CHAPITRE 3 CONTRÔLE SOCIAL ET DÉVIANCE I. Comment le

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CHAPITRE 3 CONTRÔLE SOCIAL ET DÉVIANCE I. Comment le
CHAPITRE 3
CONTRÔLE SOCIAL ET DÉVIANCE
I. Comment le contrôle social s´exerce-t-il aujourd´hui ?
A. Définition.
Doc 1 p 274. Doc 2 A p 274.
Définition de la déviance: comportements qui transgressent les normes
Définition du contrôle social: le contrôle social est constitué par l'ensemble des moyens dont la société dispose pour
faire en sorte que les individus se soumettent aux règles en vigueur.
Il existe plusieurs agents du contrôle social :
-la famille, qui, en même temps qu'elle éduque contrôle aussi le comportement de ses membres,
-l'ensemble des autres individus, qui peuvent rejeter un individu à cause de son comportement jugé non conforme aux
usages,
-le droit, qui impose des règles et des sanctions.
Il faut remarquer que tous ces éléments sont liés. En général, les règles qu'ils imposent sont les mêmes. Le droit édicte
des lois qui sont couramment admises par la société, la religion...
B. Les formes du contrôle social.
Doc 1 & 2 p 278.
Doc 2 p 276. Doc 3 p 277.
Le contrôle social peut prendre des formes explicites. Ex : Les peines imposées par la loi sont explicites, de même que
les punitions données par le maître d'école. On parlera de contrôle social formel. Mais il peut également prendre des
formes implicites. Ex : le rire peut être conçu comme une sanction lorsqu'il tourne en ridicule une personne qui ne
correspond pas aux usages de la société ; il est quelquefois redouté de la même façon qu'une sanction. Il s´agit alors de
contrôle social informel. Dans les groupes primaires, le contrôle social est souvent informel. Il est davantage formel
dans les groupes secondaires. Ajoutons que le contrôle informel se caractérise souvent par des formes de stigmatisation.
Il s´agit du processus par lequel la société désigne les éléments qui permettent de reconnaître les déviants. Il est évident
que ce processus peut aboutir en fait à des discriminations, car certains individus ou groupes d´individus sont
catégorisés comme déviants en fonction de leur apparence ou de certaines pratiques (couleur de peau, tenue
vestimentaire, pratiques sexuelles).
C. L´évolution des formes du contrôle social.
Doc 1 & 2 p 280.
Nous avons vu dans le chapitre précédent que les groupes sociaux se sont progressivement élargis, et nous avons étudié
avec E. Durkheim que la solidarité des groupes primaires a laissé place à celle des groupes secondaires. Ceci a
évidemment un impact sur les formes de la déviance. Ainsi, on est passé d´une contrôle social informel mais en même
temps très fort exercé par les groupes primaires (famille, village) à un contrôle social formel exercé en garnde partie par
l´État.
Doc 2 p 282. Doc 4 p 284.
De nouvelles techniques du contrôle social sont apparues avec les outils informatiques. Ces techniques possèdent des
propriétés qui permettent de faciliter l´accès à des informations sur les individus (internet) sur leur localisation
géographique (téléphone portable) ou sur leurs occupations (caméras). Ceci peut permettre d´accroître le contrôle social.
Si certains se réjouissent d´avoir trouvé un moyen pour lutter contre la déliquance et la criminalité, d´autres pensent que
le contrôle exercé par l´État risque de devenir totalitaire. Notons cependant que ces nouvelles technologies permettent
aussi aux individus d´établir des moyens d´action contre l´État (« hacktivisme », création de mouvements sociaux sur
internet).
II. Quels sont les processus qui conduisent à la déviance ?
A. Les formes de la déviance.
Doc 1 p 284. Doc 2 & 3 p 286. Doc 4 p 285.
Nous avons défini la déviance comme la transgression des normes. Donc, désigner des actes comme déviants revient en
fait à déterminer quelles sont les normes en vigueur reconnues par l´ensemble de la société.
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Nous pouvons dire que ces normes ces normes sont nombreuses et variées, et que tous les actes de déviance n´ont pas le
même degré de gravité en fonction de l´importance de la norme. Ensuite nous pouvons remarquer que les normes
varient dans le temps et dans l´espace, ce qui fait par conséquent changer les actes considérés comme déviants. C´est à
partir de ce constat qu´E. Durkheim construit une hypothèse selon laquelle la déviance est un phénomène naturel à toute
société, capable de surcroît de faire changer les normes en vigueur. La déviance serait donc dans certaines circonstances
un facteur de changement voire de progrès.
B. Quelques théories sur la déviance.
1. La déviance comme anomie.
Doc 3 p 289.
E. Durkheim propose une analyse de la déviance basée sur sa conception du lien social. Nous avons vu dans les
chapitres précédents que la culture a pour conséquence de créer des obligations morales qui influencent les
comportements des individus. L´existence de ces règles est pour E. Durkheim essentielle pour la vie en société. Sans
elles, les comportements individuels ne sont plus régulés. On aboutit à l´anomie.
La déviance des individus peut donc être interprétée comme l´absence de règles morales qui posent des limites aux
comportements individuels. Si les règles de la vie en société ne sont plus respectées, de nombreux cas de dévianec sont
susceptibles d´apparaître : vols, violence, vandalisme...
Ces théories se traduisent par des politiques concrètes. Il s´agit d´encadrer les familles qui rencontrent des problèmes
pour éduquer leurs enfants, d´intensifier le rôle socialisateur de l´école. Dans les cas extrêmes, on peut soummettre les
individus déviants à des méthodes d´éducation plus rigoureuses (encadrement militaire).
2. La déviance comme produit des interactions des individus.
Doc 2 & 3 p 290.
Il existe une dernière interprétation des faits sociaux. Celle-ci consiste à percevoir les phénomènes sociaux comme le
résultat des interactions entre les individus. Selon cette idée, défendue par H. Becker, ce qui est important, ce n'est pas la
conduite des individus mais la perception qu'on a de leur conduite.
E. Goffman montre qu'un individu présente des "stigmates" de déviance lorsque des éléments de sa personnalité
semblent être en contradiction avec l'identité sociale à laquelle il est censé s'identifier. Si le jugement porté sur
l'existence de ce stigmate est négatif, alors l'individu sera étiqueté comme déviant.
Ainsi on n'est pas toujours considéré comme déviant lorsqu'on a transgressé une règle (ex : un criminel qui n'a pas été
démasqué et dénoncé) mais surtout lorsqu'on a été désigné comme déviant (ex: le criminel lorsqu'il a été démasqué). Ce
processus est à son comble lorsque la personne elle-même accepte et assume son identité de déviant. C'est ce qu'on
appelle la théorie de l'étiquetage.
III. Comment mesurer le niveau de la délinquance?
Il est tout d´abord nécessaire qu´on définisse de façon claire les actes de délinquance. En vérité, la définition de
délinquance est très large (tous les actes susceptibles d´attire sur eux une répression pénale). Il faut donc distinguer
parmi ces comportements différentes catégories : crimes contre la personne (homicides, coups et blessures), les vols et
recels, le trafic de drogue, mais aussi les incivilités (insultes, menaces, dégradations, tapage nocturne).
Doc 2 p 295.
Pour analyser ces chiffres, il faut d´abord remarquer que l´importance des délits constatés dépend de l´efficacité de la
police pour les enregistrer. Ceci est le résultat de la capacité de la police à surprendre les délinquants en flagrant délit,
mais aussi de la propension des individus à porter plainte. Un certain nombre de délits ne sont pas comptés, parce que
les déviants ne sont pas repérés ou parce que la victime ne souhaite pas dévoiler ce qui lui est arrivé (comme dans le cas
des viols). On parle alors de chiffre noir de la délinquance pour désigner l´écart entre la délinquance connue et la
délinquance réelle. Pour cette raison, ont été mises en place des enquêtes de victimation. On doit cependant étudier ces
chiffres avec précaution. Les faits déclarés lors des enquêtes de victimation peuvent surévaluer la délinquance, de la
même façon que les statistiques de la police peuvent les sous-évaluer.
Doc 3 p 295.
Doc 1 p 294.
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