant 1 /lO, 1 /15 ou 1 /20 immédia‘tement après la,préparation’est 1120, 1/30 ou 1/40 deux ou trois mois plus tard’ lorsqu’on les a conservés l’un et l’autre en milieu chaud et quatre ou cinq mois lorsqu’on les a conservés en milieu froid. Au surplus, en vieill,issa@, le vaccin adsorbé conserve une régularité d’action que le vaccin témoin ne Présent)e pas toujours quand il est f,rais et dont il est généralement dépourvu après peu de’ temps; le vaccin adsorbé ne commence SI présenter des défaillances qu’après six ou’ huit mois de séjour en milieu chaud et dix ou douze mois en milieu froid. Expériences. pendant a) Il s’agit d’émulsicks vaccinales deux mois dans des conditions particulièretient qui ont été conservées défavorables : fraîches, ~ Retour au menu ADJONCTION DE GEL D’ALUMINE AU VACCIN CONTRE LA PESTE 259 elles engendraient une immunité totale aux doses respectives de % cc. (vaccin adsorb6) et, 9 cc. (vaccin témoin). Cinq veaux reçoivent respectivement un demi, un, deux, quatre, huit centimètres-cubes de vaccin adsorbé, et cinq autres veaux, trois, six, dix, quinze, vingt-cinq centimètres-cubes de vacoin témoin. A I’dpreuve virulente, ,parmi les premiers, ceux qui ont repu 0 cc. 5 et 1 cc. de vaccin présentent une immunité partielle, les autres une immunité totale; parmi les seconds tous contractent une peste caractérisée; le dernier (25 cc.) offre une @gère résistance; le rapport, d’activité des deux vaccins qui était originellement de I ,‘9’ est compris, deux mois après, entre 1/25 et 1/50. 6) Il s’agit d’émulsions vaccinales qui ont été conservées pendant quatre mois & la température de 80 puis, pendant deux mois, à la température de 320. Trois veaux reçoivent uniformément 5 cc. de vaccin adsorbé et trois 6 cc. de vaccin témoin. On les éprouve 15 jours après. Les trois premiers opposent une résistance totale à l’inoculation virulente, les trois aut.ref3 contractent une peste grave quoique non mortelle. Influence l’immunité. de l’adjuvant sur le temps d’établissement de Plusieurs expériences ont été faites consistant A éprouver simultanément, des veaux qui avaient été vaccinés 12 jours, 7 jours et 3 jours avant,, respectivement; chaque èxpérience comportait deux séries d’animaux dont les uns recevaient le vaccin adsorhé, les autres le vaccin témoin; préalablement, on avait établi le rapport d’activité des deux vaccins et chacun fut ensuite employé A une dose uniforme voisine de la dose liminaire. La conclusion est que les émulsions tissulaires additionnées de gel d’alumine engendrent l’immunité dans les mêmes délais que les émulsions ordinaires; expérimentalement, les -sujets qui ont reçu l’une ou l’autre se montrent totalement résistants’ à l’égard du virus inoculé entre le cinquième et le dixième jour qui suivent la vaccination. Influence de l’adjuvant sur la per’sistance de l’immunité. - Des essais effectués on peut conclure que, à l’égard du virus inoculé, l’immunité engendrée par une seule dose de vaccin au gel d’alumine persiste plus longtemps que l’immunité engendrée par une seule dose de vaccin ordinaire; dans le premier cas elle dépasse assez souvent huit semaines; dans le second elle n’atteint pas toujours six semaines. Il est permis de penser que vis-à-vis de la contamination cet écart s’accuserait; la pratique des vaccinations semble le confirmer. ExpBrienees. - On fait usage d’émulsions vaccinales qui ont été préparées un mois avant.; huit veaux repoivent 1 cc. 5 du vaccin adsorbé, dose voisine de la dose liminaire, huit veaux reçoivent 15 cc. de vaccin Gmoin, quantit6 Egalement voisine de la dose liminaire. Les résult’ats des inoculations d’épreuve .sont exprimés oonform6ment à la convention suivante : 0 = aucun signe morbide; + = réaction très légère; + + = réaction + + + = r&ction d’intensité moyenne; + + + + = maladie grave. légère; l Retour au menu 270 H. JACOTOT Vaccin au gel Vaccin - Veau 3i, -400 0 Epreuve après Veau 33 0 38 0 1~ Epreuve après Veau 42 + + + 45 + + + 39 + + + 3 semaines { ‘y 6 semaines get + Epreuve après 12 semaines 45 O+ Veau 44 42 Epreuve àprès 10 semaines 1 VF Veau36 + + + f. - sans - 46 Veau 47 I 48 + + + + ii z + -t- + + +8-i- + Teneur en gel d’alumine et pouvoir immunigéne qu vacc,in. Dans le cadre des ,essais, l’activité du vaccin s’est montrée en rapport direct avec la quanti@ d’hydroxyde d’aluminium qu’il contenait, les pulpes additionnées de 75 y0 d’adjuvant ayant un pouvoir immunigène plus élevé que celles ,additionnées de 50 %, plus élevé encore que celles addition.nées de 25 o/O de gel. Dans la pratique,, le’ tâux de l’adsorbant est ‘fixé en considération de certaines’ néceksités ‘qu’il faut concilier : augmenter 1:activité du vaccin, ne pas d,onne,r, a l’émulsion une consistance trop épaisse, conserver à la dose utilitaire un volume,Fréduit. Le vaccin’. akpestique délivré *par l’Institut Pasteur dé’ ‘$hk$rang est à base’ d’amygdales? ganglions,, ratés et poumons; on incorpore aux pulpes 60 y0 ~dè”gel d’alumine titrant 5!5 d’Az.Li>s 3 H20; l’émulsion finaie est~au 115 et contient 5,5 oioO de formol.’ ’ ‘Ii ” Mode d’action du. gel, d’alumine. ‘-1 Le &P d’!alumine’ paraît exercer un double rôle ,: par .sa résist,ance a la résorption et, son union intime à la substance du vaccin, il stimule l’élaboration de l’immunité (action sur l’organisme); et ‘d’autre part, il préserve les émulsions, formolées de l’affaiblissement (action sur le vaccin) en neutralisant, c’est probable, par un mécanisme indéterminé, l’excès d’aldéhyde formique. Avantages techniques et pratiques de,I’emploi .du vaccin au gel d’alumine. - De 1930 à 1939, l’Institut Pasteur de Nhatrang a mis à la disposition du Service des épizooties d’Indochine un vaccin formolé,et un vaccin toluéné non additionnés d’adjuvants; 61 millions de centimètres cubes en ont été délivrés. Le vaccin formolé peut être préparé tres rapidement en Saison du pouvoir microbicide de 1,‘aldéhyde formique, mais il s’affaiblit rapidement. Le vaccin toluéné vaccine plus forteme,nt et plus régulièrem.ent, la résistance qu’il engendre ,est plus durable et il ne s’affaibiit que lentement; mais sa préparation est longue * Retour au menu ADJONCTION DE GEL D’ALUMINE AU VACCIN CONTRE LA PESTE 271 en ce sens que la stérilisation des germes adventices s’effectue lentement dans les ‘émulsions tissulaires soumises a l’action du toluène. Le vaccin au gel d’alumine réunit les avantagesde l’un et l’autre des précédents ; sa supériorité résulte de ce qu’il possède trois qualités primorest rapide parce qu’il est un vaccin formolé; diales : 10 sa préparation ‘&Jil possède, quelques jours après la préparation, unpouvoirimmunigène très supérieur’.à celui des émulsions ordinaires, agissant à dose dix fois moindre que le vaccin formolé et cinq fois moindre que le vaccin toluéné.; 3% il conserve une haute et franche activité beaucoup plus longtemps que les vaccins ordinaires, les vaccins formolés notammént. Indépendarnmebt de leurs incidences techniques, ces faits ont des conséquences pratiques importantes : a) possedant un pouvoir élevé, le vaccin au gel peut être employé à des doses inférieures à celles des vaccins ordinaires d’où, pour le personnel chargé des vaccinations un gain de temps et une économie de matériel b) la réduction du volume de la dose, de sa teneur en parenchyme, réduction corrélative d’une plus grande activité des émulsions, entraîneune diminution des dépenses de fabrication et de stockage en chambre froide: c) le vaccin ne s’affaiblissant que lentement on peut en constituer des réserves, d’où plus de régularité dans la fabrication, d’aisance dans les livraisons, de souplesse dans l’utilisation; d) enfin et c’est probablement l’avantage le plus précieux, l’emploi du gel d’alumine en tant qu’adjuvant du vaccin antipestique permet de réduire dans une proportion importante, presque de trois à un le nombre d’animaux necessaires à la fabrication. De 1940 a 1945, il a été employé en Indochine 55 millions de centimètres-cubes de vaccin antipestique au gel d’alumine et l’on peut évaluer à deux millions le total des animaux vaccinés. Partout où elle a été judicieusement et correctement appliquée la vaccination par pulpes organiques adsorbées a conduit aùx résultats attendus. INSTITUT PASTEUR DE NIIATR,ANG (Indochine) I Retour au menu NOTES SUR QUELQUES PLANTES DU SAHEL FOURRAGÈRES par M. JOUSSELIN Les pâturages camelins peuvent se classeren trois grandes catégories : Pâturages d’arbres; paturages d’oueds; pâturages de dunes. Cette classification est très imparfaite car de nombreux végétaux herbacés ou arbustifs se rencontrent dans le lit des oueds et sur les dunes. 1. - Pâturages d’arbres. -Presque tous les arbres ont 1eurSbranches garnies de fortes épines qui ne gênent nullement le dromadaire; celui-ci prend les jeunes branches au milieu de leur longueur, les sectionne ou bien retire sa têteenarriére en arrachant les feuilles; de cette faCon les épines se couchent sur la branche. Mimosées : Tala (A) = Abesar (A) = Akch (T), demia tortilis. - Arbre très répandu dansle Sahel; malgré ses épines,est très recherché du dromadaire qui en consommeen toute saison. Les fruits appelés caroubesou Tahora en temaoheq sont très apprétés. Tamat (T), Acacia seyal. - Répandu dans tout le Sahel; bon fourrage de qualité identique à 1’8cacia lorlilis; épines plus petites; gousses plus fines. Amour (A) = Aggar (T), Acacia arabicu. - Se rencontre également dans tout le Sahel mais en moins grande abondance que les précédents; recherché par le nomadepour sa gommeet son écorce qui fournit un excellent tanin; grandes gousses nommées Taggart par les Tem.; peuple les terrains assez compacts. A’ates (A), acacia albida. - Bon fourrage, plus fréquent dans 1’Azouad. Irouar (A) = Ioua’rouar (A),’ Acacia cerek. - Grand arbre du Sahel; grandes caroubes; fréquent dans les terrains sableux. Sedra bled (A) = Oraf (T), Acacia sfe,~occtr~rc. - Grand arbre. plus fréquent dans I’Azouad. Igargar Césalpinées : (A) = Aguerguer (A), Caesia seràit purgatif et même toxique. aculijoliu. - Peu mangé du bétail, Burséracées : Adres (A) = Aderas (T), Cowvnziphora ajricmcc. - Arbre do moins de 5 mètres; est le premier à reverdir dans 1’Azaouad et est consomm6 à ce moment (septembre à décembre) est ensuite délais& pour les mimosées. Eh. et MBd. vi%. des Pays tropicnux.,~- Octobre 1947.. 2 Retour au menu ~ ‘: 274 M. Chenopofliacées : JOUSSELIN 1 Terehit (T) = Tahara (T) = Askaf (A), Tragtinwn n%datwn. de la région de Taoudéni (Sahara septentrional) apprécié daire, peu des autres espèces. Simarubacées Teichoi (T) = Taborak épines vertes; Arbrisseau du droma- : (T), Balades aegyptiaca. - Arbre de 4 à 10 mètres; fruits ressemblant a la .datte; pâturage accessoire. Polygonqcées : comoszcm. - Arbre de 2 à 3 mètres de haut; excelr lent pâturage de, l’ileouad, pousse dans les lits sablono71imoneux; peu ‘apprécié des autres espèces. Aouaraeh (T), CalligonzLm I Capparidées : Eisein (A) = Aizeur (A) =.Tadomet’ (T) = Tad’hent (T), Boscia semegaZensis. -.Buisson sahélien; 1 à 2 mètres, toujours vert, fleurit pendant l’hivernage. Atil (A) = Eteil (A) F Adiar (T), Moerua rigida ou crassifoZia. - Arbre de 5 à; 10 mètres; fleurit aux premières pluies; reste très longtemps vert; bon fourrage des savanes désertiques, fruits en grappes, sucrés, mais seraient purgatifs. Papilionacées Irzik (A) = : faginea = Bouckouk,(T.). - Grand arbre assez peu appété du dromadaire qui doit s’y accoutumer avant d’en consommer une certaine quantité; habite les terrains alluvionnaires compacts. Plemifigia Aklépiadées : Asebaïe‘(A) = Ana, (T) = Titarek (M), Leptadenia spartunz. - Arbuste pouvant atteindre 3 à 4 mètres; son port rappelle celui du genêt; bon fourrage malgré sa dureté, assez appété, habite les lits sablonneux. Til iacées : Legleï (A) = Tarakat (T), Grevia betuZifotia.~-Arbre ayant des feuilles avec un, limbe as-sez large de couleur jaune verdâtre; le port général de l’arbre rappelle celui du saule; habite les lits sablonneux. LortinthacéeS : Akaouate (T) = Eklaf (A). Loranthus @obiferus. - Il ne s’agit pas d’un arbre mais-d’un parasite des mimoséee, à la façon du gin; très recherché du ~dromadaire, ne-peut pas constituer un pâturage. II. - Pâturages Molluginacées Amsrar (A) = Ameterar de dunes. : (T), Gisekia pharmacoides. - Bon fourrage.quand il -. Retour au menu QUELQUES PLANTES FOURRAGÈRES DU 275 SAHEL est vert, plante annuelle rampante, 30 centimètres de long; apparaît apr&a les premières pluies. Se rencontre également dans les oue$s. Zygophyllacées : Eglech (A) = Timougloust jusqu’en (T), Tribulus nmcropterus. - Bon pâturage, dans 1’Adrar. Est associé avec le ha& pâturage f6vrier Cypéracées vert sal& : Taliguït (T) = Telebout (T) = AligG (A), Cyperus très grossier, n’est consommé que lorsqu’il Cruciféres congknneratus. - Fourrage est jeune. : Oussit (T) = Akchit (A), bon pâturage; tiges sol, puis redressées Pâturage du Nord, d’oueds. Papilionacées - Plante annuelle constituant un tr& tomenteuses de 20 à 30 centimètres couchées sur le à leur extrémité; feuilles allongées; fleurs roses. se rencontre également dans les lits sablonneux g. Farsefia. : Amasmaz (A) = Isersan (T), g. Tephrosia. - Pâturage accessoire de dunes, se rencontre également dans certains oueds à lit pierreux; mang8 de tous les herbivores. Téjao (A) = Taohaout (T), Indigofercl senzifrijuga. - Très bon pâturage, peu abondant dans 1’Adrar. Graminées : Serdoum (A) = Taranmout (T) = Enoi du Touat, Br&ida kcutifolia. Pâturage du nord du Sahel. Tossouyé (T) = Sbott (A), Av+istida pwngens. - A l’état sec se nomme Drinn (A) et à l’état vert Illik; herbe vivace de 60 centimètres; feuilles dures identiques à celles du jonc. R ham nacées Tabagalt n’édiat (T), %\. III. - Pâturages FicoYdées : Zizyphus lotus. - Jujubier, très accessoire. d’oueds. : Amedressal(T) = Egratin traïb (A) = Aguertie, Trianthenm pentendra. .- Plante annuelle rampante à racine pivotante.se présentant en touffes de 15 à 30 centimètres de diamètre; excellent fourrage très appété du dromadaire. Amaranthacées : Tachelanretaïl (T) = Egratin un de& premiers (A), Annarantus blitum. à pousser après les premières - Très bon fourrage pluies. Q Retour au menu 276 M. JOUSSELIN Rutacées : Taguerouft (T) = Timougloust traïb (T) = Tadressa (A), Tribulus ternestris. Très bon pâturage à l’état vert mais serait sujet à ‘provoquer des météorisations chez le dromadaire venant de faire une cure salée; pousse en tous terrains; apprécié de tous les herbivores. Acanthacées : ed&s. - Excellent fourrage pouvant atteindre 10 à 25 centimètres, inflorescence en épi quadrangulaire garni d’épines; fleurs bleues; très recherché’ du dromadaire g l’état vert et même à l’état sec. ,Tqkaneït (T) = Eflioh (A), Blepharis Légumineuses : - Légumineuse à (T), Tephrosia polystachia. fleurs rouges très recherchée du dromadaire, mais dangereuse consommée humide de rosée, car provoque des météorisations. Pousse . principalement dans les lits pierreux. Ediat (A) .= Taguinguillit Crucifëres ,” : (T), Xhowvuia ‘arabica. - Plante annuelle de 0,50 à 1 mètre de haut, forte tige, larges feuilles. Fourra#ge très aqueux recherché du dromadaire, doit être associé avec des pâturages secs (arbres). Ne serait mangé de préférence que la nuit ? Pousse dans les les fissures ensablées de rochers; savanes désertiques rocailleuses, pâturages du nord de la zone de nomadisation. Tasselarh (T) = Tabazouaguet (T), Morettia oanescens. - Plante vivace rameuse de 30 à 60 centimètres de diamètre, feuilles assez larges. Fourrage de la saison des pluies, abondant dans les dépressions de plaines; excellent fourrage pour tous les herbivores. Jir-jir (A) = Aelouat Salsolacées : Issiti (T) = Ressal (A), Xa7soZa foetida. Chénppodiacées Excellent fourrage salé de 1’Adrar. : Had (A) = Tachara (T), ~CornzcZaca momaoantha. - Excellent fourrage salé consommé pendant l’hiver, doit être associé avec d’autres végetaux moins aqueux. Pousse dans les plaines sablonneuses et graveleuses du nord de la zone de nomadisation. Bien mangé du dromada,ire mais peu des autres espèces. Convoivulacées Imsiken (T), Convolvohs : fattiensis. - Très bon fourrage d’oued. Portulacées’: Alora (A), Portzclaca oleracea, pourpier d’oueds et parfois Molluginacées Ameterar (T) = Amsrar commun - : très accessoire .. (A), Chsekia pharnacokZes (voir pat. de dunes). _I : Fourrage de dunes. - ---- --j’ Retour au menu QUELQUES Graminées Cram-eram, f%nchrus PLANTES FOURRAGÈRES DU SAHEL 277 : catkartkus. - Fourrage d’oueds et de dunes ne se rencontrant d’apr&s Aug. Chevalier qu’au-dessous du vingt et unieme parallèle. Excellent et abondant fourrage de l’Asaouad où il constitue à lui seul des pâturages. Plante annuelle de 30 à 40 oentimetres. Selon son état de végétation est appété. Initi (A) = Ouaszaï (T) lorsqu’il est sec. Gasbah (A) = Akhallas (T) lorsqu’il est vert. Alémose (T) = Noir (A). - Sous ce vocable sont rangées un grand nombre de Stipées du g. dristida; certaines sont consommées par le dromadaire et portent des noms particuliers : Icardanella (T), Aristida plunwsa. Tessamet (T), drtitidu adcientimis. poussent dans les lits sablonneux. Macoubah (A) = Afazour (T), Paaieuw furgidunz. - Panicée formant de grosses touffes pouvant atteindre 2 mètres, tiges très dures; n’est consomme que lorsqu’il est jeune. Pâturage accessoire abondant dans les lits sablonneux, limoneux et pierreux. Tougourit (T) = Askanit (A), Latipes senegalelzsis. - Plante annuelle consommée à la fin de la saison des pluies. Teloloud (T) = sag el mohor (A), aristida stipoi’des. - Plante annuelle de la fin de la saison des pluies; 60 centimètres à 1 m. 20 de haut, assez bon fourrage. Retour au menu REVUE LE ROLE ET L’IMPORTANCE DU PATURAGE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS CHAUDS par G. CURASSON Le rôle que joue et surtout que peut jouer le pâturage dans l’élevage et, de façon plus générale, dans l’économie des pays chauds, est considérable et pour bonne part méconnu; il est également varié et présente des aspects divers selon les régions et surtout les modes d’exploitation du bétail et du sol. Le pâturage est le seul mode d’alimentation des bovins et des moutons dans la plupart des pays tropicaux a élevage extensif ;’ même en élevage intensif, une grande part de la nourriture distribuee. Q l’étable ou à l’écurie provient des pâturages (foin, silo). On a calculé que les produits issus de I’éJevage pastoral constituent 90-% des exportations totales de la Nouvelle-Zélande, 50 oh de celles de l’Australie. Cela montre l’importance économique des pàturages dans les pays d’élevage extensif (J.-B. ORR, 1944). Un des aspects importants de cette question, c’est celui des « prairies aériennes » où les arbres et arbustes jouent un rôle alimentaire dominant. 11 est probahre, en erfet, ainsi qu’il est noté dans !‘introdurtion à « The use and misuse of shru bs and trees as fodder » (1) qu’il existe dans le monde plus d’animaux se nourrissant d’arbres et d’arbustes ou d’associations dans lesquelles dominent ces végétaux que sur les prairies proprement dites : savanes et zones subdésertiques de L’Afrique, maquis de la zone méditerranéenne et du Moyen-Orient, « bushs » de l’Afrique du Sud, de l’Australie, fruticées des déserts,et subdéserts de l’Amérique du Nord et du Sud, zones forestières de l’Inde, etc. Ces pâturages ne sont pas toujours d’aussi bassequalité qu’on le pense généralement. En effet, comme le fait remarquer RUSSELL (1947), les arbres et arbustes, en leurs éléments habituellement consommés, sont de façon générale plus riches en protéine digestible que les herbes et les.foins des mêmesrégions ; il ne paraft pas y avoir, comme pour les fourrages herbacés, un accroissement saisonnier de la teneur en protéine et en phosphore; au moment où l’herbe est sèche et a une faible teneur en ces deux éléments, le feuillage des arbres et arbustes continue à être modérément riche du (1) Voir Bibliographie, numéro 3 de cette Revue. Retour au menu 280 G. CURASSON même point de vue; mais les gousses des espèces arbustives et des arbres de la famille des Légumineuses fournissent un apport utile de protéine et de phosphore au moment où, saisonniérement, les herbes indigènes ont la teneur la plus faible. Le coefficient de digestibilité de ces fourrages a. été peu étudié; par contre, l’analyse brute. a été pratiquée pour beaucoup d’entre eux, en sorte qu’on peut approximativement; par la méthode de KELLNER, établir leur relation nutritive. On constate ainsi, toujours d’après RUSSELL, que, Q part une ou deux exceptions, surtout celle des Opuniia, qui sont pauvres en protéine, les feuilles et les gousses ont une valeur égale à celle du bon foin de prairie d’Europe et parfois du foin de luzerne. Livrées presque toujours a la vaine pâture, ces associations sont, en général, au moins saisonnièrement, surpeuplées en bétail, et c’est là une cause de dégradation du sol contre laquelle on a jusqu’a present peu réagi;- certes, il est bien des régions, et part,iculièrement en élevage nomade, où il est difficile de réglementer l’usage de la flore fourragère naturelle; mais il en est d’autres où, selon les circonstances de lieu, on devra régler soit la protection des arbres et arbustes, sauvegarde contre l’érosion,’ soit livrer à d’autres spéculations agricoles des terrains actuellement « en brousse )), mais qui pourraient donner des cultures vivrières ou industrielles, ou encore être transformés en prairies de Graminées ou de Légumineuses. Ailleurs - et l’expérimentation a déjà été tentée de ‘ce point de vue aux Indes occidentales - on peut envisager d’augmenter la teneur en protéine des pâturages herbacés en y introduisant des arbres et arbustes de la famille des Légumineuses appartenant aux genres Leucœna, Prosopis, Albizzia, etc. Ce problème ‘des « pâturages a protéine » reste à étudier sous ses‘principaux aspects : proportions 9 établir entre les espècesherbacées et arbustives; détermination des espèces qui, selon les régions, peuvent servir à la fois de fourrage, de brise-vent,, d’ombrage ; mode d’utilisation des parties comestibles, etc. On a envisagé aussi la culture de certaines espècesarbustives, particulièrement des Salsolacées, en des régions sablonneuses où poussent seules quelques graminées annuelles. Ainsi, en Australie occidentale, l’introduction d’dtriplex semibaccata, de Kochia brevifolia qui se propagent ensuite naturellement, a amélioré et stabilisé des pâturages de faible valeur. TOUSces problèmes - et aussi celui de la lutte contre l’envahissement des pâturages, herbacés par certaines espècesarbustives d doivent être étudiés et résolus selon les circonstances locales, et il reste de ce point de vue a peu, près tout à faire. Mais c’est dans le :C rkixed farming 11,dans l’élevage associé à une culture déterminée, solutions vers lesquelles on tend partout où peut se réaliser cette association agriculture-élevage qui doit être la base ,du Retour au menu IMPORTANCE DU PATCRAGE DAKs L'&COSOJIIE DE9 P.iY3 CHAUDS 281 progrès agricole et économique dans la plupart des pays chauds, que le pâturage demeure le mode d’alimentation le plus économique pour le bétail a cornes, le cheval pendant la première partie de sa vie, et même le porc. Quand on élève du bétail laitier, l’économie est particulièrement marquée. Ainsi, dans les zones Sud de l’Indiana, on a calculé que, dans les fermes laitiéres, le pâturage fournit les éléments nutritifs totaux a un prix qui n’est que les 27 centièmes de celui des produits récoltés (MORRISON, 1946). Le fait que le pâturage est une source importante de protéine inter\-ient dans le mode d’élevage; l’entretien d’une tonne de bétail laitier est assuré par 80 ares d’herbe non pâturée (NICHOIS~ 1944). Comme, par ailleurs, et à l’inverse de ce qui se produit en Europe, l’importation ou la production d’aliments concentrés est difficile ou économiquement impossible en bien des régions chaudes, on doit avoir recours au. foin ou à l’ensilage provenant des ressources locales, ce qui augmente encore l’importance des ressources fourragères. En Afrique du Sud, on estime (POLE EVANS, 1944) qu’il n’est pas de meilleure méthode pour maintenir et accroître la fertilite des sols semiarides que le pâturage. u L’herbe est le produit naturel le plus imporiant que possède le pays; elle restaure la ferlilifë naturelle du sol plus rapidement et plus efficacement qu’aucune forme de végélallon; l’herbe maintient la fertilifé du sol plus longtemps que n’importe quelle culture; l’herbe crée une structure du sol qui le rend moins sensible à l’érosion que n’importe quelle planie de couverture... La négligence du couvert herbacé amène la baisse de la fertililé du sol et une agriculture croulante, d’of2 pauvreté, maladie, faim, misère, désasire national. Ces symptômes, nous 1eS voyons aujourd’hui en Afrique du Sud ! » Cette gravité de la question des pâturages et sa répercussion sur l’économie du pays est surtout grande dans les régions oti la colonisation européenne, en demandant beaucoup au sol par les cultures de rapport, a contribu à son appauvrissement; un retour en arrière est souvent nécessaire, avec une révision du mode d’exploitation de ces sols. Ailleurs, la pauvreté des pâturages est un obstacle à l’entretien d’espèces améliorées et à une meilleure ut,ilisation du bétail indigène. Les progrès de l’élevage y ont comme condition première l’amélioration de l’alimentation par le pâturage. Ainsi, dans l’Inde (BURNS, 1944), on estime que la production laitière des vaches peut être augmentée de 75 %, dont 30 y0 par la seule amélioration de l’alimentation et 15 y0 par réduction de la période de régime sec. Malheureusement, les études nécessaires à l’établissement d’un programme variable avec chaque zone climatique et, dans celle-ci, avec le mode d’exploitation du sol, n’ont pas été pousséesassez loin. Si on conna% la valeur alimentaire de bien des espècesfourragères tropicales, on n’a pas encore pu fixer suffisamment les conditions de leur culture, Retour au menu 282 G. CURASSON de leur association, de leur extension. 11existe de ces divers points de vue dè nombreuses lacunes. De façon générale, on n’a pas encore su créer des pâtures analogues a celles des pays tempérés,’ et les fourrages sont généralement coupés et mangés en station. On n’a pas su encore augmenter la teneur en protéine des fourrages par l’association graminées-légumineuses (sauf l’exception, que nous avons citée, des .« pâturages a protéine N). On ne connaît pas non plus, dans les régions chaudes et humides où cela- paraît -cependant réalisable, d’associations variées constituant, comme en Europe, des prairies temporaires oh permanentes. Alors qu’en Europe, on considère maintenant qu’on doit avantageusement, faire entrer dans tout système d’assolement un pâturage bas de Courte durée, et qu’on peut recourir à des herbes fines fournissant un réseau serré de radicelles, les fourrages tr.opicaux les plus appréciés sont’ de grandes graminées érigées vivaces, poussant en touffes, les racines de chaque sujet bien séparées. Dans la lutte contre l’érosion, ces espèces doivent mal s’opposer au lavage du, sol ; par contre, pour une. même superficie, ces herbes tropicales donnent une quantité de fourrage double ou triple de ce qu’on obtient en pays tempéré et, bien ,que leur valeur nutritive soit en général moindre, la proportion d’unités nutritives pour une surface donnée est considérablement plus grande, surtout en régions chaudes et humides où la période de pousse est plus longue (PATERSON, 19441. Toutes ces considérations montrent que si les recherches sur l’aménagement des pâturages et la production des fourrages n’en sont sous les tropiques qu’au stade primitif, leur importance future n’en est que plus grande., Liées aux autres questions agricoles et économiques,, et en -raison de l’interdépendance de ces problèmes, elles doivent, parmi les recherches d’agriculture tropicale, prendre une place de plus en plus grande dans diverses régions, parce qu’elles conditionnent l’établissement des exploitations mixtes qui paraissent devoir être la base .du système agricole en bien des zones tropicales; qu’elles sont liées à la conservation du sol et au mieux-être des populations che’z qui le manque de protéines alimentaires ne peut être combattu que par une prod’uction accrue de la viande et du lait. A cette tâche doivent, se mett,re, en collaboration étroite, agronomes, biologistes et vétérinaires. « Le manque actuel d’informations à ce sujet est un réel handikap pour ceux qui, sont responsables, de la politique agricole, et un plan bien- eta’bli de, re,cherches est- non seulement urgent, mais aussi appelé à fournir de riches fruits dans un proche avenir » (PATERSON, 1944). Retour au menu IMPORTANCE 1947. 1947. 1946. 1944. 1944. DU PATURAGE DANS L’ÉCOXOMIE DES PAYS CHAUDS 283 The use and misuse of shrubs and trees as foddrr. Imperial Bureau of Pastures and field Crops, Aberstwyyth. - RUSSELL F.-C. - The ohemical composition and digestibility of fodder shrubs and trees. In Thc Use and mis-use of shrubs and Irees as fodder, p. 185. - MORRISSON. - Feeds and Feeding. New-York. - NICHOLS J.-C. - The animal erop in relation. to alternate husbandry. In « Alternate Husbandry bj, Imperial Bureau of Par&ures and field Crops, p. 94. - PATERSON D.-D, - Grassland Management in M’est Indies. In n The Provision of animal fodder in tropical and subtropical Countries, Part One m. Imperial Bureau of Pastures and field Crops, p. 7. Retour au menu OBSERVATIONS .- MENUS FAITS VACCIN ANTIPESTIQUE par G. FORMOLÉ ALUMINÉ: DOUTRESOULLE Prescrite dès 1941, l’adjonction du gel d’alumine au vaccin formolé simple n’a été généralisée au Soudan qu’a partir de 1943. Malgré l’utilisation du produit par certains agents vétérinaires, on ne trouve en 1941 et 1942 aucune discrimination entre vaccin formolé simple et vaccin formolé aluminé. Cependant dès 1941, le Chef du Service de I’Élevage du Soudan à l’époque, écrivait : « Nous pouvons dès maintenant affirmer qu’un progrès considérable a été réalisé cette année dans la vaccination antipestique par l’utilisation du vaccin formolé aluminé. Ce procédé doit être regardé comme le meilleur actuellement connu. 10 Économiquement il est très supérieur au vaccin ordinaire puisqu’on l’utilise à la dose de 2 à 10 cc. suivant la taille du sujet à immuniser au lieu de 25 à 40 cc. 11 est ainsi possible avec un seul veau de préparer le vaccin nécessaire pour 200 à 400 têtes au lieu de 40 à 80. 20 La conservation plus durable permet de le préparer dans les centres installés convenablement et il n’est plus nécessaire de transporter en brousse un matériel compliqué et fragile. 30 On peut, en outre, confier sa préparation à un personnel sélectionné qui produira toujours un vaccin égal à lui-même, supprimant presque complètement les erreurs de dosage du formol, l’emploi de veaux faisant une peste atypique, en un mot la plupart des causes d’échecs du vaccin formolé ordinaire, causes qui toujours proviennent d’une mauvaise application de la méthode. 40 Enfin la faible dose de vaccin nécessaire permet d’opérer très rapidement et diminue considérablement les risques de réaction inflammatoire au point d’inoculation; elle permet, en outre, l’utilisation. ,de seringues d’un calibre courant, plus facile à manipuler que les seringues de 100 à 150 cc. » En 1943, il a été pratiqué 35.45G vaccinations au gel d’alumine contre 270.286 vaccinations simples et le Chef du Service dans son rapport de gel d’alumine dans la confection du vaccin écrivait : « L’adjonction a été employée sur une échelle qui va sans. cesse grandissant.e... Il Retour au menu 286 G. DOUTRESOULLE jouit, d’ailleurs, d’une grande faveur auprès des agents du Service par l’économie des veaux et ltéconomie du vaccin qui en résulte. N En 1944, les vaccinations au gel d’alumine se ‘En 1945, ces chiffres montent B 180.666 contre simples. En 1946, des instructions ont été données po& vaccin alurniné, à la suite ,d’accidents survenus infectantes. 430.000 vaccinations au gel d’alumine sur 509.084 vaccinations antiseptiques simples. chiffrent a 116.621. 186.346 vaccinations l’emploi unique du aYec les methodes ont été pratiquées , Les Peulhs ont’ si bien compris que d’eux-mêmes ils sollicitent à période fixe l’immunisation de leurs troupeauk. Selon eux, des animaux vaccinés trois, ou quatre années successives acquièrent une immunité solide, comparable quant aux résultats à celle que peuvent conférer les méthodes infectantes. Des agents vétérinaires opéra’nt- en &rousse ont fait également les mêmes constatations. A l’heure,actuelle notre préférence va à cette méthode qui, pendant longtemps encore, restera la seule arme pratique .à notre disposition. En effet, l’emploi du virus capripestique sera subordonné à de nombreux facteurs (dessiccafion conservation - transport) qui limiteront sa généralisation, du moins pour I’iwtatit. Son emploi, compte tenu des réactions provoquées, doit &tre fait avec circonspection chez les taurins. Seul l’avenir nous dira si le vacc.in aluminé doit céder le pas au virus capripestique. Service de l’filevage - Soudan francais. Retour au menu NOUVELLES LA SITUATION 4 PROFESSIONNELLES DE AU DEBUT DU .DE LA DEUXIÈME L’ÉLEVAGE SIÈCLE .ET GUERRE par H. , I INDOCHINOIS A LA FIN MONDIALE (1) JACOTOT II n’ebt pas excessif de dire qu’en Indochine l’exploitation des espèces domestiques n’a été conduite méthodiquement que du jour où des colons et des techniciens franyais ont entrepris de mettre en valeur les productions naturelles du sol. Avant l’arrivée des Français en Indochine, nul ne soupçonnait, dans 16s sphères dirigeantes ni parmi les élites des populations, qu’il existât, sous le nom de zootechnie, un ensemble de disciplines scientifiques relatives à la production et à l’utilisation des animaux; d’ailleurs, si les éleveurs annamites, cambodgiens, laotiens avaient possédé les notions rationnelle de l’élevage, ils eussent été indispensables a la conduite empêchés de les mettre à profit parce qu’ils étaient sans défense contre les épizooties meurtrières que nous leur avons appris à combattre et que nous combattons avec eux. Quelle 68it la situation du cheptel indochinois il y a cinquante ans et dans quel sens a-t-elle évolué depuis? De temps imm&morial, 1~ Aunamites, les Khmers, les Thays ont élevé des buffles, des bœufs, des chevaux, des porcs, des oiseaux de basse-cour; seul, le mouton est d’introduction récente dans le paFs et, l’on ne saurait dire qu’il s’y soit solidement implanté. Pour les Khmers et les Annamites, l’objet essentiel de 1’8levage des buffles et des bœufs était la product,ion d’animaux de travail; la consomma.tion de la viande venait en second lieu chez les Annamites, la religion la prohibait chez les Khmers; dans plusieurs groupes importants d’autochtones laotiens et montagnarde, l’élevage des buffles n’btait pratiqué qu’en vue de sacrifices rituels. Nulle part on ne faisait usage d- laitage. Les choses ont peu changé dans les villages, mais la mise en culture d’import,antes superficies par les colons européens et certains agriculteurs du pays a exigé l’emploi d’attelages multipliés; dans les agglomérations de quelque importance, les besoins des populations en viande de boucherie, en lait et dérivés du laitsesontprogressioementaccrus. En outre,desmigrationsintérieuressesontétablies;ellesneportaient quesurdespetits groupesautempsdessentiersdemontagnk et des pistes, alors que csrtains cours d’eau (1) Ce travail a été rédigé alors que rien ne faisait coup de force japonais et insurrection annamite. restaient préroir infranchissables les événements pour les de 1945 en Indochine, Retour au menu 288 El. JACOTOT troupeaux p-adant une grande partie de l’a,nnée; elles se multiplièrent progressivement et permirent aux régions propices du Cambodge, de l’Annam, du Laos d’envoyer leurs excédents de bétail en Cochinchine et au Tonkin; ces mouvements, presque réguliers ensuite, devinrent importants. Enfin, lorsque des services de cargos relièrent Saïgon, Tourane, Ha,Lphong aux ports de Chine, des Philippines, de Malaisie, l’Indochine put exporter du gros bétail : buffles de trait en provenance du Tonkin, du Laos, du Cambodge, boeufs de boucherie en provenance du Cambodge, de l’Annam, du Laos. Quoi ‘qu’il en Soi#t, le troupeau bovo-bubalin qui, pendant longtemps, était resté numériquement stationnaire, a montré une tendance très nette à Paocroissement b partir de 1930. Dans presque toute l’Indochine, la viande de porc a toujours été la base de l’alimentation carnée pour l’autochtone; elle se partageait ce privilège avec le poisson; l’appoint d’azote fourni par le nuoc-mam (1) et le prahoc (2) était a.ppréoiable surtout’ dans le Sud, encore qu’irraisonné. ‘De bonne heure les jongues chinoises, réglant leùrs déplacements sur le jeu des moussonsalternées, convoyèrent les porcs des deux grands deltas tonkinois et cochinchinois et de certaines riches vallées d’Annam vers la Malaisie et vers Hong-Kong; plus tard, les exportateurs empruntèrent les grandes lignes de navigation; dans l’ensemble, cette sorte de trafic s’amplifia sensiblement au cours des années. Et l’on peut admettre, encore qu’il soit difficile d’apporter sur ce point des précisions, que tant en raison de l’accroissement des populations locales qu’en raison du développement des marohés extérieurs, le cheptel porcin de l’Indochine est en augmentation depuis le début du sibcle. Le cas du cheval est très différent de celui des espèces précédemment citées. Il existe en Indochine plusieurs régions qui, les faits l’ont démontré, sont favorables à l’élevage du poney-annamite; ce petit équidé qui s’apparente à plusieurs types de chevaux d’Extrême-Orient, se présente ici sous diverses variétés comparables les unes aux autres quant à la conformation et aux aptitudes et qui, par dégenéresoence, donnent toutes les sujets semblablement minables dont le speotacle,n’est pas ménagé au tourist(e. Il y a vingt-Cinq ans encore, il existait dans les provinces de Battambanget de Kompong-Cham (Cambodge), au Darlao et au Kontum (Annam), auTranninh et aux ISapanh (Laos) d’importantes réserves de chevaux que leur belle venue, leur conformation harmonieuse, leur vigueur signalaient à l’observateur le moins averti. Mais depuis, une sorte.de crise a frappe l’élevage du cheval et l’on en est à se demander si ces grands centres de production ne se tariront pas dans un avenir prochain. La désaffection pour l’élevage du cheval de certaines populations rurales qu’on aurait pu croire attachées a cette speculation par une vocation ancestrale, relève de causes diverses dont les deux principales sont complémentaires : l’ouverture de routes dans les régions oil l’on, ne se déplapait jadis que sur des sentiers ou des pistes; la concurrence qu’ont faite et continuent à faire aux chevaux de bat, de selle et de tmit la charrette à bœufs, ,la bicyolet,te et l’automobile partout où elles ,peuvent passer. Bref, il est de toute évidence que le cheptel équin. d’&doohine s’amenuise et s’abâtardit progressivement; l’élevage du cheval annamite est en péril; il (1) Le nuoc-mam, très largement consommé par les Annamites de toutes les catégories sociales, est une solution salée d’acides aminés;.il résulte stases de leurs organes digestifs sous protection de ia digestion de sel marin. de certains poissons par les dia- (2) Le prahoc, condiment cambodgien lui aussi très répandu, est le résidu solide laissé par la fermentation de poissons salés, séchéset broyés: Retour au menu NOUVELLES 289 PBOFESSIONNELLES importe que, de cela, lea milieux intéressés et les autorit& responsables prennent nettement conscience. Quant A l’élevage des volailles, il est depuis de nombreuses années en constant dfkeloppement; spéculation familiale par excellence, pourvoyeur r&wlier dea grands et petits maroh&s, de l’khoppe du traiteur, l’élevage des volailles s’est accru pame que la population s’accroissait,.11est même en mesured:ali: menter un important commerce d’exportation; des pigeons, des poules, des canardssurtout et des œufs son5plusieursformes s’en allaient naguére contribuer à l’approvisionnement deB grands centres de consommationde Ia Chine du Sud et de la Malaisie, voire mêmede certaines cités indnstrielles de France et d’Angleterre. Le passéde l’aviculture indochinoise répond de son avenir. Techniquement, la situation de l’élevage se définit ainsi aujourd’hui : chez I’Indochinois, les diverses espécessont représentées par des animaux rustiques mais d’un rendement commercial faible en raison du manque de précocité, du manque de poids et de taille, du manque de finesse; en des cas nombreux, la sous-alimentation réduit encore les aptitudes et le potentiel des sujets. Chez la plupart des colons français et chez un certain nombre d’éle veurs indochinois, il existe des animaux améliorés par croisement et même des animaux importés, de pur sang. Ici, remarque d’une importance primordiale pour le choix’& la mise en œuvre des moyens propres à développer et à améliorer la production animale : tandis que l’éleveur européen et l’éleveur indochinois averti, celui-ci constituant une minorité infime dans la population rurale, sont généralement bien informés des choses de l’élevage et savent qu’ils peuvent trouver dans les services techniques les conseils de spécialistes et un matériel animal de choix, les paysans ignorent presque tout ce qu’il leur faudrait connaître -ou travaillent à contre-sens; ils ne savent pas non plus qu’on pourrait les aider efficacement ou négligent de demander qu’on les instruise. Enfin, les Services vétérinaires des cinq parties de l’Union possèdent dans leurs établissements zootechniques des. souches plus ou moins abondantes de diverses races qu’ils emploient a des croisements ; les produits en sont répandus dans les provinces les plus propices ou confiés à des propriétaires éclairés (1). Numériquement, le volume des divers cheptels s’exprime approximativement comme suit : Bovins. . . . . . Bubalins . . . . 2.000.000 1.600.000 Chèvres . . . Moutons . . . 35.000 14.000 (1) Depuis quece travail a été rédigé, des destructions systématiques chez les fauteurs desquels l’aveuglement le disputait B la sottise ont fait disparaître au Tonkin, en Annam et en Coehinobine la présque totalité des géniteurs améliorés aussi bien dans les établissements zootechniques de I’administr+ion que chez les partiouliers. Au Cambodge et au Laos, les stations d’élevage ont éta laiss6es pendant plusieurs mois dans un Btat de demi-abandon; leur avenir est gravement compromis. E~V et Med. vét. des Pays tropicaux. - Octobre 1947. 3 ’ -- Retour au menu 290 H. JACOTOT Porcs . . . . . . Chevaux . . . . 3.000.000 50.000 Éléphants Volailles.. .. .. 1.500 15.000.000 Envisage dans son ensemble, le problème qui se pose a l’heure actuelle consiste a doter l’Union indochinoise, fédération économique des cinq pays placés sous l’aut,orité de la France, d’uncheptel qui, dans l’avenir, suffise a sés besoins sans cesse CroissantsBen viande de boucherie et de charcuterie, en produits laitiers, en moteurs animés et qui,.s’il se peut, les besoins de l’Indochine ét.ant satisfaits, offre un excédent exportable. . Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette dernière proposition n’a qu’une importance secondaire; l’exportation ëst exposée à de tels aléas - politi,ques, économiques, sanitaires 2 qu’il serait imprudent de vouloir orienter et développer dans ce sens, sans discrimination, l’élevage des espèces animales domestiques du pays.’ Les Pouvoirs publics peuvent, sans exposer les éleveurs a des déboires dont ils auraient en fait la responsabilité première, engager ceux-ci et les’aider a accroître leur production de porcs et de volaiiles parce que cette production tient de son rythme awéléré et d,e sa dispersion entre d’innombrables mains une-souplesse, une malléabilité exceptionnelles. Il.n’en est pas de même en ce qui concerne l’élevage des boeufs, des buffles, des chevaux. On ne doit pas ignorer qu’il existe a l’étranger de vastes territoires ‘très favorables dont les produits pourraient concurrencer sévèrement les nôtres sur les marchés extérieurs. La nécessité qui s’impose en premier lieu est de rendre, la production plus homogène et de l’améliorer, de développer le format en même temps que les aptitudes; cette règle peut être appliquée sans tarder aux principales espèces. Il s’ensuivra d’ailleurs, rapidement, par voie de conséquence directe et parce que, en toutes choses, l’éleveur s’inspirera de principes plus rationnels, un accroissement -appréciable du volume de chacune de ces espèces, ‘Deux principes présideront à la mise sur pied des plans de réalisation : 10 faire c,hoix dc formules simples; 20 dans les délais les pluscourts, en étendre largement le champ d’application. ’ Jusqu’à une époque récente, les animaux améliorés que l’on pouvait observer en Indochine apparaissaient un peu comme des « échantillons )) parmi l’i,nnombrable population de cheptels restés semblables a euxmêmes depuis des siècles. L’heure est venue de généraliser les-efforts; dans ce pays où les conditions ne se trouvent pas encore réunies qui permettraient de constituer de grands élevages tels qu’en possèdent l’Amérique du Sud et l’Afrique centrale, il convient d’intéresser ,au progrés les petits et les moyens éleveurs si l’on veut faire œuvre féconde. Une action vigoureusement conduite chez les colons ei dans les villages permettra, en dix ou douze ans, d’imprimer a la population animale Retour au menu NOUVELLES . PBOFESSIOYï5ELLES 291 des modifications de taille. de volume, de silhouette qui seront apparentes pour tout spectateur quelque peu averti passant sur la route. La sélection est g la hase de toute amélioration intéressant l’ensemble des élevages dans chaque espèce; il faut l’appliquer & une grande partie de ces élevages et pour cela, avant tout, éliminer les reproducteurs défectueux; dans la pratique, cela se traduit par la neutralisation des mâles !es moins satisfaisants. Dans les villages’où cette mesure condtiit g supprimer des reproducteurs utiles, on la complète et la corrige par l’ihtroduction d’étalons empruntés g des régions où il en exipte en surnombre. Le complément de 1s: sélection est le croisement; mais ce procédé doit être appliqué à bon escient et répandu a\-ec mesure. Ce qui importe en cela, c’est de bien choisir les formules de croisement, d’en réduire le nombre et de proportionner l’apport de sang améliorant aux corrections qu’on est en mesure d’imprimer~ à l’alimentation, à l’habitation, ti l’hygiène générale des produits. Dans tout’es les espèces, et cela surtout chez les petits éleveurs du pays, le produit utilitaire de choix est le quart-de-sang; dans les élevages spécialisés, on pourraic faire du demi-sang; bien réussi, il a les,mêmes aptitudes. que le trois-quart de sang et plus de rusticité. Les races de Sind et d’Ongo!e ont été reconnues dans toute l’Indochine comme possédant un ensemble de qualités qui les désigne pour l’amélioration des bovins du pays en vue de la boucherie, du travail ou de la production laitière; mais il y a une dist.inction à faire entre elles car leurs aptitudes ne sont. pas superposables. En certaines contrées, l’existence de taureaux provenant de cr0isement.s antérieurs avec des géniteurs d’Europe, d’Amérique, d’=\ustralie permettra d’infuser Q la production locale une précocité et une finesse de chair que le bétail de l’Inde ne saurait lui donner. L’amélioration des buffles a été presque totalement négligée en Indochine. Pourtant cet animal y est largement employé par les riziculteurs et les exploitants foresGers dsns de nombreuses rdgions; sa viande est consommée. par le paysan ; son cuir est universellement apprécié. Il n’y a pas lieu d’envisager sa disparition avant longtemps et son remplacement rapide par un autre moteur animal ou mécanique. On notera, pour s’en convaincre, qu’il est encore employé aujourd’hui dans plusieurs états d’Europe (Italie et Balkans). Les efforts s’.wienteront utilement d’abord vers l’harmonisation des wriétés autochtones au moyen de la sélection, puis vers l’amplification des ‘meilleurs types par cr&ement indien. La quclité de bon nombre des chevaux qui courent sur les hippodromes de Hanoï et de Saïgon est un Gmoignage formel de ce que peuvent obtenir les vétérinaires qui dirigent nos haras, lorsqu’on leur donne les moyens de travailler et lorsqu’on wiente leur activité vers un Retour au menu 292 ‘3. SACOTOT but, précis. Il est regrettable, 4 plusieurs égards, que des ,résultats aussi brillants n’aient pas été obtenus en ce qui concerne les chevaux de ser-’ vice employés par l’armée et la population civile. Le type du cheval utilitaire a été déterminé; c’est le quart-de-sang arabe. 11areçu la consécration officielle. Il ne reste plus qu’à le répandre. L’amélioration de la race porciné intéresse toute la paysannerie indochinoise; il est désirable qu’on s’y consacre dans les moind’res villages et dans les klevages les plus modestes; des résultats concluants ont été obtenus d.éja, particulièrement en Cochinchine et au Tonkin; le succès n’est lqu’une question de persévérance et de continuité dans I’act,ion. Plusieurs, formules d,e croisement ont été étudiées ; trois sont a retenir parmi ,lesquelles on choisira ‘pour répondre, dans chaque région, aux indications à remplir. En Cochinchine où diverses circonstances’ sont particulièrement favorables à l’élevage du porc, notamment l’abondance de denrées alimentaires provenant du traitement ,industriel, du paddy, on pourra produire dans les villages des porcelets quart-de-sang et même demi-sang Berkshiré ou Yorkshire; au Tonkin et dans le Nord-Annam, on se bornera à répandre le porc de Muong-Khuong ou des animaux de types voisins ; les croisements seront poussés aussi loin que le permettront.les conditions en chaque point, jusqu’à la substitution totale s’il se peut. Au Cambodge, au Laos et dans le Sud-Annam, on améliorera par infusion de sang Berkshire, Yorkshire ou Tamworth, selonles cas. Il faut insister encore sur l’intérêt économique et social de t*out ce qui peut être réaiisé en faveur. de la production porcine, en raison et de la dispersion extrême du cheptel et de la rapidité de croissance des animaux; cette croissance rapide permet de développer la production à un rythme exceptionnellement accéléré, lorsque le besoin s’en manifeste; elle ‘permet aussi.de réàliser dans des délais particulièrement courts des améliorations de format, de conformation et de qualité assez marquées pour convaincre l’éleveur de l’efficacité des procédés mis en ouvre. T,oute différente. est la question du mouton; il n:y avait pas d’élevage de moutons dans le pays avant que des colons francais n’y fussent installés; de nombreuses tentatives ont été faites et aujourd’hui il existe’, quelques troupeaux comptant plusieurs centaines d’animaux, en Annam et au Tonkin; mais le probleme est loin d’être résolu et il comporte de réelles difficultés; le moment n’est donc pas venu de désigner la race ovine que ses facultés d’adeptation.au climat et, la concordance de ses aptitudes avec les besoins à satisfaire recommanderaient aux éleveurs de l’Indochine. On ne peut encore que proposer certains types de moutons a leurs invesLiqat,ions, la préférence devant être accoroée aux dérivés du mérinos. L’élevage de la chèvre, encore qu’assez facile, est de peu d’importance en Indochine et les améliorations dont il pourrait- être l’objet Retour au menu NOUVELLES PROFESSIONNELLES 293 resteront au second plan des préoccupations. Toutefois, ici comme ailleurs, la chèvre est susceptible de remplacer la vache, en tant que productrice de lait, chez le pauvre ou même dans les milieux modestes. On se rappellera que la gent caprine est dépréciatrice des jardins et des forêts. Des essais de croisement ont été faits avec diverses races d’un format et d’un rendement laitier supérieurs a ceux des chèvres du pays; des résultats intéressants ont été obtenus. Il existe plusieurs types de chèvres de l’Inde dont l’emploi conduira sans difficultés techniques, avec un minimum d’aléas et aux moindres frais, au but que l’on se propose. En ce qui concerne les volailles, la conduite a tenir différera selon l’objet. Il n’y a pas lieu d’intervenir actuellement dans l’élevage des canards destinés a l’exportation et qui sont consommés par des Chinois, autrement que pour y combattre éventuellement les maladies épizootiques. Cet élevage est organisé avec une certaine méthode, adapté aux besoins de la clientèle et susceptible d’un développement rapide lorsque la demande s’accroît. La même observation s’applique à la production des œufs exportés à des fins industrielles. Toutefois il serait logique et profitable au pays que fussent agrandies et multipliées les installations qui traitent les œufs sur place pour en séparer les jaunes de l’albumine. Il est probable qu’une partie des œufs, qui naguère étaient exportés pour cela de Saïgon vers Singapore et Hongkong, pourraient être transformés dans les usines d’Annam ; au surplus, le volume de la matière disponible en Cochinchine justifierait la creation de semblables établissements a Saïgon-Cholon. Au contraire, on peut envisager utilement d’améliorer par croisement les basses-cours appartenant à des indigènes évolués - plusieurs races d’Europe et d’Amérique se prêtent à cette opération - et d’y répandre certaines espèces non encore ou peu exploitées : oies, dindes, pintades; dans cet ordre d’activité zootechnique, le progrèss’étendra de lui-même, en tache d’huile, parmi les élevages familiaux; il se maintiendra dans la mesure où le paysan saura ou pourra réunir les conditions favorables à la croissance et au bon entretien de sa volaille. Des sous-produits de l’élevege : graisses, peaux, cornes et onglons, soies, plumes, duvet, boyaux, il y a peu B dire; leur abondance et leur qualité se développeront corrélativement a celles des espèces animales dont’ ils dérivent. En apportant quelques corrections aux procédés de dépouillement et aux traitements qui précèdent le tannage, on rendra propres à des usages variés les cuirs d’Indochine auxquels étaient ouverts déjh les marchés de France, d’Angleterre et de Turquie. Jusqu’a une époque relativement récente, les Services techniques et les particuliers se heurtaient à de sérieux obstacles dans leurs efforts --7 l ~- .-. Retour au menu 294. II. JACOTOT pour développer l’é,levage et améliprer les espéces domestiques locales : la pfécarité d.es moyens de communication, la lenteur des déplacements rendaiè&difficile la conduite des essais en milieu rural; et, par clessus tout, Jes épizooties causaient de tels ravages que le personnel v&érinaire, toujours peU nombreux, devait consacrer la plus grande partie de son.. temps A mener la lutte contre elles. Les circonstances ont.changé heureusement ; les Services Vét*érinaires se sofit organisés méthodiquement ; ils disposent contre les maladies :contagieuses du béttiil <de moyend efficaces; dans la plus grande partie du pays, leurs agents ont la possibiJh!é de, se ,rend.re rapidement dans les villages quel que soit, le motif qui les y appelle. Il resterait à assurer aux animaux une alimentation répondant A leurs exigences sans cesse croissantes au fur et k mesure que s’opérera l:amélioraJion des espèces; des études méthodiques ont été faites sur ce po’int dans chaque pays; elles devront être complétées par une action commune des agrobomes et des vétérinaires. .Et ainsi rien né s’oppose plus à ce que soient intensifiés l’accroissement numérique des divers cheptels et l’amélioration des individus dans chaque espèce ; la poursuite de ce double objet ne so&vera aucune difficulté sérieuse si l’on procéde avec mesure; mais les réalisations accomplies ne seront réellement fructueuses que si elles intéressent une proportion élevée et toujours plus grande d’exploitations européennes et indochinoises. C’est donc, B cela qu’il convient, de s’attacher; le progrès accompli sur’ ces bases servira .nori pas, comme ce fût autrefois le cas, qu’élques privilégiés, rnais l’ensemble des petits éleveurs ‘et‘la masse des Paysans; il contribuera d’une fason directe au relèvemenl; de la condition des populations rurales én meme temps qu’au développement du potentiel économique de l’Union indochinoise, , .,. ._ il serait inéquitab!e de clore cette étude sommaire de la situation de l’élevage indochinois sans rendre hommage aux colons françpis qui, au cours des Cinquante dernières années, un peu partout en Indochine, ont multiplié leurs efforts en vue d’améliorer grands et petits animaux de ferme; certains ont, obtenu des résultats remarquables, t.ous ont bien mérité. Les -progrès accomj$is par eux justifient l’aide matérielle et, morale que’ les Pouwirs publics ont accordée à ces courageux artisans de notre œuvre en Extrê;me-Orient; ils sont une sûre garantie de ce que 1’01~est en droit d’attendre, dans l’avenir; de,leur action méthodique et persévérante. I: : ’ I ” Retour au menu 295. OFFICE INTERNATIONAL DES ÉPIZOOTIES Sessiondu 27 au 31 mai 1947 Peste bovine. - L’Ofice, après avoir entendu les communications suivantes : Récentes acquzsitions dans la lutte contre la peste bovine (R. DAUBLa préparation PI t’emploi du u chick embryon vaccine » contre Les méthodes d’immunisation actuellela peste bovine (R.-E. ~HOPE). ment emptoyées dans la peste bovine (G. CURASSON), et après discussion, a pris la résolution suivante : NEY). -. 1. - Le Comité de l’O.I.E., reconnaissant les pertes très sérieuses causées par la peste bovine dans les pays où la maladie est endémique et le grand risque d’expansion de la maladie vers des pays où le bétail est très sensible. A pris note de l’action collaboratrice envisagée par les autorités coloniales en Afrique dans leur campagne contre la maladie; Souligne le grand intérêt des travaux accomplis ces dernières années par la Commission U.S.A.-Canada, travaux qui ont apporté des moyens nouveaux d’immunisation ; Recommande que des recherches soient entreprises sur le plan international dans le but de continuer et d’étendre les travaux sur la peste bovine. A cet, effet, l’Office se mettra en relations avec la F.A.O. afin de s’assurer les services d’un personnel expériment6, chargé d’effectuer des recherches, de préférence dans un pays où la maladie sévit à l’ét,at endémique. En conséquence il serait bon d’entrer en re!ation avec le Brist,ish Colonial Office pour savoir s’il serait possible de disposer, en Afrique, des laboratoires et de tous moyens nécessa;ires. Le Comité considère que ce Centre de recherches internationales contre la peste bovine offrir& des possibilités très appréciables aussi bien pour la formation de véttkinaires aptes à préparer tous produits immunisants contre la peste bovine, que pour la formation de vétérinaires employés dans des pays dépourvus de personnel spécialisé. Le Comilié ést pleinement convaincu de la nécessité ù’instituer des travaux de recherches sur le plan international en ce qui concerne les autres maladies des animaux, mais étant donné l’importance primordiale de la peste bovine il fait ressortir l’urgence de la présente proposition. II. - Reeo~wnandaf;ions pour bs pays indewles. - 10 Interdiction absolue d’importation des animaux réceptifs et des produits dangereux issus de ces animaux, en provenance des pays infectés. 20 En cas d’apparition de la maladie en pays neuf, la méthode du « stamping out » est obligatoire. Elle peut être complétée par la vaccination des animaux en zone non infe&e au moyen d’un vaccin inoffensif, à l’exclusion de tout vaccin contenant un agent virulent. 30 Les pays poss6dant dea laboratoire8 de préparation de ces vaccins donneront toutes indications à l’Office sur les possibilités de livraison de ces vaccins. En tout état de cause, l’introduction d’animaux, de viandes et de produits animaux ne peut se faire que par des ports et postes frontières Soumis à l%wpeotien v&&inaire sanitaire, et après autorisation d’importation délivrée par le pays importateur. : Retour au menu 296‘ , RENSEIGNEMENiS STATISTlQUEi Basutoland (Rapp. agrio. pour 1945). Reoewemed &U cheptel : 81.771 chevaux; 1.740 mulets; 37.731 $nes; 437.227 bovins; 1.544.723 moutons; 542.974 chèvres. E%port&ons : Laine, 4.800.000 kilogr.; mohair, SlO.OO? kilogr. ’ CI&~ (Rapp. agric. pour.1945) . - Recemememt du cheptel : 1.039.752 bovins; 535.025 buffles; 58.963 moutons; 262.066 ohAvres. Guyane- britannique (Rapp. 2.856 chevaux; 37.125 moutons; 7.690 mulets; 13.486 chèvres; agrio.. pour 1944). - Recensemed du cheptel : 1.597 ânes; 271.719 bovins: 206 buffles; 45.698 porcs. Nigeria (Rapp. du Départ. vétér. 1944). .i Recksemed 676.286 chevaux; 20,0.462 porcs. 2.707.58i bovins; 1.767.306 moutons; du. chepteel (1940) : 4.743.882 chèvres; Tunisie (Rapport 1945). Recertsement du cheptel : 102.470 59.509’ mulets; 186.710 ânes; 501.208 bovins; 2.977.583 1.940.340 chèvres; 22.990 porcs; 178.077 chameaux. chevaux; moutons; Tripolitaine (Rapport 1945). - Rècensemed du cheptel : 4.509 chevaux; 24.000 Anes; 1.200 mulets; 42.000 dromadaires; 22.000 bovins; 227.000moutons: 303.000 chèvres; 1.700 porcs. ,. .- ! 1 Retour au menu TABLE DES MATIÈRES (année 194?)(l) Acanthocéphales. Sur un Acanthocéphale Egyptianella nouveau du genre Oncicolu . . . . . . . . . . . . . .,. . 231 . . .. . . . .. . .. , . .. , . 54 pullurum. Rdpartition géographique d’ÆgyptianeUa pullorum. Alimentation. Alimentation du mouton à Maükgascar. _ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 Graniinées dans l’économie des territoires de la Gold Coaat . . . . . . , . 247 Observations du Service Vétérinaire de la, Gold Coast . . . . _ . . . . . . . . . 249 Composition chimique de Cynodon pleetostoehyum . . . _ . . . . . . . . . . . 249 GBophagie chez les animaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250 Hygiène du pâturage dans les pays chauds . . . . . . . . __ . . . . . . . . . . . 250 Notes sur quelques plantes fourragères au Sahel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289 Le de et b’importanee du pdturage dan+ l’écoqwmie des pays chauds . . . 275 Bibliographie. Alternate husbandrv . . .. . . .. . .. . . .. . . .. . .. . . .. . .. . . .. .. .. . .. .. .. . Climate a,nd Man v United States Department ..................... The provision of animal fodder a tropical and sub tropical couatries. The use and misuse of shrubs and trees as fodder .................. DOUTRESOULLE (G.). - Zootechnie et industrie animale en A.O.F., . L’Blerage en A.O.F. ....................... EWING (P.-V.). - Karakul sheep .................................. GASCHEN (H.). - Les glossines de 1.A.O.F. ....................... GIT~&!:) THOMAS et CAROL (E.), WOOD (Gr.).Foodressources ................................................ ..3. JEANNIN (A.). - Les bêtes de chasse dël’Afrique française ........ ..................... JEANNIN (A.). - L’éléphant d’Afrique -. ..... KTTBES (V.). - Le Typanosoma vivax américain. .................. MALLES Arnold. - Handbook of pest control. ...................... SAKKOL (F.-B.). - Le Chameau, animal de boucherie .... .: .......... VIARD (R.). .-- Constructions et bâtiments agricoles. ............... Blue-tongue. Botulisme. formique 54 ................... Buffle. Le bufIle comme animal lait’ier ............................... Recherches anatomiques sur les buses indochinois .................... 77 287 288 287 181 77 77 66 67 Réceptivité du bétail au virus de la blue-tongue .................. Transmission de la blue-tangue et de la horse-sickness ............. Un cas de botulisme traàti par l’a.lddhy& 181 77 181 288 287 288 76 181 : .... 246 152 .. . . .. . 168 chameau . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . . . 29 dea chèvres de rnce locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 Brucellose. Association de Brucella abortus et du farcin cryptococcique Chameau. Tests anatomiques di: l’adaptation du ChGv-re. Tempdratzcre Cliarbon bact éridien. Azc sujet d’un cas vérifie’ de jièvre charbon?wuse chez Ze ch+vd.. . . . . , . L’infection charbonneuse de l’homme et des animaux en Iran.. . . . . (1) Les titres en italiques sont cenx des articles originaux. 5.5 241 1 Retour au menu 298 TABLE Charbon DES symptotiatique. Charbon symptomatique MATIÈRES ’ ches l’hippopotame .. ., .............. .,, ....... .: 53 Chromothérapie. Chromothérapie anthelminthiqne; .‘. ...... ............................ 217 Climatologie. ‘Climatologie zootechnique ........................................ 75 Radiation solaire. -- Absorption par le pelage du bétail ........... 75 . (Estrus chez la vache zébu ...................... I ................ 75 ......................................... Anhydrosethermogène.., 76 Effets de la température atmosphérique sur la température corporelle 76 Élevage de la volaille dans les pays chauds ....................... 286 .’ Influence du climat sur la fréquence des maladies ................. 284 Influence de la température atmosphérique sur l’hemoglobine et autres constituants du sang .................... 284 .‘. ............. Effets des douches, de la pluie, sur la température corporelle, 283 ...... Températures rectales de certains animaux au repos ................ 283 Conférence vétérinaire franco-britannique ....................... 93 Correspondance .................................................... 190 Elevage. Industrie de la volaille aux Philippines .. : ........................ 178 Industrie de la volaille en Afrique du Sud. ............... 1 ........ 178 Industrie de la volaille dans l’Inde ............... : ................ 179 Elevage du cheval au Sénégal. ...................................... 253 Xituatioti Service Ber&ce de l’élevage. indochinois. ..................... de l’élevage en A.O.P. ................................. de l’élevage en .A.E. B. ....................................... ; ... : ......... .79 291 et 183 88 Services vetérinaires de l’Empire portugais. ...................... .’ 95 Elevage au Maroc et la guerre ........................... : ........ 177 La volaille au Maroc .................................. I ..... . .... .’ 177 Fièvre aphteuse. Détermination d’un virus algérien de fièvre aphteuse .............. -169 Fièvre muqueuse. .$%&vre muqueuse Horse-sickness. Transmissionde Intoxications. Intoxication des Fluorose dentaire Empoisonnement Lait. bovine au Sénégal la blue,:tongue et en Ma,uriEa.nie ....... .1 ....... et de la horse-sickness ... ;. ........ ‘_ jeunes bovips~ par Cynodon dactyl,on .-. ........ . .. ohronique chez le mouton. ...................... du bétail dans l'ilssam ..,...................:I. 164 6’7 250 250 249 Les lails et la ,produotion laitière (xu For&ci~. . . . . . . . . . . . . . . . . . . ,. . . . . . 201 Mesures pour une production àcorue dans l’île de Ceylan . . : . . : : . . 245 Leishmanioses. Traitement de la leishmaniose canine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 Paralysie leishmanienne du chien.. . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 i Effets de la gremioidine et de la tyrocidine sur les protozoaires .“. . .’ 1’71 Culture et isolement de L. tropica . ‘. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1’72 Action thérapeutique de certaines nouvelles diamidines aromatiques 172 -,, ,# Lymphaugite .épizootique. Infection à Cryptocoocus chez les Équid& .. . . .. . . .. . , . .. . . ,. . . .. . 68 Traitement par-le sublimé corrosif. : . . . . . . . . . . . . . . . . .,. . . . . . , . . .:I . . ,241 Retour au menu 0 TABLE DES 299 MATIÈRES Mélioïdose. Caracteres d’une souche de B. Whifmori . .. . .. . .. . . .. . . .. . . .. .. . . Transmission du bacille de Whitmore par la puce du rat. . . . . . . . . . . Transmission du bacille de Whitmore par le moustique Ædes aegypti. 69 69 69 Nématodes. Liste préliminaire des nématodes parasites des moutons d’Algérie.. 72 Pastearelloses. Observations et recherches sur les pasteurelloses animales en ÉrSthrée..................................................... Péripneutionie bovine. Australie. Rapport annuel du Conseil pour les recherches scienti.,fiques. . . . . . . . . . .._..._.............~........................ Vaccination avec le vaccin-culture.. . . .. . . . .. . . .. . . .. . .. . . .. , . .. . Péripneumonie cont,agieuse du bœuf . . . . _ . . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . . Nouvelles-Galles du Sud. Observations sur de récentes épizooties. . Contrôle de la pleuro-pneumonie contagieuse.. . . . . . . . . . . . . _. . . . . . Peste bovine. 242 68 68 168 168 240 . Vaccination à 2’aide du virus pestz’que caprin ................. 7 . .. . . Immunisation au moyen du virus-chèvre atténué ............ . . . . 59 Vaccination avec le virus-chèvre en Égypte ................. . . . . . 63 Peste bovine chez les buffles ................................ . . . . . 65 ^Virus-chèvre et vaccination. ...................................... 05 Note préliminaire sur la peste bovine cutauée ..................... 65 Peste bovine chez les bovidés sauvages. ........................... 66 Infectiosité du bétail qui réagit au virus-chèvre., .................. 66 La lutte contre 10 peste bovine au Cameroun ......................... 120 Travaux américains sur la peste bovine ............................. 145 Immwtitt? co?~génitcde et virus peste boçitee adapté à la chèvre ......... 155 A propos de E’immuwité congénita?r dae cc?! V~!S poste bovine ada.p!é. . 158 Em$oi du uacoim an%pestique formolé ahminé. ..................... 161 E@s résultant de l’n&‘on&on de gel d’a.lumi,Le au vaccin. .... 263 Vaccin cwktipestique formolé aluminé. ........................ . . .. 281 Récentes acquisitions dans la lutte contre la peste bovine . . . . . . 237 Préparation et emploi du « ohick embryo vaccine )J ......... .. . . 238 Les méthodes d’immunisation actuellement employées ...... . . .. 238 Vaccination,au gel dalumine au Soudan ................... . . .. 238 Vaccination par le virus de passage sur chèvre ............. . .. . 239 Nouvelles recherches sur l’immunisation du bétail .......... . . .. 239 Immunisation par la methode de scarification .............. . . .. 239 Peste boviue et sa. prophylaxie. ............................ 239 Piroplasmoses. Chimiothérapie de l’anaplasmose ................................. Anaplasmose du cheval. ........................................... Hémorragies encéphaliques dans l’infect,ion à Theileria annulata ... Notes cliniques nu su.jet de la theilhiose bocine au Maroc ...... .97 et Quelques observations sur la piroplasmose équine ................. Observations sur les formes de Pir. gibsoni chez le chien ........... .. Infection ekpériment,ale du chacal par Pir. canis .................. Sur les phases du cycle évolutif de Theileria parra et Plasmodium gallinaceum .................................................... Porteurs de virus, source de matériel infectant dans l’anaplasmose . La pénicilline dans la piroplasmose du chien. ...................... Description des formes schizogoniques de Babesia bigemina ....... Nouvelles recherches sur la theilériosc bovine pathogène en Iran ... 71 71 71 196 172 172 173 173 173 243 243 244 Retour au menu 300. TABLE DE8 MAT&RES Plasmodioses. Aotion prophylactique de ‘la. sulfadiaeine contre l’infection à Pl.gallinaceum.. ............................................. Lésions causées par Pl. 1ophurB chez de jeunes canards. ............ Rapport. Rapport anrd du Laboratoire Vétérinaire de Nigeria. : Rapport sur 1’Éoole~Vétérinaire de Nigeria .. ... .... I ..................... .... ! Rickettsioses. Sensibilité de l’antilope Antidorcas marsupialis à la heart water ... Méthode simple et rapide pour defeler Riokettsia ruminantium ..... Salmonellose du chameau. .I ... Une epidémie de guedda dans la r!gion de l’oued Guir ....... Syngamose. Traitemes,t de la’ synbomose trachéale. .... .-. .......................... Trypanosomiases. Notes morphologiques &Y Trypanosoma swis ........................ .‘. Vitalité de diverses espèces de trypanosomes en culture. ........... Contribution a l’étude du Tr. equiperdum ............... 1.. I..................................... ,’ Isolement des trypanosomes du sang Recherches sur l’activité de nouveaux agents chimiothérapiques .... Recherches sérologiques comparatives sur le diagnostic de la domine. Nouvelles notes sur l’emploi du composé phenanthridinum 1553. .. . Le bétail, réservoir de l’infection à, Tr. equinum .. .1. .............. Trypanosoma vivax chez le chameau ........................... :. .. ’ Campagne contre la « derrengadera » et « peste boba U. .... .:' ....... Observations préliminaires sur l’emploi du phenanthridinum 1553. .. Préparation d’un antigène trypanosomique sec .... ‘. ................ Recherches sur les séries de la phénanthridine ..................... ‘Réaction de déviation du complément après le traitement de la dourine. Évolution et pathologie de la maladie a Trypanosoma oongolense. . Tuberculose. Tuberculose bovine en A.E.F ........................................ Tuberculose du kudu du Cap ...................................... Tuberoulose ohezlebuffle ........................................ Tuberculose des Mammifères et Oiseaux exotiques en captivité ..... Tuberculose bovine en Erythrée ..................... ;. ............. Comportement des souche9 autochtones dans l’infection expérimentale des poules de 1’Erythrée. ..... .... Comportement d’une souche de t&er&losa aviaire’ ‘&z”le botail indigène’.....................~ ................................. Variole ovine. l Les varioles du mouton et de la chèvre. ........................... Virus (maladies à). .43 et Maladies. d~+?.sà des ~irzcs contages en Algérie ................. 2ootechn.e. Le boeuf du lac Tchad ......................................... 36 et Le mouton et la chèvre comme bêtes de somme ..................... Industrie animale, alimentation et ‘service vétérinaire dans les Indes. Origine des moutons africains ..................................... Observations sur la reproduction des zébus en Nigeria du Sud ...... L ...... Sur la bosse des zébus de Somalie. .. ...... ... ......... ... . :. Économie agricole de la Palestine pendant la guerre. Élevage des bovins en Afrique occidenta’le italienne .............................. Développement, après guerre de l’industrie animale dans 1’0rissa. .. 164 53 i7 ;o 70 169 169 170 170 241 242 242 242 242 242 242 67 67 67 68 240 ~ 240 240 130 109 244 244 245 24s 246 246 -4 246 ’ 247 l Retour au menu TABLE DES AUTEURS ANDERSON (,J.). - Périodicité et durée de l’c-estrus chez la vache zébu.. ANSARI (M.-N.). - Culture et isolement de Leishmanti trop& .. ... .. .. AVESSOL~MOV (I.-S.). - Préparation d’un ant,igène trypanosomique sec. BARBONI (E.). - Hemorragies encéphaliques chez 1~s bovins dans l’infection à Theilaria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .._....._........ BAYRON (IN.). - Activitédu Sercice de l’&kcagede I’A. E. P. pendant la guerre BALOZET (L.). - La reaction de déviation du complément après’ le traitement de la domine . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . .. . . .. . . .. . . . BATTELLI (C.). - Observations et recherches sur les pastcnrelloses en Érythrée........................................... .. . . .. .. . BELL (F.-R.). - Nouvelles notes sur l’emploi du composé. ph-tridinum 1553.................................................., BENNETT (S.-C.-G.), HORGAN (E.-S.) et X~XSUR (H.-H.). -.Variole du mouton et de la chèvre.. .. . .. . .. . . .. . . . . .. . .. . . . BENNETT (S.-G.-G.). - Infection à Cryptococcus des Équidés.. . . . .. . , . BETTINP (T.-M.). - L’origine des moutons africains.. . . . . . . . ; . . . :. . . . . Sur la bosse des zébus de Somalie . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . :. . . . L’élevage des bovins en Arique orientale italienne .. . . .. . .. . . . . .. BRAN~S (F.-W.). - Recherches sur l’activitd de nouveaux agentschimio.. . . .. . .. . . . thérapiques . . . . . . . .._.... .._._:................ BRION (A’). - L’anaplasmose du cheval.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . BRION (A.) et BERTRAND (M.). - Paralysie leishmanienne du chien . . . . . BLANC (R.). - La lutte contre la peslc borine a~ Cameroun . .. . .. . .. . BLANC (G.) et BALTHAZARD (JE). - Transmission du bacille de Whithmore par la puce du rat Xcwpsylln cheopis . _ . . . . _ . . _ . . . BLANC (G.) et BALTHAZARD (M.). - Transmission du bacille ‘de Whithmole par le moustique Aedes (Stegomyia) zgypti . . .. . . .. . . .. . à l’etude du Trypanosoma equiperdum .. BORNAND (M.). - Contribution CH~RITAT (M.). - (voir GIRARD). COATNEY (G.-R.) et COOPER (W.-C.). - Action de la sulfadiazine contre P’infection à PEasm0diu.m gallinactmn. . .. . . . . .. . . . .. . . .. . . .. . . COLBACK (H.-R.-F.) et CORNET (0.). - Traitement de b syngomose tra- 75 176 242 71 88 242 241 170 164 68 299 246 246 169 71 170 97 69 69 70 72 . .. .. . . . .. . . . . .. . . .. . . . . 53 COURT (Raymonde) et- JACQLESET (André). - Nématodes parasites des moutons d’Algérie.. . . . . . . . . . . . . , . . . . . . _. . . . . . . . . . . . . . . . CURASSON (G.). - Les tests anatomiques de l’adaptation du chameau au 72 chéale............................ m2lieud&rtiqwe..................................... - Les travcluv ctméricains Rôle ef importance das pâtwwge dans CURASSON (G.). sur la peste E’éronamie de8 bovine. . .. . . .. . . . .. . . . . chauds . . . . . . . 29 145 279 238 pays CURASSOS (G.). - Les méthodes d’immunisati on contre la peste bovine. DBUBNE~ (R.). - Récentes acquisition dans la lutte contre la peste bovine....................................................... 237 DAUZATS (A.). - Au sujet d’un cas de fièvre charbonneuse, du cheval 55 dans le Nord Cameroun . . . . . . . . . . . . . . _ _ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . DELPY (L.). - Nouvelles recherches sur la theileriose bovine pathogène en Iran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244 DELPY !L.). - Description des formes schizogoniques de Babesiu bige243 mc~,a.......................................................... DELPY (L.) et KAWEH (M.). - L’infection charbonneuse en Iran.. . . . . . 241 DONATIEN (A.) et Bouti (A.). - Une épidémie de guedda dans la région 161 de l’oued Guir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..)................... Retour au menu 302 s TABLE DES AUTEURS DONATIEN (A,) et GAYOT (G.). - Détermination d’un virus algérien de fièvre aphteuse............................................... 164 DONATIEN (A.), PLANTUREUX (E.) et GAYOT (a.). - Maladies’dues ci des virus contages qn Algérie. , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 et 130 DOUTRESOULLE (G.), - vaccin anlipestique formolé alumine’. . . . . . . . :. 285 Voir Bibliographie. Du TOIT (R.-M.). - Transmission de la blue-tongue et de la horse.si&ness par les Culicoïdés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : :. . . . . . . . . . . . . 67 ELEPANO (A.-C.). - Industrie de la volaille aux Philippines. . .,. . . . . . . .I 178 EWING. (P.-V..) - Voir Bibliographie. FAURE-BRAC. .- Traitement de la leishmaniose canine par la diamidinephénoxypentane.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ‘. . , . . . . . . . . . . . . . . . . 170 FIEN~TES (R.-N.), JONES (E.-R.) et LAWS S.G.. -lholntion de la maladie a Trypanosoma congolense.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2h2 FONLAYSON (M.-H.). - Caracteres montrés par une souche de P: Withmori 69 FRENCH (M.-H.). - Géophagie-chez les animaux.. . . . , . . . . . . . . . . . . :,. . j. 250 FULTON (G.-D.). - Action therapeutique de certaines nouvelles diamidines sur l’infection à Leishmania donovani . . . . . . . . . . . . . . . . 172 GASCHEN (H.-V.); - Voir Bibliographie. GAALAS (R.-F.). - Effets de la température atmosphérique sur la température corporelle des vaches Jersey.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .,. 76 GAYOT (G.). - (Voïr DoNXTT~EN.) GERICK (A.-M.) et HIBBERT (G.j,- Industrie dela volaille en Afrique du Sud‘ 178 GIRARD (H.) et C~ARI~AT (M.). - Vmcinatiom adipestiqzce ait Boudan ‘à l’a,ide du virus~ pestique caprin . . . . . . . . . . . . . . . . ., . :. . . . . . . . . . . . . . GITHEN~ (S,), TI-IOMAS et CAROL (E.), WOOD (G.-R.). - Voir bibliographie. GOPALAKRISHNAN (W.-R.) - Empoisonnement du bétail dans 1’Assam. . C+ORDON (G.). - Notes sur le village de Yoroberikunda et l’agriculture enGambie..............................................~..... GRIMPRET (G.). - Noies cliwiques au sujet de la theileriose bovine au Maroc . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . ..~97 et GUILHON (a.). - ‘Dhromothérapié anthelmir+thiglce. .. . . .. . ,. . .. . .. . . .. . . HENDERSON (W.-WL). - L’immumsation contre la pestebovine au moye,n duvirus-chèvre............................................... H~RNANZ (M.). ‘- Péripneumonie contagieuse du bœuf.. . . . . . . . . . . . . .,. HINDMAIZSH (W.-L.), WEBSTER (W.) et STEWART (D.-F.). - Pleuropneumonie en Nouvelles-Galles du Sud:. . . . . . . . : . . . . . .m: . . . . . . . . . IYER (P,-R.-K.). - Tuberculose chez le buffle.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .JACOTOT (H.)! - Effets résultant, de l’ccdjo~ction rie gel d’a&!0n%ine au ~~ccir~ contre la peste bovine . . . . . . . . . . :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La situation de I’élevage indoch&nois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .‘. . . . . . . . JAUFFRET (R.). -- Recherches anatomiques sur les buffles indochinois .. JUJFFRET (R.) et AUTRET (M.). - Laits et production laitière au Tonkin )JEANNIN (A.). - Voir Bibliographie. JOZTSSELIN (31.). -- Notes sur quelques plantes fouwagères du Xahel . . . . . . KANE PAPA. - Voir. LARRAT. KUJRA (R.-V.). - Développement après guerre de l’industrie animale dans,l’Orissa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :. . . . . . . . . . . . . ‘. . . , . . . . . KIKUTH (W.)et S&&IDT. L Thérapeutique de la leishmaniose. .J. .-. . . . KERGUNTUL. -- Vaccinatio?, contre~la pesle bovine par le virus de pàssage sUrohèvre.................................................... KUBES (V.). - Voir Bibliographie. KUBES (Vi). -Campagne-contre la « derrengadera » et la « peste boba 1). . LALANNE (A.). - La vaccination anIipeslipue au gel d’alumille au Boudan, . LALANNE (A.). - Observations au sujet du vaccin antipéripneumonique. 7 249 ,246 116 2.17 59 168 168 67 267 295 150 269 273 247 170 239 242 237 68 Retour au menu TABLE LAMANDE LARRAT (G.). - L’alimentation (R.) et KANE PAPA. DES AUTEUR8 du mouton - Un à Madagascar 303 . . .. .. . .. .. . eli- 175 cas de botulisme ou parabotulisme traité avec auccbs par l’aldéhyde fom@ue. .. , . .. . .. . ,. . ..... 54 (R.). - La -fièvre muqueuse bovine au Se’dgal et en Mauritanie.. . 152 (R.). - &levage du cheval au S&négaZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . 262 (R.), SULPICE (J.) et NIAXG (8.). Emploi du vaccin awtipestique forwkolé aluminé. . . . . . . , . . . . . . . . . . , , . . . . . . . . . . . .,. . . . . . . . . . 161 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246 LAZARUS (A.-G.), - Le buffle comme animal laitier LEE (D.-H.-K.), ROBINSON (K.-W.). YEATES (N.-T.-M.) et SCOTT (M.-I.-R.), Elevage de la volaille dans les pays chauds.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253 LHOVEROL (H.) et PHILIPPE (L.). -9otesmo~pho2ogiques sur Trypanosoma 8U28...........................,.............................. II LOTZE (G.-C.). - Porteurs de virus dans l’anaplasmose . . . . . . . . . . :. . : . . . 173 LYNNE (C.-W.). - Les Graminées dans l’économie du Nord de la Gold Coast 247 MAC GREGOR (A.-D.). - Note préliminaire sur la peste bovine cutanée. 65 MAC KINGTOSH (W.-L 3). - Peste bovine. cirus chèvre et vaccination. . 65 MAHAMOOTH (T.-M -Z.). -- Mesures pour la production du lait à Ceylan,. 245 MAHAJAN (M.-R.) et HUG (J.). - Le mouton et la chèvre comme bêtes de somme....................................................... 244 MALBRANT (R.), RECEVEUR (P.) et SABIN (R.). - Le bœvf du lac Tchad. 37 et 105 MALBRANT (R.). -‘La tuberculose bovine en A. E. F . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 MALL$Y Arnold. . Voir Ribliographie MANRESA (M.), RYES (N.C.), GOMEZ (F ), LIALATA (L.P.) etF&coq (R.P.) Effets de la température atmosphérique sur l’hémoglobine . . . . . 252 MARCHEVANI (1). - Traitement de la lvmphangite épizootique par le sublime corrosif . . . .._........................................ 241 MARNEY (U.-E.), CULPEPPER (R.-A.) et GALE (H.-C.). - La penicilline dans la piroplasmose du chien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , 243 MARSHALL (R.-S.). - Voir Rapports. MASSON (J.-H.) et NEITZ (W.-O.). La réceptivité du bé.tail au virus de la blue-tongue . . . . .. .. . .. . . .. . .. . . .. .. . . .. . . .. . .. . .. . .. . . . 66 MATHUR (N.-L.) et RAY (S.-C.). Composition chimique de Cynodo?z ~lectostnchyzcm................................................ 249 MEPTAM (R.-W.-M.). Voir Rapports. MI~GEVILLE (D.). - L’élevage au Maroc et la guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 La volaille au Maroo............................................. 177 MILLER (W.-C.). - Industrie animale, alimentation, Blevage dans les Indes occidentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244 MINETT (F.-C.). - Influence du climat sur la fréquence des maladies.. . 252 Effets des douches, de la pluie et du « vautrage )) sur la température des animaux................................................. 251 MINETT (F.-C.) et SEN. (S.). -- Températures rectale8 de certains animaux aurepos................................................ 251 MITCHELL (D.-T.) et LE Roux. - Nouvelles recherches sur l’immunisation contre la peste bovine.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . _ . . . . . . . . . 239 MITSCHERLICH (E ). - Hygiène du pât,urage dans les pays chauds . . . . . . 250 MORNET (P.). - Serwke de l’élecage en A.O.F. pendant la guerre.. . . .79 et 103 NEITZ (W.-O.). - Sensibilité de l’antilope Antedoreas marsupklis à la heartwater................................................... 174 PACCHIONI (G.). - Observations sur l’association de Bruce& abortus et dufaroincryptococcique...................................... 168 PACKANIAN (A.). - Sur la vitalité de diverses espèces de trypanosomes et de leishmanies de culture.. . .. . . .. . .. . .. .. . . .. . .. . .. . . .. . .. . 70 TrypaFsoma &nr chez le chameau.. . . . . . . . . . . . . . 241 PELLEGRINI (D.).PFAFF (G.). - Peste bovine chez les buffles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ;. 65 PHILIPPE (L.). - (Voir LHOVI~ROL) ruique LARRAT LARRAT LARRAT . - Retour au menu 304 TABLE DES AUTEURS PLANTUREUX (Edm.).-(Voir DONATIEN) PURCWASE (H.-S .). -Méthode simple pour déceler Rickettsia rwwirzantiim. 174 RAY ‘(H.-N.)’ et ,IDMANI (J.-A.). - Observations sur les formes Qe Babesiagibsoni..........................,..................... 172 RAGHAD Ahmed Mohamed. - .$a vaccination Cont:e la pesta.bovine, avec le virus-chèvre en Egypte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :. : 63 RECEVEUR (P.).‘ -Voir MALBRANT. RECEVEUR (P.). - Note sur la re’partition géographiqui d’A.egyptianella Y pullortwn . .. . . . . .. . .. . .. . .. . ,c. . . . . . .. . .. . . . . .‘. . . . RIENIERSCHMID (G.). - Rabiation solaire et son absorption par le pelage dubétail...................................................... Étude des lésions par Plasmodizcm Zophzcm . . . . . . . . . RIGDON (R.-H). ROBINSON (EJ-M.). - Note sur une souche de la tuberculose piovetiant : du kudu dy Cap . . . . . . . . . . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ROVEDA (J.-R.). -- Le bétail, réservoir de l’infeotion a Tr. équinum . . . . 'RICHARDS (P.-H.). - Observations sur la reproduction des zébus en r Nigeria du Sud.. . . :. . . . . . . . . . . . . . .‘:. . . . . . :-... FABIN (R.). - voir MALERANT. SAKKOL (F.-B.). - Voir Bibliographie. SCHANG (P.-J.)et ARAMENDI (M.-C.). -.Intoxication des jeunes bovins par Cynodon daotylon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .‘. . . . . . ~ .-.‘. SEDDON (H.-R.).‘--Fruorose dentaire endPmique chez le mouton . . . . . SFORZA (M.). .- Sur le comportement des souches autochtones de tuberoulosebovinedansl’infeotionexpérimentale despoulesde l’&ythr@. Tuberculose bovine en Érythrée . . . . . .1.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . .‘. . . . Comportement d’une souche européenne de- tuberculose aviaire. . . . . SHOPE (R.-E.). - La préparation et l’emploi du. u ohiok embryo vaccine 11. SIDDIGUI (T.-A.). - Immunisation contre la peste bovinepar scarification. SXMMONS (R.-J.). - Correspomlance . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . .,. . . . . . :. . . . . SLATER, (A.-E.). - Industrie de la volaille dans l’Inde . .1. . . . . . . . . . .‘. . SMITH (H.-C.) et HOWELL (D.-E.). - La ohimiothérapie de 275 cas d’anaplasmose..................................... . .. . .. . . .. (W.-W . ) . - Quelques observations SOMAIV sur la piroplasmose équine . . STEWAR,T (J.-L.). Observations préliminaires sur l’emploi du ,phe?za~t$%diwn 1553 c....................................... Observations du Service Vétérinaire de la Gold Coast . . . . . . . . . . . ;. . THOMAS(A.-D.)~~REID (N.-R.).-LapestebovineohealesBovidéssauvages TOUMANOFF (C.). - .Bur wn Acanthocéphale nouveau du genre O~&oola.. . URBAIN (Aoh.), BULLIER (P.) et Mlle PASQUIER. - Nouvelles observations de tuberculose sur des Mammifères et des Oiseaux exotiques en oaptivité..............................,........... ..- . . . . . . . . . VANCHESWARAN (L.). - Peste bovine et sa prophylaxie . . 1. . . . . VIARD (R ). - Voir Bibliographie. VILLARES (J.-B.). - Climatologie zootechnique.. . . . ‘. . . . . . . . . . . . . WADDINGTON (F.-G.). --- Une expérienoe pour juger de l’infeotiosité du bétail qui réagit au virus-chèvre atténué de la peste bovine. 'W&LS (L.-P.), BROWNING(~.-H.),.CALVER (K..M.)et LECKIE (M.-V.<.'Recherches sur la phénanthridine . .. . . .. . . . . . .. . . . . .. . WEBSTER (W.). - Le contrôle de lapleuropneumonie contagieuse...... WEINMAN (D.). - Effets de la granicidine et de la tyrooidine stir les prozoaires.............................................;........: WERY (J.-E.). - Charbon symptomatique chez l’hippopotame . .. . .. . .. WOLKIN (J..), GOODMAN (J.-L.)et KELLEY (W.-E.).Anhydrbsethermogène....‘.........................~.......,................... 3 e Le Gérant : G. CURASSON _1961 MAULDE et TENON, Parie _ I 245 250 250 248 240 240 238 239 190 179 ‘8 1 .I ’ 71 172 242 249 ‘66 231 ,i 68 239 1 75 66 ‘24.2 240 171 53 763 j