Presse typographique à deux coups, XIIIe siècle
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Presse typographique à deux coups, XIIIe siècle
FICHE OBJET PRESSE TYPOGRAPHIQUE À DEUX COUPS, XVIIIe Siècle Inv. 12124 Le point de vue de l’historien La presse à deux coups est la première sorte de presse manuelle destinée à l’impression. Également appelée « presse en bois » ou « presse à nerfs », la presse primitive de Gutenberg et des premiers imprimeurs ressemble fort aux pressoirs à raisin employés depuis des siècles. La presse à deux coups ne subit aucune modification essentielle ou de principe jusqu’à son remplacement au début du XIXe siècle par la presse à un coup d’Anisson et Didot (mise au point en 1783) perfectionnée par Lord Stanhope (1795). Elle connaît en revanche des améliorations de fonctionnement, dont nous citerons les plus importantes. La vis en bois est rapidement remplacée par une vis de métal (Danner de Nuremberg, vers 1550). Le tympan et la frisquette datent eux de 1572, et c’est également au XVIe siècle qu’est inventé le dispositif d’entraînement à manivelle (chariot sur rail). En 1620, le Hollandais Willem Blaeu, qui avait travaillé avec l’astronome Tycho Brahé, ajoute un contrepoids au barreau de sorte que la platine se relève automatiquement. Il invente aussi le joug, sorte de ressort qui rendait la pression de la platine plus uniforme. Cette presse, dite « presse hollandaise », se répand peu à peu en Hollande, mais ne pénètre pas à l’intérieur des frontières françaises. Vers 1772, Guillaume Haas, fondeur de caractères à Bâle, modifie la forme de la presse. Les montants ou jumelles sont remplacés par une pièce de métal en forme d’arc au milieu de laquelle se déplace désormais la vis de pression. Montée sur un massif de pierre, elle a une stabilité que ne connaissent pas les précédentes presses. Peu de temps après naît la presse à un coup, qui est un perfectionnement de la presse à deux coups. Page 1/2 FICHE OBJET Le point de vue du technicien Le principe est simple : la forme, assemblage de plusieurs pages de caractères en relief solidement assemblées, est posée sur le marbre. C’est une pierre de marbre lisse et plane jusqu’au XVIIIe siècle où elle est remplacée par une plaque d’acier. Le marbre (et donc la forme) est placé sur un petit chariot monté sur rail qui avance et recule sous l’action d’une manivelle : le guide. On déplace la forme pour l’encrer à l’aide de la balle. À l’extrémité du marbre est fixé par des charnières le tympan (c’est un double châssis), qui sert à recevoir le papier. Sur le tympan sont tendues une feuille de parchemin et une étoffe de soie (le b l a n c h e t ). À l’extrémité du tympan est fixé un autre cadre, plus léger, la frisquette, sur laquelle on tend une sorte de carton découpé de sorte que n’apparaissent que les caractères. À l’impression, la frisquette se rabat sur le tympan, emprisonnant la feuille. Un coup de barreau met en mouvement une vis sans fin reliée à un plateau horizontal, la platine, qui est placée juste au-dessus du marbre. Ainsi la feuille, pressée contre la forme par la platine, prend l’empreinte des caractères. Frisquette et tympan assurent une impression plus égale et plus souple, et évitent que la feuille ne soit maculée dans les marges par l’encre qui se serait répandue ailleurs que sur les caractères lors de l’encrage. Cependant, la platine étant de dimension réduite, on ne pouvait imprimer qu’une demi-feuille à la fois. Deux coups de barreau étaient donc nécessaires pour imprimer une page entière, d’où son nom. L’assemblage de la presse est soutenu par deux montants appelés jumelles, couronnés par un chapiteau. Page 2/2