La classe de 5G est allée au cinécambaie voir le film L`ODYSSEE
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La classe de 5G est allée au cinécambaie voir le film L`ODYSSEE
La classe de 5G est allée au cinécambaie voir le film L’ODYSSEE DE Pi de Ang Lee AVANT LE FILM … LE TEMPS DES HYPOTHESES …De quoi parle le film ? Un enfant, la mer, un tigre, un monde étrange, des aventures … Qui ont fasciné le monde entier ! ET DE LA LECTURE : que disent les premiers chapitres du livre de Yann Martel ? Une histoire née en Inde, un livre né de rencontres entre l’Inde et le Canada : une histoire présentée comme vraie … APRES LA PROJECTION: Alors, quelle histoire ? Deux histoires ! La première histoire … C'est l'histoire d'une famille indienne qui tient un zoo à Pondichery et qui des retrouve à devoir quitter son pays. Ils décident de partir au Canada dans un bateau porte conteneur. La famille de Pi coula avec le bateau à cause d'une tempête. Pi se retrouva seul avec des animaux réfugiés dans un canot de sauvetage. Le tigre, Richard Parker mangea les autres animaux. Après des jours de dérive où Pi dut apprendre à survivre et à cohabiter avec le tigre, ils accostèrent sur une île carnivore remplie de suricates. Ils décidèrent de repartir car l'île était dangereuse. Ensuite ils arrivèrent au Mexique où Pi fut secouru. Le tigre s'en alla dans la forêt. La deuxième … Après de longues années passées à Pondichéry, le père de PI décide de partir au Canada, car la bas les animaux ont plus de valeur qu’en Inde. Mais lors de leur voyage, une terrible tempête se déchaîne sur le cargo. Le bateau qui ne pu résister sombra dans les profondeurs. Seul PI , le cuisinier et sa mère réussirent à survivre grâce à un canot de sauvetage. Un jour le cuisinier tua la mère de PI et le lendemain matin PI tua le cuisinier. C’est alors que la vie de PI commença à se remplir de pleins de péripéties et pleine de choses inattendues. (Pablo Abado, 5G) Et laquelle préférons-nous ? La première ! Comme le dit Pablo : « J’ai préféré la première histoire, je l’ai trouvé beaucoup plus vivante , car il y avait plus de sentiments à éprouver et plus d’action. j’ai préféré la version avec les animaux car j’ai trouvé dérangeant que ce soit les humains qui s’entretuent. Pour les animaux ceci est beaucoup plus normal de tuer d’autre animaux car c’est leurs modes de vie » . (Pablo Abado, 5G) Des émotions fortes ! Peur : le naufrage, le face à face du tigre et du garçon Rires : - un homme qui marque son territoire ! L’explication du nom du tigre Joie : quand Pi réussit à apprivoiser le tigre Tristesse : la mort des parents, des animaux, la séparation du tigre et du garçon L’émerveillement : le monde marin, la scène de la baleine, Surprise : une île carnivore ! Une fable, un conte philosophique : une histoire qui fait réfléchir … quelques interprétations : Comment mettre en scène la violence et la solitude des hommes ? C'est un conte philosophique car ça explique qu'il y a des choses injustes dans la vie, qu'on n'y peut rien et aussi des choses extraordinaires. Notre affiche préférée après le film : - l’île des suricates Pi face au tigre Des idées à nous pour une affiche : - L’épisode des poissons volants … Le début quand tous les animaux sont sur la barque … Un extrait du livre, que certains ont trouvé meilleur que le film, parce qu’il permet de se mettre dans la peau de Pi … Vous pourriez croire qu’à ce moment-là je perdis tout espoir. Vous auriez raison. Mais ensuite je me ragaillardis et me sentis beaucoup mieux. On voit ça dans le sport tout le temps, n’est-ce pas ? Le challenger au tennis commence très fort mais perd rapidement confiance en son jeu. Le champion amoncelle les victoires. Mais dans le dernier set, quand le challenger n’a plus rien à perdre, il se détend à nouveau, devient insouciant, audacieux. Il joue soudain comme un diable et le champion a toutes les difficultés possibles pour gagner les derniers points. C’est ce qui m’est arrivé. Faire face à une hyène pouvait à la limite paraître plausible, mais j’avais tellement peu de chances de l’emporter contre Richard Parker qu’il n’y avait même pas là de quoi se préoccuper. Avec un tigre à bord, c’en était fait de moi. Cela dit, pourquoi ne pas m’occuper de ma gorge desséchée ? Je crois que c’est ce qui m’a sauvé la vie, ce matin-là, le fait que je mourais littéralement de soif. Maintenant que le mot avait surgi dans ma tête, je ne pouvais penser à autre chose, comme si le mot lui-même avait été salé, et plus j’y pensais, pire en était l’effet. J’ai entendu dire que l’envie d’air excède, dans son impérieux appel, la soif de liquide. Je dirais pour quelques minutes seulement. Après quelques minutes, on meurt et l’inconfort de l’asphyxie disparaît. Alors que la soif est une affaire qui traîne. Par exemple, le Christ sur la croix est mort de suffocation, mais Sa seule plainte a été qu’il avait soif. Si la soif est si pénible que même Dieu réincarné s’en plaint, imaginez l’effet qu’elle a sur un humain ordinaire. Cela suffisait pour me rendre complètement fou. Je n’ai jamais connu d’enfer physique pire que ce goût putride et cette sensation pâteuse dans la bouche, cette insoutenable pression dans l’arrière-gorge, cette impression que mon sang se changeait en un épais sirop qui avait peine à circuler. Vraiment, en comparaison, un tigre n’était rien du tout. Je repoussai donc toute pensée de Richard Parker et je partis sans crainte à la recherche d’eau fraîche. La baguette magique de sourcier dans mon esprit frémit et une source d’eau jaillit quand je me souvins que j’étais sur un authentique bateau de sauvetage réglementaire et qu’une telle embarcation contenait sûrement des provisions. Cela me paraissait une proposition parfaitement raisonnable. Quel capitaine manquerait de manière aussi élémentaire à la sécurité de son équipage ? Quel shipchandler ne penserait pas à faire quelques sous de plus sous le noble prétexte de sauver des vies ? C’était réglé. Il y avait de l’eau à bord. Il ne me restait plus qu’à la trouver. Ce qui impliquait que je devais bouger. Je m’avançai jusqu’au milieu du bateau, jusqu’au bord de la toile. Il était difficile de ramper. J’avais l’impression de grimper le long de la face d’un volcan et qu’en parvenant au pourtour du cratère j’allais soudainement apercevoir un chaudron bouillant de lave orange. Je restai à plat. J’étirai avec précaution le cou au-dessus du rebord. Je ne regardai pas plus loin que je ne le devais. Je ne vis pas Richard Parker. L’hyène était parfaitement visible, cependant. Elle était retournée derrière ce qui restait du zèbre. Elle me regardait. Je n’avais plus peur d’elle. Elle était à pas plus de trois mètres, et pourtant mon cœur ne rata pas un seul battement. La présence de Richard Parker avait au moins eu cet effet utile. Avoir peur de ce chien ridicule alors qu’il y avait un tigre sur place aurait été comme craindre les échardes quand des arbres tombent. Je me suis fâché très fort contre l’animal. « Espèce de bête dégueulasse et laide », grommelai-je. La seule raison pour laquelle je ne me suis pas levé pour la chasser du bateau à coups de bâton, c’est que j’étais trop faible et que je n’avais pas de bâton ; ce n’était surtout pas parce que je n’avais pas le cœur à le faire. (…) Si j’avais une canette — est-ce que je n’avais pas un ouvre-boîte aussi ? Je regardai dans le casier. Il y avait un grand nombre de choses. Je fouillai un peu. Je perdais patience. Ma douloureuse attente était en train de s’achever infructueusement. Il fallait que je boive immédiatement — ou j’allais mourir. Je n’arrivais pas à trouver l’ustensile nécessaire. Mais je n’avais pas de temps à gaspiller en détresse inutile. Il fallait agir. Est-ce que je pouvais l’ouvrir avec mes ongles ? J’essayai. Je ne pouvais pas. Avec mes dents ? Ça ne valait pas la peine d’essayer. Je regardai par-dessus le plat-bord. Les crochets de la toile ! Courts, contondants, solides. Je m’agenouillai sur le banc et me penchai. En tenant la canette des deux mains, je frappai violemment le dessus contre un crochet. Une bonne bosse. Je refis le geste. Une autre bosse près de la première. De coup en coup, j’arrivai à faire un trou. Une perle d’eau apparut. Je la léchai. Je tournai la canette et je cognai l’autre côté contre le crochet pour faire un autre trou. Je travaillais comme un diable. Je fis un trou plus grand. Je m’assis sur le plat-bord. Je levai la canette jusqu’à mon visage. J’ouvris la bouche. Je penchai la canette. On peut probablement imaginer mes sensations, mais on peut difficilement les décrire. Dans le gargouillis rythmé de ma gorge assoiffée, une eau pure, délicieuse, superbe, cristalline afflua dans mon système. C’était la vie faite liquide. Je vidai cette tasse d’or jusqu’à la dernière goutte, suçant le trou pour attraper toute humidité qui y serait restée. Je fis « Ahhhhhh ! », lançai la canette par-dessus bord et en pris une autre. Je l’ouvris comme la première et le contenu en disparut tout aussi rapidement. Cette canette s’envola par-dessus bord aussi et j’ouvris la suivante. Qui, elle aussi, se retrouva à la mer. Une autre fut expédiée. Je bus quatre canettes, deux litres de ce nec plus ultra des nectars, avant de m’arrêter. Vous pourriez croire que l’ingurgitation aussi rapide d’eau après une longue soif allait incommoder mon système. Absolument pas ! Je ne me suis jamais senti aussi bien de ma vie. Ah, si vous aviez touché mon front ! Il était humecté d’une transpiration nouvelle, propre, rafraîchissante. Tout chez moi, jusqu’aux pores de la peau, exprimait la joie. Un sentiment de bien-être m’envahit rapidement. Ma bouche devint humide et douce. J’oubliai le fond de ma gorge. Ma peau se détendit. Mes jointures s’articulèrent plus aisément. Mon cœur commença à battre comme un joyeux tambour et le sang commença à couler dans mes veines comme un cortège de fêtards après une noce dans les rues de la ville. Force et souplesse revinrent dans mes muscles. J’avais la tête plus claire. En vérité, je revenais de la mort à la vie. C’était glorieux, glorieux. Je vous le dis, être ivre d’alcool est déshonorant, mais être ivre d’eau est noble et exaltant. Je baignai dans la béatitude et la plénitude pendant plusieurs minutes.