LE PHARE AMEDEE (Amède en langue vernaculaire)

Transcription

LE PHARE AMEDEE (Amède en langue vernaculaire)
LE PHARE AMEDEE
(Amède en langue vernaculaire)
Avec ses 56 mètres au point culminant, le Phare Amédée est le témoignage
d'une merveille technologique de la fin du Second Empire et l'un des rares
monuments historiques que l'on puisse visiter en Nouvelle-Calédonie. C'est un
symbole de perennité depuis 135 ans.
Historique
En 1859, la Nouvelle-Calédonie est française
depuis 6 ans et Port de France ne s'appelle pas
encore Nouméa. Dans le but de développer ses
échanges maritimes et de sécuriser l'accès au port,
le Gouverneur Saisset alors en poste demande à
ses supérieurs la construction d'un phare. En effet,
nombreux sont les navires faisant naufrage sur le
grand récif en essayant d'entrer dans le lagon.
Deux ans plus tard, la Commission chargée de
l'éclairage des côtes de France, présidée par le
Ministre de la Marine et des Colonies, le Comte
Prosper de CHASSELOUP-LAUBAT, lui donne
entière satisfaction et charge M. Léonce
REYNAUD, Directeur des Phares, d'en concevoir
les dessins. La construction sera confiée à M.
RIGOLET, déjà connu dans le monde industriel
pour l'exécution d'œuvres remarquables telles que
l'ancien jardin d'hiver à Paris et le palais du vice-roi
à Alexandrie. La conception des systèmes optiques
et de lanterne sera confiée à M. LEPANTE.
En juillet 1862, la tour métallique est assemblée sur
les hauteurs de la Villette afin d'être présentée au
public parisien. Elle y restera jusqu'en juin 1863,
date à laquelle le phare est entièrement démonté et
conditionné en colis numérotés pour son
embarquement sur le navire Emile Pereire à
destination de Port-de-France où le précieux
chargement arrive le 15 novembre 1864.
Quant au lieu d'implantation du phare, il fallait
choisir entre l'îlot Signal et l'îlot Amédée, devenu
Amédée par suite d'une erreur de transcription.
C'est pour ce dernier qu'a finalement opté une
Commission d'experts. Entre temps l'ingénieur
BERTIN a, dès le mois de septembre 1864,
entrepris sur site les travaux préparatoires. La
cérémonie de pose de la première pierre est fixée
au 18 janvier 1865. Accompagné de son épouse et
de toutes les personnalités de la ville, le
Gouverneur GUILLAIN embarque pour l'îlot
Amédée. Une boîte en plomb, qui sera placée sous
le premier patin, contient des pièces de monnaie,
une médaille commémorative ainsi que le
parchemin où sont inscrits les noms des
personnalités présentes à la cérémonie.
Moins de 10 mois plus tard, l'assemblage de la tour
est terminé. Le 15 novembre 1865, jour
anniversaire de l'Impératrice Eugénie, les invités
pour l'inauguration vont gravir les 247 marches en
fonte. Située à l'entrée du phare, une plaque
commémorative est libellée en ces termes :
"Cet édifice a été exécuté par ordre de S.E.M Le
Cte PROSPER DE CHASSELOUP-LAUBAT,
Ministre de la Marine et des Colonies, sur les
dessins de M. LEONCE REYNAUD, Directeur des
Phares, sous la direction de MM. V. CHEVALLIER
et E. ALLARD, Ingénieurs en Chef des Ponts et
Chaussées par M. RIGOLET, constructeur Paris
1862".
Détails techniques
D'un poids total de 387, 953 kg, le Phare Amédée
repose sur une base en maçonnerie de 14 m de
diamètre sur un 1 m de haut, bien calée sur une
table de corail où sont fixés les patins de fondation.
La tour en fer puddlé, est constituée d'une ossature
en profilés métalliques recouverte par une mince
paroi en tôle. Son assemblage relève d'un jeu de
construction, panneaux et montants étant
boulonnés les uns aux autres. Au sommet de la
tour, une console en fonte porte un encorbellement
en couronne ornée d'étoiles de David qui sert à la
fois de plate-forme pour l'entretien extérieur de la
lanterne et de chemin de promenade pour les
visiteurs.
L'escalier intérieur en forme de spirale donne accès
au palier supérieur d'où l'on arrive à la chambre
des lanternes, d'une puissance globale de 30.000
bougies, pouvant porter jusqu'à 32 milles par temps
clair. Le premier appareil d'éclairage fonctionnait à
l'huile de colza .... et ce jusqu'en 1952. De 1952 à
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1985, c'est un équipement à manchon alimenté au
pétrole qui fut utilisé pour passer en 1985 à son
automatisation et son alimentation par éolienne. En
1994 on en vient à l'énergie solaire.
Le phare Amédée est considéré, à juste titre,
comme un chef-d'œuvre d'optique, de fer forgé et
d'ajustage. Lors de l'Exposition Universelle de
Paris, en 1867, sa maquette fût exposée au
Champs de Mars avec celle de son "jumeau", le
phare de Roches-Douvres, près de Cherbourg. Il
connaîtra un sort peu enviable à la fin de la
Seconde Guerre Mondiale, les Allemands l'ayant
fait exploser avant de battre en retraite.
Le Phare Amédée aujourd'hui
Avec 24 000 kilomètres carrés, le lagon de
Nouvelle-Calédonie est le plus grand du monde. Sa
barrière corallienne longue de 1 600 kilomètres
délimite un milieu marin exceptionnel. Pour
préserver cette richesse naturelle, de nombreux
îlots ont été décrétés sites protégés dont fait partie
l'îlot Amédée.
A la limite du grand récif, le phare Amédée à 12
milles nautiques de la grande terre est une des
plus agréables destinations du lagon. Une
excursion à la journée est proposée par la société
Mary D Entreprises avec de nombreuses activités
comme la visite du phare, la plongée en apnée, la
plongée en bouteille, la découverte de la faune et
de la flore sous-marine en bateau à fond de verre
ainsi que la barrière de corail. Cette excursion
comprend le transfert aller/retour en bateau à bord
du "Mary D Dolphin", un tour en bateau à fond de
verre, un buffet varié, un cocktail de bienvenue et
boissons, un spectacle de danses tahitiennes et
une démonstration de nouage de paréos. Une
boutique est également à la disposition des
visiteurs.
Pour les amoureux de la plongée, la faune et la
flore des eaux du phare Amédée sont fascinantes.
L'Amédée Diving Club propose des sorties à la
journée permettant de découvrir cette réserve
sous-marine intégrale, offrant plus de 10 sites de
plongée exceptionnels tels l'Epave de la Dieppoise,
la passe de Boulari et le récif Sournois. Pour les
débutants des baptêmes sont également possibles.
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