Toto n`aime pas les maths Spectacle à caractère scientifique
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Toto n`aime pas les maths Spectacle à caractère scientifique
Les Ateliers du Capricorne* théâtre pour petits et pour grands * La petite bête qui dévore les planches Toto n’aime pas les maths Spectacle à caractère scientifique Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 1 sur 14 Sommaire Présentation …………………………………………………………………… p 3 Extraits …………………………………………………………………………… p 4 Les professionnels en ont parlé ………………………………………… p 5 Aimer un peu plus les maths, oui, mais comment ? ……………… p 7 Note didactique : Ce que ça raconte, sur le plan des maths …… p 8 Fiche technique ……………………………………………………………… p 13 Coordonnées ………………………………………………………………….. p 14 Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 2 sur 14 Présentation Il y a de l’orage dans l’air… Toto est en train de faire ses devoirs de maths, avec l’aide de son père. Le premier accumule les énormités, et le deuxième commence à s’énerver. On devine que le drame est récurrent. Mais ce soir-là, à quelques pas de là, dans le ciel des Idées, passe Formule, une bonne fée, accompagnée de Virgule, son assistante mécanisée. Le malheur de Toto leur va droit au cœur. Elles ne peuvent faire moins que de venir l’aider. Pas pour faire son problème, non. Là n’est pas le problème. Et puis, de toute façon, c’est le sien. Mais à aimer un peu plus les maths, certes oui. Texte : Jean STRATONOVITCH Mise en scène : Bruno BONJEAN Musique : Alain GIBERT Costumes et scénographie : Denis CHARLEMAGNE Création lumière : Dominique ROLLOT Décors : Isabelle Morange et Stéphane Renié Robot : Jean Stratonovitch Jeu : Caty JOUGLET, Fabrice ROUMIER, Sébastien SAINT-MARTIN Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 3 sur 14 Extraits Chanson de Toto J’peux pas saquer les maths Géométrie calcul je suis la vraie patate je suis complètement nul Sans cesse y a des problèmes et des opérations quand on parle de blèmes c’est sûr on a raison Tantôt c’est l’addition tantôt la soustraction la multiplication ou bien la division J’suis pas un imbécile mais savoir laquelle prendre pour moi c’est difficile j’ai du mal à comprendre Oh lala, l’ambiance ! Cette dureté de l’atmosphère… Cette sécheresse de l’air !... C’est pas la joie !… Et dans la gamme des métasons, ces petits grincements plaintifs !… Tu entends, Virgule ? Il n’y a aucun doute, nous pénétrons dans une zone de détresse mathématique ! Entrée en scène de Formule * *Formule est une fée, style clochard céleste. Elle fait son entrée tirant derrière une créature étrange, qu’elle tient en laisse, une sorte de centaure mécanique monté sur roues, avec une benne, un peu comme celle d’une camionnette. Les merveilles de la télécommande lui permettent de tourner la tête et d’ouvrir la bouche. Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 4 sur 14 Les professionnels en ont parlé Angelina BERFORINI, Secrétaire générale du CDN de Normandie 1996 – 2006 Spectacle vu le mardi 27 octobre 2007 salle Boris Vian Clermont-Ferrand Toto n’aime pas les maths - Comment partager le sensible ? A quoi sert le théâtre pour enfants ? La question est d’autant plus importante que l’on ne cesse de déplorer le peu d’individus intéressés par le théâtre et son corollaire, l’absence, dans l’enseignement, d’initiation et de sensibilisation à la chose artistique. La réponse la plus pragmatique est généralement « à former les spectateurs de demain ». L’enfant scolarisé étant un spectateur dès l’instant où il va au théâtre, il faut comprendre que le théâtre pour enfants doit servir à former des adultes spectateurs. Nous avons coutume, en effet, de différencier le spectacle tout public et le spectacle jeune public. Le « tout » public ne comprend pas les jeunes, car « tout » est une manière de dire « adulte ». Au théâtre, comme en littérature, on part du présupposé que tout n’est pas accessible aux jeunes spectateurs et que les artistes, hommes de théâtre ou écrivains, doivent concevoir des œuvres spécifiques. Qu’est-ce donc qu’un théâtre pour enfants, qu’en attend-on ? Qu’il fasse rêver répond-on communément, y compris quand on est adulte. Il est bien présomptueux, le metteur en scène qui croit que le spectateur a besoin de lui pour le faire rêver. A éduquer dit-on encore. Le théâtre pour enfants aurait les mêmes caractéristiques que les jeux dits éducatifs. Or tous les jeux donnés aux enfants sont éducatifs par principe, le jeu étant l’activité d’apprentissage de l’enfant. Dès qu’il joue, l’enfant travaille, c'est-à-dire qu’il fait un travail sur lui ; il accomplit des opérations, des actions qui mobilisent, entraînent et enrichissent son esprit d’un savoir, d’une technique, d’une sensation, d’une émotion. Le théâtre pour enfants est un jeu ; et son intérêt ( le théâtre pour adultes aussi) réside dans son pouvoir métaphorique : son pouvoir de mouvoir une âme humaine d’un point A à un point B dans le parcours sensible qui le conduit vers son accomplissement. Toto n’aime pas les maths est quelque chose de cet ordre là. Il y est question d’un enfant qui planche devant son devoir de maths, papa s’énerve, l’enfant s’amuse, il prend du temps donc ; dans ce temps libéré, son esprit convoque une fée, visible par lui seul, qui l’initie au jeu des chiffres. Le premier mérite de ce spectacle c’est sa simplicité, son artisanat pourrait-on dire ; pas d’ordinateur, pas de vidéo ni aucune de ces technologies modernes qui envahissent, pas toujours à bon escient, les scènes de théâtre mais qui sont bien utiles pour créer de la magie, c'est-à-dire le plus souvent du faux-réel. On peut aussi prendre le parti inverse ; laisser le réel révéler sa magie. Par une fable toute simple et les moyens artisanaux du théâtre, la magie, ici, naît du principe même des ordinateurs, le O et le 1, les chiffres qui laissent deviner le merveilleux du monde. Le héros de Toto n’aime pas les maths, ce n’est pas Toto, ce sont les chiffres. Alignés sur un tableau, nommés, distribués, ils deviennent les vrais protagonistes d’un jeu dans lequel les comédiens sont des manipulateurs, comme dans un théâtre de marionnettes. Ce sont eux qui créent la surprise, suscitent la curiosité, invitent à « monter sur scène » et à devenir soi-même acteur. Acteur de soi, acteur de sa vie, car c’est ça la fonction métaphorique du théâtre. Toto n’aime pas les maths ne provoque pas plus l’amour des maths que le désir de devenir comédien ou professeur. En revanche, il dit, dans sa forme et dans son contenu, quelques vérités basiques. Dans le monde, gouverné par l’ordinateur et les technologies de la communication, auquel se réfère désormais tout enfant, Toto n’aime pas les maths dit implicitement qu’un cerveau disponible est un cerveau qui prend du temps pour mieux se remplir et non un cerveau qui se gave d’âneries télévisuelles pour mieux recevoir les publicités. Il invite à casser le jouet pour voir comment ça marche, à ouvrir le ventre de la poupée pour voir ce qu’il y a dedans, à rappeler qu’une gomme peut devenir un avion, qu’un morceau de bois tourné devient une œuvre d’art, que le ne « rien faire » est une saine occupation qui vous fait prendre des vessies pour des lanternes, ce dont tout être humain a besoin à tout âge. Toto n’aime pas les maths d’une certaine façon, affirme que l’homme possède au-dedans de lui-même le pouvoir de ré-enchanter le monde. A méditer. *** Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 5 sur 14 Odile ROBERT, Chargée de programmation à la Mairie de Clermont-Ferrand Spectacle vu lors de la Création au festival jeune public de Cournon J’ai le plaisir d’avoir vu votre spectacle Toto n’aime pas les maths lors d’une représentation à Cournon. Je suis heureuse de vous dire que j’ai passé un excellent moment et je vous en remercie. Les spectacles de cette qualité et à caractère scientifique sont si rares ! Approcher artistiquement une matière scientifique me semble participer de la réconciliation du rationnel et du rêve bien nécessaire à l’Etre adulte en devenir ! Les acteurs très présents ne sont jamais dans l’excès, ainsi le père soucieux de l’éducation de son fils échappe à la caricature, le personnage féminin, image d’une grand mère lointaine, porteuse d’une histoire à tiroirs n’est pas trop éthéré, et l’enfant, particulièrement, est juste ; Fabrice Roumier, l’interprète, constitue une clé essentielle pour les jeunes spectateurs qui le suivent dans le questionnement, les doutes, les rêveries, les allées et venues entre désirs de jeu et contraintes liées à l’apprentissage. Le parti pris d’une mise en scène souple et légère me semble tout à fait bienvenu pour accompagner la structure de cette histoire, construite autour de la quête du plaisir de la connaissance. Vous nous avez évité les machines compliquées qui fonctionnent une fois sur deux, mais vous nous invitez à partager deux ou trois belles expériences. Ce spectacle trouvera, j’en suis sûre, un accueil chaleureux dans tous les lieux qui s’attachent autant à la qualité artistique de leur programmation qu’à la recherche de nouveaux publics. *** Philippe MOUGEL, Administrateur de La Baie des Singes Spectacle vu à la salle Boris Vian le lundi 26 octobre 2007 Ne pas aimer les maths me paraît logique puisque jamais, ô jamais on ne nous a expliqué à quoi ça sert les maths et que même en plus, ça peut être fascinant voire rigolo ! ! ! Alors Jean Stratonovitch et les Ateliers du Capricorne s’y sont mis et dans une multitude de petites histoires rigolotes ET mathématiques, ils nous montrent qu’on peut apprendre en s’amusant, ce qui est plutôt une bonne nouvelle quand on a entre 7 et 77 ans par exemple. La porte est ouverte, la route est tracée, il n’y a plus qu’à marcher dans la combine et … les combinaisons. *** Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 6 sur 14 Aimer un peu plus les maths, oui, mais comment ? Nous n’avons pas voulu faire de Toto n’aime pas les maths un spectacle didactique. Quatre histoires sont racontées par « une fée », sorte de clochard céleste , qui tient lieu, par comparaison, de grand-mère au coin du feu racontant le Petit Poucet ou autre conte initiatique. Ici les contes retracent le chemin suivi par l’Homme jusqu’à la naissance des mathématiques. Ce chemin empruntera, étape par étape, la construction du raisonnement mathématique. L’abstraction : capacité humaine. La découverte de certains « phénomènes » ou « curiosités » numériques et géométriques. Le questionnement : est-ce un hasard ou bien y a-t-il une raison ? Les mathématiques c’est : d’abord s’interroger puis trouver l’explication. Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 7 sur 14 Note didactique Ce que ça raconte, sur le plan des maths 1. Le problème de Toto C’est une sombre affaire de bûcherons qui élaguent des platanes, dont on ne connaîtra d’ailleurs l’énoncé complet qu’à la fin et jamais la solution, inutile à ce que la pièce a à dire : En 5 jours, 6 bûcherons élaguent 100 platanes. Combien en auraient élagué 8 bûcherons en 10 jours ? (On arrondira si besoin le résultat à l’entier le plus proche.) Le malheureux Toto, qui a cet exercice à faire pour le lendemain, n’y comprend strictement rien, lui qui ne sait pas encore très bien différencier les problèmes multiplicatifs des problèmes additifs − et qui, au lieu de s’appuyer sur le sens des choses, essaie d’obtenir le renseignement « joker » de savoir si c’est « ajouter » ou « multiplier ». Il n’essaie même pas de comprendre. Il faut dire que l’instant manque de sérénité. Entre adultes et enfants les maths peuvent assez facilement être un sujet de tension. Le père s’énerve, on commence à entendre les grondements annonciateurs de sa proche explosion. Cela n’aide pas Toto à avoir dans la tête autre chose que du fromage blanc. Pour comble de malheur, la solution vers laquelle pousse la didactique maladroite du père est la plus abstraite de toutes : raisonner en bûcherons jours. Toto est bien loin d’en être capable ! Heureusement que la bonne fée des maths arrive et relègue au second plan ce problème dont la fonction principale est de faire repoussoir… L’histoire revient sur lui, à la fin. Puisque l’énoncé en est « nul », on peut jouer à le changer. À transformer les élagueurs en crapauds, puis en écoliers. Les platanes en limaces, puis en bâillements d’ennui. Les jours en heures. C’est un jeu moins vain qu’on pourrait le penser. Il nous apprend que derrière la diversité des apparences il peut y avoir des problèmes identiques. 2. Le calcul dans le canal du père La fée débarque, le père ne la voit pas, Toto s’en inquiète, la fée lui explique : il ne peut pas te voir, il a le canal féerique bouché. Par un mauvais calcul. Et on voit le père, passé au débouche-la-vie, cracher un petit caillou. Le même mot désigne l’opération mathématique et la concrétion minérale qui obstrue un canal. Et est de la même famille que « calcaire » ou « chaux ». La langue se souvient de l’époque où l’on comptait avec des petits cailloux… 3. L’histoire du corbeau Le corbeau de la première histoire racontée par la fée s’envole quand les enfants entrent dans la tour où il a son nid, et n’y revient que quand tous en sont sortis, même c’est un par un, ou bien tous sauf un puis un seul en dernier. Mais cela, seulement jusqu’à quatre ou cinq. À partir de là, il se laisse berner. Il possède, comme divers autres animaux, un début de compétence dans le domaine du nombre, une possibilité d’évaluer les collections sous l’angle du « plus que » et du « moins que » − c’est-à-dire, déjà, même si c’est sous une forme incomplète, le concept de quantité. Nous, humains, disposons comme eux de cette faculté immédiate et globale d’appréhender les nombres, et à peu près dans les mêmes limites qu’eux : disons quatre ou cinq. Pour aller plus loin il nous faut commencer à compter, ce que les animaux, justement, ne font pas. À signaler que cette faculté d’appréhension immédiate, si elle reste chez la très grande majorité des humains voisine de ce qui vient d’être dit, peut-être dans certains cas exceptionnellement développée. Olivier Sacks, dans son livre L’homme qui prenait Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 8 sur 14 sa femme pour un chapeau décrit le cas de deux jumeaux autistes savants, qui en voyant se renverser le contenu d’une boîte d’allumettes, furent dans l’instant capables de dire sans se tromper combien il y en avait : 111. Interrogés sur la façon dont ils s’y prenaient, ils répondirent qu’ils ne comptaient pas mais « voyaient » simplement ce nombre. 4. L’écriture des nombres Le deuxième conte raconté par la fée commence par un petit détour. Comment écrivait-on les nombres, à cette époque, à Alexandrie ? On employait un système aujourd’hui disparu, qui utilisait les lettres de l’alphabet grec. Transposé dans l’alphabet latin actuel, ce système serait le suivant : pour les unités, de 1 à 9, on utilise les neuf premières lettres de l’alphabet, de a jusqu’à i ; pour les dizaines, de 10 à 90, les neuf lettres suivantes, de j jusqu’à r ; pour les centaines, de 100 jusqu’à 900, les lettres qui restent (en fait, il en manque, et il faudrait, comme les grecs le faisaient, en ajouter quelques-unes pour arriver à 27). Pour écrire des nombres plus grands que 1000, on reprendrait ces mêmes lettres, a pour 1000, b pour 2000, etc., complétées par des signes distinctifs particuliers. Dans ce système, 111 s’écrirait tja. 5. La somme des nombres impairs Sur un socle intuitif prénumérique qu’il partage avec les animaux évolués, l’homme est le seul à avoir construit l’idée de nombre entier dans toute sa généralité, celle de leur suite illimitée de successeur en successeur : Cette infinie corde à nœuds des entiers naturels pourrait laisser croire qu’ils sont infiniment monotones, étant faits à chaque fois de la répétition absolument identique du même pas de croissance. Or rien n’est plus faux. Ils sont tous différents les uns des autres, et leur ensemble est traversé de relations carrément miraculeuses. C’est ce que la fée s’empresse de faire entrevoir à Toto, dans la deuxième histoire qu’elle lui raconte. 1 = 1x 1 1+3=2x2 1+3+5=3x3 1+3+5+7=4x4 et ainsi de suite. À chaque rang qu’on pousse les calculs, la propriété magique perdure : 1+3+5+7+9=5x5 etc. 6. La question du manque de preuve Mais une inquiétude d’ordre métaphysique vient troubler l’étonnement et le plaisir de la découverte. La propriété semble éternellement vraie, mais est-ce vraiment le cas ? Le bon sens commanderait presque de dire non : les miracles ne peuvent pas se répéter indéfiniment, tout de même. Cependant, à chaque fois, la propriété, obstinément, demeure : 1 + 3 + 5 + 7 + 9 + 11 = 6 x 6 Se pourrait-il que pour un très grand nombre, soudain, comme un train lancé sur sa voie qui brusquement déraillerait, elle commence à être fausse ? Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 9 sur 14 Comment le savoir, sinon en allant voir ? C’est en dire en faisant le calcul, à chaque fois plus compliqué qu’à la précédente ? 1 + 3 + 5 + 7 + 9 + 11 + 13 = 7 x 7 L’entreprise est sans issue : nul ne peut épuiser l’infini. Surtout quand cela demande à chaque étape de plus en plus de calculs… 7. Le cercle divisé en six parts égales L’histoire suivante parle d’un autre miracle : celui du partage parfait du cercle en six parties égales, en reportant pas à pas le rayon sur sa circonférence : Comment se fait-il qu’au bout de six étapes on retombe aussi exactement sur son point de départ ? Et pourquoi six ? pourquoi pas cinq ou sept ? Parce que c’est « comme ça » ou bien parce qu’il y a des raisons profondes, mystérieuses, pour qu’il en soit ainsi ? Mais peut-être aussi y a t-il en vérité une différence infime, impossible à voir à l’œil nu ? Doit-on faire l’expérience avec un microscope ? Mais quand bien même on le ferait, si on n’en voyait aucune, que pourrait-on en conclure ? Qu’il n’y en a aucune ? Ou bien seulement qu’elle est trop petite pour être vue au microscope ? Et puis c’est sans compter avec l’impossibilité de piquer absolument juste, ni le fait que le compas, durant son transport d’une position à l’autre, peut se déformer ; ni celui que le trait a toujours une certaine épaisseur, si bien qu’on ne sait pas exactement par où il passe… Bref, la vérification de cette propriété miraculeuse, là aussi, se heurte à une impossibilité. Ce n’est plus celle du temps infini qu’il faudrait, mais celle de la perfection infinie qu’il faudrait atteindre dans les arts de l’ajusteur et du géomètre. 8. Le théorème de Nicomaque Les deux dernières histoires viennent de montrer à Toto l’existence d’un réel mathématique ; autrement dit que derrière la pauvreté des apparences, l’éternelle répétitivité de la corde à nœuds ou l’extrême simplicité apparente du cercle, se profilent des propriétés singulières et admirables que nous n’inventons pas. En rester aux seules deux qui viennent d’être montrées pourrait laisser entendre à Toto qu’elle ne sont pas très nombreuses, et peut-être même qu’il n’y en a que deux, une en arithmétique, une en géométrie. Ce qui est tout à fait erroné. Il en faut donc d’autres. Celle du théorème de Nicomaque m’a semblée tout indiquée : 1=1x1x1 3+5=2x2x2 7 + 9 + 11 = 3 x 3 x 3 13 + 15 + 17 + 19 = 4 x 4 x 4 etc. Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 10 sur 14 (Il existe encore bien d’autres propriétés des nombres impairs, par exemple celle-ci, obtenue en les disposant en carrés : 1+3 +5+7=2x2x2x2 1 + 3 + 5 + 7 + 9 + 11 + 13 + 15 + 17 = 3 x 3 x 3 x 3 1 + 3 + 5 + 7 + 9 + 11 + 13 + 15 + 17 + 19 + 21 + 23 + 25 + 27 + 29 + 31 = 4 x 4 x 4 x 4) 9. Les trois médianes du triangle Pour la même raison qu’il fallait au moins deux miracles numériques, il en fallait au moins deux aussi en géométrie. Le deuxième est celui de la convergence en un point des trois médianes du triangle. Pour le profane absolu qu’est Toto, il est tout aussi impressionnant que celui du cercle divisé en six, peut-être même plus, car il fonctionne avec une précision expérimentale encore meilleure. Il est à portée de vérification de l’écolier dès qu’il sait tracer un triangle avec une règle et diviser en deux une longueur au moyen d’une règle graduée. Il peut être facilement réalisé à grande échelle, sur du format A1, par exemple. 10. La démonstration Quelques jolis petits miracles mathématiques ont été montrés. Tous nous ont laissé sur notre soif. Autant qu’on peut en voir, ils ont l’air de fonctionner, jusqu’à l’infini pour les uns, jusqu’à la plus absolue précision pour les autres. Mais c’est en même temps quelque chose qui n’est pas certain. Le moment est venu de parler du plus grand miracle des mathématiques, celui de l’existence d’un outil qui permet justement de ne pas rester dans cette incertitude. Un outil suffisamment puissant pour remplacer toute une infinité de calculs de plus en plus compliqués, ou bien pour nous dire comment se comporterait, dans l’inaccessible idéalité de la géométrie, un compas parfait arpentant un cercle également parfait. Cet outil, ce n’est rien d’autre qu’une méthode de pensée. Qui consiste à avancer pas à pas, en ne posant à chaque fois les pieds que sur un sol dont la solidité est assurée par l’emploi des règles de la logique, des or et des donc. Cet outil, c’est la démarche mathématique. C’est la démonstration. On pourrait s’attendre ici à ce que la fée nous en fasse voir une. Mais la démonstration, ce n’est pas si facile. Une chose est de savoir que ça existe et que ça permet d’atteindre des certitudes en apparence inaccessibles, une autre est d’en suivre une dans tous ses détails. Pour l’instant, Toto devra se contenter d’un récit plus dans le style du commentaire sportif que dans celui d’Euclide. Mais peu importe. S’il a compris 1) qu’il existe un réel mathématique : par delà son apparente pauvreté, le monde des nombres et des figures est un paysage complexe, traversé d’étonnantes singularités, 2) qu’il existe une méthode particulière de pensée pour l’étudier, la démarche pas à pas de la preuve mathématique, alors, il a compris ce que ce spectacle entendait lui dire. Il est légitime de penser que de savoir un peu mieux ce que sont les mathématiques l’aidera à les aimer un peu plus. Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 11 sur 14 Parmi les démonstrations des propriétés mathématiques utilisées dans le spectacle, il y en a toutefois une (et une seule) qui est à la portée d’un élève du cycle 3. C’est celle de la somme des nombres impairs à partir de 1, qui est toujours un carré. Considérons par exemple un carré formé de 6 x 6 petits carrés : Nous pouvons regrouper les petits carrés en « équerres ». La première, en bas à gauche, est réduite à 1 carré. La suivante en comporte 3, la suivante 2 de plus, c’està-dire 5, et ainsi de suite, chaque équerre comportant toujours 2 éléments de plus que la précédente (ce qu’on peut voir en essayant par exemple de les superposer). Comme les nombres obtenus en comptant de 2 en 2 à partir de 1 sont précisément les nombres impairs, on obtient que 1 + 3 + 5 + 7 + 9 + 11 = 6 x 6 Et l’on pourrait évidemment faire le même raisonnement avec un carré de taille quelconque. Jean STRATONOVITCH Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 12 sur 14 Fiche technique INSTALLATION Prévoir 1 personne pour le déchargement et le montage du décor (également au démontage / chargement) 1 électro pour le montage lumière Temps de montage décor / lumières / réglage/ conduite : 1 à 2 services selon la salle Loges pour 4 comédiens Salle au noir IMPLANTATION DECOR Le décor se constitue de 4 éléments (H : 2.35 m) au lointain + 1 bureau Profondeur totale : 5,00 m Ouverture : 8,00 m Pendrillonage : COUR Frises , fond noir , pas de rideau de scène MATERIEL LUMIERE Hauteur sous perche 5.50 m mini 1 découpe type 614+ 1 porte gobo 12 PC 1 KW 6 PC 650 W Jeu d’orgue à mémoires + gradateurs (24 X 2 kW par voie) MATERIEL SON Petite console + ampli + 2 enceintes (qui seront situées au lointain ) puissance adaptée à la salle lecteur MiniDisc PUBLIC Tout public - Scolaires : CM2 - 6ème Jauge 150 personnes Merci d’appeler la Compagnie au 04 73 87 97 42 ou notre régisseur pour d’autres renseignements ou pour d’éventuelles adaptations (accroche, projecteurs…) Régisseur : Dominique Rollot 06.83.48.49.84 Tarifs, nous consulter. Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 13 sur 14 Coordonnées Administration : 93 rue de la Pradat – 63112 BLANZAT Téléphone/fax : 04 73 87 97 42 Tel.portable : 06 30 50 97 41 Adresse électronique : [email protected] Site internet : http://ateliersducapricorne.free.fr Numéro de Licence d’entrepreneur de spectacles : 2-103205 N° SIRET : 33418157500021 CODE APE : 9001Z Siège social : Les Ateliers du Capricorne c/o Mme Jacqueline Campos – Impasse du Puyou 63100 CLERMONT-FERRAND Les Ateliers du Capricorne / Toto n’aime pas les maths Page 14 sur 14