Témoignages

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Reçus au 3977
HABEO – j’agis contre la maltraitance, je respecte la pudeur – www.habeo.org
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Le respect de la pudeur
Ce document présente une série de témoignages entendus par HABEO lors
de la réception des appels du 3977, numéro national contre la maltraitance.
Ces témoignages montrent combien ces situations sont violentes, pour les
personnes qui les subissent comme pour les témoins qui se rendent compte
de ces actes, que ces témoins soient des professionnels ou des membres de
la famille.
Toilettes faites sans délicatesse, cadre de vie ne respectant par l’intimité,
humiliations… Que ces faits soient de la responsabilité d’un individu ou d’une
organisation, qu’ils soient causés par l’habitude, un « oubli » ou une volonté
de blesser, ce sont à chaque fois des actes qui mettent à mal la dignité de la personne vulnérable.
Le temps de la toilette
Non respect de la pudeur
> Personnes âgées
L'appelante est voisine d'une famille d'accueil qui héberge 6 à 7 personnes âgées. Elle entendrait
tous les jours des menaces, des cris et des paroles blessantes de la part de Mme X qui insulterait
une personne en lui disant "mange, espèce de sale truie." L'appelante aurait été témoin de la
toilette "à grande eau" de 2 personnes en même temps, ne respectant pas la pudeur et la
dignité de ces dames âgées.
L'appelante explique que les soignants ne voulaient pas changer sa grand-tante lorsque celle-ci
s'était souillée ou bien, la laissait sur les toilettes avec la porte grande ouverte ainsi que celle de la
chambre. Elle était alors exposée dans son intimité à la vue de tous. D’autres résidents étaient
traités de la même manière.
> Adultes handicapés
L’appelante évoque les négligences dont aurait été victime son ex-époux et quatre autres adultes
handicapés psychiques de la part d’une famille d'accueil.
La maison ne disposerait que d'une douche qui se situe dans la chambre de Madame X. Cette
douche ne préserverait pas l'intimité de chacun car elle ne disposerait pas de rideau.
Non respect des règles d’hygiène
Une dame âgée serait restée deux heures dans ses excréments bien qu'elle ait signalé à une
employée qu'elle était souillée. (…) Lorsqu'un résident se gratterait les parties génitales en raison,
selon l'appelante, d'un manque d'hygiène due à la négligence des soignants, une employée le lui
ferait remarquer de manière humiliante.
Les toilettes seraient faites très rapidement et les employés ne prendraient pas le temps de se
laver les mains entre deux résidents. Certains utiliseraient la même serviette pour essuyer les
fesses et le visage des personnes âgées.
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Humiliation
Mme B, nous explique qu'elle a été, à plusieurs reprises, témoin de maltraitances physiques et
psychologiques de la part d'aides soignantes envers sa mère. En effet, on lui pincerait les fesses
pendant qu'on la change, on l'insulterait, la toilette serait mal effectuée etc.
L’intimité
L'appelante fait part des négligences, des violences psychologiques et de la privation de
citoyenneté que subiraient sa sœur handicapée et sa mère de la part de Mr et Mme X.
L'appelante nous relate que Mr X est le tuteur de sa sœur et que, avec sa femme, ils auraient
racheté la maison familiale afin de s'occuper de la sœur et de la mère. L'appelante nous explique
que, progressivement, Mr et Mme X auraient mis les deux personnes vulnérables à l'écart du reste
de la famille et qu'elles sont très difficiles à joindre. D'autre part, l’appelante nous confie que
depuis quelques temps, sa sœur et sa mère dormiraient dans la même petite chambre, dans
le même lit, l'ancienne chambre de sa sœur ayant été transformée pour un autre usage. Ainsi, sa
sœur et sa mère n'auraient plus d'intimité.
Des responsabilités individuelles
> En établissement d’accueil
L'une des résidentes, souffrant d'une hémiplégie gauche suite à un AVC, présentait aussi un
surpoids assez important. La collègue incriminée par l'appelante refuserait de l'aider à aller aux
toilettes, même en binôme, et lui imposerait un change. Cette résidente serait couchée dès 16
heures 30.
(…) Une autre résidente, présentant des troubles démentiels, serait installée dans la salle
commune du rez-de-chaussée et laissée sans bouger et sans être changée ou emmenée aux
toilettes, jusqu'au soir.
(…) la collègue incriminée par l'appelante lui aurait dit qu’elle ne s'occupait jamais de la toilette des
parties intimes mais se cantonnait aux fesses.
> Au sein de la famille
L'appelante, responsable d'une entreprise de services à la personne, nous contacte au sujet de
l'une de ses clientes, âgée de plus de 60 et handicapée (hémiplégie, aphasie et troubles du
comportement). Cette cliente vit chez son fils, actuellement absent, et sa belle-fille qui lui ferait
subir de la négligence active ainsi que de la maltraitance physique et psychologique.
Les intervenants, censés donner le repas du soir et faire la toilette de cette dame, seraient sans
cesse mis en échec par la belle-fille qui ne leur fournirait aucune denrée alimentaire pour nourrir sa
belle-mère et qui ne mettrait rien à leur disposition pour assurer son hygiène. Ainsi, les repas ne
pourraient pas être donnés si bien que la dame serait très maigre et la toilette serait faite avec des
moyens limités (pas de serviettes ni de produits). (…)
La belle-fille laisserait sa belle-mère dans ses souillures toute la journée.
Alertée par ses employées, l'appelante s'est déplacée au domicile de la dame âgée en début de
soirée. Cette dernière se trouvait dans la même position que celle où elle se trouvait quatre
heures plus tôt lors du passage de l'infirmière : assise nue sur une chaise percée avec son
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bras paralysé coincé dans un barreau de la chaise, n'ayant visiblement pas été nourrie
depuis le matin. Des individus allaient et venaient dans la pièce en sa présence.
Des responsabilités collectives
L’appelante nous informe que d'autres formes de dysfonctionnements et de maltraitances auraient
cours dans la structure. Compte tenu des difficultés de certains résidents à contrôler leurs
sphincters, les toilettes des parties communes du rez-de-chaussée ont été fermées par la direction
qui estime que les résidents manquent d'hygiène et salissent. Les résidents seraient donc
contraints de parcourir les couloirs et de regagner leur domicile pour pouvoir se soulager.
L'appelant aurait soumis la question par téléphone à l'Intendante du foyer qui lui aurait répondu
sèchement : "ils n'ont plus qu'à aller pisser chez eux", avant de lui raccrocher au nez.
Des familles choquées
HABEO a reçu copie d’un courrier adressé à la direction d’un établissement par une famille :
«(…) Que de surprises quand nous avons vu arrivées ma grand-mère au centre de radiologie en
ambulance, accompagnée de deux personnes de sexe masculin. Par 2 degré dehors, ma grandmère était habillée en robe d'été sans manche, un gilet très fin, pas de collant, et le plus
choquant pour nous et le plus humiliant pour elle: pas de culotte ou de protection pour
incontinence. Quelle humiliation pour cette personne âgée qui ne dit jamais rien et n'embête
jamais personne ! C'est une honte ! Quel respect ! »
Le non respect de la pudeur est une forme de maltraitance.
Victimes et témoins de telles situations, concernant une personne âgée ou un adulte handicapés,
peuvent en témoigner au 3977, numéro national contre la maltraitance, du lundi au vendredi, de 9h
à 19h.
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