le trait d`union

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le trait d`union
le trait d’union
Le Trait d’Union intervient sur le département des Hauts-de-Seine par ses différentes activités : les centres de consultations ambulatoires de Boulogne et Villeneuve-la-Garenne, 12
places d’appartements thérapeutiques, des activités à la Maison d’Arrêt de Nanterre, les
consultations jeunes consommateurs de Boulogne et Villeneuve-la-Garenne, le centre thérapeutique résidentiel de Clamart, 20 places d’appartements de coordination thérapeutique,
et une unité de dispensation méthadone. Le Trait d’Union se distingue par la diversité de
ses outils et son étendue géographique, il est à présent le seul établissement des Hauts de
Seine (et l’un des rares en région Ile de France) à proposer à la fois des activités ambulatoires et des soins résidentiels en CTR et en appartements thérapeutiques. Il est sollicité de
ce fait par des partenaires de l’ensemble de la région.
La situation du Trait d’Union dans les Hauts-de-Seine, en petite couronne, sur deux pôles
géographiques, l’un au Nord, l’autre au Centre, l’amène à drainer des populations sociologiquement diversifiées, venant de communes du département, mais aussi d’arrondissements
parisiens proches et de départements avoisinants (93, 95).
Activités comparées des deux pôles
Boulogne et Villeneuve-la-Garenne
Nous avons cette année comparé les files actives de Boulogne et de Villeneuve-la-Garenne, et l’analyse laisse
apparaître de nombreux points communs et quelques particularités.
Les personnes accueillies à Boulogne sont plus jeunes : la moitié de la file active a plus de 40 ans, alors qu’à
Villeneuve-la-Garenne les ¾ ont plus
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de 40 ans.
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Boulogne
Les deux consultations reçoivent en
majorité les personnes du département des Hauts-de-seine (soit 60%).
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VLG
A Boulogne, la demande provenant de
partenaires extérieurs et non directement
du patient ou de son entourage, est plus
importante (55% au lieu de 35%).
Le produit à l’origine de la prise en charge laisse en revanche apparaître une plus grande diversité à Boulogne :
même si le produit principal reste un opiacé pour 30% des personnes accueillies, le cannabis et l’alcool représentent chacun 20% des demandes.
Tandis qu’à Villeneuve-la-Garenne, le produit principal est un opiacé pour plus de 70% des personnes accueillies. Cela s’explique en partie par la nature des prestations proposées, l’équipe de Villeneuve-la-Garenne
gérant une unité de dispensation de méthadone.
Les faits marquants de l’année 2011
Les actions d’intervention précoce dans les établissements scolaires ont suscité des demandes croissantes auprès
de la consultation jeunes consommateurs de la part d’adolescents et de familles. Face à cette demande croissante, et grâce à l’obtention de mesures nouvelles, une antenne a été ouverte en septembre 2011 sur le site de
Villeneuve-la-Garenne.
La visite de conformité validant la transformation de notre établissement en CSAPA a eu lieu au mois de février,
et a rendu un avis favorable.
L’investissement des équipes s’est affirmé autour de la démarche d’évaluation interne, chaque équipe ayant
clôturé un premier cycle d’évaluation, proposant ainsi un temps de réflexion propice à l’amélioration du fonctionnement des établissements.
L’année 2011 a enfin été marquée par l’absence pour congé maternité de notre Directrice, ce qui a retenti
quelque peu sur la dynamique de l’établissement, même si un relais efficace a pu être mis en place par la
direction générale d’Oppelia.
Le Centre 92 (Boulogne/Clamart)
Le pôle centre 92 est le lieu d’articulation entre plusieurs services distincts mais étroitement
imbriqués : un service de consultation ambulatoire, un service de 12 places d’appartements
thérapeutiques, un service «jeunes consommateurs» et d’intervention précoce, un centre thérapeutique résidentiel d’une capacité de 7 places.
La consultation ambulatoire
File active et nombre d’actes
Les divers services du pôle de Boulogne ont accueilli 461 usagers (dont 172 nouveaux) et 43 familles. 7371
actes ont été réalisés au cours de l’année.
Année
File active
Nombre d’actes
2007
581
6594
2008
594
7600
2009
514
7521
2010
509
7322
2011
461
7371
En 2011, nous pouvons constater une stabilisation du nombre d’actes au regard des cinq dernières années,
et une légère baisse de la file active suite à la fermeture du service «Tremplin» destiné aux sortants de prison.
Nous constatons aussi une augmentation du nombre d’entretiens par patient et, pour la deuxième année, une
baisse du nombre de nouveaux patients vus une seule fois, ce qui indique que la prise en charge globale a
été encore améliorée.
Les chiffres du volume d’activité traduisent un niveau de saturation rendant difficile l’accueil de nouveaux
patients. D’autant que l’équipe de la consultation s’est trouvée diminuée, suite à l’absence de deux éducateurs
pour des longs arrêts maladie. Des personnes ont été recrutées pour assurer le remplacement et l’équipe éducative a fourni un investissement important pour assurer la continuité des services.
Le développement des groupes thérapeutiques
La sophrologie, le groupe de «prévention de la rechute», l’art créatif, le groupe «de proche en proche» accueillent chaque semaine entre 5 et 10 participants. Ces ateliers sont maintenant bien ancrés dans le quotidien
de l’équipe et dans les offres de soins pour les usagers.
La nouveauté pour l’année 2011 a été la mise en place d’un groupe de travail sur les troubles du sommeil (voir
encadré) et l’ouverture au mois d’octobre d’un deuxième groupe «de proche en proche».
Avec 141 ateliers réalisés en 2011 touchant 35 personnes, nous avons pu constater au cours de l’année une
augmentation de l’activité groupale.
Mise en place d’un Groupe de travail sur les Troubles du Sommeil
Dans notre pratique clinique avec des personnes souffrant de problèmes d’addiction, nombreux sont les patients
qui se plaignent de leur sommeil, ou font état d’une insomnie sévère. Dans le Centre Thérapeutique Résidentiel,
le cahier de notes des veilleurs de nuits témoigne des difficultés d’endormissement, des va-et-vient pendant la
nuit pour sortir fumer, des réveils très matinaux ou des petites fringales nocturnes.
L’insomnie se définit comme une plainte concernant à la fois la qualité du sommeil et la qualité de l’éveil. Il
peut s’agir d’éveils nocturnes ou de réveils trop précoces le matin. Parfois l’insomnie touche toutes les étapes du
sommeil ou se traduit par une sensation de sommeil léger ou non reposant. Les difficultés rencontrées sont le plus
souvent liées à des problèmes d’environnement.
La journée du lendemain est difficile : sensation de fatigue avec des coups de barre, irritabilité, tension physique
et psychique, difficultés de concentration, humeur morose. Des signes physiques existent également : douleurs
cervicales, yeux qui piquent, coliques, mal au dos.
Trop souvent, c’est une réponse pharmacologique qui est proposée en première intention.
Pour cette raison, nous avons proposé cette année un groupe de travail sur les troubles du sommeil, animé par
la psychologue et sophrologue Sylvie Thizon-Vidal et sa stagiaire Karima Yanouri, pendant 10 séances d’une
heure pour un groupe fermé de 8 personnes.
Différentes techniques ont été utilisées, avec entres autres :
La relaxation : il s’agit de renforcer la présence du corps dans la conscience tout en se libérant des tensions corporelles en ressentant les sensations physiques.
La respiration : il s’agit de concentrer l’attention sur les deux temps de la respiration pour bien apprendre à respirer.
La visualisation : il s’agit ici d’imaginer dans les détails son coucher, son réveil du lendemain et de laisser venir les
images.
Les objectifs portaient sur l’amélioration de la qualité de vie au quotidien et de la qualité du sommeil et du réveil :
à travers la restauration de la confiance dans la capacité à dormir, la relativisation du problème et l’amélioration
de la perception du sommeil.
Les huit participants du groupe ont exprimé une pleine satisfaction pour le travail effectué et ont pu témoigner d’une
amélioration effective de leur sommeil. Ils ont trouvé un réel intérêt à agir en toute conscience sur leur posture et
attitude corporelle pour améliorer la qualité de leur sommeil et de l’éveil, mais aussi pour transférer ces acquis
dans d’autres aspects de leur quotidien (régulation du stress, entretien d’embauche, expression et communication).
L’activité médicale
Les médecins consacrent une part importante de leur activité à la prescription de traitements de substitution. Le centre ne disposant pas de lieu de délivrance spécifique, la dispensation est effectuée en partenariat étroit avec des pharmacies d’officine.
Avec 2259 consultations, l’activité médicale connaît une saturation importante qui s’explique par la difficulté à mettre en place
des relais à l’extérieur, en médecine de ville, par des demandes croissantes pour des troubles psychiques et des problèmes
psychiatriques (associés à des usages de cocaïne, de psychostimulants, de cannabis, etc).
Les accompagnements psycho-socio-éducatifs
Ces accompagnements, réalisés par les éducateurs spécialisés, les psychologues et l’assistante sociale, visent à aider les patients dans
des démarches concrètes (administratives, professionnelles ou autres), mais aussi à leur apporter un étayage et à rompre leur isolement.
Ainsi, en 2011, ont été effectués 1461 entretiens psychologiques (qui vont de la psychothérapie à l’entretien de soutien ponctuel) et
3189 accompagnements socio-éducatifs.
Les appartements thérapeutiques
Le service des appartements thérapeutiques propose un séjour avec suivi thérapeutique dans 12 studios implantés dans la partie sud des Hauts-de-Seine.
Ces appartements sont destinés à toute personne sevrée (avec ou sans traitement de substitution) inscrite dans
une démarche d’insertion, avec un contrat de 6 mois renouvelable une fois.
Durant l’année 2011, 12 personnes ont été accueillies dans ces appartements, pour une durée moyenne de séjour d’environ
9 mois.
Comme les années précédentes, nous avons eu à faire face à un nombre important de demandes, à un accroissement de
demandes de personnes en grande difficulté sociale, mais aussi à la fréquence plus importante de troubles psychiatriques
parmi les résidants. Autant de raisons qui rendent nécessaire un étayage important et suffisamment durable de la part des
professionnels.
Le Centre Thérapeutique Résidentiel de Clamart
Le CTR du Trait d’Union est situé à Clamart, en milieu urbain, proche des moyens de transport et du centre de
consultation de Boulogne, avec lequel il travaille en étroite articulation. La capacité d’accueil est de sept résidants.
L’équipe est constituée de six éducatrices et éducateurs spécialisés, de trois veilleurs de nuit et placée sous la
responsabilité d’une chef de service. La psychologue, l’assistante sociale et les médecins de la consultation de
Boulogne participent aux prises en charge, en fonction des besoins des patients.
En plus du travail quotidien au CTR, chaque membre de l’équipe consacre une partie de son temps aux admissions et aux suivis après séjour au centre de consultation de Boulogne.
Les objectifs d’un séjour au Centre Thérapeutique Résidentiel peuvent se décliner autour de deux axes :
• Permettre à des usagers de substances psychoactives de faire l’expérience volontaire de l’abstinence, dans un lieu collectif apportant des soutiens professionnels, et d’en tirer des capacités renforcées pour faire face à l’addiction et à ses risques ;
• Accroître l’autonomie et les capacités d’insertion sociale, familiale et professionnelle, un meilleur état de santé psychologique et
somatique.
Les modalités d’admission :
L’admission d’un résident se fait après plusieurs entretiens au centre d’accueil de Boulogne avec un éducateur de l’équipe et un
entretien avec la psychologue.
Toute personne ayant des problèmes d’abus de produits psycho-actifs est susceptible d’être admise au CTR. Le temps avant l’admission n’est pas prolongé inutilement, mais il doit permettre une bonne compréhension et un réel engagement du patient sur les objectifs
et les moyens mis en œuvre au cours de son séjour.
Les compétences des différentes disciplines professionnelles ainsi que leur mise en œuvre dans une dynamique commune permettent
d’adapter la prise en charge aux besoins spécifiques de chaque patient.
Depuis 2009, une supervision a été mise en place à destination de l’équipe du CTR. Elle a lieu une fois par
mois et est animée par un intervenant extérieur.
L’activité réalisée au Centre Thérapeutique Résidentiel en 2011 reste en continuité avec les années précédentes.
Taux d’occupation de 80%, avec un nombre total de 2047 journées réalisées et une durée moyenne de séjour
de 186 journées.
Le service «Jeunes consommateurs»
Le service jeune consommateur a atteint cette année sa phase de maturité. Depuis sa création en 2003, son
développement s’est concrétisé dans un premier temps par le développement d’initiatives sur l’ensemble du
département des Hauts de Seine qui nous ont permis de mieux connaître les ressources et difficultés de notre
public et de nouer des relations avec des partenaires solidement implantés dans le tissu social local.
Afin de structurer une offre de proximité, le Trait d’Union est en mesure de proposer aux établissements scolaires du bassin boulonnais des interventions qui vont de la prévention à l’accompagnement auprès des
jeunes et qui sollicitent l’investissement des professionnels de terrain et des parents. Ces actions sont destinées
à se combiner sur un même site afin de favoriser la dynamique communautaire : soirée débat auprès des
parents, sensibilisation des professionnels aux conduites addictives, conférences auprès des jeunes…
Cette année, les actions de prévention ont principalement été proposées sur quatre collèges du bassin et sont
issues du programme ICCAR (intervention au Collège sur les Conduites Addictives et à Risques). Le programme
de prévention ICCAR vise à renforcer la cohérence éducative, la synergie et l’efficacité des actions générales
de prévention des conduites à risques, et notamment celles relatives aux conduites addictives. Cette approche
de la prévention des addictions s’appuie sur une action de formation qui met à disposition de la communauté
scolaire et des partenaires (Espace Santé Jeunes et Centre social) les outils et les ressources nécessaires.
Afin de permettre le développement d’un suivi plus individualisé pour chaque usager, nos consultations entretiennent des collaborations étroites et formalisées avec les structures chargées de leur orientation et de leur suivi.
Elle propose également d’inclure les parents et l’entourage proche qui le souhaitent à la prise en charge
de leur enfant au sein d’espaces différenciés en fonction des situations rencontrées, comme le groupe «de
proche en proche». Depuis deux ans, la personne proche du jeune peut être aidée dans sa démarche grâce
à la création d’un groupe de parole qui se rapproche dans son fonctionnement des groupes d’auto support.
Ce dernier, encadré par un éducateur et un psychologue du Trait d’Union, se réunit une fois toutes les trois
semaines. Ce groupe est resté semi-ouvert quelques mois, puis a été fermé en début d’année après avoir
atteint sa taille optimale. Un autre groupe s’est constitué au mois d’octobre suivant les mêmes modalités de
fonctionnement. Le nombre de proches d’usagers pris en charge a significativement augmenté cette année.
Afin de prendre en charge un public jeune qui n’a pas de demande de soins et qui se trouve en grande
difficulté en raison de sa dépendance aux substances psychoactives, nous animons depuis octobre, une fois
toutes les trois semaines, une analyse des pratiques auprès des travailleurs sociaux du Centre Social de Boulogne Billancourt afin de co-construire une stratégie d’intervention précoce, dans les quartiers «politiques de la
ville», qui va permettre la création d’espaces de réflexion et d’échanges sur les consommations de substances
psychoactives et favoriser l’expérimentation de l’abstinence.
Enfin le G.R.A.A.P. (GRoupe d’Appui Auprès des Professionnels) a redémarré au mois d’octobre pour deux
conférences qui ont fait salle comble. L’une portait sur les addictions sans drogue et l’autre sur les liens entre
addiction et troubles mentaux.
En plus de la poursuite des actions déjà engagées, nous espérons pouvoir, en 2012, mobiliser les nombreux
bénévoles du tissu associatif Boulonnais afin de mutualiser nos compétences et savoir-faire auprès de notre
public. Un accord a été pris dans ce sens avec nos partenaires locaux lors d’un «petit dej. partenaires» organisé par le Trait d’Union.
Le Nord 92 : Villeneuve-la-Garenne
L’année 2011 à Villeneuve la Garenne a été marquée par une série de repositionnements qui ont permis de redessiner les contours de nos différentes interventions, en particulier au niveau de l’ambulatoire,
et de renforcer la cohésion de l’équipe, ciment fondamental de notre approche pluridisciplinaire.
Les ponts entre les deux services, l’ambulatoire et l’hébergement, ont été encouragés, notamment
grâce à l’évaluation interne, qui est désormais bien ancrée dans les pratiques des professionnels.
La commune de Villeneuve la Garenne a poursuivi la refonte totale de son urbanisme. Cela a
influé de manière indirecte sur notre activité ambulatoire, les travaux étant aux portes du centre
de consultation. Les changements de paysages urbains, avec notamment le déplacement de la
rue du Fond de la Noue où se trouve le centre, nous ont amenés à revoir les aménagements du
centre de consultation et à entreprendre des travaux importants et des aménagements internes,
suite au déplacement de notre entrée principale.
L’équipe de Villeneuve la Garenne a dû faire face à de fortes turbulences du point de vue des
ressources humaines et a réussi à pallier les absences d’un médecin et d’une secrétaire pour
longue maladie, et d’une éducatrice et d’une autre secrétaire en congé maternité.
L’activité en chiffres
L’hébergement
Suite à l’extension du nombre de places d’appartements de coordination thérapeutique réalisée l’an passé,
la file active a sensiblement augmenté. Néanmoins, nous ne sommes pas encore au remplissage total de nos
places. En effet, les négociations avec les bailleurs mettent plus de temps que prévu, tout cela dans un marché
du parc immobilier extrêmement tendu sur le département des Hauts de Seine. Ainsi, à la fin 2011, 17 places
sont pourvues sur les 20 autorisées. Durant cet exercice, 19 patients ont séjourné de manière plus ou mois
longue, dont 3 femmes et une personne transgenre. Seuls quatre patients sont sortis du dispositif au cours de
l’année. Il y a eu sept nouveaux patients au cours de l’année et quatre sorties, : deux incarcérations, un relogement, et un décès suite à une reprise de produits opiacés.
La précarité des patients est de plus en plus prégnante, en particulier pour les personnes issues de l’immigration. Notamment du fait des difficultés, des délais et des obstacles qu’elles rencontrent pour obtenir des papiers
d’identité.
Malgré tous les efforts de l’institution et le recours à un cabinet de recrutement spécialisé, le poste d’infirmière
n’a pu être pourvu en 2011, faute de candidats. Des vacations ont néanmoins été assurées avec le soutien du
médecin du service afin de répondre aux besoins d’accompagnement des patients.
Par ailleurs, nous constatons que les soins se complexifient, notamment du fait du vieillissement des personnes
atteintes par le VIH et des hépatites (sur 19 patients, 14 ont plus de 40 ans, soit ¾ du public) et de l’augmentation des problématiques psychiatriques.
Au total, 3276 actes ont été effectués au cours de l’année pour 19 patients, dont 49% d’actes éducatifs, 8%
d’actes psychologiques et 40 % d’actes médicaux et para médicaux.
L’ambulatoire
La file active du service ambulatoire (regroupant l’Unité de Traitement des Addictions et la consultation) :
La file active est composée d’une majorité d’hommes : ¾ pour ¼ de femmes
La moyenne d’âge est massivement concentrée entre 30 et 49 ans
Une majorité des patients sont issus du département
69% ont un logement durable, alors que 30 % vivent dans un cadre précaire
Leurs ressources sont constituées par un salaire pour 45% d’entre eux, tandis que 33% vivent en bénéficiant des minimas
sociaux (RSA, AAH etc.)
Globalement, il ressort que 35 % des patients présentent des problèmes socio-économiques complexes et extrêmement difficiles à
résoudre (logement, accès aux droits de base, sortie de prison, années d’errance, isolement social).
En 2011, le service ambulatoire a eu une file active de 251 patients, dont 107 ont un traitement méthadone. Parmi ces 107
personnes, 48 prennent leur traitement sous la forme sirop et 59 par la méthadone en gélules, soit environ 43% de la file
active. 35 patients sont substitués par buprénorphine délivrée en pharmacie (13%).
Il est à noter que parmi les 251 patients accueillis, au delà des problèmes d’addiction aux produits illicites, 40 ont une comorbidité liée à des problèmes d’alcool majeurs, soit 16%.
D’autre part, moins de 20% (49) ne consomment plus aucun produit illicite (hors cannabis) quand un autre quart (46) en prend
occasionnellement. Sur les patients qui en prennent régulièrement, soit un peu plus de 11% (29), 16 prennent du crack en plus
de l’héroïne.
Enfin, un peu moins de 9% des patients sont confrontés à des pathologies chroniques graves, virales ou cancéreuses, et/ou
des comorbidités liées à des problèmes psychiatriques.
La file active de l’UTA (service de délivrance et de suivi des traitements de substitution opiacés) est restée stable :
15 nouveaux patients ont été reçus au cours de l’année et 12 personnes sont sorties.
Parmi ces 12 sorties :
9 patients sont sortis sevrés de méthadone, et 4 d’entre eux poursuivent un suivi médico-psycho éducatif à l’UTA.
2 ont été orientés en médecine de ville,
1 a été exclu,
1 a été incarcéré,
1 a été transféré en d’autres régions.
5 personnes ont fait un passage de moins de trois mois, et nous avons accueilli 4 patients en relais transitoire d’autres centres,
Enfin, 2 patients sont décédés.
Analyse de la file active ambulatoire
La file active du service ambulatoire se maintient au-dessus des 200 patients depuis plusieurs années. 38 patients
sous Subutex ont une délivrance de leur médicament en pharmacie d’officine et bénéficient au Trait d’Union du
suivi médical, d’ un soutien psychologique ou éducatif.
Parmi les patients sous traitement méthadone, si la moitié environ a stabilisé son problème d’addiction ils ne nécessitent pas moins d’aides et de soutiens socio-éducatifs et psychologiques.
Les patients qui continuent de consommer des produits régulièrement, en particulier du crack, sont ceux qui ont
le plus de problèmes graves à traiter en périphérie du problème d’addiction. Malgré les efforts de l’équipe pour
permettre aux patients de s’inscrire dans des parcours de soins de droit commun, seulement 16 patients ont un
médecin traitant, ce qui accroît la difficulté du passage en ville.
75% des patients sont usagers d’opiacés. Toutefois, la dynamique engagée pour le passage en CSAPA généraliste et l’acquisition par l’équipe des compétences nécessaires ont accru les recours et les prises en charge des
problématiques d’alcool. Ainsi, si seulement 4 patients ont déclaré lors de leur premier accueil avoir une difficulté
majeure avec leur consommation d’alcool, après évaluation plus approfondie, ces problèmes concernent en réalité
38 patients soit 15 %.
L’équipe a engagé une réflexion sur ses pratiques d’utilisation et de délivrance des TSO. Elle s’est notamment
attachée à optimiser un passage en ville dès que cela est possible. La précarisation, voire l’extrême pauvreté, sont
des freins à ce mouvement qui nécessitent d’engager un travail encore plus important de relais avec les services
sociaux, en particulier pour remobiliser les droits à l’acquisition d’une mutuelle. Un passage vers la délivrance en
pharmacie de ville a pu être effectué pour 83 personnes.
Dans le même temps, nous avons renforcé nos liens et nos partenariats avec les autres acteurs du soin et de l’accompagnement sur les secteurs nord : les pharmaciens, le CAARUD, les médecins, les autres CSAPA locaux et les services sociaux
institutionnels. Dans cette optique, des conventions avec des pharmacies de proximité ont été signées, d’autres sont en cours
de signature.
L’activité :
6555 actes ont été effectués au cours de l’année, dont 33% d’actes médicaux, 49% d’actes paramédicaux, 5% d’actes
psychologiques et 14% d’actes éducatifs.
La consultation jeunes consommateurs
Face à l’afflux de demandes, le Trait d’Union a ouvert à l’automne 2011 une consultation jeunes consommateurs
à Villeneuve-la-Garenne.
Dans un premier temps, les partenaires ont été rencontrés afin de communiquer sur l’existence de cette consultation. Le déploiement de la consultation s’est fait en lien avec les actions de prévention développées en direction des établissements scolaires, notamment en ce qui concerne les collèges de la commune de Villeneuve la
garenne, le BIJ et la VAVU.
Ces actions ont été effectuées en articulation avec le dispositif de réussite éducative, l’équipe du GPV, la MILDT
et le CUCS de Villeneuve la Garenne. Une dizaine de jeunes ont ainsi été reçus en fin d’année. Le dispositif
est désormais en place pour se déployer complètement dès le début de l’année 2012.
Les activités de groupe et temps collectifs
Si certaines activités se sont encore adressées uniquement à un service, par exemple l’activité piscine réservée aux résidents des Appartements de coordination thérapeutique, d’autres temps collectifs ont été ouverts à
l’ensemble des patients, comme pour les activités culturelles.
«Culture hors les murs»
Ce projet était depuis quelques années porté par une éducatrice spécialisée du service des ACT. Courant 2011,
et après une première sortie culturelle en commun avec le service ambulatoire, il a été décidé d’ouvrir ces temps
aux patients des deux services. Face au succès remporté, le projet sera reconduit pour 2012 avec deux éducateurs
spécialisés.
Ces temps, en décalage du quotidien institutionnel et du soin, sont envisagés comme des moments favorisant
le partage, suscitant le désir, le plaisir et le travail autour de « l’éprouvé ». Ils proposent aux participants de se
déplacer d’un vécu potentiellement stigmatisant et excluant au sein de l’institution et de la relation patient-professionnel, vers une représentation plus valorisante d’eux mêmes et de leur rapport à la cité.
Les
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objectifs sont les suivants :
Contribuer à l’épanouissement des patients par le désir, le plaisir, l’échange et le travail autour de l’éprouvé
Aller à la rencontre des différentes formes et lieux culturels du territoire au sens large
Développer des capacités d’écoute, d’échange et de compréhension
Favoriser l’accès à l’autonomie
Amener les personnes à une ouverture concrète souvent a priori inenvisageable pour eux, comme une sortie
théâtre….
Afin de mener à bien ces différents temps, des partenariats ont été développés, notamment avec le théâtre Gérard
Philippe de St Denis, le Centre Culturel Max Juliers de Villeneuve la Garenne, les théâtres de Colombes et d’Asnières, le théâtre des Amandiers de Nanterre, le Tamanoir de Gennevilliers, ainsi qu’avec le soutien de Cultures du
Cœur et du Secours populaire pour les spectacles sur Paris (Opéra de paris). Sans oublier la ville de Villeneuve la
Garenne avec le grand projet ville, APS, et de Gennevilliers avec culture a domicile.
Ce succès a amené l’équipe à penser les démultiplications de ces initiatives ou à en réactualiser d’autre existant
antérieurement, telles que les ateliers nutrition ou d’art-thérapie.