La théorie de l`identité sociale de Tajfel et Turner

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La théorie de l`identité sociale de Tajfel et Turner
La théorie de l’identité sociale
de Tajfel et Turner
Tajfel, H., & Turner, J.C. (1979). An integrative theory of
intergroup relation. In W. G. Austin & S. Worchel (eds), The
psychology of intergroup relations, Monterey, CA, Brooks-Cole.
Si on vous demandait de vous décrire, que
diriez vous?
Madame L. dirait qu’elle est
une femme, cadre
supérieur, française…
: ce sont ses appartenances
groupales.
Monsieur T. dirait qu’il est
un homme d’origine
portugaise, enseignant…
: ce sont ses appartenances
groupales.
Elle se trouve sure d’elle,
gentille mais ferme, un peu
bornée parfois…
: ce sont ses caractéristiques
personnelles.
Il se pense juste, aimable, il
trouve qu’il a de l’humour…
: ce sont ses caractéristiques
personnelles.
Réalisation :
F. Autin
De fil en aiguille, ils en viennent à parler de la
répartition des tâches ménagères à la maison……
Madame L. et Monsieur T. se rencontrent par hasard.
Ce sont de vieux amis.
Ils se mettent donc à discuter de la pluie et du beau
temps, de leurs vies respectives...
Madame L. va alors prendre position en tant que
femme et monsieur T. en tant qu’homme.
Nous voici en présence d’une interaction de type
intergroupe car nos protagonistes sont déterminés par
leur appartenance groupale.
Monsieur T. se montre aimable et drôle. Madame L. fait
preuve d’assurance et de gentillesse.
Cette interaction est de type interpersonnelle.
Nos deux personnages y sont déterminés par leurs
caractéristiques personnelles.
X La théorie de l’identité sociale propose un continuum sur
lequel peut être placé n’importe quel comportement social
entre un extrême interpersonnel et un extrême intergroupe.
X
Lorsque nos personnages ont abordé le thème des
tâches ménagères, leur comportement s’est rapproché
du pôle intergroupe car ce sujet délicat les a mis dans
une situation de conflit (entre hommes et femmes).
X
Dans un contexte de conflit, les individus adoptent des
comportements intergroupes.
X
Pôle interpersonnel
Pôle intergroupe
X
X
Ils agissent alors comme membre du groupe et plus en tant
qu’individu.
Ils ne prennent plus en compte les caractéristiques
personnelles.
Ces effets sont d’autant plus fort que le conflit est intense.
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Revenons à nos personnages…
La discussion se poursuit et Madame L. et Monsieur T.
parlent de la vie, du monde, de la société et de la relation
entre les groupes de cette société.
Pour Monsieur T. il est possible pour tout individu de
changer de groupe. Un ouvrier qui travaille dur par exemple,
peut accéder à un poste plus important.
Madame L., en revanche pense qu’on ne peut pas, tout
seul, évoluer dans la hiérarchie. La stratification entre les
groupes est trop fortement marquée. On ne peut pas quitter
son groupe individuellement.
Madame L. croit au changement social.
Monsieur T. croit en la mobilité sociale.
La théorie de l’identité sociale propose un second
continuum. Celui-ci représente le système de croyances des
personnes à propos de la nature et de la structure des
relations intergroupes dans la société. Ce système peut être
situé entre deux extrêmes.
Pôle de la mobilité
sociale
C’est quoi l’identité sociale ?
X
C’est la connaissance de soi tirée de l’appartenance à un
groupe.
X
Or, les groupes et l’appartenance à ces groupes ont une
connotation positive ou négative. La valeur de notre
identité dépend de cette évaluation.
X
Nous voulons tous une identité sociale positive. Pour
connaître la valeur de la notre nous nous comparons à
d’autres groupes.
Pôle du changement
social
La comparaison sociale crée
une hiérarchie.
Certains groupes ont un
statut élevé
Certains groupes ont un
faible statut
Identité sociale positive
Identité sociale négative
X
Si la comparaison est favorable à notre groupe, celui-ci est
positivement distinct, l’identité sociale est positive.
X
Si notre identité sociale n’est pas satisfaisante, nous cherchons à
rejoindre un groupe ayant une meilleure évaluation ou à améliorer
celle de notre groupe.
Les stratégies possibles pour mener au
changement ?
X
La mobilité individuelle :
X Cette
stratégie est utilisée par des individus ayant un
système de croyance de type «mobilité sociale».
X Elle correspond à la volonté de quitter son groupe
pour rejoindre un groupe plus valorisé.
X
Exemple :
X Si
Recherche de changement
Volonté de
préserver sa
supériorité
Volonté
d’étendre sa
supériorité
Monsieur T. n’est pas satisfait de son identité
d’enseignant, il peut faire une formation pour accéder
à un emploi qu’il trouve plus valorisant.
Application d’une stratégie
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Les stratégies possibles pour mener au
changement ? (suite)
X
X
La créativité sociale :
X
X
Les stratégies possibles pour mener au
changement ? (suite)
Se comparer à d’autres groupes :
X
elle correspond au changement des critères de
comparaison pour obtenir une évaluation positive.
Ne plus se comparer aux groupes ayant un haut statut.
Monsieur T. ne se compare plus aux personnes françaises sans
origines étrangères.
Introduire une nouvelle dimension de comparaison : faire
valoir autre chose pour que la comparaison soit positive.
X
Modifier la valeur associée aux attributs de groupe:
X
Madame L. en tant que femme, n’a pas l’esprit scientifique, mais elle a
une grande capacité d’écoute.
Les caractéristiques qui valaient au groupe un faible
statut sont évaluées positivement par les membres de
ce groupe.
Monsieur T. trouve que ses origines portugaises sont un atout.
X La
X
compétition sociale :
Cette stratégie
X
Correspond à la volonté de renverser les positions des
groupes par rapport aux dimensions de comparaison
initiales.
X
Implique un conflit avec le groupe de statut élevé afin
d’améliorer celui de son propre groupe.
Le choix d’utiliser telle ou telle
stratégie dépend de certains facteurs.
X
Pour utiliser la mobilité sociale, il faut croire en la
perméabilité des frontières entre les groupes qui autorise le
passage d’un individu d’un groupe à un autre.
X
Si on a recours à la créativité sociale, cela indique qu’on
pense que la situation intergroupe est soit instable (elle
peut changer) soit illégitime (il devrait en être autrement).
On pense aussi que les barrières entre les groupes sont
fortes.
X
La compétition sociale est utilisée par des personnes qui
pensent que la relation intergroupe est à la fois instable et
illégitime et qu’il n’est pas possible de passer
individuellement dans un autre groupe.
Madame L. fait partie d’une association de femme qui attaque
en justice les entreprises qui discriminent les femmes.
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