Les machines dansantes
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Les machines dansantes
LYCÉE BLAISE PASCAL AMBERT Les machines dansantes David Lynch, Dancing machines Create image, 2008, lithographie, ed. 10/30, 66 x 89 cm ŒUVRES DE LA COLLECTION DU FRAC AUVERGNE Du 25 mars au 15 avril 2014 «Tant que l’objectif ne sera pas considéré comme une personne vivante capable de voir comment nous ne pouvons pas voir, le cinéma restera dans un cul-de-sac» Jean Cocteau Pendant lontemps, le cinéma muet n’a guère disposé que du plan fixe, proche du théâtre, jusqu’à ce que des réalisateurs, comme David Wark Griffith, donnent du mouvement à l’image en libérant la caméra de son axe. Ce nouveau moyen de représentation a alors amené le spectateur au cœur du spectacle. Ce principe est encore aujourd’hui respecté par des réalisateurs comme David Lynch qui font de la caméra le substitut du spectateur. La caméra est un instrument qui permet de prélever de véritables morceaux de réalité mais peut aussi montrer une réalité inaccessible à notre œil et à nos sens. L’exposition «Les machines dansantes» (dont le titre est emprunté au titre d’une lithographie de Lynch présente dans l’exposition) montrent des artistes contemporains qui empruntent dans leur pratique picturale ces mouvements de caméra nés au cinéma (zoom avant, travelling 360°, vue aérienne, caméra à l’épaule...) pour délivrer une nouvelle réalité. Philippe COGNÉE Né en France en 1957 Vit en France Google, 2007 Encasutique sur toile marouflée sur bois, 200 x 150 cm Depuis les années 90, Philippe Cognée oriente ses préoccupations vers la représentation d’objets triviaux, interrogeant ainsi les limites d’épuisement du sujet en peinture. Baignoires, chaises de jardins, congélateurs, cabanes de chantier, supermarchés, immeubles HLM, châteaux de sables, scènes de famille... sont pour lui une occasion de prolonger les thèmes de la nature morte et de la scène de genre tout en apportant une réponse possible à une supposée déréliction du genre pictural. La technique systématiquement employée consiste à reproduire une photographie ou une image vidéo en utilisant une encaustique de pigments mêlés à de la cire d’abeille. L’image ainsi peinte à chaud, puis refroidie, délivre une représentation à l’acmé de la banalité. La seconde étape, au cours de laquelle l’encaustique est chauffée une nouvelle fois à l’aide d’un fer à repasser appliqué sur l’œuvre préalablement recouverte d’un film plastique, fait basculer l’image initiale d’une parfaite platitude vers une ambivalence générée par la liquéfaction des formes et le mélange relatif des couleurs. Après que le film plastique ait été arraché, créant ainsi de multiples aspérités à la surface de l’œuvre, l’image se révèle enfin, laissant apparaître le sujet initial dans une morphologie nouvelle et trouble, dans une dimension vibratile qui la fait résister. Il s’agit pour Philippe Cognée de régler la distance séparant la platitude des sujets du résultat souhaité. Ce réglage, opéré grâce à l’emploi de l’encaustique, au glaçage des images et à leur délitement, permet d’instaurer dans toutes les œuvres une intonation particulière, un ton spécifique. Google, est issue d’une série exclusivement fondée sur les images de vues aériennes prises par satellite fournies par le site Google Earth. Cette cartographie vue du ciel propose des images dont les détails sont parfois d’une redoutable précision et il est certain que le lancement de ce site par une société quasi monopolistique dans son domaine d’activité a considérablement modifié notre manière d’appréhender l’espace et les distances du monde dans lequel nous vivons en créant pratiquement une façon de voyager sans bouger, à des altitudes et avec une fluidité jamais atteintes jusqu’alors. Il semble également évident que Philippe Cognée n’aurait pas choisi de peindre les vues aériennes de mégalopoles américaines sans l’existence les deux éléments, l’un technologique et l’autre historique, que sont le cinéma et les attentats du 11 septembre. On ne compte pas le nombre de films américains qui utilisent la vue aérienne de grandes villes comme plan de coupe, comme transition, ou comme générique. Et l’on ne saurait désormais voir un tel travelling surplombant des gratte-ciels sans songer aux avions détournés qui se sont écrasés sur les symboles de la puissance financière d’une nation qui n’avait jusqu’alors jamais été attaquée sur son propre territoire. La vue satellitaire de Google à la portée de tous est à la fois symptomatique d’une surveillance permanente de la moindre parcelle de territoire à l’aide de caméras high-tech et l’expression d’une menace tout aussi permanente venue du ciel. Le motif, dans cette peinture, est la vue d’un ensemble de buildings d’une métropole américaine. Ces architectures habituellement perçues dans leur monumentalité semblent ici comme écrasées par la dissolution de l’image obtenue grâce à la technique à l’encaustique employée par l’artiste. Le tableau devient pareil à un mur et n’est pas sans évoquer les peintures très frontales réalisées dans les années 40 par Piet Mondrian, elles aussi inspirées par les agencements orthogonaux des avenues et des rues des villes américaines. On retrouve dans cette oeuvre l’intérêt porté par Philippe Cognée pour les grandes architectures contemporaines que sa technique transforme en formes chargées d’une précarité presque pathétique. Jean-Charles Vergne David LYNCH Né aux Etats-Unis en 1946 Vit aux Etats-Unis A parting kiss, 2007 Lithographie, 67 x 86,5 cm C’est lors de ses études à l’Académie des BeauxArts de Pennsylvanie, à Philadelphie dans les années 60 que David Lynch débute, presque accidentellement, sa carrière de cinéaste. Ces années d’étude seront déterminantes pour l’élaboration d’un langage cinématographique dans lequel l’histoire de la peinture occupe une place prépondérante. C’est en 2007, à l’occasion d’une importante exposition de ses oeuvres à la Fondation Cartier à Paris, que David Lynch découvre l’atelier d’art Idem et décide de venir y travailler chaque année pour créer des lithographies. L’utilisation de la lithographie ne découle pas d’une volonté de créer des œuvres en plusieurs exemplaires mais doit se comprendre dans une relation très singulière qu’entretient l’artiste au support lithographique lui-même. La pierre lithographique prend son sens pour David Lynch dans ses spécificités minérales, mémorielles (la pierre, sablée après utilisation, porte la mémoire des œuvres antérieures faites par d’autres que lui) et dans la nécessité de travailler à l’envers, en miroir, rejoignant ainsi l’un des thèmes fondateurs de son univers. L’autre thème que l’on retrouve souvent chez David Lynch est la rencontre amoureuse qui, à chaque fois, est traitée dans sa plus grande ambiguïté et les étreintes frôlent souvent la furie d’un acte terminal, comme c’est le cas pour l’œuvre présentée, A parting kiss. Cette magnifique estampe aux noirs intenses, est une figure sublime du baiser. Deux visages se joignent et forment un troisième visage, exactement comme dans La Rencontre d’Anne et de Joachim à la porte dorée peinte par Giotto au début du XIVème siècle à Padoue : les deux visages forment un troisième visage mais il s’agit, à l’opposé de la fresque de Giotto, d’un visage déjà détruit, aux yeux pulvérisés, aux traits déformés. Ce baiser échangé est déjà signe du déchirement qui doit advenir. Une scène semblable se joue dans le film Mulholland Drive de David Lynch, lorsque Betty et Rita sont allongées sur un lit. Leurs visages, bien que ne se trouvant pas dans le même plan, sont alignés selon un même axe et donnent le sentiment d’être à la fois disjoints et unis, distants et fondus l’un à l’autre par un baiser virtuel, uniquement visible depuis la position privilégiée de la caméra. Cette sphère intime constituée de deux yeux clos, d’une seule bouche, d’un nez, contient toute la charge symbolique de leur désir : c’est dans cet assoupissement sublime que se joignent ces deux femmes qui n’en font qu’une. JCV David LYNCH Né aux Etats-Unis en 1946 Vit aux Etats-Unis Dancing machine create image, 2008 Lithographie, 66 x 89 cm Le philosophe Gilles Deleuze déclarait que «l’inconscient n’est pas un théâtre, mais une usine, une machine à produire». Dans l’univers de David Lynch, l’inconscient est certainement les deux à la fois. Théâtre, comme le démontre le nombre impresionnant de scènes dans ses films : théâtre-monde du radiateur dans Eraserhead, chambre de Dorothy Vallens agencée comme une scène dans Blue Velvet, concerts dans Twin Peaks ou dans Wild at Heart, scène du club de jazz dans Lost Highway, du Silencio et des plateaux de tournage dans Mulholland Drive, mises en abîme du cinéma dans Inland Empire… Usine et machine à produire, à coup sûr, tant l’inconscient lynchien fabrique continuellement des mondes desquels d’ailleurs l’univers industriel n’est pas absent comme en attestent les usines délabrées de Eraserhead, le contexte de révolution industrielle de Elephant Man, la scierie de Twin Peaks ou, plus symboliquement les plateaux de tournage de l’industrie du cinéma dans Mulholland Drive ou Inland Empire. La qualité singulière de la pierre lithographique est de n’être pas à usage unique mais de subir, après emploi, un effacement par sablage qui la prépare à être le réceptacle d’une oeuvre à venir. Les images qui s’y créent se superposent aux images anciennes, effacées, qui continuent néanmoins de hanter la surface de la pierre telles des survivances fantomatiques. Une pierre lithographique est une scène. Elle est, comme tout lieu de représentation scénique, un espace clos, une enceinte que d’autres ont arpenté avant que le support n’ait été débarrassé, arasé, remis à neuf pour d’autres représentations, d’autres créations. Une scène est un lieu dépouillé où à la vacuité spatiale supplée l’alternance de l’ombre et de la lumière. L’encre lithographique est l’ombre de la scène, crée la théâtralité du micromonde qui se déploie sur cette surface vouée à l’effacement, à la disparition : un tombeau. Une pierre est une scène de théâtre accueillant une gestuelle, une mise en espace, un point de vue frontal. L’omniprésence de la théâtralité dans les films de David Lynch ne pouvait que trouver son prolongement naturel sur la surface lithographique dont l’expression finale sur le papier impressionné est une vue inversée. Dancing Machines Create Image est la synthèse de l’univers lynchien. Une scène de théâtre sur laquelle une machine entre mouvement, créant ainsi une image, une béance noire sur le mur du fond, semblable à l’optique d’une caméra : ainsi David Lynch compose-t-il une allégorie de la naissance du cinéma. JCV - Gilles Deleuze, Pourparlers, Editions de Minuit, 1990, p.197 1 Fabian MARCACCIO Né en Argentine en 1963 Vit aux Etats-Unis Sans titre, 1999 Acrylique, encre et silicone sur toile, 5 x (71 x 48) Depuis 1989, Fabian Marcaccio a réalisé près de deux mille dessins qui constituent un alphabet pictural qu’il recycle dans ses peintures. Faux coups de pinceaux, détails de trames de toiles, symboles politiques et guerriers, coulures méticuleusement dessinées, etc. s’agencent comme autant de greffes picturales. Ces motifs peuvent être numérisés puis sérigraphiés sur bâche synthétique ou être modélisés en trois dimensions et devenir les matrices de moulages en silicone destinés à être fixés à même les œuvres. Cette chirurgie plastique, au sens le plus littéral du terme, transforme le dessin originel et l’intègre dans un ensemble constitué de centaines de moules utilisables individuellement ou combinables entre eux. La langue fait corps. A ces dessins s’ajoute une importante base de données de photographies numérisées et retouchées. Un coup de pinceau numérisé supporte un moulage de coup de pinceau en silicone, jouxte un «vrai» coup de pinceau exécuté à l’huile ou à l’acrylique, un objet moulé se transmute en coup de pinceau brossé qui devient lui-même partie prenante d’un corps sérigraphié… et l’on passe en permanence d’une dimension à l’autre, d’une échelle à l’autre, du macro au microscopique. Cette pluralité de points de vues, au lieu d’instaurer une relation frontale et immobile à l’œuvre, fait appel à une grammaire de type cinématographique au sein de laquelle se succèdent zooms avant, travellings arrière, accélérations, ralentis, flous, fondus. Sans titre réalise, au sens filmique du terme, un zoom avant dont le point de départ est un nu traité avec maints effets surjouant l’héritage impressionniste et dont la finalité consiste à opérer une explo-ration organique de l’intériorité de ce nu. La phrase de Paul Valéry selon laquelle «le plus profond, c’est la peau» trouve ici son sens le plus littéral puisqu’il s’agit, dans ce polyptyque, d’entrer à l’intérieur même du corps représenté sur le premier élé-ment. Ce travelling reprend, en l’inversant, celui qui tient lieu de générique au film de David Fincher, Fight Club : d’abord située à l’intérieur d’un cerveau, la caméra effectue un zoom arrière, s’extrait de la tête du personnage (interprété par Edward Norton) par un pore de la peau du front sous la forme d’une goutte de sueur. Dans l’œuvre de Fabian Marcaccio, ce travelling «endoscopique» pénètre le corps de la peinture jusqu’à atteindre une forme d’abstraction organique. JCV David REED Né aux Etats-Unis en 1944 Vit aux Etats-Unis Dans les années quatre-vingt, l’œuvre du peintre américain David Reed a connu un tournant passionnant. Ses préoccupations se sont progressivement étendues à la façon dont la peinture abstraite pouvait faire le lien entre un héritage historique et les médias contemporains comme le cinéma. Ses tableaux, peints avec des couleurs irradiantes sur des formats proches du cinémascope, ont peu à peu trouvé un certain nombre d’extensions au sein d’installations où le cinéma joue un rôle de premier ordre. The Kiss, photographie composée de quatre images, est de ce point de vue caractéristique. Extraite d’un montage vidéo créé par David Reed, elle présente la célèbre séquence du film Vertigo, réalisé par Alfred Hitchcock en 1958, dans laquelle David Reed a incrusté une de ses œuvres, visible sur la première image, en arrière-plan. Dans cette séquence, Scottie (interprété par James Stewart) et Madeleine (Kim Novak) échangent un long baiser, filmé selon un travelling à 360 degrés qui reprend symboliquement la figure de la spirale omniprésente dans tout le film. Spirale du générique, chignon de Madeleine, spirale vertigineuse de l’escalier de l’église, parcours de la voiture de Madeleine se rendant chez Scottie, tronc du séquoia où Madeleine situe sa propre mort, la spirale est l’élément souterrain du film d’Hitchcock qui, bien au-delà de la trame du scénario, permet au réalisateur de développer un vocabulaire cinématographique novateur. The kiss, 2005 Photographie, Ed. 8/15, 20 x 153 cm Cette spirale, qui provoque le vertige du film, est aussi la forme centrale des peintures de David Reed depuis plusieurs décennies. Développée en arabesques superposées et emmêlées, elle est le fondement du vocabulaire pictural de l’artiste américain et trouve ses origines dans les plis des tentures et des vêtements de la peinture baroque italienne du 17ème siècle. JCV Clemens Von WEDEMEYER Né en Allemagne en 1974 Vit en Allemagne Occupation et The Making Of Occupation, 2002 Films 35 mm sur DVD - 8 min, 11 min 40 Depuis 1998, Clemens von Wedemeyer réalise des films expérimentaux et des courts métrages de fiction, plusieurs fois primés dans de nombreux festivals internationaux. Son travail est symptomatique d’une nouvelle génération d’artistes qui parvient à croiser les syntaxes du cinéma, de la photographie et de la vidéo. Jouant de cette ambiguïté des médias, ses films font preuve d’une précision de l’image, d’une extrême méticulosité du montage, d’un choix des décors et des acteurs dignes d’un long métrage tourné avec les moyens traditionnels du genre. Sur une pelouse, la nuit, deux cent personnes attendent les instructions d’une équipe de tournage. Les deux cent figurants jouent dans un film tourné par une fausse équipe – constituée de comédiens du théâtre municipal de Leipzig – elle-même dirigée par une équipe que l’on ne verra pas. Le tournage du film a été annoncé dans les médias et le casting a été réalisé à la suite d’annonces parues dans les journaux et sur Internet. Ils ne savent pas vraiment pour quel genre de film ils ont été choisis et n’en connaissent que le titre, Occupation, dont la traduction, équivoque, signifie à la fois « métier », et « occupation » pris dans le sens de « passe-temps » ou d’action d’occuper, d’envahir un territoire et d’en assujettir la population. De « métier », il en est clairement question dans cette oeuvre puisque Clemens von Wedemeyer s’ingénie à disséquer les mécanismes qui régissent la réalisation d’un film : acheminement du matériel et difficultés de la maîtrise de l’environnement naturel, briefing des figurants, équipe de tournage, éclairages, prise de son… Le langage du cinéma est lui-même décrit et soigneusement découpé afin d’en faire apparaître toute la structure. La vidéo projetée (le tournage d’un film), le making of diffusé sur moniteur (le tournage du tournage d’un tournage), les dialogues transcrits sur papier, la distinction entre cinéma et télévision…sont autant de manières de décrypter le langage filmique. Mais, au-delà de cette dissection filmique, Occupation est aussi une métaphore du contrôle, de l’ordre et de la relation du pouvoir à la société et à la sphère sociale. Le mépris de l’équipe de tournage (l’élite) pour les figurants (la masse), la manière dont un peu de nourriture est jetée cyniquement au groupe, les ordres illogiques du réalisateur et de son assistante, pressant peu à peu les deux cent figurants dans un espace de plus en plus réduit, montrent la dérive d’un pouvoir en pleine démesure, jusqu’à ce que le groupe se disloque brutalement, s’évadant littéralement du cadre. Durant le tournage, le groupe de figurants est doublement circonscrit par l’équipe de réalisation postée en cercle et par une zone délimitée par des lignes blanches peintes au sol, frontière immatérielle de la taille d’un écran de cinéma que les figurants ne peuvent franchir sous peine d’invectives hurlées dans un mégaphone. Ces lignes rappellent celles d’un stade et transforment du coup le terrain en arène. Par ailleurs, le contexte du film laisse planer l’ombre des camps et du passé allemand grâce à quelques indices judicieusement essaimés : éclairages violents, déshumanisation de la masse parquée, surveillance oppressante, neutralisation des identités, pouvoir distant et autocratique du chef, parole distanciée et rendue impersonnelle par l’emploi mécanisé du mégaphone… Néanmoins, Clemens von Wedemeyer parvient à procéder au basculement de l’univers concentrationnaire « classique » vers une forme de surveillance et de contingentement des corps sans barrières ni menace armée. Dès lors, Occupation reconstitue la trame de tous les systèmes répressifs et de toutes les sociétés de contrôle. A l’instar des systèmes de surveillance vidéo urbains, dont on ne sait jamais si quelqu’un se trouve effectivement derrière l’œil de la caméra, Occupation montre l’oppression d’un groupe d’individu par le seul pouvoir d’un réalisateur - dont on ne sait s’il est absent ou présent -, supposé diriger une fausse équipe de tournage, mais avec de vraies caméras qui filment. Là où les choses tournent au cynisme, comme le révèle le making of, c’est qu’en définitive, la fuite des figurants fait bien partie d’un scénario prédéfini, la morale du film semblant être alors que la révolte sociale elle-même est un facteur prévisible et maîtrisable. REPERES ART 1303-1306 : Giotto, La rencontre d’Anne et de Joachim à la porte dorée 1598 - 1680 : Le Bernin 1869 : Albert Bierstadt, Sur la piste de l’Oregon 1890 : Vincent Van Gogh, Champ de blé aux corbeaux 1912 : Giacaomo Bella, Dynamisme d’un chien en laisse 1925 : Edward Hopper, Maison près de la voie ferrée 1965 : Francis Bacon, Trois études pour un portrait d’Isabel Rawsthorne CINEMA 1915 : David Wark Griffith, Naissance d’une nation 1953 : Yasujiro Ozu, Voyage à Tokyo 1958 : Alfred Hitchcock, Vertigo 1991 : Maurice Pialiat, Van Gogh 1999 : David Fincher, Fight Club 2001 : David Lynch, Mulholand Drive 2010 : Gaspard Noé, Enter the void Les Fonds Régionaux d’Art Contemporain (FRAC), créés au début des années 80, sont des institutions dotées de trois missions essentielles. La première consiste à constituer des collections d’œuvres d’art représentatives de la création contemporaine de ces 50 dernières années. La seconde est une mission de diffusion de ces collections sous forme d’expositions, tant dans les régions d’implantation des FRAC respectifs qu’ailleurs en France et à l’étranger. Enfin, la troisième raison d’être de ces institutions est d’œuvrer pour une meilleure sensibilisation des publics à l’art de notre époque. Le FRAC Auvergne a choisi dès le départ d’orienter sa collection vers le domaine pictural, se dotant ainsi d’une identité tout à fait spécifique dans le paysage culturel français. Aujourd’hui composée de plus de 400 œuvres, cette collection circule chaque année en région Auvergne et ailleurs, à raison de 20 expositions annuelles. Le FRAC Auvergne bénéficie du soutien du Conseil Régional d’Auvergne et du Ministère de la Culture – Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Auvergne. Il est également soutenu, pour l’Art dans les Lycées, par le Rectorat. PROGRAMMATION DU FRAC AUVERGNE Les expositions du FRAC en 2013-2014 L’Œil Photographique Œuvres majeures des collections photographiques du Centre national des arts plastiques Yto Barrada - Eric Baudelaire - Philippe Bazin - Bernd et Hilla Becher - Valérie Belin - Sophie Calle - Stéphane Couturier - Gregory Crewdson - Raphaël Dallaporta - Thomas Demand - Philip-Lorca diCorcia - Rineke Dijkstra - Véronique Ellena - Geert Goiris - David Goldblatt - Nan Goldin - Pierre Gonnord - Paul Graham - Philippe Gronon - Andreas Gursky - Camille Henrot - Yuri Kozyrev Abigail Lane - Jean-Luc Mylayne - Nasa - Eric Poitevin - Sophie Ristelhueber - Thomas Ruff - Vivian Sassen - Zineb Sedira - Allan Sekula - Andres Serrano - Jeanloup Sieff - Cindy Sherman - Vincent J. Stocker - Hiroshi Sugimoto - Wolfgang Tillmans - Patrick Tosani - Jeff Wall - Xavier Zimmermann FRAC Auvergne - 6 rue du Terrail - 63000 Clermont-Ferrand Du 3 octobre 2013 au 9 février 2014 Du mardi au samedi de 14 h à 18 h, dimanche de 15 h à 18 h, sauf jours fériés. Entrée gratuite Marc Bauer Les expositions du FRAC Hors les Murs en 2013-2014 FRAC Administration 1 rue Barbançon 63000 Clermont-Ferrand Tél. : 04.73.90.5000 [email protected] Site internet : www.fracauvergne.com FRAC Salle d’exposition 6 rue du Terrail 63000 Clermont-Ferrand Tél. : 04 73.90.5000 Ouverture : - de 14 h à 18 h du mardi au samedi - de 15 h à 18 h le dimanche - fermeture les jours fériés Entrée libre Contact pour les scolaires : Laure Forlay 04.73.74.66.20 ou par mail à : [email protected] Professeur correspondant culturel : Patrice Leray ([email protected]) Ce document est disponible en téléchargement sur le site du FRAC Auvergne : www.fracauvergne.com et sur le site du rectorat de l’académie à l’adresse suivante : http://www3.ac-clermont.fr/pedago/arts/ressources.htm