La tenture des amours de Gombault et Macée
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La tenture des amours de Gombault et Macée
La tenture des amours de Gombault et Macée 400 ans de patrimoine artistique et historique préservés Tenture ancienne complète en très bon état Trésor mondial et unique par la composition de l'ensemble Une belle histoire très positive globalement. Contexte Historique Les huit premières tapisseries datent de la fin du XVI siècle. Elles ont été tissées à Bruges (Belgique). La dernière incomplète, plus récente, provient d'un atelier près d'Aubusson (France), atelier de Felletin (Creuse). Les huit premières tapisseries appartenaient à M Turgot (Ministre des finances du roi Louis XVI) installées au château de Laulne, près de la ville de Périers (Manche). Il les aurait prises dans le garde meuble royal pour orner son château. Elles ont demandé des années de travail et coûtaient très cher par leur matériau : la soie. Elles symbolisent le luxe, le privilège des riches et le pouvoir. Par la suite, elles furent abandonnées dans le logement du concierge du Château, utilisées comme porte vêtement. En 1840, le compte Jules de Plaisance donne l'ensemble au musée de Saint-Lô créé en 1835. La dernière tapisserie fut donnée au musée de Saint-Lô en 1880 par Monsieur Fenaille grâce à qui la tenture donne tout le sens inévitable de la vie : la mort. Elle retrace la vie paysanne de ''A à Z'' sous le règne d'Henri IV. Adolescence, jeux, fête, mariage, ... jusqu’à la mort. La campagne française fait un retour à la sécurité associé à une meilleure situation sanitaire suite aux guerres. La population se régénère, la fécondité repart. L'extension des cultures donne un caractère prospère. Contexte Culturel Une tapisserie est une pièce d'étoffe décorative, tissée au métier et destinée à être suspendue. Elles masquent les murs, protègent de l'humidité et du froid. Elles permettent de garder davantage la chaleur des pièces chauffées par des cheminées. Elles voyagent généralement de château en château plus simplement que des tableaux. Parfois, les ateliers diminuaient les tailles des tapisseries selon les surfaces entre deux ouvertures (fenêtres, portes, ...). M Leseney, Architecte et artiste, a conçu en 1987 le musée autour de la tenture, cœur de sa créativité architecturale. La pièce est entièrement cylindrique ; spécialement réalisée avec son centre des assises rouges permettant de contempler les œuvres comme un diaporama. Les portes pivotantes en bois sont aussi en forme concave. Fermée, la pièce referme l'exceptionnel trésor Saint-Lois. Les tapisseries La tenture, qui traite de la même histoire, est un ensemble de neuf tapisseries dont huit recouvrent entièrement l'unique mur blanc cylindrique. La neuvième est à l'extérieur. Elles contiennent énormément de détails sur leur vie quotidienne en campagne avec des poèmes en vers et des commentaires dans des cartouches. Une tapisserie contient des fils de trame verticaux (couleur et motif) croisés avec des fils de chaîne horizontaux (support). En fils de laine ou de soie (très chers), les fils sont colorés avec des teintures végétales ou animales. A partir d'un dessin, un carton à l'échelle réelle est réalisé, trame du lisier pour un travail fastidieux de fil/fil. Il était une fois …. Elles retracent la vie de deux bergers : Gombault et Macée. La femme mangeant sa soupe. La chasse aux papillons avec des tourterelles becquetant des fraises. Le jeu de boules ou tiquet. La danse avec la farandole. Le repas et les seigneurs à la chasse. Les fiançailles avec l'astrologue, le couple de paons et les attributs des bergers. La noce avec le dressage de la table. La vieillesse de Gombault avec l'habitat seigneurial et la présence du loup emportant l'agneau. La mort. Les clés de lecture de l’œuvre Cette tenture concerne l'histoire de l'art, la langue Française, l'architecture, les plantes et les animaux, la littérature, la vie quotidienne, l'évolution des goûts et des modes. C'est le reflet, parfois déformé, de la société rurale à l'époque de la renaissance. Analyses objectives : Vous constaterez les couleurs qui restent assez vives malgré ses 400 ans. Chaque tapisserie est composée de la même manière : une bordure et une scène. La bordure, encadrant la scène, est composée de fruit, tête, instrument de musique et outil des tisserands. La scène est composée de trois parties. Le bas de la scène est le royaume animal et végétal réel de l'époque avec des bestiaires d'oiseaux, de fleurs et d'arbres fruitiers comme un oiseau qui mange une grenouille. Au milieu de la scène, beaucoup de personnage mis en scène dans la vie courante voire intime. En haut de la scène, les paysages, la ville, les châteaux avec l'horizon lointain. La scène contient des bulles légendées en vieux Français. Texte en double sens ou coquin. Vous constaterez des bulles de 3 lignes et une seule bulle de 5 lignes : c'est la morale de la scène donnée par un personnage. Analyses subjectives : C'est comme une bande dessinée avec des cartouches donnant des dialogues des personnages en vieux Français. Elles égayaient des pièces de lieux de vie du château montrant toutes les facettes de la vie : innocence de la jeunesse, jeux, chasse, danse, désirs, amour, besoin naturel, repas, mariage, fiançailles, vieillesse et mort. C'est la fête chez le châtelain, les tapisseries représentent le mode de vie. La France sort des guerres de religion. Le retour de la paix se veut festif, joyeux et léger par son mode de vie. Les pièces qui étaient tapissées servaient pour manger, danser, recevoir ou dormir. Le cadre de vie par ses tapisseries était mobile, de château en château. Elles suivent le seigneur. Aventures des communs, bergers et bergères, dans toutes les seigneuries. L'astrologie joue un rôle important des personnes à cette époque qui prédit l'avenir aux fiancés. En bordure à droite, trois outils traditionnels des bergers : quenouille, les forces et le couteau. Les costumes des mariés, simples bergers, sont trop richement vêtus. Vous remarquerez que les arrières plans sont plus réalistes que les premiers plans idéalisés. Gombault tombe dans le piège d'un loup et sa femme l'aide à se relever. De plus, les arbres sont moins vigoureux : allégorie à la vieillesse, au temps précieux qui passe. La tapisserie de la mort est complètement différente en couleurs, costumes, langues. Spécifique à une époque, les représentations de bergers sont passées en désuétude. Elles en sont donc encore plus précieuses par la mode du thème d'une époque passée ; démodées aussi par les costumes. C'est une histoire de paysan destinée aux aristocrates avec leurs jeux du tiquet et ménageries de seigneurs. C'est le précieux trésor de Saint-Lô. Au Musée des Beaux Arts de Saint-Lô La tenture est exposée au musée des Beaux Arts de Saint-Lô au centre Culturel Jean Lurçat. D'autres œuvres sont exposées dont celles de Jean Lurçat : - Nadir et les pirates - La chouette et son ombre - Le roi soleil - L'Hallali - ... Musée ouvert du mardi au dimanche, de 13h30 à 18h30. http://www.saint-lo.fr/Culture/Musees/Musee-des-Beaux-Arts/ Regard des élèves Nous avons décidé de vous présenter les tapisseries de Gombault et Macée car c'est notre patrimoine ; pas assez connu à nos yeux. Nous souhaitons vous donner envie d’aller les voir. Dans le monde, aucun musée n'a autant de tapisseries réunies pour une histoire commune, ce qui est unique. Nous avons été reçus par le conservateur dans son musée face aux tapisseries. Allons faire la découverte de la tenture et le métier de conservateur. Elles sont exposées au musée des Beaux Arts de Saint-Lô au centre Jean Lurçat. Le cœur architectural du musée, créé par l'architecte M.Leseney, a été construit autour des tapisseries. C'est un cylindre qui contient le trésor : la tenture des bergers Gombault et Macée. De plus, nous découvrons le métier de conservateur. Début 2016, autour du musée, des travaux sont en cours pour améliorer l'aménagement et notre cadre de vie dans la ville avec davantage d'espaces verts avec une aire de jeux, 58 places de stationnement et un jardin pédagogique pour l’éveil des sens. Leblondel Maxence et Gautier Raphael Découverte des métiers ; M Blaizeau Conservateur du patrimoine – directeur des musées de Saint-Lô M Blaizeau est nommé Directeur des musées de Saint-Lô depuis septembre 2015. Après un bac S et l'école du Louvre, il obtient sa licence d'histoire. Il passe des concours et devient conservateur du patrimoine. C'est un métier d'avenir car le patrimoine est notre principale richesse. Le patrimoine est un héritage, il doit être transmis à l'humanité. Le musée est un service public. Il faut y prendre soin. Le conservateur suit une formation professionnelle et suit les objectifs fixés par la municipalité. M Blaizeau doit gérer la vie des musées Saint-Lois, les locaux, les collections et ses entretiens, les salles d’exposition, l'accrochage d’œuvre, réalise des manifestations ou des expositions à thème, effectue des déplacements, achète ou prête des œuvres, gère la communication et la gestion du personnel (11 personnes). Il faut être rigoureux, fiable, avoir des compétences techniques, pédagogiques et beaucoup de plaisir à gérer les œuvres. L'informatique est très présent, des courriels aux banques de données des œuvres. C'est un métier avec une multitude de contacts très prenants avec tous les métiers de la ville, les aspect techniques, les entreprises, les élus, établissements scolaires et autres musées dans le monde. Alice et Zoé Carabie , Nicolas Duval