Douglas Boyd, futur directeur musical Le nord

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Douglas Boyd, futur directeur musical Le nord
Le Magazine de l’Orchestre de chambre de Paris | JANVIER – AVRIL 2015 | n° 3
Focus sur
Grand angle
Retour sur
L’Orchestre de chambre de
Paris l’a choisi comme directeur musical à partir de la saison 2015/2016. Il nous confie
ses envies et ses ambitions pour
l’orchestre.
Depuis plusieurs années, l’orchestre tisse des liens avec les
associations locales et va à la
rencontre des habitants.
Plutôt un sketch pédagogique,
sous l’œil curieux et amusé
des élèves.
p. 03
p. 05
p. 07
Douglas Boyd,
futur directeur
musical
Le nord-est
parisien, terre de
musique classique
Vous avez dit
séance
éducative ?
ÉDITO
Douglas
Boyd
Avec la Philharmonie de Paris,
notre métropole va disposer d’une salle
de concert exceptionnelle et d’un espace
dédié à la pédagogie et à la transmission
Focus sur…
de la musique, qui en feront un instrument
inégalé d’ouverture vers tous les publics.
L’Orchestre de chambre de Paris
en devient orchestre associé tout
en continuant à irriguer l’ensemble
du territoire parisien et francilien,
du théâtre des Champs-Élysées,
en passant par le Centquatre, la Salle
Cortot et le Théâtre 13.
Avec les habitants d’Aubervilliers
et du nord-est parisien, les musiciens
s’investissent dans des projets
participatifs, en partenariat avec les
associations et les artistes locaux.
Ayant à cœur de transmettre la musique
« L’expérience de l’orchestre est avant tout une aventure humaine. »
aux plus jeunes, ils accueillent, à
l’occasion d’une séance éducative,
des élèves d’écoles élémentaires aussi
bien au Centquatre dans le 19
ème
que
sous les ors du Ministère de la Culture.
La Philharmonie est, pour les musiciens
de l’Orchestre de chambre de Paris
et pour leur prochain directeur musical
Douglas Boyd, une nouvelle opportunité
d’accroitre leur action auprès des
habitants des quartiers du nord-est,
mais aussi de se confronter avec éclat
aux plus grandes phalanges
internationales.
Ce sont les différentes facettes d’un
orchestre qui conjugue excellence,
exigence et citoyenneté que vous pourrez
découvrir au fil des pages de ce numéro…
NICOLAS DROIN
Directeur général
Douglas Boyd, un futur directeur
musical qui voit les choses en grand
pour l’Orchestre de chambre de Paris.
F
amilier des orchestres de chambre, le
hautboïste et chef d’orchestre britannique
Douglas Boyd est l’un des membres
fondateur du mythique Orchestre de chambre
d’Europe. Il ne se lasse pas de raconter l’expérience unique de l’enregistrement des symphonies
de Beethoven avec Nikolaus Harnoncourt ou d’évoquer ses souvenirs auprès de Claudio Abbado.
À l’époque, il était hautbois solo de la prestigieuse
formation. C’est porté par la même exigence qu’il
a régulièrement dirigé l’Orchestre de chambre
d’Europe pendant plus de vingt ans. « Je n’ai
jamais pris de cours de direction, souligne l’ancien
hautboïste. J’ai tiré les meilleurs enseignements en travaillant avec les plus grands chefs. »
À son tour devenu chef d’orchestre, il a retenu de
ses maîtres l’engagement, l’inspiration, l’humanité.
« L’expérience de l’orchestre est avant tout une
aventure humaine, insiste-t-il. Avec l’Orchestre de
chambre de Paris, j’aspire à trouver une atmosphère de communion musicale. Je considère que
tous les musiciens sont égaux. Ma vision de la direction est tout sauf dictatoriale. Si la musique est
essentielle, d’autres facteurs comme la psycho-
logie, l’amitié contribuent à l’harmonie d’un orchestre. » Et son expérience en tant que chef invité
auprès de l’ensemble parisien est des plus prometteuse : « Il y a une véritable alchimie entre nous.
Cela me donne confiance en l’avenir. »
« Il y a une véritable alchimie
entre nous qui me donne
confiance en l’avenir. »
Q
ue ce soit auprès de l’Orchestre de
chambre d’Europe ou de la Camerata de
Manchester, Douglas Boyd possède la
même science du phrasé et un engagement de tous
les instants. Il s’agit avant tout de « jouer comme si
(s)a vie en dépendait ». Avec la formation parisienne,
il souhaite approfondir le répertoire classique et préromantique – Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert,
Mendelssohn. « Actualiser ce répertoire est un
défi fantastique. Il s’agit avant tout de rechercher
dans cette musique des 18e et 19e siècles une
signification pour le public d’aujourd’hui. »
Mais il compte aborder un spectre large, de Purcell
à la musique contemporaine. Une diversité déjà
présente dans l’ADN de l’orchestre. Quant au
style, Douglas Boyd a pour ambition d’identifier
« une couleur spécifique à l’orchestre, reconnaissable entre toutes ». Pour l’Orchestre de chambre
de Paris, il voit les choses en grand : « Mon rôle
est aussi d’être un ambassadeur, de développer un orchestre de classe mondiale, pour une
ville de classe mondiale. » Pour atteindre cet objectif, il place notamment les tournées au cœur
de ses priorités, aujourd’hui de plus en plus difficiles à réaliser, compte tenu des coupes budgétaires. On envie souvent le modèle anglo-saxon :
le sponsoring pourrait-il s’exporter en France ?
« En Angleterre, les orchestres recherchent pour
leur financement un équilibre entre argent public
et sponsors privés. Peut-être que le mécénat et
la philanthropie pourraient émerger en France,
et encourager davantage de mobilité internationale pour l’orchestre. »
« Je veux être un ambassadeur,
développer un orchestre
de classe mondiale, pour une ville
de classe mondiale. »
A
utre domaine dans lequel les AngloSaxons sont pionniers : les actions culturelles. Les orchestres d’outre-Manche
sont particulièrement innovants en matière de
conquête des publics et de pédagogie. Une démarche nécessaire pour Douglas Boyd, à l’unisson du travail réalisé par l’orchestre depuis plusieurs années. L’Orchestre de chambre de Paris
sillonne le nord-est parisien ainsi que les banlieues
proches (Aubervilliers, Bagnolet…) dans le but
d’apporter la musique classique aux populations
qui peuvent en être éloignées. « Il est essentiel
de poursuivre cette mission de sensibilisation.
« Pour moi, c’est fondamental de
se rendre dans les zones urbaines
qui connaissent des problèmes
économiques et sociaux. »
« Poursuivre la mission éducative est essentiel. »
Il ne s’agit pas simplement d’attirer de nouveaux
publics. Il est tout aussi fondamental de se rendre
dans les zones urbaines qui connaissent des problèmes d’ordre social et économique. L’orchestre
continuera de travailler avec des enfants, de se
rendre dans les écoles, les hôpitaux et de développer des concerts pour les familles. » Une action qui prend tout son sens avec l’association de
l’orchestre à la Philharmonie de Paris, à la lisière
du département de la Seine-Saint-Denis.
« Sur le plan architectural, cette salle semble
incroyable. J’ai la conviction que les gens ne
viendront pas seulement pour la musique, mais
aussi pour le lieu. Lorsque je prendrai mes fonctions de directeur musical, il y aura à la fois des
concerts au théâtre des Champs-Élysées et à la
Philharmonie. Cela offre de belles perspectives
pour le futur. »
› REPÈRES
› EN SALLE
1981 : fonde l’Orchestre de chambre
d’Europe où il est hautbois solo
jusqu’en 2002
Retrouvez Douglas Boyd en concert
avec les musiciens de l’Orchestre de
chambre de Paris
2001 : nommé directeur musical
de la Camerata de Manchester
30 JANVIER, 20 H
2006 : décide de se consacrer
exclusivement à sa carrière
de chef d’orchestre
2009 : nommé chef principal
de l’Orchester Musikkollegium
Winterthur
Théâtre des Champs-Élysées
Paysages écossais avec le pianiste
Steven Osborne
Mendelssohn / Mozart / Maxwell
Davies
Le programme complet sur
orchestredechambredeparis.com
2010 : débuts avec l’Orchestre
de chambre de Paris comme
chef invité
2015 : directeur musical
de l’Orchestre de chambre de Paris
Vidéo
Douglas Boyd,
futur directeur musical
Le nord-est parisien,
terre de musique
classique
Grand angle
L
’orchestre est également très implanté auprès des associations locales.
« L’Orchestre de chambre de Paris est
connu et identifié à Aubervilliers », nous confirme
le metteur en scène Georges Ghika, en résidence
à Auberbabel, une association de la commune.
Il est à l’origine d’un spectacle autour de Peer Gynt
mêlant musiciens de l’orchestre, comédiens et
chanteurs amateurs, qui sera repris en juin 2015
à la Philharmonie.
L
Cornistes à la fête du quartier Saint-Blaise (Paris 20e)
e public sera-t-il au rendez-vous ? « Nous
allons organiser des sorties de groupes
pour venir écouter l’orchestre. Mais la présence de la salle ne se substitue pas au travail de
terrain. Nous continuerons à aller au plus près
des habitants et à développer des projets sur nos
territoires », insiste Abdel Kouissi. Une conviction partagée par Mirana Tutuianu, violoniste de
l’orchestre fortement impliquée dans ces activités
Depuis plusieurs années, l’orchestre
partage la musique classique
avec les habitants du nord-est parisien.
E
n ce début d’année 2015, l’Orchestre de
chambre de Paris prend ses quartiers à
la Philharmonie de Paris, avec plusieurs
de faire venir la musique dans les quartiers. Nous
avons constaté que les habitants étaient assez sédentaires et qu’ils sortaient peu. Individuellement,
concerts, notamment à destination des familles.
ils ont du mal à franchir le pas, nous explique
La salle est implantée dans un territoire familier
Abdel Kouissi, chargé de mission démocratie
à l’ensemble parisien, le nord-est de la capitale :
locale et développement social des quartiers à
l’orchestre se mobilise depuis plusieurs an-
Aubervilliers. Notre travail avec l’Orchestre de
nées auprès des publics des 11e, 18e, 19e et 20e
chambre de Paris s’est conclu par deux événe-
arrondissements et franchit aussi le périphérique
ments : un concert au cours d’une fête de quar-
pour exporter la musique classique dans les com-
tier et un autre au Conservatoire à rayonnement
munes limitrophes.
régional d’Aubervilliers. » Des manifestations qui
A
favorisent les rencontres entre musiciens et popuu cours d’une résidence de dix huit
mois à Aubervilliers et dans les 18e et
19e arrondissements, les musiciens se
lation locale. « Au-delà de la qualité artistique et
de l’investissement pédagogique, les musiciens
recherchent une grande proximité avec les habi-
sont déplacés dans les écoles et dans les diffé-
tants et font preuve d’une réelle empathie avec
rentes structures locales pour organiser des ren-
eux. Il faut maintenir ce lien. Cette dimension
contres, des ateliers et monter des projets parti-
humaine est essentielle et permet de conquérir de
cipatifs avec les habitants. « Il est très important
nouveaux publics », poursuit Abdel Kouissi.
La violoniste Mirana Tutuianu à la maternelle Prévert
(Aubervilliers)
« Les musiciens recherchent
une grande proximité
avec les habitants.
Cette dimension humaine
est essentielle. »
« Pour encourager les habitants à se rendre
à la Philharmonie, les actions culturelles
sont plus importantes que jamais. »
› EN SALLE
23 JANVIER, 20H30
Grande salle - Philharmonie 1
Haydn - La Création
T. Zehetmair / S. Im / W. Güra /
F. Boesch / accentus
8 FÉVRIER, 16H30
Grande salle - Philharmonie 1
La Flûte à chanter
Concert participatif
D. Waldman / C. Servais
28 MARS, 11H
Salle des concerts – Philharmonie 2
Quiz musical et familial
Stravinski / Tchaïkovski / Bizet /
Rameau
Les programmes complets sur
« Mon quartier en scène », création originale avec des jeunes d’Aubervilliers et de quartiers du nord-est parisien
de sensibilisation. « Pour encourager les habitants
à se rendre à la Philharmonie, les actions culturelles de l’orchestre sont plus importantes que jamais. On ne peut plus vivre sans. » La musicienne
se montre très enthousiaste quant à la localisation
de ce nouvel équipement : « Il est situé dans un
environnement plus populaire que le théâtre des
Champs-Élysées ou la Salle Pleyel. Mais la mu-
sique n’obéit pas à une logique de quartier pauvre
ou de quartier riche. De plus, architecturalement,
cette salle est superbe : on la voit de partout, c’est
un appel ! » Autre avantage : un effort significatif
est réalisé sur le tarif des places. La Philharmonie
deviendra-t-elle le futur Centre Pompidou de la musique classique ? Réponse dans quelques mois.
› INTERVIEW
Trois questions à Danièle Grenier, abonnée de l’Orchestre de chambre de Paris
Comment percevez-vous l’arrivée
de la Philharmonie de Paris
dans le paysage musical ?
Personnellement, je suis très heureuse car je vis à
Pantin et la salle est à seulement quelques minutes
de chez moi ! J’ai constaté que les tarifs étaient plutôt abordables : on trouve des places à dix euros.
Le rapport qualité-prix est vraiment intéressant. J’ai
pu participer à une visite du chantier organisée par
l’orchestre et j’ai suivi tous les travaux. C’est une
chance d’avoir un équipement aussi extraordinaire.
Que pensez-vous du quartier ?
Même si la salle n’est pas située en plein centre de
la capitale, je pense que le public va se déplacer.
Il venait déjà à la Cité de la musique, je ne vois pas
pourquoi il serait absent à la Philharmonie. D’autant
que le site de la Villette se développe et propose
une offre culturelle de plus en plus abondante.
Vous êtes une fidèle spectatrice
de l’orchestre…
J’assiste aux concerts de l’Orchestre de
chambre de Paris depuis plus de quinze ans.
J’ai tout de suite été saisie par le dynamisme
des musiciens, qui ne s’est jamais démenti.
J’ai rarement entendu un orchestre dans lequel les
interprètes faisaient preuve d’un tel engagement.
Ils se donnent à fond ! Et les programmes sont
très diversifiés. Je fais souvent des découvertes.
orchestredechambredeparis.com
› À NOTER
FESTIVAL D’OUVERTURES
LE 17 JANVIER
À 18h30, retrouvez l’orchestre à la
Philharmonie de Paris à l’occasion
du week-end d’ouverture avec un
programme fait d’« ouvertures »
de Bruch (Die Lorelei), Fanny
Mendelssohn (Ouverture en ut),
Felix Mendelssohn (Les Hébrides)
et Schubert (La Harpe enchantée).
Concert gratuit dans le cadre
du programme d’ouverture
de la Philharmonie de Paris
Salle des concerts – Philharmonie 2
WEEK-END D’OUVERTURE
LES 17 ET 18 JANVIER
Nombreuses animations
proposées en off par les musiciens
des orchestres associés
à la Philharmonie de Paris.
Vidéo
L’Orchestre de chambre
de Paris à la Philharmonie
Une matinée
avec Mozart
Retour sur…
Immersion au cœur d’une répétition éducative
qui se transforme en sketch pédagogique.
I
l est tout juste 10 heures, et les musiciens de l’orchestre s’apprêtent à répéter la Symphonie n° 40 de Mozart.
Caroline Aubin se montre très enthousiaste :
fait que la musique existe ? » C’est avec naturel
« Les enfants ont été extrêmement attentifs,
et bienveillance que le chef se soumet à l’exer-
une victoire pour un groupe qui peut être assez
cice et répond même aux questions les plus
Les élèves des écoles élémentaires Noguères
compliqué en temps normal. » Le dispositif
audacieuses. En quittant la salle de répétition,
et Mathis (Paris 19e) s’installent sur les sièges
mêlant musique, pédagogie et sketchs humo-
Luce, 8 ans et demi, est ravie : « J’ai adoré ! »
disséminés entre les pupitres, au plus près
ristiques se révèle efficace et adapté au jeune
Si elle baigne dans un environnement familial déjà
des musiciens. Ils sont intimidés, « impres-
public. « C’est une bonne manière de présenter
ouvert à la musique classique et qu’elle ap-
sionnés d’avoir les instruments si proches
l’orchestre aux enfants. Cette approche n’est
prend la guitare, c’est loin d’être le cas de tous
d’eux », nous confie Caroline Aubin, leur
pas du tout rébarbative et les élèves étaient
les élèves. Makan, 9 ans, en CM1, découvrait
tous enchantés », poursuit la jeune femme.
Mozart dont il avait très peu entendu parler.
institutrice. Les enfants viennent assister à une séance éducative de l’orchestre.
Ce qu’ils ignorent, c’est qu’un comédien —
Roland Timsit — s’est glissé sous des habits
de balayeur, bien résolu à troubler le travail de
l’orchestre avec ses questions incessantes sur
l’œuvre de Mozart. Un prétexte pour aborder
avec lui des notions musicales : différence entre
majeur et mineur, entre les thèmes de la partition, sa construction… Sous les yeux des enfants quelque peu surpris, un dialogue s’instaure entre ce faux homme de ménage et le
chef d’orchestre Yohann Recoules, mâtiné d’hu-
L
a séance éducative touche à sa fin,
c’est l’heure des questions. Et les
enfants n’en sont pas avares, elles
fusent de toutes parts : « Est-ce que c’était un
sketch ? », « À quoi sert la baguette, comment
dirige-t-on un orchestre ? », « Comment les musiciens comprennent-ils les gestes du chef ? » Et d’autres, plus décalées : « Est-ce qu’il y a des
instruments en or ? » – et la réponse est : Oui, la
flûte ! –, voire métaphysiques : « Comment ça se
mour et de pédagogie : « On va maintenant entendre les instruments à vent. Ah bon, ils jouent
avant ? » Et voilà que le chef explique la spécificité des différentes familles d’instruments,
la dimension polyphonique des cordes,
démonstrations à l’appui. La magie opère :
les élèves sont captivés. À l’issue de la séance,
Musique, pédagogie et sketch
humoristique : un cocktail efficace
et adapté au jeune public.
› À SUIVRE
« Une bonne manière de présenter
l’orchestre aux enfants,
vivante et attractive. Ils étaient
enchantés. »
PARMI LES PROJETS D’ACTIONS
CULTURELLES 2014/2015…
- Epheor, opéra hip-hop
De jeunes rappeurs et danseurs du 18e
se réunissent autour de la création d’un
spectacle expérimental basé sur le mythe
d’Orphée, accompagnés par un quatuor
à cordes de l’orchestre.
- Autour de Peer Gynt
Comédiens et chanteurs de
l’association Auberbabel (Aubervilliers),
accompagnés de musiciens de
l’orchestre, se réunissent autour d’une
surprenante adaptation théâtrale et
musicale en 24 langues de la partition
d’Edvard Grieg.
Représentation le 20 juin 2015, 11h,
Salle des concerts – Philharmonie 2
« Ce que j’ai préféré, c’étaient les questions.
Et aussi les contrebasses », nous dit-il. D’ailleurs,
il aimerait bien s’y mettre. Dans l’après-midi,
de retour à l’école, Caroline Aubin a diffusé
en classe un enregistrement de la symphonie. « Les enfants étaient complètement scotchés et très fiers de reconnaître la musique !
- Orchestre à cordes
Encadrement par des musiciens de deux
classes de violonistes du collège PierreMendès-France (Paris 20e) avec deux
concerts en fin d’année scolaire.
C’est important de leur donner accès à la
culture du patrimoine collectif », souligne l’enseignante, insistant sur les bienfaits de ce
type d’activités pour les enfants. « La musique
classique n’est pas forcément très populaire.
Pour eux, elle est surtout réservée aux adultes
ou aux personnes âgées. Le fait de voir les
instruments en vrai, de ressentir la musique
au plus près représente une chance formidable. » Après une première séance éducative au Cenquatre, l’Orchestre de chambre de
Paris a emmené les classes de l’école élémentaire Mathis au ministère de la Culture.
« Voir les
instruments en
vrai, ressentir la
musique au plus
près représente
une chance
formidable pour
les élèves. »
Quel est leur profil ?
Le quartier change beaucoup et la population est de plus en plus mixte. Certains enfants
Vidéo
Séance éducative
au ministère
de la Culture
› SOUTIENS
LES ACTIONS ÉDUCATIVES
DE L’ORCHESTRE
SONT SOUTENUES PAR :
www.terreal.com
Trois questions à Céline Carteron, professeure de musique des écoles
Henri-Noguères et Mathis
Il ne s’agit pas d’une préparation ponctuelle,
mais d’un travail hebdomadaire qui s’étend sur
toute l’année scolaire. Chaque semaine, j’initie
les élèves à l’histoire de la musique, à l’écoute
et au chant. Je leur fais également découvrir les
instruments et leur fabrication. J’apporte parfois en classe des violons ou des flûtes qu’ils
peuvent manipuler. Je leur montre également
des éléments comme des chevalets ou des
crins. Pour préparer cette sortie, j’ai travaillé
plus spécifiquement sur la biographie de Mozart
et j’ai diffusé en classe plusieurs extraits de sa
Symphonie n° 40. Je n’ai pas trop insisté sur la
notion de symphonie afin de laisser aux élèves
le plaisir de la découverte.
Production d’un opéra pour enfants
avec une cinquantaine d’élèves du
Pré-Saint-Gervais, en partenariat
avec l’école de musique.
- Terreal
› INTERVIEW
Comment avez-vous préparé vos
élèves à cette séance éducative ?
- Docteur Jekyll et Mister Haydn
suivent un cursus au conservatoire. Depuis
quelques années, les élèves se montrent plus
ouverts à la culture car ils sont portés par leur
environnement familial.
Quel regard portez-vous sur le
dispositif pédagogique mis en place
par l’Orchestre de chambre de Paris ?
Très souvent, dans le cadre des actions culturelles de l’orchestre, les enfants sont placés au
milieu des musiciens. Une expérience inédite
qui leur permet de vivre la musique autrement.
Les musiciens se rendent très accessibles et
n’hésitent pas à répondre aux questions des
élèves qui les sollicitent. Les retours sont toujours positifs, aussi bien du côté des parents
que des enfants. Après cette séance éducative, mes élèves étaient capables de restituer
certaines notions musicales, notamment de
décrire la construction d’une symphonie.
- la mairie du 19e arrondissement
de Paris
pour cette séance éducative
LES ACTIONS TERRITORIALES
DE L’ORCHESTRE
SONT SOUTENUES PAR :
- la Fondation Daniel
et Nina Carasso
La Fondation Daniel et Nina Carasso est
une fondation familiale créée début 2010,
en mémoire du fondateur de Danone
en France et aux États-Unis, et de son
épouse. En soutenant des initiatives dans
les domaines de l’alimentation durable
et du rapport entre le citoyen et l’art,
elle a pour objectif de concourir
à l’épanouissement de l’être humain
et à la préservation de notre environnement.
www.fondationcarasso.org
- Le Cercle des Amis de l’Orchestre
de chambre de Paris et Crescendo,
cercle des entreprises partenaires
de l’orchestre.
Pour en savoir plus :
orchestredechambredeparis.com/
orchestre-citoyen/education/
ÉVÉNEMENTS
LA FLÛTE À CHANTER
VENEZ CHANTER EN FAMILLE !
SINGIN’ IN THE RAIN AU THÉÂTRE DU CHÂTELET
Singin’ in the Rain, quatre mots
magiques qui à eux seuls évoquent
tout l’âge d’or de la comédie
musicale hollywoodienne ! L’histoire
des riches heures du passage au
parlant du cinéma des années 1920
racontée et rythmée par des chansons inoubliables. Robert Carsen
met en scène cette comédie musicale phare de Nacio Herb Brown
et Arthur Freed.
Cette version réduite et en français
de La Flûte enchantée de Mozart
invite le public à entrer dans le monde
fascinant de l’opéra. Pendant la
représentation, les spectateurs
deviennent acteurs et accompagnent
Tamino et Papageno en chantant
depuis leur place les extraits appris
en amont, lors des ateliers chants
organisés à la Philharmonie de Paris.
Dimanche 8 février, 16h30 /
Grande salle - Philharmonie 1
AGENDA
Du 12 au 26 mars
ASSISTEZ À LA PRÉSENTATION
DE LA SAISON 2015/2016 !
13 janvier - 20 h
23 janvier - 20 h 30
Théâtre des Champs-Élysées
Grande salle - Philharmonie 1
Mozart / Schubert
T. Zehetmair / N. Stutzmann
Haydn - La Création
T. Zehetmair / S. Im / W. Güra /
F. Boesch / accentus
30 janvier - 20 h
4 février - 20 h
Venez découvrir la saison 2015/2016 de l’orchestre le 2 avril
à 18 h au théâtre des Champs-Élysées.
Renseignements et réservation : 0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit)
du lundi au vendredi de 14h à 18h
Théâtre des Champs-Élysées
Théâtre des Champs-Élysées
Mendelssohn / Mozart /
Maxwell Davies
D. Boyd / S. Osborne
Vivaldi
G. Carmignola
18 février - 20 h
4-5 mars - 20 h
Théâtre des Champs-Élysées
Cathédrale Notre-Dame de Paris
Beethoven / Bruch / Mendelssohn
T. Dausgaard / D. Hope /
Maîtrise de Paris / P. Marco
Haydn / Mendelssohn
L. García Alarcón / L. Teuscher /
A. Morel / Z. Wilder / K. Wolff / Maîtrise
Notre-Dame de Paris / H. Chalet
28 mars - 11 h
2 avril - 20 h
Orchestre de chambre de Paris
221 avenue Jean-Jaurès - 75019 Paris
L’Orchestre de chambre de Paris
reçoit les soutiens de la Ville de
Paris, de la DRAC Île-de-France –
ministère de la Culture et de la
Communication, des mécènes de
Crescendo, cercle des entreprises
partenaires, du Cercle des Amis
et de la Sacem pour ses
résidences de compositeurs.
L’orchestre rend hommage à Pierre
Duvauchelle, créateur de la marque
Orchestre de chambre de
Paris, et remercie Alexandre
Tharaud pour la cession amiable
de cette marque.
Licence d’entrepreneur
de spectacles : 2-1070176
Salle des concerts – Philharmonie 2
Théâtre des Champs-Élysées
Stravinski / Tchaïkovski /
Bizet / Rameau
Quiz musical et familial
Le violoncelle français
Hommage à Philippe Muller
Tous les programmes des concerts sur orchestredechambredeparis.com
Renseignements et réservations :
0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit) du lundi au vendredi de 14h à 18h
SUIVEZ-NOUS
www.orchestredechambredeparis.com
Ne pas jeter sur la voie publique.
Dépôt légal :
ISSN : 1769-0498
Réalisation et coordination
Service communication :
Émilie Tachdjian, Gilles Pillet
Textes : Elsa Fottorino,
Émilie Tachdjian
Conception graphique :
Agence Mixte
Relecture : Christophe Parant
Photo couverture : Estelle
Poulalion / Shootin’ Party
Crédits photo :
Sommaire
Douglas Boyd © J-B. Millot
Apprentis cornistes © E. Poulalion
Séance éducative © D.R.
Double Focus sur
Douglas Boyd © J-B. Millot
Double Grand angle
Cornistes © E. Poulalion
Mirana Tutuianu © D.R.
Mon quartier en scène © C. Ecoffet
Double Retour sur
Répétition éducative © D.R.
Événements
La Flûte à chanter © D. de Monfreid
Singin’ in the rain © P. Apeloig
Agenda
Nathalie Stutzmann © S. Fowler
T. Zehetmair © J-B. Millot
Douglas Boyd © J-B. Millot
Daniel Hope © H. Hoffmann
Leonardo Garcia Alarcon © B. Pichène
Philippe Muller © M-S. Leturcq
Impression :
Imprimerie Chartrez